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9 juin 2025
Par Khady SAMB
CANADA : CES FORMATIONS QUI PIEGENT LES ETUDIANTS INTERNATIONAUX
Depuis plusieurs mois, un nombre croissant d’étudiants internationaux découvrent, souvent trop tard, que la formation qu’ils ont suivie au Québec ne leur donne pas accès au permis de travail post-diplôme, ni à la résidence permanente.
De plus en plus d’étudiants découvrent, une fois arrivés au Québec, que leur formation ne leur permet ni d’obtenir un permis de travail post-diplôme, ni de faire une demande de résidence permanente. Une réalité mal connue, souvent liée à des choix faits sans information complète.
Depuis plusieurs mois, un nombre croissant d’étudiants internationaux découvrent, souvent trop tard, que la formation qu’ils ont suivie au Québec ne leur donne pas accès au permis de travail post-diplôme, ni à la résidence permanente. Ces situations, fréquentes et mal comprises, sont le résultat d’un enchevêtrement de règles, de réformes récentes et parfois d’une mauvaise orientation dès le départ.
Le cas de cette étudiante admise à une formation en cuisine d’une durée de 1 300 heures en est un exemple parlant. Son objectif était de compléter son diplôme par une attestation de spécialisation professionnelle (ASP), afin d’atteindre le seuil de 1 800 heures exigé dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) pour la résidence permanente. Or, une nouvelle réglementation met un frein à cette stratégie : lorsqu’un programme de base n’est plus admissible au permis de travail post-diplôme (PTPD), le fait de le compléter par un ASP peut faire perdre l’éligibilité au PTPD. Autrement dit, en voulant se rendre admissible à la résidence permanente, l’étudiant risque de perdre le droit de rester temporairement au Canada pour y travailler.
Cette règle touche particulièrement les secteurs retirés de la liste des programmes prioritaires, comme certains DEP en cuisine, en esthétique ou encore en bureautique. Ces formations, bien qu’encore offertes, ne donnent plus automatiquement droit au permis de travail post-diplôme. Une réalité que peu d’étudiants connaissent à l’avance. Il est essentiel ici de distinguer deux choses.
Le permis de travail post-diplôme dépend d’abord de l’établissement fréquenté : celui-ci doit être un établissement d’enseignement désigné (EED) reconnu par les autorités canadiennes. Ensuite, le programme lui-même doit être admissible. La durée de la formation (900, 1 200 ou 1 800 heures) n’est pas un critère en soi pour l’obtention du PTPD. Il est donc possible d’obtenir un permis de travail post-diplôme après une formation de 900 heures, pourvu que l’établissement et le programme soient reconnus.
En revanche, pour entamer une démarche de résidence permanente via le PEQ, le Québec exige que la formation suive un minimum de 1 800 heures, complétée d’une expérience professionnelle dans le domaine étudié. Nombreux sont ceux qui pensent pouvoir combiner un DEP court avec un ASP afin d’atteindre cette exigence. Mais cette combinaison, aujourd’hui, peut mettre en péril le statut légal de l’étudiant si la formation de base ne respecte plus les critères du PTPD.
Autre élément préoccupant : le rôle de certaines agences d’orientation, notamment en Afrique francophone, qui inscrivent des étudiants dans des écoles sans vérifier l’admissibilité réelle des formations. L’étudiant découvre alors, une fois arrivé au Canada, qu’il n’a pas droit au permis post-diplôme, et se retrouve dans une impasse : il ne peut ni travailler légalement après ses études, ni accéder à l’immigration permanente, sauf à reprendre une nouvelle formation dans un domaine ou un établissement admissible. Ces situations entraînent non seulement une grande détresse psychologique, mais aussi des pertes financières considérables.
Plusieurs étudiants se retrouvent contraints d’accepter des emplois précaires, hors de leur domaine, ou de quitter le pays. D’autres tentent de recommencer à zéro, souvent sans accompagnement.
Face à ce constat, l’information reste la première arme. Les étudiants doivent impérativement vérifier que leur établissement figure sur la liste des EED, que le programme donne droit au PTPD, et que la formation choisie est cohérente avec un objectif éventuel de résidence permanente. Ils doivent aussi se méfier des raccourcis proposés par certaines agences, qui privilégient leurs commissions à l’intérêt réel de l’étudiant. La réglementation canadienne évolue rapidement, et il est essentiel que les candidats à l’immigration étudiante comprennent les impacts de chaque réforme. Ce qui était valable en 2022 ne l’est plus forcément aujourd’hui. Dans ce contexte, mieux vaut prendre le temps de s’informer que de perdre des années à tenter de réparer une orientation mal planifiée.
Par Khady SAMB
Étudiante au Québec, doctorante en anthropoloie médicale
SI LE SENEGAL NE SE QUALIFIE PAS AU MONDIAL, CE SERA CATASTROPHIQUE
Amara Traoré a enfilé le costume de manager général pour sortir la Linguère de Saint-Louis de sa mauvaise passe en début de championnat. Il est sur le point de réussir sa mission parce que l’équipe de la vieille ville est au milieu du tableau.
Amara Traoré a enfilé le costume de manager général pour sortir la Linguère de Saint-Louis de sa mauvaise passe en début de championnat. Il est sur le point de réussir sa mission parce que l’équipe de la vieille ville est au milieu du tableau. Dans un entretien accordé à « l’AS », il est revenu sur l’exploit réalisé par ses hommes, le manque cruel d'infrastructures dans la région du nord et le développement du football. le technicien sénégalais s’est aussi prononcé sur les performances de l’équipe nationale et l’élection du futur président de la fédération sénégalaise de football (FSF).
« l’AS » : la Linguère est 7 du championnat du Sénégal. Est-ce le résultat auquel vous vous attendiez en début de saison ?
Amara Traoré : On a mal entamé la saison. C’était normal parce qu’il y avait des changements à la tête de cette équipe. N’oubliez pas que j’étais le président et j’avais pris le costume administratif parce qu'il fallait stabiliser la Linguère. On cherchait un président qui était capable d’amener une dimension entrepreneuriale dans ce que nous faisons. C’est ainsi qu’on a confié à Bamba Bâ les rênes du club. Bamba est un fils et un digne héritier de la Linguère de Saint-Louis. Son père, le doyen Babo, fait partie des membres fondateurs. Au début de sa gestion, il y a eu des hauts et des bas. Mais au bout de 2 voire 3 mois, il s’est bien installé et j’ai pris du recul. Et quand les choses ont commencé à se compliquer côté résultat, c’est lui qui est venu me voir pour que j'entre en scène pour assurer la dimension technique. Ensemble, avec les autres Samba Linguère, nous sommes en train de corriger des choses. Depuis un certain temps, on a quitté les bas-fonds du classement pour occuper la 7e place.
Qu’est-ce qui a empêché la Linguère de jouer cette année les premiers rôles ?
Nous sommes en train de construire une équipe. Et le premier rôle ne se décrète pas. À un moment donné, il fallait créer un équilibre entre les moyens économiques et les ambitions sportives. J’ai toujours dit que si on arrivait à avoir entre 600 et 700 millions de budget sur quatre ans, on allait bâtir un grand club. C’est ce que le Président Bamba a entendu et on est en train de travailler sur ça afin d’avoir un budget conséquent sur la durée. Pour être champion, il faut une planification financière.
Comment se porte globalement le football saint-louisiens ces dernières années ?
