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22 juin 2025
UNE BAGARRE ÉCLATE À DIOHINE APRÈS LES PRÊCHES ANTI-CHRÉTIENS D'UN MARABOUT
Le guide religieux qui s’est installé récemment dans ce village à majorité chrétienne, est accusé de saper la bonne cohabitation qui existe entre les différentes communautés religieuses, à travers des prêches incendiaires et son exubérance
A Diohine, un village situé dans la sous-préfecture de Tattaguine, à 140 km de Dakar, la parade d’un marabout local s’est terminée en bagarre entre les disciples de ce dernier et plusieurs jeunes, comme en témoignent deux vidéos tournées le 12 avril et publiées ensuite sur Twitter. Le guide religieux qui s’est installé récemment dans ce village à majorité chrétienne, est accusé de saper la bonne cohabitation qui existe entre les différentes communautés religieuses, à travers des prêches incendiaires et son exubérance.
Dans une première vidéo qui a été vue plus de 59 000 fois, on voit le marabout Serigne Bara Sene, debout sur le toit d'une voiture de type limousine, dans un cortège de plusieurs voitures, escorté par une dizaine de personnes.
Mais la parade s'est terminée dans de vives tensions, avec jets de pierre entre les disciples du marabout et plusieurs jeunes du village, comme on peut le voir dans une seconde vidéo également postée sur Twitter.
Les scènes se sont déroulées dans l'après-midi du lundi 12 avril. Mais les tensions entre les jeunes étaient palpables déjà la veille, alors que le marabout prêchait sur la place publique du village.
"Village de Diohine où la communauté catholique, l'église ainsi que les prêtres sont menacés par un marabout et ses talibés venus s'y implanter dans le but d'islamiser tous les habitants…" affirme ainsi la légende qui accompagne les deux vidéos. Plusieurs internautes l'accusent de vouloir convertir tout le village à l'islam.
"Il se vante de sa richesse et de ses nombreuses femmes"
Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, un proche du chef de village de Diohine, Édouard Diène, explique :
"Tout a commencé dimanche soir [11 avril]. Le marabout Serigne Bara Sène donnait des enseignements sur la place publique du village. Mais à côté, il y avait d'autres jeunes aussi sur cette même place publique qui discutaient et buvaient comme d'habitude. Et tout d'un coup, le marabout a demandé à ses disciples de les attaquer. Il y a eu un premier affrontement ce soir-là.
Le lendemain, le marabout a porté plainte au poste de gendarmerie de Fatick, le chef-lieu de la région pour faire arrêter les jeunes. Et c'est au retour du commissariat qu'il a fait cette procession où on le voit sur une voiture. Il jubilait, affirmant avoir fait arrêter les jeunes. Ce qui est faux. Ils ont juste été écoutés par les gendarmes et ont été relâchés.
Arrivé devant la demeure du chef village, une bagarre rangée a éclaté entre ses disciples et d'autres jeunes du village. Le comportement du marabout avait exacerbé la tension."
"À Diohine, il y des chrétiens, des musulmans et même des animistes. Et nous vivons dans une parfaite harmonie"
"C'est un problème très ancien. Mais ce n'est pas une question de guerre entre les religions. Parce qu'à Diohine, il y des chrétiens, des musulmans et même des animistes. Et nous vivons dans une parfaite harmonie.
Mais depuis que ce marabout s'est installé dans le village, il y a environ quatre mois, il insulte les populations lors de ses prêches publics. Il se vante de sa richesse et de ses nombreuses femmes.
À chaque fois qu'il doit sortir du village, c'est toujours avec un cortège d'au moins dix voitures avec gyrophare. Des fois, même tôt le matin à 3 h, il tient des propos incendiaires. Il dit qu'il va convertir tout le village à l'islam tant qu'il sera là pour réduire l'église à néant. Il sème un peu le trouble."
Excuses
Au Sénégal, pays majoritairement musulman, les marabouts sont des guides religieux de l'islam très respectés. Regroupés en confréries, ils ont une influence certaine. "Au Sénégal, la cohabitation entre les religions se passe très bien. Et c'est d'ailleurs la première fois que j'entends parler d'un marabout dont la présence dérange", explique à notre rédaction l'abbé Jacques Seck, fervent défenseur du dialogue interreligieux au Sénégal.
Selon plusieurs médias, le village semble avoir retrouvé à nouveau son calme. Grâce à une médiation des autorités locales et de la gendarmerie de Fatick, dont dépend Diohine, le marabout Serigne Bara Sène a présenté, jeudi 15 avril, ses excuses aux populations du village, surtout aux chrétiens qui se sont sentis offensés par ses agissements. "Les abbés et chrétiens du village de Diohine et moi ne formons qu'une seule et même communauté. Je prie Dieu qu'il éloigne Satan de nos relations. Je présente mes excuses à tout le monde" a-t-il déclaré, selon le média en ligne PressAfrik.
"À cet instant, le calme est revenu au niveau du village mais nous, en tant qu'autorités, nous allons continuer le dialogue entre les deux parties à travers le comité villageois pour que le calme s'installe définitivement", a déclaré Aliou Wade, le sous-préfet de Tattaguine, au cours d'un point de presse.
ABDOULAYE SADJI, UN DES PRÉCURSEURS INCONNUS DE LA NÉGRITUDE
Dans le cadre de sa semaine culturelle, le Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque a dédié, cette année, cette célébration à son parrain. Un homme intègre d’une dimension exceptionnelle qui reste pourtant peu connu
Dans le cadre de sa semaine culturelle, le Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque a dédié, cette année, cette célébration à son parrain. Un homme intègre d’une dimension exceptionnelle qui reste pourtant peu connu. Natif de la même ville en 1910, cet instituteur est l’un des précurseurs de la négritude.
