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27 juillet 2025
L'AFFAIRE GADIAGA À L'ASSEMBLÉE
Le député Abdoul Ahad Ndiaye interpelle trois ministères sur la gestion du scandale du faux diplôme de BFEM qui éclabousse l'ancien responsable du CICES devenu chroniqueur sur l'émission Jakarlo Bi de TFM
(SenePlus) - Le député Abdoul Ahad Ndiaye a adressé une série de questions écrites au président de l'Assemblée nationale concernant la falsification présumée du diplôme de Badara Gadiaga, chroniqueur à TFM et ex-régisseur général du CICES. Cette saisine parlementaire fait suite à la polémique récente sur cette affaire qui secoue le monde médiatique sénégalais.
Dans sa correspondance datée du 7 juillet 2025, le député dénonce « une pratique qui mine les fondements de notre société » et qui « fausse les règles du mérite, sape la confiance des citoyens dans les institutions, engloutit des ressources et surtout, envoie un message dangereux à notre jeunesse à savoir qu'on peut réussir par la tricherie et l'imposture ».
La question du diplôme du chroniqueur de TFM avait été récemment soulevée vendredi 4 juillet 2025 par le député de Pastef Amadou Ba, lors de l'émission très tendue Jakarlo Bi sur TFM.
Le parlementaire interpelle directement les ministres de la Justice, des Finances et du Budget, ainsi que de la Fonction publique et de la Réforme du Service public sur plusieurs aspects de cette affaire. Parmi les questions posées, le député s'interroge notamment sur le délai de prescription, se demandant s'il « commence-t-il à courir à partir de la date de la découverte de la fraude ou à partir de sa commission ».
Il questionne également l'État sur sa capacité à « encore engager des poursuites contre cette personne » malgré le temps écoulé depuis les faits présumés.
Selon le document parlementaire, « un rapport de la Cour des comptes révèle qu'il aurait perçu pendant plusieurs années des salaires sur la base d'un faux diplôme de BFEM ». Le député précise que « le Directeur général du CICES a d'ailleurs, dit-on, déposé une plainte pour faux, usage de faux et escroquerie contre cette personne ».
Au-delà du cas spécifique de Badara Gadiaga, Abdoul Ahad Ndiaye sollicite des mesures structurelles pour éviter de nouveaux cas similaires. Il demande quelles dispositions sont envisagées pour « renforcer la vérification des diplômes dans toutes les structures publiques et parapubliques » et pour « mettre en place une base de données nationale sécurisée pour authentifier les diplômes ».
Le député insiste particulièrement sur la protection de la jeunesse, questionnant les autorités sur les moyens de « protéger nos enfants de l'effet destructeur de l'impunité, en réaffirmant que seuls le mérite, l'effort et l'honnêteté conduisent à la réussite ».
Enfin, le parlementaire avertit que « laisser de telles fraudes impunies revient à encourager la médiocrité et la tricherie », appelant à « envoyer un message clair : le faux ne doit jamais triompher du vrai ».
LE DOCUMENTAIRE «EJO TEY…» OU LES DEUX VISAGES DU RWANDA
Le documentaire du réalisateur sénégalais Papa Alioune Dieng intitulé Ejo Tey, Téranga au pays des mille collines, met en exergue les deux visages du Rwanda, ce pays d’Afrique centrale aujourd’hui donné en exemple pour son dynamisme et son développement,
Le documentaire du réalisateur sénégalais Papa Alioune Dieng intitulé Ejo Tey, Téranga au pays des mille collines, met en exergue les deux visages du Rwanda, ce pays d’Afrique centrale aujourd’hui donné en exemple pour son dynamisme et son développement, 31 ans après le génocide des Tutsis. Ce long métrage de 90 minutes a été présenté, mercredi, au Musée des civilisations noires de Dakar, devant un public composé d’anciens ministres, de professeurs d’université et d’acteurs du monde de la culture, entre autres. Il dresse en filigrane les profondes relations unissant le Sénégal et le Rwanda, qui remontent à l’arrivée d’une vague d’étudiants rwandais à Dakar à la fin des années 1960. Ces liens tissés restent aujourd’hui vivaces grâce au travail accompli durant le génocide par le capitaine Mbaye Diagne, un soldat sénégalais, missionnaire des casques bleus des Nations unies au Rwanda, mort en héros en sauvant des vies.
Ce documentaire, avec une musique originale signée Cheikh Ndoye et un montage de Laure Malécot, s’inscrit dans un travail de mémoire, en revenant en profondeur et surtout avec délicatesse sur le génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda en avril-juillet 1994. Il s’agit d’un drame dont les débuts exacts remontent «au 1er novembre 1959», indique l’écrivain et journaliste sénégalais Boubacar Boris Diop, auteur du roman Murambi les livres des ossements (2000). Tour à tour, des témoins ou victimes reviennent sur les faits de cette douloureuse histoire à travers ce film mené de bout en bout par l’historien sénégalais d’origine mauritanienne, Abdourahmane Ngaïdé. Ce dernier, partant de son propre vécu, car vivant au Sénégal depuis 1989 après les malheureux évènements entre la Mauritanie et le Sénégal, séjourne au Rwanda pour comprendre et apprendre de ce pays en termes «de mémoire» mais surtout de «revalorisation de l’humain en tant que tel». Et c’est tout le sens de ce documentaire qui reparle de cette tragédie avec vérité, mais surtout montre le travail de mémoire accompli par les Rwandais pour que leur pays ne revive «plus jamais ça». Ejo Tey, la Téranga au pays des mille collines est aussi une invite à l’Afrique à ne compter que sur elle-même. Selon l’un des témoins, pendant le génocide, seuls les casques bleus sénégalais et ghanéens sont restés alors que les autres ont préféré rentrer, laissant le Rwanda à son propre sort. «Le film a permis de comprendre pourquoi ce qui s’est joué il y a une vingtaine d’années dans l’indifférence, loin des yeux et des oreilles du monde, sonne aujourd’hui avec beaucoup de puissance dans toutes les consciences (…)», a dit le professeur de littérature africaine à l’université Cheikh-Anta-Diop, Ibrahima Wane.
