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8 juin 2025
LE CDEPS PERD LA PREMIERE MANCHE
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
La requête en annulation introduite devantle juge des référés de la Cour suprême par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEpS) pour une suspension des assignations de cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» a été jugé irrecevable. Toutefois, la structure patronale de la presse va réintroduire un nouveau recours contre l’arrêté du ministre de la Communication.
Il faudra repasser devant le juge des référés pour espérer avoir gain de cause. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
Le patronat de la presse demandait la suspension de l’arrêté du ministre Alioune Sall. «Le juge des référés, statuant sur l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou SALL», a indiqué, hier, dans un communiqué, le Cdeps qui, dans le même temps, rapporte que son avocat «Me SALL a informé, que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias». Pour le moment, indique le Cdeps, la décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties. Mais, le Cdeps entend dès lors réintroduire une nouvelle requête après réception de la notification de la décision rendue par le juge des référés en vue de juger l’affaire dans le fond. Car, pour des questions procédurales, le juge des référés statue d’abord sur les conditions de recevabilité d’une requête. Et ce n’est qu’après que la requête est jugée recevable que le juge se prononcera sur le fond. «Ce n’est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», a indiqué le Cdeps qui regrette, dans le même registre que «l’acte inique» du ministre de la Communication, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025. «La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», a dénoncé le patronat de Presse. «Les parties se sont accordées à dire que la décision du ministre de la Communication viole la loi. C’est pourquoi, nous avons grand espoir quand nous allons introduire à nouveau une requête en annulation devant le juge des référés que nous aurons gain de cause pour que l’injustice que les médias sénégalais subissent de la part du ministre de la Communication soit annihilée», a indiqué le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, que nous avons joint au téléphone.
MOBILISATION SILENCIEUSE POUR LIBÉRER LE MILITAIRE ENLEVÉ EN CASAMANCE
Entre médiateurs traditionnels, déplacements en Gambie voisine et canaux discrets de communication, tous les efforts convergent vers une résolution pacifique de cette crise qui menace le dialogue entre Dakar et certaines factions du MFDC
(SenePlus) - Voilà un mois qu'un officier sénégalais est retenu captif par des rebelles en Casamance. Loin des opérations militaires d'envergure, c'est une intense diplomatie de l'ombre qui s'est mise en place pour obtenir sa libération sans compromettre le fragile processus de paix en cours dans la région.
"Des canaux de discussions sont ouverts entre l'armée sénégalaise et les ravisseurs du soldat disparu, qui serait en bonne santé et détenu dans des conditions acceptables", révèle Jeune Afrique dans ses colonnes. Si cette information n'a pas été confirmée officiellement par l'état-major, elle illustre la stratégie privilégiée par Dakar : la négociation plutôt que la confrontation.
L'enlèvement remonte au 16 avril dernier. L'officier participait à une opération de sécurisation dans la zone des Palmiers, département de Bignona, lorsque son unité a été "prise à partie par un groupe armé", selon les termes utilisés par l'armée sénégalaise. Un militaire a été blessé et un autre enlevé lors de cet accrochage qui faisait suite à un braquage dans le village de Djinaky.
Face à cette situation, l'armée semble avoir rapidement écarté l'option d'une intervention musclée. "Des négociations sont en cours pour le retrouver [sans qu'il y ait de représailles]", confie une source à JA, confirmant ainsi la volonté des autorités de ne pas compromettre par une action précipitée les avancées récentes dans le processus de paix.
Une mobilisation discrète mais efficace
La discrétion est de mise, mais les efforts se multiplient. D'après les informations recueillies par le magazine panafricain, "certains notables locaux se sont rendus en Gambie voisine afin de faciliter le contact avec le groupe des ravisseurs qui évoluerait dans cette zone frontalière". Ces démarches soulignent l'importance des réseaux traditionnels et transfrontaliers dans la résolution de cette crise.
Henry Ndecky, médiateur chevronné impliqué depuis des années dans les négociations entre l'État et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), confirme cette mobilisation : "Nous échangeons avec toutes les personnes qui peuvent influencer ceux qui le détiennent". Une approche qui avait déjà fait ses preuves en 2022, lorsque sept soldats sénégalais avaient été libérés après plusieurs semaines de captivité grâce à l'intervention de la communauté catholique Sant'Egidio.
Cette stratégie de négociation s'inscrit dans un contexte plus large de dialogue entre l'État sénégalais et certaines factions du MFDC. Le 23 février dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko s'était rendu à Bissau pour participer à des discussions tripartites incluant le Sénégal, la Guinée-Bissau et des représentants du mouvement indépendantiste. À cette occasion, il avait évoqué "un accord important qui constitue un très grand pas vers la paix en Casamance".
Les branches du MFDC engagées dans ces pourparlers ont d'ailleurs tenu à se démarquer de l'enlèvement, précisant qu'elles n'avaient "rien à voir avec cet accrochage". Cette prise de distance suggère des divisions persistantes au sein du mouvement rebelle, certaines factions refusant visiblement de déposer les armes malgré les avancées diplomatiques.
