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21 septembre 2025
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL DEBOUTE L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE
Le Conseil constitutionnel a délibéré le 20 juillet 2021, sur le recours déposé par le groupe des députés de l’opposition parlementaire contre la Loi n°11/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale adoptée le 25 juin
Le Conseil constitutionnel a délibéré le 20 juillet dernier, sur le recours déposé par le groupe des députés de l’opposition parlementaire contre la Loi n°11/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale adoptée le 25 juin 2021. Dans leur décision, les juges constitutionnels ont déclaré irrecevable ce recours tout en déclarant que «les dispositions visées par les requérants ne sont pas contraires à la constitution».
L ’opposition parlementaire perd sa énième bataille avec la majorité devant le Conseil constitutionnel. La haute juridiction a rejeté le recours déposé par le député Cheikh Bamba Dieye et ses collègues députés au fin de contrôler la conformité à l’esprit général de la Constitution et aux principes généraux du droit de l’ensemble des dispositions contenues dans les Lois n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal et n°11/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénal adoptées le 25 juin 2021 par l’Assemblée nationale. Réuni à sa séance du 20 juillet où ont siégé Papa Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel, les juges Saïdou Nourou Tall, Mouhamadou Diawara et Abdoulaye Sylla, le Conseil a jugé «irrecevable» la demande tendant à faire contrôler l’ensemble des dispositions de la Loi n°65-60 du 21 juin 1965 portant Code pénal déposé par le groupe des députés de l’opposition parlementaire.
Pour justifier sa décision, le Conseil constitutionnel que plusieurs spécialistes du droit constitutionnel avaient présenté comme étant dans une situation d’incapacité de délibéré du fait d’un empêchement définitif de ses trois membres dont deux sont en fin de mandat et le dernier décédé, a évoqué 114 considérations. Il a commencé par justifier sa capacité à délibérer malgré son sous nombre. Parmi ces raisons, il y a notamment le fait, selon lui, «que le législateur, en instaurant un système de surveillance des correspondances et communications à travers les dispositions de l’article 90-16, ne fait qu’aménager un mécanisme de prévention des infractions afin de garantir la sûreté des personnes et des biens, ce qui contribue au respect des libertés individuelles en adéquation avec les dispositions de la constitution ; qu’ainsi, ces deux premiers moyens ne sauraient être revenus».
Autre considération évoquée par les juges, c’est que «lorsqu’un droit ou une liberté est en concurrence avec une autre règle d’égale valeur, leur conciliation ne peut se faire que de manière à préserver l’intérêt général et l’ordre public qui sont des objectifs de valeur constitutionnelle» ou encore «que, même lorsqu’il s’agit de libertés fondamentales garanties par la Constitution, le législateur peut apporter des restrictions à leur exercice en invoquant d’autres principes à valeur constitutionnelle tels que la sauvegarde de l’ordre public ou la sauvegarde de l’intérêt général». Pour toutes ces raisons, ils ont déclaré que «les dispositions visées par les requérants ne sont pas contraires à la constitution».
LE PDS PERD UNE DE SES «RACINES»
ilitante de la première heure du Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’elle a rejoint en 1975 soit, un an après la fondation en 1974 de ce parti par Me Abdoulaye Wade, Awa Diop a occupé divers fonctions au sein de la formation libérale.
L 'ancienne députée libérale Awa Diop repose désormais au cimetière de Diockoul dans sa ville natale de Rufisque. Rappelée à Dieu le mercredi 21 juillet à Dakar à l’âge de 73 ans, l’ancienne compagnon du président Abdoulaye Wade a été enterré hier, jeudi 22 juillet lors d’une cérémonie qui a réuni plusieurs personnalités politiques.
Militante de la première heure du Parti démocratique sénégalais (PDS) qu’elle a rejoint en 1975 soit, un an après la fondation en 1974 de ce parti par Me Abdoulaye Wade, Awa Diop a occupé divers fonctions au sein de la formation libérale. Membre du Comité directeur, instance suprême du PDS, elle a été entre autres, Secrétaire générale des femmes libérales à Rufisque, Secrétaire générale adjointe puis Secrétaire générale des femmes de la région de Dakar et présidente nationale des femmes libérales. En 1993, elle est élue député pour la première fois sur la liste du parti démocratique sénégalais.
