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27 juin 2025
UNE COURBE INQUIETANTE SE DESSINE
Quatorze jours après la rentrée des classes, le nombre d’infections à coronavirus augmente. Ainsi, une courbe inquiétante se dessine, si rien n’est fait. D’autant plus que les gestes barrières peinent à être respectés.
Quatorze jours après la rentrée des classes, le nombre d’infections à coronavirus augmente. Ainsi, une courbe inquiétante se dessine, si rien n’est fait. D’autant plus que les gestes barrières peinent à être respectés.
En effet, ce jeudi 26 novembre, sur un échantillon de 959 tests réalisés, 33 nouvelles contaminations ont été détectées, soit un taux de positivité de 3,44 %.
Ces résultats des examens virologiques proviennent, selon le directeur de la Prévention, Docteur Mamadou Ndiaye, de 14 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, et de 19 cas issus de la transmission communication. Ces derniers sont recensés à Ouest Foire (5), Liberté 6 (3), Almadies (1), Dakar-Plateau (1), Diourbel (1), Fass (1), Kaolack (1), Maristes (1), Mbour (1), Mermoz (1), Ngor (1), Saint-Louis (1) et Yoff (1).
Toutefois, il a annoncé qu’aucun décès lié à la Covid-19 n’a été enregistré, hier mercredi 25 novembre, par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le Sénégal frôle la barre des 16 mille cas positifs
De plus, fait-il remarquer, il reste trois cas graves qui sont actuellement pris en charge dans les services de réanimation
Le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye d’indiquer que 18 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et donc déclarés guéris. Tout en soutenant que l’état de santé des autres malades est stable.
D’après le communiqué n°270 sur l’évolution de la pandémie de la Covid-19 au Sénégal, depuis le 2 mars dernier, 15 960 cas positifs au coronavirus sont répertoriés dont 15 558 personnes guéries, 331 décédés, 1 évacué (finalement décédé en France). Donc, ils sont 70 malades à être sous traitement.
Face à ces résultats, le ministère de la Santé et de l’Action sociale réitère ses recommandations à l’endroit des populations, relatives au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective. Le directeur de la Prévention a insisté sur le port obligatoire du masque, la distanciation physique d’au moins un (1) mètre dans les lieux de rassemblement privés ou publics et le lavage fréquent des mains, pour rompre la chaîne de transmission du virus.
LE GOUVERNEMENT FACE À LA PRESSE, UN EXERCICE RATÉ
La communication du gouvernement suscite une curiosité. D’abord rassurante, puis inquiétante et enfin franchement catastrophiste, la cohérence de la stratégie adoptée soulève des débats légitimes. Décryptage avec Sahite Gaye, chercheur en communication
Loin d’être exemplaire, la communication du gouvernement suscite une curiosité. D’abord rassurante, puis inquiétante et enfin franchement catastrophiste, la cohérence de la stratégie adoptée soulève des débats légitimes. Le Témoin pose le débat.
« Parfois, il vaut mieux se taire » : la difficile communication de crise du gouvernement sur l’émigration clandestine, l’emploi des jeunes, le manque d’eau, la maladie mystérieuse apparue à Thiaroye-Sur-Mer, les licences de pêche, la tenue des locales a été sentie par tous. Ou, du moins, par la grande majorité des Sénégalais. L’Exécutif a peiné à convaincre nos compatriotes sur ces différentes questions de l’heure. Mardi 24 novembre dernier, 9 ministres et un secrétaire d’Etat ont fait face à la presse sans pour autant parvenir à apaiser les inquiétudes et les doutes de l’opinion publique sur les questions évoquées.
Analysant pour Le Témoin l’exercice de communication du gouvernement de mardi dernier, l’enseignant chercheur en Communication au Cesti, Sahite Gaye, estime qu’elle ne passe pas si on s’en tient à ce que les acteurs eux-mêmes disent en commençant par le Président. Ce diagnostic traduit, selon notre interlocuteur, une certaine faiblesse de la communication publique du gouvernement. « Elle est quasi inexistante en ce sens qu’elle est souvent remplacée par une communication politique qui ne saurait être d’intérêt général et qui ne se focalise pas sur les actions du gouvernement dans une démarche explicative », estime M. Gaye.
Poursuivant son argumentaire, l’enseignant chercheur au Cesti explique que, dans un contexte comme celui de la conférence de presse, il faut laisser de côté les éléments de langage et la rhétorique et faire de la communication par la preuve. Ce qui a manqué au cours de l’exercice de mardi dernier, selon lui. En effet, développe l’enseignant-chercheur, « le contexte de l’émigration, de la crise des DIPA au ministère du Commerce, des licences de pêche etc. fait que le message attendu n’a pas délivré. Sur toutes ces questions, des doutes persistent encore. »
Sahite Gaye : « Pour un premier exercice, il fallait plus donner de l’information claire et précise par rapport aux attentes des citoyens »
Spécialiste en communication travaillant dans un organisme international, notre deuxième interlocuteur, qui a voulu garder l’anonymat, pense que le face-à-face du gouvernement avec la presse est une mise en scène de communication qui n’avait pas pour but de parler de l’émigration clandestine, de l’importation du sucre, de la maladie mystérieuse, de la pénurie d’eau ou des licences de pêche. « Le Président était en train de mettre en place son dispositif notamment pour les élections locales. Et la communication est juste venue en filet. Cette communication est éminemment politique. C’est aussi une manière de préparer l’opinion sur les locales. Les Sénégalais ont une mémoire courte. A chaque élection, le président de la République prend le soin de mettre en place un dispositif qui lui permet de gagner la prochaine élection. Donc, ceux qui pensent que cette conférence de presse était tenue pour répondre aux questions de l’heure se sont trompés. Il faut aussi savoir que cette communication politique avait également pour but de montrer à ceux qui ont quitté ou qui sont sur le point de quitter le parti au pouvoir ou la majorité présidentielle que le gouvernement fait toujours bloc derrière le Chef Macky Sall », analyse ce professeur en stratégie de communication. Il poursuit en soutenant que ceux qui pensent que la communication du gouvernement a été ratée ont raison « dans la mesure où aucune solution n’a été proposée» « D’ailleurs, s’ils avaient des réponses, ils allaient les donner bien avant. Ils n’allaient même pas tenir cette conférence. Ils allaient directement droit au but et solutionner les problèmes. Il n’allaient pas attendre que des jeunes meurent par centaines pour réagir », pense notre interlocuteur.
Le Professeur Gaye conforte notre deuxième interlocuteur dans son analyse. Lui aussi pense que la communication du gouvernement était politique en ce sens que l’aspect explicatif qui devrait être visible avec de l’information destinée aux citoyens n’a pas été perceptible. « Pour un premier exercice, il fallait plus donner de l’information claire et précise par rapport aux attentes des citoyens », conclut le Pr Sahite Gaye. Espérant que des correctifs seront apportés dans moins de 15 jours à l’occasion du deuxième face à face avec la presse, les citoyens, eux, restent sur leur faim…
MATAR BA DROIT AU BUT
Dans cet entretien grand format, le ministre des Sports fait le constat de la situation du sport sénégalais à tous les niveaux, mais aussi tire son bilan et affiche ses ambitions pour Fatick
Entretien réalisé par Moustapha BOYE et Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 26/11/2020
L’homme fascine par son élégance, mais surtout par ses convictions. Il ne fait pas dans la langue de bois, ni ne cherche à esquiver les questions. Il a sa réponse à tout. Il est à l’aise sur le terrain du sport où il bat le record de longévité au ministère des Sports à la tête duquel il trône depuis 2014 mais aussi sur le terrain politique. Matar Ba se considère uniquement en service commandé pour le président Macky Sall et le peuple sénégalais. Dans cet entretien grand format, le ministre des Sports fait le constat de la situation du sport sénégalais à tous les niveaux, mais aussi tire son bilan et affiche ses ambitions pour Fatick. En bon soldat de Macky Sall, il est prêt encore à mouiller le maillot pour la mairie de Fatick. Il n’attend que les consignes venant de son mentor. Entretien.
Le Témoin - M. le Ministre, depuis 2014 vous êtes à la tête de ce ministère des Sports. Avec cette longévité à ce poste vous êtes en route pour battre un record. Comment appréciez-vous cette confiance renouvelée du Chef de l’Etat surtout dans un secteur associatif très difficile à gérer ? Quel est votre secret ?
Matar BA - Je dois préciser que beaucoup de gens se trompent quand ils parlent de longévité. Ça ne dépend que de la confiance du Chef de l’Etat. Ce n’est même pas une question de performance parce que les postes que nous occupons sont des postes de confiance. Celui qui est élu par les populations du Sénégal s’appelle le Président Macky Sall. Ce n’est pas parce qu’il te confie une mission et que tu as réussi, qu’il te laisse en place. On peut réussir une mission et ne plus avoir la confiance du Chef de l’Etat. Que je fasse six ou sept ans, tout ne dépend que d’une seule personne, la plus haute autorité de ce pays, le P r é s i d e n t Macky Sall. Cela dit, je me réjouis de voir la lecture que les Sénégalais font de notre mission. Je pense que c’est une lecture tout à fait positive en disant qu’on réussit des choses, qu’on est parvenu à apaiser le milieu sportif. C’est vrai qu’avant l’arrivée aux affaires du Chef de l’Etat, le poste de ministre des Sports était un poste de sortie d’un gouvernement parce qu’il y avait beaucoup de difficultés. Il y a avait une guerre permanente entre le monde sportif et l’Etat à travers le ministère des Sports. Ça, au moins, tout le monde doit s’accorder sur ce changement qui est partagé. Il y a eu depuis 2012 ne approche différente qui donne de la considération et de la dignité à l’ensemble du monde sportif surtout les responsables des groupements sportifs et fédérations. Depuis le 6 juillet 2014, date à laquelle j’ai été nommé au ministère des Sports, jusqu’à maintenant, on a participé à toutes les compétitions possibles que ça soit les Jeux Olympiques, les coupes du monde, les Coupes d’Afrique et cela dans toutes les catégories. On fait en tout cas montre d’une très bonne efficacité, d’une très grande considération au niveau africain et au niveau international.
C’est une manière de porter chance au sport ? Vous avez la baraka ?
