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20 juin 2025
UNE ÉCOLE DE COSMÉTOLOGIE POUR DÉVELOPPER UN MARCHÉ PORTEUR
La Farifima School, qui a ouvert ses portes début avril à Dakar, veut former, avec le soutien de l’Etat, les futurs entrepreneurs et employés du secteur des cosmétiques
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 19/05/2021
Au fond d’un couloir, des jeunes en blouse jaune, lunettes et charlottes sur la tête, s’affairent dans un laboratoire. Ensemble, ils pèsent avec précision de l’huile de jojoba, du beurre de mangue et d’aloès, qu’ils font chauffer à 70 °C avant de les mélanger à une solution aqueuse. Dans le bécher, la mixture s’épaissit et prend une couleur blanche. Les apprentis cosmétologues viennent de fabriquer leur première crème pour visage sous la houlette de leur formatrice, Mariane Ouattara, fondatrice de la Farifima International Cosmetology School, qui a ouvert ses portes début avril à Dakar.
Docteure en chimie diplômée au Canada, l’entrepreneuse a ouvert son laboratoire et sa ligne de produits de beauté au Sénégal en 2018. « J’ai remarqué un manque de compétence de la main-d’œuvre. C’est un problème de santé publique, car les gens ont de bonnes idées mais ils ne maîtrisent pas ce qu’ils font », constate-t-elle. Avec Farifima, elle espère former les futurs entrepreneurs et employés du secteur des cosmétiques et leur ouvrir les portes de plusieurs métiers comme le contrôle qualité, le positionnement de marque, le conseil en parapharmacie ou la main-d’œuvre de laboratoire.
« En plus de la théorie, je mets l’accent sur la pratique pour apprendre aux jeunes à être autonomes », explique Mariane Ouattara, qui veut les pousser à « rester en Afrique » et leur « prouver qu’on peut faire de la qualité grâce à une formation rigoureuse ».
« Nous avons toutes les matières premières nécessaires »
Avant de rejoindre le laboratoire-école, Ndeye Aida Tine, 32 ans, se débrouillait seule. « Sur les marchés et dans les magasins, les produits ne sont pas bons pour les peaux noires et sont souvent dépigmentants. Alors je faisais mes expériences à la maison, pour moi-même, avec des produits locaux naturels », se souvient l’apprentie, qui ambitionne de créer sa propre marque de cosmétiques pour les femmes noires et métissées.
« Nous avons au Sénégal et en Afrique toutes les matières premières nécessaires, il suffit de nous lancer », abonde Mylène Ndoye. Coiffeuse et visagiste depuis vingt-cinq ans, elle a elle aussi constaté que «les femmes et les hommes se tournent de plus en plus vers les ingrédients naturels ». Et il est important, estime-t-elle, d’avoir les compétences pour contrôler la qualité des produits locaux proposés à ses clientes. « Même les matières naturelles peuvent être allergènes ou dangereuses », dit-elle.
Si l'entrée du parti au gouvernement a permis à Macky Sall d’élargir encore sa large majorité, elle est également source de nombreux conflits, au sein, à la périphérie et en dehors de l’Alliance pour la République
Depuis quelque temps, la majorité est dans une zone de turbulences. Si ce ne sont les opposants qui perturbent le sommeil de son chef, c’est tout simplement des conflits internes qui, mal pris en charge, risquent d’être bien plus dévastateurs. La dernière en date est la bagarre entre militants de Rewmi et de l’Alliance pour la République, au niveau de Touba. Alors que des témoins faisaient état de plusieurs blessés, le coordonnateur du parti d’Idrissa Seck dans la localité dédramatise et parle d’un simple malentendu entre des jeunesses des deux formations.
‘’La relation entre les deux partis, souligne Mafary Ndiaye, est au beau fixe. Comme l’a annoncé le président Idrissa Seck : entre lui et le président Macky Sall, c’est comme ‘mbourou ak soow’. Entre les responsables des deux camps à Touba, c’est aussi comme ‘mbourou ak soow’. Il y a aucun conflit majeur. On fait tout ensemble au niveau de Touba’’.
Revenant sur les bagarres notées avant-hier à Touba, le coordonnateur de Rewmi précise : ‘’Je dois rappeler que quand on a commencé à parler de ce forum, j’ai été la première personne à qui les initiateurs se sont adressés, avant même certains grands responsables de l’APR. En vérité, il y a trois jeunes qui sont certes membres de notre parti qui, peut-être, avaient des divergences de points de vue avec leurs homologues. Le maire les a reçus pour jouer les bons offices. Malheureusement, il n’y a pas eu de consensus. Quand ils sont sortis, il y a eu des échanges suivis d’affrontements. Mais ce n’était pas aussi grave qu’on l’a présenté’’.
Pour le secrétaire national chargé du commerce, de l’artisanat et du secteur informel à Rewmi, la page est donc tournée.
Mais pour beaucoup d’observateurs, ces conflits notés à Touba cachent des divergences bien plus profondes, qui pourraient remonter à la surface avec les joutes électorales à venir.
Selon le politologue Moussa Diaw, ces élections vont être un test grandeur nature pour les néo-alliés. Sur les raisons potentielles du conflit, il explique : ‘’Pour moi, c’est l’APR qui ne veut pas laisser des parcelles de liberté à la jeunesse de ses alliés qui viennent d’arriver. Ils veulent tout prendre et laisser des strapontins aux autres qui ne l’acceptent pas toujours. Ce qui, à mon avis, crée des tensions. Ce qui est sûr, c’est que ces élections à venir devront soit consolider l’alliance, soit l’affaiblir. Est-ce que Rewmi va accepter de subir sans réagir ? Rien n’est moins sûr.’’
Le syndrome des jeunesses des autres partis
Entre Rewmi et l’APR, en effet, les divergences remontent à fort longtemps. Et malgré les bonnes volontés affichées par les deux leaders, les ressentis n’ont eu de cesse de resurgir à la base. Et cette fois, ce sont les jeunesses qui en sont les symboles. Au-delà des guerres de positionnement, du côté de Rewmi, cela peut aussi être interprété comme une bataille pour la survie de sa jeunesse. Moussa Diaw précise : ‘’C’est vrai qu’au sommet, on a réussi à taire les divergences au nom de la logique de coalition, mais ces dernières apparaissent au niveau inférieur. La question qui se pose est de savoir si les leaders à la base vont toujours essayer de faire profil bas ou bien vont-ils réagir ? C’est là les germes de conflit. On constate que les leaders ne veulent pas sacrifier leurs jeunesses, malgré une entente au sommet. D’autant plus qu’il y a des élections à venir. Avec ces jeunesses, il faut aider sa jeunesse à exister et Rewmi semble le comprendre.’’
