SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juin 2025
UN COMITÉ INTERMINISTÉRIEL DE SUIVI PERMANENT DU CONTRÔLE ROUTIER EN GESTATION
Mansour Faye a exposé, lundi, à l’intersyndicale des transports routiers, différentes actions, dont la mise en place d’un comité interministériel de suivi permanent du contrôle routier, que le gouvernement compte mener dans ce secteur.
Dakar, 28 déc (APS) - Le ministre des Infrastructures des Transports terrestres et du Désenclavement a exposé, lundi, à l’intersyndicale des transports routiers, différentes actions, dont la mise en place d’un comité interministériel de suivi permanent du contrôle routier, que le gouvernement compte mener dans ce secteur.
L’Intersyndicale des transports routiers observe un mouvement de grève depuis le 25 décembre.
Selon un communiqué reçu à l’APS, ‘’après avoir suivi, à nouveau, l’exposé de l’intersyndicale sur les différents points de revendication, Mansour Faye a réitéré les éléments de réponse apportés par le gouvernement et les Forces de Défense et de Sécurité (Gendarmerie, Police, Douane)’’.
Le ministre a annoncé que le gouvernement envisage notamment de mettre en place un comité interministériel de suivi permanent du contrôle routier ; de déployer des brigades mixtes de contrôle routier, regroupant la Gendarmerie, la Police, la Douane, les Eaux et Forêts et les agents assermentés du ministère.
A cela s’ajoutent l’instauration d’un système de paiement électronique des amendes forfaitaires des infractions ; l’identification (nom, prénom, matricule), par un badge visible sur la tenue, de chaque agent exerçant le contrôle routier ; la création au sein de la Police d’une brigade spéciale de la circulation chargée du contrôle routier sur l’ensemble du territoire national.
S’agissant du contrôle de la charge à l’essieu, le communiqué annonce qu’une réunion spécifique, présidée par le ministre Mansour FAYE, le 5 janvier 2021 à 15H, à la Sphère ministérielle, avec Afrique Pesage Sénégal et les acteurs des transports.
Le Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement rappelle que ‘’l’Etat veille au libre exercice du droit de grève des travailleurs du secteur des Transports routiers qui ont décidé de suivre le mot d’ordre de grève’’.
Il assure cependant que ‘’toutes les dispositions nécessaires sont prises par les autorités administratives territorialement compétentes et par les forces de sécurité et de défenses pour que le droit au travail des transporteurs qui ont décidé de poursuivre leurs activités professionnelles soit respecté sur l’ensemble du territoire national’’.
VIDEO
LES MENACES DU KHALIFE GENERAL DE LEONA NIASSENE
Cheikh Ahmed Tidiane Niass a ouvertement menacé le président de la République Macky Sall de le déloger du palais, si jamais il s’interpose à l’organisation du Gamou.
Le khalife général de Léona Niassène, Cheikh Ahmed Tidiane Niass, est prêt à tout pour célébrer son Ziar annuel. Dans une déclaration, le religieux a ouvertement menacé le président de la République Macky Sall de le déloger du palais, si jamais il s’interpose à l’organisation du Gamou.
Toujours selon le khalife, ils ne tolèreront rien du tout. Il suffit d’essayer pour voir et comprendre ce dont il parle. Il enverra ses soldats «djinés» aux palais de la République.
Cheikh Ahmed Tidiane Niass a également ajouté qu’il ne demande pas d’audience, il ne veut pas être reçu et il ne recevra pas le chef de l’Etat, non plus. Il rappelle également que le président Macky Sall avait organisé, récemment, une manifestation pour célébrer son anniversaire. Alors, il ne pourra pas empêcher cette manifestation religieuse.
VIDEO
MACKY DEVRA MARCHER SUR NOS CADAVRES POUR SE PRÉSENTER
Abass Fall, qui était l’invité Politique de l’émission, Toc Toc Sénégal, sur Itv, estime que le président de la République n’aura pas droit à une 3e candidature.
Le parti Pastef / Les Patriotes reste catégorique sur la candidature de Macky Sall, en 2024. Son coordinateur à Dakar est intransigeant sur cette éventualité. Abass Fall, qui était l’invité Politique de l’émission, Toc Toc Sénégal, sur Itv, estime que le président de la République n’aura pas droit à une 3e candidature.
« J’insiste ! S’il doit marcher sur nos corps, il y marchera. Mais nous n’allons pas mettre à Macky Sall de faire moins que ce qu’a fait le président Abdoulaye Wade », a-t-il fait savoir. Le camarade d’Ousmane Sonko dit être prêt à user de tous les moyens pour « barrer la route », en 2024, au président sortant.
Sur la même lancée, le coordinateur de Pastef dans la capitale fustige le comportement du chef de l’Etat par rapport aux élections locales. M. Fall estime que le calendrier républicain doit être respecté.
