DES DIPLÔMÉS NON-VOYANTS MARCHENT POUR L’EMPLOI À THIÈS
Au moment oú l’Etat s’apprête à recruter des milliers de gendarmes, d’enseignants et d’autres fonctionnaires, les demandes d’emplois des aveugles sont restés sans suite
Le Collectif des jeunes aveugles diplômés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en chômage a marché lundi à Thiès pour réclamer la prise en compte des déficients visuels dans les recrutements annoncés par l’Etat.
Les représentants de près d’une dizaine d’associations de non-voyants venus de diverses parties du Sénégal, se sont retrouvés à Thiès, qui abrite l’unique structure d’enseignement et de formation de non-voyants du pays.
Aux côtés de responsables syndicaux, de la société civile et de partis politiques, ils ont marché des alentours du rond-point Nguinth, jusqu’à la gouvernance de Thiès, pour remettre un memorandum au Gouverneur. Ils ont été encadrés par la Police.
’’Nous voulons travailler, nous faisons partie de la société !’’, était le refrain des marcheurs, brassards et bandeaux blancs noués autour du bras et de la tête.
Au moment oú l’Etat s’apprête à recruter des milliers de gendarmes, d’enseignants et d’autres fonctionnaires, les demandes d’emplois des aveugles sont restés sans suite, ont-ils déploré.
Sur leurs pancartes se lisaient entre autres messages : ’’Nous préférons le travail à la mendicité’’, ’’Nous voulons vivre à la sueur de notre front’’.
Ils ont évoqué les compétences diverses que l’on retrouve chez les non-voyants, dont certains après l’obtention de leurs diplômes à l’étranger, préfèrent y rester de peur de ne pas trouver d’emploi à leur retour dans le pays.
Le Collectif dont les membres estiment avoir été laissés en rade, malgré les ’’instructions’’ du Chef de l’Etat, dans les recrutements et l’octroi des financements de projets de jeunes, ont suggéré que soient fixés des quotas réservés aux non-voyants, notamment pour certains métiers adaptés à leurs handicap, comme celui de standardiste.
Membre fondateur de l’Union nationale des aveugles du Sénégal (UNAS), créée en 1971, Youssoupha Faye a revisité la genèse de leur lutte qui a abouti à la création de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès.
L’ ’’objectif fondamental’’ de l’INEFJA, a-t-il dit, était d’éradiquer la mendicité en permettant aux déficients visuels de gagner leur vie grâce à leurs compétences aquises á l’école.
Le Collectif des aveugles diplômés est né ’’spontanément’’, suite au lancement par le Chef de l’Etat de son Programme national d’insertion socio-économique, a noté M. Faye, par ailleurs président du Mouvement pour le progrès social des aveugles du Sénégal (MPSAS).
Le Gouverneur Mamadou Moustapha Ndao a reçu le memorandum des mains des responsables du Collectif, en s’engageant à le transmettre à qui de droit.
MORT DE GEORGE FLOYD, PLACE AUX DÉLIBÉRATIONS DU JURY
Le jury du procès du policier accusé du "meurtre" de George Floyd s'est retiré lundi pour délibérer sur la responsabilité de Derek Chauvin dans la mort du quadragénaire afro-américain
Le jury du procès du policier accusé du "meurtre" de George Floyd s'est retiré lundi pour délibérer sur la responsabilité de Derek Chauvin dans la mort du quadragénaire afro-américain, après une ultime journée au cours de laquelle accusation et défense ont exposé leurs arguments.
"Vous devez être absolument impartiaux", leur a dit le juge Peter Cahill, qui les a invités à "examiner les preuves, les soupeser et appliquer la loi" au terme de ce procès hors-norme, scruté dans le monde entier.
Le policier blanc de 45 ans est jugé pour meurtre, homicide involontaire et violences volontaires ayant entraîné la mort de George Floyd, qu'il avait interpellé avec trois autres agents pour une infraction mineure.
Pendant plus de neuf minutes, il avait maintenu son genou sur le cou du quadragénaire, qui était allongé sur le ventre, les mains menottées dans le dos.
Son agonie, filmée en direct par des passants, a choqué le monde et suscité des manifestations d'une ampleur historique contre le racisme et les violences policières.