Dans le portrait dressé par ses enfants et son cousin, Abdoulaye Sadji est présenté comme un homme intègre et rigoureux, au sens de l’honneur très prononcé. Un homme de refus, amoureux de son pays, un papa doux et un baroudeur qui donna du fil à retordre à l’administration coloniale qu’il a servie comme instituteur, notamment à ses supérieurs. Sérère de par son père et Lébou de par sa mère, Abdoulaye Sadji est d’abord une synthèse de deux cultures. Natif de Rufisque en 1910 d’un père originaire de Latmingué, dans la région de Kaolack, et d’une mère Lébou de Rufisque, après ses études coraniques, il intègre l’école française en fréquentant celle urbaine de Rufisque (actuelle école Matar Seck). Ce séjour est couronné par l’obtention d’un Certificat d’études primaires élémentaires. Ce qui lui donne le sésame pour l’école primaire supérieure Blanchot de Saint-Louis qu’il fréquente en 1924, avant d’en ressortir en 1926 pour rejoindre l’école Normale William Ponty de Gorée.
Abdoulaye Sadji y sort avec un diplôme d’instituteur en 1929. À l’école primaire supérieure de Saint-Louis, il fit la connaissance d’une autre grande icône de l’histoire du Sénégal, Mamadou Dia. Cette carrière dans l’enseignement le mena dans plusieurs contrées du Sénégal. Entre temps, il a décroché son Brevet de capacité colonial en 1932 et devient parmi les rares instituteurs africains cadres supérieurs dans l’enseignement.
Sa carrière ne fut pas tranquille car l’auteur du célèbre ouvrage «Maïmouna» fit indexé par l’administration comme un homme hostile à la France, fiché dans la catégorie des «mentalités anti-européennes». À l’origine de cette étiquette, une altercation avec la femme d’un colon en association avec deux autres amis Fara Sow et Saër Guèye, tous deux enseignants. Il échappe à la radiation souhaitée par l’époux de la dame, mais est muté.
Cet épisode le poursuivit dans sa carrière et sa notation en fit affectée. Le jeune enseignant fut affecté dans plusieurs régions du Sénégal. Des mesures administratives pour sanctionner un récalcitrant, mais que sa fille Marie considère comme une opportunité pour son défunt père. «Mon papa a été affecté de Rufisque à Kaolack, Matam, Podor, Ziguinchor, Thiès, Dagana… Seulement, c’était un piège pour le colon. Quand vous envoyez dans une région quelqu’un qui est informé comme l’était mon père, il va là-bas, il informe et forme. Les colons l’envoyaient dans ces régions pour le punir mais, au bout du compte, il faisait leur jeu», raconte sa fille.
Sadji a eu 12 enfants. C’était un Sénégalais au vrai sens du terme, une synthèse de toutes les pérégrinations à travers les différentes parties du pays. Avec ces affectations, Sadji est finalement devenu un des précurseurs de l’intégration des peuples du Sénégal. Ses enfants ont reçu une éducation rigoureuse, mais dans la chaleur familiale d’un père attentionné et plein d’affection qui leur a tout donné. Sa famille raconte qu’il leur a inculqué une éducation avec un sens élevé de la famille, une richesse au-dessus de toutes les autres. Abdoulaye Sadji était proche de ses enfants à qui il racontait des histoires autres que celles qu’il a écrites dans ses œuvres. «Il faut toujours être avec ses enfants, partager avec eux ce qu’on a», leur disait-il.
Ses relations difficiles avec l’administration coloniales l’ont peut-être poussé à nourrir une certaine affection pour l’Allemagne. Presque tous ses enfants ont appris l’allemand au Lycée. L’un d’eux, Booker Tee Sadji, fut pendant longtemps le chef du département d’Allemand à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop. «Il adorait l’allemand. Dans la maison, on a fait presque tous allemand. Notre frère aîné, Booker Sadji, est un grand professeur d’université. Je me suis demandé pourquoi mon père aimait l’allemand alors qu’Hitler était un sanguinaire. C’est après que j’ai compris que c’est parce qu’il aimait la rigueur», renseigne sa fille Marie.
Homme de principe
C’est ce qui explique, peut-être, le fait qu’il n’a jamais voulu que ses enfants profitent des privilèges de l’État. Un principe que son ami Mamadou Dia se permit de violer au lendemain de sa mort en décidant, devant sa veuve, de leur accorder des bourses. «Quand mon père est mort, Mamadou Dia est venu et a demandé à notre maman (Simone Carrère) où sont les enfants. Je m’en souviens, j’étais en 6ème avec ma petite sœur Irène. Après les présentations, il dit : Sadji a toujours refusé qu’on leur donne des bourses mais, à partir de maintenant, vous ne pouvez plus refuser, certains seront boursiers et les autres auront une aide», révèle Marie Sadji.
L’héritage matériel du parrain du Lycée de Rufisque est constitué d’un champ qu’il avait à Bambilor et une maison à Mérina, à Rufisque, où vivent aujourd’hui son neveu Adama Mbengue et sa famille. La modestie de ces biens traduit son caractère d’homme intègre qui constitue un exemple pour les générations d’aujourd’hui et de demain. «Je suis fière de mon père, il nous a nourris avec le fruit de sa sueur. Dieu merci, on est tous resté sur ce chemin tracé par notre papa», indique-t-elle. Selon cette dernière, en politique, son père avait deux amis : Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor avec qui il a écrit «Les Aventures de Leuk-Le-Lièvre». D’ailleurs, une des filles de Sadji porte le nom de la première épouse de feu Senghor, Ginette Eboué, fille du Gouverneur général Felix Eboué.
Ethnographe
Abdoulaye Sadji s’est également distingué par ses travaux ethnographiques et littéraires ainsi que son combat pour la réhabilitation culturelle et historique des cultures africaines dont la première salve est lancée à travers un texte : «Ce que dit la musique africaine». Un texte exaltant les grandes figures africaines comme Soundiata Keïta, Samory Touré, Cheikhou Amadou, Kombo Sylla, Fodé Kaba Doumbouya dont certains sont des héros de la résistance africaine. Ce qui fait de lui un des précurseurs de la négritude sur le continent africain et témoigne de sa fascination pour les défenseurs de la cause des noirs comme Booker T. Washington dont l’un de ses enfants porte le nom. C’est pourquoi Senghor disait de lui : «Il n’a pas beaucoup théorisé sur la négritude. Il a fait mieux, il a agi par l’écriture».
