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8 juin 2025
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE DE CE MERCREDI 14 MAI 2025
La presse nationale, dans sa grande diversité, revient largement sur l’affaire Farba Ngom, le fonctionnement de la justice, les malversations économiques, mais aussi sur le tirage du Sénégal à la Coupe du Monde FIBA 2027.
(SenePlus) L'actualité sénégalaise de ce mercredi 14 mai 2025 est marquée par une série de révélations judiciaires, de dénonciations politiques, de scandales financiers et d'espoirs nourris dans le domaine du sport. La presse nationale, dans sa grande diversité, revient largement sur l’affaire Farba Ngom, le fonctionnement de la justice, les malversations économiques, mais aussi sur le tirage du Sénégal à la Coupe du Monde FIBA 2027.
AFFAIRE FARBA NGOM : LES AVOCATS MONTENT AU CRENEAU
L’affaire Farba Ngom, député influent de l’Alliance pour la République (APR), continue de secouer la scène politico-judiciaire. Plusieurs quotidiens mettent en exergue la riposte de ses avocats face aux accusations du parquet.
Les Échos titre sans ambages : « Les avocats de Farba démontent la procédure et les accusations », soulignant les nombreuses irrégularités relevées par la défense.
Pop enfonce le clou avec : « Les avocats de Farba vilipendent la procédure », décrivant une posture combative adoptée par le camp de l’élu.
WalfQuotidien ne mâche pas ses mots : « Les avocats de Farba toutes griffes dehors », pendant que Sud Quotidien évoque une « contre-attaque » en règle dans son dossier.
L’AS et Tribune vont plus loin en relayant la thèse d’un procès biaisé et motivé par des considérations politiques. Le premier dénonce : « Une justice de vengeance », tandis que le second donne la parole à des personnalités comme Nafy Léef qui « exprime ses craintes » face à une instrumentalisation supposée de la justice.
Dans le même sillage, EnQuête dresse un tableau plus général du secteur judiciaire à travers sa une intitulée : « La justice à l’épreuve », illustrant les tensions croissantes qui pèsent sur la crédibilité des institutions judiciaires sénégalaises.
BANDITISME FINANCIER ET AFFAIRES LOUCHES
L’autre grande affaire du jour concerne des malversations économiques à grande échelle.
Libération dévoile un scandale retentissant : « Banditisme financier au cœur de l’Agropole Nord ». Selon le journal, de lourdes irrégularités financières pèsent sur ce projet de développement censé structurer l'agriculture au nord du pays.
Le Témoin pour sa part met en lumière une nébuleuse de plusieurs milliards de francs CFA autour d’un autre dossier brûlant : « Lansar Auto au cœur d’une nébuleuse de 16,57 milliards ». Le journal évoque des soupçons de corruption et d’évasion de capitaux autour de cette entreprise de distribution automobile.
POLITIQUE NATIONALE : VOLTE-FACE ET TENSIONS INTERNES
Sur le terrain politique, Point Actu se penche sur les retournements stratégiques récents du président Macky Sall dans un dossier titré : « Les raisons de la volte-face de Macky Sall ». L’analyse décrypte les ajustements du président sur des sujets clés tels que la gouvernance universitaire et les nominations controversées.
Yoor-Yoor se fait l’écho des tensions au sein même de l’alliance présidentielle avec un titre évocateur : « Les coulisses d’un divorce », qui laisse présager une reconfiguration politique imminente ou des frictions entre hauts responsables de l’État.
JUSTICE SURCHARGEE ET CYBERSECURITE EN LIGNE DE MIRE
Dans une perspective plus systémique, Source A s’attarde sur la surcharge de travail des magistrats avec un titre révélateur : « Agenda surbooké du Proc’ », pointant les difficultés d’une justice débordée.
En matière de cybersécurité, Le Quotidien annonce une opération de nettoyage numérique en titrant : « Le parquet nettoie la toile », indiquant des actions concrètes contre les cybercriminels et les discours haineux en ligne.
ÉCONOMIE LOCALE : UNE NOTE D’ESPOIR DANS L’AGRICULTURE
Dans un ton plus optimiste, Le Soleil se démarque avec un reportage sur les coopératives agricoles féminines sous le titre : « La promesse des fleurs ». Le journal met en lumière ces initiatives rurales qui dynamisent l’économie locale et redonnent espoir à des milliers de femmes.
SPORT : LE SENEGAL BIEN LANCE POUR LA FIBA 2027
Enfin, dans le domaine du sport, l’annonce du tirage au sort de la Coupe du Monde FIBA 2027 fait la une de plusieurs journaux :
Record, Stades et Rewmi Sports saluent d’une même voix : « Le Sénégal dans le groupe B », aux côtés de gros calibres du basket mondial.
Record précise dans un autre titre : « Un mai de finales pour la Tanière », en référence aux multiples échéances sportives à venir.
Point Actu Sport relaye par ailleurs une information phare du marché des transferts européens : « Arsenal fonce sur trois joueurs du Sporting CP à 210 M€ », soulignant l'intensité du mercato en cours.
Le féminisme sénégalais a pris corps entre les années 1970 et 1990 dans un discours mesuré, centré sur l’égalité d’accès aux droits, sans rupture frontale avec le patriarcat. Aujourd’hui, une génération d’activistes réinvente la lutte
Porté à ses débuts par une élite féminine éclairée, le féminisme sénégalais a pris corps entre les années 1970 et 1990 dans un discours mesuré, centré sur l’égalité d’accès aux droits, sans rupture frontale avec le patriarcat. Aujourd’hui, une génération d’activistes réinvente la lutte. Leur verbe, plus tranchant, interroge les normes, bouscule les codes et redéfinit un féminisme enraciné dans le réel, mais tendu vers la souveraineté et l’émancipation intégrale des femmes.
