Ce week-end encore, il a plu sur nos têtes des contrevérités ridicules, des allégations sans l’ombre d’une preuve solide, dénonçant l'achat d'un Yacht par notre chef de l’État pour son confort personnel
Lorsque je rentre à Dakar, dans ma ville de cœur, moi la native de Kaolack, j’aime y flâner, y respirer les odeurs de la rue, d’air marin, de beignets, de fruits. Parfois ils sont un peu collants ces marchants ambulants, mais c’est la coutume ici et ils sont si gentils. J’aime la musique de cette ville, sa jeunesse sportive et trépidante, son énergie.
Hier je me disais que ce pays avait de la gueule quand même, avec un ancien président patriarche qui fête ses 95 ans dans la liesse populaire et un chef d’État en exercice qui parcourt le pays dans une tournée économique triomphante et très médiatique…
Et puis boum, patatras, c’est l’horreur, l’accident et l’incompréhension. Dans l’étape de Kédougou de la tournée économique du chef de l’Etat, un accident de la route mortel a emporté trois membres de l’équipe de reportage de Leral.net et deux autres ont été blessés dans une collision entre leur véhicule et un camion.
Immédiatement alerté, le président de la République, Macky Sall, visiblement très ému et choqué, s’est dépêché sur les lieux, a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes de l’accident, à la rédaction de Leral.net, anéantie par ce drame et à l’ensemble de la presse sénégalaise. Il ordonna sur le champ que les deux blessés soient évacués à Tambacounda puis à Dakar dans la nuit par avion.
Tous s’inclinent devant la mémoire des disparus de l’accident et les condoléances les plus émues à leurs familles respectives ainsi qu’à toute la corporation affluent de toutes parts.
Tous ou presque ! Tous sauf quelques-uns dont je ne citerai même pas les noms, quelques-uns qui s’y entendent bien pour gâcher le vivre-ensemble et se défendent à merveille en matière de fake news et de mensonges ultimes. Les mêmes, toujours les mêmes qui ne respectent rien, pas même le travail de reporters professionnels dans le sillon d’un chef d’État, toujours ceux-là, dont le but n’est autre que de discréditer le bilan de notre président aux yeux de l'opinion, avec les «succès» que l’on sait.
Ce week-end encore, il a plu sur nos têtes des contrevérités ridicules, des allégations sans l’ombre d’une preuve solide, dénonçant l'achat d'un Yacht par notre chef de l’État pour son confort personnel. En réalité et de façon avérée, il s’agit d’un patrouilleur géré par la Marine nationale, qui en possède d’autres.
Diffamation, fausses histoires tapies de stéréotypes, insultes… les conséquences sur la vie démocratique de cet effrayant raz-de-marée de haine sont très graves et méritent de façon urgente que l’on s’y attarde.
Après tout, qu’est-ce que ces acteurs malveillants ont contre la forte mobilisation des populations massées tout le long du parcours du président ? Qu’ont-ils contre Macky Sall en tournée économique pour l’inauguration d’hôpitaux et d’autres réalisations au service des populations ? N’avons-nous pas besoin d’infrastructures modernes pour notre bien-être et notre sécurité justement ?
Rassurez-vous chers compatriotes, il ne s’agit là que d’une infime partie de la société. Laissons aux insulteurs les réseaux sociaux et à nous le terrain de l’information.
Ce drame de la circulation, survenu dans l’exercice le plus entier de la démocratie nous rappelle à quel point la stabilité de notre pays et sa sécurité sont des enjeux cruciaux pour notre avenir et nos libertés.
S’il est une chose qui ne fait pas défaut à notre jeune démocratie, c’est bien le sens critique et tout le monde s’en réjouit, mais ne lésinons pas sur les moyens quand il est question de la sécurité de nos concitoyens et à plus forte raison de notre président. Aussi sur l’affaire du renouvellement de la flotte mise à la disposition du président de la République, avec l’achat de l’airbus A320 neo, soyons bien sûrs qu’il s’agissait là d’une nécessité.
Arrêtons l’hypocrisie et les critiques en escadrille… La réalité est bien plus prosaïque. Tous les pays modernes dignes de ce nom possèdent un ou plusieurs avions spéciaux pour le transport de leur chef d’État, le plus connu d’entre eux est Air Force One utilisé par le président des États-Unis et géré par l'US Air Force. Rappelons que le nouvel Airbus A320 neo, dont prendra possession le Sénégal cet été remplacera l’A319présidentiel âgé de plus vingt ans. Tous les spécialistes s’y entendent pour dire que maintenir éternellement en service un vieil appareil ne répond à aucune logique économique, et il vaut mieux acheter un nouvel avion plutôt que d’en maintenir un ancien éternellement.
Alors soyons sûrs que ce n’est ni le goût du luxe ni la propension à la dépense qui ont obligé Macky Sall à autoriser l’acquisition d’un avion neuf de commandement. Nous connaissons même sa discrétion légendaire et sa réticence à dépenser les deniers publics. Non seulement, Macky Sall et son staff ont pris d’énormes risques avec la survenue régulière de problèmes techniques et mécaniques à bord de l’avion de commandement, mais d’autre part, ne s’agit-il pas là de l’image de la souveraineté du Sénégal ?
Car la question est bien celle-ci : souhaitons-nous définitivement concourir en amateur entre frustrations et divisions dans le petit bain des polémiques ou voulons-nous enfin jouer en toute sécurité sur le tarmac des « grands » ?
À mes confrères de Leral.net, morts en mission, pour que triomphe l’information et que vive la démocratie.
UN NOUVEAU DIRECTEUR-PAYS POUR BP AU SÉNÉGAL
British Petroleum annonce la nomination du Sénégalais Massaer Cissé à la tête de sa filiale sénégalaise en tant que vice-président et directeur-pays
British Petroleum annonce la nomination du Sénégalais Massaer Cissé à la tête de sa filiale sénégalaise en tant que vice-président et directeur-pays.
M. Cissé "rejoint BP le 1er juin 2021, et prendra fonction lors du départ de Géraud Moussarie le 1er juillet 2021", peut-on lire dans un communiqué de la compagnie britannique.
Le nouveau responsable-pays de BP pour le Sénégal est crédité d’une "vaste expérience dans le secteur de l’énergie".
Il occupait le poste de directeur général de Lekela Power, une société de production d’énergie renouvelable, avant de rejoindre BP.
Massaer Cissé avait auparavant occupé plusieurs postes commerciaux et opérationnels chez Deloitte, dont celui de directeur au Sénégal, ainsi que plusieurs postes de direction aux États-Unis.
"Nous sommes convaincus que le leadership solide et l’expérience certaine de Massaer dans le secteur de l’énergie nous aideront à continuer" sur la lancée des "progrès" accomplis par BP dans la réalisation de son projet d’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), au large des côtes sénégalo-mauritaniennes, a déclaré son vice-président pour le Sénégal et la Mauritanie, Emil Ismayilov.
M. Cissé devrait également aider "à poursuivre les opportunités futures de croissance du gaz et des énergies à faible carbone au Sénégal et dans la région", a-t-il ajouté dans des propos rapportés par le communiqué.
Selon son vice-président pour le Sénégal et la Mauritanie, BP s’engage de même "à demeurer un partenaire fiable et responsable au Sénégal et à créer un héritage durable à travers le contenu local".
Il a souhaité la bienvenue à Massaer Cissé au sein de l’équipe qui aidera BP à réaliser cette vision.
Le nouveau responsable-pays de BP au Sénégal est titulaire d’une licence de l’Université du Havre (France) et d’une maîtrise de l’Université d’État de New York (Etats-Unis).
