Âgé de 69 ans, le nouveau souverain pontife hérite d’une Église confrontée à de multiples défis, souligne abbé Théodore Mendy, responsable de la Communication du diocèse.
Le diocèse de Dakar s’est fortement réjouie, jeudi, de l’élection du nouveau pape Léon XIV, né Robert Francis Prevost, estimant qu’il ‘’hérite d’une Église qui se doit de faire face à de multiples défis’’ a-t-on appris de source officielle.
‘’En communion avec les hommes et femmes de bonne volonté, avec des croyants de tous bords, nous avons accueilli avec une joie immense, l’élection du Pape Léon 14, sur le trône de Saint Pierre’’, s’est félicité abbé Théodore Mendy, responsable de la Communication du Diocèse de Dakar, contacté par l’APS.
Le nouveau souverain pontife a été élu un jour seulement après le début du conclave, mercredi, succédant au pape François décédé le 21 avril dernier à l’âge de 88 ans.
Âgé de 69 ans, Léon XIV, né le 14 septembre 1955 à Chicago, dans l’Illinois (Etats-Unis), d’un père français et d’une mère italienne, devient ainsi le premier pape nord-américain et le 267e chef de l’église catholique romaine.
‘’Dès sa première prise de parole, le nouveau Pape venu du pays de l’oncle Sam, a invité la communauté chrétienne à se recentrer davantage sur Jésus-Christ et à être dans le monde de notre temps, un lieu de vie, d’espérance, de foi, de paix, de communion, de fraternité, d’unité, de tolérance’’, a souligné le responsable de la Communication du Diocèse de Dakar.
Rendant ‘’grâce à Dieu’’, abbé Théodore Mendy a formulé des prières à l’endroit du nouveau pape pour la réussite de sa mission pontificale.
‘’Nous confions son Magistère à la bonté et à la miséricorde de Dieu. Qu’il lui donne la grâce de la sagesse et du discernement pour qu’il puisse mener à bien la barque de l’Église, dans un monde complexe’’, a dit Théodore Mendy.
PAR OUMAR NDIAYE
LE SPORT, CE NOUVEAU MARQUEUR ET MENEUR DE JEU GÉOPOLITIQUE
Les millions de téléspectateurs qui ont suivi la demi-finale de la Champions League, entre le Paris Saint-Germain et Arsenal ont dû remarquer ce que les deux équipes, adversaires sur le terrain, ont de commun. Le branding « Visit Rwanda »...
Les millions de téléspectateurs et fans de foot qui ont suivi la demi-finale aller et celle retour hier de la plus prestigieuse des compétitions de clubs au monde, la Champions League, entre le Paris Saint-Germain et Arsenal ont dû remarquer ce que les deux équipes, adversaires sur le terrain, ont de commun. Le branding « Visit Rwanda » est visible sur les maillots de ces deux équipes qui jouent de grands rôles dans leurs championnats respectifs, la Ligue 1 française et la Premier League anglais.
En plus de ces clubs, « Visit Rwanda » est aussi perceptible dans la Bundesliga allemande avec le Bayern Munich et bientôt dans la Liga espagnole avec l’Althético Madrid. Donc dans le quatuor des plus grands championnats européens. En Afrique aussi, la Basketball Africa League (Bal) qui vient de terminer à Dakar sa conférence Sahara est un théâtre d’expression de ce que le Rwanda est en train de réussir pour le polissage de son image via les terrains sportifs. C’est connu, depuis plus de deux décennies, le sport, jeu ludique et de loisirs est devenu par la force des choses un paramètre important dans la projection de puissance, d’influence et même de reconnaissance de beaucoup d’États. « La puissance sportive peut accompagner la puissance stratégique ou lui servir de substitut, mais elle en est devenue un paramètre. Certains pays ont choisi de se loger dans une niche sportive pour multiplier leur reconnaissance internationale (de façon volontaire et organisée pour Cuba, en récoltant des bénéfices inespérés pour la Jamaïque, par exemple). Être une grande puissance implique de plus en plus d’avoir une vitrine sportive, faute de quoi la panoplie n’est pas complète », explique Pascal Boniface, un des théoriciens de cette nouvelle place et le poids qu’occupe le sport dans les relations internationales.
