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27 juillet 2025
MARIAMA BÂ PREND VIE SUR GRAND ÉCRAN
Ce jeudi 4 juillet, l'adaptation d'"Une si longue lettre" par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang sort enfin en salle à Dakar, avant de conquérir 15 pays africains via le réseau Canal Olympia
L’attente touche à sa fin. Ce jeudi 4 juillet, l’adaptation cinématographique du roman culte « Une si longue lettre » de Mariama Bâ, signée par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang, sort en salle au cinéma Pathé de Dakar, avant d’être projetée dans 15 pays africains via le réseau Canal Olympia. Une sortie qui marque un tournant dans le paysage cinématographique africain.
Présenté en avant-première ce mercredi à Dakar, le film retrace l’histoire poignante de Ramatoulaye, une enseignante dont la vie bascule après l’annonce du remariage de son mari avec la meilleure amie de leur fille. Un drame intime qui interroge la tradition, la condition féminine et la dignité dans une société sénégalaise en mutation.
Face à la presse, Angèle Diabang a évoqué douze années de persévérance pour concrétiser ce projet ambitieux, confronté à des obstacles financiers et culturels. « C’est une longue marche, marquée par un profond amour pour ma culture que j’ai voulu magnifier », a-t-elle déclaré. Abordant le thème sensible de la polygamie, la cinéaste affirme avoir voulu le traiter avec respect, nuance et fierté.
Dans le rôle de Ramatoulaye, Amélie Mbaye livre une prestation saluée par la critique. « Jouer Ramatoulaye a été un véritable défi émotionnel. Il a fallu canaliser ma fougue pour incarner cette femme forte, digne, qui souffre en silence », a-t-elle confié avec émotion.
Tout en restant fidèle à l’âme de l’œuvre originale publiée en 1979, le film propose une relecture contemporaine qui aborde des thèmes toujours d’actualité : éducation, solidarité féminine, modernité face à la tradition. Angèle Diabang a adapté la narration en réduisant certains éléments comme le nombre d’enfants ou en intégrant les lettres dans les dialogues. « Les lettres sont l’âme du roman. Il a fallu trouver un langage cinématographique qui les rend vivantes sans en faire un film épistolaire », a-t-elle expliqué.
Porté par une écriture visuelle raffinée et des performances d’acteurs sensibles, « Une si longue lettre » s’annonce comme un événement culturel majeur pour le Sénégal et le continent africain. Ce long métrage rend un hommage vibrant aux femmes africaines, à leur résilience, leur combat pour la reconnaissance et leur quête de liberté intérieure.
DIOMAYE ATTENDU À WASHINTON
Le président de la République participera au sommet Trump-Afrique du 9 au 11 juillet, aux côtés de ses homologues du Gabon, de Guinée-Bissau, du Liberia et de Mauritanie. Une rencontre axée sur les opportunités économiques américaines
(SenePlus) - Bassirou Diomaye Faye sera le seul chef d'État d'Afrique francophone à participer au premier sommet africain de Donald Trump. Du 9 au 11 juillet, le président sénégalais rejoindra ses homologues du Gabon, de Guinée-Bissau, du Liberia et de Mauritanie à Washington pour une rencontre axée sur les opportunités économiques américaines et la sécurité régionale.
Cette invitation exclusive du Sénégal, parmi seulement cinq pays africains, témoigne de l'importance stratégique que Washington accorde à Dakar dans sa nouvelle approche du continent. Selon Semafor, "l'information a d'abord été rapportée par African Intelligence et confirmée par une personne familière des plans" du sommet.
La rencontre, qui se déroulera "du 9 au 11 juillet et sera présidée par Trump, devrait se concentrer sur les opportunités économiques américaines dans le secteur des minéraux critiques d'Afrique de l'Ouest ainsi que sur la sécurité régionale", précise le média américain.
Cette "réunion surprise intervient alors que les plans étaient en cours de finalisation pour un sommet États-Unis-Afrique plus large prévu en septembre à New York", note Semafor. Mais cette rencontre restreinte pourrait viser à "capitaliser sur une période de diplomatie américano-africaine intense, après un cessez-le-feu négocié par les États-Unis entre la RD Congo et le Rwanda signé la semaine dernière à la Maison Blanche".
Le choix du Sénégal s'inscrit dans cette dynamique diplomatique renouvelée de l'administration Trump envers l'Afrique. Alors que Washington redéfinit ses priorités continentales, Dakar semble bénéficier d'un statut privilégié, malgré les difficultés actuelles avec le FMI liées à la dette cachée héritée de l'ancien régime.
L'accent mis sur "les opportunités économiques américaines dans le secteur des minéraux critiques d'Afrique de l'Ouest" selon Semafor place le Sénégal dans une position stratégique. Le pays dispose en effet de ressources importantes, notamment dans le secteur minier et gazier, qui intéressent Washington dans le contexte de la rivalité sino-américaine pour l'accès aux matières premières africaines.
Cette invitation intervient également dans un contexte où le président Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko cherchent à diversifier les partenaires économiques du Sénégal, après le récent voyage en Chine du chef du gouvernement qui avait signé plusieurs accords commerciaux.
Pour Bassirou Diomaye Faye, ce sommet représente une opportunité majeure de positionner le Sénégal comme partenaire privilégié des États-Unis en Afrique de l'Ouest. La participation du pays à cette rencontre restreinte, aux côtés de nations comme le Liberia (allié historique de Washington) et la Mauritanie (partenaire sécuritaire dans le Sahel), confirme le poids diplomatique du Sénégal.
par Abdoul Mbaye
L’AFRIQUE EN QUÊTE DE SOUVERAINETÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - Sur le franc CFA de la zone UEMOA, il est urgent de se méfier des appels à une fausse souveraineté monétaire que trop d’activistes, et jamais de vrais opérateurs économiques, assimilent à l’abandon de cette monnaie
L’Afrique continue de se cantonner au rôle de spectatrice face aux grands bouleversements du monde. Pourtant, en ce début d’année 2025, elle se trouve confrontée aux prémices d’un bouleversement inédit de l’ordre mondial, sans doute le plus profond depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le grand continent est resté incapable d’influencer et encore moins d’imposer la moindre inflexion de trajectoire à la marche du Monde. Libéré du joug du colonialisme, il a été en mesure d’assumer des rôles secondaires quand un ordre multipolaire s’est mis en place et que les nombreux pays qui le composent sont devenus politiquement indépendants. Leurs voix comptant parfois, elles ont été recherchées dans diverses assemblées générales des organisations du système international de gouvernance des affaires communes aux Nations de la planète. La petite voix de chaque pays africain a donc été, un temps, enrôlée au profit d’une zone d’influence : celle de l’ancienne puissance coloniale ou celle de l’influenceur idéologique.
Après le colonialisme, les élites africaines ont été absorbées par la lutte contre le néocolonialisme plutôt que par le souci de construire des économies plus fortes orientées vers l’amélioration des conditions de vie des populations et la réduction de leurs pauvretés. Le concept de néocolonialisme perdant de son vernis, le souverainisme est devenu un autre concept à la mode après celui d’émergence, trop souvent et très vite vidé de sa substance par les réalités de la pauvreté persistante.