"Cela ressemble fort à un acte de sabotage après la venue du Premier ministre à Bissau", analyse pour Jeune Afrique un spécialiste du conflit souhaitant garder l'anonymat. Cette lecture de la situation explique d'autant plus la prudence des autorités sénégalaises, qui cherchent à éviter que cet incident isolé ne fasse dérailler l'ensemble du processus de paix.
Un précédent encourageant
L'histoire récente de la Casamance offre des motifs d'espoir pour une résolution pacifique de cette crise. Le 13 mai dernier, rappelle Jeune Afrique, une aile du MFDC célébrait les deux ans de sa sortie du maquis. Ce sont 250 combattants qui avaient alors déposé les armes dans le département de Bignona, démontrant la possibilité d'une transition du conflit vers la paix.
Cette expérience pourrait servir de modèle pour résoudre la crise actuelle, d'autant que le "Plan Diomaye pour la Casamance", chiffré à plus de 53 milliards de francs CFA, offre un cadre propice pour l'intégration des anciens rebelles. Ce programme ambitieux vise notamment à faciliter "le retour des populations déplacées, l'amnistie dont pourraient bénéficier les anciens combattants et leur réintégration dans la société".
Si l'enlèvement du militaire sénégalais n'a pas, selon les sources de Jeune Afrique, "eu d'incidence sur les négociations en cours", il met néanmoins en lumière les défis qui persistent dans la résolution du conflit casamançais.
"Le braquage de Djinaky semblait surtout répondre à des logiques économiques", précise l'analyste cité par le magazine, soulignant ainsi l'un des obstacles majeurs à la pacification durable de la région : la reconversion des combattants et leur intégration économique. Les anciens rebelles qui ont déjà rejoint la vie civile font face à d'importantes "difficultés économiques et administratives", particulièrement ceux ayant passé "plusieurs décennies dans la clandestinité".
La libération du militaire enlevé constituerait un signal fort pour la poursuite du processus de paix. C'est pourquoi l'ensemble des acteurs impliqués dans cette médiation silencieuse œuvrent avec patience et détermination, conscients qu'un dénouement pacifique de cette crise renforcerait la dynamique positive engagée depuis plusieurs mois en Casamance.
PAR HABIB DEMBA FALL
L’IMMUNITÉ SANITAIRE DU JUSTICIER JUSTICIABLE
L’immunité parlementaire des députés de la Place Soweto est un sujet qui tient la dragée haute au pétrole de Sangomar, à l’or de Kédougou et au gaz de Saint-Louis. Une clameur à haut débit au cœur de l’espace public.
L’immunité parlementaire des députés de la Place Soweto est un sujet qui tient la dragée haute au pétrole de Sangomar, à l’or de Kédougou et au gaz de Saint-Louis. Une clameur à haut débit au cœur de l’espace public. Le convoi de ces justiciables peu ordinaires a obtenu le ticket pour la Haute Cour de Justice.
Dans le même convoi, la partie accusatrice a installé d’anciens ministres qui ne font pas partie de cette législature. Les huées et les vivats n’ont pas pu ramollir la détermination des nouvelles autorités et des députés de la majorité : envoyer devant cette juridiction les présumés auteurs de détournements de deniers publics, d’escroquerie, d’association de malfaiteurs, de fautes de gestion, entre autres. Les rôles changent. La démocratie a le secret du jeu de chaises musicales : ça va aujourd’hui dans un sens et ça revient demain dans un autre sens. Le député Guy Marius Sagna a rappelé cette loi des cycles au gré des verdicts du suffrage universel. Demain, au tour des actuels accusateurs de prendre sur le fauteuil des accusés d’aujourd’hui. Voilà qui suffit pour inviter les députés à voter, en leurs âme et conscience, la mise en accusation d’anciens ministres.
Le glaive de la Justice parle par la suite. L’immunité parlementaire est donc déchirée pour des députés ayant été ministres au moment des faits qui leur sont reprochés. Et ça parlemente pour une autre immunité, celle d’Azoura Fall, présentée en victime de la répression attribuée au pouvoir de Macky Sall par ses camarades de combat et par lui-même. Accusé d’avoir tiré à vue par une rafale de mots acerbes, Azoura Fall en garde-à-vue avant d’être déféré au Parquet et placé sous mandat de dépôt pour « discours contraire aux bonnes mœurs ». Ce sujet de droit n’est pas un sujet d’exégèse juridique pour moi. Le procès a commencé dans les médias comme dans les réseaux sociaux. Pour sa défense, les amis et sympathisants de sa cible le présentent en bourreau de l’honorabilité de l’ancien président de la République, Macky Sall. Les rigueurs de la vie carcérale, précisément une torture à l’extrême, auraient eu raison… de la raison de l’activiste. Un tableau d’apocalypse est dressé : debout pendant six mois la nuit, sans dormir, des troubles psychiques, des béquilles et un cœur lourd d’amertume.
