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8 juin 2025
L'ULTIMATUM DES INSPECTEURS DU TRAVAIL
Face aux promesses non tenues concernant la signature de deux décrets cruciaux pour l'Administration du Travail, le syndicat brandit la menace d'actions radicales dans un communiqué daté du 12 mai
(SenePlus) - Dans un communiqué daté du 12 mai 2025, le Syndicat des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité Sociale (SICTRASS) du Sénégal exprime sa profonde déception face aux retards dans la signature de deux projets de décret considérés comme essentiels pour le renforcement des moyens d'intervention des inspecteurs du travail.
Selon le SICTRASS, ces textes, qui sont "en souffrance dans le circuit administratif depuis plusieurs années", n'ont aucune incidence financière sur le budget de l'État. Le syndicat s'interroge donc sur les raisons de ce retard, d'autant plus que le président de la République avait pris "l'engagement ferme le 1er mai 2024, qu'il a réitéré le 1er mai 2025, de corriger la faiblesse criarde des moyens alloués à l'Administration du Travail".
Le syndicat rappelle que cette préoccupation avait également été partagée par le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, où il s'indignait contre "le traitement inique, vitrine d'une rupture d'égalité et d'équité" envers les Inspecteurs et Contrôleurs du Travail.
Le communiqué révèle que la dernière rencontre avec l'actuel ministre du Travail, Monsieur Abass Fall, avait conduit le SICTRASS à faire d'importantes concessions sur la base d'un contrat de confiance. En retour, les autorités leur avaient assuré la signature des textes avant le 1er mai 2025, promesse qui n'a pas été tenue.
Le syndicat souligne que ses membres se sont pleinement engagés pour la réussite de la Conférence sociale, des négociations ayant abouti à la signature du Pacte de stabilité sociale, et du déroulement de la fête du travail du 1er mai 2025.
Cette situation, selon le SICTRASS, a "détient sérieusement sur la motivation des agents" d'un département qui se vide de ses ressources humaines, alors même qu'il est chargé de missions cruciales comme:
La consolidation et l'extension du système de protection sociale
Le règlement des conflits entre employeurs et travailleurs
La promotion d'un climat social favorable à l'amélioration de la productivité
La prévention des accidents et maladies liés au travail
La sauvegarde des emplois dans les entreprises en difficulté
La lutte contre toute forme de discrimination en milieu de travail
Face à cette "attente infructueuse et plus que longue", le SICTRASS informe que si l'État ne respecte pas ses engagements, il se réserve "le droit de poser tout acte syndical radical" pour que ce "cycle d'injustice et d'iniquité" soit brisé et que l'État reconnaisse à l'Administration du Travail "la place qui lui revient naturellement et légitimement".
Le communiqué, signé par le Secrétaire Général du Bureau Exécutif National (BEN) du SICTRASS, conclut en avertissant que sans action, le slogan "Jub Jubal Jubbanti" (référence à la devise nationale qui signifie "Un Peuple - Un But - Une Foi") ne sera qu'une "vaine profession de foi mais jamais une réalité dans le monde professionnel".
LA SOCIÉTÉ CIVILE SOUMET À LA COUR AFRICAINE UNE PÉTITION SUR LA JUSTICE CLIMATIQUE
L'bjectif est de demander à la juridiction suprême des droits humains du continent de se prononcer sur les devoirs des États africains face aux impacts du changement climatique.
C’est un tournant pour la justice environnementale sur le continent. Le 2 mai dernier, une large coalition d’organisations issues de la société civile africaine a déposé une requête auprès de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha, en Tanzanie. Objectif : demander à la juridiction suprême des droits humains du continent de se prononcer sur les devoirs des États africains face aux impacts du changement climatique.
La pétition, portée par la Plateforme africaine pour le climat (ACP), rassemble des acteurs comme Resilient40, Natural Justice, la Pan African Lawyers Union (PALU) ou encore l’Environmental Lawyers Collective for Africa. Elle s’appuie sur la Charte africaine des droits de l’homme, mais aussi sur d’autres instruments régionaux comme le Protocole de Maputo ou la Convention de Kampala, pour défendre une lecture des droits humains intégrant les enjeux climatiques.
« Les pauvres d’Afrique ne DOIVENT pas payer pour le mode de vie des plus gros émetteurs historiques », déclare Alfred Brownell, responsable de la campagne ACP, soulignant que l’Afrique, bien que peu responsable des émissions mondiales, est en première ligne face aux catastrophes climatiques.
Un cadre juridique pour des droits menacés
La pétition aborde plusieurs points cruciaux : le droit à la vie, à la santé, à un environnement sain, à l’eau et à l’alimentation ; la responsabilité des grandes entreprises polluantes ; la protection des populations vulnérables — notamment les femmes, les enfants, les peuples autochtones — ainsi que la nécessité d’une transition énergétique juste.
