SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 juin 2025
Par Mouhamadoul Moukhtar KANE
RAMADAN, UNE OCCASION EN OR
L’une des bonnes pratiques traditionnelles sénégalaises consiste à donner à ses aînés ou à sa belle-famille une variété de denrées alimentaires communément appelées «suukaru koor» en wolof et qui signifie «Le sucre du Ramadan».
Mouhamadoul Moukhtar KANE |
Publication 12/04/2021
L’une des bonnes pratiques traditionnelles sénégalaises consiste à donner à ses aînés ou à sa belle-famille une variété de denrées alimentaires communément appelées «suukaru koor» en wolof et qui signifie «Le sucre du Ramadan».
En application de cette bonne pratique bien sénégalaise, je vous donne votre «suukaru koor» sous forme de conseils pratiques par anticipation, pour bien accueillir ce mois béni de Ramadan et en acquérir le principal fruit : la piété. Parlons d’abord des heures durant lesquelles le musulman doit observer le jeûne, qui dure de l’aube au coucher du soleil. Il est important de clarifier ce point, car dans la plupart des mosquées de Dakar, voire d’autres localités du pays, le «fajr» (fajar en wolof) est fixé à environ une heure (60 mn) du lever du soleil selon les horaires affichés dans la quasi-totalité des mosquées, auxquels se réfèrent les muezzins pour l’appel à la prière. Or il s’agit là en réalité de l’heure de la prière du matin (sobh). L’heure de «fajr» proprement dite commence en réalité au moins une heure et trente minutes (1h 30mn) avant le lever du soleil.
Par conséquent, ceux qui prennent le repas de l’aube (kheudd), du reste fortement recommandé par le Prophète (Psl), devront cesser de manger ou de boire de préférence à environ deux heures du lever du soleil et obligatoirement à une heure et trente minutes (1h 30mn) du lever du soleil. De nos jours, il est très facile de connaître les heures de lever et de coucher du soleil (via l’internet) pour faire le calcul nécessaire.
Le deuxième conseil consiste à rappeler que le Ramadan est une sorte de session de formation dont le but ultime est d’acquérir la piété, comme le souligne le verset qui prescrit le jeûne. Cela, pour dire que Le Seigneur (Allah) dont on observe les ordres pendant le Ramadan en évitant de dire, de regarder, d’écouter ou de faire des choses interdites, demeure Le Maître en tout temps, y compris après le Ramadan.
Par conséquent, l’effet positif du jeûne doit continuer de nous accompagner longtemps après la fin de celui-ci. Malheureusement, certaines personnes, tentées par le diable ou par une passion aveugle, sont pressées de voir finir le Ramadan pour replonger dans une indécence vestimentaire, verbale ou autre que le bon sens condamne avant l’islam. C’est donc le moment de nous ressaisir pour ne plus écouter de la musique, regarder les humoristes dont les sketchs sont toujours programmés à quelques minutes de la rupture du jeûne, heure à laquelle le musulman doit tendre ses mains vers le Seigneur pour Lui demander d’exaucer son jeûne et de réaliser ses souhaits.
Le troisième conseil est destiné aux fumeurs, dont certains prétendent être tentés par la cigarette au point de ne pouvoir rester deux heures de suite sans fumer. Or pendant le Ramadan, le fumeur voulant observer le jeûne se prive de la cigarette pendant près d’une dizaine d’heures.
Le Ramadan offre ainsi l’occasion à celui qui tient vraiment à arrêter de fumer de prendre une décision sincère et réelle et de se rappeler qu’Allah assimile les gaspilleurs aux frères de Satan, d’après le Coran (17 : 27 ).
Le quatrième conseil concerne ceux qui se disent incapables de se réveiller à l’aube pour assister à la prière du matin à la mosquée. Bizarrement, durant le Ramadan, ils prennent toutes leurs dispositions pour ne pas rater le repas de l’aube, qui les aide à mieux supporter la faim et la soif pendant la journée. C’est donc l’occasion pour eux de se ressaisir pour éviter que cela ne soit la preuve de leur propre culpabilité demain, quand il leur sera demandé de justifier leur absence à la prière de l’aube, à laquelle tout homme musulman doit prendre part.
En effet, le Prophète (Psl) a dit que les hypocrites ne peuvent pas assister à la prière matinale et à celle du soir, appelée «gee» en wolof. Le cinquième conseil est une preuve manifeste qu’à travers la prière dite «traawiih» (naafila en Sénégambie) du Ramadan que l’on recommande le plus dans les demeures que dans les mosquées, nous nous rendons compte que nous pouvions faire une dizaine de «rak’a» chaque soir avant d’aller au lit. Nous nous rendons compte également qu’en nous efforçant d’augmenter le nombre de nos invocations ou de notre lecture du Coran, nous réalisons que nous pouvions maintenir ce rythme même après le Ramadan.
En étant plus solidaires envers les nécessiteux pendant le Ramadan, nous devrions savoir qu’ils ont besoin de notre appui au quotidien, car les besoins étaient là avant le Ramadan et demeureront après. La principale leçon que nous tirons de ce mois de formation qu’est le Ramadan est que nous pouvons, si nous voulons. Ce sont là, chers coreligionnaires, quelques conseils que je tenais à vous prodiguer en guise de «suukaru koor» anticipé, tout en implorant Allah de nous pardonner nos péchés et nos manquements et de nous débarrasser rapidement de cette pandémie de Covid-19 pour retrouver la vie normale. Puisse Allah nous donner la force de bien accueillir, de bien vivre et de bien raccompagner le mois béni de Ramadan ! Qu’Allah exauce nos actes de dévotion et nos prières, Amine.
Prions enfin notre Seigneur Allah Soubhaanahou Wataaalaa de nous aider à combattre nos deux principaux ennemis : Satan et notre âme.
Fraternellement Cherif
LA FIN DES VILLAGES DE RECLASSEMENT SOCIAL
Macky Sall a annoncé la suppression du statut spécial des villages de reclassement social. Ces villages – au nombre de neuf dans le pays – ont été créés sous la colonisation pour écarter les lépreux de la société et sont régis par une loi datant de 1976
Au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé la suppression du statut spécial des villages de reclassement social. Ces villages – au nombre de neuf dans le pays – ont été créés sous la colonisation pour écarter les lépreux de la société et sont régis par une loi datant de 1976. Mais les habitants souhaitent voir disparaître ce statut discriminatoire, alors qu’ils sont obligés de vivre en marge de la société. Pourtant, la lèpre n’est plus un problème de santé publique depuis 1995. Reportage dans l’un de ces villages.
