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21 juin 2025
LES TIROIRS DU PROCUREUR, VRAIS MOUROIRS DES RAPPORTS
L’impunité est un des grands problèmes en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal où des cas de détournements de deniers publics, de corruption, de mauvaise gestion sont tout le temps notés dans les rapports des organes de contrôle.
L’impunité est un des grands problèmes en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal où des cas de détournements de deniers publics, de corruption, de mauvaise gestion sont tout le temps notés dans les rapports des organes de contrôle. Malheureusement, et au grand dam des citoyens et du contribuable sénégalais, les cas de mauvaises gestions des finances publiques finissent rarement entre les mains de la justice.
«Le Procureur peut être dans un dilemme qui peut l’amener à demander l’avis du ministre (de la Justice) s’il doit arrêter ou non cette personne. Et le ministre remonte l’information au président de la République. Si le Président estime que l’arrestation de cette personne peut conduire à un désastre, il pourrait amener à étudier d’autres conditions à appliquer à cette personne pour régler son cas».
C’est ce qu’avait soutenu le président Macky Sall, lors de son face à face avec la presse, le 31 décembre dernier. Cette déclaration du chef de l’Etat sur les «intouchables» en dit long sur les rapports entre le pouvoir judiciaire et celui exécutif. Il en ressort nettement que certains dossiers sont mis «sous le coude» de l’exécutif pour éviter, selon les tenants du pouvoir, de faire sombrer le Sénégal dans un chaos total, suite à l’arrestation d’une personnalité épinglée par les corps de contrôle de l’Etat. L’énigme qui entourait alors l’accumulation des dossiers sur la table du procureur de la République, sans suite judiciaire connue, semble être résolu suite à cette sortie du président Sall. Ou du moins, c’est le cas pour les dossiers de corruption et/ou de détournements issus des rapports de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), comme semble le dire sa présidente, Seynabou Ndiaye Diakhaté.
En effet, invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm, du dimanche 27 décembre 2020, la patronne de l’Ofnac qui estime avoir fait son «travail sans état d’âme», a révélé qu’une pile de dossiers a été déposée sur la table du procureur. «Les rapports d’enquête de l’Ofnac sont remis directement au procureur de la République. On a déposé plus d’une vingtaine de rapports d’enquête au niveau du procureur de la République», a-t-elle établi, non sans préciser qu’elle n’est pas à mesure d’outrepasser son champ de compétence. Cela, en rejetant la patate chaude entre les mains du procureur à même d’apprécier la suite à donner aux rapports, conformément au principe de l’opportunité des poursuites. La déclaration de l’ancienne doyenne des juges n’est que la partie visible de l’iceberg mettant à rude épreuve la «gouvernance sobre et vertueuse» tant clamée par les tenants du pouvoir.
L’affaire des 26 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), éventrée par l’Inspection générale des finances (Igf) ; le dossier des 94 milliards mettant aux prises Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes à l’ancien Directeur des Domaines, Mamour Diallo. Que dire du cas du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ou encore de l’affaire des 6000 milliards dans le pétrole incriminant le frère du président, Aliou Sall ? Des exemples, parmi tant d’autres, passés par pertes et profits.
ELIMANE HABY KANE DE LEGS AFRICA MET TOUS LES POUVOIRS AU BANC DES ACCUSES
Les responsabilités semblent partager entre les différents pouvoirs concernant l’impunité issue des actes de corruption et d’enrichissement illicite pointés du doigt par les organes de contrôle de l’Etat. L’analyse est d’Elimane Haby Kane, président du think-tank Leadership, éthique, gouvernance et stratégies pour l’Afrique (Legs Africa), une initiative panafricaine d’orientation scientifique, politique, économique et sociale. En effet, M. Kane estime que cette question de l’impunité traverse l’exécutif chargé «de tout ce qui est commande publique, exécution, suivi et évaluation», mais qui malheureusement suit des «logiques partisanes politiciennes de maintien au pouvoir des régimes». Il a aussi fait cas du pouvoir parlementaire qui a «la mission entre autres de contrôler l’exécutif», mais qui ne remplit pas cette tâche. Il en est de même pour «le pouvoir judiciaire qui doit pouvoir dire le droit en cas de conflit, de litige ou de régularité», mais qui en réalité ne fait rien concernant les recommandations de poursuites judiciaires formulées par les «contrôleurs». Le peuple n’est pas épargné par Elimane Haby Kane, dans les imputations liées à ce fléau qui persiste dans le pays. A ces trois piliers, il en rajoute celui «citoyen» «qui n’est pas institutionnalisé, mais qui est la finalité de l’exécution de la commande publique». Ce dernier, à son avis, «ne joue pas son rôle» de veille, par manque d’outils de la redevabilité
BABACAR FALL DU GRADEC PRONE L’ARTICULATION DES LEVIERS POLITIQUES ET JUDICIAIRES
Pour lutter efficacement contre l’impunité, un des facteurs bloquant de la réalisation efficace des politiques publiques, le Secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Ababacar Fall préconise la jonction de plusieurs manettes d’ordre juridiques et politiques. «Le levier juridique suppose l’existence de lois et règlements qui sanctionnent les faits de détournements, de corruption ou d’exercice de violences au mépris des droits de la personne humaine. Dans le cas de notre pays, nous avons des textes de lois qui prévoient des sanctions contre les auteurs de détournements ou supposés comme tel et de violences et un cadre institutionnel chargé de rendre la justice pour que l’impunité ne soit pas érigée en règle», explique M. Fall qui renchérit sur le volet politique qui nécessite, selon lui, une franche détermination. «Par contre, le levier politique doit reposer essentiellement sur la volonté des autorités politiques de respecter et de faire respecter les textes de lois dont elles se sont dotées sans exclusive», estime-t-il, non sans poursuivre qu’il faudrait au préalable «la séparation véritable des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire avec comme corollaire l’indépendance de ceux qui sont chargés de rendre la justice».
Des réformes s’imposent à coup sûr, si bien évidemment la volonté affichée des uns et des autres, reflète leur commun vouloir d’endiguer ce fléau de la mal gouvernance qui fausse toutes les politiques de développement du pays. Que dire de la possibilité pour ces corps de contrôle de bénéficier, non seulement d’une indépendance totale, mais surtout jouir de l’opportunité des poursuites, après avoir noté des cas supposés de mauvaise gestion des deniers publics ?
TRAFIC DE FAUX MEDICAMENTS, LA DOUANE SE DÉFAUSSE SUR LA DPM
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal, à l’insu de la douane ?
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal, à l’insu de la douane ? C’est en substance la question que tout le monde se posait après la saisie, par la Sûreté urbaine du commissariat central de dakar, d’une importante quantité de faux médicaments dans un immeuble sis à la Patte d’Oie. interpellée et même pointée du doigt, la douane s’explique d’abord sur les faits. d’emblée, elle dit avoir été informée de cette saisine par voie de presse.
Sur ces entrefaites et sans perdre de temps, elle a mené des enquêtes avec ses services compétents en vue d’apporter son concours à la manifestation de la vérité. Depuis lors, plusieurs interrogations sur la présence d’un tel dépôt de produits pharmaceutiques au cœur de Dakar, au nez et à la barbe de l’Administration des Douanes sont menées.