À l’en croire, c’est le président Sall qui ne veut pas organiser ces élections, parce qu’il sent qu’il n’est plus « légitime » dans ce pays. « Il se dit : ’’je vais prendre le temps nécessaire, pour que la situation me soit favorable », a déclaré Abass Fall, tout en soulignant que son parti est prêt, même avec l’actuel fichier, à aller aux Locales.
DÉCÈS DU MAIRE DE DALIFORT
Idrissa Diallo est rappelé à Dieu, lundi, à l’hôpital Fann de Dakar des suites d’une maladie. Le désormais défunt était très proche de Kahlifa Sall avec qui il a longtemps cheminé dans le cadre de la coalition Taxawu Dakar
L’édile de la commune de Dalifort-Foirail (département de Pikine) n’est plus. Idrissa Diallo est rappelé à Dieu, lundi, à l’hôpital Fann de Dakar des suites d’une maladie, a appris Leseolil.sn d’une source proche de sa famille.
Responsable politique de l’opposition, le désormais défunt était très proche de Kahlifa Sall avec qui il a longtemps cheminé dans le cadre de la coalition Taxawu Dakar.
Idrissa Diallo, connu par son engagement auprès de l’ancien maire de Dakar, était également lu mouvement « Khalifa Président ».
Le défunt maire de Dalifort, qui a perdu 3 de ses enfants dans le naufrage du bateau « le Joola », en septembre 2002, était membre actif du Comité d’initiative pour l’érection du mémorial pour les victimes de cette tragédie.
par Abdoulaye Wade
HOMMAGE À SOUMAÏLA CISSÉ, PETIT FRÈRE BLESSÉ
Les panafricanistes qui comptaient sur sa lucidité à faire avancer le projet d’États-Unis d’Afrique ont été comme foudroyés. L’Afrique a perdu un de ses meilleurs bâtisseurs. Lui qui était arrivé sur le chantier, truelle à la main
De Grand frère Abdoulaye Wade, panafricaniste pressé
Ainsi donc petit frère, tu es parti sans bruit,
Calmement, avec le même sourire dont Allah, à ta naissance a structuré ton visage.
Si je devais résumer ton long et dense curriculum, comportant un bloc scientifique et technologique, un bloc d’application dans les plus grandes usines de France et d’Afrique, un chemin politique parcouru aux trois quarts qui devait t’amener au sommet de l’État, par un scrutin ouvert et démocratique, tu as été foudroyé par l’implacable Covid-19 tombé sur le monde et l’Afrique sans défense.
D’un pas de promeneur tranquille tu t’es rendu à l’université de Dakar puis celle de Montpellier puis, en passant par l’école des sciences de l’ingénieur tu es arrivé à Paris atterrissant dans l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs de France.
Auréolé de la gloire des diplômes des grandes écoles au sommet de l’informatique et de l’ingéniorat.
Après ce petit tour de France des grandes écoles, tu prends le temps d’aller t’exercer sur le terrain des grosses boîtes, suprêmes privilèges réservés aux surdoués, qui ont nom Péchiney, Groupe Thomson, Air Inter.
Diplômes dans la poche, éprouvé par l’expérience dans les grosses boîtes, c’est alors que tu renonces aux gros salaires pour rentrer au pays.
Alors que la plupart de tes compatriotes te voyaient atterrir dans la cour d’un ministère, non, ce n’est pas là que tu vas, mais dans la plus grande usine textile, la (CMDT). C’est une première expérience de coopération privée entre l’Afrique qui détient les ressources naturelles qu’elle n’a pas la capacité d’exploiter et le secteur privé : associations, toutes les formules sont examinées au peigne fin. C’est le temps d’observer un paysage politique compliqué.
L’ingénieur, méthodique, prend le temps de venir à Dakar, faire le tour des amis, informer et prendre conseil auprès du grand frère.
J’ai admiré ta lucidité et ton choix de plonger par la grande porte derrière Alpha Omar Konaré dans l’ADEMA-PASJ. La victoire électorale acquise, Alpha Omar Konaré élu président de la République n’hésite pas,… pour mettre de l’ordre dans un pays agité au-dessus et en-dessous ; et où tout le monde se pose la question : Qui auprès d’Alpha ? Qui va détenir le poste clé de secrétaire général de la présidence ?
C’est vers lui, l’ingénieur toujours souriant au calcul rapide et sûr, comme un ordinateur que s’orientent les regards aussi bien du nouveau président que de la classe politique.
Si Soumaïla a plusieurs casquettes, c’est celle d’ingénieur qui est choisie. Il sera nommé secrétaire général de la présidence de la République, observatoire et grenier vers lequel toutes les mains sont tendues ; il faudra faire front à l’intérieur, à l’extérieur, regarder loin mais aussi près, tout près, à ses pieds. Puis, comme un météore qui ne veut s’arrêter nulle part. Le secrétaire général de la présidence, sûr de son chemin, poursuit son destin comme s’il lui avait été tracé, il est en plein dans l’action politique.
Et, au départ du vieux briscard, Il prend les rênes de son parti l’ADEMA-PASJ dont il est le candidat naturel à l’élection à la présidence de la République.
