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8 juin 2025
IBOU TALL CHANTE SES «JAR-JAR»
«Jar-Jar», c’est le nouveau single du claviste établi à Londres, Ibou Tall. Cet opus, sorti en avril dernier, revient sur le parcours de cet artiste sénégalais dont le genre musical de prédilection est le jazz.
«Jar-Jar», c’est le nouveau single du claviste établi à Londres, Ibou Tall. Cet opus, sorti en avril dernier, revient sur le parcours de cet artiste sénégalais dont le genre musical de prédilection est le jazz.
Par Amadou MBODJI – Jar-Jar est le nouveau single produit par le claviste Ibou Tall, un jazzman vivant en Angleterre, où il evolue avec son groupe. «Jar-Jar représente le SenJazz en marche. Jar-Jar est la continuité de mes toutes premières expériences musicales, mais également un hommage aux nombreuses figures musicales qui m’ont façonné, même si le clip ne présente qu’une infime partie de toutes mes influences. C’est également un avant-goût de mon prochain album qui est actuellement en préparation», informe Ibou Tall. Ancien chef d’orchestre de Alioune Mbaye Nder, Ibou Tall, appelé communément Chick Correa en référence au grand maître du piano, a très tôt entamé des recherches pour se frayer une place dans le paysage musical sénégalais.
Etabli à Londres depuis près de 20 ans maintenant, ce maestro anime des séries de concerts avec son quinté le Jazzmates. En prélude à la sortie de son album en automne, Chick donne un avant-goût avec ce single Jar-Jar, sorti le 11 avril 2025.
Originaire de Dakar, Ibou Tall est largement reconnu comme un compositeur de jazz avec un parcours musical jalonné de réalisations majeures.
Celles-ci commencent par sa participation à divers projets de groupe, avec comme point d’orgue sa collaboration prolifique avec Alioune Mbaye Nder, qui a donné naissance à dix albums et à de nombreux tubes, de 1995 à 2002.
Après des tournées réussies à travers l’Europe, l’Afrique et les Etats-Unis, et un enregistrement notable avec Baba Maal pour l’album Buur Laamdo, Ibou Tall s’est lancé dans sa carrière solo en 2002, en créant son label Talli.B Productions.
Au cours des deux décennies suivantes, Ibou Tall est celui dont l’expertise et le talent sont sollicités par d’autres artistes, ce qui lui offre un éventail de projets internationaux en tant que directeur musical et musicien de studio. Il contribue notamment à diverses initiatives musicales telles que The Melting Pot Jazz Trio, l’album Nobody’s Perfect de Mc Sketchy et le documentaire Femme.
Qui suis-je sans Mari, réalisé par Mariama Samba Baldé, diffusé sur Tv5 France/Afrique. En 2020, Ibou a entamé une formation à dBs Music à Bristol, en vue d’obtenir un diplôme de composition (niveau Licence) en cinéma/télévision.
Ce parcours académique nourrit son ambition de devenir professeur indépendant à dBs en 2023 et au Bristol Beacon en 2024, tout en continuant à diriger le groupe Jazzmates et à piloter des projets de production musicale et cinématographique, témoignant ainsi de son engagement envers l’excellence et la progression professionnelle continue.
MISE EN PLACE D’UN COMITE REGIONAL DES FEMMES
Ratification de la Convention 190 sur la violence et le harcèlement au travail- A Sédhiou, la lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur des initiatives de l’Unsas, qui a opté pour la mise en place d’un Comité régional pour la prise en charg
A Sédhiou, la lutte contre les violences faites aux femmes est au cœur des initiatives de l’Unsas, qui a opté pour la mise en place d’un Comité régional pour la prise en charge de la question.
Pour accompagner les femmes dans la formalisation à l’accès au travail décent et à la protection sociale de l’économie informelle, promouvoir la coopération et le partenariat aux niveaux national et international, l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) a organisé un atelier de renforcement de capacités sur le leadership et l’autonomisation, et procédé à l’installation du Comité régional des femmes à Sédhiou. Les travailleurs ont listé plusieurs difficultés qu’ils rencontrent. A Sédhiou, c’est autour de la prise en charge de la protection sociale, la santé et la sécurité au travail, la violence et le harcèlement dans le monde du travail que l’Unsas a entamé ses activités.
A l’occasion de l’installation du Comité régional des femmes de Sédhiou, la présidente de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal, Nafissa Samb, a plaidé pour la ratification de la Convention 190. «Nous avions porté plusieurs plaidoyers et aussi plusieurs formations à l’endroit des femmes pour qu’elles puissent prendre conscience de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Au-delà du cadre du travail, il y en a beaucoup dans les foyers. Je dis parfois qu’on ne passe pas un ou deux jours sans qu’on parle de violence dans les médias. Nous avions porté un plaidoyer auprès de l’ancien gouvernement, finalement cela n’a pas abouti, mais nous sommes en train de le porter avec le gouvernement qui est en place.» Elle enchaîne : «Lors du deuxième Conseil des ministres, je pense, le président de la République avait demandé à ce qu’on accélère, au niveau des ministères de la Famille, des Affaires étrangères et au niveau de l’Assemblée nationale, pour arriver à ratifier la Convention 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Nous sommes là-dessus, et je demande qu’on puisse accélérer les choses.»
C’est l’ensemble des syndicats de l’Unsas qui sont élus par consensus membres du Comité régional des femmes. La mise en place de cette organisation va faciliter la prise en charge des difficultés liées au congé de maternité, au congé de travail en cas de maladie des enfants ou d’autres situations non réglementées, signale Ibrahima Badji, Secrétaire général de l’Union des syndicats autonomes du Sénégal, à Sédhiou
Par Madiambal DIAGNE
LE 28 MAI OU L’ÉPREUVE DE VÉRITÉ DÉMOCRATIQUE
Nombreux sont ceux qui m’ont interrogé sur ma position quant au Dialogue national convoqué par le président de la République le 28 mai 2025. Ma réponse, nette et sans détour, en a surpris plus d’un
Nombreux sont ceux qui m’ont interrogé sur ma position quant au Dialogue national convoqué par le président de la République le 28 mai 2025. Ma réponse, nette et sans détour, en a surpris plus d’un. En effet, j’estime que toute la classe politique et la Société civile doivent y prendre part, même en se bouchant le nez. Certes, ma posture peut apparaître facile car je n’ai jamais été invité, à quelque titre que ce soit, à une séance de dialogue national dans le passé. Aussi, j’avoue que je serais le plus étonné de recevoir, à la dernière minute, un carton d’invitation de la part des organisateurs de ce raout. D’ailleurs, en tout état de cause, mon agenda pour cette date ne me permettra pas de suivre les discussions, encore moins d’y participer. Et je forme le vœu que personne, fûtil le plus sot et le plus malveillant, n’aille s’imaginer que je pourrais me laisser gagner par un quelconque esprit de compromission.
