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21 septembre 2025
L’UCAD, UNE ANNÉE SANS FIN
Avec la suspension des cours à l’Ucad, c’est encore un retard sur l’année universitaire. Ce nouveau report va étirer l’année universitaire qui n’a plus de date de clôture
Avec la suspension des cours à l’Ucad, c’est encore un retard sur l’année universitaire. Ce nouveau report va étirer l’année universitaire qui n’a plus de date de clôture. Pour le secrétaire général du Sudes/Esr, la pandémie n’est qu’un facteur aggravant parce que la situation était déjà catastrophique.
A la fin de la journée de ce samedi, l’Université Cheikh Anta Diop fermera ses portes jusqu’au 4 octobre prochain. Il n’y a que les facultés ou instituts ayant commencé à faire des compositions (comme la Faculté des sciences juridiques et politiques) qui sont autorisés à terminer au plus tard le 2 août. Sinon, toutes les autres épreuves programmées en dehors de cette date sont reportées sine die à cause du Covid19. Dans les cinq universités publiques, les années ne sont plus «normales» avec des «cohortes» d’étudiants qui se croisent le long des mois. Ce report acté à l’Ucad va davantage perturber le calendrier universitaire qui n’est plus le même depuis plus de 10 ans. «La suspension des cours à l’Ucad va aggraver une situation qui était déjà catastrophique», regrette le secrétaire général du Sudes/Esr, Dr Oumar Dia. Bien sûr, il reconnaît certes que la pandémie a un impact sur le chamboulement du calendrier universitaire, mais il indexe plus «l’irresponsabilité totale du gouvernement et de son ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation».
Et le secrétaire général du Sudes/Esr d’expliquer : «Avant même la pandémie, l’Université Assane Seck de Ziguinchor avait connu une année blanche du fait du déficit d’infrastructures, de personnels enseignants et de Pats. A l’Ucad, on n’arrivait à faire une année universitaire normale que grâce à des sacrifices exceptionnels des enseignants et des étudiants qui travaillaient souvent tous les jours et même les dimanches de 8h à 20h. C’est dans ces conditions-là qu’on arrivait à avoir des années normales. Au lieu de prendre très au sérieux la question du déficit d’infrastructures et de personnels en construisant rapidement des infrastructures, en créant rapidement des postes d’enseignants suffisants, le gouvernement et son ministre de l’Enseignement se sont cantonnés dans du divertissement et du pilotage en vue.»
Pour lui, les autorités sont les seules responsables de cette situation. «Elles sont totalement responsables des milliers d’infections au Covid-19 qui va être une réalité dans les universités. Elles sont responsables du décalage de presque une année sur le calendrier universitaire, bientôt on sera à deux ans de décalage. Elles sont exclusivement responsables de tout», at-il fulminé.
Sudes/Esr accuse le gouvernement d’être responsable de cette situation
A la question de savoir quelle stratégie adoptée pour retrouver un calendrier universitaire normal, Dr Oumar Dia de dire qu’il n’y a pas de solution miracle, juste la construction d’infrastructures et recrutement de personnels. «Que le gouvernement construise les infrastructures universitaires en 10 mois ! Il a démontré qu’il peut le faire avec le Centre de conférence de Diamniadio, l’Arène de Pikine. Qu’il fasse de même pour les infrastructures universitaires, les Isep et qu’il crée des postes d’enseignants, assez de postes de Pats ! En ce moment, on pourrait planifier pour résorber le décalage auquel on est confronté», a-t-il recommandé.
Fustigeant la politique universitaire de l’Etat, le syndicaliste soutient qu’on ne faisait que limiter les dégâts. Maintenant, prévient-il, ce n’est plus possible. En outre, le secrétaire général a plaidé pour que les universités soient mises à niveau pour que l’enseignement à distance soit possible. «C’est toute une logistique, les universités dans le monde qui marchaient correctement avant la pandémie, on a su s’adapter au contexte. Nous c’est parce que nos universités ne marchaient pas du tout. C’est du fait de l’irresponsabilité du gouvernement qu’on s’est retrouvé dans ces situations. Au tout début de la pandémie, nous avions dit au ministre qu’il fallait enseigner dans une situation d’urgence et qu’il fallait créer les conditions pour cela. Il faut des bureaux pour les enseignants, des équipements informatiques, un internet fiable et illimité pour assurer l’enseignement à distance. Il faut également que les étudiants aient le même équipement. Tout cela n’a pas été fait», a-t-il déploré
L’ETAT EXIGE LE MASQUE, SENELEC ET PORT PRENNENT LES DEVANTS
L’arrêté n°17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé de trois mois
L’arrêté n°17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé de trois mois. Le ministre de l’Intérieur a pris la décision en lien avec la situation sanitaire du pays, explique le communiqué qui nous est parvenu hier, vendredi 30 juillet. Dans le même sens pour lutter contre la propagation de la covid-19, la SENELEC et le Port autonome de Dakar ont pris de nouvelles mesures.
