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9 juin 2025
Par Pape Samba KANE
ARRÊTÉ DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION, UN RECUL DE QUATRE SIÈCLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Des pans entiers de la société civile et quelques individualités de la gauche historique regardent le régime Sonko-Diomaye dérouler un projet qui, assurément, rétrograde notre pays en matière de liberté d'expression
En français facile, voici pourquoi la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et tous les démocrates doivent rejeter l'arrêté du ministre de la Communication. Depuis 1695, l'édit est passé de mode.
Ah, la censure ! Au 17ème siècle, précisément en 1662, on est en Angleterre, contexte historique : le terme "édit" (une censure préventive par ordonnances royales ou décrets gouvernementaux) visait à contrôler, par anticipation et à réglementer, la publication d'écrits pouvant déranger l'ordre établi, politique ou religieux. Ça s'appelle le "Licensing Act" qui a vécu jusqu'en 1695.
À cette époque, et particulièrement durant les périodes de troubles, le pouvoir royal et le parlement ont promulgué des édits pour restreindre la liberté de la presse et empêcherla diffusion d'idées jugées subversives, séditieuses ou hérétiques, en soumettant les publications à une autorisation préalable, par l’octroi d’une autorisation de publier quelque écrit. Autorisation ? Licence donc.
Ah, le joli mot que les autorités sénégalaises n'utilisent plus, contrairement aux débuts de ce projet de prise de contrôle des médias du pays à travers une "censure préalable" à toute publication, cet arrêté du ministre de la Communication n’est rien de moins. Ici, non pas "avant impression et diffusion", mais avant même la naissance du support - et s'il avait eu le mauvais goût de naître avant l'avènement du pouvoir Diomaye-Sonko, après examen de sa génétique éditoriale, étouffer l'enfant, si elle n'avait pas la bonne génétique.
Le Licensing Act était donc un système de censure où des autorités se chargeaient d'examiner et d'approuver (ou de refuser) la publication de textes de toute nature, destinés à la diffusion auprès du public. Et de punir les auteurs, imprimeurs et distributeurs de publications non autorisées. Ça ressemble étrangement à ce qui se passe chez nous, avec cet arrêté du ministère de la Communication, quatre siècles après - mais en pire, nous l'avons vu, qui s'attaque au fœtus du média à naître -, sous le régime de Pastef, parti considéré comme avantgardiste par ses aficionados de tous âges.
Des exemples notables d'édits incluent les édits royaux sous les Stuarts ou les ordonnances du parlement durant la période du Commonwealth. Ces mesures ont eu un impact profond surle développement de la pensée politique et religieuse en Angleterre, suscitant des débats passionnés sur la liberté d'expression, comme en témoignent les écrits de John Milton, avec son célèbre pamphlet Areopagitica (1644) qui s'opposa à la "censure préalable". Un texte fondateur qui, jusqu'à la fin du 17ème siècle, inspira les combats qui menèrent à l'abandon du Licensing Act.
Quel intellectuel chez nous pour tenter de faire pièce - comme Milton - à cette initiative du régime en place au Sénégal, issu d'élections démocratiques pourtant, il faut le rappeler ? Je vois notablement Ibou Fall, Henriette Niang Kandé, et quelques autres parmi les journalistes pris à la gorge - et le remarquable soutien du Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT), dont il faut saluer la constante vigilance dans la préservation des acquis démocratiques, particulièrement en matière de libertés publiques !
Sinon, des pans entiers de la société civile et quelques individualités de la gauche historique regardent le régime Sonko-Diomaye dérouler un projet qui, assurément, rétrograde notre pays de quatre siècles en matière de liberté d'expression. Ce gouvernement, pour le coup, dans cette affaire, confirmant ses velléités autoritaristes, fait fi des formes, en tenant même l’institution législative, son Assemblée, pourtant dévouée, en dehors d'une affaire de cette importance : instaurer la "censure préalable" au pays de Diouf, l'homme qui, à son accession au pouvoir avait proclamé : "jakk jaa ngook ! Kumu neex nodd."
Un cri du cœur, un appel à l'ouverture démocratique qui avait été entendu, pour avoir été suivi d'un pluralisme partisan salutaire, mais aussi par une explosion et une diversité médiatique ayant abondamment nourri la maturation politique du Sénégal, pour en faire "la vitrine de la démocratie en Afrique" aux yeux du monde entier. Cette image de pays de Cocagne des libertés politiques, notamment d’expression, on en est bien loin aujourd'hui, hélas, pour des raisons dont certaines ont surgi bien avant le Pastef ; mais ce parti a le bon goût de rajouter une couche à la gangrène qui frappe le paysage médiatique du pays d'Abdourahmane Cissé, Mame Less Dia, Moussa Paye, Babacar Touré, Sidy Lamine Niasse, Mame Less Camara.
