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29 juin 2025
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QUAND TRUMP FAIT PRESSION SUR UN OFFICIEL POUR MODIFIER LES RÉSULTATS ÉLECTORAUX
Dans un enregistrement rendu public par le Washington Post, le président américain demande au secrétaire d'État de Géorgie de modifier les résultats de la présidentielle en sa faveur
France 24 Avec AFP et Reuters |
Publication 04/01/2021
Le président américain Donald Trump a fait pression sur un responsable électoral de l'État de Géorgie pour tenter d'obtenir une modification du résultat local du scrutin présidentiel du 3 novembre, selon un enregistrement audio que s'est procuré le Washington Post et publié dimanche.
"Tout ce que je veux, c'est trouver 11 780 bulletins". C'est la voix du président Trump qui prononce cette requête aux allures de coup de pression lors d'un coup de téléphone à Brad Raffensperger, l'élu républicain en charge des élections dans l'État de Géorgie.
L'enregistrement audio publié par le Washington Post, dimanche 3 janvier, montre comment le président américain, qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, alterne pressions et cajoleries pour convaincre son interlocuteur de modifier les résultats du scrutin présidentiel dans l'État de Géorgie.
"Il n'y a pas de mal à dire que vous avez recalculé", lui a-t-il notamment déclaré, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d'autres médias.
Donald Trump : "Il n'y a pas de mal à dire que vous avez recalculé"
"Tout ce que je veux, c'est trouver 11 780 bulletins (...) parce que nous avons gagné cet État", a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12 000 voix d'écart a été confirmée par un recomptage et des audits.
Invoquant des "rumeurs" de fraudes, Donald Trump a jugé, d'une voix étranglée par l'émotion, "injuste que l'élection (lui) ait été volée".
"Vous savez ce qu'ils ont fait et vous n'en parlez pas: c'est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c'est un gros risque pour vous", a-t-il ajouté, menaçant.
Brad Raffensberger, qui était accompagné d'un avocat de l'État, n'a pas cédé. "Nous pensons que nos chiffres sont bons", a-t-il sobrement rétorqué.
Onde de choc à Washington
La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n'a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington.
"Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu", a notamment commenté l'élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions "potentiellement répréhensibles". Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l'acte d'un "président désespéré et corrompu".
"C'est accablant", a pour sa part tweeté l'élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. "Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille", leur a-t-il lancé.
Donald Trump s'est lancé dès novembre dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions.
Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment du 46e président des États-Unis le 20 janvier.
UNE ENVELOPPE, MILLE EQUATIONS
S’il est vrai que tout soutien est la bienvenue en cette période de disette, force est de reconnaître que le flou reste entier sur le profil des bénéficiaires de l'aide de l'Etat aux acteurs culturels
Une cagnotte de 2,5 milliards de francs CFA pour soutenir les acteurs culturels sérieusement impactés par la fermeture des lieux de spectacle en raison de la riposte contre la Covid. S’il est vrai que tout soutien est la bienvenue en cette période de disette, force est de reconnaître que le flou reste entier sur le profil des bénéficiaires. Acteurs et tutelle se renvoient la patate chaude de la répartition.
2,5 milliards de francs CFA. C’est le montant que le chef de l’état a décidé d’allouer aux acteurs culturels. Un soutien octroyé au lendemain des manifestations des acteurs qui protestaient contre l’interdiction des rassemblements. «Le chef de l’Etat m’a demandé mercredi de mettre à votre disposition une enveloppe de 2,5 milliards de francs CFA en guise d’aide. Il ne s’agit pas encore une fois d’un remboursement. Je vous rappelle que la santé des Sénégalais reste la priorité des priorités», déclarait le ministre de la Culture et de la Communication à l’issue d’une rencontre avec les acteurs.
FLOU AUTOUR DES AYANTS DROIT
2,5 milliards de francs cfa. A première vue, le montant peut sembler important. Mais qui doit en bénéficier ? Qui est acteur culturel ? Le ministre lui semble préférer laisser aux acteurs y répondre. «Je recommande aux acteurs culturels de réfléchir à une clé de répartition du fonds d’aide qui leur est destiné», a-til lancé aux acteurs. Et de leur côté, l’heure est à la prudence. Dans un communiqué, la Coalition des acteurs culturels (Cam), comme pour dégager ses responsabilités, estimait que «la meilleure solution c’est de ne pas donner l’argent aux associations. La Cam et ses alliés demandent au ministre de la Culture et de la communication que la gestion et la distribution de cette subvention restent sous la responsabilité directe du ministère de la Culture». Aujourd’hui le flou est entier. On parle de 5000 danseurs, même si le chiffre peut sembler abusé, il en dit beaucoup sur le manque d’organisation de ce secteur. Pour rappel, lors de la première vague, l’état avait mis 3 milliards pour soutenir les acteurs.
A l’époque, le mode de répartition suscitait des interrogations. Par exemple, 100 millions de FCFA ont été alloués aux communicateurs traditionnels. Journaliste culturelle et critique de cinéma. Oumy Régina Sambou est convaincue qu’il n’y a pas une seule clé de répartition qui vaille. Selon elle, cette enveloppe devrait plutôt servir à la structuration du secteur de la culture. «C’est le seul moyen de la rentabiliser. Personnellement, je ne vois aucune grille de répartition pertinente», estime-t-elle.
