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9 juin 2025
"TIMPI TAMPA", LE BLANCHIMENT DE LA PEAU AU CŒUR D’UNE FICTION ENGAGÉE
Porté par une narration mêlant comédie et drame, le film d'Adama Bineta Sow aborde avec audace les ravages de la dépigmentation à travers le parcours d’un jeune étudiant prêt à tout pour dénoncer les normes de beauté dominantes.
Le film Timpi Tampa, premier long métrage de la réalisatrice sénégalaise Adama Bineta Sow, qui aborde la question du blanchiment de la peau, sortira en salle le 9 mai prochain, simultanément au Sénégal, dans une dizaine de pays d’Afrique francophone et en France, a appris l’APS.
Ce long métrage de fiction, qui mêle comédie et drame social, a été présenté en avant-première ce lundi matin au cinéma Pathé de Dakar, en présence de l’équipe du film, de journalistes et de professionnels du cinéma.
Timpi Tampa aborde la question du blanchiment de la peau à travers l’histoire de Khalilou, un étudiant de 20 ans vivant à Dakar avec sa mère atteinte d’un cancer causé par des produits de dépigmentation.
Pour dénoncer les normes de beauté qui valorisent les teints clairs, il décide de se travestir pour participer à un concours de beauté universitaire, créant autour de lui, un mouvement baptisé ‘’Naturelles, Belles et Rebelles’’.
Le rôle principal est interprété par Pape Aly Diop, récompensé du prix du meilleur comédien au festival Vues d’Afrique de Montréal. Le film y a également obtenu le prix ”Agir pour l’égalité’’ ainsi qu’une mention spéciale du jury. Au dernier FESPACO, Timpi Tampa avait reçu une mention dans la section Perspectives.
”J’ai voulu traiter un sujet qui me touche profondément, avec justesse et émotion’’, a déclaré la réalisatrice Adama Bineta Sow à l’issue de la projection. Elle a souligné l’urgence de ‘’déconstruire les standards de beauté qui causent des ravages silencieux’’.
Pour le producteur Oumar Sall, le film se veut un acte de ‘’sensibilisation’’. ”Le message est universel. Il faut que ce film soit vu. Il touche chacun de nous et appelle à une prise de conscience collective”.
Distribué dans une cinquantaine de salles en Afrique et en France, Timpi Tampa ambitionne de rapprocher le cinéma africain de son public tout en portant un message fort, selon lui.
Présent à la projection, le critique de cinéma Baba Diop estime que Timpi Tampa est ”une révolution douce de notre cinématographie”, saluant un film ”à la fois populaire et exigeant, ancré dans la réalité sociale contemporaine”.
par Abdoul Aziz Diop
IL Y A 95 ANS, BLAISE DIAGNE PERSÉCUTAIT TÉLÉMAQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le 24 mars 2024, le plus grand nombre d’électeurs se tape un duo exécutif - Diomaye et Sonko -, qui ne connaît rien à l’histoire de la presse sénégalaise dont il a l’outrecuidance non documentée d’adapter le visage
Dans une série de lettres à l’opposition, parues dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Témoin en 1991, le président Dia insista tour à tour sur « les indispensables mutations de l’opposition », la nécessité pour elle de « s’organiser pour organiser le peuple », de « se rénover pour rénover le Sénégal », de s’élever « pour une conférence africaine des forces de changement » et de se « battre pour un nouvel ordre de la communication ». Concernant ce dernier volet de sa belle série épistolaire, Dia écrit : « la révolution démocratique étant essentiellement (...) une révolution de la communication et de la communicabilité, ce ne sont pas seulement le pouvoir et l’opposition patriotique qui sont interpellés ; la presse l’est aussi, au premier chef. »
Il y eut là une prémonition : privés en 2011 de l’appoint d’une presse vraiment libre et florissante, les révolutionnaires tunisiens et égyptiens se frayèrent une voie communicationnelle redoutable en investissant les réseaux sociaux Facebook et Twitter pour – comme en Syrie au même moment –, accélérer la chute des régimes dictatoriaux et corrompus.
« Moins d’un an avant l’élection présidentielle de 2012, la presse sénégalaise rendrait un très mauvais service au pays si elle ne se saisissait pas de sa propre histoire pour mener l’offensive contre le statu quo invariablement incarné par des clans diffus et alliés », écrivions-nous il y a treize ans maintenant.
Nous ne serions pas justes si nous n’admettions pas que la presse sénégalaise d’aujourd’hui contribue comme n’importe quelle autre à l’émergence d’une société toujours plus démocratique. Les nombreux titres nationaux, les contenus et les signatures qui les revendiquent tous les jours sont révélateurs d’une abnégation qui force le respect. Mais l’illusion d’une nouveauté dans l’engagement pour la démocratie et le pluralisme est dangereuse aux jeunes reporters très peu informés parfois pour s’apercevoir que c’est au prix d’un effort colossal qu’ils pourraient, au terme d’une longue carrière de journaliste, se prévaloir du prestige journalistique d’un certain Ahmed Télémaque Sow. Pendant tout le règne de Diagne, tout-puissant, Ahmed Sow Télémaque lutta dans l’opposition. « Je le revois encore dans son accoutrement dérisoire, portant pantalon usé et rapiécé par endroits, enfoncé dans une veste de miséreux par temps de grand froid, traversant le pont Faidherbe. Persécuté, vivant son enfer fait de tracasseries orchestrées par Diagne, il n’a jamais baissé le bras », témoigne Mamadou Dia.
