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28 juillet 2025
LENA TIMERA RACONTE SES LONGUES ANNEES D’ATTENTE
Confidences – Enfin éligible pour jouer avec le Sénégal - Après avoir attendu des années, Léna Timéra a finalement l’occasion de jouer sous les couleurs nationales. Une longue attente qui a vu même sa maman s’impliquer, à son insu.
Après avoir attendu des années, Léna Timéra a finalement l’occasion de jouer sous les couleurs nationales. Une longue attente qui a vu même sa maman s’impliquer, à son insu. Devenue enfin éligible, elle est revenue sur ses 4 années d’attente, de doutes. Aujourd’hui son objectif est d’abord de faire partie des 12 pour l’Afrobasket féminin, avec l’espoir de vivre sa première campagne africaine avec le Sénégal.
Comment se passe la préparation ?
La préparation se passe très bien. On a commencé avec les entraîneurs assistants avant l’arrivée du coach principal. On a fait beaucoup de physique et des tirs pour l’adresse. Maintenant, on fait beaucoup de révisions de systèmes pour les matchs.
Comment jugez-vous la qualité du groupe ?
La plupart des filles, je les connaissais déjà. Yacine Diop, Fatou Pouye, Fatou Diagne, Cierra Dillard. L’adaptation était donc assez facile. C’est pour ça qu’il y a une bonne intégration dès le début.
On sent que vous êtes soulagée de pouvoir enfin jouer pour la sélection après la décision de la Fiba vous rendant éligible ?
Ah oui ! Je suis soulagée forcément parce que cela traînait depuis 2021. Aujourd’hui la pression est redescendue, donc je suis contente. L’Afrobasket, c’est une compétition que je ne connais pas du tout et j’ai vraiment envie de la découvrir. C’est pour ça que je vais me donner à fond pour faire partie des 12, et après Inch’Allah aller en Côte d’Ivoire pour participer à l’Afrobasket.
Justement, après ces longues années d’attente, comment avez-vous vécu la bonne nouvelle ?
J’étais vraiment contente. Je me suis dit que je suis éligible et que je vais pouvoir me battre en tant que Sénégalaise et non pas en tant que naturalisée. Maintenant, ce sont les meilleures qui seront sur le terrain. Ce n’est pas parce que je suis éligible que je vais être forcément dans les 12. Je vais me donner à fond pour gagner ma place.
Comment avez-vous vécu ces longues années d’attente, d’incertitudes ?
La première année, je me doutais un peu de ne pas y être parce que la naturalisée, c’était Binetou Diémé. Elle était là depuis longtemps. C’était la meneuse dont le staff avait besoin. Ce qui était normal. Par contre, la deuxième année, je l’ai un peu mal vécue. Je me suis dit pourtant que c’était mon année. Mais au final, ce n’était pas le cas. Cela fait partie du jeu. Mais c’était compliqué de sortir du groupe à chaque fois, surtout qu’on ne te juge pas par rapport à ton niveau, mais par rapport à ta naturalisation. Je crois beaucoup en Dieu, alors je me suis dit que ça ne devait pas être mon année.
Vous vous êtes sentie étrangère…
Effectivement ! On se sent étrangère alors que je suis sénégalaise à 100%, avec des parents qui sont sénégalais aussi.
Justement, en parlant de la famille, votre maman est allée jusqu’à écrire une lettre à la Fiba. Est-ce que tout cela vous a aidée à continuer à vous battre ?
Je n’étais pas au courant quand ma mère a écrit cette lettre. Mais j’ai apprécié parce qu’elle ne l’a pas fait seulement pour moi, mais pour les Africains qui vivent en France, en Europe. Cela peut être une bonne chose pour tout le monde à l’avenir.
L’équipe n’a pas gagné le trophée depuis 2015, est-ce une pression sur le groupe ?
Oui, sur les réseaux, il y a beaucoup de commentaires par rapport à ça. Depuis 2015, l’équipe n’a pas gagné. On sent quand même une certaine pression. En tout cas, je pense que les coaches vont mettre en place une équipe pour essayer de remporter à nouveau ce titre-là.
UN RAPPROCHEMENT AUGUSTIN-MADY SE DESSINE !
Le patron de Génération Foot, Mady Touré, était face à la presse, hier dans les locaux du Stade Léopold Senghor. Fait marquant : la présence à cette cérémonie de proches de Me Augustin Senghor, candidat à sa propre succession
Candidat à la prochaine élection du président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), le patron de Génération Foot, Mady Touré, était face à la presse, hier dans les locaux du Stade Léopold Senghor. Fait marquant : la présence à cette cérémonie de proches de Me Augustin Senghor, candidat à sa propre succession. Comme pour confirmer le rapprochement, agité depuis dans les coulisses, entre les deux principaux adversaires lors de l’élection présidentielle de 2021.