Le football est en train de s’arrêter à Thiès. Et Mawade disait souvent que le football naît à Saint-Louis, grandit à Dakar et meurt en France. Aujourd’hui, la situation est en train de s’inverser. On peut dire que le football sénégalais, c’est Dakar, Thiès et le Sud. Nous, on est en train de s’isoler. À Louga, Ndiambour joue en Ligue 2 et ils sont en difficultés. Assur (Compagnie sucrière sénégalaise) joue la nationale. Si on regarde l’axe nord, il n’y a que la Linguère qui joue en première division. En nationale 1, il y a moins de clubs du nord. Le Nord manque de moyens. Au niveau des académies, on est en train de faire des choses pour exister, sinon l’exode va continuer.
Quel est votre sentiment sur le manque d’infrastructures sportives de Saint-louis ?
Un sentiment d’écœurement. L’état actuel de nos infrastructures sportives nous pousse à nous demander si, sérieusement, nous, Saint-Louisiens, nous aimons le beau football ? Certes, les gens ont d’autres préoccupations, mais il y a la mairie, la population et l’Etat. On peut également pointer du doigt la commune. Mais moi, j’indexe la population parce qu'à un moment donné, si l’État ne fait pas ça, nous, la population, on doit s’organiser pour que chacun sorte de sa poche. Je me sacrifie pour le sport de la région de Saint-Louis. Je lance un appel à la population de venir s’associer à moi et que chacun mette de sa poche pour qu’on remette notre gazon. En 2009, j’avais fait cet appel, et quand le Président Wade avait attendu mon appel, il m’a appelé en me disant : « Mon fils, j’ai entendu votre appel et on refait le gazon du stade Me Babacar Sèye. » Aujourd’hui, c’est le même appel que je lance à la population de Saint-Louis pour qu’on s’organise afin que nous ayons un stade. Il y avait le projet du stade Me Babacar Sèye, mais le projet est mort-né. Je milite toujours pour un stade de très haut niveau vers Bango, plus précisément à Khar Yalla. Compte tenu de l’organisation de la CAN que le Sénégal veut organiser, si on n’a pas ce stade, la région ne pourra pas candidater. Je milite pour qu’on ait des stades de proximité comme Me Babacar Sèye, Mawade Wade et le stade régional. Il y a tous les facteurs pour que SaintLouis puisse candidater. Mais avant tout ça, nous avons des priorités. Aujourd’hui la Linguère ne peut pas jouer à SaintLouis. C’est un scandale, c’est honteux. C’est tout le Sénégal qui doit s'insurger. J’ai lancé un appel au président Augustin Senghor pour lui demander que la fédération puisse doter SaintLouis d’un gazon synthétique. L’appel a été entendu parce que tous mes collègues du comité étaient d’accord et il a pris acte. Je pense que d’ici la fin du championnat, Saint-Louis va avoir son stade. C’est une honte, il n’y a pas de mot pour qualifier ça.
Avez-vous senti le soutien de la municipalité pour accompagner le club ?
Le budget de la commune de Saint-Louis donnait à l’époque deux millions à la Linguère de Saint-Louis. Avec Cheikh Dièye, le club recevait six millions. L’année dernière, on a eu 25 millions de la mairie, mais c’est insuffisant. Quand tu regardes les autres communes, c’est entre 100 à 150 millions de francs CFA. On nous a promis d’augmenter cette somme. La Linguère, c’est l’ambassadrice de Saint-Louis. Si j’étais accompagné par la commune, je resterais toujours président.
Quelle est votre appréciation du football local ?
Le football local, sur le terrain, ça se passe bien. Les entraîneurs et les présidents essayent de révolutionner ce football. Mais malheureusement, ils ne sont pas accompagnés. Quand tu parles du football sénégalais sur le plan international, il n’y a rien à dire. Mais sur le plan local, les présidents, les entraîneurs et les joueurs souffrent. Il y a beaucoup de retards de salaires et ils ont un manque de moyens. Il faut que l’État nous aide sur le plan local. Il n’y a que les mécénats des présidents qui fonctionnent et c’est vraiment limité. Ce modèle économique ne peut pas continuer. Si on ne fait pas attention, on risque de revenir au football amateur. Nos équipes nationales petites catégories U15, U17 ont perdu leurs titres respectivement lors du championnat d’Afrique scolaire et du championnat d’Afrique.
Qu’est-ce qui justifie ces contre-performances ?
Il est très difficile de maintenir son trophée. On a vu que ces équipes ont perdu aux tirs au but. Il faut qu’on travaille davantage et qu’on tire vers le même chemin. En 2022, on a gagné parce qu’on avait le « Manko ». Quand les gens sont ensemble, Dieu est toujours là. Mais depuis un certain moment, il y a des frustrations. Les ambitions sont logiques.
Mais qu’est-ce que l'ambition personnelle comparée à la victoire du Sénégal ?
Le succès du Sénégal passe avant les ambitions personnelles. On va aller à des élections dans 3 mois et il faut qu’on renforce le manko et qu’on sorte un candidat du manko pour aller conquérir à nouveau des titres. C'est la deuxième fois qu’on a perdu aux penalties. Cela veut tout dire.
Bientôt l’élection du président de la fédération sénégalaise de football. Qui, parmi les candidats déclarés, a le meilleur profil?
Pour les élections, c’est le manko qui doit être le credo. Mais qui sera à la tête ? En tout cas, le dénominateur commun doit être le manko. Chacun est libre d’avoir des ambitions. Pour le meilleur profil, c’est le manko qui va décider cela. Les gens doivent discuter en interne et sortir le meilleur candidat. Même si on doit se donner des coups de poing, faisons autour du Manko. Je ne crois pas à l’homme providentiel.
L’équipe nationale U20 joue actuellement le championnat d’Afrique U20 ? A-t-elle des chances de rééditer le coup et de remporter cette compétition?
On va faire mentir l’adage jamais deux sans trois. C’est une équipe qui a bien préparé ce tournoi. Le moral est bon, l'ambiance est bonne. Les gens sont vigilants. Cette équipe a vraiment les moyens pour garder son titre. J’espère seulement que les penalties ne joueront pas un mauvais tour.
L’équipe nationale du Sénégal a peiné dans le jeu lors de ces derniers matchs. Selon vous, qu’est-ce qui fait défaut dans le schéma de Pape Thiaw ?
Les gens vont toujours critiquer le jeu. Il est temps que les gens se mettent ensemble pour une qualification à la Coupe du monde. Gérer une équipe nationale ne doit pas être une affaire de trois ou quatre personnes. Pape Thiaw a besoin d’être accompagné pour tous les entraîneurs du Sénégal. Je lui conseille d’être ouvert et d’écouter, mais la dernière décision lui revient. La qualification du Sénégal n’est pas une affaire de deux, trois personnes ni également une affaire de Pape Thiaw. C’est au-delà de Pape Thiaw. Il faut qu’on mette toutes les personnes capables d’apporter quelque chose à l’équipe. Quand le Sénégal va en guerre, dans chaque domaine, on doit être les meilleurs. On va faire des matchs très difficiles, ne nous leurrons pas. C’est une alerte. Si le Sénégal ne se qualifie pas pour ce Mondial, ce sera catastrophique. Les gains apportés par une qualification ont permis à la fédération de financer les petites catégories. Si on ne se qualifie pas, on va retourner à la préhistoire. On ne peut pas qualifier 10 équipes en Afrique et que le Sénégal ne s’y trouve pas.
