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9 juin 2025
96 PATIENTS DIALYSÉS EN DANGER AU HANGAR DE YOFF
À la veille de leur séance du mardi 6 mai, ces malades font face à une rupture alarmante de kits de dialyse, de réin et de solutions de glucose. Une situation critique qui fait planer un risque vital.
Une situation critique menace actuellement la continuité des soins des 96 patients dialysés pris en charge au niveau du hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff. À la veille de leur prochaine séance, prévue ce mardi 6 mai, une rupture inquiétante en kits de dialyse, en réin et en solutions de glucose fait planer un risque vital sur les malades.
Chaque séance de dialyse est indispensable à la survie des patients insuffisants rénaux. En manquer une seule peut entraîner de graves complications. Face à cette urgence, les malades et leurs familles lancent un appel solennel aux autorités sanitaires et à l’ensemble des institutions concernées.
Des échanges ont eu lieu avec le Directeur du centre de dialyse ainsi qu’avec le Professeur référent d’après un malade qui s’est confié à nous. « Nous ne pouvons pas nous permettre de rater une seule séance. C’est une question de survie. Nous demandons simplement à être soignés dans la dignité », confie la patiente.
Les patients appellent les autorités sanitaires et gouvernementales à agir sans délai pour garantir l’approvisionnement des centres et assurer la continuité des traitements.
CAN U20, LES LIONCEAUX S’INCLINENT FACE AU GHANA
Avec seulement un point pris en deux matchs, le Sénégal est désormais en position délicate dans le groupe. Son dernier match de poules contre la RDC, leader après sa victoire contre la Centrafrique (3-1), s’annonce capital.
Le Sénégal a connu une soirée difficile ce lundi au stade de Suez, où les Lionceaux se sont inclinés 1-0 face au Ghana lors de la deuxième journée de la Coupe d’Afrique des Nations U20. Tenants du titre, les jeunes Sénégalais se retrouvent désormais dos au mur dans leur quête de qualification pour les quarts de finale.
Mal entrés dans la rencontre, les Lionceaux ont rapidement été mis en difficulté par l’intensité des Black Satellites. Dès la 15e minute, une erreur de Serigne Fallou Diouf permettait à Mensah d’ouvrir le score pour le Ghana. Malgré quelques sursauts offensifs, notamment des tentatives de Yaya Diémé, le Sénégal n’a pas réussi à inverser la tendance face à un adversaire solide et bien organisé défensivement.
Au retour des vestiaires, le sélectionneur Serigne Saliou Dia a tenté de réagir en injectant du sang neuf avec les entrées d’Abdourahmane Dia et Clayton Diandy. Ce dernier s’est illustré à la 51e minute, mais sa frappe a été superbement détournée par le gardien ghanéen. Le Ghana, fidèle à sa stratégie de pressing haut et de rigueur défensive, a réussi à contenir les assauts sénégalais.
Les minutes s’égrenant, les Lionceaux ont multiplié les imprécisions et les pertes de balle, notamment dans l’entrejeu, à l’image de celle de Pape Daouda Diong à la 57e minute, qui a failli coûter un deuxième but. Malgré une fin de match plus rythmée, les tentatives sénégalaises manquaient de tranchant.
Avec seulement un point pris en deux matchs, le Sénégal est désormais en position délicate dans le groupe. Son dernier match de poules contre la RDC, leader après sa victoire contre la Centrafrique (3-1), s’annonce capital. Une victoire est impérative pour continuer l’aventure et défendre le titre acquis lors de la précédente édition.
Les Lionceaux devront faire preuve de caractère, de réalisme et de rigueur pour espérer renverser la tendance. Le moindre faux pas pourrait signifier une élimination prématurée, un scénario que les champions en titre veulent à tout prix éviter.
RÉVOLTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE LA PEAU DANS UN FILM SÉNÉGALAIS
Déjà primé au festival Vues d'Afrique de Montréal et remarqué au FESPACO, ce film engagé raconte l'histoire de Khalilou, un étudiant dakarois qui se mobilise contre les normes de beauté imposant la peau claire
Le film Timpi Tampa, premier long métrage de la réalisatrice sénégalaise Adama Bineta Sow, qui aborde la question du blanchiment de la peau, sortira en salle le 9 mai prochain, simultanément au Sénégal, dans une dizaine de pays d’Afrique francophone et en France, a appris l’APS.
Ce long métrage de fiction, qui mêle comédie et drame social, a été présenté en avant-première ce lundi matin au cinéma Pathé de Dakar, en présence de l’équipe du film, de journalistes et de professionnels du cinéma.
Timpi Tampa aborde la question du blanchiment de la peau à travers l’histoire de Khalilou, un étudiant de 20 ans vivant à Dakar avec sa mère atteinte d’un cancer causé par des produits de dépigmentation.
Pour dénoncer les normes de beauté qui valorisent les teints clairs, il décide de se travestir pour participer à un concours de beauté universitaire, créant autour de lui, un mouvement baptisé ‘’Naturelles, Belles et Rebelles’’.
Le rôle principal est interprété par Pape Aly Diop, récompensé du prix du meilleur comédien au festival Vues d’Afrique de Montréal. Le film y a également obtenu le prix ”Agir pour l’égalité’’ ainsi qu’une mention spéciale du jury. Au dernier FESPACO, Timpi Tampa avait reçu une mention dans la section Perspectives.
”J’ai voulu traiter un sujet qui me touche profondément, avec justesse et émotion’’, a déclaré la réalisatrice Adama Bineta Sow à l’issue de la projection. Elle a souligné l’urgence de ‘’déconstruire les standards de beauté qui causent des ravages silencieux’’.
Pour le producteur Oumar Sall, le film se veut un acte de ‘’sensibilisation’’. ”Le message est universel. Il faut que ce film soit vu. Il touche chacun de nous et appelle à une prise de conscience collective”.
Distribué dans une cinquantaine de salles en Afrique et en France, Timpi Tampa ambitionne de rapprocher le cinéma africain de son public tout en portant un message fort, selon lui.
Présent à la projection, le critique de cinéma Baba Diop estime que Timpi Tampa est ”une révolution douce de notre cinématographie”, saluant un film ”à la fois populaire et exigeant, ancré dans la réalité sociale contemporaine”.
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QUAND AIMER ÉTAIT UN ACTE DE RÉSISTANCE
Dans les colonies esclavagistes, l'affection entre personnes noires était un défi au système. Le Code Noir exige l'autorisation du maître pour tout mariage, transformant chaque union en une bataille pour la reconnaissance de l'humanité des esclaves
Dans le contexte brutal de l'esclavage, un phénomène remarquable a émergé : le Black Love. Ce concept, qui désigne l'amour entre personnes noires, est né d'une histoire complexe marquée par l'oppression coloniale et l'esclavagisme.
Avant la colonisation, la notion même de "race noire" n'existait pas en Afrique, où les identités étaient définies par l'appartenance ethnique plutôt que par la couleur de peau. C'est le système colonial qui a regroupé diverses populations africaines sous l'étiquette "noire", créant ainsi les conditions dans lesquelles le Black Love allait émerger.
Sous le régime esclavagiste, les relations affectives entre personnes noires étaient strictement contrôlées. Le Code Noir exigeait le consentement du maître pour tout mariage, et les couples pouvaient être séparés à tout moment pour être vendus. La propagande coloniale présentait également les personnes noires comme incapables d'émotions profondes ou de loyauté.
Face à cette déshumanisation, l'amour entre personnes noires est devenu un acte politique - une forme de résistance affirmant une humanité niée. Aujourd'hui, le Black Love continue d'évoluer comme un symbole d'amour transgressif et intersectionnel, célébré notamment aux États-Unis le 13 février lors de la Journée nationale du Black Love.
Ce phénomène reste un sujet de réflexion contemporain, interrogeant notamment la place des couples mixtes et le pouvoir de l'amour face aux constructions raciales héritées de l'histoire coloniale.
