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22 juin 2025
«ENSEMBLE, BATISSONS UN SENEGAL SANS VIOLENCE»
L’Eglise appelle les Sénégalais à être des veilleurs et des guetteurs pour la paix, une attitude que doit avoir chaque Sénégalais, quel que soit sa religion.
L’Eglise appelle les Sénégalais à être des veilleurs et des guetteurs pour la paix, une attitude que doit avoir chaque Sénégalais, quel que soit sa religion. C’est en substance ce qu’il faut retenir du Triduum de prière pour la nation, organisé les vendredi 09, samedi 10 et dimanche 11 avril par des mouvements de spiritualités chrétiennes. «Ensemble, bâtissons un Sénégal sans violence» est le maître-mot de la Déclaration finale à l’issue de ces trois jours de prière pour la paix au Sénégal. Une initiative qui est une invitation à une grande communion de prière pour la repentance et le pardon mutuel.
Le Renouveau charismatique du Doyenné de Grand Yoff, la Communauté Catholique Mère du Divin Amour, la Légion de Marie du Sénégal, la Communauté Catholique d’Evangélisation JeunEspérence et la Chapelle Numérique Saint-Michel Archange ont organisé trois jours de prière de purification, de demande de pardon à Dieu et de réconciliation en faveur de la nation sénégalaise. Placé sous le thème général : «Si mon peuple s’humilie (…) je restaurerai son pays» (2 Chr 7, 14), ce triduum de prière, qui a abouti au dimanche de la Divine Miséricorde, s’est déroulé les vendredi 09, samedi 10 et dimanche 11 avril 2021, au niveau des paroisses Saint-Paul de Grand Yoff, l’Enfant Jésus de Prague de Tivaouane Peulh et la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Dakar.
Au terme de ces trois jours de ferventes prières, de messes de repentir et de demande de pardon sur les événements regrettables de mars 2021, les groupes de prières et mouvements de spiritualités chrétiennes ont appelé toute la Nation sénégalaise à être des veilleurs dans la prière, chacun quel que soit sa religion, informe le service Communication du Triduum de prière pour la paix. Mieux, dans la Déclaration finale issue de ce triduum de prière pour la nation, les organisateurs engage tous à être des sentinelles de la paix. «Ensemble, bâtissons un Sénégal sans violence», invite-t-on dans le document, qui revient sur les événements malheureux de février-mars dernier. D’ailleurs, ce temps a permis aux religieux et fidèles participants de «s’arrêter sur tout ce qui fait que le quotidien du Sénégalais est difficile pour y invoquer le Nom de Jésus Sauveur et appeler la nation sénégalais à l’espérance en la Miséricorde Divine, en en ses propres valeurs et ressources pour bâtir un avenir meilleur».
TOUS LES SENGALAIS APPELES A ETRE DES ARTISANS DE PAIX…
C’est ainsi que, «Constatant avec tristesse, que notre cher Sénégal, dans les premiers jours du mois de mars 2021, a connu, sur les voies publiques comme dans les média, des scènes de violence verbales et physiques, dont les conséquences furent néfastes pour notre cohésion sociale, notre économie, comme pour l’image de notre pays ; Percevant que sans la justice et l’équité sociale, sans le respect des devoirs citoyens et des libertés, sans un égal accès aux ressources, la paix reste toujours précaire ; Discernant que la construction de notre Nation, passe par une solide éducation et formation de sa jeunesse aux valeurs culturelles et religieuses, citoyennes et républicaines ; Le Renouveau Charismatique Catholique (Doyenné du Grand Dakar Yoff), la Légion de Marie, la Communauté Mère du Divin Amour, la Chapelle numérique Saint Michel Archange, et la Communauté Catholique d’Evangélisation JeunESpérance, après avoir tenu du 09 au 11 avril 2021 un triduum de prière pour la Nation, appellent nos pouvoirs publics, nos autorités civiles, les chefs de familles et d’entreprises, tous les acteurs de la société, et tous les Sénégalais à être vraiment des artisans de paix, dans l’espérance qu’un Sénégal sans violence ni peur, sans chômage ni pauvreté, sans injustice ni corruption, sans pandémie est possible, mais à la condition que tous s’inscrivent résolument dans la vérité, la moralité, l’effort patient, la participation responsable, le dialogue démocratique, l’impartialité et la responsabilité. Avec les mots mêmes du Christ ressuscité, nous saluons tous les Sénégalais : «La paix soit avec vous» !, lit-on dans la Déclaration finale.
UN SAINT TEMPS DE RAMADAN POUR LA COMMUNAUTE MUSULMANE
Ces journées de recueillement ont été caractérisées par la louange, la récitation du chapelet, l’adoration du Saint Sacrement, des enseignements, des prières d’intercession et à l’Esprit Saint et la Messe. Ayant pris fin quelques heures avant le démarrage du jeûne du mois béni, des prières ont été formulées pour toute la Communauté Musulmane qui s’apprête à vivre ce mois Saint du Ramadan. «Que le Seigneur agrée toutes les prières, le jeun, le partage et toutes les dévotions et pénitences liées à ce temps fort. Que les bénédictions obtenues se répandent sur le Sénégal en grâce de paix.» C’est dans une note finale de joie et d’espérance, que les mouvements présents, d’un seul chœur, entonneront à l’unisson le chant de la paix et de l’unité : «nous sommes uns dans un lien d’amour, notre esprit est uni à l’Esprit de Dieu, nous sommes uns dans un lien d’amour.» Un hymne que tous les Sénégalais doivent reprendre du Nord au Sud, d’Est en Ouest, pour que vive la paix au Sénégal.
LE CITOYEN AU CŒUR DE L’ACTION
Pour assurer le bien-être et la sécurité des citoyens, Senelec a lancé trois projets majeurs avec un financement de 9,7 milliards Fcfa de la Banque Mondiale et de la Banque Européenne d’investissement.
Senelec a procédé hier, mardi 13 Avril au lancement officiel de trois (3) projets majeurs d’un coût global de 9,7 milliards de francs Cfa, cofinancés par la banque mondiale et la banque européenne d’investissement. Ils ont pour objectifs de procéder aux installations intérieures tout en veillant au respect des normes électriques en vigueur et aux raccordements des ménages à faibles revenus.
Pour assurer le bien-être et la sécurité des citoyens, Senelec a lancé trois projets majeurs avec un financement de 9,7 milliards Fcfa de la Banque Mondiale et de la Banque Européenne d’investissement. Il s’agit du raccordement et l’installation électrique de 37500 ménages à faible revenu, de la sécurisation de 20 mille cantines dans 9 marchés ciblés et enfin de la sécurisation des quartiers difficiles d’accès où le réseau électrique manque d’être aux normes requises. «Le raccordement et l’installation électrique de 37500 ménages à faible revenu qui contribuent à réduire drastiquement la fracture énergétique et repousser les barrières des inégalités sociales. Senelec s’inscrit dans une conformité absolue aux normes standards non seulement dans les marchés mais aussi dans les maisons, les entreprises et les lieux de rassemblement.
Le projet d’appui au secteur de l’électricité en partenariat avec Proquelec accompagnera notre société dans son vaste programme de sécurisation des installations électriques dans les marchés du Sénégal», a indiqué le directeur général de Senelec Papa Mademba Biteye hier, mardi 13 Avril lors de la cérémonie de lancement de ces projets. Chris Trimble, Spécialiste Principal en Énergie de la Banque mondiale pense que ces projets permettront de diminuer les pertes de Senelec et donc améliorer la viabilité financière de l’entreprise publique et du secteur. En parallèle, ajoute-t-il, ces activités contribuent à améliorer la sécurité d’électricité des clients de la Senelec.
Selon lui, le coût du branchement et de l’installation électrique intérieure parfois inabordable pour les ménages les plus pauvres constitue une barrière majeure au raccordement des ménages. «Le projet de raccordement au réseau électrique de 37.500 ménages à faibles revenus consistera à réaliser gratuitement le branchement de ces ménages, ainsi que la fourniture et la pose du matériel électrique dans leur logement. Ces services n’entraineront aucun frais pour les 37.500 ménages», at-il insisté. A en croire au spécialiste en énergie de la Banque Mondiale, ce projet est particulièrement innovant puisque les bénéficiaires ont fait l’objet d’un ciblage rigoureux, car utilisant le Registre National Unique. «Dans le cadre de ce projet, le RNU a permis de cibler les populations les plus pauvres et les plus vulnérables dans les 14 régions du pays.
Avec l’appui de la DGPSN et de ses opérateurs sociaux, des assemblées communautaires se sont tenues au niveau local et dans tout le pays depuis le début de l’année afin de valider et mettre à jour, en toute transparence, les listes extraites du RNU et d’ainsi identifier les 37.500 ménages à faibles revenus répondant aux critères d’éligibilité du projet», fait-il savoir. Mbaye Ndiaye président des Délégués de marché a, quant à lui, souligné l’importance de ces projets pour les commerçants, car selon lui, les incendies au niveau des marchés sont dus à de mauvaises installations électriques. Ainsi appelle-t-il, ses camarades délégués à mieux surveiller ce qui se passe au niveau de ces marchés.