Au milieu de ses enfants et petits-enfants en bonne santé, Cheikh Fall, ancien lépreux de 81 ans, raconte comment il a été chassé par sa famille. Les doigts amputés, il est arrivé en 1962 dans ce village de reclassement social. « On a beaucoup soufferts, il y avait une stigmatisation même par nos proches parents. Parce qu'avant, il n'y avait pas de médicament pour soigner la lèpre. Maintenant, beaucoup de Sénégalais savent que la lèpre se guérit. C'est pourquoi il y a moins de stigmatisation. »
Pendant 10 jours, une équipe du programme national pour l’élimination de la lèpre est passée dans chaque maison de ce village de 3 000 habitants. Aucun cas de la maladie infectieuse n’a été détecté. Après avoir pris le poids de chaque membre de la famille, la dermatologue Dr Fatou Diop les ausculte un à un puis leur donne un traitement préventif. « La détection de la lèpre passe par l'examen de la peau à la recherche d'une tache dont la couleur est moins foncée que la peau. On fera ensuite des tests cutanés s'il y a une tache », explique-t-elle.
Souvent considéré comme une erreur de casting depuis que le Paris Saint-Germain était allé le chercher à Everton lors du mercato 2019 pour 30M d’euros, au point même qu’un départ avait été évoqué en janvier dernier, Idrissa Gana Guèye a montré mercredi à l’Allianz Arena qu’il était capable de briller lors des matchs au sommet. Face au champion d’Europe et du Monde, le milieu de terrain du Psg a livré un de ses meilleurs matchs sous le maillot de Paris, ce qu’il avait déjà fait en 2019 avec Paris contre le Real Madrid. Du coup, Gana Guèye ne reçoit que des compliments depuis la victoire à Munich, et pour Alain Giresse, qui l’a eu sous ses ordres lorsqu’il dirigeait l’Equipe du Sénégal, tout cela n’est que justice. Pour ce dernier, le milieu sénégalais est digne de jouer au Paris Saint-Germain et les comparaisons avec les plus grands ne sont pas usurpées.
«C’est le Ngolo Kanté du Psg»
S’exprimant à la presse samedi, à quelques heures du match Strasbourg-Psg (1-4), l’ex-sélectionneur des Lions dit tout le bien qu’il pense de son ancien joueur, lequel s’est battu comme un chien face aux joueurs du Bayern Munich. «Cette configuration de match, durant lequel tu prends des vagues successives, fait appel à toutes ses qualités. Guèye gicle à droite, intervient à gauche, intercepte dans l’axe, harcèle tout ce qui bouge et relance proprement... La base de son jeu est là, dans l’activité, la présence», soutient-il. Avant d’ajouter : «comme tout joueur, même le plus technique, Guèye a juste besoin d’être au top physiquement car son moteur à lui consomme beaucoup d’énergie (…) C’est le Ngolo Kanté du Psg. Pour moi, la meilleure paire est de l’associer avec Verratti.
Guèye est un joueur qui a une telle rage sur le terrain», explique l’ancien milieu international français qui sait de quoi il parle. A Gana Guèye de confirmer tout cela mardi soir au Parc des Princes contre le Bayern, lors du quart de finale retour (aller 3-2) de la Ligue des Champions.
UN CONSEIL PRÉSIDENTIEL SUR LE HANDICAP EST UNE NÉCESSITÉ
Entretien avec… Yatma Fall, président de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées
Avec l’annonce de la mise en place d’un fonds de 350 milliards F Cfa pour financer l’emploi des jeunes, le président de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées espère qu’elles seront intégrées dans ce programme. Dans cet entretien, Yatma Fall ressasse les mêmes problèmes auxquels les Pvh sont confrontées : l’accès au logement, la prise en charge médicale, la publication des décrets d’application de la Loi d’orientation sociale, 11 ans après son adoption.
Selon le rapport mondial, les personnes vivant avec un handicap au Sénégal sont estimées à 15,5% de la population, soit environ 3 millions d’individus. Vous invitez les autorités à prendre en compte cette frange importante de la population sur les 350 milliards destinés à l’emploi des jeunes. Pourquoi réclamez-vous cette inclusion ?
Le président de la République a décidé d’allouer une enveloppe de 350 milliards pour l’emploi des jeunes. Nous saluons cette initiative. C‘est important, mais on voulait attirer son attention sur le fait que parmi les jeunes aussi, il y a beaucoup de handicapés qui méritent d’être accompagnés, financés, mais aussi d’avoir un emploi. De plus en plus, on a des jeunes qui font beaucoup d’efforts dans un environnement hostile, qui vont à l’école, se battent, arrivent à avoir leurs diplômes, mais se retrouvent au chômage. Une personne vivant avec un handicap au chômage signifie que l’on ne fait rien contre la mendicité. S’il y a beaucoup de mendiants dans les rues des grandes villes au Sénégal, c’est que nous avons un système d’exclusion de fait au niveau de l’éducation et de la formation. Quand on n’a pas été à l’école, quand on n’a pas de métier, on ne peut pas travailler. Et si de surcroît on a un handicap, la seule alternative qui s’offre c’est la mendicité. Dans tous les cas, nous attendons que la jeunesse souffrant d’un handicap soit prise en compte.