La collaboration entre le réalisateur Papa Alioune Dieng et le «brillant historien et artiste atypique» Abdourahmane Ngaïdé montre la singularité du Rwanda avec cette «tragédie inouïe», a-t-il expliqué, évoquant cette nouvelle dynamique politique et économique du Pays des mille collines. «Ils montrent ce que le Rwanda a en commun avec les autres, notamment le Sénégal, l’Afrique de l’Ouest, aux plans historique, culturel, humain. Ils ont su dire l’indécis, la tragédie et l’invisible, cette proximité, ces liens forts que l’on ne voit pas», a souligné Ibrahima Wane.
UN DUO PROVIDENTIEL POUR UNE NOUVELLE ERE POLITIQUE
Amadou Niang, professeur d’anglais au lycée de Saly, à travers son ouvrage «Diomaye-Sonko, un tandem de cœur et de raison», ausculte cette dynamique.
L’actualité sénégalaise est marquée par l’émergence d’un nouveau leadership incarné par le tandem Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Amadou Niang, professeur d’anglais au lycée de Saly, à travers son ouvrage «Diomaye-Sonko, un tandem de cœur et de raison», ausculte cette dynamique.–
Amadou Niang s’interroge sur la nature profonde de la relation entre Diomaye et Sonko, se demandant s’ils constituent «le duo providentiel qui mènera le Sénégal vers une nouvelle ère politique» ou si leurs ambitions «se heurteront aux réalités du pouvoir». Dans ce livre, l’auteur offre une analyse approfondie de cette dynamique, soulignant leur intégrité, leur patriotisme et leur vision pour le Sénégal. L’œuvre explore les défis monumentaux hérités de l’ancien régime, les aspirations d’une Nation et la nécessité d’une gouvernance vertueuse pour construire un avenir prospère. Cependant, il est catégorique : ce tandem, «au-delà de l’intégrité et du patriotisme dont il fait preuve, est un duo idéologiquement responsable et mature qui jouit d’une bonne culture politique, mais aussi qui a une connaissance accrue de la géopolitique mondiale, mais surtout qui a une maîtrise et une expérience de l’Administration sénégalaise et du fonctionnement de ses institutions». Cette description met en exergue des qualités jugées essentielles pour la direction du pays, particulièrement dans un contexte de crise.
Le titre de l’ouvrage, Diomaye-Sonko, un tandem de cœur et de raison, est expliqué par l’auteur comme le reflet d’une «volonté divine qui les a unis». L’auteur a mené des investigations et s’est appuyé sur des faits documentés, insistant sur le fait qu’il n’y a «aucune fiction» dans son livre. A l’en croire, «tout est documenté, tout est bien analysé», ce qui le classe plus dans le genre de l’essai que du roman. L’auteur met en parallèle les parcours des deux hommes, citant des dates-clés de leur confrontation avec le pouvoir de l’ancien régime : l’arrestation de Diomaye, le vendredi 14 mars 2024 devant la Dgid, et celle de Sonko, le vendredi 28 juillet 2024. Il relève également le rejet du dossier de parrainage de Sonko par le Conseil constitutionnel, le vendredi 5 janvier 2025, et leur libération commune le 15 mars. Ces recoupements le mènent à conclure qu’il n’y a «aucun hasard dans ce lien». L’auteur lance quand même un avertissement : «Evitez le syndrome Senghor-Dia, évitez le syndrome Abdou Diouf-Habib Thiam, évitez le syndrome Abdoulaye Wade-Idrissa Seck.» Il reconnaît les différences de contexte historique, notamment entre Senghor et Dia dont les relations étaient authentiques, mais dont les options politiques différaient, Senghor prônant la «continuité» et Dia la «rupture du cordon ombilical». A l’inverse, Diomaye et Sonko sont décrits comme des «complices» qui ont conçu ensemble. «Ils sont bâtis ensemble, ils gouvernent ensemble.»
Interrogé sur son éventuel militantisme, l’auteur affirme adhérer «parfaitement à 100%» à l’idéologie du panafricanisme et du souverainisme du tandem. Il évoque notamment la question de la souveraineté monétaire, un point essentiel pour le développement de l’Afrique. Il constate que «les pays les plus développés en Afrique, hormis le Maghreb, sont les pays anglophones», qui ont «leur propre monnaie», contrairement aux pays francophones dont la monnaie «est toujours garantie par le colonisateur». Il soutient la vision de Sonko pour une monnaie sous-régionale au niveau de la Cedeao, ou à défaut, une monnaie nationale.
