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21 juin 2025
PLUS DE 300 PERSONNES SOUFFRENT DE L'HÉMOPHILIE AU SÉNÉGAL
Les symptômes se caractérisent par de nombreuses contusions larges ou profondes, des gonflements et des douleurs articulaires, des saignements inexpliqués ainsi que du sang dans les urines ou les selles
Le 17 avril est la journée consacrée, partout dans le monde, à l’hémophilie, une maladie rare qui se caractérise par une anomalie du processus de coagulation du sang.
Profitant de l’occasion, le ministère de la Santé a fait, sur sa page Facebook, une interview croisée avec Pr Saliou Diop hématologue et directeur du Centre National de Transfusion Sanguine (Cnts) et Abdoulaye Loum président de l’association des hémophiles du Sénégal. Maladie génétique de la coagulation du sang, l’hémophilie touche plus de 300 personnes au Sénégal. On parle de cette pathologie lorsque le sang ne coagule pas correctement. C’est le cas également quand l‘hémorragie interne ou externe est excessive en cas de blessure ou de lésions.
Les symptômes se caractérisent par de nombreuses contusions larges ou profondes, des gonflements et des douleurs articulaires, des saignements inexpliqués ainsi que du sang dans les urines ou les selles. Quand un hémophile a une blessure ou lésion, renseigne Pr Saliou Diop, il perd beaucoup de sang, ce qui provoque une anémie chez lui. «Depuis 1995, nous avons commencé à avoir des cohortes pour les suivre. Au début, nous avions deux à trois malades par an, mais actuellement, chaque année nous avons une trentaine de nouveaux cas. Présentement, nous suivons 303 malades et les 50% proviennent des régions. Sur les 20 dernières années, nous avons constaté que 8 patients sont décédés de cette maladie», informe-t-il avant de relever des difficultés pour la prise en charge. «Il y a des problèmes de prise en charge sur les complications dues au saignement. Souvent, les hémophiles ont des handicaps physiques qui les empêchent de travailler et cela devient une maladie sociale», souligne Pr Saliou Diop. D’où l’importance de la journée du 17 avril qui lui a été dédiée. C’est une occasion de parler de la maladie, surtout que 75% des hémophiles ont été diagnostiqués dans les pays développés où le corps médical est suffisamment outillé pour cela. «Dans les pays sous développés comme le nôtre, il a été diagnostiqué moins de 20% et les 80% ne sont pas diagnostiqués.
Par conséquent, c’est une occasion pour parler au personnel médical pour lui montrer comment diagnostiquer une personne atteinte de cette pathologie. C’est une maladie rare et nous savons les difficultés liées aux maladies rares dans nos pays. On ne les voit dans aucun programme ou projet et elles sont souvent oubliées », se désole le spécialiste qui estime cependant que le Sénégal fait partie des rares pays où la maladie a été intégrée dans la liste des maladies chroniques. «Ceci est important pour que l’hémophile puisse bénéficier des politiques de santé afin de permettre aux différents hôpitaux d’avoir les outils pour le diagnostic. Ainsi, le personnel de santé pourra être formé et des ressources dégagées pour avoir le traitement adéquat», indique-t-il.
A la tête de l’Association des hémophiles du Sénégal (Ahs) créée en 1994, Abdoulaye Loum explique que le but de son organisation est de venir en aide à toute personne atteinte de cette maladie. «Nous n’avons pas de période spécifique. Tout le temps, nous faisons attention pour ne pas nous blesser, car nous pouvons avoir une hémorragie interne ou externe. Il y a eu des progrès sur la prise en charge, car le médicament que nous utilisons fait actuellement partie des médicaments d’urgences. La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement a passé une commande, mais nous avons des difficultés à accéder à ce médicament qui a été centralisé au Cnts. Nous voulons que le gouvernement nous aide pour qu’un malade ne soit pas obligé de quitter les régions pour venir à Dakar pour avoir le médicament. Nous voulons que le médicament soit disponible partout au Sénégal», déclare-t-il.
A propos de la manière dont se manifeste la maladie, Abdoulaye Loum évoque des douleurs atroces difficiles à expliquer. «Au mois de décembre passé, je suis resté une semaine sans fermer l’œil», se souvient le président de l’Ahs.
LA BATAILLE AMADOU BA - DIOUF SARR REFAIT SURFACE
Le séminaire organisé par Abdoulaye Diouf Sarr s’est mal terminé puisque des jeunes estampillés proches de Amadou Ba se sont opposés à ce qu’ils ont qualifié d’«intronisation» du maire de Yoff comme patron de Dakar, en l’absence de leur leader
Benno Bokk Yaakaar de Dakar prépare les prochaines Territoriales. Mais le séminaire organisé par Abdoulaye Diouf Sarr et Cie, samedi, s’est mal terminé puisque des jeunes estampillés proches de Amadou Ba se sont opposés à ce qu’ils ont qualifié d’«intronisation» du maire de Yoff comme patron de Dakar, en l’absence de leur leader.
C’est dans la dynamique de la remobilisation des troupes de la mouvance présidentielle, pour amortir le coup de massue de mars 2021, que Benno bokk yaakaar du département de Dakar s’est aussi retrouvée samedi, au King Fahd Palace. Un séminaire sur «Bby de Dakar de 2012 à nos jours : Bilan et perspectives» a donc réuni les ténors de la coalition au pouvoir dans la capitale qui ont noté un «bilan plus que satisfaisant» dans la gestion des ressources publiques du pays et de la région de Dakar, et qui ont salué leurs «performances électorales» dans le département depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Il y avait autour de la table, entre autres, Abdoulaye Diouf Sarr, Zahra Iyane Thiam, Mbaye Ndiaye, Alioune Ndoye et des représentants d’autres partis membres de Bby. Beaucoup s’interrogeaient aussi sur l’absence remarquée de Amadou Ba qui avait dirigé la coalition présidentielle au Référendum et aux Législatives, même s’il n’est plus membre du gouvernement. Son rival dans le département, le maire de Yoff, déroule et rappelle le mot d’ordre des leaders de Bby : «De 2012 à nos jours, sur 6 grands rendez-vous électoraux, 5 ont été remportés haut la main par la coalition Benno bokk yaakaar. Nous nous félicitons vivement de l’élargissement de notre grande coalition et appelons à une mobilisation générale à l’échelle des 19 communes de tous les responsables de Benno bokk yaakaar et de la majorité présidentielle.» Il ajoute : «Nous nous engageons à relever le défi de l’unité, de la solidarité, de l’efficacité, de l’efficience pour les victoires futures de Benno bokk yaakaar.»
