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21 septembre 2025
LES POPULATIONS REVENT DE DEVELOPPEMENT
Le désenclavement du Fogny et du Naran, la sécurité et l’accompagnement par l’Etat des populations de la bande frontalière, sont maintenant les revendications des habitants
Ibou MANE (Correspondant) |
Publication 24/07/2021
Le désenclavement du Fogny et du Naran, la sécurité et l’accompagnement par l’Etat des populations de la bande frontalière, dans le cadre de la relance de l’agriculture pour pallier les activités illicites notées dans la zone, sont maintenant les revendications des habitants.
Lors d’un brainstorming, ils les ont soumises au Grpc pour dénoncer sur fond de colère et avec ardeur l’absence de politiques publiques dans leur contrée et fustiger le «mépris» des autorités à leur endroit. Des plaintes et complaintes portées à la connaissance du Grpc qui va faire le plaidoyer pour l’avènement des politiques publiques au niveau des arrondissements de Kataba I et de Sindian, fortement affectés par la crise casamançaise.
Après la sécurité, les revendications socio-économiques sortent des terroirs. C’est le cycle normal des doléances après la fin d’une guerre. C’est le 17 avril 2021 que l’Armée, dans le cadre de ses opérations de sécurisation déclenchées dans le Naran et le nord Sindian, a saisi et détruit à Tambouye, commune de Kataba I, plusieurs sacs de chanvre indien et 10 puits qui servaient à l’arrosage des champs, selon un communiqué à l’époque de la Dirpa. Et le 22 avril 2021, l’Armée va investir la localité de Néma Djinaré, située dans la commune de Djibidione, pour détruire de vastes champs de chanvre indien en pleine maturation. Une opération émaillée cette fois-ci par des échanges de tirs entre une unité de l’Armée et des individus armés. Mais elle aura le dernier mot avec la neutralisation d’un nombre significatif de moyens utilisés dans le trafic de bois, notamment des véhicules portant une immatriculation étrangère.
Et le corps sans vie de Abdoulaye Ndiaye, de nationalité gambienne, a été retrouvé dans les champs détruits de chanvre indien. Aujourd’hui, la sécurité est revenue, mais les populations de cette contrée, située à quelques encablures de la Gambie voisine et jadis réputée sanctuaire rebelle, aspirent un mieux-être après des années de privation provoquée par la guerre. Le Comité d’initiative pour le développement du Fogny est sorti de son mutisme pour exprimer son cri du cœur et remettre sur la tablette des autorités une palette de plaintes et de complaintes multiformes qui traduisent tout le malvivre des populations des arrondissements de Kataba I et de Sindian.
Lors d’un forum initié par les populations locales et appuyé par le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (Grpc), dirigé par le ministre d’Etat Robert Sagna, tous les sujets ont été posés sur la table. Pas de tabous. Une rencontre axée sur les enjeux de l’heure au niveau du Fogny et du Naran : ils ont pour noms désenclavement, sécurité, connexion des communautés locales aux politiques publiques, mise en place d’infrastructures socioéconomiques de base, accompagnement en termes d’intrants dans le domaine agricoles, etc. «Le Fogny a mal et va mal. Nous souffrons aussi bien de l’insécurité, d’un nonaccès à l’eau potable, de l’obscurité, d’un déficit infrastructurel que de l’enclavement de la zone. Et il est impossible de se développer dans de telles conditions», clame Yaya Tambédou, natif de Samboudialan et président du Comité d’initiative pour le développement du Fogny. Au nom des habitants du Fogny et le Naran, il soutient que ce sont des contrées oubliées par l’Etat. Quid des activités illicites que d’aucuns estiment en vogue dans ces localités de la bande frontalière avec la Gambie voisine ? «Ce sont des activités qui sont loin d’avoir notre agrément, car à cause de cela on nous traite de cultivateurs de chanvre indien voire de trafiquants de bois.
Toutefois, ceux qui le font ici ne le font pas de leur propre gré, car aucune autre activité n’est à leur portée», explique Yaya Tambédou. Et pour lui, les populations sont bel et bien disposées à se conformer à la loi. «Seulement, l’Etat doit en retour mettre en branle des mesures palliatives et tout un paquet de services qui vont occuper les jeunes et leur permettre de mener à bien des activités génératrices de revenus. Interdire la culture du chanvre indien et la coupe du bois c’est bien, mais il faut des mesures d’accompagnement telles des emplois pour les jeunes désœuvrés du Naran et Fogny qui, faute d’activités, manquent de moyens pour vivre», conseille-t-il.
Le Grpc en pompier
Présent à ce forum initié par les jeunes des arrondissements de Kataba I et Sindian durement éprouvés par le conflit, Ibrahima Ama Diémé, Yaya Mané et Atab Bodian, membres du Grpc, sont tous d’avis que le seul mot d’ordre aujourd’hui reste plus que jamais la restauration de la paix et de l’espoir dans les cœurs et les esprits pour s’engager résolument dans les chantiers du développement. Une manière pour eux d’exhorter les populations locales à tourner la page du décès d’un jeune garçon. «Les populations locales se sont senties indexées, abandonnées suite à cet incident. Et ce, au moment où celles des villages abandonnés, encore en exil en Gambie, s’apprêtent à revenir au bercail pour réoccuper leur terroir. Elles ont aujourd’hui peur que la recrudescence de la violence, la multiplication de ces opérations de l’Armée ne les poussent à rester encore en Gambie», souligne Pr Ama Diémé. «Qui a fait, qui n’a pas fait ?
