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9 juin 2025
L’ITIE FAIT ETAT DE 236,59 MILLIARDS DONT 225,49 AFFECTES AU BUDGET DE L’ÉTAT
Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (CN-ITIE) a rendu public hier, lundi 5 mai, le Rapport de Conciliation ITIE portant sur la période du premier semestre de l’année fiscale 2024.
Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (CN-ITIE) a rendu public hier, lundi 5 mai, le Rapport de Conciliation ITIE portant sur la période du premier semestre de l’année fiscale 2024. Ce document fait état d’un montant total des revenus générés par le secteur extractif pour le 1er semestre 2024 de 236,59 milliards FCFA dont 225,49 milliards FCFA affectés au budget de l’État.
Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (CN-ITIE) a rendu public hier, lundi 5 mai, le Rapport de Conciliation ITIE portant sur la période du premier semestre de l’année fiscale 2024.
Dans ce document, le CN-ITIE a révélé que le montant total des revenus générés par le secteur extractif pour le premier semestre 2024 s’élève à 236,59 milliards FCFA (391,49 millions USD), y compris les paiements sociaux et environnementaux. Loin de s’en tenir-là, le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives soulignant que ce résultat net représente 64 % des revenus totaux du secteur extractif enregistrés en 2023, a également précisé que 225,49 milliards FCFA de ce montant ont été affectés au budget de l’État.
Par ailleurs, ce document renseigne également sur la prédominance des revenus du secteur minier, évalués à 187,35 milliards FCFA, soit 79,19% dudit montant, sur ceux du secteur des hydrocarbures qui pointe à la deuxième position avec 45,79 milliards, soit 19,36% de cette manne financière. La comparaison des résultats obtenus par ces deux secteurs au premier trimestre de l’année 2024, fait apparaitre une hausse de 56,36% du total des revenus du secteur minier générés sur l’exercice 2023, soit 187,35 milliards FCFA. Il en est de même pour les revenus du secteur des hydrocarbures qui ont également connu une augmentation de 15,14 milliards FCFA, passant de 30,65 milliards FCFA en 2023 à 45,79 milliards FCFA au premier semestre 2024.
D’après ce document, cette augmentation des revenus du secteur des hydrocarbures est principalement due aux paiements effectués par la société Woodside Energy Senegal, relatifs aux droits de douane exceptionnellement réglés en 2024 pour les opérations « Customs audit 2016-2021 | Agreed settlement » et « Import duty payment », s'élevant respectivement à 3 000 000 000 FCFA et 21 749 614 559 FCFA.
L’EXEMPLAIRE REVALORISATION DE L’HERITAGE DE CONFUCIUS
En Chine, chaque province valorise son identité. A Shandong, berceau de Confucius, toute une politique active vise à faire rayonner sa pensée et ses œuvres surtout auprès des Chinois. La reconstitution de la vie de Confucius peut inspirer le Sénégal
Fatou Ndiaye (envoyée spéciale à Shandong) |
Publication 06/05/2025
En Chine, chaque province valorise son identité. A Shandong, berceau de Confucius, toute une politique active vise à faire rayonner sa pensée et ses œuvres surtout auprès des Chinois.
Plus de deux millénaires après son existence, l’œuvre du philosophe chinois Confucius est ancré dans la mémoire des Chinois surtout ceux de sa région natale, Shandong, province à l’Est du pays sur les berges de la Mer jaune. Le 25 avril 2025, après que le Train à grande vitesse (TGV) a avalé après trois heures, les 500 kilomètres qui séparent Beijing à Qufu, les journalistes en échanges culturels en Chine, entament la marche sur les pas de Confucius.
Le voyage commence par le village de Luyuan. Il a été reconstruit à l’image du village de l’époque où vivait le philosophe. Entièrement financé par les autorités chinoises, le village de Luyan donne aux visiteurs la possibilité de faire une immersion dans le passé chinois. Il est situé au cœur du complexe touristique culturel de Nishan, à 25 kilomètres au Sud-Est de Qufu.
Une composante de la deuxième phase du projet Nishan Sacred Land, réalisé pour honorer la mémoire du savant chinois, le village de Luyan est érigé à Nishan, dans la montagne où serait né Confucius il y a plus de 2500 ans. Il couvre une superficie d’environ 106 hectares et une surface de construction totale de 380 000 mètres carrés avec des jets d’eau naturels, des bâtiments conçus avec une architecture attrayante et des espaces de commerces.
Nishan Sacred Land ambitionne de devenir un haut lieu de découverte de la culture traditionnelle chinoise et une destination touristique culturelle de renommée mondiale. Le village est une destination privilégiée pour les séjours pédagogiques. En plus, il a pour objectif selon les autorités locales, de contribuer à une culture de civilité et de modestie en faisant une démonstration du passé qui allie culture, tourisme et éducation. De nombreuses installations y sont réalisées pour valoriser le site. Dès l’entrée, un décor pittoresque accueille le visiteur : des eaux ruissellent au pied de la montagne Nishan qui domine le village. Dans cet élan de renaissance confucéenne, la route menant aux édifices est baptisée « l’allée des anciens philosophes », en référence aux chemins jadis foulés par les penseurs de l’Antiquité. « En suivant les traces des sages, nous pouvons retracer nos racines et écouter les enseignements anciens d'il y a 2 500 ans », soutient la guide Océane. Elle explique également que, « dans sa jeunesse, Confucius se consacra à la quête du savoir. Devenu adulte, il établit des écoles privées et promut l'éducation, devenant ainsi un modèle intemporel pour les enseignants à travers les âges ». Ainsi, une scène illustrant Confucius et ses disciples en plein apprentissage est recréée dans le temple, à travers quatre espaces équipés de technologies numériques et de méthodes de recherche avancées. La construction du village s’est achevée en 2020
CITÉ SACRÉE DE NISHAN, UN CENTRE DE FORMATION ET DE PERFECTIONNEMENT À LA PENSÉE DE CONFUCIUS
Le centre de formation et de perfection à la pensée de Confucius localement appelé, « la terre sacrée de Nishan » est situé au sud-est de la ville de Qufu. Il est connu des Chinois. On y rencontre des élèves de tous âges. Ils n’y sont pas pour une sortie récréative, mais en cours hors classe obligatoire pour chaque apprenant surtout ceux de la province de Shandong. Le centre formation et de perfectionnement vient parfaire une initiation à la pensée et aux enseignements de Confucius déjà entamée dans les salles de classe.
