Badara Gadiaga convoqué à la DSC
Après l’incident survenu vendredi dernier à l’émission « Jakarlo Bi » sur la TFM, avec le député Amadou Ba de Pastef, le Chroniqueur Badara Gadiaga est convoqué aujourd’hui à 15 heures à la Cybercriminalité. Réagissant dans une vidéo devenue virale dans la soirée, Badara Gadiaga a déclaré : «Je vais répondre à cette convocation. J’ai toujours dit qu’il n’y a pas d’alternative à la justice. Je ne suis pas comme Ousmane Sonko qui avait fui sa convocation».
Abdou Nguer jugé aujourd’hui
Abdou Nguer, ancien tailleur de profession, sera jugé ce mercredi 9 juillet pour diffamation à l’encontre de l’enseignant Ibrahima Barry Gassama, selon les informations de 2asmedia. Il est accusé d’avoir publiquement mis en cause la légitimité de la nomination de Monsieur Gassama au Grand Prix du Chef de l’État pour l’Enseignant, en l’accusant de fraude. En réaction, Ibrahima Barry Gassama a adressé une sommation interpellative à Abdou Nguer, le priant de fournir des preuves concrètes de ses allégations, jugées diffamatoires et sans fondement.
Emigration irrégulière à Ziguinchor
A Ziguinchor hier, une opération discrète mais décisive de la Section de Recherches (SR) a permis de stopper un réseau en plein mouvement. Dix-neuf personnes ont été interpellées alors qu’elles tentaient de rejoindre clandestinement l’Europe, via la Gambie. Parmi elles : 17 Guinéens, candidats à l’exil, et deux présumés passeurs, dont le cerveau, un certain D. Diop. Le renseignement, reçu la veille, a permis aux forces de sécurité de surveiller les points sensibles, notamment autour de Mpack. Tandis qu’un véhicule transportait les migrants depuis la gare routière de Ziguinchor, Diop les suivait à distance, pensant éviter toute interpellation. Il sera arrêté au pont Émile Badiane ; le reste du groupe stoppé à Diouloulou. L’enquête a permis d’identifier un complice, M. Niang, en négociation de paiement avec un autre migrant. Et ce n’était qu’un groupe parmi d’autres : Bissau-Guinéens et Sénégalais patientaient eux aussi, espérant rejoindre le même circuit. Les autorités poursuivent leurs investigations pour démanteler le réseau et prévenir d’autres départs vers l’inconnu.
Dr Fatou Diouf à Gorée
En marge de la 22e session de la Conférence des ministres de la Commission Sous régionale des Pêches, Dr. Fatou Diouf a visité, aux côtés de son homologue Jorge Santos, ministre de la Mer de la République du Cap-Vert et sa délégation, l’Île de Gorée. Selon la ministre des Pêches, lieu de mémoire insulaire, Gorée demeure un symbole puissant de l’histoire, dans toute sa gravité, et rappelle le prix de la liberté et la nécessité de préserver la dignité humaine. Il a ainsi exprimé sa profonde gratitude à la mairie de Gorée et à son Conseil municipal pour l’accueil chaleureux réservé à sa délégation, à l’occasion de la réception de la pirogue mise à disposition par le MPIMP, suite à une demande formulée lors de sa précédente visite. Dans la continuité de son programme, Dr. Fatou Diouf a également parcouru, avec Jorge Santos, les infrastructures du Port Autonome de Dakar, véritable levier du dynamisme économique et maritime du Sénégal et de la sous-région.
Arrestation à Grand Yoff
Un individu a été arrêté par le Commissariat d’arrondissement de Grand-Yoff ce samedi pour détention et trafic de crack, dans le quartier Arafat, au sein d’un réseau connu sous le nom de «SENZELA». Selon une note, l’individu, domicilié à la cité Millionnaire, a été identifié grâce à un renseignement ciblé. Pris en flagrant délit après avoir vendu une pierre de crack, ajoute le texte, il a tenté de fuir et d’avaler un sachet contenant 5 cailloux de crack.
Le Lycée Malick Sy de Thiès récolte 113 mentions
Le Lycée Malick Sy de Thiès s'est encore globalement comporté aux épreuves du Baccalauréat 2025 en décrochant 113 mentions. Il s'agit de 55 mentions en séries L dont 1 mention Bien et 55 mentions Assez bien. Au total, il dénombre 58 mentions en séries S dont 1 mention Très Bien, 11 Bien et 46 mentions Assez Bien. En attendant les résultats du deuxième groupe, 394 parmi les 915 candidats du lycée ayant effectivement composé, ont décroché d'office le fameux sésame qui leur ouvre les portes de l'enseignement supérieur. Au total 340 candidats ont subi les épreuves du second groupe. Selon nos sources, la mention Tbien en séries S est allée à Sokhna Diakhaté, meilleure élève du lycée en 2025 et lauréate du Concours Général. Elle est la fille du Professeur Agrégé de Droit Meissa Diakhaté, par ailleurs Directeur de Cabinet du Ministre de l'Energie, du Pétrole, des Mines
Talix Mines licencie 66 détenteurs de CDI
L'entreprise Talix Mines, sise à Ngoundiane, s'est basée sur des raisons économiques pour licencier 66 employés, détenteurs de contrats à durée indéterminée (CDI). Mais selon certains employés, les raisons de cette décision sont à chercher sur le plan syndical. En tout état de cause, les travailleurs se sont évidemment donné la main pour engager la bataille contre ce qu'ils considèrent comme «un licenciement abusif». C'est ainsi que 44 parmi eux dont 6 délégués du personnel ont saisi l'Inspection du Travail de Thiès, qui les a d'ailleurs convoqués hier pour les besoins d’une conciliation. Les travailleurs ont gagné cette première manche car la rencontre s’est traduite par un procès-verbal de non-conciliation signé par les différentes parties et qui ouvre la voie judiciaire pour tirer cette affaire au clair.
Talix Mines licencie 66 détenteurs de CDI (bis)
Selon Assane Diaw délégué du personnel, le licenciement est nul, selon la décision de l’Inspecteur du Travail, mais le combat va se poursuivre au niveau du Tribunal de Grande Instance de Thiès, pour que ces employés entrent intégralement dans leurs droits. En cas de condamnation, Talix Mines risque gros car, dans le procès-verbal de non-conciliation, les travailleurs réclament la réintégration ou le paiement de 10 millions de Fcfa pour les plus anciens et 7 millions pour les autres, en guise de dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat de travail. Il s’y ajoute le paiement du rappel des arriérées de salaire, d’indemnités de licenciement, de préavis, du paiement des indemnités compensatrices de congé, mais aussi de dommages et intérêts pour non-déclaration aux institutions de prévoyance sociale. Le procès-verbal laisse par ailleurs apparaître que les divergences profondes entre les positions des deux parties et l’absence de terrain d’entente ont conduit à l’échec de la conciliation.
