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9 juin 2025
HOMMAGE À UN TRESOR CULTUREL UNIVERSEL
Le documentaire "Sunu yoon", présenté en avant-première ce lundi à Dakar, ressuscite avec rigueur la mémoire de Doudou Ndiaye Rose à travers des archives numérisées et des témoignages inédits
Ce lundi 6 mai, le cinéma Pathé de Dakar a vibré aux rythmes des tambours et des hommages lors de l’avant-première du documentaire consacré à Doudou Ndiaye Coumba Rose, légende de la percussion sénégalaise. En présence du directeur de la cinématographie, Monsieur Germain Coly, de Tapha Ndiaye, fils du défunt tambour-major, et du réalisateur français Jean-Marie Mallet, cette soirée a célébré la mémoire d’un "trésor humain vivant", comme l’avait désigné l’UNESCO en 2006. La projection de ce documentaire intitulé « Sunu yoon » en langue locale qui signifie « notre chemin » a duré plus d’une heure.
Avant la projection, Jean-Marie Mallet a retracé le long périple de ce film, initié il y a près de 40 ans. "En 1984, j’ai découvert Doudou Ndiaye Rose et sa famille à la Gueule Tapée. Sa musique m’a immédiatement fasciné", at-il confié. Le réalisateur, qui le considère comme un père spirituel, a souligné la confiance que ce dernier lui avait accordée : "Il m’a dit : Fais-le, mais fais-le grand". Un défi relevé malgré les obstacles, avec des tournages réalisés majoritairement en Afrique et une équipe technique à 95 % africaine, comme l’a rappelé l’artiste Selou lors des échanges.
Le documentaire, d’une richesse archivistique exceptionnelle, mêle images d’archives et témoignages pour retracer la vie de celui qui révolutionna la pratique du tam-tam au Sénégal, notamment en y intégrant les femmes. "Ce film est un cadeau pour les générations futures", a déclaré Tapha Ndiaye, visiblement ému. Les spectateurs ont salué la rigueur du travail de mémoire, notamment la numérisation de centaines de cassettes et la mise en lumière d’anecdotes oubliées, comme la collaboration de Doudou Ndiaye Rose avec des artistes internationaux.
Des interventions après la projection
À l’issue de la projection, Jean Marie Mallet a répondu aux questions du public, expliquant sa démarche : "J’ai voulu articuler les archives avec le réel, laisser la vie guider le récit". Germain Coly a salué cette initiative, rappelant que "Doudou Ndiaye Rose est plus vivant que jamais, 10 ans après sa disparition". La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, représentée lors de l’événement, a également rendu hommage à "l’un des plus dignes fils du Sénégal".
Une tribu réunie pour célébrer l’héritage
La soirée s’est achevée dans une ambiance chaleureuse, avec les remerciements aux partenaires, dont l’Institut français et l’ambassade de France, ainsi qu’aux membres de la famille et aux disciples de Doudou Ndiaye Rose. "Ce film, c’est l’Afrique tout entière qui le porte", a conclu Mallet, annonçant une sortie nationale le 9 mai 2025.
Une projection au Grand Théâtre National, qui porte le nom du maître percussionniste, est déjà envisagée pour marquer le 10e anniversaire de sa disparition en août prochain. Une manière de perpétuer l’esprit d’un homme dont l’art transcende les frontières et les générations.
LES CARDINAUX EN CONCLAVE POUR ELIRE LE 267EME PAPE
Dans une homélie empreinte de gravité, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a rappelé l’importance cruciale de la messe Pro Eligendo Romano Pontefice, célébrée hier matin en la basilique Saint-Pierre.
Dans une homélie empreinte de gravité, le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a rappelé l’importance cruciale de la messe Pro Eligendo Romano Pontefice, célébrée hier matin en la basilique Saint-Pierre. Cette messe solennelle est célébrée juste avant le début du conclave, lorsque le Siège apostolique est vacant, c’est-à-dire après la mort ou la renonciation d’un Pape. Elle a pour but de confier à Dieu, par l’intercession de l’Esprit-Saint, le processus d’élection du nouveau Souverain Pontife.
« Nous sommes ici pour invoquer l’aide de l’Esprit-Saint, pour implorer sa lumière et sa force », a déclaré le cardinal Re, insistant sur la nécessité de discerner avec justesse, celui qui deviendra le prochain Souverain Pontife. Un choix qui, selon lui, doit répondre aux besoins pressants d’une Église confrontée à un monde « complexe » et en mutation rapide.
Dans un contexte de bouleversements sociétaux, d’avancées scientifiques fulgurantes et de perte de repères spirituels, le doyen a souligné l’attente immense placée en l’Église, notamment en ce qui concerne la défense des valeurs fondamentales de la dignité humaine et de la spiritualité. Des valeurs, at-il averti, « sans lesquelles la coexistence humaine ne pourra ni s’améliorer ni garantir un avenir aux générations futures ».
En filigrane, un vœu fort : que l’Esprit-Saint guide le conclave vers un Pape capable non seulement de gouverner l’Église universelle, mais aussi d’éveiller « les consciences de tous » et de mobiliser « les énergies morales et spirituelles » dans un monde qui « tend à oublier Dieu ».
Hier dans l’après-midi, les portes de la Chapelle Sixtine se sont refermées sur les cardinaux électeurs. L’Église catholique entre ainsi dans un moment décisif de son histoire.
