Notre pays vit des moments pénibles. Des jeunes cherchent à le quitter au mépris de leur vie. «Nous vivons à une époque où le tissu social paraît s’effilocher de plus en plus vite où l’égoïsme, la violence et le manque de cœur semblent miner la vie de nos communautés» (Goleman). Je ne crois pas en l’existence d’une solution miracle immédiate. De la même manière que des politiques publiques successives depuis notre indépendance ont fait le lit de cet état de fait, il faudra du temps pour complétement l’éradiquer. Mais d’ores et déjà, insupportable pour l’être humain, on pourrait commencer à le combattre par l’empathie, «cette capacité à lire dans le cœur d’autrui, à être sensible aux besoins et au désespoir de l’autre» qui serait, selon Goleman (L’intelligence émotionnelle 2014), l’une des deux attitudes morales qu’exige notre époque, à côté de la Retenue.
Très facile à réaliser chez nous, parce que notre Loi fondamentale, la Constitution, dit dès la première phrase de son article premier : «La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale.» La République sociale existe en droit. Aux pouvoirs publics et citoyens, dans le contexte actuel, de veiller à la prise en charge des populations marginalisées du fait de leurs conditions économiques ou physiques. C’est un devoir dans tous les Etats du monde, un défi mondial auquel certains font face avec plus ou moins de bonheur.
Dans nos pays, il n’est pas nécessaire d’être expert pour dresser un diagnostic fiable de l’état de la protection sociale. Celle officielle et copiée du système de l’ancienne puissance coloniale ne s’intéresse qu’à ceux qui disposent de revenus et qui peuvent donc contribuer à leur propre prise en charge. Quid de la grande masse de la population, les adultes sans revenus, dont les femmes en grande majorité, les enfants et les personnes en situation de vulnérabilité physique ? Une grande partie dans cette catégorie est prise en charge par la solidarité familiale ou parentale. Mais je me demande si ce modèle n’est pas en train de s’essouffler au vu des chemins actuels que prend notre jeunesse pour s’en sortir ?
En effet, mettre de côté pour soi-même, puis essayer de prendre en charge la protection des autres devient une gageure, un vrai exploit de superman que les citoyens assument de plus en plus difficilement. Ce «recopiage» du modèle occidental de protection sociale relativement individualiste, fondé sur le système de l’assurance qui voudrait que ce soit la personne qui prenne ses dispositions en se prémunissant elle-même contre les mauvais jours, n’est pas satisfaisant. Cela marche dans un système qui garantit un revenu régulier à tous ses citoyens. Mais dans un pays où, selon l’Ansd, en 2017 on était à 47% de prévalence de la pauvreté, cela pose problème, surtout que nous avons plus une culture de la cigale que celle de la fourmi au Sénégal. Et la protection sociale fondée sur l’assistance ?
Au regard de ses exigences de soutenabilité, seuls les pouvoirs publics peuvent s’y lancer à long terme, en affectant une partie des ressources du pays pour venir en soutien aux populations faibles et marginalisées. L’Etat du Sénégal s’y essaye depuis quelque temps, avec des programmes ambitieux.
L’effort mérite d’être soutenu ; d’où l’appel à ce concept de République sociale qui doit aller de pair avec une autre logique de fonctionnement, dont le fondement social serait l’assistance par empathie, et le fondement juridique serait la Constitution du Sénégal. C’est vrai qu’en Afrique, on fait des débats passionnés et passionnants sur la laïcité et sur le caractère démocratique, mais le caractère social on l’oublie. C’est donc le moment de faire de la Constitution sociale une réalité. En ce sens, la protection sociale doit être un «domaine réservé du chef de l’Etat» au sens du droit constitutionnel, concept souvent utilisé pour désigner les champs de la souveraineté dans lesquels on trouve des ministères de souveraineté et des hommes de confiance du président de la République (dépositaire du suffrage universel comme le Parlement, ne l’oublions pas).
Au Sénégal, c’est à l’occasion d’une révision constitutionnelle en 69 que le concept a été précisé de la sorte : «Mais il est des domaines où le président de la République, débarrassé de l’exécution des petites tâches quotidiennes, doit conserver une responsabilité directe et totale. Il est en effet indispensable que dans certains secteurs, aucun souci de partage de responsabilité, aucune formalité ne vienne entraver l’action du président de la République. De par leur importance et la célérité de l’action qu’ils requièrent, ces secteurs doivent constituer un domaine réservé au président de la République. Les actes que celui-ci y accomplit seront donc dispensés de contreseing. Il en est ainsi de la politique étrangère, de la défense, de l’Armée et de certaines questions touchant la justice.»
