SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juillet 2025
QUAND L'IA IMITE LE SECRÉTAIRE D'ÉTAT AMÉRICAIN
Un cybercriminel a usurpé l'identité de Marco Rubio en utilisant l'intelligence artificielle pour générer de faux messages vocaux et textes. L'imposteur a contacté trois ministres étrangers, un gouverneur américain et un élu du Congrès via Signal et SMS
(SenePlus) - L'affaire illustre les nouvelles menaces cybernétiques à l'ère de l'intelligence artificielle. Un imposteur s'est fait passer pour Marco Rubio, secrétaire d'État américain, en "envoyant de faux messages générés par l'intelligence artificielle (IA) à des ministres étrangers ainsi qu'à de hauts responsables américains", rapporte Le Monde citant le Washington Post.
Selon un câble du département d'État daté du 3 juillet et cité par le journal américain, l'individu non identifié a "probablement cherché à manipuler de hauts responsables 'dans le but d'accéder à des informations et des comptes (personnels)'". L'ampleur de l'opération est préoccupante : "Cet individu a contacté au moins trois ministres étrangers, un gouverneur américain ainsi qu'un élu du Congrès, par le biais de messages envoyés par SMS et sur la messagerie cryptée Signal", précise Le Monde.
La technique utilisée révèle un degré de sophistication inquiétant. "À la mi-juin, l'imposteur a créé un compte sur Signal avec comme nom d'utilisateur 'Marco.Rubio@state.gov'. Il a 'envoyé des messages vocaux à au moins deux personnes visées'", selon le câble officiel. Les contenus des messages restent inconnus à ce jour.
Cette affaire s'inscrit dans un phénomène plus large identifié par les autorités américaines. Le FBI "a de son côté mis en garde contre des 'acteurs malveillants' qui, depuis avril, usurpent l'identité de hauts fonctionnaires américains pour cibler leurs contacts, notamment d'anciens ou d'actuels agents fédéraux", indique Le Monde.
"Les acteurs malveillants ont envoyé des SMS et des messages vocaux générés par l'IA – techniques connues sous les noms de 'smishing' [hameçonnage par SMS] et 'vishing' [hameçonnage utilisant des reproductions de voix] – qui prétendent provenir d'un haut fonctionnaire américain dans le but d'établir un premier contact avant d'accéder à des comptes personnels".
Cette attaque contre l'identité de Marco Rubio n'est pas un cas isolé. "En mai, le président, Donald Trump, avait révélé que le téléphone de Susie Wiles, cheffe de cabinet de la Maison Blanche, avait été piraté", rappelle Le Monde. L'incident avait alors touché un large éventail de personnalités : "selon le Wall Street Journal, des sénateurs, des gouverneurs et des chefs d'entreprise américains avaient alors reçu des messages et des appels de la part d'une personne se faisant passer pour Susie Wiles".
Malgré la gravité de ces incidents, Donald Trump avait alors "minimisé la menace, assurant que Susie Wiles était 'une femme incroyable', qui pouvait 'gérer' la situation", note le quotidien français.
Face à cette escalade, le département d'État a annoncé sa détermination à faire la lumière sur cette affaire. L'institution "a déclaré au Washington Post qu'il 'mènerait une enquête approfondie et continuerait à mettre en œuvre des mesures de protection pour éviter que cela ne se reproduise à l'avenir'".
L'enquête révèle également que "les identités d'autres employés du département d'État ont également été usurpées à l'aide d'adresses e-mail", suggérant une opération de grande envergure visant l'appareil diplomatique américain.
PAR SAMBA OUMAR FALL
CAUCHEMAR AMÉRICAIN
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, Babacar Coulibaly, un Sénégalais âgé de 17 ans, né aux États-Unis, de parents sénégalais originaires de Bakel, a été tué par balles à Atlanta. Encore une âme brutalement arrachée à l’affection de ses proches.
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, Babacar Coulibaly, un Sénégalais âgé de 17 ans, né aux États-Unis, de parents sénégalais originaires de Bakel, a été tué par balles à Atlanta. Encore une âme brutalement arrachée à l’affection de ses proches. C’est comme un éternel recommencement. Depuis quelques années, des Sénégalais dont le seul tort est de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment croulent sous les balles au pays de l’Oncle Sam, y perdent la vie. Une situation déplorable qui perdure et qui ne semble pas partie pour s’arrêter.