Le débat, pose le porte-parole du Grpc, ne doit plus tourner autour de cela. Le forum initié par les populations locales et appuyé par le Grpc fut une occasion pour expliquer et situer les enjeux de l’heure. Notre démarche a été bien accueillie. Nous nous travaillons à faire en sorte que l’Etat et le Mfdc puissent s’asseoir et se parler, et que les armes ne soient pas l’option pour la résolution de la crise.» En dépit du caractère assez tendu de cette rencontre, les uns et les autres ont fini par se comprendre et arrondir les angles.
Quid des exigences des populations du Fogny et du Naran qui font face à des problèmes d’enclavement, d’insécurité et demandent le développement de leur contrée plus orientée vers la Gambie pour ses transactions commerciales et économiques ? «C’est autant de difficultés qu’elles ont posé et elles voudraient que l’Etat soit au courant d’elles pour les atténuer voire y mettre fin. Cela passe par la construction d’une route qui leur permet d’aller à Bignona et revenir, de partir vers Diouloulou et revenir etc. La construction d’une infrastructure de cette nature constitue pour ces communautés un levier essentiel pour leur développement.
Et ce, en plus de la réalisation des ponts de Djibidione, de Balandine-Djinoungue et la réfection des ponts de Baïla et de Diouloulou qui sont dans cette zone et qui menacent de s’écrouler.» martèle Pr Ama Diémé. Ce plaidoyer a également été porté par le responsable du Grpc au profit des populations de la bande frontalière pour leur accès, en outre, aux matériels agricoles en cette période d’hivernage. «Un accès à ces intrants agricoles va permettre à ces communautés de se reconvertir dans l’agriculture licite et de ne plus permettre à ces jeunes d’être à la merci de ceux qui les poussent à la culture du chanvre indien et à la coupe abusive du bois. Et nous allons rendre compte à qui de droit, d’abord à l’Exécutif régional afin qu’il sache que ces populations souhaiteraient pouvoir bénéficier de matériels agricoles afin qu’elles puissent au niveau des villages cultiver de manière rotative», déclare-t-il.
Et quid de l’implication du Grpc pour la matérialisation des exigences des populations du Naran et du Fogny ? «En tant que Grpc, chaque fois qu’on pourra être au courant d’une requête introduite quelque part et non prise en compte, nous allons nous rapprocher du service en question pour savoir ce qui s’est passé, car ces populations ne demandent qu’à être considérées comme des Sénégalais à part entière comme celles des autres régions», enchaîne le porte-parole du Grpc.
LE PERIL «JEUNES»
Cette troisième vague est caractérisée par la présence du variant Delta qui touche les jeunes. Beaucoup de jeunes sont dans les Cte et vont même en cas graves
Quelques heures après la réception des 151 mille 200 doses Johnson & Johnson, le gouvernement a effectué le dispatching des vaccins au niveau des centres de santé et commencé leur acheminement vers l’intérieur du pays. C’est une façon de remettre la machine à vaccination en marche après des jours de tensions pour faire face à une troisième vague qui frappe surtout les jeunes.
Pris à la gorge par l’explosion des cas, le ministre de la Santé et l’action sociale accélère le rythme vaccinal. Sans traîner les pieds, Abdoulaye Diouf Sar a officiellement lancé hier, au Centre de santé Philipe Maguilène Senghor de Yoff, les opérations d’administration du vaccin Johnson & Johnson. Juste 48 h après la réception de ce don des Etats-Unis pour appuyer la campagne de vaccination du Sénégal avec 151 mille 200 doses. Et le déploiement sur toute l’étendue du territoire a déjà démarré. C’est une façon de lancer une course contre la contamination en attendant l’arrivée de nouveaux vaccins promis par le Président Sall. «Ce don est arrivé dans un contexte où les Sénégalais demandaient les vaccins. Je me réjouis de cette prise de conscience nationale, car les Sénégalais ont compris que c’est la solution pour stopper la contamination. J’encourage cette grande mobilisation et pousse les populations à venir se faire vacciner. Nous sommes dans un contexte extrêmement favorable…», explique Abdoulaye Diouf Sarr. Aujourd’hui, le variant indien n’épargne pas les moins âgés qui ont longtemps cru qu’ils pouvaient être à l’abri de complications avec des formes graves du Covid-19. Pour l’heure, il n’y a pas de statistiques, mais la situation semble être la même partout dans le monde.
En France, le taux d’incidence des 20-29 ans a augmenté de 16 points avec 52 cas positifs pour 100 mille personnes de cette même tranche d’âge. Il dit : «Que tous les gens aillent se faire vacciner ! Il suffit juste d’avoir 18 ans parce qu’il faut se rendre compte que nous sommes dans une troisième vague caractérisée par la présence du variant Delta qui touche les jeunes. Beaucoup de jeunes sont dans les Cte et vont même en cas graves.» C’est la refonte de la stratégie vaccinale qui concerne quasiment tous les citoyens. Alors qu’à l’aube de la campagne, la stratégie de nationale vaccination contre le Covid-19 visait dans une première étape à assurer la vaccination d’au moins 90% des cibles prioritaires, constituées du personnel de santé, des sujets âgés d’au moins 60 ans, des sujets présentant des comorbidités, mais aussi des personnes, de par leur fonction ou mode de vie sont plus exposées que le reste de la population générale. La deuxième phase du plan de vaccination vise «au moins 90% de la population globale restante dans un délai qui ne doit pas dépasser le premier trimestre de 2022». Préoccupé par la poussée de la pandémie, Abdoulaye Diouf Sarr ne cache pas son inquiétude : «Il faut se lever comme un seul homme pour stopper la contamination parce que la progression est exponentielle et n’est pas proportionnelle à la capacité litière que nous avons. Ce qui peut nous sauver, c’est en respectant les mesures barrières et d’accélérer la vaccination.» Jusqu’ici, seules 622 mille 940 personnes ont été vaccinées.
