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23 septembre 2025
par Meissa Diakhaté
LA PROCÉDURE D'URGENCE À L'ÉPREUVE DU PROJET DE LOI MODIFIANT LE CODE PÉNAL
L’Assemblée plénière du 25 juin gagnerait en crédibilité si certains députés, au lieu de contenter la clameur et de se réjouir des incidents de procédure, s’étaient évertués à documenter les discussions sur le projet de loi
La question de la procédure d’urgence a abondamment alimenté l’agitation contre le projet de loi en cause. Mais surtout, c’est dans ce procédé que des analystes mobilisent des arguments pour justifier leur suspicion contre l’action normative du Gouvernement. Ainsi, cet aspect du droit parlementaire mérite que l’on s’y attarde, au moins en deux temps.
Une procédure admise
Contrairement à la compréhension souvent médiatisée, la procédure d’urgence n’aboutit pas inéluctablement à une quelconque factorisation du parcours emprunté par le projet de loi. En effet, elle n’implique ni ne favorise l’escamotage du travail parlementaire. Pour preuve, l’essentiel de la procédure et l’étendue des prérogatives des députés sont préservées.
Les travaux de commission se déroulent conformément aux règles inscrites dans la loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002 portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, modifiée (RIAN).
Qui peut en être l’auteur ? Relativement à notre objet de discussion, la réponse à cette question a son siège dans l’article 73 du RIAN qui se lit en ces termes : « La discussion d'urgence peut être demandée sur les affaires soumises aux délibérations de l'Assemblée, soit par un nombre de députés au moins égal au dixième, soit par le président de la République. L'urgence est de droit lorsqu'elle est demandée par le président de la République. La demande faite par des députés est mise immédiatement aux voix, à mains levées lorsque deux avis contraires se sont exprimés. Si l'urgence est repoussée, l'affaire est examinée selon la procédure ordinaire. Si l'urgence est déclarée, l'Assemblée nationale fixe immédiatement les dates de la réunion de la commission compétente, et de la date de la séance plénière. Ce débat a priorité sur l'ordre du jour. Toutefois, lorsque l'urgence a été demandée par des députés, le président de la République conserve la priorité, conformément aux dispositions de l'article 84 de la Constitution ».
Plus remarquablement, les députés conservent la plénitude de leurs prérogatives. En dépit du coefficient d’urgence affecté à la procédure, ils ont la faculté d’exprimer leur droit d’amendement au projet de loi. Cette composante essentielle de la fonction législative leur permet de proposer des modifications au texte en discussion.
C’est pourquoi, l’Assemblée plénière du 25 juin 2021 gagnerait en crédibilité et en efficacité si certains députés, au lieu de contenter la clameur et de se réjouir des incidents de procédure, s’étaient évertués à documenter les discussions sur le projet de loi à la lumière des conventions internationales signées, ratifiées et mises en vigueur par le Sénégal. En faisant prévaloir leur esprit constructif, le Peuple allait mieux s’approprier des enjeux réels du projet de loi et, consubstantiellement, ils auraient eux-mêmes opportunément exercé leur office parlementaire.
Dès lors, que faut-il interroger dans la procédure d’urgence ? Certainement, la gestion du temps. En procédure ordinaire, l’article 43 du RIAN prévoit que les commissions sont convoquées à la diligence de leur président par écrit et par voie de presse. Elles doivent l'être quarante-huit (48) heures, au moins, avant leur réunion. La convocation doit préciser l'ordre du jour. Par ailleurs, et là où se situe la réponse à notre interpellation, « elles peuvent, exceptionnellement, être réunies, séance tenante, en vue d'examiner soit des affaires pour lesquelles la discussion d'urgence est demandée, soit des amendements relatifs aux affaires en cours devant l'Assemblée ».
Dans les mêmes dispositions d’esprit, l’article 60, alinéa 2 du RIAN renseigne que « les projets et propositions sont distribués aux députés au moins dix (10) jours avant leur examen par la Commission compétente, sauf en cas d'urgence motivée ».
Il en résulte, conséquemment, que la procédure d’urgence en droit parlementaire sénégalais ne se réalise qu’à travers un réaménagement des délais de lecture des députés. Donc, l’accélération de la procédure consiste en un simple raccourcissement des délais dont les conséquences seraient marginales sur les prérogatives d’un député techniquement outillé ou politiquement organisé.
Une pratique nécessaire
« Qu’est-ce qui était plus urgent pour que ça puisse passer en urgence ? ». Cette question, telle un mot d’esprit, au sens freudien, est rapportée dans une récente publication. A l’évidence, les âmes politiques ont le don de rabâcher cette question.
Malgré tout, force est de dire que la procédure d’urgence n’est synonyme ni d’illégalité ni d’illégitimité, encore mois de démarche cavalière. Les arguments sont disponibles et mieux se prêtent à disceptation.
Pour y parvenir, le contexte doit être interrogé pour ne pas ignorer que le temps de la procédure ordinaire, dite normale, est à l’avantage des forces obscures du terrorisme. Sans doute, la désinformation a pu instamment semer le doute dans l’esprit et installer l’angoisse dans le cœur de bon nombre de nos concitoyens, qui sont pourtant tous ébranlés voire menacés par les affres du terrorisme sahélien. A n’en point douter, c’est un terrorisme barbare parce que moins sophistiqué qui impose un arsenal juridique adapté.
A bien des égards, « nous sommes actuellement dans le temps de l’urgence », comme l’indiquait, de manière retentissante, Georges Balandier en Séminaire de l’Ecole doctorale de Science politique de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne du 15 novembre 1999.
Ma foi, quel serait alors le sort du projet de loi évoqué si le temps était celui de la procédure ordinaire ou - et ce serait encore plus risqué – aurait été consacré à la recherche d’un consensus parlementaire ou national. Certes on est habitué à prêter au temps la vertu d’adoucir les choses, mais ce serait, dans le cadre du projet de loi en question, un vice au service de l’entreprise subversive du terroriste fanatique qui cohabite désormais avec un « terrorisme à col blanc » diffus dans les sphères politiques et économiques. Cette force de frappe politique ou la capacité à compromettre les actions gouvernementales est évidemment l’un des nouveaux visages du terrorisme.