Quant à son ami Mamadou Dia, il a témoigné que l’écrivain Abdoulaye Sadji «est bien l’un des pères oubliés de la négritude». Cette posture va impacter sur sa carrière universitaire comme le témoigne sa fille : «Il est allé à Saint-Cloud pour faire l’inspectorat, mais il a échoué. Ils l’ont recalé parce qu’il ne faisait pas tout ce qu’ils lui disaient. C’est quand il est revenu qu’ils se sont dit qu’il ne va pas changer et se sont résolus à le nommer inspecteur». Des propos que l’ancien Président Senghor et ami de Sadji avait confirmés. Selon Marie Sadji, les ambitions universitaires de son père auraient été très mal perçues par les autorités scolaires de l’Aof.
Malgré le soutien répété de Senghor et d’Alioune Diop qui mobilisent leurs réseaux politiques, le service de l’enseignement s’oppose à l’avancement de Sadji qui refuse les postes alternatifs qui lui sont proposés, avec le risque d’être exclu de la Fonction publique. Sur le plan politique, l’instituteur et écrivain a également milité, tour à tour, à la Sfio de Lamine Guèye, puis au Rassemblement démocratique africain (Rda) en 1946. Ensuite, Sadji intégra le Bloc populaire sénégalais (Bds), avant d’atterrir au Parti africain de l’indépendance (Pai).
Abdoulaye Sadji a laissé une riche production littéraire dont les œuvres les plus connues sont : «Les aventures de Leuk le Lièvre», «Maïmouna», «Nini» et «Tounka», sans oublier de nombreuses publications dans des revues panafricaines.
VIDEO
LE DÉPART PÉRILLEUX DES ÉTATS-UNIS DE L'AFGHANISTAN
Au menu de Point USA cette semaine : le retrait des troupes américaines de Kaboul, un jeune afro-américain encore abattu par la police, la perspective de l'augmentation des membres de la Cour suprême
- Afghanistan : Joe Biden annonce la fin de la guerre sans fin. Le 11 septembre prochain, les soldats américains diront « Good bye Kaboul ».
- Minnesota : l’erreur fatale, une policière abat un jeune afro-américain. Elle croyait utiliser son pistolet à impulsions électriques. Les nuits de la colère sont de retour dans l’Etat où se déroule le procès de l’agent accusé de la mort de George Floyd.
- La Cour suprême va-t-elle voir le nombre de ses juges augmenter ? Le président Biden crée une commission pour en étudier la possibilité. Le dernier président à avoir essayé s’appelait Franklin Delano Roosevelt : ça n’avait pas été un succès.
- Covid-19 : Un géant du rock, Mick Jagger compose un hymne à la pandémie : « Easy Sleazy », avec à la guitare, David Grohl
Point USA, une émission hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement à un public francophone, avec pour objectif de discuter en français de l’actualité américaine en compagnie de René Lake, analyste politique et directeur de presse, Herman Cohen, ancien secrétaire d’Etat adjoint américain, et Dennis Beaver, avocat et chroniqueur juridique à Bakersfield, en Californie. La présentation est assurée par Claude Porsella, le montage et la réalisation sont assurés par Serge Djemba.
"Point USA" est une émission de French Buzz TV, basée à San Francisco en Californie.
PAPA AMADOU SARR BRANDIT SES CHIFFRES ET SOLDE SES COMPTES
La délégation générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/ FJ) ne s’occupe pas d’emplois. Elle gère l’entreprenariat. Cette précision de taille a été faite par son Délégué général
La délégation générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/ FJ) ne s’occupe pas d’emplois. Elle gère l’entreprenariat. Cette précision de taille a été faite par son Délégué général, Papa Amadou Sarr. Invité à l’émission, le Jury du Dimanche (JDD), M. Sarr est largement revenu sur la problématique de l’emploi des jeunes qui lui a valu une salve de critiques ces derniers jours. Avec des chiffres à l’appui, il a démontré comment l’organe qu’il dirige depuis 3 ans a impacté positivement la vie de nombreux jeunes sénégalais. « Au 31 décembre 2020, nous avons investi 60 milliards de FCFA. Actuellement, nous devons être autour de 65 à 70 milliards. Nous avons impacté la vie d’entrepreneurs, hommes et femmes, pour 106 000 personnes, directement. Nous avons créé au moins 70 mille emplois de façon indirecte, parce que, nous avons financé des entreprises qui ont eu à créer des emplois. Selon une récente étude que nous a fait le bureau Prospective économique, nous avons impactés positivement la vie de beaucoup d’entrepreneurs en créant des emplois sur l’ensemble du territoire national sans aucune distinction », a-t-il fait savoir.
PAS MOINS DE 5 MILLIONS DE DEMANDEURS D’EMPLOIS
Le 11 avril dernier, lors d’une assemblée générale des maires du Sénégal, le délégué de la Der/ FJ avait été hué au moment de son allocution. Certains maires lui reprochent de ne pas financer les jeunes de leur localité, allant même jusqu’à parler d’échec de la Der. Mais pour Papa Amadou Sarr, il est impossible de régler la question du chômage d’un seul coup. Aujourd’hui, le Sénégal compte pas moins de 5 millions de demandeurs d’emplois. Il faudrait 4 fois le budget du Sénégal pour résoudre ce taux de chômage. « Je ne suis pas d’accord quand on parle d’échec de la Der. Pour la bonne et simple raison que nous faisons avec les moyens du bord. Aujourd’hui, nous avons 5 à 6 millions de demandeurs d’emplois. Et pour avoir un emploi pérenne, il faut au minimum, 2,5 à 3 millions de F CFA qui permettent à une personne d’avoir un revenu minimum de 100 à 200 milles F par mois. En faisant un petit calcul, c’est environ 3 000 milliards pour 1 million d’emplois. Vous multipliez par 5, ça vous donne 15 000 milliards pour 5 millions d’emplois. Cela signifie exactement que, c’est 5 à 6 années budgétaires à l’Etat du Sénégal pour résorber le gap de chômeurs. Si l’Etat du Sénégal avait les moyens de le faire, il le ferait », a-t-il déclaré.