Le premier tour est remporté par feu Amadou Toumani Touré. Au 2ème tour, ses amis disent qu’il n’a pas regardé de près. Il obtient néanmoins l’honorable score de 35% qui a une double signification : d’une part ses amis et ses militants se sont battus honorablement, d’autre part le peuple lui a accordé sa confiance. Il attend patiemment, fait le tour de ses amis, en Afrique et dans le monde ; il en a beaucoup.
Cette fois-ci tout le monde pensait que c’était la bonne lorsqu’au gallop d’essai qu’est la campagne électorale législative, il est allé se jeter dans la gueule du lion, courageux et téméraire, chevalier sans peur et sans reproche. Il est pris en otage. On a cru d’abord que c’était une blague qui n’allait pas durer très longtemps. Puis on a compris. Les choses sont claires : c’est une prise d’otage et il faudra négocier et payer le prix. Il est retenu par les rebelles avec de nombreux autres maliens, africains, étrangers de l’immense foule de blancs et de noirs qui l’accompagne car les rebelles font leur choix et libèrent au compte-goutte.
Pendant sa capture sans nouvelles, ses partisans se battent et il est élu député au premier tour des législatives : ses militants ne l’ont pas oublié ; ils n’ont pas été tentés d’aller brouter dans d’autres prairies ; le peuple non plus ne l’a pas oublié aussi. Il attend patiemment et courageusement. Ses parents et ses amis s’inquiètent mais des informations de source sûre rassurent : il est vivant.
L’attente est longue : le chapelet du temps dévide et égrène ses perles.
Le 3 avril des otages sont libérés mais Cissé n’y est pas. Parents et amis sont déçus et soucieux pour sa vie. Que veulent faire les rebelles ? Le président I.B.K. rassure, suivi de la Croix Rouge qui assure que l’otage Cissé est vivant, en bonne santé et a pu écrire des lettres à sa famille. Toutes les nouvelles rapportées attestent de son courage et de sa propension à rassurer les autres. Tout le monde est rassuré mais on ne sait toujours pas ce que veulent les rebelles.
Ce dont on est sûr, c’est que les négociations entre les rebelles et le gouvernement se poursuivent. Les rebelles imposent d’abord la confidentialité. Ils ont la force. Ils imposent des conditions dures pour la libération des otages qui restent. Nul doute ces rebelles sont des experts mais les négociations se poursuivent. C’est rassurant.
Le 9 octobre, on apprend que les rebelles ont libéré Soumaïla Cissé, la journaliste française qui avait été capturée avec lui, Sophie Pétronin et 2 otages italiens. On apprend aussi que les rebelles ont obtenu en contrepartie : la libération de plus de 200 djihadistes et combattants par les autorités du coup d’État du 18 août 2020. Soumaïla a retrouvé sa famille, ses alliés mais on le sent affaibli. Les plus perspicaces sont quand même un peu inquiets.
Deux mois après avoir recouvré sa liberté, on apprend qu’il est frappé par la terrible épidémie, la Covid-19. Évacué d’urgence sur Paris, mais sait-on où est l’urgence ? Lorsque les européens eux-mêmes pas ne savent pas. On choisit finalement de l’évacuer sur Paris où de gros progrès ont été réalisés sur le traitement de la Covid-19. On n’est pas sûr mais il y a l’espoir. On en était-là aux supputations lorsqu’on apprend son décès le 25 décembre 2020. Comme s’il y avait donné rendez-vous avec la mort.
Les Maliens, les Africains, ses camarades de parti, les panafricanistes qui comptaient sur le courage, la lucidité de Soumaïla Cissé à faire avancer le projet d’États-Unis d’Afrique ont été comme foudroyés par la nouvelle.
Alors que les éternels optimistes comme moi,
Qui avons connu le multidiplômé Soumaïla Cissé,
L’avons connu et apprécié, après sa longue traversée de l’espace politique,
Chef de parti, plusieurs fois ministre au haut de l’espace national, tenant entre tes doigts d’orfèvre sûrs les finances du Mali,
Gardions l’espoir de le revoir vigoureux, le visage toujours illuminé par un éternel sourire, reprendre la marche devant ses troupes et ses amis,
la nouvelle est vraie qu’un grand Africain est parti
C’est l’Afrique qui a perdu un de ses meilleurs bâtisseurs.
Lui était arrivé sur le chantier, la truelle à la main.
C’est les autres qu’on attendait.
IL ÉTAIT UNE FOI, SERIGNE SALIOU MBACKE
28 décembre 2007 – 28 décembre 2020. Voilà 13 ans déjà que disparaissait le cinquième Khalife de Bamba. A son compte un long khalifat : 17 ans (1990-2007) à la tête du Mouridisme, sans qu’on puisse lui reprocher grand-chose
28 décembre 2007 – 28 décembre 2020. Voilà 13 ans déjà que disparaissait le cinquième Khalife de Bamba. Serigne Saliou Mbacké a à son compte un long khalifat : 17 ans (1990-2007) à la tête du Mouridisme, sans qu’on puisse lui reprocher grand-chose.