Les misères d’un justicier pour ses camarades de combat ou le cynisme d’un insulteur public selon ses contempteurs. Sa santé mentale aurait fait les frais d’un dérèglement provoqué par l’acharnement contre sa personne. Une expertise médicale commanditée par ses avocats a permis de diagnostiquer un « trouble post-psychotraumatique » entrainant « une souffrance psychologique et des conséquences physiques. Il a été libéré en attendant la fin de son procès. La Justice montre bien qu’elle sait refuser au droit une coloration politique, même lorsqu’on s’en prend à un ancien chef de l’État dans un contexte où la météo politique trouve des nuages dans les relations entre les anciens et les nouveaux. A ce niveau, cette procédure contre l’activiste Azoura Fall est un avertissement à tous les agitateurs d’idées subversives ou carrément diffamatoires. L’activiste dit proche du pouvoir a été envoyé en prison avant son jugement en flagrants délits.
Demain, ceux qui vont dire des insanités contre les actuels tenants du pouvoir ne pourront pas invoquer un acharnement sur les vaincus pour justifier leurs propres outrages. Ils ne pourront que difficilement convoquer les plaintes ou incarcérations ciblées, les activistes supposés proches de l’opposition qui porteront atteinte à l’honorabilité de personnes incarnant actuellement les institutions, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre, Ousmane Sonko, etc. La Justice aura mis tout le monde sur un pied d’égalité. La bonne nouvelle de la semaine est qu’il n’y a pas d’impunité parcellaire. L’honorabilité d’honnêtes citoyens sera sauve, au-delà des lignes de démarcation politique. Le niveau d’ancrage de l’insulte dans notre quotidien est alarmant. L’insulte est comme une mauvaise herbe qui croît et avale les espaces de convivialité et de grande courtoisie. C’est l’arme secrète de justiciers autoproclamés dans leur grande colère.
Des justiciers qui trouvent leur légitimité dans les mutations enregistrées dans l’espace public devenu plus ouvert à la faveur des acquis démocratiques et de la libération de la parole publique à l’aide des réseaux sociaux par exemple. Azoura est de ceux qui ont acquis leur grade d’ancien combattant en défiant un ordre politique et social qu’ils ont pensé injuste sous Macky Sall. Il en porterait les stigmates. Une compassion militante sur son sacrifice patriotique soutient l’avis médical qui, en principe, ne se nourrit pas d’émotion. Hélas, le justicier adulé par ses camarades de combat est tout simplement un justiciable, même s’il est peu ordinaire.
Il obtient une immunité d’un autre type, l’immunité sanitaire au moment où l’immunité parlementaire de députés est levée de la même manière qu’on déchire un voile d’inviolabilité. Le cycle de convocation ou d’arrestation d’activistes ou « chroniqueurs » alimente un débat de camps. La victimisation (activistes ou militants hostiles à la majorité comme Adama Fall) et la santé mentale défaillante (pour Azoura proche de l’actuelle majorité au pouvoir) sont convoquées. Une sorte d’immunité parlementée, dans une fièvre du parti-pris politique.
PAR MOUSSA DIOP
QUAND LE VÊTEMENT DEVIENT POLITIQUE
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate...
La coquetterie des convictions vestimentaires n’a d’égale que l’engagement militant du choix de l’habit. Oui, aussi vraie que soit l’histoire, faite d’incompréhensions et de stèles gigantesques, l’habit ne fait pas toujours le moine, mais il renvoie souvent au patrimoine. L’apparat est unique, et ne ment pas sur la vision du monde.
Le 13 mai 2025, le décès de José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay (2010-2015) et figure emblématique de la gauche latino-américaine, a rappelé combien l’habit peut être politique. Refusant de porter la cravate, Mujica partageait cette conviction avec le Líder Máximo Castro, fidèle pourfendeur du costume occidental. Quelques jours plus tôt, la photographie de la poignée de main entre Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, en tenue militaire, et Vladimir Poutine, à l’occasion du 80e anniversaire de la victoire russe sur l’Allemagne Nazie, renforçait l’idée que le choix du vêtement n’est jamais anodin. Ainsi, le keffieh de Yasser Arafat symbolise le peuple palestinien, dont les cris de liberté ne sont pas une insulte, mais un appel.
Il partage le même rayon que le béret du Che Guevara, dont l’iconographie abondante continue de séduire. Il en va de même des chemises légendaires de Nelson Mandela, ce « héros éternel », comme le titrait Le Soleil du vendredi 6 décembre 2013, au lendemain de son décès, avec un sourire aussi captivant qu’un lièvre pris dans les phares d’une voiture sur une piste sablonneuse, quelque part entre les villages du Baol. Ce même Madiba, en tenue bariolée, tente, un dimanche 4 mai 1997, de sauver ce qui peut encore l’être du destin du Zaïre, à la veille de devenir la République démocratique du Congo, en réunissant Mobutu et Laurent-Désiré Kabila. Le vieux « Léopard », fidèle à sa garde-robe, arbore une tenue évoquant son animal fétiche. Rongé par la maladie, il s’éteindra quelques mois plus tard. Sur le plan politique, les années de règne de l’autoproclamé « citoyen président fondateur » sont marquées par la polémique, avec une gouvernance souvent qualifiée de dictatoriale.
