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22 juin 2025
Dalindyebo SHABALALA
COMMENT FAIRE PARVENIR LES VACCINS COVID-19 AUX PAYS PAUVRES
Le monde a un problème d'accès au vaccin COVID19: près de la moitié de toutes les doses administrées jusqu'à présent l'ont été en Europe et en Amérique du Nord, tandis que de nombreux pays plus pauvres ont vacciné moins de 1% de leur population
L e monde a un problème d'accès au vaccin COVID19: près de la moitié de toutes les doses administrées jusqu'à présent l'ont été en Europe et en Amérique du Nord, tandis que de nombreux pays plus pauvres ont vacciné moins de 1% de leur population. Avec de nouvelles variantes de coronavirus augmentant le risque pour la santé, l'Afrique du Sud et l'Inde ont proposé que l'Organisation mondiale du commerce renonce temporairement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins COVID-19 pour aider à accélérer la production.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont rejeté l'idée , arguant que les droits de propriété intellectuelle - qui donnent aux créateurs de vaccins le pouvoir d'empêcher d'autres entreprises de reproduire leurs produits - sont nécessaires pour garantir l'innovation et que leur renonciation n'entraînerait pas une augmentation de la production. Ils sont maintenant sous pression pour changer d'avis. Alors, n'y a-t-il que deux chemins ici? Les brevets restent inviolables ou les brevets sont ignorés? J'ai travaillé sur les questions juridiques liées à l'accès aux médicaments depuis 2004 et j'ai participé à ces débats à l'OMC et à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, en collaboration avec des groupes de la société civile et des pays en développement. Je pense qu'il existe une voie médiane: les licences obligatoires.
LES GOUVERNEMENTS PEUVENT DEJA CONTOURNER LES BREVETS
Lorsqu'un pays approuve un brevet, cela donne au titulaire du brevet un monopole pour une durée limitée, généralement 20 ans, pour des idées nouvelles et hautement inventives. La promesse d'avoir un monopole incite davantage le titulaire du brevet à prendre le risque de la recherche et du développement et à mettre un produit sur le marché. L'entreprise peut facturer un prix élevé pendant une durée limitée pour récupérer cet investissement. La phrase clé est «temps limité». Cela garantit qu'une fois qu'un brevet est épuisé, d'autres peuvent fabriquer le produit. Les médicaments génériques en sont un exemple. La concurrence fait généralement baisser les prix et assure un meilleur accès à ceux qui veulent ou ont besoin du produit. Pour les urgences, le système des brevets a une série de soupapes de sécurité qui permettent aux gouvernements d'intervenir avant que ce temps limité ne soit écoulé. La soupape de sécurité la plus importante pour la production de vaccins COVID-19 est la licence obligatoire. Sur la base des besoins du public - y compris les urgences sanitaires - un gouvernement peut autoriser d'autres personnes à fabriquer le produit, généralement moyennant une redevance ou une redevance raisonnable versée au titulaire du brevet. Aujourd'hui, tout pays qui a délivré un brevet à un fabricant de vaccins COVID-19 peut utiliser ce brevet simplement en délivrant une licence obligatoire pour permettre la production par ses propres entreprises. Alors, pourquoi cela ne résout-il pas le problème d'accès au vaccin COVID-19?
LES BREVETS DE VACCINS SE TERMINENT A LA FRONTIERE
Le même problème s'est posé dans le contexte de l' accès aux médicaments anti-VIH à la fin des années 1990. Tout comme pour les médicaments anti-VIH à l'époque, la capacité de fabriquer des vaccins est aujourd'hui inégalement répartie. Le vrai problème n'est pas de savoir si un pays comme le Botswana peut délivrer une licence obligatoire permettant à ses entreprises nationales de fabriquer les vaccins - de nombreux pays n'ont pas ce type d'installation de production et, dans de nombreux cas, les médicaments n'y sont même pas brevetés. . Le vrai problème est de savoir si l'Inde, la Chine ou les Philippines - pays avec des industries pharmaceutiques florissantes et où les médicaments sont beaucoup plus susceptibles d'être brevetés - peuvent délivrer une licence obligatoire qui permettrait à leurs entreprises d'exporter vers le Botswana. Pourquoi cela ne se produit-il pas selon les règles existantes?
L'article 31 de l'Accord de l'OMC sur les aspects de la propriété intellectuelle qui touchent au commerce , ou ADPIC, limite les licences obligatoires principalement à la production et à l'utilisation nationales. Il ne permet pas à un pays de délivrer une licence obligatoire à une entreprise en dehors de son territoire. Les pays ne peuvent pas non plus délivrer de licences obligatoires aux entreprises situées sur leur territoire pour fabriquer des produits principalement destinés à l'exportation. Il y a eu plusieurs tentatives pour résoudre ce problème, y compris un changement à l'Accord sur les ADPIC approuvé en 2005. Mais un seul pays - le Rwanda - a utilisé ce système pour accéder aux médicaments.
Après un processus de près de deux ans, le Rwanda a pu importer 7 millions de doses du Canada. Cependant, le producteur canadien de génériques, Apotex, a déclaré que le système n'était pas économiquement viable pour une entreprise privée . Lors d'un examen du système en 2010, de nombreux pays en développement ont noté à quel point il était difficile à utiliser, plusieurs producteurs de génériques ayant abandonné au milieu du processus. Le processus nécessite un accord entre les deux pays délivrant des licences obligatoires. Il s'accompagne également d'une série d'exigences légales, notamment de ne produire que la quantité commandée par le pays importateur; utiliser des emballages, des colorants ou des formes entièrement différents pour distinguer le médicament de la production régulière; et suivre des processus spéciaux dans le pays importateur pour éviter que le produit ne soit détourné ailleurs. Une licence obligatoire et une chaîne de production différentes seraient nécessaires pour chaque pays supplémentaire. Pour COVID-19, il y a aussi un autre problème: les technologies des vaccins COVID-19 sont complexes et impliquent de multiples brevets, secrets commerciaux et savoir-faire. Un système de licences obligatoires devrait porter non seulement sur les brevets, mais sur toute la propriété intellectuelle connexe.
