SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juin 2025
LES LOCALES OBJET DE TIRAILLEMENTS
L’équation reste entière. Les acteurs politiques éprouvent toujours des difficultés à fixer une date consensuelle pour l’organisation du scrutin. Si l’opposition s’accroche à décembre 2021, la majorité campe toujours sur janvier 2022
Face au blocage des négociations sur la date des élections locales, le pôle des non-alignés au dialogue politique a proposé un compromis consistant à accepter le report de ce scrutin à janvier 2022 à condition que le gouvernement prenne l’engagement de tenir les Législatives à date échue. L’opposition s’était dans un premier temps accordée à cette éventualité avant de faire une volte-face.
L’équation reste entière. Les acteurs politiques éprouvent toujours des difficultés à fixer une date consensuelle pour l’organisation des élections locales. Même la sous-commission du dialogue politique chargée spécialement de réfléchir sur la question n’est pas parvenue à un accord. D’ailleurs, lors de sa rencontre lundi dernier, le pôle des non-alignés avait proposé un compromis pour lever toutes suspicions selon lesquelles le gouvernement voudrait organiser les Locales en janvier 2022 pour reporter ensuite les Législatives prévues la même année. Il a été ainsi demandé au gouvernement de se prononcer officiellement pour s’engager à organiser les élections législatives à date échue. «Cet engagement permettrait de maintenir les Législatives de 2022 quelle que soit la date retenue pour les élections locales », a soutenu le coordonnateur du pôle des non-alignés Déthié Faye, joint au téléphone.
A l’en croire, cette proposition est opportune dans la mesure où si observe les dates de chacune des parties, on se rend compte que l’écart ne fait pas un mois. En effet, si l’opposition s’accroche à décembre 2021, la majorité campe toujours sur janvier 2022. Et lors de la réunion d’hier du comité de suivi du dialogue politique, la majorité a dit qu’elle était d’accord sur la proposition des non-alignés et que si le comité de suivi du dialogue politique prenait une résolution pour demander que le gouvernement s’engage, cette résolution engagerait également la majorité. Mais c’était sans compter sur l’opposition qui, malgré son accord lors de la dernière rencontre de la sous-commission, est revenue faire volte-face.
A en croire Déthié Faye, les représentants du pôle de l’opposition ont indiqué hier qu’ils ont reçu mandat de ne discuter que de la date des élections. Et qu’ils s’accrochaient toujours à tenir le scrutin au courant de cette année. Une décision qui, selon Monsieur Faye, fait suite au point de presse, mercredi dernier, du Front de résistance nationale (Frn) qui reste intransigeant pour le moment sur cette question.
DETHIE FAYE : «LES MANIFESTATIONS DU MOIS DE MARS DERNIER ONT FAIT QUE CERTAINS ACTEURS POLITIQUES PENSENT QU’IL FAUT UN RAPPORT DE FORCES… »
Néanmoins, d’après Déthié Faye, le pôle des non-alignés, en accord avec les autres parties prenantes, continuent de demander que le gouvernement s’engage à tenir les élections législatives à date échue pour restaurer la confiance et enlever certaines suspicions. Toujours selon Déthié Faye, ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est un problème de contexte. «Les manifestations du mois de mars dernier ont fait que certains acteurs politiques pensent que le rapport de forces est tel qu’aujourd’hui, il est permis de faire un certain nombre d’exigences. Mais il y a aussi dans ce même camp des gens qui sont réalistes et qui savent qu’il est préférable d’être autour de la table et de trouver des consensus qui s’imposent au président de la République plutôt que de lui laisser les coudées franches pour prendre les décisions parce que on ne s’entend pas sur les questions », a déclaré le coordonnateur du pôle des non-alignés au dialogue. C’est pourquoi, ajoute-t-il, quand cette garantie sera donnée, il n’est pas exclu que cela puisse faire bouger les lignes dans le camp même de ceux qui ont pris cette décision.
Par ailleurs, il faut relever que lors de la rencontre d’hier, lorsque l’opposition a fait volteface remettant ainsi les compteurs à zéro, la société civile a suggéré qu’on poursuive l’évaluation du processus électoral en décidant que les conclusions n’impactent pas les Locales mais plutôt les Législatives et la Présidentielle prochaine. Mais à ce niveau, d’après monsieur Faye, la discussion n’a pas avancé. «Certains ont considéré que ce serait incohérent, après avoir relevé beaucoup de dysfonctionnements et des pratiques qui dénaturent les résultats des élections. Ce serait contradictoire de dire qu’on ne peut plus aller à des élections sans au préalable effectuer un audit du fichier et une évaluation du processus électoral et revenir accepter le contraire. Les Sénégalais ne nous prendraient plus au sérieux. Finalement, cette proposition n’a pas été débattue », déclare-t-il.
Par Mamadou Mbakhé NDIAYE
PANSER ET PENSER NOS PLAIES
Désignant en effet le neuvième mois du calendrier musulman, la racine du mot ramadan veut dire en arabe brûler, consumer. Certainement les péchés, les impuretés et les scories qui sont en nous durant cette période.
Le jeûne du mois de ramadan fait partie, comme tout le monde le sait, des cinq piliers de l’Islam. Et le Sénégal étant un pays à majorité musulmane, cela va de soi donc que les sénégalais en grande partie ne peuvent pas se soustraire à cette règle religieuse. Mais cette année, elle survient dans un contexte marqué par une crise sociale sans précèdent dans le pays.
Au-delà de la souffrance liée à la pandémie de la Covid-19 qui a mis notre économie à terre mais qui n’est pas une spécificité sénégalaise, il y a eu ces violences du mois de mars qui ont émaillé le pays. Les cœurs sont lourds, la nation au bord de la division, de l’implosion avec des débats aux relents identitaires inédits. C’est pourquoi ce mois d’abstinence et de répit dans nos habitudes vient à son heure. Le besoin se faisait sentir.