Vol en réunion
Le mécanicien F. Sylla et son ami D. Diop croupissent en prison pour vol en réunion. Selon nos sources, les mis en cause avaient loué un appartement meublé à la cité Mixta avant de subtiliser un téléviseur. Le propriétaire de l'appartement s'est alors rendu à la police des Parcelles assainies pour porter plainte contre les mis en cause. F. Sylla et D. Diop sont tombés sur une patrouille policière à Grand Médine. Ils seront conduits au poste de police pour les besoins de l'enquête. Leur acolyte a réussi à prendre la fuite. Devant les enquêteurs, F. Sylla tente de se tirer d’affaires en accusant son ami en cabale d’avoir volé le téléviseur coûtant 600 mille pour le revendre à 60 mille à Case bi avant d’aller louer une chambre à Liberté VI. Des allégations qui ne vont guère convaincre les limiers. Le duo est envoyé à Rebeuss pour vol en réunion.
Escroquerie au visa
M. Ba est vraiment malheureux. Voulant se rendre en France, il a préféré le chemin le plus facile en confiant son dossier à un démarcheur de visa, nommé A. Sow. Ce dernier n'est en réalité qu'un escroc. Après avoir décaissé 1,5 million de francs en guise d'avance sur 3 millions au total, le candidat à l'émigration ne reverra plus son démarcheur. Pourtant, M. Sow avait promis de convoyer M. Ba en Allemagne au cas où il n'obtiendrait pas le visa pour la France. Las d’attendre, M. Ba se rend au commissariat des Parcelles assainies pour porter plainte contre A. Sow. Ce dernier, agent immobilier de profession, a accusé à son tour un de ses collaborateurs, nommé Camara. Il est placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour escroquerie au visa.
Vers une réforme éducative intégrée et durable
La phase pilote de l’intégration des langues nationales dans les systèmes éducatifs a été couronnée de succès. Une motivation des autorités qui envisagent une réforme éducative intégrée et durable. L’annonce a été faite par le ministre de l’Éducation nationale qui a présidé hier le colloque international sur le thème «Multilinguisme et diversité à l’école». La rencontre réunit des décideurs, experts, et acteurs de l’éducation autour d’un enjeu central : «comment intégrer les langues nationales dans les systèmes éducatifs et faire de la diversité linguistique un levier d’inclusion, d’apprentissage et de réussite scolaire». Durant trois jours, les participants échangeront autour des enjeux liés au passage à l’échelle, comment converger vers des standards communs, en discutant planification, coûts, et modalités nécessaires à une généralisation durable de l’enseignement biplurilingue et élaborer des recommandations à l’attention de l’ensemble des parties prenantes. Selon une note du ministère de l’Éducation, six projets de recherche-action ont été conduits au Bénin, au Burundi, au Burkina Faso, au Cameroun, à Madagascar, et au Sénégal. Les premiers résultats seront partagés durant ce colloque qui se déroule du 8 au 10 juillet 2025 à Dakar. Organisé par l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) et ses partenaires, le colloque, organisé avec l’appui du ministère de l’Éducation nationale du Sénégal, s’inscrit dans la continuité des actions menées pour promouvoir un enseignement biplurilingue de qualité, en phase avec les contextes locaux et les besoins des apprenants.
Une femme battue à mort par son époux à Missirah
Triste sort. Jamais cette femme n’aurait imaginé que sa vie conjugale allait se terminer ainsi ! Âgée d’une cinquantaine d’années, la victime a été battue par son époux. Malheureusement, elle est décédée des suites de ses blessures laissant derrière 5 enfants. Le drame qui s’est produit sur la route de Bambadinka a plongé les habitants de Missarah, dans le département de Tambacounda, dans l’émoi et la consternation. Alertés, les sapeurs-pompiers et la brigade de la gendarmerie territoriale de Dialacoto se sont déportés sur les lieux pour procéder à l’exhumation du corps pour les besoins de l’autopsie. Ce qui n’a pas été possible car le corps étant dans un état de décomposition avancée. En tout état de cause, l’époux a été arrêté par la suite. Des sources ont affirmé à L’As que le couple se bagarrait souvent.
DIOMAYE CHERCHE L'APPUI DE TRUMP
Le président doit convaincre son homologue américain d'intervenir pour le déblocage des 1,8 milliard de dollars suspendus par le FMI, tout en plaidant contre le travel ban qui menace les 30 000 Sénégalais vivant aux États-Unis
(SenePlus) - Du 9 au 11 juillet, Bassirou Diomaye Faye se rend à Washington pour participer à un format de rencontre sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir du président républicain américain. Aux côtés de ses homologues libérien, gabonais, mauritanien et bissau-guinéen, le dirigeant sénégalais prendra part à un "dialogue de haut niveau ainsi qu'à un déjeuner de travail" avec Donald Trump.
La situation financière critique du Sénégal constituera l'un des axes majeurs des discussions bilatérales. Avec une dette publique estimée à 111,4 % du PIB selon le FMI, le pays traverse une période particulièrement délicate. Selon une source diplomatique sénégalaise citée par RFI, Bassirou Diomaye Faye "devrait plaider pour que son homologue américain pèse de tout son poids sur les institutions de Bretton Woods et pour que le FMI lève la suspension de son prêt d'1,8 milliard de dollars bloqué depuis plus d'un an".
Cette suspension fait suite à "la découverte de manquements graves dans les données des comptes publics transmises par l'administration précédente", précise la radio française. Pour Dakar, ces décaissements représentent "une étape incontournable en vue de récupérer des marges de manœuvres budgétaires".
L'autre dossier sensible concerne la question migratoire. Le Sénégal figure parmi les 24 pays africains menacés d'un nouveau travel ban, une interdiction de voyage sur le territoire américain. Cette mesure potentielle s'explique par "l'interpellation de plus de 20 000 Sénégalais à la frontière mexicaine avec les États-Unis entre janvier et juillet 2024 - un chiffre dix fois plus élevé qu'il y a deux ans", selon un document du ministère américain de l'Intérieur cité par RFI.
L'enjeu est considérable pour le Sénégal, dont plus de 30 000 ressortissants vivent aux États-Unis. Leur contribution financière s'avère "vitale puisqu'elle est plus élevée que l'aide publique au développement", souligne une source diplomatique sénégalaise interrogée par RFI.
Cette initiative américaine s'inscrit dans une logique de repositionnement géopolitique. Selon RFI, Donald Trump cherche à "se positionner dans une région du monde où la Chine et la Russie se taillent la part du lion". L'administration américaine se dit "à l'écoute de [leurs] préoccupations et de [leurs] priorités" avec pour objectif de "nouer des partenariats" et de "promouvoir l'engagement économique et l'investissement du secteur privé".
