SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juin 2025
LE FRN BANDIT QUATRE ARGUMENTS TECHNIQUES POUR LA TENUE DES LOCALES EN 2021
L'expert électoral du Frn, qui a posé sur la table les arguments de l’opposition, précise qu’il est possible d’organiser les élections locales en 2021 malgré le démarrage de l’évaluation du processus électoral le 2 avril dernier.
L’opposition persiste et signe. Rejetant la date du 31 janvier 2022 proposée par la majorité, le Front de Résistance Nationale (Frn) s’appuie sur quatre éléments techniques pour démontrer la faisabilité de la tenue des élections locales en 2021. Qualifiant ce troisième report de forcing, Khalifa Sall, Ousmane Sonko et cie exigent l’application de tous les accords consensuels issus de la Commission politique du Dialogue National.
Afin d’amener le pouvoir à organiser les Locales en 2021, l’opposition a conçu sa ligne de défense basée sur quatre éléments techniques. D’emblée, l’expert électoral du Frn, qui a posé sur la table les arguments de l’opposition, précise qu’il est possible d’organiser les élections locales en 2021 malgré le démarrage de l’évaluation du processus électoral le 2 avril dernier.
Selon Saliou Sarr, il y a quatre grandes étapes importantes et nécessaires pour organiser les élections cette année.
La première étape constitue l’audit du fichier (90 j) qui se termine à mi-mai et l’évaluation du processus électoral(60 j) qui se termine fin mai. Les résultats de ces deux opérations et ceux de la Commission politique vont impacter le Code électoral et le Code des collectivités territoriales.
La seconde étape, poursuit Saliou Sarr, va concerner la revue du Code électoral et celle du Code des collectivités locales ainsi que certains points en suspens qui seront rediscutés, pour une durée de 30 jours.
Ensuite, vient la troisième étape qui est relative à la révision exceptionnelle des listes électorales. Cette opération est prévue pour une durée de deux mois pour essentiellement inscrire les jeunes qui atteindront l’âge de voter, pour une durée de 60 jours.
Enfin, la quatrième étape concerne le dépôt des candidatures qui s’étend sur 80 à 85 jours avant la date des élections. «La récapitulation de ces différents délais est au maximum de sept mois et vingt-cinq jours. Si l’on prend comme date de départ le 2 avril 2021 pour l’évaluation du processus électoral, on se rend compte que techniquement, on peut bel et bien organiser les élections locales au mois de décembre 2021, au plus tard», clame l’expert électoral du Frn, Saliou Sarr.
Revenant sur l’impact de la pandémie sur la tenue des Locales, l’opposition indique qu’après le démarrage de l’audit du fichier électoral en février dernier, l’évaluation du processus électoral qui devait démarrer en même temps a connu 45 jours de retard. «C’est dire que tout n’a pas été de la faute de la pandémie. Le régime de Macky Sall a marqué le pas et a été dans du dilatoire continu, malgré nos nombreuses condamnations et dénonciations», tonne le Frn.
Selon l’opposition, le pôle des non-alignés et la société civile plaident également pour la tenue des élections locales en décembre 2021. «D’ailleurs, la société civile propose le 19 décembre 2021. Comme on peut le constater, seul le pôle de la majorité est pour janvier 2022», soulignent les membres de l’opposition.
LANCEMENT PROCHAIN D’UN CADRE D’UNITE D’ACTION
C’est pourquoi, dans le but de mener la lutte pour le respect du calendrier électoral et le rejet d’un nouveau forcing de Macky Sall, le Front de Résistance Nationale entend fédérer toutes les forces vives de la nation. De ce fait, il met en garde Macky Sall et son régime pour toutes les conséquences qui pourraient encore découler de cette dangereuse situation, et exige l’organisation des Locales en 2021, les Législatives en 2022 et de la Présidentielle en 2024. Idem pour l’application de tous les accords consensuels issus de la Commission politique du Dialogue National. Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye et Cie appellent tous les partis de l’opposition, les mouvements et associations de la Société civile, les activistes et lanceurs d’alerte à mettre en place sans délai le cadre Unité d’Action des Forces Démocratiques pour imposer la tenue des élections locales en 2021. «Nous sommes en train de finaliser la création d’un mécanisme de concertation et de coordination des luttes communes démocratiques et sociales qu’appelle la situation actuelle», annonce Saliou Sarr. Il ajoute que ce mécanisme leur permettra de coordonner et de mutualiser toutes les initiatives et actions communes sur tous les terrains de la lutte, au niveau local comme au plan national et de la Diaspora.
RADIOSCOPIE DE L’OPPOSITION
Après la dernière présidentielle, l'opposition s’est complètement muée avec des profils divers et variés et un engagement radical. Qui sont vraiment ces leaders ? Sont-ils vraiment tous représentatifs ?
Après sa cuisante défaite au premier tour de la Présidentielle de 2019 face à Macky Sall, l’opposition sénégalaise a tiré très vite les leçons de cette expérience. Elle s’est complètement muée avec des profils divers et variés et un engagement radical. Qui sont vraiment ces leaders ? Sont-ils vraiment tous représentatifs ? Cette radioscopie permet d’avoir une idée claire de ces différentes forces politiques.
L’alternance générationnelle s’est faite en douceur. L’espace politique sénégalais est composé de personnalités plus ou moins jeunes qui animent le jeu. Particulièrement du côté de l’opposition, ce sont de nouvelles figures qui ont des trajectoires atypiques contraires à ce qui était constaté jusque-là. En effet, la carrière d’un homme politique était souvent résumé entre les pépinières, l’école de parti, le mouvement des jeunes et cadres avant d’atteindre le graal. Or, la plupart des nouveaux acteurs politiques ne sont pas des politiciens à la base. On retrouve des énarques, des banquiers, des juges, des professeurs, d’anciens soldats, des avocats, etc. qui, furieux du système et du mode de gestion de l’Etat, ont préféré se lancer en politique. Cependant, il faut noter qu’il y a quelques produits des systèmes de partis classiques. Une analyse de ces différentes formations ou camps politiques laissent entrevoir plusieurs catégories de leaders qui se différencient par leur trajectoire, leur popularité et leur influence. Dans le premier lot, on retrouve des leaders comme Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade. Ces derniers apparaissent aujourd’hui comme les têtes de file de l’opposition sénégalaise.