L’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump marque le début d’une véritable révolution géopolitique dont l’une des caractéristiques majeures est la fin du multilatéralisme et le retour d’un monde guidé par les rapports de force, la puissance brute économique, militaire, informationnelle. Dans cette nouvelle donne, l’Afrique n’est plus perçue comme un enjeu stratégique à protéger, mais comme un terrain secondaire livré à lui-même.
La quête de souveraineté devient ainsi une voie imposée par la reconfiguration des relations internationales par puissances majeures et moyennes qui n’ont jamais cessé de les construire et de les reconstruire au gré de leurs intérêts nationaux parfois élargis à quelques alliés, parfois prenant en compte les intérêts de leurs ennemis, adversaires ou concurrents les plus forts.
Cette évolution majeure et récente du monde conduit à s’inquiéter de l’inaptitude des dirigeants africains à la prendre en compte dans la définition de leurs stratégies nationales de développement. Une nouvelle page de l’histoire de notre Continent s’ouvre. Elle est celle de l’urgence de bâtir des souverainetés effectives : sanitaire, alimentaire, monétaire, éducative, militaire, technologique. Ces dernières ne pourront exister sans un renforcement effectif des liens entre les Nations qui le composent pour tenter de peser par l’union et l’unité dans cette marche forcée du monde qui leur est imposée et ce, aux dépens des intérêts des peuples d’Afrique.
Les mots « souveraineté », « souverainisme » sont ceux à la mode nouvelle dans nos espaces. Ils remplacent dans l’expression de la vision globale des politiques publiques ceux démodés de « développement », « anti-néocolonialisme », et plus récemment « émergence ».
Le « souverainisme » s’agrée d’une agressivité accrue, et captive l’imaginaire de populations plus jeunes déçues d’au moins soixante années de discours aux mots creux sans conséquences ni résultats sur leurs conditions de vie. Cette déclaration de guerre plaît. Elle vise tout à la fois les gouvernants, précédents ou à écarter, responsables des échecs ; également l’étranger dans une économie mondialisée.
Le vrai chemin dans lequel s’engager devrait pourtant commencer par des appels à quitter les slogans et concepts creux sans aucun effet, des décennies durant, sur les conditions de vie des populations africaines. Le discours de réveil est impératif face à un temps qui s’accélère en ce début d’année 2025, et avec lui une force centrifuge rejetant toujours plus loin l’Afrique à la périphérie du monde. Il doit être un appel à un nouveau réalisme prenant en compte les faiblesses africaines et la nécessité de s’engager dans la voie des souverainetés, nouvelles balises pour un développement réel si jamais il y en eut d’autres. Il est temps que les dirigeants d’Afrique se rendent compte qu’il aurait été nécessaire après les indépendances politiques de bâtir patiemment des souverainetés sectorielles. Le temps donc presse. L’essentiel de ce discours doit être fait de silences, d’actions menées de stratégies mises en œuvre aux dépens d’une agressivité inutile : le tigre n’a point besoin d’affirmer sa « tigritude » pour la construction de sa puissance future.
L’Afrique doit d’abord compter sur elle-même. À elle de se débarrasser, par elle-même, de tout ce qui retarde sa marche. elle de mettre fin à ses guerres incessantes ! à elle d’organiser la sécurité interne et aux frontières de ses Nations ! à elle de mettre fin aux dépendances alimentaires, sanitaires ! à elle de modeler son système éducatif afin de pouvoir faire porter son développement par des femmes et des hommes aptes et formés dans cet objectif! à elle d’inventer un système sanitaire digne et efficace ! à elle de construire des interdépendances économiques et monétaires sans privilégier la stricte imitation ou la naïveté des pseudo-fraternités, mais avec pour pilier le principe fondamental du « gagnant-gagnant » !
La Chine, l’Asie du sud-est ou encore l’Inde proposent des parcours exemplaires leur ayant permis de sortir un si grand nombre de leurs citoyens de la pauvreté en si peu de décennies. Le caractère souverainiste de leurs trajectoires est indéniable, porté par l’amour sans faille de leurs patries respectives. Ils doivent être convoqués non comme nouveaux modèles à copier, mais comme sources d’inspiration. Le souverainisme asiatique, fondé sur la valorisation des ressources endogènes et un capitalisme d’État intelligent, a permis une réduction massive de la pauvreté (Banque mondiale, rapport sur l’Asie émergente, 2023).
Donald Trump confirme et propose la bonne voie
Les conséquences de la guerre des tarifs douaniers décidée par la nouvelle administration américaine sont une révolution frappant le commerce, les marchés financiers, les relations bilatérales et la géopolitique à l’échelle mondiale. Elle prend à ses débuts la forme d’un chaos et parfois d’un jeu sous forme de bras de fer multiples. Cependant, elle s’analyse également porteuse de leçons à retenir : les développements agricole, industriel et des services doivent privilégier les demandes intérieures par rapport aux exportations. Les leçons d’économie basées sur les avantages comparatifs et les bienfaits du libre-échange exposent dans le futur à la brutalité de décisions politiques et politiciennes exogènes les remettant en cause. Lorsque ses taux de croissance, longtemps portés par les exportations, sont passés sous deux chiffres, la Chine a donné l’exemple d’une croissance économique réorientée vers son marché intérieur. La recherche de marchés extérieurs à des productions nationales n’est pas une stratégie à exclure ; elle a toutefois des limites et des risques qui doivent conduire à privilégier la construction de valeurs ajoutées locales pour des marchés nationaux ou d’ensembles sous régionaux. Le développement économique ne peut reposer sur des principes figés. La priorité doit aller à la substitution aux importations, à la construction de chaînes de valeur locales, et à une fiscalité stratégique (Ha-Joon Chang, “Kicking Away the Ladder”).
A l’échelle du monde, les nations qui pèsent sur la géopolitique mondiale ont des dimensions continentales. Les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, la Russie, et peut-être bientôt l’Europe vers ce statut. L’Afrique doit parvenir à mettre en œuvre des stratégies nationales souverainistes. Elle doit également se convaincre de rechercher un statut majeur à l’échelle du monde par la construction d’une unité utile et efficace profitable à chacune des nations la composant. Elle le doit à ses générations futures qui ne seront écoutées par le reste du monde que si l’Afrique atteint un seuil minimal de puissance économique et peut-être militaire. Cette dernière, à court terme, le serait d’abord par la force de ses troupes plutôt que par la sophistication de ses équipements militaires.
Le bouleversement sans précédent de la géopolitique mondiale a une cause essentielle : l’élection d’un nouveau président à la tête de la première puissance mondiale économique et militaire. C’est une confirmation évidente du rôle du degré de ces deux forces dans la géopolitique mondiale, ses évolutions et ses turbulences.
