SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
21 septembre 2025
Henriette Niang KANDE
UN PROFESSIONNEL SANS CONCESSION
Depuis un an, à lire régulièrement les articles qu’il a signés, les mails reçus de lui, avec le recul, il ne fait pas de doute qu’il fallut une extraordinaire force de conviction pour sous-tendre tout cela.
Depuis un an, des images fugitives et mouvantes, se forment et s’évanouissent inconsciemment comme des souvenirs et les rêves d’un dormeur. Depuis un an, à lire régulièrement les articles qu’il a signés, les mails reçus de lui, avec le recul, il ne fait pas de doute qu’il fallut une extraordinaire force de conviction pour sous-tendre tout cela.
Des décennies de pratique du journalisme ne l’ont pas fait dormir sur ses lauriers, ni fait choisir la facilité. De son premier éditorial publié en mars 1986 (« Pour l’Afrique ») à sa dernière signature, les 13 et 14 juillet 2020, (De la culture au culte de la violence- publié en deux jets), chacun de ses papiers constitue le défi d’une extraordinaire intemporalité, un dépassement de ses accomplissements précédents, même quand il était sur le retour d’activités qui n’avaient aucune relation avec le journalisme, qu’il n’a jamais délaissé et pour lequel il vouait un amour lyrique.
Je le vois encore, ouvrir et consulter on ne peut plus sérieusement son dictionnaire, presqu’en charpie, pour le sens d’un mot, son étymologie, et prendre ce réel plaisir que décrit si bien Bernard Pivot : « ouvrir un dictionnaire, c’est se jeter dans le foisonnement de la vie, dans l’exubérance du monde. C’est aussi se donner la fierté de la découverte ou l’orgueil de l’attestation. C’est encore chaque fois, s’approprier des petits morceaux de l’héritage universel ».
La titraille, sa signature sont à la fois exaltantes, tutélaires et redoutables, parce qu‘écrites dans une langue maîtrisée, dans un phrasé inimitable qui éblouit encore. Que les papiers soient « sérieux » ou légers, ils sont nourris d’informations qu’il vérifiait et revérifiait encore et encore, pour éviter qu’une rumeur ne soit au même rang qu’une information vraie, demeurant ainsi, dans le cadre de son métier, (avec quelques autres encore) quelqu’un d’une espèce en voie de disparition. Il donne à lire des articles empreints de liberté, d’indépendance, assaisonnés d’une agitation d’idées et même quelques fois d’une « impertinence ». Il était tout cela à la fois.
Autant ses papiers que lui-même sont moulés dans cet esprit hétérodoxe. Sa passion, son engagement l’ont fait identifier à Sud et souvent il a été confondu avec lui. Tout au long de cette année d’absence, le passé bruisse de son grand souffle historique, qui porte sa capacité d’adaptation débordante et enivrante. Même s’il lui est arrivé, quelque fois, préférer se prémunir contre un tel vertige en recourant à ses vieux repères, pour « éviter, disait-il, de se perdre dans le dédale du temps ».
Une année est passée sans lui, la vie a continué de s’égrener en rituels et retours de saisons, et l’espace de mes ambulations bavardes à ses oreilles s’est rétréci. Si la nature est Protée, si tout, y compris la mort, cette constante advenue reconfigure à chaque instant un ordre différent, une constante demeure : l’héritage qu’il laisse au Journalisme.
Par Ibrahima BAKHOUM
BABACAR, UN 26 JUILLET DE TOUTES LES SURPRISES
Il y a un an, le successivement journaliste, chroniqueur environnemental, analyste politique, éditorialiste engagé, manager général dans le privé et président d’une institution de la République quittait cette terre
Et de deux. La semaine dernière encore, tu as manqué aux tiens, récidivant comme il y a déjà douze mois, lorsqu’après avoir assuré l’essentiel, tu as tiré le rideau sur ton immense et riche parcours. Tu t’es éclipsé, sans attendre ces moments de grandes retrouvailles familiales autour du mouton de Tabaski. On était à moins d’une semaine de la fête.