Les 133 cardinaux-électeurs exprimeront leur vote dans cette chapelle où, comme le dit la Constitution apostolique Universi dominici gregis, «tout concourt à nourrir la conscience de la présence de Dieu, devant lequel chacun devra un jour se présenter pour être jugé». Dans le Triptyque romain, a évoqué le cardinal Re, le Pape Jean-Paul II souhaitait que, au moment de la grande décision à travers le vote, l’image imposante de Jésus Juge rappelle à chacun la grandeur de la responsabilité de remettre les “clés suprêmes” entre de bonnes mains
LES COULISSES DU CONCLAVE
L’heure est solennelle. Près de 1,4 milliard de catholiques dans le monde retiennent leur souffle : l’Église s’apprête à désigner le successeur du Pape François. Avec le début du conclave hier après-midi, ce sont 133 cardinaux de moins de 80 ans, issus des cinq continents, représentant 70 pays, qui se réunissent pour élire le 267ème successeur de Saint Pierre, dans un rituel immuable, riche en symboles et en silences. À l'origine, 135 cardinaux électeurs étaient éligibles, mais deux d'entre eux — l'Espagnol Antonio Cañizares Llovera et le Kényan John Njue — n'y participent pas pour des raisons de santé.
Depuis 1978, aucune élection pontificale n’a dépassé trois jours. Les précédents offrent un éclairage éloquent : Benoît XV, élu en 1914 après dix scrutins ; Pie XII en 1939, après trois seulement ; Jean XXIII en 1958 après douze tours ; Paul VI en 1963 au sixième tour. Plus récemment, Benoît XVI fut élu dès le quatrième scrutin, en 2005, et François au cinquième, en 2013. Tout laisse à penser que les actuels princes de l’Église souhaitent eux aussi aller vite, évitant ainsi d’exposer au grand jour les éventuelles fractures internes.
UNE MECANIQUE MILLIMETREE
Le conclave, dont les règles ont été précisées dans la Constitution Universi Dominici Gregis promulguée par Jean-Paul II en 1996, repose sur une organisation minutieuse. Isolés du monde dans la chapelle Sixtine, les cardinaux votants ne peuvent communiquer avec l’extérieur. Le premier scrutin a eu lieu hier après-midi, avant le dîner. Ensuite, le rythme devient rigoureux : deux votes le matin, deux l’aprèsmidi, avec une pause obligatoire pour prière et réflexion, au cinquième jour, si aucun candidat n’atteint la majorité qualifiée de deux tiers, soit 89 voix.
Le déroulement du vote suit une liturgie presque sacrée. Chacun des cardinaux, appelé selon son rang protocolaire, s’avance vers l’autel, bulletin à la main, qu’il dépose sur une patène dorée, puis incline délicatement dans une urne. Trois scrutateurs, désignés au préalable, comptent et annoncent chaque voix : l’un lit le nom, le deuxième vérifie, le troisième perce le bulletin d’une aiguille enfilée sur un fil. Ce geste empêche toute fraude ou double comptabilisation.
À la fin de chaque scrutin, les bulletins sont brûlés dans un poêle spécial. Les signaux sont bien connus : une fumée noire s’échappant de la cheminée signifie qu’aucun pape n’a été désigné. Une fumée blanche, elle, annonce au monde l’élection d’un nouveau souverain pontife. Si les tractations sont formellement interdites, la réalité est plus nuancée. Les « papabili », ces cardinaux considérés comme susceptibles d’accéder au trône de Pierre, sont déjà identifiés dans les couloirs du Vatican. Parmi eux : le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne (Italie), proche des milieux sociaux et artisan d’un catholicisme d’ouverture ; le cardinal Peter Turkson, Ghanéen, qui porterait haut la voix de l’Afrique, ou encore le Canadien Marc Ouellet, réputé pour son orthodoxie doctrinale. Mais le conclave aime les surprises, comme en témoigne l’élection inattendue de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu François, premier jésuite et premier pape du Nouveau Monde.
UN HERITAGE LOURD, UN AVENIR INCERTAIN
Le futur Pape hérite d’une Église à la croisée des chemins. Celle que François a voulu rendre plus proche des pauvres, plus sensible aux migrants, à l’écologie et aux réformes internes, demeure confrontée à de multiples crises : abus sexuels, baisse des vocations, désaffection des fidèles en Europe, tensions doctrinales entre conservateurs et progressistes. L’enjeu de ce conclave est donc autant pastoral que politique.
Lorsqu’un nom émergera enfin du secret des urnes, le doyen des cardinaux électeurs prononcera la question rituelle en latin : Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ? (« Acceptes-tu ton élection canonique comme Souverain Pontife ? »). Si la réponse est affirmative, un nouveau nom pontifical est choisi. Le cardinal maître des cérémonies proclamera alors le célèbre Habemus Papam depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre. Aucun refus après une élection -conclave formellement validée n’a été enregistré dans l’histoire récente, même si des rumeurs de désistements avant ou pendant les votes, existent.
Le nouveau Pape, vêtu de la soutane blanche préparée à l’avance (en trois tailles), bénira la foule rassemblée place SaintPierre. La soutane blanche en trois tailles pour l’élection du Pape répond à un impératif très simple, mais crucial : on ne sait pas à l'avance qui sera élu, ni sa corpulence. Puisqu'il faut que le nouveau Pape apparaisse rapidement en public (parfois moins d'une heure après l’élection), tout doit être prêt à l’instant, y compris son habit pontifical.
Il s’installera dans les appartements pontificaux du Palais apostolique et prendra les rênes à la fois spirituelles et politiques de la plus ancienne institution religieuse du monde, chef d’un État minuscule mais au rayonnement universel.
Il portera les titres de Sa Sainteté, Évêque de Rome, Vicaire du Christ, Successeur de Saint Pierre, Pontife suprême de l’Église universelle, symboles d’une mission vieille de deux mille ans, dont l’écho, depuis les fresques de Michel-Ange jusqu’aux périphéries les plus reculées du globe, continue de façonner l’histoire.