L'évocation de ces noms de journalistes défunts qui, avec d'autres, dont l'ajout des noms allongerait inconvenablement la liste, m'amène à rappeler aux journalistes professionnels qui tiennent le destin de la presse entre leurs mains, de nos jours - ces patrons de presse qui veulent tout négocier avec les pouvoirs -, que les acquis sur lesquels ils ont prospéré ont été arrachés de haute lutte aux pouvoirs auxquels leurs devanciers ont été confrontés. Rien n'a jamais été donné aux animateurs des médias, depuis Senghor, suite à des négociations. Tout a été acquis par la lutte ouverte, avec son coût à assumer, ou le gain progressif de terrains d'élargissement de la liberté de presse, sous l'arbitrage d'une population conquise, grâce, en l’occurrence, à la qualité du travail des journalistes - la meilleure arme de lutte, de mon point de vue pour la presse !
Les figures emblématiques que je viens de citer avaient fait face, avec l'appui constant de l'intelligentsia sénégalaise et de formations politiques progressistes, à divers défis que notre consœur de Sud Quotidien, Henriette Kandé a convoqués avec son brio habituel dans un grand texte (Sud Quotidien, 29/4).
Le Licensing Act de 1662 était une loi temporaire périodiquement renouvelée par le parlement jusqu’en 1695, 33 ans après son instauration et bien des dégâts. - Par exemple, nous apprend Jacques Attali, « en 1605, un certain Lewis Pickering est condamné pour diffamation de l’Archevêque de Cantorbéry, ‘’parce que ses accusations représentaient une menace pourl’ordre public, même si elles comportaient une part de vérité, car, dit le jugement, on ne doit pas critiquer une personne publique’’. Ce jugement, dit de libellis Famosis, fixera la jurisprudence pour un siècle.» (HISTOIRE DES MÉDIAS : des signaux de fumée aux réseaux sociaux et après de Jacques Attali (page 79). Je ne dirai pas qu’on en est là, aujourd’hui, chez nous, mais au vu d’une certaine déclaration, on flirte avec l’abîme …
Lorsque qu’advint pour la énième fois le moment de son renouvellement, en 1695, près d’un siècle après donc, le parlement anglais refusa de voter à nouveau l’Act.
Puisque nous ne pouvons pas espérer être libérés de cet étau de la "censure préalable" qui frappe les médias sénégalais par notre Assemblée, "chambre d'applaudisseurs", il ne reste plus que les forces vives de la Nation pour prendre en charge cette affaire- la presse en tête, bien évidemment, parce que personne ne fera son bonheur à sa place.
On espère bien que les journalistes et les démocrates de ce pays qui se respectent, n’attendront pas un siècle, voire les 5O ans que Pastef prévoit de rester au pouvoir, pour se sortir de ce piège.
Il est important de noter que la liberté de la presse n'a pas émergé du jour au lendemain en 1695. Des luttes et des débats ont continué à en jalonner le chemin. Cependant, la non reconduction du Licensing Act a symbolisé « un tournant majeur en supprimant le principal instrument légal de contrôle préalable de l'information ». Car si, ailleurs en Europe, à la même période, régnait plus généralement, notamment en France, un type de censure classique s'appuyant parfois sur la connivence entre les gazetiers et la royauté, l'Angleterre n’était pas l'unique pays où se pratiquait cette censure préventive brutale, inspirée par la "Mise à l'index", apanage de l'Eglise catholique. Celle-ci, quand elle frappait un auteur, signait sa disparition de l'espace public.
Bien de grands esprits de l'époque ont fini ivrognes dans les tavernes, s'ils n'avaient pas été assassinés de la main d'un fanatique encouragé parle bannissement du « fautif » par l'autorité religieuse vénérée ...
L'instrument de notre ministre de la Communication, lui, qu'il tient pour le compte de ses chefs politiques, ne se couvre même pas du manteau de la légalité ou de manœuvres souterraines, c'est le poids de la main de fer autoritaire qui s'abat sur la presse. En certains de ses aspects, il se rapproche plus de la "Mise à l'index" religieuse que du Licensing Act. C’est le cas par exemple, avec notre consœur Aïssatou Diop Fall, journaliste sortie du Cesti, et qui a fait ses premières armes dans l’un des plus grands et plus anciens groupes de presse du pays – on peut lui reprocher ce qu’on veut, ça personne ne peut le lui enlever. Elle est mise à l’index, bannie de la presse, bien évidemment pour ses prises de position éditoriales jugées politiques.
Elle en a le droit, mais laissons ça, et admettons que c’est parce que son entreprise ne satisferait pas aux critères fixés par le censeur - même si, entendons-nous bien, toute entreprise a le devoir, l’obligation, de payer ses impôts, entre autres obligations légales. Cependant, on se trouverait dans la situation absurde voulant qu’un journaliste soit interdit d’exercer son métier, parce qu’il ne serait pas un bon entrepreneur, un employeur modèle.