Ça bouge chez les candidats à l’élection du président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), prévue le 2 août prochain. Hier, c’était au tour de Mady Touré de décliner son programme, à travers une «cérémonie de déclaration» qui a eu comme cadre le salon d’honneur du Stade Léopold Senghor. Et parmi les invités présents, certains ont attiré l’attention de l’assistance. Il s’agit de Mame Adama Ndour et de Samsidine Diatta. Deux Fédéraux bien connus comme étant des proches du président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Me Augustin Senghor, et qui sont venus le représenter. Ce dernier étant présentement au Maroc pour les besoins de la Can féminine de football.
Evidemment, une telle présence peut prêter à interprétation. Surtout au moment où bruissent des rumeurs de rapprochement entre Me Senghor et Mady Touré en vue de la prochaine élection de la Fsf du 2 août prochain.
Mady Touré : «Augustin c’est mon grand-frère, c’est un ami. Il n’y jamais eu d’animosité entre nous»
Mais à entendre l’un des représentants du patron du football sénégalais, MameAdama Ndour, tout indique qu’un rapprochement entre les deux principaux adversaires de l’élection présidentielle de 2021 prend forme. Confirmant ainsi ce que tout le monde susurrait…tout bas. «Augustin c’est mon grandfrère, c’est un ami. Il n’y jamais eu d’animosité entre nous», a précisé à son tour Mady Touré à l’endroit de Mame Adama Ndour. Comme quoi, les prochains jours devraient nous édifier sur la forme et le fond de cette alliance entre les deux meilleurs candidats des dernières joutes électorales de la Fsf, il y a 4 ans.
«Ensemble pour le changement du football sénégalais»
Pour revenir à son face-à-face d’hier avec la presse, Mady Touré a donné le ton de sa campagne à travers le slogan : «Ensemble pour le changement du football sénégalais.» Une manière de faire passer un discours fédérateur sur la base «d’un travail d’équipe». Qu’en est-il de son programme ? Il repose sur 7 axes : gouvernance rénovée, foot amateur renforcé, économie et marketing, formation technique et Dtn, leadership féminin, infrastructures et partenariats, football comme levier social. Tout en faisant un clin d’œil au football amateur à qui il compte confier le poste de premier vice-président de la Fsf (à la place de la Ligue Pro), le président de Génération Foot propose une vision nouvelle portée par la transparence, l’innovation et l’excellence à travers un renforcement des textes avec une gestion éthique et efficace, valoriser notre football local, moderniser les infrastructures sportives en collaboration avec l’Etat. En clair, le candidat Mady Touré plaide pour une Fédération recentrée sur les clubs, mais aussi ouverte à toutes les parties prenantes : femmes, jeunes, arbitres, amateurs, professionnels, supporters et médias. Et tout cela à travers un programme qui se veut participatif et qui s’appuie sur une large concertation, avec des priorités claires comme la formation, l’emploi, la compétitivité et les partenariats stratégiques pour un développement équilibré du football sénégalais.
TENDANCE BAISSIERE DE L’INFLATION POUR LE RESTE DE L’ANNÉE DANS LA ZONE UEMOA
Dans son rapport sur l’évolution des prix à la consommation, publié le 3 juillet, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) prévoit une tendance baissière de l’inflation si la zone est épargnée par la tension et les méfaits de la crise
Dans son rapport sur l’évolution des prix à la consommation, publié le 3 juillet, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) prévoit une tendance baissière de l’inflation si la zone est épargnée par la tension et les méfaits de la crise internationale.
La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a publié, le 3 juillet 2025, son rapport sur l’évolution des prix à la consommation. Le document indique que sur la base des calculs effectués à partir des modèles économétriques de projection de l’inflation, tenant compte des hypothèses, une décélération de l’inflation est attendue en 2025. Ainsi, pour le scénario central, le taux d’inflation en moyenne pour l’ensemble de l’Union se situerait à 2,2 % en 2025 contre 3,5 % en 2024. En 2026, l’inflation, selon la Bceao, devrait se maintenir dans la zone cible communautaire pour s’établir à 2,3 % pour l’ensemble de l’Union. Cette évolution sera essentiellement imprimée par l’absence de tensions sur les cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers projetés à cet horizon. Ainsi, la détente des prix, amorcée en 2023, s’est poursuivie en 2024.
Cette évolution est consécutive à la baisse des prix des composantes « logement » et « restauration » ainsi que des cours internationaux des produits alimentaires et du pétrole. La poursuite des actions des gouvernements en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des populations a accentué la tendance. Toutefois, renseigne la Bceao, la détente de l’inflation a été atténuée par l’augmentation des prix des produits alimentaires locaux impactés par l’évolution défavorable de l’offre de céréales locales à l’issue de la campagne agricole 2023/2024. De même, les effets des perturbations dans les circuits d’approvisionnement, en relation avec la persistance de l’insécurité dans certaines zones de l’Union, ont constitué des sources de tensions sur les prix en 2024. Selon la Bceao, des risques peuvent perturber cette tendance.