Pour June Cynthia Okelo, de la PALU, il s’agit d’un appel à la justice : « L’Afrique n’est pas un amortisseur pour les pollueurs. Le temps est venu pour nos tribunaux d’affirmer que les atteintes à l’environnement sont aussi une urgence en matière de droits humains. »
Les voix recueillies à Arusha lors du dépôt de la requête témoignent de la diversité et de la gravité des impacts. De l’Afrique du Nord à l’Afrique australe, en passant par l’Ouest et l’Est, les militants décrivent une réalité de plus en plus insoutenable.
En Afrique du Nord, Ahmad Abdallah, militant égyptien, évoque « une crise actuelle des droits humains, visible à travers la pénurie d’eau, les déplacements et l’instabilité économique ». Plus au sud, Lucien Limacher (Natural Justice, Afrique du Sud) décrit « la pire sécheresse depuis un siècle », qui compromet la sécurité alimentaire de millions de personnes.
En Afrique centrale, Dorcas Faida (RDC) pointe « une triple crise d’inondations, de sécheresse et de conflits », tandis qu’en Afrique de l’Ouest, Peter Quaqua (Liberia) alerte sur « l’effondrement des rendements agricoles » et ses conséquences économiques et sociales.
Les femmes et les jeunes sont parmi les plus exposés. Shahinaz Adel, militante égyptienne, rappelle que « les traditions renforcent la vulnérabilité des femmes face à la crise climatique », tandis que Inna Maria Shikongo, influenceuse et artiste namibienne, affirme : « Il est temps de faire face aux inégalités et aux injustices que les femmes et les jeunes subissent chaque jour sur le continent. »
Vers une jurisprudence climatique africaine
Cette saisine, la première du genre, pourrait ouvrir la voie à une jurisprudence continentale en matière de justice climatique. Pour les initiateurs, l'enjeu est clair : faire reconnaître que la crise écologique est aussi une crise des droits humains, et que les États ont l’obligation d’agir dans l’intérêt des générations présentes et futures.
« En défendant ces maximes fondamentales, nous cherchons à promouvoir un nouveau cadre juridique basé sur la responsabilité intergénérationnelle », conclut Alfred Brownell.
SADIO MANÉ S’OFFRE UN QUADRUPLÉ HISTORIQUE EN SAOUDIE
L’attaquant sénégalais a inscrit les quatre premiers buts de sa carrière en un seul match avec Al-Nassr, écrasant Al-Okhdood 9-0 lors de la 31e journée du championnat saoudien. En l’absence de Cristiano Ronaldo, Mané a brillé en leader offensif.
L’attaquant sénégalais d’Al-Nassr a inscrit le tout premier quadruplé de sa carrière professionnelle lors de la démonstration de force de son équipe face à Al-Okhdood (9-0), dans le cadre de la 31e journée de la Saudi Pro League.
Déjà en contrôle avant la pause, Al-Nassr a profité de l’expulsion du gardien adverse à la 47e minute pour dérouler en seconde période. Réduits à dix, les joueurs d’Al-Okhdood n’ont rien pu faire face à l’attaque saoudienne, portée par un Sadio Mané en grande forme.
Privé de Cristiano Ronaldo, absent pour cette rencontre, Al-Nassr a pu compter sur son autre star offensive. Positionné en pointe, Mané a parfaitement assumé ses responsabilités en multipliant les appels et en se montrant chirurgical devant le but.
Avec ce large succès, Al-Nassr reste solidement installé à la troisième place du championnat avec 63 points, derrière Al-Ittihad et Al-Hilal, en tête du classement.
Les chiffres de Sadio Mané cette saison (toutes compétitions confondues) : 44 matchs disputés, 17 buts inscrits et 11 passes décisives
À quelques semaines de la fin de saison, cette performance retentissante marque un tournant pour l’ancien joueur de Liverpool et du Bayern Munich, qui semble désormais parfaitement adapté au championnat saoudien.
PAR SEYDOU KA
LÉON XIV, UN PAPE GÉOPOLITIQUE
Lors de sa première messe, le 9 mai, le nouveau pape, Léon XIV, a déploré le recul de la foi au profit « d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ».
Lors de sa première messe, le 9 mai, le nouveau pape, Léon XIV, a déploré le recul de la foi au profit « d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ». Il faut dire que Robert Francis Prevost, de son vrai nom, hérite d’une Eglise en perte de vitesse en Europe et confrontée à de multiples défis, notamment la lutte contre la pédocriminalité et la baisse des vocations.
Premier pape américain de l’Histoire, il est décrit comme un « pape des deux mondes ». Né au Nord (à Chicago) mais enraciné au Sud (il a longtemps servi au Pérou), le nouveau souverain pontife débute son magistère dans un monde en crise. Il est tout à fait possible que les cardinaux qui l’ont élu aient tenu compte de la situation géopolitique actuelle. « C’est à la fois une opposition au gouvernement américain et la prise en considération des critères géopolitiques », analyse François Mabille, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux et auteur du livre « Le Vatican : La papauté face à un monde en crise ». Les relations avec Washington seront particulièrement scrutées, alors que l’élection de Léon XIV est analysée par certains comme une prise de distance avec le nationalisme chrétien se développant aux Etats-Unis.