L’œuvre de Confucius est inscrite dans les manuels scolaires chinois. Dans chaque établissement scolaire en Chine, nous dit-on, « il y a une statue de Confucius qu’il faut saluer tous les jours ». Le centre de formation ambitionne de devenir « un lieu de retraite pour la culture et le perfectionnement et une destination touristique ». En septembre 2018, la première phase du projet est achevée comprenant la statue de Confucius, haute de 72 mètres et pesant une tonne, l’université de la grande sagesse, le centre d’accueil des visiteurs du village de Luyan et l’hôtel Nishan Académie. La statue qui trône sur l’infrastructure est le principal repère du site. On peut l’apercevoir de loin.
La nuit, ses lampes illuminent la ville de Qufu. « 3000 arbres sont plantés autour du site », explique toujours le guide. Le chemin qui mène à « ce site sacré » est conçu selon la pensée de Confucius. Il est constitué de 5 sections de marches, pour un total de 80 marches. En Chine, on dit : « Mille kilomètres commencent par un pas. » Et chaque échelon gravi, dit-t-on symbolise « une étape dans l’apprentissage qui requiert du temps, de la patience, et une progression graduelle ». Sur les murs de chaque côté, des bambous sculptés. illustrent le processus d’apprentissage traditionnel chinois. De chaque côté des marches, des lampes qui représentent la transmission continue de la culture chinoise. Dans cette redynamisation autour de Confucius, ses disciples sont eux aussi mis à l'honneur. La Galerie des 72 Sages, est l’un des espaces culturels du « Dacheng Hall », une section de la cité sacrée, rend hommage aux disciples les plus célèbres de Confucius, les piliers du confucianisme. Il a aussi une grande peinture à l’huile de Confucius. Elle illustre une scène du philosophe enseignant sous les abricotiers, connue sous le nom de “l’estrade des abricotiers”, symbole de l’éducation confucéenne. La « Salle Ren », la plus vaste de toutes s’étend sur plus de 2800 mètres carrés, et peut accueillir jusqu’à 1500 personnes pour des conférences, des cérémonies ou encore des activités pédagogiques.
LE TEMPLE ET LA MAISON FAMILIALE DE CONFUCIUS, UN LEGS QUI PERDURE
Le Temple de Confucius fut édifié en 478 avant JC dans le but de célébrer la mémoire du savant chinois. Successivement détruit puis reconstruit au fil des siècles, ce temple s’étend aujourd’hui sur quatorze hectares. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994. Le temple est à Qufu. Il comprend cent quatre (104) bâtiments datant des dynasties Jin à Qing (vers 1644 à 1912), dont la salle Dacheng, le pavillon Kuiwen et l’autel Xing, ainsi que plus de 1 250 arbres anciens. Le Temple abrite plus d’un millier de stèles d’époques diverses, et des objets précieux tels que des bas-reliefs Han en pierre, des illustrations gravées représentant la vie de Confucius et les sculptures de dragon en pierre des dynasties Ming et Qing. Le Temple a servi de prototype et de modèle pour tous les temples de Confucius que l’on trouve très largement disséminés dans les pays d’Asie du sud et de l’est, notamment en matière d’agencement et de style.
Le temple de Confucius attirent du monde. L’année dernière 4 millions de personnes l’ont visité selon les données du comité de gestion. Il est aussi parmi les nombreuses infrastructures à la mémoire du philosophe. Chaque jour à onze heures, une prestation est faite, un rituel qui plonge l’hôte dans une sacralité. Elle est appelé « la cérémonie du sacrifice ». Le sacrifice est une sainteté dans la culture chinoise. Sous les tambours battants, des hommes tout de rouge vêtus, font des prestations artistiques. Le "Da Cheng Dian", est le bâtiment le plus important du temple de Confucius. Il est comparé́ au Palais de la Paix Suprême de la Cité Interdite à Pékin et au Temple du Ciel à Tai Shan, formant ainsi les "trois grands temples de l'Orient" en Chine. Une grande salle pour honorer Confucius est aussi dans la composition du temple. Elle a été construite sous la dynastie Song du Nord ( a régné en Chine entre 960 et 1219) et a été reconstruite plusieurs fois sous les dynasties Ming et Qing. La structure de la salle compte neuf travées, avec un toit recouvert de tuiles en verre jaune, et les corniches sont décorées de dragons d'or, ce qui lui donne une allure imposante. C'est ici que l'on honore Confucius. Au centre de la salle se trouve une statue de Confucius de plus de 3 mètres de hauteur, assise avec dignité́ et une expression calme mais autoritaire, incarnant la grâce et la majesté́ de Confucius.
Dans le hall, en plus de la statue de Confucius, on honore également les "Quatre Compagnons et Douze Philosophes", des disciples éminents de Confucius comme Yan Hui, Zengzi, Mencius, ainsi que des maitres de la philosophie confucéenne. Ensemble, ils forment le cœur des rituels du temple. Le "Xing Tan", un lieu mémorable dédié́ ̀a l'enseignement de Confucius. Selon la légende, Confucius enseignait sous un arbre d'abricot, et ainsi, cet endroit a été planté avec des abricotiers, d'où̀ le nom de "Xing Tan" ou "Autel des Abricotiers".
La maison de la famille Confucius, également connue sous le nom de « résidence du Prince du Saint Héritage » est côté du temple. Le titre de « Prince du Saint Héritage » a été attribué ̀a partir de la dynastie Song, signifiant « hériter du Saint et diffuser son enseignement ». Depuis 1055, ce titre a été transmis à travers 31 générations, pendant presque 900 ans ! Sous la dynastie Ming, la position de la famille Confucius était particulièrement élevée. Le chef de la famille occupait le rang le plus élevé́ parmi les fonctionnaires civils, avec un statut comparable à celui d’un prince.
À l’époque de la République, M. Kong Decheng a été nommé « Officiel en charge des cérémonies pour le grand sage Confucius », et a continué́̀a organiser les rituels en son honneur. Qufu, la ville de Confucius, est célèbre pour ses nombreuses stèles, qui sont considérées comme un véritable musée des inscriptions confucéennes. Ces stèles couvrent une large période, allant de la dynastie Han jusqu'à la République de Chine, et elles sont une documentation de l'héritage de Confucius ainsi que de l'importance que les différentes dynasties ont accordée ̀a la culture confucéenne. Les bâtiments ont été conçus et construits selon les principes du confucianisme. Pendant l'époque Ming, de nombreux très grands artistes et artisans ont consacré leur habileté à la décoration du temple
De même, pendant le règne de la dynastie Qing, les artisans de l'empire édifièrent la salle et la porte Dacheng ainsi que la salle Qin qui sont jugées comme les merveilles de l'art et de l'architecture Qing. La configuration du temple est destinée à attirer les regards vers le bâtiment principal. L'ensemble est intimement lié à son environnement boisé au sein duquel on constate une grande hiérarchie dans la disposition de ses éléments constitutifs. L'harmonie est omniprésente, illustrant l'idéal confucéen qui situe l'harmonie dans tous les aspects de la vie - philosophie, politique, éthique et monde matériel - aux côtés de 1 'honnêteté, de la sincérité et de la modération. Confucius est né 28 septembre 551 av. J.-C. et est mort le 11 avril 479 av. J.-C. Il est le personnage historique qui a le plus marqué la civilisation chinoise, et est considéré comme le premier « éducateur » de la chine.