DES CALCULS QUI PLOMBENT LES LOCALES
«Si le gouvernement a la volonté de tenir les élections en décembre, elles se tiendront. C’est ce que l’opposition demande. Et ce n’est pas trop demander, c’est un droit», a estimé le patron de Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall
Après plusieurs reports, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi fixant les élections locales au plus tard au 31 janvier 2022. Une date controverse que l’opposition a déjà rejeté, exigeant la tenue des joutes locales au plus tard en décembre 2021. Ce qui entraine la tenue d’autres réunions dont celle «déterminante» de jeudi 15 avril prochain.
«Si le gouvernement a la volonté de tenir les élections en décembre, elles se tiendront. C’est ce que l’opposition demande. Et ce n’est pas trop demander, c’est un droit», a estimé le patron de Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, le weekend dernier. Une position que l’ancien député-maire de la ville de Dakar partage avec ses camarades de l’opposition qui exigent la tenue de l’élection locale au plus tard en décembre 2021. Mais aussi des membres de la société civile. Sauf que, le 2 avril dernier, les parlementaires de la majorité ont voté le projet de loi fixant les élections locales au plus tard au 31 janvier 2022. Une démarche qui n’agrée pas l’opposition, qui y voit d’ailleurs un «forcing» voire une «mauvaise foi» du camp du pouvoir.
De l’avis de Tamba Danfakha, plénipotentiaire de l’opposition au dialogue politique, «c’est le manque de sincérité du Président Macky Sall. Il joue depuis le début avec l’opposition. Il n’a jamais eu l’intention d’avoir un consensus avec l’opposition sur quoi que ce soit». Cela, même s’il admet que l’opposition avait prêté le flanc avec cette histoire d’audit du fichier et d’évaluation du processus électoral obligatoire avant toute participation à une élection. Il pense qu’une autre démarche leur aurait été favorable. «Il fallait, à mon avis, prendre le Président au mot : exiger la suppression de tous les points ajoutés de façon unilatérale au processus électoral qui a permis au pouvoir d’éliminer des adversaires politiques», suggère-t-il.
Hélas, se désolet-il, cette exigence «sert de levier au camp du pouvoir pour faire trainer les choses». En tout état de cause, il reste persuadé que le chef de l’Etat mijote quelque chose. «Je crois que le Président veut reporter les élections législatives en 2024. Il fait donc du dilatoire pour légitimer cela», confie M. Danfakha. Une position que le camp du pouvoir dit ne pas comprendre, d’autant plus que l’opposition a été demanderesse de ce travail de vérification. Qui plus est, renseigne Ndiawar Paye, plénipotentiaire de la majorité présidentielle, le travail a commencé pour les auditeurs sur la base d’un contrat qui fixe les délais entre 90 à 120 jours. Ce qui nécessitera pas moins de 10 à 11 mois de travaux.
Ainsi donc, d’après ses calculs, la date prévue au plus tard le 31 janvier 2022 collerait bien avec les travaux exigés par leurs adversaires politiques. Encore qu’il assure que cette date est un «engagement ferme» de la majorité pour la tenue de ces élections. Pour autant, il informe que la sous-commission mise en place pour rapprocher les positions des différents acteurs rendra à la commission de suivi du dialogue politique ses travaux le jeudi 15 avril prochain.
Momar Diongue décortique les enjeux
L’enjeu serait toute autre alors pour le journaliste-analyste politique Momar Diongue. Décortiquant ce qui se cache derrière ces exigences de l’opposition pour la tenue des élections au plus tard, en à la fin de l’année 2021, M. Diongue explique que les adversaires du régime en place sont sortis «ragaillardis, renforcés, super motivés», par les tumultes nées de l’affaire Sonko-Adji Sarr.
Ainsi donc, ayant senti pour la première fois, depuis qu’ils ont été en bras de fer continu avec Macky Sall et son régime, avoir le dessus, il n’est pas question pour eux de ne pas surfer sur cette vague. «Comme il faut battre le fer quand il est chaud, ils veulent rester dans la dynamique de ce bras de fer qui leur est favorable et voudrait donc que l’élection locale se fasse maintenant, parce que ce qui s’est passé récemment, au-delà des actes de violence, a montré quand même un certain rejet du régime en place par une grande frange de la population» soutient-il sur la base de la série de manifestations violentes sur l’ensemble du territoire. Une stratégie que semble bien comprendre la majorité présidentielle qui s’arcboute sur la date du 31 janvier 2022, au plus tard.
En effet, Momar Diongue trouve que «le camp du pouvoir s’est rendu compte qu’il va falloir prendre du recul pour mieux sauter. Ils sont conscients de l’état de faiblesse dans lequel ils sont aujourd’hui, et ils voudraient se donner le maximum de temps possible pour se préparer et venir faire face à l’opposition, aux locales». Ce qui leur permettrait de casser la dynamique triomphante de l’opposition. Mais pas que. Concernant le régime en place, le journaliste-analyste politique entrevoit un autre élément en jeu avec cette volonté de repousser les élections à l’année prochaine. «Si l’élection locale bascule en 2022, il y a de forte probabilité que ça impacte sur les élections législatives prévues en juin 2022. Il est très probable qu’en moins de 5 mois, que le pays ne soit pas dans la possibilité d’organiser les élections législatives», soutient Momar Diongue, pour qui, le contexte n’est pas favorable au pouvoir actuel, qui ne prendrait pas le risque de mettre en jeu sa majorité à l’Assemblée nationale.
Au vu des enjeux pour les uns et les autres, et du contrebalancement des rapports de force sur le terrain entrainé par la série de manifestations suite à l’affaire Sonko-Adji Sarr, un accord sur la date de la tenue des locales prochaines reste peu probable, ce jeudi 15 avril. L’avenir nous le dira.
LE PROJET FassE, UN MODELE A DUPLIQUER
L’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles et la création d’emplois en sont les axes principaux. Les autorités locales invitent les municipalités à s’inspirer de ce modèle pour le développement de leurs territoires.
La commune de Gueule tapée-Fass-Colobane a restitué, hier, les premiers résultats d’un projet de capture du dividende démographique. L’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles et la création d’emplois en sont les axes principaux. Les autorités locales invitent les municipalités à s’inspirer de ce modèle pour le développement de leurs territoires.
Dans le but de tirer profit du dividende démographique, l’UNFPA (Organisation des Nations Unies pour la population d’Afrique de l’Ouest et du Centre) a lancé, en février 2018, le Projet Fass émergent (Projet FassE) dans la commune de Gueule tapée-Fass- Colobane. Cette initiative-pilote, qui s’étale sur cinq ans, a pour but d’améliorer le capital humain, les opportunités économiques et la gouvernance locale.
Hier, les ministères concernés (Economie et Plan, Santé, Education, Famille et Genre...), les autorités administratives et plusieurs agences du système des Nations Unies ont procédé à une première évaluation du projet. En trois ans, le Projet FassE a abouti à la reconstruction et à l’équipement du poste de santé de la commune, sa digitalisation, la mise en place d’un guichet unique destiné au financement des projets des femmes et des jeunes, au renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes à travers la formation de 54 jeunes diplômés (Master) en réparation de téléphones portables.
En outre, neuf projets ont été financés, une unité de transformation de céréales pour le renforcement de l’autonomisation économique des femmes a été mise en place, 40 élus locaux ont été formés sur le budget participatif sensible au genre, sans compter la mise en place d’un dispositif d’animateurs économiques pour accompagner les porteurs de projet et l’élaboration du plan de développement communal pour la première fois dans l’histoire de la commune. Gueule tapée-Fass-Colobane dispose également de la cartographie financière et fiscale de la commune, en vue de renforcer la mobilisation de ses ressources financières. Les ressources humaines de la commune ont été capacitées à travers une formation sur la gestion comptable et financière, la passation de marchés et la gestion axée sur les résultats.
Toutes ces activités, indique le maire de la commune, s’inscrivent dans une stratégie de la capture du dividende démographique à mettre en œuvre pour son opérationnalisation sur l’ensemble du territoire. ‘’Les bonnes intentions ne suffisent pas ; il faut agir et nous sommes tous conscients que l’accélération de la croissance économique est le résultat d’une transformation de la pyramide des âges par moins de personnes dépendantes. Cette opportunité nécessite une transformation de la structure de la population qui passe par l’autonomisation des femmes, la lutte contre le chômage des jeunes et des améliorations dans le domaine de la santé et de l’éducation’’, soutient Ousmane Ndoye.
