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8 juin 2025
LA POÉSIE VISUELLE DE MURIEL PÉNICAUD S’EXPOSE À DAKAR
Lauréate du prix Julia Margaret Cameron 2024, la photographe et autrice et dévoile son exposition « L’Ombre de tes rêves » à partir du 14 mai à MuPho la Galerie. Un hommage délicat à l’humanité, entre introspection, lumière et engagement.
Le 14 mai 2025, la photographe et femme engagée Muriel Pénicaud présentera son exposition "L’Ombre de tes rêves" à MuPho la Galerie, Résidence Yara, sur la Corniche Ouest à Dakar Fann. Lauréate du prestigieux prix Julia Margaret Cameron 2024, elle offre un regard humaniste et sensible sur le monde.
Muriel Pénicaud n’est pas seulement photographe : elle est aussi autrice, conférencière, dirigeante d’entreprise et figure engagée dans de nombreux combats sociaux. À travers son exposition « L’Ombre de tes rêves », elle invite le public dakarois à plonger dans une série d’images empreintes de douceur, d’introspection et de poésie.
Récompensée par le Prix Julia Margaret Cameron — qui célèbre les femmes photographes à l’échelle internationale — Muriel Pénicaud s’inscrit dans la lignée des grands noms de la photographie humaniste. Inspirée par la célèbre maxime d’Henri Cartier-Bresson : « Photographier, c’est aligner la tête, l’œil et le cœur », elle capte l’instant avec une sensibilité rare.
Son travail révèle l’invisible, apprivoise les contradictions du monde, stimule l’imaginaire et établit une connexion intime entre l’image et le regard de celui qui la contemple. Chaque photographie est un fragment d’humanité, un souffle suspendu, une invitation à rêver autrement.
L’exposition sera ouverte au public à partir du mercredi 14 mai 2028, à MuPho la Galerie (Résidence Yara, Corniche Ouest – Dakar Fann).
LE FDR EN ORDRE DISPERSÉ AU DIALOGUE
Le front pour la défense de la démocratie et de la république, une entité regroupant plusieurs partis de l’opposition, se dirige en ordre dispersé vers le dialogue national du 28 mai prochain sur le système politique
Le front pour la défense de la démocratie et de la république (Fdr), une entité regroupant plusieurs partis de l’opposition, se dirige en ordre dispersé vers le dialogue national du 28 mai prochain sur le système politique sénégalais. Pendant que l’alliance pour la république (APR) de Macky Sall a décidé de boycotter, des formations membres du front ont marqué leur adhésion aux concertations.
Partira ou ne partira pas. La question traverse tous les états-majors politiques de l’opposition avec l’appel au dialogue sur le système politique sénégalais qui doit se tenir du 28 mai au 4 juin prochain. Même si la décision est prise souverainement au sein de chaque parti politique, elle risque d’avoir d’autres implications sur la position unitaire affichée par une partie de l’opposition regroupée au sein du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr).
D’ailleurs, la formation politique de l’ancien Président Macky Sall a décidé de boycotter le dialogue non sans dénoncer «une machination orchestrée» contre ses membres. Mais il faut reconnaître que d’autres partis partageant le même front avec l’Apr affichent d’autres positions.
L’As a appris que lors de sa rencontre d’échanges de ce samedi, la plateforme Taxawu Sénégal dirigée par l’ancien maire de Dakar s’est penchée sur le dialogue. Pour le moment, la position qui se dégage au sein de la formation politique, c’est de répondre au dialogue. Car les camarades de Khalifa Sall se définissent comme des partisans du dialogue. «Nous ne pouvons être hier (ndlr, l’appel au dialogue de Macky Sall) l’apôtre du dialogue et aujourd’hui refuser de dialoguer», souffle-t-on dans les rangs de Taxawu Sénégal.
Même ton du côté du Parti des libéraux démocrates dirigé par l’ancien ministre Oumar Sarr. C’est lui himself qui en a fait l’annonce. Lors de la cérémonie officielle du Gamou de Dagana, en présence de la présidente de la coalition «Diomaye Président», Aida Mbodj, Oumar Sarr a confirmé la participation de son parti au dialogue national initié par le Chef de l’État.
Le ton reste le même dans les rangs de la Ligue démocratique également membre du Fdr. Invité de l’émission «Point de vue» sur la Rts, Nicolas Ndiaye semble prendre position en faveur d’une participation au dialogue. «Il y a énormément de raisons de participer au dialogue, même si les hommes de PASTEF ne cessent de tenir des propos incorrects envers l’opposition», a déclaré le Secrétaire général de la LD qui pense que ce dialogue est une opportunité pour faire entendre la voix de l’opposition.
Même s’il estime que la confiance dans le processus de réforme est fragilisée notamment par le retard de l’application des conclusions des assises de la justice, tenues en juin 2024, Nicolas Ndiaye considère que c’est au sein du dialogue que l’opposition doit faire valoir ses revendications et interpeller les autorités sur les failles du système : «Il faut aller au dialogue pour dire à l’autorité ce qui ne va pas», a-t-il défendu.
LA SFI MISE UN MILLIARD DE DOLLARS SUR LA TRANSFORMATION DU SÉNÉGAL
En visite à Dakar, le directeur général de la Société financière internationale a annoncé un investissement de près de 583 milliards de FCFA en 2025. Objectif : soutenir la Vision Sénégal 2050 en développant les chaînes de valeur régionales...
Le Sénégal peut compter sur un partenaire stratégique dans sa quête de transformation économique. La Société financière internationale (SFI), bras privé du groupe de la Banque mondiale, prévoit d’investir près de 583 milliards de FCFA, soit environ un milliard de dollars, au cours de l’année 2025. Son directeur général, Makhtar Diop, en déplacement à Dakar, en a détaillé les objectifs et les priorités.
Pour Makhtar Diop, ces investissements visent bien plus que le simple financement de projets : « Il s’agit de favoriser une transformation structurelle de l’économie du Sénégal et de la sous-région. » Cela passe notamment par le développement de chaînes de valeur régionales, en lien avec les ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
« Dans un contexte géopolitique incertain, il est essentiel de renforcer l’intégration économique régionale », soutient le patron de la SFI, qui appelle à une meilleure coopération entre les secteurs privés africains et à la réduction des barrières non tarifaires.