Vendredi 28 décembre 2007, Serigne Saliou Mbacké quitte ce bas monde à l’âge de 92 ans. Dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké à avoir occupé le khalifat (17 ans), celui que l’on surnommait « Borom Jamono » a vu le jour en 1915 à Diourbel.
Il a fait de l’éducation son occupation continue. En effet, ses daaras où les étudiants travaillent dans les champs éparpillés à travers le pays datent de plus d’un demi-siècle. Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables. Serigne Saliou a fait du Mouridisme une voie soufie connue actuellement à travers le monde entier.
L’apprentissage du travail chez les jeunes leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. Quant à l’éducation, elle a pour but dans ces « daaras » de faire connaître aux jeunes disciples le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité.
Serigne Saliou fondateur de plusieurs daraas destinés à la mémorisation du Saint Coran, l’éducation et l’apprentissage de la vie, il mettra aussi l’accent sur les sciences religieuses car pour Serigne Saliou, la foi en Dieu est la principale dimension de l’homme. Cette entreprise d’éducation, qui s’adressait à des milliers d’élèves était entourée du plus grand soin de la part de Serigne Saliou qui y consacrait d’énormes ressources, donnant ainsi le signe d’un engagement personnel, profond.
Décrit comme un éducateur hors pair, un travailleur et un soufi affirmé, Serigne Saliou Mbacké avait une maîtrise des rouages de l’éducation religieuse. Serigne Saliou était également connu pour avoir été un grand producteur agricole avec notamment Khelcom sur une surface de 45 000 hectares.
Il reprit de nombreux travaux de rénovation aussi bien internes qu’externes de la mosquée et la construction de l’université islamique qu’avait entamée son frère aîné Abdoul Ahad Mbacké, l’assainissement de la ville de Touba. Serigne Saliou Mbacké est inhumé dans l’enceinte de la grande mosquée de Touba.
ENTRE CONTESTATIONS, INTERDICTIONS ET DISPARITIONS
L’affaire de « Ndengueler» a été symbolique de l’année 2020 marquée par différents fronts de contestations. Les travailleurs de la justice se sont également signalés à travers une grève qui a eu des répercussions sur leur administration de tutelle
L’affaire de « Ndengueler» a été symbolique de l’année 2020 marquée par différents fronts de contestations. Les travailleurs de la justice se sont également signalés à travers une grève qui a eu des répercussions sur leur administration de tutelle. La situation sanitaire a provoqué l’annulation de plusieurs cérémonies religieuses. Durant cette année, plusieurs personnalités publiques ont disparu.
Ndengueler dit non
L’année 2020 était chargée en actualités. Parmi celles qui auront le plus retenu l’attention figure l’affaire de Ndengueler. Une affaire de propriété foncière, sur fond de dénonciation de spoliation. Babacar Ngom, Président directeur général du groupe Sedima s’est dit détenteur en « toute légalité » d’une assiette foncière dont se réclament les populations de cette contrée. Il s’ensuit alors un rude bras de fer opposant les deux parties. L’affaire prend vite une ampleur nationale. Les paysans reçoivent un soutien massif des populations, notamment sur les réseaux sociaux. Se targuant de disposer d’une délibération obtenue en 2011 par l’entremise de communauté rurale de l’époque Sindia, le PDG de Sedima s’obstine alors, malgré une énorme pression exercée sur lui. « Une délibération m’a été faite par la mairie, nous avons payé 30 millions de francs pour les 300 ha », souligne-t-il, lors d’un point de presse organisé, pour dit-il, expliquer aux sénégalais la véritable situation. Dans sa version, le milliardaire dira avoir investi plusieurs millions pour débroussailler le site. Selon toujours ses propos, c’est par la suite que les habitants ont commencé, les années suivantes, à venir cultiver sur le site litigieux.
Les propos de M. Ngom ne remettront guère en péril la détermination des populations. Au contraire, elles réaffirment leur volonté à ne pas céder les terres qu’elles réclament leur appartenir depuis plusieurs générations. Des médiations sont alors initiées par les autorités. Abdou Karim Fofana, ministre de l’Urbanisme se rendra même sur les lieux, pour davantage s’enquérir de la situation. « Rien ne doit se faire au détriment du respect des droits des populations. (…) Le plus important, c’est qu’on parvient à entrevoir des pistes de solutions. Il y a certes des exigences fermes de chaque côté, mais il y a aussi des possibilités de collaboration », dira-t-il. « Il faut éviter une confrontation entre le droit et la légitimité », exhorte-t-il de tous ses vœux.
Les populations, avec le soutien de la société civile organisent une marche de protestations, pour exiger qu’on leur rende les terres en question, qui, disent t-elles ont été restituées, sans leur aval. Après plusieurs jours de braquage de part et d’autre, un compromis sera finalement trouvé sur les terres litigieuses. Le PDG du groupe Sedima se résout à céder une partie des terres aux paysans afin de leur permettre d’y mener leurs activités pour l’hivernage 2020. Toutefois, les négociations se poursuivent pour une solution définitive.