La reconstitution de la vie de Confucius peut inspirer le Sénégal, où l’héritage de grandes figures est souvent relégué aux oubliettes. Hormis quelques récits, presque rien n’est entrepris pour préserver ce patrimoine. Le village de Thieytou, où repose Cheikh Anta Diop, éminent savant et homme politique, reste ignoré par la majorité des Sénégalais. L’histoire des femmes de Nder, d’Aline Sitoé Diatta, de Kocc Barma Fall, entre autres, mérite pourtant d’être mise en valeur pour éclairer les générations à venir.
QUARANTE-HUIT HEURES CHRONO
Les anciens ministres du régime sortant, en l’occurrence Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop, sont à moins de quarante-huit heures de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice
Les anciens ministres du régime sortant, en l’occurrence Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop, sont à moins de quarante-huit heures de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, sauf tsunami parlementaire.
La quinzième législature statue en effet, ce jeudi 08 mai, lors d’une plénière, sur leur comparution ou non devant la seule juridiction habilitée à juger leurs actes, en tant qu’anciens responsables de départements ministériels. La gestion du Fonds Force Covid19 est, à l’exception du cas se rapportant à l’ancien Garde des Sceaux, au cœur des incriminations contre ces ex-ministres, tous cités dans une lettre officielle adressée par l’actuel ministre de la Justice Ousmane Diagne à l’Assemblée nationale.
La quinzième législature, dominée par la majorité Pastef-Les Patriotes, actuel parti au pouvoir, va franchir, ce jeudi 08 mai, un autre palier dans son engagement pour la reddition des comptes.
Dans moins de quarante-huit heures, les 165 députés sont invités à l’hémicycle pour l’examen des conclusions des projets de résolution de mise en accusation devant la Haute Cour justice de cinq anciens ministres sous Macky Sall. Il s’agit de l’actuel député-maire de Louga Moustapha Diop et de la députée Salimata Diop, deux parlementaires dont l’immunité a été levée dans un premier temps ; des anciens ministres Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima et Ismaïla Madior Fall, dernier Garde des Sceaux et ministre de la Justice de Macky Sall.
La plénière d’après-demain, jeudi, est l’aboutissement d’un processus entamé depuis lors par l’As semblée nationale pour viabiliser la procédure judiciaire de ces anciens ministres devant la Haute Cour de justice.
Convoqués en réunion, le mercredi 23 avril, les membres de la Conférence des présidents avaient en effet validé la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour justice de ces anciens ministres sous la présidence de Macky Sall. Ces responsables de départements ministériels «sur lesquels pèsent de graves charges de prévarication », selon le procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Mbacké Fall, sont visés pour la plupart dans le cadre de la « mal gouvernance » des fonds Force Covid-19, suite à un rapport de la Cour des comptes.
Le cas de l’ancien Garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall relèverait d’une autre affaire liée, selon certaines sources, à la gestion spécifique de son département ministériel.
Pour rappel, lors d’une conférence de presse conjointe organisée avec le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance hors classe de Dakar et le Procureur de la République financier, Mbacké Fall, Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, avait révélé que les dossiers de ces ex-responsables de l’ancien régime avaient déjà été transmis au Parlement. Il avait également précisé que son service (le parquet) avait reçu huit rapports portant sur les ministères de la Géologie et des Mines, de la Culture, des Sports, de la Santé, de la Femme et de la Famille, du Développement industriel, des Petites et Moyennes entreprises, ainsi que du Développement communautaire, concernant des détournements et autres actes délictueux dans la gestion de ce fameux fonds Force Covid-19.
LES LACUNES DU SYSTÈME DE PREMIER SECOURS
L'accident de Vélingara révèle une leçon : la vulnérabilité face aux catastrophes, qu'elles soient accidentelles ou d'autre nature, reste une réalité quotidienne pour de nombreuses populations éloignées des grands centres urbains au Sénégal
Au-delà des morts, des blessés et des souffrances laissées sur place, l'accident de Vélingara pose la lancinante question de l'organisation des premiers secours dans les zones périphériques.
“Les choses auraient pu être pires”. Ce sentiment du conseiller départemental, Amadou Athie, est partagé par plusieurs habitants de ce département situé au sud du pays, à la frontière avec la Guinée et la Guinée-Bissau. Deux aspects ont principalement contribué à la limitation des dégâts. D'abord, le lieu de l'accident, à quelques deux kilomètres de la commune de Vélingara, dans le village de Sarré Thialy, à la sortie de la commune, sur la route qui mène vers Kolda. Ensuite, il faut noter que ces dernières années, des efforts importants ont été faits par l'État, pour relever les plateaux techniques des hôpitaux de Tamba et de Kolda. Tout en saluant ces efforts, M. Athie estime que l'État doit faire plus d'efforts pour mettre à niveau des départements stratégiques comme Vélingara.
“Le département ne dispose pas d'un hôpital, mais juste d'un centre de santé, alors qu'il fait plus de 400 000 habitants, est frontalier avec trois pays (la Gambie en plus de la Guinée et de la Guinée-Bissau, NDLR) et il abrite d'importants événements comme le Daaka de Médina Gounass qui réunit chaque année des millions de pèlerins, des marchés hebdomadaires, dont Diaobé. Il mérite donc une plus grande attention et nous invitons les autorités à nous venir en aide”, plaide le conseiller départemental.
L'autre volet fondamental dans la prise en charge des premiers secours, c'est aussi la disponibilité du matériel roulant. Vu le nombre important de blessés, il a fallu un important dispositif, sous la coordination du médecin-chef départemental, pour faire face. Selon le conseiller départemental, ce dernier a su mobiliser non seulement les ambulances, mais aussi des pickups adaptés pour la circonstance, en sus des sapeurs-pompiers qui ont également été dépêchés à temps. “C'est vraiment toutes les équipes qui se sont mobilisées, avec l'appui des populations pour assurer aux blessés les premiers soins de qualité et de référer à temps. Cela a permis de minimiser les dégâts. Sinon, ça allait être plus catastrophique”, soutient l'élu local. Le seul bémol, insiste-t-il, c'est l'absence d'un hôpital de niveau 2, voire 3. “Si l’on avait un plateau technique adéquat, on n'aurait pas besoin de référer à Tambacounda ou Kolda. On aurait pu les prendre en charge sur place. C'est la raison pour laquelle nous appelons les autorités à nous aider à avoir un hôpital de niveau 2 ou même de niveau 3, vu le positionnement du département. Le centre de santé ne peut permettre de faire face à ces genres de situations”.