Les premiers mois de cette remise en cause brutale, et en accéléré, semblent consacrer la fin d’une fracture majeure qui, à la fin de la seconde guerre mondiale, opposait des lignes idéologiques. Pendant plusieurs décennies, et en particulier après la seconde guerre mondiale, le capitalisme a fait face au « non-capitalisme ». Les alliances se sont nouées sur cette base. Elles ont su résister à d’autres oppositions secondaires et sourdes. A l’ombre de la guerre froide ces dernières ont toutefois pris de plus en plus d’ampleur comme pour recréer un équilibre essentiel au genre humain (ou animal) qui serait dicté par ses diversités. La défense de la civilisation occidentale, présentée comme faussement judéo-chrétienne (cette dernière n’ayant jamais existé alors que celle judéo-musulmane fut une réalité), finit par s’opposer aux musulmans et autres barbares que sont les immigrés envahisseurs des territoires de l’Occident ; les Chinois, dont les produits saturent l’économie capitaliste et profitent de sa richesse, sont devenus les ennemis à contenir en raison de l’effet de « rattrapage » qui dérange l’actuel ordre économique mondial.
La future ligne de fracture géopolitique redevient raciale, comme Hitler avait tenté d’en imposer une, à la différence importante que la sienne rejetait également d’autres hommes blancs non-aryens. Il en fut victime.
En sus de saluts nazis aujourd’hui osés sur des estrades, de soutiens forts apportés à des partis d’extrême-droite racistes, quelques phrases anodines sont révélatrices de ce projet de fracture mondiale fondée sur une hiérarchie des civilisations. Retenons celle d’Elon Musk, ancien citoyen de l’Afrique du sud raciste, homme le plus riche du monde et un moment puissant conseiller du président des USA, prononcée après la défaite du juge républicain candidat à une élection à la Cour suprême du Wisconsin qu’il avait soutenu à coup de millions de dollars : « c’est l’une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale » (1er avril 2025).
C’est sans doute aussi cette crainte d’un déclin possible de la civilisation occidentale qui transforme cet islam qui progresse en religion à combattre. Ce combat, basé sur l’exclusion dans de nombreux pays occidentaux, devient bombardement et déstructuration recherchée des états islamiques se distinguant par leur richesse et osant revendiquer à la fois indépendance vis-à-vis de l’économie mondiale et influence régionale.
Le président des USA a toujours été l’homme le plus puissant du monde qui s’est construit au sortir de la seconde guerre mondiale. Donald Trump entre cependant dans l’histoire par sa démarche souverainiste et de grande puissance transformant ainsi l’Amérique en nation impérialiste assumée. Ce faisant, il œuvre d’abord pour l’intérêt de sa Nation et ensuite de son groupe racial, ce que nul ne saurait lui reprocher. Il œuvre également pour sa postérité désormais certaine pour plusieurs raisons.
Le chaos qu’il crée ne s’oubliera pas de sitôt. Une guerre commerciale de l’ampleur de celle qu’il a déclenchée n’a eu de précédent qu’il y a environ cent ans. Elle fut déclenchée également par le même pays. La guerre commerciale d’aujourd’hui pourrait déboucher sur une guerre tout court puisque la Chine, ripostant à la hausse des tarifs douaniers frappant ses exportations vers les USA, a dû se déclarer prête à tout type de guerre même si l’intelligence de ses dirigeants ne fermera jamais la porte à la diplomatie.
La guerre commerciale dont Donald Trump est l’initiateur pourrait toutefois finir par ne viser que la Chine dans ses mesures les plus lourdes. Ce serait l’un des moyens de préserver le destin de la « civilisation occidentale » comme force dominante de l’économie mondiale.
La lutte contre l’immigration clandestine et les expulsions d’immigrés non caucasiens, en situation régulière ou non, viserait sa préservation contre un métissage synonyme de perte de pureté. En France, « le grand remplacement » est craint avec plus de franchise.
La fin des aides alimentaires et de toutes celles aidant à préserver la vie des habitants les plus pauvres de la Planète, va dans le sens d’une réduction du nombre de barbares et d’un déséquilibre démographique défavorable à cette même « civilisation occidentale ».
La réduction drastique des aides au développement est une autre réponse au « containment » en construction. Elle peut transformer de nombreux pays pauvres n’appartenant pas à la civilisation occidentale en autant d’Haiti. Et ce pays sera enfoncé plus loin dans son modèle de « non-état » nègre par l’organisation du retour de leurs citoyens ayant émigré aux Etats-Unis.
L’Afrique noire n’est sans doute pas un ennemi majeur identifié devant faire l’objet de mesures de rétorsion commerciale ou de menaces d’attaques militaires. Dans le nouveau monde qui se crée, l’Afrique noire cesse d’être utile aux zones d’influence et doit être abandonnée à elle-même, à la misère de ses populations, à ses guerres destructrices, au pillage de ses ressources organisé par ses propres dirigeants à la solde de quelques mafieux occidentaux.
Abandonnée, l’Afrique noire n’a donc d’autres choix que la construction de souverainetés. Un choix retardé, devenu cependant l’unique option disponible pour apporter des solutions à la dégradation continue des conditions de vie des populations africaines.
Quelques exemples de démarches au-delà des slogans sans suite
De ce nouveau contexte international, réalité forte dont l’Afrique est définitivement prisonnière, plusieurs pistes de souveraineté doivent être ouvertes et empruntées.
Plaçons avant tout l’abandon du souverainisme comme concept politicien manié pour bercer d’illusions des électeurs prompts à trouver dans le néocolonialisme le responsable de leurs misères diverses. L’Afrique n’a point d’autre chemin pour tenter un nouveau départ alors qu’elle accuse un considérable retard sur tous les autres continents du Monde.
Mes anciennes responsabilités gouvernementales puis mon activité politique, m’ont conduit à réfléchir et proposer des options de stratégie de développement contraires aux chemins imposés aux pays africains et acceptés ou subis par leurs gouvernants.
L’Amérique, ancien champion du commerce libre, quelques puissent être les taux de douanes qui seront en définitive appliqués aux produits entrant sur son territoire, a fait tomber les certitudes bâties autour des bienfaits du libre-échange comme voie de développement. Dans l’attente de voir les Institutions de Bretton Woods (Fond Monétaire International et Banque Mondiale) opérer leur mue, et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) disparaître, il est déjà temps de donner la priorité à des stratégies de croissance fondées sur la substitution aux importations plutôt que sur le développement des exportations. La théorie des avantages comparatifs est définitivement enterrée si elle a pu un moment être sincère. Dans un discours prononcé le 30 septembre 2018 à l’occasion d’un Congrès du parti ACT que je dirigeais, je défendais déjà cette primauté à donner à une politique économique basée sur la substitution aux importations dans le cadre d’une vision reposant sur « le Sénégal d’abord ».