Une première mondiale, assurément !
Face à une démarche pareille, il n'y a qu'une alternative pour la presse : résister ou périr !
Par Henriette Niang KANDE
L’ART DE FAIRE DU TAPAGE
Le programme d’appui à la presse est un effort rigoureux, né d’une logique de transformation économique et non d’un plan de communication de circonstance. Ce n’est pas un podium pour le ministère de la Communication, en quête d’applaudissements.
Il y a des silences élégants. Et puis, il y a ceux qui auraient dû s’abstenir de parler. Samedi 3 mai 2025, à la Maison de la Presse, alors que l’ADEPME déroulait calmement (et solidement) ses programmes d’accompagnement des entreprises de presse dans le cadre du PACE (Programme d’Appui à la Compétitivité et à l’Emploi), c’est une autre scène qui s’est jouée la veille, et sur un pupitre : celle d’une tentative maladroite, pour ne pas dire grotesque, de récupération politique menée par le ministère de la Communication.
La veille, le 2 mai donc, avec la discrétion d’un bélier dans une boutique de porcelaine, le Directeur de la Communication dudit ministère s’est précipité devant micros et caméras pour arroger au ministère, les mérites d’un programme… qu’il ne finance pas, ne pilote pas, et auquel sa tutelle n’a contribué ni en ingénierie, ni en stratégie, ni en fonds. Mais peu importe les faits : quand on aime la lumière, on ne s’encombre pas de câblage. L’ADEPME travaille, le ministère de la Communication parade.
Depuis des années, l’ADEPME fait son travail. Sérieusement. Sans roulements de tambours ni campagne d’autosatisfaction. Plus de 5000 PME accompagnées à ce jour à travers le pays, dans l’industrie, l’agroalimentaire, les TIC, le sport, l’artisanat, la culture… Des projets pilotés avec rigueur : diagnostics, plans de développement, accès au financement, montée en compétences, restructuration, formalisation… Pas une banderole. Pas un communiqué. Pas un ministre en goguette pour couper un ruban.
Et voilà que pour 12 entreprises de presse, dont les dossiers ont été instruits, sélectionnés et encadrés par les équipes de l’ADEPME, et deux cabinets d’experts, le ministère de la Communication sort enfin de sa sieste, plante son logo sur le haut de l’affiche et tente de faire croire que tout est parti de lui. On croirait un spectateur arrivé en fin de match qui court sur la pelouse pour soulever la coupe. L’élégance, c’est visiblement pour les autres.
Soyons clair : le seul financement de l’État dans ce programme, c’est celui du fonctionnement de l’ADEPME (salaires, loyers, électricité – merci pour la lumière). Pour le reste : la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et d’autres bailleurs qui ont accepté de financer un programme robuste, transparent, structuré.
Ce n’est donc pas un programme ministériel, encore moins une "initiative gouvernementale sectorielle". Le ministère de la Communication n’a ni conçu le projet, ni financé la moindre mission d’expertise, ni validé un seul plan d’encadrement. Mais il s'est offert le luxe d’un tapage médiatique complet : information sur les réseaux sociaux, bande-annonces, invitation à couvrir la cérémonie de signatures des conventions. À croire que l’objectif n’était pas de restructurer la presse… mais de restructurer son image.
Une opération de maquillage institutionnel. C’est ce qu’a tenté le ministère de la Communication en s’invitant bruyamment dans un programme qu’il n’a ni conçu ni financé. La presse et ses acteurs, accusés de tous les maux (mercenaires, fraudeurs fiscaux, diffuseurs de fausses nouvelles…) ne sont pas la cause du mal-être national. Ce qui vacille, c’est l’économie à l’agonie, le système éducatif en panne sèche, la santé publique en réanimation permanente, l’insécurité grandissante, les accidents de la circulation de plus en plus dramatiques. Le pays tangue, pendant que l’arrogance des élites s’étale comme une tache d’huile sur le bitume des routes et autoroutes à péage construits par les devanciers. Le pouvoir, engoncé dans ses atours, prend un ton martial quand des citoyens épuisés par la mise en scène permanente d’une République plus préoccupée par l’image que par l’impact ou quand la population, elle, réclame de simples réponses aux urgences du quotidien. À force d’ignorer la tempête pour faire briller le décor, on confond gouvernance et spectacle.
En mal d’initiatives porteuses de progrès, le ministère de la Communication donc, s’est contenté de vouloir peindre la façade, s’affichant fièrement pour la photo comme s’il avait posé la première pierre. Ce camouflage politique vise à redorer un blason terni à coups d’arrêtés liberticides et d’allocutions va-t-en-guerre. Mais derrière le fond de teint ministériel, la vérité transparaît : le chantier appartient à l’ADEPME.
