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10 juin 2025
«MARAM KAIRE», UN APPEL A LA JEUNESSE SENEGALAISE
Diama Amadou Badji, plus connu de son d’artiste Anaké, a rendu un vibrant hommage à Maram Kairé. L’artiste reggae natif de la Casamance a dédié un single à l’astronome sénégalais Maram Kairé dont le nom brille désormais dans le ciel avec l’astéroïde 35462
Pour rendre un vibrant hommage à l’astronome sénégalais dont le nom a été donné à un astéroïde, l’artiste reggae Anaké a sorti, le 2 avril dernier, son dernier single «Maram Kairé». Un single hommage, mais surtout un appel à l’action, une exhortation à chaque Sénégalais à contribuer à l’essor du pays par le savoir, l’innovation et l’engagement citoyen.
Diama Amadou Badji, plus connu de son d’artiste Anaké, a rendu un vibrant hommage à Maram Kairé. L’artiste reggae natif de la Casamance a dédié un single à l’astronome sénégalais Maram Kairé dont le nom brille désormais dans le ciel avec l’astéroïde (35462). Ce dernier single, Maram Kairé, est sorti sur toutes les plateformes depuis le 2 avril 2025. Une manière pour Anaké de rappeler que la réussite africaine ne se limite pas à la scène ou au sport, mais elle peut aussi briller dans le ciel. «Maram Kairé, un single inspirant, porteur d’un message universel d’ambition et de persévérance. Et avec ce dernier single, Anaké met en lumière l’exploit d’un compatriote tout en portant un message fort : la réussite est possible en Afrique», lit-on dans un communiqué qui nous est parvenu. Ce titre est autant une célébration qu’un manifeste. «Ce single est un hommage, mais surtout un appel à l’action, une exhortation à chaque Sénégalais à contribuer à l’essor du pays par le savoir, l’innovation et l’engagement citoyen», est-il encore précisé dans le document. Ce nouveau titre, fusion envoûtante de reggae, afro, drill, mbalax et rythmes sénégalais, s’inscrit dans la trajectoire musicale d’un artiste engagé, polyglotte et panafricaniste.
Anaké, qui est né et a grandi en Casamance, a d’abord exploré le hip-hop avant de faire du reggae son terrain d’expression en 2015, y intégrant des sonorités de sa région natale. «Son style singulier fusionne les rythmes traditionnels de sa région natale avec l’essence du reggae, créant une musique riche et profondément ancrée dans son héritage culturel. Polyglotte, il chante en wolof, diola, mandingue, français et anglais, illustrant ainsi la diversité linguistique et culturelle du Sénégal», ajoute le communiqué. Cette musicalité hybride, portée par la production originale du beatmaker Ziggy Beatz, donne à Maram Kairé une profondeur sonore unique, entre enracinement et modernité.
Dans Maram Kairé, cette volonté d’élever les consciences rencontre un écho particulier. Car, en choisissant de mettre à l’honneur un scientifique, l’artiste reggae Anaké fait un geste politique fort. Il renverse les projecteurs et s’adresse à la jeunesse sénégalaise. «Maram Kairé s’adresse directement à la jeunesse sénégalaise, l’invitant à croire en ses rêves et à poursuivre l’excellence, notamment dans les sciences, un domaine encore sous-exploité sur le continent», insiste le communiqué. Un message que Lamine Ba, journaliste culturel et rédacteur en chef au bureau Afrique de l’Ouest de la plateforme Music in Africa, résume en ces mots : «Avec Maram Kairé, son dernier single sorti le 2 avril 2025, l’artiste trace une nouvelle orbite dans le ciel de la musique sénégalaise, dédiée à un homme d’exception : le Dr Maram Kairé, astronome dont le nom brille désormais sur l’astéroïde (35462). Et à travers lui, Anaké rend hommage à une Afrique savante, digne et debout.»
Qui est Anaké ?
Engagé en faveur du panafricanisme, Anaké utilise sa musique comme un moyen de sensibilisation et de revendication. Ses chansons, précise le document, «abordent des thèmes sociaux et politiques cruciaux tels que la préservation des traditions africaines, la lutte contre la corruption et la promotion de l’équité et des droits des femmes». Au fil des années, Anaké a conquis le public sénégalais et gambien, se produisant sur diverses scènes à Dakar et au-delà. «Ses collaborations avec d’autres artistes, notamment Ombre Zion, ont contribué à enrichir son répertoire musical et à élargir son influence», lit-on dans le document. Toutefois, des titres comme Un monde meilleur, paru en juillet 2024, Burn dem all, Beautiful women et Casa Moussol «témoignent de son engagement indéfectible», note le document.
MOUSTAPHA DIOP FACE A UN ORAGE JUDICIAIRE
Après la double levée de son immunité parlementaire, Moustapha Diop, en compagnie de Mansour Faye, Ndèye Saly Diop Dieng, Ismaïla Madior Fall et Sophie Gladima, sera traduit devant la Haute cour de justice, si les députés votent sa mise en accusation
Moustapha Diop, ainsi que 4 autres anciens ministres, sera aujourd’hui fixé sur son sort : sera-t-il traduit devant la Haute cour de justice avec le vote, ce matin, de sa mise en accusation dans le cadre de la gestion des fonds Covid19, en plus de l’affaire Tabaski Ngom ? Si l’issue ne fait aucun doute, le maire de Louga se retrouve au cœur d’un ouragan judiciaire. Alors qu’il a toujours voulu rester dans l’ombre durant son passage dans les différents ministères.
Avant la fin de la journée, son destin sera scellé. Après la double levée de son immunité parlementaire, Moustapha Diop, en compagnie de Mansour Faye, Ndèye Saly Diop Dieng, Ismaïla Madior Fall et Sophie Gladima, sera traduit devant la Haute cour de justice, si les députés votent ce matin sa mise en accusation. C’est un faux suspense si l’on sait que la majorité de Pastef va valider la demande comme lettre à la poste. D’aussi longtemps que l’on se souvienne, c’est la première fois que l’on retrouve un ministre sous le coup d’une double traduction devant la Haute cour de justice.
Pour le maire de Louga, c’est une chevauchée vers l’inconnu après avoir incarné la toutepuissance durant les 12 ans du régime Sall. Du ministère de la Microfinance à l’Industrialisation, Moustapha Diop a cultivé une forme de discrétion qui n’a jamais collé à son pouvoir politique. Il n’était pas bavard et avait réussi à «s’invisibiliser», tout en restant un acteur majeur de la vie politique. Pas d’interview ni de sorties fracassantes, même si ses opinions arrivaient à ses destinataires grâce à d’autres courroies de transmission informationnelle.