Outre le plateau technique et la rapidité de l'intervention, ce drame pose aussi la question des ressources humaines disponibles dans les zones périphériques. À ce niveau, les défis pour Vélingara restent surtout les spécialistes. “Nous avons des RH de qualité. Mais comme je le dis, cela ne suffit pas. Quels que soient leurs compétences et leur engagement, si les équipements ne sont pas disponibles, ils ne peuvent faire grand-chose dans certaines situations. Imaginez : chaque fois qu'on veut faire une radiographie, on est obligé d'aller jusqu'à Tamba. Nous ne disposons pas non plus de spécialistes ; il n'y a que des généralistes, des sages-femmes. Si l’on avait un hôpital, tous ces problèmes allaient être pris en charge. Le drame qu'on a connu, si c'était dans une zone un peu plus éloignée, aurait pu être plus grave”, se répète-t-il, soulignant la promptitude et l'efficacité de la réaction des personnels soignants et des pompiers.
Au-delà de ce cas d'école dans lequel le système dans le sud-est du pays semble plus ou moins avoir bien réagi pour limiter les dégâts, les mêmes difficultés se posent dans la plupart des zones périphériques, avec des établissements de santé peu préparés à faire face à certains types de drames. Aujourd'hui, on parle des accidents, mais cela aurait pu également être lié à d'autres catastrophes.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE DU MARDI 6 MAI 2025 : LE SENEGAL ENTRE SECOUSSES POLITIQUES, REVELATIONS ECONOMIQUES ET TENSIONS SOCIALES
La presse de ce jour traite principalement les scandales politico-financiers, les tensions autour de la gouvernance des ressources naturelles, l’instabilité sociale, et contre-performances sportives des Lions U20
(SenePlus) En ce début de semaine, l’actualité sénégalaise est marquée par une convergence de sujets brûlants dans la presse : scandales politico-financiers, tensions autour de la gouvernance des ressources naturelles, instabilité sociale, et contre-performances sportives. Les principaux quotidiens du pays s’emparent de ces thèmes avec vigueur, offrant une radiographie inquiétante mais lucide de l’état du pays.
ÉCONOMIE ET GOUVERNANCE : LE SECTEUR EXTRACTIF SOUS LA LOUPE
Le rapport 2024 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a révélé que le secteur minier a généré 236 milliards de FCFA au premier semestre 2024, un chiffre qui fait la une de Rewmi Quotidien : « 236 milliards FCFA au 1er semestre 2024 : revenus générés par le secteur minier ». Ce chiffre, bien que significatif, relance le débat sur la répartition des ressources et la gouvernance du secteur.
EnQuête s’interroge : « Les premiers chiffres de Diomaye-Sonko », faisant référence à la gouvernance du duo présidentiel sous le prisme de la transparence annoncée. Les Échos complète cette couverture avec le titre : « Le secteur extractif a généré 236 milliards », confirmant l’importance économique du secteur.
Mais cette manne financière n’est pas exempte de controverses. Source A pointe du doigt l'absence du ministre Amadou Sall lors de la présentation du rapport de l’ITIE avec un titre sans équivoque : « Amadou Sall fera faux bond ». Le journal affirme également que 11 ministres sont directement concernés par le rapport et devront « répondre » à certaines anomalies de gestion.
JUSTICE ET FINANCES PUBLIQUES : DES MILLIARDS DANS LE FLOU
La presse s’intéresse aussi de près à la traque des fonds publics présumés détournés. Libération livre une bombe en titrant : « Le parquet financier sur la piste des opérations suspectes de plusieurs milliards », évoquant une série de transactions douteuses liées à l’ancien régime. Le journal revient notamment sur le cas de Tibou Faye, qualifié de « l’arrangeur » au cœur d’un système complexe d’enrichissement.
CRISE SOCIALE ET SYNDICALISME : LE SPECTRE DE LA GREVE PLANE
Alors que l’État peine à répondre aux multiples revendications sociales, WalfQuotidien annonce une possible déflagration sociale avec sa une : « Menaces de grève tous azimuts – Le Pacte déstabilisé ». Le journal évoque une administration en ébullition, où les syndicats ne cachent plus leur exaspération.
De son côté, L’Info met en lumière les tensions locales avec : « Les exigences des maires », des élus locaux frustrés par le manque de moyens et de décentralisation effective.
Quant à Direct News, il pointe du doigt la mauvaise gestion des entreprises publiques dans un dossier intitulé : « Quand Abass Fall occulte le vrai problème », suggérant que des responsables politiques détournent l’attention des véritables enjeux structurels.
SANTE PUBLIQUE ET INFRASTRUCTURES EN DELIQUESCENCE
L’AS lance un cri d’alerte sanitaire avec son titre : « Les malades du hangar des pèlerins en danger ». Le journal révèle les conséquences dramatiques de la dégradation avancée des installations médicales, avec un hôpital qui n’est plus en mesure d'assurer les soins de base, malgré des recettes de 240 millions FCFA générées.
Par ailleurs, la direction des constructions scolaires et le génie militaire sont également pointés du doigt pour les retards et défauts d’infrastructure, selon Direct News.
TENSIONS POLITIQUES ET RECOMPOSITIONS PARTISANES
Le champ politique reste lui aussi agité. Point Actu note que « Abdoulaye Daouda Diallo agrandit le fossé avec l’APR », laissant entendre une dissension croissante au sein du parti présidentiel. Dans la même veine, Yoor-Yoor pose une question dérangeante : « Y a-t-il une taupe de l’APR au sein de la Cour des comptes ? », alors que les soupçons de fuites d’informations sensibles se multiplient.
Pendant ce temps, Tribune rapporte un incident grave : « Une bande d’hommes armés attaque le cortège de Thierno Alassane Sall à Diomaye », révélant des tensions sur le terrain politique et sécuritaire, même en dehors de Dakar.
Enfin, Sud Quotidien consacre sa une au cas Dème, en annonçant : « 48 heures chrono pour trancher » sur sa mise en accusation, un feuilleton judiciaire à suivre de près.
SPORTS : LES LIONS DANS LA TOURMENTE
Sur le plan sportif, les résultats décevants des équipes nationales font les gros titres. Point Actu Sport tire la sonnette d’alarme avec : « Le Sénégal s’écroule face au Ghana et flirte avec l’élimination », tandis que Stades confirme : « Le Sénégal tout près de l’élimination ». La presse souligne notamment les contre-performances en catégorie U20, comme l’indique Rewmi Sports : « Battus par le Ghana, les Lionceaux compliquent la tâche ».
