Le Président Sall en visite officielle à Bruxelles
Le Président Macky Sall est arrivé hier à Bruxelles pour prendre part à la rencontre du Conseil Européen dont il est l’invité officiel. Il a été accueilli à son arrivée par la communauté sénégalaise de Bruxelles. Dans son agenda, figurent des séances de travail avec le président du Conseil européen Charles Michel, dans le cadre de la coopération entre l’Union Européenne et le Sénégal, une séance de travail avec le ministre Président de Wallonie Bruxelles, et des entretiens bilatéraux avec des investisseurs privés, des autorités du secteur de la santé ainsi que le président de la Banque européenne d’investissement. Après l’étape de Bruxelles, le chef de l’Etat se rendra à Brazzaville pour assister à la cérémonie d’investiture du Président Denis Sassou Nguesso prévue vendredi au Congo. Il rentre à Dakar le même jour vendredi 16.
Décès d’un membre de Kekendo
La bataille rangée entre des membres de Kekendo et de Ndefleng à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a finalement fait un mort. Ismaïla Diémé, membre de Kekendo, qui était grièvement blessé lors des affrontements, est décédé. Hospitalisé depuis lors à l’hôpital Principal de Dakar, Ismaïla Diémé a finalement succombé hier à ses blessures.
La mission d’audit du fichier électoral reçue par la CDP
Pour accéder au fichier général des électeurs, la Mission d’Audit du Fichier électoral était obligée de passer par la Commission des données personnelles (Cdp). Elle a été reçue par la présidente de la Cdp, Awa Ndiaye et son équipe pour échanger sur l’accès au fichier général des électeurs et sur le système de vérification des données de parrainage. Sur le premier point, la Cdp a rappelé que la mise à disposition intégrale du fichier électoral présente des risques sur les données personnelles des électeurs. Toutefois, la Cdp a indiqué que le droit des partis politiques d’exercer un contrôle sur le fichier électoral doit être accompagné par des garanties sur la confidentialité des données personnelles des électeurs. Quant au point relatif à la vérification de l’inscription d’un parrain sur les listes électorales, la Cdp rappelle qu’il est préférable que le parrain le fasse lui-même, avec l’utilisation de ses identifiants, sur une plateforme en ligne sécurisée et gérée par la direction des élections.
L’engagement des députés de Bby
Les députés membres de la Coalition Benno Bokk Yaakaar réitèrent leur engagement à accompagner le Président Macky Sall pour le développement du Sénégal. Dans une déclaration, les parlementaires ont condamné les scènes inédites de violences, de vandalisme et de pillages lors des évènements du 03 mars 2021. A cet effet, ils manifestent leur solidarité au chef de l’Etat suite à ces épreuves, dans un contexte où les questions de sécurité transfrontalière, de sécurité intérieure et de sûreté nationale sont d’une actualité brûlante. La majorité parlementaire exprime également sa confiance ainsi que son soutien agissant au Président Macky Sall et l’encourage à rester sur les hauteurs, pour mettre en exergue la carrure d’un chef d’Etat qui rassure et qui rassemble, en sauvegardant l’unité et la cohésion nationale. Aussi, lancent-ils un appel à un sursaut national pour soutenir tous les efforts du Gouvernement visant à apporter les réponses urgentes, mais aussi structurelles et structurantes à la question de l’emploi dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences ont bousculé toutes les projections. Par ailleurs, la majorité parlementaire exhorte toute la classe politique à prendre de la hauteur, en cette période de crise sanitaire combinée à une crise économique et sociale, pour renforcer le dialogue politique, dans la sérénité et la solidarité, afin de garantir la stabilité du pays, dans la perspective de la construction de l’économie pétrolière et gazière.
Fermeture de la Mosquée de Khadim Mbacké à Touba
A Touba, on soupçonne des activités «salafistes» et «wahabites» à la mosquée de Khadim Mbacké, chercheur à l’Institut Fondamental d’Afrique noire (IfanN). Pour y voir plus clair, l’association Khoudamoul Khadim qui joue le rôle de police religieuse à Touba a décidé, samedi dernier, de fermer provisoirement la mosquée sise à Touba «Gare bou magg». Les responsables de la mosquée n’ont opposé aucune résistance aux membres de l’association Khoudamoul Khadim. Ils ont remis les clés de la mosquée et attendent les résultats de l’enquête.
Réaction de Khadim Mbacké
Restons à la mosquée du chercheur à l’Ifan pour dire qu’il n’a pas tardé à réagir. Khadim Mbacké appelle d’abord à la sérénité avant de préciser que c‘est bien lui-même qui avait construit la mosquée avec l’autorisation du Khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké en 2000. Selon M. Mbacké, le problème est en train d’être réglé avec le Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké. D’où son invite au calme.
Guy Marius Sagna et Cie attaqués à Médina Wandifa
La conférence organisée par Frapp France Dégage à Médina Wandifa dans la région de Sédhiou a été perturbée samedi par de gros bras. A la tête de la délégation de Frapp, Guy Marius Sagna accuse formellement le maire Malang Seny Faty. Selon lui, des voyous et nervis à la solde du maire de Médina Wandifa, Malang Seny Faty, se sont attaqués à eux près d’un cantonnement de l’armée.