Toujours, selon le communiqué, «la Direction de la Pharmacie et du Médicaments (DPM) a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux à la société incriminée». «Tout d’abord, les agents des Douanes qui se sont déportés sur les lieux ont pu constater que 90% de la marchandise est constitué de dispositifs médicaux. Le reste étant composé pour l’essentiel de soluté glucosé soit 585 cartons sur un total de 5993», explique-t-on dans le communiqué.
Puis, révèle le document que «la Douane indique que poursuite des investigations a révélé également que la société incriminée, en l’occurrence DAHAICO SARL, attributaire du code PPM 131911, est bien connue des services de la Douane mais aussi de la Direction de la Pharmacie et du Médicaments (DPM) qui lui a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux». Poursuivant, «il s’y ajoute que la vérification des opérations commerciales de ladite société a révélé que sur les trois dernières années, elle a importé des dispositifs et consommables médicaux sous le couvert de vingt-cinq (25) déclarations en Douanes».
Toutefois, la Douane se dédouane et précise «à l’état actuel de la réglementation, l’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable contrairement aux médicaments. Mais en cas de doute, la Douane demande toujours aux usagers de se rapprocher de la DPM pour disposer d’un document prouvant qu’elle est informée de l’importation et qu’elle peut effectuer tous les contrôles postérieurs». D’après la Douane, ce n’est que l’importation des médicaments qui est soumise à la délivrance, par la DPM, d’une autorisation d’importation, lit-on dans l’édit et de faire savoir que «dans le processus de dédouanement, les autorisations de matériels médicaux qui n’ont pas un caractère obligatoire ne sont pas dématérialisées contrairement aux autorisations d’importation de médicaments qui sont des «documents pôles» directement routés à travers ORBUS».
L’importateur n’a pas produit un document attestant de l’importation régulière des cartons de solutions glucosées Suite à ses explications, l’administration des Douanes révèle que «les importations effectuées par la société DAHAICO SARL, à travers les bureaux de Douanes compétents, portant sur les dispositifs médicaux ont été dument déclarés, (factures, déclarations en douane, documents de transport, adresse exacte du destinataire) et autorisées par la DPM. Il n’a été relevé aucun délit de contrebande». S’agissant des cartons de solutions glucosées, le document signale que «l’importateur n’a pas produit un document attestant de leur importation régulière. C’est pourquoi des investigations sont en cours pour déterminer leur origine et tracer le circuit qui les a acheminés au dépôt en question».
Concernant ces dites solutions, ajoute la Douane «500 cartons ont été saisis le 24 mars 2021 sur le même importateur et mis en dépôt d’office dans les locaux du Bureau des Douanes de Dakar Port Nord». Par ailleurs, les services des Douanes ont informé avoir tenu une réunion avec l’ordre des pharmaciens du Sénégal. Ce, afin de mieux encadrer les importations régulières de produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Il sera mis en place un cadre permanent d’échange entre les différents acteurs intervenants dans le processus afin de lever toutes les équivoques sur les procédures et la définition exacte des produits pharmaceutiques et autres dispositifs médicaux», renseigne-t-elle.
Par Abdoulaye THIAM
ILS VEULENT TUER NOS ENFANTS
L’affaire du trafic des faux médicaments à la Patte d’Oie Builders (Dakar) devrait interpeler plus d’un Sénégalais. Elle est très grave.
«A Haïti, au Panama et au Nigeria, de nombreux enfants traités avec du sirop pour la toux, sont morts empoisonnés au diéthylène glycol», affirmait publiquement, le 8 octobre 2010. Margaret Hamburg, Haut-Commissaire de la Food and Drug administration (FDA), l’Agence américaine habilitée à autoriser la commercialisation des médicaments sur le territoire des États-Unis.
L’affaire du trafic des faux médicaments à la Patte d’Oie Builders (Dakar) devrait interpeler plus d’un Sénégalais. Elle est très grave. Notamment pour l’économie de notre pays, pour nos Pharmaciens mais aussi et surtout, pour nos enfants qui sont la couche la plus vulnérable. Si on n’y prend pas garde c’est tout notre système sanitaire qui risque de s’effondrer comme un château de cartes.
A l’allure où vont les choses, ne soyons donc pas étonnés que certains de nos compatriotes boudent les médicaments vendus chez nous, à cause d’un trafic savamment entretenu pour enrichir quelques individus malintentionnés qui s’appuient sur des criminels à col blanc. Lorsque de la craie blanche, jaune ou rouge, mélangée à la farine ou de l’amidon est transformée en comprimé ou en pilule puis commercialisée, l’intention de tuer est plus que flagrante. Il peut arriver que nous l’achetions pour nos enfants. Ce qui constitue une très grande probabilité dans un pays où les médicaments sont vendus à même le sol.
Sans occulter ce trafic juteux et nocif établi au vu et au su de tous, à Keur Serigne Bi ; en plein centre de Dakar, la capitale sénégalaise. Et si une entreprise funeste continue à prospérer, c’est parce qu’il n’y a pas de volonté d’y mettre un terme. Car comme l’avait écrit, Mme Joceylyne Sambira, membre du Personnel des Nations Unies, dans une Tribune publiée par Afrique Renouveau, «l’ampleur du profit et la légèreté des peines alimentent la criminalité».
Or, le trafic de faux médicaments s’apparente bien à un homicide. Selon le Professeur Pierre Ambroise-Thomas, expert de l’OMS en paludisme et parasitoses tropicales, «la contrefaçon n’est pas seulement un acte criminel». Pour cet expert «le terme d’homicide convient parfaitement, quoique certains préfèrent parler de meurtre». Pour ainsi mettre un terme à la prolifération des médicaments contrefaits, quelle que soit la quantité, mais aux conséquences tragiques, on gagnerait à criminaliser ce trafic. L’ancien Premier ministre, Aminata Touré l’avait d’ailleurs préconisé. Prenant part à l’initiative de Lomé les 17 et 18 janvier 2020, Mimi Touré, alors présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), avait déclaré chez confrères de Jeune Afrique que le «trafic des faux médicaments est un carnage silencieux». Elle avait alors préconisé la criminalisation du phénomène et à une meilleure coopération entre les États. Aujourd’hui, la rocambolesque affaire de Patte d’Oie Builders devrait nous permettre de mettre le holàs sur le trafic des faux médicaments.
Les deux Chinois : Hai Dong Zhang, son bras droit Wong Don Wang et leurs trois acolytes sénégalais, à savoir les pharmaciens Aliou Bâ, Mamour Niang et leur livreur C. Bâ, qui n’ont pas cherché à nier les faits, devraient être sévèrement punis. Toutefois, on ne devrait pas s’arrêter là. Il faut aussi chercher les complices qui ont permis de faire passer à travers les mailles des filets, cette importante quantité au nez et à la barbe de notre brillante douane, qui s’est vite dédouanée en incriminant la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM). Dans un communiqué, les Gabelous soutiennent que la société incriminée, en l’occurrence DAHAICO SARL, attributaire du code PPM 131911, est bien connue de leurs services mais aussi de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) qui lui a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux. Les Sénégalais veulent savoir. Ils doivent même savoir. C’est une obligation.
DES CHIFFRES QUI FONT FROID AU DOS
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans certaines régions d’Afrique, «60 % des médicaments vendus seraient falsifiés». Ce qui entraine «environ un million de morts dans le monde chaque année».