Dans son ouvrage « Géopolitique du sport », il parle du sport qui est devenu un attrait essentiel de la puissance pour plusieurs raisons. D’abord, la modification structurelle profonde des rapports de force géopolitiques, la globalisation et la formidable montée en puissance des opinions publiques, y compris internationales, la nécessité d’exister sur la carte alors que celle-ci est de plus en plus saturée avec la multiplication des acteurs internationaux, entre autres. Ainsi, l’organisation de compétitions sportives est aujourd’hui très prisée pour faire ce qui est appelé le « Nation branding ». Ce nouvel anglicisme très en vogue dans des études marketing définit ainsi l’identité de marque d’une nation pour se vendre et se positionner à l’international. L’accueil de compétitions sportives internationales est ainsi perçu comme une consécration pour plusieurs pays qui veulent faire savoir qu’il faut désormais compter sur eux dans la marche de leur continent et du monde.
Les exemples sont légion dans le monde où le sport est considéré comme un levier ou un outil pour se positionner dans l’échiquier international. Des pays comme le Qatar ont pris le choix d’en faire leur principale arme pour s’imposer dans le monde. Avec des acquisitions dans le capital de grands clubs comme le Paris Saint-Germain, l’organisation de grandes manifestations (Coupe du monde de football en 2022), le Qatar, petit pays de la péninsule arabique, a réussi à se faire un nom à côté de grands voisins, comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Iran, qui le dominent par la taille physique, militaire ou économique. Le sport, avec d’autres facteurs, a contribué à ce regard que les autres ont sur ce pays. Aujourd’hui, ce postulat est imité par l’Arabie Saoudite qui, en plus d’acquisitions de clubs occidentaux, est en train de faire de son championnat un nouvel épicentre du foot mondial. Sur le plan interne aussi, organiser et surtout gagner une compétition continentale et mondiale permet aussi cette cohésion nationale que nous voyons tout le temps lors des tournois sportifs. Ainsi, du « Nation branding », le sport peut aussi aller vers le « Nation building »…
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LE VIOL, CETTE PLAIE BÉANTE DE LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE
"Si tu racontes, je vais te tuer." Ces, prononcés par un violeur à sa victime de 23 ans, illustrent la double peine des survivants d'agressions sexuelles au Sénégal : subir l'horreur, puis être condamnées au silence
Le viol continue de faire des ravages au Sénégal, où chaque jour de nouveaux cas font la une des médias. Un récent reportage met en lumière le témoignage bouleversant d'une jeune femme de 23 ans, victime d'une agression sous la menace de mort, un drame parmi tant d'autres qui souligne l'ampleur du phénomène dans le pays.
Selon des enquêtes récentes, le Sénégal a recensé plus de 2000 cas de violence, s'inscrivant dans un contexte mondial alarmant où 223 millions de personnes sont victimes de violences. Pour la seule année 2014, plus de 1000 personnes, majoritairement des femmes, ont consulté pour des cas de divorce, de défaut d'entretien ou de violence conjugale.
"La majeure partie est constituée des femmes", confirme un spécialiste interrogé dans le reportage, précisant que "38% des dossiers aboutissent à une décision judiciaire". Cependant, ces sanctions, comme les 10 ans d'emprisonnement ferme et les 3 millions de francs CFA d'amende dans un cas mentionné, sont souvent jugées insuffisantes par les victimes et leurs proches. "On doit les condamner à vie. Ils ont laissé leurs femmes et leurs enfants et sont venus ici pour violer une petite fille innocente", s'indigne un témoin.
Les professionnels de santé alertent sur les multiples conséquences de ces agressions : traumatismes gynécologiques pouvant affecter la vie génitale future, risques d'infections graves comme le VIH/SIDA ou l'hépatite, et surtout des séquelles psychologiques durables. "C'est un acte qui détruit quelque chose de fondamentalement déterminant chez tout être humain : le sentiment de sécurité", explique un psychologue.
Plusieurs facteurs sont identifiés comme contribuant à la persistance de ces violences : le manque d'éducation, les mariages précoces sans préparation adéquate, et l'insuffisance d'encadrement pour les jeunes hommes concernant le respect des femmes.
Malgré l'existence d'un arsenal juridique au Sénégal, incluant la constitution, le code de la famille et l'adhésion à la déclaration universelle des droits de l'homme, les experts appellent à "une action dynamique et beaucoup plus élargie" impliquant autorités, système judiciaire et leaders religieux et coutumiers.
