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27 juillet 2025
LES MEDIAS FACE À LEURS RESPONSABILITÉS
Après deux années de réflexion collective, les acteurs des médias sénégalais ont présenté hier les conclusions des Assises de la presse. L’exercice, inédit par son ampleur, a permis d’établir un diagnostic lucide sur les défis structurels et conjoncturels
Hier, mardi 1er juillet s’est déroulée dans les locaux de la Fondation Friedrich Ebert, la cérémonie de restitution du rapport général des Assises nationales des médias à l’initiative de la Coordination des Associations de Presse (CAP) avec l'appui de la Fondation des Médias pour l'Afrique de l'Ouest (MFWA). Les recommandations issues de ces travaux sur les défis structurels et conjoncturels qui affectent l’essor du paysage médiatique, posent les bases d’un lendemain performant, plus professionnel et durable du secteur.
Après deux années de réflexion collective, les acteurs des médias sénégalais ont présenté hier les conclusions des Assises de la presse. L’exercice, inédit par son ampleur, a permis d’établir un diagnostic lucide sur les défis structurels et conjoncturels du paysage médiatique national.
En chiffres, ces Assises se traduisent par 78 réunions de commissions – soit 15 réunions par entité – ayant mobilisé 1 465 participants. Les travaux ont abouti à six rapports thématiques, représentant un volume cumulé de 732 pages. Le rapport général, quant à lui, a été ramené à 95 pages, puis synthétisé en huit pages pour une restitution plus accessible, a détaillé Cheikh Thiam, rapporteur général. Ce dernier a plaidé pour un dialogue constant entre le ministère de tutelle et les professionnels. « Au-delà de leur mission de service public, les entreprises de presse doivent être compétitives et performantes, tout en demeurant garantes de l’éthique, de la déontologie et du pluralisme », a-t-il insisté.
Les thématiques abordées couvrent l’ensemble du spectre médiatique : cadre juridique, régulation, autorégulation, conditions de travail, financement ou encore évolution technologique. Sur le plan réglementaire, les participants ont recommandé que le ministère chargé de la communication prenne pleinement en compte les mutations technologiques du secteur dans ses politiques d’encadrement. Le respect des textes existants, notamment sur le dépôt légal pour la presse écrite et les droits d’auteur dans l’audiovisuel, est également une exigence forte.
Parmi les recommandations phares figure la mise à jour du projet de création de la Haute Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle (HARCA), avec la désignation de son président par appel à candidature. Le renforcement de l’autonomie et de l’indépendance du CORED (Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie) est également évoqué, tout comme sa reconnaissance officielle comme organe d’autorégulation à part entière. Les acteurs souhaitent aussi l’adoption d’un nouveau Code de la publicité, en phase avec les pratiques contemporaines.
Autre préoccupation majeure : la précarité persistante des professionnels des médias. Les Assises ont mis en lumière l’urgence d’appliquer la convention collective, de renforcer la protection sociale, de promouvoir l’égalité des genres et de lutter contre les violences en milieu professionnel. Un accent particulier a été mis sur les reporters, souvent exposés sans garanties suffisantes.
Pour Matar Sylla, président du comité scientifique des Assises, ce rapport constitue une véritable feuille de route : « Il est temps que les médias sénégalais bâtissent un avenir professionnel et solide », a-t-il affirmé. Selon lui, ces recommandations doivent permettre de structurer le secteur, de le rendre durable, et de l’adapter aux exigences d’un espace démocratique en mutation. Ibrahima Lyssa Faye, coordonnateur du CAP, a pour sa part invité les autorités publiques à prendre leurs responsabilités : « Il faut voir ce qui a été fait, ce qui a été proposé et ce qui peut être mis en œuvre à court et moyen terme », a-t-il déclaré, soulignant que les médias sont aussi des entreprises qui doivent générer de la valeur et assurer le bienêtre de leurs travailleurs.
