Fatou Kandé Senghor est une artiste visuelle qui vit à Thiès et travaille partout dans le monde. Aujourd’hui 50 ans, son art va du premier au septième. Dans cet entretien, Fatou Kandé Senghor, la réalisatrice de «Walabok», une série sur le hip-hop, parle de l’évolution du théâtre et du cinéma sénégalais, non sans jeter un coup d’œil sur la censure qui frappe certains téléfilms sénégalais.
Vous êtes une réalisatrice et photographe reconnue. Comment jugez-vous l’évolution du théâtre et du cinéma sénégalais ?
Notre théâtre populaire est niché dans les quartiers. Sa vie dépend du quartier. On ne peut pas l’éteindre. Ses racines sont trop profondes. Celui des planches, pratiqué par des comédiens aguerris, est sous perfusion. C’est la marche du temps, les espaces ne sont plus physiques, le digital a pris sa part. Il faut organiser la résistance. Et pour cela, il faut une feuille de route, une stratégie et une volonté solide, des militants et leurs relais, puis le nerf de la guerre naturellement (du budget). Le cinéma est une chose, l’audiovisuel (les produits destinés à la télé) une toute autre chose. Mais ici on fait l’amalgame des deux. Les Sénégalais lambda n’ont pas accès aux films de cinéma qui se font et qui ont une autre vocation. Un autre temps, un autre destin et un autre budget (encore une fois on revient à l’argent) et puis il y a les films qui passent à la télé et sur les plateformes digitales payantes ou non. C’est de ces productions que tout le monde parle et s’agite en ce moment. J’ai envie de dire aux Sénégalais de ne pas les regarder si elles les dérangent (éclat de rires). Mais les Sénégalais aiment gérer ce que les autres Sénégalais doivent faire ou non au nom de leur image qui serait collective. Mais enfin…
Que pensez-vous de cette censure qui frappe certaines séries au Sénégal ?
Je suis contre les censures en général, mais je ne suis pas pour les fauteurs de troubles. Il y a un marché qui s’est ouvert pour les téléfilms et les séries. Et des producteurs et entrepreneurs ont sauté sur le marché. Ils ont raison, c’est l’offre et la demande. Quand ils iront audelà des attentes de ce public, les affaires ne marcheront plus et ils changeront de cap. C’est la demande qui oriente le marché. Il y a eu très récemment d’ailleurs une bande de jeunes qui s’est risquée à pousser le bouchon trop loin en essayant de profiter de toute cette polémique, mais ça n’a pas marché. Les Sénégalais ont dit non à leur teaser de mauvais goût. Les techniciens de l’audiovisuel se sont offusqués aussi de leur proposition artistique et la police a mis la main sur les porteurs de ce projet provocateur et bête, mais qui est le fruit de cette chasse aux sorcières organisée par une Ong de la place qui joue les sentinelles ces jours-ci. Des bonnes séries, il y en a beaucoup, mais personne ne veut parler de celles-là. On veut parler des deux, trois où l’on a vu un slip passer et où on a entendu quelqu’un insulter. Comme si les Sénégalais n’avaient jamais été confrontés à ce type d’images ou d’injures.
Avec la censure et l’arrestation de certains artistes, la production n’est-elle pas menacée au Sénégal ?
A un moment donné, dans le désordre et la panique et même la peur, tout se mélange. Nous vivons une époque où beaucoup de gens gagnent leur vie grâce au net. Ils passent leur temps à fomenter des coups pour attirer la curiosité des Sénégalais et créer un buzz, (un bad buzz), afin de faire cliquer les internautes pour gagner leur pain. Ils savent qu’après un moment tout rentrera dans l’ordre parce que si la justice est impliquée, elle fera tout de même un certain travail en profondeur qui aura un aboutissement logique. Si vous parlez de cette fameuse affaire de son qui oppose deux tarikha, il faut être complètement à côté de la plaque pour juger selon un extrait, de toute une démarche musicale et visuelle et sauter sur l’occasion pour mettre le pays sens dessus-dessous. Nous ne sommes pas des imbéciles tout de même, même si nous faisons les moutons suiveurs.
N’est-il pas beaucoup plus noble pour un artiste de préserver son image que de privilégier l’argent en acceptant un rôle qui ne l’honore pas ?
C’est une question de «Sénégalais bon teint ça» : l’image, l’honneur, les valeurs, on ne sait même plus quoi inventer comme concept glorifiant l’homosenegalensis. Nous ne sommes plus tout cela monsieur. Nous sommes un Peuple qui ne réfléchit plus, qui ne débat plus, qui n’organise plus. Nous sommes un Peuple qui croit à l’argent facile, à la réussite, au bien-être, à l’ascension sociale, aux femmes juteuses et au teint vanille, aux hommes qui donnent plus qu’ils ne savent être des partenaires de vie ou des pères et nous croyons que l’argent n’a pas d’odeur. Donc nous allons le chercher pour les louanges de la bouche de nos parents et amis et nous faisons attention à donner cette même image à la mosquée, à la télé et dans la communauté. Nous ne sommes que cela monsieur. Mais nous refusons cette réalité en prenant refuge dans nos religions et nos confréries pour que tout de même une part de paradis nous soit réservée. Retenez juste qu’un artiste (un vrai) n’est pas un homme ou une femme ordinaire ! Il a fini avec les règles sociales du citoyen lambda. Un artiste est un agitateur d’idées. Il avertit les mutations, pousse les communautés à sortir dans la lumière et faire face à leurs mensonges et à leurs peurs. C’est lui la sentinelle, c’est lui le chroniqueur. Un de nos plus grands artistes comédiens, admiré et respecté, a joué le rôle d’un pédophile, d’un homo en chasse, d’un très mauvais mari, d’un ivrogne et va-t-il perdu son honneur ? Ben non, je vous parle de El Hadji Lamine Ndiaye, connu de tous les Sénégalais. Et ces rôles, il les a joués il y a 20 ans maintenant. Alors de quoi parle-t-on ? Si vous parlez des petites séries faites au lance-pierre au fin fond des quartiers suffocants, «ganaw assamane» comme le dit Fou Malade pour des publics vicieux qui sont en demande et qui existent aussi, ces séries ne se font pas avec des comédiens professionnels et bien rémunérés, mais avec des êtres qui sont issus des milieux où ces projets se déroulent. Tout le monde n’a pas le privilège de la vertu, il faut que les Sénégalais le sachent. Juger la prostituée, c’est ne pas connaître ce qui l’a conduite à cela.