L’arrêté n°17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé de trois mois. Le ministre de l’Intérieur a pris la décision en lien avec la situation sanitaire du pays, explique le communiqué qui nous est parvenu hier, vendredi 30 juillet. Dans le même sens pour lutter contre la propagation de la covid-19, la SENELEC et le Port autonome de Dakar ont pris de nouvelles mesures.
Le port du masque reste encore obligatoire dans les lieux publics et privés. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, a prolongé l’arrêté. « Face à la recrudescence de la pandémie à coronavirus, le ministre de l’Intérieur tient à rappeler aux populations que l’arrêté n°17602 du 29 avril 2021 prescrivant le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 30 juillet 2021 », rapporte un communiqué dont nous avons reçu copie hier, vendredi 30 juillet. Il ajoute : « Par conséquent, sur l’ensemble du territoire national, le port de masque de protection demeure obligatoire dans les lieux publics et privés ci-après : la voie publique, les services de l’administration quel qu’en soit le mode de gestion, les lieux de commerce, les moyens de transport public, les moyens de transport privé transportant au moins deux personnes ». Sur ce, Antoine Félix Diome prévient les contrevenants. « Le ministre de l’Intérieur invite les populations à se conformer à ces mesures et rappelle que le non-respect de celles-ci expose les contrevenants aux sanctions prévues par les lois et règlements », lit-on dans le document.
« SENELEC : LES AGENTS NON VACCINES SERONT MIS EN CONGES ANNUELS… »
En effet, dans ce contexte de poussée de l’épidémie de covid-19, la Direction des Ressources Humaines de la Senelec n’a pas manqué de prendre les devants. « En application de la note d’informations du 23 juillet 2021 sur les mesures prises par la Direction Générale pour lutter contre la propagation de la covid-19 dans notre périmètre, nous vous informons qu’à partir du 16 août 2021, les dispositions ci-après entrerons en vigueur : les autorités de missions à l’intérieur du pays et à l’étranger seront assujetties à la présentation de la carte de vaccination, les agents non vaccinés seront mis en congés annuels en fonction du nombre de jours disponibles, les agents non vaccinés ne disposant pas de congés et dont la présence physique n’est pas indispensable selon l’appréciation du directeur d’unité, seront également mis en congés. Ces jours seront déduits des congés de l’année prochaine», renseigne une note rendue publique hier.
LE PORT AUTONOME DE DAKAR MET EN PLACE UN NOUVEAU PLAN DE CONTINGENCE
Le Port autonome de Dakar a aussi resserré la vis pour lutter contre la propagation du virus. « Face à la recrudescence des cas positifs à la Covid-19 liée à la 3ème vague, le Directeur Général du Port autonome de Dakar, Aboubacar Sédikh Bèye a décidé de mettre en place un plan de contingence plus rigoureux qui tourne autour de mesures suivantes : Réaménagement temporaire des horaires de travail en rapport avec la Direction des ressources humaines, Conservation du personnel minima pour les structures à forte concentration humaine, Favorisation du télétravail et des call-conférences, Transmission et traitement du courrier via Maarch courrier, Restriction des visites privées et des réunions non indispensables, Systématisation du travail de sensibilisation par le médecin d’entreprise, Appropriation du dispositif de communication de crise mis en place par la CQHSE sur le portail », rapporte la Cellule de Communication Stratégique du Port autonome de Dakar. Selon elle, « ce nouveau plan est le deuxième du genre pris par le Directeur Général du Port autonome de Dakar », depuis l’apparition du premier cas de covid-19 au Sénégal.