Le format choisi témoigne d'une approche pragmatique : ces cinq pays, bien qu'ils ne comptent pas "parmi les géants démographiques du continent africain", possèdent tous "des ressources - en particulier dans leur sous-sol - qui intéressent au plus haut point le président américain", analyse RFI.
Pour Bassirou Diomaye Faye, cette visite représente une opportunité unique de défendre les intérêts sénégalais sur la scène internationale, particulièrement sur les questions cruciales de la dette et de la migration qui pèsent sur l'avenir économique et social du pays.
par Cheikh Thiam
OUSMANE SONKO SERAIT-IL UNE MENACE POUR LA RÉPUBLIQUE ?
EXCLUSIF SENPELUS - Que devient une société où plus personne ne croit en la justice, et où aucune alternative n’est formulée ? Qu’advient-il d’un État dont les fondements sont publiquement disqualifiés, affaiblis ceux qui sont censés l’incarner ?
S’il est une question que nous devrions collectivement nous poser aujourd’hui, c’est bien celle de notre devenir commun — à la fois dans l’urgence de l’instant et dans la profondeur du temps. L’histoire de notre République n’est pas celle d’une démocratie stable, apaisée, consolidée. Elle est celle d’un équilibre fragile, d’un ordre toujours menacé, d’une structure qui, à plusieurs reprises, a vacillé, parfois dangereusement. En 1962-63 déjà, les fondements d’un ordre républicain chancelaient. Et plus récemment : 1988, 1993, 2000, 2012, et tout récemment encore 2024. À chaque fois, nous avons frôlé le pire. À chaque fois, nous avons parlé « d’exception », comme si le drame avait été évité par accident, comme si la République, suspendue à un fil, avait été sauvée in extremis. Mais pourquoi, justement, avons-nous été si souvent sauvés in extremis ? Pourquoi autant de rebords, autant de précipices, autant de sauvetages au dernier moment ? Une démocratie toujours sur le fil, sauvée non par la robustesse de ses institutions, non par la solidité de l’État, mais — peut-être — par un peuple. Un peuple qui croit, sans retenue, avec une forme d’obstination presque naïve, à ses institutions.
Rappelons-nous le cri du cœur, Touche pas à ma Constitution, lancé par le mouvement Y en a Marre, derrière lequel toute une jeunesse, souvent méprisée, s’est ralliée pour défendre un symbole. Rappelons-nous aussi que ce même peuple, qui était resté silencieux, enfermé chez lui, lorsque Sonko et la grande majorité du Pastef avaient été mis en prison, est ressorti — massivement, bruyamment — lorsque Macky Sall a osé toucher à la date des élections. Même le Conseil constitutionnel, jusqu’alors silencieux, s’était rebiffé. Ce n’est pas rien. C’est que, au fond, même quand tout semblait perdu, même quand l’appareil d’État avait été capturé, qu’il ne restait plus rien — ni la justice, ni l’Assemblée, ni l’opposition — il subsistait encore, quelque part, fût-il infime, un reste. Un reste de respect. Un reste de dévotion. Un lien, presque sacré, à la Constitution. Voilà ce qui nous a tenus. Voilà ce qui nous a empêchés de tomber.
Et pourtant, les limites de la démocratie, ses zones d’ombre, ses angles morts, nourrissent ici comme ailleurs un désir croissant de rupture. Au Sénégal, ce désir s’est fait plus insistant ces dernières années, porté par une jeunesse consciente, exaspérée, et catalysée par une colonialité persistante. C’est dans ce contexte que le Pastef a trouvé son souffle. Mouvement de contestation, il revendique un changement de système. Non pas une alternance, mais une refondation. Une refonte radicale des structures politiques, sociales, économiques. Une révolution. Le mot n’est plus murmuré : il est proclamé. Certains de ses membres affirment qu’elle est déjà en marche. Des intellectuels reconnus parlent de « révolution Pastef ». Et notre Premier ministre, dans chacune de ses prises de parole, l’évoque, l’insinue, parfois même la proclame.
Cette dynamique révolutionnaire — rebaptisée « changement systémique » — s’est trouvé une cible précise : la justice. Notre Premier ministre affirme, publiquement, que l’appareil judiciaire est discrédité traversé par les mêmes figures et les mêmes pratiques que celles du régime déchu. Les magistrats d’hier seraient les fossoyeurs d’aujourd’hui.
Faut-il le rappeler ? Ces critiques, aussi dures soient-elles, ne sont pas entièrement fausses. L’État sénégalais, à maintes reprises, a été instrumentalisé, corrompu, capturé au profit d’intérêts particuliers. Mais c’est justement pour cela que leur formulation, depuis les plus hautes sphères du pouvoir, exige précaution et responsabilité. Car tant qu’aucune alternative sérieuse, structurée, crédible, ne se dessine, ce qui existe — fût-ce dans l’imperfection — doit être protégé. La déconstruction, sans projet, mène au vide. Le rejet absolu, sans horizon construit, mène à l’arbitraire. Et l’arbitraire, quel que soit son drapeau, finit toujours par écraser ceux qui l’ont appelé.
Je ne dis pas que notre justice est bonne. Ce n’est pas là ma préoccupation. Je ne dis pas non plus qu’il ne faut rien changer. Je crois, profondément, à notre capacité collective à bâtir quelque chose de plus juste, de plus fort, de plus digne. Mais une autre question me semble, en ce moment, plus urgente, plus brûlante : que devient une société où plus personne ne croit en la justice, et où aucune alternative n’est formulée ? Qu’advient-il d’un État dont les fondements sont publiquement disqualifiés, affaiblis, sapés — non pas par ses opposants, mais par ceux qui sont censés l’incarner ? Et surtout, que produit la parole d’un Premier ministre, porté par une ferveur populaire rare, lorsqu’elle fragilise — parfois sans nuance — l’autorité symbolique et morale des institutions ?
Car l’État ne repose pas seulement sur des lois, des décrets ou des tribunaux. Il repose, avant tout, sur un imaginaire. Sur une fiction partagée. Il repose sur une sacralité. Même lorsqu’il a tort, l’État ne peut être totalement désacralisé sans risque de disparition. C’est pour cela que l’on entoure le président de la République de tous les signes de pouvoir : cérémonial, tapis rouge, escouade de véhicules, salut militaire, hymnes. Il ne s’agit pas de confort ou de supériorité, mais de maintien d’un ordre symbolique. Un ordre auquel nous devons croire, faute de quoi il s’effondre.