Les paradoxes du refus
Plusieurs responsables de l’opposition ont déjà exprimé leur refus de répondre à l’invitation du Président Bassirou Diomaye Faye. Certains semblent prisonniers d’une logique figée : celle de réfuter à tout locataire du Palais présidentiel, toutes plages de discussions ou d’échanges. Cette posture, qui peut se révéler grégaire, mimétique, ne devrait être celle de tout le monde. Le camp de l’ancien Président Macky Sall, particulièrement, est disqualifié de formuler la moindre objection pour ne pas répondre au Dialogue, qu’il avait lui-même prôné, en s’inscrivant dans la suite de ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Qui plus est, la date du 28 mai a été «sanctuarisée» par Macky Sall, comme étant la journée du Dialogue national. Il est donc aberrant que les partisans de Macky Sall arrivent, aujourd’hui, à bouder ce qu’ils avaient instauré. On se souvient des critiques virulentes adressées à l’opposition d’alors, qui boycottait les dialogues. J’étais de ceux qui dénonçaient cette stratégie du vide. Il serait donc malvenu de l’approuver aujourd’hui, sous prétexte que le pouvoir a changé de camp ou que des opposants sont en détention pour une raison ou une autre. Il ne faut pas prêter à Ousmane Sonko les armes qu’on jugeait indignes. Dans une démocratie, il est irresponsable de fuir les discussions, surtout quand il s’agit de débattre de l’avenir du pays. Le devenir de la Nation mérite de se faire violence, pour se mettre en face de ses plus irréductibles adversaires et discuter avec eux, pied à pied, en toute franchise et en toute liberté. Même dans les pires antagonismes, il faut dialoguer. On a vu par exemple en France, au moment des plus violents antagonismes entre le régime du Président Macron et les oppositions des extrêmes droite et gauche, où Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen avaient consenti, en se faisant sans doute beaucoup violence, pour aller discuter avec Emmanuel Macron. Cela ne les a jamais empêchés, pour autant, de garder leur liberté de ton et d’expression pour dire, à partir du perron de l’Elysée, des vertes et des pas mûres sur leur appréciation de la politique du chef de l’Etat français. Au Sénégal, l’histoire nous enseigne que toutes les crises politiques et les avancées démocratiques ont pu être résolues ou réalisées au sortir de séances de dialogue conduites sous l’égide du président de la République. A titre d’exemple, c’est grâce à des séances de «Dialogue», que certains opposants avaient d’ailleurs boycottées, qu’étaient formulées les idées de grâce et/ou d’amnistie en faveur de célèbres personnalités politiques détenues pour des causes aussi veules que des prévarications de deniers publics. Et il avait fallu, dans les cas d’espèce, épuiser les procédures judiciaires.
La règle est claire : à chaque institution de la République, son champ de compétences et de responsabilités.
En boycottant la session 2025 du Dialogue national, Macky Sall et l’Alliance pour la République (Apr) légitiment la posture de Ousmane Sonko et de Pastef en 2023. C’est dire que la logique du camp de Macky Sall aurait pu être d’aller au Dialogue et peut-être même d’y plaider, à l’occasion, l’effacement des multiples poursuites judiciaires contre des opposants, plutôt que l’effacement des adversaires politiques que le Premier ministre Ousmane Sonko clame comme méthode ou objectif de gouvernement. Qui ne se souvient pas qu’à la place de Pastef, des personnalités de la Société civile avaient préconisé, au Dialogue de 2023, la libération de personnes poursuivies pour insurrection, actes terroristes, sédition et appel à un coup d’Etat militaire, entre autres crimes contre la sûreté de l’Etat. Qui ne se souvient pas qu’au dialogue de 2019, la libération de Khalifa Sall avait été demandée, ainsi que l’amnistie ou la révision du procès de Karim Wade ? Qui peut le plus peut le moins ! On ne le dira jamais assez, des poursuites pénales comme celles contre le «chroniqueur» Abdou Nguer sont une honte dans un pays comme le Sénégal. Au demeurant, tout camp politique qui prendra part à ces discussions gardera toute sa liberté de parole et son indépendance d’esprit, et c’est la bonne occasion ou la belle tribune pour administrer de bonnes leçons au Président Bassirou Diomaye Faye.
Les vérités à asséner en face, devant toute la Nation
Qui empêcherait un acteur politique de rappeler, au Président Bassirou Diomaye Faye, qu’un chef d’Etat ne doit pas tromper ses adversaires en leur promettant un discours de politique générale du Premier ministre, pour ensuite dissoudre l’Assemblée nationale la veille de l’échéance ? Qui pourrait l’empêcher de dénoncer, face à lui, le fait de cacher une décision du Conseil constitutionnel sur le processus électoral pour mieux surprendre ses adversaires dans une manœuvre indélicate visant à s’assurer une majorité ? Il sera aussi opportun de dire, dans le blanc des yeux à Bassirou Diomaye Faye, qu’un «Président ne doit pas faire ça». Il serait également pertinent et bien à propos, de dire, au président de la République, que les vertus républicaines et les principes d’éthique démocratique et de respect du rôle et de la place des institutions prohibent l’attitude de la part d’un Premier ministre de bomber le torse en disant, devant les députés, être favorable à l’abrogation d’une loi d’amnistie scélérate, afin, disait-il, que tout le monde réponde de ses actes et de s’arranger, subrepticement, pour se faire délivrer, ainsi qu’au président de la République, en toute illégalité, une ordonnance de non-lieu, sur les faits incriminés, par un juge qu’on peut présumer être «un juge du Projet», pour reprendre une malheureuse expression qui a dû faire mal à tout magistrat. Voilà qu’un juge s’autorise à instruire à charge ou à décharge contre un président de la République en fonction !
Quid du sacro-saint principe républicain de l’inviolabilité de la personne du président de la République ? C’est dire qu’en cherchant toujours à tricher, à ruser, on finit par se rendre ridicule ! La tribune du Dialogue national devrait se prêter à de tels rappels et leçons ! Il reste qu’ils sont nombreux à appréhender que la parole pourrait leur être refusée. Qu’à cela ne tienne, le Dialogue se tiendra devant tout le monde et on saura qui acceptera d’écouter l’autre. De même, sont déjà formulées des objections selon lesquelles ce serait un supplice de faire face à des diatribes effrontées des leaders de Pastef. Soit ! Mais ces diatribes sont stoïquement subies tous les jours, sur les travées de l’Assemblée nationale, et pour autant, les députés de l’opposition continuent de garder leur mandat parlementaire. Devrait-on dialoguer exclusivement sur les questions politiques et institutionnelles ? Bien sûr que non ! Il conviendra d’enfoncer des portes ouvertes en soulignant que le pays a autant besoin de régler les questions démocratiques et/ou institutionnelles, mais aussi économiques et sociales. En définitive, je ne trouve aucune justification objective à un boycott du Dialogue national du 28 mai 2025.