Distribution des doses Johnson & Johnson
Evidemment, la situation reste explosive comme l’a confirmé le bulletin épidémiologique du ministère de la Santé et de l’action sociale d’hier avec 8 décès enregistrés, montrant la létalité de cette troisième vague. Sur 2 953 tests réalisés, 1 041 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 35,25%. Il s’agit de 155 contacts et 886 cas issus de la transmission communautaire. On compte dans le département de Dakar 581 (cas), 97 à Rufisque, 24 à Guédiawaye, 12 à Keur Massar et 7 à Pikine. Soit un total cumulé de 721 nouvelles infections dans la région de Dakar.
En outre, les régions de Thiès et Diourbel restent toujours dans la zone rouge. Il faut savoir que 257 patients ont été déclarés guéris alors que 43 cas graves sont pris en charge en réanimation. Depuis le début de la pandémie, 55 mille 861 cas ont été déclarés positifs dont 44 mille 611 guéris, 1 264 décédés et 9 985 sous traitement.
LE NOUVEAU DEAL DES TROIS MOUSQUETAIRES DU FOOT
Pour une quatrième fois, Me Augustin Senghor est en passe de rempiler. Une passe à quatre qui risque tout de même de ne pas trouver l’assentiment du Mady Touré qui n’a pas encore paraphé le protocole d’accord
Pour une quatrième fois, Me Augustin Senghor est en passe de rempiler. Une passe à quatre qui risque tout de même de ne pas trouver l’assentiment du Mady Touré qui n’a pas encore paraphé le protocole d’accord signé entre les autres candidats à la présidence de la fédération sénégalaise de football. Toutefois, il se pose la question du patriotisme même des différents acteurs en ce sens que pendant leur règne de plus d’une décennie, Me Senghor et Cie ont brillé par une série d’échecs quasiment à tous les niveaux du foot.
En effet, après 12 ans passés à la tête de l’instance fédérale, Augustin Senghor avait en face de lui quatre challengers. Mbaye Diouf Dia, Saer Seck et Mady Touré. Mais la commission chargée du consensus autour du prochain mandat du comité exécutif de l’instance fédérale s’est réunie pour des négociations autour d’un candidat de consensus. Au sortir de cette rencontre, Augustin Senghor a été désigné pour diriger, pour la quatrième fois, le football sénégalais. Une véritable mascarade pour beaucoup d’observateurs qui n’hésitent pas à parler « de deal sur le dos du football sénégalais». Une seule embellie : Mady Touré maintient sa candidature. « Quand on est membre à la FIFA, à la CAF, président de l’Union sportive goréenne et Maire de Gorée, je pense qu’on a assez de casquettes comme ça pour pouvoir être à temps plein pour le football sénégalais. Après 12 ans, il faut passer le témoin. Le football sénégalais a besoin de renouveau. Comme on dit, les hommes passent, les institutions demeurent», a martelé Talla Fall, Directeur de la communication de Génération Foot.
Sous le règne de Augustin Senghor, le Sénégal a loupé trois CAN (2010, 2013 et 2019) et deux phases finales de coupe du monde (2010 et 2014). Depuis son élection à la tête de la fédération, les Lions ne cessent de compiler échec sur échec. Élimination en quarts de finale en 2017. Une finale perdue face à une équipe algérienne. Et à chaque échec, la fédération sénégalaise ne fait que limoger les entraîneurs. L’irresponsabilité pousse à toujours limoger les entraîneurs pour en chercher d’autres, sans comprendre le pourquoi des échecs. Et à chaque fois, un éternel recommencement avec des zéros comme résultats. Des milliers de millions de FCFA ont été perdus et des espoirs brisés dans chaque campagne. Il est temps de s’arrêter et de se poser des questions. Mbaye Diouf Dia, président de Mbour Petite Côte et Saer Seck membre fondateur de l’Institut Diambars de Saly cautionnent malheureusement cette forfaiture. Et avec ce protocole, tous semblent aller dans le même sens. C’est donc le statu quo ante. Aucun changement ne sera produit dans les instances du football sénégalais.
UN CAS DANS LA GESTION…
Le premier vice-président de la Confédération africaine de football (Caf) doit avoir la conscience et la volonté de s’assurer que dans le football, il n’y ait point de politique, ou que du moins n’y soient pas examinées des influences. Autrement dit, il est important que le football sénégalais ne repose plus sur des influences individuelles et qu’il soit basé uniquement sur les valeurs sportives pour incarner le leadership et le haut niveau. A cet effet, avec les retombées de la Fifa et de la Caf en cas de qualification des compétitions, l’argent encaissé devrait servir à la construction d’infrastructures sportives. C’est sans doute ce tableau sombre du foot qui est en train de susciter une branlebas de combat dans les chaumières. « Vous faites trois mandats ( consécutifs), vos résultats sont mitigés. Au lieu de passer le témoin avec honneur, vous cherchez des compromissions qui vont continuer à plomber notre football. Y a t-il une clause dans le règlement de la fédération qui dit que les candidats peuvent signer un compromis sans passer par des élections qui sont les voies légitimes de renouvellement des instances de notre football. Nous n'avons plus d'infrastructures sportives qui sont aux normes internationales à cause des nombreux compromis. Je pense qu'il faut lancer une pétition contre cette forfaiture» , a martelé l’ancien député Cheikh Omar Sy, ulcéré. Il a d’ailleurs lancé une pétition pour mettre un terme à ce deal. Son appel a trouvé un écho favorable auprès de l’ancien ministre d’Etat Babacar Gaye. «C'est une mafia qui continue de se partager les retombées financières du football sénégalais. Il m'est rapporté que les membres du Comité exécutif reçoivent les mêmes primes que les joueurs Sadio Mané et consorts. Je peux comprendre qu'ils arrangent les ressources de leurs associations privées en termes de dividendes. Mais personne n'a le droit de s'approprier le bien public. C'est l'Etat qui délègue et c'est l'Etat qui investit. Reversez nos sous dans les caisses du Trésor. C'est vraiment du n'importe quoi, avec la complicité du ministre des Sports», écrit-il sur facebook.