Certes mai-juin 1968 était encore frais dans les esprits, mais cette révision était un copier-coller de la Constitution gaullienne de 1958 en France, inspirée par un contexte qui n’est pas le nôtre aujourd’hui. De Gaulle n’avait pas confiance en son Parlement. Il se réserve : Politique étrangère (coexistence pacifique), Défense nationale et Armée (capitulation face à l’Allemagne nazie), Intérieur (Indépendance Algérie française et des colonies). Chez nous, je crois que l’urgence est plutôt ce qu’on appelle pudiquement «lutte contre la pauvreté». Il faut le traduire dans la Constitution de ce siècle démarré avec les années 2000. Donner expressément au chef de l’Etat (au sens institutionnel) ce pouvoir serait très utile aujourd’- hui, à mon avis.
APRES IDRISSA SECK, GACKOU AU PALAIS
Macky a informé ses camarades de son intention d’élargir sa majorité à Malick Gakou qui va rejoindre la présidence. Le chef de l’Etat n’a pas précisé le poste réserve au leader du GP, mais la presse a plusieurs fois annoncé qu’il serait ministre d'Etat
A la réunion du Secrétariat exécutif national de l’Apr, il a été aussi question de l’arrivée de nouvelles forces de l’opposition dans la mouvance présidentielle. Le président Sall a confirmé que Malick Gakou sera à la présidence de la République. Sans préciser le poste qu’il occupera.
Le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Apr s’est réuni vendredi dernier. Il y a eu le communiqué officiel qui a évoqué la situation interne du parti présidentiel. Mais il y avait aussi, bien évidemment, des points qui ne pouvaient figurer dans un communiqué. Macky Sall n’a pas, en effet, fini son processus d’ouverture aux forces de l’opposition. Et quand ça vient du président de la République lui-même, on peut se passer alors du conditionnel.
Le Quotidien a appris que Macky Sall a informé ses camarades de son intention d’élargir sa majorité à Malick Gakou qui va rejoindre le Palais. Le chef de l’Etat n’a pas précisé le poste qu’il réserve au leader du Grand parti (Gp), mais la presse a plusieurs fois annoncé qu’il serait ministre d’Etat. Jusqu’ici, Gakou était annoncé parmi les opposants devant rejoindre la mouvance présidentielle, après Idrissa Seck et ses hommes, mais aussi Oumar Sarr et ses camarades de Suqali.
Le président Sall continue ainsi d’étoffer sa majorité et, donc, de dégarnir les rangs de l’opposition. C’est là donc une des discrétions du Sen post-remaniement ministériel et institutionnel qui a vu le départ de plusieurs pontes de l’Apr. «Le président a salué la présence des responsables du parti qui n’ont pas été reconduits dans le gouvernement, en rappelant que la réorganisation et l’ouverture constituent un tournant important qui a entraîné des changements inhérents au fonctionnement de l’Etat qui, pour douloureux qu’ils puissent être, ne devraient nullement constituer des causes de rupture dans le compagnonnage politique», avait dit Macky Sall dans le communiqué ayant sanctionné le Sen.
Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Oumar Youm, Boun Abdallah Dionne, limogés du gouvernement de «recentrage du dispositif de pilotage de l’action publique», de la «consolidation de la coalition Benno bokk yaakaar», de «l’ouverture aux autres forces de l’opposition et le rajeunissement des membres de l’équipe», étaient présents à cette rencontre.
L’absence de Aminata Touré ne peut être une surprise après qu’elle a littéralement «oublié» le nom du président Sall dans ses remerciements lors de son départ du Cese.
Par Madiambal DIAGNE
SERIGNE MOUNTAKHA, UNE VOIX À SUIVRE
Toutes les obédiences religieuses et morales devraient joindre leur voix à celle de Touba, pour dissuader les candidats à ce mode périlleux de chercher à rallier l’Europe
Il n’y a certainement plus rien de nouveau à dire sur le phénomène des hordes de migrants qui prennent des pirogues pour se lancer à l’assaut des océans, dans l’espoir d’échouer, mort ou vif, sur une plage européenne. On a fini de stigmatiser la responsabilité des gouvernants des pays de départ, on a déploré les mauvais traitements réservés aux migrants dans les pays d’accueil, on a pointé du doigt les causes profondes et évidentes de ce phénomène, notamment les déséquilibres économiques et sociaux entre les conditions de vie des peuples des différentes régions du monde, on a interrogé la responsabilité propre des candidats au départ, on s’est ému du silence ou même de l’action complice des familles ou encore de l’indifférence des autorités morales. Mais rien n’y fait, les flux de départs reprennent à chaque fois, à l’image des ressacs des vagues de l’océan.
