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28 juillet 2025
SONKO MUSCLE L’APPAREIL DU PARTI ET DÉSIGNE SES CIBLES
Dans un discours au ton martial, le chef du Pastef a mis en garde hier contre les tentatives d'entrisme dans le pouvoir et appelé à la vigilance face aux "forces d'inertie" qui tentent de recycler les anciennes pratiques politiques
Dans une déclaration tenue hier, jeudi 10 juillet, à l’occasion de l’installation du Conseil national de son parti, Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, président dudit parti, n’a pas manqué de dénoncer ce qu’il présente comme une manipulation de la société civile via des financements étrangers, et annoncer l’introduction prochaine d’une loi pour y mettre fin. C’est une offensive stratégique visant à renforcer la position du Pastef comme parti institutionnalisé engagé dans la défense de la souveraineté populaire, tout en réaffirmant sa posture combative.
Dans une salle du King Fahd Palace à Dakar, Ousmane Sonko a présidé hier, jeudi, l’installation du Conseil national de Pastef, onze ans après la création du parti. Plus qu’un acte symbolique, le moment marque une nouvelle étape stratégique pour cette formation aujourd’hui au pouvoir. Le président Sonko a utilisé cette cérémonie comme un acte fondateur : installation d’une instance dirigeante structurée, relance de la mobilisation militante, affirmation d’un nouveau leadership institutionnel, tout en annonçant une orientation stratégique à venir. En somme, cet événement formalise le passage de Pastef d’un parti combattant à un parti de gouvernement, prêt à faire face aux défis à long terme.
Fidèle à son style frontal, le président de Pastef a profité de l’événement pour tracer des lignes rouges, affirmer des priorités et désigner des adversaires.
C’est surtout dans ses attaques contre certaines composantes de la société civile que le discours a pris une tournure plus offensive. Fustigeant ce qu’il appelle une « traite politique », Ousmane Sonko qui avait dans le passé déjà accusé certaines organisations de ne s’activer qu’en période électorale, lorsqu’il y a, avait-il dit, « des financements à capter et des équilibres à manipuler » a repris cette critique pour dénoncer une instrumentalisation de la société civile, financée selon lui par l’étranger pour « maintenir un statu quo favorable aux intérêts de partenaires extérieurs »
En réaction, et dans cette logique, Ousmane Sonko a annoncé qu’une proposition de loi sera bientôt déposée, visant à contrôler et/ou interdire tout financement étranger de la société civile au Sénégal. « Il n’est plus admissible que l’espace civique soit guidé par des agendas qui ne sont pas les nôtres. Ce que nous voulons, c’est une société civile ancrée dans nos réalités, indépendante, et au service du peuple sénégalais», a-t-il affirmé.
Il y voit là un moyen de mettre fin à « l’ingérence » des bailleurs, et de promouvoir un espace civique véritablement indépendant et au service du peuple
Qui plus est, Ousmane Sonko a mis en garde contre les tentatives d’entrisme dans le pouvoir, rappelant que « le système n’est pas encore mort ». Selon lui, des forces d’inertie travaillent à recycler les anciennes pratiques dans les institutions nouvelles, d’où l’urgence, dit-il, de rester mobilisés. « Le combat ne fait que commencer. Il se mène dans les lois, dans les actes, et dans la vigilance de chaque patriote », a-t-il conclu. S’agissant de ses adversaires politiques, Sonko les accuse de vouloir mettre le chaos dans le pays. « Ils savent qu’ils n’ont plus la force politique mais ils ont mis en place une stratégie. C’est de tout faire pour mettre le chaos dans le pays ».
Ousmane Sonko n’a pas manqué également de dénoncer l’existence de clans dans son parti. « Il y a des gens qui sont déjà dans des plans. Ce parti politique depuis que je l’ai créé, n’a jamais eu de clans. Ce n’est pas aujourd’hui, qu’il va y avoir de clans. J’y veillerai personnellement. Aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. Le parti restera un parti de combat. », prévient-il.
