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8 juin 2025
PAR Ibou Fall
L’ART DE SCIER LA BRANCHE SUR LAQUELLE ON SE TIENT
Que ce besoin de palabrer autour de la réforme des institutions et du système électoral vienne de son principal bénéficiaire me laisse pantois. Si quelqu’un doit trouver le système électoral sénégalais plus que parfait, c’est bien Diomaye
Une autre minute de silence pour vos Sénégalaiseries cette semaine aussi en deuil : Koyo Kouoh, une citoyenne du monde qui sillonne toute sa vie les capitales où l’esprit s’épanouit, n’est plus. Elle nous lègue Raw Material, un centre intellectuel et culturel qui reçoit des artistes et penseurs surgis du monde entier.
Elle soutiendra autant qu’elle pourra les Sénégalaiseries et Le P’tit Railleur Sénégalais, le périodique satirique que je lance en 2013, en les hébergeant, les distribuant et aussi en m’offrant une tribune pour en débattre.
Patronne d’un grand musée d’art contemporain en Afrique du Sud, Zeitz Mocaa, nommée dernièrement commissaire de la Biennale de Venise qui doit se tenir l’an prochain, elle aura surpris tout son monde cette semaine… Une dame très classe, avec le cœur sur la main, s’en est allée. Paix à son âme.
Revenons à nos banales sénégalaiseries…
C’est donc décidé, à compter du 28 mai et jusqu’au 4 juin 2025, le gratin du peuple des 54% va se mettre à dialoguer au sujet du système électoral et des institutions. Faudra pas être pressé : on attend aussi patiemment les conclusions des pétaradantes Assises de la Justice, que la note de lecture de Mame Mactar Guèye concernant le Goncourt de Mbougar Sarr.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve curieux que l’on dissolve dans des décrets acides le Conseil économique, social et environnemental, tout comme le Haut-conseil des collectivités locales, avant de discuter des réformes institutionnelles. Question toute bête : si à l’unanimité les participants réclament à tue-tête le retour de ces deux institutions, on fait comment ?
Pour ce qui est du système électoral, l’initiative viendrait de récents candidats frustrés, ça se comprendrait. Comme les quarante recalés que Macky Sall console en les conviant à un grand dialogue national, encore un, sans tête ni queue. Le prétexte officiel : repêcher, entre autres, Karim Wade et Ousmane Sonko. Il faudrait alors réviser les listes électorales, amnistier les «détenus politiques» selon la terminologie des droits-de-l’hommistes exaltés, et reporter les élections.
Sa Rondeur manœuvre à cet instant-là pour revenir dans la course.
Que l’actuel Premier ministre, patron de Pastef, qui fait peser la menace, en 2023, d’interdire la tenue d’élection s’il n’est pas candidat, juge notre système inique, cela peut se comprendre. Même s’il lui permet de rafler la mairie de Ziguinchor et d’installer Barthélemy Dias à Dakar au pas de charge. C’est vrai, c’est ce système qui n’en fait qu’un Premier ministre alors qu’on voyait déjà le Pros, président de tous les Sénégalais, Macky Sall y compris.
Rien de tout ça dans une République qui marche manifestement sur la tête. Que ce besoin de palabrer autour de la réforme des institutions et du système électoral vienne de son principal bénéficiaire, le dernier en date de surcroît, me laisse pantois. S’il doit y avoir au Sénégal, quelqu’un qui doit trouver le système électoral sénégalais plus que parfait, c’est bien Bassirou Diomaye Faye. Certes, le président de la République l’affirme depuis son installation : il crèche au Palais de l’avenue Senghor à contrecœur, préférant nettement les plaisirs champêtres de son Sine natal ; mieux, il arbore comme un air coupable d’occuper le fauteuil que les concepteurs du «Projet» destinent depuis le début au manitou de Pastef, Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre.
Que penser d’un système électoral qui enfante régulièrement depuis 1991 des alternances ? Abdou Diouf, le 19 mars 2000, ne peut rien d’autre que féliciter son tombeur avant même la proclamation des résultats. Le Père Wade, douze années après, pareil : il se rend à l’évidence que la machine électorale vient de broyer impitoyablement ses espoirs de rempiler. Macky Sall tentera de manœuvrer pour contourner les règles qui interdisent un troisième mandat successif, il finit par baisser les bras, même après la scène hilarante du militant sorti de derrière les filaos de Guédiawaye pour lui asséner devant sa femme et surtout une caméra, que sa candidature à un troisième mandat successif «est une demande sociale».
Le président malgré lui, Bassirou Diomaye Faye, s’en veut-il toujours et encore d’être passé par les failles du système dont le processus électoral, pour occuper la place légitime de son champion dont il fait quand même, en lot de consolation, le «meilleur Premier ministre de tous les temps», avant de faire de sa mère la marraine de sa benjamine ?
Bref, on va relifter ce système électoral si inique qu’il provoque des accidents de l’histoire tout de même heureux. Faudrait quand même faire gaffe à ne pas apporter des réformes qui, comme les régimes précédents, les conduisent à leur propre perte…
Le bon sens populaire le dit bien : «C’est à force de se maquiller que le singe s’est crevé l’œil.»
C’est Jeune Afrique qui nous l’apprend en même temps qu’il organise ses agapes à Abidjan : Barthélemy Dias et Khalifa Sall se séparent poliment. Pour l’instant, ce n’est certes pas très sénégalais, pas d’adieux déchirants, ni de crise de nerfs, encore moins de déclarations intempestives. Barthélemy Dias va lancer une «entité» politique.
Fallait bien que ça arrive un jour : il est devenu difficile pour le p’tit maire de Baobabs au flingue facile, devenu député-maire de Dakar entre-temps, de rester sous les ordres d’un mentor qui manigance avec l’ennemi pour se faire offrir la candidature à la dernière Présidentielle et se crashe au lieu de présenter son poulain.
Du coq à l’âne…
Le Premier ministre Ousmane Sonko se serait rendu à la prison où croupit un de ses inconditionnels que ses dérapages syntaxiques y ont conduit. Tolérance zéro qu’il disait…
AZOURA FALL EN LIBERTÉ PROVISOIRE
Le tribunal de Dakar a reporté le procès des deux militants du Pastef, tout en accordant une liberté provisoire au premier, connu pour ses propos virulents contre l'ancien président Macky Sall
Le procès d’Assane Gueye, connu sous le nom d’Azoura Fall, et de son co-prévenu El Hadji Ousseynou Kaïré, initialement prévu ce jeudi au tribunal de Dakar, a été reporté à la semaine prochaine. La présidente du tribunal a expliqué ce renvoi par la réception tardive du dossier, arrivé la veille en fin d’après-midi, ce qui n’a pas permis son étude dans les délais requis.