D’autres partis de la mouvance semblent l’avoir appris à leurs dépens. En effet, bien des jeunesses ont été sacrifiées à l’autel de la grande alliance qu’est la majorité présidentielle. Dans la plupart des partis, on entend presque plus certains segments indispensables comme les jeunesses, les femmes, entre autres. Alors que les leaders au sommet sirotent tranquillement leur part du gâteau, les bases sont souvent laissées à elles-mêmes, surtout les responsables les plus jeunes. Dernièrement, des voix se sont également élevées au sein du Parti socialiste pour fustiger une léthargie des structures.
Moussa Diaw explique : ‘’Au sommet de la pyramide, on ne sent pas la tension dans la mouvance présidentielle. Ce qui veut dire que les rivalités sont bien gérées. Mais il faut constater que jusque-là, ce n’était pas aussi difficile entre Rewmi et APR, parce qu’il n’y avait pas d’enjeux électoraux. Pourront-ils maintenir les relations en l’état ? Rien n’est moins sûr.’’
Quand Rewmi réveille les autres alliés
Par ailleurs, du côté du parti présidentiel, on chante également l’alliance Rewmi-APR. Selon le porte-parole adjoint du parti, le député Abdou Mbow, les gens s’alarment pour rien. ‘’Il n’y a pas de divergences particulières entre l’APR et Rewmi. Maintenant, des problèmes, il y en a partout. Même au sein d’une même formation politique, vous verrez des querelles. Il n’y a rien de grave, à ce niveau, qui puisse entamer la solidité de notre compagnonnage’’.
A la question de savoir si c’est la boulimie de l’APR qui est à l’origine de certaines bisbilles ou la gourmandise de Rewmi, il répète : ‘’Ce que je peux dire, c’est qu’en politique, il est tout à fait normal qu’il y ait des divergences. Ce n’est même pas en politique seulement. On le voit partout. Les gens veulent juste faire des commentaires inutiles, mais c’est le cours normal des choses.’’
En tout cas, cette effervescence, due au ralliement de Rewmi à la majorité présidentielle, ne laisse aucun allié indifférent. Dans tous les états-majors, on essaie de sonner la mobilisation, même si c’est loin d’être évident, après de longues périodes d’inertie, pour ne pas laisser le champ libre au dernier venu qui semble adoubé par le président de la mouvance.
Avec l’approches des Locales, les fossés se creusent et pourraient faire des dégâts dans la grande coalition qui regroupe plus de 150 partis et mouvements politiques.
A l’instar de Touba qui a donné le ton, la guerre s’annonce ainsi inéluctable dans beaucoup de localités, aussi bien au sein de l’Alliance pour la République, à la périphérie avec les alliés dans Benno Bokk Yaakaar.
ENVIRON 3000 PERSONNES SONT MORTES SUR LES ROUTES ENTRE 2017 ET 2020
Le chef de la division sécurité routière de la Direction générale des transports routiers, Ousmane Ly déplore la recrudescence des accidents dont un un grand nombre occasionne des pertes en vies humaines
Les accidents de la circulation ont causé environ 3000 morts au Sénégal entre 2017 et 2020, a révélé mercredi, le chef de la division sécurité routière de la Direction générale des transports routiers, Ousmane Ly.
’’Au Sénégal, malgré le développement et la qualité du réseau routier et autoroutiers, nous notons, depuis quelques temps, de plus en plus, dans nos routes, la recrudescence des accidents dont un grand nombre occasionne des pertes en vies humaines. Entre 2017 et 2020, on a enregistré environ 3000 décès’’, a-t-il dit.
Il s’agit d’un ’’bilan exorbitant’’ sur une population d’environ 17 millions d’habitants et dans un pays où le parc automobile avoisine les 650 000 véhicules, selon M. Ly. Il a relevé qu’en 2020, malgré les mesures restrictives dans les transports, liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19, près de 877 décès ont été enregistrés.
’’En 2019, on avait enregistré 745 décès. Donc, en valeur relative, on a noté une hausse de 17% entre 2019 et 2020, malgré la pandémie’’, a poursuivi Ousmane Ly qui prend part, à Saly-Portudal (Mbour, ouest) à un atelier de partage, de plaidoyer et de renforcement des capacités des autorités locales et administratives en matière de sécurité routière.
Cet atelier de deux jours (19-20 mai) est à l’initiative de Partners west Africa Sénégal à travers le projet ’’Sahel Road Safety Initiative’’ qui, selon sa coordonnatrice, Pr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, a contribué à lutter contre toutes formes d’insécurité routière au Sénégal.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les accidents de la circulation causent 1,35 millions de morts par an à travers le monde, dont 90% dans les pays à faibles revenus, notamment en Afrique, a rapporté le chef de la division sécurité routière qui rappelle que l’atelier se tient dans un contexte où la semaine mondiale de la sécurité routière instituée par l’Organisation des Nations-Unies (ONU).
LES PRÉCISIONS DE LA PNA
La Pharmacie nationale d’approvisionnement bat en brèche les informations selon lesquelles il y a une pénurie de produits anesthésiques
La Pharmacie nationale d’approvisionnement bat en brèche les informations selon lesquelles il y a une pénurie de produits anesthésiques. Elle dit disposer dans son circuit de distribution, à la date du 16 mai 2021, la gamme d’anesthésiques. Elle en cite dans son communiqué, quelques-uns comme kétamine 50mg/ml AMP inj 2ml, thiopental 1g inj. Ss solvant, halothane sol, propofol 200 mg/20 ml AMP. Inj et isoflurane solution, entre autres.
Cette gamme, d’après la pharmacie nationale d’approvisionnement, est aussi bien disponible au niveau central qu’au niveau des Pharmacies Régionales d’approvisionnement (PRA). « Dernièrement, seule l’halothane a été en tension au niveau de certains sites, essentiellement dû à un retard de distribution du fournisseur détenteur du marché », a précisé la PNA, rassurant que la situation est revenue à la normale au niveau central avec une nouvelle réception et sera effective au niveau de toutes les Pharmacies régionales dans les plus brefs délais.