Pis, l’American institute of tropical médicine, soutient que «120 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année à cause d’antipaludéens falsifiés». Selon certaines études, le marché de trafic de faux médicaments serait plus lucratif que celui de la cocaïne. Pour 1 000 dollars investis, les trafiquants en retirent 500.000 dollars de bénéfices, contre 20.000 pour celui de la drogue. D’où la nécessité de trouver une coopération entre les états africains connus pour leurs frontières poreuses. La Fondation Brazzaville avait d’ailleurs eu une excellente initiative allant dans ce sens. Mais l’engagement de nos Chefs d’Etat laisse à désirer. On se souvient encore lors de cette initiative de Lomé (17 et 18 janvier 2020) où sur sept présidents initialement attendus dans la capitale togolaise, seuls trois avaient finalement effectué le déplacement. Il s’agit de Macky Sall (Sénégal), Yoweri Museveni (Ouganda) et Faure Gnassingbé (Togo, hôte de l’événement). Les autres ont préféré envoyer leur ministre de la santé ; pendant ce temps, un pays comme le Gambie n’y était même pas représenté. Pourtant les médicaments contrefaits sont une atteinte à la santé publique.
LA PERSPECTIVE DES LOCALES ENTRETIENT L’INTÉRÊT DES JOURNAUX POUR LA POLITIQUE
Dakar, 19 avr (APS) - Plusieurs sujets font le menu de l’édition de lundi des quotidiens parmi lesquels la politique dont l’intérêt se nourrit de la perspective des prochaines élections locales.
Selon le quotidien L’AS, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) regroupant les partis de la mouvance présidentielle, "se réarme" en perspective notamment des "batailles locales de Dakar".
Le journal semble souligner l’enjeu politique représenté par le contrôle de la capitale sénégalaise à l’occasion de ces échéances électorales dont la date précise reste à déterminer, la majorité et l’opposition ne parvenant pas encore à un consensus à ce sujet.
"La grande coalition présidentielle est prête au combat à huit voire neuf mois des élections locales. Consciente de l’enjeu que représente Dakar dans le cadre des batailles politiques, Benno Bokk Yaakaar se réarme et mobilise ses troupes", souligne L’As.
"Il est prévu, d’ailleurs, d’installer un cadre départemental de concertation, de coordination et de suivi des activités de BBY, chargé de proposer un programme d’activités politique pour la gestion de Dakar", précise ce journal.
Kritik’ note aussi que le camp présidentiel est "en ordre de bataille", en particulier ses ténors qui "affûtent leurs armes. Même si les jeunes cadres de l’APR dénoncent une mascarade politique de quelques ténors, le noyau est tellement représentatif que sa crédibilité ne souffre aucun doute", tranche le même journal.
Il ajoute : "Entre chefs de départements siégeant au Conseil des ministres et directeurs généraux en pleine fonction, c’est un maillon fort du camp présidentiel qui est monté au créneau pour afficher et assumer sa mission politique".
Walfquotidien considère malgré tout que Dakar, "ville la plus stratégique du point de vue politique et symbolique", constitue "le ventre mou du +Macky+", c’est-à-dire du camp du pouvoir.
Paradoxalement, juge Walfquotidien, "la capitale sénégalaise est le talon d’Achille de Macky (Sall), même si les responsables de Benno Bokk Yaakaar affirment qu’ils ont remporté la quasi-totalité des élections".
Et comme pour ajouter à la vulnérabilité supposée du camp du pouvoir à Dakar, Le Quotidien fait remarquer que "la bataille Diouf Sarr/Amadou Bâ reprend", en allusion au combat pour le leadership de la capitale que se mènent l’actuel ministre de la Santé et de l’Action sociale et l’ancien ministre de l’Economie et des Finances et des Affaires étrangères.
Le journal rapporte que le séminaire tenu ce week-end par BBY à l’initiative de Abdoulaye Diouf Sarr "s’est mal terminé puisque des jeunes estampillés proches de Amadou Bâ se sont opposés à ce qu’ils ont qualifié d’+intronisation+ du maire de Yoff comme patron de Dakar, en l’absence de leur leader".
Vox Populi trouve dans ce contexte une bonne occasion de parler des prochaines élections locales dont la date reste à être déterminée, précisément en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.
"Si nous en sommes à un troisième report, c’est à cause des exigences pour un audit du fichier électoral et une évaluation du processus électoral", déclare Benoit Sambou, chargé des élections à l’APR, dans des déclarations relayées par Vox Populi. Il note que par conséquent l’opposition est rattrapée sur ce sujet "par ses propres turpitudes".
La politique fait également la une du quotidien L’Observateur. "L’intrigue politique", affiche ainsi ce journal au sujet des relations entre le président Macky Sall et son ancienne Première ministre Aminata Touré.
"Aucun contact" avec cette dernière depuis son limogeage de la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), indique le journal, selon lequel Aminata Touré mijote quelque chose.
"Elle passerait ses journées à faire des rencontres à gauche à droite. Des syndicalistes, des intellectuels, des femmes de groupements, des jeunes, des politiciens, des religieux, des leaders d’opinion, des sportifs...."
"Bref, des acteurs qui s’occupent d’activités économiques et sociales et qui pourraient, le moment venu, lui être d’un grand renfort", écrit L’Observateur.
Suffisant pour que le quotidien voit en Macky Sall "un président seul", alors même qu’il est appelé à "trouver des solutions" pour la relance économique, l’emploi, entre autres problématiques.
"Va-t-il, pour cela, procéder à un remaniement ministériel, dans un avenir proche ?", se demande le journal, qui recueille à ce sujet plusieurs avis, dont celui d’un politologue. Ce dernier d’affirmer : "Il faut un gouvernement resserré, recentré et taillé sur-mesure pour des réalisations concrètes".
D’autant que malgré l’annonce d’une réorientation budgétaire de 450 milliards de francs CFA pour l’emploi des jeunes, il ne manque pas de sceptiques, à l’image de l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) Abdou Salam Sall.
"Le président ne finance pas des projets mais des idées de projets", déclare-t-il dans des propos rapportés par Tribune, avant d’ajouter : "Les gens prendront les crédits et ne vont jamais les rembourser. Il faut que l’on soit sérieux".
Pour le reste, une affaire de faux médicaments récemment saisis à Dakar tient en haleine un certain nombre de quotidiens à l’image de Sud Quotidien affichant à ce sujet : ’’Entre nébuleuse et impairs’’.
Selon le journal, deux institutions publiques se trouvent ’’à couteaux tirés’’ dans cette affaire, la douane et la Direction de la pharmacie et du médicament qui ’’se rejettent la...faute’’.
Toujours est-il que le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr se veut sans équivoque et avertit les protagonistes : ’’Quiconque est mêlé à cette affaire fera l’objet de poursuites’’.
La libre circulation dans l’espace CEDEAO n’est pas réellement effective, du fait de plusieurs raisons. Les migrants en souffrent. Le Dr Amadou Diaw, Conseiller technique au Secrétariat d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, diagnostique le phénomène et donne des solutions.
Il y a énormément de préjugés sur les migrations africaines. L’atelier de restitution des capsules sonores sur les migrations africaines, initié par le Laboratoire mixte international (Movida), Ipar et la fondation Heinrick Böll, a cherché à les défaire, en mettant en place une boîte à outils. Celle-ci permettra de montrer de façon très parlante et facilement compréhensible en quoi les idées que la migration africaine se dirige surtout vers les pays du Nord sont fausses. Ce projet a aussi permis de valoriser les résultats des recherches sur la migration interne et intra-africaine, en vue de faciliter le plaidoyer auprès des décideurs. L’idée est aussi de faire connaître les questions des migrations et les problématiques des droits humains et de justice économique inhérentes dans l’espace public sénégalais. In fine, il s’agit de collecter des données de terrain pertinentes et de les mettre en forme, afin de créer des outils de sensibilisation efficaces.