Le féminisme, entendu comme une doctrine ou « un mouvement qui préconise l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes » dans la société, a connu, au fil des décennies, de multiples mutations. Le discours féministe au Sénégal remonte à une époque antérieure aux indépendances, mais l’affirmation d’un militantisme ouvertement féministe commence à se manifester vers les années 1970. Cette dynamique est portée par les premiers mouvements féminins postindépendance, incarnées notamment par des intellectuels, universitaires pour la plupart, qui entendaient défendre l’égalité entre les sexes à tous les niveaux de la société. C’est ainsi qu’en 1977 voit le jour, à Dakar, la Fédération des associations féminines du Sénégal.
Aux origines d’un engagement féminin
Les revendications portaient essentiellement sur la reconnaissance de la participation des femmes au développement, comme l’explique Fatou Sow, cofondatrice de la structure, dans une communication datant de 2008 et intitulée «les défis d’une féministe en Afrique». Des figures comme Awa Thiam, auteur de l’ouvrage « la Parole aux Négresses » en 1978 et membre de la Commission pour l’abolition des mutilations sexuelles (Cams), ont très tôt engagé des actions en faveur de la libération des femmes. Ce contexte donne matière à réflexion au greffier Mouhamed Diédhiou, spécialiste des questions de genre, pour qui le discours féministe sénégalais, dès ses premiers pas, « implique des rapports de genre au sens strict homme/femme. Il ambitionne de neutraliser les liens de subordination de la femme vis-à-vis de l’homme ». Pour l’auteur de l’essai « Mariama Bâ et le féminisme, perspectives critiques », il y a toujours eu un discours féministe au Sénégal, « perceptible notamment à travers la diffusion progressive de la doctrine du genre dans toutes les sphères sociales ». D’ailleurs, en 1982, comme le rappelle Fatou Sow, « Awa Thiam a tenu à Dakar un atelier sur les oppressions féminines, sur un mode très féministe qui a déconcerté plus d’une participante sénégalaise, ainsi que Marie-Angélique Savané, qui avait fondé, en 1984, l’association Yewwu-Yewwi, tout aussi volontairement féministe », a souligné M. Diédhiou.
Pourtant, si la première élite féminine du pays est souvent qualifiée a posteriori de féministe, au regard de son engagement en faveur de l’amélioration du statut des femmes, cette lecture mérite d’être nuancée. Selon Mouhamed Diédhiou, cette élite ne relève pas, à proprement parler, du féminisme. « Pendant longtemps, au Sénégal, il a été entretenu la confusion entre discours féministe et discours féminin. Or, les deux sont différents. Le féminisme est une négation du système patriarcal et, par ricochet, de tous les attributs de l’homme, qu’il considère juste comme suprémaciste. Ce qui n’est pas le cas du discours féminin que j’appelle la ‘’lutte pour la condition féminine», analyse l’essayiste en genre. Dans cette perspective, des figures comme Annette Mbaye d’Erneville, Mariama Bâ, Marie-Angélique Savané, Penda Mbow, Fatou Sow Sarr… sont parfois, à tort, présentées comme féministes. Leur discours, selon Mouhamed Diédhiou, bien que centré sur les droits des femmes, ne visait pas à déconstruire le système patriarcal dans son ensemble, mais à l’aménager. « Il s’agissait avant tout de promouvoir la scolarisation et le maintien des filles à l’école, de combattre les violences conjugales, la polygamie, l’excision, le mariage forcé ou encore le lévirat et le sororat », fait savoir le greffier au tribunal Lat Dior de Dakar. Leur plaidoyer portait également sur l’accès des femmes aux emplois civils et militaires, et sur la prévention des grossesses précoces.
Féminisme modéré
D’ailleurs, l’auteur Fatou Sow justement l’exprime clairement : « Il s’agissait de questionner les rôles et statuts des femmes sans remettre fondamentalement en cause la domination masculine », a-t-elle dit. Une posture qui s’inscrit, selon la journaliste du quotidien national « Le Soleil », Ndèye Fatou Diéry Diagne, en droite ligne avec le « féminisme modéré ». Cette dernière, qui revendique pleinement son engagement dans ce combat, admet néanmoins que le discours féministe au Sénégal a toujours existé, mais « fluctue d’un ou d’une féministe à un ou une autre ». Pour Ndèye Fatou Diéry Diagne, le discours a aujourd’hui profondément évolué, rompant avec la modération des premières figures du mouvement. « Elles ont plus d’audace et ne se cachent pas. Certains thèmes de leur discours dérangent même au sein des partisans du féminisme modéré. Ce qui fait que nous ne pouvons plus parler de féminisme, mais de féminismes [au pluriel] en ce sens que la doctrine a besoin aujourd’hui de s’adapter selon le contexte, les catégories socioprofessionnelles ou les déterminismes sociaux, etc. », explique-t-elle.
Cette mutation s’illustre par un élargissement des thématiques abordées. Le féminisme contemporain prend à bras-le-corps les grandes problématiques de genre. Pour Mouhamed Diédhiou comme pour Ndèye Fatou Diéry Diagne, le discours actuel s’articule autour de la répression du viol et des violences sexuelles, de la question de l’avortement, de l’apologie du divorce, de la parité.