La République est un théâtre. Un espace de croyance, de believe and make believe. Sans cette mise en scène, elle devient une coquille vide. Le drapeau lui-même — qu’est-ce, sinon un morceau d’étoffe colorée ? — ne vaut que par ce qu’on y projette. Et pourtant, tant de femmes, tant d’hommes seraient prêts à mourir pour qu’il ne touche pas la terre. Cela semble absurde, et c’est pourtant vital. Car sans cela, sans cette charge imaginaire, cette dignité partagée, le Sénégal n’est plus qu’un territoire. Il n’est plus une nation.
C’est pourquoi la critique est nécessaire — et même salutaire. Il faut pouvoir interroger l’État, contester la République, remettre en cause la démocratie. Il faut pouvoir appeler à une réforme profonde, voire à une révolution. Mais tout dépend de qui parle, et d’où il parle. La critique formulée par un intellectuel, un militant, un citoyen, pousse à réfléchir. La même critique, lorsqu’elle vient d’un Premier ministre, peut ébranler les fondations. Dans un pays où l’État est fragilisé de l’intérieur, tout devient possible. Absolument tout. Alors, M. le Premier ministre, xamal sa bopp.
NOUS N’ALLONS PAS SELECTIONNER DES JOUEURS QUI PREPARENT DES TESTS
CHAN 2025 Souleymane Diallo fixe la ligne rouge à ne pas dépasser
Des joueurs suffisamment concernés et motivés en perspective de disputer le Chan 2025. C’est ce que le sélectionneur, Souleymane Diallo, attend de ses joueurs. En clair, pas question «de sélectionner des joueurs qui préparent des tests».
L’entraîneur de l’Equipe nationale locale de football, Souleymane Diallo, a laissé entendre que dans le cadre de la préparation du prochain Championnat d’Afrique des nations (Chan), il ne compte faire appel qu’à des joueurs suffisamment concernés et motivés par la perspective de disputer cette compétition.
«L’Equipe nationale locale n’appartient à personne. Nous n’allons pas entraîner des joueurs qui préparent des voyages à l’étranger pour des tests ou pour parapher un contrat. Nous sélectionnons des joueurs dont nous avons la certitude qu’ils vont disputer le Chan», a-t-il déclaré dans un entretien avec des journalistes en langue nationale wolof.
Des joueurs ont quitté le regroupement…
«Certains joueurs étaient en regroupement, mais sont partis. Peut-être qu’ils vont aller en test à l’étranger. Nos investigations nous ont permis de savoir qu’ils ne seront pas là au moment de la compétition», a expliqué le technicien sénégalais. Qui assure que ses choix sont dictés par des critères clairs et bien définis.
«J’ai un effectif de 35 joueurs. Actuellement en regroupement, nous travaillons avec 29 joueurs. Nous avons 6 joueurs réservistes. Nous allons sortir notre liste sur l’effectif de 35 joueurs», soutient l’ancien adjoint de Serigne Saliou Dia, champion d’Afrique avec les U17. Après les deux matchs amicaux face à la Guinée sanctionnés par une victoire et un match nul, l’Equipe nationale locale va poursuivre sa préparation au Centre de développement technique Jules François Bocandé de Toubab Dialao, à 48 km de la capitale, Dakar. Selon Diallo, son encadrement travaille avec la Direction technique nationale pour jouer d’autres matchs amicaux avant la compétition.
Lundi après-midi, en match de préparation du prochain Championnat d’Afrique des nations, les Lions locaux ont dominé le Syli local (1-0). L’unique but de la rencontre a été inscrit par Christian Gomis à la 37e mn. Leur première confrontation s’était soldée par un nul vierge. Après ces deux matchs-test, les Lions vont rester en regroupement jusqu’au vendredi 11 juillet. Après une petite coupure, ils vont retourner en stage le lundi 14 juillet. Le Sénégal et la Guinée préparent le prochain Chan, prévu au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, du 2 au 30 août 2025. L’Equipe nationale locale de football du Sénégal est tenante du titre. Logée dans la Poule D avec le Congo, le Soudan et le Nigeria, elle va disputer ses matchs au Stade Amaan de Zanzibar, en Tanzanie.
Avec aps
DOUDOU DIA PLAIDE POUR LA CONTINUITÉ À LA FSF
«Lorsque la stabilité produit des résultats, elle devient un levier de transformation, non un frein au progrès»
La prochaine Assemblée générale élective de la Fédé foot, du 2 août prochain, laisse apparaître plusieurs positions. Entre ceux qui sont pour le changement et ceux qui militent pour un report. D’autres plaident pour la continuité. A l’image de Doudou Dia, un membre du mouvement associatif et militant du sport.
D’abord, Doudou Dia plante le décor : «Depuis plus d’une décennie, sous la direction du président actuel de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Me Augustin Senghor, le football sénégalais a connu une transformation en profondeur. De simple espoir continental, le Sénégal est devenu une référence africaine et mondiale.»
Avant de s’interroger : «Alors que certains posent la question de l’alternance pour l’alternance, il est aujourd’hui légitime, responsable et même nécessaire de poser une autre question : peut-on se permettre de briser une dynamique qui fonctionne, alors que le plus dur, consolider l’avenir, est encore devant nous ?»
«Le football sénégalais traverse l’un des chapitres les plus glorieux de son histoire. Champion d’Afrique pour la première fois, présent régulièrement à la Coupe du monde, en tête des classements africains, participation régulière des petites catégories aux compétitions africaines et internationales, respecté dans les instances continentales et internationales, notre football a pris une nouvelle dimension», argumente ce passionné de sport. Selon lui, «cette réussite n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’une vision cohérente, d’un leadership constant, d’un travail de longue haleine porté avec méthode et passion par une équipe fédérale dirigée depuis plus d’une décennie par Me Augustin Senghor.»
Et pour ceux qui parlent d’un 5e mandat de trop, il répond : «Il serait réducteur de penser que toute longévité est automatiquement synonyme de blocage. La longévité peut être une force, lorsqu’elle est au service d’un projet, et non d’un individu. Aujourd’hui, la candidature à un cinquième mandat ne s’inscrit pas dans une logique de pouvoir personnel, mais dans une logique de continuité stratégique. Ce mandat ne serait pas une simple prolongation, mais un mandat de consolidation, de transmission et d’achèvement des réformes engagées.»
UN BILAN CONCRET, DES RESULTATS INCONTESTABLES
Qu’en est-il des résultats glanés par le président sortant ? Pour Doudou Dia, il n’y a pas photo : «Depuis l’élection de l’actuel président à la tête de la Fsf, les résultats ont été nombreux, mesurables et salués tant au niveau national qu’international. Dont le plus marquant est la première Can remportée par le Sénégal en 2022, après des décennies d’attente.»
Suffisant pour démontrer que «la stabilité est stratégique aujourd’hui. Dans le sport de haut niveau, comme dans toute organisation complexe, la réussite n’est jamais garantie par de simples alternances. Ce qui fonctionne doit être consolidé, non fragilisé par un simple désir de changement».