D’ailleurs, c’est pour des raisons de même ordre que le Parlement français a récemment adopté la loi pour une sécurité globale préservant les libertés, à la demande du gouvernement, en « procédure accélérée », en réaction intelligente à la très forte opposition de la part de la société civile, des journalistes, des organismes publics nationaux et internationaux et des associations de défense des libertés publiques.
Afin de conclure cette brève réflexion, je m’engage à recommander aux concitoyens de bien vouloir se défaire du corset réactionnaire de certains acteurs, qu’ils soient des politiques, des analystes ou des activistes, en méditant, dans une posture républicaine, cette célèbre citation : « C'est quand ton esprit est faible que tu prends conscience de l'urgence de réagir » !
Meissa Diakhaté est Agrégé de Droit public, ancien assistant parlementaire de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’Assemblée nationale
par Ousseynou Nar Guèye
MAUVE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps – Le vivant et le convivial seront toujours plus forts que la mort et le mortifère. La pandémie m’a appris à croire très fort que c'est par le ‘‘move’’ qu’on résiste et gagne
#SilenceDuTemps – Les quinze derniers mois, depuis mars 2020, ont eu pour moi la couleur mauve. Comme le chante l’artiste français d’origine nigériane Féfé et comme d’autres avant lui l’ont dit, le mauve égale le rose de l’amour additionné au bleu du vague à l’âme, le blues. Mais aussi, ajouterai-je, le bleu du ciel et de la mer, et le bleu électrique de l’énergie vitale.
En janvier 2020, j’arrêtais tout emploi de salarié et me lançais (à nouveau) dans une activité d’entrepreneur à plein temps, manager de ma propre boite. Un démarrage qui a eu du retard à l’allumage. Je n’avais pas pris de vacances depuis sept ans : aussi durant deux mois, à partir de janvier 2020, j’ai été en confinement (volontaire) avant la lettre : shooté toute la nuit à Netflix sur mon smartphone au fond de mon lit, farnientant la matinée entre salon et courette (le coin fumeur) et faisant des siestes corses l’après-midi. Je me suis rattrapé en matière de séries en tout genre et de films de série B. J’étais très peu connecté à l’actualité, bien qu’étant fondateur de site d’info (Sentract.sn), n’ayant que mes alertes sur smartphone, qui m’informaient de grands événements. Alertes d’actu chaude que je n'ouvrirais pas toujours. Mais je voyais et j’entendais bien que mes enfants ne parlaient que de coronavirus. Je crois que la contraction du virus en Covid-19 n'avait pas encore été proclamé par l’OMS, ni la féminité de genre …‘‘du’’ Covid-19, par l’Académie française. ‘‘Coronavirus’’, ‘‘la Chine’’ et ‘‘Wuhan’’, répétaient mes enfants, lors du dîner. Et on était là, les enfants tétanisés et moi comme blasé devant l’avancée mondiale du virus pandémique, sur une chaîne d’info en continue qui était l’arrière-plan que je regardais distraitement lors des repas du soir, en famille.
Puis le virus est arrivé au Sénégal avec son patient zéro : un toubab, comme si on ne pouvait pas faire autrement qu’avec ce cliché ''recolonial''. Comme les Espagnols, pendant la ''conquête'' de l'Amérique, avaient apporté la variole aux Incas et aux Aztèques, les exterminant ainsi, les ''rouges d’oreilles'' nous ramenaient le Covid ? Le premier mort sénégalais du Covid a été vite connu : la célébrité Pape Diouf, pape noir du foot européen et de l’Olympique de Marseille en sa période emblématique. Là, je me suis (r)éveillé au Covid-19. Nous étions en mars 2020 et dans tout cela, il fallait bien (re)commencer à avoir des rentrées d’argent justifiées par une activité professionnelle. Il fallait se remettre à bouger. Les trois autres amis avec lesquels j’ai formé le capital réparti paritairement d’Axes et Cibles Com SARL, m’avaient unanimement désigné comme le gérant statutaire et donc le directeur général, avant même que je n’ai quitté mon précédent emploi de stakhanoviste pour cette aventure entrepreneuriale. Je me devais donc de m’atteler à ne plus flemmarder, et ne pas chercher à profiter de la prochaine restriction généralisée de mouvements, pour ne plus avoir honte de passer pour un inactif. Car aussi sec, Macky Sall a proclamé le couvre-feu qui finira une année après en état de catastrophe sanitaire.
Pour de longues semaines (et pour les enfants, ce sera neuf mois sans cours à l’école), je me suis retrouvé pour la première fois en tête-à-tête permanent avec mes trois garçons, ceux de mes enfants qui vivent avec moi. Et j’ai appris le métier d’être un parent qui n’est pas toujours en mode « qui paye commande ». Mes enfants, découvrai-je, avait besoin que je sois plus que celui qui paye les factures domestiques et qui les engueule en rentrant le soir du boulot, pour quelque bêtise commise par eux dans l’après-midi, après la classe. Le congé paternité d’une durée de six mois, accordé dans quelques-uns des pays scandinaves, ne m’est plus apparu comme une incongruité. Bientôt, sur la bande FM dakaroise, la ‘‘radio mondiale’’ proposerait des cours pour les écoliers, en direct entre 10h10 et 11h. Et je devins le répétiteur de mes enfants. Avant, j’en avais payé un pour être déchargé de la corvée de superviser les révisions filiales, pensum que cherchait sans cesse à m’imposer ma douce moitié. Le maître d’école que j’avais ne pouvait plus venir, pour cause de risque de contamination au Covid. Le Covid-19 nous forçait ainsi au coocooning : rester avec les siens proches et ne plus recevoir de visites après le coucher du soleil. Et ce, pendant des mois. Mais c’était bien pratique de (recommencer à) travailler de la maison : ce fut la période faste de mes émissions vidéo diffusées sur Youtube. Notamment pour ce qui est de « Lu Bèss », enregistré en tandem avec René Lake depuis Washington. Chacun de nous dans son salon. Pour une série d’émissions où nous parlâmes beaucoup – de quoi d’autre ? – du Covid.