Une analyse de l’avènement d’un nouveau chapitre
L’auteur reconnaît qu’il est difficile de rester détaché émotionnellement. Il compare leur intégrité à celle d’un homme comme Habib Thiam, qui «n’avait pas de maison» après plus d’une décennie au pouvoir. Cette admiration pour leur intégrité et leur détachement du bien public explique le «cœur» de l’auteur qui «penche» pour eux, même s’il s’efforce de maintenir une certaine objectivité. Finalement, l’auteur, bien qu’il partage les valeurs du tandem, affirme ne pas être un militant formel du parti. Il a même rencontré des difficultés à faire accepter son livre par certains responsables, qui lui ont «carrément tourné le dos et fermé leur téléphone». Il y voit un problème lorsque des élus rejettent la contribution de citoyens désireux de défendre la politique du gouvernement. L’ouvrage, qui compte 161 pages et six chapitres, se présente comme un témoignage et une analyse de l’avènement d’un nouveau chapitre pour le Sénégal, porté par des figures que l’auteur admire pour leur intégrité et leur vision. Il invite les Sénégalais à la résilience, à la patience et à l’indulgence «pour permettre au gouvernement de poser les jalons d’un développement durable».
Par Pr Amath NDIAYE
LE SENEGAL N’EST PAS LE PAYS LE PLUS ENDETTE D’AFRIQUE, MAIS SA SITUATION EST TRES PREOCCUPANTE
Le ratio dette/Pib et le ratio intérêts/recettes fiscales. L’analyse de ces deux ratios montre que le Sénégal se trouve dans une zone de risque élevé, malgré le fait qu’il ne soit pas le pays le plus endetté du continent en valeur relative.
Deux indicateurs-clés permettent d’évaluer la soutenabilité de la dette publique : le ratio dette/Pib et le ratio intérêts/recettes fiscales. L’analyse de ces deux ratios montre que le Sénégal se trouve dans une zone de risque élevé, malgré le fait qu’il ne soit pas le pays le plus endetté du continent en valeur relative.
1. Un ratio dette/Pib exceptionnellement élevé : 119% en 2024
Ce niveau dépasse très largement les seuils de prudence admis dans les pays en développement : 60% selon le Fmi et 70% selon les critères Uemoa. En Afrique, seuls quelques pays comme le Ghana, le Soudan ou l’Erythrée enregistrent un ratio supérieur.
Ce chiffre reflète l’accumulation rapide de la dette publique dans un contexte de déficits jumeaux (budgétaire et courant) et d’accès limité aux financements concessionnels.
2- Un ratio intérêts/recettes fiscales à 25, 8% : un seuil critique dépassé
Ce ratio indique que plus du quart des recettes fiscales du pays sert uniquement à rembourser les intérêts de la dette, sans même réduire le capital emprunté.
Or, le seuil d’alerte fixé par le Fmi et la Banque mondiale est de 20-23%
A ce niveau, le Sénégal fait partie des pays les plus exposés du continent, aux côtés du Ghana, du Kenya ou du Malawi.
Cette charge empêche l’Etat de financer efficacement les services sociaux, les investissements publics et les politiques de relance.
En résumé
Le Sénégal n’est pas le pays le plus endetté d’Afrique, mais il cumule deux signaux d’alerte qui fragilisent sa position financière :
Une dette très élevée par rapport au Pib ;
Une charge d’intérêts étouffante par rapport aux recettes fiscales.
La combinaison de ces deux ratios appelle des mesures urgentes : accord avec le Fmi, maîtrise des déficits, réforme fiscale et recours à des financements moins coûteux.
Pr Amath NDIAYE
Faseg-Ucad
Par Moussa SARR
LE DECLIN DE L’EMPIRE
Il faut l’annoncer sans détour : nous vivons les premières secousses de la fin des Etats-Unis d’Amérique, non pas comme puissance, mais comme Etat au sens fort, au sens de l’unité historique, symbolique, géopolitique et onto-politique qu’il représentait
Il faut l’annoncer sans détour : nous vivons les premières secousses de la fin des Etats-Unis d’Amérique, non pas comme puissance, mais comme Etat au sens fort, au sens de l’unité historique, symbolique, géopolitique et onto-politique qu’il représentait depuis plus de deux siècles. Ce texte, convoquant la théorie de la convergence anticipatoire, propose de lire la dernière guerre Usa-Israël contre l’Iran comme le symptôme majeur d’une désintégration structurelle : l’Amérique a perdu l’Essence qui faisait d’elle une Nation. Donald Trump n’en est pas la cause, mais le catalyseur révélateur. Ce qui se déploie désormais, c’est l’agonie d’un imaginaire qui ne croit plus en lui-même, et donc l’effondrement progressif d’un Etat sans vérité fondatrice.
L’imaginaire politique, tel que formulé par Cornelius Castoriadis, n’est pas une simple addition de symboles. Il constitue l’armature invisible qui rend possible l’acte de croire, d’obéir, de consentir et de mourir pour une abstraction appelée «Patrie». L’Amérique, depuis ses origines, a cultivé un imaginaire exceptionnel, articulé autour de l’idée de destinée manifeste (Manifest Destiny), de démocratie libérale et de libération des peuples. Ce récit fondateur a permis aux Etats-Unis de justifier l’expansion vers l’Ouest, les guerres mondiales, la Guerre froide et même les interventions récentes au Moyen-Orient.
Mais ce récit s’est retourné contre lui-même : la liberté a produit l’aliénation consumériste ; la démocratie est devenue otage de l’oligarchie financière ; la nation des immigrants est devenue xénophobe. L’imaginaire est devenu grotesque, parodique, incapable de produire de la foi. Comme le souligne Charles Taylor dans Les sources du moi, une société qui ne sait plus pourquoi elle existe ne peut plus perdurer : «Quand la narration du soi se désintègre, les institutions n’ont plus d’âme.» Or, c’est ce qui arrive à l’Amérique post-trumpienne : elle n’a plus d’âme. Elle ne sait plus pourquoi elle existe, si ce n’est pour punir ceux qui la critiquent ou fantasmer sa grandeur passée. En ce sens, la perte ontologique est réelle : l’Amérique ne s’est pas seulement affaiblie, elle s’est dé-réalisée.