«Ils ont choisi leur mort», disait à juste raison le journaliste Macoumba Mbodji…
Dans une chronique intitulée «Honte à l’Afrique !», nous relevions que «personne ne peut compter le nombre de morts engloutis par l’océan Atlantique et la mer Méditerranée depuis que des hordes de personnes, de tous âges, ont décidé de prendre d’assaut les portes de l’Europe à bord d’embarcations d’un autre âge. C’est par centaines ou même par milliers que les cadavres sont rejetés par la mer, comme si la faune aquatique, repue, n’aurait plus besoin de cette nourriture. Il n’existerait aucun pays d’Afrique qui ne serait pas endeuillé du fait de ces vagues d’exodes volontaires. Pourtant, personne ne force ces désespérés à prendre la mer ou à payer des passeurs au prix fort. Ces victimes tentent l’aventure au péril de leur vie, car persuadées qu’elles sont, qu’elles n’ont aucun avenir dans leur propre pays. Ces naufragés ont décidé d’aller vers une mort certaine.
A la limite, ils sont des suicidaires. Les candidats à chaque voyage de ces ‘’boat people’’ sont bien conscients qu’avant eux, des centaines d’autres ont péri en mer et que le même sort leur arriverait très probablement pour ne pas dire de façon certaine. N’empêche, ils décident d’y aller et paient leur mort au prix fort. Ils la paient avec les économies de toute une vie ou le fruit du labeur de toute une famille. Des parents paient des passeurs pour envoyer leur progéniture vers la mort. Pourquoi les pleurent-ils alors après le naufrage ? Des mamans remettent le produit de tontines à leur fils ou leur fille pour payer des passeurs ; des vendeurs à la sauvette arrivent à économiser, ô combien difficilement, des centaines de milliers de francs Cfa ou même des millions pour payer des passeurs qui les embarquent pour un voyage sans retour.
C’est dire que la responsabilité des personnes qui s’engagent dans de telles odyssées est totale, comme celle de leurs parents et autres proches qui les soutiennent dans cette aventure on ne peut plus périlleuse. Notre confrère de la Radio futurs médias, Macoumba Mbodji, a trouvé la bonne formule en disant ‘’qu’ils ont choisi leur mort». Ces lignes datent du 27 avril 2015.
La semaine dernière, Henriette Niang Kandé, dans les colonnes de Sud Quotidien, nous montrait avec pertinence que : «Dans ce pays qui est une terre de départ, les émigrés font l’objet d’une grande considération et l’impact sur les mentalités est important, et un individu méprisé peut brusquement connaître un transfert parmi l’élite du social. De plus en plus, on constate que les jeunes, chômeurs ou pas, ne sont pas les seuls à rêver d’ailleurs, et que les profils socio-démographiques des migrants ont également évolué. Des travailleurs à faible revenu, des petits commerçants, des enseignants, des femmes portant leur(s) enfants, sont eux également candidats à l’émigration clandestine, nous faisant nous interroger, au regard des sommes qu’ils misent (de 600 mille francs à trois millions), sur le fait de savoir s’ils sont les plus pauvres, puisqu’ils disposent au moins de cette épargne. Faut-il ignorer les réseaux ‘’d’entraide’’ ? Non. Si quelques parents sont en général les premiers ‘’complices’’ au départ de leurs enfants, le choix du pays de destination est motivé par la présence, là-bas, de contacts familiaux qui promettent au futur émigré un travail, souvent au noir.»
Pour autant, on doit protéger les candidats migrants contre eux-mêmes
La déclaration de Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, au nom du khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, interpellant les candidats au voyage, en se fondant sur les enseignements et préceptes religieux, apparaît très opportune. Aucune religion ne devrait rester indifférente devant une situation où des personnes vont, de leur plein chef, vers un risque certain de mourir. Cette autorité religieuse a parfaitement raison quand elle affirme que cela procède d’un suicide, que de mourir dans de telles conditions. On peut se demander si jamais il y aurait une bonne raison pour se suicider, mais la société, de façon générale, doit empêcher le suicide, quelles que soient les circonstances ou les motivations. On doit toujours trouver de bonnes raisons pour ne pas se tuer ou pour ne pas laisser une personne se donner la mort. C’est dire que toutes les obédiences religieuses et morales devraient joindre leur voix à celle de Touba, pour dissuader les candidats à ce mode périlleux de chercher à rallier l’Europe.