Libéraux de Pikine-Ouest
Les libéraux de la Commune de Pikine-Ouest, sous la houlette de leur responsable Nogoye Seck, ont battu hier le rappel des troupes en direction des Locales et de la Présidentielle de 2024. Ils ont exigé la révision du procès de leur frère et candidat à la Présidentielle en 2024, Karim Wade, et la restitution de tous ses droits pour éviter des troubles dans le pays. En réunion publique d’information (Rpi), ces militants du parti Démocratique Sénégalais (Pds) ont aussi dénoncé la gestion du Président Macky Sall qui a remis en cause, selon eux, tous les acquis démocratiques et plongé le pays dans une régression économique et sociale avec ses décisions impopulaires. A la suite de cela, ils ont demandé à leurs frères de parti de s’unir pour la reconquête du pouvoir.
Autopont à Keur Massar
Des militants de l’Alliance pour la république (Apr) de la Commune de Keur Massar, avec à leur tête Pape Ibrahima Demba coordonnateur local des cadres de l’Apr, se sont félicités samedi, lors de leur rencontre présidée par Meissa Mahécor Diouf et Birame Faye, de la construction de l’autopont de Keur Massar. Avec cet autopont, souligne Pape Demba, le Président Macky Sall va mettre fin aux embouteillages qui impactent négativement les activités économiques. Aussi, le programme d’érection d’un système de canalisation qui avance à grands pas va soulager les populations des inondations. Le coordonnateur local des cadres républicains, Pape Ibrahima Demba, candidat aux prochaines élections locales, a également sollicité le renforcement de leurs moyens pour relever les défis de la politique.
Pétition des bijoutiers
Les bijoutiers du Sénégal veulent plus de considération de leur profession. Ils veulent l’arrêt de l’exportation de l’or et de la vente de bijoux importés et l’installation d’un comptoir d’achats de bijoux. Aussi, réclament-ils un appui dans le cadre de la forceCovid. Pour se faire entendre par les autorités, notamment le ministre Dame Diop, les bijoutiers ont décidé de lancer une pétition. Ils reprochent à Dame Diop de faire la sourde oreille.
Interdiction de mobilisation à Diacksao
Ça râle à Tivaouane Diacksao. Ce, à cause de l’interdiction du rassemblement que voulait organiser le Cadre pour la Citoyenneté et le Développement de Diacksao (Cacid) par les autorités préfectorales. Choqués, les responsables du Cacid sont montés au créneau pour s’en prendre aux autorités préfectorales de l’arrondissement de Thiaroye, et la municipalité de Tivaouane Diacksao qui, selon eux, sont à l’origine de cette mesure. Par ailleurs, ils ont passé au peigne fin, au cours de la rencontre, les difficultés dont souffre leur localité. Ils citent l’absence d’assainissement, les inondations, l’insécurité, le blocage de l’ouverture de la Maison de la femme.
100 millions pour les femmes de Wack Ngouna
Les femmes de la commune de Wack Ngouna ne vont plus se plaindre de problèmes de financement de leurs projets. Leur maire, Amadou Lamine Dieng, a mobilisé un financement de 100 millions Fcfa pour les activités des femmes, et a inauguré la caisse locale de l’Imcec et la radio «Wack Fm». Le financement est destiné à celles qui s’activent dans l’élevage, l’agriculture, le petit commerce, etc. En sus, un financement additionnel de 10 millions Fcfa a été dégagé pour appuyer les producteurs maraîchers de la zone. Le maire de Wack Ngouna promet de trouver un autre financement de 100 millions Fcfa si les femmes arrivent à rembourser le crédit. Plusieurs autorités étaient présentes à la manifestation. On peut citer entre autre, le député maire de Keur Madiabel Aliou Kébé, Ameth Suzanne Camara, Mor Fall (Hcct), El hadji Malick Guèye de Latmingué…
Remobilisation d’Alsar de Mamadou Racine SY
Le mouvement national And Liggey Sénégal ak Racine (Alsar) remobilise ses troupes en perspective des prochaines élections locales. Mbaye Babacar Diène de Pout a réuni, hier, l’ensemble des responsables Alsar du département de Thiès pour relancer des activités du mouvement. Au terme de la rencontre, les responsables du mouvement de Mamadou Racine Sy ont concocté une stratégie de remobilisation et tracer leur feuille de route en perspective des prochaines échéances électorales. Au même moment, les membres du mouvement se sont mobilisés à Pikine-Ouest où Bouba Khouma a déclaré publiquement sa candidature à la mairie de Pikine-Ouest. Des assemblées de membres de Alsar ont été notées durant le week-end à Guédé village et Saint-Louis.
«L’Info» à nouveau dans les kiosques
Un nouvel élan pour “l’INFO”. Le dernier bébé du directeur fondateur de «L’As» Thierno Talla, le quotidien «l’Info», revient dans les kiosques, ce matin. Seulement, cette fois-ci, au lieu d’un quotidien économique, il sort en journal d’informations générales. Il sera drivé par une équipe jeune, sérieuse et très talentueuse à la tête de laquelle se trouve Babacar Thiandoum plus connu sous le nom de Mbaye Thiandoum. Jusque-là rédacteur en chef du quotidien «Les Echos», Thandoum a été chef de desk Sports de «L’As» et devient ainsi Directeur de publication du nouveau quotidien «L’INFO». On annonce également d’autres plumes à l’image de Assane Mbaye, ancien «d’Enquête» pour l’accompagner. «L’As», souhaite pleins succès à Thiandoum et à son équipe.