En clair, «changer aujourd’- hui, c’est risquer un retour en arrière, avec comme conséquences une remise en cause de projets en cours, des tensions internes ou régionales dans un écosystème encore fragile. La perte de crédibilité auprès de partenaires internationaux qui misent sur la continuité»
Comme quoi, «ce 5e mandat serait le mandat du passage de témoin, mais dans la cohérence, la sérénité et la responsabilité, avec un programme clair pour l’avenir (2025-2029)». A savoir, entre autres, «finaliser la réforme du football professionnel au Sénégal, avec une gouvernance autonome, des clubs mieux structurés et une attractivité financière accrue. Poursuivre la montée en puissance du football féminin avec un championnat s e m i - p r o f e s s i o n n e l . Accompagner la formation de la relève fédérale, avec des jeunes dirigeants, femmes et anciens internationaux formés aux standards modernes de gestion sportive.
Ce cinquième mandat est conçu comme une transition maîtrisée, avec des étapes claires, des résultats à livrer et un engagement personnel à transmettre le flambeau à une nouvelle génération formée et prête».
Selon Doudou Dia, avec les échéances qui pointent à l’horizon, «changer de leadership à ce moment charnière serait risqué. Le football sénégalais a besoin de stabilité institutionnelle pour gérer la Can 2025 et préparer la Coupe du monde 2026»
CE QUI VA CHANGER AVEC LE NOUVEAU CODE DU SPORT
Qu’est-ce qui va changer dans la gouvernance du sport sénégalais avec cette réforme ? En guise d’éclairage, Le Quotidien a sollicité l’expertise de l’ancien Directeur de la haute compétition (Dhc), Souleymane Boun Daouda Diop.
Dans le communiqué du dernier Conseil des ministres, le président de la République a demandé au Premier ministre et à la ministre en charge des Sports, d’accélérer le processus d’adoption du nouveau Code du sport. Mais au juste, qu’est-ce qui va changer dans la gouvernance du sport sénégalais avec cette réforme ? En guise d’éclairage, Le Quotidien a sollicité l’expertise de l’ancien Directeur de la haute compétition (Dhc), Souleymane Boun Daouda Diop.
Le Sénégal va bientôt adopter une loi portant Code du sport pour remplacer la Charte du sport de 1984. Pouvez-vous nous dire ce qui va vraiment changer dans la gouvernance du sport sénégalais avec cette réforme ?
L’adoption du Code du sport constitue une étape historique. Depuis 1984, notre sport fonctionne avec une charte devenue obsolète face à l’évolution rapide du secteur : professionnalisation, économie du sport, émergence de nouvelles disciplines, lutte contre le dopage et la violence, gouvernance moderne, mais aussi prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme.
Ainsi, le nouveau code va clarifier et moderniser la gouvernance à plusieurs niveaux. Il précise les domaines de compétence et les champs d’action de l’Etat, du Comité national olympique (Cnoss), des fédérations, des ligues, des clubs et des collectivités territoriales. Chaque acteur saura exactement ce qu’il peut faire et ce qu’il doit faire. Il introduit également des principes de bonne gouvernance : transparence dans la gestion, obligation de rendre compte, assemblées générales régulières, mandats limités.
En outre, il organise mieux le statut juridique des clubs afin qu’ils deviennent de véritables entités professionnelles, attractives pour l’investissement privé. Cela donnera un nouvel élan à la structuration de nos disciplines et de nos compétitions.
Et concrètement, quel sera l’apport de ce Code du sport pour la promotion et le développement du sport au Sénégal ?
L’apport attendu est considérable. D’abord, le Code du sport garantit une meilleure reconnaissance et protection des sportifs, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Il pose les bases de leur couverture sociale, de leur sécurité sanitaire et de leur accompagnement pour la reconversion après carrière.
Ensuite, il diversifie les sources de financement : au-delà des subventions publiques, il ouvre la voie au mécénat, au sponsoring et aux partenariats public-privé. Grâce à cela, nos clubs et fédérations disposeront de moyens plus conséquents pour former, équiper et accueillir les sportifs dans de meilleures conditions. Ce code accorde également une place importante au sport pour tous, au sport féminin, ainsi qu’au sport scolaire et universitaire, afin de bâtir un vivier plus large de talents et de renforcer l’inclusion.
Enfin, il harmonise notre cadre national avec les standards internationaux, notamment en matière de lutte contre le dopage, de prévention de la violence et de promotion de l’éthique sportive.
Qu’est-ce qu’il faut pour que ces ambitions deviennent réalité ?
Toutes ces ambitions ne deviendront réalité que si un mécanisme efficace de suiviévaluation est mis en place à tous les niveaux. C’est fondamental. Un texte, même le meilleur, reste lettre morte s’il n’est pas appliqué. La réussite de ce code dépend donc avant tout des hommes et des femmes chargés de sa mise en œuvre : Etat, dirigeants sportifs, techniciens, élus locaux, encadreurs, clubs, fédérations et sportifs eux-mêmes.
Chaque partie prenante doit remplir son devoir envers le code et envers le sport sénégalais. Sans engagement, sans rigueur et sans esprit de responsabilité, toutes les ambitions portées par cette réforme resteront de l’utopie. Car faut rappeler que le nouveau Code du sport est une réforme majeure dont l’efficacité et l’efficience dépendent avant tout des hommes et des femmes chargés de sa mise en œuvre.
Etes-vous optimiste ?
Oui, je reste convaincu que ce code peut être un levier puissant pour faire du sport un moteur de cohésion sociale, d’emploi et de rayonnement pour notre pays. Mais pour cela, chacun doit jouer pleinement sa partition. Plus que jamais, c’est l’affaire de tous.
Par Dr Sidy DIEYE
LA RATIONALISATION DES AGENCES ET AUTRES STRUCTURES DE L’ETAT : ENJEUX ET PERSPECTIVES ?
Pour mieux adresser ses interventions au profit des entreprises et populations, l’Etat du Sénégal a créé plusieurs agences ou structures administratives. Chaque institution ayant un rôle spécifique à jouer dans l’atteinte des objectifs stratégiques fixées
Pour mieux adresser ses interventions au profit des entreprises et populations, l’Etat du Sénégal a créé plusieurs agences ou structures administratives. Chaque institution ayant un rôle spécifique à jouer dans l’atteinte des objectifs stratégiques fixées par l’Etat.
Seulement, dans leur fonctionnement, certaines agences connaissent beaucoup de difficultés liées au choix des personnes qui doivent assurer la direction, une mauvaise gestion, à des décisions stratégiques non maitrisées, au clientélisme politique, à la concurrence d’autres structures de l’Etat, etc. Le redressement en cours doit rester une priorité pour les nouvelles autorités.