DES VILLES CHINOISES AUX EMPREINTES COLONIALES
Fatou Ndiaye (envoyée spéciale à Shandong) |
Publication 08/05/2025
L’Est de la Chine, témoigne de la présence européenne et japonaise. Le pays a été occupé par des forces occidentales. Une présence qualifiée de semi-colonisation. A Qingdao, l’héritage européen se ressent. Il est marqué par la production de vin. La ville de Yantai, quant à elle, se caractérise par son passé militaire. Mis à part cet héritage colonial, ces deux villes sont devenues des destinations touristiques grâce à leur modernité, mais également leur position côtière.
Située dans la province du Shandong, à l'Est de la Chine, Qingdao est une ville portuaire composée de gratte-ciels, de parcs et de plages au bord de la Mer jaune. Qingdao a un relief montagneux, justifiant qu’elle ait un système de transport assez différent de Beijing. En effet, dans la capitale chinoise, le cyclisme est très prisé et tout un système est mis en place pour faciliter le déplacement aux usagers. A Qingdao, par contre, le vélo n’existe pas. Du fait de sa position côtière, la ville est une destination touristique. Le nombre d’arrivées à son aéroport se chiffrent à 10.000 passagers par jour. La ville reflète la colonisation de la Chine par l’Europe ; en atteste le domaine viticole Huadong-Parry fondé par un anglais, Michel Parry, en 1984. En 1982, à l'âge de 34 ans, M. Parry, a découvert cette partie de la Chine longtemps restée fermée au monde, pour entreprendre la production de vin. Selon les explications des gestionnaires du site, c’est après avoir parcouru tout le pays, du Nord au Sud, qu’il choisit finalement Jiulongpo, au cœur du mont Laoshan, un site qu’il considérait comme une « ceinture d'or» idéale pour la culture de la vigne, grâce à son emplacement géographique, ses conditions climatiques et sa structure géologique exceptionnels. Il investit alors pour fonder la Qingdao Huadong Winery Co. Ltd. Peu après, il importa de France 42.000 pieds de vignes répartis en 13 cépages, dont le Riesling, le Chardonnay, le Gamay et le Cabernet Sauvignon, et les planta dans les vignobles de Jiulongpo et du mont Dazeshan à Pingdu
Le Château Huadong-Parry est le premier domaine viticole de style européen construit en Chine ; il est dédié à la production de vins. Situé au pied du mont Jiulong, dans la région de Laoshan, le domaine s'étend sur plus de 2000 mu (environ 133 hectares). Il intègre cinq grandes fonctions : tourisme et découverte, réception d'affaires, restauration et banquets, photographie de mariage, et personnalisation sur mesure. Le Château Huadong-Parry cultive actuellement plus de dix mille (10.000) ceps de treize cépages nobles européens, tels que le Chardonnay, le Cabernet Sauvignon, le Riesling et le Gamay. Un long corridor culturel de plus de 2000 mètres dédiés au vin le serpente, à travers le magnifique paysage de Jiulongpo. La production assure l’approvisionnement en vin de la Chine ainsi que quelques exportations notamment en Russie.
QINGDAO, LES ROBOTS REMPLACENT LES DOCKERS
Malgré son passé sous domination occidentale, la ville de Qingdao s’est ouverte à la modernité. Les bâtiments historiques cohabitent avec des infrastructures modernes. Elle abrite le plus long pont maritime au monde : le «Qingdao Haiwan Bridge» mesure 42,4 kilomètres de long et relie les villes de Qingdao et de Huang Dao en traversant les eaux de la mer jaune dans la baie de Jiazhou. 10.000 ouvriers se sont relayés, jours et nuits pendant quatre années seulement, pour venir à bout de ouvrage, le 22 décembre 2010. En tout 450.000 tonnes d’acier sont utilisées pour la confection de ce pont maritime. Le coût est estimé à 1,7 milliards d’euros. C’est ce pont qu’il faut traverser pour aller au port de ladite ville.
Le port de Qingdao, du groupe portuaire Shandong (SPG), est fondé en 1982. Il se classe au 4ème rang mondial et 2ème en Chine. Il propose des services logistiques complets, incluant la manutention, le stockage, les services douaniers et la distribution de conteneurs. Sa particularité repose sur un système basé sur une technologie qui permet d’accroître le flux. Le terminal à conteneurs est entièrement automatisé. Il suffit de plus de 30 conducteurs pour contrôler les 93 portiques de quai. « Cela a considérablement amélioré l'efficacité des opérations et réduit le coefficient de dangerosité », disent les responsables du port. De plus, « le temps d'opération unique des portiques automatisés est désormais tombé en dessous de 20 secondes ».
Après la mise à niveau des équipements, seuls 30 conducteurs sont nécessaires pour faire fonctionner 93 portiques sur rail au sein du terminal ; ce qui améliore considérablement l'efficacité opérationnelle et la sécurité au travail. L'année dernière, son volume de fret a dépassé 1,8 milliard de tonnes et le volume de conteneurs a dépassé 44 millions de conteneurs de 20 pieds, se classant dans ces domaines respectivement premier et deuxième dans le monde.