Des pro-Amadou Ba dénoncent une volonté d’introniser Diouf Sarr
Bby de Dakar a invité à «l’organisation et à la réflexion des militants à la base, conformément aux directives de la conférence des leaders de Benno bokk yaakaar» et invité les responsables à «maintenir et à amplifier l’animation et la sensibilisation sur les nombreuses réalisations et politiques publiques du Président Macky Sall dans le respect des mesures barrières». Dans cette optique, l’Apr et ses alliés de Dakar ont décidé d’installer un Cadre départemental de concertation, de coordination et de suivi des activités de Bby, chargé de «proposer un programme d’activités politiques pour la gestion de Dakar en perspective des prochaines échéances électorales». Une démarche qui n’agrée pas les jeunes cadres de l’Apr qui ont attendu la fin du séminaire pour mettre le tohu-bohu dans la salle. Ils soupçonnent, en effet, que leurs leaders cherchent à contrôler le département de Dakar au détriment des autres. «On ne peut désigner personne pour être le parrain du département de Dakar. Ils essaient de faire un Comité pour gérer le département de Dakar. Ils veulent que Zahra Iyane Thiam et Diouf Sarr gèrent la coordination de Dakar sans l’implication de tous les responsables à la base. Nous ne le cautionnerons pas. C’est la raison pour laquelle ils ont interdit à la jeunesse de prendre la parole», a dénoncé Samba Ndong, Coordonnateur national des jeunes cadres de l’Alliance pour la République. Ces jeunes, estampillés proches de Amadou Ba, sont convaincus que cette rencontre n’était ni plus ni moins qu’une tribune pour «introniser» le maire de Yoff patron de Bby Dakar. «Nous sommes des politiques. Nous savons ce qui se passe dans les coulisses. Tous ces responsables ont échoué dans leur gestion en politique de jeunesse et de financement. Je veux nommer les responsables de Dakar, Mbaye Ndiaye, Abdoulaye Diouf Sarr et autres qui étaient au présidium de ce séminaire. La jeunesse devait exprimer ses frustrations, mais ils ont décidé de la priver de parole», insiste M. Ndong. Les proches du maire de Yoff ne se sont pas fait prier pour répliquer. Ils rappellent que «le seul maire Apr qui a gagné chez lui en 2014» incarne «le meilleur profil» pour être le candidat de Bby à la mairie de Dakar. Et la salle résonnait de «Diouf Sarr ! Diouf Sarr !»
Mouvance présidentielle : Rewmi retourne à Bby
A l’occasion du séminaire de Benno Bokk Yaakaar de Dakar samedi, le parti Rewmi, qui était représenté, a rejoint la coalition présidentielle. Un retour si l’on sait que Idrissa Seck et Cie étaient membres de Bby en 2012 avant de la quitter. De même, Aïda Ndiongue et son mouvement et Ousmane Ndoye, maire de Gueule-Tapée, qui avait soutenu la liste de Taxawu Dakar, rejoignent désormais Bby.
LA DIGITALISATION POUR BOOSTER L’ECONOMIE
7% des salaires seulement sont payés par voie électronique au Sénégal en 2018 ; alors que si 50% des temporaires sénégalais étaient payés par voie électronique, cela ajouterait plus de 45 milliards de francs Cfa additionnels au PIB par an
7% des salaires seulement sont payés par voie électronique au Sénégal en 2018 ; alors que si 50% des temporaires sénégalais étaient payés par voie électronique, cela ajouterait plus de 45 milliards de francs Cfa additionnels au Pib par an, relève un rapport sur «Numérisation du paiement des travailleurs pour la relance économique et le travail décent– Exemple du Sénégal» publié par Better Than Cash Alliance (Nations unies), la Banque mondiale et l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
Au Sénégal, la digitalisation des salaires est encore à l’état de balbutiement. Cela, malgré les solutions de paiement numérique des salaires, comme les virements bancaires ou le mobile money, qui sont principalement déployées aujourd’hui, auprès des grandes entreprises sénégalaises et des entreprises à la maturité digitale avancée.
En effet, «7% des salaires seulement sont payés par voie électronique au Sénégal en 2018», d’après un rapport sur «Numérisation du paiement des travailleurs pour la relance économique et le travail décent– Exemple du Sénégal» publié aujourd’hui, par Better Than Cash Alliance, la Banque mondiale et l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Les auteurs rappellent «que pour les entreprises ayant franchi le pas de la digitalisation, elles ont effectivement atteint leurs objectifs de transparence et de sécurité, et reconnaissent également avoir gagné en productivité et optimisé leurs coûts opérationnels. Les travailleurs attestent aussi avoir bénéficié de cette transition. Elle a eu un impact direct sur l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail». Quid des avantages de la digitalisation ?
Le rapport souligne que «les bénéfices évoqués portent sur les gains de temps, de confort et de sécurité, mais aussi sur un nouvel accès à des moyens de paiement formels, jusque-là inaccessibles compte tenu de leur statut social. Pilier de l’expansion de l’écosystème numérique des paiements, la digitalisation des rémunérations des travailleurs s’avère être un vecteur d’inclusion, de bien-être des travailleurs et de productivité pour les entreprises».
A en croire Better Than Cash Alliance, la Banque mondiale et l’Ansd, «numériser 50% des paiements des travailleurs du privé protègerait les plus précaires d’entre eux et injecterait 45 milliards de francs Cfa additionnels (84 millions Usd) à l’économie sénégalaise par an». Pour eux, «il est donc primordial d’accompagner son développement de manière responsable et inclusive». «L’entreprise n’est qu’un vecteur», selon le Secrétaire général de la Compagnie sucrière sénégalaise, cité dans le document. En effet, le succès du service de numérisation des salaires repose sur la satisfaction de deux principaux protagonistes : l’entreprise et le travailleur. Cette étude a permis de mettre en lumière les attentes de ces deux cibles grâce à la contribution des entreprises privées et travailleurs interviewés et des fournisseurs de services. Par cette analyse, émergent également des niches d’opportunités et les défis à relever pour développer et accélérer la numérisation responsable des salaires au Sénégal.
Dans leurs avant-propos, le Président Macky Sall et la Reine Máxima des Pays-Bas, en qualité de Mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement (Unsgsa), ont lancé un appel à leurs pairs, au secteur privé et la Société civile en les invitant à «utiliser ce rapport pour garantir que les paiements numériques soient au centre d’une reprise durable et équitable». «Notre engagement reste entier pour agir ensemble à l’avancement de l’agenda pour une reprise inclusive», ont ajouté les deux leaders cités dans le rapport. Afin de montrer l’exemple, en fin 2020 rappelle-t-on, «le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, avait lui aussi décrété la numérisation des paiements des travailleurs de l’Administration burkinabè. Dès l’apparition de la crise du Covid-19 dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Bceao avait réagi avec des décisions visant à réduire la circulation du cash dans les 8 pays. Ces actions ont eu des impacts concrets qui commencent à changer la vie des entreprises et des travailleurs»
«LE DOSSIER SERA TIRE AU CLAIR»
«Le gouvernement ne tolère aucune entorse à leur caractère licite ainsi que leur bonne conservation pour plus d’efficacité. Le trafic de faux médicaments est un crime», a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr.