Désignant en effet le neuvième mois du calendrier musulman, la racine du mot ramadan veut dire en arabe brûler, consumer. Certainement les péchés, les impuretés et les scories qui sont en nous durant cette période. Mais au Sénégal, force est de dire que ces quatre semaines devront brûler beaucoup plus. Elles devront consumer les mauvaises humeurs, les colères des citoyens de tous bords. La question n’est plus de savoir qui a tort ou qui a raison. Ce mois est un appel à la prière, au dialogue intérieur, à la négation constructive.
L’Islam, les autres religions révélées, les traditions bouddhistes et même certains philosophes comme Nietzche qui a beaucoup écrit sur la notion de souffrance, trouvent que l’épreuve est un don. Ainsi le Sénégal et partant les sénégalais doivent, à travers ces violences inouïes, saisir cette occasion offerte pour se remettre en question.
Faire de ces épreuves, comme le dit Pr Tariq Ramadan, qui sont à la fois physiques, psychologiques et existentielles l’initiation à réformer nos manières de faire, à les questionner. Si on souffre, c’est qu’une porte s’ouvre à l’intérieur et il faut y aller. Il faut entrer. Pour l’auteur de Mon Intime Conviction, la souffrance, c’est la porte d’entrée de la conscience vers le cœur. C’est la porte d’entrée de la conscience vers la foi, la porte d’entrée de la conscience vers l’être. Non pas pour chercher la culpabilité mais l’humanité.
L’espérance de l’émancipation, de l’édification, du dépassement. Même si elle ne signifie pas lâcheté, résignation, incapacité de résister, hypocrisie, la paix, plus que le gaz et le pétrole, est sans conteste notre ressource la plus précieuse, la plus utile mais aussi la plus fragile si on n’y prend garde. Donc tous ceux qui aspirent à diriger ce pays ou qui le servent déjà, doivent veiller à cette valeur qui a fait de cette nation une exception, un havre de bienveillance, une oasis de bonne humeur. Il urge de se départir de tout excès.
L’abstinence pendant le mois de ramadan n’est pas simplement liée à la consommation alimentaire. Au Sénégal on a tendance maintenant à consommer jusqu’à la démesure du parti pris, de la liberté d’expression, de la mauvaise foi, de l’indifférence et même du patriotisme. On fait l’éloge de beaucoup de choses dans ce pays sans prendre le recul nécessaire pour les disséquer.
Alors vivons pleinement ces quelques jours d’une intense spiritualité, loin du brouhaha des réseaux sociaux et des polémiques futiles, pour se purifier sur le plan gastronomique, mais aussi pour panser et penser nos plaies. En silence …
«LE NUMERIQUE N’EST PAS UNE ARME DE DESTRUCTION DE LA DIGNITE»
La remise du prix de l’innovation 2020 hier à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) a été encore une occasion pour Yankhoba Diattara, d’évoquer la problématique de l’utilisation des réseaux sociaux
L’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) a procédé hier à la remise du prix de l’innovation 2020, sous la présidence de Yankhoba Diattara ministre de l’Economie Numérique et des Télécommunications. Une occasion pour lui de revenir sur la problématique de l’utilisation des réseaux sociaux. « Le numérique ne doit pas être une arme de destruction de la dignité humaine, mais un moyen pour bâtir une personnalité économique et sociale », a-t-il souligné.
La remise du prix de l’innovation 2020 hier à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) a été encore une occasion pour Yankhoba Diattara, ministre de l’Economie Numérique et des Télécommunications, d’évoquer la problématique de l’utilisation des réseaux sociaux qui sont en train de faire beaucoup de dégâts dans le pays, avec des dérives de plus en plus exacerbées. Dans ce cadre, il a directement interpellé la jeunesse du Sénégal, à travers les lauréats du prix de l’innovation. Il leur a lancé : «Vous êtes la réponse que le numérique ne peut et ne doit être utilisé comme une arme de destruction de la dignité humaine. Mais c’est au contraire un moyen privilégié pour bâtir une personnalité économique et sociale à travers un usage responsable.» Il a cependant noté que des initiatives sont déjà mises en mouvement, à travers une série de concertations avec les acteurs de l’écosystème afin de trouver ensemble une solution inclusive et participative. «La régulation des réseaux sociaux s’impose à nous, d’autant plus que le président de la République Macky Sall a consenti d’énormes efforts pour accompagner l’innovation et la créativité», a-t-il notamment souligné.
Revenant sur la remise du prix, il affirme que, suite aux derniers événements survenus au Sénégal, « le chef de l’Etat a instruit le gouvernement pour une meilleure prise en charge des préoccupations des jeunes, par un changement de paradigme, en développant davantage une démarche d’écoute et de proximité dans la formation, l’encadrement, l’entrepreneuriat, l’insertion et l’emploi des jeunes ».
L’organisation de ce concours s’inscrit donc dans le cadre de la promotion de l’auto-emploi et de la culture entrepreneuriale au sein de l’Université. Il vise à motiver et à accompagner les étudiants dans la structuration d’idées de projets innovants et créatifs, capables à terme de générer des emplois et de la valeur ajoutée et éligibles à une incubation.
Le premier prix est décerné à l’étudiant Youssoupha Ndiaye de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture pour sa plateforme Sen agro équipement et qui va empocher 5 millions de Fcfa ; le second prix à Badara Diop de l’ENSA également pour sa production « biogaz gain de la nature », qui va se retrouver avec une enveloppe de 3 millions de Fcfa ; et le troisième prix à Mourtalla Mbéguéré de l’Université de Thiès, qui aura un million de Fcfa.
De l’avis du ministre de l’Economie Numérique, les résultats déclinés par le concours montre qu’au-delà de dispenser des formations de qualité en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi, l’Université Iba Der Thiam de Thiès met en œuvre un véritable programme formation-emploi pour faciliter l’insertion de ses diplômés, en partenariat avec les entreprises et en promouvant l’auto-emploi. Il s’y ajoute que ledit concours constitue une pertinente plateforme pouvant permettre aux étudiants de mieux préparer le Grand Prix du président de la République pour l’innovation numérique qui, à sa première édition, a récompensé un étudiant-entrepreneur de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP).