En 2019, j’ai coécrit avec un ami, Papa Waly Ndao, un roman intitulé « Taxi 359, du rêve au cauchemar » pour dénoncer toutes ces vies brisées à jamais par balles, sans raison aucune. L’ouvrage retrace la vie de Pape Thiam, un jeune taximan tué à Louisville, dans l’État du Kentucky (États-Unis), un soir du 16 novembre 2014, alors qu’il n’avait qu’une ambition : il voulait réussir et gagner dignement sa vie. Débordant d’ambition et obnubilé par l’« American Dream », devenu depuis longtemps un mythe chez beaucoup de Sénégalais, le jeune homme avait réussi à concrétiser son rêve. Arrivé aux États-Unis alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, il ne s’était jamais douté que son rêve allait virer au cauchemar. Quatre jeunes américains lui avaient tendu un piège dont il n’était pas sorti vivant. Ils l’avaient froidement abattu dans son taxi.
Bien des années plus tard, plusieurs Sénégalais ont également vu leur rêve américain se briser. À la place de la fortune qu’ils étaient venus chercher, ils ont récolté la mort. Ce roman avait d’ailleurs fait l’objet d’une très belle analyse du professeur Kate B. Monin de l’Université Arcadie de Pennsylvanie. Son texte était publié dans le volume 93 de La revue française de l’Université John Hopkins aux pages 241 et 242.
Et aujourd’hui encore, cette spirale continue et n’est pas prête de s’arrêter. Le nom de Babacar Coulibaly est venu s’ajouter à la longue liste des victimes sénégalaises tuées par balles. Ce drame qui l’a emporté n’est pas la première et ne sera pas la dernière non plus. Dans ce pays où les gens ont la gâchette trop facile, les Sénégalais sont souvent la cible d’adolescents, parfois racistes, qui n’hésitent pas à les envoyer ad patres. Amadou Lamine Cissé, Fara Diagne, Mohamed Diop, Serigne Bamba Diokhané, Ndèye Ngoné Seck, Pape Khaly Ndiaye, Mamadou Diop alias « Moustapha », Abdou Salam Cissé, Aboubacar Bah et Maodo Kane, Cheikh Amy Diop, Mamadou Ngom « Thialy », Modou Diagne, Baba Ndiaye, Abdoulaye Sylla, Jeannot Mendy et bien d’autres encore sont tous tombés sous les coups des balles. Sur le chemin de la concrétisation de leurs rêves, ils ont croisé la barbarie, la monstruosité, la mort. Et leurs parents ont vécu ces drames comme un arrachement, une amputation.
La particularité des États-Unis est que la violence par armes à feu fait partie du quotidien des Américains. Les fusillades de masse appelées « mass shooting » ou « mass killing » s’y produisent avec une surprenante régularité. Le port d’armes y est garanti, depuis 1971, par le deuxième amendement de la Constitution qui dispose : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé ». Avec la Bill of Rights (La Déclaration des droits est l’ensemble constitué des dix premiers amendements à la constitution américaine) qui garantit aux citoyens américains le droit de posséder une arme, en vertu de la législation de chaque État, pratiquement, chaque Américain détenait une arme. Donc n’importe qui pouvait en acheter une s’il est âgé de plus de 18 ans.
Au pays de l’Oncle Sam où la criminalité se moque pas mal de l’origine, de la nationalité ou de l’âge des victimes. Sur le sol américain, on avait plus de chance de mourir d’une balle que d’une maladie ou d’un accident. Et personne ne s’en émeut. Et aujourd’hui encore, nos compatriotes continuent de vivre leur rêve comme un cauchemar américain. Chaque jour se lève pour eux avec un océan d’incertitude ; une incertitude d’être tué par balle ou d’être une victime collatérale d’une fusillade. Il est temps que cette folie meurtrière parfois gratuite cesse.
LE MADE IN SÉNÉGAL CONQUIERT LES RAYONS
Win Industrie, Etpa, les marques Sunu : les entreprises sénégalaises redessinent le paysage commercial national. Auchan confirme cette tendance avec un approvisionnement local qui représente désormais la moitié de son activité dans le pays
(SenePlus) - Le 19 juin 2024, pour sa première sortie officielle en tant que première dame du Sénégal dans le cadre du Forum mondial pour la souveraineté et l'innovation vaccinales à Paris, Marie Khone Faye a marqué les esprits. "En robe du créateur Alguèye, sac Nene Yaya à la main, montre Mathydy au poignet et chaussures de la maison Goya aux pieds", elle arborait un look composé à 100% de créations sénégalaises, rapporte Jeune Afrique.
