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26 juin 2025
PAR Alla Kane
MOCTAR FOFANA NIANG, UN GÉANT DE LA PENSÉE ET DE L’ACTION EST PARTI
EXCLUSIF SENEPLUS - Sa vie politique a encore été plus exaltante plus vive et plus révélatrice encore des valeurs humaines qu’il incarnait. Plus il avançait en âge, plus son engagement était déterminé
Oui, Moctar Fofana Niang est parti. Né le 18 Novembre 1939 à Koulikoro au Soudan (actuel Mali) Moctar Fofana Niang nous a quittés pour l’éternité, ce samedi 20 mars 2021 à l’âge de 82 ans. Une vie entièrement donnée à la cause de la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme.
Feu Sadio Camara qui fut, son compagnon de tous les jours témoigne dans son livre : « Epopée du PAI au Sénégal (1957-1960) » en ces termes : « Moctar Fofana Niang a été un de mes premiers compagnons à Tambacounda. Il a été une des victimes de la grande répression de 1965-1966 avec la torture à l’électricité, malgré tout, il est resté debout pour la cause du PAI ».
Il poursuit en ajoutant : « Moctar Fofana Niang fut un militant de la première heure. Tout jeune il participe à la diffusion du Manifeste du PAI et fut témoin du dépôt des statuts du PAI par Abdou Anta KA auprès des autorités coloniales. Depuis lors, il s’illustrait dans l’implantation du PAI dans le pays. »
Son cursus scolaire se présente ainsi qu’il suit : études primaires à Saint-Louis, secondaires à Dakar et supérieures à l’Institut des Études Administratives Africaines à la Faculté des Sciences Economiques de l’Université de Dakar auxquelles il faut ajouter celles intervenues à l’étranger à l’Institut international d’Études économiques et de planification coopérative de Moscou (URSS) et aussi à l’Institut économique et syndical d’Alger (Algérie).
Dans sa vie professionnelle, il faut noter son passage dans la fonction publique comme agent technique de la coopération puis dans le privé (à la Sonadis).
Au plan social, il a eu à assumer des responsabilités au niveau de la CNTS et à la présidence de l’Association sportive et culturelle « le Thiely » de la Patte d’Oie de Dakar.
Sa vie politique a encore été plus exaltante plus vive et plus révélatrice encore des valeurs humaines qu’il incarnait. Plus il avançait en âge, plus son engagement était déterminé.
Jusqu’à son dernier souffle, le camarade Moctar Fofana Niang est resté debout pour la défense des intérêts de son peuple, toujours aux premiers rangs de ceux qui combattent pour le progrès de l’humanité en gardant intacte la plénitude de ses convictions et inébranlable son engagement de toujours pour les causes justes.
En nous quittant le camarade Moctar Fofana Niang était :
Président de Comité national préparatoire de la commémoration du cinquantenaire du Manifeste du PAI (CNP/50e)
Membre du Bureau national de l’association de l’Université du troisième âge du Sénégal (UNITRA)
Membre du secrétariat permanent (SP) du parti politique Yoonu Askan wi/Mouvement pour l’Autonomie populaire et de ses différentes instances nationales (DEN-CG)
Fonctions qu’il assumait avec responsabilité et rigueur. Ainsi, assistait-il à trois réunions hebdomadaires sans désemparer :
Le mercredi au bureau national de l’UNITRA au Centre horticole de Cambéràne
Le jeudi, présidence du secrétaire exécutif du CNP/50e à son siège a la SICAP Liberté II chez Babacar SOKHNA
Le samedi à la réunion du Secrétariat Permanent de Yoonu Askan wi aux HLM de Grand Yoff.
Sa présence était aussi toujours remarquée aux réunions périodiques telles que :
Les diverses sessions des instances nationales de la direction de Yoonu Askan wi comme la Délégation exécutive nationale (DEN) et Conseil général (CG) qui tenait leurs assemblées, chacun deux fois dans l’année.
Les samedis de l’économie qui se tiennent le premier samedi de chaque mois.
Pourtant, le camarade Moctar Fofana Niang habitait Sangalkam, cette banlieue des banlieues.
Il faut mesurer la distance qui sépare Sangalkam du Centre horticole de Cambérène, de la Sicap Liberté II et des HLM Grand Yoff pour avoir une idée exacte de toute l’énergie que dépensait le camarade par semaine pour remplir ses obligations de militant engagé pour la cause du peuple.
Tel était le militant Moctar Fofana Niang.
Un combattant hors pair.
Camarade Moctar Fofana Niang repose en paix.
Ton combat, nous continuerons de le porter et de lever toujours plus haut son étendard jusqu’au jour où nous te rejoindrons.
Nous tous, membres du SP de Yoonu Askan wi/Mouvement pour l’Autonomie populaire, serons à partir de ce jour Moctar Fofana Niang jusqu’à la victoire de cette lutte à laquelle tu as consacré toute ta vie et ferons de tes deux livres immenses que tu nous a laissé, nos livres de chevet puisant des batailles passées qui y ont relatées des solutions pour les batailles à venir.
Alla Kane est membre du SP de Yoonu Aslan wi / Mouvement pour l’Autonomie populaire.
par Lamine Niang
ON TOUCHE EFFECTIVEMENT LE FOND
Comment expliquer la sortie gravissime de Malick Sall, devant ses partisans du Fouta et accusant les militants de Pastef d’être les auteurs de la mort des manifestants avec l’insinuation directe de l’islamisme salafiste ?
On croyait naïvement que la médiation initiée par l’honorable et distingué khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, allait tempérer les ardeurs, apaiser les cœurs et ramener la lucidité nécessaire aux différents acteurs politiques après les jours sombres et meurtriers que notre pays a traversés récemment.
Dans cet intervalle de jours noirs qui marqueront à jamais l’histoire politique sénégalaise, les yeux du monde entier se sont ainsi subitement et négativement braqués sur le Sénégal, ce petit pays d’Afrique où la volonté démentielle de liquidation d’un adversaire politique encombrant a poussé l’État politisé aux extrémités les plus meurtrières : invention d’actes d’accusation fallacieux pour arrêter des membres de l’opposition et de la société civile ; humiliations et détention arbitraire de femmes politiques sur fond de déni de la liberté de protester, répression sanglante de manifestants et tentative rétrograde de musellement de la presse.