"L'islam interdit même qu'on fasse violence aux arbres. Tu n'as pas le droit de couper une branche dont tu n'as pas besoin, à plus forte raison de maltraiter un animal, à plus forte raison un être humain, à plus forte raison une femme qui est vraiment un être très fragile", rappelle un leader religieux.
Face à ce fléau, l'urgence de trouver des solutions efficaces est plus que jamais d'actualité, alors que de nombreuses victimes continuent de souffrir en silence, souvent dissuadées de porter plainte par la peur ou la honte.
PAR SIDY DIOP
L’IA, LÉVIATHAN NUMÉRIQUE OU BON SAMARITAIN ?
L’IA est là, prête à dégainer une réponse en quelques secondes. Plus rapide, plus efficace, infaillible… en apparence. Car à force de l’encenser, on en oublie qu’elle n’a ni conscience, ni éthique, ni libre arbitre...
L’intelligence artificielle est partout. Dans nos téléphones, nos voitures, nos bureaux. On la consulte, on la sollicite, on s’en émerveille. On lui prête des talents d’écrivain, de médecin, d’artiste, de stratège. Elle compose de la musique, rédige des discours, prédit des maladies, automatise des tâches, dessine des paysages imaginaires. Chaque jour, elle progresse, apprend, s’affine. Un miracle technologique. Ou une malédiction ? À en croire ses promoteurs, l’IA est le nouveau bon Samaritain.
Elle nous débarrasse des corvées, nous facilite la vie, nous assiste avec bienveillance. Besoin d’un texte bien tourné ? D’un diagnostic rapide ? D’un conseil juridique ? L’IA est là, prête à dégainer une réponse en quelques secondes. Plus rapide, plus efficace, infaillible… en apparence. Car à force de l’encenser, on en oublie qu’elle n’a ni conscience, ni éthique, ni libre arbitre. Elle ne pense pas, elle calcule. Mais qui s’en soucie ? Les géants de la tech investissent des milliards pour la rendre encore plus performante, plus omniprésente. Gouvernements, entreprises, chercheurs rivalisent d’enthousiasme. L’IA est l’avenir, proclament-ils, et gare à ceux qui oseraient en douter. Un sceptique qui s’inquiète des dérives potentielles est immédiatement classé parmi les réfractaires au progrès. Il y a pourtant matière à s’interroger. Que devient la créativité quand on délègue tout à une machine ? Que reste-t-il du plaisir d’écrire si un algorithme peut composer un texte en quelques clics ?
Que vaut une œuvre d’art née d’un programme plutôt que d’un artiste ? L’IA ne se contente pas d’assister, elle remplace. Elle ne suggère plus, elle décide. Les médias s’en emparent pour générer des articles, les étudiants l’utilisent pour rédiger leurs dissertations, les entreprises s’en servent pour automatiser le recrutement. Progressivement, elle se substitue aux professions intellectuelles, sans bruit, sans révolte. Qui oserait s’indigner contre un outil aussi pratique, aussi brillant ? Mais il y a pire que la paresse qu’elle induit : la dépendance qu’elle crée. À force de se reposer sur l’IA, on oublie comment réfléchir par soi-même. On lui confie tout, y compris nos jugements, nos choix, nos décisions. Un Léviathan numérique s’installe, invisible mais omnipotent, façonnant notre monde sans que nous en ayons pleinement conscience.
L’IA peut-elle être une alliée plutôt qu’une menace ? Ses défenseurs assurent que oui. Grâce à elle, la médecine progresse, les tâches ingrates disparaissent, le savoir se démocratise. Elle permet d’explorer des mondes nouveaux, d’optimiser des ressources, d’inventer des solutions aux défis contemporains. Mais à quel prix ? Qui contrôle ces intelligences artificielles ? Qui décide de ce qu’elles apprennent, de ce qu’elles censurent, de ce qu’elles privilégient ? La promesse d’un monde plus intelligent cache un pouvoir concentré entre quelques mains, celles des multinationales qui possèdent ces technologies. Leur objectif n’est pas la philanthropie, mais le profit. L’IA, bon Samaritain ? Peut-être. Mais gare à ne pas se retrouver, demain, otages d’un outil que nous n’aurons pas su encadrer. Car le vrai danger n’est pas l’IA elle-même, mais la fascination aveugle qu’elle suscite.