Cette démonstration vestimentaire s'inscrit parfaitement dans la ligne politique du parti au pouvoir, qui "a fait du souverainisme, notamment économique, son cheval de bataille". Le Premier ministre Ousmane Sonko avait d'ailleurs déjà donné le ton en posant avec la montre Mathydy pour des photos promotionnelles postées par les créateurs Idrissa Niane et Mathy Lo.
Si le symbole vestimentaire frappe, c'est surtout dans l'alimentation que la révolution du "made in Sénégal" prend forme concrètement. "Dans un pays où le pouvoir d'achat reste limité, avec un PIB par habitant de 1 811 dollars en 2025, selon les dernières données du FMI, c'est surtout avec l'alimentation que commence la consommation locale", note Jeune Afrique.
Laurent Leclerc, directeur Afrique d'Auchan, témoigne de cette évolution : "50 % du chiffre d'affaires de l'enseigne, dont 'quasi tous les produits frais [sont] traditionnels', est issu de l'approvisionnement local". Une proportion qui a doublé depuis 2016, selon la même source.
Julien Garcier, directeur général de Sagaci Research, analyse cette progression selon deux facteurs : "Il y a d'une part la hausse, timide mais réelle, du niveau de vie des consommateurs, qui leur donne accès à des nouveaux produits et fait que les modes de vie évoluent. Mais il y a, d'autre part, le développement d'un secteur de la grande distribution moderne qui est très demandeur de ce type d'approvisionnement".
Cette stratégie porte ses fruits pour plusieurs entreprises sénégalaises. Laurent Leclerc cite notamment la société Win Industrie, qui commercialise l'eau en bouteille O'royal : "Auchan a été la première enseigne à intégrer leur produit, qui est aujourd'hui numéro 3 sur le marché, après les deux poids lourds que sont Kirène et Eau casamançaise".
Le groupe Etpa, connu pour sa marque Sunu, illustre également cette dynamique. "Son chiffre d'affaires sur les produits Sunu chips, Sunu Bouye et Sunu infusion a bondi à 60 millions de francs CFA [91 500 euros] grâce à son référencement chez Auchan", précise le dirigeant d'Auchan.
Malgré ces avancées, le Sénégal reste confronté aux défis structurels de l'industrialisation africaine. Célestin Tawamba, patron des patrons camerounais, dresse un constat mitigé : "Si les stratégies made in se sont traduites par des politiques d'autosuffisance alimentaire qui ont permis d'augmenter les volumes de production sur certaines denrées, comme le sorgho au Ghana ou le riz au Nigeria, le bilan du volet transformation est bien maigre".
Le secteur avicole sénégalais illustre cette problématique. Si les mesures de protection ont permis de booster la production locale de +300% entre 2005 et 2019 selon la FAO, la fondation Farm observe que "la dépendance aux importations de viande de poulet est, de fait, devenue une dépendance aux intrants importés [notamment] de l'alimentation animale et des œufs à couver".
Face à ces enjeux, le gouvernement sénégalais explore de nouvelles pistes. "Le Maroc et le Cameroun, qui ont tous deux intégré cette préférence nationale dans la commande publique, ont-ils lancé des labels 'made in', qui permettent une identification nette des produits locaux, une piste que le Sénégal explore", révèle Jeune Afrique.
Cette initiative s'inscrit dans une démarche plus large de protection des filières locales, le Sénégal ayant déjà "gelé des importations d'oignons, de riz ou de pommes de terre lors de périodes de surproduction".
GUY MARIUS SAGNA PLAIDE POUR LA DÉPÉNALISATION DES INJURES
Dans une publication en date du 9 juillet 2025, le député a dénoncé les dérives du débat politique. Il a réaffirmé sa position en faveur de la dépénalisation des injures, estimant que les sanctions financières sont plus appropriées.
Dans une publication sur ses réseaux sociaux ce mercredi 9 juillet 2025, le député Guy Marius Sagna s’est exprimé à la fois sur le bilan du gouvernement en matière d’électrification rurale et sur les controverses politiques liées aux injures dans l’espace public.