Selon le Dr Amadou Diaw, Conseiller technique au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, il urge d’avoir toutes les parties prenantes, de travailler collectivement pour faire évoluer la cause et les préoccupations des migrants. Car, assez souvent, dit-il, le débat sur la mobilité et les migrants est empreint de fantasmes, source de polémiques.
En effet, les migrants sont souvent victimes de stigmatisation, d’exclusion sociale… Bref, accusés de tous les maux et qualifiés de tous les sobriquets. ‘’Les migrants sont généralement perçus de manière négative. Les préjugés et idées reçues qui leur sont appliqués sont nombreux et variés. Les idées reçues découlent d’une analyse simplificatrice de la réalité. Dans toute idée reçue, il y une petite part de vérité et beaucoup d’exagération. Elle est répandue dans les milieux où les raccourcis historiques sont courants. Façonnées à partir de représentations sociales déterminées, les idées reçues sur la migration ont tendance à se focaliser sur la figure de l’étranger envahisseur et qui viendrait prendre ou voler le travail de nationaux. Par ailleurs, l’on a plus tendance à se focaliser sur la migration vers l’Europe ou les pays de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développement économique) quand il s’agit d’aborder la question des migrations africaines’’, explique Dr Diaw.
Il rappelle que la majorité des migrants se trouvent dans les pays du Sud. Par exemple, 86 % des plus de 21 millions de réfugiés identifiés par le Haut-Commissariat des réfugiés (HCR), selon lui, se trouvent dans les pays en développement voisins des pays en crise.
Ainsi, en Afrique, les migrants africains sont en majorité sur le continent. Selon l’OCDE, l’immigration rapporterait en moyenne près de 3 500 euros de rentrées fiscales par individu et par an. En cotisant, en consommant et en payant des impôts, les migrants contribuent à l’activité́ économique et aux finances publiques qui, à défaut, subiraient des pertes.
Toutefois, précise-t-il, il convient de relever que réduire les apports des migrants à une question purement économique ou statistique revient à occulter tous les bénéfices immatériels que représente la migration.
Sur les 126 724 individus pris en charge lors de la Covid-19, les 96 466, soit 76,12 %, sont en Afrique
Pour le cas du Sénégal, l’Agence nationale pour la statistique et la démographie (ANSD) déroule un projet de recensement des Sénégalais de l’extérieur, informe-t-il. En attendant d’avoir les quatre résultats de cet important travail pour le pilotage des politiques publiques à l’endroit de la diaspora, si l’on se réfère aux résultats issus de l’exploitation des données de la plateforme qui a été mise en place pour la gestion de l’aide de 12,5 milliards dédiés à la diaspora, dans le cadre de la gestion de la crise de la pandémie liée à la Covid-19.
Selon le Dr Diop, sur les 126 724 individus pris en charge, 96 466 (soit 76,12 %) sont en Afrique ; 26 678 (soit 21,05 %) en Europe ; 1 205 (soit 0,95 %) en Asie et 2 375 (soit 1,87 %) en Amérique. ‘’Cela ne veut nullement dire que 76 % des émigrés sénégalais sont en Afrique et il convient de prendre cette donnée pour ce qu’elle est. Au-delà de ces questions purement statistiques, la question principale est celle de migrations sûres, ordonnées et régulières, quelle que soit la destination du migrant.
Dans l’espace CEDEAO, la libre circulation n’est pas réellement effective, du fait de pratiques au niveau de certains postes frontières régulièrement soulignées par l’Observatoire des pratiques anormales. C’est dans l’amélioration de ces questions que s’inscrit la plateforme MidwaI, le dialogue sur la migration pour l’Afrique de l’Ouest. Cette plateforme a été conçue pour encourager les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à débattre, dans un contexte régional, de questions et de préoccupations communes se rapportant à la migration pour lesquelles il pouvait être difficile de trouver des solutions immédiates à l’échelle nationale’’, préconise-t-il.
Le Sénégal a présenté sa candidature pour co-présider le Groupe de travail thématique ‘’Changement climatique, dégradation des sols, désertification, environnement et migration’’, avec l’État de la Sierra Leone. Ceci contribuera au renforcement du leadership de notre pays sur ces questions et enjeux. ‘’Aujourd’hui, il est fondamental de garantir la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO et, au-delà, sur tout le continent africain, afin de favoriser l’intégration africaine et la solidarité des peuples. Le pari des migrations sûres, ordonnées et régulières doit d’abord être relevé sur notre continent et nos États ont tous intérêt à travailler à sa réalisation’’, conclut le conseiller technique au Secrétariat d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur.
Par Birome Diouf
SOMMES-NOUS UN PEUPLE EN SURSIS ?
La confrontation politique et la violence auront encore lieu si les concessions ne sont pas faites au nom de la paix et la cohésion. Ce discours fait l’analyse de l’état des lieux d'une crise qui n’est pas finie.
Ne nous trompons pas, nous vivons seulement le temps de pause de la crise que nous avons connu en début mars 2021. Les tensions vont continuer si on y prend garde.
La paix est une culture qui suit un processus éducationnel, culturel, socioéconomique et même politique. La paix implique l’équilibre social et celui de la justice ; elle implique la transparence et le respect des droits et la dignité des citoyens. La paix est la résultante de la culture démocratique. Ce processus prend du temps et cette culture se construit à travers les régimes politiques. Chaque régime apporte une pierre à la construction de cette valeur éthique.
Tant qu’en Afrique nous ne visons la paix et ensuite le développement comme objectifs ultimes des peuples, nous aurons toujours des crises ; nous vivrons la violence de façon récurrentes et le monde extérieur rira toujours de nous. Nous resterons ridicules. Nous nous détruirons et l’extérieur viendra nous apprendre comment nous reconstruire et vivre en paix.
La violence que notre pays vient de traverser risque de se répéter. Cependant, la probabilité et l’impact des prochaines crises dépendront de la veille rigoureuse des régulateurs sociaux (religieux et acteurs des droits de l’Homme) qui ont réussi à temps leur médiation. Ils dépendront aussi de la capacité d’influence des acteurs politiques protagonistes et leur pouvoir de manipulation, de l’état de l’opinion, surtout la jeunesse. Ainsi, on pourrait espérer une certaine modération des prochaines crises découlant de la logique des contradictions politiques, si nous prenons tous conscience en tant que peuple et ses dirigeants, que la paix est la base de tout développement et que nous devons œuvrer en conséquence pour la préserver.
Chers compatriotes,
Je disais que la raison de la paix est supérieure à celle de la loi. Heureux de voir la décrispation de la situation politico-sécuritaire dans notre pays, avec l’arrêt des violences et la fin du chaos. A mon avis, la crise ne sera terminée que si la rivalité politique en cours et qui risque de nous trainer jusqu’en 2024, enregistre la sérénité et la sagesse des acteurs, ce qui est d’une probabilité relative car la logique des acteurs politiques est souvent sombre .
La crise a fait trop de morts et des blessés qui vont hanter la mémoire collective. Tout porte à croire que nous sommes dans une période de pause dont le délai reste imprévisible. Pendant cette période, les principaux acteurs tenteront de donner des gages de bonne foi ou d’être plus agressifs pour acculer et déstabiliser l’adversaire. L’opinion habituellement manipulable, mesure rarement son intérêt.