En effet, la situation économique et sociale de nos pays, pour très insatisfaisante quelle puisse être, ne saurait justifier de tels actes de désespoir. Il est malheureux, qu’animées par une adversité politique nourrie d’une mauvaise foi absolue, certaines élites intellectuelles et politiques en arrivent à chercher à justifier ce phénomène, au risque de verser dans une certaine forme d’apologie du suicide de masse. Un tel discours, il faut le dire, est on ne peut plus dangereux. Les autorités religieuses de Touba ont parlé à leur propre communauté et s’attendent à être obéies. D’autres personnes ne se référant pas à elles, sur le plan religieux ou moral, ne devraient pas manquer de s’inspirer du message.
En mars 2018, j’avais pris part à un panel à Tours (France), à l’occasion des Assises du journalisme qui se révèle être désormais un incontournable rendez-vous annuel des médias français. Il était question de discuter du thème «Médias et migrations». Les chaînes de télévision françaises diffusaient en boucle des naufrages de pirogues bondées de migrants africains et quelques rares rescapés se plaisaient à faire des témoignages sur leur désespoir et la misère qui les poussaient à quitter par exemple le Sénégal et la Côte d’Ivoire pour tenter cette aventure meurtrière. Je m’inscrivis en faux contre ce tableau sinistre, contre la misère décrite, car le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, que je peux prétendre connaître, sont bien loin de cette apocalypse ainsi décrite, où on meurt de faim et de misère, pour qu’il faille se jeter dans les mers pour chercher des endroits plus cléments. En effet, chacun d’entre nous, dans son environnement social, a pu compter un candidat à cette forme d’émigration qui ne saurait valablement justifier son geste par une misère pareille. Au contraire, ils sont nombreux à constater, une fois en Europe, que les conditions trouvées sur place ne vaudraient pas un tel risque. D’ailleurs, nombre d’entre eux ont des scrupules à retourner dans leur pays.
Mieux, je pris prétexte des déclarations des rescapés pour interpeller l’auditoire en demandant qui, parmi ces centaines de journalistes présents, pouvait lever la main pour dire qu’il avait pu économiser l’équivalent de 5 000 euros, soit l’équivalent de trois mois de salaire moyen d’un journaliste en France ? Je faisais percevoir à mon auditoire que ces jeunes ne se sont pas réveillés pour se retrouver dans des pirogues, comme par enchantement. Ils ont payé cher leur voyage, parfois au prix de l’équivalent de 5 000 euros. Des sommes récoltées grâce à leur travail ou à une solidarité de leurs proches. C’est justement pourquoi Mme Henriette Niang Kandé se demande si ces candidats à l’émigration sont parmi les personnes les plus pauvres de notre société. Dans le lot, on dénombre des personnes qui ont abandonné des emplois formels pour tenter l’émigration. On a dernièrement appris que des personnes, ayant bénéficié de financements de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide (Der/Fj), ont mis en vente leurs fonds de commerce pour payer des passeurs. Il apparaît donc évident qu’il y a encore beaucoup trop d’idées reçues sur le phénomène de l’émigration de masse des jeunes Africains vers l’Europe. A l’occasion, j’avais pu observer avoir heurté les certitudes de certains esprits qui regardent toujours l’Afrique avec condescendance.
Au demeurant, le nom du phénomène en lui-même, «mbëk mi», en dit long sur la logique d’un coup de tête et de coup de force, fait en connaissance de tous les dangers liés au phénomène. On charge l’avenir d’un coup de bélier, pour défoncer des frontières et espérer toucher à un mieux-être au risque de sa vie.
Tous les peuples ont connu dans leur histoire cette forme d’émigration de masses
Les spécialistes arriveront sans doute à expliquer ce phénomène avec des arguments scientifiques, mais on retiendra que tous les peuples ont eu à connaître dans leur histoire récente ou ancienne ces phénomènes d’exode de masses. On peut avoir toujours l’impression que l’herbe est plus verte chez le voisin ou que les clichés qu’envoient les migrants pour justifier, à tort ou à raison, la justesse de leur choix de laisser derrière eux leurs proches, amis, pères, mères, frères, sœurs, enfants, épouses, peuvent inciter d’autres à tenter la même aventure. Un peuple comme celui du Sénégal, où l’aventure est considérée comme une étape constitutive de la réalisation personnelle et sociale, ne peut échapper à ce phénomène. L’Histoire de l’humanité est pleine de grands mouvements de population.