PAR Amadou Sarr Diop
UN ÉCLAIRAGE SOCIOLOGIQUE DU DÉBAT POLITIQUE SUR L’ETHNICITÉ AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi le Fouta et non Dakar ou Louga comme lieu de remobilisation du pouvoir après les événements de mars ? Ce choix relève, en dépit de la perception politique qu’on peut en avoir, de la symbolique de l’ethnicité
Notre point de vue sur le débat concernant l’ethnicité s’inscrit dans une double perspective. Il s’agit de mettre l’accent, d’une part, sur le caractère situé des catégories d’analyse de l’instrumentalisation du référent identitaire et ethnique dans le champ politique et d’autre part, sur la situation sociale tendue et précarisée par des crises aux facettes multiformes et multidimensionnelles. À cela s’ajoute le contexte géostratégique sous régional, marqué par la percée du fondamentalisme salafiste, la recrudescence de la guerre des ressources et la montée en puissance des acteurs transnationaux. Le postulat d’analyse de mon propos repose sur deux constats. Le premier est que l’instrumentalisation du référent identitaire, comme « formes de l’énonciation du politique », relève de la logique constructiviste des identités qui remonte à la première alternance avec Wade. Le second est que l’exacerbation des différences identitaires, au regard des enjeux économiques et géostratégiques du contexte sous régional, présage des dérives aux conséquences incalculables.
Le caractère situé des catégories d’analyse du débat politique sur l’ethnicité
La sociologie du politique en Afrique approche le clivage - identités nationales et « infra-identités ethniques » - comme le résultat de ce que Guy Rossatanga-Rignault appelle « le magma des constructions identitaires africaines ». Il est attesté que la stratégie de manipulation des identités ethniques est un paramètre quasi permanent du politique en Afrique. Les conflits sanglants connus dans certains pays sont allogènes à la trajectoire de la politisation des identités de proximité, par la construction idéologique de l’ethnicité comme « le site primaire de l’engagement » et de la mobilisation politique. La configuration de l’ordre politique au Nigeria, marquée par une ligne de fracture politico-ethnique entre un Sud chrétien et un Nord musulman, et le drame postélectoral connu en Côte d’Ivoire, avec le concept d’« ivoirité », sous un triple conflit ethnique, religieux et géographique (Dioula-Musulman-Nord/Akan-Bété-Chrétien-Sud), sont des exemples édifiants de l’origine ethnique des conflits sanglants. Même s’il faut se garder de fétichiser le problème ethnique, il reste un facteur d’engendrement de conflits dans des sociétés africaines, supposées ethniquement polarisées. L’analyse des facteurs de cause à l’origine des guerres ethniques dans les pays en situation de conflictualité renseigne sur l’impact des débats ethnicistes dans la genèse, la maturation et l’éclosion de conflits identitaires, aux conséquences insoupçonnables. Et pourtant autant, « l’ethnie ne conduit pas mécaniquement à l’ethnicisme, camouflage de bien des conflits politiques ».
En abordant la question de l’ethnicité et des replis identitaires dans le champ politique en Afrique, il se pose alors la question de la comparabilité des contextes nationaux, à la lumière des expériences sociopolitiques et des réalités sociologiques de chaque pays. Si les dynamiques sous-jacentes aux logiques de conquête et de préservation du pouvoir se déroulent dans des stratégies de constructions identitaires, dans la plupart des démocraties africaines, les formes et les contours à travers lesquels se manifestent les registres d’action des acteurs concernés présentent des spécificités à l’intérieur de chaque pays, selon ses réalités socioanthropologiques propres. L’exception de la société sénégalaise est souvent citée en Afrique, caractérisée par une homogénéité fondamentale des vingt groupes ethniques qui la composent. Pour avoir échappé jusqu’ici aux démons de l’ethnicisme et aux goulots d’étranglement des coups d’État cycliques, notre pays a servi de référence dans la construction de l’État-nation en Afrique subsaharienne. Il ressort de ce principe de comparabilité que le Sénégal est un pays d’exception, caractérisé par un socle sociétal bâti sur des représentations et des univers de vie inféodés aux modèles sociaux de socialisation, imbus de tolérance et sous-tendus par le respect des différences.
La manipulation de l’ethnicité : l’exception sénégalaise mythe ou réalité ?
Il est vrai que le Sénégal a établi son unité et sa stabilité sur le socle des diversités et de la pluralité des croyances et des valeurs de référence. De Senghor à Abdou Diouf, l’option pour la construction de l’État-nation a pris le dessus sur les référents identitaires. Dans les années 1950, Senghor s’est appuyé, certes, sur la territorialisation des identités primaires, catégorisant les colonisés en citoyens français (ressortissants des 4 communes) et en indigènes (considérés comme des kaw-kaws). Mais, cette prépondérance des identités cristallisées autour du terroir n’a pas connu une instrumentalisation identitariste. Durant ses mandatures, et ceci dans la continuité avec Abdou Diouf, les débats politiques ont été menés, en dépit de fortes adversités subies, dans l’espace de la neutralité citoyenne, autour des enjeux programmatiques et des indicateurs de gouvernance. Les tempêtes de violence qui ont balayé, par moment, le paysage politique sénégalais n’ont pas conduit à des dérives ethnicistes ou religieuses. On peut supposer que la qualité du personnel politique d’alors (formaté dans des partis politiques ayant érigé la formation idéologique des militants en priorité) y a beaucoup contribué.