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LA MILITANTE QUI DÉFIAIT SENGHOR
Octobre 1975 : Eugénie Rokhaya AW est condamnée avec onze autres membres d'un parti clandestin pour avoir osé s'opposer au régime sengorien. Portrait d'une femme d'exception dont le combat politique a marqué l'histoire du Sénégal
Dans les méandres de l'histoire politique du Sénégal, certaines figures se détachent par leur courage et leur détermination. C'est le cas d'Eugénie Rokhaya AW, journaliste engagée dont le parcours exemplaire mérite d'être raconté.
Le 18 octobre 1975, sous le régime de Léopold Sédar Senghor, douze membres d'un parti clandestin appelé "And Jef" (unités dans l'action) sont condamnés par la cour de sûreté de l'État. Parmi eux, une femme se distingue par son charisme et ses convictions profondes : Eugénie Rokhaya AW. Le groupe est accusé d'avoir formé une opposition clandestine rassemblant plusieurs mouvements gauchistes et d'avoir diffusé un journal clandestin intitulé "Xarebi" (La lutte).
Dans la clandestinité, Eugénie utilisait divers pseudonymes comme « Era » pour protéger son identité. Avec ses camarades dont Marie Angélique Savané, elle dénonçait inlassablement la corruption, le népotisme et les pratiques douteuses dans l'administration sénégalaise. Son combat était celui d'une justice sociale et d'une gouvernance transparente.
Son arrestation révèle les revêtements du régime en place. Lorsque les autorités viennent la chercher, elle les prévient de son état de grossesse, mais cela n'y change rien. Malgré les interventions en sa faveur, elle restera incarcérée et fera malheureusement une fausse couche en prison. Cet épisode tragique illustre les conséquences personnelles de son engagement politique.
Tous ceux qui l'ont connu s'accordent à décrire une femme d'une "simplicité extraordinaire". Généreuse, serviable, accueillante et dotée d'une grande droiture, Eugénie était avant tout "une dame de cœur" qui pensait aux autres avant elle-même. Sa lutte était motivée par la volonté de voir ses concitoyens prendre conscience de leur oppression et s'en libérer.
Au-delà de son engagement politique, Eugénie Rokhaya AW était une intellectuelle complète : philosophe et passionnée d'art, elle a également marqué le journalisme sénégalais par son rôle de formatrice innovante au CESTI (Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information). Son influence s'étend à de nombreux journalistes qu'elle a formés et inspirés.
Son histoire rappelle également, selon le journaliste Ass Mademba Ndiaye que la lutte pour la démocratie au Sénégal ne date pas d'hier. Selon ce dernier, lorsqu'on parle de prisonniers politiques, il faut se souvenir de figures comme Charles Gueye, qui a passé dix ans de sa vie en prison pour ses convictions politiques. Ces parcours rappellent que l'histoire politique du Sénégal ne commence ni en 2012, ni en 2024, mais s'inscrit dans une longue tradition de résistance.
LE TRIOMPHE DE L'ORALITÉ AUX PRIX MÉDIATIKS
100% Péguy, la webradio du collège Charles Péguy en France, a été récompensée par le 2e Prix Médiatiks 2025. Ce projet radiophonique, piloté par l'écrivain et enseignant Amadou Elimane Kane, s'inscrit dans une démarche pédagogique innovante
Nouvelle distinction pour le projet "L'oralité : Un langage transversal et citoyen" du collège Charles Péguy : sa webradio 100% Péguy vient de recevoir le 2e Prix Médiatiks 2025 dans la catégorie radio-podcast. Une reconnaissance qui vient couronner des années de travail autour de la pédagogie Ubuntu développée par Amadou Elimane Kane. Ci-dessous, le communiqué d'annonce de Michèle Sellier, présidente de la Case Panafricaine de Recherche en Lecture et écriture.
