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28 juin 2025
LE SÉNÉGAL PERD PRÈS DE 4 MILLIARDS FCFA D’ÉCOTAXES PAR AN
Abdou Karim Sall procédait au lancement d’une campagne de communication pour le changement de comportement dans le cadre du Projet de gestion des déchets plastiques, des eaux usées et des déchets d’équipements électriques et électroniques
Tivaouane, 24 nov (APS) - Le Sénégal perd chaque année entre 3,5 et 4 milliards de FCFA en écotaxes à travers l’importation des équipements électroniques, a relevé, lundi à Tivaouane, le ministre de l’Environnement et du Développement durable Abdou Karim Sall, soulignant l’urgence de rapatrier ces fonds.
Abdou Karim Sall procédait au lancement d’une campagne de communication pour le changement de comportement dans le cadre du Projet de gestion des déchets plastiques, des eaux usées et des déchets d’équipements électriques et électroniques dans les villes secondaires du Sénégal.
Le projet a trois composantes que sont la valorisation des boues de vidange à Tivaounae, celle des déchets d’équipement électriques et électroniques à Dakar et enfin la valorisation des déchets plastiques, pour 1000 tonnes par an, à Touba.
Le ministre de l’Environnement a expliqué que chaque équipement fabriqué et commercialisé fait l’objet de paiement d’une écotaxe, dont le rôle est de ’’participer au vieillissement ou au recyclage de ce produit’’.
’’Malheureusement, nous achetons nos appareils électriques et électroniques à l’étranger et ces écotaxes sont collectées dans les pays d’origine et ne sont jamais rapatriés dans nos pays’’, a-t-il déploré, précisant que entre 3,5 et 4 milliards de FCFA sont ainsi perdus chaque année.
’’Nous pays en développement, n’avons pas les moyens suffisants de prendre en charge le vieillissement de ces appareils dangereux’’, a-t-il relevé, ajoutant que le projet financé à hauteur de 3 millions d’euros par le Grand Duché de Luxembourg, ’’permettra de rapatrier tous les montants collectés en terme d’écotaxes dans tous les pays de provenance de ces équipements’’.
Le projet va aussi aider, selon lui, au financement de centres de traitement de ces déchets électriques et électroniques dangereux pour l’environnement, et assurer des formations.
Abdou Karim Sall a indiqué que son département est en train d’ouvrir ’’un chantier important’’ pour ’’rendre efficace et effectif’’, le traitement des déchets des équipements électriques et électroniques.
La campagne de communication pour un changement de comportement lancée à Tivaouane vient renforcer celle démarrée il y a quelques semaines par son ministère, en vue de l’application de la loi du 8 janvier 2020, relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des produits plastiques sur l’environnement.
’’Cette loi est un puissant levier pour promouvoir l’économie circulaire dont le développement peut aider à lutter contre le péril plastique, tout en créant des activités économiques autour du recyclage et la valorisation des déchets plastiques’’, a soutenu le ministre.
Selon lui, depuis avril 2020, 60 tonnes de plastiques ont été saisies compte non tenu des saisies de la douane.
’’Nous allons passer à la vitesse supérieure les jours à venir, en appliquant désormais l’amende et en mettant les contrevenants entre les mains de la justice’’, a-t-il averti, tablant sur une disparition du plastique au Sénégal ’’d’ici 7 mois’’.
LE GOUVERNEMENT EN CONFÉRENCE DE PRESSE
Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Porte-parole du gouvernement, et sept de ses homologues animent, ce mardi, une conférence de presse portant sur plusieurs questions d’actualité.
Dakar, 24 nov (APS) - Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Porte-parole du gouvernement, et sept de ses homologues animent, ce mardi, une conférence de presse portant sur plusieurs questions d’actualité.
La rencontre avec les journalistes se tient au Building administratif ’’Mamadou Dia’’, a constaté l’APS.
Aux côtés de Oumar Guèye se trouvent les ministres de l’Intérieur, de la Santé, de l’Agriculture et de l’Equipement rural, de l’Eau et de l’Assainissement, des Pêches et de l’économie maritime, de l’Environnement, du Commerce et des petites et moyennes entreprises, de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, ainsi que le Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur.
’’Cette rencontre constitue une matérialisation des instructions du chef de l’État qui place la communication dans la vison globale du PSE’’, a fait savoir Oumar Guèye.
Les thèmes inscrits à l’ordre, a-t-il dit, portent, entre autres sur l’émigration irrégulière, la Covid-19, la maladie mystérieuse qui frappent le milieu des pêcheurs, la gestion des feux de brousse, l’approvisionnement de l’eau à Dakar, la territorialisation des politiques publiques, la réalisation du PAP 2A, les activités agricoles et commerciales.
Autant de questions d’actualité sur lesquelles les membres du gouvernement auront ’’l’opportunité de répondre de manière franche’’, a-t-il déclaré.
La rencontre avec les médias s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de communication dénommée "Le gouvernement face à la presse". Cette série de conférence de presse se tiendra tous les 15 jours
LE DENI DE GROSSESSE PEUT CONCERNER TOUTES LES FEMMES
Dans cette interview accordée à «l’As, Manding Albert Manga, gynécologue obstétricien, fait une échographie de cette maladie qui touche les femmes, toutes catégories confondues
Pathologie figurant dans la classification des maladies de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), le déni de grossesse est méconnu du grand public et même de certains médecins. Dans cette interview accordée à «l’As, Dr Manding Albert Manga, gynécologue obstétricien, fait une échographie de cette maladie qui touche les femmes, toutes catégories confondues.
L’As : qu’est-ce que le déni de grossesse?
Commençons par une définition du mot déni lui-même. Le déni est un mécanisme psychologique mis en place de façon inconsciente pour se protéger d’un évènement perçu comme traumatisant. Le déni de grossesse est le comportement inconscient de négation du fait d’être enceinte que présentent certaines femmes par méconnaissance de leur grossesse. Les changements liés à la grossesse étant biologiquement réduits ou incorrectement perçus. Le déni de grossesse ne doit pas être confondu avec une grossesse cachée, situation dans laquelle la femme choisit délibérément de dissimuler son état à son entourage, tout en ayant bien conscience d’être enceinte.