Le 27 juillet 2020 aura été le jour de trop de douleur, pour cette foule de toutes les couleurs, qui t’a accompagné à Touba où tu reposes désormais au cimetière de Baqya. Voulusses-tu partir discrètement, que ton nom faisait déjà le tour des médias ici et ailleurs dans la nuit du 26, à l’annonce de la nouvelle, que ton cœur venait de renoncer à l’exercice qui donnait encore espoir que tu pouvais retourner à la maison.
Là-bas Madame Touré et les enfants Ndèye Fatou, Astou, Mariama, Cheikh et Abderrahmane Babacar espéraient encore une bonne nouvelle, qui ne vint hélas jamais. Derrière toi, la surprise des uns se noyait dans l’acceptation des autres que, quand arrive le décret divin, il cesse d’y avoir place pour autre chose que les prières selon ceux qui choisissent de s‘en remettre au Maître des Mondes.
En face, les pleurs, les conjectures autour des circonstances de l’ultime voyage, le souvenir de périodes, moments et brefs instants d’échanges désormais gravés dans les mémoires et les souvenirs, parfois dans les cœurs et les couvertures de presse mais désormais numérisées pour l’histoire du Journalisme, au Sénégal et en Afrique. Pendant un an depuis ce départ pour l’éternité, j’ai personnellement continué à te parler, trouvant consolation dans la croyance que oui, le confrère et co-aventurier professionnel entendait tout, observait de loin. Encore sur terre, je vais pour le temps qu’il me sera encore donné de le faire, y garder les pieds et cesser de te parler, de te tutoyer. Tu entres dans l’Histoire, par la plus grande des portes. Je vais désormais raconter Babacar TOURE. Parler à la troisième personne. Parler de toi.
Un grand monsieur, altruiste…
Il y a un an, le successivement journaliste, chroniqueur environnemental, analyste politique, éditorialiste engagé, manager général dans le privé et président d’une institution de la République quittait cette terre de chez nous pour son voyage sans retour. Derrière lui, épouse et enfants, frères et sœurs, confrères et consoeurs, confidents et collaborateurs, admirateurs et précédemment contempteurs embouchaient la même trompette : un grand monsieur s’en est allé. C’était cela BT, comme les initiales de la très célèbre signature, Mbaye pour les intimes. En parler comme d’un maître du Journalisme collerait bien au professionnel des médias, qu’il a été. Mettre l’accent sur son côté social obligerait à ouvrir des pages et des pages d’une vie toute entière consacrée aux combats pour la justice, la dignité de ceux que le système a parfois contraints au silence et à l’absence, quand d’autres doivent prendre des décisions qui les engagent. Ce serait ouvrir de difficiles souvenirs pour ces milliers de Sénégalais qui directement et/ou indirectement, ont trouvé les moyens de se tirer de situations dont ils avaient commencé à désespérer des chances de sorties.
Généreusement, Babacar Touré a partagé savoirs et avoirs, combattu pour les causes nationales et africaines, consacré son énergie à innover et toujours repousser les frontières du possible. Il avait le sens de la répartie, illustration d’une culture générale nourrie de la sève universaliste ayant pris de l’Amérique où il fit des études de Sociologie, de la Chine dont il se remplit des idées dans les cellules clandestines maoïstes, des us et coutumes du Sénégal dont il fréquenta les grandes familles religieuses dans un incontesté esprit syncrétiste, de l’Afrique qu’il parcourut souvent avec un épais carnet d’adresses et de la France dont il avait une remarquable maîtrise de la langue outre une solide compréhension des modes de vie.