L’EXCLUSION DU SÉNÉGAL DU TOP 16 EXASPÈRE LES ACTEURS DU SECTEUR
Le rapport de l'UNESCO sur l’accès à l’Éducation en Afrique et dans lequel le Sénégal est absent du top 16 des pays ayant le plus fort taux d’achèvement de l’école primaire fait réagir les acteurs du secteur
Le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) sur l’accès à l’Éducation en Afrique et dans lequel le Sénégal est absent du top 16 des pays ayant le plus fort taux d’achèvement de l’école primaire fait réagir les acteurs du secteur.
Selon le classement, l’Égypte (105%), l’Algérie (101%), le Botswana (101%), le Kenya (100%), l’Île Maurice (99%), les Seychelles (99%), Zimbabwe (98%), le Rwanda (97%), le Maroc (97%), la Tunisie (95%), la Namibie (94%), le Ghana (94%), l’Eswatini (94%), l’Afrique du sud (90%), le Cap-Vert (87%), et le Togo (87%) sont les 16 pays les plus avancés en Afrique quant à l’accès à l’Éducation.
Selon le porte-parole du ministère de l’Éducation nationale, Mouhamed Moustapha Diagne, commentant l’absence du Sénégal, les données ont été mal interprétées. "Il y a une mauvaise interprétation des statistiques, récuse-t-il, sur Radio Sénégal. Certains ont même dit que le Sénégal ne fait pas partie des seize pays en matière d’éducation en Afrique, je voudrais simplement relever que les statistiques en question indiquent des taux d’accès et d’achèvement. C’est des données quantitatives et non qualitatives. Notre pays a choisi la qualité parce que pour classer des pays, il faut plusieurs indicateurs dont l’accès, le maintien, la promotion, le taux d’abandon, genre, équité, etc."
La Coalition nationale éducation pour tous du Sénégal est également formelle, louant les performances du système éducatif du pays en question. "En Afrique, la situation éducationnelle du Sénégal reste parmi les plus performants, corrige son président, Ciré Gorbal SY. Nous n’avons pas bien compris pourquoi le Sénégal a été laissé en rade dans ce rapport, parmi les pays les plus performants. En tant qu’acteurs de l’Éducation depuis des années et qui a eu aussi à travailler avec l’UNESCO et d’autres Institutions de niveau international, ce que je peux vous affirmer, c’est que le système éducatif sénégalais ne fait pas partie des plus faibles, en Afrique. Et même dans le domaine de la Covid-19, nous faisons partie des pays qui ont continué à dérouler des enseignements-apprentissages, au moment où d’autres pays africains avaient fermé leurs écoles."
Concernant l’accès à l’Éducation, selon toujours le rapport de l’UNESCO, le niveau de l’Afrique subsaharienne est le plus faible au monde. Une contreperformance due "à la participation des enfants aux tâches agricoles, le manque d’installations scolaires, le manque d’enseignants et la cherté des frais de scolarité".
QUAND BATHILY PARLE DU SÉNÉGAL, ÉCOUTEZ-LE
Chers cadres de l'APR, qui mieux que l'ancien ministre pour alerter face aux menaces que font planer sur le pays l'amateurisme, la mal gouvernance, la gabegie, la boulimie foncière en cours dans le pays ? COMMUNIQUÉ DE LA LD-DEBOUT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du secrétaire général par intérim de la LD-Debout, daté du 19 mai 2021 en réaction à la sortie des cadres de l’APR contre Abdoulaye Bathily.
« Mesdames, Messieurs les Cadres Républicains,
Le Professeur Abdoulaye Bathily, s’exprimant en conférence publique dans le cadre des activités marquant le centième anniversaire du président Amadou Mahtar Mbow, a partagé avec l’assistance son analyse de la situation actuelle que vit notre pays, à la lumière notamment des douloureux évènements de mars dernier qui ont occasionné des pertes en vies humaines très déplorables et des dégâts matériels incommensurables.
Des évènements graves et d'énormes pertes qu’il était possible d’éviter pour peu que votre gouvernement et son chef fassent preuve de respect des règles et principes élémentaires de gouvernance démocratique, de sagesse et de retenue.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
La structure politicienne que vous constituez, baptisée « Convergence des Cadres Républicains », a cru devoir sauter sur cette prise de parole en un endroit approprié, non pas pour instaurer un débat contradictoire sain avec des idées qui déconstruisent l'argumentation du Professeur Bathily, mais pour s’en prendre à l’homme, dans un langage ordurier, désinvolte et irrespectueux, indigne de gens de bonne éducation qui pourraient s'attribuer le titre de "cadres républicains". Un langage qui respire la haine et le mépris contre un intellectuel de haut niveau, reconnu et respecté de tous ses paires en Afrique et dans le monde, un leader politique panafricain, un patriote sénégalais émérite, un nationaliste déterminé, à l'engagement citoyen indéfectible.
Bathily parle du Sénégal ! Et vous mobilisez presque tous les médias avec les moyens de l’Etat pour parler de sa personne. Que vous êtes descendus bas ! Dans les caniveaux de l'injure et de l'insolence ! Y en a marre en réalité de votre arrogance qui vous perdra à coup sûr !
Fort heureusement que les Sénégalaises et les Sénégalais retiennent que Bathily parle de leur vécu et de leur futur proche, en militant généreux, sans haine, ni rancune, dans un style et un ton encadrés par l’autorité de la science.
Les chiens de garde aboient sûrement pour rappeler leur présence à leur maître qui a sans doute commencé à perdre confiance en leur utilité devant l’adversité ambiante et l’ampleur des complaintes citoyennes.
Professeur Abdoulaye Bathily ! 60 ans de présence sur la scène politique sénégalaise et africaine, à des niveaux les plus élevés ! Qui mieux que lui est plus fondé pour alerter, tirer sur la sonnette d’alarme face aux menaces que font planer sur le pays l'amateurisme, la mal gouvernance, la gabegie, la boulimie foncière, le situationnisme des plus opportunistes d’entre vous et les tortuosités de tous genres observables dans la galaxie de votre coalition politique.
Après avoir consenti d'énormes sacrifices pour ce pays, le Professeur Bathily ne saurait garder le silence quand le bateau Sénégal prend de l'eau. Vos vociférations n'y feront rien. Bathily restera debout hors de votre portée !