Plusieurs journaux italiens ont disserté après sa nomination sur l’un de ses célèbres précurseurs, Léon Ier le Grand, connu pour avoir convaincu par la seule force de ses paroles le conquérant Attila et ses hordes de faire demi-tour en 452 lors d’une rencontre à Mantoue (nord de l’Italie actuelle). Certains journalistes malicieux n’hésitent pas à faire un parallèle entre Attila et Donald Trump, tandis que selon eux Léon XIV jouerait le rôle de celui qui rentrerait (remettrait) dans le droit chemin l’imprévisible et disruptif président américain. S’il réussit dans cette hypothétique mission, il rendrait grandement service à l’humanité. Avec l’élection d’un pape américain s’ouvre une fenêtre d’espoir. De sa capacité à faire entendre raison aux grands de ce monde, Trump en particulier, dépend grandement la paix dans le monde. En effet, on l’oublie souvent, mais le pape est aussi un chef d’État et une autorité morale dont la voix porte, dans un contexte de conflits majeurs – Ukraine, Soudan, Gaza – de montée des populismes, de dangers liés au développement de l’intelligence artificielle et de crise écologique.
Léon XIV sera également attendu sur le dialogue avec l’islam, l’un des piliers du pontificat de son prédécesseur, François, mais aussi avec le judaïsme, alors que les relations avec Israël sont tendues depuis le début de la guerre entre l’État hébreu et le Hamas en octobre 2023. Face à la guerre d’extermination qu’Israël mène à Gaza, François était du bon côté de l’histoire. C’était un Juste. Il se souciait de la souffrance des civils innocents ; ce qui lui avait valu le respect de nombreux musulmans. Le monde n’attend pas moins de Léon XIV. La relation avec la Chine – avec laquelle le Saint-Siège a renouvelé un accord sur la nomination des évêques – et l’église orthodoxe russe de Moscou seront également déterminantes pour la paix dans le monde. Dans son premier discours après sa nomination, le 8 mai, Léon XIV s’est voulu rassembleur et rassurant, appelant à « construire des ponts » à travers « le dialogue » et à « aller de l’avant », « sans peur, unis, main dans la main avec Dieu et entre nous ».
Un message d’espoir dans un monde plus que jamais marqué par le retour au tribalisme. Il ne reste qu’à espérer, comme il l’a promis, que « le mal ne prévaudra pas ». Au-delà des questions géopolitiques, la plupart des observateurs s’accordent à voir dans le choix de « Léon XIV » comme nom de règne avant tout une référence à Léon XIII, dernier souverain pontife à porter ce nom avant le nouveau pape. Ce pape italien, qui a régné de 1878 à 1903, est surtout connu pour avoir dénoncé dans une encyclique « la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce (…) qui impose ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires ». Aujourd’hui encore, la question de la justice sociale se pose avec acuité dans un monde sans solidarité. Les dérives de la mondialisation et l’irruption de l’intelligence artificielle sont en train de créer un nouveau type de prolétaires.
TOUSSAINT MANGA APPELLE À JUGER LES CAUSES, PAS SEULEMENT LES INJURES
Réagissant à l’affaire Azoura, le directeur de la Lonase appelle à une lecture plus profonde des faits. Selon lui, les injures sont la conséquence d’un vécu marqué par l’injustice et la douleur, que la justice doit aussi interroger.
Le directeur de la Lonase Toussaint Manga, a invité, lundi, à une analyse plus approfondie des événements suite à l’affaire impliquant Azoura et des accusations d’injures publiques.
À travers un message sur ses réseaux sociaux, il a exhorté la justice à ne pas se limiter aux faits d’injures, mais à examiner les causes sous-jacentes.
« On ne peut pas analyser de façon simpliste le cas Azoura sur des faits d’injures publiques. Sa réaction est la conséquence d’une cause. Et la justice doit d’abord se pencher sur la cause avant de s’attaquer à la conséquence », affirme Toussaint Manga. Il rappelle des événements marquants et douloureux de l’histoire récente du Sénégal, soulignant le sort de « milliers de personnes emprisonnées injustement », de « dizaines de jeunes innocents morts » et de ceux qui ont été « borgnes, manchots ou amputés ».
Selon lui , la question fondamentale est de déterminer si la personne visée par les injures « mérite d’être insultée ou mérite d’être acclamée ».
Sans cautionner les injures, il insiste sur la nécessité de comprendre le contexte émotionnel et psychologique qui peut animer une personne ayant subi des injustices ou ayant été témoin de telles tragédies.