Incontestablement, Ousmane Sonko est le leader le plus en vue de tous. Il est arrivé troisième à l’élection présidentielle du 24 février 2019 avec plus de 687 000 voix soit 15,67%, derrière le président sortant Macky Sall et l’ancien Premier ministre et Président de Rewmi Idrissa Seck. Celui-ci ayant rejoint le pouvoir, Pastef devient naturellement la première force de l’opposition. Les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est créé en janvier 2014 par des jeunes cadres de l’administration publique sénégalaise, du secteur privé, des professions libérales, des milieux enseignants et des hommes d’affaires qui, pour la plupart, n’ont jamais fait de la politique. Pastef a pour idéologie de promouvoir une doctrine pragmatique, qui ne se confond avec aucune des idéologies historiquement reconnues : socialisme, communisme, libéralisme, etc. La seule cause qu’entend défendre le Parti est l’intérêt du peuple sénégalais. Les déboires judiciaires de son leader, accusé de viols répétitifs, loin de le déstabiliser, sont venus renforcer son leadership avec à la clé une fédération des forces politiques autour de Ousmane Sonko.
LES TETES DE FILE
A côté du Pastef, deux autres entités peuvent se disputer la place de numéro deux de l’opposition. Le PDS et le mouvement Taxawu Sénégal dont les leaders Karim Wade et Khalifa Sall ont vécu précédemment les mêmes expériences avec des avenirs politiques en pointillés. Ils sont aujourd’hui disqualifiés du fait de leurs emprisonnements respectifs. Quoi qu’il en soit, aussi bien Karim que Khalifa, personne ne s’est relâché. Mieux, ils sont en train de remobiliser leurs troupes pour se repositionner durablement dans l’espace politique. Et l’ancien maire de Dakar est plus actif. Ce socialiste de lait, exclu du PS du fait de son opposition à Macky Sall, se veut aujourd’hui le rassembleur de toutes les forces progressistes. Ses dernières sorties montrent qu’il veut récupérer sa vraie place dans le landerneau politique après avoir été freiné dans son élan par l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar. Accusé de détournement, il a été emprisonné puis privé de ses postes de député et maire de Dakar. Ces obstacles n’ont pas réduit son ardeur. Aujourd’hui, il déploie toute son énergie pour arriver à la magistrature suprême. Pendant ce temps, Karim Wade manœuvre depuis Doha. Et tout porte à croire qu’il prépare activement son retour. Wade-fils a ainsi envoyé 16 véhicules 8X8 aux libéraux qui ont entamé une tournée politique. A part sa disqualification, Karim Wade est en avance sur bon nombre d’acteurs politiques. Il bénéficie déjà d’un solide appareil qui lui est légué par son père et Secrétaire général du PDS, Abdoulaye Wade.
L’INTELLIGENTSIA OU LES INSURGES DU MACKY
La deuxième catégorie de leaders est composée de personnalités comme Abdoul Mbaye, le juge Ibrahima Hamidou Dème, Thierno Alassane Sall et Mamadou Lamine Diallo. Ces derniers essayent d’incarner l’intelligentsia dans le landerneau politique. Moins populaires que les premiers et malgré leur poids électoral faible, ils parviennent à exister du fait des idées qu’ils défendent, notamment à travers le Congrès de la Renaissance démocratique qu’ils partagent. Leur méthode consiste à poser le débat sur des questions économiques (pétrole, gaz, coopération…), de justice sociale, de transparence, de séparation des pouvoirs, d’une bonne administration de la justice. Et leurs profils respectifs font qu’ils sont très à l’aise sur ces sujets. Le leader de ACT, Abdoul Mbaye, a eu à diriger la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) avant d’être bombardé premier ministre du premier gouvernement de Macky Sall. Défenestré au bout d’un an, il décide de se lancer en politique en créant l’Alliance pour la Citoyenneté et le travail (ACT). Thierno Alassane Sall a été également ministre à plusieurs reprises dans le gouvernement de Macky Sall. Refusant de signer un contrat d’hydrocarbures qu’il a jugé désavantageux pour le Sénégal, il a été éjecté de son poste. Furieux et ne se sentant plus à l’aise dans le parti présidentiel, il crée la République des Valeurs (RV). Le magistrat sénégalais Ibrahima Hamidou Dème avait lui démissionné de la magistrature parce que jugeant que la justice était fragilisée, malmenée de l’intérieur comme de l’extérieur. Regrettant le mode de fonctionnement de la justice et ne pouvant plus se taire, il avait préféré quitter les tribunaux pour se consacrer à la politique. Il a ainsi créé le mouvement « Ensemble ».
Enfin, le leader de Tekki et adepte du responsabilisme, le député Mamadou Lamine Diallo fait partie de ces hommes qui relèvent le débat politique aussi bien dans l’hémicycle que dans l’espace publique. Cet ancien fonctionnaire international connaît bien les questions économiques et budgétaires et fait un travail de veille et d’alerte pour informer l’opinion. Toutefois, on pourrait ajouter le Secrétaire général de AJ/PADS, Mamadou Diop Decroix à cette catégorie, même s’il n’est pas membre du CRD. En effet, celui-ci fait partie des leaders du front de résistance nationale (FRN). Mais sa connaissance des questions électorales et la manière de les aborder font de lui un vrai homme politique. Il se distingue aussi par sa longévité et son endurance dans les combats politiques. Depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, il s’est fait remarquer dans toutes les luttes démocratiques.
LES JEUNES LOUPS
En outre, il y a une catégorie composée de leaders comme le capitaine Mamadou Dièye, Dr Babacar Diop, Thierno Bocoum, Déthié Fall et Abdourahmane Diouf. A l’image du juge Dème, le capitaine Dièye était un officier de l’armée qui n’a pas supporté la manière dont on a géré jusque-là la crise casamançaise et le fonctionnement de façon générale de l’armée. Ne pouvant plus rester dans le silence, alors qu’il y était tenu, il s’est retiré des rangs pour créer le mouvement «NIT». Il veut ainsi faire de l’homme le centre de toutes ses actions. Moins fougueux que lors de ses premières apparitions en public, il pense aujourd’hui être l’homme idéal pour diriger le pays. Quant à Thierno Bocoum, il est présent dans toutes les marches ou manifestations, qu’elles soient politiques ou sociales. Pur produit d’Idrissa Seck, il l’a soutenu à la dernière présidentielle, malgré le fait qu’il l’ait quitté après les élections législatives pour créer le mouvement Agir. Une structure portée sur les fonts baptismaux en grande pompe mais qui n’a pas réussi à avoir le même aura que son leader qui utilise les réseaux sociaux pour faire passer son message et exister politiquement. Il se prononce sur tous les faits de société et les affaires touchant l’intérêt national.