Son discours, empreint d’un ton martial, conclut sur un appel à la résistance. Le Pastef, a-t-il dit, ne cédera pas face aux pressions institutionnelles et diplomatiques. Il a encouragé ses partisans à la vigilance face aux tentatives de division. Il affirme vouloir « liquider ce système qui n’est pas encore mort »
PLUS DE 2 600 JEUNES ACCOMPAGNES PAR SOS VILLAGES D’ENFANTS
Face aux défis persistants liés au chômage des et à la nécessité d’encourager leur autonomisation, SOS Villages d’enfants au Sénégal a organisé hier, jeudi 10 juillet la première édition de la foire des stages
Hier, jeudi 10 juillet, s’est tenue la première édition de la foire aux stages, organisée par SOS villages d’enfants au Sénégal. Cet évènement vise à créer des opportunités concrètes de stages professionnels, tout en renforçant les compétences de jeunes pour leur entrée dans le marché du travail. A cette occasion, Daouda Diop, Directeur général de SOS Villages d’enfants, a révélé l’accompagnement par son association de plus de 2 600 jeunes issus de communautés vulnérables.
Face aux défis persistants liés au chômage des et à la nécessité d’encourager leur autonomisation, SOS Villages d’enfants au Sénégal a organisé hier, jeudi 10 juillet la première édition de la foire des stages visant à mettre en relation une centaine de jeunes avec les entreprises partenaires.
En effet, implantée au Sénégal depuis 1976, SOS Villages d’Enfants a bâti une longue expérience en matière d’accompagnement des jeunes. Ainsi, dans le cadre de ces programmes d’accompagnement et d’encadrement, les jeunes sont soutenus, encadrés et suivis par un personnel dédié. A cet égard « plus 2 600 jeunes sont accompagnés », a révélé Daouda Diop, Directeur général de SOS Villages d’enfants au Sénégal. Ces jeunes, précise-t-il « issus des villages d’enfants SOS bénéficient ainsi d’offres de formation professionnelle et diverses activités de développement personnel et d’aide à l’orientation. »
Toutefois, force est de constater que les défis inhérents au marché du travail et le risque d’exclusion sociale s’avèrent souvent beaucoup plus importants chez les jeunes privés de prise en charge parentale qui est liée à l’absence d’un fort réseau de soutien social.
Ce qui nécessite, d’après le Directeur de SOS Villages d’enfants au Sénégal, une « approche d’accompagnement des jeunes plus structurée aussi bien dans le domaine de la formation que dans leur processus d’insertion, mais également de l’implication plus accrue des entreprises et des structures publiques en charge de l’emploi et de la formation. »
Un plaidoyer pour l’institutionnalisation de la foire des stages Daouda Diop a plaidé auprès des pouvoirs publics mais également de ses partenaires, pour que cette foire des stages soit pérenne. « Notre appel le plus fort à l’endroit du ministère du Travail, de l’emploi et des relations avec les Institutions, mais aussi à travers nos partenaires clés, c’est de faire de sorte que cette foire aux stages soit institutionnalisée », a lancé M. Diop.
L’organisation de cet évènement « prouve que SOS Villages n’est plus un village d’accueil mais un village d’opportunités », a déclaré Boully Galissa, Directeur de Cabinet du Ministre du Travail, venu présider la cérémonie d’ouverture au nom du ministre Abass Fall.
A cet égard, il a rappelé le travail de repositionnement que le ministre Abass Fall a réalisé dans cette institution depuis son arrivée pour permettre aux Sénégalais de savoir qu’au delà du travail, le ministère joue un rôle central d’accompagnement.
Il a annoncé à cette occasion, la phase de finalisation sous l’égide du ministre Abass Fall, d’un projet de politique de l’emploi pour permettre au Sénégal d’avoir une référence pour aborder la question de l’emploi au niveau de ce pays.