Les personnes impliquées dans le trafic de faux médicaments saisis à la Patte D’oie ces derniers jours peuvent s’attendre à des sanctions très sévères si leur culpabilité est avérée.
«Le médicament occupe une place importante dans notre système de santé. Le gouvernement ne tolère aucune entorse à leur caractère licite ainsi que leur bonne conservation pour plus d’efficacité. Le trafic de faux médicaments est un crime», a fait savoir Abdoulaye Diouf Sarr.
Le ministre de la Santé, qui se prononçait en marge d’une rencontre organisée par les cadres de Benno bokk yaakaar à Dakar, dit suivre cette affaire de près. «Nous suivons la situation avec rigueur. Toutes les personnes impliquées dans cette affaire seront identifiées et sanctionnées sévèrement, à la hauteur de leurs actes. On ne badine pas sur ça», a-t-il ajouté.
Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr promet ainsi de suivre cette affaire qui est actuellement en instruction jusqu’au bout. «Le dossier sera tiré au clair. L’Etat prendra toutes ses responsabilités et en tirera toutes les conséquences. Le trafic de médicaments est un crime et l’Etat du Sénégal a ratifié la convention de Médicrime», a-t-il rappelé.
Sept personnes ont été arrêtées à la Patte D’Oie avec une quantité importante de médicaments et d’autres intrants estimés à plusieurs milliards. Elles sont actuellement en garde à vue au Commissariat central de Dakar. Après un retour de Parquet ce vendredi, elles pourraient être placées sous mandat de dépôt ce lundi par un juge d’instruction
UNE BATAILLE PAS DU TOUT AMICALE
C’est l’instant tant redouté par les autorités académiques : le renouvellement des amicales à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Avec son lot de désagréments, cet évènement annuel bascule souvent le temple du savoir dans la violence
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’heure des renouvellements est le moment des batailles, de convoitises, de «mortal kombat» où personne ne veut perdre ses privilèges. Des amicales qui gèrent des ressources financières assez importantes dans une totale opacité. Sous le regard presque complice des autorités universitaires.
C’est l’instant tant redouté par les autorités académiques : Le renouvellement des amicales à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Avec son lot de désagréments, cet évènement annuel bascule souvent le Temple du savoir dans la violence. Dans les facultés, les écoles et institutions affiliées à l’Ucad, l’heure est aux élections des organisations de défense des intérêts des étudiants. A la suite des évènements tragiques opposants Kékendo à Ndefleng, le Conseil restreint de l’Ucad a décidé de suspendre le renouvellement des amicales et la fermeture du campus social. Si les autorités devraient finalement revenir sur cette décision à la suite d’une réunion avec les étudiants, il a été clairement identifié que le cœur des problèmes réside dans les avantages que les amicales bénéficient dès leur mise en place. La bataille pour l’accession au trône est jalonnée de douleurs entre des camps rivaux qui tentent de dicter leurs points de vue pour obtenir leur part du gâteau. «C’est normal qu’il y ait de la concurrence», sourit Steven Dame Sène, président sortant de l’Amicale de la Faculté des lettres et sciences humaines (Flsh). Dans cette Faculté qui concentre près de 40 mille étudiants, elle gère une importante manne financière. Sous le magistère de Mary Teuw Niane au ministère de l’Enseignement supérieur en 2013, les étudiants ont pu obtenir 10% des Droits d’inscription pédagogique (Dip). Un montant qui est reversé à l’amicale de chaque Faculté.
Sans contrôle. «J’ai été président de commission sociale. Le président de l’Amicale et des membres du bureau se tapent un certain nombre d’avantages parce que le Coud et le rectorat ne surveillent rien», nous souffle Amadou Thiam, étudiant de la Flsh. Au-delà des Dip, le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) est l’autre vache laitière des amicales avec des subventions allouées à ces organisations. En plus des financements d’activités des amicales, le Coud accepte au sein de son Conseil d’administration 4 délégués issus des amicales. «Là aussi, chaque personne qui siège à 200 mille de perdiem lors des réunions. Cela fait courir beaucoup d’étudiants», souligne Victor Sadio Diouf, conseiller du directeur du Coud. En 2012, on se rappelle qu’une délégation de l’Ucad devait se rendre aux Etats-Unis pour un colloque. Le président de l’Amicale de la Flsh ne reviendra jamais. Lorsque Abdoulaye Diouf Sarr était directeur du Coud en 2012, un dirigeant d’amicale la Flsh s’est retrouvé, avec une bourse, au Maroc. Durant la même période, le président de l’Amicale de la Faseg s’est vu octroyer une bourse pour la France. Sous Mary Teuw Niane, les amicales étaient suspendues. Mais à la Faculté des lettres, le dirigeant de la liste Orange a profité de son statut pour obtenir une inscription en France et filer en Allemagne. Le modus operandi est clair. Quand on ne bénéficie pas d’avantages au sein des amicales, on se rebelle pour créer une liste afin d’exister et négocier le moment venu au nom de la cause des étudiants. Au sein de l’espace universitaire, le moment le plus couru par les aspirants aux rênes des organisations amicales demeure la période de la répartition des chambres dite «codification». Regroupant plus de 80% des effectifs de l´enseignement supérieur public, l´Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avec ses 80 mille pensionnaires, croule sous les effectifs. Raison pour laquelle certains présidents de commission sociale sont très courtisés durant cette période. «C’est eux qui gèrent les chambres, car ils siègent au sein de la commission chargée de la répartition des lits. Et là, certains se permettent de les vendre à 200 mille, 300 mille, 500 mille à des personnes parfois étrangères à l’Université. Cela se fait au détriment des méritants qui parfois échouent parce qu’ils devaient avoir des chambres, mais ne les ont pas à cause de pratiques véreuses de la part de leur amicale», dénonce Pape Abdoulaye Touré, membre de liste Ethique, candidate pour diriger l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp). «Sous Wade, le Meel avait un quota de chambres. Sous Macky Sall, le Meer avait un quota de chambres, comme c’était le cas avec le Mees au temps du Ps. Souvent dans ces chambres, il y a des non étudiants parce que l’Université est un enjeu politique. Ce n’est pas pour rien qu’on met des politiciens à la tête du Coud», souligne Amadou Thiam de la Flsh.