LA «DETRESSE» DE MERES DE FAMILLE AUX LENDEMAINS DE TABASKI
Aux lendemains de la Tabaski, beaucoup sont les travailleurs domestiques, encore appelées bonnes, qui ne sont pas encore revenu dans leurs maisons de travail
La fête de l’Aïd El-Kebir, appelée Tabaski ou Aïd al-Adha, se caractérise par de grands mouvements de personnes notamment des grandes villes comme la capitale vers les localités de l’intérieur du pays. Parmi ces personnes qui se déplacent pour aller passer la fête en famille, les femmes de ménages, communément appelées bonnes ou domestiques. Conséquence, c’est la croix et la bannière chez les patrons (nes)/employeurs, notamment chez les couples qui travaillent, contraints de prendre le relais de ces bonnes à tout faire, le temps de cette absence qui souvent devient longue.
Aux lendemains de la Tabaski, beaucoup sont les travailleurs domestiques, encore appelées bonnes, qui ne sont pas encore revenu dans leurs maisons de travail. Le constat est unanime, les mères de famille s’adonnent aux tâches ménagères qui débordent, dans la maison. Les bonnes sont très essentielles dans le quotidien des ménages sénégalais surtout pour les jeunes couples qui travaillent.
Vaisselle, nettoyage, préparer le repas, faire le linge, s’occuper des enfants et des nourrissons, entretien et salubrité du cadre de vie sont, entre autres, les différentes activités qui occupent les bonnes. Ce qui fait que, une fois en congé, pour l’occasion de la Tabaski, leur absence se fait ressentir dans nombres de ménages de la capitale Dakar et sa banlieue. Amy Sène, mère de jeunes enfants, exprime sa détresse. «Il fait déjà 6h (18h, ndlr) et je n’ai pas encore lavé les enfants», crie-t-elle. Débordée, elle est entre préparation de repas et occupation des enfants ; elle aurait terminé plus tôt parce que «la bonne aurait fait la majeure partie des tâches».
Et elle poursuit : «j’allais juste faire ma chambre et veiller sur les enfants». Isseu, une étudiante, a observé une pause pour ses études et prend le relais, en l’absence de leur bonne. Pour la même raison, cette dernière n’est pas encore revenue, elle est partie également pour fêter la Tabaski avec sa famille. Plutôt, vers 9h, après avoir déposé les ordures au niveau du véhicules de ramassages, elle confie : «je suis très fatiguée. La bonne n’est pas encore revenue et c’est moi qui suis chargée de faire tout le travail de la maison. Je n’ai même pas le temps de me reposer», déclare-t-elle.
Maison bien rangée, harmonisée, propre à la suite du passage du balai et de la serpillère, embaumant la maison, la marmite qui bout à 100°, laisse évaporer une odeur qui promet un délicieux repas, un linge qui fait du bien aux yeux… Voici le rapport concret qui constitue le quotidien des ménagères. Elles méritent respect. Et c’est dans cette lancée que Siga, qui dans le passé était bonne et gère désormais son propre business, nous laisse entendre ces propos : «les bonnes méritent une meilleure considération parce que leur présence est plus qu’importante dans les ménages».
Des souvenirs de moments chaleureux avec son employeur qui, dit-elle, la prenait comme sa propre fille, elle en garde encore. Selon elle, son patron discutait avec elle et s’occupait de quelques tâches à sa place. D’autres souvenirs (mauvais), ceux de sa copine, moins chanceuse qu’elle, qui se retrouvait avec de la vaisselle qui date du jour de la Tabaski.
Pour d’autres témoignages, il a fallu se promener dans les quartiers de Sacré-Cœur. A à l’accueil, des maisons fermées. Sur 30 à 60 m de marche, ouf, un espoir. Une source se présente. Serpillère à la main, cette jeune femme sur le point de finir le ménage s’est cependant excusé de ne pouvoir répondre à nos questions.
LA GENDARMERIE OUVRE UNE ENQUETE
Le directeur de la Formation et de la Communication au ministère de l’Education Nationale, Mouhamadou Moustapha Diagne a fait savoir que la Gendarmerie est en train de mener une enquête après l’arrestation de 15 candidats au bac au centre lycée de Pékesse
Dans un document rendu public hier, vendredi 30 juillet, le directeur de la Formation et de la Communication au ministère de l’Education Nationale, Mouhamadou Moustapha Diagne a fait savoir que la Gendarmerie est en train de mener une enquête après l’arrestation de 15 candidats au bac au centre lycée de Pékesse.