Pourquoi cette soudaine suractivité ? Peut-être parce qu’en période de disette médiatique, toute visibilité devient vitale, surtout quand le bilan n’est qu’une série de menaces et d’appropriation des compétences d’autres organes. Le programme ADEPME – PACE Presse, avec ses 288 millions FCFA déjà mobilisés, ses 75 % de subvention par entreprise, offre un cheval de bataille tout trouvé. Peu importe qu’on n’ait ni selle ni étrier : le ministère a sauté dessus, sans selle, brandissant le drapeau sans se soucier d’où vient le vent.
Pendant ce temps, l’ADEPME continue de faire ce qu’elle a à et sait faire : accompagner, structurer, diagnostiquer, encadrer, sans bruit inutile. Avec l’humilité des institutions sérieuses et l’endurance de celles qui n’ont pas besoin d’annonces tonitruantes pour exister.
Le mérite n’est pas un accessoire. Ce n’est ni une broche que l’on s’épingle à la veste, ni un slogan qu’on brandit en conférence. Il se gagne sur le terrain, à force de travail, de rigueur et de résultats. L’usurper, c’est trahir ceux qui l’ont construit. Le vrai mérite ne se proclame pas, il se constate.
Dans un pays où l’on parle de rupture, d’éthique, de transparence, il serait temps que chacun reste dans son couloir. Les ministères qui veulent se rendre utiles devraient commencer par appuyer techniquement les projets existants au lieu de courir après les micros à la moindre occasion. Ou à tout le moins, ne pas usurper des mérites qu’ils ne partagent ni dans le fond ni dans la forme. Au lieu d’assumer un partenariat utile et bénéfique, le ministère de la Communication préfère vendre une fiction. Celle d’un État bienveillant, seul mécène du secteur médiatique. Une narration qui arrange bien ceux qui veulent à la fois réguler, encadrer, filtrer... et surtout contrôler. Car derrière la façade, il y a un projet plus vaste : normaliser les médias, rationaliser les voix, lisser le débat public.
Mais le problème, c’est qu’on fait semblant d’ignorer qu’une démocratie digne de ce nom se construit sur la diversité, et parfois même la cacophonie. Et qu’une presse saine ne se nourrit ni de gratitude obligatoire, ni de subventions instrumentalisées. Elle s’épanouit quand les fonds — qu’ils viennent de l’État ou de la BAD, ou d’autres bailleurs — ne servent pas à acheter le silence, mais à garantir l’indépendance.
Le programme d’appui à la presse est un effort rigoureux, né d’une logique de transformation économique et non d’un plan de communication de circonstance. Ce n’est pas un podium pour le ministère de la Communication, en quête d’applaudissements. Ce sont des entreprises fragilisées, des équipes en mutation, des business models à réinventer, des journalistes à sauver du naufrage économique, pas des figurants pour flatter les egos bureaucratiques.
Dans ce décor de communication tapageuse, le ministère a collé son logo comme on colle du stuc sur une crevasse. Mais face aux urgences de la presse, c’est du marbre qu’il faut, pas du carton peint. Parce que quand le vernis craque, on découvre toujours qui a vraiment bossé… et qui a juste posé pour la photo.
INTERPOL DEMANTELE DEUX RESEAUX DE TRAFIQUANTS DE VOITURES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Une opération d’envergure baptisée “Safe Wheels”, coordonnée par Interpol, s’est déroulée du 17 au 30 mars 2025 dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest. Elle visait à lutter contre le trafic transfrontalier de véhicules volés.
Une opération d’envergure baptisée “Safe Wheels”, coordonnée par Interpol, s’est déroulée du 17 au 30 mars 2025 dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest. Elle visait à lutter contre le trafic transfrontalier de véhicules volés.
Bilan : plus de 75 voitures saisies et près de 150 identifiées comme volées. Les forces de l’ordre ont contrôlé environ 12 600 véhicules, dévoilant l’ampleur d’un réseau criminel à ramifications internationales.
Les enquêtes ont révélé des connexions avec le Canada, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, illustrant la dimension transnationale du trafic.
Deux réseaux criminels organisés ont été démantelés durant l’opération, et 18 enquêtes ont été ouvertes à la suite des contrôles.
Cette action marque un tournant dans la lutte contre le trafic automobile en Afrique de l’Ouest, où les véhicules volés d’Europe ou d’Amérique du Nord sont souvent blanchis avant d’être revendus localement.
CESSION DES SEMENCES: LES COMPOSITIONS ET MISSIONS DES COMMISSIONS DEVOILEES
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a dévoilé la composition et les missions des commissions de supervision, de contrôle et de suivi des opérations de mise en place et de cession des intrants agricoles.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a dévoilé, dans une circulaire publiée samedi, la composition et les missions des commissions de supervision de la cession des semences.