FOU MALADE «POURQUOI NOUS AVONS LAISSE LA PATATE CHAUDE AU MINISTERE»
Pour Malal Talla alias Fou Malade, par ailleurs membre de la Sodav, l’enveloppe de 2,5 milliards de francs cfa ne règle pas le problème. En effet, selon le rappeur, depuis que la fermeture des lieux de spectacle a été annoncée, beaucoup qui se réclament acteurs culturels s’agitent alors que depuis belles lurettes, ils n’ont produit aucun spectacle. «C’est pourquoi nous, de la coalition des acteurs de la musique avons dit au ministère de lui-même s’occuper du dispatching. Nous sommes contre cette manière de procéder. Le moyen utilisé n’est pas le bon. On y voit des acteurs culturels qui ne sont pas actifs. Il y a qui n’ont pas de spectacle depuis des années. Est-ce qu’ils ont le droit de réclamer autant que Dip, Viviane, Waly... qui sont tout le temps en activité», s’interroge-t-il. Selon Malal, s’il y a désordre, c’est en partie parce qu’on ne sait pas qui est acteur culturel et qui ne l’est pas. «Celui qui fait le Bongo peut se lever et demander sa part, personne n’y pourra rien. C’est pourquoi le statut de l’artiste va permettre de régler une bonne partie du problème», espère-t-il.
LA COALITION DES ACTEURS DE LA MUSIQUE RECLAME PLUTOT UN AUDIT DES FONDS PASSES
C’est à croire que l’affaire est loin d’être réglée. En effet, la Coalition des Acteurs de la musique (CAM) et Alliés qui regroupe une quarantaine d’organisations et structures de la culture qui se sont réunis ce dimanche pour définir la conduite à tenir a plutôt Mis de l’huile sur le feu. Dans un communiqué, elle révèle qu’après avoir mené plusieurs démarches, pour une issue heureuse, elle a été finalement écartée. « Le mercredi 23 décembre 2020, la CAM et ses Alliés tenaient un sit-in à la place de la Nation pour dénoncer l’injustice faite aux acteurs du spectacle vivant.
Ensuite le 24 décembre 2020, le ministre de la Culture invite la CAM et ses Alliés pour leur annoncer une aide de 2,5 milliards accordée par M. Le Président de la République. Deux jours plus tard, une délégation de la CAM est reçue par le Directeur de Cabinet du chef de l’Etat en compagnie du conseiller culturel à la présidence pour travailler ensemble sur une sortie de crise engendrée par la pandémie», dit le communiqué. Mais, poursuit le document, le 31 décembre 2020, les membres du comité de pilotage et les représentants des sous-secteurs de la culture sont invités pêle-mêle à la Maison de la Presse pour une réunion de partage et d’informations sur l’aide octroyée aux acteurs culturels. Une réunion à laquelle la Coalition et ses Alliés ont été zappés. « Est-ce parce que nous avions clairement déclaré dès le 24 décembre que nous n’entendions pas que l’argent soit distribué aux responsables d’organisations professionnelles mais plutôt que l’aide arrive à qui de droit ?», s’interrogent les acteurs.
Ainsi, pour la Cam, il faut un audit de la gestion des premiers fonds de 3 milliards octroyés en juin dernier, la mise à l’écart des organisations reconnues coupables de malversations, la gestion par le ministère de la culture du fonds de 2.5 milliards par le biais d’une banque ou tout autre organisme assermenté, la mise en place d’un comité paritaire de veille et de contrôle «dans lequel nous demandons notre droit de siège en tant que Coalition regroupant des organisations de tous les secteurs pour suivre la bonne distribution des fonds destinés à parts égales à chaque acteur culturel».
«FORCE DOIT RESTER A LA LOI»
Réagissant sur l’affaire de la levée de fonds du parti Pastef, Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) s’est voulu formel
Le groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) veut le respect strict de la loi à propos de l’affaire de la levée de fonds du parti Pastef qui a suscité une polémique au Sénégal. Selon son président Aymérou Gningue, c’est la souveraineté nationale, la sécurité publique et la viabilité de notre système économique qui sont en jeu.
Réagissant sur l’affaire de la levée de fonds du parti Pastef, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) s’est voulu formel. Pour Aymérou Gningue, « Force doit rester à la loi ». « La loi 75_37 relatif aux partis politiques dans son exposé des motifs a proscrit l’utilisation des subsides venant de l’étranger et d’étrangers vivant au Sénégal pour éviter que des groupes de pression manipulent des partis politiques légalement constitués pour leurs propres intérêts et entretenir des relations de domination avec notre pays.
Cette loi amendée par les députés de la 4ème Législature, avec comme rapporteur l’honorable Samba Yéla Diop, avait introduit une précaution supplémentaire interdisant aux partis de se faire financer par des Nationaux, amendement accepté par le gouvernement. Les lois 81-17 et 89- 36 ont clairement défini les limites de financement des partis politiques que sont les cotisations de leurs membres, leurs dons et legs de leurs membres et sympathisants nationaux et les bénéfices tirés de leurs propres manifestations. Ce champ exclut tout étranger installé au Sénégal et en dehors du territoire national. C’est pourquoi, tout “appel de levée de fonds internationale” ne peut s’inscrire que dans l’illégalité la plus parfaite », a-t-il déclaré.
D’après le partisan de Macky, tout État qui se respecte doit avoir un contrôle rigoureux sur les flux financiers qui inondent son marché. « C’est une question de souveraineté nationale, de sécurité publique et de viabilité de notre système économique. Nos États, en faisant appel à l’épargne publique dans notre espace UEMOA, sont soumis au contrôle et à l’autorisation du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers qui délivre un visa », fait-il savoir.
Selon lui, «dans un monde en plein péril sanitaire, où le péril jihadiste est à nos frontières, il serait hasardeux de laisser prospérer des initiatives enfantines où la provocation l’emporte sur l’esprit de responsabilité qui doit caractériser nos hommes politiques». D’autant que, affirme-t-il, le président de la République, en lançant le dialogue politique, invite tous les acteurs, majorité, opposition comme société civile pour un large consensus sur notre modèle de gouvernance démocratique, y compris la question du financement des partis politiques qui concerne tous les partis politiques du pays ».