Outre son statut d’élu du peuple à l’Assemblée nationale, Awa Diop a également fait un bref passage dans le gouvernement le 16 octobre 2006, comme ministre déléguée auprès du Premier ministre d’alors, en l’occurrence l’actuel président de la République, Macky Sall. De Awa Diop, on retient également une fervente militante libérale. D’ailleurs, au lendemain de la défaite du président Wade en 2012, elle n’avait hésité à monter au créneau, dans un entretien accordé à nos confrères du «Le Quotidien», pour menacer de pourrir la vie à ses camarades qui négociaient leur transhumance avec le nouvel homme fort du pays. «Les transhumants iront chez Macky pour blanchir leurs villas et voitures. Celui qui ose transhumer pour sauver sa peau, on va balancer des dossiers sur internet. On va leur pourrir la vie».
Dans un message posté sur compte Twitter, le président de la République a rendu hommage à «une femme libérale engagée, généreuse et loyale». «J’ai appris avec tristesse le décès de Awa Diop, ancienne députée et ancienne ministre déléguée auprès du Premier ministre. Je rends hommage à une femme libérale engagée, généreuse et loyale et présente mes condoléances émues à sa famille, au Pdt Wade et au PDS. Paix à son âme», a écrit le chef de l’Etat, Macky Sall. La direction du groupe Sud communication présente à sa famille politique et biologique ses sincères condoléances.
MACKY SALL FAIT UN APPEL DU PIED AUX FORCES VIVES
Face à la recrudescence de la pandémie de la Covid-19, avec l’apparition de plusieurs variants, tel que celui plus contagieux appelé Delta, la seule alternative reste sans équivoque la vaccination, à côté des gestes barrière.
Face à la recrudescence de la pandémie de la Covid-19, avec l’apparition de plusieurs variants, tel que celui plus contagieux appelé Delta, la seule alternative reste sans équivoque la vaccination, à côté des gestes barrière. Pour ce faire, le chef de l’Etat, Macky Sall, en présentant ses vœux de Tabaski à la communauté musulmane, a fait appel aux chefs religieux, coutumiers, à la société civile, aux politiques pour une vaste campagne de vaccination.
C’est à partir de sa résidence, sise à Mermoz que le chef de l’Etat, Macky Sall s’est adressé à la communauté musulmane et aux compatriotes sénégalais, à l’occasion de la fête de Tabaski, célébrée par la majeure partie des musulmans du Sénégal, le mercredi 21 juillet dernier. Le discours de vœux de bonne fête de Tabaski a été plus teinté par la poussée de la pandémie de la Covid-19 et la lutte qu’il faudrait mener pour venir à bout de ce virus, surtout avec son variant Delta, plus contagieux.
En effet, le président Sall a saisi l’occasion, encore une fois de plus, pour appeler à la mobilisation de tous. «Je voudrais encore une fois lancer un appel pour dire que ce combat contre la covid-19 est un combat national. C’est le combat de tous et de chacun pour vaincre la maladie. Cela est à notre portée», a-t-il estimé, non sans faire un appel du pied à l’ensemble des forces vives de la Nation. «Je salue l’initiative des chefs religieux, des chefs coutumiers, de la société civile, des politiques pour que la communauté, dans sa diversité, puisse continuer à se mobiliser pour le respect des gestes barrières et surtout pour une vaste campagne de vaccination», a-t-il fait savoir. Car, il reste persuader qu’au-delà du respect des gestes barrières comme moyens pour combattre efficacement la pandémie, «l’autre alternative reste la vaccination».
Profitant de l’occasion, il a informé de l’acquisition de lots de vaccins de la part des partenaires comme la France, la Chine et les Etats Unis d’Amérique. Mieux, fera-t-il savoir, avec les Initiatives COVAX et AVAX, le Sénégal aura plusieurs millions de doses. Cela, non sans inviter aux uns et aux autres à continuer de respecter les gestes barrières, le port du masque, le lavage des mains, mais également éviter les rassemblements.
