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27 juillet 2025
LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES JUGÉ INCOMPLET
Le Fonds Monétaire International juge insuffisant le document qui avait pourtant révélé 7 milliards de dollars de passifs dissimulés, contraignant Dakar à faire appel à un cabinet d'audit externe pour reprendre l'inventaire
(SenePlus) - Le Fonds monétaire international suspend sa décision sur le "misreporting" sénégalais en attendant un inventaire complet de la dette publique. L'institution juge insuffisant le rapport de la Cour des comptes qui avait pourtant révélé 7 milliards de dollars de dette cachée.
La crise de la dette sénégalaise prend une nouvelle dimension. Selon les informations rapportées par Jeune Afrique, le rapport de la Cour des comptes rendu en février dernier, celui-là même qui avait révélé l'existence de 7 milliards de dollars de dette cachée, "a finalement été considéré comme incomplet et imprécis" par le Fonds monétaire international.
Cette évaluation du FMI explique pourquoi la procédure de "misreporting" - déclenchée suite aux révélations sur cette dette dissimulée - n'est toujours pas arrivée à son terme. Cette procédure pourrait conduire l'institution de Bretton Woods soit à demander le remboursement des sommes déjà versées dans le cadre de l'accord de 1,8 milliard de dollars signé en juin 2023 sous Macky Sall, soit à "passer l'éponge".
Face à cette impasse, le ministre des Finances Cheikh Diba et le Premier ministre Ousmane Sonko ont fait appel au cabinet de conseil français Forvis Mazars, révèle Africa Business+. Le cabinet d'audit indépendant, qui dispose d'une filiale au Sénégal dirigée par Sidy Diakhoumpa, a pour mission de "faire l'inventaire complet de toutes les dettes du pays, créancier par créancier".
Cette mission exhaustive inclut également l'examen du passif de chaque entreprise publique sénégalaise, notamment "la Sénélec, la Société africaine de raffinage ou encore l'Aéroport international Blaise-Diagne", précise JA.
Selon les informations du magazine panafricain, "cet examen complet devrait révéler une dette cachée bien supérieure aux 7 milliards établis par la Cour des comptes". Cette perspective alourdit encore les inquiétudes sur la situation financière réelle du Sénégal.
Une dette réévaluée à 119% du PIB
La situation s'est encore dégradée avec la publication d'un rapport de la banque britannique Barclays, qui a réévalué la dette sénégalaise à 119% du PIB à fin 2024, selon les données du ministère des Finances. Michael Kafe, économiste de Barclays, évoque une augmentation "sans précédent et inexpliquée" de la dette sénégalaise.
Cette estimation représente "l'équivalent de 8 milliards de dollars de plus que les prévisions du FMI publiées en mars", lors de la visite d'Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal. L'institution dirigée par Kristalina Georgieva tablait alors sur un ratio dette/PIB de 105,7%.
Ces révélations font du Sénégal "le pays le plus endetté du continent", souligne Jeune Afrique, compliquant davantage les discussions entre le FMI et le président Bassirou Diomaye Faye.
Ce n'est qu'une fois l'inventaire de Forvis Mazars achevé que "le FMI pourra statuer sur le 'misreporting', et éventuellement proposer un nouveau programme au Sénégal, lequel n'interviendrait pas avant septembre prochain, au plus tôt", indique la publication.
Dans un discours diffusé le 2 juillet sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé qu'il présenterait "dans les prochains jours un plan de redressement" qui "expliquera point par point aux Sénégalais comment remettre le pays sur pied". "Nous expliquerons ce que nous attendons du peuple, comment l'État doit réduire ses dépenses, et comment avancer avec nos partenaires", a-t-il précisé.
Par Mamadou Mbakhé Ndiaye
AU-DELÀ DES SOUPIRS DE SONKO
Loin d'être un simple "figurant", le président Bassirou Diomaye Faye semble imposer ses choix face à un Premier ministre qui multiplie les sorties médiatiques, signe d'une marge de manœuvre plus limitée qu'attendue
«Senghor avait dit que pour être président au Sénégal, il faut être un saint ou un héros. Et je me suis amusé à faire la comparaison. J'ai dit que le président Diomaye, au regard de ce qu'il est, de la manière dont il est apparu, nous avons un garçon merveilleux, tranquille, apaisé, poli et qui écoute. C'est véritablement un saint, et avec sa barbiche et sa moustache, c'est presque un marabout. Et puis il y a Sonko ; lui, c'estle rebelle, lui, c'est l'orage et l'ouragan. Et c'est lui le héros», déclarait le poète Amadou Lamine Sall il y a quelques mois dans l'émission À contre-courant sur «L'As Tv » non sans ajouter que le Sénégal peut s'enorgueillir d'avoir à la fois un héros et un saint à la tête de l'Etat. Toutefois à l'épreuve du pouvoir, ne faut-il pas reconsidérer cette assertion senghorienne et inverser les postures ?
En effet, et c'est presque une lapalissade de le dire, ces dernières années, Ousmane Sonko est le «Goat» de la politique sénégalaise. Et pour reprendre le leader de la France Insoumise Jean Luc Mélenchon, il y a le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas. Il a même fait élire, en 2024, grâce à son aura, à l'issue d'une élection âprement disputée, un président de la République en la personne de Bassirou Diomaye Faye. Mais la suprématie de l'actuel Premier ministre Ousmane Sonko semble s'arrêter là. Eu égard, en tout cas, aux nombreuses sorties du leader du Pastef sur la gestion du pays et qui donnent en filigrane des informations sur le tandem Diomaye-Sonko.
Le président Bassirou Diomaye Faye, derrière son visage de «saint» et de «marabout» est loin d'être une caisse de résonance des désirs de son Premier ministre. Et c'est Ousmane Sonko lui-même qui nous le fait savoir à travers ses incessantes déclarations.