La SFI entend accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement à long terme, la Vision Sénégal 2050. « Nous avons identifié des besoins importants dans plusieurs secteurs : infrastructures, énergie, agriculture, distribution, santé… », explique Makhtar Diop. Il pointe également un déséquilibre dans le financement des entreprises, souvent trop dépendantes du crédit bancaire, et plaide pour le renforcement de leurs fonds propres.
Au-delà du financement, la SFI propose aussi une assistance technique aux PME pour améliorer leur gestion, leur accès aux marchés, et leur compétitivité. L’objectif est aussi d’aider davantage d’entreprises à accéder au marché régional des capitaux, en mobilisant l’épargne domestique pour soutenir la croissance.
Développer les investissements Sud-Sud
L’un des axes majeurs pour 2025 concerne la promotion des joint-ventures et des investissements Sud-Sud. Makhtar Diop cite l’exemple d’un partenaire d’Abu Dhabi, aujourd’hui le plus grand investisseur en énergies renouvelables en Afrique grâce à l’accompagnement de la SFI : « Ce type de partenariat montre que l’Afrique peut attirer des capitaux stratégiques si les projets sont solides. »
La SFI souhaite par ailleurs encourager les investisseurs africains à investir sur le continent, tout en appelant les États à lever les obstacles réglementaires et commerciaux qui freinent ces dynamiques.
Parmi les transformations en cours, Makhtar Diop souligne l’importance des projets structurants dans le transport urbain comme le TER et le BRT à Dakar. Il insiste cependant sur la nécessité d’un aménagement du territoire plus équilibré, notamment via la création de pôles industriels hors de la capitale, appuyés sur le potentiel de l’agriculture et de l’agro-industrie.
Le défi du logement est également sur la table : « Il faut valoriser le foncier autrement, construire de manière plus rationnelle, notamment en hauteur, et utiliser des technologies adaptées », affirme-t-il.
Le numérique comme levier stratégique
Dans un contexte de transformation rapide, le numérique demeure un pilier clé des investissements de la SFI. « Nous avons été les plus gros investisseurs dans les infrastructures digitales en Afrique il y a deux ans », rappelle Makhtar Diop. L’institution a financé des data centers, des projets d’intelligence artificielle comme celui de la société Kera, fondée par le Sénégalais Moustapha Cissé, et soutenu l’essor des fintechs, permettant une baisse significative des coûts de transaction.
Interrogé sur les 13 premiers mois de gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye, Makhtar Diop se montre confiant : « J’ai vu un chef d’État engagé, ouvert et animé par une réelle volonté de transformation. Le discours qu’il a prononcé vendredi était clair. » Il se félicite de la qualité du partenariat entre la SFI et les nouvelles autorités, et réaffirme l’engagement à les accompagner dans la réalisation de la Vision 2050.
Cheikh Yérim Seck provoque l'ire de Médina Baye
«Mon guide Cheikh Ibrahima Niasse a affirmé que la posture d'un chef religieux n'est pas compatible avec certains débats de bas étage. Mais il peut, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, demander à des personnes de le faire pour lui », a soutenu le journaliste il y a quelques jours sur la chaîne SenTv. Des propos faussement attribués à Baye Niasse et qui ont provoqué la colère des disciples de Cheikh Ibrahima Niasse et des voix autorisées de Médina Baye. Plusieurs Mouqadams de Baye Niasse sont sortis de leur mutisme pour exprimer leur indignation et démentir les propos du clivant journaliste. Selon eux, Baye Niasse n'a jamais tenu de tels propos et invitent Cheikh Yérim Seck à vérifier ses dires avant de citer le guide religieux dans sa communication. Ils exigent des excuses publiques.
Seydi Gassama s’étonne de la battue pour cueillir Azoura Fall
Le patron d'Amnesty Sénégal est choqué par la battue organisée pour aller jusqu'à émettre une interdiction de sortie du territoire national pour retrouver une personne poursuivie pour le délit de diffamation, d'injures publiques ou de diffusion de fausses nouvelles ; ce qui est assez troublant pour un État démocratique. Il faisait allusion à l’affaire Azoura Fall, le jeune militant de Pastef qui est recherché par la gendarmerie après ses injures à l’encontre de l’ancien Président Macky Sall. Seydi Gassama a réitéré son appel pour une meilleure protection de la liberté d'expression en supprimant les peines privatives de liberté pour ces délits. Il demande en outre le jugement rapide et la remise en liberté de toutes les personnes détenues pour ces infractions.
Azoura Fall chez Chérif Al Ousseynou Lahi
Coucou ! Voilà Azoura Fall activement recherché par la police et la gendarmerie ! Il se trouve présentement chez Chérif Al Ousseynou Lahi. C’est ce dernier même qui a donné la nouvelle. Il informe sur sa page facebook qu’après s'être rendu à Paoskoto auprès de sa mère pour l'informer de la procédure judiciaire initiée à son encontre et recueillir ses prières, Assane Guèye dit Azoura Fall est arrivé hier chez lui pour aller répondre demain à la convocation de la Cyber sécurité. Dès l’arrivée d’Azoura Fall, Chérif Al Ousseynou Lahi a pris aussitôt les dispositions requises pour l'accompagner à la police aujourd’hui avec un avocat afin qu'il se mette à la disposition de la justice. Tout en regrettant les propos tenus, Chérif Al Ousseynou Lahi lui apporte tout son soutien militant, fraternel et affectif.