Venue représenter la Media Foundation for West Africa, Saphie Ly Sow a salué l’initiative, qu’elle décrit comme « un exercice de partage et d’appel à l’action ». Elle a lancé un appel à l’unité : « Presse, société civile, État : avançons ensemble. » Et d’ajouter : « La presse sénégalaise a toujours été un modèle, un pilier de la démocratie. Nous ne pouvons pas la laisser s’effondrer. »
Enfin, la cheffe de mission adjointe de la délégation de l’Union européenne au Sénégal, Mme Harmonie Koutsivitis, a salué l’effort collectif et la qualité du travail fourni. Elle a souligné que les recommandations issues des Assises sont d’autant plus précieuses dans un contexte où la consolidation démocratique et la promotion de la paix passent par une information fiable et accessible. « Les médias sont un pilier de toute démocratie. Ils garantissent la transparence, la participation citoyenne et l’imputabilité des pouvoirs publics », a-t-elle conclu.
Les Assises de la presse tracent ainsi une voie claire. Reste à savoir si les autorités et les professionnels sauront saisir ce moment pour bâtir un nouveau contrat entre la presse et la société.
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REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DU MERCREDI 2 JUILLET 2025
La presse de ce mercredi met en exergue une scène politique bouillonnante, dominée par les passes d’armes entre la justice et le Premier ministre, sur fond de réformes économiques et institutionnelles
La presse sénégalaise de ce mardi 2 juillet 2025 est dominée par l’actualité judiciaire et politique autour du Premier ministre Ousmane Sonko, les perspectives économiques liées aux hydrocarbures, les tensions entre institutions, et un regard sur les enjeux diplomatiques et sociaux.
BRAS DE FER ENTRE SONKO ET LA JUSTICE : L’HEURE DU CHOC FRONTAL
La tension est à son comble entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le pouvoir judiciaire. La Cour suprême a rejeté les recours présentés par ses avocats dans plusieurs dossiers en cours. À la Une de Sud Quotidien, on peut lire : « La Cour suprême déboute la défense », un verdict lourd de conséquences pour le leader de PASTEF.
Dans le même ton, Les Échos titrent : « La Cour suprême déboute Sonko » et relaient ses réactions virulentes : « Sonko s’abat sur la justice et menace… ». Pour Tribune, « Ousmane Sonko se braque contre la justice », manifestant son refus de se soumettre à ce qu’il qualifie d’acharnement politique.
L’Info parle d’un homme qui « règle ses comptes avec la justice », tandis que WalfQuotidien va jusqu’à dire que « Sonko se défoule sur les magistrats ». Dans un style plus offensif, Point Actu écrit : « Sonko contre-attaque et brandit le fameux rapport », laissant entendre que le Premier ministre détient des documents explosifs qu’il pourrait rendre publics.
REFORMES, REDRESSEMENT ECONOMIQUE ET GESTION POST-CRISE : SONKO JOUE L'OFFENSIVE POLITIQUE
Malgré cette tempête judiciaire, Sonko garde une posture de dirigeant offensif. Dans Yoor-Yoor, il annonce un plan ambitieux de redressement économique : « Sonko annonce un plan de redressement économique salutaire et exhume des dossiers judiciaires ». Il y évoque la « révolution en marche » en matière de gouvernance.
Le Soleil reste sur une note plus technique et positive, soulignant que « 227 milliards de FCFA sont espérés des hydrocarbures dans le budget 2025-2027 », des recettes qui pourraient relancer une économie encore convalescente après les crises politiques récentes.
LA ZONE GRISE DU CLIMAT INSTITUTIONNEL
Le journal EnQuête résume l’inquiétude ambiante avec son titre-choc : « Le Sénégal en zone grise ». Il souligne les tensions institutionnelles croissantes, les prises de parole de plus en plus agressives et l’incertitude juridique autour de plusieurs dossiers en cours. Le quotidien évoque une situation où Sonko s’explique et menace, posant de lourdes hypothèques sur la stabilité.