QUE FAIRE A CE SUJET
Un consortium international appelé COVAX tente d'étendre les livraisons de vaccins COVID-19 aux pays à faible revenu grâce à des accords avec les producteurs de vaccins, mais il a du mal à atteindre son objectif de fournir 2 milliards de doses d' ici la fin de 2021. Pour développer avec succès la production de vaccins, les pays ont besoin d'un système relativement transparent qui permette à un pays comme l'Inde d'accorder une licence globale unique permettant à ses entreprises de produire des vaccins développés par des entreprises américaines ou européennes pour l'exportation vers tous les pays qui n'ont pas leur propre capacité de fabrication. C'est idéalement ce que permettrait, à mon avis, un système de licences obligatoires mondiales fonctionnant correctement. La licence obligatoire ne constitue pas une violation du brevet ou de la propriété intellectuelle. Le titulaire des droits est toujours indemnisé et l'accès est assuré au moment où cela est le plus nécessaire. La dérogation proposée par l'OMC aux droits de propriété intellectuelle vise à répondre à ce besoin, mais elle peut être plus large que nécessaire. Selon moi, une meilleure solution consisterait à faciliter l’utilisation des licences obligatoires sur toutes les propriétés intellectuelles pertinentes nécessaires pour développer la fabrication de vaccins. La suppression des limitations ADPIC sur la production pour l'exportation permettrait à un pays comme l'Inde, à la demande d'un pays éligible, de délivrer des licences obligatoires générales couvrant toutes les technologies vaccinales COVID-19, de fixer les prix de compensation et de permettre l'exportation des vaccins vers plusieurs pays.
Simultanément. L'entreprise fabriquerait le vaccin dans ses installations existantes et serait autorisée à stocker pour de futures commandes. Des demandes supplémentaires d'autres pays pourraient être satisfaites à partir de la même chaîne de production sur la même base, garantissant un modèle d'entreprise durable. Le titulaire du brevet - Moderna, par exemple - peut perdre le contrôle du marché, mais il conserve son droit d'être indemnisé, comme c'est normal pour toute licence obligatoire. Cela fait partie du marché que Moderna et Pfizer ont conclu lorsqu'ils ont obtenu la protection par brevet. Le résultat pourrait être une augmentation rapide de la fabrication de vaccins qui atteint les pays qui ont été laissés pour compte. Sans vaccination mondiale, il est difficile de voir une fin à cette pandémie. Cette urgence est exactement ce pour quoi le système des brevets est conçu, s'il est autorisé à fonctionner correctement pour le titulaire du brevet et pour le public.
LES TFC ET JARAAF EN RATTRAPAGE POUR LE HAUT DU TABLEAU
Engagés en compétition africaine, les Rufisquois de Teungueth Fc et le Jaraaf ont trois matchs pour retrouver la tête du classement.
Après la trêve de deux semaines observée à la fin de la 13ème et fin de la phase aller, le championnat de Ligue 1 sera en rattrapage ce week-end avec les matchs retards. Engagés en compétition africaine, les Rufisquois de Teungueth Fc et le Jaraaf ont trois matchs pour retrouver la tête du classement.
Après la phase aller bouclée le week-end dernier avec la 13ème journée, le championnat de Ligue 1 va aborder ce samedi 17 avril ses matchs retards.
Engagés en compétitions africaines, Teungueth Fc et le Jaraaf seront les principaux acteurs de ces rencontres de rattrapage. Les "Africains" vont profiter de la trêve de deux semaines retenues par la Ligue pro, pour relancer la course vers le titre. Cette série de trois matches sera donc une occasion pour faire le plein de points et de rejoindre l'As Douanes au sommet du classement.
Mis hors course pour les quarts de finale après son historique qualification en phase de poule de Ligue africaine des champions, Teungueth FC va donc désormais jeter leur force sur la Ligue 1. Ce qui lui permettra de rééditer avec leur parcours sans défaites enclenché lors de la saison écoulée mais interrompu par la pandémie de la Covid-19.
Pour l'heure, le club rufisquois semble bien parti pour jouer encore les grands rôles. Ils occupent actuellement la 2ème place du classement (2ème; 21 points) à un petit point du leader, l’AS Douanes (22 points) qu’ils vont accueillir ce samedi 17 avril pour le compte de la 7ème journée. Un duel qui promet d'être très disputé et un succès, synonyme de la première place, sera sans doute un bon baromètre en prélude de la deuxième phase du championnat.
De son côté, le Jaraaf (6ème, avec 17 points) jouera ce samedi son match de la 8ème journée au stade Amadou Barry. Ce sera face au Stade de Mbour (10ème, 16 points). Pour les " Vert et Blanc", cette journée de rattrapage sera également une occasion pour rester en contact avec le haut du tableau. Mais aussi de confirmer leur bonne forme du moment après avoir réussi à s'installer à la tête du Groupe C de la Coupe CAF à deux journées de la fin de la phase de poules.
Une bonne prestation sera donc bonne pour le mental du Jaraaf en perspective de l'accueil des Tunisiens de l’Etoile sportive du Sahel de Sousse, mercredi prochain, pour le compte de la 5ème et avant-dernière journée de la Coupe de la CAF.
La section SAES de l’UAM hausse le ton
Après avoir observé un mot d’ordre de grève de 72h et tenu une assemblée générale mercredi dernier, la section du Syndicat autonome des Enseignants du supérieur (Saes) de l’Université Amadou Makhtar Mbow (Uam) hausse encore le ton pour demander au gouvernement la satisfaction de sa plateforme revendicative. Face à la presse, son coordinateur Richard Demba Diop a déclaré que ses camarades et lui veulent la disponibilité des textes régissant les statuts de l’Uam pour son organisation et son fonctionnement, car ils ont été envoyés depuis deux mois. D’après le syndicaliste, rien ne peut se faire sans ces textes. Les enseignants exigent également la livraison des chantiers avant la prochaine rentrée. Car, précisent-ils, d’autres chantiers à Diamniadio avancent à grand pas. Ils affirment que l’Uam n’est plus en mesure d’accueillir les étudiants, car le campus de Dakar ne peut pas les contenir pour faire une formation de qualité.