Après ce report, la juge a accédé à la requête de la défense en accordant la liberté provisoire à Azoura Fall. El Hadji Ousseynou Kaïré, en revanche, reste en détention.
Les deux hommes sont poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs », à la suite de la diffusion d’une vidéo dans laquelle Azoura Fall proférait des propos injurieux visant l’ancien président Macky Sall et l’ancien ministre Mame Mbaye Niang.
Les prévenus sont assistés par un collectif de plus de vingt avocats, dont plusieurs ténors du barreau de Dakar ayant défendu Ousmane Sonko, leader du parti Pastef. Parmi eux figurent Mes Ciré Clédor Ly, Bamba Cissé, Abdoulaye Tall, Abdy Nar Ndiaye, Brige Dasilva, Alioune Badara Fall, Mor Samb, Souleymane Soumaré, ainsi que l’avocat franco-comorien Saïd Larifou.
LA VISITE CONTROVERSÉE DE SONKO À AZOURA FALL EN PRISON
Tolérance zéro ou soutien tacite ? Le Premier ministre plonge dans une contradiction flagrante en rendant visite, hier à Rebeuss, au militant de son parti poursuivi pour insultes envers l'ex-président Macky Sall
Le Premier ministre a rendu visite, hier en prison, selon des informations partagées sur les réseaux sociaux, à Azoura Fall, un militant de son parti, placé sous mandat de dépôt depuis mardi et en attente de son jugement aujourd'hui devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour «propos contraires aux bonnes mœurs». Toutefois, la descente d'Ousmane Sonko à Rebeuss suscite une polémique.
Au parloir de la prison de Rebeuss, Ousmane Sonko. Le Premier ministre s'y est rendu pour rendre visite à Azoura Fall, un activiste dont il est proche. L'information partagée sur les réseaux sociaux a été confirmée plus tard dans l'après-midi par Me Saïd Larifou, membre du pool d'avocats d'Ousmane Sonko. Selon lui, c'est le président du Pastef et non le Premier ministre qui est allé rendre visite à son militant. «Celui qui s'est rendu à la maison d'arrêt pour rendre visite à son militant, ce n'est pas le Premier ministre. Mais, c'est le président du Pastef qui est allé rencontrer son militant incarcéré», fulmine l'avocat qui se veut clair non sans saluer «un acte de rupture».
Car, Me Larifou est convaincu qu'un autre président ou Premier ministre ne ferait pas ça. «Aucun président ou Premier ministre en fonction n'a rendu visite à son militant détenu à la maison d'arrêt. Il fallait que cela soit Ousmane Sonko pour lancer ce message politique d'une portée exceptionnelle au Sénégal mais aussi en Afrique. La rupture est en marche. Elle est méthodique et maîtrisée mais elle est soutenue par ceux qui croient en l'Afrique et au Sénégal», a-t-il remarqué.
Il faut dire que sur place, Ousmane Sonko a également rencontré l'influenceur El Hadji Ousseynou Kaïré. Toutefois, cette visite du Premier ministre à l'activiste détenu dans la prison de Rebeuss depuis le mardi dernier suscite une folle polémique sur la toile. Il faut dire que cette visite intervient à la veille du jugement de ces deux militants du Pastef. Azoura Fall et Kaïré devront être jugés aujourd'hui devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont tous les deux poursuivis pour «discours contraire aux bonnes mœurs».
Cette visite prouve, à en croire le cercle des Patriotes, le respect et la considération de Ousmane Sonko à tous les militants du Pastef. Elle témoigne, à ce titre, du soutien de leur formation politique à un des leurs actuellement dans de beaux draps. «Sonko en politique, tu es meilleur qu'eux et tu es plus humain qu'eux. Tu es le chef du Pastef et tu rassembles tout le monde avec leurs différences. C'est normal que tu ailles rendre visite à Azoura non en tant que ministre mais président Pastef. Respect», écrit une Bintou Rassoul sur Twitter.
Cette visite symboliserait aussi une rupture dans la gouvernance notamment du fonctionnement de la Justice. Désormais, soutiennent des comptes se réclamant proches du Pastef, la Justice ne fait plus de différence entre l'appartenance politique des individus. À la différence de l'ancien régime où des personnes qui auraient pu être poursuivies pour les mêmes délits que Azoura Fall et Kaïré n'ont pas été inquiétées à cause, disait-on, de leur appartenance politique. À ce titre, l'on peut convoquer le cas de l'enseignant républicain Ameth Suzanne Camara qui avait appelé publiquement au «meurtre» du leader du Pastef alors dans l'opposition.
«Sa (Ndlr, Ousmane Sonko) visite consiste à dire aux visités et aux militants susceptibles d'être «judiciairement» exposés par leurs mauvais comportements, «je ne pourrais rien pour vous lorsque vous enfreignez la loi à part venir vous voir en tant que votre leader». C'est le summum de la rupture. Pour ceux qui en doute, donnez-moi un seul individu qui a traité Ousmane Sonko (en tant que premier opposant au pouvoir sortant) de la sorte et qui a subi le sort actuel de Azoura Fall», a écrit sur Facebook, Ibrahima Mbaye qui se réclame du Pastef.
Cette visite sonne comme un paradoxe dans la «tolérance zéro» décrétée par le Premier ministre contre la diffusion de fausses nouvelles et les comportements jugés irresponsables. «Je n'ai jamais fait arrêter quelqu'un. Je le vois comme tout le monde à la presse. Mais à partir d'aujourd'hui, cela ne sera plus toléré, je m'impliquerai personnellement. Injures publiques, ce sera zéro tolérance. Diffusion de fausses nouvelles, ce sera zéro tolérance. Que chacun assume !» avait-il clamé, en avril dernier, devant les députés, lors d'une séance de questions d'actualité au Gouvernement.
En apportant son soutien à Azoura Fall poursuivi pour «propos contraires aux bonnes mœurs» dans une vidéo dans laquelle il proférait des insultes à l'égard de l'ancien Président Macky Sall, le Premier ministre porte un sale coup à sa politique de «tolérance zéro» face aux insultes. Par conséquent, ce soutien affiché montre une part de responsabilité des militants du Pastef dans la dégradation de la qualité des débats dans l'espace politique. «Paradoxe «Tolérance Zéro» des insulteurs. Le Premier ministre Ousmane Sonko s'est rendu ce jour à la prison de Rebeuss pour rendre visite aux militants de Pastef insulteurs, Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré. L'insulte vient d'être normalisée au Sénégal par cet acte», s'exclame sur Twitter «Chronique 221».