Pour obtenir l’inflexion des flux commerciaux, les tarifs douaniers s’imposent au monde depuis le début de l’année comme un instrument majeur. Les états africains doivent leur donner cette fonction plutôt que de les considérer avant tout comme moyen de créer de la recette fiscale. Ils doivent servir à protéger les artisanats nationaux les mieux maitrisés, et à les faire évoluer vers une semi-industrie, puis vers une industrie. Des logiques doivent être inversées : si des tissus sont importées en masse pour servir un artisanat florissant de la confection, la logique économique n’est pas de taxer à l’entrée les tissus que l’on ne peut produire, avec pour objectif de gonfler des recettes douanières et ainsi pénaliser la compétitivité du secteur de la confection. Le bon sens économique consiste plutôt à les dispenser de taxes à l’entrée, à créer de la valeur ajoutée locale par le secteur de la confection, à substituer les productions locales aux importations et à exporter des excédents éventuels. C’est ensuite le développement des marchés intérieurs du produit fini qui justifiera l’investissement en vue de la création d’usines de fabriques de tissus, et ce faisant une seconde substitution aux importations de tissus.
Au nom du même principe de recherche de création de valeur ajoutée locale, la règle devrait être de taxer l’exportation de matières premières afin d’encourager leur transformation locale par des entreprises nationales de préférence mais aussi en imposant aux importateurs de ces matières premières de l’investissement de transformation industrielle délocalisée.
L’Afrique, à l’instar des autres continents, a besoin de sa révolution industrielle pour pouvoir prétendre à des rendements croissants conditionnant son entrée dans un cycle de développement réel et continu. L’Europe et plus largement l’Occident, l’ont réussi depuis la fin du 18ème siècle. L’Asie a prouvé qu’il était possible de la conduire en accéléré après la seconde guerre mondiale ; c’est elle qui doit donc servir d’exemple à l’Afrique.
Mais il reste inadmissible que l’Afrique soit, au 21ème siècle, encore empêtrée dans des problèmes récurrents de famine et d’insécurité alimentaire. La souveraineté alimentaire africaine est la toute première à construire par des stratégies à la fois nationales et régionales. Dans un contexte mondial inquiet de l’explosion de la démographie africaine, les suspensions de l’aide extérieure et des campagnes de vaccination dépendant de l’étranger peuvent s’enrichir de la dépendance alimentaire du continent comme autre moyen de combattre son accroissement démographique.
L’objectif d’éradiquer la faim dans de très brèves échéances en devient majeur. D’autant que le secteur agricole est identifié comme potentiellement le plus pourvoyeur des emplois dont les populations africaines ont besoin. Il est loin d’avoir atteint un stade de rendements décroissants, son développement offrant ainsi d’énormes capacités de génération de plus-values nationales et continentales. La révolution agricole africaine, encore plus urgente que celle industrielle, doit aller de pair avec cette dernière.
En matière de défense et de sécurité, le parapluie tenu par un allié ou un parrain a perdu toute fiabilité. Mais peu de pays africains disposent de véritables armées en mesure de les protéger d’agressions extérieures ou de rebellions internes susceptibles de remettre en cause leur intégrité territoriale. Les pays africains sont également peu nombreux à pouvoir supporter des dépenses élevées de formation et d’équipement militaires et de sécurité face aux priorités à donner à la santé, à l’éducation, au développement agricole, etc.. Ce serait une grave erreur d’évaluer le degré de souveraineté en matière de défense et de sécurité à l’aune des dépenses militaires effectuées chaque année. Deux voies m’apparaissent en conséquence nécessaires à emprunter. La première consiste à fonder de véritables nations ; c’est seulement ainsi qu’elles pourront échapper aux volontés des politiciens en quête de pouvoir d’attiser, parfois en les créant, les fractures ethniques. La seconde repose sur la construction d’une armée-nation, unique moyen d’échapper aux contraintes de l’insuffisance d’équipements et de budgets militaires.
Des souverainetés nationales en alliances sont une condition d’efficacité
La construction de souverainetés relève avant tout de stratégies nationales. Mais elle doit être toujours réfléchie au-delà des frontières de chaque nation d’une Afrique éclatée. La construction d’unions simplement économiques, ou à la fois économiques et monétaires, est un absolu impératif si l’Afrique noire souhaite son développement économique rapide. Elle doit cependant cesser d’être présentée comme conséquence de « fraternités » à maintenir ou à créer. L’unité africaine doit devenir celle de peuples et non de gouvernants créant un syndicat pour se protéger les uns les autres contre les remises en cause de leurs pouvoirs respectifs. Le sens économique de l’unité, sa nécessité comme moyen de peser sur les affaires du monde, l’objectif de créer une dignité africaine chez chaque africain, doivent être cultivés, démontrés et expliqués aux populations et aux dirigeants du continent. Il n’est pas inutile de rappeler à ces derniers que l’Union Européenne est née d’une volonté de mettre fin aux guerres dévastatrices entre voisins de ce continent, et donc que prévoir une agression militaire contre un pays membre de la CEDEAO sous le prétexte de restaurer un pouvoir déchu est une grave erreur historique. Elle ne pouvait qu’aboutir à une déconstruction de la CEDEAO.
Les unions africaines, notamment à caractère sous-régional, qui se construisent lentement, ont cependant besoin d’étroite collaboration interne en matière de défense et de sécurité comme garantie d’une stabilité indispensable pour pouvoir un jour compter à l’échelle mondiale. La survenance de conflits entre les pays africains ne peut être exclue. Mais est-il acceptable que les tentatives de les résoudre soient autres qu’africaines ? Quel grave échec de la diplomatie africaine lorsqu’elle laisse au Qatar la recherche de solutions au récent conflit fratricide entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda ? Il faut en remercier le Qatar, puis ensuite Donald Trump acteur majeur du retour de la paix entre ces deux pays; mais il faut aussi faire le constat d’une Afrique n’ayant plus la capacité de faire taire les armes sur ses propres sols, et a fortiori incapable de peser sur les grands conflits mondiaux malgré l’atout de sa neutralité.
Les unions économiques sous-régionales offrent et offriront des marchés plus larges aux productions nationales. La bonne répartition concertée des investissements agricoles, agroindustriels et industriels au sein des territoires organisés en union aidera à bâtir des souverainetés sous-régionales. Cette synchronisation des stratégies d’investissement doit en effet être une des caractéristiques de la constitution d’unions économiques en Afrique. L’Europe et demain l’Asie peuvent s’en passer en raison d’évolutions de la structure de leurs économies ayant permis et facilitant des complémentarités de marchés et de systèmes de production. Ce parallélisme des structures de production et de marchés sont des conditions nécessaires à une intégration d’économies se ressemblant. Mais les économies africaines se ressemblent sans pouvoir proposer d’intégration optimisée. En l’absence de transformation industrielle significative, les productions de matières premières doivent trouver leurs débouchés hors d’Afrique. Et les marchés africains ne peuvent être principalement couverts que par des productions étrangères donc importées. Lorsque l’union économique est constituée par des pays industrialisés ou semi industrialisés, elle se transforme en une réalité d’échanges commerciaux soutenus. Toutefois, lorsqu’elle réunit des pays tous producteurs de matières premières non transformées dans l’espace communautaire, l’union économique reste un vœu lent et souvent pieux. Le parallélisme des structures de production et de consommation entre états en union économique peut être positif ou négatif en termes de croissance générée et partagée. Dans le cas de l’Afrique il ne peut être catalyseur d’une croissance partagée s’il n’y a pas, dans une logique de construction rapide d’un parallélisme positif, une synchronisation des investissements permettant la transformation des matières premières sur place au profit d’un marché élargi, parce que communautaire, justifiant la faisabilité desdits investissements.