Il s’agit notamment de la persistance de la situation sécuritaire difficile dans les pays du Sahel, surtout au Mali, au Burkina et au Niger, entraînant, du coup, des difficultés d’approvisionnement des marchés dans ces pays, induisant ainsi des tensions sur les prix. « L’Uemoa continue également de maintenir un différentiel d’inflation favorable vis-à-vis de ses principaux partenaires commerciaux. En 2024, ce différentiel est ressorti à 4,2 points de pourcentage par rapport à l’ensemble des partenaires, atteignant 29,7 points et 17,6 points, respectivement vis-à-vis du Nigeria et du Ghana », mentionne le rapport. Les autres facteurs de risque ont trait à une stagnation de la production céréalière au cours de la prochaine campagne agricole, laquelle pourrait se traduire par une accélération des prix.
La persistance des problèmes sécuritaires, particulièrement dans la zone sahélienne, pourrait perturber les circuits de commercialisation et entraîner in fine une progression de l’inflation. Aussi, des tensions pourraient, d’après le document, résulter de l’accentuation des crises géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, et entraîner une augmentation des prix des produits pétroliers. Les risques baissiers portent sur l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar, dans un contexte de reprise de la croissance économique dans la zone euro. Les risques baissiers portent, par ailleurs, sur la révision à la baisse des prix à la pompe des carburants, en lien avec le recul des cours mondiaux du pétrole observé en 2024, combinée à une diminution plus forte que prévu des prix domestiques des produits alimentaires importés.
Par Malick CISS
LE COÛT ÉCONOMIQUE DU DJIHADISME
Le djihadisme, ce péril auquel sont confrontés des pays d’Afrique de l’Ouest et qui menace d’autres, a un coût économique immense souvent occulté par les confrontations entre armées régulières et terroristes.
Le djihadisme, ce péril auquel sont confrontés des pays d’Afrique de l’Ouest et qui menace d’autres, a un coût économique immense souvent occulté par les confrontations entre armées régulières et terroristes.
Pour y faire face, il faut des moyens colossaux dont nos pays ne disposent pas. La presse sénégalaise s’est faite récemment l’écho des dernières attaques simultanées des djihadistes, à l’aube du mardi 1er juillet dernier, contre les positions des Forces armées maliennes dans plusieurs localités à l’ouest de ce pays voisin, notamment le poste frontière de Diboli, situé à moins de deux kilomètres de Kidira, au Sénégal. Cette progression inédite illustre encore une fois les ambitions expansionnistes de ces groupes armées en quête d’ouverture sur la façade Atlantique. C’est ainsi qu’on note leurs fréquentes incursions transfrontalières au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire.
Associés jusqu’ici aux pays sahéliens continentaux, ces groupes ont besoin de se financer, donc l’accès à la mer constitue pour eux une grosse opportunité d’étendre leurs activités criminelles comme le trafic d’armes et l’infiltration de combattants, la contrebande, la piraterie, l’accès aux infrastructures telles que les ports. Avec leur forte densité démographique et leurs intenses activités économiques, les façades maritimes constituent un immense marché pour leurs forfaits. Mais pour que le djihadisme puisse étendre ses tentacules, il a besoin d’un terreau fertile que sont les conditions socioéconomiques des populations. Le fléau prospère plus facilement dans les zones où sévissent la pauvreté, le chômage des jeunes, l’inexistence de débouchés économiques, l’analphabétisme, l’ignorance…
Se présentant dans les habits d’alternatives crédibles, les djihadistes vendent leur projet de société et leur idéologie d’un islam radical pour mieux endoctriner et recruter leurs cibles souvent jeunes. Donc enrayer le fléau passe par la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Une fois en expansion, il devient très difficile de contenir le problème et ses déflagrations sur l’économie d’un pays. L’insécurité fait fuir les investisseurs, oblige les entreprises déjà établies à investir de fortes sommes dans la sécurité de leurs opérations, ce qui a un impact négatif sur leur rentabilité. À côté du coût humain, les attaques djihadistes désorganisent la circulation des personnes et des biens, perturbent les chaînes d’approvisionnement en ciblant les grands axes de communication ou en détruisant les infrastructures.
L’agriculture et l’élevage sont déstructurés par la violence des djihadistes qui poussent les ruraux à fuir leurs terroirs, aggravant l’insécurité alimentaire. Les États sont ainsi obligés de consacrer une bonne partie de leurs maigres ressources à des dépenses militaires pour assurer leur sécurité, au détriment de secteurs tels que la santé, l’éducation et les autres services sociaux. Un pays comme le Burkina Faso est obligé de prioriser la défense et la sécurité pour renforcer son arsenal militaire.