La baraka, il n’y a que Dieu pour le dire. Mais, en tout cas, Dieu nous accompagne dans notre mission. Le ministère des Sports, c’est un ministère de pression parce que tout n’est pas budgétisé et tout n’est pas planifié parce qu’on a des compétitions qui ne sont pas gérées par l’Etat mais à l’international et une qualification pour une discipline peut arriver à tout moment. Comment y participer ? Comment faire de sorte que le Sénégal montre une belle image ? Ça, c’est une pression permanente sur la tête du ministre des Sports. C’est pourquoi, je taquine souvent mes prédécesseurs pour leur dire que la différence c’est que moi j’ai un Président qui s’appelle Macky Sall et eux, ils n’avaient pas la chance d’avoir un homme comme lui. J’ai un président qui m’accompagne, qui me conseille et qui me donne les moyens de faire face à ces imprévus et à ces difficultés. C’est pourquoi avant mon arrivée, avant l’arrivée du Président Macky Sall, on avait une enveloppe pour les compétitions internationales qui tournait autour de 900 millions FCFA. Je vais prochainement à l’Assemblée nationale pour la plénière et, pour l’année à venir, on aura 5 milliards ! Faites la différence et vous verrez que ce n’est pas la même approche, ce n’est pas le même Président, ce n’est pas la même vision. C’est vrai que, pour gérer cette pression permanente afin de pouvoir retenir tout le monde dans une dynamique de construction, il faut une communication permanente.
Mais ne devez-vous pas ces facilités au fait que vous êtes de Fatick, vous êtes son Maire, c’est-à-dire celui de la ville du Président, et que vous avez donc une proximité avec lui ?
(Il nous coupe) Non, du tout. Je pouvais avoir une autre approche, une autre personnalité qui fasse de sorte que, même avec les 5 milliards, il y ait toujours des difficultés. Pourquoi les gens ne tirent pas sur l’Etat, c’est parce qu’ils sont associés à la prise de décision. Le Sénégalais n’est pas compliqué. Ce qu’il n’aime pas, c’est qu’on décide seul à sa place. Même si les textes te donnent le pouvoir de décider sans consulter les autres, tu dois avoir dans l’esprit que les autres Sénégalais ce sont des acteurs et, pour qu’ils prennent la chose avec considération, il faut les associer. On m’a demandé l’autre jour pourquoi ces consultations avec le Cng de lutte. J’ai dit que j’ai quelqu’un qui me formate et me fait travailler. Après l’élection présidentielle, le Chef de l’Etat pouvait gérer seul le pays. Plus de 58 %, c’est un score honorable et pourtant, malgré cela, il a ouvert le Dialogue national. Pourquoi ce signal ne nous sert-il pas en tant que Ministre et collaborateur du Chef de l’Etat ? Quand on veut faire quelque et qu’on y associe tout le monde c’est donner le signal à l’ensemble de vos collaborateurs pour leur dire que quand il s’agit de prendre une décision il faut l’assumer mais avant cela il faut s’ouvrir et écouter tout le monde. Ça ne fait que nous enrichir. C’est ce que j’ai fait avec le monde sportif. En 2009, par exemple, si des difficultés se dressaient devant les présidents de fédérations, ils auraient tapé sur l’Etat mais en 2020 ils préfèrent se contenir et trouver à leur niveau des solutions et revenir vers l’autorité que je suis pour que ces choses puissent être remises à l’heure. Je pense que c’est comme ça qu’il faut voir le travail qu’on est en train de faire. C’est dire qu’on a une communication permanente avec l’ensemble des décideurs du monde sportif et on est au même niveau. On a le même engagement. Ce que le Ministre veut, c’est ce que tous les présidents veulent. C’est pourquoi on est ensemble, on gère nos difficultés ensemble et on jubile quand il s’agit de réussir des choses.
Vous avez ouvert une brèche et nous allons nous y engouffrer. Cette approche collégiale du travail fait que le Président a élargi son gouvernement à des opposants. Comment appréciez-vous l’entrée de ministres opposants qui viennent vous accompagner ? Est-ce un échec par rapport à…
(Il coupe) Je vais vous donner une autre analyse de la situation. Aujourd’hui, dans le gouvernement il n’y a pas de ministres opposants, il y a des ministres de la République. Ils étaient des opposants avant leur arrivée dans le gouvernement. Aujourd’hui ils sont dans le gouvernement, ils sont au service du président de la République et au service des populations.
Mais vous aviez une large majorité, pourquoi avoir le besoin de faire appel à des opposants ?
(Il coupe encore) Tout Sénégalais peut être ministre de la République quelle que soit son appartenance politique. Ça c’est avant mais dès le décret tombe on devient ministre de la République. On est au service des populations.
Mais encore une fois pourquoi ce besoin d’ouverture ?
Vous êtes journalistes et même si vous n’avez pas fait toutes vos études au Sénégal, vous êtes revenus chez vous. Donc le Président devrait pouvoir travailler avec vous parce que ce que les gens ne comprennent pas c’est que quand on est président de la République, on n’est pas le président d’un parti politique simplement, on n’est pas simplement le président d’une coalition politique mais on est président de tous ceux qui sont Sénégalais qu’ils soient d’accord avec toit ou pas. Je ne vois pas ce qui pourrait créer du bruit parce que le Chef de l’Etat choisit un Sénégalais pour qu’il occupe un poste de Ministre ou un autre poste. Parce qu’en réalité nos clivages, nos appartenances doivent être transcendés par le poste qui peut te mettre au service de l’ensemble des populations. Le Président ne peut donc pas dire que cette région ou cette maison ce sont des opposants, je ne peux pas les aider ou je ne peux pas créer les conditions de leur épanouissement. Et pourtant quand le Président a décidé de donner 68 milliards pour accompagner le monde sénégalais qui en avait besoin avec l’arrivée de la pandémie, personne ne s’est levé pour dire pourquoi il donne à Rewmi, au Pds ou tel autre. C’est parce qu’il a considéré que tous les Sénégalais sont d’égale dignité. Aujourd’hui quand il signe un décret, il le signe en ayant en tête que c’est le Président de tous les Sénégalais. Il doit donc pouvoir mettre un responsable du Rewmi ou du Pds dans le gouvernement du Sénégal tout en sachant que quand il siègera au Conseil des Ministres, ce n’a plus d’appartenance politique. Maintenant quand il sort, qu’il n’est plus ministre ou qu’il est dans une autre sphère qui n’a rien à voir avec le gouvernement, il peut avoir une position et ça s’arrêtera à là. Dès qu’il franchit la ligne, il revient et est au service de l’ensemble des populations.
Mais c’est qu’au sein de l’opinion, on a l’impression qu’entre les politiciens il y a une sorte de deal ?
Ceux qui disent cela, parfois, quand ils ont besoin de solutions ils vont vers les politiciens. Dès fois aussi ils se mettent de l’autre côté pour tirer sur les politiciens en disant que ce ne sont pas d’honnêtes citoyens. Il n’y a donc pas de position réfléchie. C’est un jugement de valeur qui n’a pas de sens. Nous sommes tous des Sénégalais, nous ne sommes pas des extraterrestres. Nous sommes là, Sénégalais, comme ceux qui nous jugent. Mais juger comme ça un citoyen sénégalais d’une manière très dure, chaque Sénégalais devrait se garder de le faire parce que juger quelqu’un sans avoir même des paramètres de jugement, un fondement, c’est extrêmement dangereux. Et malheureusement tout le monde pense que les politiciens sont pareils. Ceux qui ne sont pas politiciens ne sont pas tous pareils. Pourquoi ils pensent que tous les politiciens devraient être pareils ? Chacun a son éducation parce que les démarches de tout politicien sont fondées par son éducation. Si on a une bonne éducation, on peut faire la politique et normalement. Mentir, dire des choses qui n’existent pas, détourner de l’argent, cela n’a rien à voir avec le politicien. Un bon politicien il est au service des populations, il se bat toujours pour améliorer les conditions de vie des populations.
M. le ministre des Sports, l’actualité de ces dernières semaines est dominée par la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine. Le sport pourrait être un vecteur pour contrer ce phénomène qui a repris de l’ampleur. Pensez-vous que le sport puisse grandement contribuer à la lutte pour endiguer ce phénomène ?
e regrette d’abord cette utilisation politicienne que, nous Sénégalais, sommes en train de faire de cette émigration clandestine. Aucun Sénégalais ne devrait encourager ou bien donn e r r a i - son à c e u x qui essayent de prendre les pirogues pour aller en Espagne, en particulier, ou en Europe de manière générale. Ce n’est pas comme ça qu’on va discréditer les pouvoirs publics. Ça n’a rien à voir. L’émigration clandestine est un phénomène dangereux et nous tous nous devons nous donner la main pour apporter la bonne parole à ces jeunes pour qu’ils comprennent que nous tous nous pouvons réussir au Sénégal. Si on doit sortir aussi, il faut réunir les conditions pour aller émigrer parce que ça ne s’arrêtera pas. L’émigration n’est pas une chose anormale. On peut la faire mais il faut avoir les conditions pour pouvoir le faire et revenir au pays pour investir. C’est ça qu’il faut faire comprendre à ces jeunes. Rien ne sert de prendre la mer et mourir dans l’océan. Ça ne sert absolument à rien. Ce qu’on peut dire aussi aux jeunes, c’est que ce n’est pas un seul secteur qui peut régler ce problème d’émigration clandestine. C’est vrai que les pouvoirs publics — et qui parle de pouvoirs publics parle aussi du ministère des Sports et de l’ensemble des autres secteurs— doivent faire leur travail mais au niveau des familles, au niveau de l’éducation et de l’environnement, tout le monde doit mettre la main à la pâte pour informer que c’est plus dangereux parce qu’il y a de cela quelques années il n’y avait pas de téléphone, ni les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Quelqu’un pouvait voyager et tant qu’il ne revenait pas, on ne pouvait pas savoir dans quelles conditions il était. Mais aujourd’hui on peut même monter des photos pour dire que c’est l’eldorado de l’autre côté alors que ce n’est pas vrai. Il n’y a plus d’eldorado dans ce monde parce que chaque pays a ses difficultés et il n’y a aucun pays qui a réglé le problème du chômage. Donc pourquoi penser que quitter le Sénégal c’est synonyme d’avoir du travail. Ce n’est pas possible. Je vois nos amis de la Guinée Conakry qui sont là. Il n’y a pas de chômeurs parmi eux. Tout le monde fait quelque chose que ce soit le lavage de voitures, la vente de fruits, etc. chacun fait quelque chose. Pourquoi nous Sénégalais nous ne pouvons rien faire. Là aussi il faut voir ce qui s’est passé, qui a détourné ces jeunes au point qu’ils ne comprennent plus ce qui se passe. Les Sénégalais, tant que tu n’es pas dans un bureau, pensent que tu n’as pas de travail. Tant qu’on n’a pas de voiture ou de maison, tu n’as pas un travail. Notre génération, nous avons eu plus de 35 ans avant de penser trouver du travail. Maintenant, à 15 ou 18 ans on pense tout de suite à avoir de l’argent au lieu d’aller se former. Cela ne dédouane pas les pouvoirs publics. Peut-être qu’il y a beaucoup d’instruments qui ont été mis en place et qu’il y a quelque part où les choses ne marchent pas. Mais depuis que le Président Macky Sall est là, tous les organes qu’il a créés et l’enveloppe financière qu’il a mise à la disposition des jeunes, aucun de ses prédécesseurs ne l’a fait. Ce n’est pas de la politique politicienne, tout le monde peut le savoir. Il y a la DER, l’ANPEJ et beaucoup d’autres instruments qui peuvent accompagner l’insertion des jeunes.
