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27 juillet 2025
L’UNIVERSITE SOULEYMANE NIANG DE MATAM PREND FORME
L’université Souleymane Niang (USNM), implantée dans la commune de Matam, dans le nord du Sénégal, sort de terre avec une avancée des travaux dont le taux de réalisation est estimé à 85 %.
L’université Souleymane Niang (USNM), implantée dans la commune de Matam, dans le nord du Sénégal, sort de terre avec une avancée des travaux dont le taux de réalisation est estimé à 85 %. Un tour dans ce chantier renseigne du travail déjà abattu par les techniciens et ouvriers qui travaillent de jour comme de nuit.
Les travaux de la construction de l’université Souleymane Niang, prévue dans la dynamique de renforcer le système d'enseignement supérieur dans le cadre de l’élargissement de la carte universitaire du pays, avancent à grands pas, avec plus de 80 % de niveau d’exécution des grosses œuvres déjà achevées. Une avancée de taille face au challenge qu’entend relever l’entreprise en charge des travaux, qui se déploie à livrer les infrastructures à la bonne date.
« Suite aux instructions du président directeur général, l’entreprise a mis en œuvre des stratégies pour accélérer les délais de construction», a fait comprendre Amadou Nimaga, le directeur des travaux, de l’entreprise Dental BTP. Et, depuis, face au défi, c’est le branle bas du combat pour la société de construction qui emploie des nationaux (locaux et migrants intérieurs) et des étrangers. Dès les premières heures de la matinée, les travailleurs venus d’horizons différents, transportés à bord de motos, de charrettes ou de véhicules, rallient le chantier qui s’anime au fil des heures.
La journée commence par un rappel des mesures de sécurité et un briefing après lequel les différentes consignes sont partagées, avant que les groupes composés de techniciens, d’ouvriers simples et spécialisés, de maçons, de ferrailleurs, de coffreurs, de conducteurs d’engins, ne s’éparpillent dans le vaste périmètre de 70 ha . C’est parti pour une journée entière de travail ponctuée par la valse incessante des camions bennes et des bulldozers dont le bruit des moteurs se confond avec les vrombissements des bétonnières et les grincements métalliques de sciage de fer. Le chantier ressemble à une fourmilière avec beaucoup d'activités et un mouvement de va-et-vient incessant.
Le directeur des travaux de l’entreprise n’a pas de répit. Un talkie walkie à la main, accompagné de techniciens, il supervise, manage, oriente et coordonne les multiples activités de la fourmilière. «Les ouvriers travaillent jour et nuit. Trois équipes se relayent. La première qui travaille de 8 heures à 18 heures est remplacée par une autre de 18 heures à minuit et la dernière de minuit à 8 heures du matin, et le cycle recommence sans relâche », fait savoir le directeur des travaux.
En phase avec la réglementation, un réfectoire a été construit pour permettre aux travailleurs de prendre leurs repas sur place. Les services sont assurés par des femmes restauratrices de la localité qui vendent des plats abordables et des sandwiches aux ouvriers. En raison de la forte demande, la dizaine de vendeuses qui excelle sur les lieux ne se plaint pas. Un gain salvateur pour les maigres bourses des ménages. En quelques mois, Salamata confie avoir, grâce de son activité, obtenu des revenus intéressants qui lui ont permis d’acheter une parcelle dans la capitale régionale pour sa famille. Amina, sa voisine, affirme avoir pu améliorer la situation de sa famille en vendant des beignets, tout comme Diouldé, une vendeuse de café, qui soutient tirer son épingle du jeu dans cette activité. Sur le chantier où le business de la vente de thé et des sachets d’eau est aussi très luxuriant, les activités ont permis à plusieurs personnes d’avoir une indépendance financière pour satisfaire leurs besoins.
.. UN PÔLE ACADÉMIQUE DE QUALITÉ D’UNE GRANDE IMPORTANCE
Au niveau du chantier, on se rend compte que la stratégie opérationnelle de l’entreprise a donné des résultats. Avec un niveau d’exécution des grosses œuvres très important, 27 bâtiments sont totalement sortis de terre, en plus du mur de clôture et d’une digue de protection en cours de finition. Dotée d’amphithéâtres, de laboratoires, de bibliothèques, de services numériques, d’infrastructures sportives et culturelles et de résidence, l’Université Souleymane Niang prend forme. Avec un taux d’exécution estimé à 85 %, qui réconforte par rapport à la date du délai de livraison souhaitée par le ministère de l’Enseignement supérieur qui pointe le mois d’octobre 2026 comme date d’ouverture de l’établissement. Saluant la grande avancée des travaux, lors de sa visite du chantier mardi dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur a formulé des encouragements à l’endroit de l’entreprise. « Vous avez nos encouragements. Ce que nous avons vu nous réconforte, car si l’on enlève, le segment lié à la phase de mise en place des équipements, le taux d’exécution peut être estimé à 85 % . Ce qui révèle une bonne avancée des travaux. Je vous exhorte à poursuivre la dynamique en travaillant de jour comme de nuit pour respecter la date de livraison afin qu’on ouvre en octobre 2026 », a-t-il déclaré. Relevons l’empressement des acteurs de l’éducation et des populations de voir ce pôle académique d’une grande importance qui va apporter de nombreuses opportunités à la région, notamment en termes d'accès à l'enseignement supérieur dans un cadre d’apprentissage moderne et inclusif, et aussi en matière développement économique.