Dans un tel contexte, je trouve tout à fait farfelu qu’un acteur décide à lui seul des modalités de financement de son propre parti à l’exclusion de tous les autres. Quelle marque d’inconsidération pour tous les autres dirigeants politiques du pays !» fulmine Aymérou Gningue.
PASTEF ATTEND LE GOUVERNEMENT DE PIED FERME
Le parti ne compte nullement se plier à la décision du ministère de l’Intérieur leur interdisant de recevoir des fonds provenant de la diaspora
Les «Patriotes» ne comptent nullement se plier à la décision du ministère de l’Intérieur leur interdisant de recevoir des fonds provenant de la diaspora. Ils disent attendre de pied ferme les autorités qui menacent de dissoudre leur formation au cas où ils refuseraient de se conformer.
Les politiciens débutent bien l’année 2021. Cette fois-ci, le régime de Macky Sall attaque frontalement le plus virulent de ses adversaires, en l’occurrence Ousmane Sonko. La mouvance présidentielle n’a pas supporté que les «Patriotes» lancent une levée de fonds destinée à financer la tournée nationale de leur leader qui incarne aujourd’hui l’opposition radicale sénégalaise. Pour freiner l’élan des «Patriotes», le ministre de l’Intérieur a brandi la loi n°89- 36 du 12 octobre 1989 pour interdire à Pastef de recevoir tout argent provenant de l’étranger. Or, d’aucuns s’accordent à dire qu’Ousmane Sonko a un bon contingent de souteneurs dans la diaspora. Furieux contre cette décision, les partisans d’Ousmane Sonko refusent de se conformer.
Selon l’administrateur de Pastef, rien que le fait de sortir un communiqué tard dans la soirée samedi dernier laisse entrevoir que le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a agi sur commande. «C’est vraiment regrettable qu’un ministre, magistrat de surcroît, soit incapable de lire une loi. (…) On les attend de pied ferme. S’il faut dissoudre un parti, il faudra commencer par l’Alliance pour la République (APR) », a prévenu Birame Soulèye Diop. Ecœuré par cette sortie d’Antoine Félix Diome, il rappelle que Macky Sall a bénéficié des fonds de la diaspora lors de la campagne présidentielle de 2012 et que cette même diaspora avait contribué pour réunir la caution de Macky Sall lors du dernier scrutin présidentiel. «Pendant tout ce temps, où était Antoine Félix Diome », soutient-il. Il estime ainsi que si on peut accepter que des militants de l’APR de la diaspora donne de l’argent à l’APR, rien ne peut justifier qu’on interdise les trois, quatre voire cinq euros des partisans de Pastef.
Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, la diaspora est la 15ème région du Sénégal. «Les Sénégalais de la diaspora ont des députés et ils contribuent à la marche du pays plus même que les bailleurs de fonds », a relevé Birame Soulèye Diop. Un autre partisan d’Ousmane Sonko, en l’occurrence Guy Marius Sagna, a tout simplement rappelé au chef de l’Etat Macky Sall que si le Président Wade avait à l’époque agi de la sorte, il n’aurait jamais battu campagne pour devenir aujourd’hui président de la République. D’autres acteurs politiques comme Thierno Bocoum ont aussi réagi à la décision du gouvernement. «Faudrait-il remplacer l’adage ‘’nul n’est censé ignorer la loi’’ par le concept ‘’le ministre de l’Intérieur vous lira la loi’’ », s’est interrogé le leader du mouvement AGIR. Une manière de s’indigner de cette décision. Selon lui, il n’y a aucun lien de causalité entre les dispositions formulées par le ministère de l’Intérieur et la campagne de levée de fonds organisée par Pastef. Thierno Bocoum pense que les «Patriotes» respectent la loi dans la mesure où ils font appel à leurs adhérents et autres sympathisants.
NDIAGA SYLLA : «IL Y A LIEU DE REVOIR CETTE LOI DES LORS QUE DES SENEGALAIS RESIDENTS A L’EXTERIEUR PARTICIPENT AUX ELECTIONS NATIONALES»
En outre, l’expert électoral Ndiaga Sylla estime de prime abord qu’il est vrai que la dernière modification de la loi n°81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, intervenue en 1989, interdit tout financement provenant de l’étranger en application des dispositions de son article unique qui dispose : «(...)la dissolution intervient également dans le cas où un parti a reçu directement ou indirectement des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal (...).» Mais force est d’admettre, dit-il, que cette disposition n’est nullement respectée par les formations politiques au Sénégal. Il en va de même de l’obligation du dépôt annuellement des états financiers par chaque parti politique, laisse entrevoir Ndiaga Sylla. Mais il affirme que par-delà la motivation légitime de veiller à la préservation de la souveraineté nationale, il y a lieu de revoir cette disposition dès lors qu’à partir de l’adoption du Code électoral consensuel de 1992, les Sénégalais résidant à l’extérieur participent aux élections nationales. Au surplus, ajoute-t-il, ces compatriotes élisent des députés dédiés à la diaspora en vertu de la loi constitutionnelle issue du référendum de 2016. «En plus, le concept “subsides étrangers“ désigne la source ou le détenteur des fonds », détaille Ndiaga Sylla.