Mais encore une fois, est-ce que le sport peut-être un vecteur de lutte contre l’émigration clandestine ?
Mais bien évidemment parce que le sport mobilise. Avant de parler de création d’emplois, le sport peut participer efficacement à la sensibilisation des jeunes parce que tous les jeunes sont des sportifs. Si tu n’es pas footballeur, tu es basketteur ou supporter. C’est un secteur qui peut mobiliser l’ensemble des jeunes et porter la bonne communication. Au-delà de ça, le sport qui se professionnalise petit-à-petit au niveau du football, du basket et des autres disciplines, ça commence à générer un peu de sous. Il faut renforcer ces secteurs-là et avec notre code du sport je pense qu’il y aura beaucoup plus d’opportunités pour permettre à des décideurs, à des privés d’investir dans le domaine du sport et créer beaucoup d’emplois. Au-delà de la pratique il y a des métiers liés au sport comme la fabrication de ballons, de filets etc. Je pense que le sport va jouer dans l’avenir un rôle extrêmement important dans le développement économique et social. On est en train de le faire mais on sera beaucoup plus efficace quand on aura fini de mettre en place les textes qui encadreront ce sport dans le sens de tendre vers le professionnalisme parce que c’est comme ça qu’on peut attirer l’ensemble des privés.
Me Augustin Senghor a officiellement déclaré sa candidature pour la présidence de la CAF. A-t-il le soutien de l’Etat et que comptez-vous faire pour l’appuyer ?
Vous pensez que si l’Etat n’était pas d’accord Augustin poserait sa candidature ? Les gens oublient que, quel que soit le système mis en place, une fédération reçoit une délégation de pouvoir. Le pouvoir est un pouvoir régalien, c’est une question d’Etat. Augustin a bien évidemment pris le temps de nous informer, d’informer le Chef de l’Etat. On a étudié ses chances. Tous les scénarii ont été mis sur la table et le ok a été donné. C’est pourquoi, il a communiqué autour de cette candidature. Nous le soutiendrons et nous serons à ses côtés. On va d’ailleurs vers une audience avec le Chef de l’Etat et j’ai écouté l’ancien ministre des Sports, Malick Gackou, parler d’une mobilisation autour de la question. Mais sachez que l’Etat sera aux devants pour pouvoir accompagner Augustin même si sa candidature concerne avant tout le mouvement sportif. C’est aussi une question diplomatique parce qu’au-delà du caractère sportif, c’est une question de la diplomatie sénégalaise. On travaillera à saisir toutes nos chances. L’un dans l’autre, c’est une première et cela montre qu’au niveau administratif le Sénégal est en train de faire des pas en avant au niveau de l’administration de la chose sportive. Le respect que ses pairs ont donné à Augustin montre que les gens ne dorment pas à l’international. Ils sont en train de se faire une place et c’est tout à l’honneur du Sénégal .
N’est-il pas gênant, M. le ministre, que l’équipe nationale de football joue ses matches à Thiès et non pas à Dakar ? Ça pose la question de la disponibilité des infrastructures sportives dans notre pays…
Non ce n’est pas une question gênante. Je rêve de voir notre équipe nationale jouer un match officiel à Nioro ou même à Diakhao chez moi ou ailleurs parce que le Sénégal est un pays et il n’y a pas un territoire plus méritant qu’un autre. Aujourd’hui, nous sommes à Dakar, on joue dans la capitale mais si les conditions sont réunies ailleurs on devrait pouvoir jouer là-bas.
Mais justement, les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui à Dakar…
(Il nous coupe) C’est une parenthèse qu’on va dépasser. Pour avoir une lecture lucide du niveau de nos infrastructures il ne faut pas se baser sur le présent tout court. Il faut voir ce qui s’était passé avant, voir ce qui se passe aujourd’hui et regarder nos projections. Là on pourrait avoir une lecture lucide de la situation. Avant l’événement du président Macky Sall, il y a eu des moments où, lorsque l’équipe nationale devait jouer, on pensait à aller au Maroc ou en Guinée. Quand le président Macky Sall est venu, on a retapé le stade Léopold Sédar Senghor mais on a également eu la vision de refaire un autre stade parce que, sachant qu’on allait vers la perte de conditions d’homologation d’un stade au niveau de Léopold Sédar Senghor, on a fait Lat Dior de Thiès. Il ne faut pas que les Sénégalais pensent que ce que l’on a n’est pas bon. L’homologation d’un stade ce n’est pas une négociation, ce sont des conditions à remplir. C’est un lieu qui remplit les conditions permettant de recevoir un match international. Pourquoi se priver de ça en pensant que Lat-Dior ce n’est pas bon ? Ce n’est pas vrai. Le stade Lat Dior c’est aujourd’hui une infrastructure qui permet à l’équipe nationale de recevoir au Sénégal. C’est une fierté et Thiès fait partie du Sénégal. Les autres coins du pays font également partie du Sénégal. Si on a un stade qui remplit vraiment les normes on devrait pouvoir jouer là-bas parce que l’équipe nationale appartient à l’ensemble du peuple sénégalais. Aujourd’hui c’est vrai que Léopold Senghor est fermé mais le ministre de l’Economie et de la Coopération nous a informé que le processus est bouclé. On n’attend que les ingénieurs pour le démarrage de la réhabilitation. Ce n’est d’ailleurs pas une réhabilitation mais une transformation du stade Léopold Sédar Senghor. Vous allez à Diamniadio où se trouve le futur stade du Sénégal, les gens travaillent jour et nuit et en 17 mois ils vont nous livrer l’infrastructure. En plus du stade Léopold Sédar Senghor, nous allons retaper les stades Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor, Lamine Guèye de Kaolack et Ely Manel Fall de Diourbel. Avec les stades au niveau de la banlieue dakaroise, le Sénégal ne souffrira plus d’infrastructures sportives. En même temps, nous allons refaire le stade Iba Mar Diop parce qu’il doit abriter les Jeux Olympiques de la Jeunesse. Et pour Demba Diop c’est une question qui se pose parce que je vois des images. Mais un stade fermé qui n’est pas utilisé, il peut y avoir des herbes. Ce n’est pas exceptionnel. C’est tout à fait normal. Mais nous avons pouvoir capter les milliards de la FIFA parce qu’il y a une rubrique au niveau de cette instance destinée à accompagner les fédérations à disposer d’infrastructures. Nous avons réfléchi avec la FIFA. Le président de la FIFA est venu et a rencontré le Chef de l’Etat et nous avons une opportunité de lever des fonds. Nous avons signé un protocole d’accord et on a remis l’infrastructure à la Fédération qui est dans un processus de conception et de dépôt de dossier au niveau de la FIFA. On leur donne le temps de le faire pour capter ses milliards. C’est notre droit de recevoir ces milliards et de faire de Demba Diop un stade fédéral permettant au département de Dakar, au-delà des infrastructures de la banlieue, de disposer d’une bonne infrastructure. Le temps que ça arrive, je ne pense pas que le fait de tirer sur le ministère des Sports ou sur la Fédération puisse régler le problème. Le président de la Fédération est assez conscient. Le ministre des Sports, que je suis, est assez conscient du déficit d’infrastructures aujourd’hui au niveau du département de Dakar mais ce n’est pas une chose qui est laissée comme ça. Des solutions ont été apportées à ces questions-là. Cela dit, pour la concrétisation, il y a un temps et nous sommes en train de mettre la pression nécessaire pour y arriver.
Mais M. le Ministre on ne comprend pas. Le Sénégal est le leader africain au classement mondial de la FIFA et on n’arrive pas à disposer des infrastructures qu’il faut. N’est-ce pas un échec ?
Non, ça c’est trop fort comme mot parce qu’il faut retourner la question. Si c’était une question de stade fonctionnel, on ne serait jamais premier. Donc, ce n’est pas une question d’infrastructures pour être efficace au niveau international. Pourquoi allier notre place à notre manque d’infrastructures ? Aujourd’hui, rien n’a changé au Sénégal. L’équipe nationale jouait à domicile à Léopold Sédar Senghor. Maintenant, elle joue à Lat Dior mais on est toujours au Sénégal. Ce n’est pas du tout un échec. On est dans une phase de résoudre ce gap d’infrastructures sportives, c’est pourquoi on a fait Lat Dior de Thiès. Si on n’avait pas refait ce stade, on ne jouerait plus au Sénégal. Donc Thiès est un rajout même si aujourd’hui le démarrage des travaux à Léopold Sédar Senghor a pris un peu de temps à cause de la Covid-19, on aurait dépassé ce truc-là parce que ça fait presque un an d’attente. Avec un an de travaux à Léopold Senghor, on aurait vu une nouvelle infrastructure sportive. Je serais d’accord qu’on me compte le nombre d’infrastructures qu’il y avait en 2014 et le nombre d’infrastructures fonctionnelles qu’il y a aujourd’hui pour me dire s’il y a un déficit ou pas. En vérité, il y a un surplus. Il y a beaucoup plus de stades aujourd’hui parce qu’on ne jouait pas à Mbao, il n’y avait pas de stade fonctionnel à Guédiawaye, le stade Alassane Djigo de Pikine n’était plus fonctionnel. Aujourd’hui on va vers l’ouverture du stade des Parcelles Assainies, Ngor verra son stade réceptionné et il y a Yoff aussi. Il y a Ngalandou Diouf de Rufisque qui est fonctionnel depuis longtemps. A l’intérieur du pays c’est aussi pareil. Si on fait le ratio, on voit qu’il y a un surplus d’infrastructures sportives par rapport à ce qui existait avant l’arrivée du président Macky Sall. Je pense que votre analyse peut faire du buzz mais n’est pas conforme à la réalité. Je voudrais qu’on comprenne que le Chef de l’Etat se bat pour que ces infrastructures-là ne manquent pas parce que, pour avoir un sport performant, il faut avoir de bonnes infrastructures. C’est ça la vision du Chef de l’Etat en matière d’infrastructures sportives. C’est pourquoi, avant son arrivée au pouvoir, le budget du ministère des Sports n’avait jamais dépassé six milliards. Or, depuis que je suis là, ce budget augmente. Aujourd’hui on est à 0,96% du budget national. On est à 31 milliards et poussières de budget. Il y a plus de 5 milliards qui sont consacrés aux compétitions internationales. Le fonctionnement n’accapare même pas un milliard et tout le reste c’est pour les infrastructures et les compétitions internationales. Quand on a un Président qui donne un signal aussi fort, on ne doit plus rester ici à parler de manque d’infrastructures sportives et autres.