« DES GENS ONT ÉTÉ PAYÉS POUR ME HUER »
D’ailleurs, concernant cette rencontre des maires, Papa Amadou Sarr révèle qu’il avait été averti. Selon lui, certains maires ont payé des gens pour le huer et il était au courant de cela. « Je n’en veux pas aux maires. Je suis entré dans la salle avec la conviction que j’allais être hué. J’ai été averti. On a payé des gens pour cela. J’ai la preuve et le montant, 1 million 500 mille, qui a été donné à des personnes pour m’humilier. Ce n’était pas la première fois et ce sont des pratiques que je dénonce. Mais, je suis Républicain. Je crois aux valeurs de la République », dit Sarr. Qui ne manque pas de lancer un défi à ses détracteurs : « Demain, si je quitte la Der, la personne qui prendra ma place, ne pourra pas faire mieux que ce que j’ai fait, avec les même ressources dont je dispose ».
CORONAVIRUS : 51 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 01 DÉCÈS
Ces nouvelles contaminations concernent 11 contacts suivis et 40 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (30) et dans d’autres endroits du pays (10). Un (01) décès a été enregistré, samedi.
Dakar, 18 avr (APS) – Cinquante et une (51) personnes ont contracté la Covid-19 qui a également causé 01 décès au cours des dernières vingt-quatre heures, a rapporté, dimanche, le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Sur 1536 tests réalisés, 51 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,32 %’’, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Ces nouvelles contaminations concernent 11 contacts suivis et 40 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (30) et dans d’autres endroits du pays (10).
Un (01) décès a été enregistré, samedi.
Le ministère a rapporté que 70patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 19 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 39 782 cas positifs dont 38 511 guéris, 1091 décès et 179 encore sous traitement.
Le ministère signale qu’à la date du 18 avril, 380 665 personnes ont été vaccinées.
LE JARAAF S’ENGAGE À PAYER LA CAUTION DE LAMINE DIACK
Le Jaraaf de Dakar s’est engagé ce samedi, lors une assemblée générale extraordinaire, à payer la caution de 500.000 euros (327 millions de francs) pour permettre à son ancien président Lamine Diack de ’’retrouver ses proches’’
Le Jaraaf de Dakar s’est engagé ce samedi, lors une assemblée générale extraordinaire, à payer la caution de 500.000 euros (327 millions de francs) pour permettre à son ancien président Lamine Diack de ’’retrouver ses proches’’, a annoncé à l’APS le président du club Cheikh Seck.
‘’Nous avons décidé au cours de cette une AG extraordinaire que nous ne devons pas attendre qu’une collecte soit faite au nom du président Diack, un digne de ce pays, un citoyen remarquable à tous points de vue’’, a expliqué le président Seck.
Et c’est pourquoi, ’’nous avons décidé, dans les 15 jours à venir’’, de verser la caution pour que ‘’le président Diack puisse venir célébrer la Korité (fin du Ramadan) auprès de sa famille’’ à Dakar.
Au mois de février, le Collectif Lamine Diack (CLD) avait invité le président de la République et toutes les bonnes volontés à soutenir l’initiative de levée de fonds destinés à payer la caution de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) assigné à résidence en France, depuis le 1er novembre 2015.
Le Collectif avait été informé par une source proche de la famille que l’interdiction de sortie du territoire français de M. Diack par la justice a été levée, le 30 décembre dernier, à la condition de déposer la caution de 327 millions de francs.
Le Collectif en appellait ’’à tous, en premier au président de la République son Excellence Macky Sall et à tous les Sénégalais sensibles au sort injuste enduré par M. Diack à soutenir l’initiative qui consiste à rassembler la caution".
Saluant toutes les bonnes volontés pour leur engagement dans cette cause, le président du Jaraaf rappelle que ‘’’c’est l’ensemble du club de la Médina qui a décidé de prendre en charge cette affaire’’.
Eaient présents à l’AG les anciens du club, les présidents Wagane Diouf, Atoumane Diaw, Alioune Diaw, l’ambassadeur Falilou Kane, Oumar Gueye Niayes, Louis Camara.
’’(…) et tout le monde a approuvé cette démarche’’’, a souligné le président Cheikh Seck.
Était également présent, l’ancien chef d’Etat major des Armées, le Général Mansour Seck, un ami intime du président Lamine Diack, a précisé l’ancien gardien de but des Lions du Sénégal.
Ancien président de l’IAAF de 1999 à 2015, Lamine Diack a été condamné en septembre dernier en France à quatre ans de prison, dont deux avec sursis pour corruption.
Le Sénégalais, 87 ans, accusé de corruption et de blanchiment d’argent liés au scandale du dopage en Russie, était en résidence surveillée depuis novembre 2015.
CHEIKH BÉTHIO, UNE VIE DÉDIÉE À SERIGNE SALIOU MBACKÉ
Quelques témoignages et anecdotes inédits qui renseignent sur la relation particulière, presque fusionnelle, qui a existé entre Serigne Saliou et Cheikh Béthio Thioune
L’équipe du « Soleil » a pu recueillir des témoignages et des anecdotes inédits qui renseignent sur la relation particulière, presque fusionnelle, qui a existé entre Serigne Saliou et Cheikh Béthio Thioune.