S’y ajoutent des revendications sur la remise en cause de la puissance paternelle et sur le droit des femmes à disposer librement de leur corps.
Ce discours renouvelé est porté par une nouvelle génération d’activistes féministes, largement visibles grâce aux réseaux sociaux.
Vers un féminisme pluriel et disruptif
Des figures comme Fatou Thiam, psychologue clinicienne spécialisée en pathologie psychiatrique et criminologie clinique, Fatou Warka Samb, journaliste et créatrice, Aminata Libin ou encore Maimouna Asta Yade, fondatrice du média féministe « Jigéen TV », incarnent ce tournant. D’autres voix universitaires, telles que Fatou Kiné Kamara ou Bernadette Sonko, s’inscrivent également dans cette dynamique.
Bien loin des préoccupations de l’élite féminine des débuts, ce féminisme assumé épouse les mutations sociales, le niveau d’instruction croissant et l’évolution des rapports sociaux. D’après Mouhamed Diédhiou, le combat n’est plus orienté vers une simple « autonomie », mais bien vers une réelle « souveraineté » féminine. « Ce qui fait la principale ligne de démarcation du mouvement féministe de nos jours avec le discours féministe d’alors est la capacité, voire l’audace qu’il a d’aborder des sujets qui heurtent l’ordre établi », observe-t-il. En effet, poursuit-il, « la nouvelle génération bouscule les mœurs, défie les préjugés et les systèmes culturels ». Un changement de ton que salue Fatou Sow, qui relève dans ses réflexions sur les enjeux du féminisme au Sénégal l’émergence d’un engagement fort, sans concession : une génération de femmes prêtes à se revendiquer comme «féministes sans si ni mais ».
LES SECRETS DU DÉCLIN DE JOE BIDEN
La dégradation physique de l'ancien président américain était si prononcée en 2023 et 2024 que ses conseillers ont secrètement discuté de la possibilité qu'il doive utiliser un fauteuil roulant s'il remportait un second mandat
(SenePlus) - La dégradation physique de Joe Biden était si prononcée en 2023 et 2024 que ses conseillers ont secrètement discuté de la possibilité qu'il doive utiliser un fauteuil roulant s'il remportait un second mandat. Cette révélation fracassante provient du livre "Original Sin: President Biden's Decline, Its Cover-Up, and His Disastrous Choice to Run Again" (Le péché originel : le déclin du président Biden, sa dissimulation et son choix désastreux de se représenter), écrit par Jake Tapper de CNN et Alex Thompson d'Axios, dont la sortie est prévue le 20 mai.
Selon les auteurs, qui ont interrogé plus de 200 personnes pour leur enquête, ces discussions témoignent de « l'ampleur du déclin de la santé du président – particulièrement la dégénérescence significative de sa colonne vertébrale » et de « l'alarme de ses collaborateurs » alors que Biden, âgé de 81 ans, briguait un second mandat face à Donald Trump.
L'équipe présidentielle considérait qu'il était « politiquement intenable » de montrer Biden en fauteuil roulant pendant sa campagne de réélection. Le médecin du président, Kevin O'Connor, aurait même « déclaré en privé que si Biden faisait une autre mauvaise chute, un fauteuil roulant pourrait être nécessaire pour ce qui pourrait être une difficile convalescence », rapportent les auteurs.
Ce risque de chute était devenu une préoccupation majeure après que Biden ait trébuché sur un sac de sable lors d'une cérémonie à l'Académie de l'Air Force en juin 2023. Face à cette inquiétude grandissante, ses collaborateurs ont multiplié les précautions :
Recherche systématique de chemins de marche plus courts
Installation de rampes pour les montées sur scène
Port plus fréquent de baskets
Modification des briefings visuels avant les événements pour s'assurer qu'il connaissait chaque pas attendu
Accompagnement plus attentif lors de ses déplacements
Le médecin contre les conseillers politiques
Le livre révèle également les tensions entre le Dr O'Connor et l'équipe politique de Biden. Le médecin s'inquiétait depuis longtemps de l'impact de la présidence sur la santé de Biden et « se disputait souvent avec les responsables politiques pour obtenir plus de temps de repos dans l'emploi du temps du président ».
Les auteurs rapportent que « O'Connor plaisantait parfois en disant que les membres du personnel de Biden essayaient de le tuer, tandis que lui essayait de le maintenir en vie ». Une remarque qui prend une dimension particulière à la lumière des révélations sur la détérioration de l'état de santé du président.
Tout au long de l'année 2024, les collaborateurs de Biden ont expliqué aux journalistes que sa démarche hésitante était en partie due à une fracture du pied survenue en novembre 2020, aggravée par son refus de porter régulièrement sa botte orthopédique. Selon eux, Biden était en quelque sorte victime de sa propre vigueur.
Pourtant, cette version contredit les rapports médicaux officiels publiés à l'époque par le Dr O'Connor. Après que Biden ait porté une botte pendant 10 semaines fin 2020 et début 2021, O'Connor avait noté que « les deux petites fractures de son pied sont complètement guéries » et que « cette blessure a guéri comme prévu ».
Dans ses bilans de santé publics, O'Connor mentionnait bien une « légère arthrite post-fracture du pied », mais insistait davantage sur « une arthrite spinale significative » pour expliquer les changements dans la démarche du président – un problème bien plus sérieux que ce que l'administration laissait entendre.