J M DIATTA
«LA CDP A UN REGARD INTERNE ET EXTERNE SUR LES TRAITEMENTS DES DONNEES PERSONNELLES QUI IMPLIQUE ET CONCERNENT LES CITOYENS SENEGALAIS»
C'est l'avis de Mohamed DIOP de la Cdp sur les assurances concernant la protection des données personnelles des citoyens
Dans le cadre de la protection des données à caractère personnel, les citoyens sénégalais doivent comprendre qu’ils sont les premiers contrôleurs de leurs données, avec notamment les nombreux droits que leur confère la loi. C’est l’avis du Directeur des Affaires juridiques, du contentieux et de la conformité à la Commission de protection des données personnelles (CDP), Mohamed Diop qui rassure tout de même que, le régulateur peut effectuer des contrôles sur le territoire sénégalais, tout comme à l’étranger, à travers des coopérations internationales.
Dans vos attributions, on note que la CDP autorise, dans les conditions prévues par la loi, les transferts transfrontaliers de données à caractères personnels. Quelles sont les conditions prévues pour le transfert transfrontalier de données personnelles ?
Pour comprendre les conditions de transferts transfrontaliers de données, il est important de revenir sur les missions de la CDP, parce que c’est dans ses missions que l’autorisation de ces transferts est donnée. La CDP a déjà une mission de veille du respect de la loi sur la protection des données personnelles ; de sensibilisation des acteurs qui collectent des données personnelles ; de contrôle de conformité effectué à priori par la réception des déclarations et des demandes d’autorisation, mais également un contrôle qui se fait à postériori, c’est-à-dire sur site, à savoir au niveau des entreprises ou des administrations qui collectent des données personnelles. Au regard de ses missions de contrôle, la loi donne un pouvoir d’autorisation à la CDP pour un certain nombre de traitement de données. Ce pouvoir d’autorisation concerne le traitement de données sensibles, tel que des données biométriques, l’interconnexion des fichiers, c’est-à-dire si on met en relation des fichiers contenant des données personnelles, mais également un pouvoir d’autorisation pour les transferts de données vers un pays tiers. C’est-à-dire lorsqu’un lorsque l’Etat du Sénégal transfert des données vers un pays tiers, la CDP doit autoriser au préalable ce transfert.
Est-ce que la CDP dispose de ressources financières, techniques et humaines nécessaires pour faire face à de grandes entreprises étrangères qui collectent nos données personnels et qui pourraient les céder à d’autres à des fins inconnues ?
Les ressources financières sont importantes pour bien exercer les missions dévolues à la CDP. Il faut de l’argent pour recruter un personnel qualifié. Il en faut pour communiquer et sensibiliser, mais aussi pour contrôler après si les traitements sont mis en œuvre conformément à la loi. Cela nécessite beaucoup de moyens financiers qui font toujours défaut, même si des efforts ont été consentis à ce niveau par l’Etat. Mais, nous faisons avec les moyens du bord pour atteindre le maximum de citoyens. Par rapport à l’assurance de la CDP que les données qui sont transférées à l’étranger peuvent être utilisées à d’autres fins, je reviens sur les missions de la CDP. Ce n’est pas uniquement un contrôle qui est effectué sur le territoire national. Elle a un regard interne et externe sur les traitements des données personnelles qui implique et concernent les citoyens sénégalais. Parce qu’elle a des accords de coopération internationaux avec des autorités de contrôle étrangères qui sont dans une instance de coopération internationale, tel que l’Association francophone des autorités de protection des données personnelles, mais également la Convention 108 du Conseil de l’Europe, qui regroupe beaucoup de pays qui ne sont même pas membres du Conseil de l’Europe. A travers ces instances de coopération, la CDP bénéficie de cette entre-aide transfrontalière entre elle et les autres autorités de protection des données personnelles. En raison de cette coopération, nous (CDP) pouvons demander aux autorités sœurs de procéder à des missions de contrôle pour notre compte.
Quelles assurances peut-on donner aux citoyens sénégalais quand on sait que le plus grand collecteur de données personnelles des Sénégalais est l’Etat et c’est lui-même qui expose le plus souvent celles-ci?
La première chose à dire, c’est que le citoyen est le premier contrôleur de ses données. Parce que la loi lui confère des droits par rapport à ses données personnelles, que sont : le droit à l’information préalable, c’est-à-dire d’être informé sur les traitements effectués sur ses propres données ; droit d’accès ; droit de regard pour pouvoir vérifier et savoir les manipulations qui sont faites sur ses données ; droit de rectification de ses données ; droit de suppressions et celui d’opposition, qui lui permet de s’opposer au traitement de certains de ses données qui ne sont pas conforment avec la loi. Le deuxième point, c’est de rappeler le rôle de la CDP qui est de contrôler, d’alerter et de conseiller sur ces risques de fuite de données, dont vous parlez tout à l’heure. Pour cela, la CDP dit souvent que l’administration doit élever son niveau de conformité en pouvant déjà déclarer à la CDP les traitements qui sont mises en œuvre par ses structures afin qu’elle puisse savoir si ces manipulations sont conformes à la loi et quelles sont les mesures d’amélioration à apporter à ces traitements. Pour cela, la CDP accompagne l’Etat du Sénégal.