De 1931 à 1934, Ahmed Sow Télémaque dirigea l’Action sénégalaise, « un journal indépendant défendant les intérêts de l’AOF et de l’AEF ». Sow et son vieil ami Tiécouta, tous les deux antidiagnistes, n’étaient naturellement pas seuls à marquer d’une empreinte indélébile ce qui fut, aux yeux de Dia, « l’âge d’or de la presse sénégalaise ». Il y eut également les frères Salzman, les « islamistes Abdel Kader Diagne et Ibrahima Sow », l’ancien docker Maguette Codou Sarr, « l’écrivain Abdoulaye Sadji qui puisait son inspiration dans sa révolte d’exclu pour fait de race », Fara Sow qui ne survécut pas aux agressions du système qu’il dénonçait, Joseph Mbaye, « un certain Mamadou Dia, polémiste en herbe dont les articles radicalement anti-assimilationnistes avaient frappé le chantre de la Négritude Léopold Sédar Senghor ».
Et qui d’autre encore ? L’auteur des Notes de lecture d’un dissident africain, le doyen Amady Aly Dieng (Paix à son âme) , serait d’un apport inestimable si nous pouvions l’interroger aujourd’hui sur ces hauts faits d’histoire du journalisme sénégalais utiles à la conscience des reporters jeunes et moins jeunes attendus à tous les grand tournants.
Dia salua au passage l’action déterminante dans la lutte pour le progrès et l’indépendance des organes des étudiants africains – Amady Aly Dieng était de ceux-là -, de l’Université de Dakar et de France. Il y eut à côté d’eux, un foisonnement remarquable d’organes qui, de nos jours, suffit, à imposer un triomphe modeste à ceux, hier au pouvoir, qui ne percevaient dans la « titrologie » que le signe de leur propre réussite.
Les titres étaient tout aussi nombreux qu’aujourd’hui. En voici quelques-uns : L’Afrique (1909-1910), Avenir du Sénégal (1910), Courrier du Sénégal (1912), Le Démocrate du Sénégal (1913- 1914), L’Ouest Africain Français (1919), La France Coloniale de Blaise Diagne puis Dugay-Clédor (1927-1934) devenue Le Franco-Sénégalais (1934), Afrique Nouvelle (1936), Le Jeune Sénégal (1938), La Gazette du Tirailleur devenue La Gazette du Tirailleur et du Canonnier (1940), Afrique Noire du RDA (1951-1953), etc. Autant d’organes, qui, lorsqu’ils n’étaient pas ouvertement républicains et socialistes, défendaient farouchement les intérêts politiques et économiques du groupe de l’AOF ou les intérêts des travailleurs dudit groupe.
Mamadou Dia ne pouvait alors s’empêcher de conclure comme personne d’autre auparavant que « la démocratie sénégalaise n’est pas fille des temps modernes ; elle est enfant légitime de nos traditions démocratiques sublimées dans des luttes historiques. Ceux qui tentent de lui substituer le produit altéré de leur alchimie politicienne oublient que les faits sont têtus et font, seuls, l’Histoire ».
Les 17 et 18 décembre 1994 à Dakar, un célèbre homme politique – l’ancien président Abdoulaye Wade -, magnifie un « humanisme africain ouvert sur l’avenir ». Pendant que le Conseil régional de Dakar s’apprêtait, il y a plus d’une décennie maintenant, à revisiter la vie et l’œuvre de Dia, la presse sénégalaise dont il invoqua l’âge d’or pour la requinquer n’avait d’autre choix que de se montrer digne de l’empathie d’un si grand patriote.
Le 24 mars 2024, le plus grand nombre d’électeurs - 5,428 votants sur 10 -, se tape un duo exécutif - Diomaye et Sonko -, qui ne connaît rien à l’histoire de la presse sénégalaise dont il a l’outrecuidance non documentée et non informée d’adapter le visage au leur informe. Comme du temps où Diagne persécutait Ahmed Sow Télémaque en y laissant un bras.
Que c’est dingo d’être jeune et promu aujourd’hui !
LE CRI D'ALARME DU SYNPICS-EMEDIA
Le Syndicat des Professionnels de l'Information du Sénégal s'inquiète de l'utilisation d'un financement de 32 millions FCFA accordé au Groupe Emedia Invest, alors que les employés cumulent 11 mois d'arriérés de salaires
Alors que l'Agence de Développement des PME sénégalaises accorde 32 millions FCFA au Groupe Emedia Invest, le SYNPICS s'insurge dans le communiqué ci-après, contre le non-paiement persistant des salaires. Le syndicat exige que ce financement serve prioritairement à apurer une partie des 11 mois d'arriérés pour préserver la dignité professionnelle des employés.
"La section Synpics-Emedia a appris l'octroi, ce samedi 3 mai 2025, d'un financement de 32 millions de FCFA au Groupe Emedia Invest par l'Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises du Sénégal, dans le cadre du Programme de restructuration financière des entreprises de presse.
Ce financement intervient dans un contexte de grande précarité pour les employés du groupe qui cumulent, aujourd'hui, 11 mois d'arriérés de salaires. Cette situation, d'une gravité incontestable, nuit à la stabilité sociale, économique et professionnelle des pères, mères et soutiens de famille, confrontés quotidiennement à des difficultés insoutenables.
Face à cette crise prolongée, la section Synpics-Emedia exige que cet argent soit immédiatement utilisé pour apurer une partie des arriérés de salaire, afin d'apporter un soulagement minimal aux travailleurs du groupe.
Plus que jamais engagée, la section Synpics-Emedia réaffirme sa détermination à défendre ce combat essentiel et à revendiquer le paiement intégral des salaires.
Elle reste mobilisée pour la préservation des droits fondamentaux des employés et la sauvegarde de leur dignité professionnelle."
L'OPPOSITION MALIENNE RESTE MOBILISÉE
Les formations politiques maliennes dénoncent les intimidations subies lors de leur tentative de meeting au Palais de la Culture le 3 mai. Malgré le blocage de l'entrée et l'évacuation forcée ordonnée par la police, ils revendiquent une forte mobilisation
Les formations politiques maliennes dénoncent les intimidations subies lors de leur tentative de meeting au Palais de la Culture le 3 mai. Malgré le blocage de l'entrée et l'évacuation forcée ordonnée par la police, ils revendiquent une forte mobilisation populaire et promettent de diffuser prochainement leur déclaration par tous les moyens.