Ce qui l’a obligé à consacrer 27% de son budget 2025 (qui s’élève à 3.149,8 milliards de FCfa) à ces rubriques. Face à une menace transfrontalière, il est illusoire de venir à bout du problème sans une coopération renforcée entre États. Mettant de côté leurs divergences, les pays de l’Alliance des États du Sahel et ceux de la Cedeao, ont convenu, en mars dernier à Bamako, d’agir ensemble pour lutter contre le terrorisme.
Depuis quelques semaines, les menaces verbales, les invectives, de vaines querelles, minent le débat public au Sénégal. Sur les plateaux de télévision, dans les journaux, les réseaux sociaux, ça bruit de propos aigre-doux, à la limite de la haine distillé
Depuis quelques semaines, les menaces verbales, les invectives, de vaines querelles, minent le débat public au Sénégal. Sur les plateaux de télévision, dans les journaux, les réseaux sociaux, ça bruit de propos aigre-doux, à la limite de la haine distillée entre compatriotes.
Les préoccupations des Sénégalais des profondeurs, la cherté de la vie, le logement social décent, le bilan de l’hivernage précédent et les prévisions de celui qui commence, la sécurité des paisibles citoyens, l’insécurité dans le Sahel… rien de tout cela n’est discuté dans la vie publique nationale ! L’on ressasse des rancœurs, on se promet l’enfer sur la terre que nos ancêtres nous ont léguée au prix de leur sang.
La saine quiétude et la Téranga, cette hospitalité marque déposée de ce pays, sont piétinées et risquent de quitter nos frontières à jamais. Qu’en est-il du « Ngor », du « Jom », du « Sutura », « Kersa », ces vertus bien sénégalaises ? Elles sont foulées au pied pour des intérêts crypto-personnels. Avant qu’il ne soit trop tard, il est temps d’appeler à la réconciliation des uns et des autres, revenir à ce que le Sénégal connaît de mieux : la paix dans les cœurs.
LE GYNECOLOGUE PHILIPPE MOREIRA EXPLIQUE LE MODE D’EMPLOI DE LA PMA
À l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, sur dix patients reçus, neuf sont concernés par l’infertilité, signale le gynécologue Philippe Moreira. Il explique le mode d’emploi de la Procréation médicalement assistée (Pma)
À l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, sur dix patients reçus, neuf sont concernés par l’infertilité, signale le gynécologue Philippe Moreira. Il explique le mode d’emploi de la Procréation médicalement assistée (Pma). Cependant, il faut débourser 2,5 millions de FCfa pour subir ce traitement.
À l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, sous un silence pesant, des dizaines de couples attendent et fixent du regard les murs où sont exposées des affiches parlant d’ovulation, de fécondation in vitro, de calendrier hormonal. Ils sont en quête d’enfants issus de leur union après des années de mariage. Un drame pour certains, une tragédie pour d’autres. Par conséquent, lorsqu’ils ont entendu parler d’Assistance médicale à la procréation (Amp), des mariés sans enfants se sont rués vers l’établissement sanitaire, sis à Guédiawaye. « Ce sont toutes les méthodes médicales, c’est-à-dire les méthodes cliniques et biologiques, qui nous permettent d’aider les couples qui ont du mal à avoir un enfant à pouvoir justement concevoir un bébé. On ne crée pas la procréation, on l’assiste », explique le Pr Philippe Moreira, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye.
Cette méthode est-elle fondamentalement différente de la procréation naturelle ? « Il n’y a pas de différence fondamentale. Le principe, c’est que si un couple a du mal à avoir un enfant, il y a une cause. Peut-être qu’à l’intérieur de l’organisme de la mère, on n’arrive pas à avoir cette rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule pour féconder et donner naissance à un embryon. En tout cas, pour une raison ou une autre, ce n’est pas possible. Donc, l’assistance médicale à la procréation va permettre cette rencontre, qui n’était pas possible à l’intérieur de l’organisme de la mère, au niveau du laboratoire, en utilisant le spermatozoïde et l’ovule », souligne M. Moreira. En clair, l’on facilite la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule au niveau du laboratoire. Le gynécologue d’ajouter : « S’il y a fécondation, on transfère l’embryon.
C’est pourquoi on dit in vitro, donc au laboratoire. On ne crée rien, on provoque juste ce qui n’arrive pas à se faire de façon naturelle ». Le Pr Mame Diarra Ndiaye, vice-présidente de l’association Fécondation in vitro au Sénégal, apporte des détails. « La fécondation in vitro est plus complexe, parce qu’il faut une bonne préparation avec une dose de médicaments très importante et une surveillance. Après cette étape, il faut aller au bloc opératoire pour prélever les ovules de la femme et les confier au laboratoire. Ensuite, le labo va prendre chaque spermatozoïde et le coupler avec un ovule. Le lendemain, cela va produire des embryons. C’est ce qu’on appelle la culture des embryons. Au 3ᵉ ou 5ᵉ jour, on les place dans l’appareil génital de la femme », expose la gynécologue-obstétricienne.