Selon Docteur El hadji Abdourahmane Diouf, « la politique de développement des pôles territoriaux qui est visionnée par le président de la République, qui est conduite par le Premier ministre, peut être rapidement expérimentée ici. Nous avons l’Isep, il s’agira de construire la bonne articulation avec l’université pour une valorisation optimale de la vision « Horizon 2050 ».
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REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU VENDREDI 4 JUILLET 2025
L’actualité sénégalaise de ce jour est marquée par une effervescence politique, un climat social sous tension, des affaires judiciaires qui rebondissent, mais aussi par un profond émoi dans le monde du sport.
L’actualité sénégalaise de ce vendredi 4 juillet 2025 est marquée par une effervescence politique, un climat social sous tension, des affaires judiciaires qui rebondissent, mais aussi par un profond émoi dans le monde du sport. Les quotidiens nationaux offrent un panorama complet et contrasté de la situation.
REFORMES ECONOMIQUES : VERS UNE NOUVELLE GOUVERNANCE FINANCIERE
En manchette, Le Soleil annonce que « la réflexion est lancée » sur la rationalisation des subventions et du financement public. Le journal met en avant une volonté des autorités d’adopter un modèle plus durable, avec en toile de fond les défis liés à la croissance et à l’endettement. L’objectif : mieux cibler les aides publiques, éviter les gaspillages et garantir une redistribution plus équitable.
AUDITS A TOUS LES ETAGES ET JUSTICE SOUS TENSION
La gouvernance est au cœur des priorités du gouvernement. Le Quotidien fait sa une sur « le gouvernement [qui] roule en audits », confirmant une vaste opération de vérification dans plusieurs ministères, entreprises publiques et structures parapubliques. Une démarche saluée, mais aussi redoutée par certains acteurs politiques et économiques.
Sur le terrain judiciaire, les rebondissements s’enchaînent. Les Échos parlent d’une « grosse surprise » après que le juge a recalé la demande de libération de Farba Ngom. Dans le même élan, Libération confirme que Farba Ngom et Sophie Gladima « restent en détention », au cœur d’un dossier sensible mêlant corruption présumée et malversations.
Par ailleurs, Les Échos révèlent que Abdoulaye Sylla et le groupe Ecotra/Tauber ont saisi la justice, alimentant davantage l'agenda des tribunaux.
SANTE : UN DIAGNOSTIC QUI INQUIETE
C’est un véritable cri d’alarme que lance WalfQuotidien, en titrant sur un « diagnostic alarmant dans la santé ». Le quotidien révèle que 70 % des médecins spécialistes sont concentrés dans la région de Dakar, laissant les zones rurales largement démunies. Le journal évoque également une médecine de plus en plus inaccessible pour les couches défavorisées, faute de moyens ou de couverture suffisante.
SOCIETE CIVILE ET VOIX DISCORDANTES
Sud Quotidien revient sur l’audition d’un magistrat par la commission de concertation sur la réforme de la justice. Il note les « avis divergents de la société civile », certains saluant la transparence du processus, d’autres pointant un manque de profondeur dans les consultations.
L’Évidence, de son côté, rapporte que le Forum du Justiciable a rencontré le FMI pour discuter de réformes institutionnelles et financières. Cette rencontre témoigne d’une volonté croissante d’impliquer les citoyens dans les grandes décisions économiques.
DONALD TRUMP AU CENTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES
La scène diplomatique est marquée par la présence de Donald Trump au sommet États-Unis – Afrique. L’Info titre sur « la fête du couscous plombée par l’inflation », mais met en exergue les coulisses politiques du sommet. Point Actu s’interroge : « Trump à la conquête des ressources africaines ? », en référence à ses récentes prises de position économiques.
Rewmi Quotidien, lui, titre : « Trump tend la main à Diomaye », soulignant un geste d’ouverture diplomatique vers le Sénégal, tandis que L’Évidence note que « le président américain tente de redorer son image sur le continent ».
TENSIONS POLITIQUES ET STRATEGIES GOUVERNEMENTALES
Yoor-Yoor s’intéresse à la gouvernance interne et rapporte que « le Président BDF décerne un satisfecit au PM Sonko », confirmant une stabilité dans la coordination gouvernementale. Pendant ce temps, Populaire relaie les propos du ministre Massar Fall à Louga, où il affirme vouloir « mettre les mains dans la bouche avec ou sans dentier » pour faire bouger les choses.