« Le 29 juillet 2021, au Centre Lycée de Pékesse (Inspection d’académie de Thiès), dans le Jury n° 1623, lors de l’épreuve de philosophie du Bac session 2021, un groupe d’élèves a été surpris par les surveillants en train de consulter un corrigé d’un des sujets dans leurs téléphones portables, traité par leur complice à distance et partagé dans un groupe WhatsApp dénommé « Team Pékesse ».
Il s’agit de quinze (15) candidats libres, tous provenant de Pikine et de Guédiawaye, qui se sont inscrits au Centre académique de l’Orientation scolaire et professionnelle (CAOSP) de Thiès. Ces candidats, âgés entre 19 à 25 ont reconnu les faits et vont passer à la commission de discipline conformément aux textes en vigueur.
La Section de recherche de la Gendarmerie mène son enquête pour identifier toutes les personnes impliquées dans cette fraude en vue d’éventuelles poursuites pénales », a-t-il dit. Aussi, ajoutera-t-il, « il faut relever que les éléments constitutifs du dossier en notre possession, ne permettent pas d’évoquer une fuite d’épreuves ou de corrigés mais plutôt d’une tentative de fraude organisée qui a mal tourné ».
A en croire Mouhamadou Moustapha Diagne, « l’Office du BAC et les services du ministère de l’Education nationale se sont organisés pour sécuriser tout le processus du déroulement des épreuves et préserver la fiabilité et la validité du diplôme ».
Pour rappel, les épreuves écrites du baccalauréat général ont démarré avant-hier, jeudi 29 juillet sur l’étendue du territoire national.
OUSMANE SONKO CRACHE SES VERITES
Pendant près d’une heure et trente minutes hier, vendredi 30 juillet, le patron de Pastef Les Patriotes s’est défoulé en langue Wolof sur la gestion de la pandémie, qu’il qualifie «d’échec», par le régime du président Macky Sall
La responsabilité du président Macky Sall dans la situation actuelle de la pandémie au Sénégal, est grande, au regard de sa mauvaise politique de gestion de la crise. C’est du moins l’avis du leader de Pastef Les Patriotes qui, lors d’un point de presse organisé hier, vendredi 30 juillet, a contesté la place de leader en Afrique dont se targue le gouvernement en matière de gestion de la Covid-19. Ousmane Sonko s’est, par ailleurs, posé beaucoup de questions sur les vaccins, non sans proposer des pistes de solution, sans oublier de lancer un appel en direction des populations.
Pendant près d’une heure et trente minutes hier, vendredi 30 juillet, le patron de Pastef Les Patriotes s’est défoulé en langue Wolof sur la gestion de la pandémie, qu’il qualifie «d’échec», par le régime du président Macky Sall.
Tout d’abord, Ousmane Sonko rejette en bloc l’autoglorification à laquelle se livre le gouvernement, qui se targue d’être le premier en Afrique et le deuxième dans le monde, en matière de bonne gestion de la pandémie Covid-19.
En réalité, le député opposant au régime en place informe que cette assertion a été faite par un journal américain qui aurait écrit que «Macky Sall et son gouvernement peuvent être classés comme les deuxièmes mondial et les premiers en Afrique dans la gestion de la pandémie».
Suffisant, selon lui, pour que le gouvernement de Macky Sall se saisisse de cette information pour ameuter le monde entier, alors que les statistiques actuelles montrent «qu’ils sont les derniers sur tous les plans». Pour ce faire, il brandit des preuves de ses allégations tout en mettant au défi le ministère de la Santé en cas de contestation des chiffres «officiels» qui sont issus, selon lui, des statistiques mondiales, mais aussi de ceux par pays et par zone.
Concernant la zone de la Cedeao qui compte 15 pays, Ousmane Sonko informe que sur le taux de test par rapport à la population par pays, au 18 juillet 2021, le Sénégal est huitième sur les 15 pays avec un taux des tests rapporté à la population de 3,54%. Concernant le taux de cas positifs par rapport aux tests réalisés, le pays se classe deuxième, avec un taux de 8,56% au moment la moyenne de la Cedeao se situe à 6,44%.
Poursuivant sur le taux de cas positifs par rapport à la population, il dira que le Sénégal est rangé à la troisième place, avec un taux de 0,30% sur une moyenne de 0,32% au niveau de la Cedeao. Concernant le taux de décès par rapport aux cas positifs, il indique que le pays se situe à la 5ième place sur les 15 pays, avec notamment un taux de 2,34%, là où la moyenne est de 1,31%. Suffisant pour l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, radié de la fonction publique, pour dire que «ce qu’ils (le gouvernement) disent aux Sénégalais n’existe pas».