Dans le programme des 100 mille logements, vous avez plaidé pour que votre association intègre le Comité technique, mais aussi que les personnes avec un handicap disposent de ces logements…
Vous savez, dans la Loi d’orientation sociale, notamment à l’article 34, il est prévu que quand l’Etat met en place des programmes de logements, un programme d’habitat, d’aménagement urbain, il doit prendre en compte le handicap et les personnes qui en souffrent. Or jusque-là nous entendons parler des 100 mille logements, mais on n’a pas encore été contacté pour que nous puissions avoir notre part. Ce n’est pas qu’on mette à notre disposition des logements gratuitement, mais que le programme puisse cibler des personnes handicapées et que les lieux où ces logements vont être érigés soient aménagés de sorte qu’ils soient accessibles aux personnes handicapées. Il ne faut pas oublier que le Sénégal s’est engagé sur les Objectifs de développement durable (Odd). Et l’un des objectifs, c’est de construire des villes accessibles et résilientes, c‘est-à-dire des villes où les personnes handicapées aussi trouveront leurs places. C’est pourquoi, en application de l’article 34 de la loi d’orientation sociale, autant nous demandons la prise en compte de la jeunesse handicapée sur les 350 milliards, autant nous demandons celle des personnes handicapées dans le programme des 100 mille logements. Ensuite, récemment au ministère de l’Urbanisme, on a mis en place un comité technique chargé de revoir le Code de la construction et celui de l’urbanisme. Nous souhaitons, pour éviter les erreurs du passé, que les personnes handicapées intègrent ce Comité technique pour pouvoir orienter les débats sur la rédaction de certains articles parce qu’il y a beaucoup d’édifices publics qui ont été construits et qui n’ont pas respecté les normes de construction, et qui sont devenus inaccessibles pour nous. On pourra s’assurer que les normes architecturales vont être respectées de sorte que demain les autorisations de construire qui vont être délivrées et celles de lotir et d’aménagement des villes puissent être conditionnées par le respect des normes architecturales. Les gens qui sont dans les commissions ne le savent pas, ils n’ont pas l’expertise.
Onze ans après le vote de la loi d’orientation sociale, où en est-on avec les décrets d’application ? Quid de la tenue d’un Conseil présidentiel ?
C’était une promesse du Président Macky Sall. Aujourd’hui, le Sénégal n’a plus de Premier ministre, il n’y a plus quelqu’un qui coordonne l’action du gouvernement. La loi d’orientation sociale comprend plus de 15 textes d’application. Et 11 ans après son vote, seulement deux textes ont été pris. Il reste 13 autres, des décrets et des arrêtés ministériels et interministériels qui doivent être pris. Notre ministère n’a pas de prérogatives pour donner des instructions à ses collègues. C’est pourquoi nous avons dit qu’en l’absence d’un Premier ministre, la tenue d’un Conseil présidentiel sur le handicap est une nécessité. Avec la présence des différents ministères sectoriels chargés de la mise en œuvre de la loi d’orientation sociale, on peut lui faire le point et il pourra donner des instructions parce qu’il en a la prérogative pour que chacun joue son rôle dans l’effectivité de la loi.
Votre fédération a participé au dialogue national qui tire à sa fin. Est-ce que vos préoccupations ont été prises en compte ?
Effectivement, nous sommes à la fin de ce dialogue et la fédération avait pris une part active dans les discussions, notamment la commission politique du dialogue national dans le but est de rendre inclusif notre système électoral. Parce que nous pensons que les personnes handicapées doivent être des électeurs comme tous les autres citoyens, mais également elles doivent pouvoir être éligibles. Mais jusque-là, notre système électoral ne prend pas en compte la participation des personnes handicapées. Nous avons été observateurs, nous avons fait le tour du pays pendant les élections et en fait d’observation c’était plutôt pour nous un audit d’accessibilité des lieux de vote. Nous nous sommes rendu compte que certains lieux de vote n’étaient pas accessibles par certaines personnes handicapées, soit c’était trop sablonneux ou il était difficile pour quelqu’un en béquilles ou en fauteuil roulant de venir voter. Soit des bureaux de vote sont à l’étage et excluent de fait des personnes qui sont en fauteuil roulant. Cela avait fait l’objet de 9 recommandations que nous avions soumises à la commission du dialogue politique et qui ont été prises en compte. On va vers la réécriture du Code électoral, c‘est-à-dire qu’on va mettre en place un Comité technique de revue du Code. Il y avait la demande que la fédération ait un représentant au niveau de ce comité pour veiller à ce que les recommandations qui ont été faites soient prises en compte. Nous avons obtenu l’accord de la commission.
En ce qui concerne la vaccination contre le Covid-19, vous semblez aussi déplorer le fait que les handicapés ne fassent pas partie des groupes prioritaires alors qu’ils sont exposés…
Nous avons remarqué qu’on a ciblé des groupes prioritaires, comme le personnel de santé, les personnes âgées vivant avec des comorbidités. Nous avons aussi demandé que les personnes handicapées soient dans les groupes cibles prioritaires parce qu’elles sont aussi parmi les personnes vulnérables du fait de leur handicap, qui entraîne d’autres maladies avec comorbidités. Il faut les vacciner pour protéger le reste de la société parce que beaucoup de personnes handicapées sont dans la rue et pratiquent la mendicité. Elles interagissent avec d’autres, peuvent recevoir de l’argent infecté comme elles peuvent rendre de la monnaie infectée. Donc elles deviennent des vecteurs de transmission. Et on doit les prioriser.
Par Madiambal DIAGNE
LA RACAILLE NE PEUT PAS L’EMPORTER
La mort du juge Samba Sall a donné cours à un déferlement de violence verbale, non seulement indigne, mais aussi constitutive d'une véritable menace pour la paix et la cohésion sociale
La mort afflige les proches et amis. La perte d’un être constitue une lourde épreuve. Il suffit simplement d’observer le monde animal pour deviner la peine et la douleur qui possèdent une bête, devant le cadavre d’un animal de son espèce. C’est dire que l’être humain, à plus forte raison, ne pourrait être insensible à la mort d’un semblable. Dans toutes les cultures, on s’incline devant la mort et les soins et l’attention portés aux défunts et à leur mémoire sont strictement codifiés. Les non-croyants ne peuvent s’empêcher d’observer un deuil. Tout cela pour dire que celui qui ne respecte pas la mort d’un autre, qui ne respecte pas la douleur des proches du défunt, n’est rien d’autre, pour citer Napoléon s’adressant à son ministre Talleyrand, que «de la merde dans un bas de soie».
La mort du juge Samba Sall a pu donner cours à un déferlement d’une certaine violence verbale, non seulement indigne, mais aussi qui constitue une véritable menace pour la paix et la cohésion sociale. D’aucuns ont été plus émus par des réactions jubilatoires que la mort même de cet illustre magistrat. Ceux qui ont poussé l’ignominie jusqu’à insulter la mémoire du juge Samba Sall, avant même que son corps ne soit porté sous terre, n’ont sans doute pas connu l’homme. Le magistrat Mouhamadou Moustapha Sèye ne savait certainement pas si bien leur répondre quand il a posté un témoignage éloquent pour non seulement rendre hommage à son collègue «Bathie», mais aussi pour rappeler le sacerdoce et l’ingratitude du métier de juge. Il a écrit : «‘’Bathie’’, les magistrats se proposent de faire un métier sublime et surhumain puisqu’en définitive, seul Dieu peut juger sans se tromper. Hommes publics par la force des choses, nous sommes journellement victimes d’insultes, de médisances et de calomnies. Et pourtant, avec le sacerdoce en bandoulière, nous essayons chaque jour de rendre réelle la paix sociale dans la cité.