YANTAI, LA VILLE HISTORIQUE QUI DOIT SON NOM À UNE COLLINE
A environ 200 km de Qingdao, Yantai est l'une des villes côtières de Chine. Ancien village de pêcheurs depuis l'époque des Qing (200 av J.C), son fort, dans lequel se succédaient les garde-côtes, permettait de sonner l'alarme et prévenir des invasions. A l'image de Qingdao, la ville fut souvent prise par les Armées japonaises. À la suite de la défaite des Qing, lors de la guerre de l'Opium, la ville fut cédée aux britanniques. La ville de Yantai est devenue par la suite un comptoir commercial important où plusieurs concessions étrangères s'installèrent comme les États-Unis ou le Japon. Du fait de sa position stratégique, elle joua un rôle important pour l'ouverte du commerce étranger. L’attraction de la ville ce sont aussi ses plages. Yantai tire son nom d’une colline considérée comme l’emblème de la ville. Elle se situe au Nord de la zone urbaine de la ville.
Entourée par la mer sur ses trois côtés, la colline constitue une zone touristique de 45 hectares, avec une végétation luxuriante, des eaux cristallines et des formations rocheuses. Elle mêle paysages côtiers, sites archéologiques, attractions culturelles et influences architecturales étrangères. En 1961, lorsque la ville de Yantai est devenue un port traité, 16 pays y ont établi des consulats. Aujourd’hui, elle abrite l’un des plus grands ensembles de bâtiments modernes préservés en Asie. Le quartier Suochengli est une des destinations touristiques privilégiée à Yantai. Il est le reflet de l’histoire de la ville. Son histoire remonte au début de la dynastie Ming (1368 à 1644). Il est l’un des sites historiques les plus conservés. On y enseigne les arts martiaux (Kung fu), l’écriture et le dessin chinois. Le quartier Suochengli est un ancien domaine militaire.
A Yantai, la rue Chaoyang est un passage (touristique) recommandé aux touristes. Construite pour la première fois en 1972, elle occupe une place importante dans le quotidien des habitants de Yantai. Ses restaurants sont très fréquentés, les boutiques aussi ne désemplissent pas. La rue Chaoyang est très colorée, grâce aux nombreuses décorations avec plusieurs endroits fleuris. Renommée Yantai en 1912, elle a été une rue uniquement commerciale. La rue est un mixage entre traditions et modernité.
Situé à Yantai, Shandong, le "Gonghai 1" est une plateforme de vaste complexe de pâturage marin écologique intelligent, qui a officiellement été opérationnel, le 10 juillet 2020. Il se situe à quelques mètres de la plage. Il est un projet pilote de la transformation et la mise à niveau des pêches maritimes par l’aquaculture et le tourisme maritime. La phase une se compose de trois cages d’aquaculture, avec un volume total de 30.000 m3 capables de produire 150.000 kilogrammes de produits marins annuellement. Le système d’exploitation est aussi fait de rebots sous-marins.
LA SYMBOLIQUE DU NOM PAPAL
Derrière l'annonce "Habemus papam" se cache un choix lourd de sens : celui du nom sous lequel le nouveau pontife entend régner. Cette décision personnelle permet au pape de s'inscrire dans une continuité historique ou d'annoncer un tournant
(SenePlus) - Alors que le conclave vient de s'ouvrir au Vatican pour élire le successeur du pape François, une question se pose déjà au-delà de l'identité du futur pontife : quel nom choisira-t-il ? Ce choix, loin d'être anodin, constitue la première décision officielle du nouvel élu et pourrait révéler l'orientation qu'il souhaite donner à son pontificat.
Comme le rappelle Luc Chatel dans un article du Monde publié ce jeudi 9 mai 2025, "la première décision que prend tout nouveau pape une fois élu par le conclave des cardinaux est d'indiquer le choix de son nom de règne." Ce nom sera ensuite annoncé au monde par le cardinal "protodiacre" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, selon la formule consacrée : "Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape. Le très éminent et très révérend seigneur, Monseigneur [prénom(s) de l'élu], cardinal de la sainte Église romaine [nom de famille de l'élu], qui s'est donné le nom de [nom de règne de l'élu]."
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette tradition n'a pas toujours existé. "Pendant les dix premiers siècles, les papes ont conservé leur nom civil une fois élus", précise Le Monde. C'est seulement à partir de Jean II, 56e pape élu en 533, que certains pontifes ont commencé à changer de nom. Jean II, de son vrai nom Mercurius, avait opté pour un changement car son patronyme évoquait Mercure, une divinité païenne incompatible avec sa fonction.
Ce n'est toutefois qu'à partir du Xe siècle que cette pratique est devenue systématique. Elle s'inscrit dans une tradition catholique plus large qui veut qu'une personne adopte un nouveau nom lorsqu'elle choisit la vie monastique, marquant ainsi un nouveau départ spirituel.
Un nom fait cependant figure d'exception : Pierre. Jamais repris par un pape ultérieur, ce nom reste réservé au premier d'entre eux, l'apôtre Simon rebaptisé par Jésus lui-même selon la formule : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église" (Matthieu 16, 18). Une déférence qui a conduit certains pontifes à modifier leur nom de baptême lorsque celui-ci était Pierre, comme Pietro Canepanova qui, élu en 983, a préféré régner sous le nom de Jean XIV.
Entre hommage et programme
Le journaliste du Monde distingue deux grandes catégories dans le choix du nom papal : le nom "hommage" et le nom "programme".
Dans la première catégorie, de nombreux souverains pontifes ont choisi leur nom pour honorer un prédécesseur qu'ils admiraient particulièrement. Jean-Paul II a ainsi explicitement déclaré avoir "voulu porter les mêmes noms qu'avait choisis [son] très aimé prédécesseur", Jean-Paul Ier, dont le règne avait été tragiquement écourté après seulement 33 jours. D'autres, comme Sylvestre II en l'an 1000, ont fait référence à des papes bien plus anciens dont ils souhaitaient s'inspirer - en l'occurrence Sylvestre Ier, contemporain de l'empereur Constantin qui légalisa le christianisme dans l'Empire romain en 313.