Les acteurs concernés sont certainement en train de se préparer pour les prochaines batailles où personne n’aura droit à l’erreur. Celui qui fera un faux pas, sera « guillotiné » et éliminé de toutes courses, à jamais. En effet, la politique dans nos pays, est faite de croc-en-jambe, de coups bas, de leurres, de rapport des forces, surtout quand des positions stratégiques voire suprêmes sont en jeu.
Comme corolaire de la crise, le Président de la république a dit avoir compris les préoccupations de la jeunesse. Il a décidé de mettre fin à l’état de catastrophe sanitaire avec son corolaire de restrictions. La visée de cette décision est certainement de permettre aux travailleurs nocturnes de retrouver la liberté et la sérénité ainsi qu’une dignité financière, le couvre-feu ayant été levé ; les tensions dans les familles vont s’estompées. Les jeunes vont retrouver une certaine liberté d’épanouissement, se distraire, aller aux night-clubs, aux stades, assister aux matchs de foot, les lutteurs reprendront du service, la vie publique reprend son cours normal. Le Président a promis la mobilisation d’un fonds de plus de 300 milliards visant à donner des opportunités d’emploi à la jeunesse même si certains analystes se demandent pourquoi maintenant. Enfin, un deuil national est décrété le jeudi 11 mars 2021 en la mémoire des morts. Ces mesures sont louables si elles reçoivent une bonne écoute de l’opinion et contribuent à la paix.
Pour sa part, la partie adverse a aussi observé un deuil national le 12 mars. Une mobilisation prévue pour exiger entre autres, la libération de tous les « prisonniers politiques », mais aussi pour capitaliser sur les retombées de la mobilisation exceptionnelle, est reportée à la demande du Khalife général des Mourides. Malgré tout il faudra s’attendre à la confrontation si la censure de part et d’autre était relâchée. En effet, tous savent qu’aucun gouvernement au monde ne peut être à l’aise face au soulèvement de la masse, or cette arme est la favorite de ceux qui s’opposent aussi longtemps qu’ils réussiront à en disposer.
Il faut aussi remarquer certains discours un peu trop extrémistes demandant le départ du Président de la république, celui qui est quand même l’élu à ce poste. Et s’il partait, a-t-on mesuré les conséquences politiques et sécuritaires, certainement plus graves, ou bien s’agit-il d’une stratégie consistant à demander le plus pour obtenir le minimum acceptable ?
Les acteurs politiques utilisent des moyens de combat contradictoires. Si les uns comptent sur les mobilisations massives, l’intimidation à travers une certaine agressivité du discours, les autres, ceux du côté du pouvoir ont le privilège d’avoir les ressources financières, la disposition de la force publique, la justice et l’Administration, à priori pour faire régner l’ordre public, mais ils sont souvent accusés par leurs adversaires d’utiliser les moyens d’état pour les réprimer. La politique en Afrique est faite de ces contradictions.
La paix durable dépendra des actes juridiques et politiques que les acteurs présents et futurs vont poser. Pourtant avec un esprit de dépassement et de désintéressement, le Sénégal pourrait sortir grandi et définitivement de ces tensions, si les uns et les autres agissaient pour l’intérêt général, et que la justice appliquât des règles de sagesse, en restant impartiale. La raison de la paix étant supérieure à celle de la loi, la nation devrait bien être à l’aise par rapport au prix à payer pour garder la cohésion nationale.
Chers compatriotes,
Nous avons un pays formidable, mais atypique du fait qu’après les avancées, nous reculons souvent. Nous avons un pays rare où nous avons des régulateurs sociaux qui n’existent pas ailleurs ; on doit les valoriser. Nous avons un pays qui doit être un exemple pour le reste du monde pour ses valeurs de paix et de cohésion nationale. Nous n’avons pas de contradictions ethniques, sociales ou culturelles. Nous sommes une nation au vrai sens du mot. Nos problèmes dépendent de comment notre leadership politique nous gère. Mos propos n’est pas d’accuser quelqu’un, mais de construire. Nous avons tous le même niveau de responsabilité en tant que citoyens d’une même nation. A cet effet, nous devons regarder le film des évènements passés, les décortiquer et en tirer des enseignements.
LA CRISE
En une semaine, le Sénégal a connu un niveau de violence, de dégâts matériels et de chaos jamais vu dans l’histoire de ce pays. Juste une semaine et après, c’est terminé, du moins pour le moment, grâce au génie de ce peuple et son leadership moral qui a permis l’assouplissement des positions étatiques et les décisions judiciaires prises pour calmer le jeu. Nous saluons ce courage.
La crise a fait une dizaine de morts, plus de 500 blessés, des attaques et destruction de postes de gendarmerie, d’infrastructures du TER et du BRT ; des incendies de commerces et résidences privées ainsi que des bureaux administratifs, sans compter le pillage des intérêts français. Quel est le message qui est derrière ? On doit le décortiquer sans gêne avec l’aide d’experts.
Un seul mort est de trop et l’une des dernières qui a été très douloureuse symboliquement, a été celle de ce garçon, la vingtaine, qui a reçu une balle d’un élément de la police (dit-on), le drapeau du Sénégal entre les mains, manifestant. C’était le 8 mars 2021, aux parcelles assainies de Dakar. La police nationale qui est une institution de grande valeur et très respectable ne va jamais se reconnaitre dans ce meurtre car cela ne fait pas partie de ses principes et règles d’engagement. Son intervention vise en principe à préserver l’ordre et la tranquillité des populations et non à être citée dans des incidents de cette nature du fait d’un de ses éléments ; des cas isolés certainement. La police et la justice mèneront les enquêtes nécessaires au nom de la vérité, pour sanctionner les coupables et protéger leur image.
Nous rendons hommage aux forces de sécurité, notamment l’Armée nationale en premier, la Gendarmerie et la police sans qui la nation pourrait être en danger. Hommage aussi aux organisations des Droits de l’Homme qui veillent au respect de la dignité de tous. Dans certains pays africains, des crises pareilles auraient fait des carnages sans aucun procès. Il faut reconnaitre le professionnalisme de nos forces qui globalement se sont bien comportées en ces temps difficiles, même si nous déplorons sérieusement les pertes injustifiées en vies humaines. La vérité sur ces morts est une obligation. En attendant, la douleur des familles éplorées doit être prise en compte par l’Etat.
Chers compatriotes,
La crise que nous venons de traverser et qui est parti d’une plainte pour viol a connu plusieurs dimensions qui méritent une analyse. Sans prétendre cerner tout le problème, je partage ici, en tant qu’observateur neutre et apolitique, ma lecture en espérant qu’elle pourrait contribuer au débat pour nous enrichir.
1. Il y a la dimension jeunesse avec une mobilisation jamais égalée ; des jeunes d’une combativité et une témérité jamais vues. Tous ces jeunes ne sont pas forcément politiques, mais ils ont en commun un idéal révolutionnaire, contestataire, une volonté de liberté, de justice sociale et d’épanouissement et surtout un souci de développement et de reconnaissance sociale personnelle. Les jeunes sont victimes de chômage, de l’émigration risquée et autres frustrations aggravées par le contexte économique ainsi que celui du COVID. L’occasion était belle pour ceux-ci de s’exprimer en faveur de celui qu’ils considèrent comme l’incarnation de ses idéaux.