Le choix de sa commune n’est pas le fruit d’un hasard. Cette partie de Dakar représente le Sénégal en miniature : 65 % de la population ont moins de 35 ans. A cela s’ajoutent l’insuffisance et la vétusté des infrastructures scolaires et sanitaires, un fort taux de déperdition scolaire, des emplois précaires ainsi qu’une forte émigration. La commune compte 58 802 habitants, avec une densité de 24 811 habitants/km², contre 69 habitants/km² à l’échelle nationale, 5 735 h/km² pour la région de Dakar. Ce qui traduit une forte promiscuité sociale. Son rapport démographique s’élève à 32,3 % (explosion de jeunes au niveau de la commune).
Pour le maire Ousmane Ndoye, ce boom démographique constitue une force qu’il faut utiliser à bon escient. ‘’Les jeunes ont compris qu’il ne s’agit plus de jeter des pierres, mais de travailler pour construire leur avenir’’, renchérit l’autorité.
‘’L’autonomisation des femmes accélère la transition démographique’’
Ainsi, le projet s’est déroulé selon quatre axes : la santé sexuelle et de la reproduction, maternelle et néonatale ; l’éducation et la formation professionnelle ; la création d’emplois et l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ; la bonne gouvernance et la participation populaire à la gestion des affaires de la cité. Le modèle de Gueule tapée-Fass-Colobane (GTFC) constitue un exemple à suivre dans la mise en œuvre du programme du ministère de la Femme, de la Famille et du Genre qui, en 2018, a lancé la Stratégie nationale de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles, avec pour ambition d’atteindre 60 % de taux d’emploi des femmes en 2035, contre 34 % en 2018 et 40 % de femmes chefs d’entreprise, contre 20,4 % en 2015.
‘’Aujourd’hui, il est avéré que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes constituent une dimension fondamentale dans le processus de la capture du dividende démographique. Des études ont montré que l’autonomisation des femmes accélère le processus de transformation démographique, améliore la productivité globale de l’économie, favorise un meilleur accès des femmes au marché du travail et une augmentation de la moyenne des capacités entrepreneuriales ainsi qu’une amélioration du capital humain. Autant de facteurs qui impactent positivement la réalisation du dividende démographique’’, précise le conseiller technique dudit ministère, Mohamed Ndiaye.
La pertinence de Projet FassE découle du fait que ce modèle part des spécificités de la commune et grâce à cet échantillon, la territorialisation des politiques publiques devient une réalité.
‘’Pour réussir à capter le dividende démographique, le Sénégal doit réussir à créer beaucoup plus d’emplois. Beaucoup de jeunes qui étaient un poids économique seront donc capacités pour devenir des travailleurs et des producteurs, afin qu’ils deviennent un atout pour le pays. Il faut leur permettre d’avoir accès à des emplois, des formations et du crédit. Il faut soutenir les activités économiques de l’ensemble des territoires.
Ce projet montre qu’on peut développer ces activités avec les partenaires locaux et internationaux’’, pense, pour sa part, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), Christophe Yvetot. Il est d’avis que le développement économique industriel ne doit pas être seulement pensé au niveau national, mais qu’il faut aussi des relais au plus près des populations pour inventer des solutions innovantes et mobiliser le plus grand nombre. A ce sujet, les municipalités sont bien placées pour le faire, car elles ont l’avantage de la proximité. Mais elles sont sans moyens et outils pour remplir leur nouveau rôle en matière économique, tel que fixé par l’Acte 3 de la décentralisation.
L’Etat du Sénégal, par la voix du sous-préfet de Dakar-Plateau, Djibril Diallo, invite les collectivités territoriales à s’inspirer de la commune-pilote pour dupliquer le modèle et enclencher ainsi sa pérennisation, après le retrait des partenaires. Une dynamique qu’il se dit prêt à accompagner, rappelant que l’Etat n’est pas pourvoyeur d’emplois, mais a pour objectif de créer des conditions permettant à ces administrés de trouver un emploi décent.
Le Sénégal dispose, depuis 2015, d’un document stratégique d’orientation nationale sur la capture du dividende démographique. Le dividende démographique s’opère en fonction de la transition démographique (le fait de passer à des niveaux de fécondité et de mortalité élevés à des niveaux très bas). Entre ces deux phases, il y a des intermédiaires tels que la baisse de la mortalité associée à une hausse de la fécondité (phase actuelle pour le Sénégal).
Cela constitue un bonus démographique pas encore capitalisé. Pour le capter et en faire un dividende démographique, il faut mettre en place un certain nombre de politiques spécifiques. Dans cette phase, la population en âge de travailler est beaucoup plus importante que celle toujours à charge. C’est un gain potentiel de croissance qu’il faut accompagner par des investissements, afin de tirer profit de ce dividende démographique. Le rapport démographique (RD) du Sénégal s’élève à 84 %, inférieur à 100, ce qui traduit une forte population en âge de travailler. Or, pour bénéficier du dividende démographique, il faut avoir un RD qui tourne autour de 50 %.
C'EST CHOQUANT ET PATHÉTIQUE
Dans le cadre d’une série de débats lancée par le Collectif pour le renouveau africain (Cora), Boubacar Boris Diop a exprimé toute son opposition au Sommet Afrique-France qui aura lieu à Montpellier les 9 et 10 juillet prochain
Dans le cadre d’une série de débats lancée hier par le Collectif pour le renouveau africain (Cora), le journaliste et écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a exprimé toute son opposition au Sommet Afrique-France qui aura lieu à Montpellier les 9 et 10 juillet prochain.
Le débat enfle dans les milieux intellectuels africains. Alors que la France prépare activement son Sommet Afrique-France ‘’remodelé’’, ils sont de plus en plus nombreux les universitaires et hommes de lettres du continent à vouer aux gémonies cette initiative du président Emmanuel Macron.
Lors du lancement, hier, de la série de débats organisée par le Collectif pour le renouveau africain (Cora), le journaliste-écrivain Boubacar Boris Diop a brûlé la nouvelle trouvaille du président français, porté par l’historien camerounais Achille Mbembé. Interpellé sur la question, Boris s’enflamme : ‘’C’est à la fois choquant et pathétique. La Françafrique nous a habitués à adapter le système colonialiste en fonction des circonstances de chaque époque. C’est dans son ADN. C’est ainsi qu’au sortir de la 2e Guerre mondiale, les gens se sont rendu compte que ce n’était plus possible de faire les choses comme avant. Ils nous ont alors amené des élites qui leur étaient favorables pour continuer à faire la même chose.’’
Ce n’est pas tout. D’après l’écrivain sénégalais, le discours de La Baule, dans les années 1990, et les conférences nationales qui ont suivi se sont aussi inscrits dans le même sillage, avec la fin de la Guerre froide. ‘’Aujourd’hui – et j’ai sauté pas mal d’étapes pour ne pas tirer en longueur - la France se rend compte qu’il y a une grande colère des populations africaines, particulièrement la jeunesse. A tel enseigne que pour la première fois dans l’histoire, un président français en arrive à constater et à reconnaitre ce ‘sentiment anti-français’. Ils se rendent compte que c’est une lame de fond auquel il faut faire face. Comment ? On coopte des intellectuels que je ne veux pas mentionner. On se dit que les jeunes n’écoutant plus les chefs d'État qui sont leurs hommes liges, il faut parler avec les intellectuels et les sociétés civiles. Au fond, il y a tant de mépris dans la démarche. C’est l’image d’un pouvoir dominant qui se rend compte que son système est en train de s'effriter et qui trouve des gens pour voir comment arranger ça…’’.
A Boubacar Boris Diop, en tout cas, personne ne fera croire qu’il sera abordé, dans cette réunion, les questions essentielles qui entravent l’émancipation et le développement du continent africain. Il fulmine avec le même engagement qui le caractérise : ‘’C’est une mauvaise plaisanterie. Quand j’ai vu la personne chargée de coordonner ça, je l’ai trouvée si pathétique, avec un discours vide. Parce qu’effectivement, il n’avait rien à dire.’’ A l’en croire, il est d’un manque de respect notoire que la ‘’petite France’’ continue de faire de son égal tout le continent africain. ‘’Ce n'est pas sérieux. Pourquoi l’Afrique du Nord a été exclue, puisqu’on parle d’Afrique ? C’est simplement parce qu’on n’a pas osé leur demander cela’’, souligne-t-il, avant de lancer un appel au boycott de l’élite africaine : ‘’L'échec est garanti. Tout le monde doit se dresser contre... Il faut faire de sorte que personne n’aille dans cette quinzaine ou dizaine de débats en prélude à ce sommet.’’