Mesdames, Messieurs les Cadres,
En mars dernier, quand le pays brûlait, vous aviez choisi sans vergogne de vous terrer, abandonnant votre chef dans la tourmente et la désolation. Nous avions même une énorme pitié pour lui, pour ce qu'il représente, de voir son autorité si lamentablement bafouée ! Personne d‘entre vous n'a osé lever le plus petit doigt. Personne d’entre vous n'a eu le toupet d’aboyer. Votre lâcheté en cette circonstance est sans nulle pareille dans les annales de l'histoire de la vie politique sénégalaise. Mais, lui, Bathily fidèle à ses principes et à son amour viscéral pour le Sénégal, constant dans le don de soi à sa patrie, a bravé l’insécurité qui s’était emparé de la capitale pour se rendre au palais de la République, les lieux presque déserts, afin de contribuer à l’apaisement, au retour au calme et à la stabilité. Des événements de mars il en sait, sans nul doute, autant que vous en ignorez.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Votre statut de cadre n'a donné aucune empreinte dans la marche du pays. En huit ans de règne, la pauvreté a augmenté, la paix sociale est fortement déstabilisée. Partout, les populations expriment le rejet de vos politiques publiques et s’opposent ouvertement à vos choix. Vos options stratégiques en matière de politique économique et sociale sont erronées : les ressources aux compagnies étrangères, la misère aux valeureux citoyennes et citoyens dont les plus jeunes sont obligés de braver la mer et le désert, préférant la mort au sort que votre Plan Sénégal Emergent leur réserve.
Cadres, vous avez dit ! Publiez donc la liste et les profils de vos membres. L’opinion a besoin de savoir pourquoi vous êtes si peu utiles au pays et à votre chef pendant que vous êtes gracieusement payés et royalement entretenus aux frais du contribuable sénégalais. Vous êtes une injustice et un fardeau. De grâce, n’en rajouter pas en insultant des patriotes exemplaires. Vous l’avez fait avec le président Amadou Mahtar Mbow aussitôt qu’il a présenté les conclusions des travaux de la commission nationale de réforme des institutions.
Parions que cette fois-ci ce n'est pas votre chef qui vous a envoyés (en tout cas la fébrilité est devenue trop manifeste en lui) et gageons qu’il n’est pas au courant de vos bêtises. Que des jeunes inintelligents et mal élevés se mettent à insulter des références du troisième âge est déjà problématique. Que de petites gens se prévalant du titre pompeux de "cadres républicains" se livrent à un tel exercice pour uniquement plaire au prince en vue de se faire servir au banquet royal, dans un pays pauvre très surendetté, est une énorme déchéance morale.
Mais qu’à cela ne tienne, l'excellent Professeur Abdoulaye Bathily reste et demeurera pour l’éternité une référence au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Son parcours académique, politique, et professionnel force le respect et l'admiration. Vos vociférations ne changeront rien de cette réalité et de cette image de l'homme construite à travers de longues années, dans l’abnégation, au bout de l'effort et du sacrifice.
Mesdames, Messieurs les Cadres,
Pour le reste, un peu d’intelligence vous aurait suffi pour ne plus ressasser ce que vous appelez « nostalgie des Assisses ».
D’abord, et de manière incontestable, les Assises Nationales sont un chef-d’œuvre, un succès, une commande citoyenne, inclusive, participative. C’est grandiose ! Vous auriez appliqué les conclusions, elles vous auraient éviter vos divagations programmatiques qui accélèrent toutes leurs cadences vers les seuls résultats que vous savez produire : dilapidation des ressources de la Nation, augmentation de la misère des populations, aggravation des injustices sociales, corruption généralisée, accaparement et spoliation des terres des pauvres paysans et du littoral sénégalais, surendettement du pays, etc.
Ensuite, c’est à la fois inutile et maladroit de vouloir toujours revenir sur l’échec d’une candidature de Bathily à la présidence de la Commission de l'Union Africaine que vous avez vous-même présentée alors comme une « candidature du Sénégal ». Vous vous en êtes vantés sous tous les toits et dans toutes les presses. Votre chef en première ligne. Paradoxe des paradoxes ! Par vos manœuvres déloyales, opaques et souterraines vous réussirez à en devenir l’obstacle majeur devant le collège des chefs d’Etat électeurs.
Etant donné que l’affaire vous est restée dans le subconscient, et que manifestement il vous manque du courage, peut–être viendra le jour où il vous échappera, tel un refoulement, au sens freudien du concept, la vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Peut-être que ce jour-là, les Sénégalais et les Africains comprendront votre véritable rôle dans l'histoire de cette candidature dont l’échec vous enchante tant. Le Professeur Bathily, là aussi, agissait par devoir de militant d’une Afrique unie et émancipée, véritablement libre et indépendante.
De tout, il devient évident que le meilleur service que vous pouvez vous rendre, à vous et à votre chef, est de vous concentrer et de vous recentrer sur les graves problèmes de l’heure pour au moins essayer de soulager les Sénégalaises et les Sénégalais qui sont particulièrement éprouvés pour le peu de temps qui vous reste, et pendant lequel le pays est malheureusement obligé de supporter votre arrogance et votre piètre gouvernance.
Enfin, un conseil tout de même, mesdames, messieurs les Cadres Républicains : dites à votre chef et à vos camarades d’écouter attentivement le Professeur Bathily, et maintenant, sinon demain vous pourriez le regretter et malheureusement, il sera déjà bien trop tard. »
AUGUSTIN SENGHOR PREND DES GALONS A LA CAF MAIS RESTE CONTESTE AU SENEGAL
Un peu plus de deux mois après la nomination de Patrice Motsepe à la tête de la Confédération Africaine de Football (CAF), l’instance dirigeante du football africain continue de faire sa mue.
Le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, a été nommé vice-président de la Commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), a annoncé ce mardi la CAF. Une nomination qui lui fait davantage prendre des galons mais qui intervient dans une période tendue où il est sous le feu des critiques au Sénégal.