Récemment, devant les ressortissants sénégalais en Chine, il a affirmé ceci : Seul Dieu sait pourquoi je ne suis pas président de la République. Si j'étais président, beaucoup de ceux qui parlent et qui devaient raser les murs, se tairont''. Des propos qui ont provoqué l'ire de l'opposition mais qui renseignent aussi sur les limites de la marge de manœuvre du Premier Ousmane Sonko dans le gouvernement. Ses ailes ne se déploient pas manifestement comme il le souhaiterait. Et ses sorties répétées sur la magistrature et la Justice sont un autre exemple. L'on se souvient aussi que lors des dernières élections législatives, il avait critiqué les Forces de défense et de sécurité et la justice, après l'attaque contre les militants du Pastef à Saint-Louis, en lançant cette phrase sur le président de la République : «Su ñépp waxee danga baax, war nga xool sà bopp». Tout cela pour dire que, contrairement à une certaine doxa nationale qui penserait qu'il n'a pas les coudées franches pour diriger le pays, le Président Bassirou Diomaye Faye est visiblement tout sauf un figurant. Et si c'était lui-même le «rebelle» pour reprendre le poète Amadou Lamine Sall.
Dans tous les cas, les soupirs médiatiques du Premier ministre montrent qu'il n'a pas carte blanche sur tout dans le gouvernement. Ceux qui disent qu'il y a un conflit au sommet de l'Etat entre le président de la République et son Premier miistre sont peut-être dans l'excès. Les amarres ne sont pas rompues pour l'instant. Les deux personnalités de l'Etat s'apprécient et se respectent apparemment. Mais si l'on se fie tout simplement à ses dires, Ousmane Sonko est certes le leader incontesté du Pastef, mais il n'est pas le maître du Jeu dans le gouvernement. Bonne ou mauvaise nouvelle ? L'avenir nous édifiera.
Moustapha Diop entendu dans le fond
En prison depuis le 22 mars dernier, Moustapha Diop sera entendu sur le fond aujourd’hui par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice. Initialement, la commission avait retenu un détournement de deniers publics portant sur une somme de 931 millions de francs CFA. Mais le mis en cause avait contesté les faits qui lui sont reprochés, affirmant n'être aucunement impliqué personnellement dans la gestion de ces fonds et des masques. Malgré les pièces justificatives brandies et les contestations jugées partiellement sérieuses par ses avocats, l'écart révélé a été maintenu par la commission d'instruction. Toutefois, elle estime qu'il s'agit bien de 931 millions plutôt que de 2,5 milliards. Son cautionnement en biens immobiliers a été rejeté.
Le chavirement d’une pirogue fait un mort à Mbour
Deux corps ont été découverts à Mbour à la suite de noyades. Le premier est celui d’un pêcheur dont la pirogue avait chaviré au large des côtes. Dimanche dernier, malgré des conditions climatiques défavorables, des pêcheurs ont pris la mer. La pirogue conduite par Babacar Kadam a chaviré, entraînant la disparition d’un membre de l’équipage .Depuis ce jour, des recherches ont été entamées pour retrouver le corps du pêcheur, identifié comme Assane. Ce mercredi, sa dépouille a finalement été retrouvée flottant au large de la plage de Mballing. La dépouille a été acheminée à l’hôpital par les sapeurs-pompiers.
Gilbert Ngor Sène décède par noyade
Restons à Mbour pour dire qu’un autre drame s’est produit jeudi à quelques kilomètres de Mballing, plus précisément dans le village touristique de Nianing. Les sapeurs-pompiers y ont retrouvé le corps de Gilbert Ngor Sène, un habitant du quartier Baobab. Ce dernier s’était noyé lors d’une baignade. Alors qu’il était parti à la plage durant cette période de canicule pour se baigner, Gilbert a perdu la vie. Retrouvé par les soldats du feu, sa dépouille sera acheminée à la morgue de l’hôpital grand Mbour après constat de la gendarmerie de la localité.
Plus de 50 entreprises américaines présentes au Sénégal
Il y a plus de 50 entreprises américaines présentes au Sénégal. L’annonce a été faite par l’ambassadeur des USA au Sénégal, Michael Raynor, lors de son discours en prélude au 249ème anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis, célébré aujourd’hui. Selon lui, les entreprises américaines apportent déjà des changements structurels au Sénégal. Michael Raynor estime que Kosmos a joué un rôle déterminant dans la découverte et la commercialisation du pétrole et du gaz offshore du Sénégal, un projet qui élargit considérablement les possibilités économiques du pays ; qui a déjà créé plus de 3,000 emplois ; et qui appuie les activités de plus de 300 entreprises sénégalaises. L’ambassadeur déclare également que Contour Global est un autre bel exemple, puisque la boîte a investi plus de 150 millions de dollars dans la construction de la centrale électrique du Cap des Biches, et qu’elle emploie des centaines de Sénégalais pour fournir une électricité abordable et fiable au pays. Michael Raynor a cité aussi Wave qui compte près d’un millier d’employés sénégalais et qui a noué des partenariats avec 13 000 agents à travers le pays.
Trafic de drogue à Kolda
Un individu a été arrêté par le Commissariat central de Kolda pour offre et cession de chanvre indien. Selon une note, cette interpellation fait suite à un renseignement opérationnel signalant un trafic actif au quartier Batanguel, près du jardin public. Lors de la perquisition, 4 kg de chanvre indien ont été saisis en plus du matériel de conditionnement à savoir un sac rouge, des papiers et des ciseaux.
Falsification de billets à Médina Chérif
Trois personnes ont été arrêtées par le Commissariat central de Kolda pour association de malfaiteurs et tentative de falsification de billets de banque. Ainsi 20 millions FCFA en billets noirs, en plus d’une bouteille de colorant liquide jaunâtre, utilisé pour fabriquer de faux billets. Selon une note, ces arrestations font suite à des informations reçues d’une source anonyme signalant l’existence d’un réseau de falsification basé à Médina Chérif. Une opération de surveillance, ajoute le texte, a permis de localiser et d'interpeller les suspects. D’après le texte, une perquisition au domicile de l’un d’eux a permis la saisie du matériel frauduleux. Selon l’enquête, informe la note, les mis en cause auraient été approvisionnés par un ressortissant étranger nommé OLDORI, actuellement en fuite et activement recherché.