Le Dircab du ministère du travail a rassuré également quant au plaidoyer du Directeur national de SOS Villages d’enfants concernant l’institutionnalisation de la journée de la foire des stages. « Je crois qu’aujourd’hui, le directeur national a émis une idée, celle d’institutionnaliser cette journée. Qu’elle doive s’insérer dans le calendrier annuel et qu’ aujourd’hui, l’Etat puisse l’accompagner. Je vais transmettre le message au ministre. Nous allons recevoir aussi l’ensemble des éléments qui pourront permettre à l’autorité d’abonder dans ce sens-là. Mais sur la forme, il n’y a aucun problème par rapport à ça parce que ça va permettre à cette initiative d’avoir un cachet institutionnel mais aussi d’avoir un crédit », a-til affirmé.
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REVUE DE PRESSE SENEGALAISE DU VENDREDI 11 JUILLET 2025
La scène politique sénégalaise se trouve secouée par de vives tensions au sommet de l’État, tandis que la diplomatie s’active sur la scène internationale et que le sport, notamment le football féminin, retient l’attention.
En ce milieu de semaine, la scène politique sénégalaise se trouve secouée par de vives tensions au sommet de l’État, tandis que la diplomatie s’active sur la scène internationale et que le sport, notamment le football féminin, retient l’attention. Tour d’horizon des principaux titres des journaux nationaux.
BRAS DE FER ENTRE SONKO ET DIOMAYE : LA FRACTURE S’AFFICHE
C’est le sujet qui domine largement les unes aujourd’hui. La rupture semble consommée entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye. L’Info ouvre le bal avec un titre percutant : « Sonko s’attaque frontalement à Diomaye », soulignant la virulence des critiques du leader de l’ex-Pastef, qui ne cache plus ses divergences avec le chef de l’État.
Les Échos emboîtent le pas avec un titre sans détour : « Sonko attaque frontalement Diomaye et déverse sa bile », tandis que Point Actu note que Sonko « met Diomaye dos au mur », insistant sur la stratégie offensive du Premier ministre. La tonalité est similaire dans Direct News, qui parle de « Sonko menace », et Tribune, qui évoque une « crise au sommet de l’État ».
Sud Quotidien, pour sa part, souligne que « Sonko sort les griffes », alors que Le Quotidien va plus loin en parlant d’un « Sonko pros de la dictature », signe d’une radicalisation du discours. Yoor-Yoor rappelle que le président Diomaye Faye reste droit dans ses bottes, avec pour titre : « Le Président Sonko sans détour ».
AUTORITE DE L’ÉTAT : UNE REMISE EN CAUSE
Les déclarations musclées de Sonko mettent en exergue une question majeure : celle de l’autorité de l’État. L’Observateur et L’AS posent le même diagnostic, titrant respectivement : « Le Sénégal a un problème d’autorité ». Les journaux relaient ainsi les inquiétudes d’une partie de l’opinion, qui s’interroge sur la capacité du pouvoir exécutif à rester uni et à maintenir le cap dans un contexte de tensions internes.
AFFAIRES JUDICIAIRES : LA TRAQUE SE POURSUIT
En parallèle de ces remous politiques, Libération met en lumière une affaire tentaculaire qui secoue l’administration : « La Dic aux trousses d’une mafia tentaculaire ». Le quotidien révèle qu’une agente de la société 2AS est accusée de détournements massifs. Dans la même veine, l’ex-maire de la Patte d’Oie, Ousmane Sonko (homonyme), se défend face aux accusations et « vide son sac », précise le journal.
DIPLOMATIE : WASHINGTON AU CŒUR DES DISCUSSIONS
Sur le front diplomatique, Le Soleil souligne l’offensive extérieure du président Diomaye Faye, en visite aux États-Unis : « À Washington, le Président établit le contact ». Cette tournée est présentée comme une opportunité pour asseoir la stature internationale du Sénégal. Yoor-Yoor se félicite d’ailleurs d’une « diplomatie économique sénégalaise dans toute sa splendeur », mettant en avant le potentiel d’attraction du pays.