"La Case Panafricaine de Recherche en Lecture et Écriture a l’immense plaisir de vous annoncer que le 2e Prix Médiatiks 2025 (catégorie radio-podcast), décerné par le Centre de Liaison de l'Éducation aux Médias de l’Information de l’académie de Paris, a été attribué à 100% Péguy, la webradio du collège Charles Péguy dans le XIXe arrondissement, qui est une réalisation du projet L’oralité : Un langage transversal et citoyen conduit par Amadou Elimane Kane, écrivain poète et enseignant : https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_4862873/palmares-mediatiks-paris...
Après avoir été labellisé par le Comité National de la Rénovation et reçu le soutien du Fonds d’innovation pédagogique en 2023, le projet pédagogique L’oralité : un langage transversal et citoyen (domaine excellence) conduit par Amadou Elimane Kane et en coordination avec l’équipe pédagogique du collège Charles Péguy pour son caractère innovant, 100% Péguy la webradio du collège Charles Péguy a reçu le 2e Prix Médiatiks 2025 (catégorie radio-podcast) pour la qualité de ses réalisations.
Intégré au dispositif L’oralité : un langage transversal et citoyen, le développement de la webradio a pour objectif de permettre aux élèves de développer leurs capacités langagières de manière innovante au moyen de l’oralité, de la poésie et de l’expression radiophonique.
L’expression par la radio est un prolongement naturel du travail engagé autour de l’oralité. Cela permet de renforcer la maîtrise de la langue : lecture, écriture, oralité, de développer la confiance en soi par la prise de parole et de renforcer la méthodologie de l’expression orale : la voix (volume, articulation, intonation, rythme), la gestion corporelle et la gestion spatiale. Ainsi, il y a un double mouvement cognitif articulé autour de l’oralité : Développer la culture orale pour permettre aux apprenants de savoir écrire puis de passer d’un format écrit à un format oral pour l’expression radiophonique.
Ce nouveau prix décerné est une véritable reconnaissance du dispositif pédagogique développé depuis plus de dix ans par Amadou Elimane Kane autour de la pédagogie Ubuntu qui met au centre le dialogue, l’équité cognitive et le partage des connaissances par l’expression orale."
"TIMPI TAMPA", LE BLANCHIMENT DE LA PEAU AU CŒUR D’UNE FICTION ENGAGÉE
Porté par une narration mêlant comédie et drame, le film d'Adama Bineta Sow aborde avec audace les ravages de la dépigmentation à travers le parcours d’un jeune étudiant prêt à tout pour dénoncer les normes de beauté dominantes.
Le film Timpi Tampa, premier long métrage de la réalisatrice sénégalaise Adama Bineta Sow, qui aborde la question du blanchiment de la peau, sortira en salle le 9 mai prochain, simultanément au Sénégal, dans une dizaine de pays d’Afrique francophone et en France, a appris l’APS.
Ce long métrage de fiction, qui mêle comédie et drame social, a été présenté en avant-première ce lundi matin au cinéma Pathé de Dakar, en présence de l’équipe du film, de journalistes et de professionnels du cinéma.
Timpi Tampa aborde la question du blanchiment de la peau à travers l’histoire de Khalilou, un étudiant de 20 ans vivant à Dakar avec sa mère atteinte d’un cancer causé par des produits de dépigmentation.
Pour dénoncer les normes de beauté qui valorisent les teints clairs, il décide de se travestir pour participer à un concours de beauté universitaire, créant autour de lui, un mouvement baptisé ‘’Naturelles, Belles et Rebelles’’.
Le rôle principal est interprété par Pape Aly Diop, récompensé du prix du meilleur comédien au festival Vues d’Afrique de Montréal. Le film y a également obtenu le prix ”Agir pour l’égalité’’ ainsi qu’une mention spéciale du jury. Au dernier FESPACO, Timpi Tampa avait reçu une mention dans la section Perspectives.
”J’ai voulu traiter un sujet qui me touche profondément, avec justesse et émotion’’, a déclaré la réalisatrice Adama Bineta Sow à l’issue de la projection. Elle a souligné l’urgence de ‘’déconstruire les standards de beauté qui causent des ravages silencieux’’.