Quelles sont ses causes et comment se manifeste-t-il ?
Comme je l’ai dit plus haut, le déni de grossesse désigne le fait d’être enceinte sans avoir conscience de l’être. Et pour cause, le corps ne présente aucun des signes habituels de la grossesse : il n’y a pas de ventre, pratiquement pas de prise de poids, ni de masque de grossesse.
Le déni de grossesse concerne généralement quelle catégorie de femmes ? Y a-t-il une possibilité de le vivre lors de la grossesse suivante ?
Le déni de grossesse peut concerner toutes les femmes, jeunes, moins jeunes, issues d’un milieu social aisé ou défavorisé, ou même ayant déjà vécu des grossesses «normales». Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ou ce que certains ont trop souvent laissé croire, le déni de grossesse n’est absolument pas une pathologie d’adolescentes retardées. Plusieurs facteurs peuvent conduire à un déni de grossesse. On peut citer une infertilité supposée (la femme se pense stérile et imagine ne jamais tomber enceinte); des grossesses très rapprochées ; le contexte familial, notamment pour les adolescentes ; l’enfant d’une liaison extraconjugale ; un bébé non désiré et une grossesse résultant d’une agression sexuelle. Mais en réalité, chaque déni de grossesse correspond à une histoire particulière. Dans ce domaine, il est très difficile d’énoncer des généralités.
Quelles sont les conséquences sur la santé de la mère et du fœtus ?
Dans la plupart des cas, une fois le choc de l’annonce passé, les mères ont tendance à positiver et à accepter le bébé. L’enfant ne souffre pas de problèmes physiques ou psychologiques particuliers à la naissance et si sa famille arrive à surmonter la surprise, il grandit comme n’importe quel autre enfant. Des cas d’abandons d’enfants sont ainsi signalés, après un déni de grossesse lorsque la femme n’a pas réussi à admettre l’idée de sa grossesse. De même, les relations entre la mère et l’enfant peuvent être profondément altérées et ce, pendant de longues années. Il n’est pas rare que dans les cas de déni, un accouchement s’accompagne d’un état de sidération et se solde par la mort du bébé, soit accidentellement, soit par manque de soins.
Combien de types de déni existent-ils et quand doivent-ils disparaître?
Plusieurs formes de déni de grossesse sont considérées par les spécialistes. Il y a le déni de grossesse partiel, si la femme découvre sa grossesse avant le terme; le déni de grossesse total, s’il perdure tout au long de la grossesse et se termine par un accouchement inopiné. Il y a aussi le déni de grossesse total qui peut même se poursuivre au-delà de l’accouchement, pendant une période variable selon les femmes.
Dans votre carrière de gynécologue, avez-vous rencontré des patientes atteintes de déni et quel est le traitement qui leur est administré?
Oui, je peux dire même qu’il ne se passe pas une année sans que j’en sois témoin. Le déni de grossesse n’est pas rare au Sénégal. Dans nos services de maternité, il arrive des cas où des femmes accouchent inopinément d’un enfant, suite à un déni de grossesse. Il n’y a que l’accompagnement psychologique ou par moments psychiatrique comme remède à cette situation.
QUAND DES FEMMES SONT ENCEINTES SANS LE SAVOIR
Le «déni de grossesse» est une pathologie beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense généralement. C’est une affection qui est encore largement ignorée du grand public
Le «déni de grossesse» est une pathologie beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense généralement. C’est une affection qui est encore largement ignorée du grand public. Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme enceinte de ne pas avoir conscience de l’être. On parle de “déni partiel” si celui-ci prend fin avant le terme de la grossesse, et de “déni total” s’il se poursuit jusqu’à l’accouchement. Les conséquences sur l’enfant à naître diffèrent dans les deux cas. Lorsqu’il s’agit de déni partiel, la conscience de la grossesse apparaît avant l’accouchement et ce dernier a alors lieu dans des conditions normales. Par contre, dans les cas de déni total, les plus graves, l’accouchement qui est totalement inopiné a lieu dans les circonstances les plus diverses et peut conduire au décès du bébé. Sur le plan médical, dans les deux cas, les femmes ont besoin d’une prise en charge médico psychologique appropriée qui fait souvent défaut.
Aussi incroyable que cela puisse être, il est bel et bien possible d’être enceinte sans le savoir. Pis, le découvrir même après l’accouchement. Certains se croiraient même dans un film bollywoodien, en écoutant une femme dire qu’elle a découvert sa grossesse 1h avant son accouchement. Quoi qu’il en soit, le déni de grossesse encore appelé la négation de la grossesse est un mécanisme psychologique, un comportement inconscient de négation du fait d’être enceinte, que présentent certaines femmes par méconnaissance de leur grossesse. Ce qui pousse certains spécialistes à affirmer que le déni est un trouble psychiatrique. Et à ce titre, il occupe la quatrième place dans le classement mondial des troubles psychiatriques. Cependant, il faut faire la différence entre une grossesse cachée, situation dans laquelle la femme choisit délibérément de dissimuler son état à son entourage, tout en ayant bien conscience d’être enceinte.
Le déni de grossesse touche entre 800 et 2000 femmes par an dans monde. Il désigne le fait d’être enceinte sans en avoir conscience. Et pour cause, le corps ne présente aucun des signes habituels de la grossesse. Il n’y a pas de ventre, pratiquement pas de prise de poids, ni de masque de grossesse. Pis, les mouvements fœtaux ne sont pas ressentis ou sont confondus à des troubles digestifs. En l’absence de tous ces signes, combinés à la présence des règles, il arrive même que l’entourage ignore aussi la grossesse.