9 personnes interpellées à la plage de Malibu
9 individus dont 7 Gambiens, 1 Sénégalais et 1 Guinéenne ont été arrêtés par le Commissariat d’arrondissement de Golf Sud sur la plage de Malibu. Ils tentaient de rejoindre l’Espagne par voie maritime, de façon irrégulière. Parti des côtes gambiennes le 25 juin, selon une note de la police, le groupe comptait plus de 100 candidats à bord d’une pirogue. Chaque passager, informe le texte, aurait payé entre 400 000 et 600 000 FCFA à des convoyeurs sénégalais. D’après la même source, l’un des passagers serait complice du commandant de bord, un ressortissant étranger actuellement en fuite. Sur place, renseigne le texte, 73 bidons d’essence, des vivres et un moteur de rechange retrouvés dans l’embarcation abandonnée.
Rencontre Forum du Justiciable et FMI
Le Forum du Justiciable a fait savoir dans un communiqué hier qu’il se réjouit de constater que le FMI et l’Etat du Sénégal entretiennent un dialogue permanent, dans le but de parvenir dans les meilleurs délais à la mise en œuvre d'un nouveau programme. A la suite de son audience avec le représentant résident du Fonds Monétaire International (FMI), informe le texte, le Forum du Justiciable se félicite de l'engagement constant de l'institution à poursuivre son accompagnement en faveur du Sénégal. Dans le document, Babacar Ba et Cie déclarent qu’ils restent confiants quant à l'aboutissement de ce processus, au regard de l'engagement manifesté par l'Etat du Sénégal à fournir au FMI toutes les données requises. Compte tenu de la situation particulièrement tendue de nos finances publiques, ajoute le texte, le Forum du Justiciable demande à l’Etat du Sénégal d’accélérer le processus de certification des données et de les transmettre dans les meilleurs délais au FMI, Babacar Ba et Cie invitent également le FMI à travailler en étroite collaboration avec les autorités sénégalaises pour identifier des solutions rapides et durables concernant le gel des décaissements en faveur de l’Etat du Sénégal
LE FMI A L’ECOUTE DU SENEGAL
Le Fmi déclare ne pas prendre d’engagement dans un sens ou dans un autre tant que le gouvernement n’a pas clarifié les points concernant les falsifications notées dans la gestion des finances publiques par l’ancien régime.
Le gouvernement aurait commandité un audit des finances publiques auprès du cabinet Forvis Mazars. Le Fmi déclare ne pas prendre d’engagement dans un sens ou dans un autre tant que le gouvernement n’a pas clarifié les points concernant les falsifications notées dans la gestion des finances publiques par l’ancien régime. En attendant, seul le gouvernement pense pouvoir relever le pays sans l’aide de ce partenaire..
Les Sénégalais, qui s’intéressent aux questions économiques internationales, ont fini par s’habituer au nom de Edward Gemayel, le responsable du Sénégal au Fonds monétaire international (Fmi). Ils avaient l’habitude de voir ses sorties dans les médias locaux quasiment à chaque semestre, lors de la revue de la coopération entre le Sénégal et cette institution. Cependant, avec la suspension de cette coopération, et en attendant les réponses que le fonds déclare toujours attendre des autorités sénégalaises, c’est le nom de Julie Kozack qui devient de plus en plus familier. La directrice du Département de la Communication au Fmi est devenue la voix autorisée pour savoir où en sont les relations du Fmi avec les autorités sénégalaises. Déjà, Mme Kozack disait il y a quelques jours que son institution attendait que les autorités clarifient la situation concernant les chiffres falsifiés sous l’ancien régime politique. Elle avait déclaré : «Nous continuons à travailler avec les autorités pour résoudre l’affaire complexe de fausses déclarations qui est en cours, et le traitement de cette affaire complexe nécessite un processus rigoureux et long.».
Tant que cette situation n’était pas clarifiée, le Fmi ne voulait pas s’engager dans la signature d’un autre accord. Hier encore, elle a réitéré ses déclarations. A une question sur le Sénégal, lors de son briefing de presse, elle a encore dit : «Nous nous félicitons du nouvel engagement du gouvernement à la transparence et de leur volonté de mettre à jour les écarts concernant le niveau de la dette et du déficit fiscal. Les autorités sénégalaises sont en train de mener leur propre audit, et on peut s’attendre à de nouvelles découvertes. Nous attendons les résultats de cet audit pour mieux comprendre les enjeux et voir comment on peut avancer. Dans l’attente de cet audit, nous nous abstenons de prendre un quelconque engagement.»
L’audit en question est celui commandité par les autorités sénégalaises auprès du cabinet Forvis Mazars. Cela semble indiquer que malgré tous les efforts des pouvoirs publics, les partenaires internationaux, de même que l’opinion publique nationale, ne semblent pas avoir été convaincus par le travail accompli à ce jour par les services du ministère des Finances et du budget, ainsi que par les résultats de la Cour des comptes, qui semble avoir ajouté encore plus de confusion. Un troisième audit clarifiera-t-il les choses et permettra-t-il de décanter la situation entre le Fonds et le Sénégal ? Il y a quelques semaines, le Premier ministre se vantait de ce que la suspension des décaissements par le Fonds monétaire n’ait pas conduit le pays à l’écroulement. Il n’a néanmoins pas dit que le pays allait mieux.
Au contraire, comme un signal, les obligations du Trésor, libellées en dollar, se sont encore dégradées, quelques jours avant la sortie de la directrice du Département de la Communication du Fmi. Si le Premier ministre nous a assuré avoir ramené plein de contrats économiques avec des hommes d’affaires chinois, on ne voit pas encore comment cela pourrait inverser les tendances négatives du pays sans un coup de pouce du Fonds, et le signal qu’il donnerait aux partenaires habituels du Sénégal.
Par Clément Diarga BASSE
LE NOIR ET LE BLANC N’EXISTENT PAS, TOUT EST GRIS !