En tout cas, cette visite, à la veille du procès de Azoura Fall, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, est perçue, par certains, comme une pression sur la Justice. En cas d'élargissement de l'activiste, il serait difficile de défendre la non-immixtion de l'exécutif derrière la décision. En tout état de cause, cette visite est polémique.
TOUTES LES EQUIPES DU GROUPE B SONT JOUABLES A NOTRE NIVEAU
Le directeur national Raoul Toupane estime que l’équipe du Sénégal ne va craindre ni sous-estimer aucun de ses adversaires lors des éliminatoires de la Coupe du monde de basket (27 août au 12 septembre 2027 à Doha, Qatar)
Le Sénégal a hérité d’une poule complexe mais jouable à l’issue du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde de basket (27 août au 12 septembre 2027 à Doha, Qatar) et qui place le Sénégal dans le groupe B en compagnie de la Côte d’Ivoire, de la RD Congo et de Madagascar. Le directeur national Raoul Toupane estime que l’équipe du Sénégal ne va craindre ni sous-estimer aucun de ses adversaires.
Après l’Afrobasket qu’il doit disputer en août en Angola, l’équipe masculine du Sénégal a fini par connaitre ses adversaires pour les éliminatoires de la Coupe du monde de Basketball Qatar 2027. Le tirage au sort qui s’est tenu, mardi 13 mai, au Qatar, place les “Lions” dans le groupe B où ils affronteront la RD Congo, Madagascar et de la Côte d’Ivoire.
Réagissant sur le tirage, le directeur technique national Raoul Toupane estime que le Sénégal est tombé dans une poule complexe mais jouable avec des adversaires bien connus. « On ne peut pas dire que c'est une poule facile ni une poule difficile. Vous savez, quand on a des ambitions, il ne faut pas être trop prétentieux et sous-estimer aussi les adversaires. Le Sénégal est dans une poule assez complexe, mais nous ne craignons et sous-estimons aucune équipe », a-t-il retenu avant de poursuivre : « Nous avons rencontré des équipes dans un passé récent, notamment RD Congo lors des éliminatoires de 2023. Nous ne la craignons pas par rapport à l'effectif que nous avons pour le moment. Toutes les équipes du groupe B sont jouables à notre niveau. La Côte d'Ivoire, nous avons eu à la rencontrer en 2022. Par contre, pour Madagascar, la dernière rencontre remonte un peu plus loin, en 2011. Ce n'est pas pour autant une occasion de nous prélasser et dire que ce sera facile. Nous prenons toutes les équipes au sérieux ».
« NOUS VOULONS LA QUALIFICATION ET NOUS DEVONS ALLER L'ARRACHER »
Le technicien sénégalais estime que la qualification passera par une « bonne organisation, une bonne préparation, la disponibilité des joueurs et un bon mental ». «Dans cette phase-là, l'organisation de cette Coupe du monde, ce sont les trois premières équipes qui seront qualifiées pour la deuxième phase. Pour la deuxième phase, nous allons rencontrer la poule du Mali où il y aura l'Egypte, l'Angola et l'Ouganda. Ce sont sur ces phases-là que nous allons jouer notre qualification. Nous pensons que ce sera difficile, ce ne sera pas aisé. Nous voulons notre qualification et nous devons aller l'arracher parce que rien ne nous sera donné », a-t-il ajouté.
La compétition se déroulera sur trois fenêtres (novembre 2025, février 2026 et juillet 2026). Les équipes s’affronteront en aller-retour. Pour la première phase, les trois premiers de chaque groupe seront qualifiés pour le second tour. Ces équipes qualifiées se croiseront ensuite dans une deuxième phase qui regroupera dans le groupe E les trois premiers issus des poules A et C seront dans le groupe E alors que trois premiers des groupes B et D se feront face dans le Groupe D.A l’issue des matchs, les deux premiers de chaque poule et le meilleur 3e se qualifieront à la coupe du Monde 2027 au Qatar.
A rappeler que la dernière participation des Lions à une coupe du monde de basket remonte à 2014 avec l’entraineur Cheikh Sarr. Le Sénégal avait réalisé un parcours historique du Sénégal en atteignant le second tour du mondial. Au cours des éliminatoires de la dernière Coupe du monde disputée en 2023 entre le Japon, l’Indonésie et les Philippines, les Lions avaient subi une élimination plus qu’amère lors de la dernière fenêtre FIBA en Égypte. Ils avaient terminé 3e du groupe après un double revers face au Soudan du Sud (83-75) et à la Tunisie (70-53).
Par Fadel DIA
NAKBA 77 ANS, INDIGNONS-NOUS !
Jamais comme aujourd’hui la grande voix de Stéphane Hessel ne nous manque autant, lui qui osait dire que le terrorisme face au sort fait aux Palestiniens par les autorités israéliennes était certes inacceptable mais qu’il était une forme d’exaspération
Jamais comme aujourd’hui la grande voix de Stéphane Hessel ne nous manque autant, lui qui osait dire que le terrorisme face au sort fait aux Palestiniens par les autorités israéliennes était certes inacceptable mais qu’il était une forme d’exaspération compréhensible. Lui qui écrivait que l’indifférence était la pire des attitudes et qui nous martelait sans cesse « indignez-vous !»
Après l’occupation, l’asphyxie !
Indignons-nous donc face à que Stéphane Hessel considère comme « la source même de l’indignation », cette tragédie interminable dont on commémore les 77 ans, la Nakba, la Catastrophe, qui a transformé les Palestiniens en éternels réfugiés.
Indignons-nous devant l’horreur devenue banale qui se déroule à Gaza et qui défie l’entendement selon les organisations internationales les plus crédibles (Human Rights Watch, Médecins Du Monde, Amnesty International, entre autres), d’autant que le pire scénario s’annonce puisque, selon un ministre israélien, « Gaza sera complétement détruite… sur terre et sous terre ! ».
Ce que Netanyahou fait à Gaza est une « honte », a dit Emmanuel Macron, pour nous tous mais d’abord pour les Juifs, et ceux qui pensaient que la vocation de l’Etat hébreu c’était de faire en sorte que les affres subies par leur peuple ne se répètent plus jamais pour personne en sont pour leurs frais puisque le sort que subissent les Gazaouis est celui que les Nazis ont fait subir aux séquestrés du ghetto de Varsovie il y a plus de 80 ans. C’est une tâche qui ne s’effacera jamais.