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LE PAVÉ DANS LA MARE D’AÏSSATA TALL SALL
La députée a souligné ce jeudi, en marge de l'examen des projets de résolution relatifs à la mise en accusation de cinq ex-ministres, les risques d'une procédure sans appel possible et d'une confusion des pouvoirs où l'Assemblée se transforme en procureur
Lors d'une séance mouvementée à l'Assemblée nationale ce jeudi 8 mai 2025, la députée de l'opposition Aïssata Tall Sall a livré une intervention remarquée concernant l'examen des projets de résolution relatifs à la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice.
Dans un discours empreint de rigueur juridique, l'ancienne ministre, avocate de profession, a d'abord rappelé la nature exceptionnelle de cette juridiction héritée de la tradition française. "La Haute Cour de Justice statue en premier et dernier ressort. Sauf révision du procès, il n'y a aucune voie de recours ouverte à son encontre", a-t-elle souligné, appelant ses collègues à "bien réfléchir avant d'envoyer quelqu'un" devant cette instance.
La députée a particulièrement insisté sur le rôle ambigu joué par l'Assemblée nationale dans cette procédure. "Ce sont les députés qui prononcent l'acte d'accusation. Nous avons pris la place du procureur", a-t-elle affirmé, remettant en question la séparation des pouvoirs souvent invoquée. "À cet instant, il n'y a pas de séparation de pouvoir. L'Assemblée nationale est aujourd'hui dans la position d'un procureur de la République maître des poursuites."
Aïssata Tall Sall a également dénoncé ce qu'elle considère comme une violation du principe fondamental de la présomption d'innocence. Selon elle, les dossiers présentés ne reposent que sur "des déclarations de DGES contre des ministres" sans présomptions solides. "Les déclarations, aussi fortes soient-elles, ne peuvent pas être qualifiées de présomption", a-t-elle martelé.
Tout en réaffirmant sa confiance en l'indépendance de la justice sénégalaise et notamment en la commission d'instruction "présidée par un magistrat en qui nous pouvons faire confiance", elle a appelé ses collègues à faire preuve de retenue dans leurs commentaires et à laisser les juges "faire leur travail selon leur conscience et selon la loi".
En conclusion de son intervention, l'ancienne ministre a défendu l'intégrité des cinq ministres concernés qui, selon elle, "ont servi la République" et "étaient rigoureux dans le sacerdoce qui leur incombait". Se définissant comme "députée pour la loi universelle et impartiale" et rappelant son statut d'avocate avant tout, Aïssata Tall Sall a fermement rejeté la mise en accusation proposée, la jugeant "illégale" car "aucune présomption n'a été prouvée". Elle a averti que voter une telle mesure porterait atteinte "à la justice, au droit et à la règle de droit".
Cette intervention survient dans un contexte politique tendu alors que l'Assemblée doit se prononcer sur le sort judiciaire de cinq anciens ministres, une décision qui pourrait avoir des répercussions importantes sur l'équilibre institutionnel du pays.
EFFONDREMENT MORTEL D’UN IMMEUBLE À NGOR
Un bâtiment s’est écroulé ce jeudi faisant deux morts et un blessé grave. Les secours, déployés rapidement sur les lieux, ont extrait des décombres un ressortissant arabe, un Sénégalais établi en France, et un citoyen franco-sénégalais grièvement blessé.
Un immeuble de plusieurs étages s’est effondré ce jeudi 8 mai 2025 à Ngor, à proximité de la station Shell, plongeant le quartier dans la stupeur. Les opérations de secours, menées par les sapeurs-pompiers, ont permis de dégager deux corps sans vie des décombres ainsi qu’un blessé dans un état critique.
Selon les premières informations recueillies par Seneweb auprès de sources proches de l’enquête, le blessé, un citoyen français d’origine sénégalaise, a été évacué d’urgence vers l’hôpital militaire de Ouakam dans la matinée. Les victimes décédées sont, quant à elles, un ressortissant d’un pays arabe et un Sénégalais établi en France.
À ce stade, les causes de l’effondrement restent inconnues. Une enquête a été ouverte par la brigade de proximité de Ngor afin de déterminer les circonstances exactes du drame. Les autorités appellent à la prudence et à la patience, le temps que toute la lumière soit faite sur cette tragédie.