Lors de la première levée de son immunité parlementaire, on découvrait presque le timbre de sa voix dans les travées d’une Assemblée nationale tombée sous le charme de sa décision de se battre pour laver son «honneur» après les accusations de Tabaski Ngom. C’était le 21 mars. Devant ses collègues députés, Moustapha Diop, tel un avocat, a demandé à ce que son immunité parlementaire soit levée, avant que les députés ne procèdent au vote de celle-ci. «Je n’ai rien à craindre, je ne crois qu’en Dieu. Je suis un talibé de Serigne Touba. Je vous demande, vous députés du pouvoir et de l’opposition, de lever, à l’unanimité, l’immunité parlementaire que le Peuple et la loi m’ont conférée», a ainsi déclaré le député Moustapha Diop.
Il avait invité ses collègues à «se ressaisir» en dénonçant un «précédent dangereux», assurant qu’il n’avait rien à se reprocher : «jusqu’à l’extinction du soleil, personne ne pourra sortir un papier signé par moi ou un audio demandant à Tabaski Ngom de me prêter de l’argent», défie Moustapha Diop. Ce dernier soutient que son chauffeur, cité dans cette affaire, «a réfuté» avoir reçu de l’argent de Tabaski Ngom devant les enquêteurs, tout en demandant qu’une confrontation se fasse. Mieux, Moustapha Diop a indiqué que les autres personnes citées également dans cette affaire ont nié avoir reçu de l’argent de son accusatrice qu’il dit avoir connue en 2022. «Il a été demandé à Tabaski Ngom : «Combien avez-vous prêté à Moustapha Diop ?» Elle a répondu en laissant les 700 millions de francs Cfa pour dire que je lui dois 300 millions de francs Cfa. On lui a demandé d’apporter ses preuves, elle répond que je l’ai maraboutée», raconte le député Moustapha Diop. Tout est parti d’un soutien que son accusatrice a tenu à lui apporter en disant lui rendre l’ascenseur après l’avoir aidée, dit-il, à se sortir d’une difficulté qu’elle avait connue dans le passé, tout en soulignant que son accusatrice a vanté sa générosité pour le soutien qu’il apporte aux autres, selon lui. C’est sous ce rapport que Tabaski Ngom l’a informé avoir dépensé de l’argent pour l’appuyer dans le cadre politique, en lui faisant savoir qu’elle a déboursé 20 millions de francs Cfa durant la campagne électorale des Législatives.
Passé/Présent
Sans doute, le maire de Louga pensait que c’était le seul dossier qui le rattraperait. Mais, l’affaire des fonds Covid19 a explosé avec la même soudaineté que la pandémie qui avait ravagé le monde. Ce vendredi 2 mai 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a voté la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et députémaire de Louga, dans le cadre de l’enquête sur la gestion des fonds Covid-19. Il est soupçonné de détournement de deniers publics portant sur 2, 5 milliards de francs Cfa. Devant les députés, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, note que «les procès-verbaux transmis par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar et le rapport de la Cour des comptes révèlent des irrégularités». D’après le Garde des sceaux, il a bénéficié de 2, 5 milliards F Cfa pour acheter 6, 2 millions de masques. Les paiements effectués en espèces rendent la traçabilité difficile. «Le gestionnaire du compte a admis avoir retiré les fonds via des chèques à des tiers pour payer les fournisseurs en liquide, sur instruction de Diop, violant l’article 104 du décret n°2020-2978 du 23 avril 2020 exigeant chèques ou virements. Le Secrétaire général a confirmé que Diop a choisi les fournisseurs et mandaté le directeur de l’Administration générale pour les contrats», ajoute l’ex-procureur de la République.
Toutefois, Moustapha Diop tente de minimiser les accusations portées contre lui : «Cet argent, ce n’est qu’une somme modique. Les 2, 5 milliards, c’est 0, 025% des fonds. C’est comme prendre une tasse d’eau de la mer. Où sont ceux qui avaient 500 milliards, 400, 300 milliards. Pourquoi moi ?» Cette déclaration jurait avec celle de la première fois où il avait affiché un détachement et une certaine sérénité, supplantés par la fragilité de se retrouver avec deux accusations qui pourraient plomber sa carrière politique en solo après sa rupture avec l’Apr depuis la Présidentielle de mars 2024.
Evidemment, la vie étant un long fleuve pas du tout tranquille, le maire de Louga est rattrapé par un rapport de la Cour des comptes dont les auditeurs avaient buté sur sa toute-puissance du temps du régime de Benno. A l’époque, il les avait éconduits et avait refusé de se soumettre à des vérifications sur sa gestion de la Microfinance en 2015. Il l’avait toujours démenti… Maintenant, c’est un rapport de l’institution de contrôle qui est à l’origine de ses déboires judiciaires. Le karma ?
Par Ibou FALL
MACKY A BERLIN, DIOMAYE A LIBREVILLE, MABOUBA A NOUAKCHOTT
Ça fait les gros titres de la presse et ne doit certainement pas faire plaisir aux nouvelles autorités sénégalaises : Macky Sall invité d’honneur du Global Solutions Summit à Berlin, pour parler de l’avenir de la planète, et qui casse la baraque en posant comme l’avocat de l’Afrique -excusez du peu ! La seule ombre au tableau cette semaine : son fils, Amadou Sall, reçoit également une invitation du… Parquet judiciaire financier qui souhaite le cuisiner sur des imbroglios à milliards de nos misérables Cfa. Y’a des invitations qu’on ne se presse pas d’honorer, n’est-ce pas ?
Rien à voir avec le p’tit saut de puce du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, invité à l’investiture du nouveau Président gabonais, Brice Clotaire Oligui Ngéma, tombeur du clan Bongo avec lequel il a des liens de famille, qu’il aura servi pendant longtemps.
L’hôte de Bassirou Diomaye Faye est un militaire, putschiste reconverti en démocrate, qui vient de se faire élire par 90% des votes. A la belle époque des régimes totalitaires, ça qualifie de «soviétique» ce genre de score.
Je serais Président sénégalais, je me garderais de poser le moindre orteil à cette sorte de sacre. J’y enverrais pour faire joli quelque gros calibre avec une recommandation : rester muette comme une carpe, répondre par des sourires aux questions des journalistes et être dans un coin reculé de la tribune où ni photo ni caméra ne peuvent immortaliser sa présence au moment de l’instant fatidique de la photo-souvenir. D’abord, et surtout, pour ce que la démocratie sénégalaise représente sur le continent et même dans le monde..
Ensuite, pour une raison pratique, bassement matérielle : qu’est-ce que le Gabon actuel peut-il bien apporter au Sénégal ? Le pays de Brice Clotaire Nguéma n’est plus l’émirat pétrolier de Omar Bongo.