AIR SENEGAL AFFICHE LE PLEIN
La nouvelle desserte Dakar-New York-Washington DC sera ouverte le 2 septembre 2021, avec deux vols A330 Néo par semaine
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) |
Publication 27/08/2021
Ibrahima Kane, directeur général d’Air Sénégal, a reçu hier le ministre du Tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr, à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Et l’a informé que pour le vol inaugural de la compagnie nationale sur la nouvelle desserte Dakar-New York-Washington, prévu le 2 septembre 2021, les billets sont déjà vendus à 100%.
La nouvelle desserte Dakar-New York-Washington DC sera ouverte le 2 septembre 2021, avec deux vols A330 Néo par semaine. Et pour ce qui concerne le vol inaugural de cette ligne, Air Sénégal affiche déjà le plein. «Ce vol annoncé est rempli. Les billets sont vendus à 100% et 60% des passagers viennent de la sous-région. Ce sera une première pour notre compagnie nationale qui aura à gérer des transits. Ce sont les moyens d’Air Sénégal qui ont été mobilisés et des moyens de la plateforme Aibd. Ce premier vol va faire jouer le rôle de hub à l’aéroport de Diass», a déclaré hier Ibrahima Kane, directeur général d’Air Sénégal, lors d’une visite du ministre du Tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr.
Venu s’enquérir de l’état d’avancement des préparatifs de l’ouverture de cette nouvelle desserte, le ministre a, selon Sidy Guèye, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), donné des instructions fermes à l’Anacim, l’Aibd et à Las (Limak-Aibd-Summa, la société de gestion de l’Aibd) pour que la qualité de service soit impeccable. M. Guèye estime qu’avec la récente adoption du projet de hub aérien, ils ont un ensemble de sous-projets qui vont permettre à l’aéroport d’offrir la meilleure qualité de service. Et cela inclut l’utilisation de nouvelles technologies, par exemple le self-service au niveau de l’aérogare qui va permettre aux passagers de s’auto enregistrer.
Quant à Doudou Kâ, directeur général d’Aibd Sa, il a indiqué que cette visite leur a permis de présenter à la tutelle les problématiques et les enjeux de l’aéroport pour prendre en charge leur ambition de positionner la plateforme comme premier hub de la sous-région, mais aussi d’accompagner la compagnie nationale Air Sénégal pour qu’elle soit la première sous régionale et d’améliorer son circuit de transit et son offre de service aux passagers qui viennent de plus en plus de la sous-région. Il a précisé qu’ils ont bien pris note des recommandations, observations et orientations de l’autorité qu’ils vont mettre en œuvre dès cette semaine. Le recrutement de pilotes pour la compagnie nationale Air Sénégal est en cours.
D’après le directeur général, le concours va être lancé à la fin de ce mois d’août avec l’Armée de l’air. Plus de 4 000 candidatures ont été déposées. Un comité de coordination a été installé le 2 août 2021 pour la réussite de la nouvelle desserte. Ce comité est chargé de prendre «en compte tous les aspects de promotion de l’événement, mais surtout de la destination Sénégal sur le marché américain, gage de succès de l’ouverture de ligne au grand bénéfice exclusif des Sénégalais de la diaspora et des personnes et institutions américaines basées au Sénégal».
Il est aussi attendu de ce comité de coordination de «convenir d’objectifs et de buts communs en vue de guider vers la bonne direction le lancement historique de la ligne Dakar-Amérique du Nord d’Air Sénégal. Le lancement historique de cette nouvelle route aérienne constitue une étape majeure dans l’expansion de notre pavillon national, faisant aujourd’hui d’Air Sénégal la seule compagnie ouest-africaine sur cette destination».
LA COSYDEP DECLINE SES «11 MESURES ANTICIPATOIRES»
La Cosydep plaide la réorientation des 30 milliards annoncés pour l’acquisition d’uniformes scolaires vers l’amélioration de l’environnement des apprentissages
La Cosydep recommande au gouvernement la réorientation des 30 milliards annoncés pour l’acquisition d’uniformes scolaires vers l’amélioration de l’environnement des apprentissages. La coalition a émis de fortes recommandations dans la perspective de l’ouverture prochaine dont la mise à disposition et à temps, les budgets de fonctionnement des établissements scolaires, mais également de diligenter le paiement des indemnités liées aux examens scolaires de cette année.
La Cosydep plaide la réorientation des 30 milliards annoncés pour l’acquisition d’uniformes scolaires vers l’amélioration de l’environnement des apprentissages. La coalition préfère avoir avec ces ressources financières 1 école, 1 point d’eau, 1 bloc sanitaire. D’autre part, elle souhaite l’augmentation du budget d’investissement.
A travers une déclaration qui contient «11 yobel u vacances ou mesures anticipatoires», la coalition recommande aux autorités publiques d’engager les services déconcentrés dans l’amélioration de la qualité de l’environnement scolaire et la préparation de la prochaine rentrée scolaire (écoles vertes, désinfectées, salubres, sûres et fonctionnelles), mais aussi de solder le passif découlant des accords avec les enseignants.
Aux ministères en charge et/ou à impact sur l’Education et la Formation, la coalition suggère d’établir un bilan inclusif et exhaustif des deux années scolaires sous le Covid-19. Il s’agit aussi de commanditer une étude en vue de cerner le phénomène de la violence en milieu scolaire et universitaire, sur la base d’une approche inclusive, impliquant l’ensemble des acteurs, y compris les élèves et leurs parents.
Les autres recommandations sont de prendre les mesures requises pour mettre à disposition et à temps les budgets de fonctionnement des établissements scolaires, mais également de diligenter le paiement des indemnités liées aux examens scolaires de cette année.
La Cosydep invite les partenaires techniques et financiers à appuyer le système dans l’utilisation du numérique dans les enseignements et apprentissages. Aux Collectivités territoriales, elle appelle à contribuer au renforcement de la sécurité et de la salubrité (1 école, 1 gardien, 1 femme de ménage) et d’organiser des camps de vacances en faveur des élèves, coupables de comportements violents et en rapport avec le service civique national. Les partenaires des médias sont quant à eux exhortés à renforcer la diffusion d’émissions éducatives sur des problématiques à enjeux (performances scolaires, état civil, violences en milieu scolaire) et à valoriser de bonnes pratiques et des acteurs modèles en lien avec la sensibilisation sur le Covid-19, l’amélioration de l’environnement scolaire…
Les Ong, Ocb, syndicats et Ape sont priés d’assurer la mobilisation des acteurs pour la préparation de la rentrée et de renforcer la sensibilisation sur la violence scolaire et la pandémie du Covid-19. Un bref regard sur les résultats des deux années antérieures a permis à la coalition de constater une baisse des taux de réussite : pour le Cfee de 72% à 62,14%, pour le Bfem de 74,52% à 67,96% et pour le Bac de 48,22% à 45,27%. La Cosydep signale l’urgence de s’atteler à l’orientation et à l’affectation de tous les admis pour éviter que leur joie actuelle ne soit vaine. La coalition invite à répliquer l’initiative du Conseil départemental de Kolda pour la dotation en tables-bancs et salue la décision du président de la République d’ouvrir des classes préparatoires, «une initiative qui permet d’offrir aux élèves un cadre approprié pour renforcer leur compétitivité». A un mois et demi de la rentrée, la Cosydep considère important d’anticiper sur les problèmes éventuels, dans le cadre de la préparation de la prochaine année scolaire.