Au-delà de ma petite personne, le Covid-19 montrait surtout que tout ne pouvait s’acheter. Et surtout pas la santé. Devant le Covid-19, tout le monde était égal dans le risque d’être frappé de malheur. Un fait jusque-là impensable qui advint pendant le Covid sénégalais fut, pour moi, la fermeture prolongée des lieux de culte, mosquées et églises. Je n’aurais jamais cru que cela serait possible, dans ce pays de 95% de musulmans, 5% de chrétiens et 100% d’animistes. Un Ramadan 2020 sans bousculades pour nafilas à la mosquée ? incroyable. Mais pour les religieux sénégalais, ce n’était que partie remise : ils nous diraient bientôt que la pandémie était un fléau envoyé par Dieu, pour nous châtier de quelque turpitude collective et d’une tonne de péchés individuels. De toute la période de retraite monacale et de restriction de déplacements inter-urbains imposée par le Covid-19, c’est cette proclamation supposée prophétique de quelques-uns de nos guides (?) religieux qui me mit le plus le de vague à l’âme.
Aujourd’hui, nous avons ‘‘appris à vivre avec le Covid’’, comme le souhaita le président Sall, à l’unisson et à la remorque du président français Emmanuel Macron, qui confinait toujours sa population un jour avant le Sénégal et déconfinait de même. Dans mon quartier, cela faisait longtemps qu’on avait vite appris à vivre avec le Covid : les nuits de couvre-feu, jusqu’à 1 heure du matin, il était possible d’aller frapper à la porte du ‘‘Diallo-boutique’’ de la rue : il entrebâillait l’entrée et vous vendait ce que vous vouliez. Rétrospectivement, c’est cette résistance boutiquière qui me fait croire que le vivant et le convivial seront toujours plus forts que la mort et le mortifère. En quinze mois, plusieurs proches (très proches…) et amis miens ont contracté le Covid-19, puis en sont guéris. Je ne suis plus dans le mauve. La pandémie m’a appris à croire très fort que c'est par le ‘‘move’’ qu’on résiste et gagne. Il faut toujours que tout change pour que tout reste pareil.
Ousseynou Nar Gueye est un analyste politique, fondateur du site d'information sentract.sn et directeur général d’Axes & Cibles Com SARL.
LE FILS DE CHEIKH YÉRIM SECK PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Souleymane Sidy Seck vient d'être placé sous mandat dépôt pour viol, détournement de mineure et collecte illicite de données.
Dakar, 29 juin (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé, mardi, 28 nouvelles infections au Covid-19 recensées au cours des dernières 24 heures, ainsi que deux nouveaux décès survenus lundi.
Ces nouvelles contaminations sont issues de 1.200 tests, précise le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans un bulletin épidémiologique.
Les 28 cas positifs sont constitués de 9 cas contacts suivis et de 19 cas issus de la transmission communautaire.
Sur les 19 cas communautaires, 15 proviennent de Dakar et les quatre autres de la région de Matam.
Le ministère de la Santé informe que 64 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Au même moment, 11 cas graves se trouvent dans les services de réanimation.
Deux nouveaux décès, survenus lundi, sont venus porter à 1.116 le nombre de patients ayant succombé à la maladie.
Au total, 42.957 cas positifs de Covid-19 ont été enregistrés depuis l’apparition de la maladie sur le territoire sénégalais, dont 41.354 guéris. Il en résulte que 436 malades sont encore sous traitement.
Concernant la campagne de vaccination entamée fin février dernier, le bulletin rapporte que 6.029 personnes ont été vaccinées lundi, portant à 521.373 le total des personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin.
LE PROCUREUR SANS PITIÉ!
Le parquet veut que les deux danseurs de Waly, qui ont été arrêtés pour attentat à la pudeur, restent encore en prison pour 6 mois
Le parquet veut que les deux danseurs de Waly, qui ont été arrêtés pour attentat à la pudeur, restent encore en prison pour 6 mois.
S’il ne tenait qu’au parquet, les danseurs de Waly Seck resteraient en prison pour quelques mois encore. Lors de l’audience qui s’est ouverte ce mardi dans la matinée, le substitut du procureur a requis une peine de deux (2) ans dont six (6) mois de prison à l’encontre Ameth Thiou (Mouhamed Samb ) et Eumeudy Badiane pour attentat à la pudeur et acte contre nature. Le procès est en cours.
LA PRESSE DRESSE LE BILAN DU PLAN DÉCENNAL DE GESTION DES INONDATIONS
Dakar, 29 juin (APS) - La presse quotidienne fait le bilan du Programme décennal de gestion des inondations à la faveur de la restitution, lundi, des conclusions de la mission d’information mise sur pied par l’Assemblée nationale, à la suite des pluies diluviennes survenues au mois de septembre dernier.
‘’La mission parlementaire titre un bilan satisfaisant’’, affiche Le Soleil en manchette au sujet de ce programme pour lequel plus de 511 milliards de francs CFA ‘’ont été dépensés’’, soit un taux d’exécution de 66, 65 % sur un budget prévisionnel de plus de 766 milliards.
‘’En plus des milliards dans les égouts avec l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), d’autres continuent d’être engloutis dans les eaux’’, constate pour sa part Sud Quotidien, au lendemain de la présentation du rapport à l’Assemblée nationale.
Evaluant lui aussi la lutte contre les inondations, Vox Populi écrit que ‘’sur 392 sites inondés, 311 [ont été] traités’’. Selon le journal, la mission, composée de 15 députés, a ‘’effectué des visites de terrain dans les 14 régions du Sénégal pour évaluer le plan décennal (2021-20222) de lutte contre les inondations’’.