Au Sénégal, un couple sur cinq est concerné par l’infertilité, selon le Pr Philippe Moreira. Il précise qu’à partir de 35 ans, la fertilité féminine ne diminue pas : elle chute. « Si vous décidez d’avoir une grossesse à 37 ans, vous risquez de rencontrer des difficultés, car à cet âge, la fertilité est en forte baisse. 35 ou 37 ans, c’est jeune dans la société, mais pas en matière de fertilité. Aujourd’hui, peu de femmes se marient à 20 ans. Certaines attendent 25 ans, puis reportent encore le moment de faire un enfant. Malheureusement, leur réserve ovarienne est souvent déjà basse », alerte le médecin.
Selon M. Moreira, l’infertilité n’est pas seulement en hausse au Sénégal. Le phénomène est mondial, car, relève-t-il, il y a aussi des causes environnementales qui affectent autant les hommes que les femmes. Il met en exergue les éléments utilisés dans l’agriculture : pesticides, produits chimiques, etc. « Des hommes de 28, 29, 32 ans présentent des anomalies spermatiques comparables à celles d’un homme de 60 ans. C’est lié à l’alimentation, à la pollution, au stress. Les perturbateurs endocriniens présents dans les déodorants ou les produits cosmétiques jouent également un rôle », note-t-il.
L’intervention de l’État pour réduire le coût
En matière de Fécondation in vitro (Fiv), plus on est jeune, plus on a des chances de succès. Le taux de réussite peut atteindre 50 % si la patiente est jeune. « Le mode de vie compte énormément aussi : tabac, drogue, alcool, obésité… tout cela impacte la fertilité, aussi bien chez l’homme que chez la femme. D’ailleurs, ceux qui s’engagent dans une assistance médicale à la procréation doivent impérativement arrêter le tabac, car il est extrêmement nocif pour les ovules », renseigne le Dr Philippe Moreira. Le gynécologue-obstétricien mentionne qu’il faut 25 à 30 jours pour un protocole complet de Fiv. Toutefois, le problème, c’est le coût. Par conséquent, beaucoup de Sénégalais n’ont pas accès à ce type de soins. Car il faut débourser 2,5 millions de FCfa pour subir ce traitement.
« Les médicaments nécessaires ne sont disponibles qu’en pharmacie privée. Si on veut faire la Fiv à l’hôpital public, on pourrait réduire de 30 % le prix si l’État décidait d’autoriser la distribution de ces médicaments dans les établissements publics de santé aux tarifs hospitaliers. Sur un coût global d’environ 2,5 millions de FCfa, cette réduction serait significative », plaide-t-il. Pour le médecin, l’autre combat, c’est la prise en charge par les assurances : Ipm, Couverture maladie universelle… « Aucun de ces dispositifs ne couvre actuellement la Fiv, ni les examens de fertilité, ni les médicaments.
Pourtant, dans d’autres pays, la loi a intégré l’infertilité dans la liste des affections de longue durée, comme le cancer ou le diabète. L’Organisation mondiale de la santé (Oms) reconnaît d’ailleurs l’infertilité comme une maladie, pas juste un problème », informe-t-il. Selon M. Moreira, si ces mesures sont mises en œuvre, de nombreux couples auront enfin accès à ces traitements. « La souffrance des couples infertiles a été mesurée : elle est comparable à celle des patients atteints de cancer, en termes de douleur psychologique », fait-il savoir.
LA PMA À PORTÉE DANS L’HOPITAL PUBLIC, MAIS HORS DE PORTÉE
Après l’euphorie du mariage, certains couples vivent le calvaire de l’infertilité. Beaucoup de familles ne tolèrent pas un mariage sans enfant. Ce qui finit par devenir un fardeau social, surtout pour la femme.
Après l’euphorie du mariage, certains couples vivent le calvaire de l’infertilité. Beaucoup de familles ne tolèrent pas un mariage sans enfant. Ce qui finit par devenir un fardeau social, surtout pour la femme. Confessions de mariés qui attendent, sans grand espoir, le jour du miracle.
À Dakar, comme dans d’autres régions du Sénégal, l’infertilité est un problème de santé publique, avec des chiffres qui varient selon les études et les populations. Les données disponibles suggèrent que l’infertilité, qu’elle soit masculine ou féminine, touche un nombre significatif de couples, et le sujet reste souvent tabou. C’est une réalité silencieuse, douloureuse et souvent injustement portée par les femmes. La Procréation médicalement assistée (Pma) est un recours. Mais pour l’instant, elle est hors de portée du Sénégalais lambda. « Je ne peux pas payer des millions pour avoir un enfant. Je n’en ai pas les moyens », objecte Abdou, frigoriste.