En effet, la pandémie de Covid-19 qui sévit encore et les menaces des maladies ayant pour cause l’insalubrité et le manque d’hygiène (choléra, Ebola, Marburg, conjonctivite) sont autant de motifs qui doivent inciter à la mise en œuvre, dans la réflexion comme dans l’action, d’approches prospectives susceptibles de prévenir les problèmes au lieu de les subir
«KEDOUGOU ETAIT SI DEMUNIE QU’IL ME FALLAIT ENTRER EN POLITIQUE POUR CHANGER LES CHOSES…»
Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…
Alioune Badara Diallo (Envoyé spécial à Kédougou) |
Publication 27/08/2021
Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…
Le Témoin : M. le maire de Kédougou, comment se présentait Kédougou avant votre accession à la tête de la commune ?
Mamadou Hadji Cissé : Avant tout permettez-moi de vous remercier pour ce très long trajet que vous avez fait jusqu’ici à Kédougou pour voir ce que j’ai fait en tant que maire. Je salue également le président de la République Macky Sall qui a mis en place un référentiel de développement qu’est le Plan Sénégal Emergent. Un plan sur lequel sont arrimées toutes les politiques publiques de notre pays. Au niveau de la commune de Kédougou, nous avons initié un plan de développement arrimé au Pse. Comme vous le savez, la région de Kédougou a été longtemps oubliée particulièrement la commune de Kédougou elle-même. Nous avons eu de grands messieurs qui se sont succédé à sa tête mais, sur le terrain, vous avez vu qu’il n’y a rien. Nous avons donc hérité d’une commune qui n’avait rien, même pas de plan de développement communal. C’est pour cela que, dès mon arrivée à la tête de la municipalité, je me suis dit que l’on ne peut pas faire de développement sans un socle. Alors, avec mes services techniques j’ai élaboré un plan de développement communal (Pdc). Aujourd’hui, ce Pdc est axé sur des piliers fondamentaux que sont la voirie urbaine, l’assainissement, l’adduction d’eau, la santé, le réseau électrique, le réseau de transport et tant d’autres. Cela constitue des sur-priorités puisque, à Kédougou, tout est priorité. Vous avez vu que même si nous n’avons pas réalisé toutes nos ambitions, beaucoup de choses ont été faites pour améliorer les conditions de vie des populations. A notre arrivée, les gens peinaient à avoir de l’eau potable ou de l’électricité. Depuis que je suis à la tête de la mairie, les difficultés des populations ne sont plus nombreuses. L’eau coule à flot, il n’y a que les quartiers qui ne disposent pas de réseau de distribution d’eau qui ont des problèmes. Pour ce qui est de l’électricité, chaque année nous faisons une extension du réseau. Avec le programme d’appui au secteur de l’électricité, nous avons prévu d’implanter plus de 2 mille poteaux électriques d’extension du réseau électrique dans la commune. Nous allons passer du 6x6 au 30 mille volts, autrement dit réaliser une densification. Auparavant, il y’avait des problèmes sur la tension et la densification du réseau électrique. Les travaux de Promoville vont démarrer incessamment. Sur le plan de la santé, nous avons construit deux centres de santé dont celui qu’on a inauguré aujourd’hui (Ndlr, le vendredi 13 août), l’autre sera inauguré avant la fin de l’année. Chaque année nous appuyons les structures sanitaires en médicaments, en fonctionnement, en personnel d’appoint. Côté éducation, nous avons construit des salles de classe, des murs de clôture pour sécuriser les élèves et nous faisons aussi des dons de fournitures scolaires chaque année pour accompagner les parents d’élèves. Nous avons touché tous les secteurs. S’agissant de la gestion de l’environnement et du cadre de vie, nous avons mis en place un système de ramassage d’ordures ménagères. Beaucoup pensent que c’est l’UCG qui ramasse les ordures alors que c’est la mairie elle-même qui le fait. Cela dit, parfois on fait appel à l’UCG pour des opérations d’enlèvement des dépôts sauvages.
Il y avait combien de structures sanitaires avant votre arrivée aux affaires ?
Avant notre arrivée, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. De 1960 à 2014. Nous, on a construit deux centres de santé que l’on va ériger en centres de santé secondaires. Nous avons également construit une salle d’échographie au poste de santé Dalaba, nous accompagnons les centres de santé en personnel d’appoint.
Et au sujet de votre programme « un quartier un poste de santé » ou en êtes-vous ?
C’est une promesse que j’ai réalisée. Nous n’avons pas tout fait mais beaucoup de choses ont été réalisées. Nous avons dix quartiers. Auparavant, nous en étions à un seul poste de santé alors que nous avons fait 2 centres de santé. Si j’obtiens un autre mandat, je vais totalement respecter mes engagements puisqu’en cinq ans ce n’est pas évident pour construire autant de structures de santé car cela nécessite des fonds et des études sérieuses avec tout ce qui tourne autour. Il faut des entrepreneurs qui sont à niveau pour faire ce type de chantiers.
Qu’est-ce que représente Promoville puisque, durant vos activités de ce matin, vous en avez beaucoup parlé ?
C’est un programme innovant. Je salue cette initiative du chef de l’Etat Macky Sall. Ce programme prévoit un réseau d’assainissement, de voirie, d’éclairage public, des espaces verts. C’est un tout pour moderniser les villes comme Kédougou
Pour ce qui est de Kédougou qu’est-ce qui a été fait dans le cadre de ce programme ?
Pour l’instant, c’est en phase de démarrage. Le chef de l’Etat avait fait le lancement des travaux mais, bientôt, une entreprise déjà sélectionnée va démarrer les travaux. Le président a profité de sa visite chez nous pour procéder au lancement de Promoville car, au regard de son emploi du temps, il ne lui sera pas facile de revenir pour juste lancer ces travaux.