Dans le contexte actuel, les raisons de s’opposer continuellement et vigoureusement aux penchants tyranniques de cet État déviant sont légitimes et bien réelles, mais la voix transcendante du Khalife de Touba a bien adouci les pulsions démocratiques des protestataires, alors que ceux-ci ne voulaient qu’exercer un droit octroyé par notre loi fondamentale.
En effet, malgré l’insatisfaction des différents points transmis à l’émissaire du vénéré guide religieux, dont le plus important reste le maintien injustifié en détention des prisonniers politiques, l’opposition, réunie autour du Mouvement M2D, a su faire preuve de retenue et de discipline en laissant le processus diplomatique suivre son cours normal et garder une oreille attentive en provenance de la cité religieuse.
Mais c’est sans compter avec l’irresponsabilité manifeste de l’APR et ses alliés qui surfent constamment dans la provocation et la multiplication des attaques de nature à réveiller encore le monstre des affrontements. Comment comprendre la sortie récente d’Adji Sarr si ce n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie qui peine à se cicatriser ? Comment expliquer la sortie ô combien gravissime du ministre de la justice, Malick Sall, devant ses partisans du Fouta et accusant explicitement les militants de Pastef d’être les auteurs de la mort des manifestants avec l’insinuation directe et hors contexte de l’islamisme salafiste ?
Eh oui, c’est bien l’incarnation d’une des plus importantes institutions de la République, l’homme à la tête du ministère chargé d’apporter la lumière sur les massacres des manifestants, qui tient bien ce discours. Tel un juge convaincu de sa décision, Malick Sall a déjà identifié les vrais coupables alors qu’aucune démarche judiciaire n’a encore été enclenchée pour retrouver les tueurs et même si des images de vidéos amateurs montrant clairement le tir à balle réelle sur des manifestants et certains témoignages éloquents entendus lors de ces manifestations renseignent sur la piste à explorer.
Ce n’est point une autre bourde d’un ministre fanfaron. Le contenu du message, la langue de communication et le contexte d’énonciation du discours dénotent clairement qu’il s’agit d’un message bien réfléchi qui cherche volontairement à souffler sur les braises que Serigne Mountakha Mbacké a pourtant tenté d’éteindre définitivement.
C’est encore par le titillement de l’éthnicisme divisionniste et par l’excitation de la fibre régionaliste que le ministre de justice de la République du Sénégal cherche à faire de la politique. Son autre voisin de terroir, Aliou Dembourou Sow, député à l’Assemblée nationale, avait également tenu, dans un passé récent, des propos quasiment similaires aux relents d’appel à la guerre entre les Sénégalais.
Voilà la véritable violence, alimentée par des autorités étatiques et se nourrissant de notre diversité culturelle et linguistique, dont il faut réellement avoir peur et qu'il faut dénoncer catégoriquement quel que soit le bord politique où on se trouve.
Hantés par la probabilité de la perte prochaine du pouvoir, ces hurluberlus de l’APR semblent avoir perdu complètement la tête au point de franchir le rubicond. Se sentant délaissés par les populations malgré la multiplication de leurs mensonges ahurissants sur un adversaire que rien ne semble atteindre, ces responsables politiques décident finalement de descendre au plus profond des caniveaux pour reprendre du poil de la bête et montrer leur existence politique. Que le Sénégal bascule dans la guerre civile semble être le cadet de leurs soucis parce que, grisés par les faveurs temporaires et circonstanciés de l’exercice du pouvoir qu’ils ne sont pas prêts de perdre, ces égoïstes va-t-en-guerre ne connaissent la démocratie que de nom.
Nos intellectuels et autres donneurs de leçons, si prompts à dénoncer un supposé terrorisme verbal en cours sur les réseaux sociaux, savent maintenant qui détient le monopole de la violence et qui cherche à en user dangereusement.
LA PLACE DE LA NATION, ÉPICENTRE DE LA CONTESTATION
Lundi 8 mars, le lieu a été le théâtre d’une importante manifestation de soutien à Ousmane Sonko, inculpé pour viol. Depuis 2011, c’est au pied de son obélisque que se mènent les batailles politiques
Drapeau national à bout de bras, des milliers de Sénégalais ont convergé vers la place de la Nation à Dakar, lundi 8 mars. Un point de ralliement habituel pour les manifestants qui sont venus soutenir l’opposant politique Ousmane Sonko, inculpé pour viol et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire. Arrêté le 3 mars, le président du parti Les Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), arrivé troisième à la présidentielle de 2019, avait passé quatre jours en garde à vue. Une arrestation qui a déclenché des manifestations violentes sans précédent dans le pays. Au pied de l’Obélisque, Aminata, casquette au logo coloré « Sénégal » vissée sur la tête, était venue donner de la voix avec ses sœurs. « Nous demandons la liberté pour tous les prisonniers politiques, la levée des charges contre Ousmane Sonko et que Macky Sall annonce qu’il ne se présentera pas à un troisième mandat en 2024. » La foule a ensuite été dispersée par des gaz lacrymogènes lancés par les forces de l’ordre.
Legs de l’indépendance
La place de la Nation, communément appelée la place de l’Obélisque, a été construite aux lendemains de l’indépendance, durant le mandat du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. A l’écart du centre-ville historique de Dakar et collée au quartier populaire de la Médina, la place triangulaire aux dalles blanches et son jardin se trouvent au bout de l’avenue du centenaire. Au milieu trône un obélisque blanc où s’imposent d’immenses chiffres romains, MCMLX, qui signifient 1960, date de l’indépendance du Sénégal. Sur ses trois faces est inscrite la devise du Sénégal, « Un peuple, un but, une foi » et un lion – l’emblème du pays – est dessiné sur le socle.
Lamine Bâ, le responsable du Parti démocratique Sénégalais a répondu à l’envoyé spécial du président de la République, Jean Paul Dias, qui s'est exprimé sur une éventuelle amnistie pour Karim Wade et Khalifa Sall.
Le président de la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) a servi une réponse on ne peut plus tranchée sur la proposition émise par Jean Paul Dias. "Le Pds réaffirme sa position. Le Pds n’a jamais demandé une grâce ou une amnistie. Karim Wade non plus. Tout ce que nous demandons, c’est le respect des juridictions internationales qui lient le Sénégal», a-t-il précisé.
Il faut noter qu’en parlant de respect des décisions de juridictions internationales, le responsable libéral fait allusion à la décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU qui considère que le droit de Karim Wade à un procès équitable a été violé par la justice sénégalaise.