Pour d’autres intellectuels comme Achille Mbembé, par contre, cette initiative est venue à son heure et constitue une preuve que ‘’les lignes bougent’’. Prévue les 9 et 10 juillet prochain à Montpellier, cette rencontre va réunir les sociétés civiles africaines pour organiser un dialogue direct avec les pouvoirs publics français. En accord avec l’Elysée, l’écrivain camerounais a mis en place un comité de dialogue composé par un éventail de personnalités africaines dont Alain Mabancou, lit-on dans le ‘’Nouvelobs’’. Dans ce cadre, pas mal de débats ont été prévus dans une dizaine de pays. Mais pour Boris, tout ça n’est que mascarade et qu’il ne pourrait sortir de ces débats grand-chose pour l’Afrique. ‘’Ils vont un peu essayer de jouer sur les différences entre les Francophones qui ont directement subi les affres de la colonisation française et les Anglophones qui peuvent ne pas comprendre cette souffrance. Je pense qu’il faut que les Africains puissent s’entendre sur un certain nombre de questions. Il faut savoir que nos peuples souffrent à cause de la France. Ce système n’a jamais été aussi proche de sa fin. Il ne faut pas lui donner une possibilité de rebondir’’, souligne le journaliste-écrivain.
Moins critique, le Mozambicain Elisio Macamo n’a pas non plus manqué de déceler des failles dans l’initiative de la France de discuter avec les sociétés civiles africaines. D’emblée, il a néanmoins tenu à reconnaitre à Achille Mbembé sa posture, même si lui aurait décliné l’offre à sa place. ‘’Mais je peux comprendre qu’il y voie une possibilité d’être pertinent.
Cela aurait pu être une opportunité, pas pour résoudre les problèmes, mais pour poser les vrais débats et voir comment les faire évoluer. Le fait est que les gouvernants africains n’ont jamais eu cette idée et c’est un problème. Maintenant que Macron a pris l’initiative, ils auraient pu accepter et essayer d’orienter les choses en fonction de leurs propres perspectives. Malheureusement, là aussi, ils n'ont rien fait’’.
Traditionnellement, ce Sommet Afrique-France – autrefois France-Afrique - réunissait les chefs d’Etat d’Afrique et de la France. Cette année, le sommet mettra au centre les acteurs de la société civile : entrepreneurs, intellectuels, chercheurs, artistes, sportifs… Il va permettre, selon les initiateurs, de porter un ‘’regard neuf’’ sur les relations entre la France et le continent.
Dans la même veine, les panélistes dont Boubacar Boris Diop, l’ancienne première dame du Mali Adame Ba Konaré et le Mozambicain Elisio Macamo sont largement revenus sur la place de l’intellectuel africain dans le développement du continent.
Sur un autre registre, il a beaucoup été question du rôle et de la responsabilité des intellectuels africains. Pour l’ancienne première dame du Mali, Adame Ba Konaré, il y a une fracture entre l’élite et les sociétés africaines. Mais sous un autre angle, elle a fustigé le fait que les décideurs du continent ne puissent pas utiliser les nombreuses productions de leurs universitaires. ‘’Il faut, dit-elle, reconnaitre que les intellectuels produisent beaucoup. Mais souvent, la consommation ne suit pas. Il faut que les décideurs essayent de s'approprier les travaux des intellectuels. Il faut qu’on prenne au sérieux les productions de nos universitaires’’.
Revenant sur les rapports entre l’élite et les peuples ainsi que le rôle de l’intellectuel africain, Boubacar Boris Diop a insisté particulièrement sur la nécessité de parler un langage compris par les masses. ‘’Il faut parler de façon à être compris. C’est une question centrale, cette question de la langue. C’est le point de départ dans cette vaste entreprise du rôle des intellectuels africains. Le reste, c’est savoir être à l'écoute. Le hiatus vient du fait que les gens arrivent avec leurs savoirs occidentalisés et ils veulent se faire entendre, parce qu’ils sont les évolués. Je pense que les intellectuels doivent être plus humbles pour parler à leurs pairs’’, déclare-t-il.
Embouchant la même trompette, Macamo va souligner : ‘’Si nous partons du principe que l'intellectuel détient la vérité infuse, on se trompe lourdement. Notre rôle est surtout de contribuer au débat public, essayer de rendre le public critique pour ne pas tout accepter des politiques.’’
Selon Boubacar Boris Diop, pour que les intellectuels africains puissent correctement jouer leur rôle, il faut un ‘’suicide de classe’’, qu’ils se départissent de cette casquette de l’Africain ‘’évolué’’ dont certains étaient si fiers. Interpellé sur le concept de ‘’suicide de classe’’, il explique : ‘’Cela veut dire qu’il faut éviter de donner l’air d’un petit bourgeois qui vient servir le peuple. Il faut plutôt se suicider, se fondre dans la population, vivre avec elle, prendre en compte ses désirs et ses intérêts. C’est ainsi que nous pourrons parler et nous faire comprendre par les masses.’’ Malheureusement, fait-il remarquer, c’est un combat qui est loin d’être gagné.
Il revient sur la polémique avec la statue Faidherbe à Saint-Louis. ‘’Des Africains se sont levés pour dire qu’il ne faut pas toucher à la statue. Ils sont là, les facilitateurs du projet colonial, moyennant des avantages souvent dérisoires. Parfois, c’est uniquement pour flatter leur propre ego au détriment de leur peuple. Mais il y en a qui, conscients de tous les avantages qu’ils pourraient tirer en étant des complices, ont dit non. On ne veut pas de ce deal. Voilà ce que j’appelle le suicide de classe’’.
Le Cora est un collectif intellectuel panafricain composé de plus de 100 écrivains, spécialistes des sciences sociales et naturelles, historiens, médecins et artistes du continent et de la diaspora. Du 12 au 17 avril, ces sommités vont débattre de plusieurs thématiques relatives au développement et à l’émancipation de l’Afrique.
« NOS POUVOIRS PUBLICS SONT TOTALEMENT INCAPABLES D’AUTOCRITIQUE POUR TIRER LES LEÇONS DES ECHECS ANTERIEURS »
Moustapha Kassé revient sur les challenges auxquels le pays fait face ‘’la fameuse opération maitrisards-chômeurs’’ des années 1980, les failles du système éducatif, le lien entre le modèle économique et la croissance de l’emploi...
Au Sénégal, les différents gouvernements n’ont toujours pas trouvé la formule magique pour résoudre la fastidieuse question de l’emploi des jeunes. Ceci, après 61 années d’indépendance. Interpellé sur les échecs perpétuels en dépit des différentes initiatives des pouvoirs publics, l’économiste Moustapha Kassé revient, dans cette interview avec ‘’EnQuête’’, sur les challenges auxquels le pays fait face depuis le retrait du colon, ‘’la fameuse opération maitrisards-chômeurs’’ des années 1980, les failles du système éducatif, le lien entre le modèle économique et la croissance de l’emploi, etc.
La dernière sortie du chef de l’Etat, lors de son adresse à la Nation, la veille du 4 Avril, remet sur la table la lancinante question de l’emploi des jeunes au Sénégal. Quelle lecture faites-vous des annonces qu’il a faites ?
Depuis le début des années 1970, après les indépendances africaines, j’analyse, comme universitaire (recruté par le Doyen Abdoulaye Wade à la faculté des Sciences juridiques et économiques) le fossé grandissant qui sépare les discours grandiloquents et vaniteux des décideurs politiques et des élites (experts) qui gravitent autour d’eux, de la réalité des conditions sociales désastreuses que vivent les populations africaines et leur jeunesse.
Ces acteurs politiques sont frappés par un autisme et un aveuglement totalement absurde qui favorisent les praxis de la non-décision. Accablée par beaucoup d’épreuves, la jeunesse rame pour entrer dans la vie active, et si elle n’est pas une génération sacrifiée, elle est bel et bien une génération galère dont le problème le plus lancinant est le chômage. Beaucoup de jeunes vivent, au quotidien, la galère du chômage et de la précarité. Certains d’entre eux ont entrepris et réussi des études dures dans les universités les plus huppées, mais risquent de se retrouver, au seuil de l’âge de la retraite, sans jamais travailler. Pour eux, tout se passe comme s’ils sont condamnés à ne jamais ‘’gagner leur vie à la sueur de leur front’’.
La réflexion sur ces problèmes est rendue difficile par les insuffisances et imperfections des statistiques et l’absence de politiques publiques efficientes. C’est-à-dire l’élaboration d’une politique efficiente d’emploi avec une claire définition des finalités des champs d’intervention, une quantification des objectifs et la désignation des instruments et modalités de cette politique. Or, il est extrêmement important de prendre les bonnes décisions politiques. Toutes les réussites étonnantes de ces dernières décennies sont le fait de pays qui ont pris des décisions politiques appropriées. En exemple, Deng Xiaoping, qui a fait évoluer la République populaire de Chine dans une direction qui, en définitive, a permis à 600 millions de personnes de sortir de la pauvreté. La Corée du Sud, qui avait, dans les années 1960, le même niveau de revenu per capita que le Sénégal, a fait des choix judicieux grâce auxquels elle est devenue aujourd’hui l’un des pays les plus riches au monde. Alors que ses homologues africains (Côte d’Ivoire, Sénégal et autres) stagnent dans la pauvreté.
Rions dramatiquement : aujourd’hui, le revenu per capita du Sénégal est d’environ 40 000 dollars et d’environ 1 000 dollars en Côte d’Ivoire.