Omar Bongo, de son vivant, pèse lourd sur l’échiquier françafricain, faisant et défaisant des carrières à Paris où alors tout se décide pour ce qui est des anciennes colonies françaises. Albert Bernard Bongo, ancien employé des Postes, est un agent des renseignements français à ses heures perdues : c’est le marchepied dans sa drôle de trajectoire qui le conduit au cœur du pouvoir gabonais avant qu’il ne s’en empare avec la bénédiction de son mentor, Jacques Foccart. Dans quelle case faut-il ranger ce païen reconverti au catholicisme juste avant de rencontrer le Pape dans les années soixante-dix, qui devient le musulman Omar pour se sentir plus en famille à l’Opep ? Le vieux briscard poussera le bouchon jusqu’à faire de Libreville la capitale politique française où toute la politicaille se bouscule pour ramener des mallettes remplies de cash.
Vous l’aurez compris, Bongo, le père, du haut de son mètre cinquante, est un sacré personnage, et pas seulement à cause de sa trentaine d’épouses et concubines, qui lui donnent sa cinquantaine de lardons.
Il n’est donc pas très judicieux, en Afrique francophone, au temps de sa splendeur, de le vexer… Certes, la chasse aux biens mal acquis ternira son aura et il sera quasiment indésirable sur le sol français. C’est en Espagne qu’il finit ses jours, les hôpitaux parisiens lui étant inaccessibles.
Son fils, Ali, sera installé quasiment au forceps, au grand dam de sa sœur, Pascaline, qui serait, du vivant de leur paternel, l’éminence grise, l’âme damnée du pouvoir à Libreville. Ali Bongo remportera des élections si controversées que Libé, le quotidien français, en raillera les résultats depuis sa «Une» : «Ali Bongo et les quarante pour cent…» A la mort de Omar Bongo, l’influence gabonaise perd de sa superbe. C’est un impotent qui gouverne, s’accroche au fauteuil présidentiel avec ce qui lui reste d’énergie, c’est-à-dire pas grand-chose. Lorsque les soldats de sa garde prétorienne le déposent en douceur, il est cuit, en dépit de ses appels à «faire du bruit».
Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, est du même fief que les Bongo, et sa mère serait une cousine plus ou moins proche du clan. Ça aurait pu être plus sanglant, en effet.
De fil en aiguille, à force de manœuvres, le nouveau maître du pays se retrouve candidat à la Présidentielle qu’il remporte les doigts dans le nez.
C’est ainsi que Bassirou Diomaye Faye se retrouve à une cérémonie d’investiture durant laquelle, selon les journaux sénégalais reconnus par le ministre de la Communication, il aurait volé la vedette aux invités en se faisant applaudir à tout rompre par les badauds. C’est sûr, la communauté sénégalaise du Gabon a dû s’en rengorger, surtout qu’il l’a rencontrée.
Oui, mais après, quels avantages le Sénégal peut-il bien tirer de ce voyage ?
Ce n’est pas comme celui du ministre de l’Elevage qui, comme ses prédécesseurs depuis plusieurs décennies, à l’approche de la Tabaski, prend sur sa petite personne la responsabilité de faire en sorte qu’il y ait des moutons sur tout le territoire
Je ne sais pas si je suis seul dans mon cas, mais ça me fait bizarre de savoir qu’un ministre de la République se charge de ces questions avec autant de dévouement. Mabouba Diagne que le Premier ministre mauritanien reçoit, entouré de ses collaborateurs dont l’homologue chargé de l’Elevage, est-il vraiment obligé de s’en charger ?
Les chevillards, les éleveurs, les investisseurs privés qui cherchent à «réussir un coup» durant les sempiternelles «Opérations Tabaski» n’y suffisent-ils pas ? Y’a un truc qui m’échappe…
Mais, surtout, de grâce : la scène du Président qui va marchander ses deux moutons de Tabaski, on pourrait s’en passer cette année ?
LA PROCÉDURE IMPLACABLE DE LA HAUTE COUR
Une démarche exceptionnelle et sans appel pourrait s'enclencher dès aujourd'hui contre cinq anciens ministres. Si l'Assemblée nationale vote leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, le processus devrait s'accélérer drastiquement
Cinq anciens ministres du régime précédant — Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop — seront fixés sur leur sort ce jeudi. Les députés de la 15ᵉ législature examineront, en séance plénière, la résolution portant leur mise en accusation devant la Haute cour de justice. Que se passera-t-il après cette étape ?
La 15ᵉ législature doit se prononcer ce 8 mai sur leur comparution éventuelle devant cette juridiction d’exception, seule compétente pour juger les membres du Gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions, conformément à la Loi n° 2002-10, modifiée par les lois de 2008 et 2012. Les accusations portent principalement sur la gestion du Fonds Force Covid-19, à l’exception de l’ancien Garde des Sceaux. Tous sont cités dans une correspondance officielle du ministre actuel de la Justice, Ousmane Diagne, adressée à l’Assemblée nationale.
Si la mise en accusation est adoptée, la résolution est immédiatement transmise par le président de l’Assemblée nationale au procureur général. Celui-ci dispose alors de 24 heures pour en notifier le président de la Haute Cour de justice et celui de la Commission d’instruction.
La Commission est convoquée sans délai. Chaque personne mise en cause est invitée à choisir un avocat, à défaut de quoi un défenseur est désigné d’office, assurant le respect du droit à une défense effective dès l’ouverture de la procédure.
Le président de la Commission peut, avant même sa première réunion, accomplir des actes d’information (comme délivrer des mandats), qui devront ensuite être confirmés en séance plénière. Il est également possible de déléguer certaines missions à d’autres magistrats, agissant avec voix consultative — un compromis entre efficacité procédurale et respect de l’indépendance judiciaire.
L’article 23 de la loi organique prévoit que la Commission agit selon les règles du Code de procédure pénale, notamment celles relatives aux droits de la défense. Toutefois, ses actes ne peuvent faire l’objet d’aucun recours, conférant à cette instance une autorité renforcée par l’irrévocabilité des nullités non soulevées avant la décision de renvoi.
La Commission ne peut pas requalifier les faits mentionnés dans la résolution de mise en accusation. En cas d’apparition de faits nouveaux, elle doit transmettre le dossier au procureur général, qui peut saisir à nouveau l’Assemblée nationale pour étendre la procédure. Cette rigidité vise à préserver le contrôle parlementaire sur toute évolution de la mise en cause.
Le ministère public et la défense disposent d’un droit d’initiative dans l’enquête : convocation de témoins, confrontations, participation aux actes d’instruction.