DÉFICIT D’INFRASTRUCTURES SPORTIVES
Au Sénégal, aucune infrastructure sportive ne répond aux normes de la Fifa et de la Caf. Les autorités ont certes tenté d’améliorer le confort de Lat Dior avec l’installation de chaises sur les gradins et autres commodités dans les vestiaires, mais la pelouse fait toujours défaut. La vétusté des complexes sportifs existants ne permet plus à l’équipe nationale de pratiquer un bon jeu. Autant de griefs qui font qu’un candidat sérieux au patriotisme chevillé ne devrait pas ranger son épée pour laisser un immobilisme avilissant prospérer à la tête du foot sénégalais. C’est donc une honte aux trois mousquetaires qui ont paraphé ce deal.
DEUX PERSONNALITES AFRICAINES CONDAMNEES PAR LE ROYAUME-UNI
Le fils du président guinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue et l’homme d’affaires zimbabwéen Kudakwashe Tagwirei n’auront plus le droit d’entrer sur le territoire britannique et leurs comptes bancaires vont être gelés.
Le fils du président guinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue et l’homme d’affaires zimbabwéen Kudakwashe Tagwirei n’auront plus le droit d’entrer sur le territoire britannique et leurs comptes bancaires vont être gelés.
« Ces mesures visent des individus qui se sont remplis les poches au détriment de leurs citoyens», a déclaré Dominic Raab, le ministre britannique des Affaires étrangères. Le fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, est accusé de détournement de fonds publics et utilisation de pots-de-vin. Il a été nommé ministre il y a23 ans et depuis, il a dépensé 500 millions de dollars pour sa vie quotidienne.
Résidence de luxe, jet privé, voitures et objets ayant appartenu à Michael Jackson. Parmi eux, le fameux gant du chanteur recouvert de cristal d’une valeur de 275 000 dollars. L’homme d’affaires zimbabwéen Kudakwashe Tagwirei est lui aussi sanctionné. Les autorités britanniques lui reprochent d’avoir contribué à la dévaluation de la monnaie du pays et à l’augmentation du prix des biens de premières nécessités. Il a escroqué l’État zimbabwéen en lui facturant des contrats dix fois supérieurs à leur valeur réelle. Maintenant que le Royaume-Uni est sorti de l’UE, il déploie ses propres règles anticorruption.
Le gouvernement britannique envoie un message : il souhaite lutter contre l’argent sale, qui fait perdre chaque année plus de 2% au PIB mondial.
MEME LES CLINIQUES SONT DEBORDEES
Face à l’augmentation considérable des cas de coronavirus et des décès liés à la maladie, les professionnels de la santé craignent une situation apocalyptique du fait du débordement des hôpitaux, du manque d’oxygène, etc.
Face à l’augmentation considérable des cas de coronavirus et des décès liés à la maladie, les professionnels de la santé craignent une situation apocalyptique du fait du débordement des hôpitaux, du manque d’oxygène, etc. Les cliniques privées qui doivent servir d’alternatives sont déjà envahies par des patients atteints de la covid19. Mais sans soutien, ces structures redoutent de laisser des plumes dans le combat contre le virus.
« Si vous arrivez à garder la tête froide quand tout le monde perd la sienne, c’est que vous n’avez pas très bien compris la situation. » Cette assertion semble malheureusement décrire l’attitude des populations sénégalaises qui visiblement appliquent la politique de l’autruche, malgré la multiplication des cas de coronavirus sur l’étendue du territoire national, en Afrique et dans le monde. Autrement dit, le comportement des Sénégalais a mis et continue de mettre le virus dans de très bonnes conditions pour se propager dans les régions, départements, villes et quartiers du Sénégal. Il constitue un véritable coup de pouce au variant Delta qui poursuit tranquillement son chemin, avec une augmentation vertigineuse du nombre de contaminations. D’où l’installation de la troisième vague de covid-19 dans le pays, dont les conséquences se font déjà ressentir chez les professionnels de la santé. Si certains d’entre eux dénoncent toujours des lenteurs dans le paiement de leurs indemnités après avoir servi dans un Centre de traitement épidémiologique (CTE) lors de la deuxième vague, d’autres blouses blanches craignent le pire dans les jours et les semaines à venir.
Selon des sources concordantes, les choses commencent à empirer dans les structures sanitaires. En plus des problèmes d’oxygène soulignés récemment par Pr. Moussa Seydi, d’autres médecins signalent que des CTE ont été ouverts dans la précipitation, du fait du débordement des hôpitaux, sans que toutes les conditions ne soient réunies. Craignant que les bâtiments destinés à recevoir les patients atteints de coronavirus ne deviennent des mouroirs si les autorités ne prennent pas les devants, ces médecins invitent l’Etat à se donner les moyens pour leur permettre de faire correctement leur travail pour sauver le maximum de vies possible.