Du côté de L’AS, on met en lumière une autre dimension de la crise : « La Cour suprême douche les frondeurs du PM », rappelant que les tensions ne sont pas uniquement entre Sonko et la justice, mais aussi au sein même de l’appareil d’État.
LES REFORMES PARLEMENTAIRES EN MARCHE
Le Quotidien consacre sa Une aux changements institutionnels en cours : « Les pouvoirs élargis de l’Assemblée », qui annoncent une nouvelle ère parlementaire avec une majorité politique consolidée. Des réformes structurelles sont en vue, visant à faciliter la mise en œuvre de l’agenda gouvernemental.
DOSSIERS ECONOMIQUES, DIPLOMATIQUES ET SOCIAUX
Sur le plan économique, Libération annonce que « Atos-Sénégal est livré au juge » dans une affaire d’import-export sensible. L’Info informe que « La CAP ouvre à un nouveau présentiel salarial », soulignant une reprise du dialogue social dans les fonctions publiques.
Dans Source A, un rapport critique révèle « Les lourdes charges » contre certains responsables et évoque « l’effondrement d’un mur blessant 2 élèves à Ziguinchor », révélateur de la vétusté des infrastructures scolaires.
En diplomatie, Direct News rapporte que « Le PDF compte saisir les juridictions internationales » dans le cadre des litiges politiques et des violations présumées des droits humains.
SPORT : QUALIFICATIONS EUROPEENNES ET MERCATO SENEGALAIS
L’actualité sportive est animée par la Ligue des Champions. Point Actu Sport annonce : « Le Real Madrid écarte la Juventus et file en quarts ». Le quotidien relaie aussi les mots de Bellingham : « Nous voulons montrer que le Real est toujours le plus fort ».
Record revient sur les performances de Kalidou Koulibaly : « Un Koulibaly… taille KKL » et annonce que « Les Lionnes surclassent l’Algérie ». Côté mercato, Rewmi Sports+ révèle que « l’offre de 20 millions d’euros de West Ham pour Malick Diouf a été rejetée » par son club.
Après plus de 12 heures de délibérations, le jury du tribunal fédéral de Manhattan a rendu un verdict partiel mardi, mais s'est déclaré dans l'impasse sur l'accusation principale de complot criminel organisé qui pourrait lui valoir la prison à vie
(SenePlus) - Le sort de Sean Combs reste en suspens. Après plus de 12 heures de délibérations, le jury du tribunal fédéral de Manhattan a rendu mardi un verdict partiel dans l'affaire du magnat de la musique, mais s'est déclaré dans l'impasse sur l'accusation principale de complot criminel organisé. Les délibérations reprennent ce mercredi matin.
Le jury, composé de huit hommes et quatre femmes, a fait savoir qu'il y avait des membres "avec des opinions inébranlables des deux côtés" concernant l'accusation de complot criminel organisé (racketeering), rapporte The New York Times. Ils ont cependant atteint un verdict sur les quatre autres chefs d'accusation de l'affaire : deux pour trafic sexuel et deux pour transport en vue de prostitution.
Sean Combs, 55 ans, a plaidé non coupable de toutes les accusations, et ses avocats ont nié que ses activités sexuelles avec les femmes impliquées dans le procès aient été non consensuelles.
La gravité de la situation s'est immédiatement reflétée dans l'attitude de l'accusé. Quand le jury a d'abord envoyé sa note concernant le verdict partiel, "il n'y avait aucun signe dans la salle d'audience de la gravité du message", note le quotidien américain. Mais "en quelques minutes, M. Combs s'est affaissé dans sa chaise. Huit de ses avocats se sont regroupés autour de lui, tous ayant l'air sombre. M. Combs semblait grave, la tête baissée et les mains jointes sur ses genoux".
Ses avocats "ont fait circuler la note du jury, l'examinant attentivement", poursuit The New York Times.
Le juge encourage la poursuite des délibérations
Vers 16h05 mardi, le juge Arun Subramanian, qui préside l'affaire, a fait entrer les jurés dans la salle d'audience et les a encouragés à poursuivre leurs discussions. "Je vous demande à ce moment de continuer à délibérer", a déclaré le juge Subramanian.