Indignons-nous parce que l’objectif du gouvernement israélien n’est plus de « neutraliser » le Hamas. Il est d’organiser une nouvelle nakba, de conquérir toute la bande de Gaza par les armes, quitte à exterminer sa population (et sans doute aussi les derniers otages israéliens), pour faire la place à la riviera dont rêve Donald Trump. Comme on dépose une balayure, Netanyahou est déjà à la recherche d’un dépotoir pour les 2,5 millions de Gazaouis !
Indignons-nous face à ce que quelqu’un a appelé un « politicide », l’élimination d’un peuple, puisque l’armée israélienne a déjà tué, en 18 mois, plus de 50.000 civils (et probablement le double) essentiellement des femmes et des enfants, fait des dizaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de traumatisés à vie, surtout chez les enfants !
Indignons-nous parce qu’Israël ne tue pas que par les armes, il tue aussi par des voies plus sournoises en utilisant l’affamation comme méthode de guerre. Depuis plus de deux mois les Gazaouis sont privés d’aide humanitaire (d’aide « humaine » dit le responsable d’une ONG), d’eau d’électricité, de médicaments… et non seulement toute entrée de ravitaillement est suspendue mais l’armée israélienne n’hésite pas à bombarder, en pleine mer, les bateaux chargés de leur apporter des secours.
Extermination et déportation : en quelques mois le gouvernement israélien a mis en application des méthodes dont la cruauté avait servi à justifier la nécessité d’un état juif !
Indignons-nous parce qu’en matière de crime de guerre, ce gouvernement est un récidiviste, puisqu’en 2009 déjà, après la sauvage répression baptisée « Plomb durci », le juge sud-africain Richard Goldstone, juif se revendiquant sioniste, avait jugé que son armée avait commis à Gaza des « actes assimilables à des crimes de guerre, et peutêtre même à des crimes contre l’humanité. »
Indignons-nous, à l’image de Stéphane Hessel qui s’était engagé dans la Résistance, pour combattre un gouvernement qui ne respecte pas la dignité humaine et les libertés fondamentales. Des principes qui sont au fondement de l’ONU et que Israël bafoue, comme il ignore systématiquement les résolutions de l’Assemblée Générale de cette organisation qui est à la base de sa création
Israël n’a plus sa place aux Nations Unies, ni dans les institutions relevant d’elles et dont l’état de Palestine est membre à part entière (Unesco) ou observateur (OMS, FAO). Aucun pays attaché aux mêmes principes n’aurait dû accepter que le drapeau israélien flotte sur son territoire…et malheureusement ce n’est apparemment pas le choix fait par notre pays qui vient d’accepter l’accréditation d’un nouvel ambassadeur israélien.
Indignons-nous que l’état d’Israël n’ait pas été interdit des prochains JO, des enceintes olympiques de manière générale et de toute compétition sportive internationale au motif, entre autres, que des « centaines d’athlètes, entraineurs, arbitres et dirigeants sportifs palestiniens ont été tués par son armée » et qu’il n’y a plus en Palestine, d’infrastructures sportives …
Indignons-nous qu’Israël n’ait pas été classé au dernier rang du rapport annuel de Reporters Sans Frontières, ne serait-ce que par son fait, la tragédie qui se joue à Gaza se déroule sans témoins. Les journalistes étrangers y sont interdits et leurs collègues palestiniens sont la cible préférée de ses bombes, malgré leurs badges et leurs gilets de protection. En 18 mois l’armée israélienne a tué plus de journalistes à Gaza que n’en ont tués les armées des Alliés et de leurs adversaires au cours des deux guerres mondiales. La dernière en date, Fatima Hassouna, a été tuée par un bombardement israélien le 16 avril 2025, dans sa maison familiale en même temps que DIX de ses parents, un jour après l’annonce de la sélection par le Festival de Cannes d’un documentaire qu’elle avait consacré à la vie des civils à Gaza, et ce n’est pas un hasard. C’était quelques jours avant son mariage et elle avait 25 ans !
S’indigner c’est, quelquefois, donner des sous !
Indignons-nous aussi pour d’autres causes. Car si la situation en Palestine est la mère des sources d’indignation, il en existe de multiples, sur des sujets moins tragiques ou plus récents et certains font saigner le sol africain. Alors indignons-nous, prêtons plus d’attention à l’une des plus graves crises humanitaires du moment, la guerre civile au Soudan dont personne ne parle au Sénégal, d’autant plus insupportable qu’elle résulte tout bêtement d’un conflit d’égos.
Indignons-nous de cette autre tragédie africaine, celle que vivent les populations de l’est de la République Démocratique du Congo que nous voyons, depuis soixante ans, la tête et le dos chargés de ballots de misère, errer de villages en refuges provisoires, pourchassés et dépouillés aussi bien par les rebelles que par l’armée régulière.
Indignons-nous, même si cela se passe hors de chez nous, que le chef de la première puissance mondiale, si souvent portée à donner des leçons de démocratie, ait choisi comme destination de sa première visite officielle hors des Etats-Unis, un pays dont le roi a été reconnu, par sa propre justice, comme l’initiateur et le commanditaire d’un crime odieux contre un journaliste.
Indignons –nous face à l’indécence du comportement des dirigeants arabes, de leur forfaiture, du fait qu’ils soient sourds, muets, aveugles, donc complices, face à un drame qui se joue à leurs portes.
Indignons-nous que le plus emblématique d’entre eux, celui dont le pays abrite les lieux saints de l’Islam, accueille avec pompe le dirigeant du pays qui arme Israël et cautionne ses exactions, et qu’il lui octroie, sans contrepartie, 600 milliards d’investissements, alors que, tout à côté, le Liban, la Syrie, le Yémen sont en ruines… et qu’en signe de bonne volonté, le gouvernement Netanyahou n’ait même pas eu la courtoisie de suspendre ses bombardements pour faciliter la tournée de son protecteur américain !
Indignons-nous qu’un autre dirigeant arabe, celui qui est au cœur des tractations sur le conflit israélo- palestinien, ait l’outrecuidance d’offrir au président de la nation la plus riche du monde et qui est lui-même multi milliardaire, un Boeing dont la valeur est estimée à 400 millions de dollars. Non seulement cette libéralité est condamnée par la constitution américaine, mais son bénéficiaire, à titre personnel, est responsable de la déconfiture de plusieurs institutions humanitaires auxquelles il a coupé les vivres, sans avertissement ni moratoire. En mettant fin à l’USAID, en suspendant la contribution de son pays a des organismes comme l’OMS, le PAM, l’UNWRA…Donald Trump a commis un crime de non-assistance à personnes en danger. Rien qu’en Afrique plus de 600.000 personnes vont souffrir de malnutrition,10 à13 millions de traitements contre le VIH Sida risquent d’être interrompus, la mortalité chez les femmes enceintes pourrait augmenter de 10 à20 % et il pourrait y avoir plus de 200.000 morts d’enfants faute de vaccinations ! Cette tragédie aurait pu être évitée, et les basses manœuvres de Trump déjouées, si cet extravagant donateur, et de manière générale les dirigeants des monarchies pétrolières et gazières du Golfe, se substituaient aux Etats-Unis en renonçant à offrir à leur président des dons susceptibles de provoquer un conflit d’intérêt, à acheter des palais qui restent vides une bonne partie de l’année, à s’offrir en danseuses d’opéra des clubs de football européens, à verser des salaires faramineux à des footballeurs en fin de carrière !Car s’indigner c’est, quelquefois donner un peu de ses sous !