Vous avez écrit sur cette question dans certains de vos ouvrages…
Cette question est traitée dans mes trois ouvrages sur l’industrialisation, les cinq défis d’une croissance atone sur un demi-siècle et celui sur le secteur privé, jambe faible de l’émergence. Nos pouvoirs publics sont totalement incapables d’autocritique pour tirer les leçons des échecs antérieurs. Dans le cas d’espèce, ‘’la fameuse opération maitrisards-chômeurs’’ des années 80, dont l’étude a été réalisée par Magip Ndao, venant frais émoulu d’Union soviétique après de rigoureuses études. J’avais écrit un article véhément pour fustiger cette initiative qui, n’étant pas un investissement productif, ne pouvait se terminer que par un gâchis des ressources financières publiques. Il m’avait semblé que l’Etat, ayant perdu pour l’essentiel son rôle d’employeur de la dernière chance, du fait des programmes d’ajustement structurel, il lui restait d’intervenir par des incitations. Et de donner au secteur privé et aux terroirs de véritables potentialités de développement à partir de réseaux denses de petites et moyennes entreprises (PME) ou de clusters qui sont de bonnes institutions de formalisation de l’informel.
Avant de faire de nouvelles annonces, est-ce que l’Etat ne devait pas, d’abord, faire l’inventaire de l’existant, avec toutes les structures qui ont été mises en place pour la promotion et le financement de l’emploi des jeunes ?
Aujourd’hui, tout le monde sait ou commence à savoir, comme l’observe Li Yong, Directeur général de l’Onudi (l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel) que ‘’les emplois ne tombent pas du ciel comme une manne, aussi ardemment qu’on puisse le souhaiter. Ils naissent du processus du développement économique, de la création de nouvelles entreprises et de nouvelles activités par les entreprises privées et publiques’’.
Nos décideurs nous ont habitués, sur ces questions vitales de l’emploi, à exprimer des intuitions sous forme d’effets d’annonce tonitruants : 100 000, 200 000, voire 500 000 emplois, sans préciser leur nature et surtout les éléments techniques qui permettent de telles affirmations dans un environnement macroéconomique et macro-financier incertain. Comment les quantifier pour permettre une prévisibilité des effectifs en jeu et, par conséquent, des situations auxquelles le corps social est en attente ? L’universalité du malaise de la jeunesse, cette moitié du monde, nous interdit des réponses partielles que nous suggèrent nos préférences politiques : c’est une révolte sociale et il importe de clairement déchiffrer ses angoisses, en somme ce qu’elle dénonce et ce qu’elle annonce.
Vous prenez un pays aussi libéral que les Etats-Unis ; ils ont créé, pour défendre l'emploi face à la montée du chômage, l’organisation ‘’Hire American Citizens’’ (Embauchez les citoyens américains). Une création soutenue d’emplois exige une économie capable de créer en permanence de nouvelles activités à croissance rapide qui se caractérisent par une productivité plus élevée et une plus forte valeur ajoutée, ainsi que par un accroissement des rendements d’échelle. Peut-on combiner favorablement ces éléments pour un développement durable de l’emploi ? La réponse est positive, mais moyennant trois conditions majeures. Premièrement, un Etat souverain doté d’une vision stratégique planifiée de long terme, qui prend appui sur des politiques sectorielles pertinentes élaborées en binôme avec un secteur privé national et des institutions fortes en vue d’une croissance économique auto-entretenue aux taux les plus élevés, compte tenu des ressources disponibles.
Deuxièmement, des transformations structurelles de la production, du système d’éducation et de formation, et du logiciel mental. Et, troisièmement, la promotion du progrès scientifique, technique et des innovations.
Quel est le lien entre l’emploi et la formation ?
En prenant le second déterminant, on peut observer que les caractéristiques de nos universités africaines apparaissent d’abord dans la distribution des diplômés : 3 % dans l’agriculture, 7 % dans la santé, 9 % dans les sciences de l’ingénieur, 20 % dans l’éducation, 47 % dans les sciences sociales, etc. Les inscriptions des étudiants en sciences et technologies en agronomie, médecine, sciences de l’ingénieur sont de 32 % au Sénégal, 39 % au Ghana, 61 % au Mozambique, 41 % au Kenya, etc. L’accès à l’enseignement supérieur est l’un des plus faibles du monde. Sommairement, nos systèmes éducatifs subissent des reproches faits par les employeurs aux diplômés de l’enseignement supérieur : faible capacité de résolution des problèmes, compréhension insuffisante du milieu des affaires, maîtrise insuffisante de l’outil informatique, insuffisance de la capacité à travailler en équipe, insuffisance de la formation pratique et formation insuffisante en communication.
J’ai, dans mon nouvel ouvrage (‘’Mondialisation, croissance, développement et émergence’’) opéré une comparaison avec la Corée du Sud. C’est à vous rendre rageur.
En effet, le paradoxe de notre système éducatif est que l’enseignement technique, qui devrait normalement former plus de la moitié des hommes actifs, compte dix fois moins que l’enseignement général, qui prépare dix fois moins d’emplois. Ce qui fait la problématique de l’emploi surtout des jeunes dans une économie tendanciellement récessive. Là, notre étude soulève trois éléments déterminants qu’il faut sérieusement analyser avec rigueur, à la lumière de la théorie économique des instruments statistiques et des modèles robustes comme le modèle d’équilibre général calculable introduit au Sénégal par le Pr. B. Decaluwe. Evidemment, il faut souligner les limites des indicateurs des Institutions de Bretton Woods (IBW), ainsi que le produit intérieur brut (PIB) qui sont des foires à problèmes. Ces éléments, je les développe dans toutes mes réflexions.
‘’La croissance, souvent mal évaluée, n’a réglé ni un recul significatif de la pauvreté ni un accroissement substantiel de l’emploi productif’’
Pouvez-vous nous en dire un peu ?
En premier lieu, paradoxalement, le type de croissance économique, quel que soit son niveau, crée très peu d’emplois productifs et ne contribue que faiblement à la réduction de la pauvreté et des inégalités qui restent fortement persistantes. Incontestablement, au-delà des discours vaniteux des décideurs et des élites qui gravitent autour d’eux, la croissance, souvent mal évaluée, n’a réglé ni un recul significatif de la pauvreté, ni un accroissement substantiel de l’emploi productif, ni la moindre réduction des inégalités. Beaucoup d’auteurs (Makhtar Diouf, Ben Hammouda,
Samir Amin et également des institutions comme le Programme des Nations Unies pour le développement [Pnud] et maintenant la Banque mondiale) développent le paradigme d’une croissance appauvrissante ou encore le fétichisme du taux de croissance. Si on évalue cette croissance à moyen et long terme, le paradoxe est largement vérifié. Les IBW ont, à partir du modèle de Watson, avec un taux de croissance cumulé de 7 % par an durant une certaine période, un pays sort de la pauvreté. Makhtar Diouf a parfaitement souligné que les IBW ‘’vont même jusqu’à se donner une coloration ‘’scientifique’’ avec des précisions : ‘’1 % de croissance génère 0.15 à 0.25 % de réduction du taux de pauvreté.’’ La Banque mondiale a ajouté une refonte du calcul du PIB en novembre 2010 à partir d’artifice de calcul aux relents purement idéologiques, ce qui a projeté le Nigeria comme première puissance économique africaine et a reclassé le Ghana en 3e position. L’amusant, selon Makhtar Diouf, est que ‘’le goorgorlou ghanéen, qui s’est couché la veille le ventre vide, se lève le matin n’ayant encore rien à se mettre sous la dent, est informé qu’il s’est enrichi de 60 % pendant qu’il dormait.’’ Ce serait trop long de rappeler que le président Sarkozy avait chargé une commission comprenant J. Stiglitz, A. Sen et Fitoussi de revoir tout le calcul du PIB.
En bref, je me suis alors tourné vers la contribution des différentes composantes de l'investissement pour isoler les déterminants les plus robustes de la croissance, en exploitant les modèles de la croissance endogène pour mieux appréhender les indispensables transformations structurelles : Robert Lucas, Paul Romer, Robert Barro et Sala-I-Martine.
Dans ce sens, que pouvez-vous dire sur les politiques sectorielles qui procèdent des transformations structurelles de l’économie ?
Sur cette question, je vous renvoie à mon ouvrage ‘’Économie sénégalaise : les 5 défis d’une croissance atone sur un demi-siècle’’ - L’Harmattan, 2015 - 271 pages. J’ai consulté les auteurs qui ont travaillé sur cette question en référence aux économies émergentes en Asie : Robinson, Chen, Jefferson et Zhang ainsi que l’excellent article de L. Jacques Esso et Nahoua Yeo du Centre ivoirien de recherches économiques et sociales (Cires). Les transformations structurelles reflètent un processus planifié à travers lequel l’importance relative des différents secteurs et activités d’une économie change au cours du temps. Elles sont conduites par un État fort, un leadership transformationnel avec une gouvernance politique et macroéconomique inclusive nationale et populaire. Ce qui appelle des systèmes budgétaires solides, des taux de change tournés vers la compétitivité (politique monétaire), des taux d’intérêt modérés (en accord avec la Banque centrale) et un appui subséquent au secteur privé national, etc.