Par ailleurs, L’AS informe que « d’anciens ministres saisissent l’ONU » au sujet de poursuites judiciaires qu’ils jugent arbitraires et politisées.
SOCIETE : DOULEURS SILENCIEUSES ET PAROLES LIBEREES
EnQuête aborde les violences faites aux femmes en titrant : « un fléau qui dure », dénonçant le harcèlement et les agressions persistantes. Un combat de longue haleine qui mobilise associations et institutions.
L’Observateur donne la parole à Ferdinand Coly, ancien footballeur et homme engagé, qui lance un « cri de rage » face à la détresse sociale et aux inégalités grandissantes.
SPORT : LE CHOC APRES LE DECES DE DIOGO JOTA
L’émotion est vive dans le monde du sport après la mort tragique du footballeur Diogo Jota, victime d’un accident lié à l’éclatement d’un pneu. Rewmi Sports tente de démêler les faits en publiant « ce que l’on sait de la mort de Diogo Jota », pendant que Point Actu Sport et Record titrent sur « le monde du football [qui] pleure » cette perte brutale.
Dans un registre plus compétitif, Stades annonce un duel attendu en Coupe du Monde des clubs entre Koulibaly et Jackson, tous deux engagés dans la course pour une place en demi-finale.
Artiste incontournable, penseur critique, figure libre, Viyé Diba revient dans cette interview sur son parcours, sa vision de l’art, et cette troisième voie qu’il a tracée et qu’il incarne pleinement, entre l’école classique de Dakar et l’école académiste
Il est l’un des grands noms de la peinture sénégalaise. Il a marché en mai 68 sans savoir pourquoi… avant de comprendre. Il a résisté au silence imposé par les dogmes artistiques et des certitudes politiques.Profondément libre, intensément engagé, Viyé Diba nous livre ici une parole rare, essentielle. Une interview exclusive signée SenePlus.
Artiste sénégalais reconnu, Viye Diba aborde plusieurs thématiques liées à l’art et à l’engagement citoyen par la création. Il revient sur des problématiques importante comme le rôle du matériau, la place du message, la verticalité, ou encore la science de la forme dans le processus artistique.
Alors que certains le classent dans la deuxième génération de l’École dite de Dakar, Viyé Diba s’en distingue clairement. Il explique les deux grandes visions senghoriennes de l’art, à l’origine à la fois de l’école classique de Dakar et de l’école académiste, tout en revendiquant une troisième voie qui échappe à cette dichotomie .
Professeur d’art de formation, Viyé Diba fait partie des grandes figures de la peinture contemporaine au Sénégal. Après une longue carrière d’enseignant, il s’est entièrement consacré à la création artistique, avec une énergie remarquable.
Soixante-huitard “innocent”, il participe aux manifestations de mai 1968 alors qu’il n’en comprend pas encore les enjeux et échappe, de justesse aux bastonnades. Mais très vite, il s’engage pleinement, notamment au sein des mouvements maoïstes comme And Jëf, fondé par Landing Savané.
Militant des libertés, critique du système autoritaire, Viyé Diba a toujours exprimé sa résistance à travers ses œuvres. Bien qu’associé par certains théoriciens à la génération de 1966 de l’École de Dakar, il ne s’y reconnaît pas.
Pour lui, ce courant reflète surtout la première vision senghorienne de l’art. Viyé Diba s’inscrit plutôt dans une lecture critique, nourrie par la matière, le rythme, le son, et les multiples influences qui ont façonné sa pensée.
Dans cet entretien, il revient en profondeur sur la vision artistique forgée à Dakar et à Nice, les écoles qui l’ont marqué, et les voies contemporaines qu’il explore avec une grande liberté.
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SONKO PEUT-IL OBTENIR UNE RÉVISION ?
Malgré l'existence de procédures de révision, les chances du leader de Pastef restent "limitées" selon le journaliste Daouda Mine. Décryptage des obstacles juridiques dans cette affaire de diffamation l'opposant à Mame Mbaye Niang
(SenPlus) - Le journaliste et chroniqueur judiciaire Daouda Mine a analysé les possibilités juridiques d'une révision du procès ayant opposé Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, dans une intervention détaillée sur les mécanismes exceptionnels de la justice.
Selon Daouda Mine, obtenir une révision de la Cour suprême constitue une démarche exceptionnelle. "Il est très rare que la Cour suprême reconnaisse une erreur de procédure sur une décision", explique-t-il, soulignant que cette juridiction statue en dernier ressort après les tribunaux de première instance et les cours d'appel.
Cependant, les articles 92 et 93 de la loi organique sur la Cour suprême ouvrent une possibilité de révision en cas de découverte de faits nouveaux ou de pièces inédites après la décision finale. "La révision est possible si de nouveaux éléments sont découverts après la décision", précise le chroniqueur judiciaire.