A vous entendre, Pape Thiaw est seul dans sa mission…
J’ai ce ressenti. Une équipe nationale est l’affaire de tout le monde. Je n’ai pas ressenti cette ferveur autour de l’équipe pour une qualification. Il y a une grande mobilisation de la RDV, mais nous, il n'y a pas cette ferveur. Le stade doit être rempli pour le match contre le Soudan. Le Sénégal est capable de gagner partout. Pour moi, peu importe la manière, le Sénégal doit aller en Coupe du monde
AMADOU SUR UNE MARCHE TROP HOTT
À un peu plus de 20 jours de l'élection du président de la BAD, la candidature sénégalaise se heurte à l'offensive diplomatique massive de la Mauritanie
A un peu plus de 20 jours de l’élection du président de la Bad, la Mauritanie a obtenu, hier, le soutien du Bénin, en plus de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest, ce qui montre que la candidature de Amadou Hott entre dans une phase décisive. Surtout qu’en Mauritanie, l’Etat a mobilisé tout son appareil pour faire triompher son candidat, Ould Tah.
Dans 23 jours, le nom du président de la Banque africaine de développement sera connu. Mais, la marche ne sera-t-elle pas trop Hott pour Amadou, candidat sénégalais pour la succession du Nigérian Akinwumi A. Adesina ? Le candidat du voisin mauritanien, Ould Tah, tente de forcer son destin pour s’installer à Abidjan que l’ex-ministre de l’Economie connaît bien, après avoir été vice-président de l’institution pendant quelque temps. A Nouakchott, l’Etat a décidé de porter pleinement la candidature de son compatriote, avec la tenue, hier, d’une réunion que le Président Ghazouani a présidée pour rencontrer l’équipe de campagne de son compatriote. C’est une équipe très étoffée autour du fonctionnaire de la Banque islamique de développement (Bid), qui dispose d’un comité directeur de haut niveau à son service présidé par le Premier ministre Mokhtar Ould Djay, et composé notamment de la ministre-conseillère à la Présidence, Aïssata Ba Yahya, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, et du directeur de Cabinet du Premier ministre, Cheikh Ould Zeidane. Alors que la coordination de la campagne est dirigée par le ministre de l’Economie et des finances, Sid’Ahmed Ould Bouh, assisté de sa vice-coordinatrice, la députée Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, et d’autres profils logés au cœur de l’Etat mauritanien. C’est une grosse machine diplomatique qui a été déployée pour décrocher la présidence de la Bad, qui constitue «un événement important dans l’histoire du pays», en pariant «sur l’expertise de Sidi Ould Tah et sa connaissance approfondie des problématiques de développement, tant sur le plan national qu’international». «Nous connaissons les réseaux, et nous évoluons en leur sein avec intelligence et pragmatisme. Notre objectif est de célébrer, le 29 mai, l’élection de Sidi Ould Tah à la tête de la Banque africaine de développement», se projette déjà Sid’Ahmed Ould Bouh. Si sûr de l’issue du scrutin ?
Soutien de Porto-Novo, après Abidjan
Sans doute, le réseau mauritanien est en train de se connecter avec les autres chancelleries. Hier, le Bénin a annoncé son soutien au Mauritanien, après la Côte d’Ivoire. Reçu hier par Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, a exprimé l’appui «de son pays à la candidature de la Mauritanie, représentée par Sidi Ould Tah, à la présidence de la Banque africaine de développement». Il a souligné aux médias mauritaniens que le Bénin ne «se limite pas à appuyer cette candidature, mais s’engage aussi à mobiliser l’appui de ses partenaires en faveur du candidat mauritanien, convaincu de sa compétence et de sa capacité à diriger cette importante institution africaine dans la période à venir». Un signe de la difficulté à venir pour Amadou Hott si le vivier ouest n’est pas «assuré», surtout que le vote risque d’être polarisé par des blocs régionaux ? Et les influences extérieures, au-delà des 54 pays membres, comme la France, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, la Chine, dans un processus électoral qui demande la mise en place d’une grosse machine politico-diplomatique comme le fait la Mauritanie.
Il faut savoir que les cinq candidats retenus sont Amadou Hott, Dr Maimbo Samuel Munzele (Zambie), Tah Sidi Ould (Mauritanie), Tolli Abbas Mahamat (Tchad) et Mme Tshabalala Bajabulile Swazi (Afrique du Sud), etle vainqueur sera connu le 29 mai, lors des Assemblées générales de la Bad.
LE PETIT-FILS DE LABA SOSSEH SACRE
Un million de francs Cfa, deux résidences artistiques entre le Sénégal et la France et des tournées, c’est ce qui attend Riich Bii. Le petit-fils de Laba Sosseh a remporté la première édition du concours musical ImpacTalent.
Un million de francs Cfa, deux résidences artistiques entre le Sénégal et la France et des tournées, c’est ce qui attend Riich Bii. Le petit-fils de Laba Sosseh a remporté la première édition du concours musical ImpacTalent. Il va sortir un Ep dans deux semaines et les fans pourront le voir le 21 juin sur la scène de l’Institut français de Dakar.
Avoir 25 ans n’est pas une excuse pour ne pas connaître les classiques de la musique. Pouvoir les moderniser relève du talent. Il fallait être à l’Institut français de Dakar, samedi passé, pour s’en rendre compte. La relève de la musique sénégalaise s’y était donné rendez-vous pour dé - terminer l’ImpacTalent 2025. Pour sa première édition, ce concours offre au vainqueur la somme d’un million Cfa, une résidence artistique en France et au Sénégal, et une tournée dans les plus grands festivals de musique. L’attractivité du concours étant assurée par les récompenses, les artistes ont rivalisé d’ardeur. Il y avait du tout. Et ce n’est pas un abus de langage ! Du Oumar Pène revisité à la sauce Afro, du Drill version mbalax, sans oublier les balades en reggae, les jeunes ont prouvé que le Sénégal regorge de talents qui ne demandent qu’à être écoutés. Et c’est Riich Bii qui a remporté le concours, parmi tant de finalistes talentueux. «On les a notés sur l’ori - ginalité, la mise en scène, la communication avec le public, le flow, la justesse sur les notes musicales, la manière dont ils gèrent leurs prestations scéniques. Les enjeux étant plus grands lors des éliminatoires, les critères ont été étoffés. Ça n’a pas été facile pour le jury car les artistes sont venus avec leur monde. Il fallait qu’il y ait un gagnant malheureuse - ment», a détaillé la présidente du jury, Moonaya. Ainsi, Riichi Bii va être programmé le 21 juin, lors de la Fête de la musique, à l’Institut français de Dakar. Il va faire une prestation au Festi’graff, à Dakar en jeux, au mois de novembre, et aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, en plus d’avoir empoché un million F Cfa et de deux résidences d’artistes.
Riich Bii, petit-fils de Laba Sosseh
Heureux vainqueur d’Im - pacTalent organisé par l’Ins - titut mondial des profes - sionnels des arts, de la culture et des technologies (Impact), Richard Sosseh a surpris son monde. Comme il est de coutume, les descendants d’artistes surfent sur le nom de leurs devanciers pour se faire un nom. Ce qui n’est pas le cas de Riich Bii. Son talent en bandoulière, il a convaincu de par son aptitude à tenir son public. Il ne lui a fallu que 3 morceaux pour mettre l’Institut français de Dakar dans sa poche. Du rap à l’Afro musique, il a montré les aptitudes d’un grand monsieur de la musique. «Je suis vraiment content car ce prix est la sanction d’un travail collectif fait sur plusieurs années. Tout le monde connaît l’opportunité que le concours Impact peut offrir à un jeune, mais le plus impressionnant, c’est la chance de pouvoir jouer sur la scène de l’Institut français de Dakar qui est fantastique. J’avais à cœur de me montrer sur le plan technique», a-t-il confié au journal Le Quotidien juste après son sacre.