Reparlons des difficultés liées à l’accès à l’eau. Quelles sont les localités qui ne disposaient pas d’eau concrètement ?
Toute la ville avait des problèmes d’eau. Il y avait des problèmes de distribution d’eau et de distribution au niveau même de parties où on a un réseau. C’est, d’ailleurs, ce qui m’a incité à entrer dans la politique pour régler tous ces problèmes que connaissent les habitants de Kédougou. Entre 1960 à 2012, il y a eu que deux forages. Entre 2012 à nos jours, c’est-à-dire en cinq ans, j’ai construit cinq forages.
Concernant l’éducation, quelles sont vos réalisations ?
Nous avons construit des salles de classe à l’école Ndiormi, à Pasteur, à Tripano.
Et pour le sport ?
Vous savez qu’aujourd’hui j’ai appuyé les associations sportives et culturelles (Asc) à hauteur de 9 millions. Mais mon travail ne se limite pas à ce niveau. Non seulement, j’ai augmenté cette année l’appui annuel que je donnais mais aussi j’accompagne les Asc dans toutes leurs activités. Je les implique dans la promotion des valeurs civiques et de développement car une association n’a pas que le sport par exemple comme activité. Elle doit aussi avoir des activités de reboisement, de remblai de voirie, de ramassage d’ordures. Durant les deux premières années de mon mandat, j’organisais chaque dimanche des opérations de ramassage d’ordures avec les Asc. Je participais moi-même au ramassage. Avant, Kédougou n’avait aucun système de ramassage d’ordures, nous étions inondés de décharges sauvages. C’est pourquoi, quand on m’a demandé quels sont mes objectifs dans les 100 premiers jours de mon mandat, ma réponse a été : rendre la ville de Kédougou propre. La situation était si grave que même la mairie était inondée de poubelles.
Quelle est la place du Pse dans vos programmes de développement ?
Il ne faut pas réinventer la roue si elle existe. Même les opposants au chef de l’Etat Macky Sall savent que le Pse est un outil fiable de développement. C’est pour cette raison que, pour ce qui me concerne en tout cas, tous les programmes et projets s’adossent à ce plan. Ce qui m’a valu d’ailleurs de réaliser toutes ces prouesses car, comme je ne cesse de le répéter, Kédougou était une cité où tout était nécessité. Une ville oubliée. Le problème, c’était de trouver des moyens pour réaliser ce Pse car on ne peut pas trouver un outil de développement aussi prestigieux que ce plan-là. Tous les secteurs ont été pris en compte.
KEDOUGOU, LE SOLEIL DE L’EMERGENCE SE LEVE SOUS LA HOULETTE DE MAMADOU HADJI CISSE
Des indépendances à 2014, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. Cependant, sous le seul premier mandat du maire, en cinq ans (plus trois de prolongation), il en a construit deux autres
Alioune Badara Diallo (Envoyé spécial à Kédougou) |
Publication 27/08/2021
Il a hérité d’une commune morte. Une ville qui n’existait que de nom au regard de son retard économique alors qu’elle faisait pourtant partie de notre cher pays le Sénégal. Lors de notre reportage à Kédougou, nous avons appris que, depuis 1960, la santé était quasi inexistante dans cette localité. En effet, des indépendances à 2014, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. Cependant, sous le seul premier mandat du maire, en cinq ans (plus trois de prolongation), il en a construit deux autres. Dans les domaines de l’électricité, de l’eau, de l’assainissement, entre autres, les réalisations du maire Mamadou Hadji Cissé sautent à l’œil. Un édile qui, toutefois, considérant que tout est priorité à Kédougou, a fait de la santé une sur-priorité pour réussir le pari du développement.
Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? S’interrogeait le célèbre philosophe Socrate histoire de mettre l’accent sur la nécessité d’être sain avant tout. Cette prééminence de la santé est bien comprise par l’édile de la commune de Kédougou qui en a fait son cheval de bataille durant tout son magistère. Selon Mamadou Hadji Cissé, en effet, une bonne politique n’a de socle que la santé. Un secteur auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux. Ce n’est sans doute pas un hasard si notre premier contact avec le premier magistrat de cette cité majoritairement Peulh a eu lieu lors de l’inauguration d’un centre de santé secondaire dernière génération implanté au quartier Ndiormi. Une cérémonie tenue en présence du préfet de Kédougou, Thierno Souleymane Sow. La structure sanitaire a été construite suite au constat que les populations de la zone effectuaient un véritable parcours du combattant pour recevoir des soins au niveau du seul centre de santé qui existait dans la ville de 1960 à 2014, date de l’accession de l’opérateur économique Mamadou Hadji Cissé à la tête de la municipalité. Ce deuxième établissement de santé a d’autant plus été apprécié par ses administrés qu’il leur permet d’économiser au moins 3000 francs, somme qu’il fallait dépenser pour accéder à l’ancien centre. Il s’y ajoutait la quasi-inexistence de moyens de transport dans certaines localités éloignées occasionnant parfois des décès à domicile. Et lorsque, au terme d’un parcours relevant du gymkhana les malades parvenaient à accéder à l’ancien centre de santé, ils avaient toutes les chances de mourir faute de soins à temps. Ou par manque de médicaments. Le paludisme faisait des ravages avant l’arrivée aux manettes de l’actuel maire avec son fameux plan de développement. La situation qui prévalait alors, le médecin-chef du district sanitaire de Kédougou, Dr Danfakha, et le délégué du quartier Lamine Camara s’en sont encore rappelés avec effroi lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau centre secondaire de santé.
Plus jamais la trentaine de décès à domicile dont certains en putréfaction…
Selon eux, avec cette structure de santé qui dispose de tout le nécessaire et dont le financement a été assuré à 70 pour cent par l’ambassade de France à Dakar, à travers son fonds social de développement, pour un montant total de 60 millions de nos francs, va sauver des vies. D’après le médecin-chef du district, en 2020, 28 décès à domicile dont six enterrés sur place car putréfiés parce que n’ayant pas eu un accès facile au centre de santé éloigné, ont été enregistrés. Selon le Dr Danfakha, « une personne âgée est décédée et restée pendant trois jours dans sa chambre. Il a fallu défoncer la porte pour recueillir le corps et l’enterrer sur place car il était décomposé ». Une preuve parmi tant d’autres, selon le médecin, que la santé publique posait problème. Concernant l’emplacement de la structure de santé inaugurée l’autre vendredi, le médecin chef du district l’a approuvé en expliquant que le quartier de Ndiormi représente les 2/3 des accouchements à domicile dans la commune de Kédougou. Les décès chez des enfants, n’en parlons pas, car « les décès des enfants de -5 ans sont plus enregistrés dans ce quartier pendant que le palu tuait plus que le Covid19 bien que ce nouveau centre de santé ait été réservé à la prise en charge des malades du Covid19 depuis un an ce qui a retardé son inauguration ». Se voulant plus précis, Dr Danfakha indique depuis le début de la troisième vague du Covid19, 5 décès liés au palu ont été enregistrés là où 1 seul du Covid19 a été noté. Retenons que pour faciliter aux populations les soins, le ticket de consultation est de 300 francs dans tous les services. La radiographie n’est pas encore disponible mais des travaux d’agrandissement du centre sont prévus pour y installer un laboratoire de radiologie. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, le maire promet de faire de sa politique « un quartier un poste de santé » une réalité . Pour ainsi dire la santé pour tous.