Dans ce monde qui se complexifie chaque jour davantage, il est essentiel que nous acceptions que tout est dans la zone grise, car le comprendre nous permet d’être plus justes, bienveillants et indulgents envers nous-même et envers les autres.
J’ai eu la chance d’observer plus d’une trentaine de systèmes de santé différents, d’Afrique, d’Amérique, d’Europe, d’Asie et de pays du Pacifique. Des plus développés aux moins performants, dont les déterminants sont aussi variés que complexes. J’ai ainsi rencontré différents médecins et peuples dans leurs milieux de vie. S’il y a une chose qui s’est imposée à moi à travers les années et les rencontres, c’est bien ma capacité à relativiser toutes les situations et dans mon métier, en particulier, à privilégier la santé sur la médecine. Notons en effet que la santé est un objectif, et la médecine n’est que l’un des divers moyens d’y parvenir.
J’ai très souvent vu des personnes avoir tendance à tout opposer, à créer une dualité radicale entre différentes situations. Alors qu’en réalité, l’idéologie selon laquelle tout est opposable à un contraire n’est pas vraie absolument.
Avant d’en arriver aux questions de santé, portons déjà un regard sur les fondements de notre identité, sur nos origines. La science nous a montré que nul ne pouvait se prévaloir d’une exclusivité d’origine ou d’appartenance à une race ou une ethnie. Le cloisonnement créé à travers les différentes races est fictif et souvent n’existe pas en réalité. Les tests Adn autosomiques, qui permettent de remonter nos origines jusqu’à six ou huit générations, nous prouvent aujourd’hui que nous sommes tous issus de brassages et de métissages de différents peuples, et que chacun de nous possède dans son patrimoine génétique différents pourcentages de plusieurs origines. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c’est ainsi que l’on verra un Sérère bon teint avec un pourcentage non négligeable d’origine portugaise.
Au-delà de nos origines, il y a nos caractères. Ils sont non seulement dynamiques dans le temps, mais nous hébergeons, chacun en nous, toute la panoplie de traits de caractères existants, dans des proportions et répartitions variables, révélant ainsi la multiplicité de notre nature. Même si certains traits sont infiniment insignifiants et ne s’expriment pas, ils demeurent présents. L’environnement dans lequel nous évoluons, le degré selon lequel la vie nous éprouve ou nous favorise, à certaines périodes de notre existence, contribuent à déterminer l’expression ou non de certains traits de caractères dont nous n’avons jamais soupçonné l’existence.
La dualité entre le noir et le blanc n’existe pas, car tout est relatif et représenté dans différentes nuances de gris. Nous cherchons par convenance ou simplification à toujours tout opposer : le froid et le chaud, la gentillesse et la méchanceté, le silence et le bruit, la joie et la tristesse, le masculin et le féminin, l’esprit et le corps, la prévention et le traitement, la vie et la mort, etc. Quel que soit l’aspect ou la dimension considérée, la vie est faite d’équilibres subtils entre différentes vérités partielles qui coexistent en même temps dans des proportions variées. Tout est gris, avec une infinité de nuances allant du très clair, presque blanc, au très foncé, presque noir.
Plus spécifiquement, concernant le domaine de la santé, je me souviens en 2021, lors d’une conférence animée par un célèbre nutritionniste thaïlandais, la majorité des participants s’attendaient à découvrir deux listes opposées d’aliments, ceux à éviter et ceux à consommer. Mais, à la surprise générale, le spécialiste a axé son intervention sur la modération. Il a pu démontrer qu’il n’y avait pas d’aliments «essentiellement bons» ou d’aliments «essentiellement nocifs». Ainsi, le problème ne se situe pas dans l’aliment lui-même, mais plutôt dans la manière de le consommer. Dès lors, l’équilibre se joue sur le long terme, et non sur un repas. D’ailleurs, un aliment dit «malsain» peut bien avoir sa place dans une alimentation équilibrée, s’il est consommé avec modération.
En ce qui concerne les soignants, à travers leur pratique quotidienne, qu’ils comprennent bien que l’on n’oppose pas la guérison à la mort. Guérir n’est pas toujours possible, et c’est là que des alternatives comme soulager, écouter, accompagner, compatir, etc., prennent tout leur sens et font entièrement partie intégrante de la médecine.
La vie nous montre que rien n’est totalement noir ou blanc. D’ailleurs, nos corps nous le rappellent bien, car par exemple toutes les femmes portent en elles de la testostérone, qui est qualifiée d’hormone sexuelle masculine et produite par les testicules. De même, tous les hommes portent en eux de l’œstrogène, qui est l’hormone sexuelle féminine produite par les ovaires ; les deux dans des proportions différentes, bien entendu.
La nature est faite de nuances et elle nous invite chaque jour à trouver un équilibre. Cet équilibre, parfois fragile, peut être illustré avec ces deux exemples : tandis qu’un usage excessif d’antibiotiques peut affecter l’immunité collective, un manque d’antibiotiques risque de laisser une infection évoluer vers une septicémie. De même, si le repos contribue à la régénération et à la guérison, une inactivité prolongée, en revanche, peut affaiblir l’organisme et favoriser la maladie.
De façon générale, nous devrions aspirer à plus de nuances dans nos rapports avec l’autre. La nuance dans les relations humaines signifie exprimer plus d’empathie, être plus compréhensif, être moins strict et radical envers les autres, reconnaître que nul n’est fondamentalement parfait ou imparfait, bon ou mauvais, par nature ou du point de vue du comportement.
Il est donc important dans notre quotidien, d’arriver à distinguer le bien qui est dans le mal, sans perdre de vue que celui-ci est également compris dans le bien. D’ailleurs, la philosophie chinoise l’explique parfaitement bien à travers le Yin et le Yang. Ces deux forces semblent s’opposer, mais en réalité, elles se complètent et s’équilibrent harmonieusement, résultat de la coexistence et de la complémentarité.