… Généreux et innovateur
Dans le journalisme, on retiendra de Babacar Touré, l’inspirateur de ce qu’une bande de copains et alors jeunes confrères ont fini par transformer en Groupe multimédia. Lui survivent Sud quotidien, Sud FM et l’Institut Supérieur des Sciences de l’information et de la Communication (ISSIC) comme concrétisation de son rêve de renforcement de la démocratie, du pluralisme, de la Liberté d’expression et d’opinion dans l’espace ouest-africain avec des clins d’oeil appuyés au reste du continent. ‘’Faisons les amis, en sorte que ceux qui nous lisent et approuvent aujourd’hui ne nous surprennent pas, si demain ils doivent se mettre en face voire nous combattent, parce que pas d’accord avec nos écrits. Assurons-nous que ce sont eux qui auront eu une autre perception du réel et d’autres projets et ambitions’’ pendant que Sud restera ferré aux valeurs de l’Ethique et de la Déontologie qui fondent la profession. Voilà le crédo resté inchangé, que Babacar Touré ressassait tout le temps qu’il était collé à la Rédaction de Sud, du Magazine (1986- 89) à l’Hebdo (1989-1993) et au Quotidien.
Depuis très bientôt trois décennies et au rythme des arrivées et départs, des équipes de jeunes et légèrement moins jeunes journalistes poursuivent la mission de vigie de la démocratie, ainsi que l’avaient rêvé et concrétisé les pionniers. Bien écrire, écrire libéré et responsable, vérifier, toujours vérifier en amont de tout article, voilà le viatique qui a préservé Sud du naufrage, malgré des épisodes de menaces et manœuvres contre ses produits et leurs animateurs.
La Maison de la Presse Babacar Touré est une belle réponse à l’ambition de Babacar pour la Liberté de la pressse. Cet homme nous a fait ses adieux, il y a un an, jour pour jour ce 26 juillet. Me revient encore la gymnastique sémantique du Dirpub de Sud Quotidien cherchant les mots pour m’annoncer la nouvelle. Ce soir-là, j’avais prévu par nécessités professionnelles, de travailler jusque très tard. Avec la nouvelle que, difficilement Vieux Savané venait de me donner, je dus veiller pour écrire et répondre à dizaine d’appels d’amis et journalistes surpris et incrédules à la limite. Tous rendaient à BT ce que lui avait cultivé : un formidable esprit confraternel, toujours adossé aux principes moraux qui donnent sa force au Journalisme comme moyen de préservation de la démocratie
Par XALEYI
MADAMEL FATMA DIEYE …….
26 juillet 2020 - 26 juillet 2021, Xaleyi se souvient de Babacar TOURE
Je ne sais comment, ni par où commencer cet exercice, tellement je le trouve hors de portée …
Mais je crois profondément que chaque personne qui t’a côtoyé te doit cela …en quelque sorte….
Et pourtant ce n’est pas comme si tu ne nous avais pas préparés à ces moments …
OUI, tu ne manquais jamais de nous rappeler comment TOUT pouvait basculer du jour au lendemain…
Tu avais une pédagogie bien particulière, qui, je suis sûre était unique en fonction de l’âme qui en bénéficiait et toujours pour dire la même chose ou presque ….
Tu savais faire se sentir chaque personne Si Spéciale et Si Importante après un échange avec toi, quel que soit le sujet abordé …
Pour Toi, aucune situation n’était de trop, tout était gérable et à la mesure de l’être humain ; il fallait juste trouver les voies ou se donner les moyens …
Tu étais d’une générosité de cœur et d’esprit qui aujourd’hui encore ne tarit d’éloges…
PAPA….
Je ne sais pas parler de TOI au passé, Ou devrais-je dire Je ne sais tout simplement pas parler de TOI …
J’ai peur de trahir le reste du CLAN…
Je me confonds d’amour, d’admiration et de gratitude pour TOI…
J’ai envie de te dire que tu es parti au moment où l’on s’y attendait le moins …
Mais là encore tu m’aurais répondu : « ET ALORS ? » …. Je n’ose pas me morfondre parce que tu en aurais été dépité …
Mais je dois t’avouer qu’il m’arrive de me laisser aller …
Plus qu’un père, tu as joué tous les rôles pour NOUS…
Tu nous as appris à percevoir les choses au-delà de leurs représentations Tu nous as appris à nous détacher de ces vaines illusions de la vie…
Tu nous as appris à rester Dignes, quelle que soit l’épreuve….