Le rectorat et le Coud ferment les yeux
Le phénomène des usagers non étudiants à l’Ucad est une réalité. La personne décédée la semaine dernière à la suite des affrontements entre les mouvements Kékendo et Ndefleng n’était plus étudiant. Celui qui l’a blessé n’est aussi pas inscrit dans aucune faculté, école ou un institut de l’Ucad. «C’est déplorable, mais c’est une réalité. Au cause des avantages qu’on a grâce à l’amicale, parfois on trouve des gens qui ont ‘’cartouché’’ ou ont fini leurs études, mais qui s’agrippent pour garder des privilèges», confirme Wokha Ba, président de laCoordination des écoles et instituts de l’Ucad. M. Ba, étudiant à l’Institut des sciences de la terre (Ist), invite le rectorat et le Coud à mettre des mécanismes de suivi pour une gouvernance vertueuse des amicales. En février dernier, des deux organisations d’étudiants se sont frottées à la Faculté des sciences et techniques (Fst). Ces entités, dont l’équipe sortante, se battaient pour le contrôle des nouveaux des bacheliers. Le pugilat a causé un handicap à un étudiant. Dans une note, le Conseil restreint de l’Ucad a interdit toute activité syndicale au sein de cette Faculté jusqu’à nouvel ordre et suspendu temporairement 5 étudiants. Malgré tout, la violence persiste à l’Ucad.
Demande de levée de la suspension des amicales : Les conditions du rectorat et du Coud
Les autorités de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et les étudiants ont tenté de recoller les morceaux, lors d’une réunion tenue vendredi dernier. Après l’annonce de la suspension du processus de renouvellement des amicales par le Conseil restreint de l’Assemblée de l’Ucad, le rectorat et le Centre des œuvres universitaires de Dakar ont posé leurs conditions aux délégués des étudiants. Il est ressorti des discussions d’importants accords au terme desquelles «les parties ont convenu de la mise en place d’une plateforme numérique pour la codification avec critère essentiel basé sur l’excellence et le mérite». Dans le communiqué signé par le recteur et le directeur du Coud Maguette Sène, les étudiants se sont engagés à «accompagner le Coud dans le processus d’assainissement du campus social, à identifier et expulser toute personne n’ayant pas le statut d’étudiant de l’Ucad». De même, les apprenants ont promis de «ne pas céder une chambre à une personne n’ayant pas le statut d’étudiant de l’Ucad, ni à l’héberger sous peine de sanctions disciplinaires et d’expulsion du campus social». Enfin, les étudiants comptent aussi accompagner le Coud dans la mise en place d’un système d’identification et de contrôle au niveau des accès et des résidences universitaires. En contrepartie, le recteur s’engage à soumettre au Conseil restreint de l’Assemblée de l’Université la demande des étudiants de levée de la suspension des amicales d’étudiants ainsi que la poursuite du processus de renouvellement des bureaux des amicales.
Khalifa Babacar Diagne, directeur adjoint du Coud : «Nous sommes disposés à lutter contre la vente de lits»
«Le fonctionnement des amicales doit être revu parce qu’elles sont sources de violences. Cela comporte des enjeux. Elles se battent souvent au moment des renouvellements. Cela fait l’objet de beaucoup de convoitises. Les autorités doivent exiger une reddition des comptes. La transparence, c’est au niveau de la gestion des lits par les amicales. Souvent, ce n’est pas clair. Le directeur du Coud, Maguette Sène, est dans cette dynamique. Il avait même prévu la journée de la paix. Après le renouvellement des bureaux des amicales, on va organiser cette journée. En 2013, un rapport de la Cour des comptes avait demandé au Coud de suspendre les subventions aux amicales parce que les conditions n’étaient pas transparentes. Depuis, il y a eu une réglementation. Il y a une charte qui régit les subventions. Nous sommes disposés à lutter contre la vente de lits, mais il faut aussi la coopération des étudiants. S’il y a des agents identifiés qui se livrent à ces pratiques, le Coud va sévir.».
Pr Kharouna Talla, directeur des Affaires pédagogiques de l’Ucad : «Le fonctionnement des amicales doit être régulé»
«Le principal enjeu dans ces luttes pour le contrôle des amicales, c’est l’argent. Nous pensons que c’est par rapport à ces éléments que les étudiants se battent pour accéder aux opportunités qu’offre l’amicale. Il y a aussi les hommes politiques qui les instrumentalisent. Cela permet à ces étudiants d’être influents. N’oublions pas que nous avons plus de 80 mille étudiants venant d’horizons différents. Ce sont des enjeux pour ces politiciens. Il faudrait réguler le fonctionnement des amicales. Au départ, les amicales, c’était pour aider les étudiants à réussir, mais pas pour chercher de l’argent. C’est pour combattre cela que le Conseil restreint de l’Ucad a jugé nécessaire de mettre un règlement intérieur. Ce fonctionnement des amicales doit être régulé par rapport aux Dip, prestations et subventions que reçoivent les commissions sociales. La plupart des étudiants qui s’agitent dans les amicales n’ont plus droit à être à l’Université. C’est aussi un autre problème. Ces gens sont là pour obtenir des privilèges.».
Pr Ndiassé Diop, médiateur de l’Ucad : «Réglementer la distribution des chambres»
«Il y avait des délégués d’étudiants. C’est vers les années 80 que les amicales ont été instituées. Ce sont les organisations partenaires des autorités académiques et politiques. La violence survient quand il y a le renouvellement des bureaux d’amicales. Dans toutes les universités c’est le cas, mais à l’Ucad les choses prennent parfois des proportions inquiétantes. Ce sont les périodes de codification qui génèrent beaucoup de scènes de violence. On attribue à chaque amicale des chambres. On estime, depuis quelque temps, que les chambres ne sont pas réparties dans la transparence ni par le mérite. On a pensé aujourd’hui qu’il faut qu’on suspende les amicales. On parle de suspension et non suppression parce que les amicales sont utiles. C’est l’argent qui pervertit le fonctionnement des amicales. Au moins pour la distribution des chambres, il faut la réglementer.».
Par Madiambal DIAGNE
NOUS SOMMES TOUS EN DANGER DE MORT À CAUSE DES FAUX MÉDICAMENTS
Ce commerce est pratiqué au vu de tous dans le pays. Mais à chaque grosse opération de saisie, tout le monde se dit choqué, scandalisé. Devrait-on croire que nous ne guérirons jamais de nos maux ?