Faisant par ailleurs la comparaison, à la date du 24 juillet 2021, du taux de létalité du Covid-19 entre les 3 vagues, notamment 308 décès lors de la première de 7 mois, 796 morts durant la deuxième qui s’est étalée sur 8 mois, et enfin l’actuelle troisième vague, pour une durée 4 mois avec 164 pertes en vies humaines, Ousmane Sonko en conclut que même si la situation est «grave», le variant Delta plus contagieux a tué moins que lors des deux précédentes vagues.
SONKO ENGAGE L’ENTIERE RESPONSABILITE DE MACKY DANS CETTE TROISIEME VAGUE
Contrairement à ceux qui pensent qu’il faudrait se partager les responsabilités concernant la flambée de la pandémie dans le pays en cette troisième vague, Ousmane Sonko croit fermement que «la responsabilité de Macky Sall est grande». Cela, poursuit-il, dans la mesure où c’est sa «gestion politique» de la crise qui le prouve. Pour étayer son propos, il rappelle que tout au début, tout le monde a été mobilisé pour faire face à cette pandémie, avec des slogans de «guerre».
Malheureusement, s’en désole-t-il, le chef de l’Etat a été le premier à organiser des manifestations au mois de mai, en dépit du bulletin d’information qui lui était parvenu, faisant état de l’existence au Sénégal du variant Delta, plus contagieux.
Pour justifier la responsabilité du chef de l’Etat qu’il engage au premier rang, le candidat sorti troisième à la présidentielle de 2019, déplore le fait que sur les 1000 milliards de FCFA mobilisés pour lutter contre la pandémie, que 112 milliards seulement soient injectés dans la santé.
Pis, enfonce-t-il le clou, sur cette manne financière accordée à la santé, le pays n’a pu acquérir que 59 lits de réanimation. Une situation qu’il déplore, estimant qu’il fallait accorder plus à la Santé, au lieu de le mettre ailleurs. Qui plus est, «au moment où il (Macky Sall) demande aux Sénégalais de se serrer les reins, il met 60 milliards pour acheter un avion, alors qu’il pouvait avoir 2.000 lits de réanimation», se désole le leader de Pastef Les Patriotes. Il n’a pas manqué d’accuser le chef de l’Etat de s’être payé un bateau de plaisance pour un montant qui varie entre 3 et 6 milliards selon les indiscrétions. Cela, au moment où il tend la main pour des vaccins, ou encore pour l’annulation de la dette. «Tout ceci montre que le Covid19 ne l’intéresse pas», en a-t-il conclu, estimant ainsi que le régime n’est plus à mesure de lever aucun prêt ou encore que «Macky Sall a perdu toute légitimité pour parler de la pandémie. D’ailleurs, personne ne l’écoute».
OUSMANE SONKO LEGITIME LES INTERROGATIONS DES SENEGALAIS SUR LES VACCINS
Sur un tout autre registre, notamment les vaccins, le leader de Pastef Les Patriotes pense qu’il y a lieu de poser le débat comme partout ailleurs, même s’il précise d’emblée qu’il n’est pas «contre la vaccination» et qu’il ne croit pas au «complot». Cela, d’autant plus que la science a fait des progrès et qu’il était normal que la médecine en fasse aussi. Il estime tout de même normal que les Sénégalais se posent des questions sur cette vaccination. En ce qui le concerne, il informe avoir demandé à des techniciens de la santé sur la durée d’efficacité du vaccin, sans obtenir une réponse claire et rassurante. Autre inquiétude, les vaccinés contre le Covid-19 peuvent bel et bien chopper le virus. Pour couronner le tout, il se demande si les vaccins disponibles sont efficaces contre les nouveaux variants, tel que Delta, d’autant plus que certains pays ont arrêté certains vaccins à cause de leur manque d’efficacité contre certains variants. Relevant, par ailleurs le manque de vaccins dans le pays, Ousmane Sonko invite les autorités à ne pas imposer aux populations la vaccination, mais plutôt de privilégier les couches les plus vulnérables. Autant de questionnements qui lui feront dire «qu’ils (le gouvernement) doivent donner des réponses claires sur ces questions».