QUESTIONS SOCIETALES : L’ACTIVISME LGBT SOUS LES PROJECTEURS
Rewmi attire l’attention sur un sujet sensible au Sénégal : la tenue annoncée d’une rencontre des communautés LGBT à Dakar, sous le titre : « Les Goor-Jigeen en conclave à Dakar ». Un dossier qui suscite déjà des crispations au sein de l’opinion.
ÉCONOMIE ET GOUVERNANCE : UN ŒIL SUR LES IMPOTS
L’Évidence, de son côté, met l’accent sur une action forte de la Direction Générale des Impôts et Domaines, qui s’attaque à « des dossiers sensibles du secteur privé ». L’objectif est de rétablir l’équité et la transparence fiscale, un défi de taille dans un contexte de tensions budgétaires.
LE SPORT SENEGALAIS EN EBULLITION
Côté sport, l’heure est à la mobilisation pour les Lionnes du football féminin. Stades, Point Actu Sport et Rewmi Sports tirent la sonnette d’alarme avec un titre commun : « Les Lionnes déjà dos au mur contre le Maroc ». Après un match difficile, les joueuses sénégalaises n’ont plus droit à l’erreur pour espérer poursuivre l’aventure.
Bonne nouvelle, en revanche, pour l’équipe nationale masculine : Rewmi Sports et Record saluent la 18e place mondiale du Sénégal dans le nouveau classement FIFA, un motif de fierté pour le football local.
Enfin, la lutte sénégalaise promet un duel très attendu : Stades annonce « L’ultime duel entre Balla Gaye 2 et Siteu », une affiche qui tiendra en haleine les amateurs du sport roi traditionnel.
Dans un marché où les attaquants se font rares, l'attaquant sénégalais attise les convoitises. Le joueur de 23 ans intéresse particulièrement l'AC Milan, selon les dernières informations de Fabrizio Romano
Fabrizio Romano, le journaliste italien spécialiste des transferts, a révélé ce jeudi que la situation de Nicolas Jackson à Chelsea pourrait prendre une tournure inattendue. Selon ses informations exclusives, il existerait désormais "une possibilité concrète" que l'attaquant sénégalais et le club londonien se séparent durant ce mercato estival.
L'expert en transferts souligne que cette éventualité devient de plus en plus sérieuse, contrairement aux simples spéculations habituelles. "La situation devient concrète, elle devient sérieuse", a-t-il déclaré, suggérant que les discussions internes à Chelsea ont évolué vers une possible vente du joueur de 23 ans.
Plusieurs clubs ont déjà pris des renseignements sur les conditions d'un éventuel transfert. Romano mentionne notamment un intérêt en Premier League, mais aussi en Italie, où l'AC Milan "rêve" de s'attacher les services de l'ancien joueur de Villarreal.
Cependant, un obstacle de taille demeure : la valorisation élevée que Chelsea applique à son attaquant. Les Blues, qui ont toujours réclamé des montants importants pour leurs joueurs lors des négociations précédentes, maintiennent cette ligne directrice pour Jackson.
Cette situation intervient dans un contexte où de nombreux clubs européens recherchent activement des attaquants, particulièrement en Angleterre et en Italie. Pour Romano, Jackson représente "un attaquant important disponible sur le marché" avec "encore un gros potentiel", ce qui pourrait faciliter son départ malgré les exigences financières de Chelsea.
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DIOMAYE À LA CONQUÊTE DU BUSINESS AMÉRICAIN
Invité d'honneur à la Chambre de commerce américaine, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a présenté jeudi à Washington un ambitieux portefeuille de projets pour séduire les investisseurs privés des États-Unis
(SenePlus) - Le chef de l'État a fait forte impression jeudi à Washington lors de sa présentation devant la Chambre de commerce des États-Unis. Invité d'honneur de cette institution prestigieuse, Bassirou Diomaye Faye a déployé ses arguments pour séduire le secteur privé américain.