C’est dans ce sillage qu’il a appelé l’ensemble des acteurs de l’écosystème numérique à travailler davantage avec les Universités en général et avec l’Université de Thiès en particulier, afin de développer la créativité et les capacités d’étudiants-champions du numérique de demain. Une telle perspective, aux yeux du ministre, offre de bonnes opportunités pour booster l’économie nationale à travers le numérique. Il indique que c’est d’ailleurs fort de ce constat et surtout en se fondant sur les priorités fixées dans le Plan Sénégal Emergent (PSE), notamment pour la transformation structurelle de l’économie, que le Sénégal a élaboré une stratégie nationale dénommée «Sénégal Numérique 2025».
La vision déclinée à travers cette initiative porte sur «le numérique pour tous et pour tous les usages avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant, en 2025». C’est dans cette dynamique, note le Ministre Yankhoba Diattara, que s’inscrit également la construction du Parc des Technologies numériques et le Data Center de Diamniadio, dont l’inauguration est calée au courant du mois de mai prochain. Il s’agit d’une infrastructure de dernière génération, qui va contribuer à l’éclosion de 4 600 entreprises, avec la création de plus de 15 700 emplois dont 720 directs.
60% DES MALADIES INFECTIEUSES HUMAINES CONNUES SONT D’ORIGINE ANIMALE
Renforcer la capacité des acteurs des médias et des communicants sur l’approche One Health ou une Seule santé, tel est l’objectif visé par l’atelier de formation initié hier par le Haut Conseil National de la Sécurité Sanitaire Mondiale
Renforcer la capacité des acteurs des médias et des communicants sur l’approche One Health ou une Seule santé, tel est l’objectif visé par l’atelier de formation initié hier par le Haut Conseil National de la Sécurité Sanitaire Mondiale, en partenariat avec Breakthrough action. Lors de cette rencontre tenue au Service National de l’Education et de l’Information pour la santé (Sneips), les experts ont indiqué que 60% des maladies infectieuses humaines connues et 75% des maladies émergentes ou réémergentes sont d’origine animale.
Au 21e siècle, les crises sanitaires comme l’influenza aviaire hautement pathogène A/H5N1, le syndrome respiratoire aigu ou sévère (Sars), l’encéphalopathie spongiforme bovine ou maladie de la vache folle, les fièvres hémorragiques comme Ebola, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre de Crimée Congo, la fièvre de Lassa etc. qui se sont succédé sur notre planète, ont fini par convaincre les autorités étatiques, les chercheurs et les organisations internationales de la nécessité de fédérer les forces, en vue d’apporter des solutions durables pour la prévention, la détection rapide, la réponse efficace et le rétablissement des situations d’urgences. Certains phénomènes comme les changements climatiques, les pollutions atmosphériques, les agressions des écosystèmes, la perte de la biodiversité, les inondations et les catastrophes naturelles sont de nature à exacerber ou à précipiter l’émergence de dangers sanitaires. Les facteurs de risques d’émergence de maladies pandémiques sont désormais difficiles à contrôler.
Promue par l’Oms, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (Oie) et la Fao, l’approche One Health (Seule Santé) favorise une meilleure gestion des maladies zoonotiques ou émergentes, car 60% des maladies infectieuses humaines connues et 75% des maladies émergentes ou ré-émergentes sont d’origine animale. 80% des agents pouvant avoir une utilisation bioterroriste potentiel sont des agents pathogènes zoonotiques, selon le haut conseil national de la sécurité mondiale. Cette initiative promeut une approche intégrée et holistique de la santé humaine, animale et environnementale pour une lutte efficace contre les maladies émergentes à risque pandémique. Cette gestion sanitaire collective implique donc une prise en compte des points de vue médicaux, vétérinaires, environnementaux et socio-économiques dans la gestion ou la prévention des risques sanitaires.
C’est dans ce sens que la secrétaire permanente duHaut Conseil de Sécurité Sanitaire Mondial One Health, Dr Adjaratou Ndiaye, estime que depuis 2017, le Sénégal a mis en place un cadre structurel de haut niveau. «Il faut noter qu’un virus peut faire le tour du monde à travers l’écosystème, l’environnement des animaux, des humains entre autres. Nous n’avons plus besoin d’aller loin pour comprendre que c’est possible, la pandémie à coronavirus a fini par le démontrer et on comprend maintenant qu’un problème sanitaire peut toujours avoir une dimension mondiale», souligne-t-il. Poursuivant, elle indique que la stratégie de One Healt prend en commun la santé animale, celle de l’environnement et des humaine. La particularité du Sénégal est d’ajouter la sécurité civile et celle publique.
Au delà de cela, il y a aussi la radioprotection de la sécurité nutritionnelle et alimentaire. «Après ce que le monde a vécu avec Ebola, Nous avons compris que la sécurité mondiale doit englober la sécurité sociale mais aussi prendre en compte le volet économique. La Covid-19 nous a fait comprendre également que l’approche communautaire est à prendre en compte. Quelle que soit la stratégie qu’on peut avoir, sans engagement communautaire, cela ne sert à rien pratiquement. L’implication de tous est important», soutient-elle.
Cependant, elle estime qu’ils vont réussir cette approche One Health le jour où une infirmière dans l’une des zones les plus reculées du Sénégal pourra poser des questions à une patiente qu’il reçoit en consultation concernant la santé animale et la santé environnementale. Et «Vice-versa, que l’expert en santé animale puisse renseigner sur la santé humaine aux éleveurs, surtout sur les zoonoses, les maladies qui se transmettent entre les humains et les animaux. Voilà entre autres les défis».
Par Babacar DIOP
DJIBRIL SAMB, HEGEL ET L’AFRIQUE
Le Pr Djibril Samb vient de publier le tome 4 de L’heur de philosopher la nuit et le jour (2018), Quand vivre c’est philosopher.