LES SOLUTIONS DE SONKO POUR SORTIR DE CETTE CRISE
Au-delà des critiques et autres attaques portées contre le régime en place et sa gestion de la crise sanitaire, le député Ousmane Sonko a fait une série de propositions pour venir à bout de cette pandémie dans le pays. Il estime, tout d’abord, que le confinement n’est pas la solution à cause de l’exiguïté dans les maisons qui peuvent constituer de clusters pour le virus, mais aussi, au vu de la pauvreté qui sévit dans le pays.
Estimant que le Sénégal a atteint le plafond de sa dette, avec le dernier Eurobond, et qu’il n’est plus à mesure de lever des fonds, Ousmane Sonko propose que les institutions qui ne sont «d’aucune utilité», à savoir le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), ou encore le Conseil national du dialogue des territoires, entre autres, soient supprimées. Les budgets de ces institutions «budgétivores» pourraient, à son avis, servir à acheter les lits de réanimation. Il a aussi fait des suggestions pour une réorganisation au sein des hôpitaux. Il propose à cet effet que tout ce qui n’est pas urgent en termes de chirurgie et d’hospitalisation programmée, soit suspendu pour affecter les lits de réanimation aux cas graves de Covid-19.
Mieux, il pense que les salles de réveil peuvent être mises à la disposition des cas cités ci-dessus, mais aussi qu’il faut un approvisionnement suffisant en oxygène, sans oublier la formation des infirmiers pour la prise en charge des cas simples, potentiels cas graves s’ils ne sont pas bien traités. Dans la même dynamique, le «Chef de l’opposition» pense qu’il faut développer le plus vite les tests rapides de Covid-19, tout en effectuant des tests automatiquement sur les morts suspects, afin d’éviter la propagation du virus lors des obsèques de ceux-ci.
Pour la protection de l’environnement, il est pour la mise en place d’un système de collecte et de recyclage des masques, dans la mesure où ils mettent 400 ans pour se dégrader. Ousmane Sonko n’a pas manqué enfin d’appeler les populations au respect des mesures barrières, telles que la distanciation, le port du masque, le lavage des mains, et d’éviter les rassemblements inutiles. Il a, à ce propos, informé avoir suspendu sa tournée nationale, dénommée «Nemekou Tour», jusqu’à nouvel ordre.
DELTA LIVRE SES CHIFFRES
Selon Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom, directeur général de la santé publique du Sénégal, sur 100 prélèvements, 70% sont touchés par le variant Delta
40% des contaminés dans la tranche d’âge 25-45 ans dont 54% de femmes, le personnel de santé atteint (473 agents depuis le début de la pandémie) avec des morts enregistrés, 70% des infectés par le variant Delta, les tout-petits aussi touchés, des tensions sur les lits d’hospitalisation : voilà les durs chiffres de la troisième vague de Covid’19 au Sénégal livrés lors la réunion du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Occasion pour le Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom, directeur général de la santé publique du Sénégal, de tirer encore la sonnette d’alarme et d’appeler à la réaction communautaire.
Le Sénégal vit difficilement la troisième vague du coronavirus. Le variant Delta qui a fait pour la première fois son apparition en Inde gagne du terrain. Selon Dr Marie Khémesse Ndiaye Ngom, directeur général de la santé publique du Sénégal, sur 100 prélèvements, 70% sont touchés par le variant Delta. Une révélation qu’elle a faite hier, vendredi 30 juillet après la réunion du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). « Nos laboratoires nous ont signifié que sur 100 prélèvements, 70% des cas sont contaminés par le variant Delta et au même moment, nous constatons la disparition des autres variants », a-t-elle renseigné. Et de poursuivre : « connaissant sa virulence et la vitesse de contamination, nous restons inquiets concernant le nombre de cas qui va en accélérant avec hier 60 cas et 15 décès.»
Le Dr Marie Khemess a aussi renseigné qu’il y a une tension qui continue sur les lits même si l’oxygène est disponible ainsi qu’un manque de personnel soignant. « Nous avons un personnel de santé qui est atteint jusqu’à avoir des décès. Il y a cette inquiétude qui est là et cette angoisse, mais nous continuons à rassurer » a-t-elle avancé. Et d’attester : « les moyens sont là, même s’ils restent parfois limités mais il y a l’engagement de tout un chacun aussi bien le personnel technique que du côté du gouvernement sénégalais. »
LES TOUT-PETITS ET LES JEUNES TOUCHÉS
Pour le directeur général de la santé publique, Dr Marie Khémesse, il y a une atteinte notoire sur la tranche d’âge 25- 34ans jusqu’à l’ordre de 21% et 35-40ans représentant 19%. « C’est un fait qui a été noté. Les personnes atteintes de Covid sont relativement jeunes et on a une atteinte de l’ordre de 40%. Nous avons du côté du genre féminin près de 54% atteint dans la tranche également jeune », a soutenu la cheffe de la santé publique.