Hommes du silence et de silence, le devoir de réserve nous empêche de réagir et, stoïquement, nous endurons mensonge et mépris. J’ai l’habitude de dire que le métier de magistrat est le seul qui assure chaque jour à son titulaire un nouvel ennemi. Il en est ainsi parce que par sa nature, le procès appelle le juge à trancher entre les prétentions de deux parties adverses. Pour celui qui perd, le juge est seul responsable de sa situation et le perdant en arrive même à oublier sa propre responsabilité dans les faits. Tenez, pour le voleur pris avec le sac de riz volé entre ses mains, son séjour en prison tient à la seule méchanceté du juge. Personne ne doit dès lors être coupable et le juge est alors coupable de tout, surtout dans une société où l’hypocrisie, la ruse et le mensonge sont érigés en valeurs sociales. ‘’Bathie’’, au nom de tous les magistrats, je tiens à te dire que tu n’as pas démérité. Dans le champ d’action, personne ne peut être parfait. L’important est seulement d’essayer d’être un bon juge, un bon diseur de vérité et de droit. Sous cet angle, tu auras fait de ton mieux. Et aucun soldat ne peut jurer qu’il reviendra indemne du front.»
L’insoutenable indécence de Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye et autres
Quelle mouche a pu piquer Abdoul Mbaye ? L’ancien Premier ministre s’est précipité, à l’annonce de la mort du juge Samba Sall, pour poster sur les réseaux sociaux un message on ne peut plus abject, cynique et déshonorant. Il a écrit : «J’apprends la triste nouvelle du décès du Doyen des juges Samba Sall. Je présente mes condoléances à sa famille et à celle judiciaire. Puisse Allah (swt), le Seul Juge, traiter tout juge comme il aura lui-même rendu justice à ses semblables.» La sortie a ému bien de monde et la réponse ne s’était pas fait attendre. Une dame lui répliqua du tic au tac en lui disant : «J’espère que votre père (l’ancien juge Kéba Mbaye) sera traité comme il traitait son prochain).» Pan ! Des réactions tout aussi indignées se sont enchaînées et Abdoul Mbaye s’empressa alors de retirer son message digne d’un maître Aliboron. Le mal était déjà fait, car d’aucuns ont pu se rappeler que le message constituait l’expression d’une rancune tenace, d’une vengeance personnelle, pour le fait que Samba Sall avait connu du dossier de l’instruction judiciaire d’un contentieux judiciaire opposant Abdoul Mbaye à son ex-épouse Aminata Diack. Face au tollé suscité par la réaction de Abdoul Mbaye, jusque dans ses cercles intimes, il daigna, deux jours plus tard, mettre sur le dos de son «community manager» la responsabilité du malheureux post. Soit ! Mais Abdoul Mbaye se serait montré plus chevaleresque et plus crédible s’il s’était excusé, au passage, de la gêne et de l’embarras provoqués par cette fameuse première réaction. Ousmane Sonko, le leader de Pastef, se garde encore de se prononcer sur la mort de Samba Sall qui a eu à lui notifier les charges retenues contre sa personne dans le dossier de faits d’abus sexuels pour lesquels la dame Adji Sarr avait porté plainte. Personne ne saurait obliger une autre personne à présenter des condoléances, à qui que ce soit, mais Ousmane Sonko a l’obligation de se démarquer des attaques ignobles proférées en son nom et au nom de son parti par des sbires qui s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux pour salir la mémoire du défunt juge. Les personnes qui s’acharnent sur la dépouille du juge Sall ne cachent pas leur militantisme actif à Pastef, et le silence de Ousmane Sonko pourrait laisser croire qu’il a pu les encourager.
En définitive, Ousmane Sonko apparaît incapable de repentir, de contrition ou d’empathie. Qui l’a entendu condamner les violences perpétrées par des manifestants du 8 mars 2021 qu’il avait préalablement chauffés à blanc ? Qui l’a entendu exprimer la moindre compassion, excuse ou empathie pour les personnes qui ont été victimes de ces manifestations et qui ont vu leurs maisons incendiées, leurs voitures et autres commerces détruits ? Le silence de Ousmane Sonko devant la mort de Samba Sall est dégueulasse, d’autant que lui-même disait, au sortir de son face-à-face avec le magistrat qui lui précisait les charges retenues contre lui, qu’à l’occasion, le Doyen des juges l’avait bien traité. Comment peut-on être aussi insensible à la mort d’une personne qui vous aurait bien traité, quelles que soient les circonstances ? On ne peut s’empêcher de se demander comment on peut aspirer diriger un Peuple en ignorant ses ressorts les plus essentiels ? Dans la société sénégalaise, la mort transcende l’adversité et fait taire les rancœurs. Le meilleur exemple est l’attitude adoptée par l’ancien président du Conseil de gouvernement du Sénégal, Mamadou Dia, à la mort de Léopold Sédar Senghor en 2001. Mamadou Dia s’était montré affligé par la disparition de son ancien compagnon et, parce que le Président Senghor n’était plus de ce monde, M. Dia poussa son attitude de grandeur et de dépassement jusqu’à décliner l’offre du Président Abdoulaye Wade de rouvrir le procès de «tentative de coup d’Etat de 1962». Cette affaire avait valu à Mamadou Dia et ses compagnons d’infortune une réclusion carcérale pendant douze bonnes années.
A la faveur d’une grâce, Mamadou Dia n’était ressorti de prison qu’en mars 1974, avec une cécité due à une maladie des yeux mal soignée durant son incarcération. Il bénéficia d’une amnistie en avril 1976, à la veille de la réforme institutionnelle restaurant le multipartisme au Sénégal. Roland Colin, ami commun et ancien collaborateur de ces deux figures politiques historiques du Sénégal, témoigne : «Dia avait tout à fait réussi à procéder à une démarche intérieure de pardon et d’apaisement vis-à-vis de Senghor. Il a d’ailleurs cherché la réconciliation : deux jours après sa sortie de prison, il a demandé à rencontrer Senghor qui était très pris au dépourvu par cette démarche. Senghor l’a reçu au Palais, c’était le soir. Dia s’est avancé vers Senghor qui était là, planté. Dia lui a dit : ‘’Alors, tu ne m’embrasses plus Léopold ?’’» Le silence de Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de Dakar, et qui est lui aussi passé devant le juge Sall, qui l’inculpa de détournement de deniers publics, est également étonnant. Franchement, Khalifa Sall avait habitué son monde à plus de magnanimité, mais le post équivoque d’un de ses proches collaborateurs, en l’occurrence Barthélemy Dias, a encore rendu le silence de l’ancien édile de Dakar bien assourdissant.