Ce Dimanche, Jean Paul Dias interrogé sur le projet de loi portant amnistie de Karim Wade et de Khalifa Sall, a déclaré être «pour». Dias souhaite que toutes les forces politiques sénégalaises et notamment tous les leaders puissent « revenir dans la maison» et avoir l’opportunité de défendre valablement leurs idées et prétendre à la magistrature suprême.
Selon le Pr Ndiakh Fall, spécialiste en Drout pénal, L’amnistie est une loi par laquelle l’institution législative fait disparaitre rétroactivement le caractère délictuel d’une infraction. Et par conséquent, l’élément légal de celle-ci. La loi d’amnistie dans les conditions qu’elle prévoit, fait disparaître l’infraction d’un fait déterminé, dès lors que les conditions prévues par la loi sont remplies. Évidemment l’action publique ne peut plus être engagée.
"C’est-à-dire qu’au fond à quel que stade que se situe la procédure, l’auteur ne peut plus être inquiété. S’il était dans les locaux de la police il devrait être normalement libéré. S’il est entre les mains du procureur de la République, le dossier devrait être classé sans suite, s’il était entre les mais du juge d’instruction, il décernerait une ordonnance de non-lieu. Si l’on est devant la juridiction de jugement l’individu serait relaxé ou acquitté. Donc, l’amnistie est une mesure d’oubli qui découle de l’article 67 de la constitution sénégalaise, c’est l’Assemblée nationale qui a compétence pour voter une loi d’amnistie", a-t-il confié à iGFM.
COVID-19 : UNE TENDANCE BAISSIÈRE AVEC 87 NOUVELLES INFECTIONS ET TROIS DÉCÈS
Depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 sur son territoire, le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 37.920 cas de coronavirus, dont 34.892 guéris et 1.016 décès.
Dakar, 22 mars (APS) - Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé lundi que 87 nouvelles contaminations et trois décès liés au Covid-19 ont été recensés au Sénégal, au cours des dernières vingt-quatre heures.
Sur 1.398 tests effectués, ‘’87 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 6,22 %’’, a indiqué le docteur El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention, en présentant le bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Selon M. Ndiaye, les nouvelles infections sont composées de 30 cas contacts suivis et de 57 cas causés par la transmission communautaire.
Ces derniers ont été recensés à Dakar (33) et dans les autres régions (24).
Le directeur de la prévention annonce que 325 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, et que 33 graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Il a déploré trois nouveaux décès survenus dimanche.
Depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 sur son territoire, le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 37.920 cas de coronavirus, dont 34.892 guéris et 1.016 décès. Et 2.011 patients sont encore sous traitement.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale signale qu’à la date du 20 mars, 159.168 personnes ont été vaccinées contre le Covid-19.
«LA MEILLEURE FAÇON DE REGLER LA QUESTION DE L’EMPLOI, C’EST D’ASSURER L’EMPLOYABILITE DES JEUNES»
Entretien avec... Moustapha Cissé, chef du Pdcej au ministère de la Formation professionnelle
Le Projet d’appui au développement des compétences et à l’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej) forme des jeunes dans les domaines comme le pétrole, le gaz et l’agroalimentaire. D’un coût de 13 milliards F Cfa et financé par la Bad et l’Etat du Sénégal, il est logé au ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle pour une durée de cinq ans. Il intervient dans cinq régions, à savoir Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor, et a formé 850 jeunes. Dans cet entretien, Moustapha Cissé, patron du Pdcej, explique l’importance de ce projet, son impact sur les jeunes après 20 mois d’activités.
Que vise le Projet d’appui au développement des compétences et à l’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej) ?
C’est un projet de l’Etat du Sénégal pour permettre aux jeunes d’avoir la compétence nécessaire pour créer eux-mêmes leurs entreprises ou bien s’insérer dans le tissu économique. Mais les études ont montré que la meilleure façon de régler la question de l’emploi, c’est d’abord de résoudre celle de l’employabilité. Quand on dit employabilité, c’est doter les jeunes de capacités techniques à pouvoir installer et gérer leurs entreprises. C‘est un projet d’appui au développement des compétences et à l’entreprenariat des jeunes. Pour nous, avant de penser emploi, il faut régler en amont la question de l’employabilité, la formation technique et celle en entreprenariat des jeunes. C’est ça l’importance du projet qui se situe donc à ce maillon extrêmement important en amont de la recherche de l’emploi. Aujourd’hui, le projet s’est appuyé sur le Plan Sénégal émergent (Pse), qui a identifié un certain nombre de secteurs porteurs dont le plus déterminant est l’agriculture, les énergies, les mines. Aujourd’hui, le projet va construire un centre de formation sur les métiers du pétrole et du gaz à Saint-Louis, en complément de l’Ingp. Nous allons aussi construire un centre d’incubation sur des métiers de l’agro-alimentaire à l’Ita, un centre de formation professionnelle sur les métiers des cuirs et peaux. Ce sont les dispositifs pour renforcer l’existant parce qu’au sein du ministère, il y a un programme qui devrait permettre à terme d’installer dans chaque département un centre de formation professionnelle. A côté de ces centres, il y a d’autres centres sectoriels, dont ceux que nous venons faire, qui vont compléter le dispositif en termes d’offres de formation professionnelle. Vous voyez que c’est dans des secteurs porteurs, des secteurs d’avenir, c’est le pétrole et le gaz. Aujourd’hui, si on ne forme pas les jeunes dans ces métiers, dans deux ans, quand les industries pétrolières vont s’installer, s’il n’y a pas de main-d’œuvre qualifiée, disponible et locale, elles iront chercher ailleurs. L’Etat, à travers ce projet, veut anticiper sur les besoins en compétences de ces jeunes. En plus de secteurs stratégiques comme le pétrole et le gaz, nous intervenons aussi dans les cuirs et peaux. Vous savez que le Sénégal est un grand producteur de cuir, mais la transformation laisse à désirer. C’est vrai qu’il y a un centre au niveau de Ngaye qui accompagne les artisans dans la production de cuirs et peaux. Mais il n’y a jamais eu au Sénégal un centre de formation dédié aux métiers des cuirs et peaux. Nous sommes dans quatre secteurs : le gaz et du pétrole, les cuirs et peaux, l’agro-alimentaire et l’énergie solaire.
Peut-on avoir une idée du nombre de jeunes formés à travers ce projet ?