Le Pr Djibril Samb vient de publier le tome 4 de L’heur de philosopher la nuit et le jour (2018), Quand vivre c’est philosopher. L’ouvrage, édité par L’Harmattan-Sénégal (Dakar, 2020), compte 359 pages. L’auteur y consigne ses méditations de l’année 2018 qui touchent à toutes les questions de la vie. Le philosophe est curieux de tout, s’étonne de tout, parce que rien ne lui est indifférent.
Cette présente note de lecture rend compte essentiellement de trois thèmes majeurs du livre : le philosophe et la philosophie, la suite du « long colloque singulier avec Hegel » (Samb, 2020, p. 18) et la notion d’État civilisateur, un concept-clé de la philosophie politique de Djibril Samb.
UN HUMANISTE RADICAL
Ce livre est d’abord celui d’un philosophe qui se définit comme un « humaniste radical » (Le Soleil du 7 janvier 2019) qui se soucie de la « condition humaine ». Il adopte la philosophie comme « une manière de vivre » et « une manière de comprendre le monde » (Samb, 2020, p.50). C’est pourquoi, il écrit : « La philosophie engage d’abord ma vie en tant qu’humain concret, individuellement déterminé, responsable néanmoins de toute la condition humaine, et même de celle du vivant. Je cherche à être le plus humain possible, c’està-dire le plus radicalement humain » (Samb, 2020, p. 309).
Le projet philosophique de Djibril Samb est au service de l’humain: « Rien n’est plus important que l’humain. On ne peut donc rien dire de plus essentiel que l’humain » (Samb, 2020, p. 40). Djibril Samb rappelle aussi que la philosophie doit éviter de se détacher de la vie, sinon elle serait sans intérêt pour l’humain qui reste la référence suprême: « Une philosophie qui ne sert pas la vie ne sert à rien. Une philosophie qui sert la vie doit d’abord servir dans la vie » (Samb, 2020, p. 50).
Ainsi, la philosophie doit être au service de l’humain et de la préservation de l’intégrité et de la dignité humaines. C’est pour cette raison que le philosophe met la dignité et l’intégrité au-dessus de toute considération : « Il ne peut jamais être tolérable qu’il soit porté atteinte à la dignité de l’humaine condition parce qu’elle est la norme suprême du vivant humain » (Samb, 2020, p. 35). L’auteur définit l’« intégrité » et la « dignité », deux concepts majeurs de son système philosophique. Il souligne pour le premier terme : « L’intégrité, c’est ce qui est constitutif de tout étant considéré dans ce qui le constitue dans sa nature propre intrinsèquement prise. Est intègre ce à quoi il ne manque rien de ce qui lui est constitutif, autrement dit ce qui jouit de toutes les parties qui le constituent » (Samb, 2020, p. 103). Quant au second terme, la dignité, il donne cette définition d'obédience kantienne : « La dignité de l’humain signifie que celui-ci est toujours à considérer comme fin, non comme moyen » (Samb, 2020, p. 103).
Par conséquent, la dignité et l’intégrité de l’humain bénéficient d’une inviolabilité fondamentale. C’est donc en philosophe qui se soucie de la condition humaine que Djibril Samb étudie Hegel afin de corriger ses préjugements sur les Noirs d’Afrique. Il rétablit la vérité des faits. En ce sens, il continue l’entreprise de réhabilitation de l’Afrique dans l’histoire commencée dans le tome 3 de L’heur de philosopher la nuit et le jour (2017). Ainsi, ce présent volume est la suite de la confrontation qui oppose l’auteur à Hegel sur l’Afrique.
LE COLLOQUE SINGULIER AVEC HEGEL
Dans le tome 3 de L’heur de philosopher la nuit et le jour (2017), Quand philosopher c’est vivre, Djibril Samb fait un corps-à-corps sans concession avec le texte de Hegel pour débusquer tous ses préjugés sur l’Afrique noire. Il annonce lui-même la lutte sans merci qu’il a décidé de mener contre le philosophe allemand : « J’entreprends une rude confrontation avec Hegel » (Samb, 2019, p. 225). Tout au long de l’année 2018, Djibril Samb fait intervenir, comme un témoin à charge, un autre penseur allemand, Johann Gottfried Von Herder (1744-1803), moins connu que Hegel, mais « beaucoup plus éclairé que lui sur tout ce qui touche à l’humaine condition » (Samb, p. 19). L’auteur présente aux lecteurs les deux volumes des Idées sur la philosophie de l’histoire de l’humanité de Herder. Cette traduction est publiée à Paris chez Levrault, en 1834, trente ans après la mort de Herder intervenue en 1803.
À l’époque, Hegel a trente-trois ans et exerce à Iéna. C’est pourquoi selon l’auteur : « Herder et Hegel ne sont pas de la même génération, mais ils sont contemporains » (Samb, 2020, p.24). Herder prend le contrepied de Hegel sur sa division arbitraire de la terre qui aboutit à ravaler les Noirs d’Afrique au rang de soushommes. Herder, plus soucieux de la diversité de l’humain, corrige cette hérésie : «Toute la terre est faite pour [l’homme], il est fait pour toute la terre » (cité par Samb, 2020, p. 29). Djibril Samb mobilise Herder pour mettre à nu les idées fantaisistes de Hegel sur l’Afrique : « Herder ne trace aucun lieu privilégié pour accueillir l’humaine condition qui est partout chez elle » (Samb, 2020, p. 29). Pour le philosophe sénégalais, Herder, en « homme honnête » (Samb, 2020, p. 34) reconnaît les limites de la géographie de son époque qui connaît l’Afrique trop imparfaitement. En ce sens, Djibril Samb célèbre la modernité de Herder qui a « le sentiment d’un contemporain éduqué » (Samb, 2020, p. 35).