Le Cnra convoque le producteur de la série «Thiey Adji Sarr»
La polémique autour de la série «Thiey Adji Sarr» devenue « Baline Coumba», mettant en scène les aventures d’une certaine «Adji Sarr», enfle. Après la plainte déposée par Me El Hadj Diouf qui pense que sa cliente, qui a accusé Ousmane Sonko de l’avoir violée et menacée de mort, est visée dans la série, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel(Cnra) s’est saisi de l’affaire. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», l’organe dirigé par Babacar Diagne informe qu’il va rencontrer le producteur de la série télévisée Aziz Niane, demain à 15 heures. Selon le Cnra qui a été saisi récemment par le Collectif contre les violences faites aux femmes et aux enfants pour demander la censure de la série, la bande-annonce dédiée à celle-ci avait commencé à susciter une vague d’indignation pour certains et d’incompréhension pour d’autres. D’après le document, Aziz Niane et ses collaborateurs seront reçus au siège de l’institution pour une séance d’explications avec le Régulateur de l’audiovisuel, en présence du Directeur de la cinématographie et du Président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (Arcots). D’après le texte, la série dont la chaîne Walfadjri TV dispose des droits de diffusion est arrivée dans un contexte marqué par un dossier actuellement pendant, en l’occurrence l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr. Ainsi, Babacar Diagne et Cie précisent qu’ils veulent entendre le producteur de la série mais aussi des comédiens de «Soleil levant», qui y seront à titre personnel et non représentants de la troupe.
Le G20 déterre la hache de guerre
L’école sénégalaise renoue avec la tension. Et c’est le Groupe des 20 syndicats d’enseignants qui sort le bâton contre l’Etat pour annoncer une série d’actions. Frustrés des lenteurs sur les revendications des enseignants, les responsables du Groupe des 20 syndicats d’enseignants (G20) ont fait face hier à la presse pour déterrer la hache de guerre contre l’Etat du Sénégal, en annonçant un mouvement d’humeur à compter du mercredi 21 avril prochain. Ainsi, les enseignants décrètent un débrayage le mercredi 21 avril 2021 à partir de 10 heures, suivi de grève totale le jeudi 22 avril 2021. Les syndicalistes disent avoir pris cette décision après avoir constaté le faible niveau d’exécution des points du protocole d’accord du 17 février 2014, l’indifférence du gouvernement par rapport aux nouvelles revendications et le refus du gouvernement d’instaurer un dialogue inclusif obligent le G20 à faire face pour défendre les intérêts des enseignants. Parlant encore du motif du déterrement de leur hache de guerre, le coordonnateur national du G20, Gougnia Niang, a déclaré qu’il y a un manque de réaction du gouvernement face aux préoccupations des enseignants. On rappelle, dit-il, que le G-20 a déposé un préavis de grève le 17 Décembre 2021 et que ce dernier a expiré depuis le 16 Janvier 2020.
Le G20 déterre la hache de guerre (bis)
Toutefois, rappelle le syndicaliste, le G20 par esprit de patriotisme n’est pas passé à l’action depuis, car il a tenu compte de la difficile situation que vivaient les Sénégalais avec le contexte marqué par la pandémie du covid-19 et ses implications sanitaires et socio-économiques. Cette volontaire retenue, selon lui, était aussi pour le G-20 une perche tendue au gouvernement pour un dialogue inclusif visant la satisfaction des points de revendication qui accompagnent son préavis. Mais hélas, se désole-t-il, le Gouvernement a fait preuve de passivité sur les revendications des enseignants. Pour ce qui est du projet de recrutement de 5000 enseignants par l’Etat, Gounia Niang et compagnie approuvent mais rejettent la forme proposée. Se réjouissant de l’initiative, le G-20 rejette le recrutement sur dossier car cela annonce le retour du quota sécuritaire tant décrie et dépassé. C’est pourquoi, il exige la transparence dans le recrutement qui passe par une sélection par voie de concours. Le G-20 rappelle qu’il veillera toujours à jouer son rôle d’alerte et de veille et remplira sans pression sa mission de défense des intérêts de l’école et des enseignants.
Deux nouveaux décès liés au coronavirus
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale continue toujours de signaler des décès liés au coronavirus sur l’étendue du territoire national. Jeudi dernier, 02 décès ont été enregistrés par les autorités sanitaires. Ce qui porte le nombre total de ceux qui ont perdu la vie des suites de la maladie, depuis son apparition au Sénégal jusqu’à présent, à 1087.D’après le ministère dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, sur 1575 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 58 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,68%. Les cas positifs de ce vendredi sont composés de 21 cas contacts, et de 37 cas issus de la transmission communautaire et répartis comme suit : 04 à Rufisque ; 03 aux Parcelles Assainies ; 02 à Ouakam, Plateau, Mboro et Popeunguine et Thies ; 01 aux Almadies, Diamniadio, HLM, Liberté 4, Liberté 6, Mamelles, Maristes, Médina, Mermoz, Ngor, Pikine, Sacré Cœur 3, Scat Urbam, Goudiry, Kolda, Matam, Pout, Saint-Louis et Tivaouane. Informant que 67 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, le maire de Yoff et ses collaborateurs indiquent que 16 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Le Sénégal compte actuellement 39664 cas de covid-19, dont 38410 guéris et 166 patients sous traitement.
Diminution du nombre de personnes vaccinées
Effet Ramadan ou montée en puissance de la réticence des populations à l’égard des vaccins contre le coronavirus ? En tout cas, le nombre de personnes ayant pris leurs doses ce jeudi 15 avril a diminué par rapport à celles qui ont été vaccinées mercredi et mardi derniers. D’après les statistiques du ministère de la Santé et de l’Action sociale, 2926 individus ont été piqués avant-hier contre 6937 le mercredi et 7766 le mardi. D’après le département ministériel dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, le nombre total de personnes vaccinées sur l’étendue du territoire national est estimé 379.900. Cette évolution vers le bas des personnes vaccinées montrent que les autorités sanitaires ont du pain sur la planche. Visiblement, elles ont les mêmes difficultés à convaincre les populations sur la nécessité de prendre le vaccin dans le cadre de lutte contre la propagation de la covid-19, comme sur le respect strict des mesures de prévention individuelle et collective.