Le calendrier des rassemblements fortement impacté
Devant la propagation du virus de coronavirus dans les autres parties du monde, les autorités sénégalaises se prémunissent et prennent les devants. Le chef de l’Etat Macky Sall a pris des décisions importantes : « J’ai décidé, de l’interdiction pour une durée de 30 jours de toutes les manifestations publiques sur l’ensemble du territoire national», a déclaré le président Sall, à l’issue d’une réunion d’urgence, dans une intervention retransmise en direct par la télévision nationale, le 14 mars 2020. Dans ce même ordre, le Sénégal procède à la suppression temporaire des escales des bateaux de croisière, ainsi qu’un renforcement systématique des contrôles sanitaires à toutes les frontières. Les festivités qui devaient marquer le 60e anniversaire de l’indépendance du Sénégal sont annulées, les cours dans les écoles et les universités suspendus. Les manifestations sur la voie publique baptêmes, mariages, activités culturelles sont interdites. Dans la foulée, le «Dakka» de Médina Gounass, une retraite spirituelle en pleine forêt qui devait débuter le 14 mars est annulé. Le Gamou de Tivaouane ne se tiendra pas non plus. Parallèlement, la confrérie des Layènes qui devait célébrer l’appel du fondateur, Seydina Limamou Laye annule la rencontre. L’Eglise invite les fidèles à prier chez eux, le pèlerinage de Popenguine n’a pas non plus eu lieu. Le président de la République Macky Sall s’est à nouveau adressé à la Nation le lundi 23 mars 2020 et a annoncé la mise en place de l’état d’urgence et d’un couvre-feu de 20 h à 6 h sur l’étendue du territoire national pour lutter contre l’épidémie liée au Covid-19.
Des milliers de jeunes bravent la mer au prix de leur vie
L’année 2020 aura été particulièrement macabre à cause de la résurgence du phénomène de l’émigration irrégulière. Des centaines, au moins, de jeunes ont perdu la vie en essayant d’effectuer la traversée en mer, sur pirogues, entre le Sénégal et l’Espagne. Un bilan funèbre dont il est difficile de définir, avec exactitude, le nombre. Certaines sources parlent de milliers de morts. Une accalmie s’était toutefois installée des années durant.
Des remous dans le secteur de la justice
Dame justice aura été aussi rarement remuée comme ce fut le cas en 2020. En effet, les travailleurs de la justice ont plusieurs fois décrété des journées de grève, notamment, le corps des greffiers. Sous la houlette du Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) amenés par le Secrétaire général Me Boune Malick Diop, ils ont sérieusement paralysé la bonne marche de l’administration judicaire. Après un long bras de fer avec le ministère de tutelle, les greffiers décident de suspendre pour un mois (septembre) leur mot d’ordre, dans le but de permettre «au ministère de la Justice de mettre en œuvre le protocole d’accord qui a été signé avec le gouvernement », dira Me Diop.
Rappel à Dieu d’imminentes personnalités religieuses
Le porte-parole des Tidianes, Sergine Pape Malick Sy est décédé le 25 juin 2020 des suites d’une courte maladie à son domicile de Dakar. Fils cadet de Serigne Babacar Sy, premier Khalif des Tidiane, Serigne Pape Malick Sy était un homme d’ouverture et de dialogue. Sa mise toujours parfaite, son élégance naturelle, son charisme et son éloquence lui conféraient beaucoup d’estimes de la part des Sénégalais de tout bord.
Cheikh Ahmad Tidiane Ibrahima Niass, le khalife général de Médina Baye est décédé le 2 août 2020 à l’âge de 88 ans. Il était décrit comme «un bâtisseur et une grande figure de la Fayda Tidjaniya (les disciples de Baye Niass)». Cheikh Ahmad Tidiane Ibrahima Niass, surnommé Papa Cheikh par les disciples, était le quatrième khalife de cette cité musulmane où vivent de nombreux fidèles de la Tidjaniya, à Kaolack. Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Seck, khalife de Thienaba Seck est rappelé à Dieu le 26 juin. Le khalife de Sokone Thierno Cheikh Omar Déme est décédé le 24 mai à l’âge de 90 ans. Dans les derniers jours de l’année, il y a eu une autre disparition de taille avec le rappel à Dieu de Sayda Mariama Niass, « la servante du Coran » et promotrice de l’éducation des jeunes filles, le 26 décembre.
par Madiambal Diagne
AU REVOIR PIERRE NDIAYE
Sa disparition est un rappel troublant qu’une génération de fonctionnaires loyaux et dévoués, peu calculateurs de leurs effets, nous quitte. Il avait pleine mesure de sa responsabilité dans la construction d’un Sénégal juste, prospère et solidaire
Pierre Pro Bono, au revoir à un serviteur du bien public
On a l’habitude de dire que «la nouvelle me laisse sans voix», tant nous pouvons être surpris, abasourdi, hébété ou ému. Mais devant la nouvelle de la mort de Pierre Ndiaye, on ne peut pas retenir un cri de négation. On en voudrait même à cette méchante et sinistre faucheuse qui retire, sans crier gare, la vie à des êtres si chers. On en arrive à ne plus savoir quoi faire ou dire, on ne sait pas s’il faut se mettre en colère ou se résigner. Les avis de décès sont nombreux et le sort semble s’acharner dans un rôle de briseur des destins les plus prometteurs.