Malal Talla alias Fou Malade va lancer son parti politique
Du rap à la politique, Malal Talla alias «Fou Malade» va franchir le pas. Il l’a annoncé ce samedi, selon Le Soleil digital, lors d’une rencontre de plusieurs membres de la société civile pour la 3ème édition du projet Jahowo Démocratie. «Je vous l’annonce ici, je vais bientôt lancer mon parti politique. Ce sera un parti d’idéologie Hip-Hop qui se nommera Jëff (agir, NDLR)», assure celui qui est également activiste depuis plusieurs années. Le parti sera lancé en janvier 2026. «Ma conviction est que le Hip-Hop en tant que mouvement social qui a fêté ses cinquante années d’existence a son mot à dire sur l’économie, la politique, bref sur la vie de la Nation sénégalais», ajoute Malal Talla.
La police interpelle 14 individus pour trafic de drogue
Une bande de trafiquants de drogue est tombée ce week-end dans les filets des éléments de Division opérationnelle de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS). Ils avaient été informés de l’existence d’un réseau intense de trafic de drogue. C’est ainsi que les flics ont mis en place une stratégie qui a permis d’interpeller 14 individus principalement de nationalités étrangères au marché Castors, avec 980 g de chanvre indien (vrac et cornets), 61 képas de Kush et 14 pierres de crack. En plus, les limiers ont mis la main sur une moto de marque Tvs, 7 kiosques de vente de café, 21 téléphones portables, 6 moutons de race ainsi que 33.000 francs.
Quatre personnes en possession de 53 comprimés mises aux arrêts
Restons avec la police pour dire que les éléments de Saint-Louis ont mis hors d’état de nuire 4 individus. Ils s’activent dans le trafic de drogue. Les mis en cause avaient en leur possession 53 comprimés d’ecstasy. Les limiers ont eu vent de l’existence d’un intense réseau de trafic d’ecstasy dont les fournisseurs, établis à Pikine, ravitaillaient les jeunes de Sor, un quartier de Saint-Louis. La bande est placée en garde à vue et les recherches se poursuivent en vue d’interpeller toute personne impliquée dans cette affaire.
8 individus aux arrêts pour vol d’un cheptel de 54 bêtes
Ne quittons pas Saint-Louis sans souligner que les éléments du Commissariat central ont démantelé une bande de 8 individus. Les membres de ladite bande sont spécialisés dans le vol de bétails. La police a été informée de la présence d’une bande de malfaiteurs qui s’activent dans le vol de bétail dans les régions de Louga et de SaintLouis. Après une longue filature, les policiers ont tendu un piège à la bande. C’est pourquoi les présumés voleurs ont eu la surprise de leur vie. Ils ont été interpellés au moment où ils débarquaient du bétail, composé de chèvres et de moutons, à leur receleur établi au quartier Diamaguène Sor, près de la station d’épuration de l’ONAS. La perquisition des lieux a permis de retrouver un cheptel de 54 bêtes. Il s’agit de 9 bœufs avec différents marquages aux cuisses droite et gauche, 23 caprins ; 13 béliers ; 7 agneaux et 2 cabris. A cela s’ajoute 14 bassines servant de mangeoire dont 6 bassines contenant de l’aliment de bétail déjà préparé ; 8 sacs de foin d’arachides ; 3 sacs d’aliments de bétail ; 6 couteaux ; une scie ; 5 peaux de petits ruminants (fraîchement dépecées ; 2 peaux bovines (fraîchement dépecées) ; 3 crochets pour abattoir et 2 pélicans. La bande qui est placée en garde à vue est poursuivie pour association de malfaiteurs, vol de bétails multiples en réunion avec moyen de locomotion, recel et abattage clandestin. Les recherches se poursuivent aux fins d’interpeller toute personne impliquée dans cette affaire.
Trafic intense de drogue à SENZALA
Un trafiquant présumé de drogue est tombé dans les filets de la police de Grand Yoff. Les limiers de Grand Yoff appuyés par l’OCTRIS ont procédé à l’arrestation de deux individus pour association de malfaiteurs, détention et trafic de drogue, vendredi entre 4h et 6h du matin. Les mis en cause étaient à la tête d’un réseau de trafic intense de drogue entretenu à SENZALA dans le quartier Arafat de Grand-Yoff. Les limiers ont découvert 13 paquets de 125 grammes de chanvre indien chacun sous les escaliers d’un immeuble R+3. Ils ont saisi aussi deux motos de marque Beverly et 40 000 FCFA.
La relance des activités de La Poste
La relance des activités du groupe la Poste était ce weekend au cœur de la célébration différée du 1er mai, par l'union régionale de Thiès du syndicat national des travailleurs des Postes et Télécommunications (SNTPT). C'était à la direction régionale de la Poste, en présence d'une délégation du bureau national conduite par Ibrahima Sarr, président de l'union nationale du SNTPT. Il s'est félicité des appels à la mobilisation des travailleurs qui, à ses yeux, ont fait montre d'un engagement et d'une détermination, notamment sur les échanges futurs, autour des questions relatives à la vie de l'entreprise et aux conditions de travailleurs. Selon lui, il est évident que la Poste traverse aujourd'hui des difficultés, mais qui sont surmontables. « Nous avons indiqué des pistes de solutions très claires et je pense que les propositions ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd », a-t-il indiqué. D'après lui, il suffit simplement que l'État accompagne ce processus, avec son concours financier et technique à travers ces différents démembrements, pour que la maison puisse sortir de cette situation. El Hadji Babacar Diallo, secrétaire général de l'union régionale SNTPT de Thiès estime que l'espoir est permis avec les nouvelles autorités, pour une solution définitive des problèmes de la Poste, d'autant plus qu'il s'agit d'une entreprise transversale, dans tout processus de développement.
Magi Pastef Thiès et le référentiel 2050
Les Magi Pastef du département de Thiès se sont retrouvés ce week-end aux Manufactures des Arts décoratifs, pour les besoins d'un atelier de formation. Il a porté sur deux thèmes, en l'occurrence le référentiel 2050 et le pôle de Thiès, quelles opportunités pour les populations. L'objectif pour le Président de Magi Pastef Thiès est d'outiller tous les membres afin qu'ils puissent désormais avoir tous les arguments nécessaires, leur permettant de répondre à toutes les interpellations relatives à ces deux questions qui fondent le projet. Les femmes étaient bien représentées à cette rencontre car, d'après les organisateurs, elles sont des actrices de développement incontournables, dans la mise en œuvre de cette vision. Elles sont en effet bien ancrées déjà dans le processus de transformation des produits, extrêmement important dans le cadre global de la production. Les magi Pastef de Thiès ont exprimé un sentiment de fierté à la suite de la rencontre qui, disent-ils, de la volonté d'une unité à la base, qui doit trouver son prolongement le plus systématique au niveau du sommet.