Pour lui, être le petit-fils de Laba Sosseh n’est pas un handicap. «D’ailleurs, c’est mon staff qui communique sur ça. C’est une fierté d’être son petit-fils, mais je dois aussi faire mon chemin tout en ne reniant pas son héritage. Il est quand même le premier disque d’or africain de l’histoire de la musique.» Fort de cette approche, Riich Bii a commencé ses premiers pas dans le rap. Loin de s’enfermer dans ce genre musical, il y voit une opportunité de s’affirmer en tant qu’artiste et de fédérer son public. «J’ai sacrifié mes études pour la musique. Ce n’était pas une question de niveau. Ma passion pour la musique l’a emporté sur les études. C’était en 2019. Et depuis cette date, je vis de ma passion. J’ai failli faire carrière dans le football, mais j’ai préféré la musique», a-t-il détaillé. Maintenant, il a un Ep sur toutes les plateformes de distribution de musique. Dans deux semaines, il va sortir un autre produit. «J’ai à cœur de montrer au public que je travaille. Ce concours n’est qu’une suite logique», a-t-il dit. Riich Bii travaille avec la structure Urban Management.
THIERNO ALASSANE SALL REJETTE LE DIALOGUE
La République des Valeurs/Réewum Ngor dénonce les pratiques du pouvoir : parjure présidentiel, décisions opaques, atteintes aux libertés et manœuvres politiciennes, autant de lignes rouges franchies qui rendent impossible toute concertation sincère
Face à ce qu'elle considère comme une mascarade politique, la République des Valeurs/Réewum Ngor affirme dans la déclaration ci-après, sa position sans ambiguïté : elle ne participera qu'à un dialogue véritablement axé sur les réformes institutionnelles promises et les priorités économiques et sociales du pays, loin des opérations de communication actuellement orchestrées.
"Les conditions d’un dialogue utile et sincère ne sont pas réunies
La République des Valeurs/Réewum Ngor rappelle que le président de la République, en tant que candidat, a signé le Pacte de bonne gouvernance démocratique issu des Assises nationales. Ce pacte, auquel plusieurs candidats à la présidentielle de 2024 avaient souscrit, constitue un cadre légitime pour refonder nos institutions sur les principes de transparence, d’équité et de démocratie.
La mise en œuvre de ce pacte constituerait une expression claire et concrète d’une volonté de rupture. Elle permettrait d’économiser le temps et l’énergie jusque-là consacrés à la communication autour de slogans et de vœux pieux.
En effet, le Pacte de bonne gouvernance démocratique, fondé sur les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), appelle à une justice indépendante, un renforcement du rôle de l’opposition, la fin de l’hyperprésidentialisme, des élections équitables et une gouvernance responsable.
Or, les pratiques actuelles du pouvoir contredisent ces engagements : parjure du Président de la République, décisions opaques, atteintes aux libertés d’expression et de presse, magouilles à l’Assemblée nationale, contre-vérités flagrantes, menaces et injures du Premier ministre face aux voix discordantes, multiples reniements.
Dans ce contexte, la République des Valeurs/Réewum Ngor estime que les conditions d’un dialogue véritable ne sont pas réunies. Elle n’y participera pas. Le processus annoncé pour le 28 mai 2025 ressemble davantage à une opération de communication politique, dont les conclusions semblent déjà écrites par le régime qu’à une véritable concertation nationale.
La République des Valeurs/Réewum Ngor reste disponible pour toute initiative sincère axée sur les véritables priorités nationales : économie, équité, éducation, santé, mise en œuvre du Pacte de bonne gouvernance démocratique. Mais elle refuse de cautionner un simulacre de dialogue.
La République des Valeurs/Réewum Ngor réaffirme son engagement pour une démocratie authentique, des institutions réformées et un Sénégal tourné vers le progrès."
MABOUBA DIAGNE ET L’APBEF S’ACCORDENT SUR UNE NOUVELLE STRATEGIE
Financement dans le secteur agricole - Comment le secteur bancaire peut accompagner l’Etat dans l’agriculture pour matérialiser la souveraineté alimentaire ? Comment peut-il accompagner et financer les différentes filières ?
Par Alioune Badara NDIAYE Correspondant |
Publication 06/05/2025
Comment le secteur bancaire peut accompagner l’Etat dans l’agriculture pour matérialiser la souveraineté alimentaire ? Comment peut-il accompagner et financer les différentes filières ?
Ces questions ont été au menu de l’atelier de présentation de la stratégie de financement du secteur agricole organisé hier par le ministère de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage. «L’objectif de cette réunion est de montrer au secteur bancaire les opportunités de financement, structurés ou simples, de ces filières-là, mais aussi accompagner l’Etat dans le financement des Coopératives agricoles communautaires (Cac) qui constituent un des piliers du Référentiel 2050», a insisté Dr Mabouba Diagne. Ce dernier n’a pas manqué d’esquisser, à l’occasion, un plan pour mobiliser 1470 milliards de francs Cfa sur 5 ou 10 ans pour la réalisation de Cac de 200 hectares dans chacune des 525 communes rurales du pays. Au-delà des Cac, la réunion s’est voulu un cadre pour mettre en exergue les opportunités de financement des différentes filières, des fermes individuelles, de la mécanisation, des campagnes agricoles... A charge ainsi aux 29 institutions bancaires et 4 établissements financiers présents à la rencontre à la Sphère ministérielle de présenter les domaines à exploiter en premier lieu dans le cadre de ce partenariat naissant.
«On peut démarrer avec trois ou quatre filières. Vous vous concertez pour nous dire les filières que vous avez retenues, et c’est à nous, après, de définir une feuille de route quinquennale. Et chaque année, on va avoir ces rencontres-là où on se fixe de nouveaux objectifs», a expliqué M. Diagne, indiquant que les termes de l’entente seront consignés dans deux livres blancs. «Soyez rassuré, monsieur le ministre (...) Les banquiers sont là, représentés par les directeurs généraux et les directeurs de crédit, comme vous l’avez sollicité, et c’est pour montrer notre engagement à accompagner ce programme de souveraineté alimentaire. Je parle aussi au nom du Directeur national de la Banque centrale, qui accompagne tout ce que fait le secteur bancaire, afin de vous remercier pour cette démarche qui est faite aujourd’hui, et qui, je pense, est une première», a souligné, de son côté, Khady Boye Hanne, présidente de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (Apbef). «Il y aura des cadres d’échanges plus profonds dans un cadre restreint, mais avec des approches beaucoup plus ciblées filières, avec des démarches qui vont être confortées», a noté Mme Hanne. Elle a par ailleurs évoqué le déficit de contractualisation, l’assainissement du secteur pour limiter les créances douteuses comme points retenus. Une note circulaire forte de 14 mesures présentée lors de la rencontre offre plus de sécurité aux banques et établissements financiers dans les interactions avec les opérateurs s’activant dans la chaîne agricole.
Plénière pour la mise en accusation de 5 anciens ministres, jeudi
L’Assemblée nationale du Sénégal a convoqué les députés à une séance plénière exceptionnelle le jeudi 8 mai 2025 à 10h00. L’ordre du jour de cette séance porte sur l’examen des conclusions des projets de résolution de mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de cinq anciens ministres. Il s’agit de Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall et Salimata Diop. A l’exception de Madior Fall, la mise en accusation des 4 autres anciens ministres est liée à la gestion du Fonds Force-Covid-19. Juridiction spéciale, la Haute Cour de Justice est la seule compétente pour juger le président de la République et les membres du gouvernement pour les actes criminels ou délictuels commis dans l’exercice de leurs fonctions. Déjà, il faut dire que depuis la semaine dernière, la commission des Lois avait adopté la résolution portant mise en accusation de ces anciens ministres devant la Haute Cour de justice. 46 candidats à la migration irrégulière interpellés à Louga
Les limiers de Louga ont interpellé 46 candidats à la migration irrégulière.