Pour le producteur Oumar Sall, le film se veut un acte de ‘’sensibilisation’’. ”Le message est universel. Il faut que ce film soit vu. Il touche chacun de nous et appelle à une prise de conscience collective”.
Distribué dans une cinquantaine de salles en Afrique et en France, Timpi Tampa ambitionne de rapprocher le cinéma africain de son public tout en portant un message fort, selon lui.
Présent à la projection, le critique de cinéma Baba Diop estime que Timpi Tampa est ”une révolution douce de notre cinématographie”, saluant un film ”à la fois populaire et exigeant, ancré dans la réalité sociale contemporaine”.
par Abdoul Aziz Diop
IL Y A 95 ANS, BLAISE DIAGNE PERSÉCUTAIT TÉLÉMAQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le 24 mars 2024, le plus grand nombre d’électeurs se tape un duo exécutif - Diomaye et Sonko -, qui ne connaît rien à l’histoire de la presse sénégalaise dont il a l’outrecuidance non documentée d’adapter le visage
Dans une série de lettres à l’opposition, parues dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Témoin en 1991, le président Dia insista tour à tour sur « les indispensables mutations de l’opposition », la nécessité pour elle de « s’organiser pour organiser le peuple », de « se rénover pour rénover le Sénégal », de s’élever « pour une conférence africaine des forces de changement » et de se « battre pour un nouvel ordre de la communication ». Concernant ce dernier volet de sa belle série épistolaire, Dia écrit : « la révolution démocratique étant essentiellement (...) une révolution de la communication et de la communicabilité, ce ne sont pas seulement le pouvoir et l’opposition patriotique qui sont interpellés ; la presse l’est aussi, au premier chef. »
Il y eut là une prémonition : privés en 2011 de l’appoint d’une presse vraiment libre et florissante, les révolutionnaires tunisiens et égyptiens se frayèrent une voie communicationnelle redoutable en investissant les réseaux sociaux Facebook et Twitter pour – comme en Syrie au même moment –, accélérer la chute des régimes dictatoriaux et corrompus.
« Moins d’un an avant l’élection présidentielle de 2012, la presse sénégalaise rendrait un très mauvais service au pays si elle ne se saisissait pas de sa propre histoire pour mener l’offensive contre le statu quo invariablement incarné par des clans diffus et alliés », écrivions-nous il y a treize ans maintenant.
Nous ne serions pas justes si nous n’admettions pas que la presse sénégalaise d’aujourd’hui contribue comme n’importe quelle autre à l’émergence d’une société toujours plus démocratique. Les nombreux titres nationaux, les contenus et les signatures qui les revendiquent tous les jours sont révélateurs d’une abnégation qui force le respect. Mais l’illusion d’une nouveauté dans l’engagement pour la démocratie et le pluralisme est dangereuse aux jeunes reporters très peu informés parfois pour s’apercevoir que c’est au prix d’un effort colossal qu’ils pourraient, au terme d’une longue carrière de journaliste, se prévaloir du prestige journalistique d’un certain Ahmed Télémaque Sow. Pendant tout le règne de Diagne, tout-puissant, Ahmed Sow Télémaque lutta dans l’opposition. « Je le revois encore dans son accoutrement dérisoire, portant pantalon usé et rapiécé par endroits, enfoncé dans une veste de miséreux par temps de grand froid, traversant le pont Faidherbe. Persécuté, vivant son enfer fait de tracasseries orchestrées par Diagne, il n’a jamais baissé le bras », témoigne Mamadou Dia.