Que répondez-vous à ceux qui disent que la CDP n’est pas indépendante parce que son Directeur général est nommé par le chef de l’Etat ? Comment peut-elle contrôler certains géants du numérique comme Facebook, quand elle se targue d’être son partenaire?
Je n’apporterais pas de commentaires sur ça, mais je vous invite juste à suivre nos activités. Je défie ceux qui parlent de ça. Il y a des critiques qui sont constructives, mais quand même parfois il faut donner des critiques qui sont objectives. Au Sénégal, il n’y a aucun régulateur qui sort un avis trimestriel, qui fait le bilan de ses activités en termes de transparence et de bonne gouvernance des régulateurs. Chaque trimestre, la CDP sort un rapport sur ses activités. Dans ses rapports sur ses activités, vous pouvez lire toutes les dispositions prises par la CDP pour faire respecter la loi sur la protection des données personnelles. Dans le cadre de ses rapports, vous voyez également les plaintes qui sont adressées à la CDP. Quand vous lisez ces plaintes, vous voyez que pour la plupart des cas, elles concernent les réseaux sociaux, les géants dont vous faites allusion tout à l’heure. J’invite les gens à vraiment mieux lire les documents que produise la CDP pour ne pas uniquement se cantonner à des critiques qui ne sont pas du tout objectives. On le constate malheureusement. Mais la CDP exerce ses missions et joue son rôle que la loi sur la protection des données personnelles lui a conféré.
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN MICHEL DIATTA
TOUS EN DANGER…
On assiste aujourd’hui de plus en plus à l’exposition des données à caractère personnel de citoyens Sénégalais sur le net et/ou au transfert de celles-ci vers l’étranger pour des causes méconnues.
On assiste aujourd’hui de plus en plus à l’exposition des données à caractère personnel de citoyens Sénégalais sur le net et/ou au transfert de celles-ci vers l’étranger pour des causes méconnues. Même si le Sénégal est un pays avant-gardiste sur les questions liées à la législation et au droit du cyber espace, en mettant très tôt en place la Commission de protection des données à personnelles (CDP), le manque de moyens de ladite commission pour faire face aux mastodontes étrangers du numérique et aux sénégalais qui manipulent les données des citoyens, sans oublier «l’absence d’indépendance» du régulateur, entre autres laissent perplexe les observateurs et experts du numériques. Toute chose que semble comprendre le chef de l’Etat, Macky Sall qui estime que l’inauguration du data center de Diamniadio, d’une capacité de 1000 TO (Tera Octets) en matière de stockage de données numériques, était une «souveraineté digitale» pour le pays.
«Il y a de plus en plus dans l’espace médiatique sénégalais et les réseaux sociaux, des atteintes à la vie privée des personnes. Ce qui est contre notre sens de la famille, de la dignité et du respect de la personne humaine», a estimé le chef de l’Etat, Macky Sall lors de l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux, le 8 janvier 2019. Ces propos du président de la République sur les dérives notées concernant les données des Sénégalais qui se retrouvent sur la toile renseignent à suffisance sur le niveau d’exposition des populations. Pourtant, le Sénégal s’est doté, depuis 2008, d’une loi n° 2008 – 12 sur la Protection des données à caractère personnel, avec notamment la mise en place de la Commission de protection des données personnelles (CDP).
Malgré l’existence de cette institution, des difficultés et des manquements existent dans l’application de cette loi sur bien des axes, renseigne l’Expert en Cyber sécurité, Cheikh Fall, contacté par Sud Calame. «Le premier, c’est le problème lié à la mise en place des personnes qu’il faut pour la mise en œuvre et le suivi de la législation. Pour ce cas précis de la protection des données à caractère personnel, quand il s’est agi de mettre en place une administration en charge de ces questions-là, notamment au niveau de la CDP, les postes de responsabilité, ont été confié à des acteurs politiques», a souligné le Consultant en développement de projet numérique, qui ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Comme autres couacs relevés par M. Fall, le problème de la vulgarisation des textes, même si ceux-ci sont disponibles. La responsabilité de l’Etat dans la nécessité de les rendre accessibles et lisibles pour tout le monde, a été ainsi mise en cause, surtout que ce sont des questions toutes nouvelles.