D'après la police, ces candidats à la migration irrégulière voulaient regagner la mer. C’est à ce moment que les limiers ont eu écho de l’embarquement d’individus dans un car communément appelé « Ndiaga Ndiaye ». Ainsi les éléments de la brigade de recherche du commissariat de Louga, renforcés par les éléments du groupement mobile d’intervention, ont immobilisé au quartier artillerie ledit car rempli de passagers. Les candidats au nombre de 46 personnes dont une dame, sont composés de 33 Sénégalais, 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais.
Six individus interpellés pour détention et trafic de drogue
Les limiers de Grand Dakar ont mis hors d’état de nuire une bande de 06 individus qui s’active dans le trafic de drogue. Ils avaient reçu l’information de l’existence d’un réseau de trafic de drogue à Grand Dakar. Dimanche passé au cours d’une mission de sécurisation, six individus ont été interpellés après qu’un jeune s’est détaché en catastrophe d’un groupe assis devant une maison à proximité du garage Casamance pour se diriger à l’intérieur d’une autre demeure où il a été suivi par les éléments. D’après la police, la perquisition de la chambre où il se dirigeait a permis d'y trouver les mis en cause avec 09 boulettes en poudre de MDMA, 08 boules de Haschich et un comprimé d'ecstasy. Ils sont conduits au commissariat. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, détention et trafic de drogue.
Un enseignant arrêté à Vélingara pour un faux bilan de l’accident
La brigade de gendarmerie de Vélingara a mis aux arrêts hier l'enseignant A. Djiba pour diffusion de fausses nouvelles. Le chargé de communication de Pastef Vélingara avait annoncé après l'accident des collégiens de Saré Coly Sallé la mort d’une dizaine d’élèves dans un groupe WhatsApp alors que le bilan est de deux morts dont un élève. Ce qui lui a valu sa convocation et son placement en garde à vue pour diffusion de fausses nouvelles, sur instruction du procureur de Kolda. Il pourrait être déféré aujourd’hui au tribunal de Kolda. Mais ses camarades de Pastef indiquent que le mis en cause s’est trompé de bonne foi ; d’ailleurs il avait rectifié. A les en croire, A. Djiba n’avait aucunement l’intention de nuire. Ils espèrent qu’après l’écoute de ses audios, le procureur ne lui en tiendra pas rigueur.
Un financement de 1 470 milliards FCFA sur 5 ans attendu des banques
Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage a mobilisé hier les responsables de 29 banques et 4 institutions financières pour bâtir un nouveau pacte de financement structuré et durable au service des filières agricoles et animales. L’objectif est de créer 90 000 emplois pour les jeunes et les femmes dans les chaînes de valeur agricoles et pastorales ; 525 fermes agro écologiques intégrées de 200 hectares, soit une dans chaque commune rurale ; structurer et financer les filières stratégiques telles que le riz, le lait, la tomate, la banane ou encore l’élevage bovin, ovin, porcin et avicole. Le ministère de l’Agriculture attend 1 470 milliards FCFA sur 5 ans, soit 14 millions FCFA par hectare. Selon Dr Mabouba Diagne, il est temps pour les banques de sortir de leur zone de confort car il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire sans un secteur bancaire pleinement engagé. Il a plaidé pour des financements innovants, contractualisés et adaptés à chaque filière. La présidente de l’association des banques et institutions financières, Mme Khady Boye Hanne, a salué la démarche tout en appelant à une meilleure structuration des filières agricoles et d’élevage, une gestion rigoureuse des risques et une contractualisation efficace.
Le 5e cabinet hérite du dossier de l’enseignement supérieur
L’ex-directrice des affaires générales et de l’équipement(DAGE) du ministère de l’Enseignement supérieur, Ndèye Yacine Guèye et Cie ne sont pas encore édifiés sur leurs sorts. Poursuivis pour escroquerie et détournement de deniers publics portant sur des centaines de millions FCFA, ils font l’objet d’un second retour de parquet. Le groupe sera à nouveau présenté ce mardi au parquet financier. Selon les informations de Seneweb, le procureur de la République financier a confié le dossier au juge du 5e cabinet pour l’ouverture d’une information judiciaire. Les mis en cause comptent consigner les montants qui leur sont reprochés pour échapper à la prison.
Mise en service de l'autoroute Mbour-Fatick-Kaolack
Une bonne nouvelle pour les usagers de la route. Les autorités annoncent l’ouverture du tronçon autoroutier de 100 km reliant Mbour à Kaolack via Fatick. Les travaux sont terminés et la mise en service est prévue pour ce mois.
3 morts et 7 blessés dans un accident de la circulation à Bakel
Trois personnes ont été tuées et sept autres blessées lorsque le minibus les ramenant du «Daakaa» de Médina Gounass s’est renversé à trois kilomètres de la ville de Bakel, a appris l’Aps d’une source sécuritaire. Quatre autres personnes ont été légèrement blessées dans cet accident survenu vers 16 heures, a ajouté la même source, sous le sceau de l’anonymat. Les blessés ont été conduits par les sapeurs-pompiers au district sanitaire de Bakel pour y recevoir des soins. Le minibus convoyait vers Matam des pèlerins qui revenaient du «Daaka» de Médina Gounass, dans le département de Vélingara.
Les confidences de Tabaski Ngom
Tabaski Ngom a comparu hier devant le juge d’instruction financier dans l’affaire de détournement de fonds à l’Aprosi. Sans détour, l’inspectrice du Trésor, inculpée le 23 janvier 2025 pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, accès frauduleux à un système informatique et entrave à son fonctionnement, a reconnu les faits. Les fonds détournés s’élèvent à 734 millions FCFA. Selon des sources de seneweb, face au juge du premier cabinet du pool judiciaire financier, Tabaski Ngom a affirmé avoir été manipulée par le député-maire de Louga, Moustapha Diop. Lors de son arrivée comme agent comptable particulier (ACP) à l’Aprosi, le directeur Momath Bâ lui aurait indiqué une pratique. Selon Tabaski Ngom, Momath Bâ lui aurait demandé de trouver 90 millions FCFA à remettre au ministre de tutelle pour accélérer le virement du budget. Elle aurait refusé, déclarant ignorer comment obtenir une telle somme. Momath Bâ lui aurait alors proposé de créer un marché fictif avec un fournisseur. Tabaski Ngom aurait maintenu son refus, arguant qu’elle ne pouvait exécuter un marché non conforme. Cependant, Momath Bâ aurait trouvé un fournisseur, Mor Guèye et débloqué les 90 millions FCFA, qu’il aurait ensuite placés dans un carton avant de les remettre à Moustapha Diop. Tabaski Ngom a ajouté que Moustapha Diop aurait salué son attitude, notant qu’elle n’avait pas réclamé de commission, contrairement à d’autres ACP qui exigeaient 20 millions FCFA pour un marché de 90 millions. Le ministre lui aurait offert 2 millions FCFA, qu’elle aurait d’abord refusés avant d’accepter face à son insistance.
La vidéo choquante de Azoura Fall
Azoura Fall subira-t-il le même sort que les chroniqueurs et activistes envoyés en prison pour leurs propos outrageants ? En tout cas, c’est ce que se posent tous les internautes qui ont visionné hier une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans la vidéo, les militants de Pastef insultent copieusement l’ancien Président Macky Sall et Mame Mbaye Niang. Des militantes de Pastef qui sont outrés par les propos de leurs camarades n’ont pas manqué de demander au procureur de la République de s’autosaisir et punir Azoura Fall qui commence à en faire son jeu favori. Pour les internautes, il n’est pas acceptable une politique de deux poids deux mesures. Toutefois, d’aucuns avancent que la vidéo en question date de 9 mois. Affaire à suivre !