En revanche, la loi exclut toute constitution de partie civile devant la Haute cour : les victimes éventuelles doivent se tourner vers les juridictions de droit commun pour faire valoir leurs droits à réparation.
Ce cloisonnement illustre la séparation stricte entre la fonction répressive et la fonction indemnitaire.
LES LIONCEAUX ABATTENT LEURS DERNIERES CARTES
Le Sénégal affronte ce jeudi 8 mai au stade de Suez en Egypte, la RD Congo dans le cadre de la 3e et ultime journée du groupe C de la CAN U20.
L’équipe du Sénégal des moins de 20 ans joue, ce jeudi 8 mai sa qualification avec le duel qui l’opposera à la RD Congo pour le compte de la troisième journée de la poule C. Accrochés d’entrée par le RCA (1-1) et surpris par le Ghana (10), les tenants du titre sénégalais n’ont d’autres options que la victoire pour espérer décrocher l’un des deux places qualificatives en quart de finale.
Le Sénégal affronte ce jeudi 8 mai au stade de Suez en Egypte, la RD Congo dans le cadre de la 3e et ultime journée du groupe C de la CAN U20. Neutralisés d’entrée (1-1) par la République centrafricaine (RCA) puis surpris par les Blacks satellites du Ghana (1-0), les Lionceaux ont sérieusement compromis leur chance de qualification. Seule une victoire face aux juniors congolais combinée à celle de la RCA devant le Ghana, leur permettrait d’atteindre les quarts de finale et poursuivre la quête d’une nouvelle étoile continentale. La tâche est pour le moins compliquée pour le tenant du titre sénégalais face au leader du groupe. Avec un nul et un large succès face à la Centrafrique (3-1), les Léopardeaux de la RDC ont 4 points.
GAGNER OU RENTRER À LA MAISON
« Maintenant, c’est une finale qui nous attend contre la RDC. Il n’y a pas d’autre solution : soit on gagne, soit on rentre à la maison. Je pense qu’on donnera le meilleur de nous-mêmes pour aller chercher cette victoire », avait prévenu Serigne Saliou Dia, après la défaite face au Ghana. Le coach des champions d’Afrique aura certainement une bonne idée de ce qui l’attend devant un adversaire qu’il a croisé lors de la phase de préparation en mars dernier. C’était à travers deux matchs amicaux disputés au stade Lat Dior de Thiès. Les Lionceaux avaient remporté le premier match en s’imposant sur la marque de (2-0), avant de concéder le nul lors de la deuxième rencontre. L’autre match de la poule C va opposer le Ghana à la RCA. Les Blacks Satellites occupent la deuxième place de la poule, avec 4 points.
LES «LIONS» FACE AU DEFI TRANSALPIN
Le Sénégal affrontera ce jeudi 8 mai, l’Italie en quart de finale de la Coupe du monde de Beach soccer qui se déroule au Seychelles.
Le Sénégal affrontera ce jeudi 8 mai, l’Italie en quart de finale de la Coupe du monde de Beach soccer qui se déroule au Seychelles. Après trois probants succès en phases de poule, les Lions du football de plage ont une belle occasion d’écrire une nouvelle page d’histoire en se hissant pour la deuxième fois dans le dernier carrée et de poursuivre leur quête du titre mondial qui leur échappe jusqu’ici.
L ’équipe du Sénégal va chercher ce jeudi 8 mai à partir de 15h, son ticket pour le dernier carré de la Coupe du monde de Beach Soccer qui se joue aux Seychelles. Après avoir survolé la poule avec de larges succès devant l’Espagne, Tahiti et Chili, les Lions du football de plage affrontent en quart de finale l’Italie, une équipe qui a terminé deuxième de son groupe D derrière le Brésil. Pour la première fois en neuf participations au Mondial, les champions d’Afrique sont parvenus à inscrire neuf points sur neuf possibles en phase de groupes. Avec cette historique performance, ils avaient fini de laisser un message dans le tournoi. Les coéquipiers de Al Seyni Ndiaye, de Seydina Mandione Diagne et autres Ninou Diatta ont aujourd’hui tous les atouts en main leur permettant de franchir un nouveau cap dans l’échiquier mondial. Mais la tâche ne s’annonce pas simple devant un adversaire connu. Le coach Ngalla Sylla a sans doute pris la bonne mesure de l’équipe transalpine que ses protégés ont déjà affronté en préparation avec au bout, une nette victoire (4-2).
«Le Sénégal a été éliminé l’année dernière au premier tour. Il fallait montrer que c’était une erreur. Après, il fallait tourner la page et travailler davantage. Aujourd’hui, on a confirmé que le Sénégal, est une grande nation de Beach soccer Alhamdoulilah. Maintenant, il faut se concentrer parce qu’on a un grand Italie devant nous, des vices champions du monde. Donc, on n’a pas le choix », a prévenu le technicien sénégalais. Le Sénégal aura également l’occasion de solder ses comptes et de prendre une revanche sur cet adversaire qui avait réussi à le surclasser en quart de finale (5-1) et lui ravir le ticket des demifinale du Mondial 2017.
En cas de qualification les Lions devrait croiser en demi-finales, le Portugal ou le Japon. Les Lions ont l’ambition d’écrire une nouvelle page glorieuse de leur histoire dans cette Coupe du Monde de football de plage qui leur échappe jusqu’ici. Il y a deux ans, lors de la dernière édition de la Coupe du monde organisée par la Russie, les Lions avaient réussi un véritable exploit en éliminant en quarts de finale le Brésil, quintuple champion du monde avant de s’incliner devant le Japon en demifinale (5-1). Ils avaient ensuite échoué au pied du podium en s’inclinant devant Suisse (9-7) lors du match pour la troisième place. Lors de la précédente édition, les Lions ont été éliminés au premier tour.
BÉNIN, POURQUOI LES DJIHADISTES CIBLENT LES PARCS NATIONAUX
Des attaques djihadistes coordonnées ont visé des positions militaires béninoises dans le parc national du W, le 17 avril 2025, au nord du pays. Le dernier bilan officiel fait état de 54 soldats tués, ce qui en fait l'attaque la plus meurtrière
Des attaques djihadistes coordonnées ont visé des positions militaires béninoises dans le parc national du W, le 17 avril 2025, au nord du pays. Le dernier bilan officiel fait état de 54 soldats tués, ce qui en fait l'attaque la plus meurtrière jamais enregistrée contre l'armée béninoise. Quelques semaines auparavant, le 8 janvier, une attaque près de Karimama, dans la même zone, a coûté la vie à une trentaine de militaires. Ces attaques illustrent la menace grandissante qui pèse sur la partie nord du pays et en particulier sur cette aire protégée. Depuis 2019, en effet, le Parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, est la cible privilégiée de groupes armés, notamment affiliés au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM). Le chercheur Papa Sow, spécialiste des politiques environnementales, analyse pour The Conversation Africa les motivations de ces attaques.