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COMME UN AIR DE RÈGLEMENT DE COMPTES
Selon Thierno Alassane Sall, pendant que certains sont poursuivis, d'autres rapports tout aussi accablants sont « mis sous le coude » car les personnes concernées ne sont pas opposées au régime de Diomaye
Dans un entretien accordé à TV5 Monde ce jeudi 8 mai, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs, n'a pas mâché ses mots concernant la décision du Parlement de renvoyer cinq anciens ministres devant la Haute cour de justice pour malversations présumées. L'opposant y voit clairement « un air de règlement de comptes » orchestré par le nouveau pouvoir.
« La reddition de comptes ne nous pose aucun problème », affirme d'emblée l'ancien ministre, reconnaissant l'existence d'un rapport de la Cour des comptes datant de 2022 qui « pose des faits assez troublants ». Cependant, il dénonce une application sélective de la justice, pointant du doigt d'autres rapports tout aussi accablants qui auraient été « mis sous le coude » car concernant des personnalités « pas aussi franchement opposées à l'actuel régime ».
Pour illustrer ses propos, Thierno Alassane Sall cite le cas de l'ancienne ministre Salimata Diop, poursuivie pour environ 40 millions de francs CFA, alors qu'une affaire impliquant l'Office national des assainissements (ONAS), où un véhicule de 80 millions aurait été offert au directeur général, n'a connu aucune suite judiciaire malgré une plainte déposée par Sall lui-même.
« Nous aurions aimé que le débat ne fût pas seulement judiciaire », déplore l'opposant, estimant que cette « opération de règlement de comptes » sert d'écran de fumée au nouveau pouvoir pour « excuser d'avance l'incurie et l'incompétence » face aux graves difficultés économiques que traverse le pays.
Cette justice à « deux vitesses » se manifesterait également dans la répression ciblée des critiques du régime. « Des jeunes influenceurs ou chroniqueurs sont mis aux arrêts simplement parce qu'ils émettaient des critiques assez virulentes », alors que « des gens du Pastef qui profèrent des insultes très graves à l'endroit de l'opposition ne sont nullement inquiétés », souligne-t-il.
Le président du parti République des Valeurs fustige par ailleurs l'attitude du Premier ministre qui, « du haut de la tribune de l'Assemblée nationale », aurait menacé de « réduire l'opposition à des résidus » et de s'en prendre à ceux qui critiquent le pouvoir sur les réseaux sociaux.
Face à cette situation, Thierno Alassane Sall a refusé de participer au dialogue politique national prévu le 28 mai, qu'il qualifie de « mascarade ». Selon lui, ce dialogue n'a pas pour objectif de faire progresser la démocratie sénégalaise mais plutôt de « modifier les lois électorales, limiter les partis politiques et trouver les mécanismes pour asseoir davantage leur pouvoir ».
Le député regrette que le gouvernement s'évertue à « poser de faux problèmes » et à « chasser les opposants » au lieu de s'attaquer aux défis urgents du pays, notamment le retard économique et le dysfonctionnement des universités, qui accusent près d'un an de retard sur le calendrier académique mondial.
UN DIALOGUE STRATÉGIQUE POUR RÉVOLUTIONNER L'AGRICULTURE À TRAVERS LES SEMENCES
À Dakar, chercheurs, acteurs privés, décideurs publics et partenaires définissent une nouvelle stratégie semencière sous l’égide de l’AALI et du CORAF, avec le soutien du programme TAAT pour renforcer la souveraineté alimentaire.
Le Sénégal a ouvert ce jeudi à Dakar un dialogue national autour de la transformation de son système semencier, pierre angulaire pour l’avenir de l’agriculture. Organisé sur deux jours, cet atelier, placé sous le thème « TAAT en République du Sénégal : pour un système semencier efficace et la mise à l’échelle des technologies performantes pour la transformation de l’agriculture sénégalaise », réunit des chercheurs, des acteurs du secteur privé, des décideurs publics et des partenaires techniques et financiers.
Il est piloté par l’Institut Africain de Leadership Agricole (AALI) en collaboration avec le Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricoles (CORAF), avec l’appui du ministère sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage.