Neuf millions de francs pour les ASC
Le sport n’est pas en reste dans la politique du maire Mamadou Hadji Cissé qui a octroyé cette année des subventions à hauteur de 9 millions aux associations culturelles et sportives (ASC). Les enveloppes ont été revues à la hausse cette année même si, auparavant, les ASC bénéficiaires ne se plaignaient pas. En effet, elles recevaient 100 mille francs chacune mais, cette année, cette subvention a été portée à 150 mille, pendant que l’Odcav a empoché 500 mille, les deux zones recevant chacune 200 mille francs. Lors de la cérémonie de remise des subventions, les Asc et l’Odcav ont salué à leur juste valeur les efforts du maire pour soutenir le sport.
Et l’eau jaillît des forages tandis que des quartiers s’illuminaient !
Le maire de Kédougou a hérité d’une commune qui manque de tout comme il nous l’a rappelé. Selon Mamadou Hadji Cissé, cette ville était dans un passé récent une sorte de bourgade sans eau ni électricité. Des quartiers restaient pendant longtemps sans une goutte d’eau encore moins d’éclairage digne d’un monde moderne. En accédant à la tête de la mairie, sa conviction était qu’il était possible de changer la donne pour rompre avec cette triste réalité qui plongeait les populations dans une situation désespérée. Depuis lors, ses réalisations parlent d’elles-mêmes. De 1960 à 2012, la capitale de la région éponyme a disposé en tout et pour tout de deux forages seulement. Mamadou Hadji Cissé a réalisé cinq forages en sept ans sans compter l’extension du réseaux électrique qui a fait sortir plusieurs quartiers des ténèbres. Ce n’est pas tout puisque plus de 2000 poteaux électriques sont prévus dans le cadre du programme d’extension du réseau électrique de Kédougou. Dans le volet éducatif, la mairie a construit des salles de classe dans les écoles Tripano, Ndiormi, Pasteur etc.
C’EST PAUL BIYA QUI M’A SUPPLIÉ D’ACCUEILLIR HISSÈNE HABRÉ
Dans ses Mémoires, l’ancien président Abdou Diouf dit ignorer ce qu’on reprochait à Hissène Habré. En situation de détresse entre deux aéroports, Habré a finalement atterri à Dakar-Yoff sur demande pressante et alarmante du président camerounais
Dans ses Mémoires, l’ancien président Abdou Diouf dit ignorer ce qu’on reprochait à Hissène Habré. En situation de détresse entre deux aéroports, Habré a finalement atterri à Dakar-Yoff sur demande pressante et alarmante du président camerounais Paul Biya.
Jusqu’à son arrestation suivie d’une condamnation en 2016 à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture, l’ex-président tchadien Hissène Habré avait réussi son adaptation et son intégration dans son pays d’accueil qu’est le Sénégal.
Le défunt s’était toujours très bien comporté de manière à ne pas compromettre l’asile qui lui avait été offert. Un comportement irréprochable qui aurait sans doute poussé l’ancien président Abdou Diouf à le laisser vivre tranquillement parmi nous. Surtout, le successeur de Senghor s’était bouché les oreilles pour ne pas entendre toutes les accusations portées contre son hôte. Et ce au nom de la Téranga sénégalaise.
Dans ses Mémoires publiés aux Editions du Seuil en 2014, il semble d’ailleurs confirmer cela. Dans son livre, l’ancien président de la République Abdou Diouf (1980- 2000) raconte le jour de l’arrivée d’Hisséne Habré en 1990 à Dakar.
Tout a commencé, dit-il, par un coup de fil du président camerounais Paul Biya, un soir vers 23 heures, pour l’informer de l’arrivée prochaine de Habré et de l’impossibilité de le garder au Cameroun, en raison de la proximité avec le Tchad. « Le problème pour lui était d’autant plus prégnant qu’aucun des Présidents africains contactés n’avait voulu accueillir Habré. C’est suite à tous ces refus que Biya a pris contact avec moi, pour me demander d’accorder l’asile politique à ce dernier. Je lui donnai mon accord, et lui demandai de me préciser la date d’arrivée de Habré, pour que je puisse prendre les dispositions nécessaires. Contre toute attente, Biya me répondit que Habré serait à Dakar le lendemain de notre conversation téléphonique, à 06 heures du matin. Pris de court, je donnais illico presto des instructions à Médoune Fall, ministre des Forces armées, pour qu’il organise l’accueil à l’aéroport. D’entrée, Habré ne nous facilita pas la tâche. Il voulut d’abord garder l’avion de commandement qui l’a amené à Dakar, en avançant comme argument l’avoir reçu comme un don personnel » raconte le président Abdou Diouf à propos des circonstances de l’asile qu’il a accordé au président tchadien déchu.
Puis, il poursuit en évoquant l’avion du commandement « détourné » que Hisséne Habré voulait s’approprier. « J’ai réagi rapidement et avec fermeté, pour lui faire comprendre que cet avion était propriété du Tchad, et non de son Président. Pour le convaincre de son erreur, je lui ai cité comme exemple le Méridien Président. Au moment de le construire, le Roi Fahd m’avait remis directement le chèque. Pourtant c’est un hôtel enregistré dans le patrimoine immobilier du Sénégal, et non de son Président. A court d’arguments sans doute, Habré recula sur le problème de l’aéronef. Plus tard, Idriss Deby, qui approuva positivement l’asile politique accordé à Habré, m’informa que ce dernier disposait d’un téléphone satellitaire et continuait de donner des instructions à ses partenaires au Tchad, lui créant ainsi des problèmes. Une mise au net s’imposait donc, et j’en chargeai Médoune Fall. Dans notre entendement, l’asile politique devait rimer avec la discrétion, ce qui excluait toute immixtion dans la vie politique du Tchad. Bien entendu, Habré nia les accusations de Deby, présentées comme des histoires. La mise au point fit en tout cas son effet, puisqu’après, tout revint au calme. Ce n’est que plus tard que le problème de son procès sera posé » rappelle l’ancien président Abdou Diouf.