Le Sénégal ambitionne d’organiser une nouvelle fois une CAN après celle de 1992. Récemment on a entendu des déclarations disant que le Sénégal veut co-organiser la CAN 2025 avec la Guinée. Qu’en est-il ?
Ça n’a jamais été une position d’Etat. C’est un problème entre des fédérations qui parlent mais ça n’a jamais été une position d’Etat. Pour parler de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), ce ne sont pas les sportifs qui demandent à l’organiser, c’est le Chef de l’Etat qui a compris le message des sportifs et qui a engagé son ministre des Sports pour qu’on crée les conditions pour une éventuelle organisation d’une Coupe d’Afrique au Sénégal.
Et si le Sénégal ambitionne vraiment de déposer sa candidature pour l’organisation d’une CAN de football, le dossier ne comporterait-il pas une certaine faiblesse en raison encore une fois du manque d’infrastructures ?
C’est parce que vous pensez qu’on va déposer aujourd’hui. Mais on a notre stade national à Diamniadio, notre stade Léopold Sédar Senghor ainsi que d’autres stades, si on dépose vous n’allez pas avoir la même position. La même question ne serait pas revenue parce que vous parlez de manque d’infrastructures sportives or, d’ici l’année prochaine, ce problème ne se posera plus. De toute façon, on ne va pas organiser en 2022, ce sera le Cameroun. En 2023 ce sera la Côte d’Ivoire. Vous savez en Afrique on peut décaler une Coupe d’Afrique et un pays peut être demandeur et ne pas remplir les conditions. Nous on veut faire l’inverse, on veut avoir nos infrastructures sportives d’abord avant de demander à accueillir la CAN. Mais nous n’allons pas demander et construire des stades. On a changé la posture parce que ce qui devrait se faire en Afrique c’est que le pays qui dépose devrait d’abord disposer de bonnes infrastructures. Mais déposer et construire après comme ce qui s’est passé au Cameroun, c’est cela qu’on veut éviter. On va réceptionner nos différents stades puis demander effectivement à organiser une coupe d’Afrique.
Qu’en est-il de la coopération avec la Chine. Vous avez signé un accord dans le cadre de la réhabilitation d’infrastructures sportives. où se situe aujourd’hui cette coopération ?
Ça avance parce que la Chine est le premier partenaire en la matière à part la Turquie qui commence à faire des pas. Vous voyez l’Arène nationale et les stades régionaux, tout ça c’est la Chine. Avec l’apport personnel de l’Etat du Sénégal c’est comme ça qu’on parvient à construire beaucoup d’infrastructures sportives. Ils vont faire comme je l’ai indiqué tout à l’heure, les stades Léopold Sédar Senghor, Lamine Gueye, Ely Manel Fall et Aline Sitoé Diatta. Nous, nous allons faire le stade Me Babacar Seye de Saint-Louis. Les Chinois vont nous accompagner à mieux gérer nos infrastructures sportives. Il y avait d’ailleurs une trentaine de personnes qui ont été invitées en Chine pour un mois. L’ensemble des directeurs de stades étaient là-bas pour un renforcement de capacités. Il faut comprendre que les infrastructures de nouvelle génération que nous mettons en place, ne peuvent pas être gérées comme on le faisait avant. Il y aura donc deux niveaux de gestion avec les infrastructures des régions et tout. Mais pour les infrastructures de dimension nationale il doit y avoir un organe qui va se charger de gérer ça avec des privés. Vous allez à Dakar Aréna, à l’Arène Nationale ou au nouveau stade qu’on va mettre mais ce sont des lieux de vie. Ce ne sont plus seulement des lieux où on fait des compétitions mais il y a des salles de conférence. Il y a également beaucoup de choses qu’on peut mettre là-bas et normalement on devrait pouvoir les fréquenter quand il n’y a pas de matches parce que toutes les activités récréatives et ludiques devraient pouvoir s’organiser là-bas.
Est-ce un concept de privatisation des infrastructures sportives ?
Pas une totale privatisation mais il faut trouver un schéma parce que le schéma habituel qu’on a depuis 1960 comporte des lacunes et des manquements. Et cela tout le monde l’a constaté. Vous-mêmes de la presse vous l’avez toujours décrié. Maintenant nous sommes en train, avec l’expérience que nous avons, d’apporter des solutions à ça à travers un organe qui pourra le faire.
La Ligue sénégalaise de football professionnel n’est pas au mieux de sa forme ces derniers temps. Elle a sollicité de diverses manières un appui de l’Etat. Qu’en est-il d’un probable soutien de l’Etat à la Lsfp ?
J’espère que vous parlez de soutien financier parce que sans le soutien de l’Etat il n’y aurait pas eu de football professionnel. Je vous renvoie aux textes. Si vous allez dans le préambule de la loi qui gère le sport sénégalais, il est bien stipulé que le football est amateur. Mais l’Etat a ouvert une brèche pour permettre à la Ligue professionnelle de naitre. La Ligue professionnelle n’a pas d’infrastructures, elle utilise les infrastructures de l’Etat. Pour jouer au foot, il faut avoir la sécurité et tout ça c’est l’Etat qui le prend en charge. Donc, dire que l’Etat n’accompagne pas est une grave erreur. Ce que les responsable de la LSFP attendent, c’est une subvention financière. Or, vous savez que les clubs qui y évoluent sont des clubs professionnels, des privés qui vendent des joueurs et qui en recrutent. C’est vrai que l’Etat doit accompagner même financièrement. Je ne suis pas contre et je me bats d’ailleurs pour. Mais il faudrait aussi qu’au niveau des clubs professionnels, certaines lacunes soient comblées parce qu’ils recrutent des gens. Est-ce que ces joueurs sont déclarés à l’Ipres et tout ça ? Je vous laisse fouiner et vous verrez que les manquements ce n’est pas seulement au niveau de la subvention. Au niveau de la gestion aussi il y a des difficultés. Mais les responsables de la Lsfp ont du mérite parce qu’ils se battent depuis près de dix ans avec des moyens limités et au milieu de beaucoup de difficultés. Malgré tout ils tiennent. C’est pourquoi, l’Etat leur accorde beaucoup d’importance et nous aussi sommes en train de nous battre pour trouver les moyens non seulement de donner une subvention mais aussi de diversifier les sources de financement. C’est pourquoi, je fais toujours référence au code du sport. Dès qu’on aura fini de le réactualiser, vous verrez que tout Sénégalais ou étranger qui a un projet sportif viable pourra lever des fonds, travailler et gagner sa vie. C’est ça qu’on doit travailler mais pas donner de l’argent comme ça à des gens. Vous voyez, avec la Covid-19, on a un peu aidé les clubs professionnels à travers la Fédération. La subvention que la Fédération donne, il y a une partie qui a été donnée par l’Etat. Il y a environ 500 millions qu’on a remis à la Fédération. Je ne sais pas si c’est rentré dans le fonds mais c’est un arrêté qui passe par le Trésor et qui va dans le compte de la Fédération. Il y a beaucoup de gens qui ont été aidés parce que le football et le basket sont les deux disciplines qui utilisent beaucoup d’argent en payant des salaires et qui font de longs déplacements. Il n’empêche, chaque Fédération a reçu une subvention de l’Etat pour faire face aux effets de la pandémie. En tout cas, il y a un arrêté qui a été signé et le processus continue parce que je ne veux pas que certaines ne reçoivent et se plaignent. Or, tout est mis en place pour être dans la transparence. C’est un arrêté qui est traçable. Ce n’est pas de l’argent manipulé. Chaque Fédération ou groupement sportif a reçu normalement cinq millions pour l’appui au fonctionnement. Pour le reste, poser le problème comme tel, l’Etat n’appuie pas la Ligue pro. Mais ceux qui ont des entreprises peuvent aussi dire la même chose parce que c’est le même «process» qui est d’investir et gagner de l’argent. Quand tu as ta société privée, tu construis et tu gagnes de l’argent, tu ne seras pas là à dire que l’Etat ne me donne pas de l’argent. L’Etat crée les conditions pour que tu puisses t’épanouir et que tu puisses gagner de l’argent. C’est la même chose avec la Ligue professionnelle. On fait des exceptions parce que c’est une nouveauté et c’est très dur parce qu’on sait comment ça fonctionne au niveau de nos clubs. C’est le président qui a de l’argent et qui gère. Mais normalement, si c’est bien structuré, quand on est membre du comité directeur on doit avoir des parts et pouvoir cotiser. Quand tu as l’argent, quand il faut gagner on gagne et quand il faut galérer on galère. C’est comme ça que ça doit marcher. Mais on va les aider. C’est sûr et certain.
Le sport perd du terrain de jour en jour à l’école. Vous en parlez souvent dans vos différentes interventions. Y a-t-il une réflexion en ce sens pour redémarrer le sport à la base ?