L’objectif principal de cette rencontre est de définir des stratégies concrètes pour améliorer la production et la distribution de semences de qualité, un levier incontournable pour renforcer la souveraineté alimentaire du Sénégal.
L’ouverture des travaux a été marquée par des interventions soulignant les défis et les ambitions du Sénégal. Le pays mise sur la modernisation de son système semencier pour garantir la disponibilité de semences certifiées, adaptées aux conditions locales et capables de mieux résister aux effets du changement climatique.
Dr Emmanuel Njukwe, directeur de la Recherche et de l’Innovation au CORAF, a tenu à rappeler la place stratégique du Sénégal dans cette dynamique régionale : « Le choix du Sénégal n’est pas anodin. Je les ai convaincus que le meilleur système de semences se trouve ici, car ce pays a démontré sa capacité à innover. » Pour lui, la qualité des semences est la pierre angulaire d’une agriculture performante : « Si nous avons accès aux semences de qualité, la production devient rentable et les producteurs bénéficient pleinement de leur travail. C’est ainsi que nous transformerons durablement notre agriculture. »
TAAT, accélérer la dissémination des technologies agricoles
Le dialogue national autour de la transformation du système semencier sénégalais s’inscrit dans le cadre du programme TAAT (Technologies pour la Transformation de l’Agriculture Africaine), une initiative financée par la Banque africaine de développement (BAD). Présent dans 31 pays africains, ce programme vise à disséminer à grande échelle des technologies agricoles éprouvées afin de booster la productivité des cultures stratégiques comme le riz, le maïs, le manioc, le niébé ou encore les productions halieutiques.
Dr Ernest Asiedu, coordonnateur de TAAT-CH pour l'Afrique de l’Ouest, a insisté sur l’importance des semences améliorées : « Les semences sont la base de toute production agricole. Sans semences améliorées, il est impossible de transformer durablement notre agriculture et de garantir la sécurité alimentaire. » Il a salué les efforts du Sénégal tout en appelant à plus d’ambition : « Le Sénégal est un exemple dans la sous-région en matière d’innovation agricole, mais des défis importants restent à relever pour harmoniser les politiques et renforcer les systèmes de certification des semences. »
Selon le représentant du ministre sénégalais de l’Agriculture, Moctar Ndiaye, grâce à la première phase du programme TAAT, et à la collaboration avec des partenaires sous-régionaux tels qu'ICRISAT, plus de 450 tonnes de semences de prébase, base et certifiées (R1 et R2) ont été produites. « Douze technologies agricoles éprouvées ont été déployées, couvrant notamment des céréales à double usage grain et paille -résilientes aux aléas climatiques. En parallèle, près de 200 producteurs ont été formés, bénéficiant à plus de 65 000 exploitants agricoles. »
Un écosystème à bâtir pour des chaînes de valeur durables
Pour David Bugeme, directeur technique de l’AALI, ce dialogue marque une étape cruciale vers une agriculture plus compétitive et inclusive : « Nous voulons créer un véritable écosystème qui soutienne les petits exploitants agricoles grâce à des technologies adaptées, accessibles et durables. » Il a également insisté sur l’importance de la coopération régionale : « Cette rencontre permet de poser les bases d’une collaboration renforcée entre les pays de la sous-région, indispensable pour des chaînes de valeur agricoles solides et résilientes face aux défis climatiques. »
Pour sa part, Modou Thiam, président de l'Union nationale interprofessionnelle des semences du Sénégal, a souligné la pertinence du moment choisi pour organiser cet atelier : « Je remercie d'abord les organisateurs de cet atelier pour avoir réservé ces deux jours au Sénégal, au moment où nous démarrons un nouveau programme dans le pays qui axe tout son focus sur l'agriculture pour développer cette économie. »
Au-delà de la question des semences, M. Thiam a alerté sur les effets du climat : « Le changement climatique constitue un défi majeur, non seulement pour la production de semences, mais aussi pour la production agricole en général. Des politiques fortes doivent être menées pour garantir cette résilience et éviter que le changement climatique n'impacte durablement nos systèmes de production alimentaire. »
Il a également insisté sur la nécessité d’améliorer la productivité : « Nous devons travailler davantage à réunir les meilleurs intrants pour la production agricole et améliorer le système afin de renforcer les capacités des producteurs et booster leur productivité. »
L’engagement de l’État sénégalais
L’État sénégalais, par la voix de Moctar Ndiaye, directeur de l’Agriculture, a réaffirmé son engagement. « Le gouvernement fait de la réforme du système semencier une priorité stratégique pour garantir la souveraineté alimentaire du pays. Nous travaillons à améliorer la disponibilité des semences certifiées et à renforcer la transparence des circuits de distribution », a déclaré le représentant du ministre de l’Agriculture. M. Ndiaye se dit convaincu que dans cette dynamique transformationnelle, le Ministère de l'Agriculture du Sénégal saura renforcer sa collaboration avec l'Institut Africain de Leadership Agricole (AALI), pour bâtir un modèle semencier efficace, structuré et résilient. Car, ajoute-t-il, « sans semences de qualité, adaptées et accessibles, il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire durable ».