L’auteur souligne qu’Antonio Cavazzi (1621-1678) est « l’une des principales sources de Hegel » (Samb, 2020, p. 9). Son ouvrage Istorica descrittione 'de tre regni Congo, Matamba e Angola situati nell ’Ethiopia inferiore occidentale e delle missioni apostoliche esercitatevi da reliogisi capuccini (1690) est traduit en français en 1732 par le Père] Labat (1663-1738), sous le titre de La relation historique de l’Éthiopie occidentale. Djibril Samb soutient que la traduction du Père Labat est douteuse, car ce dernier assume lui-même qu’il a « traduit librement » (cité par Samb, 2020, p.126), c’est-à-dire qu’il a réécrit le texte en y intégrant ses propres préoccupations. Le processus de la rédaction de l’ouvrage de Cavazzi montre que nous avons affaire à un « texte composite » (Samb, 2020, p. 126) sur lequel beaucoup de mains ont travaillé, notamment le Père Fortuné Alamandini qui a réécrit la version agréée par la Congrégation. C’est pour cette raison que Djibril Samb (2020, p. 126) soutient que : « la traduction n’est pas fidèle et ne prétend à aucune fidélité et [...] l’ensemble du texte traduit n’est pas d’une seule main ». C'est en lisant l’ouvrage de Cavazzi que l’on comprend mieux les erreurs qui se trouvent dans Leçons sur la philosophie de l’histoire de Hegel. Ce dernier ne fait que reproduire une vision sur l’Afrique déjà présente chez Cavazzi. Hegel ne prend aucun recul par rapport aux thèses erronées sur l’Afrique : « Il ne fait que reprendre Cavazzi » (Samb, 2020, p. 146).
Pourtant, la première tâche du philosophe demeure de tout soumettre à l’épreuve de la critique. Hegel reprend les préjugements et les absurdités de Cavazzi en présentant les Nègres comme des sous-hommes, des êtres qui ignorent tout simplement la morale. Djibril Samb (2020, p. 157) dénonce les vues biaisées de Cavazzi : « Il paraît essentiel aux missionnaires de présenter les autochtones comme les pires barbares que l’on puisse imaginer. À cet effet, aucun excès, aucune exagération, aucune affabulation même, ne leur répugnent. Ils controuvent des faits insolites et rebutants, et les organisent dans des récits abracadabrantesques. Dans tous les cas, tout ce qui relève de l’anormal, comme il en existe dans toutes les sociétés humaines, est pris mauvaisement, car il s’agit de justifier coûte que coûte leur mission civilisatrice ».
Ces missionnaires présentent la colonisation comme une « œuvre de civilisation » (Samb, 2020, p. 128). Le philosophe de Tübingen récupère ces thèses obscures sur l’Afrique et sur les Noirs sans recul : «Comme les missionnaires, plus tard Hegel n’aura aucun scrupule à accorder foi aux récits exorbitamment conçus et insistera encore plus lourdement sur la mauvaiseté des comportements indigènes. D’ailleurs, pour les indigènes, la morale n’a pas de sens » (Samb, 2020, p. 157-158). Contrairement à Hegel, qui établit une division et une hiérarchisation dans la communauté des hommes, Herder, insiste davantage sur l’unité du genre humain. En cela, pour Djibril Samb, Herder est plus soucieux de la condition humaine : « En humaniste lucide, il refuse toute justification à la traite négrière. Les négriers sont ''notés d’infamie'' et il les traite de ''brigands'' et de ''voleurs d’hommes''. Il se distingue de Hegel par un esprit beaucoup plus scientifique dans la mesure où il s’efforce constamment de distinguer les faits établis et les conjectures [...]» (Samb, 2020, p. 161).
LE CONCEPT D’ETAT CIVILISATEUR
Djibril Samb approfondit sa philosophie politique dont les linéaments sont exposés dans les volumes antérieurs. La paix, « expression de la santé d’une cité » (Samb, Comprendre la laïcité, Dakar, 2005, p. 73), est la finalité de la politique. C’est pourquoi il considère que la violence ne constitue jamais une solution : « La splendeur d’une idée, son attrait et son charme consistent précisément en ceci, qu’elle ne se laisse jamais couler dans le moule de la violence » (Samb, 2020, p. 38). Les idées ne doivent pas s’imposer par la violence, mais par la force de la persuasion.
La violence est corruption : « Toute idée, si généreuse qu’elle soit, qui cherche à s’imposer par la violence sera corrompue par celle-ci » (Samb, 2020, p. 90). Le concept d’« État civilisateur » est au cœur des méditations du philosophe sénégalais. La notion d’« État civilisateur » tire sa source d’un vaste mouvement de rénovation philosophique, scientifique, intellectuelle et culturelle appelé « siècle des Lumières ». C’est une époque marquée par un développement des connaissances scientifiques qui cherchent « à battre en brèche toutes les formes d’intolérance, à favoriser l’éclosion et/ou la promotion des arts et, enfin, à faire reculer, voire à dissiper les obscurantismes et les superstitions » (Samb, 2020, p. 109).
L’« État civilisateur » est le contraire de l’« État barbare » (Samb, 2020, p. 93), c’est-à-dire l’« État incivil » (Samb, L’heur de philosopher la nuit et le jour (1989-2015), 2017, p. 55), une sorte d’« État de police » qui cherche à appliquer « d’autorité des règles de police quotidienne avec le seul souci de l’efficience de leur mise en œuvre sur les gens, non identifiés, encore moins définis comme des sujets de droit » (Samb, 2020, p. 93).
En réalité, l’« État civilisateur » est un « État de droit », c’est-à-dire un État « soumis à un ordre juridique suprême qui est à la fois la norme par excellence et la source de normes supérieures capables d’infléchir, voire de modifier, l’ordre légal formel » (Samb, 2020, p. 94). C’est pour cette raison que l’« État de droit » est différent de l’« État légal », parce que « le droit n’est pas la loi » (Samb, 2020, p. 94). Djibril Samb appelle les Africains à sortir de l’« État barbare » pour entrer dans l’ère nouvelle de l’« État civilisateur », car « la vraie politique est synonyme de civilisation » (Samb, 2020, p. 90).