Dans ce cas précis, on parle de «contagion» du déni de grossesse qui touche près de 50% des conjoints. A partir de ce moment, apprendre qu’on est enceinte peut être un choc psychologique pour la femme. Celle-ci a donc besoin de soutien, d’accompagnement sur tous les plans. Hélas ! Ceci n’est pas souvent le cas chez certaines d’entre elles. Au Sénégal par exemple, entre désespoirs, peurs, angoisses et stigmatisation, certaines femmes qui ont vécu un déni de grossesse sont souvent accusées d’adultère ou bannies de leur entourage. Rama est l’une d’elles. Pour cette jeune dame, la trentaine, trouvée à son domicile en train de préparer le repas de midi, la nature n’a pas été clémente. «J’ai perdu l’homme que j’aimais, le père de mon fils, à cause du déni de grossesse», lance-t-elle à l’évocation du mot déni.
Venue de sa Linguère natale en 2009 pour rejoindre le domicile conjugal dans un quartier de la banlieue dakaroise, Rama a abandonné ses études à cause de l’amour qu’elle éprouvait pour son mari. D’ailleurs, elle projetait de rejoindre son mari en Espagne. Pour le couple Faye, le bonheur fut au rendez-vous. «Mon mari est venu au pays un mois après. On était au mois d’avril», lance-telle dans un beau sourire qui laisse apparaître ses dents blanches. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette belle dame au teint caramel qui scintille sous ce soleil ardent du mois d’octobre. L’on ne peut s’empêcher d’admirer sa texture.
Du haut de son 1m80, cette nymphe ne passe pas inaperçue. Les yeux brillants, ce qui témoigne de son enthousiasme de l’époque, elle se souvient : «On est allé sur la Petite Côte pour notre lune de miel», raconte-telle. De retour de cette croisière en amoureux, le couple continuait tranquillement de s’aimer et de se chérir comme ils se l’étaient promis. Omar le mari faisait des va-et-vient entre le Sénégal et l’Espagne comme tous les «Modou-Modou».
Pendant ce temps, Rama vivait en parfaite harmonie avec sa belle-famille. «Je n’ai pas eu de problème d’intégration. Ma belle-mère m’aimait beaucoup et me soutenait également», dit-elle avant d’’ajouter : «Mon mari venait au pays tous les trois mois, parce qu’il voulait qu’on ait un enfant.» Mais Rama et Omar étaient loin d’imaginer que cette grossesse tant désirée allait être la cause de leur séparation. «Toute ma vie a basculé en janvier 2011, quand Omar est revenu au Sénégal après avoir passé 6 mois en Espagne parce que les affaires ne marchaient plus comme avant», raconte la jeune dame la gorge serrée. Elle soutient que son mari qui avait effectué un premier voyage de trois mois est rentré alors qu’elle avait contracté une grossesse sans le savoir. «A chaque fois qu’il m’appelait au téléphone, je lui disais que j’avais mes règles». Ce qui rendait l’époux triste tellement son désir d’être père était immense. Aussi, prévoyait-il de conduire sa femme chez un spécialiste pour des bilans dès son retour au Sénégal.
«J’AI DECOUVERT QUE J’ETAIS ENCEINTE 1H AVANT MON ACCOUCHEMENT»
Six mois plus tard,Omar appelle sa femme pour lui dire qu’il est à l’aéroport de Madrid sur le point d’embarquer pour le pays de la Teranga.Joyeuse, la dame s’empresse de le raconter à la famille. Et en un temps record, tout est fin prêt pour accueillir «notre hôte», souligne-t-elle. Pour Rama qui avait ses règles ce jour-là, elle ne pouvait pas réaliser qu’un fœtus était en train de se développer dans son ventre. «C’est aux environs de 3h du matin que j’ai eu des douleurs atroces au niveau du ventre et du bas-ventre. Mon mari pensait que j’avais mal digéré les fruits de mer». Les douleurs se rapprochent et deviennent de plus en plus intenses. «C’est alors que sur ordre de mon beau-père, Omar m’a conduite à l’hôpital», raconte notre interlocutrice qui ne peut plus contenir sa tristesse. «Vous êtes sur le point d’accoucher ! s’est écriée la femme qui m’a consultée. Je croyais rêver», se rappelle la jeune dame en pleurs. C’est ainsi qu’elle a été conduite en salle d’accouchement où elle a donné naissance 1h après à un magnifique garçon qu’elle a aimé et accepté dès son premier regard sur lui. Hélas ! Ce ne fut pas le cas pour Omar Faye qui a renié son fils en l’accusant d’adultère. Ce, en dépit des nombreuses explications que le gynécologue lui a données à propos du déni de grossesse. Le couple a fini par divorcer. «Aujourd’hui, je vis seule avec mon fils qui a 9 ans et j’ai peur de me remarier un jour et de revivre une seconde humiliation», lance-t-elle.
«MON VENTRE EST SORTI DANS LA SEMAINE OU J’AI APPRIS QUE J’ETAIS ENCEINTE, C’ETAIT INCROYABLE»
Contrairement à Rama, Tacko a vécu un déni partiel de grossesse. Autrement dit, elle a découvert qu’elle était enceinte à sa 26ème semaine de grossesse. Rencontrée à son lieu de travail, cette cadre de 28 ans n’avait jamais entendu parler du mot déni de grossesse. C’est avec ironie qu’elle raconte son histoire. «Juste après mon mariage, j’ai contracté une grossesse sans en avoir conscience». C’est que pour la jeune dame, l’arrivée d’un enfant n’était pas encore prévue. «D’autant que mon mari avait promis à mes parents de me laisser terminer mes études en pharmacie». Par conséquent, elle était sous contraception. Dès lors, elle ne pensait pas contracter une grossesse. Elle menait tranquillement sa vie tout en continuant son stage. «Un jour, j’ai eu des maux de dos accompagnés de douleurs vives au ventre», narre Tacko. «A mon arrivée à la clinique où m’avait conduite mon mari, le médecin trouvé sur place m’a demandé de faire une série d’analyses, dont un bilan sanguin», poursuit-elle. Après 3 heures d’observation, les époux Bâ quittentla clinique pour se rendre chez eux. Mais la femme reste tout de même anxieuse, parce qu’elle ressent de petits picotements dans le bas-ventre. Le lendemain, son mari Boris reçoit un coup de fil du docteur qui lui demande d’amener Tacko le plus tôt possible pour qu’il l’ausculte. Le toubib lui demande la date de ses dernières règles qui, selon elle, remonte à dix jours. Alors qu’elle est intriguée par l’interrogatoire du médecin, ce dernier lui annonce l’heureux évènement.