Daouda Mine rappelle les spécificités de l'article 627 du code pénal concernant la diffamation : l'accusé dispose de seulement 10 jours pour prouver la vérité des faits allégués. Le journaliste illustre cette contrainte par son expérience personnelle de 2001, où il fut condamné à trois mois avec sursis et cinq millions de francs CFA de dommages-intérêts dans une affaire similaire.
"La procédure en matière de diffamation est très contraignante et encadrée par des textes précis", souligne-t-il, ajoutant que dépasser les délais rend la défense difficile.
La question du rapport controversé
Dans l'affaire Sonko-Mame Mbaye Niang, Mine rappelle qu'Ousmane Sonko a refusé de comparaître, entraînant un jugement par défaut. "Quand tu es jugé par défaut, même tes avocats n'ont pas droit à la parole car en matière pénale, l'avocat assiste mais ne représente pas", explique-t-il.
Le leader de Pastef fut condamné en première instance à deux mois avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages-intérêts, peine confirmée en appel à six mois avec sursis, puis validée par la Cour suprême. Seule la contrainte par corps fut rejetée, la diffamation étant considérée comme une infraction politique.
Le chroniqueur judiciaire évoque la problématique du rapport de la Division des investigations criminelles que Sonko prétendait détenir. "Dans une procédure judiciaire, quand on te poursuit pour quelque chose, tu dois fournir les éléments que le juge te demande", insiste Daouda Mine.
Il souligne que ce document ne peut être évoqué sur la place publique ou les réseaux sociaux sans être produit devant la justice lorsque celle-ci le requiert.
Malgré l'existence des articles 92 et 93 permettant théoriquement une révision, Daouda Mine se montre sceptique sur les chances de succès. "Sonko ayant perdu définitivement et été jugé par défaut à deux reprises, ses chances restent limitées", analyse-t-il.
Le journaliste précise également que si la loi d'amnistie électorale peut couvrir les six mois avec sursis, les 200 millions de francs CFA de dommages-intérêts restent dus, cette somme n'étant pas couverte par ladite loi.
LE COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU JEUDI 3 JUILLET 2025
Le Président de la République a réitéré l’attachement du Sénégal à un multilatéralisme inclusif et a appelé à une réforme de la gouvernance financière mondiale, fondée sur davantage d’équité et de justice dans la gestion de la dette.
Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce jeudi 03 juillet 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.
Le Président de la République a saisi l’occasion de l’avènement du nouvel an musulman (1447 de l’Hégire) pour souhaiter une bonne et heureuse année à la Oummah islamique et présenter ses meilleurs vœux à la communauté musulmane du Sénégal qui s’apprête à célébrer la Tamkharite.
Le Chef de l’Etat est revenu sur le vote de la Loi de Finances rectificative 2025, le bon déroulement du débat d’orientation budgétaire et les perspectives de relance économique. Il a salué la tenue de cet exercice dans la sérénité et le respect des lois et règlements qui régissent le fonctionnement régulier des institutions de la République. A cet égard, il a félicité le Gouvernement et l’Assemblée nationale pour la bonne préparation et la qualité des débats qui ont permis d’éclairer les citoyens sur la situation globale des finances publiques ainsi que les investissements et interventions sociales de l’Etat dans la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation. Il a demandé au Premier Ministre de poursuivre les efforts d’assainissement des finances publiques et de mettre l’accent sur l’investissement productif, l’apurement progressif de la dette intérieure et le développement du secteur privé.
Dans cette dynamique de redressement d’une situation économique sans précédent, le Chef de l’Etat a rappelé son attachement à l’amélioration soutenue de l’environnement des affaires qui doit se hisser au niveau des meilleurs standards internationaux. A ce sujet, il a rappelé la nécessité d’un suivi minutieux, par le Premier Ministre, de la préparation du prochain Forum Invest in Sénégal prévu les 07 et 08 octobre 2025 avec une forte implication du secteur privé national. Par ailleurs, il a souligné l’importance de revoir, pour plus de cohérence et d’efficience, les dispositifs et mécanismes nationaux de financement de l’économie. A ce titre, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Ministre auprès du Président de la République chargé du suivi du pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de Transformation Vision Sénégal 2050 de proposer, sous la supervision du Premier Ministre, une stratégie de rationalisation opérationnelle des instruments de financement publics (CDC, FONSIS, FONGIP, BNDE, BHS, LBA, FONAMIF, DER/FJ…). Cette stratégie permettra, dans un esprit innovant, de consolider une économie endogène à partir de la mobilisation optimale des ressources nationales.
Dans ce contexte international marqué par l’incertitude et la volatilité des marchés financiers, il est impératif de compter, d’abord, sur nos propres forces à travers notamment la mise en œuvre réussie de la nouvelle politique agricole et de souveraineté alimentaire, la maitrise stratégique du secteur de l’énergie, l’accélération de l’industrialisation, la valorisation des potentialités de nos terroirs et la mise en valeur de nos ressources naturelles dans les secteurs et filières à haute intensité de main d’œuvre. Dans cette phase de la gouvernance publique, il s’agit aussi de mobiliser davantage les acteurs économiques nationaux et internationaux et toutes les composantes des administrations publiques et parapubliques. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a invité le Premier Ministre à veiller, dès à présent, à la bonne préparation, selon les priorités et programmes validés, du Projet de loi de finances pour l’année 2026.