Dans ce cadre, j’ai évalué sans complaisance toutes les politiques sectorielles, en utilisant les statistiques officielles et d’autres informations, les diverses transverses (les infrastructures et leurs effets de liaison), la systèmie bancaire, le volume et les conditions d’octroi des crédits, le système éducatif, de formation et les allocations budgétaires. J’ai apprécié certaines variables non-économiques à la lumière des analyses qui les portent et qui relèvent de la théorie néolibérale standard (les institutions et leurs coûts de fonctionnement, les modes de gouvernance et certaines formes de régulation de l’État.
La conclusion coule de source : la religion du taux de croissance ne suffit pas, même s’il est certain que mieux vaut un gouvernement qui fait les bons choix de politique économique pour soutenir le plus possible la croissance et l'emploi. Toutefois, cela reste largement insuffisant pour garantir la bonne santé économique et sociale d'une société et la vigueur de sa démocratie. Les politiques économiques et financières doivent tenir compte des indispensables des transformations structurelles dont parlent presque toutes les institutions, particulièrement les IBW, sans la moindre analyse factuelle sérieuse. J’ai entrepris, d’abord, une recherche de théorie économique pour voir ce qu’en disent les principaux auteurs, ensuite une analyse de la configuration entrepreneuriale hétérogène du secteur privé de sa capacité à créer des ressources et de l’emploi (en termes d’élasticité) et de réaffectation (ré-allocation) des ressources.
Comment l’État peut-il arriver à accroître la croissance économique tout en réduisant la pauvreté et régler l’équation du chômage ?
En relation avec cette problématique lancinante, quelle transformation structurelle du système productif ? Il s’agit de savoir quelle ré-allocation corrélative des ressources pour répondre aux objectifs d’accroissement de la richesse, de réduction de la pauvreté et du chômage. Cette interrogation ouvre la voie aux politiques publiques : alors où se situent les secteurs à forte valeur ajoutée ? Quels sont les acteurs de leur mise en œuvre ? Quelle modalité de financement ? Rappelons que notre pays a mis des décennies pour réaliser un recensement des entreprises privées, alors qu’en 1969, dans le cadre de notre formation doctorale, Samir Amin nous avait fait travailler sur le monde sénégalais des affaires. Dans cette ligne de recherche, j’avais publié mon premier ouvrage sur la transition, ‘’Du sous-développement au socialisme’’, où je démontrais, à partir d’un recensement des entreprises au Sénégal, pourquoi le capitalisme n’a point pris racine dans le monde rural sénégalais.
À la même période, Samir Amin éditait ses réflexions sur ‘’Le développement du capitalisme en Côte d’Ivoire’’. Nous étions tous les deux irrités par une étude scandaleuse de la Banque mondiale tendant à montrer l’incapacité des Africains à former et à diriger des entreprises privées capitalistiques. J’ai tôt bien compris l’échec des politiques d’ajustement structurel qui voulaient construire un capitalisme sans les capitalistes locaux et sans État providence. Dans l’émission la plus écoutée de notre télévision nationale (‘’Face-à-Face’’ animée par un excellent journaliste Daouda Ndiaye) j’avais démonté en mille morceaux l’illustre représentant de la Banque mondiale au Sénégal. Il avait fini par être aphone. J’ai conclu dans mon ouvrage (‘’Le secteur privé sénégalais jambe faible de l’émergence : Entre entreprenants et entrepreneurs’’ - L’Harmattan 2018, 460 pages) : ‘’en attendant la rente pétrolière (son utilisation productive débarrassée de toute forme corruptive) que l’Etat et le secteur privé doivent constituer un solide binôme pour bâtir une politique industrielle principale productrice d’emplois.’’
Macky décroche des accords pour la production du vaccin anti-covid
La déclaration du ministre de la Santé et de l’Action sociale, annonçant que le Sénégal s’est engagé dans un projet de production de vaccins antiCovid avant fin 2022, n’était manifestement pas de vains mots. La production des doses destinées à lutter contre le coronavirus par l’Institut Pasteur de Dakar sera sans doute bientôt une réalité dans notre pays, comme l’a promis Abdoulaye Diouf Sarr qui a parlé, au nom du président de la République, à la Conférence organisée par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CdcAfrique), tenue avant-hier. Lors de la visite officielle de Macky Sall à Bruxelles, des accords ont été signés hier dans ce cadre avec la fédération de Wallonie. L’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formation (IRESSEF) et l’Institut Pasteur de Dakar ont d’ailleurs paraphé les partenariats à Namur où le chef de l’Etat s’est rendu hier, date à laquelle se termine sa visite officielle en Belgique, qui a débuté ce lundi. Ce 13 avril aussi, le locataire du Palais s’est entretenu avec des commissaires de l’Union européenne au siège de l’institution. Plusieurs questions ont été abordées, notamment celles liées à la migration et au coronavirus. C’est ainsi que les dirigeants européens ont salué la riposte sénégalaise contre le coronavirus, déjà magnifiée à travers le monde, et la stratégie de relance économique du Sénégal, après l’apparition de la maladie.
Malgré les morts enregistrés, la Covid-19 recule
Sauf retournement de situation, le Sénégal est sur le point de se débarrasser de la deuxième vague de coronavirus, jugée beaucoup plus mortelle et contagieuse par rapport à la première par les professionnels de la santé. Et pour cause, sur 999 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 30 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 3,00%. Par contre, 26 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Ce qui porte le nombre total de patients sous traitement à 172. Une situation qui va sans doute réjouir Pr. Moussa Seydi, ses collaborateurs et le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Les cas positifs d’hier mardi sont composés de 13 cas contacts et de 17 cas issus de la transmission communautaire. Les contaminations communautaires sont réparties comme suit : 02 à Kolda, Diamniadio, Keur Massar, Maristes et Plateau ; 01 à la Gueule Tapée, la Médina, Sicap Karack et Sicap Mbao, Matam, Sédhiou et Vélingara. Annonçant que 14 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation, les autorités sanitaires ont précisé que 02 décès ont été enregistrés le lundi 12 avril 2021.
362 271 personnes vaccinées contre la Covid-19
Malgré les nombreux commentaires sur les vaccins contre le coronavirus, l’Etat du Sénégal continue tranquillement son programme de vaccination pour éradiquer la maladie sur l’étendue du territoire national. Selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale, 10 899 personnes ont été vaccinées le 12 avril dernier. Ce qui porte le nombre total de ceux qui ont pris leurs doses à 362 271 personnes. Un nombre qui devrait augmenter considérablement dans les mois à venir, si on sait que le Sénégal va soutenir l’Institut Pasteur de Dakar dans son projet de production de vaccins contre la Covid-19 d’ici au début de l’année 2022. Cette initiative est une manière, selon les autorités sénégalaises, d’apporter une réponse à la pénurie mondiale de vaccins Covid-19 notée sur le plan international. Mais il ne faut pas crier vite victoire, compte tenu de qui se passe aux Etats-Unis. Les autorités de santé américaines ont conseillé hier l’arrêt temporaire de l’utilisation du produit de Johnson & Johnson. Cette recommandation fait suite à la découverte de six cas de thrombose chez des personnes vaccinées avec une dose de l’entreprise. Depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, jusqu’à présent, le pays compte 39 495 de cas de coronavirus, dont 38 241 guéris et 1 081 décédés. Outre le programme de vaccination, Abdoulaye Diouf Sarr et son équipe continuent d’exhorter les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective.
Une détérioration de qualité de l’air à Dakar aujourd’hui et demain
Les Dakarois qui négligent le port de masque dans ce contexte de pandémie de coronavirus ont intérêt à changer d’attitude, au moins pour aujourd’hui. En effet, en plus du virus qui circule dans la capitale sénégalaise, une augmentation considérable de la pollution de l’air est prévue à Dakar. Une situation qui ne va pas dans le sens de faciliter les choses pour les milliers de travailleurs et de personnes qui doivent faire avec, en ce début de mois de Ramadan. Et cet état de fait va se poursuivre jusqu’à demain. Selon le Centre de Gestion de la Qualité de l’Air (CGQA), l’indice de la qualité de l’air pour Dakar devrait encore se détériorer pour les prochaines 24 heures. Dans le sillage de celle de mardi, le centre a émis une alerte orange pour la journée de mercredi. D’après le Centre de Gestion de la Qualité de l’Air, cette situation est due à une hausse des concentrations de particules dans l’air ambiant. Pour rappel, dans ces genres de situation, il est toujours conseillé de consulter un médecin en cas d’aggravation ou d’apparition de tout symptôme évocateur (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux).