Pour eux, les 9 985 patients sous traitement que compte le Sénégal ne sont rien par rapport à ce qui attend le pays, justifiant leur prévision par l’insouciance des populations et l’absence de décisions fortes des autorités étatiques pour stopper la chaîne de contaminations. Réputées être des endroits où la petite bourgeoisie se rend pour bénéficier de soins de qualité, loin des tracas dans les structures de santé publiques, les cliniques privées font face elles aussi à certaines difficultés.
Confrontées parfois à une pénurie d’oxygène, leurs blocs sont souvent transformés en salles d’hospitalisation. Il leur arrive même par altruisme et devoir de patriotisme de prendre en charge des patients sous oxygène alors que ces derniers n’ont pas d’argent pour payer leurs frais d’hospitalisation. Mais le pire dans tout cela, dénoncent ceux qui travaillent dans ces cliniques, c’est qu’aucune mesure n’est prise pour permettre au privé de se joindre au combat contre la covid-19 sans y laisser des plumes.
LA CONSTANCE JUSQU’A LA MORT
Symboles de la fidélité et de la constance, Abdoulaye Faye et Awa Diop, rappelés à Dieu récemment, constituent des modèles dans le landerneau politique sénégalais.
Symboles de la fidélité et de la constance, Abdoulaye Faye et Awa Diop, rappelés à Dieu récemment, constituent des modèles dans le landerneau politique sénégalais. Ces deux figurent du PDS n’ont jamais opté pour la transhumance malgré la perte du pouvoir de leur formation politique. Tout le contraire de plusieurs de leurs frères libéraux.
Ces derniers jours, le Parti démocratique sénégalais a perdu deux parangons du libéralisme. Au-delà de l’engagement politique qui les caractérisait, Abdoulaye Faye et Awa Diop étaient de vrais modèles de fidélité et de courage pour nous, leurs jeunes frères. Depuis les premières heures du PDS, ils ont fait montre d’une détermination sans faille, marquant l’histoire de leur parti par la sincérité de leur engagement militant», a écrit hier Khalifa Sall sur sa page Facebook, pour rendre hommage à ces deux fidèles du PDS qui ont quitté ce bas monde.
Pour le maire de Dakar, ils sont devenus des modèles pour la jeune génération de politiques, par leur combat et leur fidélité. Un témoignage véridique qui résume celui de la classe politique toute entière, sans distinction de parti ou de coalition.
En effet, au moment où la transhumance fait légion au sein de la classe politique sénégalaise, Abdoulaye Faye et Awa Diop ont toujours été fidèles à Abdoulaye Wade et à sa formation politique avant, pendant et après son exercice du pouvoir, contrairement à beaucoup de leurs frères libéraux qui mangent aujourd’hui dans la prairie marron-beige. Ce qui explique sans doute les témoignages poignants à leur endroit, y compris celui du chef de l’Etat qui, malgré le fait qu’ils soient restés wadistes, entretenait de bons rapports avec eux. Décédé le 12 juin dernier, Abdoulaye Faye a été député, deuxième vice-président à l’Assemblée nationale lors de la 10ème législature en 2003, maire de Dieuppeul-Derklé et président du Conseil régional de Dakar. Nommé ministre d’Etat, son activité principale se concentrait sur son poste d’Administrateur général du PDS et son rôle de président de la Commission de discipline du parti libéral.
Selon l’ancien ministre Kalidou Diallo, «c’est d’une part, son leadership politique à la base, au niveau de la jeunesse, des cadres, des mouvements de soutien et d’autre part, son courage politique, sa loyauté et son engagement aux côtés du Pape du Sopi, qui lui ont permis d’accéder à ces importantes responsabilités, avec la confiance toujours renouvelée du Secrétaire général national du PDS ».
Rappelée à Dieu à l’âge de 73 ans, quelques jours après le décès de Abdoulaye Faye, Awa Diop a intégré la formation politique dirigée par le Pape du Sopi le 2 février 1975. Membre du Comité directeur du PDS, Secrétaire générale des femmes libérales à Rufisque, Secrétaire générale adjointe puis Secrétaire générale des femmes de la région de Dakar, présidente nationale des femmes libérales, Awa Diop se fait remarquer par son militantisme et sa pugnacité, ce qui lui vaudra deux arrestations, en 1988 et 1993, pour manifestations non autorisées.
Elue députée pour la première fois en 1993, elle est nommée ministre déléguée auprès du Premier ministre le 16 octobre 2006. En mars 2012, la perte du pouvoir n’a pas empêché Awa Diop d’être élue député sur la liste nationale du PDS aux élections législatives de juillet 2012.
L’IMAM NDIOUR PROPOSE UNE LOI POUR PROTEGER LES ENSEIGNANTS
Comme à l’accoutumée, Imam Babacar Tafsir Ndiour, Imam de la Grande Mosquée de Moussanté à Thiès, a axé son sermon de Tabaski sur les questions de l’heure.
Comme à l’accoutumée, Imam Babacar Tafsir Ndiour, Imam de la Grande Mosquée de Moussanté à Thiès, a axé son sermon de Tabaski sur les questions de l’heure. C’est ainsi qu’il a fait l’apologie de la non-violence, estimant que l’Islam bannit la violence sous toutes ses formes. Il a en outre accusé l’Union Européenne de faire la promotion de l’homosexualité.
Après la prière des deux rakka de l’Aïd el Kébir à la grande mosquée Moussanté de Thiès, Imam Babacar Tafsir Ndiour a perpétué la tradition en servant aux fidèles un sermon engagé, axé sur les questions brûlantes de l’heure. C’est ainsi qu’il a été beaucoup question de la violence, surtout à cause des scènes notées ces derniers temps dans l’espace scolaire et universitaire. C’est donc sans détour qu’il a fait l’apologie de la non-violence, non sans accuser au passage l’Union Européenne de faire la promotion de l’homosexualité. Selon lui, l’islam bannit la violence sous toutes ses formes et c’est pourquoi d’ailleurs, le mot n’a été évoqué dans aucun passage du Livre Saint.