« Pour bien juger le comportement de Azoura il faut d’abord faire l’expérience carcérale pour comprendre que : ‘quiconque t’amène en prison n’est pas loin de t’ôter la vie.’ Personnellement je me suis réfugié dans la FOI en Dieu pour pouvoir tolérer et pardonner. Mais Dieu seul sait que les idées noires que je mûrissais contre les bourreaux quand j’étais en prison étaient pires que des injures. »
« On ne peut pas semer la haine dans le cœur des gens et s’attendre à récolter le respect et les honneurs. Le respect se mérite dans la vie» , a-t-il martelé.
À DAKAR, LES FEUX ROUGES QUE PERSONNE NE RESPECTE
Malgré des investissements répétés depuis plus d'une décennie, la capitale sénégalaise peine à entrer dans l'ère de la signalisation moderne, laissant règner une anarchie routière qui exaspère habitants et visiteurs
(SenePlus) - Dans la capitale sénégalaise, la bataille pour instaurer un semblant d'ordre dans la circulation urbaine ressemble à un combat perdu d'avance. Équipements rares, policiers dépassés et projets successifs sans lendemain : les feux tricolores peinent à s'imposer dans le paysage dakarois, comme le rapporte un éditorial de Mehdi Ba pour Jeune Afrique.
À l'intersection où l'avenue Cheikh-Anta-Diop se prolonge par la VDN (voie de dégagement Nord), la scène est quotidienne : « Un policier en tenue s'époumone dans son sifflet, tout en agitant les bras dans une chorégraphie martiale », décrit le journaliste. Ce carrefour stratégique, qui relie les quartiers cossus du Point E et de Fann Résidence, est emblématique du désordre qui règne sur les routes de la capitale.
« En dehors du centre-ville de Dakar, l'autorégulation du trafic est la règle et le chaos routier aux carrefours, la norme », constate Jeune Afrique. Et lorsque des feux tricolores sont installés, un phénomène surprenant se produit : les agents de police eux-mêmes invitent les conducteurs à les ignorer, préférant orchestrer manuellement le ballet des véhicules.
Selon Daouda, chauffeur de taxi depuis deux décennies, cette situation s'explique en partie par des problèmes de calibrage : « Certains feux restent au rouge trop longtemps. C'est pourquoi les policiers affectés à la circulation font passer en priorité les files dans lesquelles les véhicules sont les plus nombreux ».
Pourtant, les initiatives pour moderniser l'infrastructure ne manquent pas. Jeune Afrique rappelle qu'en 2012, « un projet entre la ville et la Banque islamique de développement visait à moderniser les feux tricolores de la capitale à 68 carrefours ». Près d'une décennie plus tard, en novembre 2021, de nouveaux accords étaient signés entre le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), l'Ageroute Sénégal et des partenaires privés américains, à l'occasion de la visite du secrétaire d'État Antony Blinken.
Aujourd'hui, c'est vers l'Empire du Milieu que le Sénégal se tourne. « À la fin de 2025, Inch'Allah, un énième projet – baptisé Intelligent Transportation System (ITS) et porté par les chinois CNTIC et Huawei – est quant à lui censé aboutir à l'équipement en feux tricolores de 74 intersections », indique le magazine panafricain.
Une régulation fragmentée
L'un des problèmes majeurs réside dans le manque de coordination. Comme l'explique Lamine Gaye, directeur des études et de la stratégie au Cetud, cité par Jeune Afrique : « À l'échelle de la capitale, deux centres de commandement distincts régulent actuellement ces feux. L'un est coordonné par la mairie, l'autre par la police et la gendarmerie ».
Cette gestion bicéphale entraîne une désynchronisation qui aggrave la confusion au lieu de la résoudre. « Unifier et centraliser la signalisation tricolore » reste donc la priorité, selon ce responsable.
Même les récentes innovations en matière de transport urbain n'ont pas réussi à imposer le respect des signalisations. Depuis mai 2024, le Bus Rapid Transit (BRT), transport en commun 100% électrique traversant Dakar du sud au nord, a vu l'installation de nouveaux feux tricolores sur son parcours. Censés notamment sécuriser la traversée des piétons, ces équipements sont largement ignorés.
Le constat du taximan Daouda est sans appel : « Ni les automobilistes ni les piétons ne les respectent. Quant aux deux roues, ils ne se sont jamais sentis concernés par les feux rouges ».
À Dakar, la guerre du feu tricolore semble donc encore loin d'être gagnée, et le chaos routier a encore de beaux jours devant lui.
PAR Abdoul Aly Kane
QUID DU FCFA/ECO FACE AU DÉFI DE L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans un contexte de tensions commerciales internationales, la réforme du FCFA vers l'ECO révèle un paradoxe : comment construire une souveraineté monétaire sans avoir préalablement bâti une véritable intégration économique ?
Une hausse des tarifs douaniers d’une ampleur sans précédent, a été décidée le 2 avril dernier par le président Trump, dans le but avancé de corriger le déséquilibre du commerce bilatéral entre les USA et les principaux pays exportateurs sur le marché américain.