18 lycées au Concours national interclubs scientifiques
L’association d’appui à la science et aux technologies de l’information et de la communication (AASTIC) a tenu ce week-end la 9e édition de la JDAS (Journées d’animation scientifique). D'après le président de l'AAstic, Oumar Ly Ba, cet événement organisé chaque année, vise à stimuler l’intérêt des élèves du secondaire pour les sciences, le numérique et l’innovation à travers un concours interclubs, des formations, des expositions. Il précise que sur un échantillon de 63 établissements sur la phase nationale, 18 lycées ont été retenus. «Il faut que l'établissement ait un club scientifique fonctionnel», précise Oumar Ly Ba. A l'en croire, ces établissements vont compétir sur huit épreuves technico-pédagogiques en relation avec le thème retenu : «Souveraineté alimentaire du Sénégal : Application de l'intelligence artificielle pour une transformation agricole». Il met en lumière les enjeux de l’agriculture intelligente, de la sécurité alimentaire et du rôle central des jeunes dans la transformation scientifique du Sénégal. «Je précise d'ailleurs qu’après l'autorisation du ministère de l'Éducation nationale, nous avons démarré une tournée nationale visant à former les clubs scientifiques de ces lycées présélectionnées», ajoute le président de l'AAstic. Il rappelle aussi que la JDAS 2025 s’inscrit dans une dynamique citoyenne, inclusive et tournée vers l’avenir, avec le soutien de nombreux partenaires publics et privés, dont le ministère de l’Éducation nationale pour le développement du numérique éducatif et surtout de promouvoir les matières scientifiques dans les établissements
Par Ndiawar DIOP
ATHLETISME SENEGALAIS, CHRONIQUE D’UNE AGONIE ANNONCEE AVANT LES JOJ DAKAR 2026
Qui, honnêtement, croit encore à un miracle pour sauver l’athlétisme sénégalais ?
Qui, honnêtement, croit encore à un miracle pour sauver l’athlétisme sénégalais ?
La discipline reine des Jeux Olympiques, autrefois fierté nationale, est aujourd’hui un vestige poussiéreux d’une époque révolue. A quelques encablures des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, le naufrage est tel qu’on se demande si nous avons oublié comment courir, sauter ou lancer, ou si nous avons simplement arrêté d’essayer.
Il fut un temps où les couleurs du Sénégal claquaient dans les stades du monde entier. On avait des champions. De vrais. Pas des porteurs de survêtements bien repassés pour les conférences de presse stériles. Aujourd’hui ? Des silences gênés, des bilans vides et une Fédération qui carbure plus au réseautage politique qu’au chronomètre.
Faut-il donc organiser un colloque national pour redécouvrir que le sport de haut niveau commence à l’école, se cultive à l’université et se renforce dans des structures dignes de ce nom ? Est-ce que le patriotisme sportif est devenu si ringard que nos jeunes préfèrent porter le maillot d’une métropole plutôt que défendre le drapeau vert-jaune-rouge ?
Et parlons-en, des dirigeants. Combien parmi eux savent ce qu’est une séance de fractionné ? Ou même ce qu’est un chrono homologué ? Mais ils savent gérer des «projets», eux. Avec budget, per diem et voyages en classe affaires. Les pistes, elles, peuvent bien rester défoncées. De toute façon, les athlètes, eux, ne parlent pas à la presse.
Quant aux entraîneurs sénégalais, ils brillent... à l’étranger. Trop compétents pour rester dans un système qui ne les valorise pas. Résultat : les talents se perdent, les techniciens s’exilent et le public s’endort.
Ah, et n’oublions pas les héros d’hier, glorifiés à titre posthume mais ignorés de leur vivant. Une nation qui ne célèbre pas ses champions ne mérite pas d’en avoir. Que dire, alors, d’un pays qui les oublie sciemment ?
Même Lamine Diack, avec toutes les controverses fomentées par ses anciens collaborateurs, mérite qu’on reconnaisse qu’il s’est battu pour l’athlétisme sénégalais avec une passion que peu aujourd’hui peuvent revendiquer. Mais passons.
Alors, posons les vraies questions :
A quoi sert une Fédération sans vision ?
Une Fédération d’athlétisme au chrono en panne ou au réseautage à fond ?
Pourquoi l’athlétisme est-il devenu un tremplin pour ambitions personnelles plutôt qu’un espace de performance ?
Est-ce un manque de moyens ou un excès d’indifférence ?
Et surtout, que faisons-nous réellement pour que Dakar 2026 ne devienne pas un immense fiasco localement maquillé en succès international ?
Sommes-nous vraiment dans le Sprint vers l’Abîme ?
Le Sénégal regorge de talents, d’experts, de passionnés... mais ils ne sont ni écoutés ni sollicités. Peut-être parce qu’ils gênent ceux qui préfèrent la médiocrité confortable au changement dérangeant.
Il est temps, chers compatriotes, que ceux qui ont foulé la piste avec dignité, ceux qui ont enseigné l’effort et la résilience, prennent la parole et exigent une refondation totale. Sinon, à ce rythme, notre seule médaille à Dakar 2026 sera celle du ridicule.
Just Saying !
Ndiawar DIOP
Ancien athlète de l’U.S. Gorée
Triple Champion Collégial du Sud de la Californie (2004)
Email :ndiawardiop15@hotmail.com
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L’EGLISE CATHOLIQUE N’EST PAS PRETE A AVOIR UN PAPE NOIR
Le moment viendra un jour, mais l’Eglise catholique n’est pas prête à avoir un Pape noir, a déclaré, vendredi, le Cardinal Théodore Adrien Sarr.