Nous ne saurons jamais te rendre l’hommage que tu mérites … Mais nous nous efforcerons de suivre ton sillage…. ……
Ô combien plus que parfait….
Et là encore se trouve l’Intrigue… Bien qu’éminemment balisé ….
Le chemin parait encore plus long sans TOI… Oups, …… Astaghfiroullah ……
MAME BABACAR, A tes petits enfants et aux arrières petits- enfants qui ne te connaîtront pas …. L’histoire parlera d’un Grand Maitre du Calame entre autres accomplissements de taille Mais Nous conterons un super-héros …
Puisses tu reposer en paix, Puisse ALLAH t’accorder son Salut et sa Miséricorde Puisse ALLAH t’accueillir dans Son Janatul Firdawsy Aamiine
XALEYI
MADY TOURÉ S’ENGAGE POUR LE RENOUVEAU DU FOOTBALL SÉNÉGALAIS
Mady Touré, a réaffirmé dimanche à Louga son ambition de placer le Sénégal sur "les plus grandes marches du football mondial"
ouga, 26 juil (APS) - Le président fondateur de Génération Foot Mady Touré, candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Mady Touré, a réaffirmé dimanche à Louga son ambition de placer le Sénégal sur "les plus grandes marches du football mondial".
"Le défi est de pour mettre le Sénégal sur les plus grandes marches du football mondial. Un programme réaliste et réalisable", a-t-il dit lors d’une rencontre avec les acteurs du football de la région.
Mady Touré a redit que son ambition est de faire gagner au Sénégal "une Coupe d’Afrique, une Coupe du monde et aussi de préserver la formation de la jeunesse sénégalaise".
Il a présenté aux sportifs lougatois son programme qui s’articule autour de sept points, qui concernent notamment une nouvelle gouvernance, une nouvelle politique marketing, les infrastructures, la politique de développement.
Il y a aussi les points relatifs au football féminin, à l’accord quadripartite entre la Fédération sénégalaise de football (FSF), les collectivités locales, l’Etat et la FIFA ainsi que la politique sociale.
Mady Touré, déjà candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de football en 2013, aura fort à faire face au président sortant de la FSF, Me Augustin Senghor, candidat à un nouveau mandat.
Me Senghor, élu une première fois en 2009, a été réélu en 2013 et en 2017. Il peut aspirer à un quatrième mandat, selon les textes actuellement en vigueur.
Augustin Senghor semble bien parti pour rempiler pour un 4e mandat à la faveur du consensus trouvé, jeudi, avec Mbaye Diouf Dia et Saër Seck, président de Mbour Petite-Côte et de la Ligue sénégalaise de football professionnel, initialement candidats.
Mady Touré a promis de donner sa position par rapport à ce consensus le 30 juillet au plus tard.
L’élection à la présidence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) se tiendra le 7 août.
Par Vieux SAVANÉ
BABACAR ….
Il y a exactement un an quand nous avait été annoncée la terrible et inattendue nouvelle de son décès - Jamais plus nos rencontres à Ngaparou, jamais plus nos moments d’échange, de partage et d’amitié confraternels et militants
Par son audace, sa capacité inouïe à présentifier l’absence, la vie se joue finalement de la mort en éternisant la personne disparue à travers ses œuvres, les mille et une histoires imprimées dans les souvenirs des vivants. Tel se révèle en ce jour, lundi 26 juillet 2021, notre rapport à notre regretté Babacar Touré, concepteur et initiateur de ce qu’est devenu le groupe Sud Communication.
Il y a exactement un an quand nous avait été annoncée la terrible et inattendue nouvelle de son décès. La veille pourtant, nous avions été soulagé par les propos rassurants d’un de ses amis médecin, nous laissant bercer par l’idée que le pire était derrière nous et que la lumière était en passe d’aveugler et d’éloigner les ténèbres bruissant d’ombres maléfiques. Mais voilà que comme aspiré par un gouffre sans fond, la réalité se présentait autrement, emportant avec fracas Babacar.