BP est arrivé en Mauritanie et au Sénégal par le biais d’un accord avec Kosmos Energy, annoncé en décembre 2016.
Kosmos Energy avait découvert le champ de Grand-Tortue Ahmeyim en 2015.
BP détient depuis une participation dans les blocs de "Saint-Louis Profond" et "Cayar Profond", au large du Sénégal, à hauteur de 60 %, avec Kosmos Energy détenant (30 %), Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN) détenant 10 %.
Le champ gazier de la Tortue est situé sur la frontière maritime de la Mauritanie et du Sénégal et est développé dans le cadre du projet Grand-Tortue Ahmeyim, une plateforme flottante de gaz naturel liquéfié offshore innovante.
Il est annoncé comme "le premier projet à établir le bassin en tant que source de gaz de classe mondiale, générant des revenus pour les pays, et source d’énergie abordable et produite nationalement".
Plusieurs contrats clés d’ingénierie d’avant-projet détaillé (FEED) ont été obtenus en 2018 pour la première phase du développement du projet Grand-Tortue Ahmeyim, dont un navire flottant de production, de stockage et de déchargement (FPSO) ainsi que des Terminaux marins civils.
par Yakham Codou Ndendé MBAYE
LA VÉRITÉ SUR LA VEDETTE DE TRAVERSÉE DAKAR-GORÉE
On aura tout entendu, ces derniers jours, à propos d’un navire de plaisance que le Macky Sall aurait acheté avec les deniers publics, à la suite de l’acquisition d’un nouvel avion de commandement. Cela procède d'une diffusion de fausse nouvelle
On aura tout entendu, ces derniers jours, à propos d’un navire de plaisance que le président de la République aurait acheté avec les deniers publics, à la suite de l’acquisition d’un nouvel avion de commandement. Rien que pour se faire plaisir. Naturellement, cela procède de la bonne et simple diffusion de fausse nouvelle. Le Soleil vous livre la bonne information à ce sujet.
À l’instar de l’escadrille aérienne présidentielle, la Présidence de la République dispose depuis fort longtemps de navire pour le transport de ses hôtes de marque vers Gorée. C’est dans ce cadre que vers la fin des années 70, la vedette présidentielle «La Signare» est commandée par le Président Léopold Sédar Senghor. Mais, ce dernier n’en usera pas : elle est livrée le 16 septembre 1982, au début du magistère de son successeur, le Président Abdou Diouf. Pendant plus d’une trentaine d’années, tout en répondant au contexte sécuritaire de l’époque, «La Signare» assure les transferts maritimes, principalement vers Gorée.
L’INCIDENT AVEC BARACK OBAMA QUI A TOUT DÉCLENCHÉ
Toutefois, en 2005, la vétusté du navire est manifeste et occasionne un grand carénage afin qu’elle soit présentable et réponde aux normes de sécurité maritimes ainsi qu’aux exigences des services de sécurité des hôtes de marque du Sénégal appelés à embarquer à bord. Mais, en 2013, survient un incident majeur qui gêne au plus haut point la Marine nationale et révulse le Président de la République : le 27 juin, lors de sa traversée pour visiter l’île de Gorée, le Président américain, Barack Obama, embarque à bord de «La Signare» qui… tombe en panne. L’incident fait l’objet de remarques des services de sécurité américains qui recommandent fortement à nombre de Présidents étrangers de ne pas emprunter la vedette s’ils veulent se rendre à Gorée. «La Signare» est trop lent, vétuste et insuffisamment protégé, relèvent-ils.
Il s’y ajoute que dans un contexte marqué par des menaces sécuritaires de plus en plus diffuses comme le terrorisme, il est apparu que «La Signare» n’était plus au niveau d’exigence requis pour transporter les autorités et leur service de sécurité, conformément aux nouvelles normes de sûreté maritime. Eneffet, outre sa très faible vitesse, sa capacité d’emport limitée ne permet pas souvent d’embarquer l’ensemble des membres des délégations présidentielles (personnel de sécurité, service de protocole, et autres personnels accompagnants). À plusieurs reprises, les chaloupes assurant la desserte maritime Dakar – Gorée ont été mobilisées pour transporter une partie des délégations, au détriment des habitants de l’île.
ACHETÉ LE 07 JUILLET 2017 À 5 849 339 060 FCfa
En 2016, «La Signare» subit un autre grand carénage, mais, rien n’y fait : la vedette a toujours mauvaise presse au niveau international. Alors, prenant en compte cette situation qui risquait d’impacter négativement l’image du Sénégal et son obligation de transporter ses hôtes de marque en toute sécurité, une vedette de 33 mètres est commandée au chantier naval «Ocea Sa», en 2017, pour remplacer «La Signare».
Le 07 juillet 2017, le contrat T1784/17 pour l’acquisition de la vedette «Sea Premium 100» est signé entre le Secrétaire général de la Présidence de la République du Sénégal et le constructeur, «Ocea Sa». Il est approuvé sept jours plus tard par le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan. La livraison, prévue pour fin 2018, est retardée pour des raisons de force majeure.
Quid du coût du navire entièrement payé sur fonds propres de l’Etat du Sénégal ? Le montant du marché est de cinq milliards huit cent quarante-neuf millions trois cent trente-neuf mille soixante (5 849 339 060) FCfa, toutes taxes comprises. Ce montant est dans le segment des prix des navires militaires de la même taille. À titre d’exemple, le patrouilleur «Taouay» de la Marine sénégalaise a coûté quatre milliards huit cent cinquante millions (4 850 000 000) de FCfa.
GÉRÉE PAR LA MARINE, ELLE PEUT AUSSI PARTICIPER À LA RECHERCHE ET AU SAUVETAGE EN MER
La vedette «Sea Premium 100» baptisée «Fatick», qui n’est donc pas un yacht pour promenades présidentielles, est destinée, comme «La Signare», à transporter les autorités sénégalaises, ainsi que les hôtes de marque, de Dakar à l’île de Gorée, dans les conditions standard modernes de sécurité. Dans le passé, «La Signare» a transporté d’éminentes personnalités comme les Présidents Nelson Mandela, Bill Clinton, George Bush, Barack Obama, et le Pape Jean Paul II, aujourd’hui et demain, «Fatick» fera de même.
Avec «Le Fatick» dont la gestion est confiée à la Marine nationale, non seulement le Sénégal corrige les vulnérabilités de «La Signare» et embellit son image de marque en termes de standard de sécurité au niveau international, mais, il dispose d’un navire qui peut accueillir cinquante à soixante passagers dans les meilleures conditions de confort et de sécurité pour effectuer des connections entre Dakar et Gorée, ainsi qu’entre Dakar et Mbour. Outre sa fonction de transport, « Le Fatick» peut également, au besoin, participer à des missions de service public comme la recherche et le sauvetage en mer.
par Nioxor Tine
ULTIMES SOUBRESAUTS D’UN ZOMBIE POLITIQUE
Macky Sall vient de lancer une campagne électorale prématurée, aussi cocasse qu’irrationnelle, prétextant une tournée économique, incluant l’inauguration avec une décennie de retard des hôpitaux de Kaffrine et Kédougou
À mesure qu’approche la date fatidique de la présidentielle de 2024, qui verra le passage de témoin entre le président Macky Sall et son successeur, on constate, pour le déplorer, une perpétuation de pratiques politiciennes combattues depuis des décennies par les démocrates sincères de notre pays.