Le moment viendra un jour, mais l’Eglise catholique n’est pas prête à avoir un Pape noir, a déclaré, vendredi, le Cardinal Théodore Adrien Sarr. «Le monde aujourd’hui n’est pas prêt à avoir un Pape noir. L’Eglise catholique elle-même n’est pas prête à avoir un Pape noir, et je n’ai pas honte de le dire, mais ça viendra», a notamment dit le religieux au cours d’une interview accordée à l’Aps, dans sa résidence dakaroise baptisée Nazareth, en souvenir de la ville de Joseph et Marie, mais aussi de l’enfance de Jésus-Christ, selon la tradition chrétienne.
L’Archevêque émérite de Dakar sous-tend sa déclaration par la tournure actuelle du monde caractérisé par le peu de «considération» pour les «hommes de couleur», comme on disait à une certaine époque. «Vous voyez que dans beaucoup de pays du monde, le Noir n’est pas le mieux considéré, et je n’ai pas honte de le dire», a déploré le Cardinal Sarr.
Il ajoute que, malgré le principe d’égalité de tous les hommes, sanctifié par la religion chrétienne, celle-ci n’est pas moins incarnée par des humains avec leurs faiblesses intrinsèques. «Que voulez-vous ? Même nous chrétiens, même nous Eglise, sommes des humains avec nos limites, nos faiblesses», a-t-il ajouté.
Au lendemain du décès du Pape François, le 21 avril dernier, ouvrant la période de sa succession, les cardinaux issus du continent africain, à l’instar du Congolais Fridolin Ambongo Besungu, du Ghanéen Peter Turkson et du Guinéen Robert Sarah, étaient inlassablement cités parmi les «papabili». A l’arrivée, c’est l’Américain Robert Francis Prevost, appelé Léon XIV, qui a été choisi comme Pape à l’issue du conclave. «Ce sont vraiment les pays européens qui comptent le plus de papes, plusieurs Italiens, mais aussi des Français, des Allemands, etc., le Polonais Jean-Paul II. Mais c’est avec l’élection du Pape François [un Argentin], venu du bout du monde, comme il le disait lui-même, que l’Hémisphère sud a donné à l’Eglise un Pape», a fait observer le Cardinal Théodore Adrien Sarr.
Ce qui veut dire, selon lui, qu’il faut reconnaître que les choses bougent petit à petit, d’autant plus que «l’Eglise catholique compte plus d’adeptes en Afrique, en Amérique latine et en Asie, contrairement à l’Occident où la sécularisation et l’athéisme gagnent du terrain». «C’est pour cela que je crois qu’il y aura un Pape africain, mais le monde n’est pas encore prêt», a estimé le religieux sénégalais.
Il ne pense toutefois pas qu’il faille instaurer un système de Pape tournant, qui pourrait permettre à tous les continents de donner à l’Eglise un Pape à tour de rôle. «Un système de rotation obéit à une organisation humaine. Or, ce n’est pas aux humains de choisir euxmêmes qui serait le prochain Souverain pontife. Ce sont les cardinaux, inspirés par Dieu, qui doivent procéder, par la prière, à l’élection du Pape. Je le crois et nous tous croyons sincèrement que c’est Dieu qui guide à ce choix», a lancé le Cardinal Théodore Adrien Sarr.
DIAS COMPOSE DE NOUVELLES NOTES
Après avoir vécu dans l’ombre de Khalifa pendant des années, Barthélemy Dias est sur le point de s’émanciper en mettant en place son propre mouvement politique pour aller à la conquête de 2029
Après avoir vécu dans l’ombre de Khalifa pendant des années, Barthélemy Dias est sur le point de s’émanciper en mettant en place son propre mouvement politique pour aller à la conquête de 2029.
Barth’ s’engage sur une nouvelle voie politique après des années avec Khalifa Sall ? Ce serait une suite logique après son engagement à se définir comme l’opposant le plus farouche à Ousmane Sonko. Après avoir perdu sa mairie sur sa simple révocation et aussi son poste de député, l’ancien édile de Dakar va mener une carrière politique en solo, sans s’encombrer d’un autre leader à ses côtés. Après avoir tenté l’essai des Législatives avec Samm sa kaddu le 17 novembre dernier en obtenant 5 députés, Barthélemy Dias a montré qu’il avait besoin d’avoir l’étoffe d’un chef en perspective de la Présidentielle de 2029. Alors que tout se joue maintenant.
Aujourd’hui, l’ex-maire de Dakar poursuit les consultations pour mettre en place un parti ou un mouvement politique pour structurer son avenir. Lors de la rencontre du Comité restreint de Taxawu Senegaal, il était absent, ainsi que ses proches, montrant une rupture qui finirait néanmoins à l’amiable.
Au sein du parti de Khalifa Sall, on confirme même cette séparation après plusieurs années de compagnonnage durant lesquelles Barth’ a été de fait le numéro 2 de l’ancien candidat à la Présidentielle dont il a été le directeur de campagne. Chez Dias, on préfère garder le silence en dépit «des relances» pour confirmer leur intention de mener leur carrière politique parallèlement à Taxawu, qui est en train de voir si elle va participer au Dialogue national prévu le 28 mai prochain. La réponse reste en suspens dans les instances de Taxawu, mais il est peu probable de voir l’ombre de Barth’ à Diamniadio.
Par Fatou Warkha SAMBE
TARIQ RAMADAN COMME CHEIKH YERIM, COMME SONKO
En tant que féministes, nous savons que la Justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux. Mais dérouler le tapis rouge à des hommes poursuivis ou condamnés pour viol, c’est envoyer un message clair : leur douleur est secondaire.