Pourquoi le parc de la Pendjari et ses environs sont-ils spécifiquement ciblés par les groupes terroristes ?
Située au nord du Bénin, la Réserve de biosphère de la Pendjari (RBP), également connue sous le nom de Parc national de la Pendjari, est la cible récurrente de groupes armés depuis 2019, tout comme ses environs. Plus de 120 militaires ont été tués tués entre 2021 et 2024. Sans compter les civils et le carnage sur la faune et la flore. Depuis 2018, les groupes Ansar-ul Islam, Serma, Sékou muslimou et Abou Hanifa opérant au Burkina Faso – assimilés à des djihadistes – agissent pour la plupart sous l’égide du JNIM, la branche d’Al Qaïda au Sahel. Des luttes sanglantes sont engagées pour conquérir des territoires forestiers spéciaux, ce que j’ai appelé le « djihadisme des aires protégées ».
Dans le cadre d’une étude longitudinale sur les causes des migrations dans et depuis les départements du nord du Bénin – Atacora et Alibori –, j'ai analysé l'impact que ces groupes armés exercent aujourd’hui sur les populations locales et les aires protégées qu’ils transforment en sanctuaires. Le parc de la Pendjari fait partie des cinq aires protégées au Bénin. Il est l’un des principaux réservoirs de conservation de la biodiversité en Afrique de l’Ouest. En 2024, il employait 337 agents forestiers, dont 6 expatriés. L’avancée des terres agricoles, le braconnage, la perte de services écosystémiques (disparition de certaines espèces rares), la baisse du potentiel de séquestration du carbone avec la réduction de la biomasse et la présence des groupes armés sont des problèmes récurrents qui menacent ce parc.
Comment expliquez-vous la prolifération des groupes armés dans le parc ?
Les raisons en sont multiples : la configuration géographique rendant le parc difficilement prenable et les « batailles » pour le contrôle des pâturages et des plans d’eau. Les groupes armés travaillent avec les trafiquants d’essence frelatée en provenance du Nigéria, appelée au Benin le “Kpayo”. Ils achètent chez eux, chaque semaine, des milliers de litre d’essence à des prix exorbitants. Les raisons politiques sont liées à l’absence de l’État, malgré l’opération anti-terroriste Mirador lancée en 2021 avec un déploiement de plus de 3000 soldats. Depuis la première attaque de 2019, plus de 120 millions de dollars ont été alloués pour la sécurité du pays. Or le nombre d’attaques et d’enlèvements a augmenté, malgré l’existence d’une unité spéciale pour lutter contre les insurgés dans la région Nord du Bénin. C’est dans le secteur de Porga, vers le Burkina Faso, que les Forces armées béninoises (FAB) maitrisent le plus les incursions meurtrières.
Quels sont les liens entre ces attaques et l'expansion des groupes armes au Sahel ?
Les attaques récentes sont préoccupantes pour l’État béninois et la sous-région. Les véritables liens entre ces attaques et l'expansion du djihadisme dans le Sahel sont à rechercher dans la fragilité de la sécurisation des zones frontalières. Les groupes armés ont leurs propres points de passage qu’ils contrôlent avec des complicités locales. Les collaborations sousrégionales entre États sont presque inexistantes. L’Initiative d'Accra, composée de 5 pays – Bénin, Burkina Faso, Ghana, Côte d’ivoire et Togo – lancée depuis 2017, semble stagner depuis la désintégration de certains États de la Cedeao. Une véritable force régionale capable de contrecarrer les activités de ces groupes armés est nécessaire. Le Bénin développe certes un partenariat militaire avec la France. Mais les querelles diplomatiques entre le Bénin et ses voisins – Niger et Burkina – et la politique ambivalente du Togo qui « menace » de rejoindre l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – ne sont pas des facteurs favorisant une coopération régionale militaire efficace.
Quel est l'impact des attaques sur l'économie locale et le tourisme dans la région ?
Dotée d’une biodiversité complexe, le parc dépend, en partie, des financements générés par le tourisme et des partenaires extérieurs. La conservation est gérée, depuis 2020, par les Rangers African Parks Network (APN). Ces éco-gardes, en première ligne face aux groupes armés, sont également des victimes comme durant l’attaque des 24-25 juillet 2024. Leur travail de collecte d’informations liées à la menace est important pour les FAB. Les activités des riverains du parc, les réseaux et systèmes de transport et les services de trekking sont les plus durement touchés. Les mouvements de populations et le travail des ONG qui soutenaient les populations locales dans la région de l’Atacora (nord-ouest du pays) ont ainsi été réduits.
Dans les aires de Matéri, Gouandé et vers la frontière avec le Togo, beaucoup d’ONG se sont désengagées de leurs activités. Le petit commerce est menacé. Mais le secteur le plus durement touché est le tourisme. Il y a une baisse significative du nombre de touristes qui ne se rendent presque plus par route au parc. Cet impact touche directement les communautés locales dont les activités touristiques demeuraient un vivier important d'emplois.
Les cascades de Tanougou non loin du parc, les plus prisées par les touristes, sont pratiquement fermées au public. Tanguiéta, une ville située à 70 km de la frontière avec le Burkina Faso et non loin du parc de la Pendjari, a été le plus impacté du fait de la diminution des revenus liés aux activités d’hébergement et de restauration. Les migrants venant de la sous-région – guides, artisans – et qui s’étaient spécialisés dans l’entreprenariat touristique – se sont tournés vers d’autres activités ou quitté la ville.
Avec l’aide des APN et des FAB, la sécurité du parc a été immensément renforcée car fortement militarisée – avec un « camp avancé » – à l’intérieur même du parc. Une piste d’atterrissage, sans impact sur la valeur universelle exceptionnelle, a été construite dans le parc depuis 2019. C’est d’ailleurs sur cette piste qu’atterrissent les aéronefs des rares touristes qui visitent le Pendjari aujourd’hui. Plus de 110 kilomètres de pistes de passages ont été aménagés dans le parc. Les activités avec les populations riveraines sont diversifiées par des actions de donations.
Comment peut-on renforcer la sécurité du parc et protéger les populations locales ?
Les mesures suivantes pourraient aider à davantage protéger le parc et la population locale : • Renforcer les capacités de communication et de surveillance : plus de kits de connexion internet et les pylônes VFH afin d’assurer une couverture à 100 % de réseau du système LoRa (Long Range, une technologie sans fil). Augmenter le nombre d’ aéronefs, d'hélicoptères et de drones de surveillance afin de mieux gérer la sécurité à distance du parc.