Un programme qui, selon Lii Quotidien, comporte des ‘’défaillances’’. Le journal constate que ‘’les progrès’’ réalisés ‘’cachent une forêt de dysfonctionnements’’, expliquant que ‘’les missionnaires de l’Assemblée nationale ont constaté beaucoup d’anomalies liées à l’exécution’’ du programme.
Dans L’As, le ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, assure que ‘’les populations ne prendront pas des bateaux cette année’’. Le journal souligne que face aux députés, il a indiqué que ‘’toutes les dispositions ont été prises par le gouvernement pour parer à d’éventuels dégâts’’.
Revenant sur l’adoption lundi de la loi sur le terrorisme, Vox Populi livre les éclaircissements du ministre de la Justice, Malick Sall. Le journal informe que selon lui, ‘’les infractions relatives aux actes de terrorisme existent déjà dans le Code pénal. Elles sont intégrées dans notre législation par la loi 2007-01- du 12 février 2007, à travers l’article 279-1’’.
Et dans des propos repris par Le Quotidien, Malick Sall, déclare qu’’’aucun manifestant n’a jamais été arrêté pour terrorisme’’.
En tout cas, pour Sud Quotidien, ‘’le tollé suscité par l’adoption au niveau de la représentation parlementaire de la très controversée loi sur le terrorisme n’est pas sur le point de s’estomper’’. Le journal explique que ‘’l’opposition parlementaire et les députés non-inscrits envisagent de solliciter instamment l’arbitrage du Conseil constitutionnel, afin d’invalider cette loi jugée +liberticide+’’.
A ce propos, L’Observateur annonce que le dépôt de ce recours est prévu ce mercredi. ‘’ (…) le texte est déjà préparé et il ne reste qu’à le déposer’’, indique le journal, citant un haut responsable de l’opposition, sous le couvert de l’anonymat.
Sur un autre plan, L’info prévient que ‘’la visite du chef de l’Etat à Thiès est partie pour enregistrer une véritable bataille de représentativité entre les différentes composantes de la coalition présidentielle, mais aussi entre les responsables apéristes eux-mêmes’’.
Le journal écrit que ‘’les partisans d’Idrissa Seck’’, devenu un allié du président Sall, ont ‘’à cœur de démontrer qu’ils sont les maîtres de Thiès et mieux légitimer leurs ambitions lors des prochaines locales’’. Il ajoute que ‘’du côté de l’APR [Alliance pour la République, au pouvoir], le challenge sera de tenir la dragée haute’’.
‘’Pour les préparations de la visite du Président Macky Sall à Thiès, les membres de son camp n’ont pas parlé le même langage. Entre des problèmes de préséance, de partage de fonds pour l’accueil, apéristes et rewmistes qui ne sont pas tombés d’accord, pourraient se chamailler devant leur mentor qu’ils accueillent aujourd’hui’’, alerte Tribune.
De son côté, Kritik’ indique que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck ‘’marque son territoire’’ pour cette visite du président Sall à Thiès. Selon le journal, ‘’Macky Sall peut rêver d’une marée humaine’’ dans cette ville ‘’où le maître des lieux, Idrissa Seck, a déployé toute sa science politique pour battre les records d’affluence et certifier sur le terrain son leadership incontesté dans la cité du refus’’.
Mais selon Le Témoin, ‘’Thiès, la ville rebelle, est sous haute tension (…)’’. Le journal note qu’’’en plus de la coalition de jeunes de l’opposition qui compte’’ accueillir le chef de l’Etat ‘’à sa manière, des militants se disant de la première heure de l’Alliance pour la République (APR) et des étudiants de l’Université Iba Der Thima (UIDT) veulent aussi faire voir rouge à leur hôte’’.
Libération fait état de la saisie, les 6 et 27 juin, de 16, 7 tonnes de haschich dans les eaux sénégalaises.
FAIT SOCIAL, EFFET POLITIQUE
Si on ne peut parler de retrouvailles entre Macky et Khalifa, cette cérémonie de présentation de condoléances, même naturelle dans une société comme celle du Sénégal, est aussi un acte politique posé par l’un et l’autre. Décryptage
Si on ne peut parler de retrouvailles entre Macky et Khalifa, cette cérémonie de présentation de condoléances, même naturelle dans une société comme celle du Sénégal, est aussi un acte politique posé par l’un et l’autre. Décryptage.
Le déplacement du Président Macky Sall, dimanche, pour présenter ses condoléances à Khalifa Sall, fait partie de ce qu’on appelle un «fait social» au sens durkheimien en ce qu’il s’est imposé aux deux hommes en dépit de leur adversité politique. Soit ils s’y plient en acceptant l’un d’aller présenter ses condoléances, et l’autre de recevoir ces condoléances, soit ils s’exposent aux «sanctions» de la société. Cette prouesse n’est pas une première de nos hommes politiques et ne sera sans doute pas la dernière. En avril 2009, l’inimitié entre les Wade et Idrissa Seck était connue de tous. Lorsque Karim a perdu son épouse, Karine, le leader de Rewmi n’était pas le bienvenu à la maison mortuaire du Point E. Wade-fils n’en voulait pas. Et la presse en avait fait ses choux gras. Ce serait même sur intervention de chefs religieux que Abdoulaye Wade a fini par raisonner le fils biologique qui s’est résolu à accepter la poignée de main du fils putatif devant la classe politique. Dans un entretien avec Wal Fadjiri en 2009, Amath Dansokho revenait largement sur ces obsèques qui avaient rassemblé pouvoir et opposition. «Peut-on dire qu’entre les hommes politiques sénégalais, il y a de l’adversité, mais pas d’animosité ?» Le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) répondait ceci : «Je ne peux pas répondre à la place de tout le monde, naturellement. Mais en ce qui me concerne, je pense qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Je rappelle -peutêtre que les gens ne s’en souviennent pas- que c’est moi qui ai préconisé, pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, qu’on ait des rapports civilisés dans les combats politiques. C’était au plus fort de la crise de 1989. Je considère qu’il y a des différends essentiels qui nous opposent sur le plan politique, sinon on n’aurait pas des partis politiques différents.» Et l’opposant farouche d’alors ajoutait : «L’opposition et le pouvoir, quelle que soit l’acuité de leurs rapports au plan des démarches politiques, des objectifs de pouvoir, conviennent quand même qu’il y a des choses qui les unissent. C’est l’existence de leur pays et la nécessité de faire en sorte que les sociétés ne souffrent pas trop des différends et des ambitions politiciennes.»