Cette tradition explique la récurrence de certains noms comme Jean, Benoît ou Pie, bien que ce dernier pourrait connaître "un long temps d'arrêt en raison des polémiques soulevées par l'attitude du dernier pontife à l'avoir porté, Pie XII, pendant la seconde guerre mondiale", note l'article.
L'hommage peut également être dirigé vers un saint, comme l'a fait le pape François avec saint François d'Assise, ou Benoît XVI avec saint Benoît, fondateur de l'ordre des bénédictins. Plus prosaïquement, Jean XXIII avait en partie choisi son nom en référence à son père, Giovanni.
La seconde catégorie, plus récente, correspond au nom "programme", qui donne "la première indication de la direction que [le pape] va donner à son pontificat". Jean-Paul Ier fut pionnier en ce domaine, en choisissant de fusionner les noms de ses deux prédécesseurs, Jean XXIII et Paul VI, dont les orientations divergentes avaient divisé l'Église. Le premier avait lancé le concile d'ouverture Vatican II, contesté par les conservateurs notamment pour l'abandon de la messe en latin, tandis que le second avait publié l'encyclique Humanae vitae interdisant la contraception artificielle, suscitant de vives critiques dans les milieux progressistes.
Plus récemment, le pape François a fait un choix hautement symbolique en référence au "poverello" (petit pauvre), annonçant ainsi "une ligne pastorale affirmée, radicalement tournée vers les plus pauvres", relève Le Monde.
Quelles perspectives pour le prochain pape ?
Alors que la fumée noire s'est élevée au-dessus de la chapelle Sixtine mercredi, signalant qu'aucun candidat n'avait encore obtenu la majorité requise des deux tiers lors du premier tour de scrutin, les spéculations vont bon train sur le nom que pourrait choisir le futur pontife.
Luc Chatel évoque plusieurs hypothèses. Le successeur de François pourrait opter pour Jean XXIV, un nom que l'actuel pape a lui-même mentionné à plusieurs reprises, "en partie sur le ton de la plaisanterie", lorsqu'il évoquait son futur remplaçant. Ce choix signalerait une volonté de continuité avec la ligne actuelle.
Une autre option serait François II, témoignant également d'un attachement à l'héritage du pape argentin. Mais si le conclave devait élire un candidat de compromis, cherchant à concilier "l'ouverture de François et la fermeté de son prédécesseur Benoît XVI", un nom composé comme "Benoît-François" pourrait émerger, bien que l'auteur le qualifie d'"osé".
Une dernière piste évoquée par Le Monde serait la reprise d'un nom abandonné depuis plus d'un siècle, comme Léon XIII (1878-1903). Ce pape de la révolution industrielle incarnait un équilibre entre progressisme social - notamment par "son attention portée à la classe ouvrière" - et conservatisme doctrinal, avec "sa volonté de ne pas s'écarter de la doctrine catholique traditionnelle".
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE DE CE JEUDI 8 MAI 2025
Le gouvernement est sommé d'agir, la justice est scrutée, et le peuple cherche des raisons d'espérer — que ce soit dans le football ou dans les promesses de réformes.
(SenePlus) La presse sénégalaise de ce jour se fait l’écho d’une actualité dense et multiforme, dominée par les directives du chef de l’État, une série de révélations judiciaires, les difficultés économiques, ainsi que la performance du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions.
PRESIDENCE ET GOUVERNANCE : DES INSTRUCTIONS FERMES POUR RECENTRER L’ACTION PUBLIQUE
Les quotidiens Le Soleil et L’Info ouvrent la marche avec une mise en lumière des récentes directives présidentielles. Le premier titre : "Les directives du chef de l’État dans les médias", mettant en avant la volonté de réguler les discours dans les médias. Le second renchérit avec : "Les instructions fortes du chef de l’État", qui témoignent d’une volonté manifeste de recentrer l’action gouvernementale autour de l'efficacité et de la transparence.
Dans le même esprit, POP met en exergue : "Crise des médias : les directives du chef de l’État au gouvernement", un titre qui traduit l’urgence d’agir face à la dégradation de l’écosystème médiatique. Cette volonté d’assainissement s’étend aux secteurs administratifs comme en témoigne Le Quotidien, qui parle de "Moustapha Diop et le Kankourang de la Cour des Comptes", dans une allusion à l’appel des institutions à rendre des comptes.
Par ailleurs, Tribune met en garde contre la montée des tensions sociales : "Les syndicats mettent en garde le gouvernement", dans un contexte économique et social marqué par une inflation persistante.
JUSTICE : ENTRE REVELATIONS EXPLOSIVES ET MISE EN ACCUSATION
La justice occupe une place centrale dans les publications du jour. Le quotidien Libération secoue l’opinion avec une enquête exclusive : "112 transactions frauduleuses identifiées". Il est question d’une vaste opération de blanchiment ou de détournement impliquant de lourdes sommes. L’enquête est décrite comme ayant démarré "en trombe".
Direct News revient sur les dysfonctionnements internes à la justice : "Un juriste décèle des anomalies à la Haute Cour de Justice", alors que L’AS met en lumière : "Les 5 ministres d’antichambre de la Haute Cour de Justice", dans un contexte où plusieurs anciens membres du gouvernement sont dans le viseur.
Dans un autre registre judiciaire, L’Observateur attire l’attention sur une affaire à rebondissements : "Tahirou-Trésor : le secret de l’inexplicable". Ce dossier mêle silence, disparitions et gestion douteuse de fonds, avec des implications lourdes pour certains cadres de l’État.