• Former les FAB dans plus de pratiques de conservation.
• Multiplier les soutiens aux projets de développement communautaire de renforcement des aires protégées, de l’écotourisme.
• Diversifier les activités pour réduire la dépendance au tourisme.
Il n'est pas trop tard pour contrecarrer la montée du djihadisme dans cette zone. L'espoir est toujours permis si la Cedeao s’investit davantage dans la coopération militaire avec le Benin. A l'état actuel des choses dans le Sahel, il est quasi impossible pour un État de lutter seul contre les groupes armés qui sont souvent plus informés et maitrisent mieux les terrains d’opération que les États. Il faudrait une synergie politique et une volonté de coopération commune.
HOMMAGE À UN TRESOR CULTUREL UNIVERSEL
Le documentaire "Sunu yoon", présenté en avant-première ce lundi à Dakar, ressuscite avec rigueur la mémoire de Doudou Ndiaye Rose à travers des archives numérisées et des témoignages inédits
Ce lundi 6 mai, le cinéma Pathé de Dakar a vibré aux rythmes des tambours et des hommages lors de l’avant-première du documentaire consacré à Doudou Ndiaye Coumba Rose, légende de la percussion sénégalaise. En présence du directeur de la cinématographie, Monsieur Germain Coly, de Tapha Ndiaye, fils du défunt tambour-major, et du réalisateur français Jean-Marie Mallet, cette soirée a célébré la mémoire d’un "trésor humain vivant", comme l’avait désigné l’UNESCO en 2006. La projection de ce documentaire intitulé « Sunu yoon » en langue locale qui signifie « notre chemin » a duré plus d’une heure.
Avant la projection, Jean-Marie Mallet a retracé le long périple de ce film, initié il y a près de 40 ans. "En 1984, j’ai découvert Doudou Ndiaye Rose et sa famille à la Gueule Tapée. Sa musique m’a immédiatement fasciné", at-il confié. Le réalisateur, qui le considère comme un père spirituel, a souligné la confiance que ce dernier lui avait accordée : "Il m’a dit : Fais-le, mais fais-le grand". Un défi relevé malgré les obstacles, avec des tournages réalisés majoritairement en Afrique et une équipe technique à 95 % africaine, comme l’a rappelé l’artiste Selou lors des échanges.
Le documentaire, d’une richesse archivistique exceptionnelle, mêle images d’archives et témoignages pour retracer la vie de celui qui révolutionna la pratique du tam-tam au Sénégal, notamment en y intégrant les femmes. "Ce film est un cadeau pour les générations futures", a déclaré Tapha Ndiaye, visiblement ému. Les spectateurs ont salué la rigueur du travail de mémoire, notamment la numérisation de centaines de cassettes et la mise en lumière d’anecdotes oubliées, comme la collaboration de Doudou Ndiaye Rose avec des artistes internationaux.
Des interventions après la projection
À l’issue de la projection, Jean Marie Mallet a répondu aux questions du public, expliquant sa démarche : "J’ai voulu articuler les archives avec le réel, laisser la vie guider le récit". Germain Coly a salué cette initiative, rappelant que "Doudou Ndiaye Rose est plus vivant que jamais, 10 ans après sa disparition". La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, représentée lors de l’événement, a également rendu hommage à "l’un des plus dignes fils du Sénégal".
Une tribu réunie pour célébrer l’héritage
La soirée s’est achevée dans une ambiance chaleureuse, avec les remerciements aux partenaires, dont l’Institut français et l’ambassade de France, ainsi qu’aux membres de la famille et aux disciples de Doudou Ndiaye Rose. "Ce film, c’est l’Afrique tout entière qui le porte", a conclu Mallet, annonçant une sortie nationale le 9 mai 2025.
Une projection au Grand Théâtre National, qui porte le nom du maître percussionniste, est déjà envisagée pour marquer le 10e anniversaire de sa disparition en août prochain. Une manière de perpétuer l’esprit d’un homme dont l’art transcende les frontières et les générations.
LES CARDINAUX EN CONCLAVE POUR ELIRE LE 267EME PAPE
Dans une homélie empreinte de gravité, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a rappelé l’importance cruciale de la messe Pro Eligendo Romano Pontefice, célébrée hier matin en la basilique Saint-Pierre.
Dans une homélie empreinte de gravité, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a rappelé l’importance cruciale de la messe Pro Eligendo Romano Pontefice, célébrée hier matin en la basilique Saint-Pierre. Cette messe solennelle est célébrée juste avant le début du conclave, lorsque le Siège apostolique est vacant, c’est-à-dire après la mort ou la renonciation d’un Pape. Elle a pour but de confier à Dieu, par l’intercession de l’Esprit-Saint, le processus d’élection du nouveau Souverain Pontife.
« Nous sommes ici pour invoquer l’aide de l’Esprit-Saint, pour implorer sa lumière et sa force », a déclaré le cardinal Re, insistant sur la nécessité de discerner avec justesse, celui qui deviendra le prochain Souverain Pontife. Un choix qui, selon lui, doit répondre aux besoins pressants d’une Église confrontée à un monde « complexe » et en mutation rapide.
Dans un contexte de bouleversements sociétaux, d’avancées scientifiques fulgurantes et de perte de repères spirituels, le doyen a souligné l’attente immense placée en l’Église, notamment en ce qui concerne la défense des valeurs fondamentales de la dignité humaine et de la spiritualité. Des valeurs, at-il averti, « sans lesquelles la coexistence humaine ne pourra ni s’améliorer ni garantir un avenir aux générations futures ».
En filigrane, un vœu fort : que l’Esprit-Saint guide le conclave vers un Pape capable non seulement de gouverner l’Église universelle, mais aussi d’éveiller « les consciences de tous » et de mobiliser « les énergies morales et spirituelles » dans un monde qui « tend à oublier Dieu ».
Hier dans l’après-midi, les portes de la Chapelle Sixtine se sont refermées sur les cardinaux électeurs. L’Église catholique entre ainsi dans un moment décisif de son histoire.