Dans ce monde qui se complexifie chaque jour davantage, il est essentiel que nous acceptions que tout est dans la zone grise, car le comprendre nous permet d’être plus justes, bienveillants et indulgents envers nous-même et envers les autres. La tolérance, l’acceptation et l’assomption de nos différences, de nos imperfections et de nos manquements nous permettent d’être plus souples et mieux préparés face aux défis qui s’imposent à nous en tant qu’individus, mais aussi en tant que communautés.
J’aimerais dorénavant partager régulièrement mes réflexions sur divers sujets, notamment de société, de changement de comportements, de courants de pensée, abordés à travers mon regard de médecin, mais aussi agrémentés par des recherches sur des événements connexes qui se sont déroulés ailleurs dans le monde. Ces échanges nous permettront de croiser nos perspectives tout en suscitant la contradiction.
Je profite de cette opportunité pour rendre hommage à mes collègues et amis qui font preuve de générosité à travers leurs posts sur les réseaux sociaux. Cela demande un effort pour trouver du temps entre les différentes responsabilités d’ordre familial, social, professionnel, etc.
A @Boubacar Signate, @ O u m o u m o h a m e d , @Amadou Sow, @Habiballah, @Abdoulaye Diop, @Mamadou Demba Ndour, @Alassane Tall et tant d’autres.
Clément Diarga BASSE
Médecin
Par Papa Abdoulaye SECK
REFUSER UN VISA À UN ACADÉMICIEN SÉNÉGALAIS DE RENOM, UN AFFRONT À LA SCIENCE ET À LA DIGNITÉ
La récente décision des autorités consulaires françaises de refuser un visa au Dr Moctar Touré, président de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), est une humiliation inacceptable pour la science et pour le Sénégal
Je vous écris en tant qu’ancien ministre, ancien ambassadeur, ancien Directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), ancien Directeur général d’Africarice, ancien président du Groupe des 77 et Chine auprès de la Plateforme des Nations unies à Rome, membre de six académies scientifiques de prestige -dont la très respectée Académie d’agriculture de France-, Chevalier de la Légion d’honneur française et Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole (France).
Il s’agit pour moi de dire ce qui suit :
La récente décision des autorités consulaires françaises de refuser un visa au Dr Moctar Touré, président de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), est une humiliation inacceptable pour la science et pour le Sénégal. Ce refus intervient alors que le Dr Touré était invité pour faire une communication scientifique dans le cadre d’une rencontre internationale. En d’autres termes, pour faire ce qu’il sait faire de mieux : partager le savoir, représenter dignement l’Afrique scientifique et contribuer à la réflexion mondiale sur les enjeux cruciaux du développement.
Ce refus est difficilement excusable. Il constitue un geste d’un autre âge, empreint d’une condescendance qu’on croyait disparue.
Empêcher un scientifique de cette envergure -ancien Directeur général de l’Isra, ancien haut fonctionnaire à la Banque mondiale, pilier de la coopération scientifique internationale- d’accomplir sa mission intellectuelle, c’est s’attaquer à l’idée même de coopération scientifique. C’est envoyer un signal désastreux à tous les scientifiques africains : vos voix, vos idées, vos expertises ne valent pas déplacement.
Je m’interroge : comment peut-on, dans le même temps, louer les vertus du dialogue scientifique mondial, vanter l’importance des partenariats équitables et humilier publiquement l’un de ceux qui, depuis des décennies, incarnent ce pont entre les continents ?
Ma déception est sans bornes ! En effet, ce refus de visa n’est pas seulement un acte bureaucratique. C’est un acte éminemment politique. Il porte atteinte à la dignité de la science, à la liberté académique et à la reconnaissance du mérite
C’est une décision grave qui éloigne la France de l’Afrique scientifique !
C’est pourquoi je me joins à toutes les voix, au Sénégal comme ailleurs, qui exigent des explications claires et des correctifs immédiats
Le Dr Moctar mérite d’être écouté, respecté, honoré !
Et la coopération scientifique, si elle veut rester crédible, doit commencer par le respect.
Je suis traumatisé et je pense à mes nombreux amis scientifiques français qui vont souffrir de cette décision si irréfléchie, si absurde, si opposée à une science sans frontière.
«L’orgueil d’être différent ne doit pas empêcher le bonheur d’être ensemble», disait si justement le Président-poète feu Léopold Sédar Senghor, ce Sénégalais qui a enseignait le français aux Français de la France dans un lycée de Tours.
En clair, ce qui est beau est la résultante de nos différences, monsieur le Consul général !
Laissez, monsieur le Consul général, couler mes larmes et aidez-moi à amplifier mes prières pour un monde nouveau.
Dr Papa Abdoulaye SECK
Membre de l’Académie nationale des Sciences et Techniques du Sénégal
Membre de l’Académie d’Agriculture de France
Ancien Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural du Sénégal
Ancien Ambassadeur du Sénégal auprès de la Fao, du Fida et du Pam
Ancien Directeur général de l’Isra et d’Africarice
Chevalier de la Légion d’honneur (France)
Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole (France)
Par Théodore Chérif MONTEIL
QUAND L’ARROGANCE PRÉCIPITE L’ÉTAT DANS L’ABÎME
Alors que le pays affronte une crise budgétaire d’une gravité inédite, marquée par la suspension du programme d’aide du Fmi et une dette publique désormais estimée à 119% du Pib selon Barclays, le Premier ministre choisit de s’attaquer à la Justice
Le Sénégal est à la croisée des chemins. Alors que le pays affronte une crise budgétaire d’une gravité inédite, marquée par la suspension du programme d’aide du Fmi et une dette publique désormais estimée à 119% du Pib selon Barclays, le Premier ministre choisit de s’attaquer à la Justice plutôt que de rassembler les institutions. Ce choix n’est pas seulement irresponsable. Il est potentiellement suicidaire pour la stabilité de l’Etat, tant il est incompréhensible de voir un chef du gouvernement en croisade contre les fondements mêmes de sa propre République.
En s’érigeant en «citoyen» pour vilipender les magistrats, Ousmane Sonko tente une manœuvre grossière : dissocier sa fonction de ses pulsions politiques. Mais cette posture est intenable. Il est Premier ministre, chef du gouvernement, et ses paroles engagent l’Etat.