Un peu plus de deux mois après la nomination de Patrice Motsepe à la tête de la Confédération Africaine de Football (CAF), l’instance dirigeante du football africain continue de faire sa mue. En réunion à Kigali (Rwanda), le Comité Exécutif, présidé par Patrice Motsepe, a pris des décisions importantes sur les compétitions, les présidents et vice-présidents des commissions permanentes de la CAF. Le président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) fait partie des heureux bénéficiaires de la dynamique de transformation de la CAF. « La compétition phare de la CAF hérite d’une nouvelle direction. Le Dr Patrice Motsepe dirigera la commission, assistée de deux Vice-présidents: M. Augustin Emmanuel Senghor, Président de la Fédération sénégalaise de football, et M. Amaju Melvin Pinnick, Président de la Fédération nigériane de football » peut-on lire sur le site web de la CAF. En plus de son poste de vice-président de la CAF et de la commission d’organisation de la CAN, Augustin Senghor garde également son poste de président de la Commission des affaires juridiques et des associations nationales. Il sera secondé dans cette tâche par Elvis Chetty des Seychelles.
La contestation monte au Sénégal
S’il ne cesse de prendre des galons au sein de l’instance dirigeante du football africain, sa candidature à un quatrième mandat à la tête de la Fédération sénégalaise de football ne fait pas l’unanimité dans le landerneau du football sénégalais. Contesté par son propre vice-président, Saer Seck, mais aussi par des dirigeants influents du football sénégalais sans oublier le mouvement NgaréPot très présente sur les réseaux sociaux. Ce mouvement composé de jeunes sénégalais actif sur la toile est d’ailleurs à l’origine des révélations du rapport d’activités de l’année 2019 de la Fsf où l’on dénote de nombreuses incohérences (près de 24 millions FCFA pour apprendre l’anglais aux agents marketing). Ces derniers ne sont pas arrêtés en si bon chemin puisqu’ils ont envoyé des plaintes à la FIFA pour s’en plaindre. Suffisant pour faire sortir Me Augustin Senghor de ses gonds en publiant une lettre intitulée « l’action dans le silence, notre crédo » publiée sur goréenews.com mais aussi sur le site web de la Fédération.
Me Senghor dénonce une campagne de diabolisation
Une lettre offensive de 22 paragraphes où il dit « répondre par le silence » à ceux qu’il qualifie de « détracteurs » dans un style que le maire de Gorée n’a que très rarement utilisé. L’édile de l’île de Gorée estime avoir réagi pour dénoncer une campagne de « diabolisation » et de « calomnies » sur sa personne. Il estime également qu’il est « victime » et qu’il aurait choisi d’adopter la posture silencieuse comme on peut lire dans sa correspondance. « Face aux attaques, calomnies et diffamations bruyantes, face aux procès d’intention et dénigrements, nous répondons par le silence, le silence de l’écoute, de l’observation et de la bonne conscience, sans aucune once de mépris à l’égard de leurs auteurs bien visibles et identifiables malgré leurs efforts surhumains de camouflage derrière le vocable suspect de « société civile » de France au Sénégal ou du Sénégal en France ou d’organes de presse savamment instrumentalisés et peu soucieux des principes de déontologie élémentaire de leur profession.
Dans la sérénité habituelle de notre conscience et la hauteur imperturbable de ceux qui préfèrent se faire violence plutôt que de faire violence, nous appréhendons ces agissements sans aucune peur pour nos personnes mais plutôt des craintes pour l’avenir de notre football qui a fini de conquérir, à force de persévérance et d’unité, la stabilité et la crédibilité que tout le monde lui reconnaît aujourd’hui » peut-on lire en introduction d’une lettre qui aura secoué les mémoires et qui montre une autre facette d’Augustin Senghor. Une lettre à laquelle le collectif NgaréPot n’a pas manqué de répondre avec tact. «Qu’il est bavard votre «silence» ! Bien plus bavard que chacun de nos posts pour exiger des comptes et de la transparence. Quand on prend la peine d’en écrire autant, on est plus dans le silence mais dans l’aveu d’impuissance et d’ailleurs le silence face aux questions du peuple sur votre gestion des fonds du programme Forward de la FIFA, face à l’absence de stades aux normes, d’une boutique officielle pour les fans, etc...
Ce silence-là, est tout sauf d’or ! Il n’est que mépris, arrogance et mauvaise foi. C’est aussi une preuve d’incapacité notoire à apporter des réponses claires, pour quelqu’un qui est délégataire de service public, qui gère un bien aussi précieux que notre football, le silence n’est pas d’or ! C’est une gestion transparente, une reddition des comptes et un rapport financier annuel détaillé et accessible au grand public qui sont les règles d’or d’une présidence performante et totalement transparente » a répondu en partie Cyril Sambou, membre du collectif. Mais malgré tout, Augustin Senghor ne risque pas de reculer devant une 4ème candidature à la tête de la Fsf. Mais à quel prix ? Bénéficiant toujours de la confiance d’Abdoulaye Sow, faiseur de roi en sa qualité de la Ligue amateur de football, qui appelle d’ailleurs à un consensus pour la prochaine assemblée générale élective de la FSF prévue en aout, le président de la Fsf peut rêver d’un nouveau magistère. Les prochaines semaines s’annoncent tendues et ses opposants ne manqueront pas d’appuyer là où ça fait mal.
Par Cheikh Faye
TERRITORIALISATION DES POLITIQUES D’EMPLOI, LUEURS ET LEURRES
Cette recette importée, telle que déclinée par Macky Sall, soulève beaucoup de questionnements, voire installe le scepticisme
Un Conseil présidentiel sur l’emploi s’est tenu le jeudi 22 avril 2021. Macky Sall a déjà annoncé, lors de son message à la Nation du 03 avril 2021, qu’il ressortirait de ce Conseil présidentiel un Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio- économique des jeunes. Macky Sall a affirmé que cette nouvelle cuvée programmatique sera basée sur une stratégie « de territorialisation des politiques et de mutualisation des instruments de promotion de l’emploi, de l’entreprenariat et d’insertion des jeunes ». C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’annonce de la création de guichets uniques, dénommés « Pôle-Emploi et Entreprenariat pour les Jeunes et les Femmes », dans chacun des 45 départements du pays.
GUICHET UNIQUE POUR L’EMPLOI : Une recette importée qui pourrait s’avérer insuffisante
La promotion de l’emploi, de l’entreprenariat et d’insertion des jeunes notamment à travers la mise en place de guichets uniques favorise une plus grande proximité et permet une plus grande réactivité pour apporter les corrections nécessaires aux programmes mis en œuvre. Elle aide à une meilleure circulation des informations et facilite la mise en commun d’expertises et de ressources diverses pour atteindre les populations cibles. Par conséquent, sur le principe, la décision de procéder à la création de guichets uniques dans chacun des 45 départements du pays va dans le bon sens.