Né en 1977, Thierno Bocoum est Juriste de formation. Il est titulaire d’un diplôme de troisième cycle d’Etude Supérieure en Communication. Il est également titulaire d’un Master en sciences de gestion et en droit des affaires internationales. Il a été élu député en juillet 2012 sur la liste nationale de la coalition BBY. Dr Babacar Diop est un disciple de Mamadou Dia. Et il a certainement beaucoup appris aux côtés de cette grande figure politique du Sénégal. A chaque fois qu’il prend la parole, il capte son public par son éloquence, sa pertinence et sa capacité à haranguer les foules. Babacar Diop a la réputation d’être un révolutionnaire partout où il est passé. Né le 17 août 1982 à Baïty Bacar (département de Tivaouane), Babacar Diop a obtenu son doctorat en philosophie en 2011. Il est aujourd’hui Enseignant-chercheur au département de philosophie de l’Ucad depuis 2013, Maître de conférences titulaire. Il a publié le livre intitulé «Le feu sacré de la liberté: mon combat pour la jeunesse africaine », préfacé par le Pr. Djibril Samb. Aujourd’hui, il est le Secrétaire général des Forces démocratiques du Sénégal(FDS), un parti politique créé le 07 avril 2018 à Dakar.
Dernièrement, deux anciens Rewmistes ont rejoint le champ politique en créant leur propre chapelle. Ces anciens lieutenants d’Idrissa Seck, Déthié Fall et Abdourahmane Diouf, peuvent être logés dans cette catégorie d’acteurs politiques qui ont tout le temps pour construire leur carrière et s’imposer dans ce milieu hyper concurrentiel. Déthie Fall a déjà lancé le Parti républicain pour le progrès (PRP). Pour Abdourahmane Diouf, connu pour sa pertinence, il faudra encore attendre pour connaitre le nom de sa formation. En définitive, il existe des personnalités qu’on a du mal à classer à l’image de Me Madické Niang candidat déchu de la présidentielle, et du leader du Grand Parti Malick Gakou. Ce dernier a été longtemps pressenti du côté du pouvoir avant qu’il ne réapparaisse dernièrement du côté de l’opposition. Quant à Me Madické Niang, il est aussi difficile de le situer parce qu’il ne s’exprime plus et ne montre aucun signe d’opposition à Macky Sall.
CORONAVIRUS : UN DÉCÈS ET 46 CONTAMINATIONS SUPPLÉMENTAIRES ANNONCÉ
Les nouvelles contaminations ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1.315 individus, ce qui représente un taux de positivité de 3, 5 %, en deçà de celui de mercredi (4, 3 %), a-t-on appris
Dakar, 15 avr (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a recensé 46 nouvelles contaminations de Covid-19 et un décès lié à la maladie au cours des dernières 24 heures.
Les nouvelles contaminations ont été détectées à partir de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1.315 individus, ce qui représente un taux de positivité de 3, 5 %, en deçà de celui de mercredi (4, 3 %), a-t-on appris du bulletin épidémiologique du ministère de la Santé.
Ces infections supplémentaires sont réparties entre 15 cas contacts suivis jusque-là par les services sanitaires et 31 autres issus de la transmission communautaire. Des cas de contaminations de source inconnue localisés à Dakar et dans d’autres localités du pays, a-t-on appris par la même source.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a également annoncé la guérison de 53 nouveaux patients et déploré le décès d’un autre, portant ainsi à 1.085 le nombre de décès enregistré depuis l’apparition de la maladie dans le pays, le 2 mars 2020.
En tout, 39.606 personnes ont contracté le virus plus d’un an après son apparition dans le pays. 38.343 patients ont depuis recouvré la santé, tandis que 17 autres sont encore dans un état grave.
Au total, 177 patients sont encore sous traitement dans les structures de santé dédiées à la maladie ou suivis à domicile, d’après les données du ministère de la Santé.
Par ailleurs, 376.974 ont au moins reçu une dose de vaccin depuis le lancement en fin février de la campagne nationale de vaccination contre le nouveau coronavirus.
UNE SOCIETE ANONYME VA REMPLACER L’UCG
«Nous allons faire une mutation de l’Ucg pour aller vers la Sénégalaise de gestion des déchets qui va plus largement, en relation avec les maires et en relation avec les collectivités territoriales, trouver un moyen d’équilibre»
La question de la gestion des déchets sur l’ensemble du territoire Sénégal a été hier au centre des discussions entre le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires et son collègue de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Oumar Guèye et Abdoulaye Sow ont échangé pendant deux tours d’horloge, en compagnie de la secrétaire d’Etat chargée du Logement, Victorine Ndèye, sur les différents projets et programmes du Sénégal en matière d’aménagement du territoire.
Dans le souci d’appuyer le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, notamment dans sa politique d’aménagement du territoire, le ministre des Collectivités Territoriales a tenu une séance de travail avec son collègue de l’Urbanisme. Cette rencontre qui s’est déroulée en présence de la secrétaire d’Etat chargée du Logement, Victorine Ndèye, s’inscrit, selon Oumar Guèye, «dans le cadre de la mise en œuvre des politiques définies par le chef de l’Etat, qui nécessite une synergie d’actions». Rappelant que le ministère de l’Urbanisme gère des aspects extrêmement importants, le vécu quotidien des populations comme la gestion des déchets avec l’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides (Ucg), il estime que cela demande l’implication des collectivités territoriales. «De par le Code des collectivités territoriales, la gestion des déchets solides incombe aux collectivités territoriales. Et l’Ucg est en train de faire un excellent travail qui nécessite une collaboration et une parfaite implication des collectivités territoriales», a indiqué Oumar Guèye face à la presse. Au cours de la rencontre d’hier, souligne Oumar Guèye, il a été passé en revue toutes les problématiques de cette gestion, y compris les grands projets à venir tels que le Promozet qui va requalifier Mbeubeus et se développer dans le cadre d’une territorialisation des politiques publiques à travers les différents départements du Sénégal. Par ailleurs, il indique que «tous les projets et programmes du Sénégal devraient s’adosser à ce programme des 100 000 logements qui va tenir compte de la répartition spatiale telle que définie par le plan national d’aménagement et de développement des territoires». Se félicitant d’emblée des échanges, il s’engage à mettre en œuvre «toutes les conclusions et à accompagner le ministère de l’Urbanisme par rapport à ces actions pour avoir les résultats escomptés».