Les 133 cardinaux-électeurs exprimeront leur vote dans cette chapelle où, comme le dit la Constitution apostolique Universi dominici gregis, «tout concourt à nourrir la conscience de la présence de Dieu, devant lequel chacun devra un jour se présenter pour être jugé». Dans le Triptyque romain, a évoqué le cardinal Re, le Pape Jean-Paul II souhaitait que, au moment de la grande décision à travers le vote, l’image imposante de Jésus Juge rappelle à chacun la grandeur de la responsabilité de remettre les “clés suprêmes” entre de bonnes mains
LES COULISSES DU CONCLAVE
L’heure est solennelle. Près de 1,4 milliard de catholiques dans le monde retiennent leur souffle : l’Église s’apprête à désigner le successeur du Pape François. Avec le début du conclave hier après-midi, ce sont 133 cardinaux de moins de 80 ans, issus des cinq continents, représentant 70 pays, qui se réunissent pour élire le 267ème successeur de Saint Pierre, dans un rituel immuable, riche en symboles et en silences. À l'origine, 135 cardinaux électeurs étaient éligibles, mais deux d'entre eux — l'Espagnol Antonio Cañizares Llovera et le Kényan John Njue — n'y participent pas pour des raisons de santé.
Depuis 1978, aucune élection pontificale n’a dépassé trois jours. Les précédents offrent un éclairage éloquent : Benoît XV, élu en 1914 après dix scrutins ; Pie XII en 1939, après trois seulement ; Jean XXIII en 1958 après douze tours ; Paul VI en 1963 au sixième tour. Plus récemment, Benoît XVI fut élu dès le quatrième scrutin, en 2005, et François au cinquième, en 2013. Tout laisse à penser que les actuels princes de l’Église souhaitent eux aussi aller vite, évitant ainsi d’exposer au grand jour les éventuelles fractures internes.
UNE MECANIQUE MILLIMETREE
Le conclave, dont les règles ont été précisées dans la Constitution Universi Dominici Gregis promulguée par Jean-Paul II en 1996, repose sur une organisation minutieuse. Isolés du monde dans la chapelle Sixtine, les cardinaux votants ne peuvent communiquer avec l’extérieur. Le premier scrutin a eu lieu hier après-midi, avant le dîner. Ensuite, le rythme devient rigoureux : deux votes le matin, deux l’aprèsmidi, avec une pause obligatoire pour prière et réflexion, au cinquième jour, si aucun candidat n’atteint la majorité qualifiée de deux tiers, soit 89 voix.
Le déroulement du vote suit une liturgie presque sacrée. Chacun des cardinaux, appelé selon son rang protocolaire, s’avance vers l’autel, bulletin à la main, qu’il dépose sur une patène dorée, puis incline délicatement dans une urne. Trois scrutateurs, désignés au préalable, comptent et annoncent chaque voix : l’un lit le nom, le deuxième vérifie, le troisième perce le bulletin d’une aiguille enfilée sur un fil. Ce geste empêche toute fraude ou double comptabilisation.
À la fin de chaque scrutin, les bulletins sont brûlés dans un poêle spécial. Les signaux sont bien connus : une fumée noire s’échappant de la cheminée signifie qu’aucun pape n’a été désigné. Une fumée blanche, elle, annonce au monde l’élection d’un nouveau souverain pontife. Si les tractations sont formellement interdites, la réalité est plus nuancée. Les « papabili », ces cardinaux considérés comme susceptibles d’accéder au trône de Pierre, sont déjà identifiés dans les couloirs du Vatican. Parmi eux : le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne (Italie), proche des milieux sociaux et artisan d’un catholicisme d’ouverture ; le cardinal Peter Turkson, Ghanéen, qui porterait haut la voix de l’Afrique, ou encore le Canadien Marc Ouellet, réputé pour son orthodoxie doctrinale. Mais le conclave aime les surprises, comme en témoigne l’élection inattendue de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu François, premier jésuite et premier pape du Nouveau Monde.
UN HERITAGE LOURD, UN AVENIR INCERTAIN
Le futur Pape hérite d’une Église à la croisée des chemins. Celle que François a voulu rendre plus proche des pauvres, plus sensible aux migrants, à l’écologie et aux réformes internes, demeure confrontée à de multiples crises : abus sexuels, baisse des vocations, désaffection des fidèles en Europe, tensions doctrinales entre conservateurs et progressistes. L’enjeu de ce conclave est donc autant pastoral que politique.
Lorsqu’un nom émergera enfin du secret des urnes, le doyen des cardinaux électeurs prononcera la question rituelle en latin : Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ? (« Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife ? »). Si la réponse est affirmative, un nouveau nom pontifical est choisi. Le cardinal maître des cérémonies proclamera alors le célèbre Habemus Papam depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. Aucun refus après une élection -conclave formellement validée n’a été enregistré dans l’histoire récente, même si des rumeurs de désistements avant ou pendant les votes, existent.
Le nouveau Pape, vêtu de la soutane blanche préparée à l’avance (en trois tailles), bénira la foule rassemblée place SaintPierre. La soutane blanche en trois tailles pour l’élection du Pape répond à un impératif très simple, mais crucial : on ne sait pas à l'avance qui sera élu, ni sa corpulence. Puisqu'il faut que le nouveau Pape apparaisse rapidement en public (parfois moins d'une heure après l’élection), tout doit être prêt à l’instant, y compris son habit pontifical.
Il s’installera dans les appartements pontificaux du Palais apostolique et prendra les rênes à la fois spirituelles et politiques de la plus ancienne institution religieuse du monde, chef d’un État minuscule mais au rayonnement universel.
Il portera les titres de Sa Sainteté, Évêque de Rome, Vicaire du Christ, Successeur de Saint Pierre, Pontife suprême de l’Église universelle, symboles d’une mission vieille de deux mille ans, dont l’écho, depuis les fresques de Michel-Ange jusqu’aux périphéries les plus reculées du globe, continue de façonner l’histoire.
DES VILLES CHINOISES AUX EMPREINTES COLONIALES
Fatou Ndiaye (envoyée spéciale à Shandong) |
Publication 08/05/2025
L’Est de la Chine, témoigne de la présence européenne et japonaise. Le pays a été occupé par des forces occidentales. Une présence qualifiée de semi-colonisation. A Qingdao, l’héritage européen se ressent. Il est marqué par la production de vin. La ville de Yantai, quant à elle, se caractérise par son passé militaire. Mis à part cet héritage colonial, ces deux villes sont devenues des destinations touristiques grâce à leur modernité, mais également leur position côtière.