Les deux présumés convoyeurs de Doudou Faye placés sous mandat de dépôt
Sale temps pour les deux présumés convoyeurs d’émigrants clandestins arrêtés de la cadre de l’affaire Ousmane Faye, un adolescent de 15 ans habitant à Mbour, surnommé Doudou, qui avait perdu la vie en mer alors qu’il se rendait aux îles Canaries en octobre, avec des nombreux passagers dans un bateau en bois. Ces deux personnes arrêtées récemment sont finalement placées sous mandat de dépôt après avoir fait face hier au procureur du Tribunal de Grande Instance de Mbour. Elles sont poursuivies pour homicide involontaire et trafic de migrant. L’audience est prévue le 20 avril prochain. Pour rappel, Mamadou Lamine Faye, le père de Doudou, a écopé de 2 ans, dont 1 mois ferme pour mise en danger de la vie d’autrui. Lors du procès, le père de la victime, qui avait regretté son acte, a affirmé avoir payé 250 mille francs CFA pour que son fils puisse voyager.
Un jeune tué à Keur Massar lors d’une bagarre
Les habitants de Keur Massar sont plongés depuis hier dans la peur et la consternation. Pour cause, une bagarre entre deux jeunes a viré au drame. L’un des deux belligérants, armé de couteau lors de l’accrochage, a poignardé son vis-à-vis. Malheureusement, ce dernier est passé de vie à trépas. Ainsi, le mis en cause a été arrêté et conduit à la brigade de gendarmerie de la localité qui a ouvert une enquête pour essayer d’en savoir un plus sur ce drame. Le corps sans vie de la victime a été acheminé à la morgue. Cependant, son présumé meurtrier risque d’avoir un billet direct à la citadelle du silence, pour répondre de ses actes.
Une personne tuée dans un accident sur l’axe Darou Mouhty-Touba
Un accident a fait un mort et huit blessés sur l’axe Darou MouhtyTouba. Les faits se sont déroulés hier. Selon des témoins, c’est une voiture Mitsubishi qui s’est renversée. D’après eux, les victimes ont été évacuées par les sapeurs-pompiers au niveau d’une structure sanitaire pour leur prise en charge. Après avoir fait le constat, la gendarmerie a ouvert une enquête pour connaître les circonstances de ce drame.
Patrice Talon réélu à la tête du Bénin
Il n’y aura pas de changement à la tête du Bénin. Sans surprise, le Président sortant Patrice Talon rempile pour un deuxième mandat. Selon les résultats provisoires annoncés hier soir par la Commission électorale, il a été réélu avec 86% des voix. Dans ce scrutin, le chef de l’Etat béninois faisait face à des candidats de l’opposition quasiment inconnus, car de nombreux opposants avaient boycotté l’élection. La vice-présidente de la Commission électorale nationale autonome (CENA) a annoncé un taux de participation de 50,17%. Les observateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), quant à eux, ont dit avoir constaté un faible taux de participation des électeurs suivi d’une légère amélioration. Ceux de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont noté une mobilisation des électeurs relativement faible tout au long de la journée. La Cour constitutionnelle devra vérifier ces chiffres dans les prochains jours avant de prononcer les résultats définitifs. Pour rappel, lors de son élection en 2016, Patrice Talon s’était engagé à ne faire qu’un seul mandat. Il se retrouve aujourd’hui à la tête du Bénin pour la deuxième fois.
Les étudiants de l’université de Bambey en grève illimitée
La colère des étudiants monte à l’Université Alioune Diop de Bambey. Ils ont décrété hier une grève illimitée pour protester, disent-ils, contre le non-respect des engagements des autorités universitaires et de leur ministère de tutelle sur la livraison des infrastructures de base devant faire fonctionner leur établissement universitaire. Dénonçant leurs conditions de vie, ils déplorent le fait que l’université ne dispose pas de salles de cours et d’amphithéâtres pouvant accueillir le nombre important d’étudiants qui y sont orientés. Fustigeant les lenteurs dans la construction de nouveaux pavillons et de restaurants comme l’avait promis, d’après eux, le ministre de l’Enseignement supérieur, ils s’insurgent contre le fait que depuis l’installation du réseau d’eau et d’électricité de l’université, aucune infrastructure n’a été ajoutée pour prendre en compte l’augmentation du nombre d’étudiants qui fréquentent les lieux.
Deux pharmaciens arrêtés dans un trafic de faux médicaments
Voilà une nouvelle qui va sans doute encore faire sortir l’Ordre des pharmaciens du Sénégal de leur réserve. Selon nos confrères de emedia.sn, les éléments de la Sûreté urbaine de Dakar ont intercepté une importante cargaison de faux médicaments que des individus tentaient d’introduire dans le circuit. Citant des sources, le média en ligne indique que c’est au moins trois camions bien remplis de faux médicaments qui ont été immobilisés et que la quantité de la marchandise qu’ils transportaient est estimée à plusieurs tonnes. D’après nos confrères, deux pharmaciens et des personnes de nationalité étrangère ont été interpellées dans le cadre de l’opération. Cette importante saisie réalisée par les forces de l’ordre vient rappeler que le Sénégal n’en a pas encore fini avec les faux médicaments.
KEEMTAAN GI - AH, CES ELUS LOCAUX !
Quelle marque d’inélégance ! Bizarre que 48 heures après cet esclandre, il ne se soit trouvé personne pour remonter les bretelles à ces messieurs et dames infatués. Ces élus locaux dont l’improductivité au service de leurs administrés est flagrante comme le nez de Cléopâtre, auraient humilié et hué le Délégué général de la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide des femmes et des jeunes (DER). Comme s’ils étaient plus utiles ou patriotes que celui à qui ils reprochent de les snober. De grands messieurs et dames qui se comportent comme des gamins et qui auraient requis les services de nervis s’ils étaient à la place du pauvre qui a subi, stoïque, leurs puérilités. De quoi douter de la bonne éducation et de la culture républicaine de ces élus dont les mandats sont finis depuis deux ans et qui continuent d’administrer nos collectivités territoriales en toute illégalité depuis deux ans ! Ils reprochent au Monsieur de les ignorer dans les financements que sa structure octroie à des Sénégalais sans tenir compte de leur appartenance politique, religieuse ou culturelle. A moins que ces élus — qui ne sont d’ailleurs plus légitimes ! —, veuillent que l’argent passe entre leurs mains pour atteindre leurs administrés. Ce qui leur aurait permis de se servir au passage ! Et de quel droit ? En fait, ils voudraient certainement perpétuer certaines de nos « Sénégalaiseries » qui consistent à ne financer que ceux qui ont la carte du parti au pouvoir ou qui leur cirent les bottes. Surtout si l’on sait que, dans les mairies que ces improductifs dirigent, on ne retrouve que leurs copains et des coquins. Des coquines aussi mais chût ! Bref, ces « élus », sont des messieurs et dames qui se foutent royalement du cadre de vie et de la santé de leurs administrés et dont l’unique activité consiste à brader les terres de leurs communes et autres, s’ils ne transforment ces dernières en gigantesques « Loumas » — à défaut de se lancer dans une cantinisation à outrance — , avec tout ce que cela comporte comme nuisances. Traînant toutes ces tares, dont la moindre n’est pas leur illégitimité depuis deux ans, ces prétendus élus locaux, plutôt que de la boucler, se permettent de huer le patron de la Der qui, lui au moins, essaie de faire du bon travail ! KACCOOR BI
MIRACLE !
La communauté musulmane nationale — du moins, l’écrasante majorité de celle-ci — observe le jeûne du mois de Ramadan à partir d’aujourd’hui. La lune n’ayant pas été vue lundi soir, la commission nationale d’observation du croissant lunaire, de même d’ailleurs que l’Association pour la promotion de l’astronomie au Sénégal, avaient fait savoir que le carême musulman commencerait ce mercredi. Touba en avait fait de même. Seulement voilà, la Coordination des musulmans du Sénégal avait annoncé, elle, qu’elle commencerait le jeûne hier mardi la lune ayant été vue, selon elle, à Vélingara et dans des pays voisins comme la Gambie, le Mali, le Burkina Faso etc. Dans tout le Sénégal, donc, le croissant n’aurait été aperçu que dans un quartier de Vélingara. Comme par hasard, on apprend que la grande mosquée de cette ville, fermée depuis 2018 pour cause de querelles autour de l’imamat, va rouvrir ses portes. Pour cause, un imam a été élu « à l’unanimité » pour succéder au défunt titulaire du « minbar ». Dieu a-t-il voulu, à travers cette apparition du croissant lunaire à Vélingara, et à Vélingara seulement, saluer cette réconciliation des musulmans de cette ville qui s’est manifestée par le choix consensuel d’un imam ? Nous posons la question à la Coordination des musulmans du Sénégal ! En tout cas, il s’agit d’un véritable miracle…
AFFAIRE BOFA-BAYOTTE LES 25 DETENUS VONT ALLER EN GREVE DE LA FAIM LE 19 AVRIL
Les 25 détenus dans l’affaire Bofa-Bayotte vont entamer, lundi prochain 19 avril 2020, une grève de la faim. L’objectif est d’exiger pour eux l’ouverture d’un procès. Le journaliste et présumé planificateur de ce carnage, René Capain Bassène, et ses camarades, inculpés dans la tuerie de Bofa-Bayotte qui avait fait 14 morts, protestent contre les mauvaises conditions de détention à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor. En effet, au mois de février dernier, la Cour suprême, statuant publiquement, avait rejeté le pourvoi formé par le journaliste René Capin Bassène et Cie contre l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ziguinchor. Pour rappel, des exploitants forestiers, essentiellement des jeunes, avaient été pris à partie, le 6 janvier 2018, par un groupe d’hommes fortement armés dans la forêt de Bofa-Bayotte, non loin de la frontière sénégalo-bissau-guinéenne, située dans la commune de Niassya. Le bilan était lourd : 13 exploitants forestiers assassinés, 7 autres blessés dont 3 évacués à Dakar. Ainsi, au moins, 16 présumés auteurs de cette tuerie ont été arrêtés. Après un séjour carcéral de deux ans au Camp Pénal et à la maison d’arrêt de Rebeus, ils ont été transférés à Ziguinchor pour nécessité d’enquête.