"C'était un meurtre, l'accusé est coupable des trois chefs d'accusation et il n'y a aucune excuse", a asséné le procureur-adjoint Steve Schleicher, en conclusion de son réquisitoire, qui a duré plus d'une heure et demie.
"Cette affaire est exactement ce à quoi vous avez pensé au départ, en regardant cette vidéo", a-t-il affirmé.
"George Floyd a supplié jusqu'à ce qu'il ne puisse plus parler", a-t-il dit. "Il fallait juste un peu de compassion et personne n'en a montré ce jour-là", a ajouté le procureur, fustigeant le policier demeuré impassible face aux supplications de sa victime et des passants.
"L'accusé n'est pas jugé parce qu'il est policier" mais "il est jugé pour ce qu'il a fait", a souligné Steve Schleicher, estimant que Derek Chauvin avait "trahi son insigne".
- Situation stressante -
Mais pour son avocat, Derek Chauvin a agi de manière "raisonnable" lors de l'arrestation mouvementée du quadragénaire à l'imposant gabarit, le 25 mai 2020 à Minneapolis.
L'accusation a échoué à apporter la preuve du contraire "au-delà du doute raisonnable, et M. Chauvin doit par conséquent être déclaré non-coupable", a affirmé Eric Nelson après près de trois heures de plaidoirie.
Selon lui, George Floyd est décédé de la conjonction de problèmes cardiaques et de consommation de drogues -- du fentanyl, un opiacé, et de la méthamphétamine, un stimulant -- "dans le contexte" d'une immobilisation par la police, mais celle-ci n'a pas provoqué son décès, affirme-t-il.
"Les policiers sont des êtres humains et ils peuvent faire des erreurs dans des situations très stressantes", a-t-il admis, suggérant que "la frustration" bruyante des passants pouvait représenter une menace et avait détourné l'attention de Derek Chauvin du sort de George Floyd.
L'ex-policier, en costume clair et chemise bleue, a suivi la plaidoirie sans porter de masque, semblant concentré sans manifester d'émotion.
- "Un bon verdict" -
Derek Chauvin a refusé de témoigner, faisant usage du droit de tout accusé aux Etats-Unis de ne pas apporter de témoignage susceptible de l'incriminer.
L'objectif d'Eric Nelson est de semer le doute dans l'esprit du jury, qui doit rendre un verdict unanime sur chacune des trois charges. L'ex-policier encourt jusqu'à 40 ans de prison.
Les condamnations de policiers pour meurtre sont très rares, les jurés ayant tendance à leur octroyer le bénéfice du doute.
Si le jury ne parvient pas à se mettre d'accord sur l'ensemble des charges, le procès sera déclaré "nul".
Tout autre scénario qu'une condamnation inquiète les autorités locales.
Le procès se tient dans un climat de fortes tensions et de manifestations quotidiennes après la mort récente d'un jeune homme noir en périphérie de Minneapolis.
Daunte Wright, un Afro-Américain âgé de 20 ans, a été tué par une policière blanche lors d'un banal contrôle routier dans la banlieue de cette grande ville du nord des Etats-Unis.
Minneapolis s'était déjà embrasée après la mort de George Floyd. Les commerces se sont de nouveau barricadés derrière des planches en bois et la Garde nationale patrouille dans les rues.
Rodney Floyd, l'un des frère de George, a remercié les messages de soutien "venus du monde entier" à sa famille, dont plusieurs membres ont suivi les débats depuis le 29 mars.
"J'espère que les jurés vont rendre le bon verdict", a dit à l'AFP Courtenay Carver, un travailleur social afro-américain de 56 ans.
Janay Clanton, une habitante de Minneapolis, a expliqué qu'elle se préparait "au pire" si Derek Chauvin n'était pas reconnu coupable.
L'issue du procès aura aussi un impact sur celui des trois autres agents, qui doivent être jugés en août pour "complicité de meurtre".
THIÈS : DES DIPLÔMÉS NON-VOYANTS MARCHENT POUR L’EMPLOI
Le Collectif dont les membres estiment avoir été laissés en rade, malgré les ’’instructions’’ du Chef de l’Etat, dans les recrutements et l’octroi des financements de projets de jeunes, ont suggéré que soient fixés des quotas réservés aux non-voyants
Thiès, 19 avr (APS) - Le Collectif des jeunes aveugles diplômés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur en chômage a marché lundi à Thiès pour réclamer la prise en compte des déficients visuels dans les recrutements annoncés par l’Etat.