Poursuivant, il relève qu’à ce sujet, l’on pourrait saisir l’esprit énoncé à l’exposé des motifs de la loi qui bannit“ le financement par des subsides reçus de l’étranger” et ne laisse subsister aucune équivoque. «En tout état de cause, la loi, adoptée dans le contexte de l’instauration du multipartisme intégral, reste encore en vigueur bien qu’elle soit devenue désuète. Par conséquent, toute formation politique devrait s’y conformer », a conclu Monsieur Sylla.
LES RIVERAINS SE DRESSENT CONTRE UN MARABOUT, LA PROPRIETAIRE INITIALE BRANDIT UN TITRE DE PROPRIETE
Trois parties se disputent un site de 1 600 m² à Thiès
La tension qui est en train de couver au quartier Mbour 3 extension de Thiès est la preuve de la complexité des litiges fonciers au Sénégal. En effet, un site de 1 600 m2 oppose trois parties. Les riverains se sont opposés aux travaux qu’un marabout est sur le point d’entamer et pendant ce temps, la propriétaire initiale a brandi son titre de propriété.
« Un homme d’affaire, un marabout et une enseignante, trois attributaires pour un même site de 1 600 m2 », tel pourrait être le titre de l’épisode qui se déroule au quartier Mbour 3 Extension de Thiès. Et la quatrième partie dans cette affaire, ce sont les populations riveraines qui estiment que le site est destiné à un espace vert dans le plan cadastral et qu’il est hors de question d’en faire un autre usage. Il s’agit précisément d’une réserve foncière localisée dans le plan de morcellement du titre foncier n° 4220 de la ville de Thiès, entouré des lots 119, 125, 127, 129, 121 et 122.
Selon Yankhoba Diémé, membre du collectif des citoyens intègres issus des quartiers Mbour 3, Mbour 4, FAHU, Sud-Stade, c’est un espace vert situé sur la route nationale, après le Stade Lat-Dior, en allant vers l’autoroute à péage, juste en face de l’antenne émetteur de Thiès et centre gériatrique en cours de construction. Il y a un an et demi, le site avait été attribué à deux personnes différentes, chacune revendiquant ses droits de propriété. Il s’agit d’Abdou Coumba Diop qui nourrissait l’ambition d’y ériger une station d’essence. D’ailleurs il était prêt à construire sur une moitié et aménager un espace vert sur l’autre et le dédier aux riverains. Cette offre a été rejetée mais curieusement, une autre personne, en l’occurrence un marabout, s’est présentée pour revendiquer la propriété avec la ferme intention d’y construire un institut islamique.
Selon lui, les populations lui ont également opposé un niet catégorique, d’autant plus que depuis le lycée Malick Sy jusqu’à la sortie vers l’autorité à péage, il n’existe aucun espace vert, un aménagement pourtant important dans le cadre de vie des populations. Tous les espaces qui existaient ont été morcelés, mais les populations de Mbour 3 extension sont déterminées à sauvegarder le leur.
A l’en croire, les populations sont dans ce combat depuis plus de deux ans mais le samedi, le marabout en question a débarqué, accompagné de forces de l’ordre. Il a fait détruire le banc public que les riverains avaient construit, avant de procéder à l’abattage des arbres situés dans l’espace. Il renseigne que toutes les autorités ont été informées de cette nouvelle donne, mais il n’y a eu aucune réaction de leur part. Yankhoba Diémé affirme que le marabout en question a clairement exprimé son intention de ne jamais reculer dans l’exploitation de ce site. Et de poursuivre : « Les populations restent également mobilisées et déterminées à défendre leur espace vert ».
Pour l’ex-juge Ibrahima Hamidou Dème, porte-parole des habitants de Mbour 3 et Mbour 4, depuis quelques années, cet espace vert est la proie des prédateurs fonciers qui ne lâchent pas, et qui sont en train de vouloir le récupérer coûte que coûte. Evidemment, dit-il, les populations se sont dressées pour défendre leur espace de vie. Il ajoute : « Ce qui se passe à Thiès est inacceptable ; ces nouveaux quartiers n’ont plus d’espaces verts, c’estle seul qui reste dans cette zone. Il faudrait que l’urbanisme explique si les espaces verts ne sont plus pris en compte dans les plans. Nous sommes dans un désespoir total, dans la mesure où il n’y a plus aucun recours. Nous avons saisi les autorités administratives, les autorités locales et elles savent bien ce qui se passe ici car le combat dure depuis plusieurs années. Les autorités judiciaires ont également été saisies en l’occurrence la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DESCOS), la gendarmerie, le Procureur de la République, mais qui n’ont également fait aucune réaction. Il y a des arbres cinquantenaires qui ont été abattus, pour la simple raison que ce bien public a été donné à un seul individu, au détriment de toute la collectivité. Notre seul recours, c’est de nous adresser à l’opinion publique, pour dire que les droits des citoyens sont violés, leur droit à un espace de vie, leur droit à un espace vert, le droit à leur bien commun et aucune autorité n’a réagi, si elles ne se sont pas liguées pour soutenir le personne qui est venue arracher ce bien commun. » D’ailleurs pour asseoir leur revendication, les populations ont toujours fait état de la circulaire du ministre de l’Intérieur, en date du 24 octobre 2008, stipulant « de multiples cas de détournement d’objectif, portant sur des terrains destinés à des lotissements, à des espaces verts ou des équipements collectifs et qui seraient en réalité utilisés à des fins autres que leur destination initiale ».
En tout cas, les populations riveraines ont dit à qui veut les entendre, qu’il n’est pas question de laisser poursuivre les travaux car au-delà d’être une aire de jeu pour les enfants, l’espace constitue un poumon vert pour les maisons environnantes.