Tout au long de l’atelier, les participants vont dresser un état des lieux du système semencier national, identifier les contraintes majeures et proposer des solutions concrètes pour améliorer la production, la certification et la distribution des semences. Les discussions portent également sur l’harmonisation des politiques nationales avec les cadres régionaux de la CEDEAO, afin de faciliter la circulation des semences de qualité au sein de l’espace ouest-africain.
JOJ DAKAR 2026, LE CIO FAIT LE POINT SUR L'ÉTAT D’AVANCEMENT DES TRAVAUX
En visite à Dakar pour la 7ᵉ réunion de la Commission de coordination des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026, la nouvelle présidente du CIO, Kirsty Coventry, a exprimé sa satisfaction après avoir inspecté plusieurs infrastructures clés.
Nouvellement élue président du Comité International Olympique (CIO), Kirsty Coventry a livré ses impressions, ce jeudi à l'hôtel Pullman, sur l'état d'avancement des travaux pour les jeux olympiques de le Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.
"C'est un honneur d'être de retour à Dakar pour cette réunion de coordination des JOJ. J'ai remis mon bateau de présidente de la Commission de coordination à Humphrey Kayange. Je suis là pour féliciter l'équipe menée par Mamadou Diagna Ndiaye et dire que nous avons passé deux belles journées", a-t-elle déclaré, lors d'un point de presse précédé de la 7e réunion de la Commission de coordination des JOJ.
"Nous sommes très enthousiastes par rapport à ce que nous avons vu"
Visitant les chantiers depuis son arrivée, Kirsty Coventry se dit très satisfaite. "Le rythme de travail est à la page. Il reste une visite des infrastructures à Diamnaidoo. Nous sommes très enthousiastes par rapport à ce que nous avons vu. Je voudrais remercier Diagna et Wade avec qui j'ai travaillé ces deux dernières années. Je veillerai à accompagner vos travaux, nous voulons tous que cela soit une réussite. Je passe le témoin à Humphrey, j'aurais pu dire que je vous ai transmis le ballon. J'espère que nous continuerons à travailler dans ce bel esprit de partenariat", a soutenu la présidente du CIO.
"J'ai été ravi d'avoir vu la Piscine olympique qui sera prête début janvier 2026"
Ancienne nageuse et médaillée olympique Sydney 2000 et Tokyo 2020, Conventry a aussi fait le point aorès avoir visité la piscine olympique. "J'ai été ravi d'avoir vu la Piscine olympique qui sera prête début janvier 2026. Ce qui rend satisfait, c'est l'impact avec la possibilité pour les communautés de profiter de cette infrastructure. Je remercie le président et le Premier ministre pour leurs décisions qui ont permis de changer la donne. C'est vraiment formidable. Il y a eu des grandes avancées concernant les derniers bâtiments que nous avons visité il y a quelques mois. Il faut continuer sur cette voie. Je sais que le CIO sera très satisfait de l'état d'avancement des travaux", a-t-elle dit.
"Je ferai tout ce qui est possible pour les JOJ soient une expérience merveilleuse"
En conclusion, elle est revenue sur son élection à la tête du CIO avant de promettre des jeux formidables. "C'est un honneur. Lorsque j'avais 9 ans, à aucun moment je n'imaginais à la tête de ce mouvement sportif. Je ferai tout ce qui est possible pour les JOJ soient une expérience merveilleuse. Nous avons les parties prenantes, les athlètes, surtout la jeune génération qui peut constituer une grande valeur ajoutée", a indiqué Coventry avant son installation prévue le 20 juin 2025.