"Les partis politiques du Mali informent l’opinion nationale de ce qui suit :
1- À l’annonce du grand meeting du 03 avril 2025 des partis politiques du Mali, des loubards et autres nervis, conduits par un membre du conseil National de Transition, ont bloqué l’entrée principale du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba dans la nuit du 2 au 3 mai, proféré des menaces et des insultes et promis d’empêcher par la force la tenue du meeting du lendemain ;
2- Le jour du meeting, les mêmes personnes, épaulés par d’autres jeunes se disant soutiens de la Transition, ont fait irruption dans l’enceinte du Palais de la Culture avec haut-parleurs et effigies du président de la Transition, violenté certains participants avant de les faire évacuer des lieux sur injonction de la police.
Ces manoeuvres provocatrices appellent trois (3) observations majeures :
- les partis politiques du Mali, qui attendaient au moins dix mille (10.000) personnes contre le petit millier de participants difficilement mobilisés par le gouvernement à la clôture des prétendues consultations, ont fait la preuve de leur représentativité, de leur capacité de mobilisation et de l’adhésion des Maliens à leurs idéaux.
- le piège de la provocation pour déclencher la machine répressive et le dessein de nous présenter en ennemi de la nation ont été magistralement évités par le respect par nos militants de nos mots d’ordre de retenue contre les agresseurs et de courtoisie et respect envers les forces de l’ordre massivement déployées.
- Les manoeuvres pour étouffer notre message pour la défense de la Constitution, de la Démocratie et de la République et notre démarche pacifique ne prospéreront pas. La Déclaration du meeting sera abondamment et très prochainement diffusée par écrit, audio et vidéo.
Les présidents des partis du Mali remercient les citoyennes et citoyens maliens, les militantes et militants pour leur mobilisation massive, leur discipline, leur sens des responsabilités et les invitent à rester attentifs aux mots d’ordre."
Le musicien Secka s'en est allé
Le monde de la musique à Thiès au Sénégal et même au-delà est en deuil avec le rappel à Dieu du talentueux parolier Adama Seck dit Secka, à l'âge de 63 ans. Il a été rendu célèbre par le Royal Band de Thiès. Adama Seck a tiré sa révérence dans la matinée du samedi 3 mai 2025 alors qu'il s'apprêtait à jouer la nuit, et il repose désormais au cimetière Madoki de Grand Thiès où il a été inhumé hier à 11 heures, devant une foule immense. Après une petite traversée du désert, Secka a été relancé dans le showbiz par le morceau fétiche « Samba Alar », très apprécié par les mélomanes. Adama Seck dit que Secka a intégré le Royal Band en 1975. Selon des témoignages faits par ses plus proches collaborateurs d'alors, Secka a d'abord flirté avec la mécanique automobile avant de virer carrément dans la musique. A l'époque, il était au célèbre garage AKL Fouad en tant qu'apprenti mécanicien et après le travail, il passait tous les jours à la maison des jeunes et c'est là que son amour pour la musique a été scellé.
Un individu interpellé pour détention de faux billets de banque
Un individu a été interpellé pour détention et mise en circulation de faux billets de banque par la police de Touba qui a été mise au courant qu’un boutiquier est victime de ces malfaiteurs. Après avoir réussi son premier coup, le suspect est revenu à la charge en voulant encore échanger un autre faux billet de banque de cent(100) dollars chez le même boutiquier. C’est ainsi que ce dernier lui a demandé de patienter le temps d’aller récupérer l’argent auprès d’un collègue. Il en a profité pour alerter les éléments du commissariat spécial de Touba qui ont interpellé le mis en cause. La perquisition de sa chambre a permis de découvrir six liasses de 1000 dollars chacune, non authentique. L’enquête suit son cours afin d'identifier et d'interpeller toute personne impliquée dans cette affaire.
73 candidats à la migration irrégulière interpellés
Restons avec la police pour dire que les éléments de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) ont interpellé 73 candidats à la migration irrégulière. Ils ont été informés du départ de migrants à la pointe Sarène. En plus des candidats, deux individus ont été arrêtés dans un premier temps. L’opération a permis de mettre la main sur les 73 candidats à la migration irrégulière à la zone Sonatel de Mbour. 73 gilets de sauvetage, 60 cartes d’identité CEDEAO ghanéennes, 08 passeports, une pompe à eau et de la nourriture ont été saisis.
Des trafiquants de documents administratifs interpellés
Ne quittons pas la police sans signaler que les limiers de Pikine Guinaw Rails ont interpellé deux individus pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux portant sur des documents administratifs. Cette opération s’inscrit dans le cadre du démantèlement d’un vaste réseau de faussaires récemment appréhendés. La perquisition de leurs domiciles a permis de mettre la main sur douze 12 passeports, dont l’un en cours de validité et 07 visas détachés de leur passeport d’origine. Les mis en cause ont été placés en garde à vue.
Les travailleurs de Emedia réclament 11 mois de salaires
Les travailleurs du groupe Emédia ne veulent pas que cette opportunité leur échappe. Après l’annonce d'un financement de 32 millions de FCFA au Groupe Emedia Invest par l'Agence de développement et d'encadrement des petites et Moyennes Entreprises du Sénégal, dans le cadre du programme de restructuration financière des entreprises de presse, la section Synpics-Emedia réclame les 11 mois d'arriérés de salaires des travailleurs. Cette situation, d'une gravité incontestable, nuit à la stabilité sociale, économique et professionnelle des pères, mères et soutiens de famille, confrontés quotidiennement à des difficultés insoutenables, renseigne le communiqué des travailleurs. La section Synpics-Emedia exige que cet argent soit immédiatement utilisé pour apurer une partie des arriérés de salaire, afin d'apporter un soulagement minimal aux travailleurs du groupe. Ils exigent le paiement intégral des salaires.