ÉCONOMIE ET SOCIETE : TENSIONS SOCIALES ET PISTES DE RELANCE
Le journal EnQuête publie un dossier alarmant sur la crise agricole : "Le mirage persistant", une métaphore qui illustre le fossé entre les promesses de souveraineté alimentaire et la réalité du terrain. Dans la même veine, Source A évoque une solution endogène avec : "Possible ‘Ndoungoussine’", un terme emprunté à la langue wolof pour parler de sauvetage ou de redressement, ici appliqué à la situation économique.
Réussir met quant à lui en lumière une dynamique positive dans la gestion des migrations : "Près de 600 Sénégalais rapatriés en 3 mois", une performance saluée comme une illustration de la diplomatie humanitaire du Sénégal.
Sur un autre plan, WalfQuotidien révèle un scandale foncier : "Le fabuleux trésor de Farba pisté". Il s’agit de 25 parcelles et 70 titres fonciers attribués de manière suspecte. L’enquête promet des remous au sein de l’administration.
Rewmi Quotidien ouvre une fenêtre sur le futur numérique du pays en annonçant : "La première cohorte de 41 personnes est lancée", dans le cadre de la nouvelle École nationale de cybersécurité.
SANTE : LE CRI D’ALARME DES MALADES ET DES PROFESSIONNELS
WalfQuotidien lance un signal d’alerte sur une autre urgence : "Les malades du cancer en détresse", en raison d’une rupture critique de médicaments. L’AS, quant à lui, s’intéresse à la santé maternelle : "Plus de 500 femmes meurent chaque jour", une statistique dramatique qui met en lumière la faiblesse des systèmes de santé en Afrique.
SPORT : LE PSG ECRIT SON DESTIN EUROPEEN
Le sport est dominé par l’euphorie autour de la qualification du Paris Saint-Germain pour la finale de la Ligue des Champions.
Point Actu Sport affiche fièrement : "Le PSG est en finale de la Ligue des Champions". Même son de cloche chez Record, qui joue la carte du destin avec : "Gagner ou… rentrer" à propos des Lions U20. Rewmi Sports complète le tableau : "Le PSG sort Arsenal et rejoint l’Inter en finale", annonçant un duel de titans.
Enfin, Source A Sport croit en la destinée du club parisien avec ce titre galvanisant : "Le PSG tient sa finale : Et si c’était la bonne année ?"
SAISIE RECORD DE 8 MILLIARDS FCFA EN BILLETS NOIRS PAR LES DOUANES
Dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, 10 millions d’euros en billets noirs ont été interceptés à Pikine, soit près de 6,65 milliards de francs CFA. Une opération record qui marque un tournant dans la lutte contre le faux monnayage.
Dans le cadre de la lutte contre la criminalité économique et financière, les Douanes sénégalaises viennent de réaliser une opération historique avec la saisie de billets noirs d’une valeur totale de 7 milliards 851 millions de francs CFA, soit l’équivalent de plus de 11 millions d’euros. Une action d’envergure qui confirme la montée en puissance des services douaniers dans la traque du faux monnayage à l’échelle nationale.
Une saisie record à Pikine : 10 millions d’euros interceptés
La plus importante saisie de billets noirs jamais enregistrée par l’Administration des Douanes a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, à Pikine, dans la banlieue dakaroise. Cette opération, menée par la Brigade mobile des Douanes de Pikine, relevant de la Subdivision de Dakar-extérieur (Direction régionale Ouest), a permis de mettre la main sur 10 millions d’euros en coupures de 500 €, soit une contrevaleur de 6 milliards 650 millions de francs CFA.
Dans le cadre de la même intervention, les agents ont également saisi 1,5 million de dollars en billets noirs, soit 868 millions de francs CFA supplémentaires. Deux individus ont été interpellés.
Parallèlement, une autre opération a été menée le 28 avril 2025 à Thiès par le Groupement polyvalent de Recherche et de Répression de la Fraude (GPR), une unité spécialisée dans la lutte contre le faux monnayage. Cette mission a permis la saisie de 5 850 billets noirs en coupures de dollars et d’euros, représentant une contrevaleur estimée à 333 millions de francs CFA. Deux autres individus ont été arrêtés, l’un à Thiès, l’autre à Sirmang (région de Fatick).
Une stratégie de renseignement renforcée
Ces différentes opérations ont été rendues possibles grâce à un dispositif de renseignement et de surveillance proactif, qui constitue aujourd’hui un pilier fondamental de la stratégie de lutte contre les réseaux de faux monnayeurs au Sénégal. Elles témoignent de la capacité opérationnelle croissante des unités douanières et de leur coordination efficace sur le terrain.
Dans son communiqué officiel, l’Administration des Douanes sénégalaises réaffirme sa détermination à lutter contre le faux monnayage, fléau qui mine l’économie nationale et favorise les circuits financiers illicites. Elle renouvelle son engagement à combattre toutes les formes de criminalité économique à travers des opérations ciblées, une meilleure intelligence économique, et la collaboration interservices.
PAS DE PAPE AU PREMIER JOUR
Une fumée noire s'est élevée tardivement au-dessus de la chapelle Sixtine ce mercredi soir, signalant l'absence de consensus parmi les 133 cardinaux réunis pour élire le successeur du pape François
(SenePlus) - La fumée noire attendue à la chapelle Sixtine s'est finalement élevée vers 21 heures ce mercredi 7 mai, avec un retard considérable sur l'horaire prévu, signalant l'absence de consensus parmi les cardinaux réunis pour élire le successeur du pape François.
Place Saint-Pierre à Rome, une foule patiente s'était massée dès la fin d'après-midi, guettant l'apparition de la fumée qui devait signaler les résultats du premier vote. Contre toute attente, ce n'est qu'à 21 heures qu'un "mince filet noir à peine visible sur le ciel déjà très sombre" est apparu, alors que le signal était plutôt attendu pour 19 heures, rapporte Sarah Belouezzane, envoyée spéciale du Monde.