Le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a dévoilé la composition et les missions des commissions de supervision, de contrôle et de suivi des opérations de mise en place et de cession des intrants agricoles pour la campagne agricole 2025-2026. Selon la circulaire, la Commission nationale de supervision, de contrôle et de suivi des opérations de mise en place et de cession des intrants agricoles a pour mission de superviser, de coordonner et de veiller à la transparence desdites opérations sur l’ensemble du territoire national. Elle est également chargée du suivi des campagnes agricoles. Elle est présidée, au niveau national, par le ministre de l’Agriculture ou son représentant. La vice-présidence est assurée par le ministre des Forces armées ou son représentant.
De leur côté, les autorités administratives prendront des arrêtés en tenant compte de la spécificité de leurs circonscriptions respectives, pour compléter, au besoin, la composition de ces différentes commissions et les transmettront au plus tard le 7 mai 2025. Dans ce dispositif, les Forces de Défense et de Sécurité (Armée, Gendarmerie, Police et Douane) ainsi que la Cellule logistique du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage auront pour mission de veiller à la régularité des opérations et à la sécurisation des intrants agricoles. Ainsi, les magasins de stockage des intrants (semences et fertilisants) sont placés sous leur surveillance. Tout bénéficiaire d’intrants (semences et fertilisants) doit se munir de sa carte d’identité nationale et se faire accompagner par son chef de village ou de quartier. Pour ce qui est de la commercialisation des intrants agricoles, la présence continue des Fds n’est pas requise tout au long du processus ; toutefois, chaque commission locale est tenue de produire un rapport hebdomadaire, sous la supervision du sous-préfet ou de son représentant, et de le transmettre aux autorités compétentes.
Pour la présente campagne, le prix unitaire de cession est fixé à 1.000 FCfa par sac ou litre pour tous les types d’engrais. Par exemple, les engrais foliaires, initialement à 18.000 FCfa prix fournisseur par tonne ou litre, sont subventionnés à 94,44 %, tandis que les engrais organiques solides, coûtant 200.000 FCfa prix fournisseur, bénéficient d’une subvention de 90 %. Les amendements organiques, quant à eux, passent de 150.000 FCfa à 1.000 FCfa grâce à une subvention de 86,67 %. Le prix de cession de tous ces engrais est de 1.000 FCfa le sac.
REFORME DE L’AIDE A LA PRESSE : 800 MILLIONS CFA DETOURNES, L’ÉTAT SERRE LA VIS
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a levé le voile sur un détournement massif de l’aide publique destinée aux médias.
Le rapport annuel sur la réforme du secteur des médias révèle un détournement de près de 800 millions de francs CFA issus de l’aide à la presse 2023. L’État annule la subvention 2024 et met en place de nouvelles règles pour redresser un système jugé inefficace et opaque.
Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a levé le voile sur un détournement massif de l’aide publique destinée aux médias. Selon le rapport 2024-2025 présenté le 2 mai, près de 45 % de la subvention de 1,9 milliard de francs CFA allouée en 2023 n’a pas servi aux entreprises de presse, mais à des structures ou activités sans lien direct avec le secteur.
Un diagramme circulaire publié à la page 13 du rapport illustre le déséquilibre : alors que la presse écrite, les télévisions, les radios et la presse en ligne se partagent de faibles portions, le rouge vif, symbole de l’affectation hors presse, domine le graphique.
Des « dysfonctionnements majeurs » pointés
Le ministère évoque des dépenses opaques, des détournements de mission et une inefficacité notoire du mécanisme. Résultat immédiat : l’aide à la presse 2024 est annulée, dans l’attente d’une réforme en profondeur.
Pour 2025, la subvention sera reversée uniquement aux médias formellement reconnus et enregistrés. Une hausse de l’enveloppe à 2,7 milliards CFA est prévue, mais elle ne bénéficiera qu’aux 258 entreprises désormais éligibles, contre 535 auparavant. Cette réduction est liée au processus d’assainissement et de mise en conformité avec le Code de la presse.
Vers un nouveau modèle de financement
Selon Habibou Dia, directeur de la Communication, la réforme vise à faire du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP) un véritable outil stratégique pour le développement du secteur médiatique, et non un simple guichet d’aides financières.
Le ministère entend désormais lier cette subvention à une logique de développement durable, d’investissement dans les capacités des médias et de meilleure gouvernance.
WEST AFRICAN ENERGY INJECTE 127 MEGAWATTS DANS LE RESEAU DE LA SENELEC
Cette mise en service partielle fait suite aux essais concluants de la turbine GT11. Elle constitue une étape majeure, tant sur le plan technique qu’institutionnel, dans le renforcement de l’infrastructure énergétique du pays.
La société West African Energy (WAE) a annoncé, ce 4 mai 2025 dans un communiqué, avoir injecté 127 mégawatts (MW) dans le réseau de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec).
Ce jalon marque le démarrage progressif de l’exploitation de sa nouvelle centrale électrique à cycle combiné, située à Rufisque, dont la capacité totale atteindra 366 MW une fois achevée.