Certains parlent d’un compagnonnage spirituel unique. À juste titre. Quand Béthio Thioune rencontre Serigne Saliou Mbacké, il n’avait que 9 ans. Et depuis, il ne l’a plus quitté. S’illustrant par son action, sa fidélité et son dévouement. Devenant ainsi un modèle pour tous les autres talibés. « On voulait tous lui ressembler tellement il était dévoué, prêt à satisfaire les moindres soucis de Serigne Saliou », confie Modou Thioub qui nous reçoit dans la maison de Serigne Saliou à Mbour. Kër « Serigne bi » situé au quartier 11 novembre est unique de par le calme qui y règne et son architecture très simple. Mais le plus frappant dans cette maison, c’est sans doute la discipline des talibés. Qui prennent part, tous les jours, à la lecture matinale du Coran. « Les saisons se suivent et se ressemblent. Lire le Coran, chanter des khassaides et faire des zikrs. C’est ce que nous faisons tous les jours, conformément aux recommandations de Serigne Saliou », renseigne Serigne Mbaye Diop, maître des lieux, choisi par le défunt Serigne Saliou pour assurer la gestion de la maison. Et c’est justement lui qui a demandé à Modou Thioub de nous parler au nom de la famille. Un choix amplement justifié. Modou Thioub a été pendant de nombreuses années un proche collaborateur de Serigne Saliou. « Beaucoup de choses qui sont rapportées et qui concernent Serigne Saliou et Cheikh Béthio se sont passées sous mes yeux. Donc, ce que je vais vous dire, je l’ai vécu », précise Modou Thioub, qualifiant, d’emblée, Cheikh Béthio de « grand bienfaiteur » de la confrérie mouride. « Béthio était sincère et loyal. Il ne trichait pas et tout ce qu’il a fait, il l’a fait avec désintérêt. Le Magal est là pour l’attester. Ce qu’il a réussi à faire se passe de commentaires. Il est le seul à l’avoir fait. Incontestablement, il était un monument de la Mouridiya », dit Modou Thioub. Il nous apprend que quand il a fait acte d’allégeance à Serigne Saliou, en 1972, Béthio Thioune était déjà un talibé engagé, actif et très remarqué auprès du saint homme. « Son amour et son affection pour le marabout étaient extraordinaires. Il n’attendait pas que les problèmes se posent pour agir. Béthio anticipait sur tous les besoins de Serigne Saliou. Il était toujours le premier à se manifester, toujours prêt à servir, à se donner ». Prenant à témoin deux des talibés qui ont assisté à l’interview qui s’est déroulée dans un modeste salon, là où Serigne Saliou recevait ses hôtes, Modou renseigne qu’il fut un temps où le marabout a connu d’énormes soucis pour faire face aux difficultés de la vie. Et fort heureusement, « l’infatigable Béthio » était là pour soulager et réconforter le marabout.
Même pas de quoi sucrer son café…
« Serigne Salou était très attaché à ses daaras. Et justement, il fallait trouver des ressources pour la prise en charge des talibés. Ce n’était pas facile. Parfois, la situation était insupportable, insoutenable mais à chaque fois que le marabout avait les « yeux rouges », il y avait un seul sur qui il pouvait compter : Béthio. Lui n’a jamais abdiqué. Il n’a jamais abandonné Serigne Saliou. Aucun signe de relâchement, il a été toujours là pour son marabout». Difficile à croire mais Modou Thioub persiste et signe. Il y a eu des journées, dit-il, où Serigne Saliou prenait un café très amer. Pas parce qu’il le voulait ainsi. Tout simplement parce qu’il n’avait pas de quoi acheter du sucre. « Si on le dit actuellement, les gens pensent que c’est exagéré. Certains peuvent même être choqués et pourtant, c’est vrai. Serigne Saliou a passé des journées sans avoir de quoi se payer du sucre pour son café », confie Modou Thioub. C’était une période où les « hadiya » n’avaient pas la forme actuelle. Les talibés, porteurs d’enveloppes à leur marabout, ne couraient pas les rues. Et les maigres ressources que Serigne Saliou recevait venant essentiellement des champs, il les reversait intégralement aux daaras. Justement, c’est cette période qui a vu s’illustrer un talibé comme Béthio. « On dit que c’est dans les difficultés qu’on reconnaît ses amis. Mais Béthio était plus qu’un ami, il vivait pour Serigne Saliou. Et celui-ci l’a récompensé. C’est aussi simple que cela », explique Modou Thioub.
Serigne Saliou à Béthio : « Tu peux être tranquille… »
Un jour, dit Modou Thioub, un homme avait promis un camion de gros poissons à Serigne Saliou. Et le marabout était tellement content qu’il a réuni tous les enfants pour annoncer la bonne nouvelle. « Demain Incha Allah, vous aurez un bon thiébou dieun », avait dit Serigne Saliou aux talibés. Seulement voilà, l’homme en question n’était pas sérieux. Du moins, il n’a pas respecté sa parole. L’heure à laquelle il devait venir était dépassée. Toujours pas l’ombre de ce fameux camion. « J’étais sur place et Serigne Saliou s’impatientait, pensant sûrement à ce qu’il allait encore dire aux enfants. Et c’est en ce moment précis que nous avons vu de loin deux camions. Ils arrivent et stationnent devant le marabout. Mais qui descend ? L’homme qui avait fait la promesse ? Non. C’est Béthio Thioune qui descend et se met à terre ». Témoin oculaire de cette scène, Modou Thioud a aujourd’hui encore des frissons quand il repense à cette « incroyable scène » qui s’est déroulée devant deux de ses amis : Mbaye Diop et Serigne Mamour Fall. Modou Thioub se souvient même des premiers mots de Béthio Thioune quand celui-ci est descendu de l’un des deux véhicules : « Mbacké, je vous emmène deux camions. Un rempli de fruits et de légumes, l’autre de poissons. De gros poissons qui vont certainement faire plaisir aux enfants », dit-il, s’adressant à Serigne Saliou. L’énorme souci du marabout venait de trouver solution. Le visage de Serigne Saliou s’est subitement illuminé. Ses yeux pétillaient. Sa joie était immense. « J’étais là assis, devant le marabout. On était tous ébahis. Personne n’a compris. J’ai vu Serigne Saliou regarder Béthio, un regard d’affection unique. Cette image restera à vie dans ma tête », souligne Modou Thioub. Ce jour-là, se souvient-il, Serigne Saliou a formulé une intense prière pour Béthio. C’était en 1989. Et le marabout s’est adressé à Béthio Thioune en ces termes : « Serigne Touba va te rétribuer. Tu peux être tranquille. Je t’ai donné ce que personne ne pourra te retirer ».
Serigne Saliou et ses fruits….