Par Bachir FOFANA
NUREMBERG ET DIALOGUE DE SOURDS
«Traduction d’ex-ministres devant la Hcj : Mise en accusation reçue 5 sur 5.» Ce titre du journal Le Quotidien traduit fidèlement ce qui s’est passé ce jeudi 8 mai 2025 à l’Assemblée nationale.
«Traduction d’ex-ministres devant la Hcj : Mise en accusation reçue 5 sur 5.» Ce titre du journal Le Quotidien traduit fidèlement ce qui s’est passé ce jeudi 8 mai 2025 à l’Assemblée nationale. En effet, cinq anciens ministres, et non des moindres, vont défiler devant la Haute cour de justice sur ordre du Parlement qui a agi en vrai procureur de la République, et de façon inquisitoire. Il s’agit de Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima et Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng.
La Haute cour de justice reprend ainsi du service après 1963 et 2005. Pour la première fois, il s’agissait de juger l’ancien président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia, et quatre de ses coinculpés : Ibrahima Sarr, Valdodio Ndiaye, Joseph Mbaye et Alioune Tall, respectivement anciens ministres de l’Intérieur, des Finances, du Commerce et de l’Information. Ils étaient accusés de tentative de coup d’Etat lors des évènements du 17 décembre 1962. La seconde fois, en 2005, la Haute cour devait se pencher sur les cas Idrissa Seck et Salif Ba, respectivement ancien Premier ministre et ancien ministre de la Construction, accusés de malversations liées aux «Chantiers de Thiès». Cependant, ces dossiers n’ont pas dépassé l’étape de l’instruction ; le «Protocole de Rebeuss» entre Wade et Idrissa Seck étant passé par là.
Pour les députés de la majorité, les mis en cause sont tous coupables
Pour cette troisième fois, les projets de résolution portant leur mise en accusation reprochent aux mis en cause de graves manquements dans l’exercice de leurs fonctions, dans le cadre de l’affaire des fonds Covid-19. Ce, à l’exception de l’ancien ministre de la Justice, Garde des sceaux, cité dans une autre affaire. Ismaïla Madior Fall devra répondre des faits d’association de malfaiteurs, de corruption, de tentative d’extorsion de fonds, de concussion, de prise illégale d’intérêts, d’escroquerie, de blanchiment de capitaux et de complicité de ces chefs portant sur 50 millions F Cfa, à la suite d’une accusation du promoteur Cheikh Guèye, gérant de la société Technologie Consulting Service (Tcs). Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale, est appelé à se justifier sur les accusations d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs.Il lui est reproché un préjudice évalué provisoirement à la somme de 2, 7 milliards de francs Cfa.
Quant à Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des Pme, c’est pour une somme de 930 millions de francs Cfa qu’il est accusé lui aussi d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics,d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs. Les mêmes chefs d’inculpation sont portées contre l’ancienne ministre des Mines et de la géologie, Aïssatou Sophie Gladima, pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 193 millions de francs Cfa. De même que Ndèye Saly Diop Dieng, l’ancienne ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants, pour un montant de 52 millions de francs Cfa.
La lecture des actes d’accusation et les débats ne laissent aucun doute : pour les députés de la majorité, la présomption d’innocence n’existe pas et les mis en cause sont tous coupables. Le député Cheikh Thioro Mbacké le dira du haut de la tribune parlementaire : «Ismaïla Madior Fall etAntoine Diome ne devraient même pas passer par la cage enquête. Il devraient être immédiatement arrêtés et jetés en prison pour que le Sénégal ait la paix.» Ce qui fera exprimer de vives inquiétudes quant au respect des procédures judiciaires et des droits de la défense à l’ancien parlementaire Théodore Monteil. «J’ai eu l’impression de voir des députés qui caractérisaient des gens, qui portaient déjà des jugements, mais qui, dans le même temps, cherchaient à justifier leur position», a-t-il déclaré lors d’une intervention télévisée sur la Tfm.En effet, la démarche tendancieuse etinquisitoire de l’Assemblée nationale est sans équivoque, allant, sur le cas Mansour Faye par exemple, jusqu’à accuser insidieusement et de façon à peine voilée, son ex-Dage de s’être enrichi en biens immobiliers avec l’argent qui serait détourné des fonds. «Dans le but de mieux cerner le patrimoine du Sieur Aliou Sow, des réquisitions ont été adressées aux différentes institutions de la place. Les résultats faisaient apparaitre l’acquisition de divers biens immobiliers par ce dernier», accuse le rapporteur de la Commission des lois. Or, il ressort de nos investigations que Aliou Sow, administrateur civil de son état et fonctionnaire depuis… 2001, a fait sa dernière acquisition en… 2012, a commencé à construire grâce à ses économies et ses prêts à partir de 2017 pour achever en 2020. Il est voisin, à Mermoz, de Bassirou Diomaye Faye, son cadet de 10 ans dans l’Administration. «Si Diomaye, qui est sorti de l’Ena des années après lui, peut avoir une maison à Mermoz, pourquoi pas Aliou ? Et quand il construisait, il n’y avait même pas de ministère du Développement communautaire», disent ses proches, outrés.
Pastef règle ses comptes en se servant de la Justice
C’est dire que la chasse aux sorcières a commencé. Mieux, ça sent le règlement de comptes. Le verdict est-il connu avant même la traduction des mis en cause devant la Haute cour de justice ? L’on pourrait répondre par l’affirmative à la lumière des propos de Ousmane Camara, ancien procureur de ladite Cour, lors du procès de Mamadou Dia. «Je sais que la Haute cour de justice, par essence et par sa composition, a déjà prononcé la sentence avant même l’ouverture du procès. La participation de magistrats que sont le président, le juge d’instruction et le Procureur général, ne sert qu’à couvrir du manteau de la légalité une exécution sommaire déjà programmée», dit le magistrat dans son ouvrage «Mémoires d’un juge africain» (2010, p.133-134). Ce pouvoir peut mettre tous les anciens ministres du gouvernement de Macky Sall et toutes la famille de l’ancienPrésident en prison, ce n’est pas cela qui donnera à manger ou à boire aux Sénégalais. Pendant que tous les autres pays du monde essaient de trouver des solutions économiques pour leurs citoyens, Pastef règle ses comptes en se servant de la Justice.
Ce procès de Nuremberg à la sauce sénégalaise, pour ne pas dire une justice des vainqueurs, peut-il compromettre le «dialogue national» convoqué par le Président Diomaye Faye pour la fin du mois ? «Quand vous appelez vos adversaires politiques à une concertation et qu’en même temps, ils sont sous le coup de la loi, en matière de politique, ce n’est pas la vérité qui compte, c’est l’opinion», analyse l’ancien parlementaire Théodore Monteil.