Lorsqu’il attaque la Justice, il ne parle pas en militant, il parle en dépositaire de l’autorité publique. Et ce qu’il fait, c’est affaiblir l’un des piliers essentiels de notre République.
Disons-le clairement : le Sénégal ne peut se permettre d’ajouter une crise institutionnelle à une crise économique majeure.
Ce bras de fer, possible, entre l’Exécutif et le Judiciaire survient au pire moment. Le Fonds monétaire international, dans un communiqué publié en juin 2024, a suspendu son programme d’1,8 milliard de dollars, évoquant des «écarts budgétaires majeurs et une transparence insuffisante dans l’exécution des dépenses publiques». Le pays se retrouve ainsi privé d’un soutien budgétaire vital, alors que les besoins de financement explosent et que la crédibilité de l’administration économique est en berne.
Le rapport publié par Barclays Africa Research en mai 2025 a sonné comme un coup de tonnerre : «le Sénégal est exposé à un risque de surendettement comparable à celui de pays en situation de crise prolongée. Une dette à 119% du Pib est insoutenable sans un plan d’assainissement crédible», souligne l’économiste principal du groupe. Les marchés ont aussitôt réagi : les obligations souveraines sénégalaises ont chuté de 9, 1%, un effondrement plus brutal encore que celui observé pour l’Ukraine en pleine guerre.
Face à cette défiance généralisée, le Sénégal est désormais contraint d’emprunter à des taux exorbitants, réduisant à néant ses marges d’investissement public et hypothéquant toute ambition de relance à court terme. Dans un récent panel à la Banque africaine de développement, l’économiste Carlos Lopes résumait la situation : «Un pays dont les dirigeants attaquent leurs propres institutions, tout en réclamant la confiance des investisseurs internationaux, s’expose à l’isolement économique.»
Dans ce contexte, l’attaque contre la Justice n’est pas un simple écart de langage. C’est une stratégie de polarisation : un pari dangereux visant à détourner notre attention de l’incapacité à gouverner, en exacerbant les tensions institutionnelles. Mais ce pari pourrait coûter très cher. On ne gouverne pas un pays au bord du défaut de paiement avec des slogans ; encore moins en prenant le risque de saper les institutions garantes de l’Etat de Droit
Le Sénégal est en danger. Il est temps que les forces démocratiques, Parlement, Société civile, presse libre et tous les citoyens veilleurs fassent bloc pour défendre la République. Il ne s’agit pas d’un débat partisan, mais d’un combat pour la survie de l’Etat de Droit, la stabilité des institutions et la crédibilité internationale du pays.
Il n’est pas encore trop tard. Mais le compte à rebours, lui, a déjà commencé.
OTIS HUGHLEY JR DEBARQUE AVEC «SES» ASSISTANTS… ET MATY FALL
L’entraîneur national, Otis Hughley Jr, est attendu ce matin à Saly Portudal pour la suite de la préparation de l’Equipe nationale féminine en vue de l’Afrobasket, prévu du 27 juillet au 3 août 2025 à Abidjan, en Côte d’ivoire.
A trois semaines du début de l’Afrobasket féminin à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la Tanière enregistre l’arrivée de l’entraîneur des Lionnes. En compagnie du reste du staff technique, Otis Hughley Jr ne devrait pas pouvoir compter sur la présence des «Américaines», bloquées aux Etats-Unis pour des raisons administratives. A l’inverse, la Tanière devrait enregistrer l’arrivée de la meneuse Maty Fall.
L’entraîneur national, Otis Hughley Jr, est attendu ce matin à Saly Portudal pour la suite de la préparation de l’Equipe nationale féminine en vue de l’Afrobasket, prévu du 27 juillet au 3 août 2025 à Abidjan, en Côte d’ivoire. Absent de la Tanière depuis le début du stage pour raisons professionnelles, le technicien américain peut enfin reprendre les choses en main.
Entamée il y a plus d’une semaine au Stadium Marius Ndiaye, la première phase a été dirigée par les assistants locaux, à savoir Madiène Fall et Khady Diop.
En plus du coach des Lionnes, Le Quotidien a appris l’arrivée de deux autres coaches assistants. Il s’agit du Sénégalais Sidy Fall et du Nigérian Peter Ahmedu, l’ancien coach adjoint de Otis au sein de l’Equipe du Nigeria durant l’Afrobasket 2017, à la Coupe du monde 2018 et à l’Afrobasket 2019. Par contre, le préparateur physique, Bobbi Madina, aurait repoussé d’une semaine encore sa venue.
Les «Américaines» bloquées aux Etats-Unis
L’autre grosse inquiétude repose sur la présence des «Américaines». Il s’agit de Sabou Ndiaye Guèye (Towson University (Ncaa) et de Fatou Faye Sané (University of Duquesne en Ncaa).
En effet, ces dernières risquent de ne pas rejoindre la Tanière pour des raisons administratives. Surtout avec la nouvelle politique d’expulsion des migrants en situation irrégulière sous l’Administration Trump qui secoue les EtatsUnis depuis plusieurs mois.
Des absences qui pourraient être comblées par le retour de la meneuse Maty Fall (Rouen Metropole Bihorel Basket, France), présente lors du tournoi pré-qualification au Mondial 2026, en août dernier à Kigali, au Rwanda. Auteure d’une bonne saison, elle devrait rejoindre le groupe dans les prochaines heures.
La liste réduite la semaine prochaine
Le départ pour la capitale ivoirienne est prévu le 19 juillet. Soit près de deux semaines avant les joutes, et cela pour permettre à l’entraîneur national de travailler sereinement et de se faire une idée de son groupe.
D’ailleurs, la liste, qui comprend 23 joueuses, devrait être réduite en début de semaine prochaine. Pour rappel, les Lionnes vont avant disputer deux matchs amicaux contre le Mali et le Sud Soudan.