Installation du nouvel Archevêque de Dakar
Suite à la démission de Monseigneur Benjamin Ndiaye comme Archevêque de Dakar le 22 février 2025 et son remplacement par Monseigneur André Guèye précédemment Évêque de Thiès et gestionnaire du Diocèse de Saint-Louis, ce dernier a été installé officiellement samedi dernier au cours d'une messe solennelle à la Cathédrale Notre-Dame des Victoires de Dakar devant une foule de fidèles catholiques qui ont fait le déplacement pour assister à la cérémonie. Âgé de 58 ans, le philosophe André Guèye a maintenant la tâche de conduire les destinées de l'église catholique du Sénégal.
Grogne du regroupement des boulangers du Sénégal
Le regroupement des boulangers du Sénégal (Rbs) est très remonté contre les autorités régionales du ministère du Commerce qui refusent de suivre les directives du ministre Serigne Guèye Diop suite à leur rencontre pour la stabilisation des prix dans leur secteur. Ces opérateurs économiques qui se plaignent de leurs difficultés illustrées par la fermeture de leurs boulangeries promettent de se faire entendre dans les prochains jours.
Le magazine «Le Marché» se projette
Un an après son lancement, le magazine «Le Marché» célèbre sa première année d’existence, marquant ainsi une étape importante dans le paysage médiatique économique sénégalais. Lors d’une cérémonie organisée samedi, Abdou Diaw, directeur de publication du mensuel, est revenu sur les défis relevés, les acquis engrangés et surtout les perspectives ambitieuses qui se dessinent pour l’année à venir. Pour Dr Diaw, au-delà du bilan, c’est vers l’avenir qu’il se tourne désormais. Il annonce le lancement de hors-séries spécialisés, la diversification des formats, notamment avec des vidéos explicatives et des formats courts adaptés aux réseaux sociaux ainsi qu’un ancrage plus marqué dans le numérique, avec une plateforme en ligne en cours de développement.
Etudiants et travailleurs fument le calumet de la paix
La paix est revenue depuis hier, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Les différentes parties se sont réunies à la direction du CROUS, dans le cadre d'une médiation relative à l'incident survenu récemment sur le campus social de l’Université Gaston Berger. Ce qui avait poussé les syndicalistes à décréter un mot d’ordre de grève et au Directeur du Crous de réquisitionner une partie du personnel. Ce dialogue de sourds qui avait fini de paralyser le campus social, n’est qu’un vieux souvenir.
Pastef Louga bat le rappel des troupes
La coordination départementale du Pastef de Louga a tenu une importante rencontre pour élaborer son plan d'action annuel. Ce qui a permis de décliner les différentes activités qui seront déroulées durant l’année. Cette rencontre stratégique a réuni le bureau départemental et les coordonnateurs des différentes communes, chacun ayant présenté son plan d'action local ainsi que les revendications spécifiques à sa zone en présence du député Marième Fall qui a salué l’engagement de tous les responsables qui abattent un bon travail.
Arrestation d’un dealer à Sicap Mbao
La Police de Sicap Mbao a mis fin aux agissements du dealer S. M. Ce dernier sur sa moto avec son acolyte a été interpellé au cours d'une opération de contrôle des limiers. Ces derniers ont eu des soupçons sur le mis en cause qui tentait de fuir. Une course-poursuite s’en est suivie. Il est appréhendé en possession d'un kilogramme de chanvre indien et 04 comprimés de souche. Son acolyte F. Mb. a réussi à prendre la fuite. Conduit au poste de police de Sicap Mbao, S. M. a admis la paternité de la drogue face aux hommes du Commissaire Kamara. Ce qui a alors motivé sa garde à vue et son défèrement au parquet pour détention et trafic de chanvre indien et de souche et comprimés barbituriques. Deux trafiquants de drogue aux arrêts M. Camara âgé de 26 ans, de nationalité Sierra léonaise, et son ami S. Agbu âgé de 29 ans habitant Pikine croupissent actuellement en prison pour trafic de drogue (Kush). Selon nos sources, ils ont été interpellés par les éléments de la Brigade de recherches de la Police de Thiaroye à la gare interurbaine Les Baux maraîchers de Pikine en possession de 09 képas et deux sachets de 05 grammes de Kush en vrac.
Plaidoyer pour la baisse de la fiscalité dans la micro finance
L'État du Sénégal doit revoir à la baisse la fiscalité des institutions de micro finance. L’appel est du Directeur de l'institution financière Alliance de crédit et d'épargne pour la production (Acep), Souleymane Sarr. Ce dernier s'exprimait ainsi en marge d'une journée d'échanges avec ses agents dans le cadre de la célébration de la journée internationale du travail. Selon Souleymane Sarr, la fiscalité est trop élevée et les institutions sont étranglées. Il cite par exemple la taxe de la Contribution économique locale (Cel). Il invite les autorités à revoir à la baisse les taxes et être plus présent dans l'accompagnement des systèmes de financement décentralisés.
Concertations sur le Pôle Sud
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Moussa Bala Fofana était à Sédhiou pour rencontrer les forces vives de la Casamance, notamment les élus locaux, experts, acteurs communautaires et représentants de l’État dans le cadre de la mise en place du Pôle Sud qui regroupe Ziguinchor, Sédhiou, Kolda. Selon M. Fofana, les défis sont : faible industrialisation, exode rural, vulnérabilités environnementales. A l’en croire, les maires, chefs de village, représentants des femmes et des jeunes ont partagé leurs attentes et craintes. Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires a promu l’inclusion des jeunes, femmes, élus locaux et la société civile qui auront une place centrale dans les instances des pôles. Il annonce un décret d’application qui précisera le cadre juridique, et une plateforme numérique qui suivra les progrès en temps réel.