Contradiction manifeste entre Diomaye et Sonko
D’ailleurs, pourquoi appeler au dialogue quand tu as fini de gagner au premier tour de la Présidentielle, et raflé 130 sur 165 sièges lors des Législatives suivantes ? Pourquoi appeler au dialogue quand les institutions fonctionnent normalement et que le pays n’est pas en crise politique ni institutionnelle ? Le Premier ministre Ousmane Sonko semble d’ailleurs s’interroger dans ce sens lors du lancement de la phase 2 du Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (Pavie). «Notre pays n’a pas de problème politique. Il n’y en aura pas. Nous avons tourné la page de la politique politicienne. Nous avons des institutions solides, où les règles sont appliquées sans distinction. Qu’on s’appelle Président Diomaye ou Sonko, pouvoir comme opposition. Nous avons l’un des systèmes politiques les plus puissants et les plus stables. Lorsque viendra le temps des élections, nous allons les organiser en toute transparence et le Peuple fera son choix. C’est vous dire que nous n’avons pas de problème politique. Notre pays n’a pas de problèmes sociétaux, nous n’avons pas de tiraillements d’ordre religieux, régional, ethnique… Notre pays a un seul problème, un seul défi à relever, ce que nous n’avons pas su faire depuis 65 ans : c’est le défi économique», a martelé le chef du gouvernement.
Nous avons toujours soutenu que le dialogue politique est une perte de temps et que le Sénégal a un problème économique. Notons tout de même une contradiction manifeste entre le président de la République et le Premier ministre, qui soulève un problème de cohérence communicationnelle. Comment justifier un dialogue inclusif si l’un des principaux acteurs de l’Exécutif nie l’existence de tout différend politique ? Comment d’ailleurs dialoguer avec une opposition qu’on traite de «résidus» ? «Le Président Diomaye veut dialoguer pour régler les problèmes politiques. Le Premier ministre Sonko affirme qu’il n’y en a pas. Il devient évident que, dans l’immédiat, le seul dialogue nécessaire est celui qui doit se tenir entre les deux», a réagi Thierno Alassane Sall sur son compte X.
Il est en effet évident que l’incohérence entre l’appel au dialogue du chef de l’Etat et la négation pure et simple par le Premier ministre des différends politiques met en péril la recherche d’un consensus national. Thierno Bocoum, parlant de «cafouillages», s’interroge : «Pendant qu’on prépare un dialogue sur le système politique, le Premier ministre affirme que «le pays n’a pas de problème politique» et que «le système est l’un des plus solides». Pourtant, leur propre programme parlait d’une «crise sans précédent des institutions».»
Il reste que nous sommes dans la manœuvre politicienne consistant à convoquer un dialogue pour mieux valider des décisions préalablement arrêtées, tout en feignant d’arbitrer des désaccords. Le Sénégal a déjà vécu la mascarade des «Assises de la Justice» qui ont juste permis au président de la République de se renier aussi bien sur sa sortie du Conseil supérieur de la Magistrature que sur des réformes profondes de la Justice qu’il avait pourtant inscrites dans le marbre de son programme «Diomaye Président». Ce dialogue est un emballage, un soliloque déguisé. Les urgences sont ailleurs et le Président Diomaye devrait s’évertuer à régler cette cacophonie dans la communication gouvernementale.
LE JABA 2025 MET A L’HONNEUR LA CREATIVITE SENEGALAISE
Canal Olympia et le musée Théodore Monod de l’IFAN de Dakar s’apprêtent à vivre trois jours d’effervescence culturelle les 9, 10 et 11 mai 2025, à l’occasion de l’édition 2025 du JABA, un événement phare dédié à la promotion des industries culturelles...
Canal Olympia et le musée Théodore Monod de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) de Dakar s’apprêtent à vivre trois jours d’effervescence culturelle les 9, 10 et 11 mai 2025, à l’occasion de l’édition 2025 du JABA, un événement phare dédié à la promotion des industries culturelles et créatives.
Organisé sous l’impulsion de l’entrepreneur Khalil Ciss, ce festival réunira des talents locaux, dont le célèbre groupe DAARA’J Family, ainsi que Fada Freddy et Ndongo D, pour célébrer le génie artistique sénégalais. Au cœur de cet événement, un concert exceptionnel animera la scène de canal Olympia, avec en tête d’affiche le DAARA’J Family. Les deux leaders vocaux du groupe, Fada Freddy et Ndongo D, ont promis des performances mémorables, incluant des extraits de leur prochain album. « Nous devons présenter des œuvres de qualité sur le marché international », a souligné Ndongo D, insistant sur l’importance de cette vitrine pour les artistes locaux.
Le JABA 2025 ne se limite pas à la musique. Des expositions-ventes au musée Théodore Monod de l’institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) mettra en lumière des produits nationaux, tandis que des ateliers interactifs, comme la « Musique Factory », dévoileront les coulisses de la production musicale. Une master class sur « la mode et l’intelligence artificielle » figure également au programme, illustrant la volonté d’innover et d’intégrer les nouvelles technologies dans les pratiques artistiques.
PROMOUVOIR LES INDUSTRIES CULTURELLES
Mame Sira Konaté, responsable de la communication de l’événement, a rappelé l’objectif principal du JABA : « promouvoir la créativité artistique dans des domaines variés, tels que la couture, les arts plastiques et la musique ». Cette édition vise à renforcer la place des artisans et des artistes sénégalais sur la scène internationale, tout en favorisant les échanges et les collaborations.
Khalil Ciss, le promoteur du projet, a réaffirmé son engagement en faveur des industries culturelles. « Célébrer le talent local et offrir une plateforme de visibilité est essentiel pour notre développement culturel », a-t-il déclaré. En plus, le JABA offre des opportunités économiques aux artisans artistes. La gastronomie n’est pas en reste, selon l’initiateur de cette fête de la culture. Avec une forte participation des artisans et une programmation éclectique, le JABA 2025 promet d’attirer un public nombreux au musée de l’IFAN. Les organisateurs misent sur cette édition pour consolider la réputation du Sénégal comme hub culturel en Afrique.
TROIS COLLEGIENNES MEURENT NOYEES
Une nouvelle tragédie a frappé la commune de Golf Sud. Trois collégiennes en classe de 5e au CEM Cité des Enseignants ont trouvé la mort par noyade à la plage de Malibu. Parties prendre de l’air au bord de la mer, les jeunes filles n’en sont pas revenues.