COVID-19 CARITAS APPUIE LES MALADES ET LES MENAGES VULNERABLES
La Caritas déroule un projet d’urgence Covid-19 dans les trois régions que sont Thiès, Diourbel et Fatick. C’est dans ce cadre qu’elle vient de mettre à la disposition des hôpitaux de Thiès du matériel composé de gants, masques, thermo-flash, gels, poches de sang, etc. Il s’y ajoute que 2.520 ménages vulnérables dans les trois régions ont bénéficié d’un appui en riz, huile, farine amélioré, lait. La cérémonie de remise du don s’est déroulée à l’hôpital Saint-Jean de Dieu de Thiès.
PROTECTION SOCIALE ET SOLIDARITE LE PROJET «YOKK KOOM KOOM» ETENDU A 30.000 BENEFICIAIRES
« Interrompre la transmission intergénérationnelle de la pauvreté ». C’est le pari que s’est fixé la Déléguée à la Protection sociale et à la Solidarité nationale, Madame Aminata Sow, qui, au cours d’une tournée de supervision du projet «Yokk koom koom» (YKK) dans les villages de Keur Salla et Ndiagame, dans le département de Tivaouane, a annoncé que « le nombre de bénéficiaires passera de 12.000 attributaires de Bourses de sécurité dans les régions de Dakar, Thiès et Kaolack à 30.000 en 2021, du fait des réussites notées dans la phase pilote. Ainsi ce projet dont la phase pilote a été lancée en 2018 connaitra une extension dans les autres régions du pays. Mme Sow rappelle que ce projet dont l’objectif vise à accompagner les bénéficiaires pour leur autonomie économique, est inclus dans le Programme national de Bourses de sécurité familiale initié par le chef de l’Etat pour lutter contre la pauvreté et renforcer la résilience des couches vulnérables et des ménages pauvres. Et de souligner : « dans ce programme, nous avons la Bourse de sécurité familiale, le cash transfert qui est de 25.000 FCFA par trimestre, mais également les séances de sensibilisation, de suivi pour les consultations prénatales des mamans et la déclaration à la naissance, l’inscription des enfants à l’école, ce, pour interrompre la transmission intergénérationnelle de la pauvreté ». Aminata Sow s’est réjouie de la « pertinence » du Programme national des Bourses de sécurité familiale qui a permis aux bénéficiaires d’être « organisés et formés dans le coaching individuel et de groupe ».
CAMPAGNE ARACHIDIERE 2020-2021 UNE PLAINTE ANNONCEE CONTRE LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE POUR DIFFUSION DE FAUSSES INFORMATIONS
Les informations sur la production arachidière de 2020- 2021 continuent de susciter la polémique. Des menaces de plaintes étaient brandies par des producteurs contre le ministre de l’Agriculture Dr Moussa Baldé. Eh bien, un producteur du nom de Mamadou Alpha Diallo, président directeur général de NAHJU Agro-industrie et membre du Regroupement des Acteurs du Secteur industriel et agroalimentaire (RASIAAT), a sauté le pas et déposé une plainte ce 12 avril sous le numéro 6005 contre le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dr Moussa Baldé, pour diffusion de fausses nouvelles. Le document de dénonciation adressé au procureur, et obtenu en primeur par le site Sunugox, vise des faits de violation de la constitution, d’un décret de loi et des intérêts du Sénégal. Revenant sur les faits, la plainte renseigne que depuis deux (2) ans qu’il est à la tête du ministère de l’Agriculture, le ministre Moussa Baldé porte atteinte à l’industrie du pays en privant cette dernière de ressources nationales au profit d’étrangers, entraînant des pertes d’investissements et d’emplois à de braves citoyens sénégalais alors que le décret de la loi 2010/15 du 13 janvier 2010 régulant les exportations dit clairement qu’avant d’exporter l’arachide, il faut s’assurer du bon approvisionnement du pays. Le document indexe un protocole d’accord avec la Chine comme étant à la base des problèmes que rencontre le secteur agricole depuis 2019 et qui impacte négativement la chaine de valeur pour absence de graines. Dans ce protocole, relève la plainte, le ministre s’engage à exporter sans valeur ajoutée l’arachide du pays et sans se soucier du secteur agricole dont dépendent 9 millions de personnes selon ANSD en violant complètement l’article 25-1 de la constitution.
CAMPAGNE ARACHIDIERE 2020-2021 UNE PLAINTE CONTRE LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE POUR DIFFUSION DE FAUSSES INFORMATIONS (BIS)
Annonçant l’existence d’un protocole avec l’Etat en faveur des huiliers depuis mars 2018 pour la transformation de l’arachide, aux fins de se conformer au même décret, le plaignant, Mamadou Alpha Diallo, a assuré que rien n’a été respecté dans cet engagement entre les huiliers et l’Etat. Pis, les exportations vont jusqu’à 400.000 tonnes contrairement aux tonnages limités à 150.000 conformément aux programmes de l’Etat comme le PRACAS a dénoncé le membre du RASIAAT dans sa plainte. Il rappelle, à cet effet, que la démarche du ministre est en porte à faux avec le PSE qui s’assure que 30 % d’huile d’arachide doit être présente sur le marché sénégalais. Le plaignant soutient, par ailleurs, que le ministre Moussa Baldé apparaît dans plusieurs communiqués en « montrant son souhait manifeste de favoriser les exportations vers la Chine, en diffusant de fausses informations en vue de tromper les autorités du pays, en empêchant l’entreprenariat qui est une liberté constitutionnelle, le droit au travail, un droit constitutionnel et enfin en facilitant une ingérence étrangère ». Mamadou Alpha Diallo joint à sa plainte le rapport de USDA ainsi que d’autres documents qu’il estime nécessaires à l’enquête publiée officiellement, le 9 février, sur le site de USDA donne une prévision de 1.400.000 tonnes différente des 4 chiffres annoncés par le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Un constat qui a amené le plaignant Mamadou Alpha Diallo à s’interroger. « Comment le gouvernement du Sénégal, à travers son ministre de l’Agriculture, peut-il donner des bases de calcul à USDA pour trouver un chiffre inférieur à celui donné par M. Baldé ? », se demande le plaignant qui accuse donc le ministre Moussa Baldé de « diffusion de fausses nouvelles ». On verra bien la suite réservée à cette plainte !
ARMEE VISITE DE PRISE DE CONTACT DU CEMGA A PARTIR DE MERCREDI
Le tout-nouveau chef d’état-major général des forces armées (CEMGA), le général corps d’armée Cheikh Wade, va effectuer à partir de ce mercredi une visite de prise de contact dans les grands commandements et services, annonce un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA). Lors de cette visite qui va s’étaler de mercredi à vendredi, le général Wade se rendra respectivement dans les états-majors des armées de terre, de l’air et de la Marine nationale, souligne la DIRPA. Elle indique également qu’il visitera les directions de différents services de l’armée (Santé, Génie et Infrastructures, Matériel, Transmissions et informatique). De même, il se rendra à l’état-major de l’armée de l’Air mardi, puis à l’Agence pour le logement des forces armées. Sur place, il rencontrera les structures du pôle social (Alfa, Agence pour la réinsertion sociale des militaires, Direction de l’action sociale, Coopérative militaire de construction et mutuelle des armées). Le CEMGA visitera la DIRPA, mercredi 21 février, puis la Direction du service de l’intendance des armées, vendredi 23 avril, ajoute la même source.
NAFILA 2EME NUIT
10 «rakà» avec pour chacun, - fatiha (1 fois) - ina anzalnahou (2 fois) - al kafirouna (2 fois) - ikhlass (2 fois) 6 «rakà» avec pour chacun : - fatiha (1 fois) - ina ahtaïnakal (10 fois).