Aujourd’hui plus qu’hier, comme le disait Kwame Nkrumah : « L’unité de l’Afrique est un impératif de survie”. Mais cette unité ne peut plus être une simple incantation : elle doit s’incarner dans des projets économiques tangibles et une volonté politique partagée. Le régionalisme africain doit viser des complémentarités industrielles et agricoles, et non la simple juxtaposition de marchés sous-développés (UNCTAD, Rapport sur le commerce intra-africain).
L’union monétaire s’ajoutant à l’union économique accroît la facilité de commerce et renforce le lien d’unité économique. Délicat à bâtir, un projet d’union monétaire ne doit pas être trop prétentieux par l’étendue des zones concernées. C’est la raison pour laquelle il est difficile de se montrer optimisme sur le prochain Eco remplaçant le franc CFA dans la zone économique de la CEDEAO. Ce vieux projet se heurtera d’ailleurs au nouvel obstacle majeur créé par la sortie de trois états membres de l’UEMOA (Mali, Niger et Burkina Faso) de la CEDEAO.
En ce qui concerne le franc CFA de la zone UEMOA, il est urgent de se méfier des appels à une fausse souveraineté monétaire que trop d’activistes, et jamais de vrais opérateurs économiques, assimilent à l’abandon de cette monnaie. Le franc CFA est monnaie africaine parce que n’ayant cours légal qu’en huit pays d’Afrique. Elle est donc également panafricaine. Elle est un exemple rare dans le monde d’union monétaire intégrale, qui peut être présenté comme ayant servi à l’Europe pour l’avènement de l’Euro. Elle doit certainement se débarrasser du rôle résiduel de la France dans sa gouvernance par le truchement d’une garantie de convertibilité factice. Elle pourrait vivre une mue par le changement de sa dénomination. Mais il ne faut surtout pas abandonner semblable acquis si utile à l’intégration économique des huit pays de la zone UEMOA. La monnaie n’est pas un enjeu idéologique. Elle est un instrument au service d’objectifs de stabilité des prix et de croissance par la création d’interdépendances économiques profitables aux populations de chaque membre.
Dans ce nouveau monde que l’Amérique a décidé de façonner au profit du maintien de la domination de la civilisation occidentale, l’heure ne saurait être celle de la destruction de ses quelques rares acquis à conserver et à parfaire.
Le réveil africain est désormais un impératif face à un monde brutalement reconfiguré. Un monde où seuls les blocs structurés, souverains, ont une chance d’exister en prservant leur solidarité. L’Afrique est en grand retard de développement sur le reste du monde ; en retard de souverainetés multiples. Aujourd’hui, un changement sans précédent provoque son rejet au dernier rang des continents où elle était déjà maintenue par une privation de souverainetés avec la complicité de ses gouvernants. L’heure est à son réveil urgent sous peine d’explosion sociale et populaire, qui serait la conséquence d’une transition démographique mal appréhendée, mal gérée, mal planifiée. Un réveil pour emprunter la seule voie rendue disponible par la géopolitique mondiale du XXIème siècle: celle de souverainetés à construire dans des complémentarités régionales au service de nos nations et de nos peuples.
Cet appel doit trouver un large écho chez les dirigeants africains, mais aussi dans la société civile, chez les entrepreneurs, les intellectuels et les jeunes générations. Il doit correspondre à des convictions profondes et largement expliquées et argumentées. La présence d’agressivité dans cet appel est suspiscion de tromperie populiste et préparerait de nouvelles décennies d’échec futur.
Abdoul Mbaye est banquier, économiste, ancien Premier ministre de la République du Sénégal.
LE FMI RÉCLAME LES "VRAIS CHIFFRES" À DAKAR
Malgré les promesses de Sonko d'un "plan de redressement" imminent, l'institution exige de connaître "l'étendue de la mauvaise déclaration et quelles voies ont été utilisées" par l'ancien régime pour dissimuler plusieurs milliards de dollars de dette
(SenePlus) - Alors qu'Ousmane Sonko promet un "plan de redressement" dans les prochains jours, le Fonds monétaire international maintient le gel des financements au Sénégal et attend toujours que Dakar livre les "chiffres finaux" de sa dette cachée. Une situation de blocage qui perdure depuis la révélation du scandale financier hérité de l'ancien régime.
Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, a précisé les conditions du déblocage en marge du débat sur l'Afrique à Londres. "Nous attendons que le gouvernement partage avec nous essentiellement les chiffres finaux et les questions clés qu'ils ont identifiées", a-t-il déclaré à Reuters. "Et nous espérons avancer aussi rapidement que possible. Nous restons engagés."
Cette attente du FMI porte sur l'ampleur exacte de la sous-déclaration des déficits par l'administration précédente. Un audit mené sous le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a révélé que le ratio de la dette fin 2023 atteignait environ 100% du PIB, contre les 74% précédemment rapportés.
Le FMI, financier clé de ce pays ouest-africain lourdement endetté, a gelé les décaissements de son programme avec le Sénégal l'année dernière après ces révélations. Cette suspension intervient dans un contexte où le pays fait face à une crise financière majeure, aggravée par la découverte de cette "dette cachée" de plusieurs milliards de dollars.
Le directeur du département Afrique du FMI a également souligné que l'institution attend de voir "l'étendue de la mauvaise déclaration, et quelles voies ont été utilisées", afin de déterminer comment le gouvernement a réussi à dissimuler une dette plus importante que celle rapportée au Fonds pendant un programme actif.
De son côté, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé mardi soir dans un discours diffusé sur les réseaux sociaux qu'il présenterait un "plan de redressement" dans les prochains jours. Ce plan devra "dire aux Sénégalais comment remettre le pays sur pied, point par point", selon ses déclarations rapportées par Reuters.
"Nous expliquerons ce que nous attendons du peuple, comment l'État doit réduire ses dépenses, et comment procéder avec nos partenaires", a-t-il précisé. Cette annonce intervient alors que la pression s'intensifie sur le gouvernement pour sortir de l'impasse avec le FMI et relancer l'économie sénégalaise.
L'institution de Bretton Woods ne se contente pas d'attendre les chiffres. Elle veut comprendre les mécanismes qui ont permis cette dissimulation. Cette exigence de transparence s'inscrit dans les procédures du FMI en cas de "misreporting" - fausse déclaration - qui peuvent conduire soit au remboursement des sommes déjà versées, soit à un effacement selon l'évaluation finale.
Le programme initial de 1,8 milliard de dollars, négocié en mai 2023 sous l'ancien président Macky Sall, reste donc suspendu en attendant cette clarification. Cette situation place le Sénégal dans une position délicate, contraint de solliciter d'autres sources de financement à des conditions moins favorables.