A l’annonce de la nouvelle, elle éclate de rire parce qu’elle croyait à une plaisanterie. «Pour moi, le médecin s’était trompé de diagnostic. Donc, il a fallu des heures d’explications pour que le médecin me fasse comprendre que je venais de vivre un déni de grossesse, et de l’accepter», raconte Tacko qui n’en était pas à sa seule surprise. Puisque, dit-elle, son ventre est sorti dans la même semaine. «C’était juste incroyable», souffle-t-elle. Aujourd’hui, ses jumeaux sont âgés de 3 ans et ne souffrent d’aucune séquelle. Dans son cas, Tacko a eu la chance de bénéficier de l’accompagnement de son mari durant toute sa grossesse. Mais combien sont-elles ces femmes qui, comme Rama, sont stigmatisées, pointées du doigt et mises au ban de la société, juste parce qu’elles ont eu la chance, ou du moins la malchance de vivre un déni de grossesse?
UN BALCON S’EFFONDRE ET TUE UN ENFANT 2 ANS, L’ONCLE S’EN SORT AVEC LA TETE CASSEE
La dalle d’un immeuble de deux étages s’est effondrée sur un enfant de deux ans, hier, à la Médina rue 41x30. Le petit a succombé à ses blessures. Son oncle, qui a tenté de le sauver, s’en est sorti avec une tête cassée.
La dalle d’un immeuble de deux étages s’est effondrée sur un enfant de deux ans, hier, à la Médina rue 41x30. Le petit a succombé à ses blessures. Son oncle, qui a tenté de le sauver, s’en est sorti avec une tête cassée.
En effet, ce sont les cris de détresse de la maman de la victime qui ont réveillé les habitants de la Médina rue 41 x 30, vers 7 heures du matin. Inconsolable, elle ne cessait de crier. Ainsi, les voisins ont afflué vers la maison où le drame s’est produit pour s’enquérir de la situation.
Assise sur un bidon, Ami Gning, qui a assisté au drame, est sans voix. Le regard dans le vide, cette lingère a accepté de se confier. «La famille Bâ avait l’habitude de rester dans la rue jusqu’à 2 heures du matin parce que leur grand-mère tient un commerce la nuit dans la rue. Mais hier, ils sont rentrés très tôt dans leur chambre.
Au moment où la maman du défunt faisait entrer un de ses enfants, le toit est tombé sur la plus petite qui était couchée seule dans la rue. Lorsque son oncle Ibrahima a entendu le bruit, il est sorti pour s’enquérir de la situation. Mais une brique s’est détachée du balcon et lui est tombée sur la tête», raconte-t-elle avec tristesse.
Souhaitant garder son anonymat, un riverain fulmine : «A cause du bâtiment qui menaçait ruine, le propriétaire avait demandé, il y a deux ans, aux occupants de quitter la maison pour leur sécurité. Mais depuis un an, on a constaté que la maison était bondée de monde avec de nouveaux locataires. Ce qui a étonné tout le quartier, mais on ne peut en parler car ce n’est pas notre affaire».
La maman de l’enfant décédé n’a pas pu sortir un mot de la bouche, à cause de la douleur qui l’étreignait. Les autorités de la mairie, le préfet et la police se sont déplacés pour constater les dégâts. La mairie a ordonné l’évacuation des personnes qui occupaient cet immeuble pour éviter d’autres drames.
LA PRESSE SE SUBSTITUE A L’ASSEMBLEE NATIONALE
Les questions d’actualité qui se tenaient à l’hémicycle sont déplacées au building administratif où les ministres devraient, tous les 14 jours, faire face à la presse pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’heure.
Le «Gouvernement face à la presse». Tel est le nouveau concept du pouvoir pour combler le vide après la suppression des questions d’actualité à travers lesquelles le premier ministre, accompagné de son équipe, faisait face aux députés pour répondre à leurs préoccupations. En 2012, juste après l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, une stratégie similaire a été adoptée et était modérée à l’époque par Abdou Latif Coulibaly. Mais, cela a fait long feu.
La presse va désormais se substituer à l’Assemblée nationale. Les questions d’actualité qui se tenaient à l’hémicycle sont déplacées au building administratif où les ministres devraient, tous les 14 jours, faire face à la presse pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’heure. Cet exercice se fera en présence du ministre porte-parole du Gouvernement. Une manière certainement d’affiner la communication gouvernementale qui est souvent jugée chaotique. Mais jusqu’où ira ce nouveau concept ? En tout cas, par le passé, une stratégie du genre a été adoptée par le pouvoir et modérée à l’époque par le ministre Abdou Latif Coulibaly. Il n’y a eu que deux à trois séances avant que l’exercice ne soit arrêté.
Toujours est-il que le premier acte prévu aujourd’hui va réunir le ministre porte-parole du gouvernement et huit de ses collègues. Il s’agit du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome, du ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural Moussa Baldé, du ministre de l’Eau et de l’Assainissement Serigne Mbaye Thiam, du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime Alioune Ndoye, du ministre du Commerce et des PME Aminata Assome Diatta, du ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle Dame Diop et du Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur Moïse Sarr.