Il a relu au panel un extrait des instructions du jury stipulant qu'"aucun juré ne devrait abandonner ses convictions consciencieuses dans le but de rendre un verdict unanime". À ce moment-là, le jury a décidé de conclure ses délibérations pour la journée et de revenir mercredi à 9h du matin.
L'accusation de complot criminel organisé accuse Sean Combs - le célèbre producteur de musique également connu sous les noms de Puff Daddy et Diddy - "de diriger une entreprise criminelle avec ses employés qui était responsable de méfaits sur deux décennies", explique The New York Times.
Pour condamner M. Combs sur cette accusation, les jurés doivent établir qu'il a sciemment rejoint une conspiration illégale, et que M. Combs a accepté que lui ou un co-conspirateur commette au moins deux actes criminels pour faire avancer l'entreprise. Les procureurs ont affirmé qu'il et un cercle restreint loyal d'employés de M. Combs ont commis divers crimes pendant plus d'une décennie, notamment la distribution de drogue, l'enlèvement, l'incendie criminel, la corruption, le trafic sexuel, le transport interétatique pour la prostitution et le travail forcé.
Sous les accusations de trafic sexuel, les procureurs ont soutenu que M. Combs utilisait la violence, le contrôle financier et les menaces pour manipuler ses petites amies afin qu'elles participent à des sessions sexuelles physiquement épuisantes avec des hommes embauchés, appelées "freak-offs" ou "hotel nights".
Une peine de prison à vie en jeu
Les deux femmes au centre de l'affaire - Casandra Ventura et une femme connue sous le pseudonyme "Jane" - ont témoigné pendant un total de 10 jours. La défense a affirmé tout au long du procès que les femmes étaient des participantes volontaires à ces marathons sexuels.
M. Combs, arrêté en septembre sur ces accusations, est resté en détention depuis lors. Il encourt une peine pouvant aller jusqu'à la prison à vie s'il est reconnu coupable des accusations les plus graves.
Après que le jury soit parti pour la journée mardi, M. Combs s'est tourné pour faire face aux membres de sa famille qui étaient assis près de l'avant de la galerie publique. "Il leur a envoyé un baiser et a mis une main sur son cœur", rapporte The New York Times. Sa mère s'est levée et lui a chuchoté quelque chose. "Je vais bien aller", lui a-t-il dit. "Je t'aime."
Les délibérations reprennent ce mercredi matin, laissant le monde du divertissement et les proches de Sean Combs dans l'attente d'un verdict qui pourrait changer à jamais le destin de l'une des figures les plus influentes de l'industrie musicale américaine.
OFFENSIVE DJIHADISTE MAJEURE AUX PORTES DU SÉNÉGAL
Une attaque coordonnée sans précédent a visé mardi la région de Kayes et le poste-frontière de Diboli, par où transitent tous les camions sénégalais vers le Mali, menaçant de paralyser les échanges entre les deux pays
(SenePlus) - Une attaque coordonnée d'une ampleur inédite a frappé mardi à l'aube la région de Kayes, dans l'ouest du Mali, à quelques kilomètres de la frontière sénégalaise. En visant simultanément sept localités, dont le poste-frontière stratégique de Diboli par où transitent tous les camions en provenance de Dakar, les djihadistes du GSIM menacent directement l'artère économique vitale entre les deux pays.
Cette opération du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), filiale sahélienne d'Al-Qaida dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali, a visé Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli, Gogui et surtout Kayes, principale ville de cette région frontalière avec le Sénégal, selon Le Monde.
Le choix des cibles n'est pas fortuit. "La grande majorité de nos marchandises proviennent du Sénégal. En attaquant Diboli et Kayes, les djihadistes veulent perturber le ravitaillement du Mali et notre économie déjà fébrile", estime un homme d'affaires bamakois cité par le quotidien français.