De l’avis de l’Imam, si la violence physique est utilisée, il y a toujours de fortes chances que d’autres formes se développent, notamment la violence verbale, psychologique, conjugale, domestique, politique, économique, etc. « La violence ne résulte pas d’une perte de contrôle, elle constitue au contraire un moyen délibérément choisi pour dominer l’autre, afin d’assurer son pouvoir sur lui », dit-il à haute et intelligible voix. Et dans l’espace scolaire et universitaire, regrette-t-il, c’est fréquent de voir la violence s’installer sous toutes ses formes, notamment à l’occasion de la mise en place des foyers, des amicales, avec à la clé des étudiants qui s’entretuent avec des armes blanches.
Et pourtant, dit-il, tout étudiant qui emprunte ce chemin ne mérite pas d’être à l’université, car c’est une institution où la quête perpétuelle du savoir doit être de mise à tout moment et non la défense des intérêts d’un parti, d’une tarikha, d’une religion. C’est dire à ses yeux que dans l’espace scolaire et universitaire, « l’intelligence doit primer sur la brutalité ». Il a par ailleurs fortement regretté de voir que dans les écoles, il y a une nouvelle forme de violence, qui va de l’élève vers l’enseignant, ce qui est à son avis inimaginable dans les Daara. Pour lui, cette forme de violence nécessite la mise en place de moyens radicaux, comme l’exclusion définitive de tout le système, public comme privé, avec aucune possibilité de faire quelque examen que ce soit dans le pays. Mieux, indique Imam Babacar Ndiour, le délit d’outrage à un enseignant doit être pris en charge par une loi, comme l’outrage à un magistrat, à un policier, etc.
Parlant de la violence verbale, il soutient qu’elle est utilisée « pour intimider, humilier, contrôler l’autre par le biais de sarcasme, de hurlement, de propos dégradants, de chantage, de menaces, qui peuvent affecter la personne et même la communauté ». Il cite également le cas de la violence conjugale, avec son corollaire : les nombreux divorces. A cet effet, il renseigne qu’au courant de l’année 2020, le tribunal de Thiès a prononcé 325 divorces et entre le 1er janvier 2021 et le 30 juin de cette même année, 148 divorces. Et dans ces cas, 4 causes sont indiquées. Il s’agit de l’incompatibilité d’humeurs, du défaut d’entretien, de coups et blessures, d’abandon de domicile conjugal. Mais, dit-il, force est aussi de constater qu’il y a également dans le pays la violence faite aux hommes, pour la simple raison que l’infidélité est apprise aux jeunes à travers la télévision. Il a également fait état de la violence politique dont la conséquence peut être la guerre civile, d’où la nécessité de toujours travailler à préserver la démocratie. Il a noté avec amertume la violence qui fait rage à l’Assemblée Nationale, avec des bagarres entre les élus du peuple, mais toujours sur des questions purement politiques, donc pour leur seul intérêt.
Selon lui, personne n’a encore vu une bagarre à l’Hémicycle sur les questions d’éducation, d’agriculture, d’économie, etc. « Sans ordre républicain, bonjour l’indiscipline qui est la porte ouverte à tout », se désole l’Imam de Moussanté. Fort de tous ces constats, Imam Babacar Ndiour soutient que la non-violence doit être concrétisée dans les actes de tous les jours, une condition sine qua non, pour installer définitivement la paix dans le pays et l’impulser sur les rails de l’émergence. Et sur ce terrain de la non-violence, le Sénégal a des repères de valeur comme Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké qui a même opposé aux colons une résistance pacifique, et les vaillants guides religieux du pays.
LE FONCIER DOIT ETRE GERE DANS LA DROITURE
Imam Babacar Ndiour a par ailleurs ouvert une fenêtre sur la problématique gestion foncière. Selon lui, cette question doit être gérée dans la droiture, contrairement à ce qui est constaté sur le terrain. En effet, il est fréquent de voir des espaces publics, des espaces verts transformés en parcelles à usage d’habitation alors qu’il s’agit de lieux appartenant à toute la communauté. Et, dit-il, « la même promptitude qui a rasé les maisons de contact devrait guider ceux-là à libérer ces espaces ». En matière de foncier, dit-il, l’urgence est de faire en sorte qu’il y ait des concertations sérieuses entre la légitimité et la légalité. Il regrette le fait que ce soient des promoteurs immobiliers, qui n’ont construit aucun appartement, qui se meuvent dans le secteur. Et pour terminer, il a jeté une grosse pierre dans le jardin de l’Union Européenne, l’accusant de faire la promotion de l’homosexualité. Il indique que tout pays qui accepte ses financements dans d’autres secteurs, sera obligé de la suivre dans cette promotion.
RÉOUVERTURE DES «ATELIERS LEYDI » EN SEPTEMBRE
La styliste et costumière sénégalaise Oumou Sy a annoncé vendredi la réouverture en septembre prochain des "Ateliers Leydi", une école de formation spécialisée dans les techniques de confection de costumes traditionnels et modernes et de parures dont elle
Dakar, 23 juil (APS) - La styliste et costumière sénégalaise Oumou Sy a annoncé vendredi la réouverture en septembre prochain des "Ateliers Leydi", une école de formation spécialisée dans les techniques de confection de costumes traditionnels et modernes et de parures dont elle est la fondatrice.