Saisie de 6 kg de chanvre indien et 4 individus interpellés à Ziguinchor
La brigade de recherches du poste de Police de Yamatogne a procédé à une saisie de six kilogrammes de chanvre indien et à l’interpellation de quatre individus à l’entrée de la commune de Ziguinchor (sud), a appris l’Aps, lundi, d’une source sécuritaire Ce 3 mai 2025, aux environs de 11 heures, une saisie de trois kilogrammes de chanvre et l’interpellation de deux individus ont été effectuées par les éléments de la brigade de recherches du poste de Police de Yamatogne à l’entrée de la ville de Ziguinchor, a indiqué la source policière. Elle a ajouté que ce 4 mai 2025 aux environs d’une heure 30 minutes, une autre saisie de trois kilogrammes de chanvre et l’interpellation d’un individu ont été également effectuées par les éléments de brigade de recherches du poste de Police de Yamatogne à l’entrée de la ville de Ziguinchor au pont Tobor.
La résorption des abris provisoires confiée à l’armée
Le ministère de l’Éducation nationale confie à l’armée le programme de résorption des abris provisoires et de rénovation des infrastructures. Hier, la Direction des constructions scolaires du ministère de l’Éducation nationale a signé une convention avec la Direction du Génie et de l’Infrastructure des Armées pour accélérer la construction, la rénovation et la sécurisation des infrastructures scolaires dans le cadre du programme d’urgence de résorption des abris provisoires. Selon le ministère, cette alliance incarne une nouvelle dynamique de coopération interinstitutionnelle au service de l’école sénégalaise avec l’appui d’un acteur aussi rigoureux et efficace qu’est le Génie militaire. Le gouvernement ambitionne de bâtir une école plus moderne, plus équitable et plus résiliente.
Par Mohamed GUEYE
L’AFRIQUE PERD LA GUERRE DE TRUMP CONTRE LA CHINE
L’économie mondiale est suspendue aux possibles conséquences de la guerre commerciale que le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a entamée contre le reste du monde, particulièrement contre sa plus puissante rivale, la Chine de Xi Jinping.
L’économie mondiale est suspendue aux possibles conséquences de la guerre commerciale que le Président des Etats-Unis, Donald Trump, a entamée contre le reste du monde, particulièrement contre sa plus puissante rivale, la Chine de Xi Jinping. La Chine, frappée par les taux les plus élevés jamais subis sur ses produits d’exportation, tente désespérément de trouver la parade avant que son économie, qui repose pour l’essentiel sur ses exportations à l’extérieur, ne s’effondre à plus ou moins long terme. En plus d’élever aussi des taxes sur des produits américains, les Chinois tentent de diversifier autant que possible leurs marchés.
L’«usine du monde» s’est sophistiquée
La difficulté de leur position réside dans ce qui a pendant longtemps constitué leur force dans un cadre mondialisé. La Chine, depuis son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (Omc), a cru malin de se transformer en «usine du monde». Les dirigeants de l’Empire du Milieu ont commencé par attirer les entreprises occidentales avec le bas coût de leur main-d’œuvre et la disponibilité quasi illimitée de leurs matières premières. Les seules conditions posées aux investisseurs étaient de s’établir dans des régions déshéritées, transformées à l’occasion en zones franches économiques. L’autre condition importante a été d’imposer aux Occidentaux un transfert de technologie.
Ces conditions ont permis aux Chinois de développer, en moins de deux décennies, une industrie de transformation des plus sophistiquées, qui a permis à «l’usine du monde» de ne plus se contenter de reproduire des marques conçues à l’étranger, mais d’imposer progressivement sa créativité propre. Elle a atteint un haut niveau de sophistication de son économie. A l’heure actuelle, le pays de Xi Jinping se place même à la pointe du progrès en matière de recherche-développement. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir comment les dirigeants américains et européens ont tout mis en œuvre pour bloquer le développement de Huawei dans la téléphonie et celui de la 5G, ainsi que les mésaventures de l’application TikTok, qui ne finit pas de tailler des croupières aux fameux Gafam avec leurs Facebook, Twitter (ou X), WhatsApp et autres Instagram… Même dans la course à l’espace, les ingénieurs chinois ne cessent d’inquiéter leurs concurrents occidentaux. On pourrait même résumer que la guerre commerciale entamée par le Président Trump est l’expression de la peur du «Nouveau péril jaune» qui monte de plus en plus aux Etats-Unis et en Europe.
Dans les années 1960-70, c’était le Japon qui a suscité et alimenté cette peur. Mais très vite, les Occidentaux se sont rendu compte qu’il n’y avait pas de raison de se méfier de l’Empire du Soleil Levant, qui était juste une excroissance de l’Occident. La Chine elle, dont l’histoire millénaire est nourrie de batailles amères menées contre elle par des puissances occidentales, semble avoir intégré que sa puissance ne peut se pérenniser qu’avec une faiblesse durable de l’Occident. Et Donald Trump et ses collaborateurs semblent s’être donné pour mission d’empêcher que cela n’arrive de leur vivant. Et la guerre des tarifs aujourd’hui n’est qu’une première étape de ce conflit.
La question pour les Africains, et en particulier les Sénégalais, est de voir comment tirer leur épingle de ce jeu mortel des grandes puissances.
L’Afrique a déjà perdu la guerre sans combattre
Dans leur conflit actuel, les Etats-Unis ont décidé d’agir comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. L’Administration Trump n’hésite pas à frapper ses alliés pour tenter d’affaiblir ses adversaires. Même les Européens tremblent devant les décisions protectionnistes du gouvernement américain, qui ont pour certaines conséquences d’affaiblir des partenaires parmi les plus fiables. Si ces alliés estiment que ces décisions «erratiques» du chef de la première puissance occidentale aboutissent à les affaiblir tous, le théoricien du «Make America great again» ne voit que son objectif et se préoccupe peu des moyens d’y parvenir. Le plan de riposte commerciale chinois a commencé en mettant en avant la valorisation de sa propre production auprès des consommateurs locaux. Ainsi, la jet set chinoise, accro, comme le reste du monde, aux produits «made in Usa», même quand ils ont été fabriqués dans les arrière-cours de Shenzhen ou de Wuhan, est incitée à consommer autant que possible le «made in China». Ce qui ne se limite pas qu’aux produits de la mode, mais aussi et surtout aux produits alimentaires.
Ainsi, tous les produits qui ont fait le fort de la balance commerciale chinoise se retrouvent de plus en plus dans l’assiette des Chinois. Le poisson, les fruits de mer ou les fruits, naturels ou transformés, dont raffolent beaucoup de par le monde, n’auront plus besoin de franchir les frontières de la Chine pour faire le bonheur des consommateurs.
Le ministère américain de l’Agriculture a évalué à 20 milliards de dollars américains la consommation chinoise de poisson et de produits halieutiques transformés. Et une bonne partie de ces produits provenaient de l’étranger. Les Etats-Unis, à eux seuls, ont exporté près de 2 milliards de dollars de fruits de mer et autres mollusques et crustacés, comme les crevettes, les homards. Pré-conditionnés et faciles à préparer, ces produits sont particulièrement prisés par une clientèle qui a, depuis plusieurs années, adopté le mode de vie à l’occidental, ainsi que ses habitudes alimentaires. La guerre commerciale qui oppose les deux pays ne va pas la contraindre à changer ses habitudes alimentaires, tout au plus à réduire certaines dépenses. Et c’est là que l’on voit que les Africains ont raté le coche.