Malgré ce contexte morose, une note d’espoir subsiste avec Habib Diarra, sélectionné parmi les finalistes du Prix Marc-Vivien Foé 2025, une distinction relayée par Stades.
INTERNATIONAL ET CULTURE FOOTBALLISTIQUE
Enfin, Record propose une évasion européenne avec une affiche alléchante : « Inter Milan – FC Barcelone : Qui va rester à quai ? », à la veille des demi-finales retour de la Ligue des champions.
Conclusion
Cette édition du 6 mai 2025 reflète un pays à la croisée des chemins, entre volonté de rupture avec les pratiques anciennes et les réalités persistantes de la mauvaise gouvernance, des urgences sociales, et de la précarité sportive. Une presse dynamique et critique poursuit son rôle d’alerte, dans un climat où la transparence et la justice sont plus que jamais attendues.
L’EXÉCUTIF ET LE LÉGISLATIF PLACÉS SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE*
EXCLUSIF SENEPLUS - Les tentatives répétées d'instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique ont paradoxalement nourri les aspirations d'émancipation du Conseil constitutionnel. Pour les Sages, un processus de maturation interne s'est opéré
De l’ingratitude du devoir au devoir d’ingratitude : La révolution des « sages ».
L’indépendance des juges, comme l’indépendance dans la vie, ne se demande pas, car elle ne se donne pas. Elle s’arrache d’âpres luttes, c’est connu.
Longtemps soupçonné d’être de connivence ou en intelligence avec l’exécutif et sous le joug du législatif, le Conseil constitutionnel vient, une fois de plus, en déclarant « non conforme à la Constitution » la proposition de loi interprétative, d’apporter la preuve d’avoir définitivement arraché son indépendance à travers un coup de force institutionnel, réalisé avec tact et douceur, mais sur une longue période de maturation.
Beaucoup d’événements ont jalonné cette longue marche vers l’indépendance. Nous en citerons quelques-uns.
L’assassinat de Me Babacar Seye : un traumatisme indélébile dans l’inconscient collectif des juges
Dans le monde de Me Babacar Séye, on ne meurt que cinq fois. En effet, ce brillant avocat , devenu éminent membre et vice président du Conseil constitutionnel a subit un inédit quintuple assassinat.
Nous sommes le 15 mai 1993, il est 15h passées de quelques minutes. Quelques heures plus tôt, le Conseil constitutionnel venait de publier les résultats définitifs des dernières élections législatives en faveur du président Abdou Diouf. Une Renault 25 conduite par M. Abdou Aziz Ngom, assisté de son collègue le brigadier-chef Momar Niang, lui aussi membre des forces de sécurité, abordait tranquillement le virage de la rue des ambassadeurs, sur la corniche-Ouest presque déserte, lorsqu’elle est rattrapée par un autre véhicule, noir comme le présage qu’il portait, avec à son bord trois individus armés. Plusieurs détonations et Me Babacar Seye, vice président du Conseil constitutionnel du Sénégal s’affalait sur la banquette arrière. Le Conseil constitutionnel et la nation venaient d’être atteints en pleine tempe, la République venait de poser un genoux à terre. L’enquête complexe au parfum d’inachevé qui s’en suivit aboutira à l’arrestation et à la condamnation d’un groupuscule d’individus le 30 septembre 1994 à 18 et 20 ans de travaux forcés. Les commanditaires ne seront jamais inquiétés. Par cet acte froid et lâche, c’est le Conseil constitutionnel qui était visé. Les sages n’en ont jamais doutés.
En 2002, il est à nouveau « assassiné » par une grâce accordée à ses assassins par le president Wade, arrivé deux ans plus tôt au pouvoir.
Le 7 janvier 2005, Me Séye est à nouveau victime de la loi portée par le député Ibrahima Isidore Ezan avec la complicité de l’Assemblée nationale, qui votera cette proposition de loi d’amnistie. En votant cette loi, l'Assemblée, avec l’assentiment du président Wade, a consacré l’indécence et l’ingratitude de l’État à l’égard d’un de ses plus grand serviteur.
Le 15 février 2005, le Conseil constitutionnel, sans rancune, sans esprit de corps, valide la loi Ezan et « libère » définitivement les assassins de son honorable vice-président. Il vient de donner le coup de grâce à son défunt vice-président.
Le cinquième et dernier « assassinat » de l’honorable Me Babacar Seye est toujours en cours . La scène de crime ? Les plateaux télé. Le complice s’appelle « la presse » ; une certaine presse. Une certaine presse qui ne mérite pas ce nom, car elle permet de façon indigne à l’un des protagonistes redevenu acteur entièrement à part de la scène politique nationale, de se pavaner nonchalamment sur la scène de crime, de plateau en micro, donnant des bons points par-ci, révélant et sanctionnant par-là au grand dépit de la morale, des magistrats et du peuple.
Bien sûr, les protagonistes ont été amnistiés à travers une procédure parfaitement légale. Mais tout ce qui est légal n’est pas moral et le comportement de certains d’entre eux est amoral et immoral et au-delà de l'indécence, leur exhibitionnisme, frise la provocation. La République est aussi portée par des codes et des vertus non-écrits sans lesquelles elle n’est pas juste.
Les lois d’amnistie ne sont pas forcément initiées pour des soucis d’une justice impersonnelle , elles sont parfois de beaux costumes taillés aux mensurations de leurs initiateurs. Le débat actuel sur la dernière loi de cette nature nous en donne une illustration parfaite.
Tous ces événements cumulés ont sûrement provoqué un traumatisme chez les juges, qui ont compris que l’État ne garantissait ni leur vie, ni leur honneur.
Ainsi, dans la période post-traumatique, l’honorable juge sénégalais a senti une solitude immense et un manque de reconnaissance de la part de ceux pour qui il avait embrassé une noble vocation qui, dans toutes les religions monothéistes, est réservée au seul créateur suprême : unique juge. Une vocation qui force respect et honneur, mais qui pouvait être le pire des cauchemars dès lors que les protagonistes du jeu démocratique et plus précisément de l’État de droit ne jouaient pas honnêtement leur rôle.
Le juge ne savait pas qu’on pouvait ainsi tuer un vice-président du Conseil constitutionnel de la trempe de Me Seye, au service de l’Etat de droit pour que les soient auteurs libérés par une loi sur commande approuvée à une écrasante majorité, sans aucune autre forme de procès.
Une instrumentalisation de la justice devenue inacceptable
La justice est souvent “instrumentalisée”, à son corps défendant, par les hommes politiques et le Conseil constitutionnel n’échappe pas à cette règle malheureuse. En effet, la tendance un peu vicieuse des hommes politiques est de passer par la haute juridiction pour faire valider ou invalider des actes à portée hautement politique.