Après avoir chamboulé le calendrier électoral avec la complicité de quelques ténors de l’opposition, le chef de l’État vient de lancer une campagne électorale prématurée, aussi cocasse qu’irrationnelle, prétextant une tournée économique, incluant l’inauguration avec une décennie de retard des hôpitaux de Kaffrine et Kédougou (érigées en régions par la loi 2008-14 du 18 mars 2008).
En effet, dans cette chasse aux voix, on ne se contente plus d’utiliser les moyens de l’État, à des fins partisanes. C’est l’appareil d’État tout entier, avec de braves fonctionnaires soumis aux devoirs de réserve et de loyauté républicaine, qui est pris en otage par les courtisans du Prince et se substitue à un parti présidentiel défaillant.
De fait, l’opinion s’attendait, à l’orée de ce second mandat usurpé, à ce que le président de l’APR appelé à se décharger, bientôt, de ses fonctions étatiques, s’attelle à structurer son parti encore immature, pour le mettre en meilleure position d’affronter les différentes consultations électorales prévues dans les trois prochaines années.
Au lieu de cela et alors que le syndrome du deuxième mandat est en train de produire ses effets, marqué par une perte graduelle de son influence politique, le président semble vouloir persister dans ses travers coutumiers d’instrumentalisation des institutions. Cela lui sera d’autant plus difficile, qu’il a fini de faire le vide autour de lui, d’abord en supprimant le poste de Premier ministre, puis en limogeant, pour délit supposé d’ambition présidentielle, des personnalités jusque-là considérées comme des leaders de premier plan de l’APR.
Le meilleur exemple en a été donné par les émeutes de février – mars dernier qui vont bien au-delà du fait divers auquel on cherche à le réduire. En plus de traduire une défiance populaire contre cette fâcheuse habitude d’initier des cabales judiciaires contre des adversaires politiques, elles ont fini de signer l’arrêt de mort des rêves chimériques de troisième mandat.
Il faudra bien que les membres du staff dirigeant de l’APR cessent de considérer comme une adhésion à leurs choix politiques erratiques, la présence à leurs rassemblements d’immenses foules bigarrées mobilisées par des opérateurs politiques ayant leurs propres agendas, surtout à l’approche des locales de l’année prochaine.
Il suffit, pour s’en convaincre, de voir les rivalités féroces qui apparaissent au sein d’une coalition présidentielle plus hétéroclite que jamais. L’expérience a prouvé, qu’il était très difficile de concilier les positions des différents candidats à la direction des collectivités territoriales, car leurs conflits, que le président aura, cette année, encore plus de mal à arbitrer, loin de reposer sur des divergences programmatiques, sont plutôt liés parfois à des égos surdimensionnés, mais surtout à de froids calculs politiciens.
En réalité, la plupart des hommes politiques de notre pays se sont convaincus, que dans la conquête d’un fief local, préalable à leur futur plan de carrière, ils devront compter plus sur eux-mêmes que sur des mentors au crépuscule de leurs carrières.
Pour sortir de cet imbroglio inextricable, la classe politique doit s’accorder sur des mesures de rationalisation, de modernisation et de fonctionnement démocratique des partis politiques, qui apprendront à choisir leurs candidats à l’issue d’élections primaires.
En outre, la récente loi sur l’élection du maire au suffrage universel combinée au mode de scrutin inique actuel devrait être revue et corrigée. Elle risque de favoriser l’apparition de potentats locaux et reproduire, au niveau local, les tares de l’hyper-présidentialisme central.
Pour promouvoir la diversité, l’esprit de concertation entre divers groupes et secteurs de la population au sein des territoires, l’adoption de projets fédérateurs et de programmes communs, on devrait plutôt s’orienter vers un mode de scrutin proportionnel intégral ou tout au moins majoritaire à deux tours.
«LE SERMON DU KHALIFE DES MOURIDES S’ADRESSE D’ABORD A SONKO»
La tournée économique de Macky Sall est aussi considérée comme une campagne électorale pour les Locales. Mais El Hadj Hamidou Kassé trouve «amusante» cette lecture.
La tournée économique de Macky Sall est aussi considérée comme une campagne électorale pour les Locales. Mais El Hadj Hamidou Kassé trouve «amusante» cette lecture. Le ministre, conseiller du président de la République en Arts et culture, rappelle que la méthode Macky Sall est faite de visites de terrain depuis qu’il était dans l’opposition. Il partage «entièrement» le sermon du khalife du général des Mourides à Ousmane Sonko. Ce responsable de l’Apr dans le Matam trouve par ailleurs que le slogan «Fouta tampi» n’est nullement un «lâchage» du Président Sall.
Le président de la Répu¬blique a repris ses tournées dans le monde rural. N’est-ce pas une campagne électorale avant l’heure ?
Ce qui est amusant, c’est que chaque sortie du Président est assimilée à une campagne électorale. On oublie que la méthode Macky Sall est faite de visites de terrain depuis qu’il était dans l’opposition, de contacts directs avec les populations, d’écoutes de ces dernières et de prises de décision sur la base de leurs besoins réels. C’est le secret de nos victoires électorales, encore qu’il s’agit dans ce cas de tournées économiques d’abord. Le Président doit être félicité parce qu’il est peu commun d’avoir un chef d’Etat qui plonge dans les réalités du pays pour communier avec les citoyens et apporter des solutions à leurs problèmes.
Comment appréciez-vous les mesures prises par le gouvernement pour l’emploi des jeunes ?
Le recrutement de 65 mille jeunes à partir du mois de mai et les 450 milliards de nos francs prévus pour l’emploi et l’entreprenariat sur trois ans, à partir de 2021, sont d’excellentes mesures. C’est une véritable bouffée d’oxygène dans un contexte mondial et national marqué par une crise inédite. Tous les pays ont été plongés dans un marasme économique imprévu.
450 milliards sur 3 ans. Est-ce la vraie réponse aux violentes manifestations de début mars ?
Une des fonctions d’un homme d’Etat est de lire les attentes des citoyens et surtout d’y apporter la réponse adéquate. Depuis 2012, pour ce qui nous concerne, le gouvernement s’y emploie sous l’impulsion du président de la République. L’emploi, on le sait, est une de ces attentes. Il faut, sur cette question, considérer plusieurs niveaux. Immédiatement, il est prévu de recruter des jeunes dans des filières qui n’exigent pas un niveau très élevé d’instruction. Tous ces jeunes qui n’ont pas de formation y trouvent leur compte, de même que d’autres qui ont un niveau plutôt intermédiaire. L’enseignement, le reboisement, la sécurité, le pavage, entre autres, répondent bien à nos besoins de développement. Je ne comprends pas trop ceux qui parlent d’«emplois précaires» où pourtant les jeunes vont acquérir une expérience pratique qu’ils peuvent valoriser dans le cadre de leur propre projet d’entreprise. Le deuxième niveau concerne la formation dans d’autres filières qui demandent un niveau plus élevé de qualification pour répondre principalement aux besoins des entreprises et mieux armer les jeunes dans leur propre projet d’entreprise. Le troisième niveau concerne l’entreprenariat, donc le financement et l’accompagnement des jeunes et des femmes porteurs de projets d’entreprise. Il est heureux que des guichets uniques soient implantés dans les 46 départements du pays pour la gestion de la demande très forte en matière d’emploi et d’entreprenariat. Il convient juste d’ajouter la convention Etat-Secteur privé qui, de 1 milliard de nos francs, a été portée à 15 milliards, augmentant ainsi la capacité des entreprises à recruter. Enfin, l’accroissement considérable du budget du 3Fpt à plus de 20 milliards augmente nos capacités en matière de formation technique et professionnelle en sus du projet des lycées techniques et professionnels ainsi que des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep).