2. La campagne de communication des supporters du leader politique objet de la plainte, ainsi que le nombre d’informations sur les faits incriminés ainsi que sur le contenu de l’enquête mis à la disposition du public, ont fini par gagner une adhésion populaire accréditant la thèse du complot. La mobilisation qui s’en est suivi pour soutenir à mort le leader du PASTEF, ne pouvait qu’aboutir à un compromis pour permettre de sauver les faces et la paix, sinon ce serait la mort de la nation sénégalaise. Le pays allait sérieusement bruler.
3. La crise a une dimension nationale car les manifestations et violences ont eu lieu partout dans le pays, du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est, avec quelques variables dans certaines localités, et de façon spontanée faisant dire à certains commentateurs politiques qu’il y avait un plan préétabli, ce que les concernés contestent. La plupart des sénégalais pris au dépourvu et craignant de subir les conséquences de la violence, se sont terrés ou bien ils se sont éloignés, en voyageant.
4. Il y a eu un accent régional évident avec la mise en avant des bois sacrés ainsi que le caractère mystique et mythique du soutien de cette région à son fils. Nous avons vu les processions de femmes et des jeunes en prière, et une certaine colère s’exprimer par rapport à la « discrimination » de la région Sud du pays. Cette région a connu le premier mort des évènements. La crise a connu une dimension identitaire, non au sens péjoratif, mais pour faire référence à la singularité culturelle casamançaise et ses velléités historiques de refus de ce que ses populations ont souvent considéré comme arbitraire, qui, au cours du passé de cette région, rappellent à notre mémoire, le symbole de refus que représente Aline Sitoé Diatta face au colon et la rébellion du MFDC qui a duré plus de 35 ans et qui était parti d’un fait que certains pourraient caractériser de « banal », sans mesurer la gravité et la portée de certains détails dans certaines circonstances. Pourtant le Sénégal peut aussi se vanter d’avoir eu dans son histoire des résistants valeureux avec des approches différentes. Si certains rois ont été combatifs, d’autres personnalités historiques ont plutôt marqué l’histoire de notre nation grâce à leur approche intellectuelle et pacifiste de la résistance, on peut en citer entre autres, Thierno Souleymane Baal, Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Anta Diop et les références de la Tijâniyya Sénégalaise; de vrais héros nationaux qui devraient inspirer notre orgueil national. Ces lumières nous ont légué des enseignements qui auraient pu aujourd’hui, fondé les bases de notre nation et les politiques futuristes de ce pays.
5. Il convient de rappeler que la crise a eu lieu deux semaines après le démantèlement des bases du Front Sud du MFDC par l’Armée, une victoire historique ! A la suite, lors de son discours du 2 mars, le Leader du PASTEF, proposait à l’Etat, sa disponibilité sans frais, pour une paix définitive en Casamance. Aussi, dans son discours d’après sa mise sous control judiciaire, le 8 Mars 2021, a-t-il réitéré sa position vis-à-vis de la Casamance en demandant à tous les rebelles de rendre les armes et se mettre à la disposition de l’Armée en vue du déminage ; un appel qui dit-on, aurait été bien entendu par les rebelles même si une au moins une voix plutôt critique aurait été entendue. A travers ces faits et propos, le leader du PASTEF aurait certainement tenté de montrer qu’il tient cette région dont il ne faut pas négliger le poids et surtout sa capacité d’influencer le cours des évènements.
6. Au plan juridique, le contrôle judiciaire a juste été une solution opportune et opportuniste qui a permis la liberté de la personnalité incriminée, sachant que la réquisition du procureur était assortie d’un mandat de dépôt. C’est heureux de voir que le chaos est ainsi évité en évitant l’arrestation de cette personnalité politique.
L’instruction se poursuit. Le juge d’instruction prendra, en un moment donné, une décision ou garder l'epée de Damoclès , sans que l’on puisse apprécier de façon objective sa bonne foi. Tout dépendra de quel bord on est. Si sa décision est perçue comme porter atteinte à l’intégrité physique et moral de la personnalité incriminée, elle risquerait d’avoir une tournure politique, et de nouveau, sombrer le pays dans la violence. Cependant toute décision judiciaire favorable serait appréciée par les partisans du leader de l’opposition politique comme une victoire sur le chemin de 2024. Comment ceci serait-elle perçue par le camp du pouvoir qui, selon la logique politique aspire elle aussi à garder le pouvoir le plus longtemps possible. Voila des contradictions de plus en vue.
7. Un capitaine, officier de police judiciaire partie de l’enquête de Gendarmerie, parle de l’enquête au public et dénonce, en dehors de la Grande Muette. Il n’est pas habituel de voir ce phénomène au sein des Armées. Souffre-t-il de remord ? est-il révolté ? est-il juste véridique et courageux ? jouit-il de ses sens ? nous avons entendu tous ces commentaires et même vu une certaine instrumentalisation, de bonne guerre. Encore une leçon à tirer de ce comportement inédit.
8. Le discours du Président est fait sur un ton de sagesse. S’il y a une bonne foi et une détermination de matérialiser les promesses tout en lâchant du lest en satisfaisant certaines demandes de ses adversaires, on pourrait voir la paix et la sécurité se consolider à l’actif de l’autorité suprême car le sénégalais est très sensible aux gestes de paix comme il l’est également à l’endroit des gens perçues comme victimes de persécution.
9. Il faut noter que la politique n’est pas mathématique, rien n’y est prévisible. Elle est fortement influencée par le discours, le contexte socioéconomique, les moyens de propagande, les réalisations du pouvoir, l’état de droit, et surtout la perception de l’opinion sur le fonctionnement des institutions et sur le respect de ses droits.
Pour conclure, chers compatriotes,
La crise éphémère et très violente de la première semaine du mois de mars 2021 et son aboutissement très louable, nous met malgré tout, devant un couloir où les acteurs politiques de premier plan pourraient avoir à jouer leur va-tout pour sauver la face, gagner ou perdre devant l’histoire.
Nous ne sommes pas à l’abris de la répétition de la crise, mais la clé de sa gestion dépendra du niveau de préparation de l’état à faire face à ses responsabilités dans le respect des droits de l’Homme, en ayant gagné par avance le cœur de l’opinion. Le succès de l’opposition ou du moins des « anti-pouvoir » qui n’a pas les moyens de l’Etat, dépendra de sa capacité de mobilisation et à chauffer l’opinion, la jeunesse en particulier, pour avoir le poids de la masse. Leurs atouts sont les frustrations manifestées par cette jeunesse.
La paix définitive dépendra de comment les acteurs politiques présents et futurs prendront en compte l’avenir de la jeunesse et démontreront de façon juste et transparente leur volonté de développer ce pays dans l’égalité des chances et la justice tout en valorisant les régulateurs sociaux et la singularité sénégalaise incarnée par les enseignements de ses héros historiques. En entendant la suite des évènements, le baromètre de la justice sera un élément déterminant.
Pour cette crise: la raison de la paix est supérieure à celle de la loi.
LE JUGE REFUSE LA DEMANDE DE LIBERATION DE HISSENE HABRE
La justice sénégalaise a refusé une demande de libération de l’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris dimanche auprès de ses avocats.
La justice sénégalaise a refusé une demande de libération de l’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris dimanche auprès de ses avocats.
Hissène Habré, 79 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré..