Evoquant la nouvelle stratégie de coopération internationale et de promotion des partenariats public-privé (PPP), le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement que la vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère, repose sur une politique de coopération, de partenariat et de financement basée sur l’ouverture, le respect mutuel, la préservation des intérêts nationaux et la réalisation de partenariats gagnant-gagnant. A ce titre, il a félicité le Premier Ministre et sa délégation pour la bonne préparation et le succès exceptionnel de leur visite d’amitié et de travail en République populaire de Chine. Il a demandé au Premier Ministre de veiller, avec les Ministres et les acteurs publics et privés concernés, au suivi diligent et à la matérialisation rapide de tous les accords, engagements et projets conclus lors de cette importante visite. Dans la même lancée, il a indiqué au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération la nécessité de finaliser la réorientation de la stratégie nationale de développement du secteur privé en cohérence avec les choix politique et économique de l’Etat. Par ailleurs, il a souligné l’exigence de l’élaboration d’un document cadre de coopération internationale et de partenariat devant améliorer la gestion interministérielle de la coopération internationale et la mise en œuvre cohérente, rationnelle et pragmatique du partenariat publicprivé, dans chaque secteur, en tenant compte de la territorialisation des projets à fort potentiel de création d’emplois dans les Pôles.
L’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026 et le développement de la pratique sportive chez les jeunes doivent favoriser le maillage du territoire national, notamment des communes, en infrastructures sportives fonctionnelles et aux normes. Le Président de la République a demandé au Ministre en charge des Sports d’accélérer, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget, la mise en œuvre du programme national de construction d’infrastructures sportives en veillant notamment à l’accélération des travaux prévus dans le cadre des JOJ, mais également à la relance des chantiers inachevés. Par ailleurs, il a invité le Ministre en charge des Sports à veiller avec les ministères impliqués et toutes les parties prenantes publiques (Collectivités territoriales, SOGIP, OGIS, fédérations, ONCAV, …) et privées concernées, à la définition, selon le statut de l’infrastructure, d’un cadre réglementaire de gouvernance des infrastructures sportives. Il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge des Sports d’accélérer l’adoption prochaine en Conseil des Ministres, de la Charte du Sport.
Au titre de son agenda diplomatique, le Chef de l’Etat est revenu sur sa participation, du 30 juin au 02 juillet 2025 à Séville, en Espagne, à la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement. Cette visite a été l’occasion, pour le Président de la République, de réitérer l’attachement du Sénégal à un multilatéralisme inclusif et d’appeler à une réforme de la gouvernance financière mondiale, à plus d’équité et de justice dans la gestion de la dette, à l’accès aux financements et à un système fiscal international rénové.
Dans sa communication, le Premier Ministre a rappelé la forte tradition d’attachement du Sénégal à la coopération économique internationale basée sur nos valeurs traditionnelles, l’ouverture, la souveraineté nationale, la diplomatie de bon voisinage, la consolidation des relations avec les partenaires traditionnels et la recherche d’opportunités avec de nouveaux partenaires. Le Premier Ministre a fait le point sur ses visites de travail et d’amitié en Afrique et en Asie. Par ailleurs, il a rappelé la directive présidentielle lui confiant la mission de mener à bien la coopération avec les pays et entités du Proche et Moyen Orient et du reste de l’Asie. Pour une meilleure prise en charge de ces nouvelles attributions, un projet de décret relatif à l’organisation et au fonctionnement de la Primature prévoit l’érection d’une Cellule dédiée. Il s’agit d’assurer une meilleure coordination de notre partenariat avec l’étranger, en vue de contribuer à la gestion des relations internationales et la promotion des échanges, notamment dans les domaines économique, social, culturel et environnemental. Cette nouvelle structure va consolider notre diplomatie économique, accompagner plus efficacement notre secteur privé et promouvoir la transparence pour un développement durable et souverain.
Le Premier Ministre est revenu sur l’importance d’apporter une démarche innovante à notre diplomatie. A ce titre, le projet de jumelage envisagé entre des provinces chinoises et les huit pôles territoires du Sénégal en constitue une illustration parfaite.
Le Premier Ministre est revenu sur les évènements tragiques enregistrés à Cambérène et à Rosso et ayant entrainé des pertes en vies humaines. Les Forces de Défense et de Sécurité ont pour mission principale de garantir la sécurité des personnes et des biens et de veiller à la préservation de l’ordre public. Cette mission doit néanmoins s’écarter de tout acte de torture et de traitement inhumain dégradant dont les populations pourraient être victimes.