L'attaque du poste-frontière de Diboli revêt une importance particulière pour le Sénégal. C'est par là que "transitent tous les camions en provenance de Dakar, pour ensuite emprunter la stratégique route nationale 1 jusqu'à Bamako", précise Le Monde. Cette artère commerciale constitue l'épine dorsale des échanges entre les deux pays, particulièrement cruciale en cette saison des pluies qui "complique les déplacements et rallonge les temps de transport".
À Kayes même, les assaillants ont mené une offensive tous azimuts. "Arrivés à bord de pick-up et de motos, [ils] ont attaqué le camp militaire, l'aéroport et la résidence du gouverneur de la région", rapporte le journal. Sur une vidéo amateur vérifiée par la rédaction, on aperçoit le bâtiment du gouvernorat "saccagé et incendié".
L'état-major général des armées maliennes a confirmé ces attaques, revendiquant avoir infligé de lourdes pertes aux assaillants. "Le bilan provisoire fait état de plus de 80 terroristes neutralisés, avec la récupération d'un véritable arsenal de guerre, composé d'armes, de munitions, de radios mais aussi de beaucoup de motos et de véhicules", a déclaré le colonel major Souleymane Dembélé, porte-parole des Forces armées maliennes, dans une déclaration télévisée citée par Le Monde.
De son côté, le GSIM a revendiqué ces attaques coordonnées mardi soir, affirmant avoir pris le "contrôle total de trois casernes ennemies et de dizaines de positions militaires", sans fournir de bilan humain ni matériel.
Un "message fort" à quelques kilomètres du Sénégal
Cette escalade inquiète les observateurs de la sécurité régionale. "On savait que les djihadistes étaient là, autour de Kayes. Avec cette opération d'envergure, ils envoient un message fort et confirment qu'ils sont désormais bien implantés dans cette zone", estime une source sécuritaire suivant l'activité des groupes djihadistes sahéliens, citée par Le Monde.
L'implantation croissante du GSIM dans cette région frontalière représente une menace directe pour la stabilité régionale. Selon une étude du Timbuktu Institute, think tank sénégalais, publiée fin avril et citée par le quotidien français, la branche sahélienne d'Al-Qaida a "multiplié par sept" ses actions violentes entre 2021 et 2024 dans la région de Kayes.
Au-delà de la perturbation économique, cette offensive s'inscrit dans une stratégie plus large d'asphyxie de la capitale malienne. "Avec ces attaques simultanées autour de Kayes, ils montrent qu'ils sont en train de resserrer leur étau" autour de Bamako, conclut la source sécuritaire précitée dans Le Monde.
Cette analyse confirme les craintes d'un encerclement progressif de la capitale malienne, déjà frappée par un double attentat meurtrier en septembre 2024. Historiquement implanté dans le nord et le centre du Mali, le GSIM étend désormais son rayon d'action vers le sud et l'ouest du pays, se rapprochant dangereusement des frontières avec les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest.
Cette offensive majeure aux portes du Sénégal soulève des questions cruciales pour la sécurité de toute la sous-région. La région de Kayes, qui "abrite par ailleurs les principales mines d'or du Mali, première richesse du pays", selon Le Monde, constitue un enjeu économique majeur dont la déstabilisation pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières maliennes.
Pour le Sénégal, cette escalade de violence à sa frontière orientale représente un défi sécuritaire de premier plan, d'autant que les liens économiques entre les deux pays rendent toute perturbation de cette zone particulièrement préoccupante pour Dakar.
VIDEO
LE SÉNÉGAL N’EST PAS UNE DICTATURE
Le député Pape Djibril Fall a réagi aux propos tenus par Ousmane Sonko lors de son séjour en Chine. Accusant le Premier ministre de dérive autoritaire, il affirme que "personne ne rasera les murs" et prévient que le Sénégal restera un pays de résistants.
Pape Djibril Fall n’a pas tardé à répondre aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko pendant sa récente visite officielle en Chine. Selon ses dires, relayés en vidéo sur les réseaux sociaux, il aurait déclaré que : « Dieu seul sait pourquoi je n’ai pas été élu président de la République. Nous vivons dans un pays où seuls ceux qui devraient se taire prennent la parole. Ils devraient raser les murs ».