IBRAHIMA BAKHOUM : «CETTE NOUVELLE INITIATIVE NE DOIT PAS ETRE JUSTE UN MOYEN DE PROPAGANDE»
Pour pérenniser cette nouvelle stratégie de communication, certains spécialistes soutiennent qu’elle doit avoir l’action comme soubassement. C’est l’avis d’Ibrahima Bakhoum, journaliste et spécialiste en communication qui estime que cette nouvelle démarche ne doit pas être juste un moyen de propagande. «Elle doit être basée sur des faits qui aideront le gouvernement à faire comprendre à la population l’état d’avancement de ses programmes à travers des discours clairs et vérifiés. D’autant que, indique M.Bakhoum, cette forme de communication permettra, à travers les journalistes, de relayer leurs messages et évitera de faire consommer au public des rumeurs. «Plus il y aura d’informations, moins il y aura des rumeurs, parce que la rumeur tue l’information. Quand elle occupe l’espace public, cela peut être préjudiciable dans l’établissement de la vérité».
De l’avis d’Ibrahima Bakhoum, cela évitera notamment les conférences de presse où certains ministres font juste des déclarations sans aucune question des journalistes. Il précise par ailleurs que les ministres doivent être bien préparés et capables de dépasser les polémiques, avec un discours rigoureux et rassurant. «Parce qu’une fois fois qu’il y a des impairs, les journalistes ne les rateront pas. Et cela causera des problèmes», prévient M. Bakhoum.
DR SAHITE GAYE : «IL FAUDRAIT L’INSCRIRE DANS LE CALENDRIER DU GOUVERNEMENT»
Abondant dans le même sens, Dr Sahite Gaye, enseignant-chercheur en communication au Cesti, souhaite que cette nouvelle stratégie de communication ne soit pas un effet d’annonce. «Pour que cette communication puisse avoir un impact, elle doit être inscrite dans la durée. Il faudrait l’inscrire dans le calendrier du gouvernement pour qu’elle soit efficace et durable par rapport aux objectifs fixés et ne pas changer stratégie pour juste changer. Sinon, elle devient une communication cosmétique», souligne Dr Gaye qui émet quelques réserves sur la faisabilité de cette stratégie. « En effet, plus de 8 ministres pour une conférence de presse, cela ressemble à un mini conseil des ministres», relève l’enseignant-chercheur.
LA SARR, UN CAS PAS COMME LES AUTRES
C’est vraiment la guerre des «BA» à Lovafrique. Et le conflit est loin d’avoir fini par un traité de paix mais en queue de poisson
La dernière réunion du Conseil d’administration de la SAR ayant entériné la nomination d’une nouvelle directrice a quelque chose de bizarre. La bataille à fleuret moucheté que se livrent Amadou Ba et son fils Khadim Bâ autour de l’entreprise LOCAFRIQUE a déteint gravement sur la rencontre, en ce sens qu’aussi bien les administrateurs désignés par le père que ceux du fils ont pris part à cette rencontre pourtant d’une grande importance.
C’est vraiment la guerre des «BA» à LOCAFRIQUE. Et le conflit est loin d’avoir fini par un traité de paix mais en queue de poisson. Il sort du prétoire et emprunte les chemins rugueux des affaires notamment dans le conseil d’administration de la Sar. Le 11 novembre dernier, le Gouvernement qui est l’actionnaire majoritaire a désigné un nouveau directeur pour remplacer Serigne Mboup.
Naturellement, les administrateurs désignés par Amadou Bâ le père, qui avaient déjà droit de cité, sont convoqués. Mais aussi rocambolesque que cela puisse paraître dans ce qui oppose le PCA de Locafrique Amadou Ba et son directeur général de fils Khadim Bâ, le dernier nommé reprend le dessus, adoubé par la cour d’appel.
Sans être convoqués, Samuel Sarr et Khadim Bâ débarquent, au nom de cette décision de justice les rétablissant dans leurs droits. Le Conseil d’administration drivé par Diène Faye n’avait plus qu’à constater le fait. Contre mauvaise fortune, bon cœur, il se résigne à laisser les deux groupes prendre part à la réunion. Il entérine ainsi la nomination de Marième Ndoye Decreane, seul point à l’ordre de jour.
Devant les représentants de Ba fils et de Ba père. C’est que la convocation du Conseil a précédé la dernière décision de justice prise en faveur du directeur général Khadim Ba. Dans les médias, confusion totale. Ba père sort un communiqué pour battre en brèche les arguments de son fils distillés dans la presse faisant état de son retour en grâce au sein du Ca. «En ma qualité de Pca de Locafrique, j’informe l’opinion nationale et internationale, que contrairement aux informations mensongères véhiculées dernièrement par une certaine presse, je demeure administrateur de Locafrique avec M. Mamadou Diop, M. Amadou Sy et M. Michel Boreelli conformément aux dernières décisions de justice. D’ailleurs, nous avons été convoqués en tant qu’actionnaires et avons donc assisté au dernier Conseil d’administration tenu le 11 novembre 2020.
Cette session avait pour seul objet la nomination de la nouvelle Directrice Générale et le départ de Monsieur Serigne Mboup», a soutenu Ba père déclarant à qui veut l’entendre que tout le reste n’est que pure désinformation et affabulation. «Vous remarquerez avec moi que cela invalide de manière formelle les déclarations saugrenues de M. Khadim Ba selon lesquelles le poste de DGA, pourtant supprimé le 20 mars 2020, a été restauré», a-t-il ajouté. Qui donc est le représentant légal de LOCAFRIQUE au CA de la Sar ? Quoi qu’il en soit, le conseil d’administration est historique et inédit.