L'incident Clooney : un moment révélateur
Le livre révèle également qu'en juin 2024, lors d'une collecte de fonds en Californie, Biden n'a pas reconnu l'acteur George Clooney, pourtant son ami de longue date. Il a fallu lui rappeler à plusieurs reprises l'identité de la star avec qui il s'entretenait. Ce même événement a constitué un « moment de prise de conscience » pour Clooney, qui n'avait pas vu Biden depuis 2022 et a été choqué par son apparence physique « diminuée ».
Contacté par Axios au sujet de ces allégations, un porte-parole de Biden qui a refusé d'être identifié a déclaré dans un communiqué que l'examen médical du président « a clairement établi qu'il avait une démarche raide causée, en partie, par l'usure de sa colonne vertébrale — mais qu'aucun traitement spécial n'était nécessaire et que cela ne s'était pas aggravé ».
« Il a été transparent à ce sujet, et c'était loin d'être "grave" », ajoute le communiqué. « Oui, il y avait des changements physiques à mesure qu'il vieillissait, mais des signes de vieillissement ne sont pas des preuves d'incapacité mentale. »
Le porte-parole défie également quiconque de « pointer où Joe Biden a dû prendre une décision présidentielle ou faire une allocution présidentielle où il était incapable de faire son travail en raison d'un déclin mental ». Selon lui, « les preuves indiquent le contraire — il a été un président très efficace ».
Malgré les signaux d'alerte concernant son déclin physique et mental observés tout au long de son mandat, Biden, sa famille et les hauts responsables de la Maison Blanche ont maintenu sa candidature à la réélection jusqu'à ce que sa performance catastrophique lors du débat contre Trump en juin dernier ne choque les dirigeants démocrates, qui ont alors commencé à faire pression pour qu'il abandonne sa candidature.
Trois semaines plus tard, Biden s'est retiré de la course et a rapidement apporté son soutien à la vice-présidente Kamala Harris, lui ouvrant la voie pour devenir la nouvelle candidate du parti à la présidence.
L'AUDACE D'UN IMPOSTEUR EN ROBE
Samba Cor Dia Fall, 45 ans, avait installé son "bureau des médiations pénales" - une structure totalement fictive - pour extorquer de l'argent à des justiciables vulnérables
L’histoire semble tirée d’un scénario de film, mais elle est bien réelle. Selon le journal Libération, un homme se faisant passer pour un juge a été arrêté en flagrant délit d’usurpation de fonction au cœur même du Palais de Justice de Dakar.
Samba Cor Dia Fall, 45 ans, prétendait être à la tête d’un prétendu « bureau en charge des médiations pénales », une structure totalement fictive qu’il utilisait pour extorquer de l’argent à des justiciables. Arrêté dans le bureau n°84 du Palais, l’homme a été déféré hier par la Brigade des affaires générales pour usurpation de fonction, usage de fausse qualité et extorsion de fonds. L’individu, qui se présente comme juriste consultant, se faisait appeler « Président Fall » et n’hésitait pas à convoquer des citoyens à son faux bureau. Une fois sur place, il leur brandissait des documents, allant jusqu’à agiter de faux mandats de dépôt pour les intimider.
L’une des victimes, M. Diop, témoigne : « Dans son prétendu bureau, il m’a montré un document en me disant que je serai placé sous mandat de dépôt le lundi 12 mai ». Pris de panique, plusieurs justiciables ont cédé à ses demandes financières, croyant échapper à une incarcération imminente.
C’est grâce à la vigilance d’une magistrate basée à Kaolack, qui a signalé les agissements suspects de l’individu, que l’escroquerie a été stoppée. Une enquête a rapidement été ouverte, menant à son arrestation sur les lieux mêmes de son imposture. Selon Libération, Samba Cor Dia Fall serait le neveu d’un magistrat en fonction. Un lien familial qu’il aurait utilisé pour renforcer sa crédibilité auprès de ses victimes.
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LE COMBAT ACADÉMIQUE ET SOCIAL DE FATOU SOW
La sociologue lève le voile sur un demi-siècle de luttes féministes en Afrique, révélant comment les intellectuels du continent ont dû se battre sur deux fronts : contre le patriarcat local et contre un féminisme occidental souvent déconnecté des réalités
Dans une récente conférence marquante sur l'histoire du féminisme au Sénégal et en Afrique, la Professeure Fatou Sow, sociologue de renom et figure emblématique du mouvement féministe africain, a retracé les luttes et les évolutions de ce courant souvent mal compris sur le continent.
"Être féministe, c'était être occidentalisée", rappelle Professeure Sow, évoquant les préjugés des années 1970. C'est dans ce contexte que naît en 1977 l'Association des Femmes Africaines pour la Recherche et le Développement (AFARD), un moment fondateur permettant aux Africaines de s'approprier le discours sur leur condition et de développer une pensée autonome.
La sociologue révèle comment les intellectuelles africaines ont dû s'émanciper d'un féminisme occidental perçu comme "arrogant" et "déconnecté des réalités africaines", tout en luttant contre le patriarcat local. "Le féminisme en Afrique n'est ni une simple copie ni un rejet d'un féminisme occidental. C'est une création qui prolonge et renouvelle des pensées liées à des contextes et des histoires spécifiques", explique-t-elle.
L'universitaire témoigne des résistances acharnées qu'elle a rencontrées pour intégrer les études féministes dans le milieu académique sénégalais. Ses tentatives de création d'un programme d'études sur les femmes à l'Université de Dakar dans les années 1980-90 se sont systématiquement heurtées à des refus ou à des silences administratifs.
"J'ai totalement échoué à institutionnaliser le féminisme et le genre, et ça je le confesse, mais ça a peut-être été ma force parce qu'après je n'ai plus eu qu'à m'asseoir et prouver que ça pouvait exister", confie-t-elle avec lucidité.