Le contexte actuel marqué par une situation très tendue des finances publiques avec un endettement très élevé exacerbé par des dettes
« cachées », exige de nouvelles orientations par les autorités actuelles. C’est pourquoi, les réformes administratives et financières doivent être accélérées avec une grande rigueur afin d’assainir la situation actuelle et de relancer la croissance économique du pays. Parmi ces réformes, il y a la rationalisation des agences de l’Etat.
Ǫuels enjeux pour la rationalisation ?
Plusieurs arguments peuvent être avancés pour la rationalisation des agences et institutions. Parmi les plus significatifs :
· Optimisation des ressources financières ou des dépenses publiques L’installation de plusieurs agences peut exploser les dépenses de fonctionnement de l’Etat (salaires, carburant, téléphones, frais de fonctionnement de l’organe dirigeant, frais de missions etc.). Malgré le déploiement de ressources financières adéquates, certaines agences ont du mal à être efficaces dans leurs interventions. L’on constate parfois l’exécution de missions à l’extérieur avec des frais importants (billets d’avion, frais d’hôtel, etc.) sans impact significatif pour l’organisation. Nous avons constaté récemment un PCA et un DG d’une institution de la République qui se déplacent en même temps pour participer à une rencontre à l’étranger alors qu’une seule personne suffisait pour représenter l’institution.
Nous saluons récemment la décision du Premier ministre pour rationaliser les missions à l’étranger avec un nombre limité de personnes.
· Ajustement et cohérence des interventions prioritaires
La nécessité de rendre cohérentes les interventions de l’Etat en mettant l’accent sur les priorités du moment est une urgence.
Plusieurs structures d’appui sont créées en faveur des PME/PMI et TPE. On peut citer l’ADEPME (Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises), le BMA (Bureau de Mise à Niveau), l’ASEPEX (Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations), l’APIX (Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux) etc.
Leurs interventions doivent être plus efficaces et cohérentes à travers de mécanismes simples et adaptés.
· Renforcement de certaines agences et institutions
Certaines agences de l’Etat constituent des leviers stratégiques pour atteindre les objectifs déclinés dans l’Agenda National de Transformation 2050. Je peux citer l’APIX, le FONSIS, la CDC, le FONGIP, la BNDE. Leur renforcement et orientation sur leurs missions principales serait un atout essentiel pour l’accompagnement technique et financier du secteur privé.
· Élimination des redondances dans les missions d’intervention
À l’examen et l’analyse des missions et interventions de certaines agences de l’Etat, l’on constate qu’il y avait une véritable problématique dans les orientations stratégiques en matière d’accompagnement des entreprises et secteur informel. Cela persiste toujours.
Prenons l’exemple de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qui a créé plusieurs filiales dont CDC Habitat qui a comme mission principale de « construire et commercialiser des logements accessibles et de standing » alors qu’il existe déjà la SICAP et SN HLM qui ont déjà une expérience et une expertise avérées dans ce domaine.
Il y a également l’exemple de Kajom Capital (filiale du FONSIS) qui est un véhicule d’investissement qui a comme mission de « financer l’accès à la propriété par le mécanisme de la location-vente ».
Il est évident qu’à travers ces deux exemples, nous constatons une redondance de missions spécifiques assignées à d’autres agences de l’Etat. Faudrait-il permettre à des agences de l’Etat de s’adonner à une concurrence « injustifiée » ?
Plusieurs fonds ont été créés dans certains ministères alors qu’ils pouvaient être regroupés au sein d’une seule institution afin de mieux optimiser les dépenses de fonctionnement et d’assurer une bonne efficacité opérationnelle.
Le choix du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) pourrait être une solution idéale d’autant plus qu’il existe plusieurs sous-fonds destinés à l’accompagnement de secteurs d’activités prioritaires en partenariat avec les institutions financières (banques et SFD) pour mobiliser des financements additionnels importants avec un effet de levier de 2 ou 3.
Ǫuels résultats ou impacts ?
Cette rationalisation permettra d’avoir les résultats attendus ci-après :
o Diminution significative des dépenses de fonctionnement ;
o Réorientation des fonds économisés vers des investissements sur des secteurs d’activités prioritaires ;
o Finalisation du Guichet unique avec un seul « identifiant fiscal » pour chaque acteur économique ;
o Transparence et équité dans le traitement des dossiers présentés par les bénéficiaires de services de l’Etat ;
o Accélération des financements par les institutions financières partenaires ;
o Amélioration de la gouvernance des agences avec la mise en place des principes d’éthique, de transparence, de redevabilité, de management stratégique, d’évaluation des impacts etc.,
o Développement des PMECPMI, TPE et secteur informel avec la création d’emplois ;
Ǫuelles perspectives ?
La multiplication des agences qui assurent parfois les mêmes missions ou tâches, dénote un manque d’orientation stratégique des organes délibérants (Conseil d’Administration, Conseil d’orientation, ou Comité de Gestion).
De même, certains textes (lois, décrets, arrêtés etc.) doivent être mis à jour afin de prendre en compte ou de revoir certaines missions essentielles ou stratégiques des agences.
Des structures telles que la CDC et le FONSIS doivent se concentrer sur leurs missions prioritaires et éviter la création de filiales. Il convient d’encourager la prise de participation dans des entreprises privées ou parapubliques sans être majoritaires. Bien entendu, le portage d’actions peut être envisagé dans certaines situations en attendant de trouver des investisseurs privés et internationaux pour la prise de participation.
Ǫuelles recommandations ?
Ǫuelques recommandations peuvent être formulées :
· Mettre à jour la Loi d’orientation N° 2022-08 relative au secteur parapublic afin de l’aligner aux nouvelles orientations stratégiques et opérationnelles de l’Agenda National de Transformation. Le rôle et les
attributions du Comité de suivi du Secteur parapublic doivent être particulièrement revus.
· Recentrer les missions fondamentales et essentielles des agences ou autres structures de l’Etat ;
· Assurer une bonne synergie d’actions pour les agences qui seront maintenues ;
· Regrouper certains fonds créés au sein des ministères en un seul fonds ;
· Diligenter la mise en place du guichet unique pour accélérer une bonne prise en charge des besoins des PME C PMI et réduire le délai de traitement de leurs dossiers. Il s’agit ici d’avoir un écosystème cohérent et efficace ;
· Assurer une très bonne sélection et la formation permanente de l’exécutif, des membres des organes délibérants et veiller à leur évaluation périodique. Il est impératif de privilégier l’éthique, l’expertise et l’expérience dans le choix de l’exécutif des dirigeants. De même, le choix d’Administrateurs indépendants de grande qualité est nécessaire.