Conformément aux instructions du Président de la République, le Premier Ministre a demandé aux Ministres en charge de l’Intérieur et des Forces armées, de procéder à un audit à soumettre au plus tard le 30 novembre 2025 et à une revue totale de la formation des Forces de Défense et de Sécurité, afin de concilier, pour tout type d’opération, la rigueur de la force publique aux exigences des droits et de la dignité des citoyens, dans la définition des règles d’engagement.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :
– le Ministre auprès du Président de la République chargé du suivi du pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de Transformation “Sénégal 2050” a fait une communication sur le pilotage stratégique de l’Agenda national de Transformation.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Etrangères :
– Monsieur Mamadou Moustapha LOUM, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 519 434/H, précédemment Consul général de la République du Sénégal à Madrid, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur JeanLucien Savi de TOVÉ, Président de la République togolaise, en remplacement de Madame Rokhaya BA.
– Monsieur Abdoulaye BARRO, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 604 450/K, précédemment Ambassadeur de la République du Sénégal en Malaisie, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence SMT Droupadi MURMU, Présidente de la République de l’Inde, en remplacement de Monsieur Abdoul Wahab HAIDARA, appelé à d’autres fonctions.
– Monsieur Diamane DIOME, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 611 516/D, précédemment Ambassadeur, Représentant permanent adjoint de la République du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New-York, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Andrzej DUDA, Président de la République de Pologne, en remplacement du Monsieur Papa DIOP, appelé à d’autres fonctions.
– Monsieur Abdoulaye BATHILY, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 616 245/H, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo, en remplacement de Monsieur Doro SY.
– Monsieur Abdoul Aziz LOUM, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de Solde n° 624 536/Z, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Sa Majesté le Sultan Ibrahim, Roi de Malaisie, en remplacement de Monsieur Abdoulaye BARRO, appelé à d’autres fonctions.
– Madame Ramatoulaye BA FAYE, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 606 896/G, Ambassadeur de la République du Sénégal au Royaume des Pays-Bas, est nommée, cumulativement avec ses fonctions, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Alexander STUBB, Président de la République de Finlande, avec résidence à la Haye.
– Madame Ramatoulaye BA FAYE, Conseiller des Affaires étrangères Principal, matricule de solde n° 606 896/G, Ambassadeur de la République du Sénégal au Royaume des Pays-Bas, est nommée, cumulativement avec ses fonctions, Ambassadeur Extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Sa Majesté Carl VXI GUSTAF, Roi de Suède, avec résidence à la Haye.
– Monsieur Demba CAMARA, Economiste-planificateur, matricule de solde n° 516 859/B, précédemment Premier Conseiller à la Mission permanente de la République du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations Unies à New York, est nommé Consul général de la République du Sénégal à New-York, en remplacement de Monsieur El Hadji Amadou Ndangane NDAO.
Au titre du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération :
– Madame Fatimata MANGANE, Planificateur, spécialiste en Management public et gestion des organisations, matricule de solde n° 642 146/A, est nommée Directeur des Ressources humaines au Ministère de l’Economie du Plan et de la Coopération.
– Madame Rokhaya CISSE, titulaire d’un Master en Finance et gestion publique, matricule de solde n° 624 956/B, est nommé Directeur de l’Administration du Personnel de la Direction générale de la Planification et de Politiques économiques au Ministère de l’Economie du Plan et de la Coopération.
Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE
DIOMAYE INSISTE SUR L’ASSAINISSEMENT ET LE PATRIOTISME ÉCONOMIQUE
Lors du Conseil des ministres du 3 juillet 2025, le chef de l’État a insisté sur l’adoption rapide du projet de loi sur le patriotisme économique, dans une optique de souveraineté et de justice sociale.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda national de transformation, les récentes discussions entre les autorités gouvernementales ont permis de faire le point sur la santé des finances publiques, les investissements prioritaires et les perspectives de relance économique. Des échanges qui ont également servi à informer les citoyens sur les grandes orientations économiques du pays.
En Conseil des ministres de ce jeudi 3 juillet 2025, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé sa volonté de poursuivre l’assainissement rigoureux des finances publiques, condition essentielle selon lui pour bâtir une économie stable, inclusive et résiliente. Il a appelé à un recentrage des efforts sur l’investissement productif, à forte valeur ajoutée, tout en veillant à l’apurement rapide de la dette intérieure pour redynamiser le tissu économique local, notamment les PME.
Dans cette dynamique, le chef de l’État a instruit le Premier ministre d’accélérer les réformes fiscales clés. Cela inclut la refonte du code général des impôts, du code des douanes, ainsi que du code des investissements, afin de créer un environnement plus favorable aux affaires, plus équitable et mieux adapté aux exigences de la souveraineté économique.
Le Président Faye a également insisté sur la finalisation, dans les meilleurs délais, du projet de loi sur le patriotisme économique. Ce texte vise à promouvoir la consommation locale, le soutien aux entreprises nationales et la protection des secteurs stratégiques de l’économie.