L’Etat étant majoritaire avait les coudées franches pour valider la nomination de la dame. Mais n’eût été cela, on aurait assisté à une autre chienlit à la Sar qui va continuer à abriter ce conflit familial aux relents de règlement de comptes entre associés.
par Pape Samba Kane
REMANIEMENT, ET SI ON ALLAIT AU-DELÀ DE L’ANECDOTIQUE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le dépeuplement de son entourage politique de Dansokho, Tanor et Bruno Diatta a sûrement poussé Macky Sall, d'extraire du dialogue national ceux qui lui paraissaient pouvoir repeupler qualitativement son environnement immédiat
« Nous sommes devenus une culture beaucoup plus visuelle, qui pense en termes de spectacle, de bruit, de conflit » Barack Obama *
Le fait le plus commenté, parce qu’il faut bien en convenir, le plus notable dans le dernier réaménagement du gouvernement –- suite logique des conclusions du dialogue national politique sous la conduite du général Mamadou Niang –-, est le retour quelque peu inattendu dans le giron présidentiel, du leader du parti Rewmi, Idrissa Seck, sorti deuxième à la dernière élection présidentielle. – Pour la petite histoire, il en était à sa troisième tentative, c’est dire qu’on a affaire à un vétéran de la politique avant l’heure, c’est-à-dire avant d’en avoir l’âge. Il atterrit à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en remplacement de Mme Aminata Touré, Mimi, et envoie deux de ses lieutenants au gouvernement. Autre fait, moins souligné, mais notable cependant, l’entrée au gouvernement d’Oumar Sarr, dissident du PDS, leader du Parti des Libéraux et Démocrate (PLD), dont la dissidence a été déclenchée par la confusion entretenue dans les rangs du Parti démocratique sénégalais par l’entêtement du président Wade à porter son fils à la tête de sa formation, jusqu’à la priver de candidat à l’élection présidentielle de 2019.
Beaucoup de choses ont été dites sur ce remaniement très politique finalement, là où, et je me demande pourquoi, on semblait attendre autre chose – comme si presque tous ceux entrés dans des gouvernements en tant que technocrates, depuis Diouf, n’étaient devenus des politiques purs et durs, les exemples foisonnent ! - . Et, à bon droit, des interprétations ont été fournies sur tel ou tel départ, telle arrivée ou telle mise en attente d’untel –- parce que les négociations pour sa cooptation auraient achoppé. Tout cela est recevable ; vraies informations ou, hélas !, fausses allégations ; interprétations vraisemblables ou, encore hélas, carrément fantaisistes ! Recevable, oui, parce que, hélas encore !, ce que notre regretté confrère, Babacar Touré, a appelé « Les médias de la surenchère » a pris le pouvoir dans l’espace médiatique, pris le pas sur les médias traditionnels tant qu’il les tire vers ses pratiques brouillonnes gourmandes de clics ; voire, pour certains, irresponsables, si l’on considère tout ce qui a été annoncé de faux dans cette affaire – notamment sur Malick Gakou, Abdoulaye Baldé, Samuel Sarr et d’autres. Et il semble qu’il faille en prendre son parti. Puisque c’est de « ça » qu’on dispose pour animer notre espace publique, eh bien, il faut faire avec « ça » !
Entendons-nous, faire avec, dans mon entendement, ne veut absolument pas dire subir le diktat de la surenchère. Il faut, je crois, au risque de paraître prêcher dans le désert, essayer de faire entendre, en toute humilité, un autre son de cloche que celle d’une foire à la suroffre médiatique. Faire sa part, comme le colibri – l’allégorie est bien connue- – lors de l’incendie de la forêt. Cette quête, je dois dire que je l’ai trouvée dans la chronique de Mamoudou Ibra Kane d’i Média du 20 novembre, telle que reprise par seneweb. Mamoudou y passe en revue la relation entre les deux principaux protagonistes, Macky Sall et Idrissa Seck, de cet épisode, premier d’une longue chronique politique qui commence à s’écrire sous nos yeux, avec en filigrane, un portrait psychopolitique de Seck, qui éclaire bien des aspects de cette intrigue de haut vol, et d’en appréhender les suites possibles. L’analyse, l’exégèse politique n’est pas une science exacte – et personne ne pourra jamais dire un jour : « Eureka, j’ai trouvé », voici pourquoi Seck et Sall se sont retrouvés ! -, mais il me semble, aujourd’hui plus que jamais, que ce genre d’effort est une obligation pour ceux qui s’y appliquent.
C’est dans cette obligation que s’inscrit ce modeste papier qui se propose d’aller au-delà de l’anecdotique, du spectaculaire, de «la « surenchère ». Nous allons essayer de comprendre, non pas tout ce qui tourne autour, se cache ou se trame derrière les décisions éminemment politiques bouclées lors du long week-end du Gamou (du jeudi 29 octobre au dimanche 1er novembre) par le président de la République, chef de file de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, mais d’attirer l’attention sur un fait des faits que l’on ne peut exclure d’une observation attentive de la situation politique présente et à venir du président Sall, conséquemment de toute décision qu’il prendrait.
Depuis 2019, au sortir de l’élection présidentielle, les événements à incidences politiques les plus importants intervenus autour du président Sall –- si l’on exclut la suppression du poste de Premier ministre, qui, d’ailleurs, s’inscrit dans une autre perspective que celle qui nous occupe ici, sauf si elle a servi à préparer ce remaniement –- sont les décès d’Ousmane Tanor Dieng et d’Amath Dansokho. Ces deux ténors politiques, hommes de terrain expérimentés et intellectuellement outillés, largement « aînés » du chef de l’État, alliés politiques loyaux, jouaient de leur vivant un rôle stabilisateur auprès de Macky Sall, de conseiller écouté et respecté. Le président lui-même n’a pas manqué de le souligner avec force lors de l’éloge funèbre dédié à Tanor à l’aéroport à l’arrivée de sa dépouille et après le décès de Dansokho, avec autant de force. Insistant sur le fait qu’ils étaient des conseillers privilégiés pour lui.
Une pensée présidentielle se nourrit de conseils et d’avis éclairés, les hommes dans sa proximité devant être de qualité – intrinsèquement – et disposer d’une expertise ou d’une expérience avérée dans leur domaine, et au-delà. - Même la disparition de Bruno Diatta pourrait être ajoutée à cette proposition : quoique dans un autre registre, le protocole a tout à voir avec la sécurité présidentielle, celle-ci étant un élément stabilisateur essentiel pour un chef d’État. Bien plus signifiant, le président, dans l’hommage qu’il a rendu à Bruno Diatta, le jour de son enterrement, a révélé qu’il était, également, un conseiller notablement appréciable pour lui, au-delà de son rôle diplomatique éminent.