C’est avec Wade qu’a commencé la mise en dividende politique des identités de proximité. Son allégeance ostentatoire à la confrérie mouride a servi, par moment, de levier d’agitation et de mobilisation politique. La première alternance avec Wade a joué sur deux registres d’identité de proximité : la variable confrérique (Wade) et celle ethnique (Macky en tant que Premier ministre). Lors des élections de 2007, dans certains endroits, la référence aux identités a structuré le discours électoral de Wade et de son premier ministre d’alors, avec le silence coupable d’une certaine presse qui s’était imposé une certaine pudeur d’en parler. Sachant qu’il n’obtiendra pas le ndiguel électoral du Calife, et convaincu que la médiation confrérique est plus légitime et plus rentable, en termes de dividende électoral, que la médiation politique, Wade a misé sur l’identité de la socialisation confrérique mouride comme instance rectrice de premier ordre, devenue une variable électorale. C’est cette stratégie diffuse dans la gouvernance politique de Wade que Macky Sall et une certaine frange de l’élite politique tentent aujourd’hui de reconstruire dans un contexte où les enjeux électoraux en perspective polarisent les énergies et aiguisent les appétits.
Macky Sall s’est inspiré de cette expérience dont il était un des acteurs clés, pour reconstruire la stratégie électoraliste du dividende identitariste, misant sur sa double identité ethnique d’origine Hal pular et d’adoption sérère. L’instrumentalisation de l’ethnicité lui a ainsi valu, lors des dernières élections présidentielles, des scores-fleuves au Fouta (93,32%) et à Fatick (80 %). L’énonciation de la notion de « titre foncier » dans le verbiage électoraliste, pour chanter la prédominance électorale de Macky dans ces deux régions, est révélatrice de cette manipulation de la double appartenance ethnique du président Sall dans un contexte politique et électoral très chargé. De même, la nomination à certaines personnes aux postes stratégiques dans l’administration a réveillé, chez certains analystes, des soupçons dans la gouvernance de la seconde alternance. D’ailleurs, le réflexe identitaire peut parfois relever de l’inconscient ou de la manipulation subie par l’élite dominante. On peut s’interroger, à ce propos avec un soupçon avéré, du choix de Fouta comme lieu des origines, supposé propice à la remobilisation des troupes politiques du camp du pouvoir, après les tempêtes politiques du mois de mars dernier. Ce choix relève, en dépit de la perception politique qu’on peut en avoir, de la symbolique de l’ethnicité. Pourquoi le choix de Podor et Matam pour sonner la remobilisation des troupes politiques et se préparer à « la seconde vague » et à la candidature pour un troisième mandat ? Pourquoi pas Dakar, Louga ou Ziguinchor de la lointaine Casamance ? Les théoriciens politiques de Benno bok Yakaar n’ont pas fourni au président et à son camp, dans leur tentative de remobilisation de leurs troupes politiques, ni la bonne stratégie ni le bon choix. Il ressort de ces éléments de référence que le régime en place a toujours déroulé dans son agenda politique la stratégie de l’instrumentalisation de l’ethnicité. L’autre travers dont il est comptable, dans cette mise en scène des appartenances identitaires, est l’atteinte à l’État de droit, par sa passivité, et parfois même par sa complicité, face aux propos à relents ethnicistes de la dame Penda Ba et du député Aliou Dembourou Sow, allant jusqu’à l’appel à la violence de la communauté Hal pular contre les détracteurs du troisième mandat.
Quels sont les réels motivations et enjeux sous-jacents au débat sur l’ethnicité, tel qu’ils se donnent à analyser dans la situation actuelle du pays ?
L’émergence des stratégies de manipulation des identités dans le discours politique de l’heure est liée à des enjeux du moment. L’impensé des discours sur l’ethnicité nous situe dans la rituelle de la diversion idéologique, à des fins de détournement de l’opinion du mal vivre au quotidien. Face à la persistance de facteurs de vulnérabilité structurelle dans sa gouvernance, le camp du pouvoir a toujours misé sur ce que j’appelle, faute de concept approprié, « le réceptacle-effet de détournement » de l’opinion sur les préoccupations réelles du sénégalais lambda. Il a toujours opté pour un registre communicationnel, dans une logique de mise en scène de la diversion, par l’entremise des débats hors contexte. La finalité politique du registre communicationnel, bâti sur les clivages ethniques, est à ranger dans ce jeu de grisaille, alimenté par la passion des débats de façade. Les propos à relents ethnicistes des adeptes du pouvoir relèvent de cette posture. Ils visent, en partie, à masquer les défaillances dans la gouvernance, par la stratégie de divertissement et de détournement sur les réels enjeux économiques, politiques, sociaux et existentiels qui préoccupent le quotidien des Sénégalais.