L’Afrique doit oser inventer son futur. C’est pourquoi, il devient nécessaire de « construire un nouvel État, un nouvel organigramme politique, une nouvelle gouvernance politique et économique, pour rendre possible le basculement de l’Afrique vers la civilisation en faisant des États africains des vecteurs d’une civilisation évoluée, fondée sur les sciences, les technologies, les arts, les lettres et la culture en général » (Samb, 2020, p. 119).
CONCLUSION
En plus des nombreuses thématiques abordées sur la philosophie, la politique, l’histoire ou la mécanique quantique, le tome 4 de L’heur de philosopher la nuit et le jour (2018) est surtout l’Acte II de l'examen critique des théories hégéliennes mené par Djibril Samb. Les faits établissent la partialité de Cavazzi, l'une des sources d’information principales du philosophe allemand. Le témoignage de Herder prouve à suffisance le parti pris de Hegel, qui ne peut même pas bénéficier de circonstances atténuantes. Les charges qui pèsent sur le philosophe allemand sont lourdes : en plus de réduire les habitants du Sud du Sahara à des sous-hommes, Hegel a manqué d’observer un principe fondamental de la philosophie : soumettre tout à l’épreuve de la critique.
Babacar DIOP
Enseignant-chercheur au département de Philosophie de l’université Cheikh Anta DIOP (UCAD) de Dakar
IMPASSE AUTOUR DE L'ORGANISATION DES LOCALES
La majorité et l'opposition se renvoient la balle de ce nouvel échec
Réunis hier, jeudi 15 avril, pour partager les conclusions de la sous-commission mise sur pied pour essayer de rapprocher les différentes positions sur la nouvelle date de ces élections locales au lendemain du dernier report décidé de façon unilatérale par le gouvernement en Conseil des ministres, les représentants des trois pôles (majorité, opposition et non-alignés) engagés dans ces discussions se sont, une nouvelle fois, quittés sans être parvenus à un quelconque accord. Au sortir de cette rencontre, majorité et opposition se renvoient la balle de ce nouvel échec.
La Commission cellulaire du dialogue politique est toujours dans l’impasse sur la date de la tenue des élections municipales et départementales déjà reportées à quatre reprises par le régime en place. Réunis hier, jeudi 15 avril, pour écouter les conclusions de la sous-commission qui avait été mise sur pied pour essayer de rapprocher les différentes positions sur la nouvelle date de ces élections locales au lendemain du dernier report décidé de façon unilatérale par le gouvernement en Conseil des ministres, les représentants des trois pôles (majorité, opposition et non-alignés) engagés dans ces discussions se sont, une nouvelle fois, quittés sans parvenir à un quelconque accord.
Dans son rapport, la Commission a annoncé que sa médiation n’a pas pu donner quelque chose de concret. En cause, la persistance des divergences entre les différentes entités qui continuent de camper chacune sur sa position. A la sortie de cette rencontre, pouvoir et opposition se renvoient la balle de la responsabilité de ce nouvel échec. S’exprimant devant des journalistes, Benoît Sambou, coordinateur du pôle de la majorité au dialogue politique accuse l’opposition de faire fi de l'avis des experts internationaux et les techniciens de la Direction générale des élections. «L'opposition avait une position de principe, qui ne tient compte ni de l'avis des experts internationaux ni de tous les partis engagés dans cette commission pour trouver un consensus. Ils veulent qu'on ne tienne pas compte des conclusions de l'évaluation qui devaient permettre de régler les problématiques, de caution, de bulletin unique, de modalité d'inscription, mais surtout de parrainage », a martelé Benoît Sambou qui s’empresse de faire remarquer qu’ en cas de persistance de désaccord, le gouvernement devra comme la loi le lui permet, décider de la date des prochaines élections.
POUVOIR ET OPPOSITION SE RENVOIENT LA CAUSE DE L’ECHEC
Du côté de l’opposition, on réfute cette thèse du représentant de la majorité. En effet, prenant également la parole, le chargé des élections du Pastef/Les Patriotes plénipotentiaire de l’opposition à la Commission du dialogue politique, Aldjouma Sow affirme que s’il y a un acteur qui ne veut pas la tenue des élections, il faut le chercher dans le camp du pouvoir qui, explique-t-il, « n’a jamais fait des propositions techniques ». « Nous avons proposé que les résultats de l’évaluation puissent être reportés pour s’appliquer sur les prochaines élections générales à venir. Nous avons également demandé à ce que la durée de la revue du code électoral soit revue à la baisse, et que cette opération-là puisse se faire de façon simultanée avec la révision des listes électorales. Ce qui est constant dans ces discussions, c’est que véritablement la majorité n’a jamais fait des propositions techniques comme nous l’avons fait. Mais elle a toujours campé sur sa position. La conséquence, aujourd’hui, est qu’il y a un désaccord sur la fixation de la date des élections. Ce qui défie la capacité de la classe politique à trouver des consensus sur des questions majeures. S’il y a un acteur qui ne veut pas la tenue des élections, il faut le chercher dans le camp du pouvoir », a chargé à son tour le camarade d’Ousmane Sonko, président de Pastef.