· Accélérer la transformation digitale des services de l’Administration afin de mieux satisfaire les clients et usagers ;
· Assurer une forte implication du secteur privé dans l’élaboration et la mise en œuvre de mesures ou politiques qui le concerne ;
· Élaborer un « Référentiel de Gouvernance d’entreprise applicable aux secteurs public et privé » : il est indispensable pour assurer une gouvernance efficace. Il doit aborder tous les aspects liés au fonctionnement des organes du secteur public et privé ;
· Accélérer l’élaboration d’un dispositif adapté à la formalisation et à l’accompagnement du secteur informel.
Dr Sidy DIEYE, spécialisé en gouvernance des organisations
POUR UN JUSTE REVENU DES AGRICULTEURS
Le projet « Gunge Mbay », en appui au Programme national de développement des Agropoles du Sénégal (Pndas), a lancé, hier, mardi 8 juillet, à Dakar, une charte en faveur des « Filières justes ».
Le projet « Gunge Mbay », en appui au Programme national de développement des Agropoles du Sénégal (Pndas), a lancé, hier, mardi 8 juillet, à Dakar, une charte en faveur des « Filières justes ». Ce concept vise à promouvoir une agriculture durable à travers une tarification raisonnable, respectueuse des producteurs et acceptable pour les clients sur toute la chaîne de valeur.
Promouvoir une agriculture durable et bénéfique aux paysans. C’est l’ambition poursuivie par le projet « Gunge Mbay » et le Programme national de développement des Agropoles du Sénégal (Pndas) à travers la charte « Filières justes » lancée, hier, mardi 8 juillet, lors d’un atelier à Dakar. Cette convention collective qui associe producteurs, industriels et entités étatiques vise à augmenter les revenus des producteurs locaux à travers des tarifs susceptibles de renforcer leurs activités. Cette initiative commerciale devrait permettre aux producteurs de vendre leurs produits à bon prix et aux clients de trouver les meilleurs produits à tarif raisonnable. L’idée étant de promouvoir l’agriculture locale, mais aussi le consommer local à travers des « Filières justes » qui engagent à la fois l’État et ses démembrements, les industriels et les consommateurs.
Cet accord, soutenu par l’Union européenne et l’Agence belge de coopération internationale (Enabel), appelle à un engagement commun pour la cause des producteurs locaux, d’une agriculture durable et du développement des pôles territoriaux. Les signataires de la charte « Filières justes Sénégal » s’engagent sur des clauses comme : « l’identification claire du caractère local (au moins 80 % « made in Sénégal ») ; un accord sur les dispositifs de gestion des volumes, des prix et de la qualité ; la définition du prix à travers des coûts de production, de la compétitivité, d’un prix pivot et du respect des volumes ; des délais de paiement courts ; la possibilité d’avenants afin de faire face aux situations instables et/ou exceptionnelles ».
Selon le président du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr), Nadjirou Sall, la charte des « Filières justes » apparaît comme un outil indispensable pour développer l’agriculture sénégalaise. Dans la même veine, le directeur pays de l’Agence belge de coopération internationale, Abou El Mahassine Fassi-Fihri, a soutenu l’importance de la charte des « Filières justes ». Il a affirmé qu’acheter peut, dans une certaine mesure, constitue un acte de justice, une intention d’équité entre le cultivateur, le transformateur, le distributeur et le consommateur. « C’est précisément cela la charte des Filières justes », a-t-il expliqué.
Le premier signataire de cette charte en faveur de l’agriculture a été l’État du Sénégal, représenté par Alpha Ba, secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan. « Cette charte symbolise un pacte de confiance, un contrat social basé sur une idée claire et puissante : nul acteur de la chaîne ne doit être défavorisé. Chacun doit avoir la possibilité de vivre dignement de son travail », a-t-il dit. M. Bâ a, par ailleurs, soutenu que l’État du Sénégal se déclare garant de l’application totale et entière de la charte des « Filières justes ».
Par Hamidou ANNE
DE LA PAIX PERENNE A PARTIR DES LIGNES SACREES DE MONSEIGNEUR ANDRE GUEYE
J’ai particulièrement retenu l’insistance de Mgr Guèye sur la justice et la paix, deux vertus sans lesquelles tout processus vers le progrès, le bonheur et la félicité est illusoire. «La paix est l’œuvre de la justice», disait Jaurès.
C’est avec un immense intérêt cumulé à une profonde joie que j’ai lu la première Lettre pastorale de Mgr André Guèye, Archevêque métropolitain de Dakar. Par son intitulé «La paix soit avec vous», la missive montre l’attachement de son auteur à la paix, première vertu dans une société civilisée régie par l’immanence du Droit et la Transcendance divine. Mgr Guèye prie que la «paix inonde nos cœurs, nos vies, nos familles, nos relations et nos communautés» ; ceci dans une ère où les bouleversements dans notre pays préoccupent tout esprit attaché à la paix civile ; et ceux au-delà de nos frontières, à Gaza, au Congo, au Soudan, en Ukraine et dans tant d’autres ailleurs, fragilisent la Maison Commune. Trop de veuves et d’orphelins versent des larmes sur des poitrines décharnées parce que les bombes et les fusils parlent plus que la musique de l’amour et de la fraternité.
Mgr Guèye nous annonce qu’il a écrit sa Lettre pastorale de Rome, où il recevait des mains du SaintPère, le Pape Léon XIV, déterminé à marcher sur le chemin de la vision synodale de l’Eglise, le précieux Pallium. Ce Pallium, symbole du lien de tous les ministres avec l’Eglise universelle, mais aussi bâton pastoral confié au berger des âmes dans sa province ecclésiastique et au milieu des siens. Dans le cas du Sénégal, terre des accords fertilisants et des brassages sublimes, l’expression «les siens», pour Mgr Guèye, renvoie aux Musulmans et aux Chrétiens, unis dans une même ferveur et dans un même esprit fraternel dans la cause du Très-Haut.
De la Cité éternelle romaine donc, l’Archevêque de Dakar nous enjoint à sacraliser la paix, à être les relais du message des Ecritures Saintes et à être des diseurs de vérités et des professeurs de la Bonne Parole. La Bonne Parole, souffle du Créateur Unique ; celle qui ne désunit pas, celle qui ne déshonore pas, celle qui apaise plus qu’elle n’indexe l’autre.
Le Livre Saint des Musulmans ne dit pas autre chose que l’Evangile ; Lui qui prescrit en même temps qu’il invite et ordonne : «Et cramponnez-vous tous ensemble au «Habl» (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères» (89 :103).
J’ai particulièrement retenu l’insistance de Mgr Guèye sur la justice et la paix, deux vertus sans lesquelles tout processus vers le progrès, le bonheur et la félicité est illusoire. «La paix est l’œuvre de la justice», disait Jaurès.