Mais Mobutu fait aussi partie des premiers dirigeants africains à mettre en place une doctrine vestimentaire, pour se démarquer du système capitaliste occidental, avec l’abacost (« à bas le costume »). Ce veston d’homme, généralement sans col et à manches courtes, symbolisait le rejet de la culture coloniale. Il fut imposé dans le Zaïre de Mobutu durant les décennies 1970 et 1980. En face de lui, Kabila père se distingue lui aussi par sa tenue : une saharienne militaire, manière d’affirmer son rôle de chef de guerre. À la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (Afdl), il mène un mouvement rebelle dont la progression, à 100 kilomètres de Kinshasa, semble inexorable. Près de 28 ans après la disparition de Mobutu, le vêtement continue de symboliser une vision, voire une doctrine politique, dans un monde où les aspirations ne se lèvent plus nécessairement en direction de l’Occident.
Ainsi, à l’heure de la fin déclarée de la Françafrique et des revendications souverainistes, l’uniforme militaire constitue la norme dans l’Alliance des États du Sahel (Aes, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Il fait également figure de mode en Guinée, sous le général Doumbouya, même s’il est souvent concurrencé par des tenues traditionnelles. Et elles font fureur plus que les fourrures dans le pays de la Teranga. À l’ombre du baobab, le duo formé par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, a fait bouger le curseur du pourcentage de tenues traditionnelles portées par l’exécutif sénégalais depuis 1960.
C’est devenu l’une de leurs marques. Mêlant tradition et modernité, leurs tenues, vestons avec pantalons et versions contemporaines de ce que l’on appelait jadis le « Tourki Ndiarème », donnent naissance à un modèle revisité parfois appelé « Sohaibou ». C’est « une sorte de renaissance stylistique », comme l’avait si bien nommé le jeune et très talentueux journaliste du Soleil, Adama Ndiaye, dans un article intitulé « Quand la mode sénégalaise habille la souveraineté ». Si la cravate, d’origine croate, est devenue un apparat occidental avant d’être adoptée dans le monde entier, le « Tourki Ndiarème », d’inspiration turque, et le « Khaftane », déformation du caftan aux origines perses, ont, quant à eux, été adaptés aux réalités sénégalaises pour mieux s’inscrire dans l’air du temps.
L'ONU PRÉPARE SA MUE HISTORIQUE
Le gel des contributions américaines décidé par Donald Trump contraint le secrétaire général à envisager une restructuration majeure, avec jusqu'à 7 000 suppressions de postes et des délocalisations massives
(SenePus) - Un plan drastique qui pourrait supprimer jusqu'à 20% des postes se dessine à New York, alors que l'organisation internationale fait face à une crise financière majeure provoquée par les coupes budgétaires américaines.
L'Organisation des Nations unies s'apprête à connaître la plus importante transformation de son histoire. Face aux coupes budgétaires annoncées par l'administration Trump, le secrétaire général Antonio Guterres a lancé en mars dernier un vaste chantier de réflexion baptisé "ONU80", en référence au 80e anniversaire de l'institution. Selon les informations rapportées par le journal Le Monde, cette réforme pourrait entraîner la suppression de 20% des effectifs, soit jusqu'à 7 000 postes sur les 35 000 que compte le secrétariat.
"Des décisions difficiles et inconfortables s'annoncent", a prévenu Antonio Guterres lors d'une réunion publique tenue le 12 mai, préparant ainsi le terrain à ce qui s'annonce comme un bouleversement majeur pour l'organisation internationale.
Si l'ONU a traversé plusieurs périodes difficiles au cours de son histoire, la situation actuelle semble particulièrement critique. "L'ONU a traversé plusieurs crises financières au cours de son histoire, mais celle-ci semble particulièrement existentielle", analyse Maya Ungar, experte des Nations unies au sein du groupe de réflexion International Crisis Group, citée par Le Monde. "Il existe un réel sentiment qu'un changement fondamental dans la façon dont l'ONU gère son budget et ses opérations est nécessaire."
Au cœur de cette tempête financière se trouve la décision de Donald Trump, qui a signé le 4 février dernier un décret présidentiel gelant tout paiement de contributions volontaires aux agences onusiennes. De plus, selon des informations non encore confirmées officiellement, le secrétaire d'État américain Marco Rubio envisagerait de supprimer la totalité des contributions obligatoires au budget des opérations de maintien de la paix, dont les États-Unis financent actuellement 25%, et de réduire drastiquement la participation américaine au budget régulier (22% actuellement).
Ces coupes budgétaires ont déjà eu des conséquences immédiates sur plusieurs agences spécialisées comme le Programme alimentaire mondial, l'Organisation mondiale de la santé ou le Haut-Commissariat aux réfugiés, qui ont annoncé des licenciements pouvant atteindre "entre 20% et 30% de leurs effectifs", selon le quotidien français.
Une stratégie en trois axes
Face à cette situation, Antonio Guterres a élaboré une stratégie en trois volets. D'abord, "identifier les politiques efficaces et les appliquer". Ensuite, "chasser les doublons parmi les 3 600 mandats", ces missions confiées par les États membres qui s'accumulent sans être jamais officiellement terminées. Enfin, "réfléchir à des changements structurels" plus profonds.