Pour cette troisième vague, la particularité réside sur le fait que depuis deux à trois jours, selon Dr Marie Khémesse, au niveau des structures de prise en charge Covid, des tout-petits sont atteints du coronavirus. « Nous notons au niveau de nos centres des enfants, de petits enfants neuf à peu près. Nous continuons les investigations mais malheureusement nous avons noté des décès. Il y a aussi des décès qui sont assujetti à des comorbidités ». Pour les membres en charge de la réponse, la surveillance continue.
Toutefois, le Cnge appelle à un engagement de tous pour le respect des gestes barrières dont le port de masque, le lavage des mains à l’eau coulante et au savon, la distanciation physique mais aussi à la vaccination. Sur ce dernier point, le ministère de la Santé et de l’action sociale a déclaré : « Il y a des régions qui ne sont pas sur la ligne d’arrivée et nous voulons une immunité pour tous. Nous sommes à 63% surtout au niveau de Dakar ».
Reçus parfois par les plus hautes autorités locales, élevés au grade d’officier de l’Ordre du mérite au Sénégal, Jacob Desvarieux et ses colistiers ont suscité la naissance de l’afro-zouk, un genre devenu très populaire sur le continent
Membre emblématique de Kassav’ qui a fait voyager le zouk antillais dans le monde entier durant plus de quatre décennies avec un succès aussi inattendu qu’inégalé, Jacob Desvarieux s’est éteint ce vendredi 30 juillet à Pointe-à-Pitre des suites du Covid-19. Il avait 65 ans. Le musicien guadeloupéen basé en métropole entretenait avec le continent africain et ses artistes une relation étroite de longue date.
Sa voix rocailleuse, grave et presque discrète semblait taillée pour le blues. Mais c’est au rythme du zouk que Jacob Desvarieux s’est fait entendre et a marqué les esprits, même si le guitariste chanteur s’est offert au milieu de sa carrière une escapade rappelant ses liens avec la musique du Sud des États-Unis, le temps de l’album Euphrasine’s Blues.
Durant plus de quatre décennies, avec la formation Kassav’ dont il était devenu de facto le leader, il a porté l’étendard de la musique antillaise. À son palmarès au sein du collectif, entre autres, le premier Disque d’or pour la Guadeloupe en 1986, une Victoire de la musique en 1988, dix Zéniths à Paris remplis pour les dix ans d’activité (1989), deux Bercy pour ses vingt ans, le Stade de France pour ses 30 ans, La Défense Arena (plus grande salle d’Europe avec 40 000 spectateurs) pour la décennie suivante en 2019.
Souvent cité comme le groupe français qui a le plus tourné à l’étranger, affichant plus de 70 pays à son compteur, Kassav’ peut se prévaloir d’avoir attiré des foules considérables, en particulier en Afrique (Angola, Burkina Faso, Madagascar, Mozambique, Congo, Cameroun, Bénin…) où sa résonance ne s’est jamais démentie depuis le premier concert en Côte-d’Ivoire en 1985.
"On nous avait dit qu’en Afrique on était des stars, mais on n’y croyait pas. Quand on est arrivé à l’aéroport et qu’on a vu qu’il y avait des milliers de personnes qui nous attendaient, on a réalisé", racontait-il, expliquant aussi que "si le zouk a du succès, c’est parce que c’est un peu une synthèse de toutes les musiques noires".
Reçus parfois par les plus hautes autorités locales, élevés au grade d’officier de l’Ordre du mérite au Sénégal, Jacob Desvarieux et ses colistiers ont suscité la naissance de l’afro-zouk, un genre devenu très populaire sur le continent et ses îles voisines.
Cette paternité et cette renommée lui ont valu d’être souvent invité à titre personnel par des artistes africains de premier plan à partager le micro avec eux : le duo togolais Toofan, l’Angolaise Yola Araujo, la Gabonaise Patience Dabany, la Béninoise Angélique Kidjo, l’Ivoirien Alpha Blondy, le Camerounais Manu Dibango, le Comorien Chébli, la Cap-Verdienne Elida Almeida…
Première guitare
Né à Paris en novembre 1955, Jacob Desvarieux passe ses dix premières années aux Antilles, entre Guadeloupe et Martinique, avant qu’un cyclone ne pousse sa mère qui l’élève seule à avoir recours aux services du Bumidom (Bureau des migrations d’outre-mer) pour venir en métropole comme employée de maison en banlieue parisienne. Le jeune garçon reçoit en cadeau à cette époque sa première guitare, offerte à la place du vélo qu’il avait demandé, jugé trop dangereux !