……L’ETAT SENEGALAIS EXPOSE LE PLUS SES CITOYENS
Comme troisième manquement noté par l’expert en cyber criminalité, non moins président de Afric Tivistes, Ligue Africaine des Blogueurs et Web activistes pour la Démocratie, accuse l’Etat sénégalais de violer, le plus souvent, cette loi sur la protection des données à caractère personnel. «La majeure partie des dérives que nous avons connu sur le plan de la souveraineté numérique, de la protection des données à caractère personnel et de la protection de la vie privée, c’est souvent les autorités elles-mêmes qui commettent les erreurs en exposant des données qui pourraient mettre en danger des citoyens», a indiqué Cheikh Fall qui a relevé quelques exemples, pour lesquels «il a fallu quelques clics pour nous rendre compte que le répertoire qui contenait ces informations n’était pas protégé». L’expert en cyber criminalité cite le cas de la présidentielle de 2019, lors de laquelle la base de données qui devait permettre à chaque citoyen d’identifier son bureau de vote, avait été mise publiquement sur internet, via le site de la Direction générale des élections (DGE). Il a aussi révélé que, récemment, des liens ont été identifié au niveau d’internet sur le site de la douane sénégalaise où des informations de personnes ayant participé à un concours étaient mis en ligne. Campusen, la plateforme numérique qui permet d’orienter les nouveaux bacheliers, a été aussi cité, avec notamment l’identification de plusieurs milliers de lignes d’informations qui ont fuitées pour être accessibles sur internet. Des exemples, parmi tant d’autres, qui nécessitent l’attention des autorités sensées protégées les données des citoyens sénégalais. «Nous n’avons que l’alerte et les médias pour tirer sur la sonnette d’alarme. L’Etat veut se moderniser, veut se coller à l’ère du temps comme on le dit. Mais en voulant faire ce travail et en excluant les acteurs et les compétences locales, l’Etat est en train de se tirer des balles sur le pied», a prévenu le Président d’Afric Tivistes.
…..LA SOUVERAINETE NUMERIQUE DU SENEGAL EN QUESTION
Au moment où on assiste de plus en plus au transfert des données personnelles des Sénégalais vers l’étranger pour des causes méconnues, la question de la manipulation de ces informations parfois sensibles par des entreprises étrangères interpelle plus d’un. Cela, d’autant plus que ces données peuvent alimenter, à l’insu des citoyens, des bases d’informations d’entreprises commerciales dont la finalité de la collecte et du traitement est incertaine. Le projet de l'État du Sénégal pour la dématérialisation de l'administration des transports routiers (permis, carte grise, licence), Capp Karangë, pour lequel les autorités ont contracté avec l’entreprise Gemalto Sénégal, une société de droit sénégalaise, peut être cité en exemple. Il en est ainsi du projet de modernisation de l’Etat civil et de la mise en place de base de données biométriques confié à une société européenne qui s’appelle CIVIPOL, à hauteur de 28 millions d’Euro, avec un financement de l’Union européenne (UE). La mise à l’écart des compétences locales sur des projets aussi importants, dans un contexte marqué par la nécessité de sécuriser ses données, son administration, son plateau technique et sa structure numérique, interpelle doublement le président d’Afric Tiviste. «On devait se poser des questions sur la motivation réelle qui pousse nos autorités à contracter avec des entreprises étrangères dans des projets si importants et si déterminent par rapport à la sécurité de notre pays. La deuxième interpellation, c’est de nous demander les garanties que notre Etat a de la responsabilité plus ou moins des sociétés contractantes», s’est demandé Cheikh Fall pour qui l’Etat du Sénégal pouvait choisir une société locale sur laquelle il aurait exercé un total contrôle par rapport à l’exploitation de ces données-là.