Jamais plus nos rencontres à Ngaparou où il avait choisi de s’établir, jamais plus nos moments d’échange, de partage et d’amitié confraternels et militants. Un monde venait ainsi de se dérober au moment où, pressés que nous étions par le temps qui passe à une allure infernale, les projets de transmission qui s’édifiaient, épousaient les contours et les formes d’une protestation contre l’éphémère. Parce que beaucoup reposait sur lui, nous nous étions délestés des barbantes et lourdes charges administratives et de représentation. Nous voilà donc aujourd’hui rattrapés par le sentiment d’un vide vertigineux et le stress du management. Même si curieusement tout laisse à croire qu’il est posé quelque part un fauteuil invisible dans lequel il éprouve un malin plaisir à se caler.
A l’évidence, il nous oblige à prendre les choses en main, à les bonifier, à traduire nos projets communs en actes. Ce ne sont donc pas des larmes qu’il faut sécher mais une impulsion nouvelle à propulser. Il urge par conséquent de performer, reconstruire, reconsolider, repositionner le groupe Sud Communication dans un monde en profondes mutations où se fait sentir plus que jamais la possible dangerosité des médias, au regard des flux d’informations qui proviennent de partout et souvent sans filtres.
Aussi, lors de nos échanges avec l’équipe de management, dans la légitimation de nos décisions, s’exprime-t-il toujours le besoin d’avoir son aval. Et immanquablement revient son nom autour de succulentes et inénarrables anecdotes. N’est-ce pas B.O.G ? Un an depuis que Babacar est retourné à son éternité. N’empêche, il est bien là, notre homme, le professionnalisme chevillé au corps, poursuivant avec nous un dialogue intransigeant et fécond. Sur terre, dans nos cœurs, dans notre quotidien, dans nos perspectives, il demeure. Repose en paix frérot !
« IL N’Y A PAS DE SCANDALE DANS LA DECISION » DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Pr Ismaila Madior Fall se prononce sur les critiques contre papa Oumar Sakho et Cie
Selon le ministre d’Etat auprès du président de la République, « il n’y a pas de scandale dans la décision » encore « moins de violation de la Constitution » par le Conseil constitutionnel dans ses décisions rendues la semaine dernière. Invité de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias (Rfm privée), Ismaila Madior Fall par ailleurs éminent constitutionnaliste a indiqué qu’«il est arrivé fréquemment que le Conseil constitutionnel ne statue pas dans sa complétude ».
Bien que reconnaissant que la situation dans laquelle le Conseil constitutionnel s’est réuni pour statuer et rejeter les deux recours déposés par l’opposition parlementaire dont l’un concernant la Loi n°11/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale adoptée le 25 juin 2021 et l’autre la Loi n°17/2021 portant code électoral « n’est pas courante », le professeur Ismaila Madior Fall a tout de même indiqué « qu’il n’y a pas de scandale dans la décision » rendue par le Conseil constitutionnel dans ces deux affaires. Et pour cause, argumente-t-il, «il est arrivé fréquemment que le Conseil constitutionnel ne statue pas dans sa complétude ».
Poursuivant son explication devant l’émission Grand jury de la radio futurs médias (Rfm privée), l‘actuel ministre d’Etat auprès du président de la République d’ajouter : «j'ai apprécié la courtoisie et l'élégance du Conseil constitutionnel. Dans sa décision, il a pris la peine dès le début d'expliquer la régularité de sa composition. Le Conseil n'était pas obligé de le faire, car un juge n'a pas à s'expliquer sur ses décisions «... »Mais le Conseil constitutionnel a pris la décision d'expliquer que sa composition n'est en rien irrégulière».