L’avion…détourné !
L’histoire de cet avion a failli créer un incident diplomatique entre le Sénégal et le Tchad. Et surtout du fait que les nouvelles autorités tchadiennes avaient en effet pressé le président Diouf d’intervenir auprès de Habré pour qu’il restitue l’avion…détourné. Un appareil immobilisé et scellé sur le tarmac de Dakar-Yoff. Sous haute surveillance de la gendarmerie nationale. Face à cette situation embarrassante, nous explique-t-on, Abdou Diouf dépêcha alors le magistrat Kéba Mbaye auprès du président Hisséne Habré pour lui faire entendre raison.
A l’issue d’intenses tractations, le président déchu Hissène Habré a finalement accepté de laisser partir l’avion de commandement de la discorde. En clair, le Sénégal se portait garant auprès du président autoproclamé Idriss Deby pour que Dakar ne soit pas une « base arrière » visant à déstabiliser Ndjamena. Et au fil des années, il semblerait qu’Abdou Diouf ait tenu parole puisque Hisséne Habré n’a jamais posé un acte de rébellion encore moins tiré les ficelles de la déstabilisation dans son pays. En tout cas dans ses Mémoires, le président Abdou Diouf avoue qu’il ne savait rien de ce qui est reproché à Hisséne Habré. « Cependant, il est toujours bon pour comprendre cette affaire d’en reconstituer la trame. Tout commença par un coup de fil du Président Paul Biya qui m’a supplié dans l’accueillir…» jure le président Diouf, histoire dire que Paul Biya l’avait pris de court. La suite, on la connaît…
LES LEADERS DE BENNO CONFIENT À NOUVEAU LEUR AVENIR À MACKY
Les élections se préparent du côté de l’opposition tout comme du côté du pouvoir. Chacun en ce qui le concerne retrousse ses manches pour amasser le plus de communes et de départements au soir du 23 janvier 2022
Les leaders de Benno remettent leur avenir entre les mains de Macky. Ils ont exhorté l’ensemble de leurs responsables, militants et sympathisants à adhérer sans réserve aux « principes et valeurs proposés par le Président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar ».
Les élections se préparent du côté de l’opposition tout comme du côté du pouvoir. Chacun en ce qui le concerne retrousse ses manches pour amasser le plus de communes et de départements au soir du 23 janvier 2022. Réunie le 25 août 2021 sous la présidence de SEM Macky Sall, président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, la Conférence des leaders s’est entre autres prononcée sur les prochaines échéances électorales. Sur ce point-ci, la Conférence des leaders de Benno Book Yaakar a félicité « les militants, responsables et sympathisants pour la mobilisation notée, surtout des primo votants, à l’occasion de la révision exceptionnelle des listes électorales. » « La Conférence rappelle que les prochaines élections du 23 janvier 2022 constituent un moment crucial de l’expression populaire dans le cadre d’une démocratie majeure. Les pouvoirs locaux expriment en effet le choix des populations dans la désignation de celles et de ceux qui sont chargés de gérer leurs affaires au quotidien », informe la note qui a sanctionné leur rencontre. Ledit document informe également que la Conférence des leaders a rappelé la dimension nationale de ces élections « dans un contexte d’édification des bases de notre émergence et d’intensification des politiques publiques pour le bien-être des populations. »
Et Macky et Cie de renchérir : « Convaincue que la paix, la sécurité, l’unité nationale, la cohésion sociale et la continuité des politiques publiques impliquent l’harmonie entre les pouvoirs locaux et le pouvoir central, la Conférence des leaders exhortent l’ensemble des responsables, des militants et des sympathisants à adhérer sans réserve aux cinq principes et valeurs proposés par le Président de la Coalition Benno Bokk Yaakaar : le sens, l’intérêt général, l’unité, la cohésion, la discipline et la mobilisation ». En d’autres termes, « nous devons nous faire confiance, renforcer la solidarité qui est gage des grandes victoires, faire prévaloir l’esprit de consensus et cultiver, contre les vents contraires, le sens de l’intérêt général ».
Dans cette perspective, la Conférence des leaders exhorte l’ensemble des responsables, militants et sympathisants à privilégier partout l’intérêt national et l’intérêt politique général de leur coalition. Pour accompagner cet élan, les leaders de Benno rassurent que les investitures seront faites sur la base de critères rigoureux et objectifs, inspirés uniquement par leur commune volonté de sortir victorieux des prochaines échéances. « Les intérêts politiques de la grande coalition seront préservés de même que ceux des composantes sociologiques de la majorité présidentielle, c’est-à-dire les femmes, les jeunes, entre autres. Le choix raisonné, motivé et rigoureux est un impératif car, il convient de le rappeler, notre pays va expérimenter, pour la première fois, l’élection du maire au suffrage universel », soutiennent les leaders de Benno.
Idy, Aminata Mbengue Ndiaye, Oumar Sarr et Cie saluent la politique soutenue de lutte contre les inondations
S’exprimant sur les inondations qui ont occasionné d’énormes dégâts à Dakar et sa banlieue, la Conférence a exprimé sa solidarité aux populations des zones inondées. Elle a aussi salué les décisions « promptes prises par le Chef de l’Etat pour sortir nos compatriotes des eaux et leur apporter le soutien de l’Etat. »
La Conférence a également salué la politique soutenue de lutte contre les inondations depuis le lancement du Plan décennal de lutte contre les inondations. Pour ce qui concerne la pandémie du Covid-19, les leaders de Benno Book Yaakar ont exprimé vivement leur compassion aux familles des victimes du Covid-19. « Des prières ferventes ont été faites pour le repos de leur âme.
La Conférence, tout en félicitant l’Etat à poursuivre les efforts quotidiens qu’il déploie pour la santé des populations, recommande fortement aux Sénégalais de continuer à respecter les gestes barrières et à se faire vacciner. Informée par le Président Macky Sall des initiatives en cours pour l’accès de tous les Sénégalais au vaccin et aux soins, la Conférence des leaders réitère son soutien au Chef de l’Etat et à l’ensemble de son gouvernement pour les résultats obtenus dans cette grande bataille nationale contre le virus », concluent Macky, Idrissa Seck, Aminata Mbengue Ndiaye, Oumar Sarr et Cie...