La guerre Usa-Israël contre l’Iran a mis en scène non pas une suprématie, mais une panique impériale. L’usage surdimensionné de la force, le contournement du Droit international, l’incapacité à créer un consensus mondial, la confusion des objectifs stratégiques : tout indique une perte de rationalité stratégique. Ce n’est pas une guerre d’empire ; c’est une guerre de décomposition. Elle révèle une convergence de trois effondrements : l’effondrement moral du pouvoir politique, l’effondrement symbolique de l’identité nationale et l’effondrement géostratégique de l’ordre impérial américain.
Sur le plan moral, la corruption endémique, la normalisation du mensonge et l’indifférence à la souffrance des populations fragilisent la confiance dans toute autorité. Les figures publiques -du président aux magistrats- ne symbolisent plus la vertu, mais l’intérêt cynique. Cette perte de crédibilité corrode les fondements de la citoyenneté. Sur le plan symbolique, l’Amérique ne parvient plus à produire un récit fédérateur. Le «rêve américain» est devenu un slogan publicitaire usé, incapable de parler aux Afro-Américains, aux Latinos, aux classes ouvrières blanches déclassées. L’échec de l’«identity politics» à construire un nouveau récit partagé est symptomatique. L’Etat est perçu par tous comme un instrument d’exclusion -économique, raciale, idéologique. La bannière étoilée est brandie à la fois par les suprémacistes et les manifestants antiracistes, preuve de l’éclatement ontologique du symbole. Sur le plan géopolitique, l’Amérique ne dicte plus l’agenda mondial. L’échec en Afghanistan, la paralysie en Ukraine, la marginalisation diplomatique en Afrique et en Asie, tout indique un basculement. Comme le note le stratège Kishore Mahbubani, «le siècle asiatique a commencé parce que l’Occident a perdu sa boussole morale et sa capacité à s’auto-réformer».
C’est dans ce contexte qu’émerge Donald Trump comme catalyseur ontologique d’un pouvoir nihiliste. Trump n’est pas une simple incarnation du populisme autoritaire. Il représente, au sens fort du terme, une mutation du régime de vérité. Dans son sillage, le pouvoir ne se justifie plus par la loi ou la morale, mais par l’audience, l’impact, la domination du récit. Il introduit ce que l’on pourrait appeler un régime post-thétique du politique (un régime post-thétique désigne un régime où l’affirmation n’a plus besoin d’être justifiée par la vérité, la raison ou la loi. Elle n’est plus évaluée selon des critères de validité, mais selon sa performativité -c’est-à-dire sa capacité à produire des effets, à choquer, à mobiliser, à dominer l’espace discursif) : les énoncés n’ont plus besoin d’être vrais ou justes, ils doivent être performants. Le philosophe Jean-François Lyotard annonçait dans La condition postmoderne cette évolution : «L’autorité des grands récits est morte. Il ne reste que l’efficacité des micro-narrations et des régimes performatifs.» Trump incarne cette logique dans sa forme brute.
Ce changement a des conséquences épistémologiques majeures. Il ne s’agit plus de convaincre, mais de dominer par saturation. La politique devient un théâtre algorithmique, où l’Etat de Droit est remplacé par l’Etat d’opinion. La Cour suprême devient un instrument de guerre culturelle, les lois deviennent des armes de polarisation et les vérités ne sont plus que des préférences tribales. Le pouvoir nihiliste ainsi construit ne cherche pas à gouverner, mais à entretenir l’instabilité permanente, car celle-ci nourrit l’illusion d’un homme fort nécessaire. Il ne s’agit donc pas d’un chaos accidentel, mais d’une stratégie de dissolution ontologique.
Ce processus de dissolution s’accélère avec les fractures internes. Ce n’est plus une Nation : c’est un champ de ruines cognitives. Le philosophe Benedict Anderson définissait la nation comme une «communauté imaginée» -c’est-à-dire un groupe humain se vivant comme uni par un destin commun, même en l’absence de contacts directs. Cette communauté repose sur des infrastructures narratives : école, médias, rites politiques, langue partagée. Or tous ces éléments sont aujourd’hui en crise aux Etats-Unis. Les réseaux sociaux ont fragmenté le réel. Les chaînes d’information en continu créent des bulles de perception antagonistes. L’école publique est démantelée. Le débat politique est remplacé par des guerres de mémoires. En d’autres termes, la conscience collective a été désintégrée en tribus cognitives, chacune ayant son vocabulaire, ses héros, ses peurs et ses ennemis. Cette fragmentation n’est pas qu’un problème culturel : c’est une pathologie ontologique. Il n’existe plus de «nous» américain. Et quand le nous meurt, la Nation devient un territoire peuplé d’étrangers entre eux.
Ainsi se vérifie le cœur de la théorie de la convergence anticipatoire (Sarr, 2025) : les crises de surface (guerres, inflation, conflits sociaux) ne sont que les expressions visibles d’une crise bien plus profonde, celle de la désynchronisation entre le réel, les représentations, les affects et les pouvoirs. Quand une Nation ne peut plus aligner ces dimensions, elle entre dans une phase terminale. Ce n’est plus une crise qu’elle traverse : c’est une agonie qu’elle masque.
L’Empire ne s’effondre pas comme une muraille, mais comme une âme qui oublie son nom. Le monde d’après se dessinera sans lui, ou contre lui. Le XXIe siècle n’aura pas besoin d’un remplaçant hégémonique, car la multipolarité cognitive devient la norme. Mais l’Amérique, elle, entre dans la nuit. Pas la nuit des peuples, mais celle des idoles mortes. Et c’est peut-être ainsi qu’une époque s’achève.