"Je vais ouvrir l’école de formation au mois de septembre’’, a-t-elle annoncé lors d’un séminaire de formation à l’intention de journalistes culturels sénégalais dont elle était l’une des intervenantes.
Ce séminaire (11 juin-24 juillet) a été initié en partenariat avec le Goethe Institut par des acteurs culturels sénégalais tels que le critique culturel Maguèye Kassé, le critique littéraire et universitaire Ibrahima Sylla et le peintre Abdoulaye Diallo, "le berger de l’île de Ngor".
Oumou Sy a indiqué que sa décision de rouvrir les ’’Ateliers Leydi’’, 8 ans après leur fermeture, fait suite à une audience que lui avait accordée le chef de l’Etat Macky Sall, le 24 décembre dernier.
Sur instruction de ce dernier, la styliste a dit qu’il lui avait été donné de visiter de nouvelles maisons aux Almadies, quartier résidentiel de Dakar, où 4 appartements ont été mis à sa disposition.
Un des deux servira comme logement, le deuxième appartement devant abriter sa collection des trois mille costumes d’époque.
Les deux derniers sont destinées à abriter son école formation et serviront notamment comme espace de cours et de défilés.
"J’ai fait savoir au président que mon vœu était d’avoir un espace de formation. Le Grand-Théâtre où je suis depuis huit ans après la fermeture du Métissacana, est étroit pour la formation. J’avais cessé de le faire et comme je ne veux pas mourir avec mon savoir, je veux transmettre mes connaissances aux jeunes. Je veux cette école", a déclaré Oumou Sy.
Les "Ateliers Leydi’’ offrent à leurs pensionnaires l’opportunité de se former dans les techniques traditionnelles et modernes de confection de costumes et de parures ouest-africains.
Un domaine dans lequel excelle Oumou Sy, costumière des films "Hyènes, ou la vieille dame" de Djibril Diop Mambety, "Gelewar" de Sembène Ousmane (Sénégal), "Samba Traoré" de Idrissa Ouédraogo (Burkina Faso), "Po di Sangui" de Flora Gomes (Guinée-Bissau), entre autres.
Des défilés de mode seront organisés dans ces nouveaux espaces de formation comme à l’époque du Métissacana, célèbre cybercafé qui avait fait la renommée de la styliste sénégalaise dans les années 1990 dont le bâtiment abritait également les ’’Ateliers Leydi’’, sur la rue de Thiong, en plein cœur de Dakar.
Selon la costumière, la formation sera payante pour ceux qui disposent de moyens, les autres qui n’en disposent pas seront parrainés ou bénéficieront de cours gratuits.
Oumou Sy, membre-conseiller du musée Quai-Branly (Paris), a été décorée de la Légion d’honneur française en 2006. Elle compte des élèves un peu partout dans le monde, en France, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, etc.
La styliste a aussi reçu des distinctions de l’Allemagne et a été honorée en 2019 par le Festival de film de femmes de Salé au Maroc pour l’ensemble de sa carrière.
Elle n’a par contre jamais été distinguée au Sénégal, son pays natal. "On ne m’a jamais décorée au Sénégal", a relevé la styliste, 69 ans, qui affirme l’avoir été "partout dans le monde", sauf dans son pays natal.
Oumou Sy a notamment à son actif "Le bal des Signares", un spectacle mettant en scène la vie des signares, des jeunes femmes noires et métisses vivant avec des Européens influents durant la colonisation et qui acquièrent un rôle économique et un rang social élevé.
Avec l’aide de costumes d’époque, Oumou Sy a mis en scène à travers ce spectacle la vie des signares, qui représentaient une dimension singulière des relations franco-sénégalaises à travers le métissage culturel dont témoigne encore le style de vie de certaines villes sénégalaises comme Saint-Louis (nord).
HAÏTI : LOUISE MUSHIKIWABO SALUE LA FORMATION D’UN NOUVEAU GOUVERNEMENT
Dakar, 23 juil (APS) - La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Louise Mushikiwabo, saluant la formation d’un nouveau gouvernement cette semaine en Haïti, "encourage la recherche d’un consensus toujours plus large" et réitère son appel à un dialogue inclusif pour la tenue d’élections présidentielle et législatives "libres, fiables, transparentes et consensuelles", annoncent ses services.
La SG de l’OIF "s’associe au peuple haïtien pour rendre hommage" au défunt président Jovenel Moïse, "lâchement assassiné le 7 juillet, dont les funérailles nationales se tiennent aujourd’hui", vendredi, tout en "appelant les populations au calme en ce jour de deuil", rapporte un communiqué.
Aussi Mme Mushikiwabo salue-t-elle "la formation cette semaine du gouvernement conduit par" Ariel Henry, un chirurgien de 72 ans nommé Premier ministre par Jovenel Moïse deux jours avant son assassinat.
"Madame Mushikiwabo encourage la recherche d’un consensus toujours plus large et réitère son appel à toutes les parties pour qu’elles s’engagent dans un dialogue inclusif afin, notamment, de réunir les conditions à la tenue d’élections présidentielle et législatives libres, fiables, transparentes et consensuelles", ajoute le communiqué.
Il assure que la secrétaire générale de l’OIF "réitère la pleine disponibilité de la Francophonie à accompagner, aux côtés des pays amis et ceux de la région ainsi que des partenaires internationaux, les efforts conduits par les autorités et acteurs nationaux pour le bon déroulement de ces scrutins et soutenir la stabilité durable du pays".
Le nouveau Premier ministre haïtien a pris ses fonctions mardi, en promettant de rétablir l’ordre avant d’organiser des élections exigées par la population et la communauté internationale.