Les représentants de près d’une dizaine d’associations de non-voyants venus de diverses parties du Sénégal, se sont retrouvés à Thiès, qui abrite l’unique structure d’enseignement et de formation de non-voyants du pays.
Aux côtés de responsables syndicaux, de la société civile et de partis politiques, ils ont marché des alentours du rond-point Nguinth, jusqu’à la gouvernance de Thiès, pour remettre un memorandum au Gouverneur. Ils ont été encadrés par la Police.
’’Nous voulons travailler, nous faisons partie de la société !’’, était le refrain des marcheurs, brassards et bandeaux blancs noués autour du bras et de la tête.
Au moment oú l’Etat s’apprête à recruter des milliers de gendarmes, d’enseignants et d’autres fonctionnaires, les demandes d’emplois des aveugles sont restés sans suite, ont-ils déploré.
Sur leurs pancartes se lisaient entre autres messages : ’’Nous préférons le travail à la mendicité’’, ’’Nous voulons vivre à la sueur de notre front’’.
Ils ont évoqué les compétences diverses que l’on retrouve chez les non-voyants, dont certains après l’obtention de leurs diplômes à l’étranger, préfèrent y rester de peur de ne pas trouver d’emploi à leur retour dans le pays.
Le Collectif dont les membres estiment avoir été laissés en rade, malgré les ’’instructions’’ du Chef de l’Etat, dans les recrutements et l’octroi des financements de projets de jeunes, ont suggéré que soient fixés des quotas réservés aux non-voyants, notamment pour certains métiers adaptés à leurs handicap, comme celui de standardiste.
Membre fondateur de l’Union nationale des aveugles du Sénégal (UNAS), créée en 1971, Youssoupha Faye a revisité la genèse de leur lutte qui a abouti à la création de l’Institut national d’éducation et de formation des jeunes aveugles (INEFJA) de Thiès.
L’ ’’objectif fondamental’’ de l’INEFJA, a-t-il dit, était d’éradiquer la mendicité en permettant aux déficients visuels de gagner leur vie grâce à leurs compétences aquises á l’école.
Le Collectif des aveugles diplômés est né ’’spontanément’’, suite au lancement par le Chef de l’Etat de son Programme national d’insertion socio-économique, a noté M. Faye, par ailleurs président du Mouvement pour le progrès social des aveugles du Sénégal (MPSAS).
Le Gouverneur Mamadou Moustapha Ndao a reçu le memorandum des mains des responsables du Collectif, en s’engageant à le transmettre à qui de droit.
par Nioxor Tine
S’EXTIRPER DU GUÊPIER ÉLECTORALISTE
Au lieu de tirer des enseignements de cette crise pour améliorer notre système politique, le pouvoir reste empêtré dans des calculs (électoraux) d’épicier. On note une insuffisante prise en compte des défis qui assaillent les couches populaires
On se serait attendu, au lendemain du large mouvement de défiance populaire de mars dernier, à des concertations approfondies de la classe politique sur l’avenir de notre système démocratique au lieu de disputes sur la date des prochaines élections locales.
Le tournant de mars
Il faut dire que depuis mars 2012, une lourde chape de plomb s’est abattue sur la vie publique de notre pays, ne laissant d’autres choix aux acteurs politiques que de se soumettre aux desiderata du clan présidentiel, ou alors de courir le risque d’être emprisonnés par une Justice instrumentalisée, sous les prétextes les plus fallacieux, allant de l’offense au chef de l’État à des cabales judiciaires.
C’est en cela que les journées de mars 2021 symbolisent un tournant fatidique salué par tous les démocrates sincères, un premier jalon, qui marque la perte d’initiative d’un président autoritaire et manœuvrier et esquisse des perspectives qui pourraient mener notre pays vers des lendemains meilleurs, c’est à dire un renouveau démocratique.
Si la société civile, incluant la classe maraboutique a réussi à rétablir un calme précaire, aucun acte significatif de rupture avec neuf années de gouvernance tyrannique n’a encore été posé.
C’est ce qui rend d’autant plus inquiétante cette léthargie qui perdure alors qu’on se serait attendu à une effervescence démocratique prémonitoire de profondes réformes.