MME SAMB FATIM GUEYE DITE MERE TERESA «LE TERRAIN M’APPARTIENT, IL M’A ETE ATTRIBUE GRACE AU PRESIDENT ABDOU DIOUF»
Au moment où les populations riveraines se dressent contre le marabout en question, Mme SAMB Fatim Guèye dite Mère Teresa, surveillante au Lycée Malick Sy, à la retraite, a aussi brandi des papiers administratifs pour revendiquer la propriété du site en question. « Le terrain m’appartient, il m’a été attribué grâce au Président Abdou Diouf » soutient-elle, avant de poursuivre : « J’ai connu le Président Abdou Diouf à Saint-Louis en 1981, alors que mon mari était l’Inspecteur Régional de l’enseignement. C’est ainsi que je lui ai fait part de mon vœu par voie épistolaire, d’avoir un terrain à Thiès pour la construction d’un complexe scolaire. Il a répondu par lettre en date du 2 juin 1993 pour m’annoncer que la demande a été répercutée au Gouverneur de la Région de Thiès. Il m’a également mise en rapport avec Ousmane Tanor Dieng Ministre d’Etat, Ministre des Services et Affaires Présidentielles, qui m’a saisi par courrier le 26 mars 1998, pour me dire que le dossier est répercuté au Gouverneur de la région de l’époque, aux fins d’un examen en relation avec les collectivités à la base, pour voir ce qui est possible de faire pour en donner une suite favorable.
Après que tous les services ont mis leur visa, le Préfet d’alors du département de Thiès m’a délivré une autorisation d’occupation dudit site le 9 août 1999, pour les besoins de l’édification d’un groupe scolaire. Sur la base de ces papiers administratifs, une demande de bail a été introduite et déposée auprès du Receveur des Domaines de Thiès le 24 juillet 2012, sous le numéro 4220, portant sur le site de 1 600 m².Quand j’ai voulu commencer mes travaux, des riverains s’y sont opposés avec des jets de pierres. Un jour, alors que j’étais en route vers Dakar, quelqu’un m’a appelée au téléphone pour me dire que le terrain a été attribué à deux gros bonnets. Que ceux à qui il est attribué se le tiennent pour dit, ce terrain m’appartient, je suis la propriétaire légitime.
LES TRANSPORTEURS ET LE GOUVERNEMENT TROUVENT UN TERRAIN D’ENTENTE
En grève depuis le 25 décembre dernier, les transporteurs ont enfin levé leur mot d’ordre
Après plusieurs semaines de bras de fer, l’intersyndicale des transporteurs routiers et le gouvernement signent enfin la paix des braves. Les deux parties ont trouvé hier plusieurs accords. Lesquels accords s’articulent autour de la réduction des points de contrôle, de la suspension provisoire des postes «d’Afrique pesage» et de la création des brigades mixtes dans les régions
Un ouf de soulagement pour les acteurs du transport routier. En grève depuis le 25 décembre dernier, les transporteurs ont enfin levé leur mot d’ordre. Cette trêve intervient à la suite des différents accords trouvés entre le gouvernement et l’intersyndicale des transporteurs.
Selon le secrétaire général du ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, Jules Aubain Sagna, le gouvernement travaillait, depuis le 9 décembre dernier, sur la plateforme revendicative introduite par l’intersyndicale dont l’Union des Routiers du Sénégal (URS), le Syndicat National des Gros-porteurs et des Transports en Commun du Sénégal (Synagtrans) et Satras. «Après plusieurs rencontres avec le ministère des Forces Armées et le ministère de l’Intérieur, il a été convenu avec les transporteurs de revoir certains points revendicatifs liées à la réduction des points de contrôle et aux tracasseries routières», a soutenu le secrétaire général du ministère des Transports Terrestres, lors d’un point de presse de restitution du procès-verbal de négociation signé par le ministre Mansour Faye et l’intersyndicale des transporteurs routiers dont Diallo Niang, (Synagtrans), Mamadou Ndiaye, Satars et Gora Khouma,(Urs).
Jules Aubain Sagna renseigne en effet que décision a été prise de rationaliser le nombre de contrôles effectués par forces de défense et de sécurité sur le territoire national, en tenant compte du contexte sécuritaire . Il indique aussi que le gouvernement a décidé de répondre favorablement à la demande des transporteurs en respectant le nombre de points de contrôle dans chaque corridor, conformément aux pratiques admises au niveau de l’Union Economique et Monétaire Ouest africaine (Uemoa). «Nous allons travailler, avec les forces de défense et de sécurité, à normaliser sur chaque corridor trois points de contrôle fixes au maximum», annonce Jules Aubain Sagna.
Poursuivant, il indique que les deux parties ont retenu désormais de mettre à disposition à temps les reçus de paiement afin d’éviter toute tentative de déviation des attestations. «Il s’agit d’un point important sur lequel les transporteurs avaient exigé des solutions, et le gouvernement a finalement accepté d’y répondre favorablement», précise le secrétaire général du ministère. Il renseigne dans la même veine qu’une avancée technologique est en train d’être déployée par la gendarmerie pour permettre aux transporteurs de payer les amendes via les supports électroniques. «Nous espérons que les autres corps suivront cette initiative», dit-il. En plus de ces accords, il y a la suspension provisoire des postes «Afrique pesage».
Rappelant que la récrimination des transporteurs portait sur la fiabilité du matériel de contrôle de ces postes, Jules Aubain Sagna annonce la décision du ministre Mansour Faye de suspendre les contrôles par les postes mobiles utilisés par «Afrique pesage» jusqu’a ce qu’un matériel de conformité soit déployé par le service responsable. «Dans la même optique, les frais forfaitaires de pesage de 2.000 francs, négociés par le passé, à défaut des dispositions du contrat de concession, seront appliqués, à savoir 500 francs/essieu». Pour l’application des différents points retenus, informe Jules Aubain Sagna, un comité interministériel de suivi qui regroupera les services de l’Etat et les acteurs du transport sera mis en place. Il est également prévu dans les recommandations d’organiser une campagne de sensibilisation en direction des agents de contrôle, des forces de sécurité et de défense sur le respect des montants des amendes liées aux infractions telles que prévues par la règlementation.