La conférence met en lumière les débats qui ont traversé le féminisme africain, notamment la controverse sur l'existence d'un matriarcat africain précolonial et la question des origines de l'oppression des femmes. Certaines intellectuelles attribuent cette oppression uniquement à la colonisation et aux religions importées, position que nuance Professeure Sow.
La chercheuse évoque également le concept de "glocalisation" qui caractérise le féminisme africain contemporain : une interconnexion entre perspectives globales et réalités locales, permettant aux Africaines de participer au dialogue féministe mondial tout en défendant leurs spécificités.
Selon Fatou Sow, le féminisme africain fait face aujourd'hui à plusieurs défis majeurs : l'émergence d'un "féminisme d'État" institutionnalisé mais vidé de sa dimension critique, le retour de pratiques comme la polygamie même chez les jeunes générations éduquées, et la prolifération de discours misogynes sur les réseaux sociaux.
"Les progrès que nous faisons se transmettent de génération en génération. Il faut se battre pour que la génération qui suit ne rejette pas notre passé ou ne fasse pas revenir des valeurs pour lesquelles on s'était tellement battu", alerte-t-elle.
Malgré ces obstacles, la sociologue conclut sur une note d'espoir : "Le féminisme est là, il ne va pas mourir." Une conviction portée par une vie de combat intellectuel et qui résonne comme un appel à poursuivre la déconstruction des "valeurs ancestrales" qui perpétuent l'oppression des femmes sur le continent africain.
PAR Abdoul Aziz Diop
« LA PHILOSOPHIE EN ISLAM », UN EUROPÉOCENTRISME MIS EN ÉCHEC PAR LE SOUFISME SÉNÉGALAIS
EXCLUSIF SENEPLUS - La pétrification de la philosophie en islam est une bonne nouvelle pour la philosophie islamique qui trouve là une occasion d’accroître ses effectifs en puisant dans un vivier bien en mouvement auquel appartient Bachir Diagne
D’après une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise (APS) de juillet 2013, l’intellectuel soufi et ancien député à l’Assemblée nationale sénégalaise, Mansour Sy Djamil, déplora « l'ignorance du patrimoine intellectuel des dignitaires religieux par les élites, rappelant l'existence d'une ''grande production littéraire'' en arabe et en wolof, au Sénégal ». Il faut attendre 11 ans - juin 2024 -, pour que le philosophe Souleymane Bachir Diagne, invité de Mansour Sy Djamil, prenne la parole pour commenter l’œuvre intitulée « Ifhâm al-Munkir al-Jânî » (« Réduction au silence du dénégateur ») de Maodo tout en promettant de faire cadeau du texte sur les « attributs de Dieu » du grand savant soufi à ses étudiants dès que l’occasion se présente.
On voit bien que cet événement, en apparence anodin, étaye la dépêche de l’APS pour rendre compte de l’isolement que les deux grands groupes de penseurs sénégalais - en langue française pour le premier et en langue arabe pour le second -, s’infligent réciproquement.
Le danger que comporte un tel isolement est celui auquel s’expose l’intellectuel en langue française - Souleymane Bachir Diagne, disons -, lorsque l’islam s’invite dans sa prise de parole face à un public étranger qui ne veut rien savoir de l’islam qui fait que s’écroulent, l’un après l’autre, les préjugés que n’importe quel habile phraseur enveloppe d’une rationalité qui ne résiste pas à l’examen des idées bien en mouvement en terre d’islam tout aussi arrimée que toute autre partie du monde au vaisseau planétaire sur son orbite depuis 4,543 milliards d’années.
Dans ces 4 milliards et demie d’années, le théologien, philosophe et poète sénégalais Cheikh Ahmed Tidiane Sy considère les 6500 dernières comme suffisamment longues et riches en contenus pour garantir à la pensée des terriens - musulmans compris -, toutes les sources sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour, entre autres, montrer que la « pétrification de la philosophie en islam » oppose finalement Souleymane Bachir Diagne à lui-même à travers sa propre œuvre.
De la philosophie islamique
Invité, il y a 5 ans maintenant, au campus numérique de la Fondation de l’islam de France, Souleymane Bachir Diagne répondit aux questions du directeur des programmes de ladite fondation, Chiheb M’Nasser, qui lui demanda ce qu’est philosopher en islam. À cela Diagne répond « qu’on parle d’une philosophie en islam pour indiquer qu’une tradition philosophique qui s’était développée tout particulièrement dans le monde grec a été reçue et appropriée dans le monde de l’islam avec les mêmes exigences critiques, les mêmes exigences rationnelles et même rationalistes ». À cela l’invité ajoute : « Volià ce que recouvre l’expression de “philosophie en islam” par différence d’avec ce que pourrait signifier “philosophie islamique” au sens où l’on parlerait d’une philosophie qui serait l’émanation toute naturelle de la religion islamique. » Dans une division du travail intellectuel dont le travail philosophique n’est qu’une composante, l’auteur, avec Philippe Cappelle-Dumont, de « Philosopher en islam et en christianisme » (Paris, Éditions du Cerf, 2016) a donc choisi son camp, pour parler comme le politique, sans perdre de vue - c’est Diagne qui admet -, que « l’esprit critique est une composante naturelle de ce qui fait notre humanité ».