Toutefois, cette recette importée, telle que déclinée par Macky Sall, soulève beaucoup de questionnements, voire installe le scepticisme. En effet, Macky Sall affirme que « la DER/FJ, l’ANPEJ, l’ADPME et le FONGIP entre autres, seront représentés dans chaque guichet unique afin d’apporter aux projets l’expertise, le financement et le suivi nécessaires ». Donc, il est clair, que la formule retenue prendra la forme d’une déconcentration : les structures chargées des questions d’emploi rendront disponibles leurs services au plan local, mais leurs programmes et politiques continueront à être définis au niveau central.
Autrement dit, les guichets uniques à mettre en place vont surtout appliquer des politiques et programmes élaborés et pilotés depuis le niveau central (logique descendante). De ce fait, ils ne pourront pas tenir compte, suffisamment, des spécificités, des contraintes et des opportunités des départements dans lesquels ils seront implantés. Cela aboutira, de façon inéluctable, aux mêmes résultats qui ont été à la base du mécontentement populaire essuyé par le régime il y a quelques semaines. Si la volonté de Macky Sall était de s’appuyer « sur les réalités des terroirs, dans un format inclusif associant la jeunesse ouvrière, artisanale, paysanne, entrepreneuriale, sportive, artistique, du secteur informel, des cultures urbaines et des loisirs » comme il l’affirme, il aurait été plus cohérent d’ajouter à l’approche déconcentrée choisie celle décentralisée. Ce qui reviendrait à combiner ces deux approches (déconcentration et décentralisation).
En effet, la décentralisation permettrait de parvenir à de meilleurs résultats en ce sens qu’elle permet une meilleure prise en considération des diversités et spécificités de chacun des 45 départements. Ainsi, les guichets uniques faciliteraient la création d’emplois, le financement de projets et le développement des compétences qui s’inscrivent dans une dynamique de valorisation des potentialités et des opportunités propres à chaque département (logique ascendante). Dans cette perspective, la territorialisation des politiques d’emploi voulue et décidée par Macky Sall passerait notamment par la décision de transférer et/ou renforcer les compétences des collectivités locales en matière d’emploi, de formation professionnelle et de financement des projets en articulant sa vision à la loi n° 201-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales plus connue sous le nom d’Acte 3 de la décentralisation.
GUICHET UNIQUE POUR L’EMPLOI : Pari impossible de la collaboration
L’État intervient pour promouvoir l’emploi des jeunes à travers plusieurs structures au nombre desquelles figurent notamment la Convention Nationale État-Employeurs (administrée par la Direction de l’Emploi), l’Office National de Formation Professionnelle (ONFP), l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) née de la fusion de plusieurs agences d’emploi (FNPJ, ANEJ, ANAMA et AJEB), l’Agence Nationale d’Insertion et de Développement Agricole (ANIDA), le Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC), le Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT), la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), le Programme Sénégalais pour l’Entrepreneuriat des Jeunes (PSE-J) et l’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (ADEPME). Selon Macky Sall, toutes ces structures seront représentées dans les guichets uniques à créer dans chacun des 45 départements et qui seront chargés « d’apporter aux projets l’expertise, le financement et le suivi nécessaires ».
Le regroupement de toutes ces structures sous un même toit ne suffit pas pour rendre efficaces les politiques de promotion de l’emploi, de l’entreprenariat et d’insertion des jeunes. En effet, il faut au préalable qu’elles soient capables de fonctionner de façon décloisonnée, c’est-à-dire soient capables de travailler ensemble. Ce qui est loin d’être le cas dans la réalité. Toutes ces structures sont habituées à fonctionner en silos : chacune d’elles développe ses propres programmes, dispose son propre système d’information, refuse de mutualiser ses ressources (informationnelles, d’action, etc.) et maintient une certaine opacité sur ses véritables résultats.
Dans sa livraison no 8367 en date du 7 avril 2021 et à la page 4, Sud Quotidien rapporte les propos du Directeur général de l’ANPEJ qui confirment l’absence de collaboration entre les différentes structures s’occupant des questions de l’emploi des jeunes en disant que « le vrai problème du dispositif qui est mis en place c’est qu’il y a beaucoup de cloisonnement ». Ce qui selon lui, rend difficile toute harmonisation. C’est une voix autorisée qui met à nu la gestion parcellaire d’une question qui ne pourrait être prise en charge efficacement que par une approche holistique et collaborative. Cela est déplorable étant donné que cette kyrielle de structures vise les mêmes cibles et, ultimement, concourt à la réalisation d’une même finalité : l’insertion professionnelle. C’est la raison pour laquelle il aurait fallu commencer par une rationalisation institutionnelle en fusionnant, par exemple, les structures qui sont des doublons. Cela aurait permis d’assurer, en amont, un décloisonnement et de favoriser, en aval, une circulation des informations ainsi qu’un partage des données, gages d’une efficacité dans les interventions de proximité. Il est facile de deviner que Macky Sall n’a pas choisi cette option rationnelle et évidente pour des raisons purement politiciennes : la suppression et/ou la fusion de structures lui ferait perdre plusieurs possibilités de recasements politiques à travers la nomination de Présidents de Conseils de surveillance et de Directeurs généraux. Sa « vision d’un Sénégal pour tous, par le développement inclusif et solidaire, l’équité territoriale et la justice sociale » tardera à se matérialiser tant qu’il continuera à privilégier la politique politicienne dans la gestion d’un problème aussi important et sérieux que celui de la prise en charge, réelle et efficace, des besoins des jeunes dans les domaines de la formation, de l’insertion professionnelle, des financements de projets et du soutien à l’entreprenariat.
Une des explications de l’échec retentissant qu’il a subi en matière d’emploi, en neuf années de règne, découle de sa décision, inconséquente et injustifiée, de confier la gestion de plusieurs centaines de milliards de francs CFA à des mains inexpertes, à des personnes qui n’ont eu aucune expérience professionnelle significative ni une compréhension holistique des questions d’emploi et dont le seul mérite est de lui être fidèles en politique. C’est par ce changement de paradigme qu’il faudrait commencer (nommer les femmes et les hommes qu’il faut à la place qu’il faut) pour espérer voir les choses changer dans le bon sens.