Aujourd’hui, on peut se réjouir d’avoir déjà formé plus de 800 jeunes et femmes, parce que c’est un projet de 5 ans. Nous avons à peu près le tiers. Nous les avons formés en nous appuyant sur des structures qui ont le dispositif nécessaire pour assurer des formations de qualité. Ces structures sont d’abord le Psej (Programme sénégalais pour l’entreprenariat des jeunes). C‘est un programme qui était là avant nous, recrutait et sélectionnait de jeunes lauréats titulaires de Bac plus 2 au moins. Ils étaient formés dans les secteurs techniques, mais aussi en entreprenariat. Donc le projet est venu en partenariat avec ce programme pour amplifier les actions que ce programme était en train de faire. Mais à travers ce partenariat, nous avons formé cette année pratiquement 100 jeunes et femmes dans les secteurs de l’entreprenariat. Parmi les 850 aussi, nous avons formé à peu près 150 jeunes et femmes dans les secteurs de l’agro-alimentaire.
Qu’en est-il du nombre de ceux qui sont formés dans le secteur du pétrole et du gaz ?
On a près de 450 jeunes parmi les 850 dont je vous ai parlé, qui ont été formés dans des secteurs du pétrole et du gaz. Et ces premières formations n’ont concerné que l’amont pétrolier. Vous savez, dans le secteur du pétrole, il y a ce qu’on appelle l’aval. C’est tout ce qui concerne l’exploration, la production. Mais il y a un maillon important qui est l’aval pétrolier qui est aussi extrêmement important dans la production pétrolière. C‘est tout ce qui est raffinage, distribution. Et cette année, dans l’approche qu’on a eu à mettre en œuvre, on s’est appuyé sur les besoins des industries pétrolières. Ce sont elles qui nous ont demandé, elles ont décrit les profils qu’elles vont rechercher au niveau de l’aval pétrole. Et on a tenu des rencontres pour identifier ces métiers. On a élaboré les référentiels de titre de qualification. Donc ce sont des documents qui permettent de définir les compétences qui sont attendues des jeunes, mais aussi décrire tout le processus de formation. Et ces documents ont été partagés avec des professionnels parce que nous voulons former pour les professionnels. Donc nous devons former en fonction de leurs préoccupations. Même la méthodologie de formation, des outils de formation doivent trouver leur agrément. Et c’est une fois que ces métiers sont définis, ces référentiels validés, on a démarré ces formations sur certains métiers dont le chef de station, le manager de station parce qu’aujourd’hui le Sénégal va devenir un pays pétrolier. Donc certainement les multinationales qui occupaient l’espace en termes de distribution de carburant, les Sénégalais vont maintenant davantage s’investir. Et l’Etat, à travers Petrosen, va installer des stations d’essence à travers le pays. C’est un des partenaires. Nous avons beaucoup travaillé dans l’identification des besoins en compétences dans ces secteurs. Nous sommes dans le secteur de l’énergie solaire.
Est-ce qu’il y a certains parmi ceux que vous avez formés dans ces domaines qui sont opérationnels ?
Dans notre approche, c’est un triptyque formation, incubation, accompagnement et financement. Nous en sommes sur le premier maillon qui constitue la formation et un peu l’incubation. Les 850 sont déjà formés. Il y en a même qui sont déjà incérés, parce que recrutés par des entreprises privées. Ce sont des jeunes qu’on a eu à former dans la zone de Kaolack dans les métiers du pétrole, qui sont en train d’être insérés. Ils n’ont pas pu terminer leur formation parce que les professionnels sont même impliqués dans la formation. Ils ont pu identifier certains jeunes qui ont le profil vraiment très intéressant et ils ont commencé à recruter. Mais notre objectif est d’arriver à insérer au moins 75% des ceuxlà qu’on a formés au plus tard dans les neuf mois. Les premières insertions, nous les comptabilisons. Ça ne sert à rien de former si ceux-là qu’on a formés ne sont pas insérés. Pour cela, l’Etat et le bailleur nous ont mis des indicateurs et on doit, dans les neuf mois qui suivent les formations, insérer au moins 75% des jeunes et des femmes.
Au sortir d’une série des dernières manifestations, le Président Macky Sall a promis 350 milliards F Cfa durant les trois prochaines années pour permettre aux jeunes de pouvoir trouver du travail…
Il a évoqué un montant de 350 milliards qui seront mobilisés pour les trois années à venir. Pour moi, l’outil principal reste financier. Il faut assurer la formation qualifiante d’abord à ces jeunes, leur incubation, avant d’envisager leur financement parce que la finalité, ce n’est pas seulement de les financer pour qu’ils créent la procédure de leurs entreprises. Etant dans le ministère de la Formation professionnelle, de l’emploi et de l’insertion, nous comprenons ce message à travers un appel lancé à toutes les structures pour, en amont, assurer des formations qualifiantes à un maximum de jeunes. Maintenant, les secours financiers que l’Etat va mettre en place aideront ces jeunes à disposer d’un financement et à créer leurs entreprises. Aujourd’hui, en tant que projet, nous avons déjà une ligne de crédit de 2 milliards qui est logée au niveau de la Banque agricole. Et déjà il y a une vingtaine de dossiers pour à peu près 200 millions qui sont accordés pour permettre aux premiers jeunes qu’on a formés, qu’on a incubés de disposer dans le mois à venir d’un premier financement. Et nous pensons que dans les deux ans, trois ans à venir, nous allons consommer cette ligne de crédit. Cette ligne de crédit révolving permettra à d’autres jeunes de bénéficier de ce financement. Donc si nous entendons le chef de l’Etat parler d’un montant aussi important, ça nous rassure encore. Ça permettra d’amplifier ce que nous sommes en train de faire parce que deux milliards, c’est insuffisant pour assurer le financement de tous les jeunes et femmes qu’on a formés ou qu’on va former.
Quels sont les obstacles auxquels vous faites face ?