L'enjeu de la crédibilité institutionnelle
Au-delà des aspects financiers, cette affaire questionne la crédibilité des institutions sénégalaises et leur capacité à fournir des données fiables aux partenaires internationaux. Le FMI, qui base ses programmes sur la transparence budgétaire, doit s'assurer que de tels dysfonctionnements ne se reproduiront pas.
La résolution de ce dossier conditionne non seulement l'avenir des relations entre Dakar et le FMI, mais aussi la capacité du nouveau gouvernement à crédibiliser sa gestion économique auprès des autres bailleurs internationaux. L'attente se poursuit donc des deux côtés : le FMI pour ses "chiffres finaux", le Sénégal pour un déblocage vital de ses financements.
Source : Reuters
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COMMENT OPTIMISER LES REVENUS ISSUS DE L’EXPLOITATION DU PETROLE?
Gacyen Mouely, associé gérant du cabinet 3M-Partners & Conseil, est à Dakar dans le cadre d’une formation à l’intention des administrations en charge de la gestion des hydrocarbures (Cos-Petrogaz, Petrosen, ministère du Pétrole)
Associé gérant du cabinet 3M-Partners & Conseils, Gacyen Mouely est un expert reconnu des contrats pétroliers. Présent à Dakar dans le cadre d’une formation à l’intention des administrations en charge de la gestion des hydrocarbures (Cos-Petrogaz, Petrosen, ministère du Pétrole), il livre, dans cet entretien, quelques pistes pour maximiser les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz.
L’ETAT LANCE LE CHANTIER NATIONAL DE RESORPTION DES ABRIS PROVISOIRES À SÉDHIOU
Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, procédera ce jeudi, avec son collègue le Général Birame Diop, ministre des Forces armées, à la pose de la première pierre du Programme d’urgence de remplacement des abris provisoires (PURAP)
Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, procédera ce jeudi, avec son collègue le Général Birame Diop, ministre des Forces armées, à la pose de la première pierre du Programme d’urgence de remplacement des abris provisoires (PURAP) à Sédhiou.
« Ce jeudi 3 juillet, je me rendrai à Sédhiou avec mon collègue le Général (2S) Birame Diop, ministre des Forces armées, pour procéder à la pose de la première pierre du Programme d’urgence de remplacement des abris provisoires (PURAP) », a annoncé le ministre Moustapha Guirassy.
D’après le ministre en charge de l’Education nationale, ce moment symbolisera le lancement officiel d’un « vaste chantier national » de résorption des abris provisoires à travers tout le territoire national.
7 227 abris provisoires à remplacer sur tout le territoire national
« Nous visiterons également le Lycée Nation-Armée pour la qualité et l’équité (LYNAQE) de Sédhiou, symbole d’une école nouvelle, enracinée dans les valeurs de discipline, d’excellence et d’égalité des chances », a-t-il indiqué.
Il convient de noter que le PURAP vise à remplacer 7 227 abris sur tout le territoire national. Pour cette première phase, un montant de 5 milliards de FCFA sera mobilisé pour le démarrage des travaux conformément au protocole signé entre la Direction des constructions scolaires (DCS) et la Direction du génie et de l’infrastructure (DIRGEN) du ministère des Forces armées.
ADJA FATOU BANEL NDIAYE, ENTRE LIBERTE, HARMONIE ET DEFIS
Entre galops effrénés et sauts d’obstacles, Adja Fatou Banel Ndiaye trouve son équilibre sur la piste du Poney Club de Hann (PCH), un lieu où sa passion pour les chevaux et son amour pour la nature s’entrelacent pour créer une connexion
Entre galops effrénés et sauts d’obstacles, Adja Fatou Banel Ndiaye trouve son équilibre sur la piste du Poney Club de Hann (PCH), un lieu où sa passion pour les chevaux et son amour pour la nature s’entrelacent pour créer une connexion profonde et authentique.
« Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé à l’âge adulte », disait Freud. Une citation qui illustre parfaitement la vie d’Adja Fatou Banel Ndiaye. Elle se présente comme une « cavalière d’obstacle » passionnée et professionnelle au Conseil International des Aéroports pour la région Afrique (ACI Afrique) , où elle gère la formation du personnel des aéroports africains. Bientôt la trentaine, cette jeune femme nourrit une passion qu’elle a semée dès l’enfance, une graine d’amour pour les chevaux qu’elle a découverte grâce à une série télévisée, entre 2004 et 2005, alors qu’elle était encore à l’école primaire.
« Ma passion pour l’équitation est née en regardant des télénovelas quand j’étais à l’école primaire », confie-t-elle avec un sourire. « Surtout ‘Les Secrets de famille’, où une jeune fille vivait avec des chevaux en liberté. Ce monde m’a fascinée et m’a poussée à m’y intéresser. » Son amour pour ces animaux s’est renforcé au fil des années, notamment lors de balades à la plage BCEAO de Yoff.
Initiée à l’équitation avec l’Association Sportive des Forces Armées (ASFA) de l’ escadron montée de la Gendarmerie nationale ou elle a passée quelques années, elle se souvient encore de sa première expérience : « J’étais excitée et heureuse, mais je n’ai pas eu peur. ». Depuis maintenant deux ans, elle a rejoint le Poney Club de Hann (PCH), un centre équestre situé dans le parc forestier de Dakar, s’étendant sur deux hectares dans un cadre verdoyant parfaitement adapté pour la pratique équestre.
C’est dans ce lieu qu’elle nourrit aujourd’hui sa passion : entre entraînements et expériences de jumping, elle apprend à être en harmonie avec ses chevaux. Sur une fin de journée, bien dans ses bottes, casque sur la tête, elle se prépare à partir en galop sur le terrain.
Moments magiques au Poney Club de Hann
Dans la douceur du crépuscule, Adja Fatou Banel Ndiaye monte avec aisance Semperen, son cheval blanc. Avec son mètre cinquante-huit, aidée d’un petit escabeau pour atteindre la selle, elle dégage une confiance tranquille. Elle s’élance sur la piste de terre rouge, le vent fouettant ses cheveux, prête à sauter un obstacle.
La coach, une jeune dame blanche, au centre de la piste, supervise chaque mouvement, chaque geste. « C’est un véritable échange », souligne-t-elle. Pour elle, chaque saut représente une parfaite synchronisation avec Semperen. Elle insiste sur l’importance du lien : « Un cheval peut avoir ses humeurs, il faut respecter cela pour rester en harmonie avec lui. »
Elle voit l’équitation comme une école de vie, au-delà d’un simple sport : « C’est l’art de monter à cheval, mais aussi de comprendre, d’observer et de respecter l’animal. On apprend à gérer nos émotions, à bien se positionner, à prendre soin de son cheval. » Selon elle, cette relation authentique est essentielle : « Un cheval, tout comme nous, peut avoir ses humeurs. Il faut savoir attendre et respecter ses besoins. »
Après chaque séance, elle affiche une satisfaction sincère, tout en rappelant que sa passion l’a conduite à acheter son propre cheval, qu’elle a baptisé Bailou De La Suerte. Son nom évoque la fusion de ses origines familiales : Baille, sa mère, et Ousmane, son père et De La Suerte qui signifie la chance en espagnol.