Tariq Ramadan est à Dakar dans le cadre de la 13e édition de «Jokkoo», tenue le samedi 10 mai à l’espace Maam Samba. Il a également été reçu par le Khalife général des Mourides à Touba, un acte fort de reconnaissance dans un pays où les autorités religieuses occupent une place centrale dans le paysage moral et symbolique. L’annonce de sa venue au Sénégal n’a pas laissé indifférentes de nombreuses militantes pour les droits humains. Certaines ont tenté de se faire entendre à travers une action de protestation lors de sa conférence. Bien que rapidement contenue, cette manifestation révèle le profond malaise que suscite la normalisation de la présence publique d’un homme accusé à plusieurs reprises de viols. Le simple fait que des femmes aient ressenti le besoin de s’opposer à cette tribune montre à quel point leur douleur continue d’être ignorée.
Au-delà de la stature intellectuelle et religieuse de l’homme, ce sont les accusations très graves de viols et d’agressions sexuelles qui l’entourent depuis plusieurs années qui interpellent. Le fait qu’il soit accueilli avec autant d’honneurs par des figures aussi influentes envoie un message clair : ici, l’aura spirituelle peut primer sur les faits reprochés. Ce type de légitimation publique participe à banaliser la gravité des accusations et à reléguer la parole des victimes dans les marges du débat social. Accorder de telles tribunes à une personnalité poursuivie ou condamnée pour des faits aussi lourds, sans aucune prise en compte des survivantes, revient à reléguer les violences sexuelles au second plan, à en faire un sujet négligeable. C’est aussi nourrir une culture de l’effacement de la parole des femmes dans l’espace public.
Depuis 2017, Tariq Ramadan fait l’objet de plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles, en France comme en Suisse. Ces affaires l’ont poussé à quitter son poste de professeur à Oxford. En France, il a été mis en examen pour des viols présumés sur cinq femmes. En juin 2024, la Cour d’appel de Paris a décidé de le renvoyer devant la Cour criminelle départementale. En Suisse, il a été condamné en appel à trois ans de prison dont un an ferme. Depuis, on l’entend peu sur la scène internationale, mais c’est au Sénégal qu’on lui tend le micro pour parler du «khidma», comme si ces accusations n’avaient jamais existé. Ce contraste en dit long sur notre rapport à la dignité, à la justice et, surtout, à la mémoire collective.
On ne peut pas dissocier l’intellectuel de l’homme confronté à de telles accusations. Peut-on faire abstraction des violences présumées au nom du savoir qu’il incarne ? Peut-on séparer le penseur du comportement ? Ce serait un privilège que peu de femmes pourraient se permettre. Le génie, aussi brillant soit-il, ne peut être un alibi à l’impunité. Il est préoccupant de constater notre rapport collectif à la justice. Nous oublions trop vite quand cela protège les puissants. Pourquoi cette facilité à oublier les femmes qui parlent ? Cette complaisance quand l’homme accusé est charismatique ou religieux ? Ce n’est pas seulement la présence d’un conférencier controversé qui interroge, mais la manière dont on efface, relativise ou minimise les faits de violence sexuelle.
En tant que féministes, nous savons que la Justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux. Mais dérouler le tapis rouge à des hommes poursuivis ou condamnés pour viol, c’est envoyer un message clair : leur douleur est secondaire. Ce silence n’est pas neutre. Il est complice. Il alimente l’impunité. Il réinstalle le pouvoir du côté de ceux qui l’ont toujours détenu, et rappelle aux survivantes qu’il ne suffit pas de parler pour être crue -encore moins pour être protégée. Ce n’est pas une abstraction. C’est une réalité qui bouleverse des vies. Elle fait taire. Elle isole. Lorsqu’on est victime d’un homme puissant, on mesure à quel point sa propre vie semble dérisoire face à l’influence. Ce que l’on ressent, ce que l’on vit, est balayé au nom de la présomption d’innocence, ou pire, d’une solidarité masculine tacite. On se sent seule, comme si l’on avait osé déranger un ordre établi. Et cet ordre, profondément patriarcal, protège ceux qui parlent fort - même quand d’autres crient qu’ils ont fait du mal. L’injustice ne vient pas seulement du viol, mais de ce qui suit : le doute, le silence, l’effacement. Notre humanité elle-même est remise en question dès que l’on ose briser le silence.
Notre société pardonne facilement aux hommes puissants, surtout quand ils portent des titres ou des turbans. La mémoire collective est sélective. Un homme accusé de viol est présenté comme une victime d’acharnement ; une femme qui parle est réduite au silence. Le cas Tariq Ramadan n’est malheureusement pas isolé. Il fait écho à celui de Cheikh Yérim Seck, condamné en 2012 pour viol. A sa sortie, il retrouve micros et tribunes. Qui peut dire ce qu’est devenue la jeune fille qui a porté plainte ? Si ce ne sont pas ses proches, personne. Elle a dû quitter le pays, reconstruire sa vie loin. Elle était victime, mais elle a été traitée comme un problème.
Et comment ne pas penser au cas de Adji Sarr ? Cette jeune femme, qui avait accusé l’homme politique Ousmane Sonko, a dû fuir le pays, changer de nom, de vie, de nationalité. Elle vit aujourd’hui exilée, avec pour seul tort celui d’avoir parlé. Même si, dans ce dossier, le juge a finalement requalifié les faits en corruption de jeunesse, on observe le même sort implacable réservé à la plaignante. Sa vie a été bouleversée de manière irréversible, sans qu’aucun mécanisme de protection sociale, institutionnelle ou politique ne soit activé. Pendant ce temps, l’homme qu’elle a accusé a vu sa popularité grandir, porté par une narration victimaire très bien orchestrée, qui a réussi à inverser les rôles et à faire passer l’accusé pour celui que la Justice opprime. Dans ce système si bien huilé, il est plus simple de construire une image de héros calomnié autour d’un homme accusé que de garantir à une femme un minimum de protection, de dignité et de respect. Ce que cela coûte aux femmes qui osent parler est vertigineux : la peur, l’exil, l’effacement, la solitude. On leur impose de porter seules la charge de tout un système qui refuse de les croire, de les accompagner, ou même de les considérer comme dignes de justice. Ce deux poids, deux mesures est en soi une violence institutionnelle qui pèse sur chaque femme.