Revenant sur la question du respect des articles 89 de la Constitution et 03 de la Loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel brandie par les pourfendeurs de la démarche des quatre juges constitutionnels, le Pr Ismaila Madior Fall estime que « même si la loi organique dit que le conseil doit siéger à sept (7), le Conseil, tout de même, précise que la décision n’est signée que par les membres ayant statué» tout simplement parce que « ceux qui n’ont pas été remplacés, le président du Conseil constitutionnel les a écartés et ils n’ont pas statué. Donc, il n’était pas question qu’ils signent la décision ». Sous ce rapport, défend-t-il, « il n’y a pas de scandale, il n’y a pas de violation de la Constitution, ni de la loi organique relative au Conseil constitutionnel ». Car insista-t-il, « le conseil peut statuer avec un nombre inférieur à 7, pourvu que la décision ne soit signée que par ceux qui ont un mandat légal, un mandat régulier».
ABSENCE DE CONCERTATION AUTOUR DE LA LOI PORTANT CODE PENAL ET CIE
Se prononçant sur la question de l’adoption en procédure d’urgence de la Loi n°11/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal et code de procédure pénale adoptée le 25 juin 2021 sans une concertation au préalable avec les acteurs, le ministre d’Etat auprès du président de la République estimera que cette démarche est liée au fait que ce projet de Loi n’apporte aucune innovation dans la lutte contre le terrorisme en ce sens où ce texte n’a fait que reprendre des dispositions déjà insérées dans la loi depuis 2007. Ce texte vise donc, selon lui, à compléter la loi sur le terrorisme adoptée en 2018
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DEBOUTE L’OPPOSITION
Le Conseil constitutionnel résiste à la vague de critiques qui le secoue depuis sa controversée décision n°2/C/2021 rendue le 20/07/2021 dans laquelle il a statué et rejeté le recours déposé par l’opposition parlementaire
Avec un effectif en deçà du nombre prévu par la Loi, le Conseil constitutionnel a de nouveau statué et rejeté l’autre recours de l’opposition parlementaire. Réunis le 22 juillet 2021 dernier, deux jours après leur première séance de travail à l’issue de laquelle ils avaient rejeté le premier recours de l’opposition parlementaire concernant la modification du code pénal et du code de procédure pénale, le président Papa Oumar Sakho et ses trois collègues ont déclaré les dispositions des articles L29 et L30 de la Loi n°17/2021 portant code électoral, adoptées par l'Assemblée nationale le 12 juillet 2021, conformes à la Constitution
Le Conseil constitutionnel résiste à la vague de critiques qui le secoue depuis sa controversée décision n°2/C/2021 rendue le 20/07/2021 dans laquelle il a statué et rejeté le recours déposé par l’opposition parlementaire avec un effectif en deçà du nombre prévu par les textes.
Accusés d’avoir violé la loi en statuant avec seulement quatre (04) magistrats sur un effectif de sept (07) membres prévu par l’article 89 de la Constitution et article 3 de la Loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, les quatre « Sages » sont revenus à la charge.
Le 22 juillet 2021 dernier, soit deux jours après leur première séance de travail consacrée au recours déposé par l’opposition parlementaire concernant la modification du code pénal et du code de procédure pénale, le président Papa Oumar Sakho et ses trois collègues ont de nouveau statué sur le deuxième recours déposé par les députés de l’opposition contre la Loi n°17/2021 adoptée par l'Assemblée nationale le 12 juillet 2021 portant code électoral.
Et il faut dire que comme dans sa décision concernant le précédent recours de l’opposition parlementaire, le juge constitutionnel a tout simplement rejeté tous les griefs soulevés devant lui par le député Mamadou Lamine Diallo et ses collègues. Et ce, en déclarant que « les dispositions à caractère organique de la loi adoptée sous le n°17/2021 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 12 juillet 2021, soumis au Conseil constitutionnel, se conforment à la Constitution.
Sous réserve de la suppression du groupe de mots «sauf en cas de dissolution » de l’article Lo. 156. ». Il faut dire qu’à travers cette décision de rejet, il (juge constitutionnel) vient ainsi de fermer définitivement une des rares portes par lesquelles Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall pourraient passer pour retrouver leurs droits civils sans être obligés à négocier une amnistie avec l’actuel chef de l’Etat.