La tentative du « coup d’État institutionnel » à la veille de la dernière présidentielle ne voulait pas emprunter une autre voie. C’est ce qui s’est passé récemment en France pour circonscrire la loi immigration. Cette stratégie politicienne a été aussitôt condamnée par le président de la juridiction, à l’époque M. Laurent Fabius.
« Le Conseil constitutionnel [n’est] ni une chambre d’écho des tendances de l’opinion, ni une chambre d’appel des choix du Parlement, mais le juge de la constitutionnalité des lois », a rappelé son président, qui a regretté que « cette définition simple n’était probablement pas ou pas encore intégrée par tous ». M. Fabius, qui a critiqué la « confusion » chez certains entre le droit et la politique, a appelé à « respecter l’Etat de droit, qui se définit par un ensemble de principes cardinaux comme la séparation des pouvoirs, le principe de légalité et l’indépendance des juges ».
Les Sénégalais ont toujours rêvé de juges s’adressant aux politiques avec autant d’autorité et d’indépendance. Loin de ce juge flagorneur et louangeur à l’ouverture récente des cours et tribunaux.
La relation entre l’exécutif et le judiciaire a tout le temps suscité le doute, eu égard à de nombreuses procédures judiciaires au parfum de règlements de comptes politiques. Pourtant les juges sont, pour leur écrasante majorité, des professionnels aguerris qui ne condamnent que lorsqu’ils ont des preuves factuelles d’infractions pénales indiscutables et documentées.
Un déficit de confiance exacerbé dans la relation justice-politiciens -citoyens, entre 2021 et début 2024
Comme pour la société contemporaine, il y a une véritable crise morale dans le champ politique sénégalais où des politiciens décomplexés ont changé de paradigmes dans leur façon de faire de la politique. En effet, dans la période pré-électorale de la dernière présidentielle, ils n’ont pas hésité a attaquer frontalement les institutions de la République. Ce fut un mal, qui n’était pas nécessaire.
Cette période fut une descente aux enfers pour le juge qui a vu sa réputation dégringoler de son piédestal à cause des soupçons de connivence avec l’exécutif, mais aussi et surtout à cause des attaques venant d’opposants recalés par le Conseil constitutionnel au scrutin.
En effet, Il y a à peine un an, la réputation des juges était au ras des pâquerettes, avec des citoyens remontés contre ce pilier de la démocratie, à la fois vigie, sentinelle et arbitre incontournable de l’État de droit.
La justice diabolisée, présentée comme un des instruments de répression inféodé à l’exécutif, avait perdu la confiance d’une grande partie de la population sénégalaise opposée au régime en place.
Certains politiciens ont, paraît-il, réussi à éliminer des adversaires par l’instrumentalisation des procédures judiciaires et des adversaires se sont défendus en utilisant la tactique de la décrédibilisation du Juge en le présentant comme le bras armé et le complice du pouvoir exécutif.
C’est ainsi que l’honneur de beaucoup de juges fut traîné dans la boue résiduelle d’une confrontation politique de bas étage dans laquelle tous les acteurs politiques, sans exception, portent leur part, plus ou moins grande, de responsabilité.
Les juges ne seront pas les seules victimes de ce haro. Les FDS (Forces de Défense et de Sécurité) et la quasi-totalité des institutions représentatives de l’Etat impliquées dans le processus électoral en prendront pour leur grade. La faute à une opposition qui a légitimé l’usage de cette arme politique non-conventionnelle pour combattre un président qui a leur yeux était à la tête d’un gang de malfrats, déguisés en politiciens et qui, sous une apparente légalité s’adonnait à des complots et plus largement à de la délinquance d’État.
Ainsi, certains leaders n’ont pas hésité à lâcher leurs militants et sympathisants contre ce corps d’élites présumés impartiaux et justes dans toute démocratie qui se respecte.
Cette situation a atteint le summum de l'indécence avec les accusations de corruption contre d’éminents membres du Conseil constitutionnel. Des accusations gravissimes portées par des membres du PDS et qui ne sont pas étrangers à la prise de conscience des sages, lesquels ont enfin compris que leur indépendance était leur seul bouclier face à des politiciens irresponsables et des militants fanatisés.
Ce dernier crachat jeté sur la robe du juge constitutionnel a surement été la goutte de crachin de trop.
L’influence du Droit et de la jurisprudence comparés
L’analyse comparée de la jurisprudence est fondamentale pour les acteurs du Droit et le juge constitutionnel ne déroge sûrement pas à la règle. Il est intellectuellement, scientifiquement et professionnellement tenu de mesurer sa future décision à l’aune de la jurisprudence comparée. C’est à dire du Droit qui se dit ailleurs.
Moins d’un mois avant le rejet du report de l’élection présidentielle au Sénégal, le Conseil constitutionnel français venait de donner un uppercut mémorable à la « loi immigration » en la censurant partiellement mais considérablement dans sa décision du 25 janvier 2024.
Les sages français venaient ainsi, de démontrer une fois de plus leur indépendance, mais pas seulement ...
En effet, ils ont montré à travers leur pouvoir de contrôle de conformité, leur détermination à protéger les droits et libertés individuelles quitte à aller au-delà des articles numérotés de la loi. Si ce n’est pas du toupet ...!
Ce positionnement autoritaire au sens noble a pu inspirer le Conseil constitutionnel sénégalais qui a longtemps « refusé » de débrider ses prérogatives à travers un déni de compétences et une perplexité à contrôler au-delà des textes.
Cet excès de prudence peut s’expliquer par le contexte politique souvent hautement inflammable et la crainte d’être taxés de politicards en robe de juge .
Pour le Sénégal, l’ensemble des membres sont des professionnels du Droit rompus à son exercice. Ceci peut être un frein parce que la portée politique n’est pas toujours prise en compte. C’est peut-être ce qui explique la timidité du juge constitutionnel sénégalais face à des problèmes purement politiques, issus de confrontations politiques, mais transposés sur la scène judiciaire. Il serait d’ailleurs intéressant de varier la provenance des membres du Conseil en y nommant d’éminents hommes politiques, expérimentés et investis d’un sens élevé de l’État. Laurent Fabius, ancien president du Conseil constitutionnel français était un éminent homme politique et ancien premier ministre. D’ailleurs, toujours en France , tous les anciens chef de l’Etat sont des membres de droit du Conseil constitutionnel. Mais aucun d’entre eux n’y a encore siégé.