«MISE EN PLACE D’UNE SENEGALAISE DE GESTION DES DECHETS»
Abondant dans le même sens, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique annonce la mise en place très prochainement d’une société dénommée «Sénégalaise de gestion des déchets» qui sera une société anonyme. «Nous allons faire une mutation de l’Ucg pour aller vers la Sénégalaise de gestion des déchets qui va plus largement, en relation avec les maires et en relation avec les collectivités territoriales, trouver un moyen d’équilibre pour que rien n’empiète sur une compétence et qu’ensemble, nous assumions cette compétence générale», a fait savoir Abdoulaye Sow. Selon lui, cette question a longuement été débattue lors de cette réunion. Même s’il affirme que les discussions se poursuivent, le ministre en charge de l’Urbanisme annonce déjà les grandes lignes de ce projet. «Cette société mise en place permettra de prendre largement en question la problématique de la gestion des déchets plastiques, malgré les attributions dévolues aux conseils municipaux», a-t-il fait savoir. «Nous avons discuté d’un certain nombre de questions au cours de cette réunion,tant sur le programme zéro déchet que sur le programme zéro bidonville à travers sa composante du projet 100 000 logements, mais aussi sur la nécessité d’adosser notre planification urbaine au plan national d’Aménagement du territoire.
Revenant sur l’importance de la réunion, il révèle que son ministère a décidé avec celui des collectivités territoriales de «pérenniser cette rencontre et d’être en concertation permanente pour l’application des directives du chef de l’Etat».
PROMOTION DE LA CREATIVITE ET DES SAVOIRS AFRICAINS
Le cora veut une restauration de la liberté intellectuelle de l’Afrique
Regroupant plus de 100 intellectuels du continent, le Collectif pour le Renouveau Africain (Cora) entend impulser une nouvelle dynamique des imaginaires africains. Ainsi Boubacar Boris Diop, Pr Abdoulaye Bathily, Pr Théophile Obenga, Dr Ndongo Samba Sylla pour ne citer que ceux-là ont entamé une série de débats sur des thèmes relatifs à la souveraineté africaine.
Le rôle et la responsabilité des intellectuels africains ; l’Afrique dans le désordre mondial ; l’actualité du panafricanisme ; repenser le développement économique de l’Afrique à travers et au-delà de la Covid-19 ; le rôle des langues africaines dans la transformation sociale ; exploiter le potentiel de la science, de la technologie et des savoirs endogènes. Tels sont entre autres les thèmes qui sont débattus par le Cora depuis quelques jours.
Spécialistes des sciences sociales et naturelles, historiens, écrivains, médecins et artistes du continent, pour ces intellectuels en effet, le défi de l’Afrique n’est rien moins que la restauration de sa liberté intellectuelle et de sa capacité à créer sans lesquelles aucune souveraineté n’est concevable. Il s’agit, font-ils savoir, de rompre avec l’externalisation de ces prérogatives souveraines, de renouer avec les configurations locales, de rompre avec l’imitation stérile, d’adapter la science, la technologie et la recherche africaines et importées à son contexte. Ils signalent aussi qu’il faudra élaborer des institutions sur la base de ses spécificités et de ses ressources, d’adopter un cadre de gouvernance inclusif et un développement endogène, de créer de la valeur sur place afin de réduire la dépendance systémique de l’Afrique.
Conscients des défis qui attendent l’Afrique, le Cora estime à travers un communiqué qu’il encouragera une culture de solidarité, d’échange constructif et de participation active parmi les intellectuels africains. ‘’Il produira des recherches de qualité et recommandera des résultats, tout en soutenant leur mise en œuvre. Le collectif jouera également un rôle de sentinelle en ce qui concerne la situation actuelle du continent africain et de ses institutions. Il soutiendra des changements significatifs en mettant à disposition des idées novatrices et des connaissances spécialisées au service des populations africaines’’, renchérit-il. Ils trouvent aussi que de façon plus urgente, les connaissances issues des savoirs endogènes pourraient aider à recentrer l’action de l’État et des populations en fonction des priorités et des intérêts du continent.
Dans le même ordre d’idées, Dr Amy Niang, membre fondateur de ce collectif, rappelle pour sa part que la plupart des États d’Afrique jouissent d’une indépendance formelle depuis plus de soixante ans, sans aucune souveraineté réelle sur les structures économiques, l’utilisation de leurs ressources, les termes de l’échange dans l’économie mondiale, et donc la possibilité d’offrir des conditions de vie décentes à leurs populations. ‘’L’Afrique ne pourra retrouver l’initiative politique que lorsque ses ressources matérielles, intellectuelles et culturelles ne seront plus dilapidées pour soutenir le développement des autres, mais plutôt investies dans la construction de sociétés égalitaires, saines et dignes. Nous appelons donc à une seconde indépendance’’, préconise-t-elle.
Rappelons que l’année dernière, le Cora avait publié une lettre ouverte dans laquelle il exhortait les dirigeants du continent à utiliser la crise ouverte par la pandémie du coronavirus comme une occasion de susciter un “changement radical”. Et Au-delà de cette lettre ouverte, il a pris l’engagement aussi de rassembler les ressources intellectuelles de l’Afrique en vue de la promotion de réflexions qui stimulent le progrès et soutiennent une autonomie concrète. Une autonomie construite sur la capacité des Africains à penser par eux-mêmes, à décider de leur propre modèle de développement, à déterminer leurs formes de gouvernance et définir les modalités de leur présence dans le concert des nations.
«L’IDEOLOGIE A CEDE SA PLACE AU SENEGAL A DES ALLIANCES CONTRE NATURE»
La gauche a-t-elle les chances de réaliser son projet d’accéder au pouvoir, le Pr Serigne Thiam n’est pas allé par quatre chemins pour affirmer que ce projet est voué à l’échec.
Le Professeur Serigne Thiam, Enseignant chercheur à la Facultés des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ne croit pas à la «résurrection» de la Gauche sénégalaise. Interpellé hier, mercredi 14 avril par la Rédaction de Sud quotidien, il a justifié son argumentaire par le fait que la question idéologique a cédé sa place au Sénégal à des alliances contre nature.
Interpellé hier, mercredi 14 avril par la Rédaction de Sud quotidien sur la question de savoir si la gauche a-t-elle les chances de réaliser son projet d’accéder au pouvoir dans un monde ou l’idéologique n’existe presque plus, le professeur Serigne Thiam, Enseignant chercheur à la Facultés des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) n’est pas allé par quatre chemins pour affirmer que ce projet est voué à l’échec.