Il y a des obstacles qui ne dépendent pas de nous. D’abord le ciblage. Malheureusement pour ce projet, il y a des segments de la population qui sont exclus. Ce sont des adultes. Ce sont généralement les jeunes analphabètes, non scolarisés parce que pour l’essentiel, ici les accompagnements en termes de formation professionnelle, on demande un minimum requis. Géné ralement, c’est avoir le niveau troisième ou bien le Bfem ou dans certaines formations avoir le Bac plus deux. Ça ce sont des limites pour le projet, mais chaque projet a sa spécificité. Dans le ministère, au sein de l’Etat, il y a d’autres projets, d’autres programmes qui prennent en charge d’autres franges qui sont exclues. Il y a aussi la capacité des jeunes à remplir les conditions de crédit. Parmi celles-ci, il y a des garanties dont certaines ont été allégées. Mais on ne pourra pas dire à un jeune de recevoir 10 millions sans pour autant qu’on puisse prendre les dispositions nécessaires pour s’assurer qu’il n’y aura pas un détournement d’objectif. C’est dans les discussions avec les jeunes qu’on essaie de voir parmi les projets qu’ils soumettent et puis par rapport à l’environnement où ils baignent quelles sont les garanties. Cela permet aux jeunes de se dire «quand je prends ces 10 millions, il faut qu’ils soient utiles pour le projet, il faut que je travaille pour rembourser. Sinon les terrains que j’ai mis en gage seront pris». Ce sont des moyens de mettre la pression sur les jeunes pour qu’ils travaillent. Ce sont des limites, mais elles permettent aux jeunes et à nous-mêmes de nous assurer que le projet sera mené à terme
Par Madiambal DIAGNE
LE PRIX DE L’HONNEUR D’UN «FILS DE CASAMANCE», NOMME OUSMANE SONKO
Dans ces colonnes, nous avions alerté du danger, quand le 9 mars 2019, au lendemain de l’élection présidentielle, un rebelle indépendantiste se félicitait du score réalisé par Ousmane Sonko dans la région de Casamance.
Dans ces colonnes, nous avions alerté du danger, quand le 9 mars 2019, au lendemain de l’élection présidentielle, un rebelle indépendantiste se félicitait du score réalisé par Ousmane Sonko dans la région de Casamance. César Atoute Badiate indiquait : «Ousmane Sonko est un don du ciel pour le Sénégal et la Casamance, en particulier. Je prie juste qu’il ait une longue vie, plus que Emile Badiane, car il est le leader qui était attendu depuis 1972.» Ousmane Sonko lui-même renchérira, le 14 septembre 2020, se mettant en antagonisme avec Macky Sall au sujet de la Casamance quand il déclarait à Ziguinchor : «Macky Sall n’aime pas la Casamance.»
Dans une chronique en date du 23 septembre 2020, Yoro Dia nous exhortait à faire attention à ce discours dangereux de Ousmane Sonko. S’inspirant du musicien de reggae Tiken Jah Fakoly, il écrivait : «Allez dire aux hommes politiques d’enlever nos noms dans leur business. On a tout compris. Ils nous mènent souvent en bateau vers des destinations qu’on ignore.» Yoro Dia soulignait : «Le grand reggae man ivoirien résume mon sentiment profond sur la Casamance et les politiciens. Juste envie de leur dire ‘’d’enlever la Casamance de leur business’’. Notre crise nationale, la plus grave, ne doit pas être instrumentalisée à des fins partisanes, pour ne pas dire politiciennes. Cette longue crise a permis à notre pays de passer de l’illusion d’une ‘’Nation une et indivisible à la réalité d’une Nation indivisible, mais plurielle’’.
L’excellent score de Sonko à la Présidentielle de 2019 marque le triomphe de cette Nation plurielle, mais indivisible et est aussi un indicateur que l’opinion est déjà passée dans le Sénégal post-conflit. Que Sonko gagne en Casamance est aussi normal que Macky gagne à Fatick ou Idrissa Seck gagne à Thiès ou Issa Sall à Tattaguine, car en démocratie, la légitimité élective est avant tout locale. C’est pourquoi chaque homme politique a son fief. Que la Casamance rêve d’avoir un de ses fils à la tête du pays est somme toute normale. C’est un rêve démocratique, comme celui des électeurs du Cayor avec Idy ou du Sine avec Macky.» C’est en quelque sorte le communautarisme en politique. On comprendra que le communautarisme peut ainsi revêtir des habits régionalistes, ethniques, raciaux, religieux ou autres. Mais Henri Guaino, ancienne éminence grise de Nicolas Sarkozy, mettait en garde que : «La démocratie s’accommode du communautarisme, des phénomènes sectaires, la République non.» C’est justement tout le danger de l’approche de Ousmane Sonko. L’ancien Président Abdoulaye Wade s’était distingué pour ses penchants «communautaristes» en direction de la confrérie musulmane des «Mourides». Cette attitude lui assurait un bastion électoral, mais ne heurtait pas moins les valeurs et principes de la République.
La rocambolesque histoire de mœurs entre le leader du parti Pastef et la dame Adji Raby Sarr a révélé jusqu’où le mis en cause chercherait le bouclier communautariste de sa région d’origine, la Casamance, et singulièrement de son ethnie «Diola». Le sinistre Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), dont les actions subversives ont causé le désarroi et la désolation dans cette partie du Sud du Sénégal, n’a pas cherché à savoir les tenants et aboutissants de cette affaire pour apporter un soutien à Ousmane Sonko qu’il présente comme un «fils de Casamance persécuté par le régime de Macky Sall». Ousmane Sonko, lui-même, a cherché à surfer sur les tumultueuses vagues de ce soutien. Il n’y a pas une seule de ses déclarations dans laquelle il n’a pas fait un appel du pied public pour le soutien actif du Mfdc dans cette affaire Adji Sarr. Ainsi, le Mfdc n’a pas manqué d’être aux côtés de ses partisans pour en découdre avec les forces de sécurité, violenter jusqu’au sang des personnes, casser des commerces, brûler des domiciles habités. Il a pu être tracé le convoyage à Dakar de combattants du Mfdc, à partir de la Gambie, pour participer aux manifestations. Des images de l’implication de personnes, identifiées comme des rebelles du Mfdc, dans les violentes manifestations, sont disponibles au sein de nombreuses rédactions de médias. D’ailleurs, après sa libération par la justice, Ousmane Sonko a eu un message ou un mot d’ordre particulier à l’endroit des rebelles du Mfdc à qui il a demandé de «déposer immédiatement les armes». Atika, la branche armée du Mfdc, ne s’est pas fait attendre et a répondu favorablement à l’injonction. Il a alors été observé dans certains quartiers de Dakar des jeunes gens reprendre les bus pour retourner d’où ils venaient, dès le lendemain de l’annonce unilatérale de cessez-le-feu par Ousmane Sonko.