Le président a rappelé les liens historiques unissant les deux nations, évoquant les valeurs communes de démocratie et de liberté qui fondent cette relation. Mais il a surtout insisté sur sa volonté de dépasser le cadre traditionnel de l'aide au développement pour privilégier des "partenariats vertueux de respect réciproque et mutuellement bénéfiques".
Pour convaincre les investisseurs, le dirigeant sénégalais a mis en avant les atouts de son pays : stabilité politique, tradition démocratique et gouvernance transparente. Il a également annoncé des réformes en cours, notamment la révision des codes des investissements, de la douane et des impôts pour faciliter l'implantation des entreprises étrangères.
L'industrie agroalimentaire, les infrastructures, l'énergie, le tourisme et l'économie numérique figurent parmi les domaines prioritaires présentés aux investisseurs américains. "Tout est à faire, tout est à construire" au Sénégal, a lancé le président, proposant un "deal" gagnant-gagnant au secteur privé américain.
Cette offensive de charme s'inscrit dans la stratégie du nouveau pouvoir sénégalais de diversifier ses partenariats économiques et de positionner Dakar comme hub régional vers la CEDEAO.
SONKO DÉNONCE UN PROBLÈME D’AUTORITÉ AU SOMMET DE L’ÉTAT
Tout en réaffirmant sa loyauté envers le président Diomaye Faye, il a exprimé ses désaccords sur la gouvernance, rejeté les rumeurs de démission et exigé une liberté d’action à la tête du gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a lancé, ce jeudi soir, un message fort lors de l’installation du Conseil national de son parti, PASTEF. Dans un discours frontal, il a mis en cause la gestion actuelle du pouvoir et pointé ce qu’il qualifie de « profond problème d’autorité » au sommet de l’État.
« Le Sénégal n’a pas de problème majeur, si ce n’est un problème d’autorité. S’ils ne savent pas gouverner, qu’ils me laissent le faire », a-t-il affirmé devant les cadres de PASTEF, dans un ton qui traduit une tension croissante entre le chef du gouvernement et le président Bassirou Diomaye Faye.
Ousmane Sonko, tout en rappelant sa loyauté envers le président — qu’il qualifie d’« ami » et de « frère » — a déploré l’absence de décisions fortes face à certaines dérives. « Je suis allé le voir. Il a le pouvoir d’arrêter ce qui se passe. Mais il ne l’a pas encore fait. Si j’étais à sa place, les choses ne se passeraient pas ainsi », a-t-il lancé, soulignant des désaccords de fond sur la gouvernance.
Refusant toute interprétation visant à l’opposer artificiellement à Diomaye, Sonko a déclaré : « Ceux qui veulent me faire passer pour le méchant et lui pour le bon se trompent. » Il a néanmoins exprimé un agacement clair face à ce qu’il considère comme des entraves à son action à la tête du gouvernement : « Qu’on me laisse gouverner ! Les choses changeront, car je ne supporte pas l’injustice. »
Dans ce discours aux allures de mise au point, le Premier ministre a aussi défendu sa position face aux rumeurs de démission. « Je ne démissionnerai pas. Mais si le président pense que je ne peux plus être son Premier ministre, il peut me démettre. Je retournerai à l’Assemblée nationale. »
Il a en outre dénoncé une inégalité de traitement entre sa personne et celle du président face aux critiques et aux attaques : « Ceux qui m’attaquent ne sont jamais inquiétés. Mais s’il s’agit du président, des instructions sont données. Ensuite, on dit que c’est moi qui suis derrière tout ça. »
Enfin, Ousmane Sonko a appelé à une meilleure organisation interne du parti et à une coordination plus étroite entre les responsables de PASTEF et les organes de l’État. Il a exhorté à la discipline, tout en lançant un avertissement : « L’ordre doit régner dans ce pays. Sinon, avec ce qui se passe, on ne durera pas au pouvoir. »
Cette déclaration met en lumière une cohabitation institutionnelle complexe entre le chef de l’État et son Premier ministre, marquée par une tension croissante au sommet de l’exécutif.