Nous ne saurions bâtir un Sénégal de paix et de prospérité si la justice, un des plus précieux intrants de la vie en société, est bafouée. La loi du plus fort ne saurait être la meilleure ; et son application hasardeuse et irréfléchie conduira fatalement et irrémédiablement au délitement de l’Etat et à la lassitude de celles et ceux qui forment le grand peuple des oubliés et des opprimés ; ces pauvres âmes, éternelles victimes des puissants et des bourreaux sourds à la clameur du Peuple.
Face aux tourments du monde, la tentation du désespoir est réelle. Partout les balles crépitent et les cris des dominés fusent sans que ni les hommes de pensée ni le Droit international ne viennent constituer un rempart face à la violence de l’absolutisme et à l’horreur de l’injustice. Dans cette nuit noire, la missive de Mgr Guèye constitue une éclaircie tant elle nous invite à nous tenir droits, fermement dressés sur la digue de l’espérance. Mgr Guèye nous rassure : «Restons fermes dans l’espérance (cf. He 6,19) qui ne déçoit pas (cf. Rm 5, 5).»
La parole de cet homme de foi, de paix et de sagesse ne saurait conduire vers l’impasse. Or donc, je fais mien son appel et je tiens, certes inquiet et tragique, sur la corde de l’espérance.
Ps : Dans mes multiples lectures de la Lettre pastorale, j’ai été touché par l’invocation récurrente par l’auteur de l’Archevêque émérite, Monseigneur Benjamin Ndiaye. En honorant ainsi son prédécesseur dans le ministère ecclésiastique, Mgr Guèye nous honore, nous Sénégalaises et Sénégalais, filles et fils de Mgr Ndiaye. Mais il ne saurait en être autrement venant de lui, évêque de terrain douze années durant, car un grand homme d’Etat avait l’habitude de rappeler ceci : «Les fils de l’histoire ne se coupent jamais.»
Nous réitérons nos vœux d’une mission utile et apaisée au service de l’humanité au bien-aimé Mgr André Gu-ye, Archevêque métropolitain de Dakar.
Hamidou ANNE
Auteur, militant
LES « LIONNES » FACE AUX « COPPER QUEENS » POUR UNE PLACE EN QUART DE FINALE
Après une entame idéale marquée par une large victoire devant la RD Congo ( 4-0), l’équipe du Sénégal fait face ce mercredi au stade de Mohammedia, à la Zambie, pour le compte de la Journée 2 de la CAN féminine 2025 au Maroc.
Après une entame idéale marquée par une large victoire devant la RD Congo ( 4-0), l’équipe du Sénégal fait face ce mercredi au stade de Mohammedia, à la Zambie, pour le compte de la Journée 2 de la CAN féminine 2025 au Maroc. Leaders de la poule A, les Lionnes abordent une rencontre à la fois cruciale et décisive. Un nouveau succès leur ouvre directement le chemin des quarts de finale.
Le Sénégal aborde, ce mercredi, sa deuxième rencontre dans la CAN en affrontant, au stade Mohammedia, l'équipe de la Zambie. Après son large succès face à l'équipe de la RD Congo (4-0), les coéquipières de Mama Diop et de de Nguénar Ndiaye, auteur chacune d’un doublé, devront confirmer pour valider leur place pour le prochain tour, en quart de finale. Si elles ont idéalement lancé leur campagne et engrangé de la confiance, les Lionnes sont conscientes que le plus difficile commence avec ses deux dernières adversaires. A commencer par le sélectionneur Mame Moussa Cissé qui a refusé de s’enflammer. Il ne s’y trompe pas. Il a invité ses joueuses à ne pas verser dans l'euphorie et à vite oublier le premier match. « C'est à nous maintenant d'être focus sur le prochain match. On a vu cette équipe de Zambie avec un grand potentiel, avec une grande intensité dans le jeu. Nous allons donner les moyens, déjà de mieux les observer par rapport à leur match d'hier, mais aussi voir par rapport à notre potentiel, quelles sont les joueuses capables de nous apporter ce qu'on attend sur ce match-là », a-t-il déclaré conscient que ses protégées doivent encore élever le niveau face aux Zambiennes et au Marocaines qui sont d’un calibre nettement supérieur. « De toutes les façons, les joueuses sont très, très averties. Elles savent que chaque match dans cette poule sera une finale. Elles doivent élever leur niveau, elles doivent se battre. Elles le savent, nous les rappellerons. Mais aujourd'hui, nous sommes conscients que rien n'est acquis pour de bon. C'est juste un bon début », rappelait-il.
Les Lionnes ont cependant eu le temps de mesurer la puissance offensive zambienne. Les « Copper Queens » ont pu démontrer leur solidité offensive lors du nul concédé (2 2) face au Maroc, en ouverture de la CAN féminine 2024. Les Lionnes de l’Atlas ont dû s’arracher pour sauver finalement un point en fin de match. A rappeler que pour ce match, le sélectionneur national va récupérer son capitaine Korka Fall.
L’expérimentée milieu de terrain offensif, 35 ans, avait suspendue pour le match contre la RD Congo pour avoir pris un rouge pendant les éliminatoires de CAN. Elle avait écopé d’un carton rouge lors d’un match retour contre l’Egypte, comptant pour l’ultime tour qualificatif pour la compétition. Le Maroc et La RDC déjà sous pression L’autre rencontre de ce mercredi 8 juillet s'annonce égale ment décisive pour le Maroc, pays hôte. Tenues en échec par la Zambie ( 2-2) en ouverture, les Lionnes de l'Atlas croiseront les Léopards de la République Démocratique du Congo qui ont lourdement perdu devant le Sénégal.
Mame Moussa Cissé, sélectionneur des Lionnes :: «LA ZAMBIE EST FAVORITE MAIS NOUS AIMONS CE CHALLENGE »
« On s’est préparés pour ce match-là. Dès lors que nous avons terminé le premier match, nous nous sommes projetés sur ce deuxième match que je considère comme une finale. Il fallait bien démarrer la compétition en gagnant le premier match, pour aborder ce match contre la Zambie avec un peu plus de sécurité et moins de pression. Jouer contre la Zambie est toujours une pression et beaucoup de défis, mais c’est un challenge pour notre équipe qui aime jouer ce genre de match. Nous sommes des outsiders sur ce match, mais nous allons essayer de nous donner les moyens pour faire le match qu’il faut pour capitaliser sur les trois premiers points que nous avons engrangés. Il s’agira pour nous d’avoir un ou trois points, parce que ça nous permettra de se qualifier pour les quarts de finale. On se battra pour faire le match qu’il faut et engranger le plus de points possibles. (…) Nous allons respecter la Zambie, mais nous allons quand même nous battre crânement sur le terrain en jouant sur notre potentiel, tant sur le plan offensif que défensif mais également sur le plan mental. C’est un match dans lequel le mental va être très déterminant. »