Renversé en 1990, l’ex-président tchadien avait trouvé refuge au Sénégal, où, sous la pression internationale, les conditions de son procès avaient été créées. Il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine. Depuis sa condamnation, il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire de Dakar.
Ses avocats ont le 29 mars déposé une « demande de permission » visant sa libération, une requête adressée au juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
« Un refus a été opposé à cette demande », ont indiqué dimanche dans un communiqué ses avocats Ibrahima Diawara et François Serres.
« Le juge a tenu à mettre en avant l’avis défavorable de la commission pénitentiaire consultative présidée par lui-même et composée du directeur de l’administration pénitentiaire, du directeur de la prison » où est détenu Hissène Habré et d’autres membres dans le personnel pénitentiaire et la santé, ont-ils ajouté dans ce communiqué.
« Le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire », alors que « c’est bien en tenant compte des risques pour la santé que la première permission a été accordée par le même juge », ont expliqué les deux avocats, qui ont dénoncé une « règle de droit (…) à géométrie variable ».
« Nous vivons des moments difficiles où un système étouffe un homme, ses droits les plus élémentaires, à savoir le droit à la santé », ont poursuivi les avocats.
L’ancien dirigeant tchadien avait bénéficié le 7 avril 2020 d’une sortie de prison de 60 jours accordée par la justice sénégalaise.
Le juge de l’application des peines avait motivé sa décision par le fait que Hissène Habré était « particulièrement vulnérable au coronavirus » et la nécessité de faire de la place dans sa prison, choisie pour mettre en quarantaine les prisonniers en début de détention. Hissène Habré avait regagné sa cellule au terme des 60 jours, début juin 2020.
Le Sénégal a officiellement enregistré 39 782 cas de Covid-19, dont 1 091 décès.
« Ce n’est que justice », a déclaré Kaltouma Deffalah, une victime du régime de Hissène Habré, citée dans un communiqué de Human Rights Watch.
« L’homme qui m’a réduite en esclavage doit purger sa peine conformément à la loi. Nous attendons toujours que Hissène Habré arrête de cacher son argent et nous verse les indemnités ordonnées par le tribunal », a-t-elle ajouté.
Le tribunal qui a condamné Hissène Habré a également accordé 82 milliards de francs CFA (environ 125 millions d’euros) d’indemnités à plus de 7 300 victimes qui réclament toujours d’être indemnisées.
Aida Niang réussit son pari
Militante du Pit, du M23, de Bess dou Gnakk de Serigne Mansour Sy Djamil, Aïda Niang fait partie de ses jeunes pousses qui feront le Sénégal de demain. Actrice de premier plan dans tous les combats pour l’émancipation des jeunes, des femmes et pour la promotion de la démocratie à l’image de son mentor feu Amath Dansokho, elle distille sa bonne humeur contagieuse sur facebook. Elle ne fait sans doute pas partie des «mouvanciers» qui ont peur de critiquer Ousmane Sonko de peur de s’attirer sa meute déchainée sur facebook. Aïda Niang fait face, parfois avec hargne aux salves de critiques de jeunes de Pastef qui ont fini par l’adopter tant elle dégage une bonne humeur. Fidèle en amitié, elle est encore un cœur à prendre, dit-on. Malgré son jeune âge, elle boxe désormais dans la cour des grands. Samedi à l’occasion de son Ndougou intitulé paroles aux citoyens, elle a mobilisé beaucoup de ténors de l’opposition (Khalifa Sall, Doudou Sarr, Serigne Mansour Sy Djamil, Abdourahmane Diouf), de la société civile (Khadre Lo, Alassane Samba Diop, Cheikh Oumar Sy entre autres) et même du gouvernement (le ministre Samba Sy), le Médiateur Me Alioune Badara Cissé, autour de ce thème. Une rencontre pleine d’enseignements et qui a battu le record d’affluence à tel point que les retardataires n’ont pu disposer de sièges.
Le Pr Abdou Niang promu président de la SIN
La médecine africaine, en particulier celle sénégalaise, vient d’être encore une fois honorée avec l’élection du Pr Abdou Niang à la tête de la Société Internationale de Néphrologie (SIN) sise à Bruxelles. Après Cottet Jean, Hamburger Jean, Merrill John, Richet Gabriel, Traeger Jules etle français Straer JeanDaniel, Pr Niang est promu à la tête de cette organisation. Après deux ans au poste de vice-président, le Pr Abdou Niang sera porté aujourd’hui à la tête de la SIN. Professeur titulaire des universités et chef du service de néphrologie de l’hôpital Dalal Jam, Abdou Niang sera ainsi le premier Africain à occuper ce poste succédant à Jean-Daniel Sraer décédé le 05 avril 2019. Organisation Philanthropique vouée à l’amélioration de la santé rénale dans le monde, la Société Internationale de Néphrologie a été créée en 1960 à Bruxelles. Elle se donne pour mission de faciliter la collaboration entre les chercheurs à travers le monde afin de mieux lutter contre les maladies rénales, en encourageant la sensibilisation, l’éducation et la recherche. Titulaire des universités et chef du service de néphrologie de l’hôpital Dalal Jam, Pr Abdou Niang a jusque-là occupé le fauteuil de vice-président de la commission dialyse de la SIN
L’armée détruit 06 champs de chanvre indien
L’armée sénégalaise ne donne aucune chance aux cultivateurs de chanvre indien en Casamance. Grâce aux nombreuses patrouilles, les soldats découvrent des champs de drogue. En effet, dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, les soldats de la zone militaire n°5 (Ziguinchor) ont organisé samedi une patrouille dans le nord Sindian. Ils ont découvert 06 champs de chanvre indien et 10 puits qui servaient sans doute à arroger la drogue. Avant de quitter les lieux les militaires ont détruit aussi bien les champs de drogue que les puits. Une centaine de sacs de charbon ont été retrouvés sur place.
Emplois des jeunes à Dakar et banlieue
Les jeunes de la mouvance présidentielle de Guédiawaye réclament des emplois à leurs responsables locaux, en l’occurrence la ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, le Directeur général de la Lonase Lat Diop, le frangin du chef de l’Etat, Aliou Sall, Ibrahima Kamara etc. Ils ont profité hier de la séance de formation dédiée à 150 jeunes dans la commune de Golf Sud pour faire leur plaidoyer. Ces jeunes, par les voix de Cheikh Ahmed Tidiane Fall et Abdoulaye Diop, soutiennent avoir consenti des efforts énormes depuis 2012 pour accompagner le Président Macky Sall. Ils pensent que l’heure est venue pour qu’on leur retourne l’ascenseur. En attendant l’appui de leurs responsables locaux, ces jeunes de la majorité présidentielle ont signé une convention de partenariat avec la centrale syndicale Cnts pour les besoins d’une formation.
Emplois des jeunes à Dakar et banlieue (bis)
Restons sur le chômage qui affecte aussi bien les jeunes de l’opposition que de la mouvance présidentielle. Les femmes de l’Alliance pour la République (Apr) de Yoff ne sont pas épargnées. Elles ont organisé hier une journée d’études sur l’employabilité au profit des jeunes, pour voir les mécanismes de financements des projets. Le consultant formateur Cheikh Salla Ndiaye a soutenu qu’au terme de la journée d’études, il y aura une série de recommandations qui vont être utilisées par les jeunes dans leur programme de recherches de solutions au chômage.