Poursuivant son propos, le Pr Serigne Thiam justifie son argumentaire dans un premier temps par le fait que la «question idéologique a cédé sa place au Sénégal à des alliances contre nature». Et ensuite, par le fait que «la majorité des Sénégalais ne croient plus à des idéologies à plus forte raison une idéologie gauche qui renvoie au passé politique du Sénégal». «Ces partis n’ont aucune chance de gagner le cœur des Sénégalais.
En plus, je ne vois pas comment ils vont parvenir à réussir leur projet d’unification là où les socialistes, les libéraux ne sont pas parvenus quand ils étaient au pouvoir», a lancé l’Enseignant chercheur à la Facultés des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Poursuivant son propos, Pr Serigne Thiam d’ajouter toujours sur la même lancé que les sénégalais ne croient plus aux idéologies de même que les programmes politiques mais plutôt à des personnes. «Les gens s’identifient à des leaders politiques comme Ousmane Sonko, Macky Sall, Malick Gakou et non à des idéologies.
Ensuite, la plupart des leaders de la Gauche ont été au cœur de la conquête du pouvoir depuis 1960. Mais, la naissance des alliances contre nature au lendemain de l’arrivée au pouvoir de Me Abdoulaye Wade les a fortement fait reculer et fait perdre leur raison d’être».
Pour rappel, les partis de la gauche sénégalais membres de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) sont entre autres, And-Jëj-PADS/Authentique (AJ/A) Conscience pour le Nouvel Ordre, Ligue Démocratique (CNNO), Parti de l’Indépendance et du Travail – Sénégal (PIT-Sénégal), Rassemblement des Travailleurs Africains-Sénégal / Péncoo Réew (RTAS/Penco Réew), Taaru Senegaal Taaru Afrig / Mouvement pour le Socialisme Autogestionnaire TSTA/MSA), Union pour la Démocratie et le Fédéralisme/ Mbooloo Mi UDF/Mbooloo mi, Yoonu Askan Wi / Mouvement pour l’Autonomie Populaire (YAW), Observatoire Républicain pour la Démocratie et la Citoyenneté (ORDC).
LA GAUCHE SÉNÉGALAISE À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU
Pape Demba Sy et ses camarades tentent de ressusciter une Gauche qui s’est brisée en mille morceaux après avoir pourtant joué un rôle incommensurable dans la l’avènement des deux alternances
La Gauche sénégalaise est la recherche du temps perdu, de ses années glorieuses où elle regroupait en son sein l’intelligentsia et était même capable de «faire des rois». Plongée depuis quelques années dans une léthargie, elle tente aujourd’hui, de revenir au devant de la scène. Ce projet d’unification de ses partis en vue de la conquête et de l’exercice démocratique du pouvoir est initié par la Confédération pour la Démocratie etle Socialisme (CDS). Le Professeur Pape Demba Sy et ses camarades tentent ainsi de ressusciter une Gauche qui s’est brisée en mille morceaux après avoir pourtant joué un rôle incommensurable dans la l’avènement des deux alternances sénégalaises. D’abord avec Abdoulaye Wade le 19 mars 2000. Puis avec Macky Sall le 25 mars 2012.
Après avoir été pendant longtemps considérés comme des faiseurs de roi du fait de leur rôle prépondérant dans la survenance des deux alternances politiques au Sénégal, en 2000 et 2012, les partis de la Gauche sénégalaise semblent désormais déterminer à prendre leur destin en main. Ou du moins, c’est le vœu clairement exprimé par le Professeur agrégé en droit en public, Papa Demba Sy. Le Coordonnateur de la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS), un nouvel cadre unificateur de toute la gauche sénégalaise lancé le 22 février 2015 dernier et compagnie visent maintenant la conquête et l’exercice démocratique du pouvoir.
Pour se faire, ils multiplient de plus en plus des initiatives dans le sens de la réalisation de ce projet d’unifier les forces de la Gauche en un grand parti en vue de la conquête du pouvoir. Ce qui relève bien à réaliser les douze travaux d’Hercule, telle ment la tâche est titanesque, voire chimérique. Jadis, des partis de la Gauche captivaient voire hypnotisaient les foules. Ils renfermaient en leur sein toute l’intelligentsia sénégalaise, avec des slogans accrocheurs avec notamment le Folli de Landing Savané ou encore le Jallarbi de Abdoulaye Bathily. Sans occulter la «dernier Mossi», feu Amath Dansokho dont les sorties faisaient tremblaient les tenants des régimes. Certains nostalgiques de ce bon vieux temps, peuvent avoir des pincements au cœur.
Mais l’exercice du pouvoir sous Me Abdoulaye Wade leur fera perdre quelques crocs avant que Macky Sall ne leur porte l’estocade. Aj-Pads sera scindé en deux. Une partie de la LD va perdre son MPT, l’autre préférant rester Debout. Et jusqu’à quand ?
Le RND tout comme le PIT deviendront également inaudibles. La léthargie s’installe partout. Ou presque. Reste maintenant à savoir si cette Gauche parviendra à retrouver son lustre d’antan dans un monde où l’idéologie s’étouffe devant l’ultralibéralisme depuis l’effondrement du mur de Berlin.
LA SOCIÉTÉ CIVILE EN SENTINELLE
Les autorités sénégalaises et espagnoles ont envisagé la signature de contrats saisonniers pour permettre à de jeunes Sénégalais d’aller travailler en Espagne régulièrement et revenir au bercail à la fin de leurs contrats
Par I. DIALLO et Joseph Barthélémy COLY |
Publication 15/04/2021
Alors que les populations peinent encore à voir plus clair dans la véracité ou non des supposés fonds de l’Union Européenne (UE) accordés au Sénégal dans le cadre de la lutte contre l’émigration irrégulière, revoilà les contrats circulaires. Lors de la récente visite du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez Pérez-Castejon, au Sénégal, la semaine dernière, les autorités sénégalaises et espagnoles ont envisagé la signature de contrats saisonniers pour permettre à de jeunes Sénégalais d’aller travailler en Espagne régulièrement et revenir au bercail à la fin de leurs contrats. Pour Adama Mbengue, président d’Action pour les droits humains et l’amitié (AHDA), partant de l’échec du premier accord conclu sous le régime de l’ancien président Abdoulaye Wade dans ce sens, le président Macky Sall devrait regarder la situation dans tous ces contours et mesurer tous les paramètres, avant de signer à nouveau une telle convention. De son côté, Sadikh Niasse, secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), appelle à évaluer au préalable les programmes qui ont été déjà exécutés et déroulés et ensuite pouvoir en tirer les leçons, avant de se lancer dans un programme similaire. Tout en évitant la politisation des recrutements de candidats, me moment venu.