Cette impunité masculine se nourrit aussi d’un système de valeurs sexistes profondément ancré dans notre culture. Le paradoxe Tariq Ramadan révèle ceci : la pudeur au Sénégal n’est pas universelle. C’est un outil de contrôle des femmes. Cette hypocrisie est violente. Elle légitime, excuse -jamais ne répare. Que chacun ait droit à la justice, oui. Mais que personne ne soit sanctifié, idolâtré, revalorisé publiquement alors même que des accusations aussi lourdes persistent, c’est une exigence éthique. Il ne s’agit pas de condamner sans preuve, mais de refuser l’amnésie organisée. Il s’agit de cohérence, de décence, de respect.
Il s’agit, enfin, d’une mémoire politique qui n’oublie pas les survivantes. Qui refuse le double standard. Qui exige une société juste, où les principes de justice ne dépendent ni du genre, ni de la notoriété, ni du statut religieux ou intellectuel.
Par Harouna Amadou LY
LES HOMMES PASSENT ET LES ÉTATS DEMEURENT
L’histoire humaine est jalonnée de figures brillantes ou redoutées : empereurs, chefs d’État, réformateurs ou dictateurs. Pourtant, tous ont un point commun : la finitude de leur vie.
L’histoire humaine est jalonnée de figures brillantes ou redoutées : empereurs, chefs d’État, réformateurs ou dictateurs. Pourtant, tous ont un point commun : la finitude de leur vie.
À l’inverse, lorsqu’elles sont solidement construites, les institutions traversent les générations. D’où cette maxime souvent répétée, notamment dans les milieux politiques et juridiques : « Les hommes passent, les États demeurent. » Cette formule renvoie à un principe fondamental du droit : la continuité de l’État, qui dépasse la fragilité et la temporalité des hommes et femmes qui l’incarnent. Mais ce constat n’empêche pas de reconnaître que certains hommes, bien que mortels, laissent une empreinte indélébile sur la forme et la destinée des États.
Dès lors, nous analyserons cette dualité entre la permanence institutionnelle et le rôle transitoire mais parfois décisif des individus, par le biais d’exemples historiques, juridiques, religieux et littéraires, puisés à travers les continents.
A. LA PÉRENNITÉ DES ÉTATS : UN PRINCIPE UNIVERSEL, FONDEMENT DE LA STABILITÉ POLITIQUE
1. La continuité de l’État dans le droit et l’histoire politique
En droit public, la notion de continuité de l’État garantit que l’autorité publique ne s’interrompt jamais, même en cas de changement de dirigeants. C’est un principe vital de souveraineté et de légitimité. Comme le rappelle le professeur Jean Rivero : « L’État n’est pas la chose d’un homme. Il lui survit. »
Dans la tradition monarchique, cette idée s’exprime par la célèbre formule : « Le roi est mort, vive le roi ! »
Pour dire que la mort du monarque n’interrompt pas la souveraineté. De même, dans les républiques modernes, les élections, les décès ou les démissions ne mettent jamais fin à l’État. En France, depuis le 4 septembre 1958, malgré les successions de présidents, la Cinquième République installée par le Général Charles de Gaulle perdure.
2. Des exemples de continuité institutionnelle à travers les continents:
En Afrique de l’Ouest, le Sénégal est souvent cité comme un modèle de stabilité. Depuis l’indépendance, le 20 août 1960, le pays a connu plusieurs alternances pacifiques, notamment en 2000, 2012 et, tout récemment, en mars 2024. Les présidents sont passés, mais l’État sénégalais demeure. Ce qui fait de ce pays modeste un État modèle.
Plaise à Allah que l’espérance portée par le peuple sénégalais sur le tandem DiomayeSonko qui, d’ores et déjà, incarne l’espoir d’un renouveau, d’une gouvernance éthique et d’un changement profond du système, se transforme en réalité palpable.
En tout cas, la réussite de ces deux inspecteurs des impôts et domaines dépendra de leur capacité à demeurer fidèles à leurs engagements tout en s’adaptant aux contraintes de l’État.
En Asie, malgré la mort de figures majeures comme Mao Zedong (9 septembre 1976), la République populaire de Chine a poursuivi son chemin en s’adaptant à la modernité, sans renier ses structures de pouvoir centralisé.
Aux États-Unis, après l’assassinat de John F. Kennedy le 22 novembre 1963, ou les démissions forcées comme celle de Richard Nixon (9 août 1974), la démocratie américaine a poursuivi son cours. Comme le dit Barack Obama : « L’arc de l’histoire est long, mais il tend vers la justice. » Cette justice est rendue possible par des institutions solides.
B. BIEN QUE PASSAGERS, LES HOMMES FAÇONNENT LE DESTIN DES ÉTATS.
1. Des figures historiques et contemporaines qui ont marqué les institutions
Certains dirigeants laissent des héritages si profonds qu’ils reconfigurent les États, sans pour autant garantir leur immortalité personnelle.
En Afrique, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), premier président du Sénégal (1960- 1980) et son successeur, Abdou Diouf (1981-2000), ont jeté les bases d’un État démocratique et culturellement enraciné. Senghor affirmait : « L’État, c’est le garant de la parole donnée au peuple. »
En dépit des critiques sur certains choix budgétaires, les mandats des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall ont posé les bases d’un Sénégal tourné vers l’avenir. Ces deux illustres hommes d’État partagent un héritage commun de modernisation et de volonté de faire entrer le Sénégal dans la cour des nations émergentes. Leurs nombreuses œuvres bâties constituent des repères tangibles pour les générations futures.
En Amérique latine, Simón Bolívar (1783-1830), surnommé « El Libertador », a marqué l’indépendance de plusieurs États sud-américains. Pourtant, il disait avec lucidité : « Celui que sert une révolution laboure la mer. » — reconnaissant que même les plus grands efforts humains sont précaires sans institutions solides.
Par ailleurs, en Asie, Lee Kuan Yew (1923-2015) fondateur de Singapour moderne à partir de 1965, a transformé une cité-État pauvre en une puissance économique. Il affirmait : « Ce sont les institutions et non les individus qui assurent la prospérité durable. »
2. La vision religieuse et spirituelle de l’éphémérité humaine
Les textes religieux, notamment dans l’islam, rappellent la fugacité de la vie humaine et la primauté de l’ordre établi et de la justice.