Des mesures concrètes commencent déjà à être mises en œuvre, notamment des délocalisations de services vers des villes moins coûteuses que New York ou Genève. Sont visées en priorité "Bangkok, Nairobi, Dakar, Bonn, Bruxelles ou Valence", précise Le Monde. "Toutes les fonctions qui n'interagissent pas en direct avec les États membres, comme le service des ressources humaines, la gestion de la chaîne d'approvisionnement ou le service informatique de l'organisation, vont quitter le siège", indique le journal.
Ces réformes engendrent logiquement une forte anxiété parmi les employés de l'ONU. "L'ambiance est lourde, autant parmi les fonctionnaires internationaux, établis à New York ou Genève avec leur famille, que parmi les employés locaux, qui risquent de perdre leur poste", confie un salarié sous couvert d'anonymat au Monde.
L'inquiétude a été amplifiée par la fuite d'un mémo interne du projet ONU80 début mai, qui évoquait des fusions d'agences et de départements, déplorant notamment des "méthodes de travail dépassées", un "manque d'efficacité", une "inflation du nombre de hauts responsables" et une "duplication des tâches à travers le système onusien".
Face à cette situation, Antonio Guterres a tenté de rassurer ses équipes dans une lettre envoyée le 13 mai, reconnaissant que "les 'fuites' et les rumeurs peuvent engendrer une anxiété inutile" et précisant que l'organisation était encore "en phase d'élaboration des propositions".
Une pression américaine déjà utilisée par le passé
Ce n'est pas la première fois que Washington utilise son poids financier pour contraindre l'ONU à des réformes. À la fin des années 1980, le président Ronald Reagan avait déjà retardé le paiement de la contribution obligatoire américaine, provoquant des "crises de liquidités chroniques" et forçant l'organisation à revoir sa gestion financière.
Ces pressions passées ont conduit à plusieurs évolutions significatives, comme "le vote du budget par consensus, ou la création du service d'audit interne (Office of Internal Oversight Services), des mécanismes permettant aux contributeurs importants de garder un œil sur le détail des finances", rappelle Le Monde.
Toutefois, l'intention finale de l'administration Trump reste floue. "Les États-Unis entendent peut-être instrumentaliser cette crise, comme ils ont pu le faire par le passé", note un diplomate spécialisé dans les budgets onusiens cité par le journal. "Mais si l'objectif est d'interrompre tous les paiements, nous serons alors confrontés à une crise majeure."
Les propositions finales du secrétaire général pour cette réforme d'ampleur seront communiquées en septembre, mais Antonio Guterres a d'ores et déjà prévenu que les effets de ces changements "seront visibles pendant des années".
Paradoxalement, certains pays, même éloignés idéologiquement de Donald Trump, se réjouissent de cette occasion de "dégraisser" l'organisation internationale, qu'ils jugent depuis longtemps trop bureaucratique. Et au sein même du personnel, certains voix s'élèvent pour soutenir une rationalisation devenue nécessaire : "A-t-on vraiment besoin de quatre agences s'occupant d'agriculture, de deux pour les droits des femmes ?", s'interroge un employé sous couvert d'anonymat. "Au lieu de rogner à la marge, le secrétariat est forcé à penser à des réformes en profondeur."
Les Nations unies se trouvent donc à la croisée des chemins, contraintes à une transformation profonde dont l'issue reste incertaine. Un défi existentiel qui met à l'épreuve la capacité d'adaptation d'une organisation internationale créée il y a près de 80 ans dans un monde bien différent.
TRAFIC DE BOIS, LA GENDARMERIE DÉMANTÈLE UN RÉSEAU À DAROU SALAM
Dans le cadre de la lutte contre la déforestation illégale, une opération de grande envergure a permis de saisir du matériel, du bois, du chanvre indien et des médicaments de contrebande. Une riposte face à l’exploitation sauvage des forêts du sud.
Dans un contexte de déforestation galopante dans le sud du pays, la Légion de Gendarmerie de Kolda a mené, le mercredi 14 mai 2025, une importante opération d’assainissement à Darou Salam, dans la circonscription de la brigade de Bounkiling. Cette action, conduite dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de bois, vise à freiner la destruction massive des ressources forestières.
Mobilisant une centaine de militaires dont une équipe judiciaire, un escadron d’intervention, une unité cynophile et des spécialistes du renseignement l’opération a permis de dévoiler l’ampleur du fléau dans cette zone frontalière. Des hectares de forêt y ont déjà été ravagés, mettant en péril l’équilibre écologique local.
Le bilan est particulièrement révélateur : 06 personnes interpellées, 02 meules de charbon détruites, 03 machines de menuiserie saisies, dont 02 tronçonneuses, 03 charrettes immobilisées, 06 motos confisquées, dont 03 tricycles, 01 fusil de chasse calibre 12 mm saisi, 447 troncs de bois saisis, 54 planches récupérées, 05 pieds de caïlcédrats illégalement abattus, 74 kg de chanvre indien saisis et une importante quantité de médicaments de contrebande interceptée.
Cette opération d’envergure illustre la détermination du Haut-commandement à protéger durablement les ressources naturelles, en particulier dans les zones exposées aux trafics transfrontaliers. Elle marque aussi un signal fort adressé aux réseaux criminels actifs dans le sud du pays. D’autres interventions sont annoncées pour renforcer la pression sur les trafiquants et préserver l’environnement.