L’instrument, inutilisé, suit avec les bagages dans le bateau lorsque la famille déménage pour Dakar, au Sénégal, en 1966. Il ne descend pas du meuble sur lequel il est posé, sauf quand les voisins, musiciens – Adama Faye et son jeune frère Habib accompagneront Youssou N’Dour –, demandent à l’emprunter. Pour ne pas être en reste, Jacob finit par apprendre quelques rudiments par leur intermédiaire et se découvre une passion insoupçonnée, qu’il cultive après son retour en France en 1968.
A Marseille, au milieu de la décennie suivante, le jeune homme rejoint un groupe dont le répertoire d’abord constitué de reprises de rock (Jimi Hendrix, Cream, des Rolling Stones…) se métisse progressivement : les Haïtiens de Tabou Combo viennent de signer le premier tube caribéen en France avec New York City, et l’afrobeat nigérian de Fela a la cote.
Renommée Sweet Bananas, la formation à laquelle appartient Jacob pousse la porte des studios d’enregistrement pour Bilboa Dance, dont certains passages ont un évident parfum antillais. Mais c’est à l’écoute d’African Music du Trinidadien Bill-o-Men, passés par les Grammacks, qu’il renoue avec la musique de ses origines. Au même moment, il joue pour le Guinéen John Ozila, s’installe à Paris et y monte le Zulu Gang qui compte entre autres dans ses rangs les Camerounais Jean-Marie Ahanda, futur chanteur des Têtes brulées, et Jacques Mbida Douglas qui participera à l’aventure Kassav’.
Connexion camerounaise
Au Studio Johanna à Bagnolet, aux portes de la capitale, il s’occupe de la prise de son. Si l’époque, est riche en rencontres, elle l’est aussi sur le plan créatif : impliqué dans Kassav’, conçu à l’origine comme un laboratoire de recherche pour élaborer un style moderne propre aux Antilles et identifiable, le musicien multiplie les collaborations, notamment avec les artistes camerounais. "Il fait partie de la légion étrangère du makossa […] Il a participé à près de 90% des productions camerounaises, tous rythmes confondus”, écrit Jean-Maurice Noah dans son ouvrage Le Makossa, une musique africaine moderne paru en 2010.
Au cœur de la scène afro-funky-disco, il intervient aussi bien sur les projets du natif de Douala Pasteur Lappé, roi du sekele movement, que de la Tunisienne Chantal Curtis. Sous sa photo en médaillon imprimée au verso de la pochette du 33 tours Africa Gounyok de Jules Kamga enregistré à cette période, le texte ressemble à une annonce qui fait a posteriori sourire : "Jacob Desvarieux. Guitariste de studio. Guadeloupéen. 25 ans. Tel : 358.20.73 (Paris)".
De plus en plus accaparé par Kassav’ au fil des années, impliqué dans les albums de chacun des membres comme des siens, l’auteur de Oh Madiana ou Sye Bwa s’est attaché à soutenir ceux qui ont suivi ses pas. À partir de 1988, il organise une manifestation baptisée Le Grand Méchant Zouk, dont la septième édition en 2017 a rendu hommage à Patrick Saint-Eloi, ancien chanteur du groupe et figure majeure du zouk. Il est aussi le producteur, et l’une des voix de Laisse parler les gens, l’un des tubes de l’année 2003 présent sur le projet Dis l’heure 2 zouk.
Investi plus largement dans la valorisation des artistes ultramarins (il avait parrainé la première édition de L’Outre-mer fait son Olympia en 2018), Jacob Desvarieux s’était élevé à de nombreuses reprises pour dénoncer la faible représentativité des communautés ultramarines et africaines dans les médias et au cinéma, ou encore à la cérémonie des Victoires de la Musique en 2020, après la suppression des catégories “musiques du monde” et “musiques urbaines”. Le père du zouk ne manquait jamais de rappeler que la genèse de cette musique très souvent réduite à son côté festif était concomitante des mouvements identitaires aux Antilles.