Par Ndey Tapha SOSSEH
EXPRIMONS NOTRE SOLIDARITE AVEC LES JOURNALISTES DU BURKINA FASO
Alors que la répression s’intensifie sous le régime militaire, les journalistes burkinabè continuent de résister avec courage et conviction -perpétuant un héritage de liberté façonné par des pionniers et des institutions
Alors que la répression s’intensifie sous le régime militaire, les journalistes burkinabè continuent de résister avec courage et conviction -perpétuant un héritage de liberté façonné par des pionniers et des institutions telles que le Filep et le Centre de presse Norbert Zongo.
Aujourd’hui, alors que le monde marque la Journée mondiale de la liberté de la presse, nous devons tourner nos regards -et nos consciences- vers une région où la plume est menacée, où dire la vérité est devenu un métier dangereux, et où les voix qui informent, interrogent et défendent la démocratie sont réduites au silence. Nous parlons du Burkina Faso, un pays pris dans l’étau de l’insécurité, d’une transition politique et d’une répression croissante à l’encontre de sa presse indépendante.
Depuis deux ans, les journalistes au Burkina Faso évoluent dans un environnement de plus en plus oppressant. Sous prétexte de sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme, les autorités ont systématiquement restreint les libertés de la presse. Des correspondants étrangers ont été expulsés. Des médias indépendants ont été sanctionnés, suspendus ou contraints à l’autocensure. Le harcèlement sur les réseaux sociaux et les campagnes de dénigrement sont devenus des outils fréquents pour faire taire la dissidence et étouffer le débat public. Le Peuple burkinabè est privé d’un droit fondamental : l’accès à une information crédible, pluraliste et indépendante. Pire encore, les journalistes qui osent traiter de sujets sensibles -qu’il s’agisse de corruption, d’opérations militaires ou de violations des droits humains- sont souvent harcelés, menacés ou arrêtés. Le 26 mars 2025, les autorités ont dissous l’Association des journalistes du Burkina (Ajb) avec effet immédiat. Cette décision est intervenue au lendemain de l’arrestation de Guézouma Sanogo, président de l’Ajb, et de Boukari Ouoba, membre du Bureau exécutif, qui avaient dénoncé la répression des médias depuis l’arrivée au pouvoir de la junte. Quelques jours plus tard, eux deux, ainsi que le journaliste Luc Pagbelguem, sont réapparus dans une vidéo télévisée, montrés comme enrôlés de force dans l’Armée et envoyés au front. Le ministre de l’Administration territoriale, Emile Zerbo, a enfoncé le clou en menaçant : «Toute personne qui, par quelque moyen que ce soit -discours, écrits ou autres-, cherche à soutenir ou maintenir une association dissoute, s’expose à des sanctions.» L’enrôlement forcé de journalistes dans l’Armée constitue une pratique visant à punir les voix critiques à l’égard du pouvoir.
Dans ce climat de peur, beaucoup sont contraints de choisir entre leur profession et leur sécurité. Le prix à payer pour dire la vérité est devenu insupportable.
Et pourtant, malgré l’adversité, les journalistes burkinabè tiennent bon. A Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Kaya et ailleurs, ils continuent de rapporter, d’enquêter et de révéler, souvent au péril de leur vie. Ils sont la dernière ligne de défense contre la désinformation, la dérive autoritaire et la fragmentation sociale. Leur courage est tout simplement héroïque. La presse burkinabè fait preuve d’une résilience remarquable. Des institutions comme le Centre national de pPresse Norbert Zongo (CnpNZ), baptisé en mémoire de Norbert Zongo, journaliste d’investigation emblématique assassiné en 1998, demeurent des espaces essentiels de solidarité, de formation et de résistance. Sous la direction déterminée de ’Abdoulaye Diallo, le Cnp-Nz reste un rempart pour la liberté d’expression, même lorsque les autorités assimilent les voix critiques à de l’antipatriotisme.
L’un des symboles les plus puissants de cette résilience est le Filep -Festival international de la liberté d’expression et de la presse. Depuis plus de vingt ans, tous les deux ans, le Filep réunit, à Ouagadougou, des centaines de journalistes venus de toute l’Afrique et du monde pour réfléchir et débattre des défis liés à la liberté de la presse sur le continent. Ce n’est pas seulement un festival : c’est un mouvement ancré dans la solidarité, la résistance et la conviction que le journalisme africain doit dire la vérité aux autorités. L’édition 2023 du Filep, présidée par Innoussa Ouédraogo, rédacteur en chef du journal Bendré et militant de longue date pour l’indépendance des médias, s’est tenue malgré de nombreux obstacles. Sous le régime de transition militaire actuel, de sérieuses incertitudes planent sur la possibilité d’organiser à nouveau le Filep dans son format libre et originel.
Cette répression a engendré un phénomène douloureux mais significatif : l’exil de nombreux journalistes chevronnés, qui quittent le pays non par faiblesse, mais comme une stratégie pour préserver leur voix. Depuis l’étranger, ils continuent de publier, de témoigner et de dénoncer les abus -refusant d’être réduits au silence. Leur engagement mérite d’être soutenu, pour former un écho transnational de résistance -un écho qui porte les vérités du Burkina Faso au reste du monde. Le courage de ces journalistes, qu’ils soient restés ou exilés, témoigne de leur foi inébranlable dans le droit du public à l’information.