Une nouvelle tragédie a frappé la commune de Golf Sud. Trois collégiennes en classe de 5e au CEM Cité des Enseignants ont trouvé la mort par noyade à la plage de Malibu. Parties prendre de l’air au bord de la mer, les jeunes filles n’en sont pas revenues. L’une d’entre elles, résidant à Golf Sud, a été repêchée dans la matinée, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver les corps des deux autres victimes, originaires de la Cité des Enseignants. Ces drames en milieu balnéaire deviennent tristement fréquents, notamment à Guédiawaye, où les plages attirent chaque année de nombreux jeunes, en particulier des élèves profitant de leur temps libre pour s’évader et se rafraîchir. Mais ces instants d’insouciance virent parfois au cauchemar, en raison du manque de surveillance et de dispositifs de sécurité adéquats.
L’émotion est d’autant plus vive que ce n’est pas la première fois qu’un tel accident endeuille la communauté scolaire. Le 17 avril 2024, deux élèves inséparables, Pape Cheikh Samb et Fatou Seynabou Sy, tous deux en classe de 4ème dans une école privée de Gadaye, avaient également trouvé la mort par noyade sur la plage de cette localité. Originaires de Yeumbeul Sud et de Ben Baraque, les deux amis avaient été surpris par les courants alors qu’ils tentaient simplement de « tuer le temps ». Avec la montée de la chaleur en cette période de canicule, les plages sont plus que jamais prises d’assaut par les jeunes en quête de fraîcheur. Ce contexte impose un renforcement urgent des dispositifs de surveillance, notamment par la présence effective de maîtres-nageurs et d’équipes de secours sur les plages à forte fréquentation.
Dans un communiqué publié à la suite du drame, l’Inspecteur d’Académie de Pikine-Guédiawaye a exprimé sa profonde tristesse et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a appelé à une mobilisation urgente de tous les acteurs éducatifs pour prévenir de nouvelles tragédies. Le responsable académique a exhorté les chefs d’établissement, les directeurs et directrices d’école, les enseignants et les parents à prendre des mesures concrètes de sensibilisation. L’objectif : mieux informer les élèves sur les dangers de la mer, les comportements à adopter, et l’importance de ne jamais s’y rendre sans encadrement. Dans l’immédiat, les opérations de recherche se poursuivent sur la plage de Malibu, où les secours sont toujours à la recherche des deux collégiennes portées disparues.
Par Abdoulaye DIA
DAKAR-GORÉE, CHRONIQUE D’UNE TRAVERSEE A HAUT RISQUE
La traversée entre Dakar et Gorée par la chaloupe est devenue un calvaire quotidien et à haut risque. Autrefois symbole du lien entre Gorée et le continent, elle s’est transformée peu à peu en une expérience d’abandon, d’humiliation et de danger permanent
La traversée entre Dakar et Gorée par la chaloupe est devenue un calvaire quotidien et à haut risque. Autrefois symbole du lien entre Gorée et le continent, elle s’est transformée peu à peu en une expérience d’abandon, d’humiliation et de danger permanent, tant pour les Goréens que pour les visiteurs. Au moment où les questions du service public et de la sécurité des transports sont d’actualité, il est impératif d’alerter l’opinion publique et les services de l’Etat et d’agir.
UN SERVICE PUBLIC QUI TRAHIT SA MISSION
La Liaison Maritime Dakar-Gorée (LMDG) est, sur le papier, un service public mis en place par l’État du Sénégal avec la Ville de Dakar (assumant d’antan la gestion administrative de l’île mémoire) et confié à la Société Nationale du Port Autonome de Dakar (SNPAD) depuis la convention n°0174 du 17 octobre 1973. Selon les textes fondateurs, la LMDG a pour mission d’assurer la desserte de l’île dans des conditions optimales de sécurité, de ponctualité et de continuité, tout en contribuant à la valorisation de Gorée, classée au patrimoine mondial de l’humanité.
À ce titre, la SNPAD s’est engagée à veiller à la maintenance régulière des chaloupes, à garantir des rotations fiables, à fidéliser les usagers par la qualité du service, et à soutenir la politique de promotion touristique de l’État. Mais cette ambition n’est plus qu’une façade, tant les réalités de la LMDG sont aujourd’hui à l’opposé de ces objectifs.
UNE TRAVERSEE DEVENUE UNE EPREUVE
Au quotidien, les traversées entre Dakar et Gorée sont devenues des épreuves aléatoires d’endurance, de patience et parfois de peur. Les retards sont fréquents, les rotations irrégulières, les files d’attente interminables. Les usagers – résidents comme touristes – font face à une absence totale de prévisibilité, sans recours ni information en cas de perturbation. Des chaloupes annoncées en service tombent en panne avant d’appareiller. Sinon, elles effectuent la traversée dans des conditions mécaniques douteuses, avec des bruits suspects, de la fumée permanente et inquiétante, des vibrations inquiétantes, et des équipements de secours inopérants. La sécurité, pourtant première mission du service, est aujourd’hui reléguée au second plan, voire totalement banalisée. Bouées absentes, gilets de sauvetage vétustes ou mal stockés, extincteurs hors d’usage, manque de briefing aux passagers : les fondamentaux sont ignorés, dans une zone pourtant soumise aux aléas climatiques et à un trafic dense.
DES INCIDENTS EN CHAINE, UNE PEUR SILENCIEUSE
Ces dernières années, plusieurs incidents ont été signalés : accostages difficiles, embarquements périlleux, pannes en mer, collisions évitées de justesse, bombards de sécurité qui tombent à l’eau. Mais dans presque tous ces cas, les événements passent sous silence, sans communication, sans enquête, sans retour d’expérience. Ce climat de non-dits et d’improvisation systémique nourrit une peur sourde, surtout parmi les populations insulaires pour qui la chaloupe est l’unique lien avec la terre ferme.
La situation est d’autant plus alarmante que les chaloupes utilisées sont vieillissantes, mal entretenues et technologiquement dépassées. Une tentative récente d’acquisition d’un nouveau navire s’est soldée en janvier 2024, par l’achat en Turquie d’une chaloupe baptisée Boubacar Joseph Ndiaye, en hommage à l’ancien conservateur de la « Maison des esclaves ». Totalement inadaptée, présentée comme neuve lorsqu’elle est, semble-t-il, rafistolée ; et aujourd’hui hors service depuis plus d’un an, immobilisée sans aucune explication publique. Un scandale de gestion qui reste sans réponse.
LE TOURISME A GOREE : VICTIME COLLATERALE
L’île de Gorée, emblème de la mémoire historique et destination prisée des touristes, paie aujourd’hui le prix de cette faillite logistique. Les visiteurs, découragés par les conditions de traversée, les retards ou les annulations imprévues, se détournent peu à peu de la destination. Les guides touristiques, les hôteliers, les restaurateurs et les artisans de l’île voient leurs activités s’effondrer. Le tourisme local est en asphyxie. Pire encore, le Goréen lui-même est souvent traité comme un usager de seconde zone, suspecté d’abus, de fraude ou simplement ignoré dans les priorités d’embarquement. Dans ce qui est censé être un service public, le résident de Gorée est souvent humilié, marginalisé, relégué au rang d’intrus.