Le fait politique
Le «fait social» peut aussi être un fait politique. A l’époque, le Président Wade avait aussi intérêt à huiler ses rapports avec Idrissa Seck, surtout que c’était au lendemain de sa déconvenue aux Locales du 22 mars 2009 qui a vu l’opposition reprendre les grandes villes (Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Louga). Donc, la mise en scène politique des condoléances ne date pas d’aujourd’hui. Et ce qui s’est produit ce 27 juin 2021 entre Macky Sall et Khalifa Sall est aussi un fait politique en ce qu’il concerne deux hommes politiques. Dans un contexte politique. Avec des enjeux politiques. Et le tout enveloppé dans une communication très politique. Que cette audience se soit déroulée loin des caméras des journalistes n’en fait pas un fait «naturel» ou «anodin». Les images envoyées ne sont pas que la «simple» preuve de l’existence de cette audience. Elles véhiculent un message de deux hommes qui tiennent à montrer à la face des Sénégalais que, quelle que soit leur adversité politique, ils ne doivent pas oublier que le Sénégal est au-dessus de tout. Mais avec la présence de certains de ses proches comme Soham Wardini ou encore Moussa Tine, Khalifa Sall semble vouloir éviter toute velléité de commentaire ou interprétation pouvant le discréditer. Tout acte euphorique ou sympathique pouvant alimenter une quelconque «complicité» avec son hôte de marque. C’est peut-être ce que suggère cette distanciation physique, les regards opposés, sur un seul fauteuil. «Le président de la République s’est rendu, ce dimanche après-midi, chez Khalifa Ababacar Sall pour la présentation de ses condoléances. Auparavant, c’est son épouse qui avait tenu à présenter ses condoléances à l’ancien maire de Dakar. Pour rappel, ce dernier a perdu sa maman», liton dans un communiqué envoyé par la cellule de communication de Khalifa Sall. Et cette précision que la Première Dame «avait tenu à présenter ses condoléances» est importante et suggère bien la gêne et la sensibilité de cet acte. Les détails sont importants dans cette petite histoire Ô combien politique. L’on aurait pu se dire que Marième Faye Sall a transmis les condoléances de son époux. Si le chef de l’Etat ne s’y était pas rendu, peut-être qu’on n’y verrait pas une faute… politique. Mais qu’il décide lui-même de s’y rendre appelle une lecture politique. On ne peut en déduire que c’est la paix retrouvée entre les deux hommes. Deux jours avant cette rencontre, alors que le projet de loi modifiant le code pénal et le code de procédure pénale agitait le landerneau politique, Khalifa Sall était encore sur sa ligne. «Par le prétexte du terrorisme, on veut restreindre les libertés (...). Il faut dénoncer ce projet, le combattre et le retirer», écrivait-il sur sa page Facebook. Mais les faits et gestes comptent toujours en politique. Il y a au moins une brèche ouverte. Encore que leur fameuse audience au Palais en mars 2020 sur le Covid-19 avait fait tomber un pan du mur qui les séparait. Depuis, officiellement en tout cas, Macky et Khalifa ne s’étaient ni vus ni parlé. Et pourtant, chacun a besoin de l’autre.
Interdit de dire «jamais»
Il est vrai que Khalifa Sall ne digèrera pas de sitôt son séjour carcéral que lui a valu cette affaire de caisse d’avance, qu’il impute au chef de l’Etat pour n’avoir pas répondu à ses sirènes. Il est aussi vrai qu’il ne lui pardonnerait pas facilement l’invalidation de sa candidature à la Présidentielle de 2019 qu’il lui attribue. Il est tout aussi évident qu’il n’oubliera pas sa déchéance électorale, de ses fonctions de maire et de député. Aussi difficile fut son épreuve de prison, il ne serait pas le seul à rabibocher avec son «bourreau». Idrissa Seck n’avait-il pas tenté des retrouvailles avec Wade qui l’a mis en prison pendant au moins 6 mois ? Aïda Ndiongue n’avait-elle pas accepté l’accolade de Macky Sall chez Oumou Salama Tall ? Une suite logique de son ralliement au camp présidentiel. La politique, surtout celle de chez nous, a horreur du «jamais».
Tout est question de prétexte et de contexte. Entre-temps, Khalifa Sall aura perdu de son hégémonie à Dakar puisque Ousmane Sonko a beaucoup grappillé sur son électorat. Mais a-t-il vraiment le choix ? Oui, il a le choix, comme il l’avait promis au leader de Pastef en mars dernier, de repartir à la conquête de la capitale. Et cette fois-ci à tout prix ? «Il ne faut pas répéter l’erreur de 2017 où l’opposition est partie aux Législatives en ordre dispersé et n’a récolté que peu de députés. Il faut tirer les leçons de 2017. Si nous n’avions pas commis cette erreur, nous n’en serions pas là aujourd’hui», avait admis le leader de Taxawu Senegaal devant Sonko qui le recevait au lendemain des émeutes de mars, consécutives à son arrestation. Une allusion à ses divergences avec Abdoulaye Wade sur le choix de la tête de la coalition Manko wattu senegaal. L’essentiel pour lui serait moins sa victoire ou celle de sa coalition que la défaite du pouvoir. Le problème, c’est qu’il ne peut encore être ni électeur ni éligible. Macky Sall aussi a besoin de Khalifa Sall pour davantage poursuivre la philosophie de «réduire l’opposition à sa plus simple expression». Mais surtout pour affaiblir un Sonko qui, dans ce jeu, est dans son temps fort depuis février-mars. S’ouvrir et se rapprocher de l’ancien maire de Dakar, ancien (?) maître de Dakar, ne serait pas une mauvaise chose.