L’assistance médicale à la procréation englobe un ensemble de techniques médicales visant à aider les personnes ou les couples ayant des difficultés à concevoir un enfant naturellement. « L’État doit nous aider en termes de moyens, parce que la Pma est, pour le moment, réservée aux nantis », souligne Khalifa, enseignant sans enfant demeurant à Yoff. Dans le même quartier, habite Abdou Aziz, 40 ans, est encore sans enfant depuis son mariage en août 2021. Après une consultation chez un urologue, il est attesté que son sperme est trop faible pour féconder. Mais sa famille, sans connaître le fond de l’histoire, désigne son épouse Khady comme une femme stérile.
« À un moment donné, je ne valais rien dans la maison, car je n’ai pas d’enfant. Mais je ne peux pas aussi dire à tout le monde que mon mari a un sperme faible », souligne Khady, née en 2003. Finalement, le couple, fragilisé par des disputes liées à l’absence de mômes, se sépare en mars 2024. Des cas loin d’être isolés. Dans la salle feutrée d’une clinique au centre-ville de Dakar, Fatma et Abdou se serrent la main en guise de solidarité.
Le poids de l’infertilité
Depuis six ans, aucun cri de bébé ne rompt le silence lourd de reproches dans lequel le couple finit par se morfondre. Aucun jouet d’enfant ne vient troubler l’ordre impeccable qui règne toujours dans leur maison.
Fatma se souvient encore de ses nuits blanches à pleurer sous l’œil stigmatisant de sa belle-mère. « Je vis vraiment un calvaire », soupire la femme de 32 ans, le trauma marqué sur son visage. Malgré la « compréhension » de son mari, qui l’aide à surmonter cette épreuve, l’informaticienne doit supporter le regard accusateur d’une société parfois impitoyable avec les mariés sans enfant. « J’ai allié médecine traditionnelle et moderne sans succès. Je fais des rapports sexuels régulièrement, c’est-à-dire trois à quatre fois par semaine.
Mais je n’ai jamais fait une fausse couche. Le médecin m’a dit que le problème, c’est moi », raconte Fatma, s’apitoyant sur son sort. Conséquences : la lune de miel de début de mariage s’est peu à peu transformée en lune de fiel. « Mon mari me soutient encore, mais jusqu’à quand ? Je sais qu’il veut des enfants », s’inquiète-t-elle, tête baissée. « Je suis derrière toi », console son époux Abdou, qui garde encore l’espoir d’être papa un jour. « C’est Dieu qui donne, pas la femme.
Elle est malade, mais elle a mon soutien. Je vais l’aider à surmonter cette épreuve », insiste-t-il avec l’énergie du désespoir. Par contre, Astou, qui vit à Liberté 6, a moins de chance. Elle est mariée depuis trois ans, mais la belle-famille commence à lui mettre la pression. Pour la dame aux 39 printemps, l’espoir de pouponner s’amenuise au fur et à mesure que se rapproche la ménopause. « Je suis en train de suivre mes traitements, mais ce sont les agissements de ma belle-famille qui m’indisposent », s’alarme-t-elle, la mine anxieuse. « Ma belle-famille me dit que “dama aye gaff” (j’ai la poisse). Ma belle-mère ne m’adresse que des insanités et mes belles-sœurs ne manquent jamais l’occasion de me rabaisser à cause de mon infertilité.
Bref, elles ont conseillé à mon mari de prendre une deuxième femme, à défaut de me répudier », explique la dame, partagée entre colère et dégoût. Sous pression, son conjoint, Moustapha, finit par épouser une deuxième femme qui, en moins de trois mois, tombe en état de grossesse. « Depuis, mon mari me considère comme un torchon. Il veut que je quitte la maison, mais je l’aime toujours », s’inquiète Astou, dont le couple tourne à la mésaventure. Avec ses causes multiples, l’infertilité continue de déstabiliser les unions. Entre médecine moderne et croyance ancestrale, entre espoir et résignation, des milliers de couples attendent chaque jour le miracle.
Par Baba DIENG
LA FARCE TRAGIQUE DU PREMIER MINISTRE
Sa Majesté le Roi Hassan II disait au journaliste Eric Laurent, dans La Mémoire d’un Roi (Plon, 1993), qu’«on peut classer en trois catégories ceux qui manient les idées politiques : les agités, les agitateurs et les hommes d’Etat.
Sa Majesté le Roi Hassan II disait au journaliste Eric Laurent, dans La Mémoire d’un Roi (Plon, 1993), qu’«on peut classer en trois catégories ceux qui manient les idées politiques : les agités, les agitateurs et les hommes d’Etat. Les agités, heureusement, sont les plus nombreux ; les agitateurs, eux, feront beaucoup de bruit ; quant aux hommes d’Etat, il leur faudra un certain temps pour se découvrir». Il est difficile de ranger, avec exactitude, notre bonhomme dans les deux premières catégories, mais une chose est sûre : il ne pourra jamais prétendre à une place, aussi insignifiante soit-elle, dans la troisième.