Finaliste lors du dernier Afrobasket, le Sénégal évoluera dans le Groupe C aux côtés de l’Ouganda et de la Guinée, avec comme ambition de reconquérir le titre continental qui lui échappe depuis quatre éditions, toutes remportées par le Nigeria.
L’AUTRE PACTOLE QUE VISENT KOULIBALY ET SES COEQUIPIERS D’AL-HILAL
L’exploit face à Manchester City a rapporté gros aux joueurs d’Al-Hilal. En effet, en éliminant, en 8e de finale du Mondial des clubs, l’équipe de Pep Guardiola, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly ont chacun reçu 350 millions Cfa des mains du président
L’exploit face à Manchester City a rapporté gros aux joueurs d’Al-Hilal. En effet, en éliminant, en 8e de finale du Mondial des clubs, l’équipe de Pep Guardiola, les coéquipiers de Kalidou Koulibaly ont chacun reçu 350 millions Cfa des mains de leur président. Un pactole qui n’a rien à voir avec les primes des quarts venant de la Fifa, et qui pourrait monter en flèche en cas de qualification en demi-finale ce soir (19h Gmt) face aux Brésiliens de Fluminense.
Deux internationaux sénégalais seront en lice ce vendredi pour les besoins des quarts de finale du Mondial des clubs. Avant que Nicolas Jackson et Chelsea ne défient Palmeiras en pleine nuit (1h Gmt), Kalidou Koulibaly et Al-Hilal vont ouvrir le bal, à 19h Gmt, face à l’autre équipe brésilienne, Fluminense. Avec comme enjeu une place dans le dernier carré et au bout une grosse prime en poche.
Plus de 18 millions d’euros en cas de qualif’ pour les demi-finales
En effet, une qualification pour les demi-finales va rapporter gros à l’équipe saoudienne, qui va toucher 18, 37 millions d’euros. En attendant que le très fortuné président du club, Fahad bin Nafel (photo), ne mette à nouveau la main à la poche, comme cela a été le cas à l’issue de l’exploit réalisé face à City de Guardiola, éliminé dès les 8es de finale.
Al-Hilal ayant empoché 11, 48 millions d’euros supplémentaires pour sa qualification en quart, en plus des 6, 5 millions d’euros déjà acquis au tour précédent. Et pour marquer cet exploit, le président d’Al-Hilal a offert une récompense hors normes : plus de 11 milliards de francs Cfa (environ 18, 5 millions de dollars) ont été déboursés pour féliciter les joueurs et le staff. Au total, 26 joueurs et 6 membres du staff technique ont chacun touché près de 580 000 dollars, soit environ 350 millions Cfa par personne.
Ce type de prime, rarement observé dans les compétitions internationales, témoigne de la puissance financière du club saoudien (qui totalise déjà plus de 34 millions de dollars de gains dans cette compétition) et de l’importance accordée à ce succès. Un geste du patron du club qui vise à récompenser l’exploit, mais aussi à renforcer la motivation du groupe pour la suite du tournoi qui passe par un autre succès face à Fluminense.
Le Marocain Abderrazak Hamdallah en renfort
Et justement, pour le choc de ce soir, Al-Hilal, face aux absences de Al-Dawsari et Mitrovic, a obtenu le prêt de Abderrazak Hamdallah en plein cœur de la Coupe du monde des clubs. Le Marocain arrive d’Al-Shabab pour renforcer l’attaque saoudienne face à Fluminense. Al-Hilal ayant profité d’une ouverture réglementaire pour recruter un attaquant alors que la compétition bat son plein.
Confronté aux blessures de Salem Al-Dawsari et Aleksandar Mitrovic, le club saoudien s’est donc tourné vers une solution locale et expérimentée. A 34 ans, l’international marocain (25 sélections, 7 buts) est l’un des attaquants les plus redoutés de la Saudi Pro League. Auteur de 24 buts en 30 matchs cette saison, il débarque aux Etats-Unis déjà en forme et opérationnel. Il devrait donc être dans le groupe dès ce vendredi soir contre Fluminense (19h Gmt) pour tenter de guider les siens vers une demi-finale historique.
BAKEL EST UN DEPARTEMENT AVEC MILLE ET UNE URGENCES
Mapaté Sy est président du Conseil départemental de Bakel situé à l’extrémité ouest du pays et frontalier avec le Mali et la Mauritanie, le département est traumatisé par les dernières inondations provoquées par la crue du fleuve Sénégal
Situé à l’extrémité ouest du pays et frontalier avec le Mali et la Mauritanie, le département de Bakel, traumatisé par les dernières inondations provoquées par la crue du fleuve Sénégal, manque absolument de tout. Mapaté Sy, président du Conseil départemental de Bakel, déplore le manque d’infrastructures sociales de base dans la collectivité territoriale. Et les populations, pour se soigner, sont obligées de sortir du territoire départemental. Sans oublier l’enclavement des principales contrées et l’absence de médias pour relayer l’information. Dans cet entretien, il demande à l’Etat de mettre en place un Plan d’actions prioritaires (Pap) pour sortir Bakel de l’ornière.
Avec le début de l’hivernage, est-ce que les craintes d’inondations sont réelles cette année après la crue de 2024 ?