GESTION DES FONDS PUBLICS, LA DATE DE COMPARUTION DES EX-MINISTRES EST FIXÉE
Devant la Haute Cour de Justice, ils devront répondre de leur gestion jugée controversée par les nouvelles autorités.
Les choses s’accélèrent dans le dossier des cinq anciens ministres de l’ère Macky Sall mis en accusation pour leur gestion des fonds liés à la pandémie de Covid-19. Après l’adoption de leur mise en accusation le 8 mai dernier par l’Assemblée nationale, les premières comparutions devant la Haute Cour de Justice sont programmées.
Les auditions débuteront le lundi 19 mai 2025, avec en ouverture Ndèye Saly Diop, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants. Elle devra répondre de sa gestion des fonds Force Covid-19 alloués à son département. Selon des sources judiciaires, elle a reçu son mandat de comparution ce jeudi via la Division des investigations criminelles (DIC).
Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga, sera entendu le jeudi 22 mai. Il est poursuivi pour un présumé détournement de 930 millions de francs CFA également dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19.
Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, est attendu à son tour le lundi 26 mai.
Les deux autres mis en cause, Ismaëla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, et Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre des Mines, devront également se présenter ultérieurement. Cette dernière est poursuivie pour une gestion jugée opaque d’un montant de 193,07 millions de francs CFA.
Ces auditions marquent le début d’une étape cruciale dans la quête de redevabilité exigée par les nouvelles autorités, alors que la Haute Cour de Justice est appelée à trancher sur ces affaires emblématiques de la lutte contre la mauvaise gestion des deniers publics.
PAR Babacar Korjo Ndiaye
KUY LAAL MAADEMBA, LA BERCEUSE D’UNE GÉNÉRATION ENTIÈRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette berceuse est aussi une leçon de vie, un manuel de conduite morale à l’usage de l’enfant devenu homme. Chaque strophe contient une valeur : le respect des parents, la dignité, l’humilité, l’importance de la foi
Il est des chansons qui, malgré leur discrétion, portent le poids de toute une culture, le souffle d’une époque et la tendresse d’un peuple. Kuy laal Maademba fait partie de ces trésors enfouis dans les mémoires sonores du Sénégal. Chantée par une mère pauvre à son fils, cette berceuse bouleversante ne parle ni de luxe ni de gloire, mais de ce qui constitue l’essence même de l’humanité : l’amour maternel, la prière, la foi et la transmission des valeurs.
Cette œuvre inestimable est l’héritage de Fatou Kassé, griotte née à Louga, formée dans les cercles les plus vivants de l'art populaire sénégalais. À travers cette berceuse, elle livre l’une des plus belles expressions de la sensibilité féminine et maternelle dans la musique traditionnelle.
Une prière murmurée à l’enfant du soir
Kuy laal Maademba commence sur un ton de défi poétique, une manière douce mais ferme de signaler que cet enfant, Mademba, n’est pas comme les autres :
« Kuy laal Maademba
Sabar ga ca Ndaayaan
ndees koy laal
Ndat saay. »
(Qui touchera Mademba ?
Le tambour qui est à Ndaayaan,
on évite de le toucher,
Ndat saay.)
Cette métaphore du tambour sacré de Ndaayaan — qu’on évite de frapper sans autorisation — évoque à la fois la sacralité de l’enfant et le désir de protection inconditionnelle. Mademba est le fruit d’un amour exclusif, un enfant pour qui on adresse des prières profondes :
« Kuy laal sama doom jee ee
Salaan jooyul wéet oo.
Sama doom sama soppe
Dund a mat a jooy oo
Moom laay jooy ndax Yàlla. »
(Qui touchera mon enfant ?
L’unique ne se plaint pas de la solitude.
Mon enfant, mon bien-aimé,
La longévité est ce qu’il faut demander.
Et c’est ce que je prie Dieu pour toi.)
Ici, la solitude n’est pas une plainte, elle est sublimée : l’enfant est unique, certes, mais comblant à lui seul tous les vides. La mère, pauvre peut-être de biens, est riche d’un amour sans faille.
Une sagesse héritée et transmise
Cette berceuse est aussi une leçon de vie, un manuel de conduite morale à l’usage de l’enfant devenu homme. Chaque strophe contient une valeur : le respect des parents, la dignité, l’humilité, l’importance de la foi et du travail.
« Maay ñaan Maademba
Nga day ni sa baay oo
Yallaay buur.
Doom dundal !
Boo dundee ba man liggéey
Feral saay rongoñ ee. »
(Je prie pour Mademba
Que tu vives aussi longtemps que ton père
Dieu est le roi.
Mon enfant, je prie que tu grandisses.
Si tu grandis jusqu’à pouvoir travailler,
Sèche mes larmes.)
La maternité ici est active, spirituelle, tournée vers l’avenir. La mère ne rêve pas de richesse, mais d’un jour où son fils, devenu homme, pourra essuyer ses larmes. Le travail, la maturité, la loyauté filiale sont invoqués comme des bénédictions.