Je vous invite à faire le tour du Sénégal ou à faire des investigations poussées parce que ces trois dernières années, il y a un regain. Le sport scolaire renait au niveau des académies. Est-ce que vous savez qu’avant la Covid-19 chaque région organisait ce qu’on appelle un festival sportif scolaire ? Toutes les disciplines y sont pratiquées. C’est reparti parce qu’on avait un comité de relance des activités de l’Uassu (Ndlr, Union des associations sportives scolaires et universitaires). Aujourd’hui on a presque fini le texte instituant une Fédération du sport scolaire et une autre Fédération pour coordonner le sport universitaire. Nous sommes en train de mettre les bouchés doubles avec les ministères de l’Education et de la Formation professionnelle pour que le sport à l’école revienne totalement et occupe la place qui devrait être la sienne pour assurer la relève et permettre aux sportifs de faire la détection au niveau des activités du sport scolaire. Je me réjouis de voir ce qui se passe. Je suis allé à Kaffrine il y a de cela deux ans. J’ai su ce qui s’est passé à Matam parce que j’ai envoyé de l’appui et tout et chaque région, chaque académie est en train de faire de son mieux pour la relance de ses activités scolaires.
Ces dernières années, l’athlétisme ne produit plus de grands résultats alors que c’est la seule discipline qui a valu une médaille olympique du Sénégal. Qu’est-ce que votre département prévoit pour la relance de cette discipline qui est en train de mourir à petit feu ?
C’est vrai qu’on a des difficultés et il faut le reconnaitre. Je ne fais jamais dans la langue de bois parce que je sais que l’athlétisme connait des difficultés. Et c’est ça la vie de toutes les disciplines parce qu’il y a des moments où on peut traverser des zones de turbulence. Mais avec le nouveau président et tous les administratifs, ils se battent. C’est vrai qu’on est au-delà de l’organisation, de la détection, il y a aussi des difficultés pour trouver des pistes d’athlétisme. C’est pourquoi, au niveau du futur stade du Sénégal il est prévu une piste d’athlétisme avec une tribune de 2000 places pour permettre à ces jeunes Sénégalais de disposer d’une infrastructure leur permettant de pratiquer leur discipline de choix. Nous ne les abandonnons pas. Nous travaillons ensemble mais l’initiative doit venir des responsables de la Fédération. On a délégué les pouvoirs et on accompagne si des initiatives claires sont mises sur la table. On fait ce qu’on peut mais il faut que l’ensemble des responsables de fédérations et groupements sportifs, je le rappelle, sachent que c’est un produit qui leur a été donné. C’est à eux de vendre le produit et de le développer. Mais on ne peut pas tout attendre de l’Etat. Les initiatives doivent venir de la base et cette base c’est la Fédération. On n’a pas le droit de laisser cette discipline continuer à toucher le fond. Il faut qu’avec Amadou Dia Ba et son centre qui est là ainsi que ceux qui ont envie d’accompagner, il y ait une réflexion poussée. Mais l’initiative ce n’est pas le ministre des Sports qui doit la prendre. C’est la Fédération qui doit initier une journée de réflexion s’il le faut et voir ce qu’il faut prendre comme mesures fortes. Nous sommes très ouverts comme on le dit à l’ensemble des fédérations. Nous sommes là et nous attendons les propositions. S’ils tardent à le faire, là, le directeur des Sports pourra agir aussi pour les convoquer afin qu’on prenne certaines dispositions. Mais je dois reconnaitre qu’ils ne dorment pas. Je les suis à travers la presse et le président est en contact avec le Ministère. C’est vrai que la Covid-19 a beaucoup retardé les schémas mais avec cette tendance baissière nous espérons que d’ici le mois de mars il y aura beaucoup de dispositions prises pour relancer l’athlétisme. Vous me donnez l’occasion de relancer cet appel. Il faut que toutes les fédérations relancent leurs activités au niveau national parce que la promotion doit se faire au niveau national. Une Fédération, son job ce n’est pas d’avoir une équipe nationale qui fait le tour du monde. J’ai toujours dit en les taquinant que les présidents de fédérations ne doivent pas être mieux connus à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. Ils doivent aller partout dans les départements et communes pour faire la promotion de leur discipline. C’est comme ça qu’on fera de la détection. Il y a peut-être un athlète qui est à Fongolémi et si les gens ne vont pas là-bas pour lui donner sa chance, on ne le verra jamais. Et qu’on ne nous oppose pas le manque d’infrastructures sportives parce qu’il y a une amélioration. Beaucoup d’athlètes connus ont commencé dans la difficulté à un niveau zéro où il n’y avait pas d’infrastructures et pourtant ils sont là. Il faut inculquer aux jeunes que c’est dans la difficulté qu’on se forge. Il faut que les gens le comprennent comme ça. Mais c’est une grave erreur de penser que pour faire du sport, il faut avoir les mêmes conditions qu’en France. Nous ne sommes pas un pays développé. Nous sommes dans un pays où il y a beaucoup de difficultés et ces difficultés font que le sport ne peut pas être la sur-priorité de l’Etat. du Sénégal. C’est une priorité comme tous les secteurs mais il faut qu’ils comprennent qu’il y a beaucoup de priorités. Il y a la santé, l’éducation et les autres secteurs. Sadio Mané s’il attendait un gazon synthétique à Bambali ne serait jamais ce qu’il est aujourd’hui. Il a joué à Bambali alors qu’il n’y avait pas d’infrastructures sportives et pourtant il est là. Amadou Dia Ba, quand il commençait à courir, il n’avait pas vu de pistes d’athlétisme. Aujourd’hui, c’est le seul médaillé olympique. El Hadj Diouf a appris à jouer au football dans des terrains vagues mais pourquoi maintenant on nous parle de conditions. Je suis contre ceux qui pensent que les mêmes conditions à Liverpool, on peut les trouver à Thiès. Ce n’est pas possible. Il faut qu’on se réveille. Quand on quitte l’Europe pour venir en Afrique, il faut s’adapter. On a fait le tour de l’Afrique et on a vu des stades où il n’y avait même pas de poteaux de corner. Il fallait mettre des cailloux pour pouvoir le tenir et pourtant on a joué là-bas. Quand on rentre au Sénégal on perd un match ou quand il y a des déchets, les gens disent que c’est à cause du gazon et autres. Ça ce n’est pas vrai. Je suis un sportif, c’est pourquoi je parle aisément et sans gants. Quand on prend l’avion on doit abandonner ces conditions et s’adapter aux nouvelles.
Vous êtes maire de Fatick. Etes-vous candidat à votre réélection pour les prochaines élections locales ?
J’ai toujours dit et je ne changerai pas de position. Moi, je suis un militant discipliné. J’appartiens à une coalition, j’ai un leader politique qui était maire de Fatick et qui m’a passé le relais. Quand je le remplaçais je n’étais pas adjoint au maire, j’étais plutôt président de la commission coopération décentralisée. Je l’ai remplacé depuis 2012 et jamais je n’ai pris l’initiative de dire que je suis candidat. J’attends la décision de mon leader et tout schéma qu’il mettra en place, je serai devant. S’il continue à me faire confiance pour que je dirige la liste à Fatick parce que je suis le mandataire de la coalition Benno Bokk Yakaar et de mon parti, j’assumerai cette position et je gagnerai comme d’habitude haut la main.
Certains de vos détracteurs disent que votre bilan n’est pas positif, que leur répondez-vous ?
(Il nous interrompt) Ça ne les honore pas. Même s’il n’y avait rien à Fatick, ça n’honore aucun Fatickois d’essayer de salir l’image de sa ville. C’est suffisant pour montrer qu’ils n’aiment pas leur ville. Fatick que j’ai connu avant l’avènement du président Macky Sall et le Fatick que je connais aujourd’hui sont différents. Je n’ai pas besoin de dire qu’on a fait ceci ou cela, ça saute à l’œil nu. Fatick était un gros village. On traversait Fatick sans savoir qu’on a traversé une ville. Aujourd’hui, quand on traverse Fatick, on sait que ça c’est la ville du Chef de l’Etat et cela dans tous les domaines. Qui pensait qu’on aurait un campus scolaire à Fatick ? Nul n’aurait jamais osé l’imaginer ! Dans tous les domaines on excelle. Avant l’ouverture des classes, les fournitures sont mises en place. Il n’y a pas d’abris provisoires à Fatick. C’est la ville qui n’a pas d’abris provisoires. Pour l’éclairage, il y a 1000 lampadaires solaires qui viennent s’ajouter à l’existant. Il y avait un tracteur et des charrettes qui ramassaient les déchets. Aujourd’hui, il y a deux camions qui ramassent les ordures. Il y a un plan d’investissement de 11,5 milliards pour l’assainissement. Ce qu’on peut nous reprocher — et c’est malheureusement ce sur quoi nos adversaires se focalisent —c’est que les routes sont cahoteuses. Mais ça va être refait. Ce n’est pas la commune de Fatick qui a un budget de moins de 600 millions qui peut faire des routes. Mais l’Etat nous accompagne à les faire et ça va redémarrer pour qu’on remette à niveau nos routes. On doit tous, moi y compris, prier pour le président Macky Sall parce qu’il est l’artisan du développement de Fatick et celui du Sénégal. Qui parle de Fatick et du Sénégal parle forcément du président de la République Macky Sall. Vouloir un poste ou vouloir être maire ne doit pas pousser à dénigrer. Chacun a le droit d’avoir de l’ambition mais l’ambition ne doit pas rendre fous nos jeunes politiciens.
LE MESSAGE DE MACKY AUX JEUNES
Durant son discours, le chef de l’Etat a souligné, pour s’en réjouir, que face à la pandémie et à ses impacts, et que le meilleur du numérique s’est manifesté en soutenant la santé
Le président Macky Sall a présidé, ce jeudi, le deuxième forum du numérique à Diamniadio. Il en a profité pour lancer un message à la jeunesse, sur cette question.
Durant son discours, le chef de l’Etat a souligné, pour s’en réjouir, que face à la pandémie et à ses impacts, «le meilleur du numérique s’est manifesté en soutenant la santé, l’éducation et bien d’autres activités productives.
Aussi, relève le président de la République, «des talents se sont révélés pendant cette pandémie dans la fabrique de robots, de respirateurs artificiels, des machines à laver des mains, créés par des jeunes de la banlieue ainsi que la conception de plateforme de commerce électronique.»