Certains pensent qu’en attribuant cette colère des jeunes au chômage, le pouvoir tente de noyer aussi le poids de Sonko. Est-ce votre avis ?
Le pouvoir ne tente de rien noyer. Je disais qu’il est de la fonction et des obligations d’un pouvoir de savoir lire les bruits de fond de la société et de répondre clairement à la clameur. C’est ce que le Président a fait. On voit bien sur le terrain que la réponse des jeunes au discours du Président, et lors du Conseil présidentiel et pendant sa tournée économique dans les régions de Kaffrine, Tamba, Kaolack et Kédougou, est plus éloquente que les rumeurs et les interprétations surfaites.
Justement, que vous inspire la déclaration du khalife général des Mou¬rides devant Sonko sur les violences de mars ?
Ma conviction est que l’introduction de la notion d’«ennemi» dans le champ politique représente un danger sérieux. Cette notion est la base même de la violence, parce qu’un «ennemi», il faut le détruire ; d’où l’usage extrême de la violence. Or la violence sur le bien public comme sur les biens privés, sur les citoyens en général comme sur les personnalités publiques en particulier, appelle la violence. C’est donc très dangereux de prôner la violence, quel que soit le niveau de l’adversité, en tout cas dans un système démocratique. En démocratie, il faut bannir la conception guerrière de la politique tel que la portent les groupes extrémistes. Pour qui connaît les leçons de l’histoire et qui, avec le regard lucide, observe les convulsions dans notre sous-région, il est indiqué de savoir raison garder. Oui, je partage entièrement la déclaration du khalife.
Ce sermon n’est-il pas aussi un message sur la responsabilité de tous les acteurs politiques ?
C’est d’abord de la responsabilité de celui qui était devant le khalife qu’il s’agit.
23 janvier 2022. Finale¬ment, le chef de l’Etat n’a pas suivi l’opposition qui voulait des Locales en 2021. N’est-ce pas là un bémol au consensus politique ?
Le chef de l’Etat a exercé sa fonction d’arbitrage. Il a coupé la poire en deux. Je pense que ce débat n’est plus d’actualité.
En direction des Locales, les querelles internes ne sont-elles pas les premiers adversaires de Macky Sall et sa majorité ?
Il est normal que des gens se positionnent en direction de ces élections. Sur ce plan, il n’y a rien de nouveau. L’essentiel, et c’est la pensée du Président Macky Sall, président de notre grande coalition Benno bokk yaakaar, c’est qu’à l’heure dite, des choix seront faits et je pense que toutes nos forces seront en ordre de mobilisation pour gagner largement les élections comme c’est le cas depuis 2012.
L’élargissement de la majorité présidentielle avec l’arrivée de Idrissa Seck, Oumar Sarr et Cie ne bouscule-t-il pas les fidèles alliés de l’Apr : Ps et Afp ?
En politique, il faut savoir articuler le «Et», car le «Ou» est facteur de division et de dispersion des forces. Ceux qui ont rejoint la majorité sont des Sénégalais qui ont pensé qu’ils devaient accompagner le Président dans son œuvre d’édification d’un Sénégal nouveau, libre, paisible et prospère. Ils ne bousculent rien, ils apportent leur expérience et leur expertise. Et c’est plutôt une bonne chose pour notre pays. N’oublions pas que la politique de gouvernance inclusive, d’ouverture et de rassemblement, nous la pratiquons depuis 2012 ! Comme le dit mon ami Abdou Fall, il n’est pas courant de voir un régime où toutes les institutions, en dehors de la présidence de la République, sont dirigées par les alliés. Je pense que c’est le signe que la démocratie n’est pas forcément la confrontation sans cesse entre les minorités et les majorités. Nous devons, ensemble, revisiter la démocratie comme mode de gouvernement.
«Fouta tampi» est-il un lâchage de Macky Sall ou un avertissement de ses fidèles déçus ?
Je suis les activités de ces amis. La démocratie permet à chacun d’exprimer ses opinions. Mais globalement, tout le monde sait qu’il ne s’agit nullement d’un lâchage. De Saint-Louis à Matam, en passant par Dagana et Podor, sur cet axe, la popularité du Président est intacte.
Par Hamidou ANNE
LE FASCISME RAMPANT SÉNÉGALAIS
Le Sénégal depuis quelques années banalise la question raciste à travers les médias et la classe politique. Ce racisme irrigue tous les pans de la société, sous le prétexte de la préférence nationale ou du patriotisme économique
«Les Sénégalais ne sont pas solidaires. Regardez les Libanais, ils détiennent l’essentiel des secteurs de l’économie, car ils sont solidaires ! Prenez aussi l’exemple des Guinéens, leur reviennent les petites boutiques de quartier alors qu’ils n’habitent pas ici. Au moindre accroc, ils vont rentrer chez eux».
Ces propos scandaleux sont d’un ancien parlementaire et responsable des jeunes d’un parti politique de la majorité. Il les tenait sur une chaîne de télévision privée, dimanche, en réponse à une interpellation sur la lancinante question relative à l’installation des magasins Auchan au Sénégal. Il faut déjà corriger une contrevérité : ce monsieur n’est pas plus Sénégalais que beaucoup de ces gens qu’il appelle «Libanais» et «Guinéens». Mais ce qui m’interpelle davantage, c’est de savoir comment on en est arrivé au point où tenir des propos aussi choquants relève de la norme dans les médias sénégalais. Il s’agit de propos racistes, xénophobes et discriminants qui jamais ne doivent sortir de la bouche d’un responsable politique, a fortiori élu et ancien parlementaire.
L’ouvrage de Viktor Klamperer, Le langage du troisième Reich, publié en 1947, a décrit de manière très juste la langue du totalitarisme ; l’auteur montrait comment les mots du nazisme se sont immiscés dans les esprits pour forger les consciences, transfigurer la dynamique de l’histoire et produire le pire. Loin de moi de feindre donc le choc, le Sénégal depuis quelques années banalise la question raciste à travers les médias et de la part de la classe politique tous bords confondus. Ce racisme irrigue tous les pans de la société, sous le prétexte de la préférence nationale ou du patriotisme économique.
Le Sénégal vit un moment préfasciste qui, s’il rencontre demain des leaders favorables à ce type de projet, va basculer. Le bruit médiatique a accompagné l’installation des magasins Auchan au Sénégal. Evidemment qu’il eut été mieux d’avoir une ligne de supermarchés avec un capital sénégalais. Il est ambitieux d’avoir un tissu productif dont la sénégalité s’exprime dans toute la chaîne économique, fiscale et sociale. Mais souhaiter un appareil productif national performant n’a rien à voir avec ce discours fasciste qu’on tente de normaliser en le drapant des fumeux manteaux de nationalisme et de patriotisme.
Banaliser la parole raciste aujourd’hui, c’est semer les graines de la guerre civile demain. Et personne ne sera épargné, que l’on soit «de souche» ou «de sang mêlé». Durant les émeutes du mois de mars, la furie des manifestants a été massivement orientée vers les magasins Auchan et les stations Total. Cela est le résultat d’années de contrevérités, dans une campagne abominable contre ces entreprises symboles, selon les apprentis fascistes, de la domination coloniale, de l’impérialisme et de tous les artifices du manuel du facho sénégalais. Ces discours de leaders d’opinion largement disséminés sur des réseaux sociaux comme WhatsApp ont été le moteur du saccage des magasins Auchan.