Bien qu’ayant les côtes parmi les plus poissonneuses du monde, ainsi que d’autres atouts sur le plan agricole, nos pays ne vont pas être en mesure de suppléer l’une ou l’autre puissance économique du monde dans leur guerre sans merci.
Le Sénégal, par exemple, a laissé péricliter ses infrastructures halieutiques et n’est plus en mesure d’attraper, même dans ses propres eaux, suffisamment de poissons ou des produits de la mer pour les transformer sur place avant leur exportation. Les nombreuses poissonneries qui se sont implantées dans le pays, dont certaines depuis plusieurs décennies, ont mis la clé sous le paillasson ou se sont converties en usines de fabrication de farine de poisson pour nourrir les unités aquacoles de l’étranger. Et même ces usines n’appartiennent pas au capital sénégalais. C’est dire que le fait d’avoir «expulsé» la flottille européenne de nos eaux n’a pas encore vraiment modifié la donne. Et ce qui se passe dans les eaux n’est pas différent de ce que vivent les paysans.
Transformés à l’étranger, consommés en Afrique
Les autorités politiques se sont rendu vite compte qu’il était illusoire de penser changer la vie et les conditions de travail des producteurs agricoles en un claquement de doigts. Les gens qui nous ont promis une production de riz et d’arachide record n’ont même pas pu couvrir les demandes de certaines huileries locales. Et quand une partie de la production nationale d’arachide n’a pu trouver preneur, on a été supplier les exportateurs chinois de nous la prendre telle quelle, pour éviter de la voir pourrir dans les champs des paysans.
Tout cela, parce que, depuis bien longtemps, le pays s’était spécialisé à l’exportation de son huile, aux conditions fixées par les négociants français, qui se sont évertués, des années durant, à dévaloriser notre produit pour l’acquérir à bas prix. Aucun décideur sénégalais n’a jamais songé, à ce jour, à installer sur place une unité de transformation de nos produits agricoles. Notre classe moyenne est toute fière de payer au prix fort l’huile d’arachide venant de l’étranger, en ignorant qu’elle a été transformée à partir de la récolte made in Sénégal. On peut dire la même chose du beurre d’acajou, ou même de caramels tirés de ce produit et importés avec un package bien accrocheur. C’est le cas du cacao consommé à Abidjan ou du café bu à Accra…
Combien sont les produits venant du Sénégal -ou même d’autres pays africains- que l’on aurait pu reconditionner sur le continent et les vendre à l’étranger à meilleur prix ? C’est autant d’argent perdu, autant d’occasions ratées dans la guerre commerciale dans laquelle le monde est entré, et dont nous partons déjà vaincus.
PASTEF OU LA PROMOTION DU PARTICIPATIF
Traditionnellement, les partis au pouvoir comptaient sur la générosité du leader ou du chef de parti (le président de la République) qui dispose des fonds politiques, pour financer leurs activités.
Traditionnellement, les partis au pouvoir comptaient sur la générosité du leader ou du chef de parti (le président de la République) qui dispose des fonds politiques, pour financer leurs activités. Le parti Pastef, de son côté, a décidé d’innover en matière de financement avec des cagnottes en ligne, meeting de fundraising (levée de fonds) et dons de militants.
Ces nouvelles méthodes de financement participatif pour les activités de son parti sont devenues sa marque de fabrique depuis sa création en 2014. Ainsi, les militants et sympathisants ont été mis à contribution lors de la campagne présidentielle de mars 2024 ainsi que lors des élections législatives anticipées de 17 novembre 2024. Ousmane Sonko, la tête de liste de Pastef avait indiqué que le parti n’allait prélever aucun centime des caisses de l’Etat pour financer sa campagne. « Ce que nous avons réalisé aujourd’hui, c’est du patriotisme. Nous n’avons pas utilisé les moyens de l’État pour financer notre campagne, car nous avons la capacité de nous financer nous-mêmes. Ce modèle de financement innovant est ce qu’on appelle un ‘’patriot bond’’ », a déclaré Ousmane Sonko.
Dans cette optique, le parti a organisé un meeting de fundraising Dakar Arena, samedi 19 octobre dernier, en vue des législatives de novembre 2024. Pour assister à cette manifestation, chaque militant a dû débourser au moins mille FCfa (et jusqu’à 1 million de FCfa pour les ministres) représentant la contribution à l’effort de guerre. L’opération a permis de réunir 500 millions de FCfa en quelques heures, selon le leader qui a fixé à un milliard de FCfa l’objectif final de cette collecte. Parallèlement, une cagnotte a été lancée en ligne et les contributions s’élevaient à un peu plus de 80 millions de FCfa au dernier décompte du mercredi 23 octobre à 18h. Pour Ayib Daffé, Secrétaire général du Pastef, il s’agit surtout d’éviter le syndrome qui frappe de nombreux partis politiques au pouvoir en Afrique. « Nous avons jugé nécessaire de rééditer cette tradition pour éviter la corruption et le détournement des deniers publics », a-t-il déclaré dans les colonnes du journal BBC Afrique. Pour Ibrahima Bakhoum, journaliste, ce système de financement du Pastef doit être la norme pour tout parti politique au Sénégal. « La carte de membre d’un parti doit être monnayable. Si on demande aux militants de participer à cet effort ça ne peut que renforcer leur attachement à leur parti. Mais ce nouveau mode de financement ne doit pas servir d’écran de fumée et éviter de mettre fin à l’opacité dans le financement des partis politiques », affirme-t-il.
PS, les cotisations et contributions des militants comme base de financement
Dans l’univers des partis traditionnels, le Parti socialiste (Ps) semble être un cas singulier. La maison du parti Léopold Sédar Senghor a toujours voulu mettre en avant les contributions de ses militants pour assurer son fonctionnement. Selon, Cheikh Sadibou Sèye, secrétaire permanent du Ps, le parti fidèle à cette longue tradition entend toujours cultiver son autonomie dans son financement. « Nos finances reposent sur l’apport de nos militants qui procèdent de manière périodique à la vente de cartes de membre du parti qui coute 500 FCfa. En outre, nous avons cédé en bail une partie de notre espace foncier dans le domaine de la maison du parti sur lequel une station-service a été construite. Cette station a été louée à une entreprise exploitante. Cette opération nous rapporte chaque année près de 40 millions de FCfa et nous permet de subvenir aux dépenses fixes et d’assurer le fonctionnement de la permanence et de subvenir aux besoins du personnel. À l’occasion des grands évènements politiques, on fait appel à la contribution de nos camarades responsables politiques pour mener à bien nos activités », affirme-t-il.
CINQ CARDINAUX AFRICAINS CLES POUR UN CONCLAVE
Cinq cardinaux africains figurent parmi les personnalités clés du conclave qui s'ouvre ce mercredi 7 mai au Vatican pour désigner le prochain pape. Ils représentent différentes branches de l'Église, des très conservatrices aux réformistes.
Cinq cardinaux africains figurent parmi les personnalités clés du conclave qui s'ouvre ce mercredi 7 mai au Vatican pour désigner le prochain pape. Ils représentent différentes branches de l'Église, des très conservatrices aux réformistes. Certains sont même cités comme de possibles successeurs de François. RFI dresse leurs portraits.