Dr. Moussa Sarr est chercheur principal à Lachine Lab – l’Auberge Numérique, un laboratoire interdisciplinaire consacré à l’analyse des mutations globales à l’ère post-nationale. Théoricien de la convergence anticipatoire, il explore les dynamiques profondes de désintégration et de recomposition des régimes politiques, cognitifs et symboliques. Ses travaux portent notamment sur la géostratégie, la sociologie du pouvoir, les récits fondateurs des nations, et les transitions ontologiques du monde contemporain.
Par Lieutenant-colonel (ER) Adama DIOP
EXPOSES ET OUBLIES
Les dernières échauffourées de cambrérène ont sidéré tous les compatriotes et réinstallé le désarroi avec des pertes en vie humaine. Aucune vie ne doit être volontairement abrégée, quels que soient vos titres, vos attributions ou vos moyens.
Lieutenant-colonel (ER) Adama DIOP |
Publication 07/07/2025
Les dernières échauffourées de cambrérène ont sidéré tous les compatriotes et réinstallé le désarroi avec des pertes en vie humaine. Aucune vie ne doit être volontairement abrégée, quels que soient vos titres, vos attributions ou vos moyens.
Cependant, on ignore la problématique liée à l’exercice de la mission relativement aux dégradations, aux ruptures de l’ordre public, mais surtout à la responsabilité de ceux qui sont l’émanation du désordre. Si la loi prescrit la procédure menant à une autorisation de manifester, telle que définie par la Constitution, elle est malheureusement galvaudée et travestie par des actes délibérés de destruction de biens publics et privés, le tout dans une impunité qui ne dit pas son nom. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, des sanctions positives en sont nées comme pour cautionner le mal ou augurer d’une ère de «derrumbamiento» à la castizo
Au centre des acteurs de tous bords, une question s’impose encore pour définir les contours de tout ce qui se fait en termes de casse, de maintien de l’ordre et de dégâts collatéraux y relatifs.
J’ai encore en souvenir la réfection de la route du Sud (en casamance) en 1998. Quand les ouvriers remblayaient les nids de poule avec du basalte, d’autres y dissimulaient des mines anti-char et occasionnaient des pertes en vie humaine parmi d’innocents voyageurs solitaires. On me dira que les situations sont différentes, certes, mais la fin justifie-t-elle les moyens ? Je ne le pense pas.
L’emploi des armes au Sénégal, selon la loi N°1970/37 du 13 octobre 1970, stipule que les Fds peuvent utiliser la force, y compris les armes à feu, que dans des circonstances précises et limitées conformément aux principes de légalité, nécessité, proportionnalité et précaution, en clair, après épuisement de toutes les autres options et en respectant les principes mentionnés supra. Au regard des difficultés auxquelles nos frères d’armes, policiers et gendarmes, sont exposés, l’on se demande souvent, si le législateur a bien encadré la loi. Il est impensable de pointer délibérément une arme sur un concitoyen et d’en faire usage, non. Cependant la ligne de démarcation entre la légitime défense, les consignes passives ou actives et l’initiative de tirer, semble être une nébuleuse ou un point d’une subtilité réelle. Aucun homme de tenue ne souhaite être devant une impasse ou une situation appelant au réflexe de survie, en brousse, en rase campagne comme dans les faubourgs citadins. Même si ceux qui sont en face sont animés de courroux, de haine, d’esprit revanchard ou de je ne sais quoi, la confrontation peut inéluctablement conduire du désastre des deux côtés. C’est souvent à ce moment précis que la balance penche du côté des plus faibles en moyens et la critique acerbe de celui des autres, les Fds. Où situer la responsabilité quand vingt d’hommes armés débarquent nuitamment dans une concession, blessent les occupants et s’emparent allégrement de leurs économies, comme á Thiès ? Comment pourrait-on qualifier une intervention musclée policière et jeter l’opprobre sur les agents ? Implicitement, quel tort pourrait-on attribuer à ces serviteurs du pays devant des hordes armées et belliqueuses et prêtes à vous éliminer ? Pourtant, la riposte graduelle n’est pas inscrite dans les actes que les Fds posent, mais en lieu et place, leur volonté de disperser et de ramener la situation au calme.
Il est tout à fait normal d’élucider les pertes en vie humaine et de définir les circonstances y relatives, mais on passe généralement sous silence les responsabilités de ceux qui sont à l’origine des manifestations. A tort ou à raison, on devrait y réfléchir. Quand un camion fou tue des gens, on en établit facilement les causes. Je veux dire qu’on oublie presque si les passants raflés par le choc étaient au bon endroit ou n’ont pas enfreint les règles du Code de la route. Je n’ai pas encore noté dans la gestion de ces crises, une évaluation exhaustive des dégâts, portée sur la tête des vandales ou des instigateurs, pourtant ceci devrait être de mise.
Aussi, la procédure d’enquête, porte-t-elle les germes de la sincérité ? Je ne discrédite point le sérieux de ceux qui sont chargés des enquêtes préliminaires (police, gendarmerie), je n’insinue pas également un quelconque esprit partisan
Force est de constater que sur le théâtre des faits (on the spot pour les anglophones), il est difficile de trouver des témoins neutres et avec l’Intelligence artificielle, on peut installer le doute dans la conscience collective. Pour dire à nouveau que nos frères d’armes sont exposés et comptables de leur sort en cas d’initiative jugée malheureuse. En amont aussi, on devrait analyser à fond les circonstances des actes ou arriver à définir les limites de la provocation. Si dans une unité, qui évolue sur le terrain, le soldat éclaireur de point reste le plus exposé, le plus physiquement sollicité et le moins payé, les gendarmes et policiers sont également à découvert, sujets et victimes à la fois, de poursuites judiciaires, de lésions corporelles ou tout simplement de la vindicte populaire.