Tension à Guinaw rails nord
La tension monte à Guinaw rails nord entre le maire socialiste Pape Ndiame Dieng et ses administrés, notamment les membres de «Guinawrails debout». A l’origine du problème : les espaces publics libérés par l’Apix et la traversée de l’autoroute à péage. Une situation qui risque d’imploser à tout moment, puisque le maire est déterminé à réaliser ses projets sur ses espaces avec ses promoteurs, malgré l’opposition des populations. Elles veulent avant tout des éclairages sur les conditions d’attribution de ces terrains. Le contentieux risque d’atterrir au tribunal.
Les menaces de Diouf Sarr
Toutes les personnes impliquées dans l’affaire du trafic des faux médicaments qui défraye la chronique depuis quelques jours seront identifiées et sanctionnées sévèrement à la hauteur de leurs actes. C’est ce qu’a indiqué Abdoulaye Diouf Sarr, en marge d’une rencontre organisée par les cadres de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à Dakar. Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le médicament occupe une place importante dans le système de santé du Sénégal. C’est pourquoi, dit-il, le gouvernement ne tolère aucune entorse à leur caractère licite ainsi que leur bonne conservation pour plus d’efficacité. D’après le ministre de la Santé, même si les personnes arrêtées dans cette affaire sont toujours en garde à vue, l’affaire sera en instruction etl’enquête sera menée jusqu’au bout. Car, le gouvernement ne badine pas sur ce genre de pratique. Le dossier sera tiré au clair, selon lui. Il a également fait savoir que l’Etat prendra toutes ses responsabilités et en tirera toutes les conséquences.
Suspension de la diffusion de la série «Thiey Adji Sarr»
Très attendue par les téléspectateurs de Walf Tv, la série «Thiey Adji Sarr» ne sera pas diffusée pour le moment. Ce, malgré le changement du titre : «Baline Coumba». La décision de la suspension provisoire de la diffusion de la série a été prise hier par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) après des échanges avec les acteurs. Le Cnra s’est autosaisi de l’affaire à cause des vives réactions après la diffusion de la bande-annonce sur Walfadjri TV. Le président du Cnra Babacar Diagne a convié hier à une réunion d’explications impliquant le producteur Serigne Modou Diop, le scénariste Aziz Niane par ailleurs membre de la «Troupe théâtrale Soleil Levant» de Thiès, en présence du directeur de la Cinématographie, Germain Coly et de Pape Faye, président de l’ARCOTS, association regroupant les artistes et comédiens du Sénégal. Selon le communiqué parvenu à «L’As», les principaux concernés par la production, en amont comme en aval, n’ont pas mis du temps à s’entendre sur ce qu’il fallait faire de «Baline Coumba». Ainsi le scénario qui est provisoirement retiré de la diffusion sera revu par l’auteur avec l’accord du producteur, en collaboration avec la direction de la Cinématographie.
Suspension de la diffusion de la série «Thiey Adji Sarr» (bis)
Selon le scénariste de la série, Aziz Niane, l’opinion avait été doublement induite en erreur. D’abord par le titre donné à la série, ensuite par ce qui en a été donné à voir sur la bande-annonce. A l’en croire, l’essentiel de la série s’est joué en territoire gambien, avec des acteurs des deux pays. Le contenu n’a rien à voir avec une certaine actualité sénégalaise (Ndlr, affaire Sonko Adji Sarr), s’est défendu Aziz Niane. Pour sa part, le président du Cnra, Babacar Diagne estime que la perception peut aussi donner lieu à des réactions négatives, loin de ce qui est proposé. Ainsi le producteur, très réceptif, a salué la démarche du Cnra et donné son total accord pour l’arrêt de la diffusion de la série qui lui a pourtant déjà coûté beaucoup d’argent.
L’œuvre de feu Golbert Diagne perpétuée
Les Saint-Louisiens ont perpétué l’œuvre de feu Alioune Badara Diagne dit Golbert. La 25e édition de récital du Coran pour le repos des morts, initiée par feu Golbert Diagne, a été ouverte hier au cimetière Marmiyal de Darou. Cette édition, tenue pour la première fois en l’absence de son initiateur, a drainé beaucoup de monde, particulièrement les talibés de feu Thierno Ndiaye «Douké», l’imam Cheikh Ahmet Tidiane Diallo et d’autres religieux qui ont récité plus de 80 fois le Livre Saint, au grand bonheur de la famille du défunt. Notre confrère et fils de Golbert Diagne, Malal Junior Diagne, a remercié tous ceux qui ont fait le déplacement pour perpétuer l’œuvre de son père. L’imam ratib de Saint-Louis, Cheikh Ahmet Tidiane Diallo, a aussi rendu un vibrant hommage à Golbert Diagne pour service rendu à la société. Pour le guide religieux, la relève est assurée par ses fils. Selon imam Diallo, l’événement est un élément fédérateur pour les Saint-Louisiens. Quant à Me Alioune Abatallib Guèye, il estime que l’œuvre de Golbert Diagne ne sera jamais oubliée. Présent à la cérémonie, le maire de Saint-Louis, Mansour Faye qui a magnifié la tenue de cette édition, a tenu à rappeler que seule l’unité peut permettre d’atteindre l’objectif. Pour lui, la séance de récital du Coran est une occasion aussi de prier pour que la paix règne dans le pays et que les préoccupations des populations trouvent solutions.
Avenir Senegaal Bi Nu Begg et l’emploi des jeunes
La plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg ne croit pas aux promesses du gouvernement pour l’emploi des jeunes. En réunion samedi dernier sous la présidence du coordonnateur national, Dr Cheikh Tidiane Dièye, le secrétariat politique national a indiqué que les financements annoncés par le gouvernement, énième promesse faite à la jeunesse par le Président Macky Sall, seront encore sans lendemain. Dr Cheikh Tidiane Dièye et Cie pensent que le jeu est faussé dès le début. Puisque les orientations déclinées par le gouvernement sont bâties sur des hypothèses fausses sur les véritables besoins et aspirations des jeunes. En outre, ils considèrent que les mécanismes qui produisent et entretiennent la mal gouvernance, la corruption et le clientélisme politique qui, jusqu’ici, ont plombé tous les fonds destinés à la jeunesse et à l’emploi, sont encore bien en place, fermement tenus par des politiciens du parti au pouvoir. Dans la même veine, le secrétariat se désole que les programmes de financement antérieurs ne soient pas audités et évalués pour comprendre les causes profondes de leurs échecs répétitifs afin de les corriger.
Avenir Senegaal Bi Nu Begg et la cachette des forces obscures
Restons à la réunion du secrétariat politique de la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg qui demande au gouvernement s’il maintient toujours sa déclaration sur l’existence de forces obscures lors des manifestations violentes. Si les autorités maintiennent leurs déclarations, qu’elles disent alors au peuple où se trouvent ces forces obscures en ce moment. «Sont-elles déjà ressorties du territoire ? Si oui, pourquoi les a-t-on laissées filer? Si au contraire elles sont toujours dans le pays, dans quelles villes, quels quartiers se trouvent-telles? Pourquoi les services de sécurité ne les arrêtent-elles pas?», s’interrogent Dr Dièye et ses camarades. Par ailleurs, ils félicitent l’opposition, les mouvements citoyens et associations de la société civile, qui ont su, en temps opportun, organiser les résistances du peuple en mettant en place le Mouvement pour le Défense de la Démocratie (M2D). Avenir Senegaal Bi Nu Begg entend œuvrer inlassablement pour faire de ce mouvement une véritable force de défense de la démocratie et de l’État de droit au Sénégal.