Autour d’elle, au Poney Club, elle partage ces moments d’apprentissage et de camaraderie avec d’autres jeunes cavalières. « C’est plus qu’un simple terrain d’entraînement, c’est un lieu où je développe ma passion et où je me dépasse à chaque saut », confie-t-elle, le regard fixé sur la piste, baignée par la lumière douce d’un soir d’été. Pour Adja, l’équitation dépasse largement le cadre d’un loisir : c’est une véritable philosophie, une aventure intérieure. « C’est un moyen d’évasion qui me permet d’oublier le stress et de me reconnecter avec la nature et les chevaux. » Elle invite tous ceux qui n’ont jamais essayé à franchir le pas : « Une fois qu’on commence, il est difficile de s’en détacher. C’est une expérience qui vous transforme.»
Adja Fatou Banel Ndiaye incarne cette passion ardente qui anime celles et ceux qui vivent pour la liberté, la complicité avec le cheval, et la quête constante d’harmonie. Sur les pistes du Poney Club, elle prouve que parfois, le plus beau voyage commence simplement par un galop sous le soleil couchant, avec pour seule compagnie ses chevaux féeriques.
BABA SOUMARE NOMMÉ DG ADJOINT DE L'ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ ANIMALE
L’annonce a été faite mercredi par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne.
Le Docteur Baba Soumare, du Sénégal est le nouveau Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). L’annonce a été faite mercredi par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne.
« Cette distinction prestigieuse est bien plus qu’une reconnaissance individuelle. Elle vient couronner plus de 25 ans d’un engagement constant et exemplaire en faveur de la santé animale, de la santé publique vétérinaire, du renforcement des capacités, de la lutte contre les pandémies émergentes et de la promotion de l’approche « Une seule santé », à travers l’Afrique et le monde », s’est réjoui le ministre Mabouba Diagne via un post publié mercredi sur X.
Véritable pionnier, poursuit le ministre en charge de l’Elevage au Sénégal, Dr Soumaré a notamment dirigé la plus grande équipe multidisciplinaire de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du programme ECTAD. D’après lui, Dr Baba Soumaré a produit des résultats « tangibles » dans plus de 50 pays sur quatre continents.
Un symbole fort pour le Sénégal et l’Afrique
« Sa nomination est un symbole fort pour notre pays, pour l’Afrique, et pour toutes celles et ceux qui croient en l’excellence, au mérite et au rayonnement du savoir-faire africain à l’échelle mondiale. Elle illustre brillamment le rôle central que peuvent jouer nos ressources humaines dans les instances internationales », a-t-il soutenu.
Pour le ministre en charge de la Souveraineté alimentaire, le Dr Soumaré incarne « l’excellence sénégalaise ». « Vous avez notre admiration, notre soutien et nos vœux les plus sincères de réussite dans cette haute mission que vous débuterez à Paris le 1er août 2025 », a rassuré Dr Mabouba Diagne.
par Aliou Gori Diouf
L’APPROCHE SECTORIELLE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE, UN BLOCAGE AUX FINANCEMENTS ET AUX POLITIQUES CLIMATIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors que tous reconnaissent le caractère multisectoriel du changement climatique, la "ministérialisation" environnementale continue de freiner l'émergence de politiques ambitieuses et coordonnées
À l’occasion de la Conférence mondiale sur le financement du développement, ouverte ce lundi 30 juin en Espagne, nous partageons une réflexion critique inspirée par la dernière publication de la Climate Policy Initiative (CPI), consacrée au paysage mondial du financement climatique.
Ce rendez-vous international de haut niveau constitue, à notre avis, un cadre opportun pour interroger les dynamiques actuelles du financement du développement, mais aussi pour examiner de manière approfondie les avancées, les limites et les perspectives du financement climatique mondial.
La Climate Policy Initiative (CPI) établit régulièrement un état des lieux du financement climatique mondial à travers des publications fondées sur la compilation rigoureuse de données issues de multiples sources et acteurs. Ces rapports visent à analyser les flux financiers destinés à lutter contre le changement climatique, tant à travers l’adaptation que l’atténuation.
C’est dans ce contexte que nous proposons une lecture critique des constats posés par la CPI, en y apportant une grille d’analyse centrée sur les limites structurelles de l’architecture institutionnelle actuelle et sur la nécessité d’un changement de paradigme pour accélérer les politiques climatiques.
La Climate Policy Initiative alerte
La publication de la CPI, parue en juin 2025 et portant sur les flux financiers de l’année 2023, dresse un bilan actualisé et détaillé des ressources mobilisées pour faire face au changement climatique, tant pour l’atténuation que pour l’adaptation. Elle met en lumière des progrès encourageants, mais également des alertes majeures sur les menaces qui pèsent sur la mobilisation future des ressources. Si une analyse approfondie des résultats fera l’objet d’un autre document, nous proposons ici une réflexion critique inspirée par l’alerte majeure et les menaces qui pèsent sur la mobilisation future des ressources identifiées par la CPI.
La CPI alerte :
« Même si les investissements climatiques sont en hausse, les événements géopolitiques en cours en freinent l’élan, risquant d’accentuer la fragmentation et d’avoir un impact sur les flux futurs. Le changement climatique ne s’interrompra pas du fait de priorités politiques changeantes – des politiques climatiques accélérées et des investissements renforcés sont nécessaires pour garantir la stabilité et la sécurité socio-économiques. Une telle action ouvre également de vastes perspectives de développement économique, de création d’emplois, de compétitivité et de prospérité à long terme. L’alternative – le statu quo – ne fera qu’aggraver les dommages économiques, sociaux et environnementaux dans le monde entier. »
Cette alerte met en évidence un risque additionnel : l’imprévisibilité des changements de priorités politiques, dictés par des crises géopolitiques susceptibles de surgir à tout moment. Ces crises peuvent entraîner une réaffectation des ressources financières initialement prévues pour l’action climatique vers d’autres priorités nationales. En réponse, CPI recommande l’adoption de politiques climatiques accélérées, accompagnées d’investissements soutenus, comme gage de stabilité et de sécurité socio-économiques. Selon l’Initiative, une telle dynamique serait porteuse d’opportunités concrètes pour le développement, la compétitivité, l’emploi et la prospérité à long terme. À défaut, les pertes économiques, sociales et écologiques risquent de s’aggraver.
Un statu quo toujours constaté et dénoncé mais toujours mal compris.
Cette mise en garde, bien que particulièrement pertinente et réaliste, n’est pas nouvelle. Elle est récurrente dans la littérature sur l’action climatique depuis plusieurs années. Pourtant, les progrès dans la mobilisation des ressources financières et la mise en œuvre accélérée des politiques climatiques demeurent limités. Ce statu quo est régulièrement dénoncé par les États les plus vulnérables et par la majorité des organisations de la société civile du Sud global comme du Nord. Mais il y a une question rarement posée : pourquoi la léthargie persiste-t-elle malgré les constats et dénonciations ?