CONFERENCE DE BERLIN SUR LE «COMPACT AVEC L’AFRIQUE»
La pandémie covid-19 fait reconsidérer les priorités
Lancée en 2017, la conférence «Compact avec l’Afrique» s’était fixé comme objectif de renforcer les infrastructures dans certains pays du continent noir, d’améliorer leur environnement des affaires et de soutenir leurs politiques éducatives. Mais avec l’apparition de la Covid-19, toutes les prévisions ont été chamboulées. L’urgence aujourd’hui pour les Etats africains est de maîtriser la propagation de la maladie et de gérer les effets collatéraux de la crise sanitaire
Le chef de l’Etat Macky Sall fait partie des chefs d’Etat africains invités à participer, aujourd’hui à Berlin, à la Conférence « Compact avec l’Afrique ». Cette initiative lancée en 2017 sous la présidence allemande du G20 a pour objectif de stimuler l’investissement en Afrique par différents mécanismes de soutien, y compris les réformes nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires. Une note du bureau d’information gouvernementale (BIG) du Sénégal revient largement sur les enjeux d’une telle rencontre. Il est indiqué dans le document que lors de la conférence de 2017, les participants avaient relevé la nécessité de prendre des mesures conjointes pour renforcer les infrastructures durables, améliorer les cadres d'investissement et soutenir l'éducation. Des priorités individuelles pour les « pactes d'investissement » ont été avancées par le Sénégal, la Côte d'Ivoire, l'Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie, souligne la note du BIG qui précise dans la foulée que ces pactes visent à mobiliser l'investissement privé et à promouvoir une utilisation efficace des fonds publics.
Au total, douze pays africains, dont le Sénégal, sont bénéficiaires de cette initiative. Mais, toujours selon le BIG, la crise sanitaire mondiale suite à l’apparition de la Covid-19 pose de nouveaux défis, notamment économiques, à relever dans le cadre du « Compact avec l’Afrique ». C’est à ce titre, renseigne-t-il, qu’en avril 2021, les présidents de la réunion du Groupe consultatif africain ont émis 10 recommandations fortes. En effet, l'accès aux vaccins, aux produits thérapeutiques et aux diagnostics COVID-19 ont été identifiés comme des éléments essentiels à la relance économique, surtout que de bonnes performances économiques ont été relevées dans plusieurs pays bénéficiaires de l’initiative. Par conséquent, d’après le communiqué parvenu à «L’AS», les gouvernements des pays de l’initiative sont appelés à agir de manière décisive pour reconstruire la confiance des investisseurs et renforcer le rôle des investissements directs à l'étranger (IDE) dans la reprise post-COVID-19 et les agendas nationaux de développement.
REORIENTATION DES PRIORITES AUTOUR DE L’ACCES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS THERAPEUTIQUES, LA SUSPENSION DE LA DETTE…
Aussi a-t-il été noté que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités de la dette et a menacé la viabilité budgétaire de nombreux pays. C’est ainsi que l'Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) a été prolongée pour la deuxième fois jusqu'à la fin de 2021, souligne le BIG.
Poursuivant, il informe qu’un cadre commun pour les Traitements de la dette au-delà de la DSSI a également été établi, ce qui constitue une étape importante pour la coopération mondiale car permettant aux pays de restructurer une dette insoutenable, de regagner de la solvabilité et de parvenir à une reprise économique résiliente. La nécessité de façonner la transformation économique dans les pays du «Compact avec l’Afrique» afin de profiter des nouveaux moteurs de croissance a été soulignée.
Ainsi, note-t-on, l'économie numérique offre une occasion unique d'accélérer la croissance, la réduction de la pauvreté et la création d'emplois. De même, il a été relevé que l’'économie verte offre l'opportunité de tirer parti de manière durable d'abondantes richesses naturelles du continent grâce à l'agriculture intelligente, l'écotourisme, l'économie et les bonnes pratiques en matière d'énergie renouvelable. Dans la même dynamique, apprend-on, les organisations internationales telles que le Groupe de la Banque mondiale (GBM), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont été invitées à accompagner les pays du « Compact avec l’Afrique » dans le défi de la relance économique, celui de l'intégration régionale et de l'urbanisation en tant que moteurs clés de croissance.
A noter en définitive qu’en marge de la conférence, le président de la République Macky Sall aura plusieurs entretiens les 27 et 28 août avec des officiels et représentants du secteur privé avant de rentrer à Dakar le 29 août 2021.
PROPAGATION FULGURANTE DE LA COVID-19
Des chercheurs de l’Ifan et de l’Esp traquent le virus dans les eaux usées
Des chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de génie chimique et biologie appliquée de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) viennent de lancer un programme de surveillance du virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Ce programme viendra en appoint aux tests cliniques afin de contribuer à la prévention de la circulation du virus.
Prélever chaque semaine des échantillons d’eaux usées au niveau des facultés et écoles et réaliser des tests de présence du virus. Telle est la solution proposée par le consortium constitué de chercheurs du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN, et ceux du département de Génie Chimique et Biologie Appliquée de l’ESP, en partenariat avec d’autres institutions, pour chercher la présence éventuelle du SARS/CoV 2 dans les eaux usées.
Lancé au mois de juillet dernier, ce programme va permettre de surveiller le virus de la COVID-19 dans les eaux usées de l’UCAD. Ainsi, des échantillons d’eaux usées seront prélevés au niveau des facultés et écoles à partir desquels seront réalisés des tests de présence du virus. Initié par des chercheurs de l’UVS, l’ESP et l’IFAN, et soutenu par le recteur de l’UCAD à travers la Direction de Recherche et d’information (DRI), le programme de surveillance environnemental de la COVID-19 est un outil complémentaire aux tests cliniques qui va contribuer à la prévention de la circulation du virus.
En effet, ces chercheurs pensent que le virus de la COVID-19 peut être excrété par les personnes contaminées bien avant l’apparition des signes cliniques. «Il peut même être rejeté par les cas asymptomatiques. Le virus va se retrouver dans les toilettes et finir dans les eaux usées», renseignent les chercheurs. Dès lors, ils estiment que le suivi de la présence du virus dans ces eaux usées permettra de détecter sa circulation dans une population donnée avant que les gens ne soient malades, et constitue un système d’alerte précoce. « C’est ce qu’on appelle l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets ou Waste Based Epidemiology en anglais», renseignent-ils. Selon les chercheurs, plusieurs études ont montré que le pic de virus dans les eaux usées précédait d’une à deux semaines le pic des malades dans les hôpitaux.