Indignons-nous quand dans un pays dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité », le ministre de l’Intérieur, autorité chargée des cultes, se donne 48 h de réflexion avant de se rendre sur le lieu où un crime sauvage a été commis, à l’intérieur même d’une mosquée, qu’il refuse de se présenter à l’endroit où s’étaient déroulés les faits ou de rencontrer les parents de la victime, au motif qu’il s’agissait d’un « individu en situation irrégulière ».
Indignons-nous que, pour la première fois en France dans une affaire similaire, la justice ait refusé de qualifier ce meurtre d’acte terroriste, comme si celui d’un musulman est toujours le fruit d’un coup de folie , alors que celui dont le responsable présumé se réclame de l’Islam, à tort ou à raison, est forcément le fruit d’un complot terroriste !
Indignons-nous encore et toujours, même si nous sommes les citoyens d’une Nation dont l’influence est nulle sur la scène internationale. A défaut d’user d’armes et de marchandages financiers, indignons-nous par la prière, par les paroles et les écrits, en brandissant des panneaux, en organisant des marches, en assiégeant des ambassades, en offrant notre intelligence, notre expertise, notre sueur, notre argent quand c’est nécessaire. Mais surtout, faisons de notre indignation un acte politique, comme le dit un militant des bonnes causes, et servons –nous en pour qu’elle devienne une indignation collective, et alors elle peut briser des chaines et renverser toutes les barrières opposées à la justice et à l’équité !
DEVELOPPER LES SYSTEMES EDUCATIFS A TRAVERS L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Sur initiative du ministère de l’éducation de la République de Chine, de la commission chinoise de l’Unesco et des autorités locales de la province de Hubei, la troisième conférence mondiale sur la digitalisation de l’éducation s’est ouverte
FATOU NDIAYE (ENVOYEE SPECIALE EN CHINE) |
Publication 15/05/2025
Sur initiative du ministère de l’éducation de la République de Chine, de la commission chinoise de l’Unesco et des autorités locales de la province de Hubei, la troisième conférence mondiale sur la digitalisation de l’éducation s’est ouverte hier, mercredi 14 mai, à Wuhan la capitale provinciale. L’objectif est de promouvoir une éducation basée sur la technologie notamment l’intelligence artificielle en vue de relever plus efficacement les défis structurels qui compromettent la performance des systèmes éducatifs des États.
Un système éducatif qui tire profit de l’avancée de la technologie, c’est l’objectif des échanges entamés hier mercredi, 14 mai, à Wuhan en Chine. Selon le secrétaire du parti communiste chinois dans la province de Hubei, Wang Zhondling, l’ambition de la Chine est de permettre aux élèves d’apprendre dans des salles de classe numérique.
Pour sa part, le ministre de l’Education Huai Jinpeng a estimé qu’ « il faut exploiter pleinement les avantages de l'intelligence artificielle et promouvoir l'intégration profonde de l'intelligence artificielle et de l'éducation, promouvoir la réforme et l'innovation éducatives, promouvoir l'éducation à l'intelligence artificielle à tous les niveaux et l'éducation générale pour l'ensemble de la société, et cultiver en permanence des talents de haute qualité ». Le Sommet des Nations Unies sur la transformation de l'éducation a identifié la transformation numérique dans l'éducation comme l'un des cinq axes d'action thématiques, soulignant que la révolution numérique doit bénéficier à tous les apprenants.
En septembre 2024, le Sommet des Nations Unies pour l'avenir a publié le Pacte numérique mondial, soulignant l'importance des compétences numériques et des opportunités d'apprentissage tout au long de la vie pour l'éducation numérique. Ce Pacte propose d'établir et de soutenir des stratégies nationales en matière de compétences numériques, d'optimiser la formation des enseignants et les programmes d'enseignement, et de soutenir une éducation et une recherche de qualité et inclusives en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques. De nombreux pays ont élaboré des stratégies de développement de l’éducation numérique, insufflant un nouvel élan à la promotion de l’intégration innovante de la technologie numérique et de l’éducation, améliorant la qualité de l’apprentissage, favorisant l’inclusion éducative et relevant les défis mondiaux.
Dans ce contexte, le ministère chinois de l'Éducation a organisé la Conférence mondiale sur l'éducation numérique en 2023 et 2024, qui a débouché sur la création de l'Alliance mondiale pour l'éducation numérique, de la Plateforme pour l'éducation intelligente et de l'Indice mondial de développement de l'éducation numérique (GDEI).
Lors de la Conférence de 2024, des représentants de plus de 70 pays et régions se sont réunis à Shanghai pour partager leurs dernières politiques et bonnes pratiques en matière de transformation de l'éducation numérique.
L’objectif de la conférence ouverte hier, mercredi à Wuhan, est d’établir une collaboration avec les gouvernements, les universités, les écoles primaires et secondaires, les organisations internationales et non gouvernementales concernées, les entreprises et les autres parties prenantes afin d'explorer le développement de l'éducation numérique dans tous les processus (enseignement, apprentissage, gestion, évaluation et recherche), favorisant ainsi la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Le thème de la conférence est « Développement et transformation de l’éducation : l’ère de l’intelligence ». Environ soixante dix (70) délégations prennent part à cette conférence qui va durer trois jours.
LA RENTABILITÉ EN ATTENTE DU BRT
Avec 21 stations fonctionnelles sur 23 construites et seulement deux services sur quatre prévus, le Bus Rapid Transit n'a pas encore atteint son plein potentiel économique, mais transporte déjà 1,5 million de passagers par mois
Un an après la mise en service pour exploitation commerciale, le 15 mai 2024, du Bus Rapid Transit (BRT), le Conseil Exécutif des Transports Urbains Durables (CETUD), interpellé par nos soins, trouve qu’il est trop tôt de parler de rentabilité, par rapport aux objectifs initiaux fixés. «La mise en service du BRT est effective depuis maintenant 1 an et se fait de manière progressive. A ce stade, 21 stations sont fonctionnelles sur les 23 stations construites, et deux services (omnibus et semi-express) sont exploités sur les quatre services prévus dans le contrat de concession. De ce fait, il est prématuré d'évaluer la rentabilité par rapport aux objectifs initiaux avant l'aboutissement du processus de mise en service complète de l'exploitation commerciale du BRT», a expliqué Macodou Guèye, chef de l’Unité Exploitation et Intégration des Réseaux de Transport du BRT.