Mais ne nous voilons pas la face ! Le président Sall n’a encore jamais manifesté un grand intérêt pour la consolidation de notre processus démocratique, ce qui l’obligerait à faire des concessions politiques significatives, comme le montre sa réconciliation avortée de Massalikul Djinane avec Me Wade.
Fuite en avant du clan présidentiel
C’est pourquoi, lui et ses affidés semblent avoir opté pour la fuite en avant comme le prouve leur mémorandum gouvernemental sur les évènements de février – mars 2021, qu’on peut assimiler à un réquisitoire partial et impitoyable contre un rival politique devenu un des principaux obstacles aux projets funestes qu’ils nourrissent pour la Nation.
De plus, ils ont initié une gigantesque campagne médiatique tendant à revivifier leur complot moribond contre le leader du Pastef et à amener l’opinion à s’apitoyer sur le sort d’une plaignante, qu’on devrait plutôt préserver des politiciens sans scrupules et des avocats véreux qui l’entourent.
Au lieu de tirer des enseignements utiles de cette crise pour améliorer notre système politique, le pouvoir reste empêtré dans de petits calculs (électoraux) d’épicier.
De fait, la déception gagne, de plus en plus, ceux qui au lendemain des manifestations populaires de mars dernier, espéraient des mutations qualitatives sur le champ politique national.
Parmi celles-ci, la structuration et la modernisation des partis, en commençant par celui présidentiel nous semblent capitales. En maintenant l’APR dans son état embryonnaire, on brime l’épanouissement de cadres politiques de haut niveau, tout en favorisant l’émergence d’un pouvoir familial, clanique, qui a tendance à s’accaparer de l’appareil d’État, dans une perspective autocratique. Au bout du compte, on a plutôt vu l’armée mexicaine de l’APR de plus en plus esseulée, conduite par des généraux semi-analphabètes et/ou politiquement incultes, se braquer, faire montre de sentiments revanchards et tenter de noyer des contradictions politiques dans un communautarisme grotesque en organisant, à coups de millions, des meetings "ethniques" avec des discours dignes de l’extrême droite.
Quant au président de la République devenu également plus solitaire que jamais depuis qu’il a supprimé la primature, il persiste dans son mélange de genres entre la gestion de sa formation politique et celle de l’État, qu’il instrumentalise à des fins partisanes et politiciennes.
En réduisant la crise de mars à une problématique d’emploi des jeunes dont la solution est hors de sa portée, tout au moins, à court terme, le gouvernement sénégalais se prive, lui-même, des moyens politiques d’assainissement véritable de la vie politique - et non d’apaisement éphémère du climat sociopolitique - par la mise en œuvre de réformes démocratiques venues à maturité.
Une opposition atteinte par la fièvre électoraliste
Dans ce contexte, on pourrait reprocher à certains partis d’opposition et non des moindres, de faire également preuve d’électoralisme. En tout cas, il est troublant de constater que malgré les rivalités féroces qui les opposent, les hommes politiques de notre pays, de quelque bord politique qu’ils soient, se sont toujours accordés sur la prééminence des questions électorales discutées au sein de la Commission dite politique sur toutes les autres censées relever du dialogue national.
De fait, on note une insuffisante prise en compte des grands défis, qui assaillent les couches populaires, exacerbés par la pandémie de Covid-19, qu’il s’agisse du renchérissement du coût de la vie, des débouchés de la filière horticole, du licenciement abusif dans plusieurs secteurs (hôtellerie, transport ferroviaires ...) ou du chômage des jeunes.
Nos deux premières alternances démocratiques nous ont appris que la plupart des hommes politiques, qui évoquent les atteintes aux droits syndicaux et celles des libertés, à quelques exceptions près, le font surtout, en adoptant une posture de simple dénonciation des carences des gouvernants, qu’ils ambitionnent de remplacer.
Nous n’en voulons pour preuve que l’indifférence frisant la désinvolture qui n’épargne même pas des partis se réclamant de la gauche, devant la profonde léthargie syndicale, qui sévit dans notre pays. Il y a aussi le rôle marginal joué par les partis d’opposition dans les innombrables mouvements de protestations et de revendications des populations, qui agitent le pays, dont une grande partie – surtout en zone rurale - reste encore sous l’emprise de politiciens proches du pouvoir.