Tout se passe donc comme si c’est à d’autres - pas à Diagne en tout cas -, que revient la tâche de parler d’une philosophie d’émanation islamique. Souleymane Bachir Diagne aurait-il fini d’écouter les grandes conférences du savant soufi sénégalais Cheikh Ahmed Tidiane SY et décidé, après coup, de taire son désaccord avec Al Maktoum sur « la plus puissante des philosophies » (Al Maktoum, 2006) venue. elle, du Ciel et dont le récepteur, l’Envoyé de Dieu Muhammad (Pslf), appréhende la vraie sagesse opposée à ce qu’Al Maktoum appelle une « simple philosophie » dont le manque est d’avoir fait l’impasse sur le Rappel ? Al Maktoum nous enseigne que l’agressivité dont la culture occidentale accuse l’islam s’explique, elle, par la philosophie dont le dernier monothéisme abrahamique est l’émanation et qui fait du temps présent celui de la rationalité existentielle à laquelle nous invitent deux poètes cités par le cheikh :
le Libanais Tanios Abdo (1869-1926) qui écrit que « le passé est trop tard, et l’avenir est invisible. Vous avez l'heure dans laquelle vous êtes » ;
le berbère sanhadja de Kabylie Muhammad Busiri (1213-1294) pour qui « les nuits [qui] passent [sont hors de contrôle] ».
« De toute évidence, écrit Eckhart Tolle (Le pouvoir du moment présent, Éditions Arianne, 2015), le passé et le futur ne constituent pas une réalité en soi. A l'instar de la lune qui n'émet pas sa propre lumière mais peut seulement refléter la lumière du soleil, le passé et le futur ne sont que de pâles reflets de la lumière, du pouvoir et de la réalité qu'est l'éternel présent. Leur réalité est empruntée au présent. »
Dans l’interview accordée au magazine Le Point (semaine du 22 mars 2020), le philosophe français le plus prolixe et le plus lu aujourd’hui, Michel Onfray, considère, pour s’affranchir, face au coronavirus, de toute « reconstruction » inspirée par des « épisodes historiques », qu’« il ne sert à rien de chercher des raisons de comprendre le présent dans notre passé. » Et Onfray d’ajouter : « Le présent suffit bien à qui fait fonctionner son intelligence, sa raison, sa réflexion, son esprit critique. »
Et pour André Comte-Sponville, « seul le présent existe ».
Une philosophie islamique d’émanation religieuse est sans nulle doute une réalité dont l’antériorité sur la pensée philosophique occidentale est incontestable comme le montre le rapport au présent et tout ce qu’il recouvre.
Mais Diagne ne démord pas
Pour le philosophe hospitalier de la traduction comme pour celui solitaire de la pétrification, le grand moment philosophique en islam - au lieu du grand moment de la philosophie islamique -, s’est pétrifié (immobilisé) lorsque « sur le plan intellectuel et spirituel les meilleurs esprits dans le monde islamique se réfugient dans le mysticisme, le soufisme, mais un soufisme contemplatif, un soufisme de retrait ». Inutile de retourner au XIIIe siècle pour rétorquer à Diagne le mouvement ininterrompu qui vaut au soufisme sénégalais l’islam confrérique connu pour son dynamisme philosophique et dont l’un des pères fondateurs Maodo est l’auteur indépassable aux pieds desquels s’agenouille Souleymane Bachir Diagne à la lecture critique de la « Réduction au silence du dénégateur ».
Si - et c’est vraiment le cas -, la pétrification de la philosophie en islam n’a rien à voir avec la philosophie islamique, le supposé immobilisme en terre d’Islam conforte l’européocentrisme plutôt que de lui opposer un universel décentré qui considère le monde islamique comme un acteur essentiel de l’histoire de la pensée, de toute la pensée.
Que reste-t-il alors à Souleymane Bachir Diagne ? Bien sûr, le confinement des universités en terre d’islam à ce que l’histoirien, le sociologue et le journaliste allemand Marx Weber appelle « l’éternel hier » ! Premièrement, voici ce que dit Diagne, comparant « “les universités dans le monde islamique et les universités européennes dans [la] période autour du XIIIe siècle” : Dans la classification des sciences dans le monde islamique, on estime que la plus importante des sciences, c’est la jurisprudence et au fond elle est la reine des sciences et toutes les autres disciplines s’organisent en quelque sorte autour de la jurisprudence. » Ici, Diagne ne dit vrai qu’à deux conditions qui réfutent le rapport au présent mentionné plus haut : l’intelligentsia dans le monde islamique ne comprend que des juristes et des jurisconsultes, ce qui n’a pas de sens, et que la jurisprudence - « reines des sciences » -, est statique, ce qu’elle n’est évidemment pas pour quiconque s’y intéresse comme il se doit pour échafauder un jugement sur le caractère plutôt dynamique de la jurisprudence. L’auteur du poème le plus connu en terre d’islam La Burda, le berbère sanhadja de Kabylie Muhammad Busiri (1213-1294), était poète, écrivain, mathématicien et seulement après jurisconsulte de l’éternel présent.
Deuxièmement, Diagne ne démord pas pour autant puisqu’il contraste sa jurisprudence statique avec ce qui se passe dans les universités européennes et il dit : « En Europe, on observe que la grande question des sciences est une question qui se joue entre la théologie et la philosophie. Est-ce que c’est la philosophie qui est servante de la théologie ou est-ce que c’est la théologie qui est servante de la philosophie ? » En enfermant le monde islamique dans « l’art des précédents » qui « [ramène] ce qui advient à des précédents » bien connus, le philosophe de la pétrification conclut que « d’un autre côté ce que l’on a c’est une discussion sur des disciplines qui sont toutes les deux des disciplines qui mettent en œuvre l’argumentation rationnelle, la discussion, la disputation (…) qui devient le principe autour duquel s’organisent les universités et à partir de là on peut considérer qu’on a un essor des universités dans le monde européen qui n’a pas d’équivalent dans le monde de l’islam ». Quelqu’un d’autre ne s’y prendrait pas autrement pour requinquer l'européocentrisme contre lequel Diagne veut, plus tard, « universaliser » en faisant l’éloge du décentrement.