Le parlementaire, s’est d’abord félicité du rythme d’électrification de villages sous l’actuel gouvernement. « En trois mois – janvier, février et mars 2025 – 172 villages ont été électrifiés, donc plus que les 125 villages électrifiés par Macky Sall chaque année en quatre ans (moyenne annuelle) », affirme-t-il. Un bilan qu’il compare favorablement à celui de l’ancien régime, avant de tacler les opposants qu’il qualifie de « boys du néocolonialisme et du parasitisme vindicatifs et revanchards ».
Le député se dit confiant pour l’avenir du Premier ministre, Ousmane Sonko, malgré les tensions politiques. « Je ne suis pas inquiet pour le président de PASTEF et Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko qui en a vu pire et qui sait que pire nous attend. Nous en rions », écrit-il.
Guy M. Sagna s’attarde surtout sur la question des insultes en politique, et les réponses pénales qu’elles suscitent. Il plaide une nouvelle fois pour leur dépénalisation, insistant sur la nécessité de remplacer les peines de prison par des sanctions financières. « Je disais juste qu’il fallait sanctionner financièrement les insultes et non par des peines d’emprisonnement », précise-t-il, estimant que les arrestations pour injure sont contre-productives et détournent le débat public des enjeux essentiels.
Il appelle sa mouvance à rester concentrée sur les priorités de gouvernance, et à ne pas se laisser distraire. « Continuons à imposer les thématiques dont nous devons débattre sur l’espace public», conclut-il.
VIDEO
DENIS NDOUR APPELLE AU RESPECT DU RÔLE DES MAGISTRATS
Le vice-président de la Ligue sénégalaise des droits humains, a rappelé que les magistrats ne sont pas au service d’un régime, mais de la justice. Il a souligné la nécessité pour chaque citoyen de contribuer à la cohésion sociale.
Denis Ndour, vice-président de la Ligue sénégalaise des droits humains, était l’invité d’IGFM. Lors de son intervention, il a insisté sur l’importance du rôle de chacun pour maintenir l’harmonie dans la société.
« On dit qu’on vit ensemble, dans une harmonie. Mais pour que cette harmonie existe réellement, chacun doit jouer son rôle. Chacun doit refuser d’être le fauteur de troubles », a-t-il affirmé.
Il s’est ensuite exprimé sur la magistrature, appelant à la reconnaissance du travail des juges :
« Un magistrat doit juger selon sa conscience. Ils ne sont pas là pour servir un régime. Une procureure a raconté un jour qu’un ministre lui avait demandé une faveur ; elle a eu le courage de refuser. On accuse souvent les magistrats sans preuve. Mais ils ne peuvent pas toujours se défendre, car ils sont, comme les militaires, astreints à un devoir de réserve. C’est pourquoi nous devons les défendre », a plaidé Denis Ndour.
Enfin, il a abordé la question sensible de la liberté d’expression :
« La liberté d’expression ne signifie pas insulter. Ce n’est pas cela. Elle permet d’exprimer un mécontentement de manière créative, à travers un dessin, une chorégraphie, un slam, une pièce de théâtre, un film... L’essentiel, c’est de transmettre un message fort, pour que l’État comprenne et corrige ce qui doit l’être », a-t-il conclu.
L’IPAO EXHORTE À UN RÉGLEMENT COMMUNAUTAIRE CONTRE L’HÉGÉMONIE DES GAFAM
Face à l’emprise croissante des géants du numérique sur les revenus publicitaires et les contenus en ligne, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest lance un appel pressant aux États et institutions régionales pour protéger les médias locaux.
La viabilité économique des médias ouest-africains est aujourd’hui menacée par l’hégémonie des grandes plateformes numériques (Gafam). Face à ce constat alarmant, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao) appelle les États de la région, ainsi que les institutions d’intégration comme la CEDEAO et l’UEMOA, à adopter de toute urgence un règlement communautaire garantissant un partenariat économique équitable entre médias locaux et géants du numérique.
Un tel plaidoyer s’appuie sur deux études menées en Côte d’Ivoire et au Sénégal, dans le cadre d’un projet soutenu par l’Unesco. Ces recherches révèlent « d’importantes failles juridiques dans les législations nationales, qui ne protègent ni les contenus médiatiques exploités en ligne, ni les revenus publicitaires détournés au profit des plateformes numériques ».
Privés de modèles économiques durables et toujours dépendants de faibles aides publiques, les médias ouest-africains peinent à se remettre des effets de la pandémie de Covid-19. Leur principale source de revenus, la publicité, est désormais massivement captée par les Gafam. En France, par exemple, Google et Facebook détiennent près de 70 % du marché de la publicité en ligne.