S’il est vrai que la courageuse attitude de défiance des militants du Pastef, de Frapp, de Y’en à Marre, des FDS et d’autres mouvements de jeunesse patriotiques a constitué l’étincelle qui a déclenché les glorieuses journées de mars, aucun parti d’opposition, à lui seul ne peut revendiquer le leadership des luttes démocratiques à venir.
C’est pour cette raison qu’il est urgent pour l’opposition et la société civile de s’unir autour d’une plateforme, pour peser, de manière significative pour le perfectionnement de notre système démocratique et l’amélioration de notre gouvernance politique.
L’affaire relative à la saisie importante des médicaments dans un immeuble sis à la Patte d’Oie par la Sûreté urbaine est loin de connaitre son épilogue. Les avocats des Chinois (Mes El Hadji Diouf, Amadou Aly Kane et Aboubacry Barro) sont montés au créneau pour laver leur client à grande eau. Face à la presse, ils ont brandi des documents signés par la Direction de la pharmacie pour attester de la bonne foi de leurs clients. De l’avis de Me El Hadji Diouf, qui semble être le porte-parole du pool d’avocats, cette affaire est une grande cabale pour écarter un concurrent. Il qualifie les accusations de mensonges.
A son avis, pour qu’il ait faux d’abord qu’il ait médicaments. « Il y a des gens qui sont là et qui veulent remplacer les Chinois et, ça ne passera pas », a prévenu l’avocat qui ajoute que ce sont des seringues, des masques, des gels, des bottes, des rouleaux de cotons, des bandages et des variétés de gants qu’on qualifie de médicaments. « De tout le produit qui a été saisi, seuls 5% sont des médicaments », a révélé Me El Hadji Diouf, pensant qu’on a manipulé l’opinion. « Il n’y a pas d’importations frauduleuses et il n’y a pas de faux médicaments. Donc, il n’y a pas de trafic illicite, il n’y a pas de délits douaniers », a ajouté l’avocat qui persiste et signe qu’il n’y avait pas de médicaments qui doivent soigner une maladie.
Plus de 30 millions de francs CFA laissés dans l’appartement privés des Chinois incriminés
« Il n’y a même pas un seul médicament là-bas. Ce sont des dispositifs avec des autorisations. On défie le ministère de la Santé et la direction de la pharmacie, qu’ils nous montrent un seul faux médicament. Il n’y a aucune expertise attestant la fausseté d’un médicament. Aucun faux médicament n’a été saisi sur notre client sur les milliers de caisses », jure Me El Hadji Diouf. Il promet une bataille judiciaire de feu parce que l’affront est, selon lui, immense. « Nous n’allons pas nous laisser faire. Ce sera un combat de gladiateurs », avertit-il. De même, Me El Hadji a révélé que son client a laissé, dans son appartement, une importante somme d’argent. Il l’évalue à plus de 30 millions de francs CFA. « On a voulu vérifier si l’argent est toujours là-bas mais, les policiers nous ont interdit d’accéder dans les logements privés de nos clients », a expliqué l’avocat pour qui, cette affaire a été montée de toute pièce par la direction de la pharmacie.
PAPA MASSATA DIACK SAVOURE
La famille de Lamine Diack apprécie, à sa juste valeur, le geste des dirigeants du Jaraaf de Dakar qui ont décidé, au nom du club, de verser les 300 millions de F CFA de caution qui retiennent l’ancien président de l’IAAF
La famille de Lamine Diack apprécie, à sa juste valeur, le geste des dirigeants du Jaraaf de Dakar. Ces derniers ont décidé, au nom du club, de verser les 300 millions de F CFA de caution qui retiennent l’ancien président de l’IAAF sous contrôle judiciaire, en France.
Selon son fils, Papa Massata Diack, la famille est animée par un sentiment de ’’gratitude’’ après ce geste. « C’est un sentiment de fierté et de gratitude vis-à-vis du Jaraaf qui est un club pour lequel il a investi toute sa vie. C’est son club de cœur. Je suis très reconnaissant de cette action de solidarité », a-t-il laissé entendre sur les ondes d’Iradio (90.3).