Va-t-on finir par croire que nous ne guérirons jamais de nos maux ? L’actualité est marquée par le démantèlement d’un vaste trafic de faux médicaments. Des personnes mises en cause sont arrêtées et seront présentées devant les institutions judiciaires. Un procès sera tenu et quelques mois après, un autre réseau de trafic encore plus vaste, plus nocif, portant sur les mêmes produits contrefaits, sera à nouveau découvert. C’est comme si tout est fait pour que de tels trafics ne cessent, tant les intérêts liés à de tels trafics mafieux sont colossaux et impliquent des personnes qui arrivent toujours à s’assurer une certaine impunité. Quel policier, quel gendarme, quel magistrat, quelle autorité politique ou quel citoyen lambda peut dire ne pas connaître les lieux où la vente illicite de faux médicaments a pignon sur rue dans toutes les grandes villes du Sénégal ?
Ce commerce est pratiqué au vu et au su de tout le monde. Mais à chaque fois qu’une grosse opération de saisie de faux médicaments est révélée par les médias, tout le monde se dit choqué, scandalisé et éberlué. Et les pouvoirs publics menacent les trafiquants du glaive ! Seulement, les autorités du ministère de la Santé semblent raser les murs depuis l’arrestation, la semaine dernière, de ressortissants chinois avec leurs acolytes sénégalais pour une rocambolesque affaire de trafics de faux médicaux et de matériels médicaux. Les Douanes sénégalaises ont cherché à se laver à grande eau, par la voix de Mbaye Ndiaye, directeur des Opérations douanières, en mettant en cause directement certains services du ministère de la Santé qui pourraient passer ainsi pour avoir été complices des trafiquants. Mais la nouveauté dans cette affaire est qu’on découvre de manière officielle que les faux médicaments ne sont pas seulement vendus dans les étals et échoppes de rue, mais également dans des pharmacies lustrant enseigne et présentant toutes les conditions d’exercice légal et licite.
En d’autres termes, les pharmaciens qui participaient fort légitimement à dénoncer les trafics de faux médicaments, dont ils seraient victimes, apparaissent comme étant des acteurs de premier plan de ces sordides trafics. Dans cette nouvelle affaire, l’enquête a révélé, grâce aux aveux circonstanciés des personnes arrêtées, que les présumés cerveaux que sont les Chinois Hai Dong Zhang et Wong Don Wang, qui contrôlaient Dahaico pharmaceutic, travaillaient en complicité avec les pharmaciens Aliou Ba et Mansour Niang, qui avaient monté une société «Dipro pharm biomedic». Cette société, détenue par des pharmaciens, exécutait les commandes passées par des officines de pharmacie. Résultat des courses ? Le patient n’a plus aucune garantie qu’il ne va pas ingurgiter des produits inefficaces pour traiter sa maladie ou même qu’il ne s’empoisonnerait pas avec des produits toxiques en se rendant à la pharmacie du coin pour acheter des médicaments qui lui sont prescrits par ordonnance. On voit ainsi que nul n’est à l’abri d’un danger de mort causé par la cupidité de quelques personnes. Qui peut échapper à de tels méfaits, surtout qu’on découvre encore, à la faveur de cette nouvelle affaire, que des hôpitaux et cliniques se ravitaillaient auprès de Dahaico pharmaceutic via Dipro pharm biomedic ?
Pourquoi cacher à Dieu ce que savent les saints ?
Une banale revue de presse montre que les médias ont fini de se lasser de faire des reportages et enquêtes sur le haut lieu de trafic de faux médicaments à Dakar, à savoir «Keur Serigne Bi». Le 18 octobre 2003, Sud Quotidien par exemple écrivait ce que tout le monde savait déjà : «Situé sur l’avenue Blaise Diagne à côté du Service d’hygiène de Dakar, ‘‘Keur Serigne Bi’’ constitue le plus grand point de vente parallèle de médicaments à Dakar. Une fois à l’intérieur, on est surpris par tout le monde qui afflue sur les lieux. La cour est remplie d’acheteurs de médicaments qui sont exposés, parfois à même le sol. Aucune mesure de précaution n‘est observée pour leur conservation dans les normes. Une fois sur les lieux, le visiteur est pris en charge par un rabatteur qui lui demande les médicaments recherchés. Quelques minutes plus tard, il revient avec les médicaments demandés. La vente des médicaments dans la rue, comme à ‘‘Keur Serigne bi’’, pose plusieurs problèmes. D’abord en termes de qualité, ils ne sont pas toujours consommables. Il arrive que les médicaments vendus soient périmés, que le dosage indiqué sur la boîte ne soit pas respecté. Le client peut acheter des placebos, c’est-à-dire des médicaments qui sont bien emballés, mais qui n’ont aucun principe actif. Il arrive même que des médicaments parfaitement dosés finissent par se révéler inactifs à cause de la mauvaise conservation (…). La qualité douteuse des médicaments a forcément des répercussions immédiates sur le traitement suivi par les malades. En effet, le patient qui prend des médicaments vendus dans la rue et dont la qualité est amoindrie voit sa maladie continuer à s’aggraver sans pour autant en comprendre les causes. Les principes actifs devenant inexistants, le médicament n’a plus d’effets curatifs. Voilà à court terme une conséquence immédiate des médicaments de la rue, soutiennent des sources médicales. Le phénomène de résistance des virus et bactéries à certains médicaments découle aussi de cette mauvaise qualité.
En effet, les bactéries et les virus développent des résistances si le dosage n’est pas suffisant. A la longue, certains médicaments s’avèrent totalement inefficaces dans la prophylaxie de certaines maladies, font remarquer les mêmes sources. L’autre danger réside dans la facilité que les toxicomanes ont désormais à s’approvisionner dans la rue. La vente s’effectuant sans ordonnance, ces derniers peuvent à tout moment accéder aux produits sous contrôle médical strict dont ils ont besoin pour avoir leur dose. Tous les médicaments disponibles dans les pharmacies sont vendus dans la rue, sous toutes les présentations possibles. Les médicaments les plus proposés sont les antibiotiques, les anti-inflammatoires, l’aspirine, etc. Il arrive même qu’on puisse trouver des médicaments qui ne sont pas encore disponibles dans les officines. Cette «exclusivité» dans l’offre suscite bien des interrogations concernant la provenance des médicaments. «Les médicaments proviennent d’importation frauduleuse, du détournement de dons ou des structures sanitaires, des échantillons médicaux des délégués, de vols effectués au niveau des pharmacies et hôpitaux», révèle un gérant d’officine à Dakar. «Keur Serigne Bi» et Touba sont cités comme les plaques tournantes de ce trafic. En effet, c’est à partir de ces lieux que la répartition s’effectue vers les autres lieux de vente, particulièrement les marchés hebdomadaires qui font le bonheur de ces pharmaciens particuliers. La visite effectuée à «Keur Serigne Bi» confirme certaines hypothèses énoncées.