LUTTRE CONTRE EMIGRATION IRREGULIERE : Les contrats saisonniers, une autre solution à polémique
Face aux flux migratoires irréguliers, le Sénégal et l’Espagne, et au-delà, l’Union européenne (UA), multiplient des actes allant dans le sens de la recherche de solutions pérennes. En plus du Frontex et des lignes de crédit (sujet à controverse dont le gouvernement, soupçonné de détourner ces fonds de l’UE destinés à la lutte contre la migration irrégulière, continue de nier l’existence) les deux pays envisagent de signer des contrats saisonniers.
Cette éventualité, s’elle venait à être concrétisée par un accord dans ce sens entre les autorités sénégalaises et espagnoles, ne serait pas une nouveauté. Du temps du régime du prédécesseur du président Macky Sall, où est né le phénomène «Barça wala Barsax» (2005-2006), une convention de contrats saisonniers avait été conclue entre le gouvernement de l’ancien président Abdoulaye Wade et celui espagnole d’alors, devant permettre à de jeunes Sénégalais d’aller travailler en Espagne régulièrement et revenir au bercail à la fin de leurs contrats.
Histoire de contrer les vagues d’arrivées de migrants clandestins en Espagne, à partir des côtes sénégalaises. En attendant l’évaluation de ce projet dont on connaît la finalité, le Sénégal et l’Espagne ont à nouveau émis une idée pareille, lors de la récente visite du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez Pérez-Castejon, dans notre pays, du jeudi 8 au vendredi 9 avril 2021. Suffisant pour que des observateurs craignent qu’il ne serve à «recaser» une clientèle politique ou des proches de personnalités, en lieu et place des vrais bénéficiaires. Aussi d’autres suggèrent-il, en cas d’effectivité du projet, de penser en priorité à nos compatriotes déjà dans des centres au niveau des Iles Espagnoles et qui attendent d’être rapatriés au pays.
Au même moment, malgré le répit noté ces derniers mois concernant les départs massifs de jeunes sénégalais à bord d’embarcations de fortunes vers les côtes espagnoles, contrairement à septembre-octobre-novembre où des centaines de candidats ont péri en haute mer, le phénomène continue toujours. En atteste, tous les jours ou presque, des dizaines voire centaines de migrants clandestins en provenance de l’Afrique Subsaharienne, dont le Sénégal, débarquent aux Iles Canaries. «Bonsoir ! Je viens de parler avec un Sénégalais installé à Tenerife, dans les îles Canaries. Il y a un nombre important de Sénégalais qui continuent à arriver dans ces îles, mais aussi de Maliens venant du Sénégal et de la Gambie.» Ce témoignage d’un nos compatriotes ayant requis l’anonymat, dans un forum, en dit long sur la persistance du voyage «périlleux».
Et d’ajouter : «Ils seraient logés dans d’excellentes conditions car ils sont installés dans les hôtels désertés par les touristes, du fait de la pandémie. C’est une vie de pacha, dit-il. Ils envoient des photos à leurs connaissances ici et ça créerait un appel d’air.» Ce Sénégalais d’origine, qui est fonctionnaire espagnol, donnent deux autres information : «
1 - Les autorités espagnoles veulent refouler les Sénégalais, mais nombre de nos compatriotes sont sans papier. Et ils disent qu’ils ne sont pas... Sénégalais.
2 - Les Maliens seraient épargnés puisque les autorités considèrent qu’ils viennent d’un pays en guerre et qu’il faut leur accorder l’asile», a-t-il fait remarquer, précisant que «c’est dans ce contexte que le chef du gouvernement espagnol Sanchez arrive demain (jeudi 8 avril, ndlr) à Dakar».
Pis, le week-end dernier, quatre (4) migrants subsahariens sont morts au large des Canaries, à bord d’une embarcation de fortune qui transportait 23 personnes. Parmi elles, 19 ont été hospitalisées sur l’île de Tenerife, dont 3 étaient dans un état grave. Ils ont été retrouvés, le dimanche 10 avril 2021 au large de l’archipel espagnol des Canaries, situé au large du Nord-ouest de l’Afrique, a annoncé la préfecture locale. Ils ont été secourus par des hélicoptères, en début d’après-midi, au Sud de l’île de Hierro, après avoir été signalée par un bateau de pêche, ont déclaré les garde-côtes espagnols à l’AFP.
Depuis le début de l’année, au moins vingt (20) personnes sont mortes sur cet itinéraire migratoire très dangereux où le nombre des clandestins en provenance d’Afrique a bondi en 2020. Cette année, le flux des traversées continue de s’intensifier avec 3436 migrants parvenus aux Canaries entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 1582 sur la même période de 2019, selon des chiffres officiels.
ADAMA MBENGUE, PRESIDENT AHDA : «Regarder la situation dans tous ses contours et mesurer tous les paramètres, avant de signer à nouveau une telle convention»
«Concernant ces contrats saisonniers, c’est une convention appelée circulaire qui doit être signée ou même a été signé dans le cadre de la migration ou pour stopper cette migration irrégulière. A notre niveau, ce que nous avons eu à faire après avoir enquêtés sur ça, nous sommes sceptiques par rapport à ces contrats saisonniers. Etant donné que le prédécesseur de Macky Sall, l’ancien président Abdoulaye Wade, avait signé des contrats saisonniers avec l’Espagne et beaucoup de Sénégalais avaient été envoyés dans ce pays européen. Donc, nous avons vu comment ça s’est terminé. Ce fut, un «échec», car la majeure partie de ceux qui étaient envoyés, avaient eu des problèmes car laissés à eux-mêmes par l’Etat du Sénégal. Certes, certains de ces sénégalais ont eu à renégocier leurs contrats et ils s’en sont bien sorti de cela. Mais, si on parle de cette convention, l’Etat ne les a pas accompagnés comme il fallait, même si certains ont réussi, après avoir renégocié, pour s’en sortir. Et, il n’y jamais eu de bilan. Quelle est la pertinence de ces contrats ? D’autant plus de braves sénégalais qui sont déjà sur place et détenus dans des centres de rétention, susceptibles d’être rapatriés, pourraient bénéficier de ces avantages, au lieu de les ramener au pays et reprendre d’autres jeunes qui seront envoyés en Espagne et qu’on va ramener plus tard. Donc, pour nous AHDA (Action pour les droits humains et l’amitié, ndlr), le président Macky Sall devrait regarder la situation dans tous ces contours et mesurer tous les paramètres, avant de signer à nouveau une telle convention. Le Sénégal et l’Espagne se sont accordés sur une voie d’accès légal des migrants.»