De 1931 à 1934, Ahmed Sow Télémaque dirigea l’Action sénégalaise, « un journal indépendant défendant les intérêts de l’AOF et de l’AEF ». Sow et son vieil ami Tiécouta, tous les deux antidiagnistes, n’étaient naturellement pas seuls à marquer d’une empreinte indélébile ce qui fut, aux yeux de Dia, « l’âge d’or de la presse sénégalaise ». Il y eut également les frères Salzman, les « islamistes Abdel Kader Diagne et Ibrahima Sow », l’ancien docker Maguette Codou Sarr, « l’écrivain Abdoulaye Sadji qui puisait son inspiration dans sa révolte d’exclu pour fait de race », Fara Sow qui ne survécut pas aux agressions du système qu’il dénonçait, Joseph Mbaye, « un certain Mamadou Dia, polémiste en herbe dont les articles radicalement anti-assimilationnistes avaient frappé le chantre de la Négritude Léopold Sédar Senghor ».
Et qui d’autre encore ? L’auteur des Notes de lecture d’un dissident africain, le doyen Amady Aly Dieng (Paix à son âme) , serait d’un apport inestimable si nous pouvions l’interroger aujourd’hui sur ces hauts faits d’histoire du journalisme sénégalais utiles à la conscience des reporters jeunes et moins jeunes attendus à tous les grand tournants.
Dia salua au passage l’action déterminante dans la lutte pour le progrès et l’indépendance des organes des étudiants africains – Amady Aly Dieng était de ceux-là -, de l’Université de Dakar et de France. Il y eut à côté d’eux, un foisonnement remarquable d’organes qui, de nos jours, suffit, à imposer un triomphe modeste à ceux, hier au pouvoir, qui ne percevaient dans la « titrologie » que le signe de leur propre réussite.
Les titres étaient tout aussi nombreux qu’aujourd’hui. En voici quelques-uns : L’Afrique (1909-1910), Avenir du Sénégal (1910), Courrier du Sénégal (1912), Le Démocrate du Sénégal (1913- 1914), L’Ouest Africain Français (1919), La France Coloniale de Blaise Diagne puis Dugay-Clédor (1927-1934) devenue Le Franco-Sénégalais (1934), Afrique Nouvelle (1936), Le Jeune Sénégal (1938), La Gazette du Tirailleur devenue La Gazette du Tirailleur et du Canonnier (1940), Afrique Noire du RDA (1951-1953), etc. Autant d’organes, qui, lorsqu’ils n’étaient pas ouvertement républicains et socialistes, défendaient farouchement les intérêts politiques et économiques du groupe de l’AOF ou les intérêts des travailleurs dudit groupe.
Mamadou Dia ne pouvait alors s’empêcher de conclure comme personne d’autre auparavant que « la démocratie sénégalaise n’est pas fille des temps modernes ; elle est enfant légitime de nos traditions démocratiques sublimées dans des luttes historiques. Ceux qui tentent de lui substituer le produit altéré de leur alchimie politicienne oublient que les faits sont têtus et font, seuls, l’Histoire ».
Les 17 et 18 décembre 1994 à Dakar, un célèbre homme politique – l’ancien président Abdoulaye Wade -, magnifie un « humanisme africain ouvert sur l’avenir ». Pendant que le Conseil régional de Dakar s’apprêtait, il y a plus d’une décennie maintenant, à revisiter la vie et l’œuvre de Dia, la presse sénégalaise dont il invoqua l’âge d’or pour la requinquer n’avait d’autre choix que de se montrer digne de l’empathie d’un si grand patriote.
Le 24 mars 2024, le plus grand nombre d’électeurs - 5,428 votants sur 10 -, se tape un duo exécutif - Diomaye et Sonko -, qui ne connaît rien à l’histoire de la presse sénégalaise dont il a l’outrecuidance non documentée et non informée d’adapter le visage au leur informe. Comme du temps où Diagne persécutait Ahmed Sow Télémaque en y laissant un bras.
Que c’est dingo d’être jeune et promu aujourd’hui !