Cela fait une éternité qu’il n’avait pas retrouvé son milieu naturel, c’est-à-dire les «lives», où il pratique son sport de prédilection : fouetter, avec son fouet traditionnel de gladiateur, tout ce qui gesticule. Il semble qu’il soit impossible, pour lui, de se mettre dans la posture de celui qui incarne le pouvoir politique. L’opposant, le théoricien emblématique du Mortal kombat, est le père du Premier ministre, lequel est, à son tour, le chef incontesté du président de la République. Comme de coutume, depuis 2021, c’est la Justice qui est sa tête de Turc. Il s’est donné, encore une fois, le plaisir tragique d’ouvrir ses écluses d’injures sur les magistrats qu’il considère comme des «lâches» et des «corrompus». Des «résidus» du fameux système dont les tentacules ne font que s’élargir, malgré ses efforts titanesques. Avec Ousmane Sonko, quand les décisions de Justice lui sont défavorables, il faut accuser les juges des dix plaies d’Egypte, exposer leurs familles à la vindicte populaire, les menacer de mort ou d’exil. On a même vu, dans ce pays, des gens crier victoire parce que tout simplement un magistrat, considéré comme stipendié par le pouvoir politique et en mission pour liquider leur chef, a rendu l’âme…
A l’entendre s’apitoyer sur son sort lors de son dernier live-fleuve, on a la fâcheuse impression que tout le monde - les magistrats, les journalistes, les chroniqueurs, les hommes politiques, le plus atone des présidents de la République, les ministres, que sais-je encore- fomente une entourloupe pour saper son destin présidentiel pourtant si bien tracé par les sacrifices de ses groupies. Il a le pouvoir entre ses mains, et il se lamente ; il est la deuxième ou première tête de l’Exécutif, et son acrimonie légendaire est toujours là, tel le système renforcé et perpétué par Macky et sa bande de faussaires. Peut-être que son malheur s’explique par le fait qu’il n’est pas le président de la République pour que certains Sénégalais puissent enfin raser les murs…
Ceux qui font mine d’être choqués par ses déclarations graveleuses sur la Justice font preuve d’hypocrisie ou d’amnésie. Le leader de Pastef reste fidèle à sa réputation de pourfendeur impitoyable des institutions de la République. Rappelons que dès son accession au pouvoir, il avait déclaré, à la stupéfaction générale, avoir un projet d’épurer la Justice de fond en comble. Car, selon lui, il y a de très bons magistrats, c’est-à-dire ceux qui savent prendre des décisions qui lui sont favorables, et, à l’opposé, des magistrats venimeux et corrompus, qui ne demandent que des maisons et privilèges pour faire tout ce qu’on leur demande. On peut citer des exemples à l’infini, pour montrer que toutes les institutions de ce pays ont été victimes des attaques intempestives de Ousmane Sonko.
Défier la Justice a toujours été le modus operandi de l’actuel Premier ministre. Combien de fois a-t-il refusé de se présenter devant les juges pour répondre de ses actes ? Son argument, on le sait, était très simple : son sort était déjà scellé, puisque les magistrats n’étaient là que pour dérouler un projet funeste visant à anéantir son ambition présidentielle. Nous devons à la vérité de dire que le procès en diffamation qui l’a opposé à Mame Mbaye Niang est l’œuvre de ses propres turpitudes. En 2022, il avait déclaré proprio motu, devant le monde entier, être capable de prouver que l’ancien ministre de la Jeunesse, comme tous les prédateurs financiers du tyran Macky Sall, s’est gavé de deniers publics. A défaut de preuves pour étayer ses accusations, il décida de transformer ses procès en champs de bataille, causant ainsi la mort de plusieurs de nos concitoyens. L’irresponsabilité -qui consiste à se dire que c’est toujours la faute des autres, que l’on n’est jamais responsable de ses incartades- a toujours caractérisé sa manière de faire la politique.