Et vient cette parole capitale :
« Doom waajur du fo
Ku leen di teral jàll àddinaak laaxira.
Kuy teral waajuram
Sa pey ca laaxira. »
(Mon enfant, sache qu’on ne badine pas avec les parents.
Celui qui les honore sera heureux ici-bas et dans l’au-delà.
Celui qui honore ses parents
Verra sa récompense dans l’au-delà.)
Dans cette culture profondément ancrée dans les valeurs spirituelles, la relation parent-enfant n’est pas simplement affective, elle est morale, existentielle. L’insolence, la trahison ou le mépris envers les parents sont décrits comme des fautes qui poursuivent l’enfant fautif tout au long de sa vie :
« Bul bew, bul jàmbu
àqu njureel day toppe
Te day gaañ doom ju bonn. »
(Ne sois pas arrogant ni traître
Toute offense faite aux parents te suivra
Et nuira au mauvais enfant.)
Fatou Kassé : une étoile du Cercle de la Jeunesse de Louga
À l’origine de cette berceuse se trouve une femme exceptionnelle, Fatou Kassé, qui n’a jamais fréquenté l’école française, mais qui a su, par sa voix, son intelligence et sa sensibilité, faire vibrer les foules dans le Sénégal des années 50 et 60. Née dans une famille de griots à Louga, elle apprend à chanter auprès de sa mère, perpétuant ainsi une tradition millénaire de transmission orale.
C’est à l’âge de 13 ans qu’elle rejoint le Cercle de la Jeunesse de Louga, l’un des groupes artistiques les plus dynamiques et populaires du Sénégal. Ce cercle fut une pépinière de talents, mêlant théâtre, chant, récitation poétique et danse traditionnelle. Fatou Kassé y brille très vite, s'imposant comme l'une des voix les plus remarquables de sa génération.
Mais en 1963, comme beaucoup de jeunes filles de son époque, elle quitte la scène pour se marier. Elle abandonne les projecteurs, mais laisse derrière elle un legs précieux, une empreinte que seuls les griots peuvent inscrire dans la mémoire collective sans bruit. Sa berceuse Kuy laal Maademba, chantée sans prétention, reste aujourd’hui un témoin rare de la force du chant féminin dans la culture sénégalaise.
Chant universel, archive précieuseNe pleure pas mon bébé...
Ayoo beeyo beeyoo.
Ne pleure pas mon benjamin...
Ayoo beeyo beeyoo.
Ces derniers mots sont les plus simples et peut-être les plus bouleversants. Ils ramènent la chanson à l’essentiel : l’amour, le soin, la chaleur. L’art de Fatou Kassé, sans artifices, est profondément humain. Sa voix maternelle traverse le temps comme une bénédiction. Kuy laal Maademba n’est pas seulement une chanson. C’est une mémoire. C’est un patrimoine.
À l’heure où les traditions orales s’effacent devant la modernité bruyante, il devient urgent de réécouter ces voix, de les transmettre, de les chanter encore. Parce qu’en elles vit une part précieuse de notre identité.
Kuy laal Maademba
Kuy laal Maademba
Sabar ga ca Ndaayaan ndees koy laal
Ndat saay.
Kuy laal sama doom jee ee
Salaan jooyul wéet oo.
Sama doom sama soppe
Dund a mat a jooy oo
Moom laay jooy ndax Yàlla.
Feq saaw fan mu gund
Nga am foo ma feete.
Maay ñaan Maademba
Nga day ni sa baay oo
Yallaay buur.
Doom dundal !
Bo dundee ba man liggéey
Feral saay rongoñ ee.
Doom waajur du fo
Ku leen di teral jàll àddinaak laaxira.
Kuy teral waajuram
Sa pey ca laaxira.
Bul beew, bul jàmbu
àqu njureel day toppe
Te day gaañ doom ju bonn.
Bul beew Maademba aa
Soo bëgge bijjaaw ee.
Bul jooy sama nene
Ayoo beeyo beeyoo.
Bul jooy sama caat mee
Ayoo beeyo beeyoo.
Qui touchera Mademba ?
Qui touchera Mademba ?
Le tambour qui est à Ndayane on évite de le toucher
Ndat saay
Qui touchera mon enfant ?
L’unique ne se plaint pas de la solitude.
Mon enfant, mon bien-aimé
La longévité est ce qu’il faut demander
[Et] c’est ce que je prie Dieu pour toi.
Naître et vivre longtemps
Afin que tu puisses m’aider.
Mademba, je prie
Que tu vives aussi longtemps que ton père
Dieu est grand.
Mon enfant, je prie que tu grandisses.
Si tu grandis jusqu’à pouvoir travailler
Sèche mes larmes.
Mon enfant, sache qu’on ne badine pas avec les parents.
Celui qui les honore sera heureux ici-bas et dans l’au-delà.
Celui qui honore ses parents
Verra sa récompense dans l’au-delà.
Ne sois pas arrogant ni traître [à l’égard de tes parents].
Toute offense faite à l’encontre des parents suivra le contrevenant dans sa vie
Et ce comportement porte vraiment préjudice au mauvais enfant.