Ces hausses, en réalité pratiquées depuis 2010, en lien avec la crise des « subprimes » de 2008, traduisaient déjà un changement de cap idéologique américain, du fait d’un retour à des mesures protectionnistes, en contradiction avec l’option libre-échangiste érigée en dogme économique dans une mondialisation triomphante.
Les hausses d’avril ont atteint un niveau jamais égalé, visant particulièrement la Chine (jusqu’à 145% sur certains produits), et dans une moindre mesure la zone euro et des pays asiatiques pour des tarifs moyens de 10%, déclenchant une guerre commerciale d’envergure.
La réplique de la Chine a suivi, avec des droits de 125% sur des produits stratégiques, donnant une tournure plus frontale à la guerre commerciale et monétaire entre les deux pays.
La Chine serait coupable selon les autorités américaines, de « manipuler » le Yuan (dévaluations compétitives) pour compenser les hausses des tarifs douaniers américains.
Les conséquences du bras de fer commercial s’étendent progressivement à la sphère financière, par une baisse des souscriptions de bons du trésor (maturité entre 10 et 30 ans), composante importante des réserves de change des banques centrales du monde (baisse de 27% des bons du trésor détenus par la Chine entre janvier 2022 et décembre 2024).
Les banques centrales d’Asie et des BRICS ont tendance à recomposer leurs réserves en renforçant la part de l’or et d’autres actifs qui les exposeraient moins au risque géopolitique (sanctions et réactions), ce qui impacte la tenue du dollar sur le marché des changes et provoque des réactions d’économistes et d’experts du marché financiers.
En Europe, M. Bruno Lemaire, ancien ministre de l’Economie et des Finances de France, voit dans l’affrontement commercial, une opportunité de substituer l’euro au dollar comme monnaie de réserves et de facturation des échanges, en particulier pour les produits énergétiques (pétrole, gaz).
Dans une contribution titrée « le roi dollar vacille », ce dernier a ainsi commenté la situation :
« Le dollar baisse, les autres monnaies montent, et on parle de retraits massifs des investisseurs chinois et japonais sur les bons du Trésor américain.
« Cet affaiblissement actuel du dollar est structurel ».
Ainsi, pour les Européens, la question devient de plus en plus pressante : que faire ? ».
« Le deal (proposé par le Président TRUMP) est clair : vous financez notre dette en achetant ces bons du Trésor (sur 100 ans à taux nul), en échange de quoi vous échapperez aux tarifs douaniers ».
« Pour la première fois depuis 1945, les Européens ont entre les mains une opportunité unique de faire de l’euro une monnaie de référence mondiale.. Nous pourrons enfin importer du gaz et du pétrole, dont nous avons encore besoin pour des décennies, sans risque de change ».
« Plus les échanges seront libellés en euro, plus les États européens disposeront de leviers de négociation avec leurs partenaires commerciaux, Etats-Unis compris.
Les bouleversements du système monétaire international en gestation, entamés avec les attaques contre le rouble (guerre en Ukraine), les menaces de dédollarisation venant des BRICS et enfin les réactions européennes centrées sur le renforcement de l’euro, le tout sur toile de fond d’un endettement hors normes des USA (36 000 milliards de dollars), paraissent inéluctables à terme.
Concernant l’UMOA, cette guerre des monnaies en perspective met en évidence l’urgence à aller au-delà du statu quo actuel sur la réforme monétaire en cours (FCFA/ECO).
Pour rappel, de nouveaux accords de partenariat économique élaborés pour le passage du Fcfa à l’ECO, ont été votés en 2019 par l’assemblée nationale française, puis actés par le Président ivoirien en sa qualité de Président de la Conférence des chefs d’Etat de l’Union Economique mandaté par ses pairs de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, et le président de la République française.
Malgré ces actes officiels, le signe monétaire « FCFA » demeure encore en force dans l’espace UMOA.
Il resterait encore aux états membres de la CEDEAO, à se mettre d’accord sur la feuille de route menant au lancement de l’ECO, et dont l’écueil principal serait la mise en place d’un nouveau pacte de convergence 2022/2026 pour un lancement effectif en 2027.
Au-delà de la feuille de route, des désaccords resteront sans doute à régler, en particulier la question de l’arrimage à l’euro selon une parité fixe et celle de la politique monétaire centrée sur la seule maîtrise de l’inflation, demeurée inchangée dans les nouveaux textes.
Le Ghana avait exprimé en son temps des réserves sur le régime de change fixe proposé pour la nouvelle monnaie, et montré son choix pour un régime de change flexible ; le Nigéria aurait insisté sur l’exercice par ses soins du leadership de la nouvelle union monétaire, au regard de son poids économique.
Concernant le Sénégal, le président Faye s’est exprimé très clairement sur la question lors de l’anniversaire de la fête de l’indépendance.