D’ailleurs, il n’a pas manqué de faire remarquer qu’au lieu de parler de «rentabilité financière» en matière de services publics notamment de transport, l’on met l’accent sur «la rentabilité économique. Comme partout dans le monde, ils sont souvent déficitaires car l’Etat ne cherche pas des bénéfices mais le bien-être des populations. On parle de rentabilité économique, par rapport au gain de temps, la congestion automobile (les embouteillages) la réduction de la pollution automobile (transport écologique) et le bruit. Le Sénégal perd chaque année 900 milliards de FCFA du fait de la congestion, de l'insécurité routière, du bruit et de la pollution de l'air, selon une étude du CETUD datant de 2022. Il y aussi l’impact sur la santé publique… Le service public, c’est pour améliorer les conditions de vie des populations».
Tout en soutenant que «le BRT a connu tout de même un franc succès depuis un an, avec 19 millions de passagers transportés soit en moyenne 1,5 million de passagers mensuels», M. Guèye précise que le bilan annuel de l’exploitation est en train d’être finalisé. S’agissant du «coût de l'exploitation (énergie électrique, et autres services et charges), le bilan annuel de l'exploitation est en cours de préparation avec le concessionnaire (Dakar Mobilité, ndlr). Une évaluation précise des coûts d'exploitation pourra alors être déterminée».
Concernant le nombre de véhicules effectivement mis en service actuellement, le chef de l’Unité Exploitation et Intégration des Réseaux de Transport du BRT précise que «sur les 121 bus du parc existant, 70 bus sont mis en circulation pour assurer les deux services (ligne B1 et ligne B2) exploités». Et, en termes d’emplois directs et indirects, il relève que «l'exploitation des services du BRT durant cette période de mise en service progressive génère 769 emplois directs dont 40% d'employés féminins. A terme, l'exploitation créera 1140 emplois directs».
Pour ce qui est de la gestion de la cohabitation avec les autres moyens de transport et l'indiscipline de certains conducteurs, Macodou Guèye trouve qu’elle «est plutôt apaisée. Le CETUD favorise l'intégration modale des différents réseaux de transport pour faciliter les déplacements des usagers. Une bonne part des usagers du BRT (environ 20%) proviennent des autres modes de transport, et il est prévu la mise en place prochaine de lignes de bus de rabattement sur les réseaux de transport de masse (BRT, TER) à travers le projet de restructuration des transports en commun qui est en cours de mise en œuvre par le CETUD. Déjà, il existe deux lignes de rabattement opérées par Dakar Dem Dikk aux terminus du BRT, à partir des pôles d'échange de Petersen et de Guédiawaye», souligne-t-il.
Et d’ajouter : «afin de veiller à une cohabitation paisible entre les usagers du corridor BRT, le CETUD et la Police Nationale ont signé une convention ayant abouti à la création d'une Compagnie spéciale pour le BRT. Cette compagnie veille à la fluidité du trafic et à la sécurité des biens et des personnes, mais aussi à la prévention des incivilités et des troubles à l'ordre public».
LE BRT, UN MODELE REUSSI DE TRANSPORT DE MASSE
15 mai 2024 – 15 mai 2025, voilà déjà un an, jour pour jour, que le Bus rapid transit (BRT) a été officiellement mis en service pour exploitation commerciale.
Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, lancé il y a un an, a rapidement modernisé le transport urbain de masse de la capitale sénégalaise. En effet des transformations positives ont été apportées par ce mode de transport écologique moderne et adapté aux besoins de mobilité des Dakarois. Car le BRT a contribué à répondre de manière satisfaisante à la forte demande de déplacement dans la capitale, sans perdre beaucoup de temps.
15 mai 2024 – 15 mai 2025, voilà déjà un an, jour pour jour, que le Bus rapid transit (BRT) a été officiellement mis en service pour exploitation commerciale. Après plusieurs rendez-vous manqués, les portes de SUNU-BRT ont été enfin ouvertes aux milliers de passagers qui l’attendaient jusque-là, sur une voie dédiée dégagée, le mercredi 15 mai 2024. Le projet est chiffré à 420 milliards de francs CFA et soutenu financièrement par la Banque mondiale (BM), la Banque européenne d'investissement (BEI) et le Fonds vert pour le climat (FVC) de l'ONU. L'État sénégalais a concédé l'exploitation et la maintenance du BRT, pour 15 ans, à Dakar Mobilité, une société de droit sénégalais détenue à 70% par la française Meridiam et à 30% par le Fonds souverain d'investissements stratégiques (FONSIS) du Sénégal. Le contrat de Délégation de service public (DSP) a été officiellement signé, le 21 mars 2022, entre l’État du Sénégal, représenté par le Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD) et Dakar Mobilité S.A et le FONSIS. Ce contrat de concession englobe l’exploitation et la maintenance du BRT, ainsi que l’acquisition des véhicules et équipements associés par Dakar Mobilité. Le concessionnaire a acheté les bus et les bornes de recharge à la société d'État chinoise CRRC.
18 MILLIONS DE PASSAGERS TRANSPORTES EN UN AN ET 60.000 EN JOUR DE SEMAINE
Après une année d’exploitation, le Bus rapid transit a enregistré plus de 18 millions de passagers, selon Dakar Mobilité. Non sans détailler qu’en moyenne, 60.000 passagers sont transportés en jour de semaine par 121 bus articulés 100% électriques roulant sur des voies dédiées, avec un départ toutes les 2 minutes aux heures de pointe (il était annoncé un bus toutes les 6 minutes au début). Encore loin des prévisions au lancement du BRT : transporter jusqu’à 300.000 voyageurs par jour, soit «12.000 voyageurs par heure et par sens avec chaque bus devant prendre 150 voyageurs». Les bus s’arrêtent au niveau de 21 stations opérationnelles sur 23. Le ticket de transport est de 400 francs CFA pour un aller simple dans une même zone et 500 francs CFA au-delà d’une zone, de Pétersen, notamment des allées Papa Guèye Fall, dans la commune de Dakar-Plateau, à la Préfecture de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, Sacré-Cœur, via Grand Médine, Case-bi... Et vice versa, du lundi au dimanche, de 6 heures du matin à 21 heures, y compris les jours fériés.