Au demeurant, une initiative, bonne ou malheureuse, peut être positivement ou négativement sanctionnée. L’une vous confère des décorations sur la poitrine (de la quincaillerie, selon les fantassins) sans de significatifs avantages, au moment où l’autre vous installera devant la barre et l’oubli des sacrifices consentis pour défendre la Patrie.
Légiférer est une œuvre imparfaite, permanente et futuriste. Les décideurs ne doivent pas sous-estimer ou passer sous silence, ce que ces hommes du devoir endurent comme stress, fatigue physique, risques ouverts, limites émotionnelles ou erreurs. L’idéal serait de corser les différents codes par la mise en place d’un dispositif davantage coercitif en vue de dissuader les fauteurs de troubles, les mal intentionnés et ceux dont le désordre est dans leur Adn.
Les Forces de l’ordre sont assujetties à l’autorité politique et à ce titre exécutent sur le terrain les ordres émanant de ladite autorité. Un audit de la formation des Forces de l’ordre passerait pour une gifle pour les férus de la tenue. Au-delà de l’œuvre de plusieurs générations qui ont façonné notre outil de défense pendant plus de 6 décennies, ne serait-ce pas une façon de remettre en question tout un système et toute une organisation, impliquant toutes les catégories et toutes les composantes ? L’on serait tenté de l’insinuer
Egalement, les Forces de l’ordre sont bien préparées dans les déploiements extérieurs relativement aux règles d’engagement, au respect des us et coutumes du pays d’accueil et scrupuleusement au regard des droits humains, car le niveau de tolérance est à zéro dans le système onusien.
Tout simplement pour dire que certains sujets remettant en question les fondamentaux et les acquis au niveau de l’Etat doivent être mûrement examinés.
En définitive, tout acte délibéré doit être puni, surtout quand il s’agit de mort d’homme, mais parallèlement, détruire des biens publics peut être considéré comme un crime, car étant l’œuvre de plusieurs générations de concitoyens qui ont sué pour la grandeur de notre pays. N’oublions surtout pas qu’on peut tirer d’un arbre de grandes quantités de brins d’allumettes, mais, un seul brin peut mettre le feu aux poudres. Que Dieu sauve notre pays.
Lieutenant-colonel (ER) Adama DIOP
Ancien chef de la division médias et stratégies de la Dirpa
DES LIONS SANS LEURS STARS POUR L'AFROBASKET
Faute de temps de préparation, Desagana Diop mise sur la continuité pour la compétition en Angola. Le sélectionneur national a reconduit en grande partie l'effectif des éliminatoires
La liste des joueurs présélectionnés pour l’Afrobasket masculin, prévu en Angola, est connue depuis ce vendredi. Une liste de 15 joueurs, composée en grande partie par ceux-là qui ont disputé les éliminatoires de l’Afrobasket. En résumé, le sélectionneur Desagana Diop opte pour la continuité qui s’explique par le manque de temps de préparation qui ne sera finalement que d’un mois avant le début de la compétition.
Une sélection qui n’a pas manqué de susciter quelques interrogations au sein de la famille de la balle orange avec l’absence de certains joueurs qui étaient très attendus.
L’Américain bloqué par l’hospitalisation de son grand-père
C’est le cas, par exemple, du fameux joueur américain annoncé et qui finalement ne sera pas de la partie. Comme l’a confirmé le président de la Fédé basket, Me Babacar Ndiaye, présent samedi à Saly.
«On a effectivement eu le décret de naturalisation du joueur américain (Caleb Homesley, 23 ans). Malheureusement, il ne viendra pas parce que son grand père est gravement malade. Il ne pouvait pas le laisser et venir, mais il a donné son accord pour être là la prochaine fois», a indiqué Me Ndiaye.
Le «Trade» Georges Niang…
Autre absence notée, celui de Georges Niang. S’il s’agit d’un nouveau faux bond de l’ailier fort sénégalo-américain, attendu depuis des années, faut noter que l’ancien pivot des Hawks d’Atlanta a rejoint, la semaine dernière, les Celtics de Boston dans le cadre d’un échange. Un «Trade» qui aurait finalement chamboulé ses plans alors qu’il avait déjà donné son accord de prendre part à l’Afrobasket en Angola. «Georges Niang aussi avait donné son accord. Mais il a changé de franchise et il travaille sur ça», a confié Me Ndiaye.
L’entourage réticent de Mouhamed Guèye
Par contre le cas du joueur des Hawks d’Atlanta, Mouhamed Guèye, aura beaucoup fait réagir. Surtout que le natif de Dakar a réalisé une saison satisfaisante pour sa première en Nba. Choisi en 39e position par les Hornets de Charlotte lors de la draft de 2023 avant de rejoindre Atlanta dans la foulée, Mo Guèye avait d’ailleurs annoncé son envie de rejoindre la Tanière pour la prochaine campagne angolaise.
«Ça représente tout l’Equipe nationale, c’est pourquoi on est là. Inspirer la génération qui va venir et remporter des coupes pour notre pays», avait annoncé l’intéressé à nos confrères de Rfi.fr.
«Jusqu’à la dernière minute, on espérait vraiment avoir Mouhamed Guèye. Surtout qu’il avait donné leur accord de principe. Malheureusement son entourage était un peu réticent», a révélé le patron du basket sénégalais.