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DIOMAYE-TRUMP, LE GRAND TEST
Face à l'"America First" de Donald Trump, le Sénégal peut-il faire valoir un "Sénégal d'abord" ? La rencontre entre le président sénégalais et son homologue américain révèle les défis d'une diplomatie à armes inégales dont il faudra pourtant tirer partie
Au lendemain de la rencontre entre Donald Trump et cinq chefs d'État africains, dont Bassirou Diomaye Faye, les experts s'accordent : le Sénégal fait face à un véritable examen de passage diplomatique.
Sur le plateau de TFM ce jeudi 10 juillet 2025, les spécialistes n'ont pas mâché leurs mots. "Ce qu'a en tête Donald Trump, c'est très clairement les profits américains, l'intérêt des États-Unis d'Amérique et non celui de l'Afrique", a tranché Yankhoba Seydi, géopolitologue et auteur de "Libéralisme, une affaire de philosophie et de liberté".
Pour François Durpaire, spécialiste des relations internationales à l'université Sorbonne Paris Nord, l'enjeu est clair : "Il faudra être extrêmement vigilant sur trois points : les contrats qui seront passés, la place du secteur privé local, et l'équilibre social après la suppression de l'aide américaine."
Le Wall Street Journal a révélé que le département d'État américain avait transmis au Sénégal une demande pour accueilir des migrants expulsés. "C'est une sorte de diplomatie du troc", analyse Durpaire. "Nous allons faire des affaires, mais accueillez ceux dont nous ne voulons plus." Cette proposition place Dakar dans une position délicate, entre opportunités économiques et préservation de sa dignité nationale.
Quelques semaines après la visite "XXL" d'Ousmane Sonko en Chine, Bassirou Diomaye Faye courtise désormais les investisseurs américains. Une stratégie d'équilibre périlleuse selon Yankhoba Seydi : "Le Sénégal marche sur une ligne de crête. Il faudra vraiment de l'adresse, de l'habileté, du doigté diplomatique pour s'en sortir sans frustrer les deux parties". L'expert rappelle que dans le contexte de rivalité sino-américaine, "quelqu'un comme Trump pourrait dire : 'Écoutez, choisissez', car Trump est très cash souvent".
L'appel de Faye aux investisseurs américains, notamment pour le projet gazier Yakaar-Teranga où Kosmos Energy est opérateur principal, intervient à un moment crucial. "Il faut maintenant que le Sénégal sache bien négocier pour ne pas perdre au change", insiste Seydi. "Les Américains ont les moyens de négocier et de défendre leurs intérêts. Trump, dans tout ce qu'il fait, c'est 'America First'. Il faut maintenant que le Sénégal dise aussi 'le Sénégal d'abord'."
Les experts saluent la performance diplomatique du président sénégalais. "Ses conseillers ont très bien travaillé", note Seydi, soulignant que Faye a su "flatter" Trump, conscient de son ego surdimensionné. Cette approche, bien que critiquée par certains, relève d'une "manière nécessaire mais pas suffisante d'obtenir ce que l'on cherche", selon Durpaire.
La mise en scène de la rencontre - les chefs d'État africains debout derrière Trump assis - symbolise le rapport de force. "Ces gens-là doivent être debout derrière lui pendant que certains de ses collaborateurs sont assis. C'est une façon de montrer que c'est lui le patron", décrypte Seydi.
Pour Durpaire, le véritable test se jouera dans "la partie immergée de l'iceberg", lors des négociations concrètes : "Un contrat peut être un levier, mais aussi une camisole."
Le défi pour le Sénégal sera de transformer cette opportunité en gains durables, tout en préservant sa marge de manœuvre diplomatique. Comme le résume Yankhoba Seydi : "La question maintenant, c'est de savoir comment tirer profit de cette mégalomanie."
L'examen de passage du Sénégal sur la nouvelle scène géopolitique mondiale ne fait que commencer.