LES BELLES PLAGES DE KAFOUNTINE MENACEES DE DISPARITION A CAUSE DE L’EROSION COTIERE
Le tourisme se meurt en Casamance. Et cette fois-ci, ce n’est pas à cause de la rébellion casamançaise. La façade maritime la plus importante de la Casamance (Kafountine), subit une forte érosion côtière sans que rien ne soit entrepris pour la stopper
Maxime DIASSY, Envoyé spécial à Kafountine |
Publication 19/05/2021
Le tourisme balnéaire, qui fait le charme de la commune de Kafountine, dans le département de Bignona, est en train de mourir. Les belles plages de la façade maritime la plus importante de la Casamance et deuxième pourvoyeur d’emplois, risquent de disparaitre avec l’érosion côtière.
Le tourisme se meurt en Casamance. Et cette fois-ci, ce n’est pas à cause de la rébellion casamançaise. La façade maritime la plus importante de la Casamance, notamment dans la commune de Kafountine, subit une forte érosion côtière sans que rien ne soit entrepris pour la stopper. Par exemple, dans le village d’Abéné, les derniers remparts qui servaient de protection contre l’érosion côtière, et constitués essentiellement de filaos, ne tiennent plus. La belle plage d’alors, qui faisait le charme de ce site, a perdu toute son identité sous l’effet de l’érosion côtière. Un jour de la semaine dernière, par un temps clément à 10 heures dans la matinée, de nombreuses pirogues sont arrimées sur la rive. Les puissantes vagues qui se déversent sur la berge secouent la frondaison des filaos qui ne tiennent plus face à cette furie. Un jeune métis sénégalo-belge est assis seul sur la plage, les pieds couverts de sable blanc.
Sous l’effet du vent, ses cheveux sont en bataille. Il n’empêche, rien ne semble le déranger dans sa contemplation. Il a les yeux plongés dans le grand bleu. Ce jeune touriste connait bien le village et l’état de la plage le préoccupe. « A mes 15 ans, j’étais venu ici avec mes parents. C’était un havre de paix. Sept ans après, je ne me retrouve plus dans cette plage. Il faut que les autorités agissent », se désole le jeune touriste. A l’en croire, cette plage, qui avait bercé son enfance, n’est plus la même. Et plus les années passent, plus la mer avance. En effet, il y a sept ans, entre la plage et la mer, il y avait au moins une distance de plus de dix mètres. Aujourd’hui, la mer avance avec l’érosion côtière et la plage est réduite à une portion congrue. Accoudé devant le bar, cigarette à la main et sirotant une bière, Gaston est un responsable de campement.
Face à l’agression de l’érosion côtière, il se dit peiné de cette situation qui pourrait participer à tuer le secteur du tourisme. « La plage est notre carte postale. Avec la pandémie, le secteur est à l’agonie. Et un malheur ne venant jamais seul, l’effet de l’érosion côtière persiste. Si les autorités ne réagissent pas, le pire est à craindre avec la disparition de la plage » avertit notre interlocuteur. Ce littoral, qui part du village de Niafrang et passe par Abéné, Kafountine, Saloulou jusqu’à Diogué, est menacé de disparition. Un autre jeune guide touristique conforte les propos de son collègue et pense que la situation dans ce littoral pourrait être pire que la pandémie de Covid-19. Selon ce guide touristique, ne pas arrêter l’avancée de la mer, c’est augmenter le nombre de chômeurs, surtout chez les jeunes. Fâcheux au moment où, justement, le président de la République vient dd’engager une véritable croisade en faveur de l’emploi des jeunes !
Le maire de la commune, Victor NFansou Diatta, alerte les autorités
Les images de carte postale de la façade maritime de Kafountine sont aussi choquantes que celles de la plage du village d’Abéné. Ici, d’anciens bâtiments sont sous l’emprise des eaux. Un groupe de pêcheurs, tous âges confondus, se souviennent de cette belle plage qui a bercé leur enfance. « J’ai fait plus de 20 ans dans cette commune. La plage n’était pas comme ça. Auparavant, après avoir accroché les différentes pirogues, nous avions toute la peine du monde pour remonter les pirogues, tellement la plage était sablonneuse » se remémore Moussa, originaire de Yoff et ainé du groupe de pêcheurs. Il insiste sur le fait que si rien n’est fait pour retarder l’avancée de l’océan, la plage de Kafountine risque de disparaitre et ça sera l’hécatombe pour le tourisme et la pêche. Dr Victor NFansou Diatta, l’édile de la commune, rappelle d’abord que le nouveau défi majeur auquel est confrontée la planète n’est qu’environnemental. Selon le sociologue de formation, en son temps, les autorités ne parlaient que de la disparition de l’ile de Diogué. Mais aujourd’hui, c’est toute la façade maritime de la Casamance qui est menacée de disparition à cause de l’érosion côtière. De ce fait, certaines infrastructures comme le quai de pêche sont fortement menacées par cette érosion.
L’enseignant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor précise que le phénomène d’érosion côtière est lié au changement climatique. Et cela, ça dépasse les compétences de la mairie. En outre, le premier magistrat de la commune lance un message à l’endroit des autorités. « Nous demandons l’aide à l’Etat car les installations touristiques qui sont au bord de la mer sont en train de disparaitre sous l’effet dominant de l’érosion côtière » informe le maire Victor NFansou Diatta. Il existe plusieurs types de tourisme, mais le tourisme balnéaire est le fleuron de la commune. De ce fait, pour l’édile, lutter contre l’avancée de l’érosion côtière, c’est préserver doublement des emplois. A savoir ceux des pêcheurs, mais également ceux des acteurs du tourisme. Oumar Ndiaye, le responsable du quai de pêche de Kafountine, interpelle l’Etat tout en confiant que le quai, qui est un fleuron, est dans une situation dégradée en plus d’être menacé par l’érosion côtière.
PLONGEE DANS L’AUDIT D’UN FICHIER DESAVOUE PAR L’OPPOSITION
La date des élections locales a été finalement fixée au 23 janvier 2022 par le Président de la République Macky Sall. Un scrutin qui va enfin pouvoir se tenir après deux renvois.