Même s’il n’a pas eu de contact direct avec son pater, depuis 5 longues années, à cause des restrictions du contrôle judiciaire, Papa Massata Diack a bon espoir de le revoir dans les meilleurs délais. « Tous les membres de la famille apprécient cette initiative, celle de tous les anciens membres du comité exécutif du Jaraaf. On souhaite en ce mois de ramadan que Dieu les gratifie », a déclaré Diack-fils.
À la question de savoir si son père sera de retour au bercail pour passer la fête de korité avec eux, Papa Massata répond : « Inchallah ! Selon les informations que j’ai, la caution était la seule condition pour la levée du contrôle judiciaire et la restitution de son passeport, aucune procédure ne pourrait bloquer ses déplacements ».
LES CHINOIS NOUS ONT PLANTÉS
Alioune Ndoye parle du retrait de l’entreprise chinoise chargée des travaux de dragage de la brèche de Saint-Louis
Le retrait de l’entreprise chinoise chargée des travaux de dragage de la brèche de Saint-Louis avait suscité de nombreuses réactions ces dernières semaines. Certains reprochaient même au ministre des Pêches et de l’Economie maritime de «précipitation» dans ses décisions. Invité hier de l’émission «Grand Jury» de la RFM, ce dernier a tenu à apporter quelques éclairages. Alioune Ndoye a déploré l’attitude des Chinois, tout en soulignant le préjudice causé par ce retrait.
L’entreprise chinoise chargée des travaux du dragage de la brèche de Saint-Louis s’est retirée et il y a plusieurs versions. Qu’en est-il vraiment ?
Vous me permettez quand même de clarifier la situation. J’ai lu des choses qui, à mon avis, sont très éloignées de la réalité. Certains journaux ont même parlé de marchés signés précipitamment. Ce marché, c’est un marché qui découle d’un appel d’offres international auquel tous les grands du secteur avaient répondu. C’était d’ailleurs le deuxième appel d’offres que je venais de lancer. J’avais eu à lancer un premier qui était trop cher et je n’avais pas le budget. On l’a déclaré infructueux et on avait relancé le marché. Un marché, ce n’est pas du gré à gré. C’est-à-dire qu’une entreprise ne peut pas démarrer un marché tel quel, signé l’ordre de service du démarrage des travaux sans aucune réserve et au bout de quelques mois et trois mises en demeure, écrire pour dire qu’elle ne peut pas faire ce marché-là à ce prix et dans ce délai. Quand une entreprise dit ça, elle renonce elle-même au marché. C’est ce qui m’a emmené à demander la résiliation. Ce ne sont pas des décisions autoritaires. Le marché, il faut qu’il passe à la DCMP. Et pour le résilier aussi, il faut que ça passe à la DCMP. Résilier le marché et l’arrêté de résiliation, ce n’est même pas le ministère des Pêches qui le fait. Mais c’est le ministère des Finances qui le fait, car c’est un marché d’Etat.
Et comment avez-vous accueilli la nouvelle du retrait des Chinois ?
Quand c’est arrivé, ce fut une douche froide pour nous. Ces gens nous ont emmenés à lancer les travaux à Saint-Louis, à même faire recevoir les acteurs par le président de la République ce jour-là, avec l’entreprise. Donc, nous étions heureux de cette solution. Ils nous ont plantés, si vous m’excusez du terme. Ils nous ont royalement plantés. Et ce qui est gênant, car récemment, j’ai eu la visite d’une autre entreprise qui m’a dit en réalité qu’elle devait être sous-traitante de ces gens. C’est-à-dire qu’ils n’avaient même pas l’intention de faire les travaux eux-mêmes. Et si vous regardez le planning pour emmener le matériel qu’ils nous avaient donné…, la drague principale qui devait faire les travaux n’est jamais arrivée au Sénégal. Voilà ce que nous avons subi en termes de préjudice. Vous savez, ces gens sont même allés au tribunal pour essayer de contester cette décision. Alors que moi, j’estime que l’Etat du Sénégal, le peuple sénégalais a subi énormément de préjudices.
Au plan judiciaire, qu’est-ce que vous envisagez de faire ?