Par conséquent, ils estiment que le programme surveillance environnemental de la COVID-19 « est un bon moyen d’anticipation et d’ajustement des moyens de la riposte». D’autant que l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets constitue une méthode complémentaire au test clinique, pouvant fournir une approche efficace pour prédire la propagation potentielle de l’infection. Avec la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées, poursuivent les spécialistes, des modèles mathématiques permettent d’estimer le nombre de personnes infectées dans une zone donnée et de déterminer la prévalence de la maladie. En outre, la surveillance des eaux usées et de la présence de COVID-19 peut aider à comprendre l’ampleur de l’infection et à prendre des mesures de précaution, comme des tests de masse ou un confinement temporaire pour isoler la communauté.
A noter que plusieurs études ont démontré que l’analyse des eaux usées est un outil fiable pour détecter et suivre la présence du SARSCoV-2 au sein d’une population donnée et ce, avant toute apparition de symptômes chez les personnes infectées. En réalité, dans le cadre de l’accompagnement global dans la maîtrise du risque COVID-19, et en complément des solutions déjà proposées ou mises en place, beaucoup de pays comme la France ont déjà lancé ce programme de détection pour les eaux usées.
A terme, cela permettra d’alerter rapidement sur la présence du SARS-CoV-2 sur un site donné, même si les personnes sont asymptomatiques, avant que le virus ne se propage trop largement. C’est donc un atout supplémentaire dans le contrôle de l’évolution de l’épidémie.
LOUANT UN RAPPORT NEUTRE DU FONDS FORCE-COVID-19
La société civile exhorte les pouvoirs publics à privilégier la reddition des comptes
Un mois après la publication du rapport portant sur la gestion du fonds Force-Covid-19, des organisations de la société civile ont salué la neutralité du Comité de suivi de ce fonds destiné à juguler les conséquences néfastes du coronavirus sur l’économie. Par ailleurs, elles ont demandé aux autorités de ne pas avoir peur de la reddition des comptes.
La reddition des comptes ne doit susciter aucune crainte de la part des gouvernants, de l’avis de la société civile qui invite les pouvoirs publics à encourager le civisme local. Lors d’un atelier de partage et de réflexion sur la gestion du fonds Force-Covid-19 auquel ils ont participé, le directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, Elimane Kane du Think-tank Legs Africa et Cheikhou Oumar Sy de l’Osidea ont fait l’état des lieux de l’utilisation des 1 000 milliards Fcfa destinés à faire face aux conséquences désastreuses de la Covid sur les Sénégalais. Se félicitant de la démarche inclusive adoptée par le Comité de suivi du fonds Force-Covid19, Moundiaye Cissé a indiqué que la société civile fait confiance à l’équipe du Général François Ndiaye. «Ils nous ont donné un rapport avec des recommandations et un état d’exécution des fonds.
A partir des conclusions du rapport, nous ne pouvons que faire le suivi de tout ce qui est faiblesse et recommandation dans l’exécution de ce budget pour corriger les manquements qui ont été notés. Il ne faut pas qu’on ait peur de la reddition des comptes. Elle permet de restaurer la confiance du contribuable vis-à-vis de l’Etat. La reddition des comptes encourage également le civisme fiscal. Quand les Sénégalais savent que leurs impôts sont utilisés à bon escient, ils seront plus prompts à adopter des comportements favorables au civisme fiscal», souligne le directeur exécutif de l’Ong 3D qui est intervenu au nom de ses collègues de la société civile.
Toutefois, Moundiaye Cissé a fustigé l’éclipse du débat budgétaire au profit de l’aspect politique. En atteste, indique-t-il, la publication du rapport du comité de suivi sur les opérations du Fonds Force-Covid-19 qui est passé inaperçu. «Au Sénégal, le débat électoral et politique a éclipsé les autres formes de débats. Un atelier comme celui-ci suscite une forme de débat. Nous estimons que le débat ne doit pas être qu’électoraliste, il doit être aussi budgétaire, parce que c’est le budget qui va impacter notre vécu quotidien. Quand on a sorti le rapport d’audit du fichier électoral, il y a eu un tollé autour de la question. On sort le rapport sur l’utilisation du fonds force-Covid-19, il passe inaperçu», se désole la société civile qui estime que ce rapport devrait permettre de tirer des enseignements pour aller vers l’application des recommandations et améliorer les pratiques en matière de gestion budgétaire pour les prochaines étapes lorsque des cas pareils se présentent. Selon Moundiaye Cissé, la société civile ne cherche pas à indexer telle ou telle personne.
Pour sa part, le représentant du comité de suivi du fonds ForceCovid-19, le commandant Moustapha Sylla, a indiqué qu’il ne leur appartient pas d’apprécier le rapport dès l’instant qu’il est devenu public. «C’est aux différents acteurs de lire le document et de se rendre compte s’ils ont été satisfaits ou non. Si vous parcourez le rapport, il y a des points forts et faibles. Parmi les points faibles, il y a ce qu’on appelle la stratégie nationale pour la sécurité alimentaire et la résilience mise en place depuis 2015. Malheureusement, il y a eu des problèmes de coordination qui ont fait que l’aide alimentaire a connu quelques difficultés», a soutenu le chef de la Cellule de Communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19.
ACCUSES D’EMPOCHER UNE PRIME DE 3,5 MILLIONS DE FCFA CHACUN : Les membres de la cellule de communication explosent de colère
«L’armée a son honneur à défendre. Ceux qui géraient le fonds Force-Covid-19 n’étaient pas des ministres. Il faut que les gens apprennent à se respecter et à nous respecter. Nous sommes de l’armée, nous ne sommes pas là pour jouer au théâtre. Les gens sont allés jusqu’à dire qu’on nous a donné des primes de 3,5 millions Fcfa. Qui m’a donné cette somme? Ce n’est pas sérieux que des gens se mettent derrière leurs claviers pour raconter des balivernes sur des gens qui se sont engagés volontairement et citoyennement. Il faut que les Sénégalais reviennent à la raison. L’indiscipline commence à devenir notre sport national. Au lieu de 1 000 milliards Fcfa, on doit revoir nos mille comportements. Nous ne sommes pas des officiers de cœur, nous ne sommes pas là pour un régime. Mais nous sommes là pour l’Etat. Le jour où il y aura une étincelle, ce sera un règlement de comptes. Et après, nous allons penser à la réconciliation. Découvrez le pétrole et tout ce que vous voulez, on n’ira nulle part si on est indisciplinés», a martelé le commandant Moustapha Sylla, chef de la cellule de communication de la mise en œuvre des opérations du fonds Force-Covid-19