Par ailleurs, un problème particulièrement préoccupant réside dans l'absence totale de gestion organisée des flux de visiteurs sur l'île de Gorée. La Liaison Maritime Dakar-Gorée (LMDG), principal transporteur maritime, déverse quotidiennement des centaines de passagers sur l’île dans des conditions souvent dramatiques et inacceptables, abandonnant les visiteurs à leur sort, sans aucune coordination ni encadrement. Il n’est pas rare d’observer des groupes scolaires rester bloqués une journée entière au port, exposés au soleil, sans abris, ni accompagnement, ou d’innombrables usagers (y compris des enfants) laissés sur le quai de Gorée jusqu’à des heures tardives, dans l’attente d’un retour hypothétique vers Dakar. Certains ont frôlé la perte de leur vol retour, simplement pour avoir tenté une visite historique et symbolique de l’îlemémoire. À cela s’ajoute l’absence totale d’infrastructures d’accueil de la LMDG sur l’île elle-même, qu’il s’agisse d’abris contre la pluie ou le soleil, de points d'information ou de sanitaires. Ce déficit criant de dispositifs de régulation et d’accueil constitue une atteinte à la dignité des visiteurs, et entache gravement l’image d’un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
UNE EXCLUSION INSTITUTIONNALISEE DES ACTEURS LOCAUX
Un facteur structurel explique en partie cette situation : la non inclusion de la Commune de Gorée dans les décisions stratégiques concernant la LMDG et lorsque c’est le cas le nom respect des engagements pris à son égard et avec les populations (C’est le cas des derniers accords signés et des échanges eus avec les autorités portuaires). Depuis des années, les élus municipaux et les représentants de la population locale ne sont pas associés à la gouvernance du service, malgré leur connaissance du terrain, des besoins et des urgences.
Cette exclusion institutionnalisée a engendré un pilotage à l’aveugle, coupé des réalités, focalisé sur des objectifs bureaucratiques et commerciaux d’un service censé être public mais aujourd’hui clairement à but lucratif et au détriment du bon sens.
UNE COHABITATION DIFFICILE DANS L’ESPACE PORTUAIRE
Sur le plan logistique, Gorée est également victime d’une cohabitation déséquilibrée au sein du Port autonome de Dakar, notamment avec la Gare Maritime Internationale (GMID), flambant neuve et priorisée pour des dessertes commerciales. Les ressources, les quais, les moyens logistiques et même les parkings sont accaparés par d’autres activités, au détriment du service Dakar-Gorée. Les usagers réguliers de la chaloupe se retrouvent relégués, sans espace dédié, sans accueil structuré, et souvent confrontés à des injonctions contradictoires. Le Goréen a perdu toute priorité dans sa traversée quotidienne. Un simple vendeur de cacahuètes ou un photographe bénéficie de plus de facilités
SILENCE, ABSENCE DE DIALOGUE, OPACITE
Autre réalité alarmante : l’absence totale de communication avec les usagers et les populations. Lorsqu’un départ est annulé, aucune alerte. Lorsqu’un incident survient, aucun communiqué. Lorsqu’une chaloupe est immobilisée, aucun plan de remplacement. Cette opacité généralisée alimente la frustration et la défiance. Aucune cellule d’écoute, aucun canal de retour client, aucun tableau d’horaires fiable : le service fonctionne dans un mutisme administratif désolant.
TRAVERSER AVEC SES BAGAGES, UNE VRAIE GALERE
Un autre point de tension trop souvent passé sous silence concerne la gestion chaotique des bagages. En dehors d’une politique tarifaire parfois arbitraire, fondée sur une surtaxe appliquée indistinctement - y compris à des effets personnels- la LMDG ne propose aucune solution logistique sécurisée ni claire pour la prise en charge des bagages des passagers. Les usagers sont régulièrement contraints de déposer leurs bagages dans des compartiments externes ou à même le quai, sans surveillance, ni étiquetage, ni contrôle.
Résultat : les pertes, vols ou confusions sont fréquents, et il n'existe aucun mécanisme transparent de réclamation ou de suivi. Cette négligence est particulièrement problématique pour les familles goréennes faisant leurs courses sur le continent, les marchandises transportées ou les groupes scolaires qui transportent du matériel. L'absence d'une infrastructure digne de ce nom pour la gestion des bagages renforce le sentiment d'abandon ressenti par les usagers.
UNE ADMINISTRATION PLETHORIQUE
Paradoxalement, la LMDG emploie un personnel pléthorique, visible sur les quais et dans les bureaux, mais dont l’utilité sur la qualité effective du service reste très limitée. L’impression générale est celle d’une organisation lourde, routinière, sans réactivité ni initiative, centrée sur elle-même au lieu d’être tournée vers l’usager. Cette déconnexion entre les moyens humains déployés et les résultats produits appelle à une évaluation sérieuse de l’efficacité organisationnelle .
PLUS DE TEMPS A PERDRE, UN PLAN D’URGENCE OPERATIONNEL S’IMPOSE !
Face à l’ampleur du dysfonctionnement et au désarroi grandissant des usagers, il ne suffit plus de diagnostiquer. Il faut agir, avant qu’il ne soit trop tard. Une réforme profonde prendra du temps, certes, mais des mesures provisoires, rapides et concrètes peuvent -et doivent être prises sans délai :
- La nécessité d’avoir des chaloupes sûres et fonctionnelles : Il faut immédiatement auditer les chaloupes en service, avec des experts indépendants. En parallèle, l’État doit, au moins, envisager la location immédiate ou la réquisition temporaire de navires adaptés, même pour une durée limitée, afin de garantir une continuité de service pendant les travaux de remise à niveau. Dans un moyen terme, l’acquisition de plusieurs chaloupes neuves et avec des capacités adéquates est nécessaire à la survie de Gorée et la satisfaction des besoins de mobilités attachés à la continuité du territoire pour les populations basées sur l’île.
- Un dispositif de sécurité renforcé : Tous les équipements à bord doivent être revus, remplacés ou réparés dans l’urgence : gilets, bouées, extincteurs, signalétique. Le personnel navigant doit suivre un recyclage express sur les procédures de sécurité et de gestion d’urgence. Aucun navire ne doit quitter le quai sans une vérification préalable des dispositifs de secours. - L’exigence d’un système de gestion des bagages : Il est impératif que la LMDG mette en place un système structuré et sécurisé de gestion des bagages, avec des zones de dépôt surveillées, un étiquetage systématique, des tickets de suivi, et une politique tarifaire claire, encadrée et proportionnée. Cette réforme doit s’accompagner de la création d’un dispositif de recours et de réclamation pour les pertes ou détériorations, garantissant ainsi la protection des biens des usagers et renforçant leur confiance dans le service public maritime. - L’amélioration des conditions d’accueil à terre : Des efforts simples peuvent être faits dès maintenant : réserver des zones de stationnement aux résidents de Gorée, fluidifier les accès au quai, améliorer la signalétique et surtout mettre en place une billetterie efficace, digitalisée ou non, avec un système d’information réactif et actualisé. - En matière de gestion, il est indispensable de réorganiser intégralement la gestion des flux de visiteurs, en établissant une coordination quotidienne entre la LMDG, les autorités locales et les acteurs du tourisme. Un système de réservation régulé, de créneaux horaires encadrés et de limitation du nombre de visiteurs par plage horaire permettrait d’éviter les encombrements et les situations chaotiques actuellement observées.