Pierre a été utile
La disparition de Pierre Adama Ndiaye s’est révélée un coup du destin terrible sur notre pays, dont seule la force divine a le secret. Notre posture de mortels nous empêche d’interroger le décret divin, mais le sort peut s’avérer cruel. Avec cette disparition, le Sénégal perd un de ses illustres fils qui n’a jamais ménagé d’efforts au service de son pays. Les témoignages unanimes à son endroit, de parents, de collègues, de collaborateurs et d’anonymes en disent long sur l’exemple de rigueur, de professionnalisme, de discrétion et d’humilité que fut Pierre Ndiaye et ce, dans toutes les stations de l’Etat du Sénégal où sa seule motivation a été de servir son pays du mieux.
Dans une situation pareille, le propos introductif de Périclès, lors de son hommage aux morts de la guerre du Péloponnèse, trouve tout son sens, car il est difficile de trouver des mots justes rendant à leur juste valeur le service, la dévotion dans l’ouvrage et la grandeur d’âme de Pierre Ndiaye. Périclès disait ce qui suit : «Il est difficile en effet de parler comme il convient, dans une circonstance où la vérité est si difficile à établir dans les esprits. L’auditeur informé et bienveillant est tenté de croire que l’éloge est insuffisant, étant donné ce qu’il désire et ce qu’il sait ; celui qui n’a pas d’expérience sera tenté de croire, poussé par l’envie, qu’il y a de l’exagération dans ce qui dépasse sa propre nature. Les louanges adressées à d’autres ne sont supportables que dans la mesure où l’on s’estime soi-même susceptible d’accomplir les mêmes actions. Ce qui nous dépasse excite l’envie et en outre la méfiance.» Il reste que tous ceux qui ont eu la chance de connaître, de fréquenter et de pratiquer Pierre Ndiaye dans les arcanes de la haute Administration de ce pays et simplement dans la vie civile sont tous renversés, car une force tranquille, un commis loyal et discret ainsi qu’un planificateur de talent nous a quittés. Pierre Ndiaye était un homme dans sa ligne à lui et il y portait généreusement tout le monde qu’il côtoyait. S’il fallait donner des vies pour racheter celle de Pierre Ndiaye, le village de Sandiara aurait surenchéri.
Le respect des pairs
Les témoignages des hauts cadres de l’Administration sénégalaise montrent qu’une graine de serviteurs de l’Etat, qui se font rares, nous quitte année après année. Le président Macky Sall a tenu à saluer la mémoire de «l’un des meilleurs statisticien-macro-économistes du pays». La contribution et les sacrifices de Pierre Ndiaye dans la conception du Plan Sénégal émergent (Pse) et sa mise en œuvre resteront à jamais gravés dans les esprits. Laisser un legs commun, bâti dans l’ombre de l’anonymat, dépassant sa propre personne et destiné à servir une Nation sur des décennies, si ce n’est du Pierre Ndiaye ! En 2014, au sortir d’une réunion du groupe consultatif des partenaires du Sénégal pour le financement de la Phase 1 du Pse, les membres de la délégation sénégalaise se congratulaient les uns les autres et Pierre, que tout le monde distinguait pourtant comme la cheville ouvrière de ce succès, gardait un petit sourire timide, presque gêné de se voir félicité. L’homme était bien avare en paroles, mais il s’autorisa un commentaire qui aujourd’hui a davantage de sens : «En 2035 (horizon du Pse), nous ne serons plus là, ou nous ne serons plus aux manettes, mais le Sénégal sera encore là.» Notre table dans ce restaurant parisien était assez bruyante, mais Pierre participait dans les palabres avec juste de petits sourires et des hochements de tête. C’était cela Pierre Adama Ndiaye.
L’émotion des témoignages de Ababacar Sadikh Bèye, directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), saluant la mémoire de son ami et major de leur promotion, qui ne «vivait que pour servir les autres» ainsi que celui de l’ancien ministre de l’Economie et des finances Amadou Ba, soulignant la dimension de «serviteur infatigable qui a consacré sa vie entière au service du Sénégal», renseignent énormément sur l’homme. L’actuel ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, Amadou Hott, ne s’y trompe pas en mentionnant la courtoisie d’un autre monde et le sens élevé de la dévotion à la tâche du défunt Secrétaire général de son ministère. Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du budget, rapportera que «Pierre était spécial par sa simplicité, sa discrétion, sa compétence et son sens du devoir». Dans cette haute Administration où se donne libre cours la course aux honneurs, aux avantages et aux bagarres de positionnement, Pierre Ndiaye ne pouvait compter des ennemis. En effet, il ne courait après aucun privilège ou situation particulière, il restait lui-même et gardait sa probité intellectuelle et morale. «Même quand ses intérêts pouvaient être en jeu, Pierre ne disait mot et n’a jamais cherché à casser du sucre sur le dos d’un autre», témoigne-t-on dans les couloirs du Building Peytavin.