En réponse à cette déclaration, le député a exprimé fermement son indignation ce mardi 1er juillet. « Personne ne rasera les murs ! Vous n’effacerez personne. Monsieur le Premier ministre, votre tentation de dictature ne passera pas. Le Sénégal est un pays de résistants », a lancé Pape Djibril Fall lors d’un point de presse.
DROITS HUMAINS EN DANGER POUR LA COUPE DU MONDE
À un an de la Coupe du monde 2026, les interdictions de voyage de Trump menacent déjà d'exclure les supporters iraniens du tournoi. Face à ce "gouvernement de plus en plus autoritaire", 90 ONG interpellent la FIFA sur ses responsabilités
(SenePlus) - À un an de la Coupe du monde 2026 co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, la FIFA se retrouve sous pression. Plus de 90 organisations de la société civile, majoritairement américaines, viennent d'adresser une lettre à Gianni Infantino pour l'alerter sur les risques que représentent les politiques migratoires de Donald Trump pour les millions de supporters attendus.
Cette initiative, coordonnée par l'organisation britannique Fair Square, rassemble des poids lourds de la défense des droits humains. Parmi les signataires figurent Human Rights Watch, Amnesty International, la NAACP (organisation américaine de défense des droits civiques fondée en 1909) ainsi que l'American Civil Liberties Union (ACLU), vieille de 105 ans, selon The Athletic.
La lettre, envoyée le 1er juillet au président de la FIFA, exprime de "profondes préoccupations" concernant les politiques d'immigration et les mesures d'application en vigueur aux États-Unis et leur impact potentiel sur la Coupe du monde.
Les organisations pointent directement du doigt les "engagements de haut niveau" d'Infantino à la Maison Blanche et son récent voyage en Arabie saoudite et au Qatar, où il a accompagné le président Trump lors d'un sommet d'investissement, comme preuves de sa proximité avec le dirigeant américain.
"Nous appelons la FIFA à utiliser son influence pour encourager le gouvernement américain à garantir les droits fondamentaux des millions de visiteurs étrangers et de supporters qui cherchent à entrer aux États-Unis pour assister aux tournois", peut-on lire dans la missive.
La lettre va plus loin en avertissant que si la FIFA continue de garder le silence, alors "la marque FIFA sera utilisée comme un outil de relations publiques pour blanchir la réputation d'un gouvernement de plus en plus autoritaire".
2,6 millions de visiteurs dans l'incertitude
Les préoccupations portent sur les 2,6 millions de visiteurs attendus pour la Coupe du monde 2026. Les groupes dénoncent "l'augmentation des actions d'application de l'immigration, les opérations abusives de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), et les restrictions frontalières plus larges qui ont également contribué à une peur et une incertitude généralisées".
Minky Worden, directrice des initiatives mondiales à Human Rights Watch, a confié à The Athletic que ce type d'intervention est "très inhabituel dans le contexte de tout méga-événement sportif américain", soulignant l'ampleur des inquiétudes des signataires.
La lettre évoque l'imposition d'interdictions de voyager contre les ressortissants de douze pays, ce qui menace d'exclure les supporters iraniens de la Coupe du monde, leur équipe s'étant déjà qualifiée pour le tournoi, ainsi que des restrictions partielles sur sept autres nations, dont le Venezuela, qui est en lice pour se qualifier.
Plus inquiétant encore, les groupes font référence à un reportage du New York Times affirmant que 36 autres pays, dont beaucoup sont africains, pourraient être ajoutés à la liste.
Face à ces préoccupations, les déclarations officielles semblent rassurantes mais ambiguës. Infantino avait insisté lors du Congrès de la FIFA en mai que "le monde est le bienvenu en Amérique", déclarant au Paraguay : "Bien sûr, les joueurs, bien sûr, tous ceux qui sont impliqués, nous tous, mais définitivement aussi tous les supporters".