Diminution du nombre de personnes vaccinées (bis)
Une situation qui ne va pas sans doute changer de sitôt à cause des polémiques soulevées par les vaccins. D’ailleurs, certains professionnels de la santé pensent que les vaccins anti-covid protègent des formes graves et certains d’entre eux auraient également la capacité de réduire le risque de transmission, mais pas à 100%. Ils affirment également que les réinfections par le nouveau coronavirus à l’origine de la pandémie de Covid-19 sont possibles après la prise du vaccin. Le vaccin AstraZeneca qui est beaucoup plus exposé aux critiques est interdit d’utilisation dans un pays comme le Danemark. Mais en Allemagne, la chancelière allemande Angela Merkel a reçu hier une première dose du vaccin anti-covid du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, pour rassurer ses concitoyens.
Recensement des Sénégalais de l’extérieur
La campagne de recensement des Sénégalais vivant à l’étranger lancée par l’ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Ba, en 2020, se déroule tranquillement. C’est ce que semble indiquer Amadou Diaw, conseiller technique au cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur. Présidant hier les travaux d’un atelier de restitution de cartes postales sonores sur les migrations africaines, il a déclaré que l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) est en train de conduire un projet de recensement des Sénégalais de l’extérieur. En attendant, Amadou Diaw a dévoilé quelques statistiques sur les Sénégalais de l’extérieur, issues de l’exploitation des données de la plateforme mise en place pour la gestion de l’aide de 12,5 milliards Fcfa dédiée à la diaspora dans le cadre de la gestion de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Si l’on se réfère aux résultats, dit-il, on peut retenir que sur les 126.724 individus pris en charge, 96.466, soit 76,12%, sont en Afrique, 26.678, soit 21,05%, en Europe, 1.205 (0,95 %) en Asie et 2.375 (1,87% ) en Amérique.
L’ONU demande aux maires de se focaliser sur l’économie verte
Malgré le coronavirus qui décime le monde, l’Organisation des Nations Unies (Onu) ne perd pas de vue sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique et son désir de préserver l’environnement. Lors d’une réunion de l’Alliance climat des maires du groupe C40 hier, son secrétaire général a demandé aux maires de villes à travers le monde de placer l’action climatique, l’énergie propre et le développement durable au cœur de leurs politiques et d’accélérer les investissements dans les infrastructures vertes. Pour António Guterres, les villes sont en première ligne de la crise climatique et plus d’un demi-milliard de citadins sont déjà confrontés à l’élévation du niveau de la mer et à des tempêtes plus fréquentes ou plus violentes. A l’en croire, d’ici le milieu du siècle, plus de 3,3 milliards de citadins pourraient être exposés à de graves impacts climatiques. Le chef de l’Onu annonce également que les villes ont une empreinte carbone démesurée. Parce que, dit-il, avec un peu plus de la moitié de la population mondiale, elles émettent plus de 70% des gaz à effet de serre dans le monde. D’après le secrétaire général de l’ONU, l’investissement dans la relance après la crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 est une opportunité générationnelle de placer l’action climatique, l’énergie propre etle développement durable au cœur des stratégies et politiques des villes.
Décès de la maman de Seydou Bocar Yague
La grande faucheuse a encore frappé. Le Directeur général adjoint de la Police nationale est en deuil. Seydou Bocar Yague a perdu sa mère hier. L’enterrement est prévu aujourd’hui à 14 heures au cimetière de Pikine. Commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle, Seydou Bocar Yague fut Directeur de la police judiciaire (DPJ). La Rédaction de «L’As» lui présente toutes ses condoléances et prie pour le repos de l’âme de la défunte.
Ils sont militants de la société civile, activistes ou membres de partis politiques : d’Aliou Sané à Guy-Marius Sagna, en passant par Cheikh Tidiane Dieye et, bien sûr, Ousmane Sonko, tour d’horizon des principales figures de la contestation
Alors que la rue s’est embrasée suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko le 3 mars – remis en liberté le 8 mars sous contrôle judiciaire -, plusieurs partis d’opposition et organisations de la société civile se sont regroupés sous l’étendard du Mouvement de défense de la démocratie (M2D). L’organisation réclame le départ de Macky Sall et la poursuite de la mobilisation, avec un mot d’ordre : « fédérer toutes les résistances pour faire face aux pratiques autocratiques ».
Ousmane Sonko, Pastef
Son arrestation, suite à une plainte pour « viols et menaces de mort » déposée par l’employée d’un salon de massage dakarois, a déclenché les événements qui secouent actuellement le pays. Le leader du parti Pastef – Les Patriotes s’est fait une place sur le devant de la scène politique sénégalaise en incarnant la critique radicale du pouvoir et de l’impérialisme économique étranger. Cet ex-inspecteur des impôts, radié en août 2016 pour « manquement au devoir de réserve » après la publication d’un livre dénonçant des « anomalies » fiscales ou budgétaires supposées dans le fonctionnement de l’État, n’a depuis cessé de monter en puissance.
Depuis les législatives de 2017 où il avait glané un siège à l’Assemblée, Ousmane Sonko a gagné ses galons d’opposant : il avait récolté près de 16% des suffrages à l’élection présidentielle 2019. Seul opposant de poids encore en lice face à Macky Sall, il pourrait être rendu inéligible, comme le furent Karim Wade et Khalifa Sall avant lui, s’il est condamné pour les faits qui lui sont reprochés.
Yassine Fall, Déf Lila War
Cette économiste, qui a passé quinze ans au sein des Nations unies, est l’une des figures féminines les plus engagées de la scène politique sénégalaise. Elle est à la tête du mouvement Déf Lila War et avait tenté de soumettre sa candidature à l’élection présidentielle de 2019 avant d’être recalée lors de l’étape des parrainages. Yassine Fall dénonce des politiques économiques et sociales « anti-populaires et anti-nationales ». Comme Ousmane Sonko, elle plaide pour davantage de patriotisme économique et social.