La disparition de Pierre Ndiaye est un rappel troublant qu’une génération de fonctionnaires loyaux et dévoués, peu calculateurs de leurs effets, nous quitte. Feu Ousmane Tanor Dieng avait raison de dire à la disparition de Bruno Diatta, dans un hommage et en guise de rappel à tous les agents de l’Etat que, de M. Diatta, «les générations présentes et futures retiendront, entre autres que les bavards sont ceux qui, peu, savent». Rappel ne pouvait être aussi juste. Des commis de la trempe de Pierre ou Bruno ont occupé des fonctions qui se saisissent de toute l’existence d’un être et avaient un sens aigu du primat du tout (la collectivité, la Nation) sur toutes parties ou coteries. La maîtrise du fondement de la République qui renvoie par essence au service de la communauté met au-dessus de la mêlée cette génération de cadres qui laissent bien orphelin notre Etat. Dans une des publications du Club Nation et développement du Sénégal, l’ancien ministre Babacar Ba soutenait que les cadres de la Nation se devaient d’être «porteurs d’une idéologie nationale» et d’être «réellement intégrés à celle-ci» pour «assumer véritablement leur responsabilité dans la construction». Pierre Ndiaye avait pleine mesure de sa responsabilité dans la construction d’un Sénégal juste, prospère et solidaire. Il n’a ménagé aucun effort pour le faire. Il est donc plus que bien inspiré, que le président Macky Sall ait décidé que l’Ecole nationale de la statistique et de l’analyse économique (Ensae) porte son nom. En lui, le modèle à suivre est tout tracé pour plusieurs générations de statisticiens et de serviteurs de l’Etat.
Ps : Soumaïla, un autre projet inachevé
Je voudrais également saluer la mémoire de Soumaïla Cissé, disparu lui aussi le week-end dernier. M. Cissé, homme politique malien, a toujours été un ami du Sénégal où il a eu à passer une partie de sa vie d’étudiant. Soumaïla était un leader politique qui a osé se battre pour ses convictions. Il était un grand ami du journal «Le Quotidien». On se rappelle encore qu’après qu’un membre de la Section Upf-Mali lui fît lire notre chronique, en date du 12 octobre 2020, s’interrogeant sur le montant de la rançon payée par le Mali aux groupes terroristes pour obtenir sa libération ainsi que celle d’autres otages, Soumaïla Cissé plaisantait avec nous, indiquant qu’il est assuré que le patron du Quotidien vendrait sa dernière chemise pour le faire libérer le «Koro» (Grand frère). Tout le monde voyait que le destin s’ouvrait pour faire de Soumaïla Cissé le prochain président de la République du Mali. Il avait tout un boulevard devant lui pour arriver au bout de son rêve d’homme politique. Un autre de ses amis, Amadou Gon Koulibaly de Côte d’Ivoire, a connu la même fin. Le Destin a choisi que ces projets politiques resteront inachevés. Comme quoi, toute vie, tout projet humain demeurera vain devant l’implacable destin. «Koro Soum, repose en paix !»
«DES GENS ONT MIS EN PLACE UNE MACHINE DE RECONNAISSANCE DES RARES TERRAINS RESTANT A THIES POUR SE LES PARTAGER»
Après une tournée politique de 8 jours dans la commune de Thiès-Ouest, Thierno Alassane Sall a tenu hier un point de presse, pour en tirer le bilan
Leader de la république des valeurs (Rv), thierno Alassane Sall a bouclé sa tournée de près de huit jours dans la commune de Thiès-Ouest, par un point de presse. Face aux journalistes, il a flétri la gestion du Président Macky Sall et des pouvoirs locaux. A l’en croire, d’aucuns ont mis en place des entreprises de reconnaissance des rares terrains qui restent à Thiès, en vue de se les partager.
Après une tournée politique de 8 jours dans la commune de Thiès-Ouest, Thierno Alassane Sall a tenu hier un point de presse, pour en tirer le bilan. A cette occasion, il a vertement critiqué la gestion de l’Etat, mais aussi celle des collectivités territoriales de Thiès. Très pessimiste, il trouve que la ville de Thiès est en train de s’effondrer littéralement, sur le plan économique, social et culturel. A ses yeux, tout est entre les mains d’affairistes qui sont en train de saccager la cité du rail, au sens propre comme au sens figuré. «Mais, c’est-le reflet de la situation économique que vit-le Sénégal, un pays qui est entre les mains d’une petite mafia qui se partage tout», dénonce l’ancien ministre de l’Energie.