Cette mise en service partielle fait suite aux essais concluants de la turbine GT11. Elle constitue une étape majeure, tant sur le plan technique qu’institutionnel, dans le renforcement de l’infrastructure énergétique du pays.
« L’injection de ces premiers 127 MW constitue un signal fort, à la fois sur le plan technique et institutionnel. En effet, elle témoigne de la qualité de l’ingénierie déployée, de la mobilisation rigoureuse des équipes et de l’efficacité de la gouvernance mise en place pour assurer le respect des standards les plus exigeants. », a indiqué les dirigeants de WAE
La centrale de Rufisque, l’une des plus ambitieuses du Sénégal, bénéficie d’une ingénierie de haut niveau et d’une gestion rigoureuse. Le projet est dirigé par Monsieur Samuel A. Sarr, qui a su coordonner efficacement les ressources humaines et techniques pour concrétiser cette réalisation stratégique.
Selon West African Energy, «une fois pleinement opérationnelle, la centrale de 366 MW contribuera significativement à la stabilisation du réseau national, à l’amélioration de la qualité du service public d’électricité, et au soutien des politiques industrielles et économiques du Sénégal.»
La société a exprimé sa gratitude envers ses partenaires institutionnels, techniques et financiers, notamment Africa Finance Corporation, Coris Bank International, Afreximbank, General Electric, Çalik Enerji, ainsi que plusieurs bureaux d’ingénierie et de conseil, pour leur soutien déterminant dans la réussite de ce projet.
WASHINGTON VEUT RETIRER SON APPUI À LA BAD
Le soutien américain à la Banque africaine de développement est sur le point de s'effondrer. Donald Trump propose de supprimer la contribution au Fonds africain de développement, dont les États-Unis sont le troisième bailleur bilatéral
(SenePlus) - Dans une décision qui risque d'ébranler profondément le financement du développement en Afrique, l'administration Trump prévoit de mettre fin à la contribution américaine au Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD). Cette information, révélée par Jeune Afrique, intervient à quelques jours de l'assemblée annuelle de l'institution à Abidjan, où sera élu un nouveau président.
Cette mesure, qui s'élève à 555 millions de dollars, figure dans le "Fiscal Year 2026 Discretionary Budget Request" transmis le 2 mai au Congrès américain. La Maison-Blanche justifie cette coupe budgétaire par un "réalignement" de l'aide étrangère sur les priorités de l'agenda "America First", comme le rapporte le magazine panafricain.
Si cette proposition est approuvée par les parlementaires américains, elle marquera un tournant historique dans les relations entre Washington et la BAD, que les États-Unis soutiennent depuis plus de quarante ans. Actuellement, l'Amérique est le troisième bailleur bilatéral du FAD-16 (couvrant la période 2023-2025), derrière l'Allemagne (670 millions de dollars) et la France (611 millions de dollars), contribuant à environ 6% du financement du cycle en cours, estimé à 8,9 milliards de dollars.
"La suppression de la contribution de Washington aurait un impact direct sur les capacités d'engagement de la BAD dans une quarantaine de pays africains", indique Jeune Afrique. Le FAD, créé en 1972, est en effet un instrument crucial pour le financement à taux préférentiels de projets dans les domaines essentiels comme la santé, l'éducation, l'électrification rurale ou l'adaptation climatique.
Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement délicat pour l'Afrique. Le président sortant de la BAD, Akinwumi Adesina, qui avait notamment appuyé la création d'un nouveau guichet dédié à l'action climatique pour les pays à faible revenu, verra sans doute d'un œil critique cette décision de Donald Trump. Ce dernier a d'ailleurs qualifié l'accord de Paris sur le climat "d'escroquerie injuste et unilatérale" dès son retour au pouvoir, annonçant le retrait des États-Unis de ce pacte international.
La décision américaine reflète une réorientation stratégique dans le financement du développement. Selon Jeune Afrique, "si la Maison-Blanche renonce au FAD, elle prévoit en parallèle de verser 3,2 milliards de dollars à l'IDA-21, le guichet équivalent de la Banque mondiale, et de renforcer la Development Finance Corporation (DFC), bras armé des investissements américains à l'étranger."
Ce choix intervient alors que les besoins de financement du continent africain sont colossaux. La Commission économique pour l'Afrique les estime à plus de 100 milliards de dollars par an pour les infrastructures, tandis que la BAD évoque un montant de 400 milliards d'ici 2030 pour rattraper le retard sur les autres pays en développement.
Pour la BAD, le défi est donc double. D'une part, il lui faudra convaincre d'autres bailleurs de combler le vide laissé par Washington, et d'autre part, elle devra peut-être "redéfinir en profondeur ses modèles de financement", comme le suggère Jeune Afrique. Ce retrait américain confirme en tout cas que, pour l'administration Trump, la solidarité multilatérale n'est plus un pilier de la politique étrangère des États-Unis.