Nous devons également rendre hommage à ceux qui ont bâti et défendu l’héritage médiatique du Burkina Faso. Chérif M. Sy, fondateur du journal Bendré, ancien président du Parlement de la Transition et ex-président du Forum des éditeurs africains, reste une figure majeure du plaidoyer médiatique en Afrique. Des leaders comme Jean-Claude Méda, feu Pierre Dabiré, anciens présidents de l’Ajb, ou encore le journaliste émérite Boureima Ouédraogo, ancien membre exécutif de l’Ajb et aujourd’hui directeur de publication du Reporter, nous rappellent que la communauté journalistique burkinabè n’a jamais manqué ni de courage ni de lucidité. Leurs contributions ont façonné un héritage qui ne doit pas être effacé par la peur ou l’autoritarisme
Ce combat n’est pas uniquement le leur. Il reflète une crise plus large qui touche toute l’Afrique de l’Ouest, où les coups d’Etat, les conflits armés et l’espace civique en régression deviennent la norme. Du Mali au Niger, de la Guinée au Sénégal, la liberté de la presse est en recul. La solidarité reste notre arme la plus puissante. Lorsqu’un journaliste est réduit au silence, la communauté médiatique mondiale doit élever la voix encore plus fort.
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, nous réaffirmons notre solidarité indéfectible avec les journalistes du Burkina Faso. Nous appelons l’Union africaine à honorer ses engagements envers la liberté de la presse. Nous exhortons les autorités de transition burkinabè à mettre fin à la censure, à garantir la sécurité des journalistes et à respecter le rôle fondamental des médias dans la construction de la Nation.
Une presse libre n’est pas un luxe -c’est une bouée de sauvetage. Dans une région en quête de paix, de justice et de redevabilité, faire taire les journalistes n’est pas la solution. Les renforcer, si.
Souvenons-nous que la liberté d’expression n’est pas un principe à défendre uniquement le 3 mai. C’est un combat quotidien -et un combat que le monde doit mener ensemble.
Ndey Tapha SOSSEH
est la première coordinatrice de l’unité ouest-africaine de journalisme d’investigation Cenozo ; ancienne coordinatrice du projet de renforcement des capacités de l’Association des journalistes de l’Afrique de l’Ouest ; ancienne présidente du Gambia Press Union et ex-trésorière de la Fédération des journalistes africains.
DES MILITANTS DE L’APR ET DU PDS MANIFESTENT À GENÈVE CONTRE LE NOUVEAU RÉGIME
Ces membres de l'opposition ont remis un mémorandum au Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, appelant à une mission d’observation sur la situation des droits humains dans leur pays.
Des militants de l’Alliance pour la République (APR) et du Parti démocratique sénégalais (PDS) établis dans la diaspora ont manifesté samedi à Genève, en Suisse, contre les « dérives » qu’ils reprochent au nouveau régime au Sénégal.
À en croire journal L’AS, les protestataires ont remis un mémorandum au bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. Dans ce document, ils appellent l’ONU à « mettre en place une mission spéciale d’observation des droits humains au Sénégal » et à « maintenir un canal diplomatique ferme afin d’inciter le Sénégal à respecter ses engagements internationaux, à restaurer l’espace civique et les libertés fondamentales ».
Toujours selon le journal, les rédacteurs du texte insistent : « Il est impératif que la communauté ne reste pas silencieuse face à ces dérives. Défendre l’État de droit au Sénégal, c’est défendre la stabilité de toute la sous-région ouest-africaine ».
Les manifestants accusent également le Premier ministre, Ousmane Sonko d’être à l’origine d’un climat de tension croissante dans le pays. « Accusations calomnieuses, menaces de mort, appels à la violence contre certains professionnels des médias sont devenus monnaie courante », dénoncent-ils.
Ils pointent aussi « les licenciements politiques massifs, les restrictions du droit de manifester, les atteintes à la liberté d’aller et venir, l’instrumentalisation de la justice, les pressions sur la presse indépendante ».
LE SÉNÉGAL LÈVE 193 MILLIARDS FCFA SUR LE MARCHÉ DE L’UMOA
Depuis le début de l’année 2025, Dakar a levé un total de 460 milliards FCFA sur le marché de l’UMOA, représentant à lui seul 10 % des émissions publiques régionales, selon les données fournies par UMOA-Titres.
L’État du Sénégal a réussi le vendredi 2 mai 2025, une levée de fonds de 193 milliards FCFA sur le marché financier régional de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), via une émission mixte de bons assimilables du Trésor (BAT) et d’obligations assimilables du Trésor (OAT).
L’opération, organisée par l’agence UMOA-Titres, visait initialement un objectif de 180 milliards FCFA. Le résultat dépasse donc les attentes, traduisant la confiance persistante des investisseurs dans la signature sénégalaise.
Ce succès s’explique notamment par l’importante mobilisation des opérateurs nationaux : 97,2 % des souscriptions proviennent d’investisseurs basés au Sénégal. Cette forte participation locale illustre la solidité du marché domestique et l’intérêt croissant des acteurs nationaux pour les instruments de dette publique.
Depuis le début de l’année 2025, le Sénégal a levé un total de 460 milliards FCFA sur le marché de l’UMOA, représentant à lui seul 10 % des émissions publiques régionales, selon les données fournies par UMOA-Titres et relayées par Financial Afrik. Dans le même temps, le pays a honoré ses engagements financiers, avec un remboursement de 337 milliards FCFA de capital et le versement de 52 milliards FCFA d’intérêts.
Cette dynamique confirme la stratégie proactive des autorités sénégalaises en matière de gestion de la dette publique. Elle traduit également leur volonté de renforcer la confiance des investisseurs à travers une politique de financement transparente, maîtrisée et en ligne avec les objectifs de soutenabilité budgétaire.
Par Thierno Bachir SY
BACARY SAMB ET SES RAPPORTS, UNE GOUTTE D’EAU DE PLUS !
Depuis plusieurs années, Timbuktu Institute adopte une position militante sur les questions de radicalisation, souvent à travers des entretiens médiatiques et publications où se mêlent préoccupation religieuse, urgence sécuritaire et discours politique
Dans un contexte où les menaces sécuritaires dominent les récits politiques et médiatiques en Afrique de l’Ouest, certains acteurs se sont imposés comme des voix incontournables -mais non sans controverse. A travers ce texte, nous interrogeons la démarche et les productions du Timbuktu Institute, dirigé par Bacary Samb, dont les rapports à forte teneur alarmiste soulèvent de sérieuses questions de méthode, de transparence et d’éthique intellectuelle. Il s’agit d’un appel à la rigueur, face à un champ où l’approximation peut coûter cher.