En contrepartie d’une amnistie ou en tout cas d’une levée de sa déchéance électorale ? Sauf que le Président Sall serait, à partir de ce moment, obligé de faire autant pour Karim Wade. Et les cartes seraient alors redistribuées. Il est clair que le risque serait gros pour Khalifa Sall de voir ce qui lui reste de ses fidèles, comme Barthélemy Dias, de chercher une autre aventure. Dias-fils qui incarne l’aile dure de Taxawu Senegaal réfute tout malentendu avec son mentor, mais s’affiche plus aux côtés du leader de Pastef. Il a déclaré sa candidature alors que Taxawu Senegaal n’en a pas encore discuté. Et le fameux audio dans lequel Khalifa Sall rappelait à l’ordre le maire de Mermoz-Sacré Cœur, publié par L’Observateur, après son démenti, aurait pollué l’atmosphère entre les deux hommes. Ces condoléances peuvent aussi avoir un effet politique.
CAN 2021 - LES COACHES LOCAUX DOMINENT LE MATCH
Ils seront 14 sur les 24 équipes présentes au Cameroun
SenePlus Avec lexpressiondz.com |
Publication 29/06/2021
Vainqueur de la Can 2019, Djamel Belmadi a fait pencher la balance en faveur des locaux lors de la dernière édition en Egypte. Avec le finaliste, le Sénégalais Aliou Cissé, ils renforcent l’argument en faveur d’un plus grand nombre d’Africains sur le banc des entraîneurs.
Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle, une majorité significative d’entraîneurs africains sera à la tête d’équipes lors de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de janvier au Cameroun. La qualification de la Sierra Leone, sous la houlette de John Keister en début de semaine, signifie que 14 des 24 équipes présentes à la phase finale seront dirigées par un entraîneur local, sauf si les fédérations de football changent soudainement d’avis pour changer de personnel. Il s’agit d’un revirement significatif en faveur des locaux, qui ont longtemps été éclipsés par les entraîneurs étrangers d’Europe et d’Amérique du Sud lors des phases finales. La phase finale de 2002 au Mali a été la dernière fois où il y a eu plus d’entraîneurs africains que d’étrangers à la phase finale, mais à l’époque, sur un terrain de 16 équipes, il y avait une répartition presque égale avec neuf Africains et sept expatriés. Depuis 1965 en Tunisie, où les six finalistes étaient dirigés par des locaux, il n’y a jamais eu un tel pourcentage d’entraîneurs africains, dans ce qui sera considéré comme un vote de confiance dans le talent local.
Des pays comme le Burkina Faso, la Guinée Equatoriale et le Mali, dont les dernières participations à la phase finale avaient été confiées à un entraîneur étranger, ont changé d’approche et opté pour des locaux. Le débat sur le manque d’opportunités pour les entraîneurs africains dans leur propre pays est depuis longtemps passionné. Beaucoup pensent en effet que les Fédérations ont tendance à privilégier les étrangers lorsqu’elles nomment un entraîneur national. Souvent, la réaction instinctive au recrutement d’entraîneurs a vu de nombreux Européens ou SudAméricains accepter un rôle pour lequel ils n’étaient pas préparés ou qui dépassait leurs capacités. D’autres pensent que le statut des entraîneurs africains est encore faible et qu’ils ne bénéficient pas du même respect de la part des joueurs qu’un entraîneur étranger. Sur les 32 éditions passées de la Coupe d’Afrique des nations, seuls six ont vu des entraîneurs africains dominer. Il y a eu huit tournois où la répartition était égale, mais 18 où les entraîneurs non africains étaient en majorité sur le banc. Ce chiffre inclut les sept dernières éditions, qui remontent à 2008. Les statistiques concernent les entraîneurs en poste au début du tournoi, car il y a eu des finales où un changement a eu lieu pendant le tournoi.
17 Can remportées par des entraîneurs africains et 16 par des étrangers
Lors de la dernière phase finale en Egypte en 2019, 15 des 24 entraîneurs étaient étrangers. En 2015 en Guinée Equatoriale, seuls trois des 16 finalistes avaient des locaux à leur tête. Claude Le Roy détient le record des entraîneurs lors des phases finales de la Coupe d’Afrique des nations, ayant dirigé six équipes différentes lors de neuf tournois, suivi par Henry Kasperczak (7), Michel Dussuyer (6), Hervé Renard (6), Alain Giresse (5) et Henri Michel (5). Tous sont français, y compris l’ancien international polonais Kasperczak, qui a obtenu la nationalité française après y avoir commencé sa carrière d’entraîneur. En comparaison, plusieurs entraîneurs africains n’ont participé qu’à trois tournois - un record partagé par Mahmoud Al Gohari, CK Gyamfi, Florent Ibenge, Fred Osam Duodu, Rabah Saâdane et Hassan Shehata, qui a remporté ses trois participations. L’entraîneur de la Guinée-Bissau, Baciro Cande, devrait participer à un troisième tournoi consécutif en janvier. Sur le front des victoires, 17 Coupes d’Afrique des nations ont été remportées par des entraîneurs africains et 16 par des étrangers, l’Algérien Djamel Belmadi ayant fait pencher la balance en faveur des locaux lors de la dernière édition en Egypte. Il renforce l’argument en faveur d’un plus grand nombre d’Africains sur le banc des entraîneurs.
MAKHETE DIOP SE DÉVOILE
Un athlète qui s’exprime à travers un livre. Le footballeur professionnel Makhète Diop a défriché cette voie jusque-là non sondée dans le pays
Un athlète qui s’exprime à travers un livre. Le footballeur professionnel Makhète Diop a défriché cette voie jusque-là non sondée dans le pays.