En effet, dans ce recours, les députés de l’opposition estimant que l’écriture actuelle des articles L29 et L30 du code électoral écartent de facto et pour toujours de toute compétition électorale toute personne condamnée à des peines avec ou sans sursis, supérieures à un mois même si le juge n’a pas prononcé la perte des droits civils et politiques affirment que ces deux articles sur le droit de vote sont garantis par la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et le protocole A/SP1 12/01 de la CEDEAO.
Un argument balayé par le Conseil constitutionnel qui indique notamment dans son considérant 149 que le protocole A/SP1 12/01 de la CEDEAO ne fait pas partie des normes de référence du Conseil constitutionnel qui sont les dispositions de la Constitution, le préambule ainsi que les instruments internationaux auxquels fait référence ce préambule.
LES «VERITES» D’ABDOULAYE DIOUF SARR
Invité à l’émission objection de Sud Fm hier, dimanche 25 juillet 2021, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a tenu à apporter des éclaircissements sur la situation en question.
La situation de la courbe à Covid-19, de la gestion de la première et deuxième vague avait valu au Sénégal une réputation internationale. En effet, le Sénégal a été cité par l’OMS et les médias comme un pays exemplaire. Mais il semble que le Sénégal est en train de prendre un tournant critique avec cette troisième vague causant des milliers de cas par semaine et des dizaines de décès, avec la « rupture » dans la fourniture d’oxygène entre autres. Invité à l’émission objection de Sud Fm hier, dimanche 25 juillet 2021, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a tenu à apporter des éclaircissements sur la situation en question.
Le Sénégal semble dans l’impasse depuis l’annonce de la troisième vague de la Covid-19. Dans certains hôpitaux et centres épidémiologiques, on évoque le manque d’oxygène entre autres. Chose dont le ministre de la Santé ne veut pas entendre parler. « Je ne crois pas que l’on puisse dire qu’il y a rupture par rapport à la fourniture de l’oxygène », a fermement déclaré Abdoulaye Diouf Sarr.
Et de poursuivre : « quant à la liste rouge, je crois qu’il faut relativiser. De mon point de vue, il n’y a pas une liste rouge où le Sénégal serait effectivement inscrit. Il faut noter que depuis le début de la pandémie en mars 2020, le Sénégal s’est engagé de manière assumée, très organisée dans une riposte par rapport à une crise mondiale à savoir la crise à Covid-19. Certes, il faut le rappeler qu’on a vécu deux vagues, une première et une deuxième vague qui ont été toutes et globalement bien maitrisés. Mais même si on a bien géré ces deux vagues, il faut qu’on s’inscrive dans une perspective d’endurance, à long terme. Nous n’avons jamais effectivement intégré dans notre paradigme qu’il faille se réveiller un jour et dire que c’est fini. Donc, cet état d’esprit d’endurance long-termiste, nous l’avons déjà ».
Quid de la troisième vague ? « Elle ne frappe pas seulement le Sénégal, nous sommes dans un contexte mondial, global frappé par cette troisième vague. Et le Sénégal n’est pas indemne de cette de cela », a expliqué le ministre.
Et de poursuivre : « Cependant, la caractéristique de cette vague, c’est que contrairement à la première et à la deuxième vague, l’ensemble des variantes qui accélèrent la contamination sont présents au Sénégal dont le variant Delta. Ce qui explique que les courbes de contamination sont plus importantes cette fois. En effet, aujourd’hui, il faut noter que le système de la riposte est en train de prendre en charge de la manière la plus correcte, la plus réactive, cette troisième vague. Alors, il ne faut pas aller dans l’affolement ou parler éventuellement de non maitrise de cette vague mais, bien au contraire, le seul paramètre maintenant qu’il différencie cette vague des deux autres, qui rend les choses plus compliqué et plus difficile pour nous, c’est le caractère exponentiel de la contamination, proportionnellement à nos capacités d’introduction dans nos systèmes de nouveaux lits. C’est un décalage qui peut rendre très difficiles la réactivité et l’efficacité de la riposte…Mais nous maitrisons la situation ».