Aliou Sané, Y'en a marre
Ce membre de la société civile est le coordonnateur du mouvement Y’en a marre depuis qu’il a succédé à Fadel Barro en 2019. Entré au sein du mouvement citoyen dès sa création, il fut successivement responsable de la communication, coordonnateur de projets puis secrétaire exécutif, avant d’en devenir le principal porte-voix. Depuis, on retrouve régulièrement ce journaliste de formation dans les cortèges de la Place de la Nation pour dénoncer, pêle-mêle, la mauvaise gouvernance, la corruption dans les attributions de marchés d’hydrocarbures ou encore le coût de la vie.
LES AUTORITÉS DÉMENTENT DES CAS DE DÉCÈS DUS AU VACCIN D'ASTRAZENECA
Trois décès de personnes ayant été vaccinées contre le Covid ont bien été notifiés au ministère de la Santé "il y a quelques semaines", mais "sans lien établi avec le vaccin", selon le coordinateur national de la campagne de vaccination, Ousseynou Badiane
Les autorités sanitaires sénégalaises ont démenti vendredi des informations de presse faisant état de trois décès dus au vaccin anti-Covid d'AstraZeneca, alors que la campagne de vaccination pâtit du scepticisme d'une bonne partie de la population.Trois décès de personnes ayant été vaccinées contre le Covid-19 ont bien été notifiés au ministère de la Santé "il y a quelques semaines", mais "sans lien établi avec le vaccin", a dit à l'AFP le coordinateur national de la campagne de vaccination, Ousseynou Badiane."Il n'y a pas encore de relation de cause à effet. Ce sont les experts qui le diront", a ajouté le Dr. Badiane, après qu'un quotidien local, L'Observateur, a affirmé vendredi que les vaccins avaient fait "trois morts" et causé "53 cas d'hospitalisation, dont neuf graves" au Sénégal. M. Badiane a ajouté qu'il ne "pense pas" que cette information, "déjà ancienne et déjà relayée dans la presse", nuira à la campagne de vaccination.
L'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, l'un des deux disponibles au Sénégal avec celui du laboratoire chinois Sinopharm, est remise en question à travers le monde après l'apparition d'effets secondaires rares mais potentiellement graves."Depuis le début de la vaccination, il n'y a eu aucun décès à cause d'un vaccin, que ce soit Sinopharm ou AstraZeneca", a affirmé à la radio le porte-parole du ministère de la Santé et directeur national de la prévention, Mamadou Ndiaye.
Depuis la fin février, près de 380.000 personnes ont été vaccinées au Sénégal, pour une population d'environ 17 millions. Le pays d'Afrique de l'Ouest a déclaré près de 40.000 cas et 1.087 décès. Mais alors que la vaccination est gratuite, rapide et ouverte à tous, les Sénégalais ne se bousculent pas dans les centres où se sont rendus les journalistes de l'AFP. Aux doutes nourris depuis le début par nombre d'entre eux quant à la gravité de la maladie et au scepticisme répandu vis-à-vis de la vaccination s'est agglomérée la crainte des effets secondaires du vaccin d'AstraZeneca.
Les informations telles que rapportées par les médias locaux "peuvent nuire au processus de vaccination, car ceci amplifie les rumeurs", a dit à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Mamadou Ndiaye.
LE MIRAGE DES CHAMPS DE YAMBA DE FOGNI
Face à la paupérisation, plusieurs jeunes qui battent le pavé en Casamance trouvent refuge dans le « Fogni », zone sous contrôle des rebelles. Ces désespérés y vont pour trouver de meilleures conditions de vie dans la culture du cannabis
Fogni ! À l’évocation de ce nom, votre interlocuteur pourrait nourrir quelques craintes. Le Fogni est au cœur de la forêt dense de la Casamance, à cheval entre le Sénégal et la Gambie. Une des forteresses de la Basse Casamance, à l’image d’une forêt amazonienne. Dans ce milieu, vivent beaucoup d’animaux sauvages. Une brousse enfouie entre la ville de Ziguinchor et la Gambie où une vie s’est construite. Pour y accéder, il faut parcourir un long trajet sur des pistes sinueuses. Pénétrer dans la zone reste un risque pour un étranger. Malgré tout, des jeunes désespérés, en quête de meilleures conditions de vie, y vont pour arroser et entretenir les champs de chanvre indien qui se trouvent au cœur de ces villages sous la coupe réglée des rebelles. Ils y vont également en nourrissant l’espoir de rentrer au bercail avec de quoi se payer une moto « Jakarta ». La nouvelle activité génératrice de revenu de la jeunesse sénégalaise dans toutes les régions. Ziguinchor ne faisant pas l’exception avec sa noria de motos. Idrissa et Abou (noms d’emprunts pour leur sécurité), deux jeunes Goudompois racontent la vie dans ce milieu hostile qu’ils ont visité, il y a plus de six mois.
Quatre kilos de chanvre indien pour une moto « Jarkata »
Assis à l’ombre d’un arbre, de jeunes gens du quartier Hamdallaye Renaissance, éternels désœuvrés, discutent. Ils sont dans les préparatifs de l’organisation d’un « Simb » (jeu de faux lions). Idrissa est sans emploi, contrairement à son ami Abou qui s’active dans le petit commerce au marché du département. Ils se plaignent de leur vie sans espoir. Ces deux jeunes ont fait le « Fogni » l’année dernière dans les champs de chanvre indien. Ils étaient partis à la recherche d’une fortune. L’un voulait se payer une moto « Jakarta », l’autre relancer son petit commerce. Ils refusent d’emblée toute discussion sur leur séjour dans ce « no man’s land » où la culture du cannabis et autres drogues fait foison. « Je ne travaille pas. Je voulais entrer dans l’armée. J’ai tenté deux fois et on ne m’a pas recruté. Je suis l’espoir de ma maman. Je ne pouvais plus rester à la maison en la voyant se débrouiller seule pour nous nourrir. C’était devenu très lourd à supporter dans ma conscience. Ici, à Goudomp, beaucoup de jeunes, au lieu de prendre la pirogue pour l’Europe, préfèrent partir dans les champs de chanvre indien dans le Fogni », confie Idrisssa, le visage grave et le ton assez sérieux. La vingtaine, il n’a aucun espoir en restant dans son Goudomp où la vie y est en pointillé. Selon lui, le Fogni, c’est une localité avec son règlement et son mode de vie.