Avant Diagne, le Prix Nobel d’économie 1998, l’Indien Amartya Sen, écrit dans sa contribution au rapport de l’année 2004 sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) : « Lorsque le philosophe juif Maimonides a été forcé d'émigrer d'une Europe intolérante au XIIe siècle, il trouva refuge et tolérance dans le monde arabe, où il reçut une position d'honneur et d'influence au sein de la cour de l'empereur Saladin au Caire. » Au XIIe siècle, l’Europe pétrifiée n’était manifestement pas la servante de la philosophie à travers la figure de Maimonides. C’est qu’en définitive (SEN, 2004), « l'affirmation particulière selon laquelle la tolérance est une caractéristique spéciale et presque unique de la civilisation occidentale, remontant à ses origines, est difficile à soutenir ».
En fin de compte, la pétrification de la philosophie en islam est une bonne nouvelle pour la philosophie islamique qui trouve là une occasion d’accroître ses effectifs en puisant sans cesse dans un vivier bien en mouvement auquel appartient Souleymane Bachir Diagne qui se décide enfin à univrsaliser.
La part sénégalaise d’universel
C’est au chapitre premier consacré à « la légende de l’universalisme » qui, en tant que légende, doit être être lu, enseigné, répété que Diagne écrit (p.30) : « Comme le dira Edmund Husserl plus tard le reste du monde a toutes les raisons de s'européaniser, tandis que l'Europe, si elle a pleinement conscience de sa destinée, n'a aucune raison de s'indianiser, par exemple. » Il est alors aisé d’en déduire sans même avoir lu « Universaliser : “l’humanité par les moyens d’humanité" » (Albin Michel, Paris, 2024) que le texte de Diagne est antithétique de l’universalisme légendaire dont Husserl est l’un des plus intransigeants porte-plume. Dans le même chapitre on peut lire (p.32) : « Au-delà de l'Europe, on sait de quelle mission civilisatrice Napoléon s'est senti investi lorsqu'il a mené l'expédition d'Égypte (1798-1801), se présentant lui-même comme une figure messianique de l'universel subsumant sous soi l'islam même. »
« Né en 1214 à Ilchester (sud-ouest de l'Angleterre), apprenons-nous, Roger Bacon étudie à Oxford où il assimile rapidement toutes les sciences. Il obtient à Paris le grade de docteur en théologie, revient en Angleterre et entre dans l’ordre de saint François. Il passe plusieurs années dans le couvent des Franciscains à Paris, où il souffre de l’ignorance et de l’intolérance de ses confrères. »
Bacon s’applique avec ferveur à l’étude des phénomènes de la nature.
« Roger Bacon, apprenons-nous encore, croyait qu'en utilisant la science, certains aspects de la spiritualité, comme l'atteinte de la “ Sapientia” ou de la “Sagesse divine”, pouvaient être expliqués de manière logique à l'aide de preuves tangibles. L'Opus Majus de Bacon était avant tout un recueil de sciences qui, selon lui, faciliterait le premier pas vers la « “Sapientia”.»
De la transmission du savoir voici ce qu’écrit au XIIIe siècle Roger Bacon cité par Souleymane Bachir Diagne dans Universaliser : « Dieu a d'abord révélé la philosophie à ses saints et leur a donné les lois... Elle a donc été donnée d'abord et le plus complètement en langue hébraïque. Elle a ensuite été renouvelée en langue grecque, principalement par Aristote ; puis en langue arabe, principalement par Avicenne; mais elle n'a jamais été composée en latin et y fut simplement traduite [translata], sur la base des langues étrangères, et les meilleurs [textes] ne sont pas traduits. » (pp. 34-35)
La philosophie révélée par Dieu à ses saints ne correspond-elle pas à la « philosophie la plus puissance » venue du Ciel dont Al Maktoum gratifia son public le 10 avril 2006 à Tivaouane ?
Bacon écrit au XIIIe siècle que Diagne considère comme le siècle de la pétrification de la philosophie en islam. Pas de la philosophie islamique ! Et tant mieux.
Les grandes œuvres sénégalaises dont celles de Maodo demandent seulement d’être connues et non reconnues par le Bon Samaritain. À ce dernier, Serigne Mansour SY Djamil n’aurait plus d’autre choix que d’opposer l’opposable s’il ne se ravisait pas pour propager la part sénégalaise et soufie d’universel qui a mis en échec l'européocentrisme par sa participation hardie et/ou discrète à la décolonisation des esprits pour une pensée vraiment décoloniale et postcoloniale. Jamais l’une sans l’autre !
À l’occasion du Gamou - veille religieuse dédiée au Prophète (Pslf) -, de l’Union de Grand Dakar du 10 janvier 2025, un panel de haut niveau avait été organisé. Sous la thème « Une jeunesse imprégnée, un héritage préservé », ledit panel, modéré par Serigne Mansour SY Djamil, s’inscrit dans cette optique.