En ce qui concerne la rupture d’oxygène, le ministre de la Santé et de l’Action a souligné qu’il n’y a jamais eu de rupture d’oxygène dans les hôpitaux au Sénégal. Et poursuit : « il n’y a jamais eu de rupture d’oxygène pour le Sénégal depuis le début de la pandémie. La raison, dès le début nous nous sommes inscrits dans une perspective de doter les CTE de centrale d’oxygène de production au niveau même de la structure. Et quand on a vu que le besoin en oxygène de cette pandémie est très important, on s’est fixé l’objectif de faire en sorte que tous les CTE soient dotés de centrales d’oxygène et tous les hôpitaux sont dotés de centrale d’oxygène avec notamment 25 centres de santé qui sont dotés d’oxygène. En plus, pour parer à toute éventualité on contractualise avec des structures qui produisent de l’oxygène pour stocker de l’oxygène afin de venir éventuellement au secours en cas de besoin. Et présentement, en plus de la production endogène aux structures, nous avons un stock de plus de 100 mille mètres cube d’oxygène qui sont aujourd’hui disponibles, capables de venir en secours de manière permanente aux CTE ».
Mieux, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé que 35 centrales d’oxygène sont commandées et livrées à partir du 12 août prochain. Par ailleurs, le ministre ajoute que la situation des hôpitaux est tendue parce que du point de vue proportionnalité de la progression de la pandémie, c’est des cohortes de milliers de positifs de 500 à 700. Contrairement de l’échelle des deux premières vagues où on avait au maximum par jour 250 contaminations. « Par contre, l’échelle de contamination de cette troisième vague est très différente, à tel point qu’on a des cohortes très importantes. Car quand le nombre de contaminations augmente à ce niveau-là, on voit toujours que le nombre de cas graves augmente aussi ».
Toutefois, poursuit le ministre : « ce que nous devons faire en ce moment-là, c’est appliquer cette stratégie de développer et d’être flexible pour trouver toujours de l’espace au Sénégalais qui en ont besoin. Aujourd’hui, nous sommes dans une position où les hôtels ne seront pas réquisitionnés mais, nous allons bientôt ouvrir des sites comme le site de « Guéréw », du hangar des pèlerins disponibles et celui de Diamniadio. Mais aujourd’hui, des hôpitaux qui ne faisaient pas partie de la riposte au début de la pandémie pendant les deux vagues sont versés dans la riposte notamment l’hôpital Abass Ndao, celui de Pikine. Donc, notre système a cette force-là de flexibilité pour aller toujours rechercher les ressorts nécessaires pour soulager les Sénégalais », a-t-il souligné.
Et de faire savoir que cela « n’est pas extensible à l’infini et que la manière de stopper cela, c’est véritablement que tous les Sénégalais comme un seul homme nous aident à fondamentalement respecter les mesures barrières, que la vaccination avance afin de stopper la contamination». Evoquant la question de la vaccination, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait savoir : « à la date d’aujourd’hui, nous sommes à 622 mille 940 personnes et parmi ces personnes, certaines ont pris leur deuxième dose. Si on raisonne en termes de dose, c’est très important. Cela progresse mais, ça peut donner l’impression que ce n’est pas important comparativement à l’objectif que nous avons, qui est à terme de vacciner 9 millions de Sénégalais, ça veut dire tous les Sénégalais qui ont plus de 18 ans. C’est ça l’objectif.
A en croire le ministre, «mais quand on regarde cette vaccination comparativement à la tension qu’il y a dans le monde, on se dit que le Sénégal est en train de faire des efforts ». Enfin pour conclure, Abdoulaye Diouf Sarr a informé de l’arrivée prochaine de 300 mille doses de vaccins Sinopharm.