Les scènes de pillage ont eu raison du jeune Pape Sidy Mbaye, mort brûlé vif dans l’enceinte d’un magasin du groupe à Keur Massar. Des raisons de critiquer les grandes multinationales existent, notamment en matière de fraude fiscale, d’exploitation des travailleurs, etc. Partout dans le monde, des militants font le travail de veille et d’alerte nécessaire, aboutissant parfois à des résultats positifs. C’est là que la gauche sénégalaise est attendue ; dans la documentation sérieuse des impasses du capitalisme et de ses conséquences désastreuses en matière économique, sociale et écologique, mais pas dans la traduction en discours fascistes des frustrations légitimes du peuple. Il y a une dizaine de jours, une vague de violences a été observée à l’encontre de Nigériens établis à Abidjan sur la base de vidéos mensongères partagées sur internet. Cela, dans un moment où l’extrême-droite parade en France et dans d’autres pays qui nous sont proches.
En instrumentalisant la question de l’identité, en 2007, Nicolas Sarkozy a ouvert les vannes d’un racisme institutionnalisé en France. Ne prenons pas le même chemin ! La banalisation de la parole raciste qui indexe l’autre comme responsable de son malheur, la critique avec comme moteur la nationalité, la couleur de peau ou la religion relèvent d’une mécanique fasciste. Notre pays vaut mieux que cela. Dire «France dégage» de façon légère aujourd’hui, c’est produire des monstres qui demain diront, «Guinée dégage», «Gabon dégage» pour au final, nous retourner contre nous-mêmes, nous insulter entre Sénégalais d’ethnie libanaise, halpulaar, joola ou sereer.
Le fascisme n’a qu’une limite : celle qu’il n’a pas encore dépassée dans sa vocation sinistre. Nous devons rester cette terre d’asile, ce repaire des âmes errantes brutalisées ailleurs qui viennent trouver chaleur et réconfort à Dakar.
«LA BAL VA SERVIR DE PLATEFORME POUR EXPOSER TOUT LE TALENT AFRICAIN»
Président de la BAL, Amadou Gallo Fall a tiré un bilan positif de la compétition dans cet entretien où il est également revenu sur la difficulté d’organiser en cette période de pandémie mais aussi du futur avec la préparation dès maintenant de la 2ème édi
Les rideaux sont tombés ce dimanche à Kigali) sur la 1ère édition de la Basketball Africa League (BAL) avec le sacre du Zamalek d’Egypte devant l’Union Sportive de Monastir de la Tunisie (76-63). Président de la BAL, Amadou Gallo Fall a tiré un bilan positif de la compétition dans cet entretien où il est également revenu sur la difficulté d’organiser en cette période de pandémie mais aussi du futur avec la préparation dès maintenant de la 2ème édition.
Cette première édition de la BAL a pris fin ce dimanche avec le sacre du Zamalek devant l’US Monastir. On a assisté à une très belle finale, un match âprement disputé
Pour nous l’opportunité de marquer l’histoire était quelque chose d’extraordinaire. Depuis la chandelle du 16 mai, Dieu nous a accompagnés. Notre préoccupation première c’était que ce tournoi se déroule, qu’on l’organise et que tout le monde puisse rentrer sain et sauf. On est en période de pandémie. Nous avons vécu dans une bulle. J’y suis resté plus d’une vingtaine de jours avant de sortir ce week-end pour accueillir des invités qui devaient venir. C’était une grosse finale entre Monastir et le Zamalek. C’était du très bon basketball. Tous les fans de basket, dans les 215 pays à travers le monde qui ont diffusé le match, se sont régalés.
Ce n’était pas évident d’organiser cette compétition dans ce contexte de pandémie. il y a des jours où vous n’avez pas dormi ?
Plein de jours (rires). Ça fait des mois qu’on se prépare parce que ce n’est pas facile même en temps normal de déplacer 12 équipes de 12 pays différents. Avec la pandémie qui est venu s’y ajouter et plein de paramètres qu’on ne maitrisait pas parce que c’est quelque chose qui n’a jamais été fait. Mais nous avions conscience d’avoir tout le soutien, le poids de la NBA et de la FIBA derrière la Basketball Africa League. Au finish toute cette expérience et cette expertise de ces deux mondes se sont retrouvées et les équipes ont toutes collaboré, coopéré et suivi les mesures que nous avons établies et qui étaient très strictes. C’est ce qui nous a vraiment valu de passer deux semaines pleines de basketball. Oui on n’a pas dormi mais au bout du compte l’objectif a été atteint et même dépassé par le feed-back que nous recevons des joueurs, des acteurs et des partenaires aussi. C’est ce qui augure d’une 2ème saison qu’on va faire même meilleure.
On peut dire que pour un coup d’essai ce fut un coup de maitre ?
C’est cette expérience que nous voulons qu’elle devienne une réalité de tous les jours. Notre objectif à travers cette ligue c’est de démontrer qu’il est possible en Afrique de faire de gros événements dans un très haut standard. Tout le talent que nous avons dans ce continent, la Basketball Africa League va servir de plateforme pour exposer ce talent aussi bien sur le terrain de basket qu’en dehors. L’objectif c’est que d’ici quelques années organiser un événement de ce genre va devenir quelque chose de courant parce que des infrastructures comme Kigali Arena et Dakar Arena vont pousser un peu partout. Lors de nos rencontres avec le président Kagamé et le président Macron, il y a une convergence d’opinions et de convictions que le sport peut être un outil qui peut être développé pour contribuer à la création d’emplois mais surtout au développement économique. On parle de réalité, d’impact dans le PIB de différents pays.
Vous n’avez donc pas regretté le choix du Rwanda pour abriter cette première édition de la BAL avec le président Paul Kagamé qui a été présent au début et à la fin ?
Absolument ! Nous avions analysé d’autres options mais il n’y en avait pas beaucoup parce que c’est un hub mais aussi nous savions qu’au plus haut niveau nous pouvons compter sur le fait que le pays fonctionne. Quand on est venu à l’aéroport, avec les dispositions qu’on a prises, tout le monde s’est félicité de l’efficacité du système. Et puis on a le Radisson Blu et le Kigali Convention Center qui sont rattachés et où on a pu avoir cette bulle. Ça nous a permis d’isoler les joueurs mais aussi tous les acteurs du reste du terrain, faire des tests Pcr tous les jours. Oui Kigali était le cadre idéal. Maintenant nous avons signé sur trois ans pour faire la phase finale ici. Mais l’année prochaine nous espérons pouvoir jouer des préliminaires et des matches de groupe dans d’autres pays. Nous nous attelons à la tâche pour que d’ici avant la fin du mois de juin pour commencer à préparer déjà la prochaine édition.
Vous allez donc reprendre les tournées ?
Oui exactement. Ce sera l’Angola, Lagos (Nigéria), Rabat (Maroc), Monastir (Tunisie), Dakar (Sénégal) évidemment. Et puis après nous allons revenir pour les phases finales. Il y a de l’intérêt. Il y a beaucoup de demandes surtout aussi d’autres équipes qui veulent participer. Il y a une pression énorme pour augmenter le nombre d’équipes de 12 à plus. Mais pour le moment on va rester sur les 12. On va continuer à essayer de parfaire le modèle avant de parler d’autre chose.
Est-ce que les équipes qualifiées directement pour cette première édition le seront également pour la prochaine édition ?
Ce ne sont pas des équipes qui étaient qualifiées directement. C’était des pays désignés d’où les champions viendraient automatiquement. Il s’agissait du Sénégal, du Nigéria, de l’Angola, de la Tunisie, du Maroc et de l’Egypte. Ces six pays vont avoir le même statut. Les six autres équipes viendront des tournois qualificatifs que la FIBA va organiser dans différentes zones entre octobre et décembre.