Sur le plan politique, la disparition de ces deux alliés majeurs au sein de la coalition présidentielle BBY, et du grand diplomate - un demi-siècle de proximité avec le sommet du pouvoir - a dû laisser un vide béant dans la garde rapprochée cérébrale dont Macky Sall a bien besoin aujourd’hui, beaucoup plus qu’entre 2012 et 2019. Avec une échéance 2024 assurément pas comme les autres, le dépeuplement de son entourage politique de tels éléments – en une année 2019 – -2020, la plus dure de ses huit ans de règne –- l’a sûrement poussé, d’abord à initier ce dialogue national qui a dû lui permettre d’évaluer le personnel politique sénégalais, ensuite d’en extraire ceux qui lui paraissaient pouvoir repeupler qualitativement son environnement immédiat, dans une perspective connue de lui seul, mais dont on ne peut exclure un réarmement politique d’ordre conceptuel, avant même une revue des troupes, et leur mobilisation pour les batailles décisives, pas seulement électorales, à venir.
Idrissa Seck n’est pas Ousmane Tanor Dieng. Il n’a pas une expérience équivalente en durée de la gestion de l’État dans la proximité avec son chef, mais seulement parce qu’il n’est pas resté dans cette position aussi longtemps que le sphinx socialiste ; cependant, il a occupé les mêmes fonctions, dans une intimité encore plus grande avec son chef, quand il était ministre d’État, directeur de cabinet du président Wade, puis Premier ministre, ce que n’a pas été Tanor ; et en tant qu’homme d’appareil, Idrissa Seck, directeur de campagne électorale présidentielle de Wade, déjà en 1988, à 29 ans, a une expérience plus étoffée – il est, aujourd’hui, du personnel politique actif, l’un des plus expérimentés. Oumar Sarr n’est pas Amath Dansokho, tant s’en faut, mais de l’apparatchik communiste, il tient la combativité, certes plus débonnaire, mais non moins redoutable, et son expérience d’homme d’appareil est bien assise – de tous les numéros deux du PDS que Wade a broyés depuis Fara Ndiaye, il est le seul à avoir anticipé le couperet pour partir avec une part considérable de ce qui restait d'apparatchiks chez leur mentor.
Mais pour comprendre la substitution des uns aux autres que nous suggérons ici, dans leurs rôles plausibles auprès du Président Macky Sall, il faut garder en tête que s’opère, depuis 2000, un renouvellement générationnel de la classe politique sénégalaise. Autant Seck et Sarr ne sont pas Dieng et Dansokho, autant Sall n’est pas Diouf, encore moins Wade, qu’il reconnaît comme son maître, et dont Idrissa Seck fut le sherpa attitré, politiquement créatif, si on pense à son rôle décisif, historiquement reconnu, dans l’accession au pouvoir de Wade en 2000, avec sa fameuse Marche bleue.
Ces deux-là, Idrissa Seck surtout, Macky Sall aura besoin qu’ils murmurent à son oreille, même si le président n’est pas complètement démuni de ce point de vue. Dépeuplée par la disparition des ténors évoquée tantôt, sa proximité intellectuelle et politique n’en est pas un désert cependant. Mahmoud Saleh, qui semble avoir pris du grade dans le jeu de chaises musicales entre Augustin Tine et lui induit par le remaniement, reste bien en place, ainsi d’ailleurs que le dernier nommé, l’ancien ministre des Forces armées, qui n’est pas le dernier venu, non plus. Le redoutable Saleh est d’ailleurs déplacé sur le terrain à un poste stratégique, une sorte de tour de contrôle où rien ne lui échappera du jeu autour du président.
Nous ne nous arrêterons pas trop sur Oumar Sarr, son rôle au gouvernement se fondra dans la masse après les premiers tapages médiatiques, et s’il se retrouve à jouer les Dansokho auprès de Sall, il aura plus de chance de le faire trop de sans vagues – même en comptant avec le turbulent entourage juvénile du président, armé presque seulement de sa « légitimité historique » dans l’avènement de « Macky Sall président », et qui ne se laisse pas oublier quand des « non-historiques » prennent trop de place dans son espace … vital – proprement ! Idy, lui, parce que c’est Idy – avec son background politique lourd –-, en plus, haut perché à la présidence de la troisième institution du pays, aura à chaque instant les projecteurs braqués sur son moindre cillement. Aussi bien par cette famille BBY à laquelle il appartient, et dont il s’était éloigné, que par les Sénégalais lambda. Parce qu’en lui donnant ce « travail » au CESE, essentiellement pour sceller leur rapprochement politique qui ouvre bien des possibles, Macky Sall ne le soustrait pas à l’obligation d’y bien travailler, et de faire de cette institution autre chose que ce qu’il décriait tantôt, où y faire autrement que ce qu’y faisaient les autres avant lui.
C’est impératif pour démentir toute la harangue spéculative sur ce rapprochement qui ne serait une histoire que de sinécures. Alors que, depuis que Macky Sall est président, donc, forcément, prestidigitateur politique, comme Abdou Diouf auquel il a emprunté son style (taiseux sur ses intentions, voire trompeur : deux semaines avant de chambouler son équipe, il déclarait : « je n’aime pas les remaniements » –- parce qu’ils lui faisaient perdre des amis, dit-il), rien d’aussi éminemment politique n’est sorti de son chapeau que ce dernier renversement de l’échiquier dont les répercussions porteront jusqu’après 2024. D’une façon ou d’une autre, ces événements qui nous occupent aujourd’hui opéreront sur tout autre survenant dans le champ politique d’ici là.