Une belle tradition politique qu’on ne devrait pas perdre
Les aînés nous ont légué l’élégance républicaine, les bonnes convenances civiles et politiques. A-t-on le droit de laisser à des messies auto-proclamés l’outrecuidance de refaire notre destin national en piétinant tout ce que ce pays avait de plus noble et qui a fait sa force, et qui a donné au reste du monde des raisons de l’admirer ? Faudrait-il se résigner à faire avec des gueux qui investissent la vie publique sénégalaise et qui finissent par ne plus rien respecter ? Assurément non, on devrait les remettre à leur place, quitte à souffrir leurs injures, leurs menaces et leurs calomnies. C’est sans doute qu’ils cherchent à exercer une terreur par la violence physique, l’insulte, la calomnie pour que plus personne n’ose exprimer une opinion opposée à la leur.
Ainsi, ils espèrent faire le vide autour d’eux et se donner l’impression, et sans doute aux autres, que leurs opinions sont dominantes dans ce pays. On a beau vouloir croire à la maturité du Peuple sénégalais, à cette masse silencieuse qui sait toujours faire les bons choix au moment du vote, il faut bien considérer qu’il arrivera un moment où ces gens qui insultent, invectivent, menacent et en arrivent à brûler des édifices et biens publics ainsi que les maisons et commerces d’humbles citoyens, et qui exercent une terreur noire sur leurs familles, arriveront à ne plus permettre que le citoyen puisse aller voter librement. Qui ne se rappelle pas que le soir du scrutin du 24 février 2019, des chaînes d’informations s’étaient vues intimer l’ordre, par des groupes d’opposants politiques, d’arrêter illico leurs émissions de soirées électorales qui donnaient en direct les résultats électoraux ? Cette pratique ancrée dans notre système démocratique avait pourtant fait école à travers le monde et constituait le véritable gage de transparence du contrôle du vote des électeurs, car les résultats proclamés étaient sortis directement des bureaux de vote, sans aucune possibilité de manipulation dans le circuit de transmission aux instances chargées du contrôle des élections. Mais la minorité qui voyait défiler des résultats qui la donnait inexorablement perdante ne voulait plus entendre diffuser des résultats défavorables.
Les médias avaient cédé à leurs cris d’orfraie et autres menaces, et l’opinion publique, résignée, leur avait manifestement, avec cet épisode, donné des raisons de poursuivre leur défiance. Ils pouvaient donc se sentir forts, capables d’imposer leur volonté à leurs concitoyens. Si on n’y prend garde, la dictature finira par s’installer de leur fait. L’histoire a enseigné que les opposants politiques qui arrivent à instaurer la violence et un climat de peur peuvent arriver au pouvoir, et le cas échéant se révéler être les pires dictateurs de l’histoire. Les groupes de média qui sont dans leur collimateur doivent bien savoir, déjà, à quoi ils pourront s’attendre, une fois qu’ils seront au pouvoir. Ainsi, aucune complaisance ou compromis ne devrait être possible ou envisageable avec ces gens. Nous sommes en train d’assister, impassibles, à la situation où notre idéal démocratique est en train de nous filer entre les doigts.
UNE FERME QUI A CHANGÉ LE COURS DE L’HISTOIRE
La ferme agricole Qualité Fruits Sénégal (QFS) de Mont Rolland emploie 1.350 personnes pour une masse salariale de 115 millions de FCFA
Une énorme vague de contestations avait accompagné l’installation de la ferme agricole Qualité Fruits Sénégal (QFS) à Montrolland. Mais aujourd’hui, avec ses 1.350 employés et sa masse salariale de 115 millions FCFA, la ferme a conquis le cœur des populations. D’ailleurs, elle a réussi à faire revenir au bercail des femmes de la localité qui s’activaient dans la lingerie et la vente de couscous à Dakar.
La ferme agricole Qualité Fruits Sénégal (QFS) s’était installée, il y a deux ans, à Mont Rolland dans la douleur. Son implantation avait soulevé une vague de contestations. Dénonçant une spoliation foncière, les populations s’étaient illustrées par des mouvements d’humeur parmi lesquels des marches de protestation. Mais, deux ans après le début de production, le sentiment est tout autre. Et pour cause, l’entreprise emploie 1.350 personnes pour une masse salariale de 115 millions de Fcfa.
De plus, renseigne le directeur général de QFS, Souleymane Bassoum, la société a versé 330 millions Fcfa en guise de Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA). Maire de Mont-Rolland, Yves Lamine Ciss ne cache pas son enthousiasme. Il assure que le projet est en train de créer l’exode urbain en ce sens que des femmes originaires de la localité, qui vendaient du couscous ou faisaient le linge à Dakar, travaillent maintenant dans la ferme, disposent de contrats en bonne et due forme et bénéficient de tous les avantages. Les jeunes qui étaient partis dans la capitale à la recherche de boulot sont revenus au bercail afin de rejoindre les effectifs de la ferme.
A l’en croire, cette deuxième année d’exercice est marquée par une nette amélioration des résultats. «Cela signifie que non seulement le personnel est en train de se professionnaliser, mais il y a aussi l’impact des formations. Et la situation a entrainé une nette amélioration des conditions de vie des populations de Mont-Rolland», affirme l’édile de la commune.
Poursuivant, Yves Lamine Ciss invite les autorités étatiques à visiter cette ferme qui emploie 1.350 personnes et qui a couté la somme de 10 milliards Fcfa. «Car, cette ferme est capable d’absorber beaucoup de personnes. Avec 10 projets de ce genre, il est possible d’enrôler facilement plus de 13.500 personnes. D’où l’importance de le dupliquer dans d’autres régions du Sénégal», indique le maire de Mont Rolland.