C’est une peur bleue qui nous habite toujours. Surtout avec la météo qui annonce une année pluvieuse. Nous gardons intacts les tristes souvenirs des inondations de l’année dernière. Des centaines d’hectares ont été engloutis dans les eaux, des maisons effondrées, des familles entières restées sans toit. Beaucoup de gens vivent jusque-là dans des tentes, déboussolés et désœuvrés. Nous interpellons encore l’Etat. Sur le plan de l’appui en denrées alimentaires et produits d’entretien, l’Etat a fait dans la diligence. Aussitôt après la catastrophe, des dizaines de camions, remplis de produits de toutes sortes, avaient rapidement rallié Bakel pour soulager les populations. Aujourd’hui, ce qui urge, c’est de travailler à ce que les populations ne vivent plus le même calvaire. Figurez-vous que les producteurs des zones impactées n’ont rien récolté l’année dernière. C’est dur. L’Etat doit réaliser des digues de protection et surtout mettre en œuvre le projet de réalisation des mares. Sans quoi, les populations ne sont pas encore sorties de l’auberge. Il y a juste une semaine, les chefs de village se sont retrouvés pour adresser une lettre au ministre de l’Hydraulique, afin de lui demander d’instruire le directeur de l’Office des lacs et des cours d’eau (Olac) pour réaliser des mares qui pourront recueillir le trop-plein d’eau du fleuve. Ces mares, une fois réalisées, pourront non seulement jouer un rôle dans la lutte contre les inondations, mais seront aussi de véritables sources d’emplois. Il y est prévu 9000 emplois directs, 18 000 tonnes de poissons pourraient y être pêchées, sans compter les unités de potabilisation d’eau qui vont y être implantées. Ce qui permettra d’alimenter plusieurs villages qui, aujourd’hui, malgré l’existence de la Falémé, ont soif.
Qu’en est-il du projet de dépôt des produits pétroliers et gaziers ?
En tout cas, nous l’attendons toujours. Nous espérions qu’il verrait le jour en 2024. Que nenni ! Nous avons reçu plusieurs missions de la Petrosen. Le Gouverneur de Tambacounda d’alors, Oumar Mamadou Baldé, avait même organisé un Comité régional de développement spécial à Bakel dans ce sens. Mais jusque-là, rien n’a évolué. Bakel est la porte d’entrée du Mali vers le Sénégal à travers Kidira. Plusieurs centaines de camions sont enregistrés chaque jour à la frontière, tous en provenance du Mali. Un tel projet contribuerait grandement dans la lutte contre les nombreux accidents notés dans la circulation. Mieux, il permettra à nos routes de durer encore plus longtemps. Car les nombreux camions qui rallient chaque jour Dakar pour du carburant pourront s’approvisionner à Bélé, là où est prévue l’installation du dépôt des produits pétroliers et gaziers. Ça va drastiquement diminuer le nombre d’accidents et impacter positivement l’état des routes. Audelà de tous ces aspects, il y a l’impact sur la création d’emplois. Des centaines d’emplois vont naître avec la création de ce dépôt.
La non-disponibilité des fonds de concours aux collectivités territoriales impacte votre engagement ?
Ça a négativement impacté le fonctionnement des institutions. Vous savez, les collectivités territoriales dépendent pour beaucoup de ces appuis. Les conseils départementaux n’ont pas de ressources propres comme les mairies. Ils sont grandement tributaires des fonds alloués par l’Etat. Vous imaginez donc si ces fonds tardent à être libérés, quel impact ils auront sur le bon fonctionnement des institutions. Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons rien reçu. N’empêche, nous faisons avec les moyens du bord. Nous avons été élus par les populations, quoiqu’il advienne, nous essayons de satisfaire leurs besoins. Récemment, nous avons remis des motopompes aux producteurs impactés par les inondations de l’année dernière, des moulins à mil à des groupements de femmes et plusieurs rouleaux de grillage. Nous interpellons l’Etat pour une discrimination positive en faveur des conseils départementaux, car les mairies, elles, ont des ressources propres. Le département de Bakel fait 6000 km². Le Conseil départemental n’a même pas de véhicule. Vous voyez bien la difficulté. Les tournées, je les mène avec mon propre véhicule. C’est vraiment difficile. D’où mon appel lancé aux nouvelles autorités à faire en sorte que Bakel dispose d’un plan de développement spécial. Je terminerai en appelant les autorités centrales à travailler à reloger les victimes des inondations. Beaucoup de sinistrés logent toujours dans des tentes. Avec la météo qui annonce un hivernage pluvieux, si rien n’est fait, les dégâts risquent d’être pires. Il faut trouver une solution à ce problème de manière urgente. Il était annoncé la construction d’un village de recasement, dénommé Village Diomaye, pour reloger les sinistrés. Que ce projet s’accélère pour les nombreuses victimes.
Qu’en est-il du projet de construction d’un établissement public de santé de niveau 2 ?
Je l’ai dit et décrié partout : Bakel est le seul département du pays qui se soigne hors de sa capitale régionale. C’est vraiment dommage. Nous sommes à 250 km de Tambacounda, la capitale régionale. Nous ne pouvons pas y aller tout le temps. La localité la plus proche, c’est Ourossogui, et elle est à 150 km. Elle dispose de 3 hôpitaux à elle seule, au moment où Bakel n’en a pas un digne de ce nom. Il ne se passe pas un seul jour sans que des cas d’évacuation ne soient notés. Malheureusement, avec des cas de décès du fait de l’éloignement. En ce 21ème siècle, ce n’est pas normal que des pertes en vie humaine soient enregistrées faute de structures sanitaires adéquates. C’est aberrant ! Il faut une discrimination positive pour Bakel et ses habitants. Nous interpellons le président de la République et son Premier ministre, Ousmane Sonko. Nous leur disons juste que nous voulons nous soigner. Il suffit juste d’une simple fracture au doigt pour être évacué à Ourossogui ou à Tamba. Vous pensez que c’est normal pour la localité chef-lieu du département ? Les populations de Bakel réunies réclament un hôpital digne de ce nom, avec toutes les spécialités.
Il y a une doléance qui vous tient à cœur : vous lancez quel appel à l’endroit des patrons de presse contre l’enclavement médiatique de Bakel ?
Malheureusement, nous n’avons que l’Agence de presse sénégalaise et la Rts radio comme médias à Bakel. C’est regrettable, et pourtant, il y a de la matière dans la zone. Nous lançons un appel solennel à tous les patrons de presse de venir implanter leurs organes dans le département. Ce qui contribuera à son essor. Bakel est un grand carrefour, avec une diversité culturelle extraordinaire, et il a besoin d’être vendu. Nous sommes frontaliers avec le Mali et la Mauritanie, il y a tellement de choses à dire et tellement de choses à montrer et à vendre dans la contrée. J’appelle tous les patrons de presse à faire comme l’Aps et la Rts, pour contribuer à la promotion du département.