La date des élections locales a été finalement fixée au 23 janvier 2022 par le Président de la République Macky Sall. Un scrutin qui va enfin pouvoir se tenir après deux renvois. L’audit du fichier électoral, qui était la pomme de discorde entre la majorité et l’opposition, a été effectué. Un fichier électoral qui ne comporte aucune anomalie susceptible de fausser la sincérité des suffrages, selon les auditeurs. Et pourtant, au sein de l’opposition, on trouve encore à redire. Plongée dans un audit du fichier désavoué par l’opposition.
Dans le document final sur l’audit du fichier électoral, les choses sont assez claires. Selon le document, les instruments internationaux ont été analysés et ont été jugés conformes au cadre juridique interne. L’universalité du suffrage est respectée, et aussi la notion de suffrage égal, qui indique que chaque citoyen possède une voix et qu’aucune voix n’est supérieure à une autre : un électeur, une voix. Le Code électoral reconnait le droit de vote à chaque citoyen ayant la capacité électorale qui est fixée à dix-huit (18) ans, et cela sous réserve des cas d’incapacité prévus par la législation en vigueur. C’est un droit constitutionnel accordé à chaque citoyen, lit-on dans le document. A cet effet, il est souligné dans le texte que le processus électoral est assez participatif et les partis politiques, aux termes des articles L.39, L.313 et R.29, ont le droit de participer aux travaux des commissions administratives instituées au niveau de l’autorité administrative ou de la représentation diplomatique. Ceci est également valable pour la distribution des cartes d’électeurs. L’implication des partis est stipulée au niveau des articles L.54, L.65, L.326 et R.48 du code électoral.
Seul bémol : l’exclusion des listes électorales pour des délits et crimes commis (article L.31 du code électoral) qui, selon les auditeurs, viole l’esprit de l’article 25 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP de 1966). ‘’Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans aucune des discriminations visées à l’article 2 et sans restrictions déraisonnables : a) De prendre part à la direction des affaires publiques, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis ; b). De voter et d’être élu, au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal, et au scrutin secret, assurant l’expression libre de la volonté des électeurs; c) D’accéder, dans des conditions générales d’égalité, aux fonctions publiques de son pays », rappelle le document.
Toutes les couches de la société prises en charge
Par ailleurs, les auditeurs confirment que le fichier prend en compte toutes les couches de la société. « De la non possibilité pour les prisonniers à s’inscrire sur les listes électorales, car les conditions ne sont pas prévues par les textes. Cela, est le fait de la non observation des principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus (annexe à la Résolution A/RES/45/11 de l’Assemblée générale de 1990 : ‘’Sauf pour ce qui est des limitations qui sont évidemment rendues nécessaires par leur incarcération, tous les détenus doivent continuer à jouir des droits de l’homme et des libertés fondamentales énoncées dans la déclaration universelle des droits de l’homme et, lorsque l’État concerné y est partie, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Protocole facultatif qui l’accompagne, ainsi que de tous les autres droits énoncés dans d’autres pactes des Nations Unies’’ La mission a analysé la conformité des opérations de révision des listes électorales avec les prescrits internationaux », explique-t-on dans le document.
A cet effet, « l’Assemblée générale a revu les dispositions des textes nationaux dans leur conformité, complétude ou de violation d’une norme inférieure à sa norme supérieure. La mission constate également l’article 34 du Code pénal a des limites au regard des articles L.28 et L.29 du code électoral. L’article L.28, en plus d’être une redondance de l’article L.27 du Code électoral, détermine un cas particulier et en contradiction avec l’esprit de l’article L.27 du code électoral et l’article 34 du Code pénal (Loi n° 77 -33 du 22 février 1977), en ce qui concerne les étrangers naturalisés, qui aux termes de la Loi sont Sénégalais. Également, l’article L.30 précise ce postulat que la citoyenneté acquise par naturalisation (article 7 du code la nationalité). Le droit de vote accordé aux Sénégalais établis à l’extérieur est régi par l’article L.306 du code électoral, en ce qui concerne leur participation aux élections présidentielles et législatives », développe-t-on. A ce titre, la mission s’est intéressée dans le cadre juridique à certaines dispositions légales et règlementaires, en faisant ressortir des constats, analyses et recommandations. Elle estime que le cadre juridique est complet et que les dispositions règlementaires complètent et précisent le code électoral.
Concernant les attributions de la Commission électorale nationale autonome (Cena), la mission constate que cette institution ne dispose pas de moyens de faire appliquer les dispositions de l’article L.13 du code électoral. Elle suggère de l’améliorer ou de préciser les conditions de sa mise en œuvre. La mission a noté aussi que certains textes d’application ne sont pas pris, notamment celui relatif à l’organisation et au fonctionnement du fichier électoral. L’absence de communication entre les services du ministère de la Justice et ceux du ministère de l’Intérieur entrave fortement l’application de l’article 730 du Code de procédure pénale. L’institution d’un mécanisme adéquat pourrait permettre aux commissions administratives de disposer d’informations relatives sur les casiers judiciaires des citoyens. La mission a noté une méfiance des acteurs sur les organes de gestion des élections, et cela à cause de leur lien hiérarchique avec le ministère de l’Intérieur, dit-on.
Passer de la Direction générale des élections à une Délégation générale
A cet effet, la mission recommande d’ériger la Direction générale des élections en une Délégation générale. Selon elle, ce statut lui permettra d’avoir une autonomie, un champ d’action beaucoup plus libre et large, et gagner la confiance des acteurs du processus électoral dans son ensemble. D’après les auditeurs, une des faiblesses du cadre légal est aussi l’inexistence de dispositions sur le financement public des partis politiques. La mission d’audit a aussi évalué le parrainage citoyen à l’occasion de l’élection présidentielle de 2019. Elle note que cette disposition divise la classe politique, et son opérationnalisation au vu des articles L.57 et L.116 pose de réels problèmes. Par conséquent, la mission a proposé d’améliorer cette disposition à travers une recommandation ayant plusieurs variantes de choix de parrainage. A noter que l’audit du fichier électoral a été réalisé sur la base de la refonte partielle du fichier électoral 2016 /2017 et de la révision exceptionnelle de 2018. Sur un effectif total de 6 683 198 électeurs valides (nationaux et étrangers), 6 318 367 sont des électeurs inscrits lors de la refonte partielle et 364 831 inscrits lors de la révision exceptionnelle.