Le dossier est entre les mains de l’agent judiciaire de l’Etat. Et il va défendre les intérêts de l’Etat. Vous comprendrez que j’ai fait appeler certaines de leurs cautions, telle que la caution de bonne exécution. Qui connaît les marchés publics sait quand même que ce sont des pratiques normales. Donc, je ne vais pas au-delà de ça, car c’est entre les mains de l’agent judiciaire de l’Etat.
Peut-on s’attendre à ce que le marché soit attribué à d’autres entreprises et quelle sera la démarche ?
J’avais eu espoir avec une autre entreprise, notamment en lien avec ce qui se fait au large de nos côtes pour le pétrole. Malheureusement, ça n’a pas abouti pour l’instant. Donc, je vais certainement être obligé. J’ai aujourd’hui l’aval de discuter quasiment avec ceux qui étaient dans le marché. J’avais déjà l’avis favorable de la DCMP pour discuter directement, car il y a un problème d’urgence aujourd’hui. Donc, je vais essayer de finaliser avec ceux qui avaient répondu, voir comment discuter avec eux pour aller rapidement vers la contractualisation avec une entreprise de ce secteur.
Il paraît que l’entreprise chinoise avait trouvé dérisoire la somme proposée pour les travaux à Saint-Louis?
Imaginez que cette entreprise chinoise n’était pas la moins chère. Quand elle dit que 7 milliards sont insuffisants, elle n’était pas la moins chère. Une entreprise de renommée internationale était moins chère, mais elle n’avait pas respecté le délai qui était dans les termes du contrat. Et ce critère l’a éliminée.
Est-ce à dire que vous avez des regrets aujourd’hui ?
Dès le début, j’avais eu à demander à la commission des marchés s’il n’y avait pas moyen de donner au moins dix ans (sic). Ils m’ont dit que pour la moindre réclamation, il faut annuler, car c’est un critère qui élimine. Bon, je me plie à la décision de la commission des marchés. Mais aujourd’hui, on a dépassé ce délai. On aurait donné à cette entreprise, on aurait fait dans ce délai. Imaginez que cette entreprise chinoise devait me livrer le chantier le 6 mars dernier. Donc, qu’on ne dise pas qu’il y a précipitation, comme j’ai eu à l’entendre quelque part.
Il paraît que le président de la république n’est pas content de vous ?
Ça, c’est vous qui me l’apprenez. Moi, je ne fais rien dans le dos du président de la République. Tout ce que je fais, c’est lui qui le valide. Donc, vous me l’apprenez
L’ÉTAT A MONTRÉ SES LIMITES, AVEC LES PROBLÈMES QUI SÉVISSENT À L’UNIVERSITÉ
Pur produit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où il a fait tout son cursus avant d’en être le recteur, Abdou Salam Sall a indiqué que le Sénégal n’a pas déconstruit le modèle colonial dans son approche
Pur produit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) où il a fait tout son cursus avant d’en être le recteur, Pr Abdou Salam Sall a indiqué que le Sénégal n’a pas déconstruit le modèle colonial dans son approche. Invité hier de l’émission «Objection» sur «Sud Fm», l’ancien président des assises de l’éducation et de la formation trouve que l’Etat a montré ses limites dans la gestion financière de l’université, l’Etat a montré ses limites.
Pr Abdou Salam Sall est une voix autorisée pour parler des problèmes qui assaillent l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ayant fait toutes ses humanités dans ce temple du savoir avant d’en être le recteur, il est à l’aise pour parler de ses maux. Analysant les violences qui ont secoué l’Ucad ces dernières semaines, l’enseignant en Chimie souligne : «Nous avons toujours contesté le campus pédagogique et le campus social. Il n’y a qu’un seul campus qui est le campus universitaire». Revenant sur la vocation de l’université, Pr Sall a indiqué que celle-ci est de répondre aux défis de sa société. «L’université a été créée comme une concentration d’intelligences qui n’a d’autre objet que de répondre aux besoins de sa société», ajoute-t-il.