Le Conseil constitutionnel est, selon le contexte politique, sujet à des saillies politico-judiciaires. En effet, les avocats spécialisés dans la clientèle politique l’encombrent de procédures, notamment sur les questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) pour montrer qu’ils ont épuisé toutes les voies de recours ou pour stopper ou ralentir le rouleau compresseur de l’exécutif contre un adversaire un peu trop ambitieux .
L’exécutif et le législatif placés sous contrôle judiciaire. Les juges ont-ils pris le pouvoir ?
C’est la résultante d’un long processus de maturation qui a conduit à la révolte des sages, avec comme point culminant, les événements politiques ayant conduit à la dernière alternance. Quand le chaos s’installe dans une démocratie et que les acteurs politiques sur les nerfs, s’affranchissent de toute limite et défient ou tentent de pervertir les institutions, il y a péril en la demeure.
Les forces de sécurité s’érigent en paravent contre les menaces physiques sur la stabilité nationale. La justice, quant à elle, déploie son parapluie de légalité au-dessus du peuple parce que les rapaces du chaos et de l’injustice survolent les droits et libertés individuelles et collectives.
Dès lors, l’État doit rester fort et debout afin de permettre à ces autorités d’aller puiser aux tréfonds de leurs prérogatives, les moyens de rétablir l’ordre républicain et l’État de droit.
C’est ainsi que devant l’autorité vacillante de l’exécutif et les errements du législatif, les juges du Conseil constitutionnel vont siffler la fin de la récréation à travers un arrêt historique. Dans son arrêt, le Conseil constitutionnel a en effet rejeté les deux textes fondant le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024.
D’un côté, « le décret n° 2024-106 du 3 février 2024, portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, est annulé ».
De l’autre, « la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, adoptée sous le n° 4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est [jugé] contraire à la Constitution ».
Cette décision a certainement sauvé notre pays de lendemains très incertains. Elle a peut-être sauvé notre démocratie et notre pays d’un chaos qui pouvait produire des conséquences regrettables pour tous les protagonistes.
Revanche sur les politiciens et non vengeance, ni diktat
La confrontation des trois pouvoirs doit mener à leur équilibre. Il n’y aura ni gouvernement, ni diktat des juges. C’est la loi de la démocratie, le système que le Sénégal a choisi. En effet, « Ne succombons […] pas à la tentation de concevoir les relations entre justice et pouvoir politique comme l’affrontement entre des politiques vénaux et corrompus et un aréopage de sages, de savants et de justes ; pas plus que comme le conflit entre une classe politique seule détentrice de la légitimité démocratique et des juges irresponsables – à tous les sens du terme ».
La démocratie est un système qui porte le principe de séparation et d’équilibre des pouvoirs dans son ADN. C’est un système qui ne fonctionne que dans cet équidistance et ce schéma au risque d’être dévoyé. Et une démocratie imparfaite ou pervertie est pire qu’une dictature. Aucun des trois pouvoirs ne peut et ne doit être tenté par le diable de la convoitise des prérogatives des autres.
S’il y a aujourd’hui des craintes ou soupçons de gouvernement ou de dictature des juges, c’est que sur ce terrain républicain oú se joue le match démocratique atypique dans lequel l’exécutif et le législatif portent le même maillot, le Conseil constitutionnel, arbitre par excellence, a marqué deux fois. Cette situation lui donne une ascendance certaine , mais ce n’est qu’un passage transitoire, indispensable pour remettre les pendules à l’heure de l’État de droit.
Cette mise en garde s’adresse à l’exécutif, à l’Assemblée nationale et aussi à une certaine opinion publique qui, selon le contexte politique, entretient des tensions et une pression sur les acteurs judiciaires. Au-delà du Conseil constitutionnel, ce sont tous les magistrats qui doivent prendre leur indépendance. Laquelle, comme le respect, ne se souhaite pas, ne se mendie pas, il s’exige et s’arrache sans ménagement.
L’indépendance du juge est sa meilleure assurance vie, son passeport pour la respectabilité. C’est un élément fondateur de l’État de droit et de la démocratie.
* Extrait d’un essai à paraître.
SENEPLUS SOUS CYBERATTAQUE
Votre site d'information fait face à une agression massive, comme Seneweb en février. Un timing préoccupant alors que le gouvernement menace de fermer des centaines d'organes de presse, alarmant les défenseurs de la liberté d'expression
(SenePlus) - Votre portail d'information, SenePlus.com, est depuis quelques jours victime d'une importante cyberattaque, un incident qui a pris une nouvelle dimension ce lundi 5 mai 2025. Cette offensive numérique n'est pas un cas isolé, puisque Seneweb, autre média en ligne important du pays, a également été ciblé par une attaque similaire en février dernier.
L'attaque contre SenePlus, de type DDoS (Déni de Service Distribué), vise à rendre le site inaccessible en le submergeant de requêtes provenant de différentes parties du monde. Les équipes techniques travaillent actuellement avec leurs partenaires dans le domaine de la cybersécurité pour maintenir l'accès au site et renforcer notre défense.
Seneweb avait subi le même type d'offensive entre le 17 et le 27 février 2025 en provenance des États-Unis, de la Russie, de la France et de l'Indonésie entre autres, d'après un communiqué du média.
Ces cyberattaques interviennent alors qu'au moins 381 organes de presse sénégalais sont menacés de fermeture par les nouvelles autorités pour "non-conformité" au Code de la presse. Une situation que de nombreux acteurs du secteur considèrent comme "une atteinte grave à la liberté de la presse".
Les attaques DDoS contre les sites d'information sont devenues fréquentes à l'échelle mondiale, touchant aussi bien des médias locaux qu'internationaux. Dans le contexte politique actuel du Sénégal, ces agressions numériques contre deux des plus importants médias en ligne du pays soulèvent des questions préoccupantes sur l'avenir de la liberté d'expression et le droit à l'information.
PRIX MARC-VIVIEN FOÉ, UN SÉNÉGALAIS PARMI LES TROIS FINALISTES
Le vainqueur de ce trophée qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1 sera dévoilé le 12 mai sur RFI et France 24. En attendant, portrait croisé de ces talents en lice pour succéder à Pierre-Emerick Aubameyang.
Les trois finalistes du Prix Marc-Vivien Foé sont connus : le Sénégalais Habib Diarra, l’Ivoirien Evann Guessand et le Marocain Achraf Hakimi, par ordre alphabétique, sont les derniers à briguer la succession du Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang.
Qui sera désigné le meilleur joueur africain de la saison 2024-2025 cette année ? Réponse le 12 mai prochain pour connaître le gagnant qui sera annoncé sur les ondes de RFI et sur les sites internet rfi.fr et france24.com. En attendant, présentation par ordre alphabétique des trois finalistes.