SADIKH NIASSE, SECRETAIRE GENERAL DE LA RADDHO : «Evaluer au préalable les programmes qui ont été déjà exécutés et déroulés, en tirer les leçons, avant de se lancer dans un programme similaire»
Dans le cadre des signatures de contrats saisonniers ou circulaire entre le Sénégal et l’Espagne, les gens qu’on rapatrie ne sont pas du même profil que ceux qui sont concernés par les contrats circulaires. Le contrat de travail saisonnier, comme ça a été du temps de l’ancien président Abdoulaye Wade, concernait des gens qui allaient en Espagne pour quelques mois, faire le travail d’agriculture, et revenir. Maintenant, le problème, c’est l’évaluation d’abord. Il faut évaluer les programmes qui ont été déjà exécutés et déroulés, avant de se lancer dans un programme similaire. Je pense que c’est d’abord çà qu’il faut faire. Ensuite, il faut éviter la politisation parce qu’à l’époque, on s’est rendu compte que les gens qui étaient pris pour ce travail ne connaissaient pas ces genres de travail. Parce que des gens qu’on avait pris, c’était des militants de partis, des femmes qui n’étaient pas habituées au champ. En fait, on les a emmenés en Espagne, certaines n’ont pas voulu continuer ces genres de travail et même ont disparu dans la nature. Donc, c’est ce préalable qu’il faut d’abord, faire une évaluation des programmes passés et ensuite pouvoir en tirer les leçons. Il faut aussi éviter, lors du recrutement, vraiment, de faire des recrutements politiques ; il faut prendre en fonction des profils des personnes, en fonction du travail dont ils sont habilités à faire. C’est ça qu’il faut faire pour pouvoir bénéficier de chance, à la réussite de ce partenariat dans le cadre de la migration circulaire.»
Par I. DIALLO et Joseph Barthélémy COLY (Stagiaire)
SERVICE DE SOUTIEN PSYCHOSOCIAL, LE DERNIER REMPART !
Pour faire face aux effets sociaux et psychologiques occasionnés par la Covid19 en milieu scolaire, une approche de proximité s’impose.
Les institutions scolaires de la région de Sédhiou continuent toujours de fonctionner à l’instar des autres du pays et ce, malgré la propagation de la maladie à coronavirus. L’école, en réalité, semble avoir capitalisé les expériences de la première vague. Pour autant, la résilience des acteurs mérite d’être renforcée afin d’éviter que les effets probables d’une pandémie en milieu scolaire ne compromettent les performances scolaires attendues et souhaitées. Les acteurs de l’orientation scolaire et professionnelle, sur l’étendue du territoire, se sont mobilisés pour orienter, former et sensibiliser la communauté scolaire grâce à l’appui du Programme d’Appui au Développement de l’Education Riposte et Résilience (PADES-RR). A terme, le dispositif déployé depuis le mois de janvier 2021 permettra de mieux garantir un climat émotionnel stable dans les établissements scolaires.
Pour faire face aux effets sociaux et psychologiques occasionnés par la Covid19 en milieu scolaire, une approche de proximité s’impose. C’est du moins la conviction des acteurs de l’orientation scolaire et professionnelle de la région de Sédhiou. «Les besoins d’écoute et de prise en charge sont tels qu’il demeure nécessaire de mettre en place des dispositifs itinérants de relation d’aide à la résilience. Ainsi, dans l’académie de Sédhiou, cinquante établissements ont bénéficié de la présence des psychologues conseillers de janvier 2021 à avril 2021 pour leur permettre de remotiver les élèves/apprenants en leur permettant d’exposer individuellement leurs craintes et doutes, d’identifier les problèmes psychologiques et psychopédagogiques et de parvenir à leur résolution», explique Ousmane Cissé le directeur du centre académique de l’orientation scolaire et professionnelle de Sédhiou. Et de poursuivre sur les attentes «c’est aussi les aider à mieux s’outiller, s’organiser et se gérer (méthodes d’apprentissage, organisation, gestion du temps, du stress des évaluations/examens…) surtout dans ce contexte de pandémie». «Et enfin de leur donner des informations sur les opportunités en termes d’études, de formations professionnelles et de possibilités de carrière», dit-il. A travers les entretiens individuels et collectifs, l’administration de tests de motivation et de vulnérabilité, les psychologues conseillers ont posé les jalons d’un processus efficace de renforcement de la résilience d’une grande partie des acteurs de la communauté scolaire.
FORMATION DES RELAIS EN COMPETENCES PSYCHOSOCIALES DE BASE, UNE NECESSITE
Face à l’impossibilité d’être dans toutes les structures scolaires faute de moyens humains et logistiques adéquats et suffisants, il a été retenu de s’appuyer sur des relais. Ainsi, de façon représentative 75 acteurs du milieu scolaire ont participé au niveau des trois inspections de l’éducation et de la formation (IEF) de l’académie de Sédhiou du 17 au 24 mars 2021 à des séances de renforcement de capacité. L’objectif principal est de former les cibles aux compétences psychosociales et psychopédagogiques de base dans le contexte de riposte contre la Covid-19. «Ces séances interactives de renforcement de capacité ont permis de préparer les enseignants et le personnel éducatif à répondre aux besoins psychosociaux et psychopédagogiques des élèves et apprenants et à gérer leur propre santé et bien-être, de mettre à jour ou de rétablir des mécanismes de référencement efficaces, du signalement et de référencement en milieu. Et enfin de rétablir les procédures à suivre en cas de suspicion d’infection. Les participants à ces activités ont eu droit à trois grandes masses sous forme de modules. La première masse a porté sur la problématique de la gestion de stress et le groupe de parole comme stratégie collective de gestion des vulnérabilités.
La deuxième masse a permis de partager deux documents stratégiques conçus par le Centre National de l’Orientation Scolaire et Professionnelle (CNOSP) et validés par le ministère de l’éducation nationale. Il s’agit, selon les acteurs de Sédhiou «d’un côté du vocabulaire du coronavirus expliqué aux apprenants» et de l’autre du «livret sur la stigmatisation». Quant à la troisième et dernière masse, elle a porté sur le protocole sanitaire avec un focus sur des questions relatives à l’hygiène respiratoire, aux masques et sur des généralités liées au vaccin.