Face à ce qu’il perçoit comme une progression lente sur la monnaie CEDEAO, il a demandé à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de « reprendre l'initiative de création d’une monnaie souveraine, avec un nom, un symbole et des billets distincts" ; « Si ça prend encore trop de temps, le Sénégal se retirera pour avoir sa propre monnaie » a poursuivi le président Bassirou Diomaye Faye.
Pour notre part, nous avons la conviction que la problématique du FCFA relative à son incapacité à impulser le décollage économique des pays membres, ne doit pas laisser en arrière-plan la question prioritaire de l’intégration économique sous régionale.
Celle-ci reste encore à l’état embryonnaire tant en CEDEAO qu’en UEMOA.
L’UEMOA, qui avait pris en charge ce volet économique, situé hors du champ de l’UMOA, n’a pas réussi en 30 an, à la réaliser.
Le statisticien Souleymane Diallo, dans son livre « Radioscopie des exportations sénégalaises en vue de la ZLECAF » met en relief la structure du commerce extérieur des pays membres.
Il y précise entre autres, que les échanges entre pays de l’UEMOA ne dépassent pas 15 %, et que les exportations du Sénégal vers la Côte d’Ivoire ne représenteraient que 1% des importations de ce pays ; cela signifierait que ces deux économies « locomotives » de l’UEMOA, commercent peu entre elles du fait que la structure extra communautaire de leurs échanges extérieurs.
Concernant le FCFA, il est établi que la politique monétaire et bancaire de l’UMOA a été jusque-là, peu regardante sur les objectifs de croissance des pays, parce que davantage préoccupée par la stabilité de la monnaie, dans le cadre global du système monétaire international, dont le FMI est le gardien.
A compter de la réforme institutionnelle de 2010, l’UMOA a fait de cette stabilité une « surpriorité ».
Au niveau des banques, cette option s’est traduite par un contrôle renforcé sur les « portefeuilles crédit » via les normes de gestion de Bale en force depuis la fin des années 80 (ratio Cooke), ce qui les a progressivement conduites à privilégier les opérations sur titres du marché financier, plus sécures que les opérations d’intermédiation classiques
Concernant le financement d’entreprises la réforme de 2010 délègue aux Conseils Nationaux du Crédit ‘donc aux états) la mission de « prendre en compte des préoccupations de financement des opérateurs économiques ».
Face à ce choix prioritaire de défense de la valeur du FCFA/Euro, aux difficultés consécutives d’accès des entreprises au crédit bancaire, la question est la suivante : quelle est l’utilité d’avoir une monnaie commune, censée dynamiser les flux d’échanges commerciaux et de capitaux dans l’espace communautaire, pour des résultats aussi faibles, 30 années durant pour l’UEMOA et 50 années pour la CEDEAO ?
Le grand défi du développement ne saurait être relevé sans l’ouverture vers la sous-région ; au cœur de ce défi, il y a celui de parvenir à une capacité de production et une maitrise technologique régionales, dans le but de fabriquer des produits quantitativement et qualitativement équivalents à ceux présentés par la concurrence sur le marché international ; ce défi a été relevé par les entreprises des économies émergentes d’Asie, devenues les nouveaux « ateliers du monde » (smartphones, ordinateurs personnels, appareils électroménagers connectés, impression 3D, intelligence artificielle etc..), dans le cadre d’une démarche de complémentarité économique initiée par le Japon, puis la Chine.
A l’échelle de la sous-région, des stratégies d’attraction des investissements extérieurs, mais aussi de promotion de projets privés africains à vocation régionale devraient être bâties en synergie par les états et les opérateurs privés d’envergure.
Dans cette perspective, la démarche du nigérian Dangoté devrait inspirer. Pour l’accès à la technologie, le travail en amont devrait consister à mettre en harmonie les budgets de formation et de Recherche/Développement axé sur le numérique, dégagés par les états et les grandes entreprises.
La question sous-jacente du financement des entreprises devrait être résolue. C’est le lieu de souligner le paradoxe noté dans l’évolution du paysage bancaire en UEMOA ; il s’agit de la démultiplication des « banques africaines » sans effet sur l’offre de financement en faveur des PME.
A notre sens, les États devraient revenir à l’option originelle de création de banques nationales, mise en place lors des années 70/80, en appui au modèle d’industrialisation axé sur l’import-substitution. Cela est d’autant plus actuel que le protectionnisme économique est redevenu en odeur de sainteté.
Rappelons que ce modèle n’avait pas survécu à la période d’ajustement structurel, durant laquelle les banques nationales (ou de développement) furent liquidées, là où, dans certains cas, un apport « d’argent frais » des opérations de restructuration de capital, de fonds de commerce et d’assainissement portefeuille de crédit auraient pu suffire.
Pour conclure, la souveraineté monétaire qui est un impératif indiscutable, devra nécessairement être « linkée » avec l’édification d’une industrie africaine intégrée et compétitive, grâce à des coûts de production optimisés, et une production de biens et services à la hauteur de ceux offerts sur le marché international.