Quand le Premier ministre parle, désormais, nous devons nous demander : laquelle de ses nombreuses casquettes est-elle en exercice ? Il faut dire que c’est une confusion qu’il a savamment orchestrée, pour continuer de torpiller impunément nos institutions républicaines. Lors de la campagne électorale pour les dernières Législatives, il s’était attaqué à la Justice sous prétexte que c’était le candidat, et non le Premier ministre, qui demandait Justice. Même son de cloche quand la Cour suprême lui administre récemment une retentissante déconfiture judiciaire : c’est le citoyen Ousmane Sonko, et non le chef du gouvernement, qui, horripilé par une décision de Justice injuste, s’indigne ouvertement, en arguant que c’est une énième forfaiture dirigée par des «magistrats corrompus» contre lui. Une question de bon sens s’impose : quel simple citoyen peut traiter les juges de tous ces maux d’Israël sans se retrouver en prison, ou sans recevoir la foudre de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) ? Aucun ! C’est donc la «culture de la non-distinction» qui s’impose : le Premier ministre porte la voix du Sénégal ; il n’est pas libre de ses actes, ni de ses mots, ni de ses foucades. Car toute institution porte en elle un stock de connaissances, c’està-dire un ensemble de prescriptions, qui encadre les comportements de tout citoyen ayant la chance de la servir temporairement -en démocratie, bien sûr.
Au moment où l’Etat est confronté à d’énormes défis budgétaires et même sécuritaires (les terroristes sont à un jet de pierre de nos frontières), où les urgences sont partout, notre foudre de guerre, lui, continue de se comporter comme un opposant, avec une irresponsabilité qui doit susciter toutes les inquiétudes. Une question, peut-être impie, me vient à l’esprit : quand est-ce que le Premier ministre Ousmane Sonko, celui qui définit dorénavant la politique de la Nation, se mettra sérieusement au travail, dans le silence et la solitude, pour nous dépêtrer de cette mauvaise ambiance économique ?
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PAPE NATANGO MBAYE ECRIT AVEC SES PIEDS ET DECROCHE LA MENTION BIEN AU BAC
Au lycée de Ngane, à Kaolack, cet élève en situation de handicap a bouleversé l’ordre établi. Il n’a jamais demandé d’aménagement, ni de traitement de faveur. Il a choisi de se battre à armes égales
Pape Natango Mbaye a décroché son baccalauréat, série S2, avec la mention « Bien ». Il a écrit toutes ses épreuves avec ses pieds.
Au lycée de Ngane, à Kaolack, cet élève en situation de handicap a bouleversé l’ordre établi. Il n’a jamais demandé d’aménagement, ni de traitement de faveur. Il a choisi de se battre à armes égales. Ses professeurs témoignent : « Il travaillait plus que les autres, toujours concentré, toujours déterminé. »
Pape a affronté les moqueries, les obstacles, les doutes. Il les a balayés un à un. Il s’est hissé à la première place de son centre d’examen du Lycée de Ngane dans la commune de Kaolack. Chaque lettre tracée du bout de ses orteils racontait une histoire de force et de dignité.
Ses camarades l’applaudissent, ses enseignants l’admirent, sa réussite émeut une nation. La toile s’emballe pour saluer cet exemple de courage et de persévérence. Son parcours rappelle que les limites sont souvent celles que l’on accepte. Pape Natango Mbaye, par son courage, offre au Sénégal un symbole puissant : celui de la résilience, de l’effort, et de la victoire contre l’injustice du sort.
MANE FAYE, 49 ANS, DECROCHE LE BAC AVEC SA FILLE
Le déclic vient de sa fille, Bigué, candidate en série STEG. En l’accompagnant à ses cours de renforcement, raconte L’Observateur, Mane ressent le besoin de combler ce vide laissé par l’abandon de l’enseignement général dans sa jeunesse
À 49 ans, Mane Faye a relevé un défi que beaucoup auraient jugé impossible : décrocher son baccalauréat, en candidate libre, après plus de vingt ans loin des bancs de l’école. Mère de quatre enfants, divorcée, salariée dans le privé, elle a mené ce combat dans l’ombre, portée par une volonté de fer et un objectif clair : prouver à sa fille – et à elle-même – qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.
Le déclic vient de sa fille, Bigué, candidate en série STEG. En l’accompagnant à ses cours de renforcement, raconte L’Observateur, Mane ressent le besoin de combler ce vide laissé par l’abandon de l’enseignement général dans sa jeunesse. Encouragée par un professeur, elle reprend ses cahiers en cachette, révise la nuit à Dakar et le week-end à Mbacké, tout en continuant de travailler. Ses collègues n’en savent rien. Sa famille, à l’exception de sa fille, doute de sa réussite. Elle, garde le cap.
Chaque jour d’examen, elle fait l’aller-retour vers Diourbel, faute de centre à Mbacké. Elle révise sous les arbres, affronte la fatigue, mais tient bon. Au second tour, elle décroche son Bac avec une mention honorable, une victoire personnelle qu’elle partage avec sa fille. Le président du jury, touché, exige une photo des deux lauréates : mère et fille, main dans la main, ont vaincu le doute.
Son histoire émeut. Les médias s’en emparent. Ses proches, autrefois sceptiques, sont admiratifs. Les jeunes s’inspirent d’elle. Et Mane, loin de s’arrêter, vise désormais l’Université Virtuelle du Sénégal, où elle espère entamer des études de sociologie.