…..VOS DONNEES PERSONNELLES SONT PARTOUT
Les données personnelles sont utiles mais elles constituent une matière dangereuse. Tous vos prestataires, services, commerçants, employeurs collectent vos données personnelles dès qu’ils vous connaissent. Ainsi donc, vos données personnelles sont présentes partout aujourd’hui. En effet, est une donnée à caractère personnel toute information permettant d’identifier directement ou indirectement un citoyen. Par conséquent, le nom et prénom, adresse, carte de paiement, numéro de téléphone, données biométrique (empreintes digitales, ADN, etc), photo, numéro de sécurité sociale, lieu et date de naissance, constituent tous des données personnelles qui sont collectés facilement. Ainsi donc, outre le fait qu’elles servent à nous identifier en ligne auprès de différents organismes ou d’entreprises commerciales, ce qui pose problème c’est l’utilisation de ces informations à des fins commerciales (pour mieux cibler la publicité par exemple), leur partage ou commercialisation, et bien sûr le fait qu’elles puissent être piratées et utilisées par des tiers (usurpation d’identité, arnaques, etc.) C’est la raison pour laquelle elles doivent être mises sous contrôle. Au Sénégal, c’est à la Commission de protection des données personnelles (CDP) de veiller au respect de la loi concernant les données à caractère personnel.
……L’INDEPENDANCE DE LA CDP MISE A L’EPREUVE
Concernant le cas précis du projet de modernisation de l’état civil contracté avec CIVI POL, M. Fall renseigne que l’UE a financé l’opération parce qu’elle veut contrôler les flux migratoires et que cette base de données pourrait être croisée avec le fichier d’Etat civil et les bases d’état civil du Sénégal. Cela, tout en précisant que c’est à la CDP «de valider et de suivre le processus de traitement de toute information liée à l’exploitation de données à caractère personnel». Quid des moyens dont dispose la CDP pour faire face aux géants du numérique et ainsi faire respecter la loi dont s’est doté le Sénégal, depuis 2008, à tous ceux qui collectent les données des Sénégalais ? Sur ce point, l’expert en cyber criminalité, qui semble dire que la CDP ne dispose pas des ressources techniques, humaines, financières nécessaires pour faire face à ces «mastodontes sur le plan économique», estime que les citoyens sont dans «le flou total» et qu’aucune information ne leur a été livrée par les autorités. Le constat est quasiment le même pour le président du l’Association des utilisateurs des TIC (ASUTIC), Ndiaga Gueye qui relève aussi un problème d’indépendance de la CDP vis-à-vis du pouvoir politique et des géants du numérique. «Il faut se questionner sur l’indépendance de la CDP, parce que, tout simplement la présidente est nommée sur la base de considérations politiques», a-t-il confié à Sud Calame, non sans poursuivre que «la CDP se targue d’être un partenaire d’un géant du net qui s’intéresse uniquement aux données personnelles des Sénégalais, à savoir Facebook». Il en déduit que «ce n’est pas cette CDP qui va contrôler les activités de ce géant du net au Sénégal». Qui plus est, l’Expert en TIC et Ingénieur en informatique évoque aussi le problème lié au manque de ressources financières. Il reste persuader qu’avec ce budget de 200 millions, la CDP n’est à mesure de recruter beaucoup d’experts, avec des profils pointus, pour amener les géants du numérique à respecter la loi.