Dans son autobiographie «Footballeur dans le Golfe. Richesse, écueils et frustrations», l’avant-centre, qui plastronne à plus de 100 buts, fait découvrir au grand public des pans de sa trajectoire jusque-là méconnus. Son alitement pendant un an et demi, son séjour en Syrie au début de la guerre qui mine ce pays, ses angoisses, ses déceptions mais aussi ses joies, son entourage, ses débuts …
L’ancien de Yakaar de Rufisque se dévoile sous la plume de la journaliste Anta Faye Diop, son itinéraire plein d’enseignements. La cérémonie de dédicace a eu lieu samedi à l’Efi de Rufisque. L’actuel Dtn, Mayacine Mar, coach de Makhète Diop au Port, le Rufisquois Gorgui Samb ayant représenté le ministre Matar Bâ, Samba Kor Cissé, agent du joueur et tous les autres invités ont témoigné des valeurs d’abnégation et de persévérance qui ont permis à l’attaquant d’Al Shabab (Arabie Saoudite) d’arriver à ce niveau.
Il n’est pas pour autant question uniquement de football dans ce livre, à en croire l’éditeur qui y voit une belle symbiose avec le culturel. «Ce qui est raconté dans ce livre c’est une trajectoire de vie qui va bien au-delà du football. C’est un livre qui peut servir pour le développement personnel parce que ce qui y est véhiculé ce sont des valeurs de persévérance, d’abnégation, de travail et surtout une envie de réussir», a indiqué, lors de la rencontre, Saër Ndiaye dont la maison «Le nègre international» a édité la publication.
«Ce livre est aussi une passerelle entre la culture et le football et mettre en corrélation ces deux éléments dans le pays de Jo Diop et Mawade Wade, c’est leur rendre hommage», a-t-il aussi relevé, souhaitant que cette parution puisse inciter d’autres athlètes à raconter leur trajectoire par le livre.
La représentante de la direction du livre a salué un ouvrage qui vient rajouter un plus à l’offre littéraire. «C’est important de voir un footballeur parler de la trajectoire de sa vie qui peut inspirer d’autres», a en fait noter Khadidiatou Diallo, assurant que le livre va intégrer les étagères des Centres de lecture et d’animation du pays.
Revenant sur ce qui l’a poussé à recourir à un livre pour se raconter, Makhète Diop de dire : «C’est Drogba qui est mon idole et lorsque des amis m’ont dit qu’il a sorti un livre, c’est ce jour-là que j’ai décidé de faire le mien pour faire connaître mon histoire.» L’avant-centre ivoirien avait en effet sorti en 2008 son autobiographie avec le titre «C’est pas gagné».
Attaquant aux statistiques éloquentes avec, entre autres, 100 buts marqués avec Al Dahfra (D1 Emirats Arabes Unis) en 4 saisons, 22 buts avec Beijing Renhe Fc (D1 chinoise) en une saison, 33 buts avec Nejmeh Fc (Liban) en une saison, Makhète Diop voudrait bien gagner plus : une sélection en Equipe nationale pour boucler la boucle.
«IL N’Y A PAS EU DE CORRECTIONS MAJEURES EN LIEN AVEC LES INJONCTIONS DU COVID-19»
Entretien avec… Cheikh Mbow, Directeur exécutif de la Cosydep
Pour le Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), le secteur n’a pas encore su décrypter tous les messages que lui a adressés la pandémie du Covid-19. Dans cet entretien, Cheikh Mbow constate une tendance baissière du budget d’investissement de l’éducation, malgré les injonctions du coronavirus, condamne la violence en milieu scolaire tout en indexant les responsables de cette situation et reste d’avis que l’Etat doit, avec plus de pragmatisme, solder les accords le liant aux enseignants.
Les syndicats se sont plaints des agressions subies par les enseignants dans leurs salles de classe. Comment réagissez-vous à ces évènements ?
La Cosydep condamne cette violence qui humilie les enseignants. L’Etat doit prendre des mesures vigoureuses contre toute forme de violence dans l’espace scolaire et universitaire. Il faut, cependant, faire remarquer que cette violence est l’expression d’une crise sociétale profonde. Une crise de l’autorité clairement établie. L’autorité religieuse, politique, coutumière, associative est défiée. Le parent, face à ses enfants, n’y échappe pas non plus. Par ailleurs, l’école est concurrencée par d’autres instances non contrôlées. Il s’agit de la rue, des médias, des réseaux sociaux qui sont des «écoles ouvertes». En somme, ce qui advient aux enseignants est en réalité la conséquence de cette crise d’autorité qu’il faut adresser.
Qui pourrait-on attribuer la responsabilité de cette situation ? A l’école ou à la communauté ?
Aux deux. D’abord à la communauté qui, avec les exigences de la quotidienneté et les transformations sociales, a très peu de cadres appropriés pour éduquer. Pire, nos enfants, face aux querelles des adultes, considèrent que le plus déterminé, c’est celui qui est le plus incendiaire, le plus violent, celui qui fait le «buzz». Ensuite, à l’école, sous-système de la société, qui devrait être dans les conditions de remplir sa mission d’avant-garde face aux communautés.