Peu d’analyses interrogent véritablement les causes profondes de cette inertie. Nous formulons ici l’hypothèse que cette situation découle d’une compréhension biaisée de la problématique climatique – et plus largement environnementale – perçue à tort comme une question strictement sectorielle.
La dérive sectorielle et sa traduction institutionnelle
Dans la quasi-totalité des pays membres de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), la réponse au changement climatique a été presque systématiquement institutionnalisée via la création de ministères de l’Environnement, devenus les principaux porteurs des politiques climatiques. Cette « ministérialisation » de la question climatique a conduit à une sectorialisation de fait : on applique une approche sectorielle à une question multisectorielle, voire transsectorielle. La question climatique est institutionnellement réservée aux ministères de l’environnement.
Pourtant, dans les discours, les acteurs reconnaissent à l’unanimité que le changement climatique est une problématique multisectorielle, voire transversale. Ce paradoxe – une approche sectorielle pour un enjeu fondamentalement transversal – explique en grande partie l’absence d’accélération des politiques climatiques. Les efforts déployés par les ministères de l’Environnement, bien que louables, ne suffisent pas à impulser un changement systémique.
Un changement de paradigme vers une gouvernance climatique qui donne aux secteurs la place qui leur sied est nécessaire
Aucune politique climatique ambitieuse ne pourra émerger tant que les autres ministères, ceux qui sont impactent et sont impactés par le changement climatique, ne seront pas impliqués de manière équivalente. Il est impératif que les ministères de l’Économie et des Finances, des Infrastructures, des Transports, de l’Énergie, de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, de l’Éducation, de la Santé, de la Culture, des Télécommunications, de la Recherche, de la Formation professionnelle, de la Protection sociale, ou encore du Numérique etc., soient pleinement engagés dans la lutte contre le changement climatique, au même titre que les ministères de l’Environnement.
Chaque ministère doit disposer de son propre agenda climatique, d’un budget spécifique, et de ressources humaines qualifiées, d’un dispositif de mise en œuvre et de suivi-évaluation et apprentissage dédiées à cet enjeu, coordonnés par une structure logée à la Primature ou à la Présidence de la République. Ce n’est qu’à cette condition que pourra émerger une action climatique collective, systémique et coordonnée.
Conclusion
Il est urgent de rompre avec la logique hiérarchique qui relègue les autres ministères au rang d’acteurs de seconde zone dans la lutte contre le changement climatique. Il faut instaurer une gouvernance climatique partagée où chaque secteur du développement humain se sentira autant responsable et impliqué que le ministère de l’Environnement.
Ce changement de paradigme est une condition sine qua non pour voir se développer, dans chaque secteur, des politiques climatiques budgétisées, exécutées par des personnels compétents et ancrées dans les réalités opérationnelles de chaque domaine.
WAVE SÉCURISE 137 MILLIONS DE DOLLARS
Avec cette nouvelle levée de fonds, la startup spécialisée dans les services financiers mobiles accélère son expansion continentale et renforce son modèle low-cost qui séduit déjà 20 millions d'utilisateurs en Afrique de l'Ouest
(SenePlus) - La licorne sénégalaise Wave franchit une nouvelle étape dans son expansion continentale. La startup spécialisée dans les services financiers mobiles vient de lever 137 millions de dollars en dette pour renforcer son fonds de roulement et accélérer son développement sur ses marchés actuels et dans de nouvelles zones géographiques.
Cette levée de fonds en dette a été menée par Rand Merchant Bank (RMB) aux côtés d'un consortium d'institutions internationales de financement du développement, incluant British International Investment (BII), Finnfund et Norfund, selon TechCabal. Cette opération témoigne de la confiance continue des investisseurs dans le modèle de services financiers à bas coût de Wave.
"Je suis ravi de ce financement, cela signifie que nous pouvons aider encore plus de personnes en livrant le meilleur produit possible au prix le plus bas possible", a déclaré Drew Durbin, PDG de Wave, cité par le média spécialisé.
Depuis son lancement en 2018, la startup opérant dans huit marchés d'Afrique de l'Ouest a connu une expansion remarquable. Elle dessert aujourd'hui plus de 20 millions d'utilisateurs actifs mensuels à travers un réseau de plus de 150 000 agents et une équipe de 3 000 employés répartis sur le continent.
En juin dernier, Wave a franchi une nouvelle étape en recevant l'autorisation d'opérer au Cameroun grâce à un partenariat avec Commercial Bank Cameroon (CBC), élargissant ainsi son empreinte géographique au-delà de l'Afrique de l'Ouest francophone.
L'approche mobile-first de Wave, centrée sur des frais réduits, a permis d'intégrer des millions de personnes précédemment non bancarisées dans le système financier formel. La startup est entrée sur un marché largement dominé par les compagnies de télécommunications comme Orange, Free et Expresso Telecom, qui facturaient entre 5% et 10% par transaction.
Première licorne d'Afrique francophone
Le modèle économique abordable de Wave constitue son principal facteur de différenciation : elle propose des dépôts et retraits gratuits via son application mobile et applique des frais de transaction fixes de seulement 1% pour les transferts d'argent entre particuliers. Contrairement à ses concurrents, elle répercute les frais supplémentaires pour le paiement de factures des utilisateurs vers les entreprises.
Wave est devenue la première licorne d'Afrique francophone en septembre 2021, atteignant une valorisation de 1,7 milliard de dollars après avoir bouclé un tour de financement de série A de 200 millions de dollars. Il s'agissait du plus gros tour de série A jamais enregistré pour une startup africaine. Depuis, elle a levé plus de 300 millions de dollars de financement total.
Le succès du modèle économique de Wave se reflète dans sa reconnaissance internationale. Pendant deux années consécutives, 2023 et 2024, Wave a été la seule entreprise africaine listée dans le top 50 des startups les plus rentables de Y Combinator, témoignant du succès de son modèle d'affaires, rapporte TechCabal.
Cette nouvelle levée de fonds en dette intervient dans un contexte où Wave consolide sa position de leader sur le marché africain des services financiers mobiles. Elle illustre également l'appétit croissant des investisseurs internationaux pour les solutions fintech africaines, particulièrement celles qui s'attaquent à l'inclusion financière des populations sous-bancarisées.
Avec ce nouveau financement, Wave se positionne pour accélérer son expansion et étendre l'accès aux services financiers aux communautés mal desservies à travers le continent. Cette stratégie s'inscrit dans la dynamique plus large de digitalisation des services financiers en Afrique, où les solutions de mobile money jouent un rôle crucial dans l'inclusion économique.
La capacité de Wave à maintenir des frais aussi bas tout en générant de la rentabilité constitue un modèle inspirant pour l'écosystème fintech africain, démontrant qu'il est possible de concilier impact social et viabilité économique sur le continent.