MULTIPLE PHOTOS
REVUE DE PRESSE DU 5 MAI 2025 – ENTRE REMOUS POLITIQUES, REVELATIONS JUDICIAIRES ET TRIOMPHES SPORTIFS
La presse de ce jour illustre parfaitement les tensions et espoirs : une scène politique en recomposition, des affaires judiciaires lourdes de conséquences, une société en quête de repères et de justice, mais un peuple fier de ses sportifs
(SenePlus)La presse sénégalaise de ce jour est particulièrement riche, entre secousses politiques, affaires judiciaires sensibles, actualité religieuse et exploits sportifs. Tour d’horizon des principaux sujets qui font la une des journaux nationaux.
JUSTICE ET SCANDALES FINANCIERS : LES DOSSIERS EXPLOSIFS REFONT SURFACE
Plusieurs titres s’accordent sur un climat judiciaire sous haute tension. Le quotidien Libération ouvre un dossier économique majeur sous le titre-choc : « Nestlé-Suisse dans les nasses du Fisc ». Il y est question de soupçons d’évasion fiscale impliquant la multinationale, avec en toile de fond le transfert de René Capain Bassène vers le Pavillon spécial, suggérant un traitement pénitentiaire sévère.
Dans la même veine, L’Observateur (L’Obs) titre en lettres rouges : « 5 bombes judiciaires entre les mains du PJF ». Le journal évoque des dossiers explosifs confiés à la Police Judiciaire, notamment sur des cas de blanchiment, de corruption et de détournements de fonds publics.
Le Quotidien choisit une approche plus humaine et évoque les conditions de détention drastiques de certains détenus, titrant : « René Bassène dans une diète noire », allusion à une grève de la faim ou un traitement particulièrement sévère.
Les Échos, de leur côté, alertent sur un autre fléau : les dérives numériques. Dans un contexte d’essor de la solidarité en ligne, le quotidien titre : « Derrière la solidarité numérique, des arnaques à plein régime ». Il y est question d'escroqueries qui se multiplient via les plateformes sociales et les cagnottes.
Enfin, Direct News remet sur la table les procès du passé avec « Révisions de procès historiques en téléchargement », dont celui très sensible de Hissène Habré, relançant le débat sur la justice transitionnelle en Afrique.
VIE POLITIQUE : FISSURES ET REPOSITIONNEMENTS
Sur le terrain politique, la tension monte d’un cran. WalfQuotidien sonne l’alerte avec une une titrée : « L’APR, chronique d’une mort annoncée ». Le journal rapporte des démissions en cascade dans les rangs de l’Alliance pour la République (APR), présageant une crise profonde dans le parti de l’ancien président Macky Sall.
Le journal Tribune braque ses projecteurs au-delà des frontières, avec cette une : « Quand la République de Jammeh refait surface : le peuple meurt à Velngara », soulignant les troubles récents en Gambie liés à l’ancien régime.
Au niveau international toujours, L’Évidence déplore l’isolement croissant de l’Afrique sur la scène mondiale : « Washington tourne le dos au multilatéralisme africain ». Une analyse sévère de la politique étrangère des États-Unis vis-à-vis du continent.
RELIGIONS ET SOCIETE : ENTRE SPIRITUALITE ET MORALISATION
Dans un ton plus serein, Sud Quotidien et Le Soleil mettent en lumière une actualité ecclésiale majeure. L'installation de Mgr André Gueye à la tête de l’archidiocèse de Dakar est saluée par Sud Quotidien : « Mgr André Gueye installé ». Le Soleil parle quant à lui d'une « Nouvelle aube ecclésiale », mettant l’accent sur l’espérance et la continuité dans la foi.
Sur un registre plus civique, POP s’interroge : « L’éthique nationale à l’épreuve de la reddition des comptes », en lien avec les promesses du gouvernement Diomaye-Sonko de mettre fin à l’impunité. L’AS revient également sur les engagements du président Sonko à l’occasion du Daaka, avec le titre : « Les Daaka-promesses de Sonko ».
SPORTS : LES LIONS RUGISSENT SUR TOUS LES FRONTS
Côté sport, les couleurs nationales brillent. Record consacre sa une au portier des Lions, titrant avec emphase : « Édouard Mendy porté au pinacle ». Récompensé pour ses performances, le gardien emblématique est au sommet de sa carrière.
En beach soccer, le Sénégal continue sa marche victorieuse. Rewmi Sports+ titre : « Le Sénégal se qualifie pour les quarts » après une victoire spectaculaire. Point Actu Sport précise : « Le Sénégal renverse Tahiti (6-3) et s’ouvre la voie des quarts de finale », soulignant l’efficacité des Lions sur le sable.
En football européen, Stades revient sur la domination du Bayern Munich : « Le Bayern récupère son trône », alors que Sunu Lamb évoque les frustrations d’Habib Bèye après une défaite du Toulouse FC.