ENCORE DES DEFIS A RELEVER, FACE A L’INCIVISME A BORD ET L’INDISCIPLINE DE JAKARTAMEN ET TAXIMEN SUR LES BOIES DEDIEES
Toutefois des défis restent à relever. Car des problèmes de comportement à bord, comme le non-respect des places prioritaires (réservées aux personnes à mobilité réduite, du troisième âge, femmes enceintes, etc.) ou l’utilisation abusive des téléphones. Ces comportements sont encadrés par un règlement strict et supervisés par 165 agents de contrôle. Un autre défi concerne la circulation des motos et des taxis qui, malgré les interdictions, continuent de créer des accidents, notamment en tournant à gauche sur des voies réservées. Les travaux du BRT ont été lancés en 2020, sous l'ancien régime du président Macky Sall. Sa mise en service commerciale a été lancée après plusieurs faux bonds. En effet, son démarrage avait été annoncé depuis la mi-février 2024 ; soit un (01) mois après son inauguration/réception en grande pompe par l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, le 14 janvier 2024, à quelques semaine de la présidentielle de 2024, initialement prévue pour le 25 février, puis reportée au 24 mars, et environ neuf (09) mois après le lancement des essais statiques pour la phase test, le lundi 21 août 2023, en plus de la formation du personnel. Avant lui, l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir à la présidentielle de 2024, avait procédé, le mercredi 27 décembre 2023, au lancement de la phase dite «active» de cette mise en service du BRT, avec l’ouverture des deux autoponds de Liberté 6 et Case-bi, informant alors de son inauguration, le 14 janvier 2024.
REDUCTION DU TEMPS DE PARCOURS ENTRE GUEDIAWAYE ET LE CENTRE-VILLE, CONFORT, SECURITE ET REGULARITE DES ROTATIONS
Sa mise en service effective, le 15 mai 2024 a marqué le début d’une nouvelle ère de mobilité urbaine durable dans la ville de Dakar. Car le BRT a contribué à répondre de manière satisfaisante à la forte demande de déplacement dans la capitale. Grace à ces bus, les temps de parcours entre Guédiawaye et le Centreville sont passés de 90 à 45 minutes, dans des conditions de confort, de sécurité et de régularité substantiellement améliorées. En plus de répondre à des besoins de transport massifs, le BRT, un projet écologique, contribue à la réduction de la pollution en diminuant les émissions de CO2, une avancée majeure pour l’environnement. Il se distingue également par la qualité de son service, offrant des bus climatisés, du confort, de la sécurité, une première pour les transports en commun à Dakar, en dehors de l’autre système de transport de masse qu’est le train express régional (TER). Les transactions sont également digitalisées, permettant aux voyageurs d’acheter leurs billets via leurs téléphones et de gagner en temps pour l’embarquement.
BRT, LE SOUFFLE ÉLECTRIQUE QUI CHANGE DAKAR
Un an après sa mise en service, ce fleuron des transports dakarois a conquis la population. Le confort, la ponctualité et la sécurité sont au rendez-vous, même si l'absence de desserte des zones périurbaines éloignées reste un regret partagé
Il est 7h10 ce matin, le quai de la station terminus de Guédiawaye s’anime d’un flot tranquille mais décidé de passagers. Les portes vitrées s’ouvrent dans un souffle léger et, déjà, le Bus Rapid Transit (BRT) flambant neuf, glisse sur sa voie.
Un an après son entrée en service, ce géant électrique est devenu plus qu’un moyen de transport : un symbole de modernité, et pour beaucoup, leurs difficultés de mobilité dans la capitale sénégalaise se sont atténuées en termes de temps et de confort. Même si les populations regrettent vivement que les zones périurbaines plus éloignées ne soient pas desservies. En d’autres termes le réseau du Bus Rapid Transit pâtit d’un manque d’extension qui limite son accessibilité.
À bord, l’ambiance est feutrée. Les sièges ergonomiques, la climatisation et l’absence de bruit mécanique surprennent encore les habitués du « car rapide » ou du « Ndiaga Ndiaye ». Ici, pas de klaxons, pas d’odeur de gasoil, pas de cris de rabatteurs. Le silence est ponctué uniquement par la voix douce et automatisée annonçant les prochaines stations : Grand Médine, Liberté 6, Petersen…
Mamadou, employé à la SN Habitation à Loyer Modern (SN HLM) sise au quartier Fass, utilise le BRT depuis six mois. « Avant, je mettais presque deux heures pour aller au travail. Maintenant, je suis au bureau en 45 minutes chrono. Et je peux lire pendant le trajet ! Nous ne suffoquons pas dans ces bus modernes. Contrairement aux bus Tata et les cars rapides qui sont des boites à sardine », dit-il. À travers les vitres panoramiques, Dakar défile. Les em bouteillages de la VDN sont toujours là, mais au loin. Le BRT, lui, file sur sa voie exclusive, indifférent à la cacophonie automobile alentour. 121 véhicules électriques assurent désormais jusqu’à 300 000 déplacements quotidiens sur un linéaire de 18,3 kilomètres, connectant efficacement Guédiawaye au centre-ville.
À Colobane, une mère de famille monte avec ses deux enfants. « J’habite à Dalifort. Depuis que le BRT est là, mes enfants arrivent à l’heure à l’école. Et je paye moins qu’en taxi-clando », confie-t-elle
Lancé commercialement en mai 2024, le BRT n’a pas été sans défis. Les premiers mois ont connu des pics d’affluence inattendus, quelques problèmes d’interconnexion avec les lignes de bus classiques et un besoin accru de personnel formé.
Aujourd’hui, ces couacs semblent lointains. L’exploitation s’est rodée. Les agents d’assistance, reconnaissables à leurs gilets verts, guident les voyageurs avec courtoisie. Des lecteurs de carte sans contact facilitent l’embarquement. Cheikh, conducteur depuis les premiers jours, en est fier : « On transporte le futur. Et on est bien traités, bien formés. Conduire un BRT, ce n’est pas juste rouler, c’est piloter une mission ». Un souffle écologique sur Dakar
Le BRT ne fait pas que transporter : il respire pour la ville et la fait respirer. Grâce à sa motorisation 100 % électrique, il réduit l’empreinte carbone d’un réseau de transport souvent décrié pour sa pollution. D’ici quelques années, il contribuera à baisser de 59 000 tonnes les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2), selon les projections de Dakar Mobilité.
À la station Petersen, terminus en centre-ville, les passagers se dispersent dans le tumulte matinal. Quelques-uns prennent le TER, d’autres rejoignent à pied leur bureau, dans une ville de plus en plus connectée.