En effet, sur certaines boîtes, figurent la mention «échantillon médical, ne peut être vendu», d’autres boîtes sont totalement identifiées en langues étrangères très souvent incomprises par les vendeurs et les usagers. Et pourtant, ils vantent avec beaucoup de conviction les qualités thérapeutiques de médicaments dont ils ignorent tout. Le succès enregistré par un lieu comme «Keur Serigne Bi» réside dans les prix qu’il pratique. Mais le constat qui peut se faire est le suivant : les prix pratiqués ne sont pas très différents de ceux qui sont pratiqués dans les pharmacies. Et depuis que les médicaments génériques sont devenus disponibles, se rendre à la pharmacie est jugé plus rentable que l’achat des médicaments de la rue. Le prix à l’unité finalement est moins élevé, font remarquer des spécialistes. Et pour certains produits, les prix sont identiques et la qualité n’est pas assurée.» Le 3 mars 2019, le journal français Libération titrait sur Keur Serigne Bi : «Au Sénégal, une gangrène en zone de non-droit». A en croire la Fédération internationale des industries du médicament, dans des pays comme le Sénégal, «le trafic des faux médicaments se révèle plus lucratif que les trafics de stupéfiants».
La responsabilité de l’Etat est entière et totale
Les pouvoirs publics se montrent impuissants à prendre à bras-le-corps ce phénomène qui cause des ravages au sein de la population. Les statistiques les plus optimistes de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) révèlent que les faux médicaments font 100 mille victimes par an en Afrique. «Les médicaments contrefaits et de mauvaise qualité inondent les marchés. Se rendre à la pharmacie, c’est un peu jouer à la roulette russe. Choisir la mauvaise boîte peut vous coûter la vie.» Conscient de ce phénomène, l’ancien président de la République française, Jacques Chirac (1995-2007), avait essayé de pousser les dirigeants africains à s’attaquer à ce fléau avec la responsabilité qu’il faudrait. Ainsi, en 2009, il avait lancé la croisade contre les faux médicaments. Seulement, sa voix sur cette question n’était pas très audible, car de nombreuses élites africaines et autres militants tiers-mondistes le soupçonnaient de chercher à préserver les intérêts des industries pharmaceutiques occidentales. D’aucuns ont aussi invoqué la faiblesse du pouvoir d’achat des populations pour expliquer leur propension à recourir aux médicaments contrefaits. Néanmoins, la Fondation Chirac poursuivra ses efforts jusqu’à aider à provoquer un Sommet de chefs d’Etat en janvier 2020 à Lomé.
En effet, il fallait réagir face à ce génocide qui ne dit pas son nom. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont alors signé une convention de criminalisation des faux médicaments. Le Président Macky Sall en disait : «Le Sénégal soutient le projet d’Accord-cadre sur la criminalisation des faux médicaments, du trafic de produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. J’espère que son adoption et sa mise en œuvre contribueront à améliorer notre action commune de lutte contre la fabrication et la distribution.» Il reste que les actions de l’Etat du Sénégal pour juguler le fléau sont apparus timorées. Les pratiques des réseaux mafieux de trafic de produits pharmaceutiques illicites ont continué de plus belle. Et comme pour ne pas arranger les choses, le Président Sall eut la mauvaise fortune d’apposer sa signature sur un décret de grâce au profit d’un ressortissant guinéen, Amadou Woury Diallo, emprisonné pour trafic de faux médicaments. La mesure a provoqué l’émoi, d’autant que la procédure judiciaire ouverte contre cette personne et son acolyte sénégalais Bara Sylla, pour «association de malfaiteurs, contrebande et trafic illicite de médicaments contrefaits», n’était même pas encore épuisée. Ils avaient été arrêtés le 11 novembre 2017 par les éléments de la Brigade de gendarmerie de Touba Belele, qui avaient procédé à la saisie de deux camions gros porteurs en provenance de la Guinée, à destination de Touba. Le coût des faux médicaments était estimé à 1,3 milliard de francs. Le fléau du trafic de médicaments illicite pose non seulement un grave problème de santé publique, mais se révèle être un boulet pour le développement économique et social. Les dépenses de santé augmentent inexorablement et sans aucune efficacité garantie des traitements. Aussi, les 1 400 officines de pharmacie recensées sont frappées par la baisse drastique de leurs chiffres d’affaires.
En outre, on peut se demander jusqu’où ces trafics, aux mains de quelques personnes intouchables, n’ont pas précipité la mort de l’industrie pharmaceutique au Sénégal. Est-ce qu’on s’est assez interrogé sur les raisons profondes de la disparition de l’usine pharmaceutique Médis, une filiale de la firme Pfizer ? Est-ce que le déversement sur le marché de produits pharmaceutiques contrefaits n’a pu être une autre cause essentielle ? On peut bien se demander si l’unité industrielle pharmaceutique de Pfizer était encore en activité au Sénégal, n’aurait-elle pu être un tremplin pour participer davantage à la production de vaccins contre le Covid19 qui se révèle être un marché colossal pour les prochaines années. Le Président Macky Sall a eu la bonne idée de démarcher des partenariats pour faire produire au Sénégal des vaccins anti Covid-19, mais on ne dira jamais assez que la facilité et le niveau de tolérance de la circulation des produits pharmaceutiques contrefaits pourraient susciter un certain scepticisme à l’encontre des vaccins «Made in Sénégal». Est-ce la permissivité des autorités sénégalaises qui fait que des étrangers s’implantent aussi facilement au Sénégal pour développer de tels trafics ? Un autre scandale avait été révélé il y a quelques mois, impliquant des étudiants libanais à Dakar. Les Chinois impliqués dans cette dernière affaire de trafic de faux médicaments peuvent bien mesurer leur chance d’avoir été pris au Sénégal, car dans leur propre pays la punition serait bien différente.
LE MINISTERE DU PETROLE DÉMENT TOUTE PÉNURIE DE GAZ
Dans un communiqué en date du dimanche 18 avril, le département dirigé par Aïssatou Sophie Gladima rassure que le marché est correctement approvisionné
Les services du ministère du Pétrole et des Energies ont démenti l’information selon laquelle il y a une pénurie de gaz butane au Sénégal. Dans un communiqué en date d’hier, dimanche 18 avril, le département dirigé par Aïssatou Sophie Gladima rassure que le marché est correctement approvisionné en gaz butane.