DEMARRAGE AU PETIT TROT
Le championnat de Ligue 1 a été lancé, le week-end dernier, avec la première journée clôturée hier dimanche 3 janvier.
Le championnat de Ligue 1 a été lancé, le week-end dernier, avec la première journée clôturée hier dimanche 3 janvier. Après dix mois d’arrêt, le démarrage des matchs de football s’est effectué au petit trot, avec trois matchs nuls sur les cinq matchs enregistrés. A la faveur de sa victoire, arrachée d’entrée face au CNEPS excellence de Thiès (3-2), l’As Douanes annonce la couleur et occupe la tête du classement provisoire, à l’issue de cette journée disputée à huis clos.
L ’AS Douanes a signé sa première victoire de la saison à l’ouverture avant-hier, samedi 2 janvier, du championnat de Ligue 1 sénégalaise. Les Gabelous se sont imposés face au CNEPS Excellence de Thiès dans une rencontre riche en rebondissements. Menés au score dés la 16 minute de jeu, les Gabelous égaliseront deux minutes avant de prendre l’avantage à la mi-temps (2-1).
Malgré le retour au score des Thiessois, les Gabelous parviendront à arracher le gain de la partie à la 90e minute sur le précieux but de Moussa Sané. Les trois points en poche, l’As Douanes s’installe provisoirement à la tête du classement de la première journée. L’équipe de Diambars FC a également entamé le marathon par le bon bout, en dominant sur leur pelouse du stade Fodé Wade, l’équipe de Niary Tally (2 à 1). Les Académiciens ont été lancés par Alioune Badara Baldé, auteur d’un but matinal inscrit dès la 7e minute. L’attaquant signait également le premier but du championnat. L’équipe de Diambars va aggraver le score à la 48e minute et remporter la victoire, malgré la réduction du score suite à un pénalty obtenu par les Galactiques à la 50e minute.
La première journée qui s’est poursuivie, le dimanche, avec trois autres rencontres.
En déplacement au Stade Amadou Barry face à l’Union Sportive de Gorée, les Académiciens du Centre Amara Touré de Déni Biram Ndao, ont réalisé l’essentiel en s’imposant sur la marque de 1 à 0. L’unique but de la rencontre a été inscrit à la 40e par Pape Amadou Diallo. De son côté l’ASAC Ndiambour a été tenu en échec sur sa pelouse du stade Alboury Ndiaye par l’AS Pikine (1-1).
Les Lougatois ont été surpris d’entrée de jeu par les visiteurs qui ont ouvert le score dés la 5e minute de jeu. Ils attendront la fin de la première période pour égaliser, à la 45e minute (1-1). C’est un score de parité qui a également prévalu à «La Tanière Bruno Metsu», de Saly où le Stade de Mbour accueillait les Académiciens du Dakar Sacré-Cœur. Avec au bout un match nul et vierge (0-0). A rappeler que les deux rencontres devant opposer le Jaraaf à Mbour PetiteCote et Teungueth FC au Casa Sports ont été reportées pour permettre aux «Vert Blanc» et aux Rufisquois de préparer les phases retour des préliminaires des compétitions interclubs africaines.
«L’ETAT DOIT METTRE DES MECANISMES DECENTRALISES DANS LES COMMUNES ET VEILLER A LA MODERATION DES PRIX DE LOCATION»
Pour Elimane Sall, président de l’Association nationale des locataires du Sénégal, la cherté des prix du loyer à Dakar est due principalement au fait que la demande est supérieure à l’offre
Pour le président de l’Association nationale des locataires du Sénégal, la cherté des prix du loyer à Dakar est due principalement au fait que la demande est supérieure à l’offre. Aussi, le secteur n’est pas régulé et les acteurs agissent à leur guise. Il préconise, en conséquence, une régulation du secteur en mettant des mécanismes décentralisés dans les communes, mais également à veiller à la modération des prix.
«Il faut de la régulation dans ce secteur. Tant qu’on laisse les bailleurs et les locataires contracter librement, il y aura forcément des risques d’abus de la part du bailleur. Le contrat étant rédigé au bon vouloir du bailleur, le locataire ne peut qu’accepter ou laisser. Et s’il laisse, un autre va venir prendre. Donc, l’Etat doit mettre des mécanismes décentralisés dans les communes et veiller à la modération des prix de location. La première cause (des hausses, ndlr), c’est qu’aujourd’hui l’offre est nettement inférieure à la demande. Du coup, trouver un loyer, c’est d’abord un véritable parcours du combattant. Le deuxième problème, c’est qu’aujourd’hui, le secteur n’est pas régulé. On laisse chacun faire ce qu’il veut. Les agences immobilières s’ouvrent un peu partout et n’importe comment. Vous avez un garage, il est aussitôt transformé en une agence immobilière. En outre, il y a les intermédiaires qu’on appelle communément les courtiers. Et tout cela favorise une certaine spéculation. Il y en a même qui font de la rétention parce qu’ils gardent les appartements et les maisons, histoire de rendre la denrée beaucoup plus rare pour faire monter le prix. Ceci n’est pas en faveur de la baisse de la cherté.