NON-ALIGNES ET SOCIETE CIVILE « INAPTES» A RAPPROCHER LES POSITIONS
Pour sa part, Déthié Faye, coordonnateur du pôle des Non-alignés n’a pas manqué de déplorer ce nouveau blocage en soulignant que le pôle des non-alignés et la société civile, pour faire évoluer la situation, avaient fait deux propositions qui ont été rejetées. « Nous avons pensé que les inquiétudes sont dues au fait que les autres acteurs voient en la décision du gouvernement de reporter les locales en 2022, une stratégie visant à cautionner le report des législatives. Donc pour essayer de rapprocher les différentes positions, nous avons proposé que le gouvernement prenne l’engagement ferme de tenir les législatives à date échue en 2022 en même temps que les Locales », a expliqué Déthié Faye. Qui ajoute « dans un premier temps, l’opposition et la société civile avaient indiqué qu’une résolution du gouvernement pourrait faire évoluer les choses. Mais, le représentant de la majorité avait dit qu’il ne peut pas prendre position et a demandé du temps pour rendre compte. A la rencontre d’aujourd’hui, (ndlr-hier), il a confirmé que le Gouvernement est d’accord pour la rédaction d’une résolution dans laquelle il confirmera que les législatives se tiendront à date échue en 2022. Seulement, l’opposition est revenue sur sa position pour demander la tenue des élections avant fin 2021 ».
LA REVALIDATION DU SENEGAL REPORTÉE AU MOIS DE JUILLET
La revalidation du Sénégal afin d’évaluer les réformes entreprises en matière de transparence dans la gestion des industries extractives, prévu ce mois de mai, a été finalement reportée au mois de juillet prochain
Le processus de revalidation du Sénégal prévue ce mois de mai, afin d’évaluer les réformes entreprises dans la gouvernance des ressources extractives va finalement débuter à partir du 1er juillet 2021. L’annonce a été faite par la présidente du Comité National de l’Itie, le professeur Awa Marie Coll Seck. Elle s’exprimait hier, jeudi 15 Avril, lors de l’atelier de lecture des résultats et conclusions du rapport Itie 2019 portant sur la gouvernance du secteur extractif.
La revalidation du Sénégal afin d’évaluer les réformes entreprises en matière de transparence dans la gestion des industries extractives, prévu ce mois de mai, a été finalement reportée au mois de juillet prochain. L’annonce a été faite par la présidente du Comité National de l’Itie le professeur Awa Marie Coll Seck. Elle présidait hier, jeudi 15 Avril, l’atelier de lecture des résultats et conclusions du rapport Itie 2019 portant sur la gouvernance du secteur extractif. « Depuis 2013, nous sommes membres de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). En 2018, il y a eu la première validation du Sénégal qui a montré que ce pays a eu de très bons résultats après seulement 4 ans d’exercice. Nous avions eu une mention satisfaisante qui a été la mention la plus élevée à l’époque. Mais au bout de deux, trois ans, l’Itie internationale revient pour faire encore une validation. Cette validation va commencer à partir du 1er juillet 2021 », a fait savoir Awa Marie Coll Seck.
Ce nouveau modèle de validation prend en considération surtout l’engagement des parties prenantes. « Dans certains pays, la société civile et les médias n’osent même pas parler d’industries extractives. Il y a même parfois des répressions. C’est pourquoi on veut que l’Etat, le secteur privé et la société civile s’engagent », indique-elle. La transparence est aussi un élément qui va être regardé de près dans le processus d’évaluation.
Dans cette dynamique, elle rappelle que le Sénégal a initié assez de réformes permettant de garantir une gestion transparente des ressources extractives. « Le Sénégal depuis la première validation a fait des progrès dans le domaine de la transparence. Certaines lois comme le contenu local ont été votées à l’Assemblée nationale, mais également des décrets de code minier, gazier et pétrolier qui a été révisé », se glorifie-elle.
161 milliards FCFA générés et 7.951 emplois actifs
Les revenus générés par le secteur des mines, du pétrole et du gaz s'élèvent à 161 millions FCfa pour l'année 2019 dont une contribution de 137 milliards Fcfa du secteur minier et 24 milliards Fcfa provenant du secteur des hydrocarbures. Ces revenus découlant du secteur minier proviennent essentiellement de l'exploitation des calcaires par les cimenteries et de l'or. Le total des revenus générés a évolué de 34,45 milliards F Cfa comparé à l'exercice de 2018, soit une hausse de 29%. Les revenus des hydrocarbures sont également en hausse de 14,38 milliards F Cfa, passant ainsi de 8,40 milliards F Cfa en 2018 à 22,78 milliards F Cfa en 2019. Les revenus provenant du secteur minier sont en hausse de 22,59 milliards F Cfa, passant de 111,90 milliards F Cfa en 2018 à 134,49 milliards F Cfa en 2019, révèle le document d'enquête de l'ITIE. Selon les chiffres collectés dans le cadre du présent rapport, les entreprises pétrolières et minières du périmètre de réconciliation emploient 7.951 personnes soit 0,19% du total de la population active dans le pays. Du lot, 7.566 sont de nationalité sénégalaise soit 95%. En terme de quantité et volume dans la production des ressources, le document produit par l'ITIE rapporte qu'en 2019, 415.335 onces d'or sont fournies, 2.430.135 tonnes de phosphates, 582 482 tonnes minéraux lourds, 5.551.741 tonnes de calcaire et 15.695.938Nm3 recensés dans la production de gaz.
LA PRESSE DANS LA RUE LE 3 MAI
Pour dénoncer toutes les tentatives de musellement et de précarisation, les atteintes et agressions subies par les journalistes, les techniciens des médias et les maisons de presse, lors des violentes manifestations du mois de mars dernier
La presse sénégalaise sera dans la rue, ce 3 mai. Les acteurs et organisations des médias organisent un sit-in national à cette date, correspondant à la Journée Internationale de la Liberté de la Presse 2021, pour dénoncer toutes les tentatives de musellement et de précarisation, les atteintes et agressions subies par les journalistes, les techniciens des médias et les maisons de presse, lors des violentes manifestations du mois de mars dernier.
La Journée Internationale de la Liberté de la Presse, édition 2021, revêt un caché particulier au Sénégal. Elle sera célébrée dans un contexte marqué par des menaces, violences, intimidations et agressions à l’encontre de professionnels, techniciens et entreprises des médias, notamment lors des événements ayant endeuillés le pays en mars dernier.