Décrivant la ferme, Souleymane Bassoum souligne que QFS s’étend sur une superficie de 351 ha et s’investit dans l’arboriculture, les cultures maraîchères et l’élevage. «En arboriculture, il y a la production de la mangue et de la banane biologique. Le maraîchage couvre une superficie de 140 ha avec l’exploitation des spéculations comme le haricot, le piment, les plantes aromatiques, l’oignon et beaucoup d’autres variétés locales. Malgré la pandémie à coronavirus, a production de cette année a été bonne puisqu’elle est de 2.000 tonnes de haricots verts. Et pour l’oignon, les projections de récolte se situent dans les 4.000 tonnes. C’est dire qu’il s’agit de rendements élevés, qui dépassent l’entendement sur le plan agronomique», jubile Souleymane Bassoum qui ajoute que toute la production a été vendue avant la récolte. «Ce, grâce aux critères d’excellence et de contrats déjà actés».
Pourtant, relève-t-il, les conditions de certifications sont très drastiques en ce qui concerne ces produits, notamment sur le plan hygiénique. «Mais non seulement les travailleurs les ont totalement adoptées, mais aussi ils les ramènent au niveau des maisons, ce qui constitue un impact positif supplémentaire, fort appréciable», se vante le directeur général de QFS ;
LA FGTS-B EXIGE DES DELEGATIONS SPECIALES DANS LES COLLECTIVITES
Sidya Ndiaye et ses amis jugent cette prolongation illégale et exigent de l’état la mise sur pied de délégations spéciales au niveau de chaque collectivité territoriale
La Fédération Générale des travailleurs du Sénégal (Fgts/B) fustige l’attitude du gouvernement qui, depuis 2019, tarde toujours à fixer une date pour l’organisation des élections locales. Sidya Ndiaye et ses amis jugent cette prolongation illégale et exigent de l’état la mise sur pied de délégations spéciales au niveau de chaque collectivité territoriale.
Initialement prévues en juin 2019, les élections municipales et départementales ont connu deux reports successifs. Une prolongation qui n’est pas du goût de la Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (Fgts/B), qui s’est fendue d’un communiqué pour dénoncer cette situation qu’elle juge «illégale».
De l’avis de Sidiya Ndiaye et ses amis, le Sénégal est une République dont le fonctionnement repose sur des principes majeurs tels que la séparation des pouvoirs, le respect du calendrier électoral qui permet au peuple notamment, de choisir librement, et par la voie des urnes, son président, ses représentants, et ses élus locaux. Dès lors, « le respect de ces principes ainsi que leur stricte observance doivent constituer une performance républicaine qui entretient et consolide la démocratie et la paix sociale, pour le régime qui gouverne». Ils estiment que les dernières élections locales qui se sont tenues à date échue en 2014, devaient être suivies par celles de 2019.
«Cependant, il est encore désolant et inquiétant à la fois, de constater qu’en 2012 le peuple n’a toujours pas la possibilité de jouir de son droit de vote pour choisir de nouveaux élus». Ce qui pose problème, à leurs yeux, puisqu’autant les mandats que le calendrier électoral appartiennent au peuple. Même s’ils reconnaissent que des contingences particulières ont pu constituer des contraintes pour une organisation des élections locales en 2019, les membres de la Fgts estiment que ce n’est pas le cas pour les années 2020 et 2021. Pour ces dernières années, ils indiquent que les raisons évoquées semblent provenir d’une part, de la complexité du dialogue politique entre partis de l’opposition, la société civile et la coalition au pouvoir, caractérisée par une absence de consensus. S’y ajoute aussi la crise sanitaire mondiale induite par la pandémie du Covid 19.
Minimisant ces raisons invoquées, ils soutiennent que cela n’ a pas empêché les pays démocratiques du monde entier, pourtant dans les mêmes contextes, à tenir leurs différentes élections parce que «c’est une exigence démocratique qu’ils respectent et un Etat de droit qu’ils consolident». Aussi, relèvent-ils de nombreuses dérives au Sénégal «depuis cette prolongation illégale du mandat donné aux élus locaux en 2014». Des dérives qui ont pour nom «spoliation foncière», «abus de toutes sortes, foulant ça et là l’orthodoxie administrative», «mépris total du mérite et de la carrière des braves travailleurs des collectivités territoriales».
Profondément sidérés par cette situation, Sidiya Ndiaye et ses camarades indiquent que «bon nombre de ces élus en situation irrégulière, ont fini de perdre la confiance des populations et d’exaspérer leurs municipalités». Et ils ajoutent que cela ne milite pas en faveur d’une bonne gouvernance du travail, de la protection sociale, de l’emploi des jeunes, qui sont des priorités permettant d’assurer la promotion d’un développement socio-économique territorial capable de satisfaire les besoins essentiels des populations.
Par conséquent, la centrale syndicale invite le président de la République à réagir au plus vite, « en mettant en place des délégations spéciales au niveau de toutes les collectivités territoriales». Ce qui permettra, selon elle, de stopper «le coup d'État en cours contre le peuple pour éviter de mettre le pays dans une situation politique sans précédent très préjudiciable à notre démocratie».
LE PATRON DE LA DER CONSPUÉ PAR LES ÉLUS
Papa Amadou Sarr, n’oubliera de sitôt l’assemblée générale extraordinaire de l’association des Maires du Sénégal (AMS)
Le Délégué général à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der), Papa Amadou Sarr, n’oubliera de sitôt l’assemblée générale extraordinaire de l’association des Maires du Sénégal (AMS). Au cours de cette rencontre qui portait sur la territorialisation des politiques publiques, l’augmentation des ressources des élus et emploi des jeunes, la présentation du Délégué général à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der) a fait l’objet de vives critiques. Papa Amadou Sarr a été conspué même par les élus qui dénoncent leur non implication.
Particulière a été l‘assemblée générale extraordinaire de l’Association des Maires du Sénégal (Ams) tenue avant-hier, samedi 10 avril 2021. A la place des traditionnels échanges sur les problèmes des collectivités territoriales, les édiles du Sénégal ont eu droit à des panels des directeurs des différentes agences et autres directions. Comme la question de l’emploi est actuellement en vogue, tous les exposés ont été articulés autour des opportunités et de la création d’emploi pour les jeunes particulièrement et les femmes.