Ces orientations traduisent l’ambition du gouvernement de bâtir une économie moderne, tournée vers la production, la justice sociale et le développement endogène.
L’ENTENTE SYTJUST–UNTJ DÉNONCE UNE « TRAHISON » DU MINISTRE DE LA JUSTICE
Les syndicats des travailleurs de la justice fustigent un revirement du ministre après quatorze mois de concertation. Ils l’accusent d’avoir saboté le dialogue social autour de la réforme du statut des greffiers.
Ce jeudi, l’alliance SYTJUST-UNTJ s’est manifestée pour dénoncer ce qu’elle considère comme une « trahison » de la part du ministre de la Justice. Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) ont publiquement dénoncé le ministre, l’accusant d’avoir « intentionnellement induit en erreur » les travailleurs de la justice pendant une période de quatorze mois, prétendant à un dialogue social qu’il prétendait authentique.
Selon le communiqué que Walfnet a reçu ce jeudi, durant toute cette période, les deux syndicats ont collaboré de manière responsable et sincère lors de diverses réunions avec les services techniques du ministère concerné, dans l’objectif de modifier deux décrets considérés comme injustes.
Ces textes empêchent notamment l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2 et bloquent la constitution initiale du corps des assistants des greffes et parquets (AGP).
Les deux syndicats soulignent qu’un accord solide avait été établi, lors de l’atelier national de validation et de partage qui s’est tenu du 25 au 27 novembre 2024 à l’hôtel Royal Saly, sous la supervision directe du ministre.
Lors de cette réunion, deux propositions de décret avaient été approuvées : l’une concernant la modification du statut des fonctionnaires judiciaires et l’autre en lien avec la création et le fonctionnement du Centre de formation judiciaire.
« C’est donc avec stupeur et indignation que nous avons pris connaissance du communiqué publié aujourd’hui par le ministre, marquant un revirement aussi brutal qu’injustifiable », affirme l’entente SYTJUST–UNTJ.
Elle considère que cette décision détruit intégralement le processus de dialogue mis en place et marque la rupture de la confiance des employés de la justice envers leur autorité supérieure. L’entente exige une stricte application des obligations contractées par l’État depuis 2018, notamment : l’alignement des greffiers au niveau A2 et la création initiale du corps des AGP sans exigence de formation préalable.
« Trop, c’est trop. Nous n’acceptons plus l’injustice dans le secteur de la justice », lancent les syndicats, qui dénoncent « la duplicité et le cynisme administratif ».
Ils prévoient, par la suite, d’intensifier le mouvement syndical jusqu’à ce que leurs revendications jugées justes et non sujettes à négociation soient comblées. À ce jour, le ministère de la Justice n’a pas encore réagi officiellement suite à cette déclaration ferme de l’accord SYTJUST-UNTJ.
LE SÉNÉGAL LÈVE 192 MILLIARDS FCFA SUR LE MARCHÉ RÉGIONAL
L’émission de titres du 3 juillet 2025 a suscité un fort engouement des investisseurs, avec une demande dépassant 244 milliards FCFA. Les fonds mobilisés serviront à financer le budget national.
Le Sénégal poursuit sa dynamique de financement sur le marché régional. Ce jeudi 3 juillet 2025, l’État, par le biais de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), a levé avec succès un montant de 192,497 milliards de FCFA à l’issue d’une émission simultanée de Bons Assimilables du Trésor (BAT) à 364 jours et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 3 et 5 ans, selon des informations rapportées par Lejecos.
L’opération, organisée sur le marché financier de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), visait à mobiliser l’épargne des investisseurs institutionnels et particuliers afin de couvrir les besoins de financement du budget national. Pour cette levée, le Trésor sénégalais avait mis en adjudication un montant initial de 175 milliards FCFA.
La demande des investisseurs a largement dépassé les attentes, atteignant un total de 244,710 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 139,83%. Finalement, 192,497 milliards FCFA ont été retenus, essentiellement sur les BAT et les OAT à 3 ans, tandis que 52,213 milliards FCFA ont été écartés, fixant le taux d’absorption à 78,66%.
Les investisseurs bénéficieront d’un rendement moyen pondéré de 7,18% pour les bons du Trésor et de 7,53% pour les obligations à 3 ans. Pour les BAT, les intérêts seront précomptés et versés à l’avance, avec un remboursement prévu le 2 juillet 2026. Quant aux OAT, le remboursement du capital interviendra à l’échéance, fixée au 4 juillet 2028, avec des intérêts annuels de 6,30%, payables à compter de la fin de la première année.
Cette nouvelle opération porte à 1 262 milliards FCFA le montant total mobilisé par le Trésor sénégalais sur le marché de l’UEMOA depuis le début de l’année 2025. Sur cette période, 512 milliards FCFA ont été remboursés au titre du capital, et 96 milliards FCFA versés en intérêts.