Une liste d’absents dans laquelle figure d’autres joueurs qui auraient pu effectuer, soit un retour au sein de la Tanière, soit honorer leur première campagne africaine sous les couleurs nationales.
Pour rappel, le regroupement des Lions a débuté ce lundi à Valence, en Espagne. A la fin du camp, les Lions disputeront un match amical, le 28 juillet prochain à Paris contre la France, avant de participer à un tournoi international à Trente, en Italie, prévu du 29 juillet au 5 août. Le retour sur Dakar est fixé au 6 août. Toujours dans le cadre de la préparation, il est prévu un match amical contre Madagascar, en Angola. Le Sénégal est logé dans le Groupe D en compagnie de l’Egypte, du Mali et de l’Ouganda.
PAR SEYDOU KA
BAC, UNE PRESSION FATALE
Le décès de l’élève Dior Dieng, vendredi 4 juillet, en pleines épreuves du baccalauréat, constitue un rappel brutal de l’énorme pression que subissent nos enfants. Tous ceux qui ont traversé l’épreuve fatidique du baccalauréat ont connu ces moments...
Le décès de l’élève Dior Dieng, vendredi 4 juillet, en pleines épreuves du baccalauréat, constitue un rappel brutal de l’énorme pression que subissent nos enfants. Tous ceux qui ont traversé l’épreuve fatidique du baccalauréat ont connu ces moments de stress, de nuits blanches et parfois même de dépression. L’attente des résultats est encore pire. Ceux de l’ancienne génération se souviennent de scènes insoutenables lors du fameux « Approchez » à la proclamation des résultats.
Des cris de joie pour les heureux élus. Mais, le plus souvent, ce sont des cris de désespoir pour les recalés. Aujourd’hui, le système de proclamation des résultats a certes changé – les élèves reçoivent des Sms – mais le stress lié à l’attente n’a pas changé. La pression est accentuée par le cercle familial. Consciemment ou non, on fait croire à l’élève que son avenir dépend de son résultat au bac. Comme si le destin se résumait en un parchemin, fut-il la porte d’entrée de l’enseignement supérieur et éventuellement d’un bon emploi, synonyme de « réussite ». Cette perception se nourrit d’une vérité cruelle : sans diplôme universitaire, les perspectives d’emploi sont quasi nulles pour nos jeunes.
C’est pourquoi beaucoup de parents font de la réussite scolaire une mission sacrée, renforçant la pression sur ces jeunes adolescents à peine conscients des enjeux d’un monde violent et concurrentiel. Parfois, la pression familiale se poursuit jusqu’aux études supérieures. Combien d’élèves ont dû sacrifier leurs rêves, leur passion, pour satisfaire aux exigences de « réussite » fixées par leurs parents ? Le brillant Souleymane Bachir Diagne raconte dans son ouvrage autobiographique « Le fagot de ma mémoire », le dilemme auquel il fut confronté après le bac : les maths ou les humanités ? Il eut l’heur de choisir sa passion faisant fi des codes préétablis. Bien lui en a pris. Mais combien ont eu cette chance ?
Le drame survenu au lycée Limamoulaye rappelle l’urgence de réformer un système éducatif devenu inadapté aux réalités de notre époque. Il faut le dire, notre système éducatif, hérité du modèle colonial, est trop sélectif, trop élitiste. Il procède plus par élimination ou écrémage que par acquis de connaissances. Ce qui pousse certains parents, déjà formatés par le modèle, à insister plus sur le rang (classement) que sur la moyenne obtenue par l’élève, c’est-à-dire les connaissances assimilées. Or, c’est l’inverse qui est désormais de mise dans les pays avancés. Le système de notation reflète simplement le niveau d’assimilation des connaissances. Le rang importe moins.
En effet, sous tous les cieux, la tâche première de l’éducation, c’est d’abord celle d’une « décolonisation de l’esprit ». En d’autres termes, le combat pour cette libération des imaginaires est simplement synonyme de combat pour l’éducation, car la finalité de celle-ci, en quelque région du monde que ce soit, au nord, comme au sud, est de débarrasser l’esprit de ce qui le colonise, c’est-à-dire de tout fatras de préjugés et d’opinions non fondées en raison qui offusquent la lumière du savoir. Cette exigence est d’autant plus actuelle que l’intelligence artificielle transforme la signification même du travail humain. L’enjeu n’est donc plus tant l’accumulation de connaissances théoriques, mais de construire un citoyen libre et apte à faire des choix pour le bien de l’humanité.
Il est donc temps de sortir d’un canon académique euro-centré hérité de la colonisation. Certes, il y a eu des tentatives timides de réforme du système éducatif sénégalais. La suppression annoncée du concours d’entrée en 6e s’inscrit dans ce sillage. Mais il faut aller plus loin. Éduquer au monde qui vient, c’est faire en sorte que la science africaine soit présente dans la révolution de l’intelligence artificielle. Ce qui ne s’accommode pas d’un modèle calqué sur le passé !