En réalité, les récits de ce genre sont légion. Moctar Fall est un agent retraité de la mairie de Kaolack. C’est l’administrateur Béthio Thioune qui l’a recruté, et pendant trente ans, c’est lui qui s’est chargé des salaires de la commune. Justement, quand Béthio Thioune a mis en place le « Dayira des fonctionnaires », Moctar fait partie des premiers à l’avoir intégré. Ce qui lui a permis d’accompagner régulièrement le talibé Béthio à Touba pour rendre visite à son marabout Serigne Saliou. Moctar est formel : entre Serigne Béthio et Serigne Saliou il y a une relation complexe. Un rapport unique. « Seul Serigne Saliou connaît qui est Béthio Thioune et il est le seul à savoir ce qu’il lui a donné », estime Moctar Fall, rappelant qu’il y a des choses dans cette vie sur terre que ne peut comprendre le commun des mortels. Et pour lui, le rapport Cheikh Béthio-Serigne Saliou fait partie de ces choses-là. Complexes et insaisissables. « On constate, on passe sans essayer de comprendre ». Justement, il y a une scène qu’il aime raconter et qui le réconforte dans sa position. Au cours d’un de ses nombreux déplacements à Touba, Moctar Fall a été témoin oculaire d’une scène qu’il n’arrive pas à oublier. Comme d’habitude, se souvient-il, la délégation de Kaolack conduite par l’administrateur Thioune a été bien accueillie. Les instructions de Serigne Saliou ont été respectées. Ils ont été bien installés et ont eu droit à un copieux repas. Mais une chose inédite se produisit au moment de servir les fruits. Serigne Saliou avait envoyé des caisses de pommes, d’oranges et de bananes. Et c’est Béthio Thioune lui-même qui se chargeait du service. « Nous étions près de cinquante personnes. Curieusement, chacun de nous a eu deux pommes, deux oranges et deux bananes. Et à la fin, il ne restait que deux pommes, deux oranges et deux bananes. Vérification faite, seul Béthio qui n’était pas encore servi. C’était incroyable. Je n’en reviens toujours pas ». Et ce jour-là, Béthio Thioune s’est évanoui. Quand il a repris ses esprits, il s’est exclamé : « Serigne Saliou n’a pas d’égal. Rien ne l’échappe. Il savait avec exactitude le nombre de pommes, d’oranges et de bananes qui était dans les caisses ».
Cheikh Béthio : « Fima diar ak Serigne Saliou…. »
Mbacké Fall est, lui, neveu de Cheikh Béthio Thioune. Il est ancien directeur des Recettes et fiscalités à la mairie de Pikine. Mbacké se souvient que quand la famille, au grand complet (sœurs, frères, neveux, tantes, cousins), a voulu, à travers une manifestation, rendre hommage à son oncle et magnifier ses nombreuses actions, ce dernier a tout simplement fait savoir que celui qui mérite d’être remercié, c’est bien Serigne Saliou. « Je n’ai rien fait. Serigne Saliou est à la base de tout. Allons ensemble le voir pour partager les contours du projet ». C’est ainsi que la délégation conduite par Cheikh Béthio s’est rendue à Touba. Sur place, le Cheikh et les siens rencontrent Serigne Saliou qui bénit la démarche. Et c’était le début des « thiants ». « Je suis le premier à écrire le mot « thiant » dans son bureau à Guédiawaye », confie Mbacké Fall qui se souvient même de la première annonce du rassemblement. « Nous sommes partis voir Pape Moussa Fall, de l’imprimerie des Niayes. C’est lui qui a imprimé la première affiche sur laquelle on pouvait voir la photo de Serigne Saliou et tout le programme ». L’événement s’était exactement déroulé sur trois jours, les 29, 30 et 31 décembre 1987 à « Kër Pauline » à Golf. Mais ce premier grand « thiant » avait enregistré quelques désagréments. Une horde de moustiques avait envahi les lieux. Et un tuyau cassé déversant des eaux usées avait dénaturé l’atmosphère. « Les gens avaient beaucoup souffert ». Cheikh Béthio avait gardé ce mauvais souvenir. Et un an après, en 1988, quand le comité d’organisation s’est rendu à Touba pour les besoins du « thiant », Serigne Béthio Thioune qui venait d’être élevé au rang de Cheikh par Serigne Saliou n’a pas manqué de partager ces désagréments. Et le neveu se souvient exactement de ce que son oncle avait dit au marabout : « Mbacké, grâce à toi, tout s’était bien passé l’année dernière. Mais nous avions eu quelques soucis. Des moustiques et un tuyau cassé avaient perturbé le « thiant ». Nous ne voulons pas que cela se reproduise », avait dit le Cheikh s’adressant à Serigne Saliou. Et il conclut, toujours en s’adressant au guide religieux : « Nous ne voulons non plus que ça pleuve le jour du thiant ». Mbacké Fall n’a aussi rien oublié des propos de Serigne Saliou : « Dieu t’a entendu. Le message est bien passé », avait souri le marabout. À la sortie de cette audience, Mbacké Fall dit avoir tancé son oncle. Lui reprochant d’avoir partagé ces « petits désagréments » avec Serigne Saliou. « Personnellement, je ne pensais pas qu’il fallait en parler au marabout ». Et la réponse de Cheikh Béthio était surprenante : « Tu seras surpris. Le moment venu, tu comprendras mieux Serigne Saliou. Celui avec qui nous avons affaire est un ami de Dieu. Il suffit qu’il veuille une chose pour qu’elle se concrétise ». Ce qui se passe le jour de ce fameux « thiant » de 1988 est tout simplement extraordinaire. « Le jour-j, le ciel était bien dégagé. La perspective de pluie était minime. Et curieusement, il n’y avait plus d’eaux usées sur place. Mais le plus incroyable, c’est que vers 16 heures, on installait tranquillement la sono et les chaises quand, soudain, deux véhicules stationnent. Un homme se dirige vers nous et demande ce qui était prévu sur les lieux. Je réponds gentiment. Il nous dit que sa société a un nouveau produit contre les moustiques qu’il veut tester. Bien sûr, nous lui avons donné l’autorisation de désinfecter les lieux », rappelle Mbacké Fall. Et ce « thiant » s’est « très bien » déroulé sans pluie, sans eaux usées mais aussi sans moustiques. Quand le lendemain, les gens se sont mis à commenter ce qui ‘s’est passé, Cheikh Béthio s’est simplement contenté de dire : « Vous êtes étonnés, émerveillés parce que vous ne connaissez pas Serigne Saliou. « Ma kham sa ma wa dji. Fi ma diar ak mom maa ko kham ». »
« Notre unique maison offerte à Serigne Saliou »
La générosité de Cheikh Béthio n’avait pas de limite. Son plus grand plaisir, note son jeune frère, Mouride Thioune, était de donner et de partager. « Il a offert jusqu’à offrir sa bague de mariage », rigole Mouride qui a reçu l’équipe du « Soleil » chez lui à Médinatou Salam. Un jour, se souvient Mouride, je l’ai vu porté une belle bague. Et je lui dis : « Grand, ta bague est très belle ». Et Cheikh Béthio de lui répondre : « Tu la veux ». Bien évidemment, Mouride dit « oui ». Sans hésiter, il enlève la bague et l’offre à son jeune frère. Non sans ajouter : « C’est ma bague de mariage, mais je te l’offre quand même ». Mouride dit avoir tout fait pour ne pas prendre cette bague, mais son frère avait déjà décidé. Il se souvient aussi quand Serigne Saliou a dit à Béthio qu’il voulait une maison à Thiès ou dans les parages, celui-ci lui a aussitôt dit : « J’avais une maison à Thiès. Désormais, elle t’appartient ». La rapidité avec laquelle Béthio avait réagi avait même impressionné Serigne Saliou. Et Mouride se rappelle ce jour, quand Béthio a réuni sa maman et tous ses frères pour leur dire qu’il avait offert en « hadiya » la maison familiale à Serigne Saliou. « Il ne savait pas comment introduire le sujet. Parce que ne sachant pas notre réaction. Finalement, il a partagé sa décision. Et, à l’unanimité, nous lui avons dit qu’il avait pris la bonne décision ». Sa maman, Sokhna Bamby Thiam, était même allée plus loin : « Non seulement la décision est bonne, mais elle est juste. Tu as vu juste mon fils. Je suis entièrement en phase avec toi. Serigne Saliou mérite plus qu’une maison », avait réagi Bamby, s’adressant à son fils Béthio Thioune qui avait poussé un ouf de soulagement en entendant la réaction de sa maman. « Je ne m’attendais pas moins que ça. Merci infiniment maman », s’était réjoui Cheikh Béthio.