Dans cette configuration, les contenus journalistiques africains sont souvent republiés sans autorisation ni rémunération, accentuant la précarité des producteurs de contenus locaux. Un manque à gagner qui compromet à la fois l’indépendance éditoriale et le droit des citoyens à une information fiable.
L’analyse juridique met en lumière de grandes lacunes dans les lois de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Ni les textes sur le droit d’auteur, ni les codes de la presse, ni les législations sur la publicité ne prennent en compte la réalité numérique actuelle. Pire, certains articles excluent explicitement les produits d’information de leur champ de protection.
À l’échelle communautaire, les textes de la CEDEAO et de l’UEMOA demeurent eux aussi silencieux sur les responsabilités des plateformes numériques dans l’exploitation commerciale de contenus médiatiques. Aucune directive ne prévoit de mécanisme de rémunération obligatoire ni de sanctions en cas d’abus.
L’Europe, l’Australie et le Canada ont déjà franchi le pas. En France, la loi sur les droits voisins permet désormais aux médias d’obtenir une compensation financière pour la reprise de leurs contenus en ligne. En Australie, une loi contraint Google et Facebook à négocier des accords commerciaux avec les éditeurs de presse. Le Canada, lui, a imposé à Google un versement de 100 millions de dollars aux médias nationaux en 2023.
Pour l’Ipao, seule « l’adoption d’un règlement communautaire à effet immédiat permettrait de créer un cadre équitable et harmonisé. Ce règlement devrait :
* Imposer la rémunération des contenus repris par les Gafam ;
* Réserver une part substantielle du marché publicitaire local aux médias nationaux ;
Étendre explicitement les lois sur le droit d’auteur aux contenus médiatiques »
PLUS DE 200 CANDIDATS À L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE INTERPELLÉS À FOUNDIOUGNE
Cette localité du centre du Sénégal s’impose de plus en plus comme un point de départ privilégié pour les traversées illégales.
Deux cent un candidats à l’émigration irrégulière ont été interpellés par la station fluviale de l’armée sénégalaise à Foundiougne, dans la région de Fatick (centre), indique la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
‘’201 candidats à l’émigration irrégulière ont été interpellés par la station fluviale de Foundiougne’’, écrit la DIRPA sur son compte X.
Elle précise que ‘’les fusiliers marins stationnés à Foundiougne, en Zone militaire N°3, ont interpellé 69 individus à terre et 132 autres à bord d’une pirogue, dans le bolong de Maya, dans les îles du Saloum, hier soir [mardi]’’.
Parmi les candidats de diverses nationalités, figurent plusieurs femmes et des enfants, souligne la même source.
Foundiougne est devenu, selon les observateurs, un point de départ régulier de candidats à l’émigration irrégulière.
En mars dernier, une affaire de voyage de migrants clandestins dans laquelle était impliqué le maire de Dionewar, l’une des communes de Foundiougne, avait défrayé la chronique.
L’édile de cette commune insulaire avait été placé sous mandat de dépôt pour ‘’trafic de migrants et association de malfaiteurs’’.
TOUTES LES NOUVELLES DROGUES SONT AU SENEGAL ET FONT BEAUCOUP DE DECES
Les nouveaux produits de synthèse font beaucoup de dégâts au sein de la jeunesse sénégalaise. Dr Ibrahima Ndiaye du Centre de prise en charge des addictions de Dakar (Cepiad) a alerté sur les dangers que constituent les nouveaux produits de synthèse (NPS)
Dans le cadre de la célébration de la semaine nationale de sensibilisation et de mobilisation contre les drogues, un panel sur les drogues a été organisé au Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF). Selon Dr ibrahima Ndiaye du Cepiad, toutes les nouvelles drogues sont présentes au Sénégal et occasionnent beaucoup de décès.
Les nouveaux produits de synthèse font beaucoup de dégâts au sein de la jeunesse sénégalaise. Dr Ibrahima Ndiaye du Centre de prise en charge des addictions de Dakar (Cepiad) a alerté sur les dangers que constituent les nouveaux produits de synthèse (NPS) dont le Kush, présent au Sénégal et qui, selon lui, entraîne beaucoup de décès. «Toutes les drogues nouvelles sont présentes au Sénégal. Ces produits entraînent beaucoup de décès. Des cas de décès liés au Kush nous ont été signalés.