Une certaine opposition est entrainée dans le piège de l’ethnicité qui a commencé à faire ses effets. Si l’on n’y prend pas garde, la fracture ethnique peut devenir dans notre pays un levier d’agitation et de mobilisation politique, voire électoraliste. Mais, l’espoir est permis, eu égard aux configurations sociologiques et culturelles qui expliquent l’exceptionnalité dont le Sénégal fait figure jusqu’ici dans le contexte africain.
Malgré, le tollé suscité par des passes d’armes des mercenaires de la plume et les tentatives d’instrumentalisation de l’ethnicité, les tendances politico-sociologiques n’augurent guère la fragmentation ethnique au Sénégal. L’armature des structures sociales de notre pays ne prédispose pas à l’émergence d’un terreau propice à « une tournure identitaire radicale ». Les arguments qui sous-tendent un tel optimisme s’originent dans le contexte sociologique d’un pays aux configurations peu propices à un déchaînement des passions identitaires. La réalité sociologique de la société sénégalaise se donne à voir dans une sédimentation d’identités référentielles plurielles où l’hégémonie d’un islam confrérique et l’éthos culturel à dominante wolof mais ethniquement neutre, prennent le dessous sur les identités ethniques. C’est au cœur de cette exception sénégalaise qu’il faut analyser l’échec probable dans la manipulation des identités de proximité par les élites politiques de la première et de la seconde alternance(s). Il y a, sans nul doute, une exception sénégalaise qui repose sur une sédimentation des identités, marquée par deux types hégémonies dans l’existentiel sénégalais : l’hégémonie de l’islam confrérique, en parfaite harmonie avec la religion chrétienne, et celle d’ordre démographique et socioanthropologique de l’ethnie wolof. Ces deux socles fondateurs de la nation sénégalaise s’appuient sur le commun vouloir de vie commune, comme principe d’ancrage à un modèle sociétal caractérisé par un métissage aux origines historiques profondes. Au Sénégal, le sentiment d’appartenance confrérique prend le dessus sur le référent ethnique. La plupart des Sénégalais y compris les élites politiques ont un attachement confrérique profond. En plus, la configuration des ethnies se révèle dans l’ouverture des références identitaires dominée par l’ethnie wolof qui incarne ce que j’appelle un éthos de l’ouverture, c’est-à-dire l’acceptation de la différence dans le respect des autres. Cette symbiose des identités ethniques et confrériques se traduit par l’existence d’un socle sociétal solidement assis sur des valeurs éthiques de référence comme la tolérance, la téranga, la parenté mythologique ou encore le cousinage à plaisanteries. Si dans les autres pays, les clivages ethniques se traduisent par la clôture symbolique entre identités closes, dans un espace aux frontières ethniques fermées, au Sénégal les ethnies cohabitent, par ailleurs, dans la symbolique de l’ouverture et du respect mutuel. Les relations ethniques relèvent au Sénégal de l’ordre des exigences d’alliance et de solidarité, dans une diversité léguée par une tradition historique de rapports sociaux pacifiques. Jusqu’ici, les Sénégalais sont animés par la volonté de faire valoir cet héritage historique. C’est sous ce rapport qu’il est permis d’espérer. Pour autant, il n’est pas permis de dormir sur nos lauriers, car les risques de fracture sociale sont réels, par l’ethnicité ou par le communautarisme confrérique. D’autant plus que nous sommes dans un contexte (induit par la mondialisation) fortement marqué par un processus de fragmentation culturelle (paradoxalement concomitant à la tendance à l’uniformisation du monde) et de fragilisation des identités nationales, avec la remise en question des territorialités nationales.
Les enjeux économiques et géostratégiques de l’ethnicité dans le contexte de la globalisation
Dans un de mes articles, portant sur l’ethnicité en débat en Afrique, j’écrivais que « l’extranéité de l’État post-colonial en Afrique, coupé de ses fondements sociologiques et de son substrat culturel, fragilise sa centralité dans le champ du pouvoir, faisant des velléités ethniques des leviers de la destabilisation. La configuration de nos États nous rend fragiles, elle est marquée par une rupture entre le traçage des frontières et les territoires sociologiques qui renvoient aux formations sociales plurielles. Ils sont adossés à des communautés artificiellement constituées de différentes peuplades aux traits pas forcément homogènes. De « grandes ethnies sont à ‘‘cheval’’ sur plusieurs États ». La question ethnique est donc un enjeu, l’ethnicité fait partie des instruments de déstabilisation de nos États combien fragiles. C’est pourquoi les élites politiques sénégalaises devraient s’accorder sur l’évitement de l’instrumentalisation des appartenances identitaires dans le débat politique.
Dans l’unité systémique du monde qui se nomme la globalisation, les conflictualités générées par l’ethnicité ne sont plus réductibles à de simples crises identitaires endogènes. Elles nous situent au cœur de ce qu’Amselle appelle les « différents branchements » culturels transnationaux, avec des enjeux géoéconomiques et géostratégiques. L’ethnicité ne s’est pas dissoute dans la globalisation, elle y puise de nouvelles ressources et de nouvelles formes d’expression qui la revigorent, ce qui peut impacter sur la nature des conflits en Afrique. Cette nouvelle situation résulte d’un double processus afférent à des dynamiques transnationales contrariées par des processus de multi-localisation. Les acteurs transnationaux, hors souveraineté, profitent des rivalités entre différents groupes et des faiblesses de la gouvernance politique de nos pays, pour y installer le chaos dans la durabilité. Les connexions entre le mouvement djihadiste, la rébellion Touareg au Mali et les acteurs hors souveraineté comme les narcotrafiquants, avec la manipulation de l’identitarisme ethnique dans ces espaces de conflit, sont révélatrices de cette transnationalisation des conflits ethniques où l’ethnicité est investie comme variable déstabilisatrice. Des études ont montré que l’intensification de la violence, liée aux conflits de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, en particulier dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, provient de la forte instrumentalisation des identités ethniques.