En basket, l’actualité est plus mitigée. Dakar Times Sport titre : « L’ASC Ville de Dakar ne sera pas à Pretoria », une élimination qui déçoit. Toutefois, le journal reste positif en mettant en avant la performance globale de l’équipe : « Le Sénégal enchaîne et se rapproche des quarts ».
Un ouvrage révèle comment celui qui prônait la démocratisation du continent à La Baule maintenait simultanément une influence paternaliste, dont l'héritage pèse encore sur les relations franco-africaines
(SenePlus) - Un nouvel ouvrage collectif, dirigé par les historiens Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, analyse en profondeur la relation complexe entre François Mitterrand et l'Afrique, depuis ses engagements de jeunesse jusqu'à sa politique présidentielle. Intitulé "François Mitterrand, le dernier empereur. De la colonisation à la Françafrique" (éditions Philippe Rey, 928 pages, 29,50 euros), ce livre massif révèle un parcours marqué par l'ambivalence et l'ambiguïté.
L'ouvrage s'appuie sur des archives inédites et les contributions d'une quarantaine de spécialistes pour décortiquer la position de Mitterrand vis-à-vis de la colonisation et de l'Afrique. Loin d'être une simple erreur de parcours, son positionnement en faveur de la guerre d'Algérie s'inscrit dans une trajectoire coloniale et postcoloniale cohérente.
Comme le souligne Le Monde, cette étude biographique décortique sa trajectoire depuis ses engagements de jeunesse dans les années 1930 en faveur de la conquête italienne et fasciste de l'Éthiopie en 1935 puis à Vichy durant les premières années de la guerre jusqu'au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 en passant bien évidemment par la guerre d'Algérie.
Durant la IVe République, François Mitterrand a occupé onze postes ministériels entre 1947 et 1958, dont certains particulièrement exposés : la France d'outre-mer, l'Intérieur (1954-1955) et la Justice (1956-1957). Ces fonctions coïncident avec les guerres d'Indochine, d'Algérie, ainsi qu'avec les mouvements d'indépendance en Tunisie et au Maroc.
Durant cette période, Mitterrand s'était convaincu qu'il valait mieux lâcher l'Indochine pour mieux se concentrer sur une refonte de l'architecture coloniale en Afrique. Sa vision était claire : réformer, donc, afin de tenter de sauver l'empire secoué par les aspirations indépendantistes.
Le bilan de son passage à la chancellerie est particulièrement lourd : quarante-cinq condamnés à mort algériens seront exécutés durant son passage à la chancellerie.
Entre 1958 et 1981, période durant laquelle il a œuvré à rassembler la gauche pour conquérir le pouvoir, François Mitterrand a habilement remanié son récit personnel. Le journal Le Monde évoque ce magicien de la politique [qui] parvint à effacer la tache de la compromission qui lui fit légitimer l'usage de la force en Algérie ; à faire oublier son passé de conservateur nationaliste de l'empire au profit d'une stature d'homme de gauche.
Cette transformation a été facilitée par le contexte de l'époque marqué par le refoulement généralisé de la guerre d'Algérie après les accords d'Évian.
Les deux septennats de Mitterrand (1981-1995) reflètent les mêmes contradictions. D'un côté, il prononce le discours de La Baule en 1990, appelant à la démocratisation de l'Afrique. De l'autre, il défend avec vigueur le pré carré africain.
Comme le souligne Le Monde, il fut tout à la fois l'homme du discours de La Baule, en 1990, appelant à la démocratisation de l'Afrique, celui de l'antiracisme. Au revers de cette médaille, il n'a cessé de défendre le pré carré africain, toujours convaincu que le rayonnement de la France – et de l'Europe – dépend étroitement de l'influence paternaliste française en direction de l'Afrique.
C'est durant cette période que l'armée française s'érige comme jamais en « gendarme » du continent.
L'ouvrage suggère que le reflux actuel de l'influence française en Afrique pourrait être une conséquence de l'héritage mitterrandien. Ce déclin résulterait d'un examen raté du passé colonial et d'une rupture définitive avec le système dévoyé de la « Françafrique » souvent proclamée par les dirigeants français, mais jamais aboutie.
Le bilan est sans appel : Ses héritiers ont tous considéré l'Afrique et l'Empire comme des éléments du domaine réservé et des politiques parallèles. Le bilan est sur ce point désastreux et (…) les relations France-Afrique sont un champ de ruines.
Ce livre, qui se veut objectif plutôt qu'à charge, égratigne sérieusement l'image que cet homme politique majeur du XXe siècle s'était en partie façonnée lui-même. Il offre une perspective essentielle pour comprendre les racines des relations actuelles entre la France et l'Afrique, tout en éclairant d'un jour nouveau l'une des figures politiques françaises les plus marquantes.