L’APR EXIGE LA DÉMISSION IMMÉDIATE D’OUSMANE SONKO
Dans un communiqué, l'Alliance pour la République dénonce des dérives autoritaires, des atteintes à la liberté de la presse et appelle à une mobilisation nationale pour défendre l’État de droit.
L’Alliance pour la république (APR) a condamné, jeudi, dans un communiqué les actions du gouvernement et appelé à une mobilisation nationale face à ce qu’il décrit comme des « dérives liberticides ».
L’APR a réitéré son soutien à l’institution judiciaire, tout en dénonçant les déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko visant à « discréditer l’institution judiciaire. »
Le communiqué exige notamment la démission immédiate du Premier ministre Ousmane Sonko.
Le parti estime que la condamnation définitive de Sonko pour diffamation par la Cour suprême le frappe d’une « indignité manifeste » et le disqualifie pour continuer d’occuper les fonctions de chef du gouvernement.
Condamnation des atteintes à la liberté de la presse
Le SEN a fermement condamné le communiqué du CNRA (Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel) mettant en demeure le Groupe Futurs Médias et menaçant de suspendre la TFM.
L’APR accuse le CNRA d’être devenu un « outil d’instrumentalisation politique au service du régime », trahissant son rôle de régulation impartiale.
Le parti a également exprimé son indignation face aux convocations des journalistes Madiambal Diagne et du chroniqueur Badara Gadiaga, y voyant un signe de « panique du régime ».
Dans le cas de Badara Gadiaga, l’APR dénonce une « injustice flagrante », soulignant que le journaliste a été placé en garde à vue alors que son agresseur présumé, membre du Pastef, a été laissé libre. Le SEN exige sa libération immédiate et sans condition.
Libération des responsables de l’APR et des détenus politiques
Le communiqué dénonce la « prise d’otage » de plusieurs responsables de l’APR, notamment Farba Ngom, Mansour Faye, Lat Diop, Moustapha Diop et Abdoulaye Ndiaye. Le parti a également condamné le placement sous bracelet électronique de Ismaïla Madior Fall et Aïssatou Sophie Gladima, ainsi que le contrôle judiciaire de Salimata Diop.
Le SEN exige la libération de ces responsables et d’autres « détenus politiques et d’opinion », les qualifiant de victimes d’un « régime aux abois » dont il dénonce la « nature autoritaire et l’incompétence ».
Appel à la mobilisation nationale et soutien aux luttes sociales
Le SEN a lancé un appel à la mobilisation des « Forces vives du Sénégal » et de la Diaspora pour faire face aux « manœuvres dictatoriales » et garantir la préservation des libertés et de l’État de droit.
Le parti a soutenu les luttes sociales en cours dans les secteurs de la Justice, de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Santé, appelant le gouvernement à ouvrir des négociations pour un climat social apaisé.
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SONKO VEUT INTERDIRE LE FINANCEMENT ÉTRANGER DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Devant le Conseil national de son parti, le leader de Pastef a dénoncé l’ingérence politique de certaines structures soutenues depuis l’étranger. Il estime qu’une telle pratique met en péril la souveraineté nationale
Le Premier ministre, leader du parti Pastef, Ousmane Sonko a annoncé son intention d’introduire une législation visant à interdire aux organisations de la société civile (OSC) de recevoir des fonds de l’étranger.
S’exprimant lors du Conseil National de Pastef les Patriotes, il a justifié cette mesure en accusant la société civile de s’immiscer dans le champ politique.
Ousmane Sonko a affirmé que l’implication politique des OSC financées par l’étranger est inacceptable.
Pour défendre son projet, il a soutenu que cette pratique n’existe « nulle part en Amérique ou en Europe », un argument qu’il a utilisé pour souligner la nécessité de préserver la souveraineté nationale.
Selon le Premier ministre, cette interdiction est cruciale pour garantir que les organisations de la société civile ne servent pas des intérêts étrangers dans le débat public sénégalais.