Autant dire que le sort de notre pays, au cours des dix ans à venir, au moins, est très intimement lié à ce qui vient de se passer avec ce remaniement. Sur sa tour de contrôle, où, il a été muté, comme on l’a dit tantôt, par un Macky Sall « "surlucide »", Mahmoud Saleh ne devrait rien manquer du replacement des pièces sur l’échiquier renversé. Le trotskyste, concepteur du « coup d’État rampant » qui explosa l’entente séculaire Wade/Idy et tombeur très lointain de
Mimi Touré (son œuvre ayant commencé en 2014, déjà – revisitons les archives), sera, dans la nouvelle combinaison entre Seck et Sall, une sorte de fléau de la balance, responsable du nécessaire équilibre entre ce qu’Amadou Lamine Sall appelle « la lucidité métallique »** de Macky Sall et l’irrécusable et flamboyante créativité d’Idrissa Seck. Il se dit, cependant, que Saleh aurait beaucoup pesé sur la balance lors des discussions ayant abouti au rapprochement des deux déjà vieux compagnons politiques.
Alors, se pencher sur ces manœuvres de haut vol, en tant qu’observateur de la vie politique, pour privilégier l’anecdote, le sensationnel, voire la colère contre des gens qui, après tout, strictement comme cela se fait dans le monde entier, ne font que leur métier – politicien -, est de mon point de vue symptomatique d’une étourderie inexcusable pour qui aurait pour souci seulement d'éclairer l'opinion. En lui fournissant des éléments de réflexion, qui, certes, ne sont ni la Bible ni le Coran. En sus, en politique, ce qui est vrai aujourd’hui peut, demain, ne plus l’être.
Pour le rôle de conseiller privilégié imaginé ici pour le nouveau président du CESE, tel que le regretté ancien président du Haut-Conseil des Collectivités territoriales le remplissait auprès du chef de l’Etat, on peut penser que les difficultés seront, sinon moindres, au moins gérables, loin des projecteurs médiatiques. Si Idrissa Seck et le président ont pu se parler, en toute discrétion, pendant si longtemps que cela a été dit, pour concocter cette combinaison inattendue, surprenant totalement leur monde, maintenant qu’ils sont redevenus des alliés politiques, que le patron de Rewmi dirige la troisième institution du pays, ils ne devraient pas rencontrer de difficultés majeures pour dérouler leurs projections, quelles qu’elles soient. Desseins dont on peut, raisonnablement, penser qu’ils enjambent les prochaines élections locales – même sans exclure qu’ils les intègrent, ainsi d’ailleurs que les prochaines législatives. En politique, tout se tient, bien évidemment, et on parle de projections jusqu’ en 2024 et au-delà.
*Interview à France 2, avec François Busnel, à l’occasion de la sortie du tome 1 de son autobiographie : « Une terre promise)
**« En l’an 2068 : conversation avec le président Macky Sall », m.maafrique.com
COUP DE MASSUE SUR LE TOURISME
Le report de la saison touristique à février 2021 plonge le Capskiring et toute la zone touristique dans le désarroi total
Le report de l’ouverture du Club Méditerranéen au mois de février 2021 rime avec désespoir, désarroi des populations de Capskiring et environs. Avec ce report de la saison touristique c’est un coup de massue qui leur tombe sur la tête. On s’achemine ainsi vers un lendemain incertain pour les populations de la région pour la plupart accrochées au tourisme devenu un poumon de l’économie régionale.
C’est un coup dur pour le tourisme en Casamance. Le report de la saison touristique à février 2021 plonge le Capskiring et toute la zone touristique dans le désarroi total. Après huit mois de chômage, les travailleurs évoluant dans le secteur nourrissaient l’espoir de retrouver leur poste en décembre mais voilà que le Club Med, locomotive de ce tourisme en Casamance, annonce le report de l’ouverture de ses bases au Capskiring au 14 février 2021.
La surprise et l’inquiétude enflent chez les acteurs dans toute cette zone. Aujourd’hui cette nouvelle du report qui tombe comme un coup de massue sur la tête des acteurs exacerbe le désarroi qui est le sentiment le mieux partagé. «Nous avons été surpris et inquiets parce que les conséquences sont lourdes pour toute la Casamance et plus particulièrement pour les populations du Kassa car le Club Med est le poumon du tourisme en Casamance. C’est difficile, il y’a un désespoir total pour toutes les populations de la région», déplore Lamine Diop Sané, président des guides touristiques de la région de Ziguinchor.
Abattues et déçues, les populations du Cap-Skiring de Diembering de Kabrousse le sont aujourd’hui ; elles qui parlent de désespoir après ce report de la saison touristique qui a fini d’imprimer un désespoir total. Au Cap-Skiring et environs, c’est un lendemain incertain qui attend les populations qui vivent de l’économie du tourisme.
LA SECTION SAES FASEG MET LA PRESSION SUR LE RECTEUR
La Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Ucad (Faseg) risque de connaitre des perturbations.
La Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Ucad (Faseg) risque de connaitre des perturbations.
Pour cause, la section Saes (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur) a décidé de mettre la pression sur le Recteur après avoir constaté un «retard depuis 21 mois sur la production des arrêtés de recrutement de neufs enseignants-chercheurs» et menace de cesser les activités pédagogiques.
«La section tiendra le Recteur pour responsable de toutes les perturbations qui pourront découler de son refus de produire les arrêtés. Elle se réserve le droit d’arrêter toutes les activités pédagogiques et de tenir un point de presse pour informer l’opinion si la situation n’évolue pas dans un délai de 48 heures», rapporte un communiqué parvenu à notre rédaction hier, lundi 23 novembre. La décision a été prise à l’occasion de leur assemblée générale extraordinaire tenue jeudi dernier, 19 novembre.
En effet, selon la section Saes Faseg, «ces recrutement, pilotés par les commissions internes, ont été validés par toutes les instances délibérantes de la faculté (assemblée de département et assemblée de faculté)».
Toutefois, à l’en croire, «malgré la validation de la procédure par lesdites assemblées, elle constate avec regret, le refus du Recteur de produire les arrêtés de recrutement». La section Saes Faseg rappelle que «la faculté fonctionne avec des effectifs pléthoriques et un taux d’encadrement en deçà des normes universitaires. Et, cette situation risque de s’empirer avec l’arrivée des nouveaux bacheliers.
A cet effet, la section exige du Recteur la mise à disposition immédiate des arrêtés de recrutement».