Située dans la province du Shandong, à l'Est de la Chine, Qingdao est une ville portuaire composée de gratte-ciels, de parcs et de plages au bord de la Mer jaune. Qingdao a un relief montagneux, justifiant qu’elle ait un système de transport assez différent de Beijing. En effet, dans la capitale chinoise, le cyclisme est très prisé et tout un système est mis en place pour faciliter le déplacement aux usagers. A Qingdao, par contre, le vélo n’existe pas. Du fait de sa position côtière, la ville est une destination touristique. Le nombre d’arrivées à son aéroport se chiffrent à 10.000 passagers par jour. La ville reflète la colonisation de la Chine par l’Europe ; en atteste le domaine viticole Huadong-Parry fondé par un anglais, Michel Parry, en 1984. En 1982, à l'âge de 34 ans, M. Parry, a découvert cette partie de la Chine longtemps restée fermée au monde, pour entreprendre la production de vin. Selon les explications des gestionnaires du site, c’est après avoir parcouru tout le pays, du Nord au Sud, qu’il choisit finalement Jiulongpo, au cœur du mont Laoshan, un site qu’il considérait comme une « ceinture d'or» idéale pour la culture de la vigne, grâce à son emplacement géographique, ses conditions climatiques et sa structure géologique exceptionnels. Il investit alors pour fonder la Qingdao Huadong Winery Co. Ltd. Peu après, il importa de France 42.000 pieds de vignes répartis en 13 cépages, dont le Riesling, le Chardonnay, le Gamay et le Cabernet Sauvignon, et les planta dans les vignobles de Jiulongpo et du mont Dazeshan à Pingdu
Le Château Huadong-Parry est le premier domaine viticole de style européen construit en Chine ; il est dédié à la production de vins. Situé au pied du mont Jiulong, dans la région de Laoshan, le domaine s'étend sur plus de 2000 mu (environ 133 hectares). Il intègre cinq grandes fonctions : tourisme et découverte, réception d'affaires, restauration et banquets, photographie de mariage, et personnalisation sur mesure. Le Château Huadong-Parry cultive actuellement plus de dix mille (10.000) ceps de treize cépages nobles européens, tels que le Chardonnay, le Cabernet Sauvignon, le Riesling et le Gamay. Un long corridor culturel de plus de 2000 mètres dédiés au vin le serpente, à travers le magnifique paysage de Jiulongpo. La production assure l’approvisionnement en vin de la Chine ainsi que quelques exportations notamment en Russie.
QINGDAO, LES ROBOTS REMPLACENT LES DOCKERS
Malgré son passé sous domination occidentale, la ville de Qingdao s’est ouverte à la modernité. Les bâtiments historiques cohabitent avec des infrastructures modernes. Elle abrite le plus long pont maritime au monde : le «Qingdao Haiwan Bridge» mesure 42,4 kilomètres de long et relie les villes de Qingdao et de Huang Dao en traversant les eaux de la mer jaune dans la baie de Jiazhou. 10.000 ouvriers se sont relayés, jours et nuits pendant quatre années seulement, pour venir à bout de ouvrage, le 22 décembre 2010. En tout 450.000 tonnes d’acier sont utilisées pour la confection de ce pont maritime. Le coût est estimé à 1,7 milliards d’euros. C’est ce pont qu’il faut traverser pour aller au port de ladite ville.
Le port de Qingdao, du groupe portuaire Shandong (SPG), est fondé en 1982. Il se classe au 4ème rang mondial et 2ème en Chine. Il propose des services logistiques complets, incluant la manutention, le stockage, les services douaniers et la distribution de conteneurs. Sa particularité repose sur un système basé sur une technologie qui permet d’accroître le flux. Le terminal à conteneurs est entièrement automatisé. Il suffit de plus de 30 conducteurs pour contrôler les 93 portiques de quai. « Cela a considérablement amélioré l'efficacité des opérations et réduit le coefficient de dangerosité », disent les responsables du port. De plus, « le temps d'opération unique des portiques automatisés est désormais tombé en dessous de 20 secondes ».
Après la mise à niveau des équipements, seuls 30 conducteurs sont nécessaires pour faire fonctionner 93 portiques sur rail au sein du terminal ; ce qui améliore considérablement l'efficacité opérationnelle et la sécurité au travail. L'année dernière, son volume de fret a dépassé 1,8 milliard de tonnes et le volume de conteneurs a dépassé 44 millions de conteneurs de 20 pieds, se classant dans ces domaines respectivement premier et deuxième dans le monde.
YANTAI, LA VILLE HISTORIQUE QUI DOIT SON NOM À UNE COLLINE
A environ 200 km de Qingdao, Yantai est l'une des villes côtières de Chine. Ancien village de pêcheurs depuis l'époque des Qing (200 av J.C), son fort, dans lequel se succédaient les garde-côtes, permettait de sonner l'alarme et prévenir des invasions. A l'image de Qingdao, la ville fut souvent prise par les Armées japonaises. À la suite de la défaite des Qing, lors de la guerre de l'Opium, la ville fut cédée aux britanniques. La ville de Yantai est devenue par la suite un comptoir commercial important où plusieurs concessions étrangères s'installèrent comme les États-Unis ou le Japon. Du fait de sa position stratégique, elle joua un rôle important pour l'ouverte du commerce étranger. L’attraction de la ville ce sont aussi ses plages. Yantai tire son nom d’une colline considérée comme l’emblème de la ville. Elle se situe au Nord de la zone urbaine de la ville.
Entourée par la mer sur ses trois côtés, la colline constitue une zone touristique de 45 hectares, avec une végétation luxuriante, des eaux cristallines et des formations rocheuses. Elle mêle paysages côtiers, sites archéologiques, attractions culturelles et influences architecturales étrangères. En 1961, lorsque la ville de Yantai est devenue un port traité, 16 pays y ont établi des consulats. Aujourd’hui, elle abrite l’un des plus grands ensembles de bâtiments modernes préservés en Asie. Le quartier Suochengli est une des destinations touristiques privilégiée à Yantai. Il est le reflet de l’histoire de la ville. Son histoire remonte au début de la dynastie Ming (1368 à 1644). Il est l’un des sites historiques les plus conservés. On y enseigne les arts martiaux (Kung fu), l’écriture et le dessin chinois. Le quartier Suochengli est un ancien domaine militaire.
A Yantai, la rue Chaoyang est un passage (touristique) recommandé aux touristes. Construite pour la première fois en 1972, elle occupe une place importante dans le quotidien des habitants de Yantai. Ses restaurants sont très fréquentés, les boutiques aussi ne désemplissent pas. La rue Chaoyang est très colorée, grâce aux nombreuses décorations avec plusieurs endroits fleuris. Renommée Yantai en 1912, elle a été une rue uniquement commerciale. La rue est un mixage entre traditions et modernité.
Situé à Yantai, Shandong, le "Gonghai 1" est une plateforme de vaste complexe de pâturage marin écologique intelligent, qui a officiellement été opérationnel, le 10 juillet 2020. Il se situe à quelques mètres de la plage. Il est un projet pilote de la transformation et la mise à niveau des pêches maritimes par l’aquaculture et le tourisme maritime. La phase une se compose de trois cages d’aquaculture, avec un volume total de 30.000 m3 capables de produire 150.000 kilogrammes de produits marins annuellement. Le système d’exploitation est aussi fait de rebots sous-marins.