Suffisant pour que la Coordination des Associations de Presse (CAP) appelle à une grande manifestation pacifique dans la rue, pour dire halte à ces dérives. «La Journée Internationale de la Liberté de la Presse sera célébrée cette année au Sénégal par un sit-in, ont décidé toutes les organisations professionnelles de presse qui composent la CAP.
Dénoncer les atteintes et agressions subies par les journalistes, les techniciens des médias et les maisons de presse, lors des violentes manifestations du mois de mars passé est un devoir pour tout militant de la Liberté de la Presse», informe un communiqué de presse, en date du jeudi 15 avril, parvenu à notre Rédaction.
Ainsi est-il attendu une mobilisation nationale ce jour-là. «La CAP compte, à cet effet, tenir un sitin national qu’elle voudra simultané dans toutes les capitales régionales du Sénégal», précise le texte signé le Coordonnateur de la CAP. Et d’ajouter qu’au SYNPICS, la CJRS, APPEL, le CDEPS, le CORED, l’UNPJS, le CTPAS, l’URAC et l’APES qui composent le comité de coordination de cette manifestation pacifique, «s’adjoindront toute organisation qui souhaite dénoncer les écarts, violation et agression dont la presse a été victime ces derniers temps».
Pour une réussite de l’événement, une réunion de la CAP élargie aux associations catégorielles et thématiques, aux amicales des écoles de journalisme et autres entités nationales, régionales et internationales de défense des libertés de presse et d’expression est ainsi prévue le samedi 17 avril à 11 heures au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. «A l’issue de cette rencontre les détails du Sit-In national que la CAP entend tenir non seulement à Dakar mais également dans les capitales régionales, seront communiqués», lit-on dans le document. Et de relever qu’en attendant, «la CAP invite tous les journalistes, techniciens et autres travailleurs des médias à se tenir mobilisés pour dire NON à toutes les tentatives de musellement, d’intimidation et de précarisation de la Presse Sénégalaise».
CORONAVIRUS : 58 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 02 DÉCÈS
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 39 664 cas positifs dont 38 410 guéris, 1087 décès et 166 patients encore sous traitement.
Dakar, 16 avr (APS) – Cinquante-huit personnes (58) ont contracté la Covid-19 qui a également causé 02 décès au cours des dernières 24h, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Sur 1575 tests réalisés au cours des dernières 24h, 58 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,68%’’, a indiqué, vendredi, le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Ces nouvelles contaminations concernent 21 contacts suivis et 37 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar (24) et dans d’autres endroits du pays (13).
Deux (02) décès ont été enregistrés, jeudi.
Le ministère a rapporté que 67 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 16 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 39 664 cas positifs dont 38 410 guéris, 1087 décès et 166 patients encore sous traitement.
A la date du 16 avril, 379 900 personnes ont été vaccinées, selon le ministère, assurant n’avoir relevé aucun cas de décès en rapport avec la vaccination.
RETROUVAILLES AU SOMMET ENTRE MAHREZ ET GANA GUEYE
Les deux hommes avaient joué la finale de la Coupe d'Afrique des nations au Caire en 2019, remportée par l’Algérie. Ils se sont aussi souvent croisés en Premier League.
Riyad Mahrez de Manchester City et Idrissa Gueye du Paris Saint-Germain vont se retrouver en demi-finale de la Ligue des champions les 28 avril et 4 mai. Les deux hommes avaient joué la finale de la Coupe d'Afrique des nations au Caire en 2019, remportée par l’Algérie. Ils se sont aussi souvent croisés en Premier League.
En battant Dortmund, Manchester City a donc brisé son plafond de verre après trois échecs consécutifs en quarts de finale, sorti par l’Olympique lyonnais la dernière fois. Et l'ogre de Premier League peut continuer à rêver de décrocher enfin la Ligue des champions, le Graal, avec l’international algérien Riyad Mahrez dans son effectif.
«C'EST SPECIAL PARCE QUE JE SUIS DE PARIS»
Le tournant du match est arrivé à la 53e minute, lorsque l'arbitre italien a sifflé un pénalty pour un bras de Emre Can dans la surface. Riyad Mahrez l'a transformé tout en force (1-1, 55e). Son premier but dans la compétition cette saison après 14 apparitions sans marquer. « C'est très bien pour moi, c'est spécial parce que je suis de Paris. Je suis né à Paris, j'ai grandi à Paris... Je suis très content de jouer contre cette équipe, ça sera un très grand match. On a aussi beaucoup de rendez-vous avant, avec la demi-finale de FA cup et la finale de Carabao Cup. Après, on aura le temps de penser à ce match et de se concentrer dessus », a ainsi confié l’ailier de 30 ans. La demi-finale aller se jouera le 28 avril au Parc des Princes, avant un retour le 4 mai à l’Etihad. Riyad Mahrez retrouvera le Sénégalais Idrissa Gueye, les deux hommes avaient déjà joué face à face la finale de la CAN 2019 en Egypte remportée par les Fennecs. Ils ont aussi été adversaires en Premier League quand Idrissa Gueye évoluait à Aston Villa et Everton.
«TU AS ETE UNE MACHINE !»
L’international sénégalais a livré deux grandes performances face au Bayern Munich. « Quand Gana est sorti, je lui ai dit "Tu as été une machine !" pour le féliciter pour le match qu’il a fait (rencontre retour, ndlr), a d'ailleurs révélé Mauricio Pochettino le coach du PSG. Je crois qu’il a livré une très grande prestation ». Avec le Lion du Sénégal, le PSG est venu à bout du Bayern Munich, son bourreau en finale l'an dernier. « La base de son jeu est là, dans l’activité, la présence, estime Pochettino. Comme tout joueur, même le plus technique, Gana a juste besoin d’être au top physiquement car son moteur à lui consomme beaucoup d’énergie ». C’est depuis le banc que le Sénégalais avait assisté à la défaite face au Bayern lors de la précédente édition. Désormais il est prêt à revenir dans la lumière et récupérer une place de titulaire pour les prochaines échéances.