Le Sénégal n’est pas à l’abri d’une potentielle éclosion de ce terrible triangle interactif entre l’extrémisme violent (salafisme), la criminalité organisée (narcotrafiquants) et les conflits de type identitariste, autour des enjeux liés d’une part, aux ressources pétrolières et gazières nouvellement découvertes et d’autre part, à sa façade maritime propice à l’établissement d’un corridor pour le commerce illicite. Voilà les défis à prendre en compte, pour que l’ingénierie des clivages identitaires soit bannie dans le champ politique sénégalais.
Le défi n’est pas de mettre fin aux diversités ethniques, mais une mise à mort de l’ethnicité et de son instrumentalisation dans le débat politique.
Amadou Sarr Diop est Sociologue, directeur du laboratoire Groupe Interdisciplinaire de Recherche sur l’Education et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop
Deux ans après la disparition de l’ancien Chef d’Etat-major général des Armées et ancien ministre de l’Intérieur sous la direction de qui le Sénégal a connu sa première alternance démocratique, des Sénégalais et africains préparent une journée d’hommage
Dans le cadre de l’hommage qui sera rendu au Général Lamine Cissé, le 16 avril prochain, soit deux ans après son rappel à Dieu, Parteners West Africa Sénégal et ses partenaires ont tenu une conférence de presse, hier mercredi. Histoire de faire le point sur les préparatifs de cette journée d’hommage qui aura comme thème «L’intégrité, l’éthique et la bonne gouvernance au service de la paix et de la sécurité, sur la voie tracée par un homme d’exception : le Général Lamine Cissé».
Deux ans après la disparition de l’ancien Chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA) et ancien ministre de l’Intérieur sous la direction de qui le Sénégal a connu sa première alternance démocratique, des Sénégalais et africains préparent une journée d’hommage au Général Lamine Cissé. L’événement, prévu le 16 avril 2021 au Cercle Mess des Officiers Colonel Emmanuel Gomis de Dakar ainsi qu’au Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS), qui vont abriter un colloque, aura pour thème «L’intégrité, l’éthique et la bonne gouvernance au service de la paix et de la sécurité, sur la voie tracée par un homme d’exception : le Général Lamine Cissé».
En prélude à la journée, les organisateurs ont fait face à la presse hier, mercredi 7 avril. Occasion pour le prédécesseur du défunt Général Lamine Cissé, Le Général Mouhamadou Lamine Keita (CEMGA 1993-1996) de revenir sur l’importance du colloque qui sera organisé à cet effet. “Ce colloque visant à rendre hommage au Général Lamine Cissé a été conçu depuis l’année passée ; mais l’avènement du coronavirus ne nous avait pas permis de l’exécuter. Nous avions remis l’événement à cette année d’autant plus que cette année, avec la maîtrise technologique et avec toutes les mesures barrières que nous pouvons prendre pour la distanciation physique et utiliser le wébinaire, nous avons décidé de le faire. C’est un colloque qui est défini, parlant d’hommage, de réflexion, des synergies sur la voie tracée par un homme exemplaire à savoir le Générale Lamine Cissé que les Sénégalais connaissent ne serait-ce que parce qu’il a été ministre de l’Intérieur, Chef d’Etat-major général des Armées du Sénégal, représentant de l’ONU en Afrique Centrale et également a posé beaucoup d’acte“, a expliqué le Général Kaïta, président du Conseil d’Administration de Parteners West Africa Sénégal.
DES PRIX A DECERNER SUR LA JUSTICE ET LA REFORME DU SECTEUR DE SECURITE
Ce colloque sera l’occasion de diffuser, en exclusivité, un film sur la vie et l’œuvre du Général Cissé. Il est aussi prévu le vernissage d’une exposition-guidée de ses objets de souvenirs à travers des photos, vidéos, des livres, des décorations et des tenus qui seront exposés pour le public. Dévoilant le programme des activités, le professeur Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Parteners West Africa dira : «Comme le dit un philosophe grec : “le temps n’efface pas la valeur des grands hommes“... Ce colloque se tiendra maintenant le 16 avril en semiprésentiel ; donc en mixte, en visioconférence, pour permettre à tous nos partenaires mais aussi mais nos amis qui sont un peu partout dans le monde de pouvoir le suivre. Nous avons l’appui de l’Etat-major des Armées, du CHEDS, du DCAF (Centre pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité) qui est basé à Genève qui a mis à notre disposition un prix pour la recherche africaine qui portera sur la Justice et la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS), nos partenaires de Washington (Partners Global) qui a mis à notre disposition également deux prix». Et Mme Ndiaye de relever que pour des amis du Général Cissé et des collègues qui ne pourrons pas faire le déplacement, leurs témoignages ont été enregistrés sous forme d’un film d’une durée 38 minutes, qui sera diffusé le jour du colloque, en plus de l’exposition de ces objets souvenirs avec l’aide de sa famille et le concours du Musée des Forces Armées, a-t-elle souligné, en présence du Colonel Ngom de la DIRPA.