Les villages de Madiédiang, de Gué et de Djidjirong sont les plus visités par les travailleurs saisonniers à la recherche de fortune. « J’ai fait cinq mois dans le village de Madiédiang. J’ai été accueilli par les villageois après leur avoir expliqué mon vœu. On m’a mis en rapport avec le propriétaire d’un champ. J’arrosais chaque jour le périmètre de six heures du matin à midi. Un travail pénible et harassant. On est traité comme une bête de somme. C’est pourquoi, après avoir subi cette épreuve, je ne vois pas un autre endroit dans le monde où je ne pourrais résister. Dans ces champs, c’est à la limite la pratique de l’esclavage qui est érigée en règle. Et l’on n’ose pas refuser. Les récalcitrants sont conduits dans le camp des rebelles pour répondre de leurs actes », a révélé notre interlocuteur.
Dans le Fogni, la vie suit son cours avec des règles établies par les rebelles. Aucune différence avec les activités que mènent les autres villageois de la région. Des cérémonies religieuses et familiales rythment la vie avec ses soirées dansantes et navétanes, etc. Des écoles y sont également implantées. Pour les commodités, des lampes solaires illuminent les villages. « Parfois, on croise un rebelle qui vous demande un joint de chanvre indien. Vous n’êtes pas obligé de lui en offrir. Cependant, il y a des règles à respecter dans le village. Par exemple, on n’a pas le droit de se battre, quel que soit le différend qui vous oppose à quelqu’un. On ne touche pas non plus aux femmes d’autrui. L’adultère est formellement interdite », dit Abou qui s’est substitué à son compagnon de voyage.
Usage du téléphone prohibé
Dans cette base de rebelles, on échange tout ce que l’on veut contre du chanvre indien. Durant la période hivernale, ces villages sont envahis par des étrangers en provenance de la sous-région et d’autres pays du centre sans oublier les jeunes casamançais. « J’ai connu là-bas des gens de Vélingara, de Ziguinchor, du Nigeria. Le boulot est dur. Mais les gens parviennent à avoir ce qu’ils veulent. Par exemple, pour avoir un bus, il faut faire le troc de 60 kilos de chanvre indien. Contre quatre kilos, on vous vend une moto « Jakarta ». J’ai mon portable de marque en échange d’un kilo de cette drogue. Le business est florissant. On échange même des véhicules avec du chanvre indien. Lorsque j’ai terminé mes mois de dur travail, j’ai préféré laisser ce qu’on me devait à mon patron. Je voulais attendre que le prix de l’herbe (chanvre indien) soit en hausse. Il y a des moments où les prix baissent, cela n’arrange pas des gens comme nous », relate Abou. Selon notre interlocuteur, les champs de yamba appartiennent aux villageois. Les propriétaires engagent ces travailleurs qui viennent de partout. En paraphant son contrat, le travailleur est à la merci de son patron.
En cas de refus, ce dernier en parle aux rebelles. On risque la bastonnade à mort. Dans cette zone, les villageois consomment la chair des bêtes sauvages comme des serpents, des singes, des rats, etc. « Il y a des mosquées et des églises dans ces villages. J’ai mangé toute sorte d’animaux dans la brousse. On est obligé pour ne pas mourir de faim », renseigne notre interlocuteur, selon qui l’utilisation du téléphone est prohibée dans la zone. « Personne ne communique par téléphone. Si par mégarde, on vous trouve avec un téléphone, vous êtes mort. Vous signez votre acte de décès », a révélé Idrissa qui n’avait pas eu des nouvelles de sa famille durant tout son séjour dans cette forêt dense de la Casamance.
Réputé mystique et mystérieux
Le Fogni reste également une zone qui recèle des mystères. Il a la réputation d’être mystique et mystérieux. À en croire nos interlocuteurs, certains chefs de village sont les principaux informateurs des rebelles. Dès qu’ils soupçonnent quelqu’un, ils font leur rapport en l’envoyant aux rebelles qui feront une descente chez l’étranger pour l’éliminer physiquement. « La vie dans cette zone est trop risquée. Aujourd’hui, mon seul but, c’est d’avoir une moto « Jakarta » et pouvoir travailler. Ma maman ne compte que sur moi. Je n’étais pas dans cette zone pour faire du mal, mais pour gagner ma vie. J’ai tout subi là-bas. Si nous n’avons pas des personnes pour nous soutenir, nous sommes obligés d’accepter ce type de travail, à nos risques et périls, afin d’obtenir ce que l’on veut et être productifs. Pour un « Jakarta », il faut presque 400.000 FCfa. Alors que dans cette no man’s land, l’échange se fait avec quatre kilos de cannabis. Quand vous arrosez les champs pendant des mois de travail, le patron vous remet plusieurs kilos. Pour précision, le troc se fait là-bas dans les villages. On descend là-bas tout type de marchandises pour faire des échanges avec le cannabis. Où pourrai-je avoir 400.000 FCfa pour me payer une moto », se demande, incrédule, Idrissa comme pour se donner bonne conscience.
LE COLLECTIF RIPOSTE N’EXCLUT PAS DE BATTRE LE MACADAM
Après avoir porté plainte contre Saneh et Jojo auprès du procureur qu’ils accusent d’avoir tenu des propos déplacés contre les personnes vivant avec un handicap, Riposte n’exclut pas de tenir une marche et un sit-in pour se faire respecter
Après avoir porté plainte contre Saneh et Jojo auprès du procureur qu’ils accusent d’avoir tenu des propos déplacés contre les personnes vivant avec un handicap, les membres du collectif Riposte n’excluent pas de tenir une marche et un sit-in pour se faire respecter.