Le devoir sacré des fils et filles de Casamance de soutenir Ousmane Sonko
Dans cette situation, c’était comme un point d’honneur, pour ne pas dire un devoir sacré pour les ressortissants de la Casamance, de manifester un soutien aveugle à Ousmane Sonko. On le voit dans les différentes déclarations des personnalités politiques à sa faveur. Le seul argument brandi est qu’il faudrait soutenir ce «fils de la Casamance». L’exemple le plus parlant est celui de Aminata Assome Diatta, ministre du Commerce, qui n’a eu le moindre scrupule pour opposer aux femmes membres de la majorité politique au pouvoir qu’elle ne saurait s’associer aux actions de riposte médiatique aux accusations répétées de Ousmane Sonko contre le Président Macky Sall, que le leader de Pastef continue de considérer comme étant le commanditaire, par le truchement de l’affaire Adji Sarr, d’un complot politique qui chercherait à l’anéantir. Aminata Assome Diatta estime que ses liens de parenté ethniques et familiaux avec Ousmane Sonko l’en empêcheraient. Elle a tenu à préciser : «Vous comprendrez ma gêne à participer à vos initiatives, car Sonko est un parent.»
En effet, ils sont tous les deux d’ethnie «diola». Le même argument agité, pour se désister, par le juge d’instruction Mamadou Seck, initialement en charge de cette affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Le juge Seck avait pris prétexte de l’ethnie «diola» de son épouse pour se laver les mains de cette procédure judiciaire. Il est à noter que devant le tollé suscité et le courroux exprimé par des proches du Président Sall sur cette attitude, Aminata Assome Diatta s’est sentie obligée de publier une déclaration pour se rattraper, tout en veillant à mettre dos à dos les parties. A l’endroit de Ousmane Sonko elle dira : «A mon frère du Blouf, je suis sensible à vos difficultés du moment, mais je vous dis que le Sénégal et la Casamance dépassent nos ambitions personnelles.» D’autres responsables politiques ont fait de même.
Ainsi, le Dr Gnima Goudiaby, responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Bignona, a démissionné du parti du Président Macky Sall qui, à ses yeux, se montrait dans cette histoire injuste à l’endroit d’un fils de la Casamance. La députée Coumba Ndiaye du même parti à Ziguinchor, et présidente du Réseau des femmes leaders de Casamance, lui emboîtera le pas pour les mêmes raisons. Elle affirme devant les médias : «Ousmane Sonko est notre fils.» Pour les mêmes raisons, Lamine Badji, coordonnateur du parti Rewmi de Idrissa Seck à Bignona, a lui aussi rompu les amarres avec sa formation politique pour déposer son baluchon à Pastef. Un tel discours avait été entendu de la bouche de prêtresses du «bois sacré», qui faisaient des libations à Guy Marius Sagna, confronté à des déboires politico-judiciaires. Si on pourrait le passer à ces bonnes dames, on le tolérerait moins pour des responsables politiques nationaux. Aussi, est-ce le fait d’un simple hasard que les commerces, domiciles et biens saccagés dans la région naturelle de Casamance durant les chaudes journées de manifestations pour la libération Ousmane Sonko ont été ceux des personnes dites «Nordistes» ?
Les limites du soutien ethnique «diola»
On aura noté que les rares personnalités politiques de l’Apr et originaires de la Casamance qui ont osé afficher une position publique critique à Ousmane Sonko et/ou favorable au Président Macky Sall sont des ethnies peulh (Moussa Baldé, Doudou Kâ), mancagne (Victorine Ndèye), manjack (Dr Ibrahima Mendy). Il reste curieux que les personnalités politiques «diola» les plus en vue dans le camp présidentiel sont encore aux abonnés absents dans le débat public sur cette affaire. La question serait encore plus inquiétante si cette attitude n’était que le fait de personnes d’ethnie «diola». Pourrait-on se consoler de retrouver des personnes appartenant à d’autres ethnies qui soutiennent aveuglément Ousmane Sonko ? La Casamance est une mosaïque de populations et si l’on se fie aux statistiques démographiques, les «Diolas» sont loin d’y être majoritaires.
D’autres fils et filles de Casamance ne cherchent pas à savoir le bien-fondé ou pas des accusations portées contre Ousmane Sonko et lui apportent leur soutien, au prix de violer toutes les règles les plus élémentaires. On ne ferait pas au capitaine de gendarmerie Oumar Touré l’injure de considérer qu’il a délibérément dévoyé, en faveur du mis en cause, l’enquête préliminaire du dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr (c’est lui-même qui le dit) pour ne pas trahir ses belles années d’enfance à Bagadadji. On peut également se demander si le bruyant soutien, spontané et sans discernement, qu’apportent certains responsables d’organisations citoyennes et civiques au leader de Pastef, ne serait pas mu par leurs origines ethniques et/ou géographiques. Serait-il alors exagéré d’augurer que ces personnalités de la société civile chercheraient à transposer à Dakar le combat perdu par le Mfdc sur le terrain en Casamance ? Au demeurant, les seules populations de la Casamance, encore moins celles de l’ethnie diola, ne pourraient pas, à elles seules, assurer à Ousmane Sonko une élection comme président de la République du Sénégal. Cette fibre ethnique est dangereuse pour la paix civile et sociale, mais aussi va se révéler être un pis aller pour l’ascension politique du leader de Pastef. A moins qu’il ne limite ses ambitions politiques à la mairie de Ziguinchor, ville où il a commencé à chercher un pied à terre. Et le cas échéant, force est de dire qu’il lui sera bien difficile de s’imposer s’il risquait un front opposé, composé des Mandingues, Peulhs, Baïnouncks, Mancagnes, Wolofs et autres. Assurément, le Sénégal n’aura pas fini de payer les turpitudes de ses fils. La République ne cessera de souffrir de ce jeu dangereux que des hommes politiques mènent sciemment.
«Sénégal dégage !» La Gambie entonne le refrain xénophobe
Ces jours-ci, une chasse aux Sénégalais est engagée en Gambie. Des Sénégalais sont persécutés et leurs biens détruits. Des centaines de personnes sont déplacées et mises sous la protection des forces de sécurité. Des jeunes Gambiens qui manifestent leur colère, consécutive à un cambriolage dont l’auteur serait un ressortissant sénégalais et qui a coûté la vie d’une personne, s’en prennent ainsi à des intérêts étrangers dont sénégalais. Le mouvement ne présente pas moins des relents politiques, d’autant qu’on y verrait la main discrète de nostalgiques du régime du tyran Yahya Jammeh. Mais les observateurs n’ont pas manqué de relever les slogans proférés et en langue française (!) : «Sénégal dégage !». Cela constitue une certaine forte préoccupation pour les autorités des deux pays, mais quelque part, la communauté internationale ne manque pas de rire sous cape. En effet, d’aucuns considèrent que le mauvais exemple est venu du Sénégal, où des manifestants s’en étaient pris violemment, dans des manifestations de rue, à des intérêts étrangers, particulièrement français. Des entreprises portant des enseignes françaises ont été attaquées et des biens détruits par des manifestants pro-Ousmane Sonko. Des pourparlers sont en cours à Banjul pour faire revenir le calme, mais on ne peut pas ne pas retenir la leçon. En effet, l’image laissée par les attaques perpétrées contre des commerces censés représenter des intérêts français risque de coller à la peau du Sénégal, surtout qu’il reste un pays à forte émigration.