Le Kush est une composition de nitazène, c’est-à-dire des opioïdes synthétiques puissants, 25 fois plus puissant que la fentanyl», révèle-t-il. A l’en croire, le Kush est une drogue de synthèse qui a émergé en Sierra Léone à la fin des années 2010 et s’est rapidement répandu dans toute l’Afrique de l’Ouest. «Il s’agit d’un produit très toxique qui peut être à l’origine d’une addiction. Après une seule prise, des personnes ont eu un problème d’intoxication. Nous retrouvons des troubles neurovégétatifs aigus ainsi que des manifestations neurologiques ou psychiatriques», informe-t-il. Dr Ndiaye regrette les errements du diagnostic. «Les professionnels de santé ne posent pas la question sur une éventuelle consommation de Kush lorsqu’ils reçoivent des patients», déplore-t-il.
Face à cette situation, l’addictologue recommande une analyse rapide de la situation et favoriser le partage d’expériences dans la sous-région, en sensibilisant et en formant le personnel médical et paramédical, de même que les autres acteurs, y compris les populations et les gouvernants. «Le Kush est plus accessible que le cannabis et il y a beaucoup de cas de décès signalés dans ce sens, à la suite de crises que présentaient les patients. On retrouve sa consommation en Guinée, en Guinée Bissau, en Gambie, au Sénégal, entre autres pays», dit-il.
L’INTERVENTION DES AUTORITES SOLLICITEE POUR LIMITER LES RAVAGES DU KUSH
Certaines thérapeutiques marcheraient dans la phase aiguë, selon lui, telle que l’utilisation d’anxiolytique, la répétition des crises d’allure organique tel l’avalement de la langue hypotonie, ceci en dehors de toute nouvelle prise. «Certains patients présentent une symptomatologie d’intoxication dès la première consommation tandis que d’autres le font après plusieurs consommations de suite ou étalées dans le temps», souligne-t-il.
Par la même occasion, il soutient que les consommateurs sont de plus en plus jeunes. «Ils sont d’origine étrangère bien qu’il y ait parfois des Sénégalais. En ce qui concerne les signes, suite à la consommation de Kush, nous avons noté que la plupart des patients sont très jeunes, le dernier qu’on a reçu n’avait que 14 ans», indique Dr Ndiaye. Il sollicite l’intervention des autorités pour limiter les ravages du Kush. «Au niveau hospitalier, nous envisageons des activités d’intervention, mais nous avons besoin du soutien des autorités pour des interventions rapides. Je crains que les mesures d’intervention soient tardivement installées au moment où elles seront entreprises. Nous ne pouvons rien faire sans nos autorités. Il reste l’accompagnement vu que la volonté et l’expertise sont là», affirme Dr Ndiaye.
LE SENEGAL S’OUVRE AUX INVESTISSEURS FRANÇAIS
Bpifrance (La banque publique d'investissement de France) a organisé hier à Dakar la 4ème édition de l'événement “Inspire & Connect”. à portée régionale sur l’Afrique de l’ouest, cette rencontre est dédiée au renforcement des relations franco-afrcaines
Bpifrance (La banque publique d'investissement de France) a organisé hier à Dakar la 4ème édition de l'événement “Inspire & Connect”. à portée régionale sur l’Afrique de l’ouest, cette rencontre est dédiée au renforcement des relations d’affaires franco-africaines et intra-africaines. venu assister à la rencontre, le ministre de l’industrie et du Commerce a indiqué que le Sénégal a besoin de la France dans le processus de redressement de son économie.
Plus de 1 000 entrepreneurs, investisseurs, décideurs économiques et hauts représentants institutionnels d’Afrique et de France, étaient attendus hier à l’évènement de Bpifrance à Dakar. Une délégation de 15 entreprises françaises à haut potentiel a été également présente à la rencontre. En marge des panels, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, venu représenter le gouvernement, a été interpellé sur le rôle que pourrait jouer la France dans le redressement de l’économie sénégalaise. Il a ainsi rétorqué que le nouveau régime a une conception propre du redressement qui, à l’en croire, ne signifie pas seulement arriver à des équilibres budgétaires ou à des questions de réduction de l’inflation.“Pour nous, il faut investir. Et la meilleure façon de créer de la valeur en économie, c’est l’investissement et la consommation. Et nous voulons appuyer sur ce levier. C’est là où d’ailleurs on a besoin de la France”, a déclaré Monsieur Diop. Parce que, renchérit-il, il faut investir des milliards d’euros dans les industries, l’agriculture, l’agrobusiness, le digital. Un discours qui va à l’encontre de ceux prêtés au nouveau régime et qui a tendance à faire croire qu’il est anti-français. Toujours, selon Serigne Guèye Diop, l’autre redressement commence par la moralisation de la vie publique. “Nous avons commencé certaines mesures d’interpellation. Nous voulons montrer que si le Sénégal veut se développer, il faut qu’il se mette au niveau mondial en termes de moralité des autorités publiques. Nous voulons lutter farouchement contre la corruption parce qu’aucun pays au monde ne s’est développé avec la corruption”, a-t-il laissé entendre.