Une partie de la presse nationale a fait état, ce week-end, d’une pénurie de gaz butane de 12,5 kg sur le marché national. Dans un communiqué en date d’hier, dimanche 18 avril, le Ministère du Pétrole et des Energies a démenti cette information et tient à informer l’opinion publique et l’ensemble des consommateurs que le marché est correctement approvisionné en gaz butane. « A la date du 16 avril 2021, plus de 8.700 tonnes de gaz correspondant à 16 jours de consommation sont stockées au niveau des centres emplisseurs. « Pour l’approvisionne- ment des ménages, le gaz est conditionné sous divers emballages qui sont essentiellement de 38kg, 12,5kg, 9kg, 6kg, et 2,7kg. Les bouteilles les plus consommées par les ménages (9kg, 6kg et 2,7kg), couvrant 91% de la demande en gaz butane, sont disponibles dans tous les points de distribution du pays »,a-t-on précisé en le document.
Selon le ministère, chacune des sociétés de distribution de gaz est tenue de disposer de son propre parc de bouteilles, identifiables à ses marques et couleur. Ces bouteilles commercialisées dans le pays doivent respecter toutes les normes de sécurité édictées par la réglementation en vigueur. La source rapporte que devant la profusion de bouteilles de 12,5kg non identifiées sur le marché, le Ministère du Pétrole et des énergies, pour des raisons de sécurité, a jugé nécessaire d’interdire tout embouteillage ne respectant pas les normes de sécurité, pour préserver les citoyens et éliminer tout risque que présente une telle pratique. « Nous rappelons que ces bouteilles (12,5kg) ne représentent que 4% de la demande en gaz butane et leur approvisionnement ne connait pas de rupture. Les services concernés ont pris toutes les mesures nécessaires pour continuer à sécuriser l’approvisionnement du marché, suivant les normes et les mesures sécuritaires nécessaires », rassure-t-il.
BAISSE DE LA COURBE AVEC 39 NOUVEAUX CAS, AUCUN DÉCÈS ENREGISTRÉ
Selon le Directeur de la Prévention, Dc El hadji Mamadou Ndiaye, 28 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 14 malades sont dans un état grave. Il n’y a pas eu décès lié à la pandémie, ce dimanche 18 avril, 2021.
La chute de la courbe épidémiologique se poursuit. Le bilan du jour a révélé 39 nouveaux cas sur 1221 prélèvements effectués. Parmi ces nouvelles contaminations, 7 sont des cas contacts et 32 sont issues de la transmission communautaire. Aucun cas importé n’a été enregistré.
La ville de Dakar a enregistré 26 de cas communautaires, Kolda 2 cas, Fatick, Matam, Richard Toll et Saly ont chacun 1 cas.
Selon le Directeur de la Prévention, Dc El hadji Mamadou Ndiaye, 28 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 14 malades sont dans un état grave. Il n’y a pas eu décès lié à la pandémie, ce dimanche 18 avril, 2021.
À ce jour, 39 821 personnes ont été déclarées positives au Sénégal, dont 38 539 guéries, 1091 décédées. Actuellement, 190 patients sont sous traitement.
LES TIROIRS DU PROCUREUR, VRAIS MOUROIRS DES RAPPORTS
L’impunité est un des grands problèmes en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal où des cas de détournements de deniers publics, de corruption, de mauvaise gestion sont tout le temps notés dans les rapports des organes de contrôle.
L’impunité est un des grands problèmes en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal où des cas de détournements de deniers publics, de corruption, de mauvaise gestion sont tout le temps notés dans les rapports des organes de contrôle. Malheureusement, et au grand dam des citoyens et du contribuable sénégalais, les cas de mauvaises gestions des finances publiques finissent rarement entre les mains de la justice.
«Le Procureur peut être dans un dilemme qui peut l’amener à demander l’avis du ministre (de la Justice) s’il doit arrêter ou non cette personne. Et le ministre remonte l’information au président de la République. Si le Président estime que l’arrestation de cette personne peut conduire à un désastre, il pourrait amener à étudier d’autres conditions à appliquer à cette personne pour régler son cas».
C’est ce qu’avait soutenu le président Macky Sall, lors de son face à face avec la presse, le 31 décembre dernier. Cette déclaration du chef de l’Etat sur les «intouchables» en dit long sur les rapports entre le pouvoir judiciaire et celui exécutif. Il en ressort nettement que certains dossiers sont mis «sous le coude» de l’exécutif pour éviter, selon les tenants du pouvoir, de faire sombrer le Sénégal dans un chaos total, suite à l’arrestation d’une personnalité épinglée par les corps de contrôle de l’Etat. L’énigme qui entourait alors l’accumulation des dossiers sur la table du procureur de la République, sans suite judiciaire connue, semble être résolu suite à cette sortie du président Sall. Ou du moins, c’est le cas pour les dossiers de corruption et/ou de détournements issus des rapports de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), comme semble le dire sa présidente, Seynabou Ndiaye Diakhaté.
En effet, invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm, du dimanche 27 décembre 2020, la patronne de l’Ofnac qui estime avoir fait son «travail sans état d’âme», a révélé qu’une pile de dossiers a été déposée sur la table du procureur. «Les rapports d’enquête de l’Ofnac sont remis directement au procureur de la République. On a déposé plus d’une vingtaine de rapports d’enquête au niveau du procureur de la République», a-t-elle établi, non sans préciser qu’elle n’est pas à mesure d’outrepasser son champ de compétence. Cela, en rejetant la patate chaude entre les mains du procureur à même d’apprécier la suite à donner aux rapports, conformément au principe de l’opportunité des poursuites. La déclaration de l’ancienne doyenne des juges n’est que la partie visible de l’iceberg mettant à rude épreuve la «gouvernance sobre et vertueuse» tant clamée par les tenants du pouvoir.
L’affaire des 26 milliards du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac), éventrée par l’Inspection générale des finances (Igf) ; le dossier des 94 milliards mettant aux prises Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes à l’ancien Directeur des Domaines, Mamour Diallo. Que dire du cas du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ou encore de l’affaire des 6000 milliards dans le pétrole incriminant le frère du président, Aliou Sall ? Des exemples, parmi tant d’autres, passés par pertes et profits.