Malgré les strictes dispositions prises, le Covid s’est invité dans la bulle et a failli perturber la compétition. Mais on a vu que vous avez très rapidement géré le cas à l’américaine. Comment vous avez pu le gérer et le bouter hors de la bulle ?
Nous étions préparés à toute éventualité c’est-à-dire qu’il faut imaginer différents cas de scénarios. L’essentiel c’est de ne pas être surpris. C’était juste un cas et on a agi rapidement. L’équipe concernée a été isolée et les dispositions ont été prises. Ils ont aussi coopéré avec beaucoup de discipline pour nous permettre de nous réorganiser très rapidement. Ça a un peu modifié le calendrier des matches mais on a fait de petits ajustements pour repartir. Je pense que tout est dans la préparation.
Votre dernier mot ?
Cette Ligue va être là et va servir de levier pour une industrie du sport où le basket va être un des socles. Les ligues nationales vont se développer et je suis sûr que l’As Douanes pour la bonne compétition, ils en sont conscients parce que pour une première ils se sont bien battus. Il y a malheureusement eu des blessés dans cette équipe. Il pouvait faire beaucoup mieux et j’en suis persuadé parce que j’ai découvert des joueurs de qualité dans l’équipe. Le championnat sénégalais va en sortir bonifié. Je salue le président de la Fédération sénégalaise de basketball, Me Babacar Ndiaye, qui a fait le déplacement ainsi que le Dtn, Moustapha Gaye. Je salue également les présences de la légende Astou Ndiaye, de Makhtar Ndiaye, de Ndongo Ndiaye, de Bouna Ndiaye. Il y a aussi la forte présence des anciennes figures de la NBA comme Luol Deng, Joakim Noah, Dikembe Mutombo, etc. Je salue également la collaboration de la FIBA notamment Alphonse Bilé avec qui nous avons travaillé étroitement pour mettre tout ceci en branle. C’est toute l’Afrique qui s’est mis debout pour vraiment marquer l’histoire et amener leur contribution. Je dis vivement l’année prochaine mais aussi vivement les répercussions que cela va avoir dans les différents championnats nationaux parce que l’objectif c’est de promouvoir le basket en club.
Par Mamadou SY Albert
L’HYMNE DE L’AMOUR
Ameth Guissé, écrivain sénégalais revient à ses lecteurs et lectrices dans son cinquième roman à travers une histoire d’Amour d’un couple unissant un musulman et une chrétienne.
« Ameth Guissé, « Autour d’Anita », roman, préface El Hadji Boubacar Fall et Alassane N’diaye Allou, l’Harmattan Sénégal, 2021, 190 pages.
Ameth Guissé, écrivain sénégalais revient à ses lecteurs et lectrices dans son cinquième roman à travers une histoire d’Amour d’un couple unissant un musulman et une chrétienne. Anita, l’incarnation « de la sainteté et de la générosité » l’héroïne « à la puissance intellectuelle extraordinaire, une culture littéraire phénoménale humiliée », est au centre d’une trahison amoureuse inattendue d’elle, de ses parents, mais également, des proches de la famille du mari infidèle. Catholique, fervente pratiquante, éduquée dans les traditions du respect, de la tolérance, de l’ouverture, de l’acception des différences culturelles entre les croyants des religions révélées, fidèle aux valeurs cardinales religieuses catholiques du mariage, de l’engagement entier, de la solidarité et de la franchise, Anita accepte naïvement de se marier pour le meilleur et pour le pire avec son mari, Meïssa Bigué qui lui doit une dette morale pour ce qu’il est devenu. Ce qui lie Anita à son mari, Meïssa Bigué, c’est la passion peut-être aveugle, mais sincère, de l’amour à une personne aimée, le partage des valeurs morales et éthiques fraternelles indispensables à une vie de famille solide, désintéressée et harmonieuse. Les liens du mariage entre les deux époux seront scellés sous l’empreinte indélébile des usages, cultes et coutumes religieux du pays. Tout laissait se dessinait à l’horizon une entente quasi parfaite du couple, à une vie amoureuse entre le mari et son épouse tant dévouée. Deux êtres condamnés donc à vivre ensemble les épreuves de la vie et ses aléas sociaux, culturels et religieux imprévisibles.
Les méandres d’un séisme conjugal,
Les aléas insondables secrètent subitement une blessure morale, psychologique irréparable qui produira des secousses bouleversant la raison d’être de cette union sacrée par les liens du mariage si souvent précaires dans les sociétés humaines déchirées par des conflits familiaux entre l’épouse et ses beaux-parents, d’une part, entre elle et son mari baignant dans un environnement social, culturel et religieux où l’hypocrisie, le mensonge, les contre valeurs destructrices des liens les plus solides des relations sociales. Ameth Guissé, l’auteur de « femmes dévouées et femmes aimantes » parue voici quelques années conduit ses lecteurs et lectrices à travers les méandres d’un séisme conjugal, d’un tumulte de l’ordre familial aux conséquences insoupçonnées par l’imprudent époux désormais guidé par une nouvelle perception du mariage peu respectueuse de la dignité et du rang de sa chère épouse. Le roman est rythmé par ce conflit grave. De véritables dialogues des consciences se nouent et dénouent « Au tour d’Anita ». L’être aimé perd sa raison. Les pulsions sexuelles prennent le dessus sur les valeurs morales. Quand le sens de l’honneur, du respect de la parole donnée à la femme vole en éclat le drame n’est loin. Le premier dialogue de ce roman met en relief l’importance capitale de l’amitié se nouant entre Anita et une de ses meilleures amies d’enfance, précisément, élise. Le choix de ce dialogue entre les deux amies d’enfance n’est guère anodin, voire accidentel. « Cette fidélité s’appelle Élise qui, à l’annonce de l’accident d’Anita, a décidé de venir passer quelques jours à Dakar, auprès de son amie restée trop seule ». élise sera ainsi au chevet d’Anita malade en raison des liens inébranlables tissés par le passé. élise ne peut « accepter le sort peu enviable de cette fine fleur à l’allure désinvolte chez qui tout rappelle l’innocence ». Les deux amies se rappelleront de vieux souvenirs enfouis dans la mémoire de l’une et de l’autre. Le dialogue des consciences porte singulièrement un cachet philosophique traduisant le niveau intellectuel, culturel et social des deux inséparables amies depuis la tendre jeunesse. La place de la religion en tant qu’idéologie, vision de la société et d’un projet social, le statut de la femme dans la société, font l’objet d’échanges vifs, profond, en toute responsabilité. L’écrivain nous introduit dans la problématique majeure du statut de la femme dans une société dominée par une culture attribuant à la femme depuis Adan et Ève, un rôle bien maigre : la procréation et la soumission. « L’inquisiteur pose le vrai problème de la responsabilité des chapelles religieuses dans l’errance de l’humanité. Les religieux ont relayé les messages des saints non pas pour libérer l’homme, mais pour l’asservir afin de protéger leurs positions de rentes » (A Guissé, 2021 : 25). « Maintenant, j’ai compris le Projet de Dieu. Il consiste à faire rechercher à l’homme sa liberté et les moyens de sa liberté » (A. Guissé, 2020 : 26).