MANQUE DE REGULATION DU SECTEUR, CONTRATS LAISSES AU BON VOULOIR DES BAILLEURS ET SUBTERFUGES POUR CONTOURNER LA LOI
Et enfin, la troisième cause, c’est que l’Etat laisse faire. Il n’y a pas de régulation, les contrats sont laissés au bon vouloir des bailleurs. Malheureusement, c’est eux qui appliquent les prix qu’ils veulent, sans respecter la réglementation. Du coup, le locataire qui est dans le besoin, s’il ne peut pas trouver quelque part un logement qui soit à sa portée, est obligé de prendre très cher. Au bout de quelque temps, s’il paye 6 ou 7 mois, il n’en peut plus. Après, c’est des dossiers à n’en plus finir au Tribunal. Donc, l’Etat sait comment faire pour qu’il y ait une traçabilité des contrats de location entre le bailleur et le locataire. Tant qu’on n’arrive pas à ce niveau-là, le locataire sera toujours lésé parce que c’est le bailleur qui fixe ses prix et qui fait régner sa loi, au détriment des locataires. Après l’adoption de la loi, au début, les gens avaient commencé à respecter un tout petit peu. Mais, ils sont allés jusqu’à un certain moment, les uns ont trouvé des subterfuges c’est-à-dire ont contourné la loi en donnant des sommations, des congés de 6 mois pour dire qu’ils vont habiter eux-mêmes les appartements ou bien démolir et reconstruire ; quelque chose que la loi leur permet. Et quand le locataire sort, en général, ils redonnent en location en augmentant le prix. Certains même vont du simple au double, pour que s’il y a un redressement, ils gardent le prix initial qu’ils avaient adopté avant la baisse.
A CAUSE D’UN MANQUE DE SUIVI NOTOIRE, LA LOI A CONTRIBUE A AUGMENTER LES PRIX DU LOYER
Donc, ceci a participé effectivement à la hausse vertigineuse des prix du loyer. Nous avons crié partout pour que ce secteur soit régulé parce que c’est une anarchie totale qui y règne. Après l’adoption de la loi, les gens craignent une prochaine révision de la loi, chacun y va avec les prix qu’il pense être bon pour que s’il y a un redressement, il puisse rester aux prix initiaux. Là, en attendant, les gens sont obligés de payer plus qu’avant la loi. Malheureusement, l’esprit de la loi n’a pas été compris par certains bailleurs. La loi, c’était uniquement un esprit de régulation pour permettre aux locataires de mettre quelque chose à coté, pour épargner eux aussi un peu d’argent afin de pouvoir acheter des maisons, et pendant qu’ils travaillent, afin de pouvoir regagner ces maisons-là. Les pouvoirs d’achats sont extrêmement chers, presque les deux tiers (¾) des salaires sont bouffés par la location. Et la loi également, au lieu de baisser les prix, a contribué à augmenter les prix parce qu’il y a un manque de suivi notoire».
«LE MINISTRE DE L’INTERIEUR A FAIT UNE FAUSSE APPRECIATION DE LA LOI»
L’enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Serigne Thiam rame à contre-courant du communiqué du ministre de l’Intérieur portant sur les menaces de dissolution du Pastef
L’enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Serigne Thiam rame à contre-courant du communiqué du ministre de l’Intérieur portant sur les menaces de dissolution du Pastef, si toutefois il recevait des subsides provenant de l’étranger. Expliquant la notion d’étrangers dont fait cas la loi n°81-17 du 6 mai 1981 relative au financement des partis politiques, il a estimé que le ministre Antoine Félix Abdoulaye Diome a fait une mauvaise appréciation de ladite loi et qu’il faudrait qu’il revienne à de meilleurs sentiments.
«A mon humble avis, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome a fait une fausse appréciation, une appréciation non conforme par rapport à la réalité de la loi sur le financement des partis politiques. Parce que, quand il rappelle la règle selon laquelle les partis politiques ne peuvent recevoir des cotisations, des dons et des legs que provenant des adhérents, il oublie qu’il peut y avoir des adhérents d’un parti politique qui sont à l’extérieur. Il fait une confusion par rapport à la condition de la Nationalité. Je rappelle qu’être un national ne signifie pas être sur le territoire du Sénégal. Tous les Sénégalais de la diaspora sont des nationaux, tout comme ceux qui sont à l’intérieur du territoire. Comme quoi que tous les étrangers qui sont à l’intérieur du territoire ne sont pas considérés comme des nationaux. Du coup, je pense qu’il s’est trompé d’analyse sur ce point. A ce niveau, ce communiqué loin d’être positif, sera très mal apprécié et il dénote encore une ambition plus ou moins cachée de briser l’élan des partis politiques qui peuvent avoir un assentiment national. Le Pastef, qu’on le veuille ou pas, est un parti politique d’envergure qui a un avenir probant. Sur ce, viser le financement des partis politiques par rapport à des dons, des legs et des participations de Sénégalais qui sont à l’étranger, et vouloir parler de dissolution, c’est trop vite aller en besogne. La dissolution d’un parti politique ne répond pas par rapport au financement extérieur. Conformément aux cahiers des charges, si on veut dissoudre les partis politiques, il faudrait vraiment une violation flagrante des conditions qui leur ont été données lors de leur demande d’existence. Je rappelle que le lundi 17 septembre 2011, Leeral.net avait dit que la diaspora avait payé la caution du candidat Macky Sall pour les élections de 2012, en raison de 65 millions. Lui-même, sur les plateaux de télévision, avait rappelé tous les soutiens qu’il avait eus provenant des Sénégalais de l’intérieur et de l’extérieur et des bénévoles qui ont eu à participer aux activités de son parti. Donc, si Macky Sall revient aujourd’hui avec son ministre de l’Intérieur pour dire qu’ils peuvent dissoudre un parti politique qui essaie de s’organiser, par rapport à ses activités, qui demande à ses adhérents de participer, à mon avis, ce n’est pas quelque chose dont ils devaient s’alarmer. D’autant plus que tous les partis politiques qui existent au Sénégal fonctionnent de la même manière. Donc, le ministre Antoine Diome a fait une fausse lecture, une fausse appréciation de la loi gouvernant le financement des partis politiques, c’est à dire la loi n°81-17 du 6 mai 1981 relative au financement des partis politiques. Il faut qu’il sache raison garder et ne pas créer des polémiques ».