JE SUIS TRES DEÇU DE LA DECISION DU PRESIDENT TRUMP
L’entraîneur de l’équipe nationale féminine de basket n’a pas apprécié le refus de visas aux Lionnes par l’ambassade des Etats-Unis, dans le cadre de la préparation de l’Afrobasket prévu du 27 juillet au 3 août 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire
L’affaire des visas pour les Etats-Unis refusés à la délégation sénégalaise ne dégonfle pas. Dès son arrivée dans la Tanière, le coach des Lionnes, Otis Hughley Jr, à son tour, a dénoncé cette mesure administrative du gouvernement Trump qui a désarticulé le plan de préparation en direction de l’Afrobasket «Côte d’Ivoire 2025»
L’entraîneur de l’Equipe nationale féminine de basket n’a pas apprécié le refus de visas aux Lionnes par l’ambassade des Etats-Unis, dans le cadre de la préparation de l’Afrobasket prévu du 27 juillet au 3 août 2025 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Arrivé en fin de semaine, le technicien américain fustige la démarche de l’administrative du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, en privant une sélection africaine de pouvoir se préparer là-bas.
«Je suis très déçu de la décision du Président Trump. Il a peut-être ses raisons. Pourtant, les autorités sénégalaises ont tout fait pour que le début du camp puisse se faire aux Etats-Unis, malheureusement, cela n’a pas été le cas. Mais on va essayer de s’adapter, on n’a pas le choix, on doit s’adapter en tant que technicien et avancer», a regretté Otis Hughley Jr.
Dans la même veine, il a aussi regretté l’absence des «Américaines», à savoir Sabou Ndiaye Guèye, Ndèye Khady Lèye et Fatou Faye Sané, qui ont finalement décidé de zapper la présente édition de l’Afrobasket féminin par crainte de ne pas pouvoir retourner aux Etats-Unis.
«Ce sont des étudiantes. Il ne faut pas qu’elles se découragent. Malheureusement, avec les mesures prises par le gouvernement de Trump, elles ont peur de venir et de ne pouvoir rentrer poursuivre leurs études. On comprend leur décision, on les soutient et on espère qu’elles seront avec nous la prochaine fois», a indiqué le coach des Lionnes. Qui n’a pas manqué de saluer la décision prise par les autorités sénégalaises d’annuler finalement le camp d’entraînement aux Etats-Unis pour rester tout simplement au Sénégal.
La liste des 12 ? «Choisir les meilleures du moment»
Honoré de coacher l’une des équipes les plus titrées du continent, Otis Hughley Jr se dit «très heureux» de rejoindre le rassemblement et de pouvoir travailler avec les filles : «Nous avons de très bonnes joueuses. Et je salue le travail qui a été fait par la Fédération, le ministère, mais aussi le staff technique.»
Quant à la liste des 12 joueuses qui auront l’honneur de représenter le Sénégal à la phase finale de l’Afrobasket, le coach des Lionnes promet de «choisir les meilleures du moment». «Il y a des jeunes qui intègrent pour la première fois l’équipe, mais cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas leur place. On veut construire une équipe capable de gagner, pas seulement le prochain, mais les prochains Afrobasket.»
A Saly depuis la semaine dernière, l’équipe poursuit sa préparation.
NOTRE OBJECTIF, C’EST DE GAGNER L’AFROBASKET
Le sélectionneur des Lionnes du basket, Otis Hughley Jr, s'est prononcé sur les attentes du peuple sénégalais de l’Afrobasket. Conscient des enjeux, le technicien américain rassure que son équipe est prête à détrôner le Nigeria.
Le sélectionneur des Lionnes du basket, Otis Hughley Jr, s'est prononcé sur les attentes du peuple sénégalais de l’Afrobasket. Conscient des enjeux, le technicien américain rassure que son équipe est prête à détrôner le Nigeria.
A quelques semaines du début de l’Afrobasket féminin en Côte d’Ivoire (26 juillet au 3 août), Otis Hughley et son staff sont en train de peaufiner leur stratégie en vue de cette compétition. Actuellement en regroupement à Saly avec les joueuses présélectionnées, le technicien américain estime que l’équipe sera prête pour aller conquérir le trophée. Conscient de l’atout des Nigérianes, il pense que ses joueuses seront en mesure de relever le défi. « On connaît l’attente des supporters par rapport à ce trophée. Mais il faut être réaliste, parce qu’on a une équipe jeune malgré l’apport des anciens. Certains vont découvrir pour la première fois ce tournoi. Notre objectif, c’est de gagner l’Afrobasket cette année et les années qui vont suivre. Certes, les autres nations feront le maximum pour gagner, mais on va se préparer avec nos moyens pour relever le défi », a déclaré Otis Hughley à Saly. Interpellé sur le refus de visa de la délégation sénégalaise par les autorités américaines, le technicien américain a salué la décision du gouvernement du Sénégal d'annuler le stage qui était prévu aux États-Unis. « Je suis déçu, mais la fédération a tout fait pour que cela puisse marcher, mais cela n’a pas abouti. En tant que technicien, tout ce qu’on a à faire, c’est de nous adapter par rapport à la situation. On ne doit pas prendre de recul. On doit avancer et faire tout pour gagner avec cette situation. Les autorités sénégalaises ont pris la bonne décision », dit-il.
En plein stage de préparation, Otis Hughles se dit heureux de son groupe. « Les coachs assistants sont en train de faire un travail remarquable. C’est l’occasion pour moi de saluer les efforts de la fédération. On se prépare pour gagner tous les matchs. Certes, le Nigeria est considéré comme le favori de cette compétition, mais nous avons des arguments à faire valoir. On est prêt à battre toutes les équipes qui seront en face de nous », a souligné le technicien américain. Ce dernier ajoute qu’il mettra les meilleures joueuses. « Quand on était au Rwanda, l’équipe était en forme. Aujourd’hui, on ne sait pas quelles seront les joueuses qui vont participer à l’Afrobasket. Mais on fera tout notre possible pour mettre les 12 meilleures joueuses qui seront capables de représenter le Sénégal sur le terrain », a conclu le sélectionneur des Lionnes du basket.