Le vice-président américain J.D. Vance avait déclaré en mai : "Bien sûr, tout le monde est le bienvenu pour venir voir ce merveilleux événement. Nous voulons qu'ils viennent, nous voulons qu'ils célèbrent, nous voulons qu'ils regardent les matchs. Mais quand le temps sera écoulé, nous voulons qu'ils rentrent chez eux, sinon ils devront parler au secrétaire Noem", faisant référence à Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure.
La FIFA rattrapée par ses responsabilités
Les organisations rappellent à la FIFA ses propres engagements. La lettre souligne que, conformément à sa propre Politique des droits humains, la FIFA a une "responsabilité d'agir". Elle cite spécifiquement que "assurer la sécurité et la sûreté des personnes qui assistent ou sont autrement impliquées ou affectées par les événements de la FIFA peut impacter certains droits humains fondamentaux, tels que la liberté de mouvement, d'expression et de rassemblement" comme l'un des cinq risques saillants en matière de droits humains de la FIFA.
L'alarme avait déjà sonné avant la Coupe du monde des clubs de cet été. Le CBP (Customs and Border Protection) avait provoqué l'émoi en publiant sur Facebook que ses agents seraient "habillés et équipés prêts à assurer la sécurité pour le premier tour de matchs".
The Athletic a révélé que le message avait été supprimé après un contact direct du personnel senior de la FIFA exprimant ses préoccupations, mais il n'est pas clair dans quelle mesure l'intervention de la FIFA a influencé cette décision.
Les effets des politiques de Trump se font déjà sentir sur le tourisme. Le congressman républicain Darin LaHood a exprimé la semaine dernière ses préoccupations concernant une réduction de 40 % des voyages vers les États-Unis en provenance du Canada dans le contexte d'une guerre commerciale, ajoutant que le tourisme à Las Vegas, New York et en Floride était en baisse.
Cette mobilisation sans précédent intervient alors que la FIFA fait déjà face à de nombreuses critiques sur son engagement envers les droits humains, après avoir organisé ses deux dernières Coupes du monde masculine au Qatar et en Russie, tandis que l'édition 2034 se déroulera en Arabie saoudite.
LES AVOCATS DE SONKO ACCUSENT LA COUR SUPRÊME DE CONFORTER UNE INJUSTICE
La Cour suprême a rejeté ce 1er juillet l'ultime recours du leader de Pastef, confirmant sa condamnation pour diffamation et une amende de 200 millions de francs CFA dans l'affaire qui l'oppose à Mame Mbaye Niang.
Les chambres réunies de la Cour suprême ont statué, ce mardi, sur la requête en rabat d’arrêt de Ousmane Sonko. Une requête que les magistrats ont rejetée, suscitant le courroux des conseils du président de Pastef.
«Si nous venons ici, devant la Cour suprême, alors que tout le monde connait les péripéties qu’on a traversées durant cette procédure en première instance comme à la Cour d’appel, où des juges ont tordu le droit, et on vient ici pour conforter la décision de ces Juges, cela ne me surprend nullement de ce premier président de la Cour suprême qui s’appelle Souleymane Kane», a dénoncé Me Ousseynou Fall.
Pour l’avocat du Président de Pastef, la décision de la Cour suprême, dont les chambres réunies ont déclaré leur requête en rabat d’arrêt irrecevable et condamné le leader de Pastef aux dépens, ne se justifie pas.
Du côté des avocats de Mame Mbaye Niang, l’heure était plutôt à la joie : «Mame Mbaye Niang a gagné et a tout gagné. Il a toujours gagné. Nous nous réjouissons de notre Justice qui a fait preuve de courage, d’indépendance de lucidité pour le Sénégal. Les sénégalais doivent être fiers de la Cour suprême», a déclaré Me Elhadj Diouf.