Soulignant qu’aujourd’hui, le numérique est l’avenir du monde, il signale que nos peuples se doivent d’apprivoiser la science, les nouvelles technologies du numérique et tout ce qui est intelligence artificielle et l’internet des objets.
«Ce sont des choses à apprivoiser. L’africain doit pouvoir être tout à fait à l’aise. Puisque là au moins nous partons, à peu près, dans les mêmes conditions. Nous sommes tous sur le même starting-Block pour cette génération. L’intelligence artificielle ne connait pas de frontière et nous pouvons et devons réussir la révolution numérique, parce que c’est elle qui définit aujourd’hui, et encore plus dans le futur, les lignes de démarcation dans le procesus de développement des nations », indique-t-il.
Le rôle de nos pouvoirs publics, c’est de préparer la jeunesse à relever le défi de la révolution numérique, reconnait-t-il. Et de lancer un message à cette jeunesse : «Je vous invite à poursuivre résolument votre légende personnelle et à croire à la chance du débutant. S’agissant du numérique, vous avez une chance que nous n’avions pas à votre âge. Parce que votre légende personnelle a fait de vous une génération du digital.»
MAMADOU TANDJA SERA INHUMÉ DANS SON VILLAGE NATAL
L’ancien président du Niger, Mamadou Tandja, décédé, mardi à l’âge de 82, ans sera inhumé, jeudi, dans son village natal à Maïné Soroa dans la région de Diffa après la cérémonie de levée du corps dans la capitale nigérienne.
Niamey (Niger), 26 nov (APS) - L’ancien président du Niger, Mamadou Tandja, décédé, mardi à l’âge de 82, ans sera inhumé, jeudi, dans son village natal à Maïné Soroa dans la région de Diffa après la cérémonie de levée du corps dans la capitale nigérienne, a appris l’APS.
Le président Issoufou Mahamadou, les membres du gouvernement, du corps diplomatique prendront part à la cérémonie pour honorer la mémoire de l’ancien chef d’Etat.
M. Tandja est décédé à l’hôpital général de référence de Niamey, selon l’Agence nigérienne de presse (ANP).
Un deuil national de de trois jours a été décrété sur toute l’étendue du territoire national.
Mamadou Tandja est né en 1938 à Maïné Soroa dans la région de Diffa. Après l’école primaire, il a fait l’école militaire de Katibougou au Mali en 1954, puis l’école des sous-officiers de Tananarive (Madagascar) en 1963 et l’école des officiers de Bouaké en Côte d’Ivoire en 1965.
Appelé affectueusement ‘‘Baba Tandja’’ (Papa), il a été plusieurs fois ministre et ambassadeur, avant de devenir président de la République du Niger le 22 décembre 1999.
Alors qu’il venait d’épuiser ses deux mandats constitutionnels de 5 ans, il tentera de briguer un troisième.
Une crise politique s’installe et le le président Tandja sera renversé le 18 février 2010 par un coup d’Etat militaire dirigé par le commandant Salou Djibo.
Depuis, l’ancien président Tandja Mamadou qui avait pris sa retraite vivait à Niamey.
LES DÉPUTÉS PLANCHENT SUR LA LFI 2021 EN PLÉNIÈRE
Les députés ont entamé, jeudi en séance plénière l’examen du projet de loi de finances initiale (LFI) 2021 arrêté à la somme de 4589,15 milliards FCFA contre 4215,2 milliards FCFA en 2020, a constaté l’APS.
Dakar, 26 nov (APS) - Les députés ont entamé, jeudi en séance plénière l’examen du projet de loi de finances initiale (LFI) 2021 arrêté à la somme de 4589,15 milliards FCFA contre 4215,2 milliards FCFA en 2020, a constaté l’APS.
Les travaux ont démarré aux environs de 10h 15 mn sous la conduite du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.
Le gouvernement est représenté par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec des Institutions, Samba Sy.
Selon l’exposé des motifs consulté par l’APS, le projet de loi de finances initiale pour l’année 2021, intégrant l’amortissement de la dette publique, est arrêté à 4589,15 milliards FCFA contre 4215,2 milliards FCFA en 2020, soit une hausse de 373, 95 milliards FCFA en valeur absolue et de 8,9% en valeur relative.
’’Le PLFI pour l’année 2021 a été élaboré dans un environnement délicat marqué, d’une part, par les perspectives de sorties de la période épidémique de 2020, et d’autre part, par les premiers jalons de la relance économique en 2021 initiée à travers les importants programmes de développement qui devraient revus dans le PAP2A (2021-2023)’’, lit-on dans le document.
Pour cette première journée, les députés vont aborder la partie ‘’Considérations générales’’, les recettes, la dette publique, le budget des pouvoirs publics notamment la Présidence de la République, l’Assemblée nationale, le Haut Conseil des Collectivités Territoriales, le Conseil Economique Social et Environnemental, la Cour Suprême, le Conseil Constitutionnel, la Cour des Comptes et le Secrétariat général du gouvernement
MACKY CHOISIT SES TRENTE GUERRIERS
Pour vulgariser sa vision et montrer ses réalisations aux populations, le président a porté son choix sur une équipe composée d’une trentaine de jeunes responsables de l’Alliance pour la République (APR) en vue d’accomplir cette mission
Le Président Macky Sall n’est plus dans une logique d’attendre les attaques de l’opposition pour se défendre. Pour vulgariser sa vision et montrer ses réalisations aux populations, il a porté son choix sur une équipe composée d’une trentaine de jeunes responsables de l’Alliance pour la République (APR) en vue d’accomplir cette mission. Mais certains appréhendent cette team dont le coordonnateur désigné est Birame Faye, directeur général de l’Agence de Sécurité de Proximité (ASP), comme une armée pour mener les combats politiques du chef de l’Etat, dont celui du troisième mandat.
Qui veut voyager loin ménage sa monture. Malgré l’enrôlement de plusieurs grosses pointures de l’opposition dans la mouvance présidentielle, Macky Sall n’a pas l’intention de dormir sur ses lauriers. Inspiré sans doute par l’auteur de la pièce de théâtre «Knock ou le Triomphe de la médecine », l’écrivain français Jules Romain qui a affirmé dans son œuvre que «tout homme bien portant est un malade qui s’ignore», le chef de l’Etat semble ces temps-ci délaisser le Ludo au profit du jeu d’échecs pour s’offrir les moyens de diriger le landerneau politique sénégalais et donner du fil à retordre à l’opposition qui n’a pas encore dit son dernier mot, après avoir perdu Idrissa Seck, Oumar Sarr, entre autres.
En un mot comme en mille, le président de la République a trié au sein de l’Alliance pour la République (APR) une trentaine de jeunes loups aux dents longues, pour mettre en place une équipe chargée de prendre en main le débat politique et les questions les plus cruciales. Autrement dit, cette équipe sera officiellement une plateforme de communication pour défendre la vision du chef l’Etat et montrer ses réalisations aux populations. Parmi les heureux élus, il y a sept membres du gouvernement. Il s’agit du ministre chargé du suivi du Plan Sénégal émergent(PSE), Abdou Karim Fofana, de la ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam, du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr, du ministre de l’Urbanisme, de l’Hygiène publique et du Logement, Abdoulaye Sow, et du secrétaire d’Etat chargé de la Promotion des Droits humains et de la Bonne gouvernance, Mamadou Salif Sow . A ceux-là, s’ajoutent Néné Fatoumata Tall ministre de la Jeunesse et Samba Ndobène Ka. Ils sont épaulés par les députés Abdou Mbow, Sira Ndiaye et Aminata Guèye.
Dans la shortlist, figurent plusieurs Dg dont le directeur général du Conseil Sénégalais des Shargeurs (COSEC), Mamadou Ndione, du patron de la Société Immobilière du Cap-Vert (Sicap.SA), Mamadou Kassé, du Dg de la Compagnie Générale Immobilière du Sahel S.A (CGIS.SA), Abdou Khafor Touré, du chef de cabinet du Président, Mame Mbaye Niang, du boss de la Société d’aménagement Foncier et de Rénovation Urbaine (SAFRU), Maïssa Mahécor Diouf. La patronne du Fonds Sénégalais de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP), Thérèse Faye Diouf, la directrice générale de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-petits (ANPECTP), Maïmouna Cissokho, le Dg de la Société d’Aménagement et de Promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco-Sénégal), Aliou Sow, le Dg de l’Adpme Idrissa Diabira, et le Dg du Patrimoine Bâti, Yaya Abdoul Kane sont également membres de l’équipe. Celle-ci est complétée par le Dg de la Senelec, Papa Mademba Bitèye, le coordonnateur du Prodac Papa Malick Ndour, et le Dg de l’Anpej Tamsir Faye.
BIRAME FAYE CHARGE DE COORDONNER L’EQUIPE
La mission de cette team a été déclinée au cours d’une rencontre tenue mercredi dernier à la permanence de l’Apr. Macky Sall y a envoyé son directeur de cabinet Mahmouth Saleh, son ministre conseiller personnel Mor Ngom et l’ancien ministre des Forces armées Augustin Tine, pour délivrer son message à cette équipe «qu’il a choisie lui-même». Cependant, pour éviter une mort précoce à la plateforme, comme ce fut le cas pour le Comité d’Initiative de la Plateforme I35, il a donné mission à Birame Faye, directeur général de l’Agence de sécurité de proximité (ASP), de coordonner l’équipe. Ce dernier sera ainsi chargé de la piloter et de la formaliser. Il faut noter que cette décision de Macky Sall n’a pas manqué de faire délier les langues. Pour cause, tous les membres de l’équipe sont issus des rangs de l’Apr. Il n’y a pas un seul de leurs alliés de la coalition Benno Bokk Yaakar (BYY) ni la présence de leurs nouveaux partenaires venus fraîchement de l’opposition. Ce faisant, le chef de l’Etat leur montre que son parti n’a pas été lésé dans le partage des responsabilités. Mais pour beaucoup d’observateurs, cette équipe s’apparente plus à un gouvernement en gestation à l’horizon 2024.