Après la cérémonie officiel d’ouverture, la diffusion, cinq (5) panels simultanés se tiendront avec différents thèmes abordés, avec bonne distribution des panelistes avec au minimum deux femmes par panel, au moins un civil et un militaire et également une bonne représentation non seulement de l’Afrique, de l’Europe mais également des États-Unis. Des recommandations seront formulées à l’issue de ce colloque, pour la paix et la sécurité mais basées sur les valeurs que le Général Cissé a toujours prôné c’est à dire la «bonne gouvernance, l’éthique et sur l’intégrité».
Fatoumata Cissé, fille du Général Cissé représentante de la famille, a exprimé sa reconnaissance. «Ce n’est plus peut-être le Général Lamine Cissé, notre papa, mais c’est Général Lamine Cissé de toute la population sénégalaise et africaine également parce qu’il a eu à mettre en place plusieurs avis pour la paix dans la sous-région mais également pour le continent. Et le faite d’avoir une journée dédiée à sa reconnaissance, à ses travaux et à l’ampleur du sacrifice qu’il a eu à faire lui-même, sur le plan personnel et professionnel, pour la nation, c’est très important. Nous sommes très reconnaissant».
LA CHINE ÉMET DES DOUTES SUR L'EFFICACITÉ DE SES PROPRES VACCINS
Pour la première fois, un scientifique chinois haut placé a reconnu publiquement samedi que les vaccins chinois avaient une efficacité relativement faible comparée à ceux fabriqués selon le procédé de l’ARN messager, comme celui de Pfizer-BioNTech
C’est un aveu de faiblesse rare de la part d’un haut responsable chinois. Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, a reconnu, samedi 10 avril, que l’efficacité des vaccins chinois était faible. Ils « n’ont pas des taux de protection très élevés », a-t-il déclaré lors d’une conférence dans la ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays. Raison pour laquelle le gouvernement chinois envisagerait de les mélanger pour les renforcer.
C’est la première fois qu’un scientifique chinois haut placé reconnaît publiquement que les vaccins chinois, qui utilisent un virus pour déclencher le système immunitaire, ont une efficacité relativement faible comparée aux vaccins fabriqués selon le procédé expérimental de l’ARN messager. Les propos de Gao Fu viennent saper les efforts du gouvernement chinois, qui ne cesse de vanter les mérites des vaccins nationaux et qui distribue des centaines de millions de doses à l’étranger, tout en semant le doute sur les alternatives occidentales, en particulier le vaccin Pfizer-BioNTech de type ARN.
« La question de savoir si nous devrions utiliser différents vaccins issus de différentes lignes techniques pour le processus de vaccination est désormais officiellement à l’étude », a ajouté M. Gao. Un autre responsable du Centre de contrôle et de prévention des maladies, Wang Huaqing, a déclaré que des développeurs chinois travaillaient sur des vaccins à base d’ARN messager. « Les vaccins à ARN développés dans notre pays sont également entrés dans la phase d’essai clinique », a-t-il expliqué, sans donner de calendrier pour une éventuelle utilisation.
Des combinaisons à l’étude
Les experts affirment que le mélange de vaccins, ou l’immunisation séquentielle, pourrait renforcer leur efficacité. En Grande-Bretagne, des chercheurs étudient ainsi une éventuelle combinaison du vaccin Pfizer-BioNTech et du vaccin traditionnel d’AstraZeneca.
UNE COMMISSION POUR LA RESTITUTION DU PATRIMOINE CULTUREL AFRICAIN
Le directeur général du Musée des civilisations noires (MCN), Hamady Bocoum, a annoncé, samedi, à Dakar, la création d’une commission nationale chargée de ‘’faire des propositions appropriées’’ sur le patrimoine culturel africain à restituer par la France
Le directeur général du Musée des civilisations noires (MCN), Hamady Bocoum, a annoncé, samedi, à Dakar, la création d’une commission nationale chargée de ‘’faire des propositions appropriées’’ sur le patrimoine culturel africain à restituer par la France.
‘’Nous venons d’instituer une commission nationale pour la restitution des biens culturels, qui sera chargée de faire des propositions appropriées sur la totalité des questions’’ relatives au patrimoine que l’Etat français veut restituer aux pays africains, a déclaré M. Bocoum lors d’un webinaire.
La rencontre avait pour thème : ‘’Restitution des biens culturels’’. Elle fait partie des manifestations culturelles marquant le centenaire de l’historien sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, ancien directeur général de l’Unesco.
Le président français, Emmanuel Macron, a décidé de restituer aux pays africains des biens culturels emmenés d’Afrique pendant la colonisation. Selon le directeur général du MCN, Amadou-Mahtar M’Bow avait lancé un appel en faveur de la restitution de cette partie du patrimoine culturel, le 7 juin 1978, lorsqu’il dirigeait l’Unesco.
La commission nationale créée par le Sénégal va permettre au pays de travailler avec ‘’méthode et organisation’’ sur cette restitution des biens culturels annoncée par la France, a dit Hamady Bocoum.