A l’en croire, l’Ucad déploie des efforts énormes pour satisfaire sa mission, mais cela exige énormément de choses. Les universités de classe mondiale, souligne-t-il, sont définies à travers trois paramètres. «D’abord des enseignants et des étudiants de talent, ensuite énormément de ressources financières et troisièmement une gestion flexible et redevable. Comme on ne peut avoir suffisamment de professeurs de talent, parce que cela coute très cher, car ils sont débauchés quand on les forme, nous devons essayer d’avoir une université efficiente», indique l’ancien recteur de l’Ucad qui précise que l’essentiel des ressources venait de l’Etat jusqu’à une date récente. «Mais l’Etat a montré ses limites», se désole-t-il avant d’ajouter : «Nous n’avons pas déconstruit le modèle colonial, parce que nous avions une université qui formait des gens et on y entrait pour chercher des qualifications et être employés alors que les défis du monde ont changé».
VERS LA CREATION D’UNE CITE INTERNATIONALE
Pr Abdou Salam Sall pense qu’avec la massification, les emplois placés n’existent plus. «Et on a appris que si on fait des études supérieures, ce n’est pas pour être casés, c’est plutôt pour créer sa propre structure, sa propre société. Est-ce qu’on informe suffisamment les enfants du devenir qu’ils veulent avoir ? Est-ce qu’on les accompagne à révéler leurs talents? C’est tout un travail que nous devons faire», dit-il. Et d’ajouter qu’il a toujours refusé en tant recteur que les résidences des étudiants soient saturées. En lieu et place, il prose avec une synergie de toutes communautés décentralisées etla création comme en France de la cité internationale.
«IL FAUT CRIMINALISER LA VENTE DES MEDICAMENTS ILLICITES»
La saisie de médicaments illicites récemment à Dakar continue de susciter des vagues. Hier, Dr Waly COLY Diouf, secrétaire général du Sames section Pna, est monté au créneau.
La saisie de médicaments illicites récemment à Dakar continue de susciter des vagues. Hier, Dr Waly COLY Diouf, secrétaire général du Sames section Pna, est monté au créneau. Le responsable de la Pharmacie régionale d’Approvisionnement (Pra) de Saint-Louis a demandé à l’Etat de sévir en criminalisant la vente des médicaments illicites au Sénégal.
L’affaire des médicaments illicites continue d’alimenter les débats. “C’est inadmissible, intolérable et inexplicable. La vente des médicaments pharmaceutiques illicites constitue un fléau qui gangrène tout le système sanitaire sénégalais. Ce n’est pas une nouveauté. Il y a quelques années, le même phénomène a été constaté dans notre pays. A l’époque, après quelques bruits de bottes et autres dénonciations, l’affaire a été vite enterrée sans que les responsabilités ne soient situées et les fautifs sanctionnés », a signalé Dr Waly Coly Diouf.
Pour lui, cette situation préoccupe toujours la nation, au premier chef les acteurs. « Aujourd’hui encore, les professionnels du secteur continuent de dénoncer la symphonie inachevée du procès qui n’a pu aller à son terme. Du côté de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement, on s’évertue pourtant à rendre disponible le médicament partout dans le pays. Hormis la région de Kédougou dont l’ouverture d’un bureau ne saurait tarder, la Pna est présente aux quatre coins du Sénégal », a-t-il rappelé.
Pour lui, les choses sont claires. « Un médicament qui n’est pas autorisé, qui n’a pas suivi le contrôle nécessaire pour être un produit apte à la consommation, est un poison et un danger pour celui qui le consomme », a fait savoir notre interlocuteur qui a préconisé des mesures conservatoires pour traquer les malfaiteurs. « La situation demeure inquiétante. C’est pourquoi j’invite solennellement les autorités compétentes à s’attaquer à la racine du mal en fermant carrément les dépôts sauvages de médicaments qui essaiment dans la cité religieuse de Touba en vue d’espérer enrayer le mal », a martelé Dr Diouf, pour l’intérêt national. « Il y a des fournisseurs et autres grossistes illégaux, il faut les priver de potentiels acquéreurs. Mais les autorités doivent sévir. Et cet effort de lutte contre ce trafic mortel de médicaments illicites, nous professionnels du secteur sollicitons l’implication des guides religieux de la zone en plus du travail fait quotidiennement par les services déconcentrés de l’Etat. L’heure est grave, il faut la criminalisation de la vente illicite de médicaments », a indiqué le secrétaire général du Sames /section Pna pour qui la loi est claire. « Elle (Ndlr: la loi) stipule que toute personne autre que le pharmacien qui a le monopole sur le médicament, qui commercialise un médicament sans autorisation, est passible de sanction », a-t-il conclu.