« Et Serigne Touba l’a récompensé… »
Tous les mourides le savent : le bon talibé, c’est celui qui se donne entièrement à Serigne Touba. Et sur ce point, peu de gens ont fait mieux que Cheikh Béthio. Modou Thioub, proche de Serigne Saliou est même catégorique : « Il n’y a pas un talibé qui a fait plus que Cheikh Béthio. Du moins, j’ai observé, cherché mais je n’ai pas trouvé quelqu’un qui a égalé Cheikh Béthio ». Kandioura Camara, ancien élève du Cheikh en 1959, témoigne lui aussi de l’attachement de son maître à Serigne Saliou. « Il ne faisait rien sans se référer à ce marabout. Voilà pourquoi son exceptionnel parcours ne m’a pas surpris », se souvient Kandioura Camara. Mouride Thioune, frère du Cheikh, rapporte que Serigne Abdou Lahad Mbacké Ibn Khadimou Rassoul était séduit voire impressionné par le comportement de Cheikh Béthio Thioune. Un jour, dit Mouride, le guide a dit à Serigne Saliou qu’il était « sûr et certain » qu’il n’y avait que Serigne Touba dans le cœur de son talibé Cheikh Béthio. Et celui-ci qui avait entendu cette conversation, a réagi en lançant à l’ancien Khalife général des mourides : « Serigne Abdou Lahad vient de confirmer que c’est bien Serigne Saliou qui est Serigne Touba ». Collaborateur de Béthio Thioune à la mairie de Diourbel, Abdoul Kader Agne trouve, lui, « beaucoup de similitudes » entre le guide des « thiantacônes » et Cheikh Ibra Fall, fidèle compagnon de Khadimou Rassoul. « Ce sont deux hommes qui se sont entièrement donnés à leur guide. Et on ne peut pas travailler pour un saint comme Serigne Touba sans récolter les fruits », dit Kader Agne. Lat Diop, entrepreneur, petit-fils de Samba Laobé, « meilleur ami » de Kouly Thioune, père de Béthio, est du même avis. « Les spéculations sont nombreuses. On a tout entendu pour expliquer le nombre sans cesse croissant des talibés du Cheikh. Certains sont allés jusqu’à dire qu’il mettait des choses dans des jus, du café…. Tout cela était faux. La réalité, c’est qu’il s’est donné à Serigne Touba, sans tricher, et il a été rétribué ». Mbeur Mboup avait 36 ans quand Serigne Saliou a rencontré le jeune Béthio Thioune à Tassette. Il en a aujourd’hui 109 ans. « L’attachement de Cheikh Béthio à Serigne Saliou était sincère. Il a travaillé pour le marabout sans calcul, sans attendre d’être récompensé. Et aujourd’hui encore, seul Serigne Saliou sait ce qu’il a donné à Cheikh Béthio qui reste un exemple, une référence pour tous les talibés ». Paroles d’un patriarche. Mbacké Fall, neveu du Cheikh, rappelle que Serigne Saliou avait lui-même prédit le parcours du Cheikh. « Un jour arrivera et ce jour est très proche, lorsque les gens vont se bousculer devant ta porte ». Le marabout l’aurait dit en 1990. Il avait vu juste. Aujourd’hui, les « thiant » sont organisés par des Sénégalais de tout âge sur toute l’étendue du territoire national. Et le 17 avril, célébrant la première rencontre entre Serigne Saliou et Cheikh Béthio, est un grand moment de partage et de communion. Toujours dans le même esprit du « thiant » : rendre grâce à Serigne Saliou.
BALLA GAYE 2 VS BOY NIANG 2 FICELÉ PAR GASTON MBENGUE !
Le combat de lutte avec frappe aura lieu en janvier 2022, confirme le promoteur contacté par IGFM
Gaston Mbengue a ficelé l'affiche Balla Gaye 2 vs Boy Niang 2. La signature a eu lieu, ce vendredi soir, informe le promoteur.
Le combat de lutte avec frappe aura lieu en janvier 2022, confirme le promoteur contacté par IGFM au moment de la signature de cette belle affiche entre les lutteurs de Guédiawaye et de Pikine.
Mais avant de s'affonter, Balla et Boy Niang vont d'abord défier cette année Bombardier et Tapha Tine leurs adversaires respectifs. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils ne peuvent pas s'affronter au cours de cette saison, précise Gaston Mbengue. En décrochant ce derby de la banlieue dakaroise, le "Dong King" de l'arène confirme son retour en force après avoir offert aux amateurs le combat entre Eumeu Sène et Lac 2 remporté par ce dernier.