L’arrêté ministériel instituant la commission a été signé, et ‘’tout est mis en œuvre pour les modalités pratiques’’, a-t-il précisé.
‘’Le ministre de la Culture et de la Communication va réunir bientôt la commission, qui comprend non seulement des représentants des démembrements de l’Etat, mais aussi des experts’’, a dit le directeur général du MCN.
Il préconise la coopération des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) concernés par la restitution du patrimoine culturel. ‘’Il faut que nous fassions (…) en sorte que tous les pays de la région, au moins à l’échelle de la CEDEAO, soient ensemble pour demander les choses (les biens à restituer) de manière collective’’, a dit Hamady Bocoum.
Il faut éviter de ‘’substituer à la balkanisation politique la balkanisation culturelle (…) C’est le danger de la proposition du président Emmanuel Macron. Il sait que la France, n’ayant plus le pouvoir militaire, politique ou économique, tient toutefois en otage notre culture. Son idée est claire, c’est de maintenir la balkanisation via la culture, qui est la dernière arme’’, a-t-il soutenu.
Un sabre appartenant à la famille d’El Hadj Omar Tall, un résistant à la colonisation française, a été remis par M. Macron à ses descendants et au président sénégalais, Macky Sall, à Dakar, en 2019.
Les universitaires Souleymane Bachir Diagne, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy ont pris part au webinaire, avec d’autres intellectuels de renom. A la demande du président français, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy ont produit un rapport sur le patrimoine culturel à restituer aux pays africains.
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OBJECTION AVEC AVEC LUCILE IMBOUA
La représentatne-résidante de l'OMS au Sénégal est l'invité de Baye Omar Guèye sur Sud FM
C’est un pays qui a été longtemps présenté comme un modèle démocratique. Le Bénin est en effet le premier pays en Afrique à avoir organisé les Conférences nationales en 1990. Un évènement qui a conduit au renouveau démocratique.
Avant le retour de la démocratie en 1990, le Bénin a été longtemps l’un des enfants malades de l’Afrique. Dès le début des années 1960, le Dahomey d’alors enregistre de nombreux coups d’Etat.
Le monstre à trois têtes
Preuve des dissensions entre les politiques, un Conseil présidentiel de trois membres est installé en mai 70, à chacun des membres de diriger cet organe pendant deux ans. C’est ce qu’on a appelé le « monstre à trois têtes ».
Le général Mathieu Kérékou y met fin en octobre 1972 et marque le début de deux décennies d’une période révolutionnaire caractérisée par le parti unique. Mais en 1977, le pays fait face à un coup d’Etat conduit par les mercenaires du colonel français Gilbert Bourgeau, alias Bob Denard.
Au sortir de cette période, l’arrivée du pluralisme politique et l’ouverture médiatique est saluée à la suite de l’adoption d’une nouvelle Constitution en décembre 1990. Nicéphore Soglo, ministre de transition pendant un an devient alors président en 1991, lors de la première élection sous le renouveau démocratique.
La culture vaudou
Le Bénin est aussi connu mondialement pour son culte vaudou. Les villes de Ouidah, Abomey, Porto-Novo et d’autres encore célèbrent chaque 10 janvier une fête nationale, la fête des religions endogènes, déclarée jour férié et chômé.
Pour autant, le dialogue interreligieux fonctionne bien car christianisme, islam et vaudou cohabitent en parfaite harmonie. Certains Béninois sont tantôt à la mosquée ou à l’église le matin et dans les couvents vaudous à la nuit tombée.
La diversité cultuelle du Bénin s’ajoute à une diversité culturelle et multiethnique. Une culture que vend si bien à l’extérieur la diva de la musique béninoise, Angélique Kidjo avec ses quatre Grammy awards.
Mais c’est loin du Quartier latin de l’Afrique qu’Angélique Kidjo rayonne. Au point que certains la verraient en politique dans cette ancienne colonie française de onze millions d’habitants, située entre le géant nigérian avec ses deux cents millions d’habitants, le Togo, le Burkina Faso et le Niger.
Le port et le coton
Le Bénin sert d’ailleurs de façade maritime pour ses deux derniers pays de l’hinterland. Le port de Cotonou est le poumon de son économie. Le pays peut aussi compter sur les recettes issues du coton avec des records de production ces dernières années sous la présidence de Patrice Talon, qui a fait d’ailleurs fortune dans l’or blanc.
Patrice Talon est accusé par les opposants de remettre en cause l’histoire de la Conférence nationale caractérisée par la recherche du consensus. N’hésitant pas à qualifier la démocratie béninoise de "pagailleuse", ou de « démocratie nescafé » comme l’a dit avant lui son prédécesseur Boni Yayi, Patrice Talon aime affirmer que les populations l’ont élu pour avoir de l’eau et de l’électricité.
Il faut dire que les notes des institutions internationales parlent aussi pour celui que les Béninois comparent à Paul Kagamé depuis sa première visite au Rwanda. Le Bénin est devenu pour la première fois un pays à revenu intermédiaire, au même rang que le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Mais dans le Bénin démocratique, il y a depuis peu un vrai débat : oui à la démocratie ou bien oui au développement ? Certains Béninois estiment que les deux peuvent aller ensemble. Les soutiens du pouvoir pensent qu’il faut d’abord se développer.