Le Timbuktu Institute, dirigé par le Dr Bacary Samb, s’est imposé depuis plus d’une décennie comme un acteur majeur du champ de la prévention de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest. Ses nombreuses publications, interventions médiatiques et ateliers avec des institutions sécuritaires en font une référence dans la sphère publique. Pourtant, la lecture attentive de ses rapports révèle une série de lacunes profondes sur le plan de la rigueur scientifique, ainsi qu’une tendance constante à l’alarmisme, en décalage avec les standards académiques attendus.
Le plus récent rapport intitulé «La menace du Jnim dans la zone des trois frontières du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal» illustre parfaitement cette orientation. Il y est avancé que Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (Jnim), affilié à AlQaïda, intensifie sa présence dans cette zone frontalière stratégique en exploitant des fragilités locales (tensions communautaires, flux migratoires, absence de l’Etat). Le rapport prétend même déceler une «infiltration silencieuse» du territoire sénégalais, et appelle à une vigilance accrue face à cette menace.
Or, plusieurs éléments fondamentaux minent la crédibilité de ce document. D’abord, le ton est clairement alarmiste. Il convoque des expressions chargées d’émotion («menace croissante», «présence latente», «infiltration insidieuse») qui relèvent davantage de la rhétorique militante que de l’analyse distanciée, scientifique. Pour preuve, aucune de ces affirmations ne repose sur des données vérifiables : pas d’observations de terrain, pas de sources primaires identifiables, pas d’entretien avec des acteurs locaux. L’expression «présence latente», par exemple, citée dans le Sud-est du Sénégal, n’est soutenue par aucun élément factuel.
Ensuite, le rapport se distingue par une absence totale de rigueur méthodologique. Aucun protocole de recherche n’est exposé, aucun cadre théorique ou bibliographie n’est mobilisé. Les lecteurs restent dans l’expectative quant à la manière dont les données ont été collectées (si elles l’ont été), analysées ou croisées avec d’autres travaux. Ce défaut est récurrent dans les publications de l’institut, qui se caractérisent par un certain flou méthodologique et une présentation narrative plutôt que scientifique.
Par ailleurs, la perspective adoptée est surplombante et désincarnée. Les réalités communautaires, les logiques locales d’adaptation, les formes d’autorégulation communautaire face à la violence sont ignorées. Aucune place n’est réservée aux chefferies coutumières, aux leaders religieux locaux, aux jeunes ou aux femmes, pourtant au cœur des dynamiques sociales dans les zones frontalières concernées. En cela, le rapport reconduit une représentation binaire du territoire : d’un côté, des zones «saines» (ou disons «saintes» !) ; de l’autre, des zones «infiltrées». Une telle dichotomie évacue les zones grises, les espaces de négociation et de résilience.
Ce biais s’inscrit dans une posture plus générale que l’on retrouve dans plusieurs textes portés par le Dr Bacary Samb, fondateur du Timbuktu Institute. Depuis plusieurs années, ce dernier adopte une position publique militante sur les questions de radicalisation, souvent à travers des tribunes, entretiens médiatiques et publications, où se mêlent préoccupation religieuse, urgence sécuritaire et discours politique. Cette orientation a pour conséquence une confusion entre activisme de prévention et démarche scientifique, au risque de sacrifier la complexité du terrain sur l’autel de l’efficacité médiatique.
Le cas du rapport sur le Bounkani en Côte d’Ivoire (2021) vient conforter ce constat. Là encore, l’accent est mis sur les risques de radicalisation, sans qu’on en comprenne les ressorts profonds. Aucune analyse des filières religieuses, des parcours individuels ou des politiques de développement local n’est présentée. Le discours repose sur des peurs projetées, et non sur des diagnostics posés. Il ne s’agit pas de nier les risques réels liés à l’extension des violences extrémistes vers le golfe de Guinée, mais de rappeler que leur analyse doit s’appuyer sur des données fiables, contextualisées, croisées, pour éviter les raccourcis dangereux.
Cette posture est, en réalité, l’Adn même des interventions du Dr Samb, que nous avons pris l’habitude d’écouter d’un air amusé, un sourire au coin des lèvres, tant ses logorrhées dithyrambiques pullulent sur les plateaux radiophoniques et télévisés. Dès qu’un micro lui est tendu, il s’élance sans gants, sans retenue, et surtout sans nuance. Dans sa dernière sortie sur Rfi, à la suite de la publication du rapport sur la menace du Jnim, interrogé sur les tentatives d’infiltration djihadiste à l’Est du Sénégal, notamment dans la zone de Bakel, il se lance, sans même marquer de pause pour respirer :
«Justement, dans cette région de l’Est du Sénégal, le principal élément de résilience idéologique, à savoir la présence des confréries soufies, est moindre…
Cette zone est dominée par la présence d’un islam salafiste de plus en plus renforcé par les réseaux de la migration, avec des populations qui sont parties en Europe et qui ont eu des contacts avec les milieux salafistes et qui construisent justement des mosquées salafistes pour contrecarrer l’islam traditionnel et délégitimer les chefs religieux locaux, par rapport justement à leur position peu claire sur l’esclavage par ascendance dans la région de Bakel précisément.»