ELIMANE HABY KANE DE LEGS AFRICA MET TOUS LES POUVOIRS AU BANC DES ACCUSES
Les responsabilités semblent partager entre les différents pouvoirs concernant l’impunité issue des actes de corruption et d’enrichissement illicite pointés du doigt par les organes de contrôle de l’Etat. L’analyse est d’Elimane Haby Kane, président du think-tank Leadership, éthique, gouvernance et stratégies pour l’Afrique (Legs Africa), une initiative panafricaine d’orientation scientifique, politique, économique et sociale. En effet, M. Kane estime que cette question de l’impunité traverse l’exécutif chargé «de tout ce qui est commande publique, exécution, suivi et évaluation», mais qui malheureusement suit des «logiques partisanes politiciennes de maintien au pouvoir des régimes». Il a aussi fait cas du pouvoir parlementaire qui a «la mission entre autres de contrôler l’exécutif», mais qui ne remplit pas cette tâche. Il en est de même pour «le pouvoir judiciaire qui doit pouvoir dire le droit en cas de conflit, de litige ou de régularité», mais qui en réalité ne fait rien concernant les recommandations de poursuites judiciaires formulées par les «contrôleurs». Le peuple n’est pas épargné par Elimane Haby Kane, dans les imputations liées à ce fléau qui persiste dans le pays. A ces trois piliers, il en rajoute celui «citoyen» «qui n’est pas institutionnalisé, mais qui est la finalité de l’exécution de la commande publique». Ce dernier, à son avis, «ne joue pas son rôle» de veille, par manque d’outils de la redevabilité
BABACAR FALL DU GRADEC PRONE L’ARTICULATION DES LEVIERS POLITIQUES ET JUDICIAIRES
Pour lutter efficacement contre l’impunité, un des facteurs bloquant de la réalisation efficace des politiques publiques, le Secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Ababacar Fall préconise la jonction de plusieurs manettes d’ordre juridiques et politiques. «Le levier juridique suppose l’existence de lois et règlements qui sanctionnent les faits de détournements, de corruption ou d’exercice de violences au mépris des droits de la personne humaine. Dans le cas de notre pays, nous avons des textes de lois qui prévoient des sanctions contre les auteurs de détournements ou supposés comme tel et de violences et un cadre institutionnel chargé de rendre la justice pour que l’impunité ne soit pas érigée en règle», explique M. Fall qui renchérit sur le volet politique qui nécessite, selon lui, une franche détermination. «Par contre, le levier politique doit reposer essentiellement sur la volonté des autorités politiques de respecter et de faire respecter les textes de lois dont elles se sont dotées sans exclusive», estime-t-il, non sans poursuivre qu’il faudrait au préalable «la séparation véritable des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire avec comme corollaire l’indépendance de ceux qui sont chargés de rendre la justice».
Des réformes s’imposent à coup sûr, si bien évidemment la volonté affichée des uns et des autres, reflète leur commun vouloir d’endiguer ce fléau de la mal gouvernance qui fausse toutes les politiques de développement du pays. Que dire de la possibilité pour ces corps de contrôle de bénéficier, non seulement d’une indépendance totale, mais surtout jouir de l’opportunité des poursuites, après avoir noté des cas supposés de mauvaise gestion des deniers publics ?
TRAFIC DE FAUX MEDICAMENTS, LA DOUANE SE DÉFAUSSE SUR LA DPM
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal, à l’insu de la douane ?
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal, à l’insu de la douane ? C’est en substance la question que tout le monde se posait après la saisie, par la Sûreté urbaine du commissariat central de dakar, d’une importante quantité de faux médicaments dans un immeuble sis à la Patte d’Oie. interpellée et même pointée du doigt, la douane s’explique d’abord sur les faits. d’emblée, elle dit avoir été informée de cette saisine par voie de presse.
Sur ces entrefaites et sans perdre de temps, elle a mené des enquêtes avec ses services compétents en vue d’apporter son concours à la manifestation de la vérité. Depuis lors, plusieurs interrogations sur la présence d’un tel dépôt de produits pharmaceutiques au cœur de Dakar, au nez et à la barbe de l’Administration des Douanes sont menées.
Toujours, selon le communiqué, «la Direction de la Pharmacie et du Médicaments (DPM) a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux à la société incriminée». «Tout d’abord, les agents des Douanes qui se sont déportés sur les lieux ont pu constater que 90% de la marchandise est constitué de dispositifs médicaux. Le reste étant composé pour l’essentiel de soluté glucosé soit 585 cartons sur un total de 5993», explique-t-on dans le communiqué.
Puis, révèle le document que «la Douane indique que poursuite des investigations a révélé également que la société incriminée, en l’occurrence DAHAICO SARL, attributaire du code PPM 131911, est bien connue des services de la Douane mais aussi de la Direction de la Pharmacie et du Médicaments (DPM) qui lui a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux». Poursuivant, «il s’y ajoute que la vérification des opérations commerciales de ladite société a révélé que sur les trois dernières années, elle a importé des dispositifs et consommables médicaux sous le couvert de vingt-cinq (25) déclarations en Douanes».
Toutefois, la Douane se dédouane et précise «à l’état actuel de la réglementation, l’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable contrairement aux médicaments. Mais en cas de doute, la Douane demande toujours aux usagers de se rapprocher de la DPM pour disposer d’un document prouvant qu’elle est informée de l’importation et qu’elle peut effectuer tous les contrôles postérieurs». D’après la Douane, ce n’est que l’importation des médicaments qui est soumise à la délivrance, par la DPM, d’une autorisation d’importation, lit-on dans l’édit et de faire savoir que «dans le processus de dédouanement, les autorisations de matériels médicaux qui n’ont pas un caractère obligatoire ne sont pas dématérialisées contrairement aux autorisations d’importation de médicaments qui sont des «documents pôles» directement routés à travers ORBUS».
L’importateur n’a pas produit un document attestant de l’importation régulière des cartons de solutions glucosées Suite à ses explications, l’administration des Douanes révèle que «les importations effectuées par la société DAHAICO SARL, à travers les bureaux de Douanes compétents, portant sur les dispositifs médicaux ont été dument déclarés, (factures, déclarations en douane, documents de transport, adresse exacte du destinataire) et autorisées par la DPM. Il n’a été relevé aucun délit de contrebande». S’agissant des cartons de solutions glucosées, le document signale que «l’importateur n’a pas produit un document attestant de leur importation régulière. C’est pourquoi des investigations sont en cours pour déterminer leur origine et tracer le circuit qui les a acheminés au dépôt en question».
Concernant ces dites solutions, ajoute la Douane «500 cartons ont été saisis le 24 mars 2021 sur le même importateur et mis en dépôt d’office dans les locaux du Bureau des Douanes de Dakar Port Nord». Par ailleurs, les services des Douanes ont informé avoir tenu une réunion avec l’ordre des pharmaciens du Sénégal. Ce, afin de mieux encadrer les importations régulières de produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Il sera mis en place un cadre permanent d’échange entre les différents acteurs intervenants dans le processus afin de lever toutes les équivoques sur les procédures et la définition exacte des produits pharmaceutiques et autres dispositifs médicaux», renseigne-t-elle.