La création d’une nouvelle monnaie panafricaine devrait s’accompagner d’une nouvelle loi bancaire priorisant le financement des entreprises.
Cela devrait passer par une réglementation et des normes de gestion moins coercitives et plus adaptées au contexte africain où les marchés financiers sont peu profonds, les crises bancaires éventuelles plus gérables et peu enclines à devenir systémiques du fait de la faible imbrication des banques et des marchés financiers dans le continent ; pour preuve, la crise mondiale systémique de 2008 et celle de la Silicon Valley Bank a eu peu de résonnance en Afrique.
Cette nouvelle loi bancaire devra contenir des dispositions plus inclusives, notamment la facilitation de la création d’institutions bancaires spécialisées pour la couverture de besoins de financement de secteurs artisanaux porteurs de croissance (maroquinerie, chaussure, confection, cinéma, téléfilms, peinture, design, fashion design etc..).
Pour ce qui concerne l’espace communautaire, les entreprises industrielles devraient être encouragées à s’ouvrir à leurs homologues et au marché, dans la perspective d’atteindre des niveaux de quantité et de qualité de production et de compétitivité, leur permettant d’affronter la concurrence sur le marché international, et créer de l’emploi.
Le marché sous régional deviendrait un espace d’incubation et d’intégration d’entreprises transafricaines, bénéficiant de dispositions légales et règlementaires d’un code des investissements commun, favorable à leur insertion sur le marché international.
Cette approche exige des abandons de souveraineté supplémentaires, essentiellement entravés par des gouvernants accrochés au principe révolu de « l’intangibilité des frontières » à l’origine de bien de crispations nationales.
L’expérience contrastée et finalement réduite à néant du NEPAD, renseigne sur l’importance de la volonté politique des dirigeants africains, en faveur de l’intégration économique réelle.
Compte tenu des lenteurs inhérentes au processus, il serait indiqué de prioriser une approche d’intégration par « cercles concentriques », axé sur la complémentarité économique de pays en voisinage immédiat, partageant en commun des frontières et des ressources stratégiques.
Pour le Sénégal, l’OMVS (Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal), constitue une zone idéale de co-développement avec le Mali, la Mauritanie et la Guinée, soit 53 millions d’habitants ; le bassin est riche en ressources minières diversifiées (phosphates, or, fer, zircon manganèse et bauxite dans le haut bassin, pétrole et gaz).
Le Mali est la principale destination des exportations du pays ; avec la Mauritanie avec laquelle le Sénégal partage un champ gazier, et la Guinée, des relations économiques, commerciales et culturelles sont constantes.
Malgré le renoncement aux engagements de départ (après barrage) de « réaliser l’autosuffisance alimentaire, cette organisation garde pour le Sénégal toute sa pertinence dans un contexte d’insécurité alimentaire mondiale, et possède les ressources minières et eau aptes à être la matrice d’une industrialisation conséquente.
Abdoul Aly Kane est banquier, expert financier, ancien président de la SONES.
VIDEO
AZOURA FALL DANS LES MAILLES DE LA CYBERSÉCURITÉ
Après plusieurs jours de traque suite à des vidéos jugées offensantes envers l'ex-président Macky Sall, le militant de Pastef a finalement été interpellé. Son avocat alerte désormais sur son état de santé mentale et physique "gravement détérioré"
(SenePlus) - Une affaire qui semblait banale prend désormais une dimension nationale. Azoura Fall, militant de Pastef, a été interpellé par la division de cybersécurité pour des propos jugés "contraires aux bonnes mœurs". Cette interpellation intervient après plusieurs jours de traque intense. Croulant sous le poids de nombreuses plaintes suite à une vidéo virale dans laquelle il aurait insulté l'ex-président Macky Sall, Azoura Fall semblait avoir pris la tangente pour échapper à une convocation judiciaire.
Une véritable chasse à l'homme avait été lancée contre lui, allant jusqu'au lancement d'un avis de recherche par message radio. Des éléments de la Brigade de recherches de Kaolack avaient même effectué une descente à Paoskoto, chez un proche présumé du fugitif, sans succès. Les autorités avaient poussé la démarche jusqu'à transmettre une opposition de sortie du territoire à la Direction de la police de l'air et des frontières (Dpaf).
Me Abdoulaye Tall, qui a assisté Azoura lors de son audition, a partagé des informations importantes à la sortie des locaux de la cybersécurité ce lundi 12 mai 2025. L'avocat a particulièrement insisté sur l'état de santé alarmant de son client.
"Azoura est gravement malade", a déclaré Me Tall. L'ancien détenu souffrirait de multiples problèmes de santé, notamment des troubles d'articulation, ainsi que des complications au foie et aux poumons. Ces problèmes seraient directement liés à sa précédente détention carcérale qui aurait "détérioré sa santé au point qu'il ne jouit pas de toutes ses facultés, aussi bien mentales que physiques".