- La LMDG doit par ailleurs être tenue de chercher une solution en bonne intelligence avec la commune pour mettre en place sur l’île des espaces d’attente dignes, ombragés et sécurisés, pour abriter les visiteurs contre les intempéries. L’amélioration des conditions d’accueil à quai, couplée à une meilleure gestion du trafic maritime, s’impose comme une urgence tant sur le plan de la sécurité que de l’image du site.
- La mise en place d’une cellule de gouvernance inclusive : Une cellule mixte de gestion temporaire, intégrant la Commune de Gorée, des représentants d’usagers, la SNPAD et des techniciens du Port, devrait être instituée pour piloter les décisions immédiates et assurer un suivi transparent des actions engagées
- Transparence et audit : Un audit organisationnel et de gestion des dernières années doit être mené : choix d’investissement, achats de navires, recrutement, dépenses de maintenance. L’objectif n’est pas la chasse aux sorcières, mais la mise à plat d’un système en crise pour en extraire les racines du dysfonctionnement.
POUR UNE REFONDATION DU SERVICE PUBLIC MARITIME : UN ENJEU STRATEGIQUE
La LMDG n’est pas un luxe, ni un service de confort. C’est une infrastructure vitale, un lien humain, économique et symbolique entre une île et le continent. Elle incarne, en théorie, la continuité territoriale et l’égalité d’accès au service public. La situation actuelle trahit cette mission fondamentale. L’État du Sénégal doit reprendre la main avec courage, pour sauver ce qui peut encore l’être, avant que la tragédie ne soit irréversible. Les solutions existent, les moyens aussi. Il ne manque que la volonté politique et une véritable écoute des usagers et des habitants de Gorée.
M. Abdoulaye DIA
Usager goréen et Conseiller Municipal à la Commune de l’Ile de Gorée
LE CHOC JARAAF -AS PIKINE EN VEDETTE
Ralenti dans sa course pour le titre mais resté encore aux commandes de la Ligue 1, le Jaraaf se relance ce week-end avec le déplacement qu’il effectue ce dimanche, sur la pelouse de l’As Pikine au stade Alassane Djigo.
Ralenti dans sa course pour le titre mais resté encore aux commandes de la Ligue 1, le Jaraaf se relance ce week-end avec le déplacement qu’il effectue ce dimanche, sur la pelouse de l’As Pikine au stade Alassane Djigo. Talonnés par ses deux poursuivants l’Us Gorée et Walydaan, les « Vert et Blanc » jouent un match crucial face à une équipe pikinoise qui affiche une bonne dynamique. A huit journées de la fin du championnat, la lutte pour le maintien s’annonce également rude pour les équipes de bas de tableaux qui se tiennent de près au classement.
La Ligue 1 joue ce week-end sa 23e journée avec en vedette le duel phare qui opposera demain dimanche 11 mai au stade Alassane Djigo le Jaraaf à l’As Pikine. Ralentis dans sa course après deux une défaite un nul concédés lors des deux dernières journées, les « Vert et Blanc » effectuent un déplacement crucial dans la course vers le titre. S’ils sont parvenus à conserver leur fauteuil, ils ont considérablement réduit l’écart qui les sépare de ses poursuivants immédiats, notamment l’Union sportive goréenne et Wally Daan. Une nouvelle victoire sera donc impérieuse pour conforter leur position de leader à 8 journées de la fin de l’exercice. Ce qui ne sera pas une simple formalité sur la pelouse d’une équipe Pikinoise (8eme, 29 points) qui semble prendre des couleurs depuis l’entame de la phase aller où elle a enchaîné trois victoires.
De son côté, l’Us Gorée (2e ; 38 points) aura un coup à jouer lors de la réception ce samedi de Génération Foot (6e ; 32 points). En cas de succès, le club insulaire peut valablement espérer reprendre le fauteuil ou pour le moins continuer encore à presser le leader dans le dernier sprint qui mène au titre. Les Thiessois de Wally Daan (3e, 37 points) ne se laisseront pas aussi conter. Mais, ils devront batailler ce samedi au stade Lat de Dior où ils accueillent le Casa Sports, première équipe non relégable (14e ; 21 points) et à un point de la lanterne rouge
Les supporters de l’équipe ziguinchoroise n’attendent rien de moins d’une bonne tenue à domicile. Une victoire leur permettrait de s’éloigner de la zone rouge et de bien mener sa lutte pour le maintien. Les autres affiches de cette 23e journée, Oslo Football Academy (15e ; 21 points) reçoit ce samedi au stade de Grand Yoff, le Guédiawaye FC (11e ; 27 points). Au même moment, les Rufisquois de Teungueth FC (9e ; 27 points) rendront visite à Jamono de Fatick, lanterne rouge (16e, 20 points). Quant à l’Union sportive de Ouakam (5e ; 33 points), elle se rendra dimanche au stade Ngalandou Diouf pour le duel qui l’opposera à l’AJEL de Rufisque. L’autre rencontre de ce dimanche mettra aux prises HLM (13e ; 22 points) à Dakar Sacré cœur (10e ; 27 points). Cette journée sera clôturée ce lundi par l’affiche qui opposera au stade Eli Manel Fall, la Sonacos de Diourbel (12e ; 26 points) à la Linguère de Saint- Louis (. 7e ; 30 points).
PROGRAMME 23E JOURNÉE LIGUE 1
CE SAMEDI 10 MAI
US Gorée-Génération foot
Oslo FA-Guédiawaye FC
Wally Daan-Casa sports
DIMANCHE 11 MAI
US Ouakam-AJEL de Rufisque
AS Pikine -Jaraaf
HLM-Dakar Sacré cœur
LUNDI 12 MAI
Sonacos-Linguère
VIDEO
LA BAL, UN MOTEUR DE CROISSANCE POUR LE SÉNÉGAL
De la restauration à la sécurité, en passant par l'animation et le nettoyage, la Basketball Africa League génère une véritable chaîne d'emplois. Cette année encore, près de 500 personnes travaillent directement pour l'organisation de l'événement
Au-delà des performances sur le terrain, la Basketball Africa League (BAL) s'affirme comme un véritable catalyseur économique pour les pays hôtes, avec des retombées considérables pour le Sénégal qui accueille la compétition pour la quatrième année consécutive.