LA DOUANE SE DÉDOUANE ET SE DÉFAUSSE SUR LA DPM
Interpellée et même pointée du doigt sur la saisine des faux médicaments, la Douane déclare avoir été informée par voie de presse
Comment une telle quantité de médicaments a été introduite au Sénégal à l’insu de la Douane ? C’est en substance la question que tout le monde se posait après la saisie, par la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar, d’une importante de quantité de faux médicaments dans un immeuble sis à la Patte d’Oie.
Interpellée et même pointée du doigt, la Douane s’explique d’abord sur les faits. Elle dit avoir été informée de cette saisine par voie de presse. Sur ces entrefaites et sans perdre de temps, a mené des enquêtes avec ses services compétents en vue d’apporter son concours à la manifestation de la vérité. Ce, précise-t-elle, après plusieurs interrogations sur la présence d’un tel dépôt de produits pharmaceutiques au cœur de Dakar, au nez et à la barbe de l’Administration des Douanes.
La DPM a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux à la société incriminée
Tout d’abord, les agents des Douanes qui se sont déportés sur les lieux ont pu constater que 90 % de la marchandise est constitué de dispositifs médicaux. Le reste étant composé pour l’essentiel de soluté glucosé soit 585 cartons sur un total de 5993 », explique-t-on dans le communiqué.
Puis, la Douane indique que poursuite des investigations a révélé également que la société incriminée, en l’occurrence DAHAICO SARL, attributaire du code PPM 131911, est bien connue des services de la Douane mais aussi de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) qui lui a délivré plusieurs autorisations d’importation de dispositifs médicaux. Il s’y ajoute que la vérification des opérations commerciales de ladite société a révélé que sur les trois dernières années, elle a importé des dispositifs et consommables médicaux sous le couvert de vingt-cinq (25) déclarations en douanes.
L’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable
Cependant, la Douane la douane de de précise : « à l’état actuel de la règlementation, l’importation des matériels et dispositifs médicaux n’est en principe soumise à aucune autorisation préalable contrairement aux médicaments. Mais en cas de doute, la Douane demande toujours aux usagers de se rapprocher de la DPM pour disposer d’un document prouvant qu’elle est informée de l’importation et qu’elle peut effectuer tous les contrôles postérieurs ».
D’après la Douane, ce n’est que l’importation des médicaments qui est soumise à la délivrance, par la Direction de la Pharmacie et du Médicament, d’une autorisation d’importation. C’est pourquoi explique-t-on : « dans le processus de dédouanement, les autorisations d’importation de matériels médicaux qui n’ont pas un caractère obligatoire ne sont pas dématérialisées contrairement aux autorisations d’importation de médicaments qui sont des « documents pôles » directement routés à travers ORBUS. »
L’importateur n’a pas produit un document attestant de l’importation régulière des cartons de solutions glucosées
Suite à ses explications, l’administration des Douanes révèle que les importations effectuées par la société DAHAICO SARL, a travers les bureaux de Douanes compétents, portant sur des dispositifs médicaux ont été dument déclarés, (factures, déclarations en douanes, documents de transport, adresse exacte du destinataire) autorisés par la DPM. Il n’a été relevé aucun délit de contrebande.
S’agissant des cartons de solutions glucosées, elle signale que « l’importateur n’a pas produit un document attestant de leur importation régulière. C’est pourquoi des investigations sont en cours pour déterminer leur origine et tracer le circuit qui les a acheminés au dépôt en question ». Pour ces dites solutions, ajoute-t-elle « 500 cartons ont été saisis le 24 mars 2021 sur le même importateur et mis en dépôt d’office dans les locaux du Bureau des Douanes de Dakar Port Nord ».
Mis en place un cadre permanent d’échange entre la Douane et l’ordre des pharmaciens
Par ailleurs, les services des douanes ont informé avoir tenu une réunion avec l’Ordre des Pharmaciens du Sénégal. Ce, afin de mieux encadrer les importations régulières de produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux. Il sera mis en place un cadre permanent d’échange entre les différents acteurs intervenants dans le processus afin de lever toutes les équivoques sur les procédures et la définition exacte des produits pharmaceutiques et autres dispositifs médicaux.
ÉVOLUTION EN DENTS DE SCIE !
Le Sénégal compte 199 patients sous traitement, contre 166 hier, et 31 guérisons mais déplore trois décès supplémentaires, contre deux hier, et 16 cas graves pris en charge dans les services de réanimation, d’après le bulletin épidémiologique de ce samedi
Le Sénégal compte 199 patients sous traitement, contre 166 hier, et 31 guérisons mais déplore trois décès supplémentaires, contre deux hier, et 16 cas graves pris en charge dans les services de réanimation, d’après le bulletin épidémiologique de ce samedi, 17 avril 2021.
Lequel lu par le directeur de la Prévention, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye, fait état d’une légère hausse sur les nouvelles contaminations : sur 1672 tests, 67 cas sont revenus positifs, contre 58 hier, soit un taux de positivité de 4,01%, contre 3,68% hier.
Dakar reste l’épicentre de la pandémie et baisse des cas communautaires à l’intérieur du pays
Les nouveaux cas sont ainsi répartis : 28 cas contacts, contre 21 hier, et 39 issus de la transmission communautaire, contre 34 hier, dont 34 cas à Dakar et 5 dans les autres régions, contre 13 hier.
Sur les cas communautaires recensés ces dernières 24 heures à l’intérieur du pays, Vélingara en compte trois. Kaolack, et Thiès se partagent le reste, un pour chacune des régions.
Par contre, 31 patients suivis, contre 67 hier, ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Ce, au moment où 16 cas graves, le même nombre rapporté hier, sont pris en charge dans les services de réanimation.
A ce jour, 39 731 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, dont 38 441 guéris, 1 090 décédés et donc 199 patients sous traitement, contre 166 hier.
Pour la campagne de vaccination, le chiffre du jour est 380 665. Il s’agit du nombre de personnes vaccinées sur l’étendue du territoire national depuis le démarrage en février dernier.