LE CRI D'ALARME DU SYNPICS-EMEDIA
Le Syndicat des Professionnels de l'Information du Sénégal s'inquiète de l'utilisation d'un financement de 32 millions FCFA accordé au Groupe Emedia Invest, alors que les employés cumulent 11 mois d'arriérés de salaires
Alors que l'Agence de Développement des PME sénégalaises accorde 32 millions FCFA au Groupe Emedia Invest, le SYNPICS s'insurge dans le communiqué ci-après, contre le non-paiement persistant des salaires. Le syndicat exige que ce financement serve prioritairement à apurer une partie des 11 mois d'arriérés pour préserver la dignité professionnelle des employés.
"La section Synpics-Emedia a appris l'octroi, ce samedi 3 mai 2025, d'un financement de 32 millions de FCFA au Groupe Emedia Invest par l'Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises du Sénégal, dans le cadre du Programme de restructuration financière des entreprises de presse.
Ce financement intervient dans un contexte de grande précarité pour les employés du groupe qui cumulent, aujourd'hui, 11 mois d'arriérés de salaires. Cette situation, d'une gravité incontestable, nuit à la stabilité sociale, économique et professionnelle des pères, mères et soutiens de famille, confrontés quotidiennement à des difficultés insoutenables.
Face à cette crise prolongée, la section Synpics-Emedia exige que cet argent soit immédiatement utilisé pour apurer une partie des arriérés de salaire, afin d'apporter un soulagement minimal aux travailleurs du groupe.
Plus que jamais engagée, la section Synpics-Emedia réaffirme sa détermination à défendre ce combat essentiel et à revendiquer le paiement intégral des salaires.
Elle reste mobilisée pour la préservation des droits fondamentaux des employés et la sauvegarde de leur dignité professionnelle."
L'OPPOSITION MALIENNE RESTE MOBILISÉE
Les formations politiques maliennes dénoncent les intimidations subies lors de leur tentative de meeting au Palais de la Culture le 3 mai. Malgré le blocage de l'entrée et l'évacuation forcée ordonnée par la police, ils revendiquent une forte mobilisation
Les formations politiques maliennes dénoncent les intimidations subies lors de leur tentative de meeting au Palais de la Culture le 3 mai. Malgré le blocage de l'entrée et l'évacuation forcée ordonnée par la police, ils revendiquent une forte mobilisation populaire et promettent de diffuser prochainement leur déclaration par tous les moyens.
"Les partis politiques du Mali informent l’opinion nationale de ce qui suit :
1- À l’annonce du grand meeting du 03 avril 2025 des partis politiques du Mali, des loubards et autres nervis, conduits par un membre du conseil National de Transition, ont bloqué l’entrée principale du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba dans la nuit du 2 au 3 mai, proféré des menaces et des insultes et promis d’empêcher par la force la tenue du meeting du lendemain ;
2- Le jour du meeting, les mêmes personnes, épaulés par d’autres jeunes se disant soutiens de la Transition, ont fait irruption dans l’enceinte du Palais de la Culture avec haut-parleurs et effigies du président de la Transition, violenté certains participants avant de les faire évacuer des lieux sur injonction de la police.
Ces manoeuvres provocatrices appellent trois (3) observations majeures :
- les partis politiques du Mali, qui attendaient au moins dix mille (10.000) personnes contre le petit millier de participants difficilement mobilisés par le gouvernement à la clôture des prétendues consultations, ont fait la preuve de leur représentativité, de leur capacité de mobilisation et de l’adhésion des Maliens à leurs idéaux.
- le piège de la provocation pour déclencher la machine répressive et le dessein de nous présenter en ennemi de la nation ont été magistralement évités par le respect par nos militants de nos mots d’ordre de retenue contre les agresseurs et de courtoisie et respect envers les forces de l’ordre massivement déployées.
- Les manoeuvres pour étouffer notre message pour la défense de la Constitution, de la Démocratie et de la République et notre démarche pacifique ne prospéreront pas. La Déclaration du meeting sera abondamment et très prochainement diffusée par écrit, audio et vidéo.
Les présidents des partis du Mali remercient les citoyennes et citoyens maliens, les militantes et militants pour leur mobilisation massive, leur discipline, leur sens des responsabilités et les invitent à rester attentifs aux mots d’ordre."