S’étant appesanti sur la gestion foncière, il affirme que les ouvriers, les artisans, bref les acteurs du secteur informel n’ont plus de place dans la ville parce que tous les coins et recoins qu’ils occupent ne le sont que de manière précaire. «Ils sont souvent déportés dès que le propriétaire légitime ou les autorités municipales se pointent pour reprendre l’emplacement. C’est dire qu’on est dans une ville qui n’a rien prévu pour ceux qui représentent près de 85% de l’activité économique», relève le leader de la RV avant de se désoler du fait que les gens se sont partagés le domaine industriel de Thiès,Thiapong, Poniène avant 2012-2014. «Aujourd’hui, ils sont dans des entreprises de reconnaissance des rares terrains qui restent, pour se les partager. Une mafia est en train de vendre les terrains des Thiessois avec toute une chaîne de gens chargés de dénicher les terrains libres. Et à côté, il y a des gens qui sont chargés de les récupérer et d’autres chargés de les vendre. Ils n’ont aucun projet que celui de s’enrichir au détriment de la collectivité», dit-il.
Pendant ce temps, souligne Thierno Alassane Sall, les écoles qui ont fait la fierté de la ville reconnue pour son élite et les capacités intellectuelles de ses enfants, sont en train de s’effondrer. «Une excroissance extraordinaire est en train de prendre le dessus sur Thiès. C’est la raison pour laquelle, la jeunesse n’a plus aucune perspective que de prendre des pirogues et de partir. Les jeunes et les femmes qu’on rencontre dans les rues, sont au bord du désespoir», affirme l’ancien ministre de l’Energie qui appelle les autorités étatiques à écouter, enquêter et essayer de comprendre ce qui se passe dans le pays. «Il y a un temps pour un président de la République de se lever et de travailler s’il est à la hauteur des immenses taches et missions qui l’attendent en tant que chef de l’Etat. Il peut faire de la politique politicienne en essayant de nommer des conseillers par-ci et par là, en ramenant dans son camp tel ou tel fils de Thiès, pour tenter de mettre enfin le grappin sur la ville de Thiès. Il y a donc un temps pour faire de la politique politicienne, mais il y a aussi un temps pour se lever afin de voir la misère du peuple, les mécontentements, les difficultés et trouver enfin des solutions.
Malheureusement quiconque va à l’intérieur du pays se rend compte de la dure réalité», poursuit-il tout en dénonçant par ailleurs l’affairisme qui ruine le pays avec l’installation de lampadaires solaires à côtés de lampadaires électriques et qui fonctionnent en même temps. Ce, au moment où les quartiers périphériques sont plongés dans le noir.
KHALIFA SALL PARLE DU PROJET DE SUPPRESSION DES VILLES
L'ancien maire de Dakar estime, sans aller au fond du sujet, que seuls ceux qui méconnaissent la décentralisation pensent à supprimer les villes
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a présidé hier la cérémonie de réception de la maternité de Grand Yoff. Interrogé ainsi sur la question de la suppression des villes, le leader de «Taxawu Sénégaal» estime, sans aller au fond du sujet, que seuls ceux qui méconnaissent la décentralisation pensent à supprimer les villes.
L’idée de la suppression des villes agitée par le régime de Macky Sall, à travers son ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye, dans l’émission «Jury du Dimanche» sur «Iradio», continue de susciter des commentaires. Interrogé sur le sujet hier lors de la cérémonie de réception de la maternité de Grand Yoff, l’ancien maire de Dakar s’est montré catégorique.
Selon Khalifa Ababacar Sall, seuls ceux qui méconnaissent la question de la décentralisation pensent à la suppression des villes. Il estime en outre, sans le nommer, que le régime n’a aucune conviction sur la décentralisation. «Parce que ceux qui croient à la décentralisation savent bel et bien que c’est une affaire citoyenne. Et personne ne peut apporter du nouveau», affirme le leader de «Taxawu Sénégaal »
Abondant dans le même sens, le maire de Grand Yoff Madiop Diop ajoute que l’intention du régime dans cette idée de suppression des villes est de liquider la Ville de Dakar. «Nous savons tous que Dakar a des compétences et des prérogatives que les communes n’ont pas. Donc vouloir supprimer la Ville n’est pas une action de bien faire», tranche-t-il.
Considérant que l’idée de la suppression de la Ville ne devrait pas être à l’ordre du jour, Madiop Diop exhorte le gouvernement à s’atteler à la recherche de mécanismes pour renforcer les moyens et les capacités des villes pour qu’elles puissent accompagner les communes. A propos de la maternité à proprement parlée, le maire de Grand Yoff indique que ce nouveau joyau va améliorer le plateau médical de la zone.
A l’en croire, la maternité est composée d’une salle de crèche, de laboratoire, de 3 salles d’hospitalisation avec 6 lits, d’une salle d’échographie et de 2 salles d’accouchement. «Maintenant, grâce à ce joyau, les populations de Grand Yoff peuvent dès demain venir se faire consulter», déclare le maire de Grand Yoff qui donne rendez-vous très prochainement à la population pour l’inauguration.