Déjà les missions diplomatiques occidentales à Dakar n’ont pas manqué d’exprimer leur vive préoccupation aux autorités sénégalaises, quant à cette ambiance xénophobe, d’intolérance, qui ne ressemble pas à l’image idyllique de la «Téranga» que le Sénégal vend à travers le monde. Les conséquences seront désastreuses, pour une économie déjà chancelante. Le Sénégal verra fatalement ses taux d’endettement fortement renchéris, d’autant plus que de nombreux investisseurs réfléchiront à deux fois avant de s’installer dans un pays où, pour la moindre bourrasque, des biens et commerces étrangers peuvent ainsi être en proie à la furie de manifestants. De toute façon, il n’est pas besoin de jouer aux oracles pour dire que le classement du Sénégal dans le «Doing business» sera dégradé, vu le climat des affaires devenu on ne peut plus précaire. Le plus absurde dans tout cela est que les biens détruits appartiennent essentiellement à des citoyens sénégalais et les commerces anéantis employaient des Sénégalais, et que les assureurs qui devront payer sont des compagnies sénégalaises. Quelle est la logique de revendiquer des emplois en détruisant d’autres ? Comment promouvoir les investissements privés générateurs d’emplois et de richesses en brûlant des commerces privés ? Dans ces actes de folie, le Sénégal aura plus perdu que la France que des manifestants cherchaient à punir.
ISMAILA SARR ET EDOUARD MENDY FORFAITS
A moins de cinq jours de la cinquième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) contre le Congo prévue ce 26 mars à Brazzaville, le sélectionneur national devra se passer des services de Ismaila Sarr et Edouard Mendy
Le gardien Edouard Mendy et l’ailier Ismaila Sarr ne vont pas participer aux matchs de l’équipe nationale du Sénégal face au Congo (26 mars à Brazzaville) et à Eswatini (30 mars à Thiès) dans le cadre de la cinquième et de la sixième journée des éliminatoires de la Can 2022. Le portier de Chelsea doit subir une chirurgie dentaire, alors le joueur de Watford est victime d'une blessure aux ischiojambiers de la cuisse droite.
Coup dur pour Aliou Cissé et son staff ! A moins de cinq jours de la cinquième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) contre le Congo prévue ce 26 mars à Brazzaville, le sélectionneur national devra se passer des services de Ismaila Sarr et Edouard Mendy. En effet, les deux joueurs ont déclaré forfait. Absent du groupe de Chelsea qui affrontait hier en quart de finale de FA Cup Sheffield United (victoire 2-0), le portier sénégalais souffre de mal de dent et ne pourra pas honorer l’appel de Aliou Cissé. C’est ce qu’a annoncé son entraîneur de Chelsea, Thomas Tuchel. «Edouard Mendy ne rejoindra pas sa sélection. Il doit subir une chirurgie dentaire dans les prochains jours», a informé le technicien allemand en conférence de presse d’après match.
Sur la liste d’Aliou Cissé, Mendy devrait être suppléé par le gardien des Queens Park Rangers, Seny Timothy Dieng ou Pape Seydou Ndiaye du Jaraaf, tous deux déjà convoqués par Coach Cissé. Pour sa part, le joueur de Watford souffre d’une blessure aux ischio-jambiers. C’est ce que révèlent les rapports médicaux. Lors de la réception de Rotherham, l'ailier de 24 ans a dû quitter ses coéquipiers. Dans un communiqué, le club anglais annonce que le natif de SaintLouis restera pour poursuivre son traitement. L’ancien joueur de Rennes (D1 France) commençait à retrouver le rythme et à être décisif avec le club anglais. D’ailleurs, il a participé, cette saison, à 30 rencontres du club toutes compétitions confondues et inscrit 6 buts.
JOSEPH LOPY, ABDALLAH NDOUR, MADICKE KANE DU JARAAF APPELES EN RENFORT
Joseph Lopy, Abdallah Ndour et Pape Madické Kane du Jaraaf de Dakar vont rejoindre la sélection sénégalaise pour cette séquence internationale de mars. Ayant joué dans l’équipe nationale locale, le milieu de terrain de 24 ans, Pape Madické Kane, va découvrir pour la première fois les Lions A. Auteur de quatre buts en Ligue 1 cette saison, le joueur est depuis plusieurs années l’un des piliers de l’équipe fanion de la Médina. Il va se rendre en France pour le regroupement. Face aux exigences de la ligue française, la Fédération sénégalaise de Football (FSF) a affrété un vol spécial à l’aller et au retour pour 9 joueurs évoluant en France dont les binationaux Abdou Diallo (PSG) et Fodé Ballo-Touré (Monaco) qui vont ainsi pouvoir honorer leur première convocation contre le Congo et Eswatini dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2021.
«QUICONQUE NOUS GIFLE, NOUS LE LUI RENDRONS…»
Le weekend dernier, dans le cadre de son programme dénommé «Week-end du cadre de vie», le ministre Abdoulaye Sow a effectué une descente à Fatick où il a appelé ses camarades de parti à se remobiliser.
Malgré sa frimousse d’ange, Abdoulaye Sow sait se montrer menaçant, surtout à l’endroit de ceux qui veulent s’en prendre à son leader Macky Sall. En marge du lancement des travaux de l’aménagement des entrées et sorties de la ville de Fatick, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a lancé un appel à l’unité en direction de ses frères de parti, avant de servir une sévère mise en garde contre l’opposition.
Le weekend dernier, dans le cadre de son programme dénommé «Week-end du cadre de vie», le ministre Abdoulaye Sow a effectué une descente à Fatick où il a appelé ses camarades de parti à se remobiliser.