Mademba, ne sois pas arrogant
Si tu veux avoir plus tard des cheveux gris.
Ne pleure pas mon bébé
Ayoo beeyo beeyoo.
Ne pleure pas mon benjamin
Ayoo beeyo beeyoo.
LE CDEPS NE DÉSARME PAS
Alors que sa première requête vient d'être jugée irrecevable, le patronat annonce déjà une contre-attaque devant le juge des référés pour contester sur le fond la légalité de l'arrêté ministériel qui a ordonné la fermeture de plusieurs médias
La requête en annulation introduite devant le juge des référés de la Cour suprême par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEpS) pour une suspension des assignations de cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» a été jugé irrecevable. Toutefois, la structure patronale de la presse va réintroduire un nouveau recours contre l'arrêté du ministre de la Communication.
Il faudra repasser devant le juge des référés pour espérer avoir gain de cause. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l'arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable. Le patronat de la presse demandait la suspension de l'arrêté du ministre Alioune Sall.
«Le juge des référés, statuant sur l'arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d'avocats dirigé par Me El Hadj Amadou Sall», a indiqué, hier, dans un communiqué, le Cdeps qui, dans le même temps, rapporte que son avocat «Me Sall a informé, que lors des débats, l'Avocat général et l'Agent judiciaire de l'État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n'a aucune compétence pour ordonner l'interdiction de diffusion et de parution des médias».
Pour le moment, indique le Cdeps, la décision motivée et écrite du juge des référés n'a pas encore été portée à l'attention des parties. Mais, le Cdeps entend dès lors réintroduire une nouvelle requête après réception de la notification de la décision rendue par le juge des référés en vue de juger l'affaire dans le fond. Car, pour des questions procédurales, le juge des référés statue d'abord sur les conditions de recevabilité d'une requête. Et ce n'est qu'après que la requête est jugée recevable que le juge se prononcera sur le fond.
«Ce n'est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l'illégalité de l'arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», a indiqué le Cdeps qui regrette, dans le même registre que «l'acte inique» du ministre de la Communication, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025.
«La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l'opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L'État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», a dénoncé le patronat de Presse.
«Les parties se sont accordées à dire que la décision du ministre de la Communication viole la loi. C'est pourquoi, nous avons grand espoir quand nous allons introduire à nouveau une requête en annulation devant le juge des référés que nous aurons gain de cause pour que l'injustice que les médias sénégalais subissent de la part du ministre de la Communication soit annihilée», a indiqué le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, que nous avons joint au téléphone.
MANSOUR FAYE REÇOIT SON MANDAT DE COMPARUTION DEVANT LA HAUTE COUR
L'ancien ministre et maire de Saint-Louis devrait ouvrir le bal de la procédure portant sur des faits de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19
L'ancien ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye, est passé hier, jeudi 15 mai, dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC) pour récupérer son mandat de comparution devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice. Le frère de l'ancienne première Dame, Marième Faye Sall, ouvrira ainsi le bal de cette procédure portant sur des faits de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Fonds Force Covid) impliquant d'anciens ministres du régime du président Macky Sall.
La machine judiciaire se met en marche dans l'affaire de détournement présumé des fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Fonds Force COVID) impliquant d'anciens ministres du régime du président Macky Sall. Une semaine après l'adoption par l'Assemblée nationale, le 8 mai dernier, des projets de de résolution de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, les anciens ministres concernés par cette procédure inédite ont commencé hier, jeudi 15 mai, à défiler dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC).
Le premier à être aperçu aux abords des locaux de ce redoutable service de Police Judiciaire relevant de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), situé à quelques mètres du ministère de l'Intérieur, est l'ancien ministre du Développement communautaire et actuel maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye non moins beau-frère de l'ex-président Macky Sall.
Dans sa résolution de mise en accusation de Amadou Mansour Faye devant la Haute Cour de justice, la commission des lois de l'Assemblée nationale reproche à l'ex-ministre des faits de surfacturation présumée portant sur 2,7 milliards de FCFA, notamment lors de l'achat de riz destiné à l'aide alimentaire pendant la pandémie. Selon des sources proches du dossier, le frère de l'ancienne première Dame, Marième Faye Sall, s'est rendu à la Dic pour récupérer le mandat de comparution devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice.
Pour rappel, outre Mansour Faye, les ex-ministres tels que Ndèye Saly Diop Dieng, Aïssatou Sophie Gladima et Moustapha Diop sont également visés par cette procédure relative à la gestion des fonds Force Covid.
S'agissant de l'ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, il lui est reproché d'avoir demandé 250 millions de francs CFA au promoteur Cheikh Guèye en contrepartie d'un protocole d'accord pour la construction d'un Centre de surveillance de bracelets électroniques sur le site attribué au ministère de la Justice pour la construction du tribunal de Pikine-Guédiawaye. Dans sa résolution de mise en accusation, la commission des lois a donc estimé que ces actes pourraient revêtir de qualifications pénales : « détournement et escroquerie sur deniers publics, blanchiment de capitaux, prise illégale d'intérêts, faux et usage de faux, corruption, association de malfaiteurs ».