Ariel Henry, 7e Premier ministre de Jovenel Moïse en 4 ans, s’est également engagé à traduire en justice les responsables de l’assassinat du président haïtien, inhumé ce vendredi dans sa région natale à Cap-Haïtien, deuxième ville du pays et capitale nord, 15 jours après son assassinat.
Les exécutants, 18 mercenaires colombiens, anciens soldats de l’armée régulière démobilisés, ont été arrêtés, mais l’identité des commanditaires demeure inconnue, même après l’annonce de la police d’avoir mis à jour un complot organisé par un groupe d’Haïtiens ayant des liens avec l’étranger.
L’assassinat de M. Moïse, 53 ans, venu du monde des affaires et élu président en 2016 avant de prendre ses fonctions le 7 février 2017, ést intervenu dans un contexte où Haïti reste gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs.
Le président Jovenel Moïse, accusé d’inaction face à la crise, était confronté à une défiance d’une bonne partie de la population civile dont une large partie restait opposée à l’organisation d’un référendum constitutionnel, d’abord prévu le 27 juin et reporté au 26 septembre.
Ce référendum, voulu par le président était largement contesté par l’opposition et jusque dans le camp présidentiel, la procédure étant accusée de ne pas respecter les dispositions de l’actuelle Constitution.
Le texte de cette réforme constitutionnelle vise à renforcer l’exécutif, deux avant-projets déjà présentés proposant de supprimer le Sénat et d’ouvrir la possibilité d’effectuer deux mandats présidentiels successifs.
LES POPULATIONS DENONCENT UNE INJUSTICE ET MENACENT
Sédhiou, la liberté provisoire accordée aux présumés voleurs de bétail de Sansamba, n'est pas vu d'un bon oeil
Les populations de plusieurs villages de la commune de Sansamba dans l’ouest de Sédhiou ont pris part à une conférence de presse au chef-lieu de ladite commune pour dénoncer avec impétuosité la mise sous liberté provisoire des trois présumés voleurs de bétail arrêtés le 22 juin dernier. Les habitants des différentes contrées de la commune de Sansamba sollicitent l’arbitrage du chef de l’état Macky Sall et menacent de se faire justice eux-mêmes si les voleurs ainsi indexés continuent de se pavaner dans la rue en se moquant des victimes de razzia sur leur troupeau.
La liberté provisoire accordée aux trois présumés voleurs de bétail dont le cerveau de la bande Adama Diallo a provoqué une onde de choc chez les populations de Sansamba dans l’ouest de Sédhiou. Ce vendredi matin, ils ont fait face à la presse à l’école du village pour dénoncer un tel état de fait. « Nous sommes tous réunis ce vendredi autour de la plateforme Sansamba Bleu et du collectif provisoire pour la défense des intérêts de Sansamba et l’ensembe des panels de développement, nous sommes debout comme un seul homme pour dénoncer la liberté provisoire accordée à Adama Diallo et ses acolytes pour des faits de vol de bétail. Une liberté qui leur est accordée par le tribunal régional de Sédhiou », a déclaré Landing Fickou, le porte-parole du jour. Les présumés voleurs avaient été arrêtés le 22 juin dernier en flagrant délit selon une source proche des officiers enquêteurs.
Landing Fickou retrace le film en expliquant que « le sieur Pape Youssouph Ndiaye, un habitant du village de Talto a constaté l’absence de 14 de ses bœufs et a suivi leurs traces jusqu’au domicile de Adama Diallo dans la commune de Sansamba. Il a appelé le chef de village qui, en même temps que lui, a constaté la présence de deux de ses vaches dans l’une des chambres à coucher de Adama Diallo. Celui-ci s’est précipité pour couper la corde et libérer les bêtes mais c’était trop tard car les gens qui ont fini d’encercler sa maison ont également constaté la scène de flagrant délit ». Et de poursuivre « le chef de village et le président du comité de lutte contre le vol de bétail ont appelé les gendarmes de Sédhiou qui sont très vite arrivés et ont constaté la situation avant d’interpeler Adama et ses pairs ».
Sansamba interpelle le chef de l’Etat Macky Sall pour que cette affaire soit tirée au clair : « nous interpelons le chef de l’Etat Macky Sall pour que justice soit faite. C’est dangereux que des cas de vols en flagrant délit soient éteints sans justice » martèlent Landing Fickou le porte-parole et Nembaly Maria, le président du comité de lutte contre le vol de bétail de Sansamba.
De même, Faïdy Touré, un autre membre de ce comité dit être frustré le jour de la libération des voleurs qui « jubilaient sous nos regards. C’est choquant vraiment » dit-il, le cœur meurtri. Gnamo Badji de Kamoya d’inviter à une mobilisation de grande envergure contre ces cas récurrents de razzia sur le bétail. Toujours par la voix de Landing Fickou leur porte-parole, ces populations préviennent que tout jugement mal rendu est susceptible de provoquer un règlement de comptes : « nous avons certes confiance à la justice de notre pays mais pour ce cas précis de vol de bétail, nous avons des doutes et nous attirons l’attention des autorités que des frustrations et injustice de ce genre mènent à des règlements de compte entre nous, populations. Ce sont des cas qui arrivent souvent et trop c’est trop » préviennent les organisateurs de cette conférence de presse.
A signaler que cette zone du Diassing est réputée être un foyer névralgique de vol de bétail. Par plusieurs reprises, des présumés voleurs avaient été abattus dans la forêt et le dernier cas remonte à un peu plus d’un an et l’on redoute que cela ne devienne la règle face à un cocktail de frustration qui ne fait que gonfler au sein de la population.