Une déclaration à la fois précipitée, caricaturale et socialement explosive, sans ancrage empirique, mais à haute valeur médiatique -ce qui semble être, hélas, l’essentiel dans sa démarche. Une autre couche, et non des moindres, entoure le Timbuktu Institute : celle de ses sources de financement. A la lecture de ses rapports, comme sur son site officiel, aucune mention explicite n’est faite des bailleurs, des soutiens institutionnels, ni des partenariats financiers qui soutiennent financièrement ses activités de recherche, de plaidoyer ou de communication. Cette opacité financière, en contradiction flagrante avec les principes de transparence, devient d’autant plus préoccupante que ses productions alimentent régulièrement des narratifs sécuritaires alignés sur les intérêts de certains gouvernements ou organisations internationales. Suivez mon regard. L’absence de clarté sur l’origine des fonds soulève donc des questions légitimes : qui finance le Timbuktu Institute ? Dans quel but ? Et surtout, quelles influences ces flux financiers peuventils exercer sur le contenu, le ton et les angles choisis dans ses analyses ? A l’heure où l’exigence d’éthique, d’indépendance et de traçabilité est un minimum vital dans la recherche, ce silence a un poids. Il est non seulement troublant, mais aussi fondamentalement incompatible avec les standards élémentaires de redevabilité intellectuelle et publique.
Il faut tout de même reconnaitre que cette opacité ne concerne pas que le Timbuktu Institute : elle renvoie à un problème structurel plus large auquel sont confrontés nombre de think tanks africains. En l’absence de financements publics conséquents ou de mécénat local durable, beaucoup d’instituts de recherche dépendent quasi exclusivement de bailleurs internationaux -souvent occidentaux- pour assurer leur fonctionnement. Cette dépendance financière a aussi un poids : elle peut orienter les priorités thématiques, modeler les discours produits et conditionner le degré d’alignement avec les grilles de lecture sécuritaires promues par les partenaires. A terme, cela pose la question élémentaire d’autonomie intellectuelle. Que vaut un discours produit sous influence ? Comment construire une pensée stratégique africaine si les problématiques sont dictées par l’agenda des bailleurs ? En cela, la transparence sur les sources de financement ne relève pas de la formalité, mais d’un enjeu politique de souveraineté. Au demeurant, l’influence du Timbuktu Institute dans les cercles médiatiques et politiques est telle que ses publications sont souvent perçues comme faisant autorité. Pourtant, leur faible valeur scientifique devrait inciter à la prudence. Il est regrettable que les instances d’orientation des politiques publiques de sécurité et de prévention de la radicalisation s’appuient sur ce type de travaux, au lieu de mobiliser les universités, les centres de recherche indépendants.
Ce constat appelle à une distinction nécessaire entre militantisme et scientificité. Là où le premier cherche à produire un effet de choc pour orienter les politiques, la seconde s’attache à déconstruire, contextualiser, expliquer, relativiser. Il est possible, et même souhaitable, que des instituts comme Timbuktu produisent de l’expertise. Mais cette expertise ne peut être considérée comme fiable tant qu’elle n’est pas soumise à des règles de transparence, de méthode et de réfutabilité.
Il est temps que les universitaires africains s’emparent de ces questions avec rigueur, nuance et indépendance. Face à la complexité des dynamiques d’extrémisme violent, il ne suffit plus de produire des discours anxiogènes : il faut produire de la connaissance vérifiable, construite avec les acteurs du terrain et capable d’éclairer durablement les choix politiques.
Il ne s’agit donc pas simplement de critiquer un homme, un institut ou un rapport de plus, mais de poser une exigence fondamentale : celle de la responsabilité intellectuelle et scientifique dans un champ aussi sensible que celui de la sécurité. Car à force de confondre communication, expertise et foi médiatique, on finit par affaiblir les vraies luttes, décrédibiliser les acteurs sérieux, et brouiller les lignes de fracture qui exigeraient, au contraire, précision, rigueur et discernement. La sécurité ne peut être laissée aux seuls faiseurs d’opinion. Elle doit être éclairée par des savoirs solides, produits avec, depuis, et pour les sociétés concernées. Autrement, ce n’est pas seulement la science qu’on trahit -c’est la paix elle-même qu’on compromet.
Thierno Bachir Sy esy universitaire, écrivain, citoyen africain du Sénégal.
HYDROCARBURES, BILAN DE PRODUCTION EN AVRIL 2025 POUR SANGOMAR, GTA ET GADIAGA
Le rapport d’avril 2025 sur la production d’hydrocarbures livre des données actualisées sur les champs de Sangomar, GTA et Gadiaga. Il fait état des volumes extraits, des cargaisons exportées ainsi que des perspectives opérationnelles à court terme.
Le secteur des hydrocarbures sénégalais poursuit sa dynamique ascendante. Le rapport de production du mois d’avril 2025 met en lumière des avancées tant en matière de pétrole que de gaz naturel. Pour le champ pétrolier de Sangomar, durant le mois d’avril, quatre cargaisons identifiées sous les codes SAN027 à SAN030 ont été exportées, représentant un volume total de 3,8 millions de barils de pétrole brut. Selon une note du ministère des Energies, du Pétrole et des Mines, ces livraisons ont été écoulées sur le marché international, confirmant la montée en puissance du projet. Les prévisions de production pour l’année 2025 restent stables, avec une estimation de 30,53 millions de barils, illustrant la régularité et la fiabilité du site.
Le mois d’avril marque également un tournant historique avec le chargement de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) issue du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce premier envoi, codé GTA_2025_001, a été intégralement chargé le 15 avril, totalisant 163 259 m³, soit l’équivalent de 3,71 millions de MMBtu. Cette étape positionne désormais les deux pays comme exportateurs de GNL sur la scène énergétique mondiale. Selon le ministère des Energies, du Pétrole et des Mines, les opérations de mise en service des installations se poursuivent, en vue d’une montée progressive de la production.
Sur le site de Gadiaga, situé à l’intérieur du pays, la production de gaz naturel reste soutenue. Au cours du premier trimestre 2025, un volume cumulé de 548 078 Nm³ (normaux mètres cubes) a été commercialisé. Pour le seul mois d’avril, la production est estimée à 219 809 Nm³, témoignant d’une stabilité dans l’exploitation de ce gisement onshore.