En effet, plusieurs directeurs d’agences et de sociétés se sont relayés au présidium sous la présidence du maire de Dakar, Soham El Wardini. Parmi eux, on peut citer les directeurs de l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (Anat), de Tds (Tnt), d’Ageroute, du Pndl, du Fongip, de la Cdc et de la Der. Mais de tous les exposés, c’est uniquement celui du Délégué général à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (Der), Papa Amadou Sarr, qui a retenu plus d’attention. Ce dernier a été, d’ailleurs, conspué par les maires qui dénoncent sa démarche. Les édiles se sont plaints de leur non implication par la Der pour le financement des jeunes et des femmes. Et pourtant, Papa Amadou Sarr s’est glorifié d’avoir financé des projets de jeunes et femmes dans 552 communes sur les 557 que compte le Sénégal. Selon certains élus locaux, le Délégué général ne saisit les maires que pour un soutien pour le remboursement des fonds alloués à leurs administrés qui tardent à honorer leur engagement. En sus, les élus déplorent la faiblesse des financements de la Der. «Un jeune soumet un projet d’un coût par exemple d’un million et la Der lui octroie 200.000 F Cfa. Ce projet est alors voué à l’échec et le jeune aura des problèmes pour rembourser son financement», tonne un maire.
PAPA AMADOU SARR PROMET DE RECTIFIER AVEC L’OUVERT DE GUICHETS DANS LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Face à la salve de critiques, le Délégué général à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER), Papa Amadou Sarr, a promis de rectifier le tir en impliquant les élus locaux pour plus d’efficacité. D’ailleurs, Papa Amadou Sarr annonce l’ouvert de guichets dans les différentes collectivités territoriales pour le financement des projets des jeunes et des femmes. La rencontre des maires du Sénégal a été sanctionnée par une résolution. Dans le document, les édiles indiquent que les collectivités territoriales doivent s’approprier les politiques publiques pour le bien être des administrés.
Lisant la résolution, le secrétaire général de l’Ams, Mbaye Dione a indiqué qu’au-delà de la volonté des démembrements de l’État, de la politique de développement des secteurs stratégiques et de l’implication de tous pour la mise en place de dispositifs de collaboration avec les collectivités territoriales pour une grande efficacité sur le terrain, l’Assemblée générale félicite le Président Macky Sall qui est à l’origine de ces résultats probants. Une mention spéciale a été adressée aux maires pour leur engagement sans faille pour la bonne exécution des programmes de développement. Par ailleurs, les élus locaux réclament le renforcement des financements des collectivités territoriales pour le développement des territoires.
LES ELUS DE BBY PRETS A EN DECOUDRE AVEC L’OPPOSITION
Les élus de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) veulent que l’Etat du Sénégal organise les prochaines élections locales dans les meilleurs délais.
Les alliés du Président Macky Sall, composés des élus de Benno Bokk Yaakaar (BBY), n’ont pas peur des prochaines joutes électorales. D’ailleurs, ils veulent que les élections locales se tiennent dans les meilleurs délais. C’est au total 530 maires sur les 557, les 42 présidents de département, plus de 120 députés, des Hcct, des membres du Cese qui ont renouvelé leur allégeance au Président Macky Sall avant de réitérer leur impatience d’en découdre avec l’opposition aux prochaines locales dont ils sont sûr de sortir gagnants.
Les élus de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) veulent que l’Etat du Sénégal organise les prochaines élections locales dans les meilleurs délais. C’est ce qui ressort de la rencontre entre les membres du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), les Présidents de Conseils départementaux (PCD), les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et les députés de la mouvance présidentielle tenue hier. Même si le chef de l’Etat n’a pas présidé la réunion, comme prévue, Moustapha Niasse et Aminata Mbengue Ndiaye étaient de la partie. Confiante de l’issue de ces prochaines joutes électorales, grâce à leurs victoires qu’ils ont eues par le passé, la chambre des élus de Benno entend faire mieux que leurs scores précédents. « Nous devons nous préparer à assumer et assurer de grandes victoires lors des prochaines joutes électorales. Nous pensons, en particulier, à celles qui pointent à l’horizon et, reconnaissons-le, les plus difficiles. Il s’agit, bien sûr, des Locales. Elles nourrissent de grandes rivalités, suscitent des batailles internes de forte intensité suite à l’affirmation des ambitions individuelles et des échappées solitaires dangereuses, comme ce fut le cas lors des Locales de 2014 durant lesquelles 2700 listes avaient participé à la compétition.
Fort heureusement, nous autres de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, avons beaucoup appris de cette expérience et bien compris la place et les rôles d’un maire», a déclaré le maire de la commune de Dangalma, par ailleurs Président de la Chambre des élus de l’Apr. « Le Président Macky Sall, Président de notre Coalition, est le Président des Territoires. En décidant de la Territorialisation des Politiques Publiques, il régénère nos Localités. En procédant à l’Acte 3 de la Décentralisation, il restitue à toutes nos Localités leur véritable dignité, l’équité entre elles. En créant les ‘’Pôles-Territoires’’, les ‘’Agropoles’’, le PUMA, le PUDC, il fait de nos territoires de véritables Bassins de vie.
En instituant le PACASEN, tant rural qu’urbain, il ouvre les portes de la vitalité économique dans toutes les localités. En multipliant la construction d’ouvrages sanitaires et de nombreuses Ecoles, il améliore la qualité de la vie dans nos Localités », a expliqué le ministre conseiller personnel du Président. D’après lui, « à tous les niveaux et dans tous les Secteurs d’activités, le Président Macky Sall, témoigne, si besoin en était, de son profond attachement à nos Localités ». Par ses choix, initiatives et Réalisations, selon le maire, le chef de l’Etat a fait pour les localités du Sénégal ce qu’aucun homme n’a pu ou su faire pour elles.
Ainsi, pour toutes ces raisons, précise-t-il, toutes les communes du Sénégal, à travers leurs représentants, reconnaissent que le Président Macky Sall est leur 1er avocat-défenseur, leur pilier et leur protecteur. Faisant l’éloge de BBY et évoquant par la même occasion les dernières manifestations violentes qui ont secoué le pays, Mor Ngom affirme que leur coalition qui est « incomparablement la plus puissante de notre pays, n’a pas le droit de douter ; n’a pas le droit d’avoir peur et a plutôt le devoir d’être en première ligne pour défendre son pouvoir et garantir la stabilité de notre pays menacé par des forces minoritaires d’une rare violence». Dans une résolution, les élus ont salué la « vision éclairée sur la nouvelle politique d’émergence de nos territoires, née de l’Acte III de la Décentralisation qui a l’ambition de construire le Sénégal à partir de ses territoires ».