‘’Nous avons déjà déposé une plainte auprès du procureur. Nous attendons que la justice aille jusqu’au bout de cette affaire. Ce n’est pas une première que Saneh et compagnie nous manquent de respect. Dans le futur, nous n’excluons pas de tenir un sit-in, de faire une marche pour dénoncer les propos qu’il a tenus dans une vidéo qui circule dans les réseaux sociaux. Nous nous sentons touchés, à cause de ces propos déplacés qu’ils ont tenus envers nous’’, fulmine le coordinateur du Riposte. Le collectif regroupe des personnes vivant avec un handicap au niveau national et dans la diaspora.
Selon Yora Niang qui faisait face à la presse hier, il est hors de question qu’ils n’aillent pas au bout de cette affaire, car ils ont vu ‘’leur dignité bafouée, leur personnalité piétinée, alors qu’ils sont des citoyens qui croient en la justice de leur pays’’.
Ils sont d’autant plus déterminés, poursuit-il, que les suspects sont des récidivistes, car c’est la énième fois qu’ils manquent de respect à la communauté des handicapés du pays. ‘’Trop, c’est trop ! Ce sera la dernière fois qu’on nous manque de respect dans ce pays. Dans d’autres pays, le procureur allait s’autosaisir, mais puisqu’il ne l’a pas fait, nous sommes allés vers lui. Nous interpellons aussi le Cored, les droits-de-l’hommiste, ainsi que la Direction de la cinématographie. Ils doivent mettre un terme à ce genre de propos qui n’honorent personne dans un pays de droit, à travers des séries. Nous avons un plan d’action à suivre et même s’ils demandent pardon, cela ne va pas nous pousser à abandonner l’affaire’’, tonne M. Niang.
Il précise qu’ils ne refusent pas que les thèmes liés au handicap soient abordés dans les téléfilms et autres productions audiovisuelles, mais qu’on le fasse dans le respect de la dignité humaine.
Par ailleurs, lors de ce face-à-face avec la presse, Yora Niang a demandé au chef de l’État de penser aux personnes à mobilité réduite dans les 65 000 emplois qu’il compte donner aux jeunes. ‘’Nous avons parmi nous des jeunes qui sont des porteurs de projet, qui ont été formés à bonne école et qui chôment. Donc, il faut qu’il nous réserve un quota assez important, afin qu’ils puissent prendre en charge leurs soucis. Nous interpellons le président de la République, car personne n’est mieux placé que nous pour en bénéficier. Ce ne sera pas un privilège, mais une discrimination positive envers les personnes handicapées qui vont répondre aux cahiers des charges, pour bénéficier de ce genre de projets. Nous l’attendons sur ce chantier’’, a déclaré le coordinateur du collectif Riposte.
ENJEU DE LA BATAILLE DE DAKAR POUR KHALIFA SALL
C’est comme dans une course de fond. A chaque étape, des figures émergent. D’autres semblent à bout de souffle. Par les temps qui courent, c’est Khalifa Ababacar Sall qui est à l’affiche
Si la bataille de Dakar revêt un caractère particulier pour la plupart des forces politiques, elle l’est davantage pour Khalifa Ababacar Sall, dont l’avenir dépend, en grande partie, de la reconquête de la capitale, perdue lors des dernières élections majeures. Eclairage avec le politologue Moussa Diaw et le communicant Dr Moussa Diop.
C’est comme dans une course de fond. A chaque étape, des figures émergent. D’autres semblent à bout de souffle. Par les temps qui courent, c’est Khalifa Ababacar Sall qui est à l’affiche. D’habitude si calme, pondéré et mesuré dans ses prises de position, l’ancien maire de Dakar durcit de plus en plus le ton. Est-ce l’effet Ousmane Sonko, dont le discours va-t-en-guerre porte auprès de certaines franges de la population ?
L’enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw, répond : ‘’Effectivement, je crois que Khalifa a tiré des leçons de la dynamique d’Ousmane Sonko. Peut-être aussi c’est parce qu’il a fait son introspection et s’est rendu compte des manquements dans sa démarche. Ce qui est évident, c’est que le Khalifa qu’on voit actuellement n’a rien à voir avec celui timoré que j’avais l’habitude de voir, notamment face à Pape Allé Niang. Il est dans un registre nouveau où l’accent est mis sur l’action, les rapports de force…’’
Dans la même veine, le docteur en communication et analyste politique, Moussa Diop, estime que ce durcissement laisse paraître une volonté de capter les électeurs déçus, de part et d’autre de l’échiquier politique. En effet, suggère-t-il, avec les périodes incertaines que traverse le Parti démocratique sénégalais, les déboires judiciaires d’Ousmane Sonko et les frustrés du camp du pouvoir, il y a pas mal d’électeurs à conquérir. Il affirme : ‘’C’est le moment pour lui de montrer qu’il existe et qu’il peut constituer une alternative. Il a déjà une image qui est consensuelle, rassembleuse et moins clivante. Khalifa a toujours été une figure lisse, aux yeux de l’opinion. Il lui faut maintenant jouer cartes sur table et y aller à fond pour rassurer sa base qui a quand même été orpheline. En plus de rassurer cette base, il a compris qu’il faut s’endurcir et se départir de cette image d’homme mou qu’on lui colle. Il était jugé trop mou, trop poli, dans la courtoisie, dans le consensus. Or, ce n’est pas forcément ce qui paie, s’il veut conquérir ces électeurs frustrés de tous bords.’’
Aussi, convient-il de noter que Khalifa a tout intérêt à durcir le ton, pour capter la frange jeune de l’électorat. Un électorat friand de discours guerrier, si l’on en croit le Dr Moussa Diop. ‘’On peut effectivement penser qu’en durcissant le ton, Khalifa fait un clin d’œil à la jeunesse. Aujourd’hui, il y a une certaine frange de la jeunesse qui se nourrit au discours dur. C’est cette jeunesse qui est affiliée au Frapp, à Pastef… C’est une jeunesse qui veut aller dans le sens d’une rupture complète avec ce qu’elle considère comme le système. Je ne suis pas tout à fait sûr de ce que cela veut dire pour eux, mais il y a une jeunesse qui y adhère et ça devient un enjeu. Il s’agira, donc, pour Khalifa, d’être à la fois consensuelle, moins clivant, mais en même temps, il faut s’endurcir pour satisfaire aux besoins de cette jeunesse qui a besoin d’absolu’’.