……LA REFORME DE LA LOI SUR LES DONNEES PERSONNELLES PLUS QUE NECESSAIRE
Pour répondre à cette nécessité de renforcer de la protection des données personnelles au Sénégal, Ndiaga Gueye trouve 3 axes sur lesquels l’Etat devrait mettre l’accent. «Il faut d’abord, la mise à jour de la loi actuelle qui n’a pas pris en compte beaucoup de problématiques actuelles comme l’intelligence artificielle, les objets connectés, les données biométriques. Il faudrait aussi le renforcement des compétences et des ressources financières de la CDP, mais aussi rendre aussi cette commission beaucoup plus indépendante afin qu’elle puisse assurer l’application de la loi. Troisièmement, sensibiliser les Sénégalais sur les enjeux liés à la protection des données personnelles afin qu’ils aient un contrôle sur leurs données personnelles», a listé l’Expert en TIC. De son côté, dans le but de rétablir le lien de confiance que les citoyens devraient avoir avec l’Etat et les manipulateurs des données des Sénégalais, le Consultant en développement de projet numérique, Cheikh Fall détecte 4 pistes de solutions. Il faudrait, à son avis, «s’assurer que les systèmes que nous devons mettre en place tiennent compte des principes de l’égalité et de la nécessité des systèmes eux-mêmes ; prouver l’efficacité et la légalité de collecter des données ; des mesures de sauvegarde pour protéger les droits des citoyens que nous sommes ; travailler sur les impacts liés aux droits humains par rapport à toutes ces stratégies de dématérialisation et de modernisation», a conclu Cheikh Fall, président d’Afric Tivistes
MACKY SALL LORS DE L’INAUGURATION DU DATA CENTER DE L’ADIE : «C’est une grande révolution pour la souveraineté digitale de notre pays»
Le Data center de Diamniadio, inauguré par le chef de l’Etat, le mardi 22 juin dernier, semble être une réponse à l’absence de souveraineté numérique du Sénégal. Ou du moins, le président Sall le pense vraiment. En effet, lors de l’inauguration dudit centrer d’une capacité de 1000 TO (Tera Octets) en matière de stockage de données numériques, il a estimé qu’il est «une grande révolution pour la souveraineté digitale de notre pays». Par conséquent, le chef de l’Etat n’a pas manqué d’inviter les entreprises locales à héberger leurs données dans ce centre. «Avec ce Data Center qui marque notre souveraineté digitale, je ne voudrais plus voir les sociétés nationales et autres structures publiques développer leur propre centre de données qui n’atteindra pas ce standard et sera une grosse dispersion de moyens et d’énergie», at-il indiqué, devant une multitude de ministres et directeurs de société présents à la cérémonie d’inauguration. Pour ce faire, il a demandé à l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) à «bâtir des synergies pour faciliter aux usagers du service public et du secteur privé les démarches et la confection de documents administratifs, le stockage et la sécurisation des données». Construit sur une superficie d’un hectare, le premier Data Center de dernière génération peut couvrir toute l’administration avec des niveaux de sécurité, de sûreté, de connectivité et d’hébergement très avancés, a dit le Chef de l’Etat.
À MIXTA, NOUS TRAVAILLONS, MAIS ON NOUS STIGMATISE
Pendant longtemps, Mixta la célèbre Cité où des appartements s’arrachent comme de petits pains, a fait les choux gras de la presse frileuse de buzz. Des cas de drogue, de prostitution, de délinquance et autres problèmes de mœurs, ont été souvent révélés
Pendant longtemps, Mixta la célèbre «Cité de la paix» où des appartements s’arrachent comme de petits pains, a fait les choux gras de la presse frileuse de sensationnel. En effet, le nom de cette cité dite de « la paix» a, en vérité, connu très peu de Paix durant des années. C’est plutôt une cité mouvementée.
Des cas de drogue, de prostitution, de délinquance et autres problèmes de mœurs ont été fréquemment et distillés dans les médias. Ces fléaux se sont posés avec une telle acuité que finalement le nom de cité Mixta évoque, en quelque sorte Sodome et Gomorrhe, villes bibliques pécheresses que Dieu détruit cause de ses péchés, notamment la débauche.
Malgré la difficulté, la déléguée de quartier, Aida Guiralut Goudiaby, l’une des premiers habitants du quartier, n’a pas baissé les bras. Elle se bat avec hargne et abnégation pour soigner l’image de la cité ternie par ces histoires sordides. Aida Guirault met tellement d’énergie pour que la cité puisse mérite son nom de cité de la paix. Dans cet entretien avec AfricaGlobe Tv et AfricaGlobe.net, elle assure tout va pour le mieux dans la cité.
Mais chaque fois que de besoin, elle ne manque pas de préciser que Mixta n’a pas le monopole des mauvaises mœurs. Aida Guirault n’a de cesse de clamer que tous les maux qui exposent Mixta dans les médias existent dans tous les quartiers de Dakar et même en pire. D’ailleurs si les problèmes à Mixta sont connus c’est justement parce qu’à Mixta, justement parce que ces problèmes sont attaqués frontalement. Et ce ne sont que les résultats obtenus qui fuitent dans les médias. En d’autres termes, Mixta n’a pas selon son déléguée le monopole des problèmes de mœurs. En revanche son cadre de vie enchanteur attire plus de curiosité et fait vendre la presse à sensation qui ne s’en prive pas outre mesure.