LOYER À DAKAR, ARNAQUE AUTOUR D’UN SYSTEME
Le coût du loyer ne cesse de flamber dans la capitale sénégalaise. Les coûts dépassent généralement les revenus des ménages qui trinquent de plus en plus, avant de trouver un local pour se loger
Le coût du loyer ne cesse de flamber dans la capitale sénégalaise. Les coûts dépassent généralement les revenus des ménages qui trinquent de plus en plus, avant de trouver un local pour se loger. Aussi, c’est tout une procédure qui est mise en œuvre. Conséquence, le futur locataire, comme pris dans un piège, éprouve d’énormes difficultés avant de trouver un local.
Trouver un logement ou un magasin de commerce pour location à Dakar est devenu un véritable parcours du combattant. Le locataire (ou futur locataire) qui cherche à trouver une chambre, un appartement, une maison ou un magasin pour son commerce doit à chaque visite payer ce que des intermédiaires (agences immobilières, courtiers) ont convenu d’appeler des «frais de déplacement ou de visite» fixés à 2000 F CFA ; que le produit soit à sa convenance ou pas. Le développement des réseaux sociaux aidant, beaucoup de courtiers ou d’agences immobilières font leur publicité sur l’internet. N’empêche, le client à la recherche du local, versera après les frais de visite. La location au Sénégal, c’est tout un système de discrimination qui laisse en marge beaucoup de personnes. La préférence des bailleurs, rappelée souvent par les courtiers, est que le local n’est cédé qu’aux étrangers, prioritaires. La raison avancée souvent est qu’ils payent mieux que les nationaux. Pis, les couples avec ou sans enfants ont des difficultés à avoir une seule chambre car, la préférence, dans ce cas, c’est le célibataire qui devra occuper à lui seule la chambre.
80.000 F CFA POUR UNE CHAMBRE AVEC TOILETTE INTÉRIEURE ET 200.000 F CFA POUR DEUX CHAMBRES ET SALON
A côté, il y a aussi le coût qui grimpe de jour en jour. Dans les maisons, une limite est parfois fixée au locataire. Certains ne veulent pas partager une terrasse ou une cuisine. A côté, il y a également le coût qui croit de manière exponentielle. Dans certains quartiers de Dakar, pour une seule chambre avec une toilette intérieure, il faut débourser 80.000 F CFA. La moyenne qui était, l’année dernière, entre 50.000 et 60.000 F CFA est en phase d’être relevée.
Les appartements aussi coûtent très cher. En avoir à 150.000 F CFA est quasi impossible. Maintenant, il faut débourser environ 200.000 F CFA ou même plus pour en trouver un appartement avec deux chambres et un salon. D’habitude, celui qui cherche un logement est tenu de verser trois mois d’avance dont un non remboursable. La tendance est maintenant à une avance de quatre mois. Et pourtant, en 2014, la loi n°2014-03 du 22 janvier 2014 avait été votée. Cette loi qui porte sur la baisse des prix des loyers n’ayant pas été calculés sur la base de la surface corrigée devrait être appliquée. Mais, hélas !
Après une première application, des difficultés s’en sont suivies, les propriétaires ont trouvé un moyen de s’en dérober ; retour à la case de départ ou même pire. L’exposé des motifs de cette loi de 2014 signale qu’en dépit d’une réglementation pointilleuse prise en application de l’article 572 du Code des obligations civiles et commerciales, les prix des loyers des locaux à usage d’habitation n’ont cessé depuis des années de connaître une poussée inflationniste qui affecte considérablement les revenus des ménages et qui anéantit les efforts faits pour accroître le pouvoir d’achat des Sénégalais.
Mieux, il indiquait que l’échec du système de régulation des loyers tient sans doute, en grande partie, au fait qu’il repose sur une méthode d’évaluation ainsi que des recours administratifs et judiciaires inadaptés aux réalités sociologiques. Et de relever que la situation difficile pour les ménages, induite par la cherté des loyers, fait qu’il devient nécessaire, afin de préserver l’ordre public, de procéder à une diminution des taux des loyers en termes de pourcentage. Ceci permettra aux Sénégalais pour qui la méthode d’évaluation basée sur la surface corrigée est difficile à mettre en œuvre, de pouvoir profiter des baisses induites par la modification des textes régissant la matière.
Par conséquent, note le texte, la présente loi est donc un référent de baisse, qui s’applique aux locaux à usage d’habitation qui n’ont pas été donnés en bail suivant la méthode de la surface corrigée. L’application de la loi devrait permettre une baisse de 29% pour les loyers inférieurs à 150.000 F CFA, ceux compris entre 150.000 F CFA et 500.000 F CFA, devront baisser de 14%. Pour ceux supérieurs à 500.000 F CFA, la baisse est estimée à 4%. Pendant que de nombreux Sénégalais éprouvent des difficultés économiques, accentuées par la pandémie de la Covid-19, le coût du loyer continue son ascension. Suffisante ou pas, la loi n°2014- 03 du 22 janvier 2014 est rangée aux oubliettes, comme d’autres tentatives de régulation prises et oubliées. Au grand dam des usagers.