Avec ces performances, le Sénégal confirme sa solidité sur le marché régional et sa capacité à attirer les capitaux nécessaires à la mise en œuvre de sa politique budgétaire.
LE CONIPAS APPELLE À L’URGENCE CONTRE LES RAVAGES DU CHALUTAGE DE FOND
Face à la destruction des écosystèmes marins et à la raréfaction des ressources halieutiques, le Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale du Sénégal exhorte les autorités à appliquer sans délai les textes en vigueur.
Des mesures urgentes doivent être prises pour une application des textes en vigueur de façon à mettre un terme aux ravages causés par le chalutage de fond sur les ressources marines, a déclaré, jeudi, Mamadou Diop Thioune, chargé de la communication au Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS).
Le chalutage gratte les substrats meubles et rocheux marins pour capturer les espèces démersales, détruisant ainsi les écosystèmes marins.
“L’inaction prolongée face à une pratique de pêche illicite, illégale et non déclarée est responsable de la raréfaction des ressources et de la destruction des écosystèmes marins”, a-t-il notamment dit.
Il intervenait en marge d’un atelier de sensibilisation des acteurs de la pêche et de plaidoyer sur l’impact négatif des chaluts de fond au Sénégal, organisé par le Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale au Sénégal, en partenariat avec l’organisation Blue Venture Conservation (BVC).
Selon Mamadou Diop Thioune, le chalutage est l’un des facteurs les plus destructeurs que le Sénégal connaît.
Il a conduit à une dégradation totale des habitats, des zones de reproduction, et jusqu’à présent, aucune mesure adéquate n’a été prise pour l’éradiquer, a-t-il regretté.
Il a rappelé que le Sénégal a longtemps bénéficié d’une abondance halieutique qui s’effondre désormais sous les coups répétés d’une exploitation industrielle incontrôlée.
“Nous avons dénoncé cette situation depuis des années, mais les décisions n’ont pas suivi”, s’est-il désolé le chargé de la communication au CONIPAS.
Mamadou Diop Thioune a appelé à une prise de conscience collective des des pays de pêche, afin de “retirer les bateaux destructeurs de nos mers”.
Il a insisté sur la nécessité de renforcer la surveillance, d’appliquer les textes “sans complaisance” et de mettre fin à la tolérance des infractions qui, selon lui, est à l’origine de la situation actuelle.
“Le poisson est renouvelable, mais il n’est pas inépuisable. Et si rien n’est fait, l’erreur que nous commettons aujourd’hui sera irréparable”, a averti le secrétaire général de l’Union nationale des mareyeurs, également membre du conseil d’administration du CONIPAS.
Il a par ailleurs plaidé pour une gouvernance plus transparente du secteur.
“Nous voulons une information claire, institutionnelle, sur ce qui se fait, pourquoi cela se fait, et avec quels moyens. Nous exigeons d’être associés aux décisions, car nous sommes en première ligne, dans la co-gestion et la co-surveillance”, a-t-il insisté.
Mamadou Diop Thioune a appelé à une solidarité renforcée entre les pêcheurs artisanaux et les autorités pour faire front commun face aux pratiques de chalutage intensif, en misant sur l’expertise locale, la responsabilisation des acteurs et l’application rigoureuse des lois.
De son côté, Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne et plaidoyer à Blue Ventures Conservation, a plaidé pour l’instauration d’une zone d’exclusion de la pêche industrielle à douze mille marins au large des côtes sénégalaises. Il estime qu’une telle mesure s’impose comme un levier prioritaire et stratégique.
Selon lui, l’instauration d’une telle zone permettrait non seulement de protéger les ressources halieutiques, mais aussi de garantir aux pêcheurs artisanaux le droit fondamental de vivre de la mer “dans la dignité et dans la durabilité”.
Il a évoqué l’exemple du Ghana, qui a récemment réservé toute sa zone côtière à la pêche artisanale.
“Ce serait une excellente avancée si le Sénégal emboîtait le pas [au Ghana]. Le chalutage de fond est aujourd’hui décrié au niveau mondial pour les dommages qu’il cause aux écosystèmes marins. Il doit être banni des pratiques de pêche”, a-t-il affirmé.
Il a appelé à la publication systématique des licences, des accords de pêche et des données de surveillance. Il considère que “la transparence est notre meilleur allié pour restaurer la confiance, responsabiliser les acteurs et garantir une gestion équitable des ressources marines”.
Abdoulaye Ndiaye a en outre souligné l’importance d’impliquer directement les communautés concernées, notamment les pêcheurs, les femmes transformatrices et les jeunes du littoral dans la gouvernance, la surveillance et le plaidoyer en matière de pêche.
Il a rappelé l’importance des innovations technologiques qui permettent de mieux suivre les navires industriels, en facilitant la surveillance satellitaire en temps réel.
Des représentants des communautés côtières, des membres de la société civile, des universitaires et des partenaires techniques ont pris part à la rencontre.