Selon les données officielles de la BAL, la compétition a contribué à hauteur de 250 millions de dollars (soit plus de 164 milliards de francs CFA) au PIB des pays ayant accueilli le tournoi depuis son lancement il y a cinq ans. Pour le Sénégal spécifiquement, c'est 20 millions de dollars qui ont été injectés dans l'économie sur quatre ans.
Plus impressionnant encore, la ligue a généré 37 000 emplois directs et indirects à travers le continent, tout en planifiant la construction ou la rénovation de 1 000 terrains de basket en Afrique.
Sur l'esplanade du complexe sportif de Dakar Arena, des entrepreneurs comme Mame Diarra Sagna profitent pleinement de l'événement. "Le fait de participer, c'est un avantage pour les prochains matchs", explique-t-elle, ajoutant que la compétition permet à son restaurant Black Spoon d'être mieux connu.
De même, Sucré Américain, une start-up spécialisée dans les jus, utilise la vitrine offerte par la BAL pour toucher de nouveaux clients et faire connaître ses produits.
La BAL génère des emplois dans des secteurs variés : entraîneurs professionnels, arbitres, statisticiens, équipes de sécurité et de nettoyage. "On parle d'à peu près 400 à 500 personnes qu'on emploie directement durant les 15 jours où on est ici", précise Mamadou Tia Diop, Directeur des opérations, ajoutant que toutes les entreprises mobilisées sont 100% sénégalaises.
"Dès le départ, nous avons parlé de faire de cette ligue une locomotive de développement économique," souligne Amadou Gallo Fall, président de la BAL. L'objectif est clair : lutter contre l'émigration des jeunes en créant des opportunités professionnelles qui leur permettent de rester sur le continent.
Un potentiel sous-exploité ?
Malgré ces bons résultats, certains experts estiment que le Sénégal pourrait mieux capitaliser sur cet événement. Chérif Sadio, manager sportif spécialisé en communication et marketing, considère que le pays devrait davantage exploiter la vitrine internationale offerte par la BAL pour promouvoir la destination Sénégal.
"C'est une compétition qui intéresse des millions de personnes à travers le monde, draine des foules et attire des influenceurs de partout", note-t-il, suggérant que le gouvernement devrait mieux se positionner dans sa collaboration avec les organisateurs.
La direction de la BAL prévoit de doubler son financement pour mieux contribuer au développement socio-économique des pays hôtes. Une stratégie qui s'inscrit dans la durée et qui pourrait transformer le paysage économique et social du continent.
Alors que le Sénégal représente un pays stable avec un riche patrimoine culturel, la Basketball Africa League offre une plateforme unique pour allier sport et développement économique, créant des synergies bénéfiques pour toute la nation.
LE SENEGAL PORTE LE REVE DE TOUT UN CONTINENT
Pour la deuxième fois de leur histoire après 2021, les Lions du pays de la Teranga ont ainsi réussi l'exploit de se hisser en demi-finale où une figure familière les attend désormais : le Belarus
Le Sénégal qui s'est brillamment qualifié en demi-finale du Mondial de beach soccer 2025 en éliminant l’Italie (4-3) a deux secondes du coup de sifflet final s'apprête à défier le Belarus pour le gain d'une première finale. Ce samedi, contre leur bourreau de 2024, Mamour Diagne et ses partenaires ne seront pas uniquement motivés par l'idée de prendre leur revanche. L'objectif d'Ousseynou Faye et de ses partenaires est limpide : il s'agit de rendre toute l'Afrique fière.
La victoire sur le fil du Sénégal face à l’Italie (4-3 a.p.) a grandement participé au jeudi plein de dramaturgie et riche en sensations fortes qu'ont vécu les suiveurs de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA 2025. Pour la deuxième fois de leur histoire après 2021, les Lions du pays de la Teranga ont ainsi réussi l'exploit de se hisser en demi-finale où une figure familière les attend désormais : le Belarus. Lors de la phase de groupes de l'édition 2024, les hommes de Nico s'étaient en effet déjà dressés devant le Sénégal et s'étaient imposés 6-4. Ils avaient ensuite réussi à terminer à la quatrième place du tournoi. Cette fois, c'est un duel en plus haute altitude, pourvu d'enjeux autrement plus importants, qui attend les deux formations. Qu'à cela ne tienne, bien que naturellement revanchards, ce n'est pas forcément avec l'idée de rendre la pareille au Belarus que Mamour Diagne et ses partenaires vont aborder leur demie.
"Contre le Belarus, non, ce ne sera pas une revanche", a déclaré à la FIFA le Joueur du match contre l'Italie. "C’est une compétition dans laquelle on représente notre pays et on va continuer à travailler. On sait que la demi-finale, ce sera un match important et on veut vraiment aller en finale, il faudra de l’engagement et de la détermination. On va donner le maximum pour gagner le match."
Les hommes d'Omar Ngalla Sylla jouent non seulement pour faire la fierté du Sénégal, mais aussi de toute l'Afrique. Ils savent ainsi pertinemment qu'ils ne sont plus qu'à deux rencontres d'offrir leur tout premier sacre en Coupe du Monde de Beach Soccer à leur continent. La charge a beau être lourde à porter, les Lions du pays de la Teranga s'en accommodent avec plaisir.
"Ce que nous avons montré aujourd’hui est excellent ; c’est notre Sénégal", atteste le gardien Ousseynou Faye. "On a fait ça pour l’Afrique, pour les supporters. Nous sommes les Lions. On va travailler pour devenir champions du monde. On est très très fiers pour notre public."
Tout comme le Sénégal, le Belarus a remporté ses quatre matches à Seychelles 2025 et peut encore une fois s'appuyer sur l'un des acteurs majeurs du tournoi : l'intraitable Ihar Bryshtsel. Du haut de ses 37 ans, le meilleur buteur d'É.A.U. 2024 Dubaï en est déjà à sept buts inscrits dans cette édition. Face au Sénégal, l'an passé, il avait d'ailleurs trouvé le chemin des filets par deux fois. Quand bien même, la présence du serial buteur face à eux n'est pas vraiment de nature à inquiéter les Sénégalais.
"Bryshtsel ? En vrai, l’essentiel c’est qu'on aille se reposer !" a ainsi déclaré Mamour Diagne après le succès sur l'Italie, sans vraiment s'épancher sur le maître à jouer biélorusse. "Le Belarus est une grande équipe, nous aussi on en est une. On va se croiser en demi-finale et le plus important, c’est de gagner ce match."
Pour l'une ou l'autre des deux formations, il y aura au sortir du duel une toute première finale mondiale. Il va donc sans dire que pour tout supporter africain ou tout fan de la discipline qui se respecte, la rencontre vaudra clairement le coup d'œil.