Parmi les spectateurs déçus, "Joanne Harwell, 76 ans, originaire de Caroline du Sud", qui confie au journal : "Nous repartons demain, alors ce soir était notre seule chance de voir une fumée dont j'avais un petit espoir qu'elle soit blanche". La dame américaine, "tout de blanc vêtue, n'aura finalement rien vu", précise Le Monde.
De jeunes lycéens allemands de Wiesbaden, présents sur place pour un voyage scolaire, ont fait preuve de plus de ténacité. L'un d'eux, Manuel, 17 ans, explique avec humour : "On a attendu deux heures, mais une fois passé un certain temps, il fallait rester car sinon l'attente jusque-là aurait été inutile".
Comme le souligne Le Monde, "le premier vote des cardinaux électeurs n'est pourtant quasiment jamais conclusif". Pour l'élection d'un nouveau pape, une majorité des deux tiers des voix est requise, soit 89 suffrages sur les 133 cardinaux électeurs présents. Ce premier tour constitue davantage un moment où "l'on se compte", selon les termes d'un connaisseur de la vie vaticane cité par le quotidien.
Aucun cardinal n'a donc obtenu la majorité nécessaire lors de ce premier scrutin, ce qui était prévisible. Ce vote initial est considéré comme une étape permettant de "jauger les forces en présence" et d'identifier les candidats capables de rassembler un nombre significatif de voix.
Avant de procéder au vote, les cardinaux ont participé à un moment liturgique d'une grande solennité. "En soutane et calotte rouge pour rappeler le sang des martyrs et celui qu'ils doivent être prêts à verser pour le bien de l'Eglise", ils ont d'abord prié dans la chapelle Pauline, nous apprend Le Monde.
S'en est suivie une procession vers la chapelle Sixtine, "au chant de la litanie des saints", où chaque cardinal s'est incliné "l'air grave, devant l'autel avant de prendre place". Dans la célèbre chapelle, ils se sont répartis "sur deux rangées de tables parallèles disposées à gauche et à droite le long de l'édifice", chacun ayant devant lui "un exemplaire de la constitution apostolique Universi Dominici Gregis", qui fixe les règles du conclave.
Le cardinal Pietro Parolin, premier des cardinaux évêques par ordre d'ordination, a ensuite conduit la cérémonie du serment. "La main sur l'Evangile", chaque cardinal a juré de respecter le secret absolu sur tout ce qui concerne l'élection. Cette procédure a duré "quarante-quatre minutes", précise l'article.
La partie publique de la cérémonie s'est achevée lorsque le maître des cérémonies liturgiques, Diego Ravelli, a prononcé la formule traditionnelle "Extra omnes" ("tous dehors !"), signalant le début du huis clos.
Le retard inhabituel dans l'apparition de la fumée noire a suscité des préoccupations chez certains observateurs. Comme le note Sarah Belouezzane, "la durée de l'attente avant la fumée noire a semblé à certains de mauvais augure".
En effet, un conclave qui s'éterniserait donnerait "l'image d'une Eglise divisée, incapable de se mettre d'accord sur un nom", souligne la journaliste du Monde. Cette première journée ne permet pas encore de prédire si l'élection sera rapide ou si elle nécessitera de nombreux tours de scrutin dans les jours à venir.
Les 133 cardinaux électeurs se réuniront à nouveau jeudi pour poursuivre le processus d'élection, avec quatre scrutins prévus par jour jusqu'à l'obtention d'une majorité des deux tiers et l'apparition tant attendue de la fumée blanche.
FIDÈLE GOULYZIA DÉCROCHE LE GRAND PRIX BERNARD DADIÉ
Cette consécration, décernée lors du 15e Salon International du Livre d'Abidjan, couronne "Malo-Woussou", une œuvre qui explore avec finesse les zones d'ombre des opérations de maintien de la paix en Afrique
(SenePlus) - Le journaliste-écrivain ivoirien Fidèle Goulyzia a été sacré lauréat du prestigieux Grand Prix National Bernard Dadié de littérature lors de la 15e édition du Salon International du Livre d'Abidjan (SILA), dont les résultats ont été dévoilés mardi 6 mai 2025.
Son roman "Malo-Woussou", un ouvrage publié par Les Nouvelles Éditions du Sahel (NES), lui a valu cette récompense dotée de trois millions de francs CFA. Il s'agit de son troisième roman, après "Tchapalo Tango" (2019) et "Bardot 18" (2022).
"Malo-Woussou" est un roman polyphonique qui explore l'après-guerre et la présence des forces de maintien de la paix en zone de conflit. L'histoire, qui se déroule en Côte d'Ivoire, au Tchad et en Libye, met en scène un ancien policier tchadien de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) rattrapé par son passé quarante ans plus tard.
Deux enfants dont il ignorait l'existence surgissent dans sa vie : une fille née d'une liaison avec une mineure ivoirienne à l'époque des faits, et un fils revenu de son aventure en Libye. Cette révélation déclenche une quête pour le pardon et le rachat.
Le titre de l'œuvre joue sur un double sens : "Malowoussou" désigne une qualité de riz étuvé populaire en Afrique de l'Ouest, mais l'orthographe choisie par l'auteur peut aussi s'entendre comme "un malo" (une personne peu scrupuleuse en argot ivoirien).
Vingt ans après la création de l'ONUCI, Fidèle Goulyzia questionne les angles morts des opérations onusiennes de maintien ou de consolidation de la paix, notamment sous le prisme des scandales de mœurs.