MALI, LE GOUVERNEMENT DISSOUT TOUS LES PARTIS POLITIQUES
Le Conseil des ministres a adopté un décret actant la dissolution de toutes les entités à caractère politique. Cette décision, justifiée par la volonté de refondation du système politique, ouvre la voie à une profonde réorganisation institutionnelle.
Le gouvernement malien a franchi un cap majeur dans la refonte de son paysage politique. Réuni en session extraordinaire ce mardi 13 mai 2025, sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, le Conseil des ministres a adopté un décret historique : la dissolution de l’ensemble des partis politiques et des organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision s’inscrit dans la droite ligne des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a présenté le projet de décret, qui marque une rupture profonde avec le système politique en place depuis le retour au multipartisme dans les années 1990.
Selon le gouvernement, cette mesure vise à restructurer le système politique en réduisant le nombre de formations et en instaurant de nouvelles règles plus strictes. Parmi les propositions débattues lors de concertations nationales : la relecture de la Charte des partis, la fin du nomadisme politique, la suppression du financement public et du statut du chef de file de l’opposition.
Le décret interdit désormais toute réunion ou activité des partis dissous, ainsi que toute tentative de faciliter ces regroupements, y compris par la mise à disposition de locaux. Il proscrit également toute fonction dirigeante au sein d’organisations politiques dissoutes.
Le gouvernement affirme que cette mesure ne remet pas en cause le principe du multipartisme, mais constitue une étape vers une réorganisation complète du système politique malien. Le texte prévoit par ailleurs que le Général Assimi Goïta soit installé comme Président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar des dirigeants des autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
CRISE À L’UADB, SUSPENSION DES COURS ET DISSOLUTION DES AMICALES ÉTUDIANTES
L’Université Alioune Diop de Bambey traverse une période de turbulences marquée par des revendications sociales et pédagogiques. La réponse de l’administration, jugée autoritaire par les étudiants, a contribué à durcir le ton du mouvement.
La crise qui secoue l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) a franchi un nouveau cap ce mardi 13 mai 2025. Réuni en session, le Conseil académique de l’université a pris une série de mesures fortes en réponse au mouvement de protestation déclenché par les étudiants depuis le 27 avril. Au cœur du bras de fer : des revendications sociales et pédagogiques, et une situation infrastructurelle jugée critique par les étudiants.
Selon le communiqué de l’UADB, les étudiants des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD boycottent les cours de manière persistante, perturbent volontairement les enseignements et instaurent un climat d’insécurité. Pour y faire face, l’université a décidé de maintenir le calendrier académique, de suspendre les cours dans ces trois UFR jusqu’au 19 mai, et surtout, de dissoudre les amicales étudiantes concernées à compter du 13 mai.
Une décision jugée inacceptable par la coordination des amicales d’étudiants, qui dénonce un traitement autoritaire et un refus de dialogue. Dans un contre-communiqué publié le même jour, les représentants étudiants fustigent une situation qu’ils qualifient de « catastrophique » sur les plans social et pédagogique. Ils évoquent l’inachèvement du complexe de 1000 lits depuis plus de trois ans, la coupure prolongée de la connexion internet dans certains pavillons, la surcharge du restaurant universitaire (moins de 300 places pour 13 000 étudiants), la faiblesse du dispositif médical, le manque d’eau, de salles de cours et l’inexistence de laboratoires fonctionnels.
La tension a culminé ce mardi matin avec l’intervention des forces de sécurité dans les campus, après autorisation du recteur. Les étudiants dénoncent des violences, des tirs de gaz lacrymogènes et des arrestations brutales, aggravant un sentiment d’insécurité généralisée à Bambey.
Face à ce climat jugé intenable, la coordination des amicales a décrété une grève illimitée et appelé les étudiants à quitter le campus jusqu’à nouvel ordre. Elle invite l’ensemble de la communauté étudiante à respecter ce mot d’ordre, affirmant être la seule structure légitime pour défendre leurs intérêts.
SALÉMATA EN COLÈRE CONTRE LES PRATIQUES DES AGENTS FORESTIERS
Arrestations arbitraires, saisies contestées et violences présumées alimentent la grogne des habitants, qui appellent les autorités à intervenir pour restaurer un climat de confiance.
Ce mardi matin, des centaines d’habitants du département de Salémata sont descendus dans la rue pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’abus répétés de la part des agents des Eaux et Forêts. Les populations fustigent des pratiques violentes sur des citoyens et appellent les autorités à plus d’humanité.
Des pratiques de certains agents des Eaux et Forêts ne passe pas auprès des populations de Salémata. Ce mardi, une marche pacifique a réuni plusieurs centaines de manifestants venus dénoncer les "abus" dont ils se disent victimes.
Le porte-parole des manifestants, Mamadou Cellou Diallo, n’a pas mâché ses mots :
« Il nous a été rapporté, et parfois constaté, que des agents se livrent à des actes injustifiés : intimidations, menaces, arrestations arbitraires, ligotage de jeunes partis chercher de la paille, et même abattage de vaches. Les victimes n'ont que leur silence pour subir ces injustices », a-t-il déclaré.
Les manifestants pointent notamment du doigt des saisies jugées arbitraires et un comportement qu’ils estiment excessif de la part des agents. Ils appellent les autorités à faire preuve de discernement et à privilégier le dialogue plutôt que la répression.
La marche, qui s’est déroulée sous la surveillance de la gendarmerie, s’est terminée sans incident. Interrogé par nos soins, le chef des Eaux et Forêts de la localité a préféré ne pas faire de commentaire.
Sur le terrain, la tension reste vive, et les habitants espèrent une réaction rapide des autorités compétentes pour apaiser la situation.