Ce qui justifie sans nul doute ce que Moussa Diaw considère comme une démarche ‘’très offensive’’, ‘’très mobilisatrice’’ et ‘’très entreprenante’’.
Pourquoi maintenant, après tant de mois en hibernation presque totale ? Le leader s’est-il rendu compte que sa base affective lui échappe au profit d’autres forces politiques émergentes, comme Ousmane Sonko ? En tout cas, il résulte des éclairages du docteur en communication et analyste politique, Moussa Diop, que l’absence de l’ancien maire de Dakar n’a pas été sans conséquence sur sa base politique. ‘’La nature, souligne-t-il, a horreur du vide. Pendant qu’il était silencieux ou ‘caché’, l’espace politique était occupé par d’autres, dont Ousmane Sonko. Barthélémy Dias a essayé de le représenter, mais cela a été insuffisant. Là, il met le paquet, parce qu’il sent que c’est maintenant ou jamais. D’autant plus qu’à mon avis, le contexte lui est favorable’’.
Reconquérir Dakar
Pour reconquérir sa place dans l’arène politique, Khalifa Sall semble surtout mettre l’accent sur la capitale où il a, pendant longtemps, été maitre incontesté. Pour beaucoup, sans Dakar, Khalifa pourrait difficilement faire la différence, à l’occasion des joutes électorales à venir. Nos experts confirment. ‘’Khalifa, c’est Dakar. Il lui faut conquérir Dakar et, à partir de Dakar, aller à l’assaut du Sénégal ; Ceci n’est pas gagné d’avance. Il faudra aller sur le terrain, se bagarrer pour reconquérir le territoire qu’il a perdu’’, analyse Moussa Diaw.
L’un des écueils qui pourrait se dresser sur le chemin de l’ancien maire de Dakar, c’est la guerre de leadership entre deux de ses principaux lieutenants, en l’occurrence Barthélémy Dias et Bamba Fall. Surtout dans l’hypothèse où il renoncerait à se présenter à Dakar, comme cela a été antérieurement évoqué par ses propres partisans. Le Dr Diop affirme : ‘’C’est vrai qu’il a déjà une patate chaude à gérer. Parce qu’il y a là des ego un peu trop fort dans son mouvement. Il faudra travailler à les réunir autour de l’essentiel. Bamba et Barth, c’est deux personnalités différentes ; l’un est consensuel, capable d’un discours rassembleur et peut se battre pour les principes. Barth est beaucoup plus va-t-en-guerre, beaucoup plus offensif et radical dans ses prises de position.’’
Outre ce défi, il lui faudra composer avec une opposition protéiforme, qu’il pourra difficilement fédérer pour pouvoir battre le pouvoir dans les meilleures conditions. ‘’Il faut être clair. Cette opposition n’est pas une opposition unie qui serait prête à faire front commun, en mettant devant un candidat contre le camp d’en face. Il y a des ego et il sera difficile de les réunir. Chacun va donc essayer de se positionner’’.
‘’Nous avons été trahis par des partenaires et des collaborateurs’’
Conseiller politique de Khalifa Ababacar Sall, Moussa Taye apporte quelques éclairages. Il se réjouit de la reprise des activités et refuse de regarder dans le rétroviseur.
Une question de vie ou de mort politique ?
Vous n’êtes pas sans savoir que Taxawu Senegaal est le prolongement de Taxawu Dakar. C’était une réponse et une réaction face à la boulimie de l’APR et de Macky Sall en 2014. C’est en cette période que nous avions mis en place la coalition Taxawu Dakar. A la veille des élections législatives de 2017, avec les déboires que nous avons eus avec le Parti socialiste pour des problèmes d’orientation, nous avions convenu de créer Taxawu Senegaal.
Vous comprenez donc que si Khalifa décide de reprendre ses activités politiques, il est tout à fait normal qu’il puisse démarrer par Dakar, qui reste sa base naturelle, qui reste le noyau dur de notre organisation. Pour nous, Dakar est particulier. C’est le fief de Khalifa ; c’est sa base naturelle. C’est à Dakar qu’il a été député-maire ; c’est à Dakar qu’on les lui a enlevés ; c’est à Dakar qu’on a essayé à l’anéantir. Naturellement, s’il veut revenir, cela passera par Dakar.
Les départs et les échecs ?
La politique, c’est une dynamique. Ce qui est mauvais, c’est l’immobilisme. Etre dynamique, c’est consolider nos acquis et nous ouvrir aux forces progressistes qui veulent nous accompagner et constituer ensemble une alternative. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’évènements politiques qui ont été à l’origine de différents résultats. Après avoir remporté haut la main les Locales de 2014, il y a eu les bisbilles avec le Parti socialiste. Par la suite, il y a eu l’épisode de la prison avec tout ce qui s’en est suivi. Nous avons été traqués, nous avons été trahis par nos propres partenaires et des collaborateurs. Nous avons effectivement perdu, mais nous savons comment nous avons perdu ces élections. Mais ce qui est important, ce n’est pas de regarder dans le rétroviseur, mais de regarder droit devant nous. Nous avons l’ambition de nous mobiliser davantage et de structurer Taxawu Senegaal partout, pour aller à l’assaut des différentes élections à venir.
Le discours ?
En réalité, ce qu’il faut dire, c’est que Khalifa reprenne ses activités politiques ; il reprend la parole publique. Maintenant, ce qui est important pour nous, c’est que nous l’avons retrouvé saint et sauf, après la prison. Nous avons retrouvé un Khalifa toujours engagé, un Khalifa d’attaque, prêt à relever tous les défis. Ce qui est aussi important, c’est qu’il est résolument engagé dans l’opposition.