LA CEDEAO APPELLE À LA RETENUE ET AU DIALOGUE AU TOGO
L'organisation régionale exprime sa préoccupation et se dit prête à accompagner les efforts de paix dans un contexte marqué par des tensions autour d'une réforme constitutionnelle controversée.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) appelle à la ‘’retenue’’ les parties prenantes des tensions politiques au Togo et les invite à recourir au ‘’dialogue’’, à la suite de la répression des manifestations organisées durant ces derniers jours dans plusieurs villes du pays.
‘’Dans l’intérêt de la cohésion sociale, la commission de la CEDEAO lance un appel à la retenue et exhorte toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue en vue d’un climat socioéconomique apaisé et propice au développement’’, déclare l’organisation régionale.
Dans un communiqué, l’organe exécutif de la CEDEAO dit avoir suivi ‘’avec préoccupation’’ les manifestations ‘’sociales’’ qui se sont récemment déroulées dans certaines villes du Togo, notamment à Lomé, la capitale du pays.
Les rassemblements interdits par les autorités togolaises ont ‘’engendré des conséquences humaines et matérielles regrettables’’, a ajouté l’organisation régionale.
Elle fait part de sa ‘’compassion’’ envers les victimes des manifestations et dit rester ‘’disponible’’ à apporter sa contribution aux ‘’efforts de préservation de la paix sociale’’ au Togo.
Plusieurs médias affirment que la répression des manifestations survenues au cours de la semaine dernière a causé la mort de plusieurs personnes et fait de nombreux blessés.
Le gouvernement togolais, qui juge ces manifestations ‘’illégales’’, a dénoncé une campagne de désinformation ‘’orchestrée principalement depuis l’étranger’’, rapporte l’Agence de presse africaine (APANEWS).
Le gouvernement du Togo a également fustigé une campagne d’‘’incitation à la violence et à la désobéissance civile’’, lancée par des personnes qui veulent ‘’déstabiliser les institutions’’ du pays, ajoute APANEWS sur la base d’un communiqué des autorités de cet État membre de la CEDEAO.
La réforme constitutionnelle instaurant un régime parlementaire doté de pouvoirs exécutifs ‘’sans limitation de mandats’’ pour le président togolais, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, serait à l’origine des manifestations. Les manifestants dénoncent également la cherté de la vie au Togo.
LES LIONNES DOMINENT L’ALGÉRIE EN AMICAL AVANT LA CAN FÉMININE
À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations féminine prévue au Maroc, l’équipe nationale du Sénégal a rassuré en battant l’Algérie (3-0) à Alger.
L’équipe nationale féminine de football a battu (3-0) celle d’Algérie, mardi, à Alger, en match amical entrant dans le cadre des préparatifs de la CAN féminine prévue au Maroc du 6 au 26 juillet 2025..
Nguénar Ndiaye, Hapsatou Malado Diallo et Ndèye Awa Casset ont marqué les buts des Lionnes en seconde mi-temps.
Après une préparation de plusieurs semaines au Sénégal, les Lionnes avaient rallié, vendredi, la capitale algérienne pour peaufiner les derniers réglages avant la CAN.
Après ce match test face aux Algériennes, les protégées de Mame Moussa Cissé vont rejoindre le Royaume chérifien qui abrite la CAN féminine du 6 juillet au 26 juillet 2025.
Le Sénégal va évoluer dans le groupe A en compagnie du pays hôte (Maroc), de la Zambie et de la République démocratique du Congo.
Quarts-de-finaliste lors de la précédente édition, les Lionnes vont affronter la RDC le 6 juillet prochain pour leur premier match.
Le sélectionneur de l’équipe nationale féminine de football, Mame Moussa Cissé, a dévoilé la semaine dernière, une liste des 24 joueuses retenues pour la Coupe d’Afrique des nations, dont 13 expatriées.
Les Aigles de la Médina, vainqueurs du championnat et de la Coupe du Sénégal pour la deuxième année consécutive, compte 7 joueuses sélectionnées.
Le Sénégal dispute sa troisième participation à la CAN féminine dont la deuxième consécutive.