Auparavant, le ministre de l’Industrie et du commerce avait soutenu que Bpifrance est arrivé au Sénégal au moment où le pays est en train de se projeter dans le futur avec ses ressources pétrolières et gazières et une approche du développement basée sur l’industrie et la transformation économique.
Pour Serigne Guèye Diop, beaucoup de plans de développement ont été développés par le passé sans que cela ne marche. Parce que tout simplement, souligne-til, ils n’ont pas été inspirés pour développer les bases de l’industrie.” Avec le pétrole et le gaz, nous pouvons produire de l’urée qui peut servir à développer l’agriculture et l’agroalimentaire. Donc, c’est cette approche intégrée que voulons avoir”, a-t-il affirmé.
Serigne Guèye Diop d’ajouter que le Sénégal va rompre catégoriquement avec la tradition consistant à exporter les matières premières (le maïs, l’arachide, le mil,...). Il demande dans la foulée les entreprises françaises expertes de l’agroalimentaire à venir investir dans ce domaine. “Dans un produit fini, la part de la matière première représente à peine 10 à 20%. C’est cette valeur ajoutée que nous voulons capter ici avec les entreprises françaises”, a fait savoir Monsieur Diop. Le ministre a aussi évoqué l’importance du secteur manufacturier en soutenant que le Sénégal ne doit plus continuer à importer des tissus, des véhicules, des médicaments alors qu’on sait que ce sont des technologies. Il a ainsi lancé un appel à toutes les entreprises françaises et européennes via Bpifrance à venir investir dans ce secteur parce que le Sénégal va offrir des facilités dans ce domaine. Non sans vanter les atouts du Sénégal en faisant allusion aux différentes sources d’énergie disponibles (solaire, pétrole et gaz), au “gaz to industrie” à la paix et la stabilité du pays, et aux réformes en vue pour encourager l’investissement.
CHRISTINE FAGES: “LES ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LA FRANCE ET LE SENEGAL ONT PROGRESSE DE 10%, ET LES INVESTISSEMENTS DIRECTS DE 15%”
Prenant la parole, l’ambassadrice de France au Sénégal et en Gambie s’est réjouie de l’approche française axée sur la coindustrialisation, le travailler-ensemble, et le produire-local. Selon Christine Fages, la croissance des relations économiques bilatérales est soutenue. “Les échanges commerciaux entre la France et le Sénégal ont progressé de 10%, et les investissements directs de 15%. Cette évolution confirme la pertinence d’un partenariat fondé sur la co-industrialisation”, a-t-elle précisé.
Non sans dire que la famille européenne est le premier client et le premier investisseur du Sénégal. Présent à Dakar, Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a mis en avant l’avantage stratégique que représente la langue française dans les échanges commerciaux : « La langue est un trésor pour faire du business. Elle permet d’instaurer la confiance, de construire plus vite. » Bpifrance, a-t-il affirmé, accompagne activement les entrepreneurs français souhaitant s’implanter sur le continent, avec une attention particulière portée aux besoins locaux et à l’implication de la diaspora.
DES CONSEILS DE TABASKI NGOM PROTESTENT AUPRÈS D'OUSMANE DIAGNE
Que ce soit le syndicat ou l’amicale des inspecteurs duTrésor ou les avocats de Tabaski Ngom, il se dit dans les dédales des régies financières que la balance de la justice est en déséquilibre.
C’est aujourd’hui que la chambre d’accusation va se prononcer sur l’ordonnance d’incompétence prise par le juge d’instruction du pool financier, Idrissa Diarra, à propos du ministre Moustapha Diop dans l’affaire tabaski Ngom à la suite du pourvoi du procureur Sylla. Pendant ce temps, les conseils de l’inspectrice de trésor ont saisi le Garde des Sceaux d’une lettre de protestation dont copie a été transmise à «L’As» sur ses conditions de détention, sur son intégrité physique et sur l’égalité de traitement dans ce dossier.