Cette préoccupation concernant l'état mental d'Azoura Fall est partagée par d'autres personnalités. Waly Diouf Bodian, responsable de Pastef, a pris sa défense en assurant qu'il ne jouirait pas de toutes ses facultés mentales. "Azoura est une victime parfaite du régime de Macky Sall. C'est en prison que j'ai constaté qu'il n'était plus le même. Il y a été incarcéré dans des conditions particulières qui ont profondément affecté son état moral", a-t-il déclaré. Selon lui, Azoura "a besoin d'aide psychologique, pas d'une traque judiciaire dénuée de sens".
L'affaire a également suscité la réaction de Seydi Gassama, Directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal, qui a exprimé sa vive préoccupation dans un tweet publié ce dimanche 11 mai. Il y dénonce les méthodes utilisées par l'État pour traquer des personnes poursuivies pour des délits d'opinion. "Organiser une battue et aller jusqu'à émettre une interdiction de sortie du territoire national pour retrouver une personne poursuivie pour le délit de diffamation, d'injures publiques ou de diffusion de fausses nouvelles est assez troublant pour un État démocratique", a-t-il écrit sur X.
L'avocat d'Azoura a tenu à rappeler que son client bénéficie toujours de la présomption d'innocence. "Pour le moment, ils ne sont pas encore en position de garde à vue. On est à l'étape des auditions", a précisé Me Tall, ajoutant que les enquêteurs devront rendre compte à leur hiérarchie pour déterminer les suites à donner à cette affaire.
Face à cette situation, l'avocat lance un véritable "cri du cœur" pour attirer l'attention des autorités judiciaires sur le cas particulier d'Azoura, demandant qu'une considération spéciale soit accordée à son état de santé préoccupant.
Sur le plan juridique, Me Tall a également évoqué la question de la responsabilité dans la diffusion de propos potentiellement préjudiciables, tandis que Seydi Gassama appelle à "la dépénalisation de ces infractions" et demande que "la liberté d'expression soit mieux protégée au Sénégal", plaidant pour "la suppression des peines de prison dans les cas de diffamation, d'injures publiques ou de diffusion de fausses nouvelles".
DU KUSH CACHÉ DANS DU CAFÉ SAISI AUX CASTORS
Treize personnes ont été arrêtées lors d’un coup de filet antidrogue mené par l’OCRTIS. Le réseau utilisait des vendeurs ambulants de café pour écouler leur drogue.
Un important coup de filet antidrogue a eu lieu ce samedi au marché Castors, à Dakar. Selon le journal Libération, l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) a mené une opération musclée qui a abouti au démantèlement d’un réseau utilisant des « pousse-pousse à café » comme couverture pour distribuer une drogue redoutable : le « kush », également surnommée « drogue du zombie ».
L’opération, qui a duré trois heures, a permis de saisir une importante quantité de cette substance illicite, ainsi que plusieurs matériels servant au trafic. Le « kush » était écoulé par des individus se faisant passer pour des marchands ambulants de café. Ces derniers servaient d’intermédiaires entre les dealers et les clients, dissimulant la drogue dans leurs chariots.
Treize personnes de nationalité guinéenne, âgées de 19 à 37 ans, ont été interpellées. Elles jouaient le rôle de gardiens de la drogue et utilisaient sept « pousse-pousse à café » comme outils de transport et de camouflage. La police a également arrêté un certain M. Diop, 41 ans, présenté comme un blanchisseur d’argent du réseau. Il aurait réinvesti les profits du trafic dans l’achat de terrains à Ladoum.
PAR SALLA GUEYE
PARTIS POLITIQUES DÉCORATIFS
Au Sénégal, la démocratie est si accueillante qu’elle accorde l’asile à près de 350 partis politiques. À ce rythme, on risque bientôt d’avoir un parti décoratif par rond-point, dans un paysage politique éclaté...
Au Sénégal, la démocratie est si accueillante qu’elle accorde l’asile à près de 350 partis politiques. À ce rythme, on risque bientôt d’avoir un parti décoratif par rond-point, dans un paysage politique éclaté où l’écho des idées se perd dans le vacarme des ambitions personnelles.
On les appelle parfois les « partis télécentres », du nom de ces petites cabines téléphoniques qui précédaient, chez nous, l’avènement du téléphone portable.
Des structures sans ancrage, sans programme, mais dotées d’un président à vie et d’une imprimante à slogans. La modernisation annoncée depuis la réforme de 2016 est restée au stade de promesse – comme une application jamais téléchargée. Aujourd’hui, le président Faye veut rationaliser.
C’est une mise en ordre salutaire. Le vrai défi ? Le financement de ces formations. C’est mystère et boule de billets ! On cotise, on contribue, et au final, c’est le leader qui règle l’addition. Dans certains cas, il est aussi le seul militant, accompagné du trésorier… et du chambellan. Moins de partis, mais plus solides, plus clairs, plus responsables : voilà une réforme qui vaudrait bien tous les congrès du monde.