Un auteur au parcours riche et diversifié
Âgé de 45 ans, Fidèle Goulyzia cumule une quinzaine d'années d'expérience comme journaliste reporter en Afrique de l'Ouest, en Afrique centrale, en Europe et aux Émirats arabes unis. Il a travaillé pour plusieurs médias internationaux, dont LC2 Télévision/Afnex, Africable, Vox Africa, CGTN français et Afrikatv.
En 2017, son reportage sur un village malien électrifié à l'hydrogène naturel a reçu le prix de l'année de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement à Casablanca.
Diplômé en Relations internationales et Action humanitaire de l'Université de Bourgogne, il réside en France depuis neuf ans, précisément à Besançon. Auditeur de l'Académie de droit international de La Haye en 2022, il a récemment été admis au grade de Docteur en Droit international de l'Université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan.
Sa thèse, soutenue le 21 octobre 2024 et qui a reçu la mention honorable du jury présidé par le professeur Meledje Djedjro, porte sur l'application du droit de la guerre dans le contexte ivoirien entre 2002 et 2011.
Un palmarès 2025 qui célèbre la littérature ivoirienne
Le SILA 2025 a également récompensé d'autres talents littéraires. Serge Grah a remporté le Prix Jeanne de Cavally de la littérature enfantine pour "La princesse Lou Zawli", un conte qui prône le pardon et transmet des valeurs essentielles comme la solidarité et la bienveillance.
Quant à Nincemon Fallé, il a décroché le Prix National Bernard Dadié du jeune écrivain pour "Ces soleils ardents", confirmant ainsi son talent déjà reconnu en France par le Prix Voix d'Afriques 2024 et le Prix Littéraire de la Vocation 2024.
La mention spéciale du Grand Prix National Bernard Dadié a été attribuée à Abdala pour "L'Odeur de jasmin", tandis que Djeney Siby G s'est classée troisième avec "Moi, maîtresse".
Lors de la proclamation des résultats, les jurys ont unanimement salué l'amélioration de la qualité littéraire et matérielle des ouvrages ivoiriens, une tendance encourageante pour l'avenir de la littérature nationale et sa reconnaissance à l'échelle internationale.
RENDRE LA PENSÉE ISLAMIQUE PLUS DYNAMIQUE FACE AUX DÉFIS DU MONDE MODERNE
L’universitaire et prédicateur suisse a exhorté les Musulmans, mercredi à Dakar, à renforcer leur ancrage religieux pour faire face aux bouleversements du monde contemporain, marqués notamment par les courants du transhumanisme et du post-humanisme.
L’universitaire et prédicateur suisse d’origine égyptienne Tariq Ramadan a suggéré aux musulmans, mercredi, à Dakar, de s’enraciner solidement dans les fondements de leur religion pour résister à la ‘’complexification’’ du monde.
M. Ramadan faisait allusion, en parlant de la ‘’complexification du monde’’, à l’émergence de plusieurs courants de pensée, dont la ‘’trans-humanisation’’ et le ‘’post-humanisme’’ qui, selon lui, veulent ‘’ôter la morale’’ à l’humanité ‘’en agissant contre la volonté du divin’’.
‘’Il ne faut pas rester là à admirer et à adorer le travail effectué par les savants musulmans des époques précédentes. Nous devons nous mettre dans la perspective de leur ressembler’’, a-t-il recommandé.
Le prédicateur intervenait à un colloque de deux jours, qui s’est ouvert mardi à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. ‘’La pensée islamique entre authenticité et modernité’’ était le thème de cette rencontre.
Vingt-sept communications ont été présentées par des chercheurs venus d’Arabie saoudite, de la France, du Maroc, de la Mauritanie et du Soudan, lesquels, aux côtés de leurs confrères sénégalais et d’autres pays, ont discuté de divers sujets, dont la dialectique entre la religion et les sciences modernes, les divergences intra-islamiques comme l’antagonisme entre le soufisme et le salafisme, et les enjeux linguistiques du monde musulman.
Dans sa communication consacrée essentiellement à la pensée islamique et aux défis scientifiques, Tariq Ramadan estime que le fait pour la communauté musulmane de dire que ‘’tout a été dit et bien dit par les illustres devanciers ne permet pas un renouvellement des connaissances’’.
De son point de vue, les intellectuels musulmans doivent rendre la pensée islamique ‘’plus dynamique et […] moins figée’’.
Il leur recommande de recourir à la transdisciplinarité, pour une ‘’approche globale’’ des questions islamiques.
Les intellectuels du monde musulman doivent en même temps sortir du ‘’cloisonnement des savoirs’’, à son avis.
Les fidèles de l’islam doivent aussi se préoccuper de la préservation de l’héritage islamique, des questions scientifiques relevant de la bioéthique, par exemple, leur conseille M. Ramadan.
Les théories de la ‘’trans-humanisation’’ et du ‘’post-humanisme’’ vont dans le sens d’une ‘’déconstruction du réel en faisant croire qu’il n’y a plus de vérité’’, a-t-il observé, ajoutant que ces deux concepts invitent à ‘’établir des valeurs et des normes destinées à aller au-delà de l’humanisme’’.
Ils traduisent, selon Tariq Ramadan, une tendance à ‘’agir contre la volonté du divin’’.
‘’La situation est [maintenant] beaucoup plus compliquée’’ pour les pays africains qu’à l’époque de la présence physique du colonisateur, a-t-il analysé.
Cette situation met en exergue le défi majeur des élites musulmanes d’Afrique, lesquelles doivent, à son avis, se doter d’une ‘’autonomie terminologique et savante’’, puisée des ‘’réalités culturelles autochtones’’.