FRIDOLIN AMBONGO, UNE ASCENSION RAPIDE DEPUIS 2019
Connu pour son franc-parler, l'archevêque de Kinshasa a pour sujets de prédilection la justice sociale, la lutte contre la pauvreté et contre la corruption, ou encore la défense de la démocratie : ce qui le conduit à se mêler parfois de politique, comme en 2018, lorsqu'il s'oppose à la candidature de l'ex-président Joseph Kabila à un troisième mandat, ou comme en 2024 lorsqu'il critique la gestion par le président Félix Tshisekedi de la guerre dans l'est de la RDC. Ce qui lui vaut des menaces de poursuites pour « propos séditieux » de la part de la justice congolaise. Cela le rend populaire mais lui attire parfois les foudres. Fridolin Ambongo est né 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi. Fils d'un travailleur dans des plantations d’hévéas, il étudie d'abord la théologique, puis s'engage dans l'ordre religieux des Capucins. Depuis qu'il est devenu cardinal en 2019, son ascension est fulgurante. Et sa voix porte aujourd'hui bien au-delà de son pays. En Afrique notamment, puisqu'il préside l'organe qui fédère les évêques africains. Mais aussi jusqu'au Vatican : Fridolin Ambongo, est membre du conseil des cardinaux qui entourait le pape François. Il avait donc son oreille, au point de peser dans les orientations de l'Église. Plutôt conservateur, il a mené la fronde en décembre 2023 contre la bénédiction des couples homosexuels autorisée par le pape François et avait alors obtenu une dérogation pour le continent africain.
LE SUD-AFRICAIN STEPHEN BRISLIN, « UN PETIT POISSON » PLUTOT LIBERAL
D'ascendance irlandaise et écossaise, Stephen Brislin est le seul des deux cardinaux sudafricains à pouvoir voter au conclave, l'autre, Wilfrid Fox Napier, étant atteint par la limite d'âge de 80 ans. À 68 ans, Stephen Brislin est devenu archevêque de Johannesburg au début de l'année après avoir été celui du Cap pendant près de 15 ans. Élevé au rang de cardinal en 2023, il révèle à cette occasion sa personnalité modeste aux Sud-Africains. « Je ne réalisais pas que le pape connaissait mon nom », avait-il notamment réagi à l'époque. Réputé dans son pays pour son engagement politique et social, Stephen Brislin avait profité de son passage à la présidence de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique du Sud pour en fournir une illustration en amenant l'instance à s’intéresser au sort des anciens travailleurs des mines atteints de maladies pulmonaires, relate la correspondante de RFI à Johannesburg, Claire Bargelès. C’est également à sa tête qu'il a dénoncé, en 2017, le système de corruption mis en place sous le règne de l’ancien président Jacob Zuma. Plutôt libéral, Stephen Brislin avait accepté, avec toutefois quelques réserves, la décision de François d’octroyer la bénédiction aux couples dits « irréguliers » – et notamment homosexuels –, à la fin de 2023, contrairement à d’autres Églises du continent africain. Reconnaissant lui-même ne pas compter parmi les favoris pour l'élection au trône de Saint Pierre, il s'estime être « un petit poisson par rapport à certains véritables géants, ces gens qui ont une grande intelligence et beaucoup d’expérience ».
LE CENTRAFRICAIN DIEUDONNE NZAPALAINGA, PROMOTEUR DE LA PAIX DANS SON PAYS
Ce fils de cultivateurs pauvres, né à Bangassou, ville située au sud-est de la République centrafricaine (RCA), est devenu l’une des figures incontournables de la réconciliation en RCA et un exemple de paix dans le monde, souligne notre correspondant à Bangui, Rolf Steve Domia-leu. Issu d'une famille modeste, Dieudonné Nzapalainga a découvert la foi chrétienne grâce à un père spiritain. Ordonné prêtre en 1998, il est nommé évêque par le pape Benoît XVI en 2012. Au paroxysme de la crise militaro-politique de 2013, pendant que les balles sifflent, Dieudonné Nzapalainga sillonne toutes les zones rouges de la capitale au volant de sa voiture, pour secourir des personnes vulnérables, recueillir des corps ou des blessés. Il parcourt toutes les régions de la RCA aux côtés de l'imam Kobine Layama, décédé en 2020, et du pasteur Nicolas Guerekoyame, pour prôner la paix, la tolérance et le vivre ensemble. Grâce à son courage, il crée des espaces de dialogue entre les communautés et les belligérants. À 57 ans, Dieudonné Nzapalaïnga a bâti son ministère sur la défense des pauvres, la recherche de dignité humaine et de justice pour les personnes vulnérables. Grâce à son dévouement, l'archevêque de Bangui est créé premier cardinal centrafricain, par le pape François en 2016. Aujourd'hui, en Centrafrique, il est perçu comme un berger qui partage la même vision que le défunt pape François et beaucoup pensent qu'il est apte à diriger les fidèles catholiques du monde.
LE GUINEEN ROBERT SARAH, FIGURE DE LA BRANCHE LA PLUS CONSERVATRICE DE L’EGLISE
Parmi les cardinaux africains faisant figure de personnages clé lors du conclave, le Guinéen Robert Sarah, fait cardinal en 2010 par le pape Benoît XVI, est le chef de file de la branche la plus conservatrice de l’Église. Il s’est rendu célèbre il y a dix ans avec son ouvrage Dieu ou rien, un livre d’entretiens traduit dans le monde entier et vendu à plus de 300 000 exemplaires, rapporte notre correspondant à Conakry, Tangi Bihan. Dans ce livre et ailleurs, le cardinal Sarah tient des positions très conservatrices. Il promeut les messes traditionnelles, en latin, et rejette l’évolution de la liturgie sur le continent, des messes qu’il qualifie de « trop bruyantes » et « trop africaines ». Même s’il s’en défend, ses positions en ont fait l’un des chefs de file de l’opposition au pape François. Il a qualifié d’« hérésie » la bénédiction des couples homosexuels, lorsque le défunt pape l’avait autorisée. Originaire d’Ourous, un village du nord de la Guinée et frontalier du Sénégal, il est fait archevêque de Conakry en 1979, à 34 ans seulement. En Guinée, il est surtout connu pour son courage politique : il s’est frontalement opposé au président Sékou Touré, puis à son successeur Lansana Conté. Plus récemment, sous le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), il s’est insurgé contre la décision de rebaptiser l’aéroport de Conakry au nom de Sékou Touré. Puis, il a lancé un avertissement aux autorités de transition : quelques semaines seulement après leur prise de pouvoir, il leur a demandé « de rester fidèles aux engagements solennels pris le 5 septembre 2021 », lors du coup d’État.
LE GHANEEN PETER TURKSON, UN DEFENSEUR DES DROITS HUMAINS PLUTOT CONSERVATEUR
Le cardinal Peter Turkson est un défenseur convaincu de la non-violence. En 2016, il disait par exemple « préférer la juste paix à la guerre juste », rappelle notre correspondant à Accra, Victor Cariou. Une conviction que l'homme d'Église de 76 ans a portée pendant près d’une décennie à la tête du conseil pontifical Justice et paix. C’est d’ailleurs lui que le pape François choisit d’envoyer dans un Soudan du Sud en proie à la guerre civile, pour assurer une médiation. Et la confiance que le souverain pontife accorde à Peter Turkson ne s’arrête pas là : participation à l’élaboration de la doctrine environnementale de l’Église, défense des droits des migrants, ou encore, dialogue avec les géants économiques mondiaux à Davos. En dépit de sa proximité avec le pape François, l'homme d'Église ghanéen a pu adopter des positions bien plus conservatrices que celles du chef du Vatican, notamment en matière d’homosexualité. Un point de vue qui, selon ses proches, confère à l’ancien archevêque de Cape Coast une position centrale et influente au sein de la Curie romaine.