Tabaski Ngom croupit encore dans les geôles de la maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 depuis son incarcération des suites d’une plainte la Crse. Elle a été entendue sur le fond mais son co-accusé Moustapha Diop a été sorti du dossier par le juge Diarra qui a indiqué dans son ordonnance que ce dernier est hors de portée du pool judiciaire financier (Pjf), puisque les faits allégués relèvent de la Haute Cour de justice. Une ordonnance qui est loin de convaincre ses collègues, les conseils. Conséquence le procureur du Pjf a saisi la chambre d’accusation pour contraindre le juge Diarra à mettre Moustapha Diop dans la cause et le juger en même que Tabaski sur le montant de 700 millions que l’ancien Acp de l’Aprosi dit avoir prêté au maire de Louga. La chambre d’accusation devrait s’y prononcer ce matin ou mettre sa décision en délibéré. En tout état de cause, les proches de la dame Ngom ont décidé de faire monter d’un cran la lutte pour faire libérer leur collègue.
MENACES SUR LA SECURITE DE LA PREVENUE
Que ce soit le syndicat ou l’amicale des inspecteurs duTrésor ou les avocats de Tabaski Ngom, il se dit dans les dédales des régies financières que la balance de la justice est en déséquilibre. Dans une lettre de protestation adressée au Garde des Sceaux, les Conseils de Tabaski Ngom dénoncent les conditions de détention. D’après nos interlocuteurs, elle a peur pour sa sécurité d’autant plus qu’elle a fait l’objet de menaces de mort de la part de détenues avec lesquelles elle a partagé une cellule. Qui plus est, ses conditions de détention sont exécrables. «Cette détention àla MAF de Liberté 6 de Madame Ngom, s'accompagne de traitements particulièrement dégradants et inacceptables : cellule surpeuplée, harcèlement moral par des codétenues introduites dans sa chambre dans des conditions troublantes, actes de provocation et propos gravement injurieux, atteintes constantes à sa dignité́; le tout, couronné par un refus de soins médicaux, malgré́ une tension artérielle critique et d'autres affections graves. Ces faits constituent une violation flagrante de ses droits fondamentaux et pourraient engager la responsabilité́ de l’administration, notamment pénitentiaire», charge notre source qui s’étonne de la soustraction de son coaccusé.
Pour les avocats de Tabaski Ngom, leur cliente est impliquée et inculpée par les juges d'instruction des 1er et 5e cabinets du Pool Judiciaire Financier, dans une affaire oùelle «est manifestement la victime d'un abus de faiblesse exercé par son ancien supérieur hiérarchique, Moustapha Diop». «Et malgré̇ la levée de son immunité́ parlementaire depuis le vendredi 21 mars 2025, par l'Assemblée nationale, ce dernier n'a à-ce jour, fait l'objet d'aucune audition, ni poursuite judiciaire quelconque, contrastant gravement avec la sévérité́ de la mesure de détention appliquée à ma cliente, pourtant doublement victime d'escroquerie et autres abus de la part du sus nommé́ mis en cause», déplore-t-il. Ce qui inquiète le plus ces robes noires, c’est que Moustapha Diop «n'a même pas été́ convoqué́ pour être entendu dans l'affaire, même provisoirement, en qualité́ de témoin, alors qu'il a été́ cité et son nom, évoqué́ depuis l'enquête préliminaire à laquelle ses Collaborateurs directs ont été́ entendus par la DIC et la Brigade de Recherches de la Gendarmerie de Mbour depuis janvier 2025».
LA LETTRE DES AVOCATS ADRESSEE AU MINISTRE OUSMANE DIAGNE
Dans la lettre, les avocats de Tabaski Ngom demandent au ministre de la Justice Ousmane Diagne, en tant qu'autorité́ supérieure, «de bien vouloir faire ordonner une enquête urgente, sur ses conditions de détention àla Maison d'arrêt pour femmes de Liberté̇ VI; prendre les mesures nécessaires pour préserver son intégrité́ physique, psychologique et veiller enfin àl'égalité̇ de traitement devant la justice en répondant favorablement aux réquisitions du procureur qui veut que Moustapha Diop soit placé sous mandat de dépôt».