Le BRT n’est pas une fin, mais un début. Il a ouvert une brèche dans l’imaginaire urbain dakarois : celui d’une ville fluide, propre, égalitaire dans l’accès à la mobilité. Et si les files d’attente aux stations rappellent qu’il reste à faire notamment en matière de fréquence et de capacité. Pour certains les usagers, eux, estiment : le BRT est un succès. Les voyageurs qui empruntent le Brt sont en sécurité ainsi que leurs bagages.
Les forces de défenses et sécurité (FDS) sont visibles à tout au long du trafic routier.
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REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU JEUDI 15 MAI 2025
L’actualité nationale de ce jeudi 15 mai 2025 est marquée par un foisonnement de sujets allant de la politique intérieure à la reddition des comptes, en passant par l’économie, la justice, la diplomatie sous-régionale et le sport
(SenePlus) L’actualité nationale de ce jeudi 15 mai 2025 est marquée par un foisonnement de sujets allant de la politique intérieure à la reddition des comptes, en passant par l’économie, la justice, la diplomatie sous-régionale et le sport. Un panorama riche, à la mesure de l’intensité du moment politique et social au Sénégal.
Énergie et relance économique : des signaux de changement
Le journal Sud Quotidien ouvre le bal avec un titre prometteur : « Le souffle électrique qui change Dakar ». Ce reportage met en lumière les impacts du nouveau plan d’électrification urbaine déployé dans la capitale. Le programme, qui s’inscrit dans une dynamique de modernisation des infrastructures, ambitionne d’améliorer considérablement l'accès à l’électricité dans les quartiers périurbains.
Dans le même sillage, Le Soleil fait état d’une initiative gouvernementale majeure avec pour titre : « Un fonds de relance va voir le jour ». Ce fonds, destiné à stimuler les secteurs économiques les plus affectés par la crise, serait, selon les propos d’Amadou Hott, une réponse stratégique face aux vulnérabilités du tissu productif national. Il s’inscrit dans une volonté claire de relancer l’économie sur des bases plus solides.
L’Info, de son côté, met en exergue l’un des fers de lance du nouveau régime, avec le lancement du programme « Jubanti », qualifié de levier de réforme dans les secteurs stratégiques. L’article titre sobrement : « Diomaye lance le ‘Jubanti’ du secteur », signe que l’heure est aux actes dans la mise en œuvre des promesses de rupture.
Reddition des comptes : l’étau se resserre
L’une des tendances fortes de la presse de ce jour est la poursuite des opérations de reddition des comptes. WalfQuotidien revient avec insistance sur le sujet et titre : « Les bons points de la traque », dans un dossier consacré aux audits dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et des infrastructures. Le journal souligne que plusieurs anciens responsables sont déjà dans le viseur de la justice.
Dans le même registre, Le Témoin livre une nouvelle révélation judiciaire : « Tahirou Sarr cité dans une nouvelle affaire ». Ce dernier, déjà impliqué dans de précédentes procédures, serait à nouveau épinglé par la Cour des comptes.
Les Échos n’est pas en reste et enfonce le clou avec « Les révélations de l’expert Aloune Souaré », dans une enquête fouillée sur les détournements présumés dans plusieurs structures étatiques. Le journal annonce également « De grosses batailles devant la chambre d'accusation le 21 mai », signe que le rythme judiciaire va s’intensifier dans les prochains jours.
Libération aborde une phase décisive d’un autre dossier judiciaire en titrant : « Le parquet envoie le dossier en instruction », sans manquer de pointer les pressions entourant certaines enquêtes sensibles.
Enfin, Yoor-Yoor adopte un ton plus sévère avec un titre percutant : « Moussa Diop ou le summum de l’indignité », après la divulgation d’une vidéo controversée impliquant l’ancien DG de Dakar Dem Dikk. L’affaire, vieille de plusieurs mois, refait surface, alimentant les débats sur la moralité publique.
Justice et politique : lignes de fracture
La relation entre justice et politique s’invite également dans l’actualité. Tribune s’interroge sur l’impartialité des magistrats avec un dossier intitulé : « Pas de client… ‘Khaliss Amoul’ », insinuant que les décisions judiciaires seraient parfois influencées par des considérations financières ou politiques.
Point Actu, dans un ton analytique, met en parallèle les figures montantes de l’opposition avec : « Barthélémy et Bougane, un duo attendu contre Sonko et Diomaye ». Le journal parle d’« un tandem à contretemps », en référence à leur difficulté à s’imposer dans le nouveau paysage politique post-présidentielle.
De son côté, Source A évoque un « duel à distance entre Sonko et Macky Sall », dans une atmosphère encore chargée de tensions politiques. Le journal revient aussi sur les efforts financiers de l'État avec un dossier spécial intitulé : « Dakar cherche 40 milliards », dans le cadre de la mobilisation de fonds pour des projets structurants.
Gouvernance et société : vigilance citoyenne
L’Évidence publie un dossier sur les enjeux structurels de l’État sénégalais, titrant : « L’État face aux défis des bâtiments et du bien-être ». À travers les interventions de figures publiques comme Sheikh Mamadou Abiboulaye Dièye, le journal évoque la nécessité de repenser la gouvernance publique au bénéfice des populations.
Le Quotidien, quant à lui, se penche sur l’intervention d’Ousmane Sonko en matière de sécurité, sous un titre suggestif : « Sonko fait la police ! », tandis que L’As alerte sur un fléau silencieux : « Une tueuse silencieuse », en référence à l’hypertension artérielle, qui cause des milliers de morts chaque année dans l’indifférence générale.
Sous-région : la Gambie dans la tourmente
La presse ne reste pas centrée uniquement sur le territoire national. EnQuête consacre sa une à la Gambie voisine, avec un titre évocateur : « La Gambie en plein tourbillon ». Le pays fait face à des troubles politiques majeurs, avec un climat de tensions croissantes entre les différents clans au pouvoir, ce qui n’est pas sans conséquences pour le Sénégal.
Sports : les Lions en préparation et l’Europe en ébullition
Côté football, Stades annonce : « Les Lions ont préparé l’Angleterre et l’Irlande à Diamniadio ». Une préparation importante avant les matchs amicaux de juin. Record s’intéresse au cas de Malang Sarr, en titre : « Malang Sarr n’emballe pas trop », alors que sa place en sélection reste incertaine.
En Europe, Point Actu Sport fait le point sur la Liga avec « Le Real Madrid s’impose face à Majorque et retarde le sacre du Barça ». Le journal met aussi à l’honneur Lamine Camara, désigné « 13e joueur à plus forte plus-value » du moment, soulignant sa progression exceptionnelle.