GUY MARIUS ET CIE RELEVENT DES IRREGULARITES
Les membres de Frapp-France-Dégage continuent de contester la constitutionnalité, la conventionalité et la légalité de l’accord dit de partenariat dans le domaine de la pêche le Sénégal et l’Union européenne pour une période 2019-2024
La polémique sur les accords de pêche signés avec l’union européenne (l’uE) et le gouvernement du Sénégal ne désenfle pas. En effet, en réponse au communiqué de l’union Européenne, les membres du front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine Frapp - France - dégage éclairent la lanterne des sénégalais. Et selon Guy Marius Sagna et ses camarades, c’est dans la clandestinité juridique que l’Etat du Sénégal a décidé de signer ce nouveau protocole.
Les membres de Frapp-France-Dégage continuent de contester la constitutionnalité, la conventionalité et la légalité de l’accord dit de partenariat dans le domaine de la pêche, signé entre le gouvernement du Sénégal et l’Union européenne, pour une période de 5 (cinq) ans (2019-2024. En effet, dans un communiqué parvenu hier à l’AS, Guy Marius Sagna et Cie accusent le gouvernent du Sénégal d’avoir signé ledit protocole dans la clandestine juridique. Ils trouvent en effet les termes de 1’article 16 liés à l’application du protocole d’une manière provisoire à compter de la date de sa signature irréguliers. En plus, à les en croire, ce renouvellement automatique, rien que dans ses termes même, est un instrument néocolonial achevé de pillage des ressources biologiques et de l’écosystème marin du Sénégal.
Pour Guy Marius Sagna et Cie, l’objectif de cette entrée en vigueur provisoire et anticipée avant ratification, sans concertation et sans implication de l’Assemblée nationale du Sénégal, vise à faire en sorte que le marché européen soit correctement approvisionné et que les emplois européens qui en dépendent directement ou indirectement ne soient pas compromis. « Et c’est bien l’UE qui l’affirme dans sa Décision 2019/1925 du Conseil de l’UE relative à ce nouveau protocole en ces termes : Afin d’éviter une interruption des activités de pêche des navires de l’Union, il convient d’appliquer le protocole à titre provisoire dès sa signature », déplorent les membres de Frapp France dégage. Mais aussi, indiquent-ils, la rapidité et l’opacité avec laquelle ce protocole a été signé et sa procédure de ratification déclenchée par la partie sénégalaise sont le signe qu’il ne répond pas aux règles minimales d’une gestion rationnelle et durable des ressources biologiques marines ciblées comme l’exige la Constitution, le droit international et le code de la pêche maritime (Loi n°2015-18 du 13 juillet 2015), mais aux besoins commerciaux du marché européen.
Pire, rappellent les camarades de Guy Marius, au titre des possibilités ou droits de pêche accordés à l’UE par l’Etat du Sénégal dans le nouveau protocole, deux catégories d’espèces sont ciblées et selon les tonnages de référence dont 1750 tonnes/an pour les merlus noirs (Merluccius senegalensis et Merluccius polli) qui sont des espèces démersales profondes, 10000 tonnes/ an pour les thons tropicaux : l’albacore, le thon obèse ou patudo, le listao et l’espadon. Et cela, selon eux, montre que le protocole en question pose un problème majeur : celui de la disponibilité biologique des espèces ciblées. « Et contrairement à ce que prétend l’UE dans son communiqué, les données scientifiques actuelles sur les espèces qu’elle veut cibler démontrent très largement qu’elles sont surexploitées », laissent entendre Guy Marius Sagna et Cie.
S’agissant du MERLU NOIR ciblé dans le nouveau protocole de pêche, les membres de Frapp-France-Dégage rapportent que la dernière étude du Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT) montre que c’est une espèce surexploitée. Aussi, ajoutent-ils, les scientifiques sénégalais constatent que le Merlu noir est non seulement surexploité, mais soutiennent en même temps que le niveau de capture devait être revu à la baisse et que l’effort de pêche à son propos devrait être diminué de 15% pour atteindre un niveau d’exploitation soutenable. Guy Marius et Cie considèrent en outre que le passage du niveau de captures de 2000 tonnes à 1750 tonnes dans le nouveau protocole est sans portée pratique puisque selon eux, il s’agit techniquement et simplement d’un tonnage de référence que les chalutiers européens ont le droit de dépasser moyennant compensation financière 95 € soit 62 225 FCFA la tonne. Ils estiment à cet effet que l’Etat a rompu avec son obligation constitutionnelle de préserver, de restaurer les processus écologiques essentiels, de pourvoir à la gestion responsable des espèces et des écosystèmes, de préserver la diversité biologique.
Les membres de Frapp France dégage estiment en outre que l’actuel protocole, comme son prédécesseur, cible directement les espèces pêchées par les pêcheurs artisanaux. Et selon eux, c’est au titre des captures prétendument accessoires que sont insérés des droits de pêche qui impactent directement et négativement sur l’activité de pêche des pêcheurs locaux.
LE MINISTERE DE L’INTERIEUR DEMENT ALIOUNE NDOYE
Les chiffres révèlent, selon le commissaire Bakary Malouine Faye, que ceux qui prennent les pirogues en 2020 sont pour la plupart des pêcheurs
Lors de la conférence de presse du gouvernement avant-hier, le ministre de la Pêches, Alioune Ndoye, avait battu en brèche l’hypothèse selon laquelle il y aurait un lien entre la rareté des poissons (conséquence des accords signés par l’Etat) et l’émigration clandestine. Mais de l’avis du commissaire Bakary Malouine Faye, chef de la division Lutte contre le trafic des migrants, qui prenait part à un séminaire organisé par Timbuku institute, les pêcheurs constituent la majorité des candidats à l’émigration clandestine.
Le ministre de la Pêche Alioune Ndoye s’était montré formel lors de la dernière conférence de presse du gouvernement. Il avait soutenu que ceux qui font le lien entre les accords de pêche et l’émigration clandestine sont dans le «raccourci» par rapport à leurs hypothèses. Soit. Mais, Alioune Ndoye devra expliquer pourquoi les candidats à l’émigration irrégulière sont constitués pour la plupart de pêcheurs. Présent au séminaire organisé par Timbuktu Institute sur : «Les vulnérabilités socioéconomiques des jeunes et migration», le chef de la Division Lutte contre le Trafic des Migrants et Pratiques Assimilées (DNLT) a indiqué qu’en 2005 les candidats à l’émigration clandestine venaient de l’intérieur du pays. Mais les chiffres révèlent, selon le commissaire Bakary Malouine Faye, que ceux qui prennent les pirogues en 2020 sont pour la plupart des pêcheurs.
PLUS DE 2000 MIGRANTS INTERCEPTES DEPUIS LE MOIS AOUT
Dans le même sillage, le commissaire Faye souligne que depuis le mois d’aout, plus de 2000 migrants ont été interceptés. Dressant le profil des candidats à l’émigration, il estime que 70% d’entre eux ont un travail. A l’en croire, les raisons pour lesquelles ils tentent l’aventure sont liées à l’insuffisance de ressources halieutiques. «D’autres ont évoqué une pression sociale trop forte », affirme Bakary Malouine Faye qui ajoute que l’Etat ne ménagera aucun effort pour mettre hors d’état de nuire les trafiquants.
BOUBACAR SEYE DEMENT MOISE SARR
Ayant pris part également à la rencontre, le président de «Horizon Sans Frontières» s’est étonné d’entendre le secrétaire d’Etat en charge des Sénégalais de l’Extérieur Moïse Sarr nier l’existence d’un accord entre l’Espagne et le Sénégal sur le rapatriement des migrants. D’après Boubacar Sèye, la vidéo du ministre des Affaires étrangères espagnol qui contredit les allégations de Moïse Sarr est devenue virale dans le net. «Elle dit expressément dans la vidéo que les candidats à l’émigration clandestine sont rapatriés sur la base d’une convention signée avec le Sénégal», clame Boubacar Sèye qui, visiblement ne comprend pas la «mauvaise foi» de Moïse Sarr. Dans la foulée, le président de Horizon Sans Frontières soutient que le secrétaire d’Etat fait dans le dilatoire lorsqu’il parle d’accord intéressant pour les Sénégalais polygames et vivant en Espagne.
A l’en croire, les questions liées à la polygamie ont été réglées en Espagne contrairement à la France. Par ailleurs, Boubacar Sèye propose un changement de paradigme et une révolution socioculturelle en guise de solution au fléau de l’émigration clandestine. «Au Sénégal, l’Avoir a pris le dessus sur l’Etre et il faudra inverser cette tendance», clame-t-il
TENDANCE OU PERTE DES VALEURS ?
Mieux vaut un bon divorce qu’un mauvais mariage ! Depuis quelques années déjà, les cas de divorce au Sénégal ont pris une proportion inquiétante.
Le divorce est la rupture officielle du mariage qui avait uni deux personnes. C’est la définition la plus simple que l’on puissedonner.il est devenu un phénomène très courant au Sénégal et les causes sont diverses et variées. Des études ont montré que de nombreux cas de divorces sont liés à plusieurs facteurs : incompatibilité d’humeur, manque de confiance, absence de projet clair, le pouvoir de l’argent, inadaptation de nos valeurs à celles occidentales etc. Autant de causes qui font que les unions ne durent que le temps d’une rose. Les belles-familles, au-delà des conjoints, sont aussi indexées comme cause de l’instabilité des ménages. Afin d’apporter quelques éléments de réponse à ce phénomène, l’Asnews a posé le débat.
Mieux vaut un bon divorce qu’un mauvais mariage ! Depuis quelques années déjà, les cas de divorce au Sénégal ont pris une proportion inquiétante. Qu’est-ce qui explique l’ampleur de ce phénomène de société ? Le mariage est encadré par des textes religieux. L’Islam a une conception du mariage, tout comme le christianisme aussi (voir ailleurs). Et pour qu’un mariage fonctionne, les deux époux doivent participer. Cela demande de l’attention, des efforts, de la volonté et une bonne communication. Beaucoup de femmes font le bilan de tout ce qu’elles font pour leur famille et se demandent où est passé leur époux et vice-versa. Parfois, malgré leur amour, leur engagement et les efforts, les gens atteignent parfois un point de non-retour. Et c’est la séparation. « Il faut faire de telle sorte que la personne concernée et son / sa compagnon (gne) voient le mariage de la même façon », c’est l’avis de cette jeune entrepreneuse, divorcée. « Quand vous sortez ensemble, c’est une chose vraiment officieuse qui pourrait continuer des années. Alors que quand vous décidez de vous marier, cela signifie une sacralité, une valeur religieuse divine car vous décidez de mettre Dieu comme témoin de cette union. Et c’est ce soubassement spirituel que l’on ne voit plus dans les mariages. Maintenant, les gens y vont au feeling. Dans le choix du conjoint, on ne retourne plus à ce que Dieu a dit. Et du coup, au premier problème, ça part en vrille parce que ce socle spirituel n’est plus là», détaille notre interlocutrice qui a préféré garder l’anonymat.