Selon eux, la prise en charge des préoccupations majeures des Sénégalais s’est traduite par « la rationalisation-fusion des structures d’encadrement et d’orientation de la jeunesse pour aboutir à la mise en place de l’Agence Nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANEPJ); la mise en œuvre de la Convention-cadre Etat/Entreprise pour soutenir, par des mesures incitatives hardies, l’accès des jeunes à un emploi décent et rémunérateur au niveau de nos entreprise nationales ; la réorientation de certains financements vers le secteur productif primaire (agriculture et métiers connexes) au bénéfice des jeunes avec la mise en place du Projet Agri-jeunes ; ainsi que la mise en place de la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide (DER) avec un financement important qui défie toute concurrence.»
PROCHAINES ELECTIONS LOCALES : Les maires de la mouvance présidentielle «assurés» de garder leurs postes
A l’instar des autres élus locaux de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et de la majorité présidentielle élargie, les 530 maires de la mouvance présidentielle sont convaincus qu’ils vont conserver leurs postes à l’issue des prochaines élections locales. « Nous sommes assurés et rassurés de nos prochaines victoires pour les échéances électorales à venir et demandons à l’administration d’organiser les prochaines élections locales dans les meilleurs délais. Nous sommes prêts et en avons envie plus que les autres », ont-ils déclaré dans une résolution faite après une réunion qu’ils ont tenue en marge de l’assemblée générale extraordinaire d’information sur les politiques publiques, hier à Dakar. Selon les maires, leur confiance réside du « soutien sans précédent au monde rural ayant permis d’assurer un meilleur accès aux facteurs de production (semences, engrais, produits phytosanitaires, matériel agricole) pour les exploitations familiales, grâce à la subvention à partir d’un financement des campagnes agricoles ayant atteint un pic de 60 milliards de francs CFA en 2020, et reconduit en 2021 ». Elle est motivée également, d’après les élus, par les « performances records enregistrées aussi bien pour la production agricole avec un quasi-triplement de la production de riz et d’arachide, un quasi-doublement de la production des autres céréales et de celle de l’horticulture avec une autosuffisance en légumes de grande consommation (oignons et en pomme de terre) quantitativement assurées »
Dakar, 12 avr (APS) – La sortie de Khalifa Sall, leader de Taxawu Sénégal (opposition) et la mobilisation des élus de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY, majorité) sont largement relayés par les quotidiens reçus lundi à l’APS.
Sud Quotidien souligne que lors d’une rencontre organisée samedi par les jeunes du Mouvement Taxawu Sénégal pour lui ‘’renouveler’’ leur confiance, Khalifa Sall ‘’a montré toute sa détermination à revenir en force sur la scène politique’’.
Khalifa Sall ‘’sonne la charge’’ pour le respect du calendrier électoral, affiche à sa Une le quotidien Enquête. ‘’Le leader de la coalition Taxawu Sénégal a mobilisé ses troupes ce samedi. Cette grande mobilisation a été l’occasion pour Khalifa Sall d’exiger l’audit du fichier électoral et le respect du calendrier électoral. L’ancien maire de Dakar a aussi parlé des problèmes qui assaillent la capitale’’, écrit le journal.
Selon le quotidien Les Echos, ‘’Khalifa Sall monte au front et secoue l’opposition’’. ‘’Il faut une opposition forte, large, unie et qui s’oppose. Nos réunions dans les salons doivent cesser. L’opposition doit être conséquente et descendre sur le terrain’’, soutient M. Sall dans des propos rapportés par la publication.
Le Quotidien aussi se fait écho de cette ‘’mise en garde’’ de Khalifa Sall : ‘’Le fichier électoral de 2019 est corrompu’’. ‘’Pour Khalifa Sall, les élections locales peuvent bien se tenir en décembre 2021. Mais le leader de Taxawu Sénégal doute de la fiabilité du fichier électoral sur lequel Macky Sall a été réélu en 2019’’, rapporte le journal du groupe Avenir communication.
En politique toujours, L’As signale que ‘’les élus de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) s’impatientent ’’ pour la tenue des élections locales ‘’dans les plus brefs délais’’
Selon le journal, ‘’au total, 530 maires sur les 550, les 42 présidents de Conseil départemental, plus de 120 députés, des Conseillers territoriaux et des membres du Conseil économique, social et environnemental ont renouvelé leur allégeance’’, lors d’une rencontre qui s’est tenue au Grand Théâtre à Dakar.
Même si Macky Sall n’a pas présidé la réunion, comme prévue, Moustapha Niasse et Aminata Mbengue Ndiaye étaient de la partie, selon le journal.
Parlant de cette rencontre, Vox Populi affiche à sa Une : ‘’Grand Théâtre : concerts d’avant combats de BBY’’.
Dans sa livraison du jour, Source A s’intéresse à la mission des Chambres africaines extraordinaires (CAE) au Tchad, source d’un différend entre le magistrat Souleymane Téliko et le journaliste Madiambal Diagne.
Dans une émission radio, M. Diagne avait soutenu que ’’Souleymane Téliko a été épinglé, dans un rapport officiel sur l’affaire Hissein Habré, par l’Union européenne pour avoir perçu des frais de mission pour aller au Tchad, alors qu’il a été pris en charge totalement par le gouvernement tchadien’’.
Or, ’’le seul rapport dont Source A a eu connaissance et qui parle de frais de mission, est un rapport de fin d’activités des Chambres africaines extraordinaires. Il est entre les mains du ministère de la Justice. Ce document ne cite pas seulement le juge Souleymane Téliko, mais tous les 17 membres de la délégation qui avaient pris part au voyage’’.
Les CAE étaient chargé de juger l’ancien président tchadien Habré.
Le Soleil annonce que l’Etat a mobilisé 35 milliards de francs Cfa pour réhabiliter les hôtels de Ville.
’’Dans le but de permettre aux collectivités territoriales de travailler dans de meilleures conditions, l’Etat a initié un programme de réhabilitation/construction des hôtels de Ville. A cet effet, une enveloppe de 35 milliards de francs Cfa été mobilisée dont 2 milliards par an, selon le directeur général de l’AGETIP (…). C’était à l’occasion de l’Assemblée générale des maires du Sénégal, tenue à Dakar, hier’’, rapporte le journal.