Limites des idéologues religieux
Anita et élise passent au peigne fin l’injustice que subit la femme, les travers de certaines interprétations religieuses abusivement tronquées, les non- dits sociaux, culturels et religieux faisant de la femme une impure pécheresse éternelle au service de l’homme. Ce dernier reste encore l’éternel dominant. Les deux amies déconstruisent des idées archaïques, infondées, préfabriquées par une culture religieuse dominante entretues par des « érudits et des saints ». Entre les lignes de ce dialogue des consciences et d’introspection sociale, on découvre et prend conscience des limites des idéologues religieux plus soucieux du reste de leurs intérêts et fonctions que ceux de la religion, de la fraternité humaine et des fidèles croyants. Le dialogue des consciences reviendra tout au long de l’ouvrage sous des formes variées entre l’héroïne avec elle-même et entre elle et des personnages clé du roman sur l’urgence d’une reconsidération courageuse et intelligente du statut de la femme dans le mariage mixte ou pas et dans le fonctionnement dynamique de la société. La femme est par son essence le complément de l’homme. Elle a joué et continue de jouer une fonction centrale. Elle n’a jamais cessé du reste de participer à l’œuvre de construction humaine par l’éducation, par ses actions multiformes dans le développement et la paix sociale.
Le dialogue des consciences est hissé par Ameth Guissé au rang d’une démarche. Les dialogues se succédant libèrent les passions, les énergies des personnages, oxygènent les esprits et renseignent les lecteurs et les lectrices sur les enjeux d’une réflexion approfondie de la place de la femme dans la société, les évolutions se dessinant à l’horizon des sociétés contemporaines. Par le dialogue, les personnages se parlent par et entre les consciences, échangent, partagent les douleurs, les peines, les souffrances et l’envie de transcender les maux dont souffre l’humain et la société. Les personnages centraux du roman interrogent à travers ces dialogues, les véritables problèmes de société, les enjeux du drame conjugal en question, notamment, l’infidélité, la stabilité de la famille, l’harmonie et les équilibres précaires de la société humaine. On peut citer à titre d’exemple, les dialogues de haute facture intellectuelle entre Anita et élise, les dialogues entre Anita et Saly ou les dialogues entre Anita et le Curé sans oublier du reste, les dialogues entre Anita, Elise et Saly, ou entre cette dernière et Meïssa Bigué. Ces riches moments de dialogues interculturels entre des consciences, avec soi –même ou entre Anita et ses interlocuteurs (trices) constituent des temps forts d’une profonde réflexion personnelle et /ou collective au sujet de questions fondamentales remettant en cause les fondements des sociétés humaines contemporaines. Ce procédé d’écriture littéraire est à la frontière de plusieurs genres : communicationnel, littéraire et philosophique.
Les parutions de Meïssa Bigué incarnant la lâcheté
Le dialogue fait partie des héritages culturels laissés par les fondateurs de la philosophie grecque et de la littérature. Le dialogue construit à travers des scénarii, des mises en scène et un style descriptif vivant des cadres de vie, des traits des personnages, constitue une véritable démarche méthodique pour rendre compte ce qui passe de l’intérieur et à l’extérieur de l’homme, de la femme, de la société, pour réfléchir, pour libérer l’esprit, le corps et le mental. Les parutions de Meïssa Bigué incarnant la lâcheté, basculant progressivement dans le désarroi total, dans une détresse morale indescriptible cristallisent, l’usage fécond du dialogue avec lui-même, avec sa mère Yaye Amy, avec son exbeau-frère Oscar, (avocat de renom), avec Diégane (médecin), avec Gaëlle sa cousine. Meïssa Bigué est « diminué physiquement et psychologiquement déstabilisé ». Il apparaît toujours fatigué, usé, meurtri, voilé, en situation de manque de quelque chose, de trouble psychologique, social et humain. Il est constamment à la recherche d’un sauveur improbable. Il se parle à lui-même. Il fait son introspection en vue de trouver la personne capable de rétablir la communication avec Anita. L’héroïne, sa famille, les parents du mari imprudent établissent un mur de silence quasi infranchissable par Meissa Bigué. Même quand Mëissa Bigué participe à l’enterrement de son Tonton Mbagnick à SaintLouis, un homme qui lui est si cher, le drame qu’il vit depuis l’accident d’Anita, ne le quitte jamais. Il éprouvera de réelles difficultés à trouver quelqu’un à qui parler, à qui faire confiance pour le sortir du trou noir dans lequel il s’est engouffré en épousant son premier amour. Saly, une des confidentes de Mëissa Bigué, une femme attirante, belle, mondaine, cultivée, expérimentée par son propre vécu du plus vieux métier du monde, sur qui Bigué comptait énormément, va découvrir l’ingratitude de son propre ami. « Tu lui as transpercé » dit- elle « le cœur avec un coup de poignard dans le dos » (A Guissé, 2021 : 39) Saly, « la belle qui lui ouvrait tout son corps avec une générosité de cœur et d’âme, comme seules savent le faire, les femmes éprises d’un fol amour » va être contre toute attente de Meïssa Bigué, en dépit du reste du fait qu’elle ne connaît guère Anita, solidaire de l’héroïne dans son combat contre l’infidélité et la lâcheté humaine.
La solidarité entre les femmes pour Anita, le socle du soutien solidaire
La solidarité entre les femmes sera pour Anita, le socle du soutien solidaire indéfectible des femmes. Même la mère de Meïssa Bigué, Yaye Amy éprouve ce sentiment fusionnel de compassion féministe, malgré son amour pour son adoré fils chéri. Meissa Bigué a tout prévu dans son mariage avec son premier amour Aïda avec la complicité de Maïmouna, sœur de Mëissa Bigué, sauf le processus de sa déchéance sociale et humaine quasi inéluctable. Le monde s’effondre sous ses pieds fragiles. Il se relèvera difficilement de cette épreuve fatale à sa santé physique, morale et psychologique. À côté du dialogue, l’auteur du roman utilise également la Lettre, un autre moyen d’écriture et de communication sociale. Les Lettres les plus importantes sont certainement, celles d’Anita à l’adresse du Curé et d’élise et la Lettre de Meissa Bigué à Anita. Ce procédé d’écriture est très courant dans la littérature.
Au Sénégal, une si longue Lettre est devenue une référence littéraire africaine. L’auteur évoque d’ailleurs ce procédé chez de nombreux écrivains : Rainer, Victor Hugo, Balzac. C’est par les Lettres que l’auteur du romain livre l’état d’esprit de l’héroïne et du héros, la trame des calvaires endurés par les principaux personnages du roman et les esquisses de solutions envisagées par les deux protagonistes de ce mariage brisé pour dénouer l’intrigue. Le dialogue, la correspondance, les portraits des personnages essentiels se conjuguent chez Ameth Guissé à un travail de recherche pluridisciplinaire très documenté. Ameth Guissé investigue l’histoire coloniale et postcoloniale, l’architecture et la planification et l’aménagement des grandes villes coloniales, les quartiers de Dakar (Gibraltar, Rebeuss, Colobane, Baobab) et ceux de Rufisque (Diokoul). Il agrémente son œuvre par les mets succulents de la cuisine africaine, les lieux mondains sénégalais, africains et européens et la musique de l’esprit. On découvre sa passion de l’écriture, les fruits de sa cherche et la richesse de son roman. Il décline méthodiquement sa vaste culture philosophique, littéraire, artistique, mais également, ses connaissances en matière de musique, d’art contemporain. Cet effort intellectuel référencé par des sources et son talent d’écriture de récits, donnent à son œuvre littéraire une dimension intellectuelle et littéraire indiscutable.