Dans le Coran, on lit : « Tout ce qui est sur elle (la terre) disparaîtra, seule demeurera la Face de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse. » (Sourate 55, versets 26-27). Cela prouve que seuls les principes divins, incarnés parfois par des lois justes, sont durables.
Le Prophète Muhammad (PSL) disait : « Si Fatima, fille de Muhammad, volait, je lui couperais la main. » Ce hadith illustre que la justice transcende même les liens du sang, et que l’État de droit ne doit pas être l’affaire des individus, mais celle d’un ordre impersonnel et stable.
CONCLUSION
L’expression « Les hommes passent, les États demeurent » ne relève pas d’un simple constat historique, mais d’un principe fondamental pour la stabilité des sociétés. L’homme est mortel, faillible, parfois grandiose ou destructeur, mais l’État bien conçu, fondé sur le droit, la justice et la mémoire collective, transcende les existences individuelles.
Toutefois, les États ne sont pas des entités figées : ils évoluent grâce — ou à cause — des hommes qui les dirigent. C’est là le paradoxe : les hommes passent, mais ils peuvent renforcer ou ruiner ce qui devrait leur survivre. C’est ce qui a fait dire à notre compatriote, le savant Cheikh Anta Diop: « Le progrès des sociétés dépend de la solidité de leurs institutions et non de la seule volonté des hommes. »
Le président Barack Obama ne pense pas autre chose quand il affirme que «L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions. »
Ainsi, l’histoire commande aux générations d’honorer la mémoire de ceux qui ont construit, tout en se souvenant que nul n’est au-dessus de l’État dont la pérennité dépend du respect des principes qui le fondent.
EN CASAMANCE, LA PAIX CÉLÉBRÉE, MAIS TOUJOURS EN SURSIS
Deux ans après l'accord avec la faction de Diakaye, la commémoration du dépôt des armes se déroule dans un contexte paradoxal : d'un côté une volonté de paix affichée, de l'autre des zones encore minées, des déplacés qui hésitent à rentrer...
C’est dans un contexte de recrudescence de la violence dans une partie du département de Bignona et où un militaire de l’armée sénégalaise est toujours porté disparu que le deuxième anniversaire de dépôt des armes est célébré à Ziguinchor.
Deux ans après le dépôt des armes parla faction de Diakaye du MFDC, une célébration symbolique s’est tenue en Casamance. Pour certains, l’événement incarne un tournant décisif dans la quête de paix dans cette région meurtrie. Pour d’autres, il sonne comme une dissonance, une cérémonie trop tôt programmée dans une atmosphère encore marquée par l’écho des fusils. Car, pendant que l’on brandit le flambeau de la paix à Ziguinchor, certaines zones du département de Bignona vivent sous la menace persistante, théâtre d’opérations militaires déclenchées il y a bientôt un mois pour sécuriser les populations.
Les organisateurs de cette commémoration, quiy voient un moment de réflexion et de sensibilisation sur les perspectives du processus de paix, lancent un appel aux autres factions rebelles pour emboîter le pas à Diakaye. Mais, leurs détracteurs s’interrogent : est-il pertinent de marcher pour la paix à Ziguinchor, ville calme et éloignée des foyers de tensions, alors que les localités comme Djignaky ou la zone des Palmiers, elles, restent soupçonnées d’abriter des éléments armés ?
Si certains se réjouissent des accords signés avec Diakaye, d’autres jugent prématuré de célébrer une paix encore incomplète. Pour ces sceptiques, l’heure doit être à la lucidité. Le souvenir d’autres proclamations similaires, comme celle de décembre 2014 ou encore la « journée de la paix » décrétée après une rencontre avec l’abbé Diamacoune Senghor, rappelle que les symboles n’ont pas suffi à enrayer la reprise des hostilités. La paix, insistent-ils, se vérifie sur le terrain, pas dans les discours, ni les défilés. Et sur le terrain, la situation reste tendue. Certaines zones du Fogny et de la frontière avec la Guinée-Bissau, comme Santhiaba Manjack, sont encore truffées de mines. Le retour des déplacés est lent, la peur omniprésente, et l’hivernage approchant fait ressurgir l’angoisse des agriculteurs de ne pas pouvoir cultiver leurs terres. Le CNAMS est interpellé sur le rythme du déminage, condition essentielle à la reprise de la vie dans ces localités.
Autre inquiétude : la présence résiduelle d’éléments armés. Où sont les hommes de Salif Sadio ? Que sont devenues les factions du Sud ou du camp de Comapass ? Les récentes attaques à Djignaky, survenues précisément dans une zone censée être pacifiée, interrogent sur l’identité des assaillants. Factions dissidentes ? Nouveaux combattants ? La question reste ouverte, tout comme celle du militaire sénégalais capturé à Santhiaba Manjack, que des sources annoncent en vie.
Les acteurs de la société civile, réunis sous la bannière de la COSCPAC, estiment cependant que cette célébration est l’occasion de faire le point sur les avancées enregistrées. Mais d’autres voix rappellent l’urgence de regarder en face les défis restants. L’avion de reconnaissance qui survole encore la zone illustre une vérité simple : la tension est loin d’avoir disparu. Et la jonction évoquée entre différentes factions du MFDC pourrait bien faire reculer encore davantage les espoirs de paix.
La volonté affichée par une partie des combattants du MFDC de rompre avec la lutte armée est à saluer. Mais élargir ce processus à l’ensemble des composantes de la rébellion demeure un défi immense. Tant que certaines zones resteront inaccessibles, tant que les mines menaceront les champs, tant que les armes tonneront à proximité des villages, la paix ne pourra être qu’un projet, pas une réalité.
Célébrer l’an 2 du dépôt des armes n’est pas vain. Cela témoigne d’une volonté. Mais dans une Casamance encore marquée par les incertitudes, l’énigme demeure entière : quand la paix viendra-t-elle vraiment ? Et surtout, comment ?