Habib Diarra, milieu de terrain (Strasbourg/ Sénégal)
À Strasbourg, cette saison, la jeunesse a pris le pouvoir et le brassard. Habib Diarra est le plus jeune capitaine de Ligue 1, à 20 ans. Une évidence en interne, dès l’entame de la saison, selon le coordinateur sportif du club alsacien et ex-Lion de la Teranga, Kader Mangane. « Malgré son jeune âge, c’est sa troisième saison à Ligue 1. Par rapport à notre groupe très jeune, Habib était le seul joueur expérimenté malgré son jeune âge. Formé au club, il incarne aussi les valeurs du club, du groupe, avec un très bon état d’esprit. »
Une joie de vivre qui fait la force d’un groupe strasbourgeois cosmopolite, où Habib Diarra, passé par Mulhouse dans son enfance, apparaît comme un local de l’étape. Milieu défensif, travailleur et polyvalent, il occupe aussi plus de place en sélection, à l’image de ses trois buts en novembre dernier, preuve de sa capacité à transférer les attentes autour de son capitanat en club jusqu’au niveau international.
Evan Guessand, attaquant (Nice/ Côte d’Ivoire)
Du haut de son mètre 88, Evan Guessand plane enfin sur la Ligue 1. À bientôt 24 ans, cet enfant de la balle, fils et frère de footballeur, confirme les attentes placées en lui par ses formateurs niçois. Ses statistiques ne disent pas tout. Il y a aussi cette présence, ce danger qu’il fait peser sur les défenses. « C’est un joueur qui a énormément progressé, qui s’est imposé vraiment comme un leader d’attaque, note Patrick Juillard, consultant dans l’émission Radio Foot Internationale. Il a pu jouer sur un côté ou au poste d’avant-centre, dans les deux cas, il a été très impactant. Il a montré des qualités physiques, parce qu’il est puissant, de vitesse et aussi d’efficacité, qu’il a beaucoup améliorée depuis ses débuts ».
Un déclic mental aussi. International ivoirien depuis l’été dernier, Evan Guessand a trouvé un équilibre, un cadre idéal pour s’exprimer. « Il a trouvé un coach (Emerse Fae) plus offensif qui lui a fait confiance. Maintenant, il a atteint une certaine forme de maturité, même si, à mon avis, il peut aller plus haut encore. »
Achraf Hakimi, défenseur (Paris SG/Maroc)
Le Parc des Princes s’est habitué à scander son nom. Cette saison, Achraf Hakimi a notamment marqué face au PSV Eindhoven et Aston Villa en Ligue des champions. Logique selon le défenseur marocain arrivé en 2021 au PSG qui est désormais un cadre de son équipe. « J’ai plus de responsabilités, je suis l’un des capitaines de l’équipe. Je prends ce rôle à cœur, sûr et en dehors du terrain. Si on a besoin de moi, je suis là. »
Lorsque Marquinhos est absent, c’est à l’ancien Madrilène que Luis Enrique confie le brassard de capitaine. Aujourd’hui, Hakimi est un prétendant naturel au prix Marc-Vivien Foé. Éric Rabesandratana, consultant pour Radio Foot Internationale, en a fait son favori. « Dans son comportement, il a la tête d’un gagnant. Dans ses performances sportives, dans son état d’esprit, dans son implication, c’est un autre Hakimi. Pour moi, il mérite 100 fois d’avoir ce titre. C’est incontestable. » Deuxième du classement l’an passé, le Marocain pourrait cette fois rafler le trophée. Il succéderait notamment à ses compatriotes Sofiane Bouffal et Marouane Chamakh, premier lauréat en 2009.
"DIALLO PICCI", RETOUR SUR LA VIE D’UN DÉBROUILLARD PORTÉ PAR SES AILES
Amadou Diallo a su s’envoler vers la gloire et la renommée à force de persévérance et d’audace. En ce 05 mai 2025 commémorant son rappel à Dieu en 1998, retour sur le parcours d’un homme passionné par les oiseaux.
Amadou Diallo plus connu sous le nom de Diallo « Picci » a su s’envoler vers la gloire et la renommée à force de persévérance et d’audace. En ce 05 mai 2025 commémorant son rappel à Dieu en 1998, retour sur le parcours d’un homme passionné par les oiseaux.
La plus célèbre route de Thiaroye porte son nom : Tally Diallo. C’est l’histoire d’un jeune Foutanké qui a débarqué à Dakar dans l’anonymat pour devenir célèbre grâce à la vente des oiseaux. D’où le sobriquet de «Diallo Picci». Un destin qui a pris son envol à l’âge de 15ans. Né en 1918, il commence déjà à se débrouiller sur le débarcadère de l’île de Gorée où il plonge pour récupérer des pièces de monnaie jetées par de touristes.
Plus tard, il sera employé comme contremaître dans une usine de pêche. Cette étape va changer le cours de sa vie car c’est dans cette usine que le déclic va arriver. Amadou Diallo remarque que beaucoup d’amis de son employeur viennent chez lui pour admirer des oiseaux. Il flaire un bon filon et décide d’aller attraper des oiseaux pour les vendre aux Européens. Il commence par les oiseaux de Dakar avant de s’étendre peu à peu à l’intérieur du Sénégal.
Le jeune homme commence ainsi à voler de ses propres ailes. Diallo Picci, sans le savoir, se lance sur un chantier qui va le rendre riche. Il parcourt les régions du Sénégal à la recherche d’espèces rares. De retour à Dakar, il se rend au marché Kermel pour vendre ses oiseaux aux Européens, qui se les arrachaient. Les rêves pleins la tête, l’argent commençant à couler à flots, il décide de conquérir le marché international. Diallo Picci décide de se rendre en Europe.
Dans son domaine de Thiaroye, il aménage une grande concession juste pour y abriter des oiseaux. Ce qui va lui valoir quelques moqueries. C’est de ces moqueries, d’ailleurs, qu’on lui colle le sobriquet de « Diallo Picci». Ces remarques et ces moqueries, « Diallo Picci» n’en a cure. Il pense plutôt à agrandir ses activités. L’activité de Diallo suscite un intérêt chez le Président Léopold Sédar Senghor qui a eu écho de ce Foutanké qui a séduit l’Europe. Et le chef de l’État de décider d’aller visiter l’oisellerie à Thiaroye. C’est lorsque ce dernier venait rendre visite à Amadou Diallo, qu’il avait exigé la construction de la route goudronnée menant tout droit chez son ami Foutanké.
L’histoire d’Amadou Diallo est la preuve qu’il est possible de prendre son destin en main avec de l’audace . Le passionné mourut le 05 mai 1998 à l’âge de 80 ans, laissant derrière lui un héritage qui fait toujours jaser. Comme quoi, il suffit de déployer ses ailes et de rêver grand.