Le Sénégal et le continent africain ont un riche patrimoine religieux, culturel et artistique malheureusement qui se perd progressivement sous l’emprise d’une mondialisation aveugle peu compatible avec les diversités culturelles, religieuses et politiques des peuples et l’art de vivre sa vie pleinement en harmonie avec la nature. Les gouvernants de la Cité et de la Planète -Terre sont interpelés. La vie du couple se brise. Meïssa Bigué sera victime à son tour d’un accident brutal. Anita va ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Elle attend désormais un hôte. Tout n’est pas perdu. Il existe toujours de l’espoir. « L’amour, c’est surtout l’élégance et une manière d’être où le respect vient consolider les sentiments » (A. Guissé, 2020). Le pardon (autocritique sincère) reste un des meilleurs remèdes à la bêtise humaine, au péché. L’humain ne pose que les questions qu’il sait résoudre. Ameth Guissé, Directeur Général de MAACK Petroleum, Président de l’Association Sénégalaise des Pétroliers, plaide dans son œuvre, l’hymne de l’élégance humaine, le sens du discernement, de la lucidité et du partage des valeurs. Il faut plus de fraternité, plus de tolérance et d’ouverture entre les hommes, entre les hommes et les femmes. Le respect mutuel est une exigence éthique absolue. « Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde » (A. Guissé, 2012 :77).
Le contexte mondial actuel marqué par la monté en puissance de la crise de la famille, des valeurs, des inégalités, de l’intolérance, des intégrismes religieux et politiques et le racisme, exige sans nul doute, des changements profonds des comportements individuels et collectifs face à la menace de la crise des repères sociaux, culturels et religieux. L’amour est une des réponses à cette crise des sociétés humaines. À vos lectures pour l’amour de la femme, du livre et de l’intellect.
LE PRIX DU PAIN POURRAIT BIENTÔT AUGMENTER
Apres la flambée des prix de l’huile et de la viande notée ces derniers jours sur le marché, une autre menace pèse sur le panier de la ménagère. il s’agit d’une probable hausse du prix du pain
Apres la flambée des prix de l’huile et de la viande notée ces derniers jours sur le marché, une autre menace pèse sur le panier de la ménagère. il s’agit d’une probable hausse du prix du pain. Ce, si on se fonde sur l’alerte du président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, selon qui les meuniers mènent des tractations pour augmenter le prix de la farine, un produit qui constitue la matière première des boulangers.
Depuis quelques jours, le panier de la ménagère est mis à mal par une série de hausses des prix des denrées alimentaires. Sur le marché local, le coût du Kg de viande est passé de 3500 à 5000 F CFA. Soit une augmentation de 1500 F CFA. Une hausse qui n’a pas épargné l’huile, produit très prisé des Sénégalais pour le plat de midi. Par rapport à cette situation, Me Masokhna Kane, le président de ‘Sos Consommateurs’ alerte sur une éventuelle flambée des prix d’autres produits. A l’en croire, en plus des hausses des prix de la viande et de l’huile, il y a également une menace d’augmentation du coût de la farine et, par conséquent, du prix du pain. « Car les meuniers ont récemment consulté le ministre du Commerce ainsi que les associations de consommateurs. Mais nous, à notre niveau, on exige à ce qu’ils nous montrent la structure des prix qu’ils vont proposer. Et une rencontre entre l’organisation que je dirige et ses industriels est prévue demain (Ndlr, aujourd’hui mardi 1er juin) », a annoncé l’avocat et défenseur de la cause des consommateurs.
La non homologation des prix, l’aubaine des vendeurs
Selon Me Massokhna Kane, l’absence d’homologation des prix de la plupart des denrées alimentaires serait à l’origine des hausses observées actuellement sur le marché local. Ces hausses des prix de l’huile et de la viande, dit-il, sont en train de se faire en catimini. «Ce n’est pas de façon officielle que les vendeurs les pratiquent. Et ceci est dû en grande partie à l’absence d’homologation des prix de certaines denrées. D’ailleurs, cette situation résulte de la loi du marché qui, sur certains produits, échappe au contrôle de l’Etat. Or, les vendeurs dès qu’ils constatent un déséquilibre entre l’offre et la demande, ils augmentent illégalement les prix. A preuve, tous les produits qui ont connu une hausse, c’est temps-ci, n’ont pas de tarifs règlementés », a expliqué le président de Sos Consommateurs. Toujours d’après Me Massokhna Kane, le gouvernement, pour éviter une augmentation du prix de l’huile, doit développer une véritable industrie d’huilerie. « Le peu d’huile que nous produisons est exporté vers d’autres pays. Tandis que nous consommons de l’huile importée. Mais pire, celle-ci est de mauvaise qualité », a-t-il déploré. Invitant l’Etat à la vigilance, Me Kane propose aux autorités en charge du commerce de règlementer le circuit commercial des denrées. Selon lui, même s’il y a un certain principe de liberté dans le marché, il est temps que l’Etat surveille certaines denrées alimentaires, histoire d’encadrer d’avantage les prix afin de ne pas laisser les populations à la merci des appétits des producteurs et distributeurs.
OUSMANE DIALLO, DIRECTEUR DU COMMERCE INTERIEUR : ‘’Il n’y aura pas une hausse du prix du pain d’ici six mois’’
Interrogé sur la hausse annoncée du prix de la farine, Ousmane Diallo, le directeur du Commerce intérieur, soutient d’abord comprendre la position des meuniers par rapport à la hausse des cours mondiaux du blé. « La matière première de la farine est le blé. Or, ce produit a drastiquement augmenté depuis le mois de janvier où les cours du blé sont passés de 240 à 292 euros la tonne. Et le fret maritime est passé du simple au double. C’est pourquoi les meuniers du Sénégal pensent ajuster le prix de la farine », a expliqué le directeur du Commerce intérieur tout en précisant que l’Etat n’est pas resté les bras croisés sur la question. M. Diallo rappelle que le gouvernement a eu à évaluer la situation avant de baisser, de 18 à 6 %, la Tva sur la farine pour atténuer le choc. « Et en ce sens, il était retenu qu’il n’y aurait pas de hausse sur ce produit pour une période de 6 mois. Autrement dit, il n’y aura pas de hausse du prix du pain pour la même période », a rassuré le patron du Commerce intérieur.
Au sujet des hausses notées sur le prix de la viande, Ousmane Diallo indique que celle-ci est due à une indisponibilité du bétail. « Nous avons des problèmes en termes d’approvisionnement parce que ce bétail nous provient soit du Mali ou de la zone du Ferlo. Et dans la zone du Ferlo, les populations sont actuellement dans une période de soudure. Ce qui fait que les éleveurs de cette partie du pays ne sont pas disposés à commercialiser leurs bêtes. De l’autre côté, au Mali, la situation sécuritaire a fait que les éleveurs de ce pays voisin ne peuvent approvisionner correctement nos foras. Et ce sont des deux facteurs qui sont à l’origine du gap sur marché » a justifié le directeur du Commerce intérieur. Ousmane Diallo explique l’ augmentation du prix de l’huile par les restrictions à l’exportation faites au niveau des principaux fournisseurs du Sénégal que sont la Malaisie et l’Indonésie. « Au niveau de ces deux pays-là, l’huile a flambé depuis le mois de janvier. Les prix y sont passés de 15 à 25 dollars le bidon. Il y a également le coût du trafic maritime qui a drastiquement augmenté en passant du simple au double. Donc c’est normal qu’on se retrouve sur le marché avec une huile beaucoup plus chère que d’habitude » a, là aussi, expliqué le directeur du Commerce intérieur, M. Ousmane Diallo, qui se prononçait sur la flambée des prix de certaines denrées alimentaires constatée ces jours-ci sur le marché.