A l’en croire, au-delà de ce socle spirituel, il y a nos réalités fondées sur un socle traditionnel, socioculturel, qui viennent après la religion et qui encadrent notre vie de tous les jours. «Dans la société sénégalaise, il y a une perception que l’on a du mariage et surtout un étagement des rôles. Le rôle qu’a le mari, le rôle qu’a la femme, le rôle central qu’a la belle-famille, belle-sœur, belle-mère, les amis du mari ou de la femme, des « bajen » etc.
En fait, il y a tout un tissu social qui encadre cette union. La distribution de ces rôles-là faisait que quand il y a problème, chacun vient avec comme mission de le régler. Maintenant, ce n’est plus le cas. C’est juste entre la femme et son mari. Au cas contraire, tu prends tout ce petit tissu-là, tu le mets dans une poubelle et tu te dis que c’est juste entre lui et moi. Ce que l’on vit, ce qui se passe n’intéresse personne. Et en cas de problème, vous n’avez aucun médiateur en fait. Ou quand il y a médiation, les ressorts ne sont plus là » ajoute-t-elle. Mais le changement de paradigme n’est pas anodin.
Pour la jeune entrepreneuse, l’émergence des femmes qui participent de plus en plus à la vie active a sans doute changé la donne. «L’autonomisation des femmes a joué un grand rôle dans les ménages. Il y a de cela peut-être 40 ou 50 ans, la femme n’avait aucune source de revenus. Elle n’avait aucune autonomisation économique, car elle dépendait totalement de son mari. Et cette dépendance faisait que le divorce n’était pas une option. Ça aussi, c’est un état d’esprit, car il y a des gens, même si on les tue dans leur ménage, ils ne divorcent pas parce qu’ils n’en font pas une option. Maintenant les femmes sont émancipées, elles ont une manière de voir la vie, de voir les choses, de voir leur mariage. Et à partir du moment où elles s’identifient plus à ce qu’elles sont en train de vivre, elles partent voir autre chose. Elles ont de quoi prendre soin d’elles et n’agissent plus comme nos mamans l’auraient fait il y a de cela 50 ans», ajoute-t-elle.
Et les hommes dans tout cela ? « Du côté des hommes aussi, quoiqu’on puisse dire, la responsabilité qui était chez nos papas n’est plus chez les jeunes. De nos jours, tu vois quelqu’un qui se marie aujourd’hui et se met à draguer à gauche et à droite. Ce qui fait que cette place cruciale de «kilifeu» qui t’es conférée est remise en cause. L’homme se voit ainsi traité d’irresponsable et sa femme le voit comme tel. Dès lors, il y a quelque chose qui se casse », ajoute notre interlocutrice.
«GRANDIR SANS L’AFFECTION PATERNELLE A ETE COMPLIQUE POUR MOI»
La rupture entre deux conjoints a forcément des conséquences. Et souvent, ce sont les enfants qui en souffrent le plus. Amina ne dira pas le contraire. Enfant au moment de la séparation de ses parents, elle a eu d'énormes problèmes dans sa jeunesse. Trouvée non loin de la Brioche Dorée de Ouakam, elle nous parle de son cas. «Personnellement, j’ai été victime de cette situation. Mes parents se sont séparés quand j’étais encore gamine. Du coup, grandir sans l’affection paternelle a été compliqué pour moi. Ce qui fait que j’étais un peu terrible quand j’étais plus jeune. C’est également compliqué pour une mère de famille qui doit tout gérer. C’est-à-dire s’occuper de ses enfants, les éduquer, les nourrir, gérer leurs caprices, sans l’aide de son ex-mari qui est le papa de ses enfants. C’est quelque chose de difficile. C’est le destin et on est des croyants. Du coup, on l’accepte et on essaye de vivre avec», narre la jeune femme. Pour elle, si des gens décident de s’unir, cela devrait être pour la vie. « Le fait de choisir un partenaire devrait pousser les uns et les autres à réfléchir davantage. Ils doivent tout faire pour que leur union ne se brise pas. Surtout que ça peut perturber la vie de leurs enfants. Mais il y a des choses que nous enfants ne maîtrisons pas», a-t-elle ajouté.
APPRENDRE À MIEUX CONNAÎTRE SON PARTENAIRE
Ce n’est pas seulement les femmes qui sont affectées. Divorcé après seulement 4 ans de mariage, Ibrahima reste encore marqué par sa rupture. « Je l’ai quittée parce qu’elle donnait plus d’importance à son travail qu’à notre ménage. Au début, tout allait bien. J’ai su que c’était elle et personne d’autre à la seconde où mes yeux se sont posés sur les siens. Eh bien ! Le coup de foudre existe. Avant le mariage, nous nous voyions quasiment tous les jours, car nos concessions n’étaient pas trop éloignées. Nous avions l’habitude de beaucoup échanger sur Facebook ou sur WhatsApp. A un moment, j’ai sauté le cap. Et au bout de deux jours, nous étions déjà officiellement en couple », se remémore-t-il. Ibrahima, la trentaine, est sur un nuage. Il file le parfait amour avec sa belle liane et tout semble fonctionner. Mais les roucoulades laisseront bientôt place à des disputes qui finiront par avoir raison de leur union. «Quelques mois après, le mariage a été ficelé. Au début, tout allait bien. Mais il a fallu qu’une grande entreprise de la place l’ait recrutée pour qu’elle commence à montrer son vrai visage. Je commence à voir de petits changements. Mais puisque je l'aime, j'ai laissé passer. Un jour, de retour de mon travail, je lui demande le dîner. Sans hésiter, elle me balance à la figure : ‘’Je n’ai pas eu le temps d’en préparer car j’avais du travail à mon service.’’ J’ai une fois de plus laissé passer. Au bout d’un moment, la situation devenait ingérable. Elle rentrait tard et était plus investie dans l'entreprise que dans son ménage. Et à chaque fois que je tente de communiquer avec elle, cela se termine souvent par des disputes. La moindre discussion pouvait virer aux disputes. Marre de cette situation, j’ai estimé que la séparation était la meilleure chose à faire », reconnaît-il. Se basant sur son expérience, le jeune Ibrahima invite les gens à prendre le temps de connaître réellement la personne en face, avant de s’engager. «Aux célibataires, je vous conseille de prendre votre temps pour mieux connaître vos partenaires. Le mariage est très complexe et ne dure ni deux ni trois jours. Personne ne souhaite se marier pour ensuite divorcer. Donc, une meilleure réflexion et étude de vos partenaires s’imposent» conclut-il.
ADAMA FAYE, PASTEUR : «l’Église est contre le divorce, sauf si…»
«L’église est contre le divorce, sauf s’il y a quand même des dérapages sexuels des deux parties. C’est-à-dire si l’infidélité est vraiment prouvée d’un côté comme de l’autre, ou bien d’un côté seulement. Dans ce cas, on peut rompre le mariage. Parce que l’infidélité est un péché du côté de l’église.»
IMAM AHMAD KANTE : «le mariage, ce n’est pas juste ‘’je t’aime, tu m’aimes»
LE MARIAGE DANS LA RELIGION MUSULMANE
«Le mariage est sacré et chacun doit connaître ses droits et devoirs. Du point de vue de l’islam, la vie conjugale repose sur deux (2) piliers : l’affection et la compassion que chacun des deux conjoints doit cultiver. Puisque l’être humain est fragile et transgresseur, des droits et des devoirs sont exigés à chacun. Ce qui fait que quand il y a des désaccords, il faut retourner aux droits et devoirs et les faire appliquer. Donc, cette sacralité du mariage fait que chacun respecte les droits de l’autre et fasse ses devoirs, que les gens soient patients et considèrent que c’est une forme d’adoration de Dieu, avec des épreuves. Le mariage, ce n’est pas juste « je t’aime, tu m’aimes », on va être très heureux à 100%, non ! Il y a des épreuves qu’il faudra justement affronter ensemble. Il faut de façon solidaire affronter les difficultés et jouir ensemble des avantages. Il y aura des épreuves, par exemple des maladies graves, ou le mari perd son travail, et voilà l’intervention des belles-familles etc.».
QUAND LE DIVORCE S’IMPOSE
«Il n’y a pas de facteur obligatoire de divorce. Il faut qu’il y ait des choses très rares pour qu’on dise qu’il faut obligatoirement un divorce. Par exemple quand il y a adultère reconnu et que l’un des membres du couple dise qu’il ne veut plus rester dans le mariage etc. Sinon en vérité, c’est avoir le courage de rester dans le mariage qui est enseigné par la religion. C’est pourquoi il ne faudra jamais dire à une femme ou un homme de divorcer. Ce n’est justement jamais l’imam qui dit de divorcer. L’islam donne toujours le conseil de rester dans le mariage, mais de façon décente. Maintenant, effectivement, quand on arrive à un niveau où le couple ne respecte plus ses droits et ses devoirs et qu’il y a transgression flagrante de ces droits et devoirs, en ce moment là, il faut bien identifier quelle sorte d’abus, quelle sorte de problème se pose. Ensuite, voir s’il est possible de trouver des solutions à ces difficultés. Mais on ne peut pas dire par exemple : oui quand votre mari vous insulte le matin, vous pouvez lui demander le divorce ou quand la femme s’absente sans l’autorisation de son mari, il faut divorcer, non ! L’islam ne dit jamais quelque chose comme ça parce qu’il faut préserver les liens du mariage. Il sait que l’homme est fragile, tout comme la femme. Donc, il faut pardonner et tourner la page. Maintenant, quand ça arrive à des niveaux indécents, de violence, d’incompatibilité d’humeur au point que ça devienne pratiquement impossible de vivre ensemble, en ce moment, si l’un des membres du couple demande à divorcer, effectivement cela devient possible. Donc, c’est dans une solution réaliste qui ne veut pas dire que dans tous les cas de figures, vous devez rester dans le mariage. Mais l’islam ne va jamais faciliter le divorce. Donc, ce sera au cas par cas, selon les arguments des uns et des autres».