De la cité Mixta, elle s’en occupe comme son foyer privé, résolvant nuitamment les différents entre résidents et externes, organisant les femmes vers l’autonomisation, tentant de driver des infrastructures de base vers la cité. Dans cette entrevue avec AfricaGlobe Aïda Guirault Goudiaby assure que la paix est revenue dans la cité mais le combat pour une paix durable continue.
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LES ORDURES MÉNAGÈRES ONT CHANGÉ MA VIE
Admis à l’école in extremis à l’âge de 12 ans, Bouré Faye doit son instruction à un événement malheureux (…). Étudiant en master de philo, il est collecteur d’ordures ménagères depuis bientôt 7 ans et son avenir s’annonce radieux grâce à cette activité
Admis à l’école in extremis à l’âge de 12 ans, Bouré Faye doit son instruction grâce à un événement malheureux (…). Étudiant en master de philosophie, il est collecteur d’ordures ménagères depuis bientôt 7 ans et son avenir s’annonce radieux grâce à cette activité. Interrogé par AfricaGlobe tv et Africaglobe.net, Bouré Faye, alias Babacar nous trace son parcours à la fois fascinant et inspirant. (Voir la vidéo)
Originaire de Fatick, Bouré Fayé a été scolarisé tardivement et accidentellement puisque les siens lui avaient réservé un autre avenir derrière le troupeau familial. Alors que ses aînés et même ses plus jeunes frères et sœurs étaient déjà sur les bancs d’écoles, lui était la personne «réservée» pour s’occuper du bétail au village. Mais le destin tragique du troupeau va changer le cours des choses. En effet, le cheptel a été méthodiquement et intégralement emporté un jour par des voleurs. Suite à cela plus rien ne s’opposait à ce que le jeune berger accède à l’instruction malgré son âge avancé. Inscrit à l’école, il s’accroche fort bien et fait de bons résultats.
Brillant élève, du primaire au collège, Bouré a marqué l’école de par ses performances en tant qu’apprenant en occupant la première place chaque fois. Malgré la pauvreté de sa famille, il a tenu le coup jusqu’à accéder à l’université. En master 2 de philosophie, par la force du destin, Bouré Faye en train de devenir un entrepreneur modèle pour d’autres jeunes rien qu’en s’adonnant à la collecte des ordures ménagère dans son quartier de Ouakam. Une activité qu’il a découverte 6 ans plus tôt, au hasard d’une rencontre alors qu’il était élève.
Depuis lors, il la pratique avec patience, constance et sans complexe aucun sous la houlette d’un jeune charretier, son mentor.
Tout a commencé quand il était au collège. Élève à Fatick, les périodes de grandes vacances le conduisaient à Dakar, la capitale. Les vacances pour lui ne rimaient pas forcément avec pause, jouissance ou divertissement. Puisqu’il connaît bien la situation de sa famille, il fallait s’organiser pour se prendre en charge.
Il met donc à contribution chaque année, ses périodes pour se chercher de petits boulots ici et là : apprenti maçon, vendeur d’herbe pour animaux, etc. Ces différentes occupations lui permettent à la fin de ses vacances, depuis plusieurs années, de s’acheter des fournitures scolaires et pour d’autres dépenses afférentes à sa vie d’un élève.
Ce faisant, Bouré découvre une activité improbable qui est sur le point de changer sa vie si ce n’est déjà le cas. Il s’agit du ramassage des ordures ménagères. Une activité que beaucoup de jeunes, même s’ils ne le disent pas, auraient du scrupule à exercer surtout quand ce n’est pas une grande entreprise ou organisation du genre Veolia ou UCG et Cie qui possèdent de la logistique (véhicules et matériel dédié, uniformes) pour faire le boulot. Mais Bouré lui, devait être flanqué chaque jour sur une charrette , passer de maison en maison et conduits par un cheval pour récupérer les ordures.
En 2020, au plus fort de la pandémie du Covid-19, forcé de prendre des vacances, Bouré Faye profite pour mettre des bouchés double jusqu’à réussir à s’offrir un tricycle motorisé de plus d’un million de franc en moins d’un an d’activités. Avec le ramassage des ordures il gagne confortablement sa vie avec des revenu qui peuvent faire pâlir certains fonctionnaires. Aujourd’hui c’est un chef d’entrepreneur qui s’affirme et qui prévoit d’organiser sa structure, d’agrandir son parc de tricycles et de se lancer dans d’autres projets d’entreprise.