UNE SYNERGIE DES ACTEURS POUR MIEUX IMPACTER
De même, la synergie des efforts conjoints entre le coordonnateur de l’inspection médicale des écoles (IME), Youssouph Mané et les psychologues conseillers du CAOSP ont permis, dans une dynamique participative, aux les élèves, aux enseignants, aux chefs d’établissement, aux CODEC et aux parents d’élèves d’avoir des ressources appropriées pour assurer la relance et la riposte dans ce contexte de la Covid-19. «Dans les échanges, un focus a été également mis, relativement à la volonté des participants, sur les phénomènes de grossesses précoces et de « Jinnee Maimouna» ou «crise hystérique» en milieu scolaire. Il a été ainsi retenu de plaider pour une mise en place d’un dispositif multi-acteurs à l’échelle académique pour une meilleure compréhension de ces phénomènes qui sont, sans conteste, de réelles sources de décrochage scolaire». Pour leur part, les élèves des différents établissements scolaires ont souscrit à cette démarche de sensibilisation «pour mieux organiser la riposte à la prévalence de la maladie à coronavirus. Nous sommes les responsables de ce pays demain et si nos études sont perturbées, c’est l’avenir de tout un pays qui est compromis», a déclaré le jeune Souleymane élève au lycée Ibou Diallo de Sédhiou. Quant à Coumbamang Danso, président de l’union régionale des associations de parents d’élève, il dit se réjouir de cette initiative qu’il souhaite pérenne.
LA COMMUNAUTE AU CŒUR DU DISPOSITIF DE PREVENTION !
«Malgré les efforts consentis à tous les niveaux, il n’en demeure pas moins que le virus, très vicieux, s’adapte et se propage sous de nouvelles variantes. Le respect des gestes barrières, ne doit pas, pour autant souffrir de quelque relâchement que ce soit», a notamment souligner le directeur du Centre académique de l’orientation scolaire et professionnelle de Sédhiou (CAOSP). Ousmane Cissé a, en outre, relevé que «la garantie pour protéger l’institution scolaire de cette redoutable pandémie reste et demeure la communication et la sensibilisation». Ainsi, sur le terrain, le CAOSP Sédhiou a facilité l’organisation de cinq émissions au niveau des radios communautaire de Gabou Fm de Sédhiou, Kambeng Fm de Médina Wandifa, Kabaada Fm de Ndiamacouta, Yirwaa Fm de Tanaff et Pukumel FM de Goudomp.
Les animateurs de ces différentes radios se sont appuyés sur les personnes ressources locales pour véhiculer en langues locales (Mandingues, Peuls et Ballante surtout) des messages permettant de conscientiser la communauté de l’urgence d’un respect strict des gestes barrières. Ces tribunes ont également permis de sensibiliser les auditeurs et auditrices sur l’importance de la vaccination».
A signaler enfin que ces activités réalisées dans le cadre de ce plan d’actions sont financées par le PADES-RR et accompagné par l’Inspecteur d’Académie de Sédhiou, par ailleurs, Président du Comité Académique de Veille et d’Accompagnement Psychosocial (CAVAP). Grâce à un plan de suivi adapté, ces acquis connaîtront des résultats probants, rassure-t-on. En attendant, un appel est lancé pour l’implication d’autres projets et programmes afin de perpétuer et de généraliser ces activités au niveau de l’ensemble des structures scolaires.
L’HOPITAL DE FANN ALERTE
Les accidents domestiques surviennent fréquemment dans les maisons chez les enfants à bas âge.
Selon le docteur Papa Soulèye Sow, interne des hôpitaux, les accidents domestiques chez l’enfant de 1 à 4 ans ont connu une augmentation nette durant la période de covid19 à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann. Une situation qui peut être liée au confinement. Et le centre anti poison de renseigner que dans plus de 60 % des cas, les situations sont gérées par les centres antipoison (CAP) et les enfants ne nécessitent pas de consultation médicale.
Les accidents domestiques surviennent fréquemment dans les maisons chez les enfants à bas âge. Au niveau des hôpitaux, il ne se passe pas une semaine sans qu’un enfant soit admis aux urgences pour une prise en charge. Selon les professionnels de santé à Albert Royer et du centre antipoison, la majorité des accidents peut être évitée. Il faut juste une surveillance des enfants et mettre l’accent sur la communication. D’où l’importance de cette communication qui sonne comme une alerte afin d’amoindrir les risques d’accidents domestiques chez les tout petits. Ainsi dans une étude de la période du 1er octobre 2020 au 31 juillet 2020, 73 cas d’accidents domestiques ont été enregistrés dont 70 hospitalisés au sein de l’hôpital d’enfants de Fann.
Selon le docteur Papa Souleye Sow de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann, la prévalence a connu une hausse pendant la période de coronavirus passant de 16 à 54. «La prédominance des produits caustiques est liée à leur fréquence d’utilisation pour les tâches ménagères et le manque de surveillance est le principal favorisant», a-t-il renseigné.
Pour l’hôpital Fann, les produits caustiques avec 32 malades reçus aux urgences représentent 45,71%, 13 sont victimes de pétrole ou dérivés 18,57%, 12 de médicaments 17,14%, 7 de pesticides ou raticides 10,00% et 6 non identifiés 8,50%. Parmi les produits caustiques, l’eau de javel dans toutes ses formes, grains dilués ou dans sa forme liquide a été consommée par la majorité des patients internés, selon le docteur Papa Soulèye Sow.
Et le professeur Mamadou Fall du centre antipoison de Fann de renchérir que même si la majorité des intoxications accidentelles sont bénignes et le plus souvent asymptomatiques, il est important de se rapprocher des structures de santé afin d’éviter des complications. «Dans plus de 60 % des cas, les situations sont gérées par les centres antipoison (CAP) et les enfants ne nécessitent pas de consultation médicale», a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : «des enfants peuvent développer des symptômes d’installation rapide comme le coma, agitation, tachycardie, trouble du rythme, dépression respiratoire, hypo ou hyperthermie. Une situation qui urge une prise en charge dans les structures sanitaires ou centre spécialisé de prise en charge». Il est déconseillé d’administrer à la victime du lait ou de la faire vomir de force.
Selon les professionnels de la santé, la conduite à tenir est de se rapprocher des structures de soins pour un lavage gastrique. Pour rappel, 45 000 enfants meurent chaque année des suites d'intoxications accidentelles. Selon le professeur Fall du centre antipoison, ils représentent la seconde cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant après les traumatismes.