En tant qu’acteur impliqué dans la régulation du secteur éducatif, on ne vous a pas trop entendu sur le débat autour de l’introduction de l’éducation sexuelle à l’école…
Oh que si ! D’abord, aux lendemains de la fameuse rencontre à Saly, entre le ministère de l’Education nationale, l’Unesco et le G7, j’ai été saisi au moins par trois organes de presse. Nous avions salué leur vigilance et leur courage. Nous avons été aussi rassurés par la mobilisation citoyenne qui a engagé les leaders religieux, coutumiers et associatifs. Nous condamnons toute tentative de promotion de contre-valeurs. La Cosydep estime que les communautés sénégalaises ont déjà leurs approches et leurs réponses tirées de leurs traditions et de leurs religions. Notre position est claire, il faut veiller sur notre souveraineté en matière d’éducation, avec un système qui écoute plus et mieux le citoyen sénégalais qui en est le bénéficiaire et qui doit en être le commanditaire. Ensuite, en revisitant notre «Livre blanc» de 2014, en contribution aux Assises nationales de l’Education, à la page 69, la coalition a posé la problématique de l’éducation aux valeurs. La coalition est persuadée qu’une application des conclusions des Assises et une vigilance permanente constituent la meilleure manière de nous prémunir de tout danger (dépravation des mœurs, émigration clandestine, banditisme, violence, …). Un défi prégnant est la situation des «hors école» et les agressions des familles par des messages, des pratiques, des textes et images face à des enfants sans défenses solides. L’école devient doublement importante car elle est à la fois un cadre protecteur et un moyen pour accompagner la maison en renforçant l’esprit critique et les capacités de discernement des enfants.
Les organisations syndicales ont remis au goût du jour le non-respect par l’Etat des accords. Cette réaction ne découlerait-elle pas d’un manque de suivi correct ?
Depuis plus d’un an, le monitoring des accords est paralysé avec la suppression du poste de Premier ministre. Avec cet arrêt, on est dans une situation de crise latente. Il n’est pas acceptable de ne pas entretenir le dispositif de suivi et de mise en œuvre de ces accords. Le gouvernement doit faire preuve de plus de pragmatisme pour solder le passif avec les enseignants. Nous en avons assez d’entendre le refrain «Accords non respectés». Nous devons dépasser cette question définitivement. Les grandes vacances doivent être sérieusement mises à profit. Sans un système pacifié, on ne peut absolument rien construire de solide. Je rappelle que, dans le contexte du Covid-19, beaucoup avaient la possibilité d’opter pour le télétravail, les fonctionnaires (forces de sécurité, travailleurs de la santé et enseignants) ont été contraints de prendre des risques, sans un dispositif de protection complet. Le Covid-19 aura suffisamment rappelé l’exigence d’une véritable revalorisation des agents de la Fonction publique. Le premier signal serait de respecter les engagements en cours, de diligenter leurs dossiers.
Après un an de prévalence du Covid-19, l’école a eu une année sans perturbation majeure. Pourrait-on s’attendre à de très bons résultats cette année ?
Quatre principaux éléments ont été mis en relief dans l’analyse des résultats de l’année dernière. Il s’agissait de la réduction des effectifs, de la mobilisation de tous les enseignants autour des candidats, de la réduction des programmes et du soutien de la communauté. Ces déterminants ne sont pas tous présents cette année. On ne dispose pas donc de raisons pour prédire de très bons résultats. Nous craignons de ne pas pouvoir maintenir les résultats de l’année passée mais plutôt de retourner aux taux habituels de moins de 50% qui nous éloignent des 80% nécessaires à un système performant. Pourtant, cette année devrait, non seulement permettre de renforcer la résilience du système mais aussi de résorber les nombreux gaps (déficit en infrastructures, équipements, personnels, quantum horaire, …). Mais on s’est rendu compte qu’il n’y a pas eu de corrections majeures sur notre réseau scolaire en lien avec les injonctions du Covid-19. Il y a 40% d’entre les écoles qui ne disposent pas de blocs sanitaires, 2/3 des écoles n’ont pas d’eau potable ; une école sur deux n’est pas sécurisée. Donc, la question de l’environnement des apprentissages se pose (eau, assainissement, sécurité), en plus de la tendance baissière du budget d’investissement : 50 milliards en 2019, 38 milliards en 2020 et 22 milliards en 2021. C’est comme si on n’était pas décidé à mettre aux normes l’environnement des apprentissages.
Le report des dates des examens scolaires a été acté par les tutelles. Souscrivez-vous à ce report ?
Nous avons une année particulière qui a démarré en novembre. Plusieurs enseignants craie en main et des candidats ont sollicité les autorités pour repousser les examens en disant : «Si nous voulons faire de meilleurs résultats, il fallait repousser la date des examens.» Puisque la demande émane des acteurs, nous en prenons acte. Evidemment, cela va avoir comme conséquence des examens en hivernage. Ce qui exige un état des lieux de la tenue des examens de l’année passée. En tirer les leçons pour mieux adresser les examens de cette année. Cartographier les écoles inondables pour identifier les potentiels centres d’examen. L’accompagner d’un dispositif de communication pour la préparation psychosociale des candidats et de leurs enseignants. Renforcer le dispositif de sécurisation du processus des examens (fuites, fraudes, erreurs). Cette situation qui se répète invite à reconsidérer le calendrier scolaire et à corriger conséquemment l’état de notre réseau scolaire.
Plus de 184 mille enfants n’ont pas d’extrait de naissance, ce qui les prive du coup de composer au même titre que leurs autres camarades. Quelle réflexion cette situation vous inspire-t-elle ?
Cette problématique doit être adressée de manière définitive. En 2021, le Sénégal devrait dépasser ces questions d’état civil : un enfant sans pièces d’état civil n’existe pas juridiquement. Aucune planification rigoureuse ne peut se faire sans une maîtrise de la démographie. Plusieurs initiatives ont été éprouvées. Il reste que l’Etat doit prendre cette question à bras-le-corps pour définitivement la vider. Il est regrettable que la question se pose chaque année, à pareil moment. Nous considérons que les audiences foraines ne sont pas une solution structurelle. Nous avons les moyens de résoudre ce problème en exploitant toutes les opportunités offertes par la digitalisation et le numérique. Prenez l’exemple des services de transfert d’argent, de paiement de factures, de réception de bulletin de solde via e-solde. Donc avec une ferme décision de la part de l’Etat, notre pays peut définitivement adresser cette problématique qui a trop duré. Il est venu le temps de la régler définitivement. Les moyens existent, il faut juste de la volonté.