Mais d’entrée de jeu, le responsable apériste de Kaffrine a martelé que la formation beige-marron n’acceptera plus d’être écrasée. «Quiconque nous gifle, nous la lui rendrons», a déclaré l’ancien directeur général du COUD avant d’ajouter : «Nous sommes malheureusement dans un monde où le mensonge est érigé en vérité etla vérité en mensonge.» A ses yeux, cette situation doit pousser tout un chacun à prendre ses responsabilités.
Soutenant qu’en terme de réalisations, le Président Sall a fait en sept ans ce qu’aucun chef d’Etat sénégalais n’a pu réaliser durant tout un magistère, Abdoulaye Sow affiche sa fierté d’appartenir au camp du maire honoraire de Fatick. «Le bilan de Macky Sall ne souffre d’aucune ambiguïté. Votre fils nous a donné de quoi être fier de militer à ses côtés. Je suis fier d’appartenir à sa famille politique. Cette fierté qui m’habite doit vous habiter encore plus, parce que vous êtes de sa région», a indiqué Abdoulaye Sow qui exhorte les responsables de BBY de Fatick d’être les vrais boucliers du patron de l’Apr. «Vous devez être au-devant de tous les fronts à chaque fois que les malintentionnés veulent s’en prendre à votre fils. Aujourd’hui, tout le monde aimerait que le chef de l’Etat soit natif de sa région, mais cette chance c’est à vous que Dieu l’a donnée. Profitez-en.»
Poursuivant, il appelle à une synergie d’actions afin de conforter les Fatickois, les Sénégalais en général dans leurs choix portés sur le leader de la mouvance présidentielle. «Cultivons l’unité dans nos rangs. C’est ce dont a besoin le peuple sénégalais, notre mentor aussi. On peut ne pas être des amis, mais on ne doit pas se diviser. Aujourd’hui ; je suis à Fatick. Matar est mon ami, un des meilleurs d’ailleurs. Mais cela ne signifie en aucun cas que je dois faire de lui mon seul et unique interlocuteur», a indiqué le ministre de l’Urbanisme venu s’enquérir de l’évolution du programme Zéro Déchets à Fatick. Abdoulaye Sow a aussi procédé au lancement des travaux d’aménagement des entrées et sorties de la ville. Un programme qui, sur instruction du chef de l’Etat, sera développé dans sept régions du Sénégal, Fatick y compris. «Ces entrées de villes seront largement améliorées par les axes qui sont sur place et un cadre d’accueil qui permettra d’avoir un contact beaucoup plus agréable avec toute la population qui viendra à Fatick, avec un poste de police, de la Douane, etc.»
Dans le cadre de ce programme, Abdoulaye Sow entend collaborer avec son collègue de l’Artisanat afin d’en faire bénéficier les artisans locaux. Pour ce qui est du programme 100.000 logements, il est prévu la construction de cent logements dans chaque département de la région. Ces logements seront construits par la SN HLM.
CHEF DE L’OPPOSITION, THIERNO BOCOUM DESIGNE OUSMANE SONKO
Thierno Bocoum a exprimé sa position en recevant avant-hier le leader du Pastef.
Puisque Idrissa Seck, arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle, a rejoint la majorité présidentielle, le poste de chef de l’opposition revient de droit à Ousmane Sonko. C’est la position de Thierno Bocoum qui recevait avant-hier le leader du Pastef. Ce dernier s’est également rendu chez Serigne Mansour Sy Djamil.
Aux yeux du leader du mouvement Alliance Générationnelle pour les Intérêts de la République (AGIR),Ousmane Sonko estle chef de l’opposition. Thierno Bocoum a exprimé sa position en recevant avant-hier le leader du Pastef. Le Sénégal étant dans un régime présidentiel, explique le président du mouvement Agir, c’est le suffrage universel issu de l’élection présidentielle qui détermine le chef de l’opposition. «Quand on a un chef de l’Etat d’un côté, le deuxième doit être le chef de l’opposition.
Maintenant, dans la mesure où celui qui est arrivé deuxième lors de la Présidentielle de 2019 a rallié le camp de celui qui est arrivé en première position, il est donc évident que celui qui est arrivé en troisième position doit jouer le rôle de chef de l’opposition», tranche Thierno Bocoum. Ce dernier ne redoute, cependant, pas que sa position soit en contradiction avec celle de beaucoup responsables de l’opposition. «Si l’opposition doit se retrouver autour des principes, on doit pouvoir identifier parmi ces principes la pluralité démocratique. Même dans les démocraties balbutiantes, on doit renforcer le chef de l’opposition, parce que c’est un statut qui fait vivre la démocratie. Par conséquent, ce chef de l’opposition ne devrait pas être victime de toutes sortes de problèmes», souligne l’ancien député de Rewmi.
Seulement, sa position n’est pas partagée par Ousmane Sonko qui estime que le poste de chef de l’opposition doit être déterminé au niveau de l’Assemblée nationale. «Après une élection présidentielle, il n’y a qu’un vainqueur. Contrairement aux élections législatives qui consacrent une majorité et une minorité dans laquelle la liste qui engrange le plus de députés va former un groupe parlementaire au sein de l’hémicycle», souligne le leader du Pastef.
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL : «L’ECHEC DE MACKY SALL, C’EST EGALEMENT MON ECHEC»
Le président du parti Bés Du Niakk est convaincu de la pertinence du combat politique que mènent Ousmane Sonko et le Pastef. Mais, de Serigne Mansour Sy Djamil qui a reçu la visite de l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, il faut d’abord réunir les conditions pour une jonction dans l’intérêt du pays. «Il faut qu’on s’oublie pour l’intérêt général. Depuis les indépendances, l’élite prédatrice a tout détruit. Mais il est grand temps de stopper cela», a-t-il dit avant d’ajouter que les jeunes ont montré le chemin avec la détermination dont ils ont fait montre lors des dernières manifestations.
Et par conséquent, Serigne Mansour Sy Djamil demande au Président Macky Sall de revoir ses choix politiques. « Je fais partie de son équipe de conquête du pouvoir en 2012.Donc, son échec est également mon échec. D’ailleurs, je n’ai cessé, à chaque fois que l’occasion m’est donnée, de le remettre sur la bonne route. Et si je pouvais entrer en contact avec lui, j’allais lui demander de mettre fin à cette affaire et d’enlever toutes charges retenues contre Ousmane Sonko et de libérer toutes les personnes qui sont en prison sans exception», a indiqué Serigne Mansour Sy Djamil qui souhaite que l’opposition puisse se réunir autour d’une table et travailler sur un bon projet pour transformer le Sénégal.