Les émigrations italiennes et irlandaises vers l’Amérique en sont des exemples majeurs. En effet, on note entre 1876 et 1900 plus de 220 mille départs annuels d’Italiens vers l’Amérique. Cela aura un effet particulier sur le taux migratoire moyen qui n’était que de 8‰ en 1894, pour passer à 10‰ en 1900, avant de culminer à 25‰ en 1913. En tout, de 1900 à 1915, plus de 8 millions d’Italiens quitteront leur pays pour s’installer soit au Canada, aux Etats-Unis ou en Amérique Latine.
La Patria en la Maleta, une étude historique très détaillée sur l’émigration espagnole en Europe, produite par José Babiano et Ana Fernández, renseigne que plus de 2 millions d’Espagnols ont quitté leur pays entre 1960 et 1973. La moitié des personnes constituant ce fort exode y a procédé de façon irrégulière. La conséquence de cette migration de masse a été l’apparition de réseaux de traite d’êtres humains dont plusieurs Espagnols ont été victimes. Ces passeurs leur promettaient un passage sûr et un emploi en échange de sommes d’argent considérables. Un autre exode massif est celui de nombreux Français au lendemain de la Seconde guerre mondiale vers le Canada. Aussi, il semble utile de souligner qu’aujourd’hui, les Français continuent d’émigrer en masse. Au 31 décembre 2010, selon les registres des consulats et ambassades, les Français expatriés étaient de 1 million 504 mille 001 (+ 2,3% par rapport à 2009). Depuis une dizaine d’années (2000), avec une hausse de 3 à 4% en moyenne par an, leur nombre a augmenté de près de 50%. L’Afrique accueille 15% des expatriés français dont plus de 48 mille au Maroc et 30 mille en Algérie.
Le phénomène migratoire dépasse le Sénégal, mais il est bien logique que ses relents suicidaires dans des embarcations de fortune choquent, pour que tout soit fait pour l’endiguer et raisonner au mieux nos populations. Les efforts des pouvoirs publics pour prendre en charge cette question devront trouver un écho accompagnateur au sein des populations.
LES LIONCEAUX ATOMISENT LES SCORPIONS
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans a dominé la Gambie (5-1), dans une rencontre comptant pour la deuxième journée de la poule A du tournoi qualificatif de la Can des moins de 20 ans prévue en Mauritanie en 2021
L’équipe nationale du Sénégal des moins de 20 ans a dominé hier la Gambie (5-1), dans une rencontre comptant pour la deuxième journée de la poule A du tournoi qualificatif de la Can des moins de 20 ans prévue en Mauritanie en 2021. Avec ce succès, les protégés de Youssouf Dabo sont qualifiés pour les demi-finales de ce tournoi.
Tenus en échec lors de leur premier match par le Sierra Leone (1-1), les hommes de Youssouf Dabo avaient l’obligation de se rattraper pour éviter l'humiliation à domicile.
Face aux Gambiens hier, au stade Lat Dior de Thiès, pour le compte de la deuxième journée du tournoi qualificatif pour la Can dans cette catégorie, les poulains de Youssouf Dabo ont rapidement montré de très bonnes intentions en première période en monopolisant la balle. Ils ont aussitôt trouvé le chemin des filets grâce à Samba Diallo (4',1- 0). L’attaquant inscrit ainsi son deuxième but dans cette compétition. Les Lionceaux déroulent la partie en multipliant les occasions.
A l’approche de la mi-temps, les scorpions sont revenus au score par l’intermédiaire de Momodou Bojang. Mais voulant décrocher une qualification, les locaux ont immédiatement réagi dans cette rencontre. Pilier important dans le dispositif, le capitaine Dion Lopy redonne l’avantage avant la mi-temps, (2-1).
Au retour des vestiaires, avec les changements apportés par Youssouf Dabo, l’équipe sénégalaise corse la mise. Le milieu de terrain Dion Lopy a creusé l'écart en début de seconde période sur une frappe à l'entrée de la surface (48', 3-1). Ce qui a mis les Lionceaux à l'abri. Dépassés par le score, les Gambiens multiplient les fautes, même dans leur surface de réparation. Mohamed Rassoul Ba, fauché par un adversaire, obtient le pénalty et le transforme parfaitement (52’, 4-1).
Les hommes de Dabo auraient pu enchaîner avec un 5e but si Lopy n'avait manqué son second pénalty. Mais, il a fallu attendre jusqu’en fin de partie pour que Ahmed Mandefu mette les Gambiens à terre avec le 5e but. Avec cette large victoire, le Sénégal décroche son ticket qualificatif en demi-finale de l'Ufoa avec 4 points dans le groupe A. Le Sénégal connaîtra son adversaire à l'issue de la phase de poules du groupe B.
LE SAMES DENONCE LA FAIBLESSE DU RECRUTEMENT DES CHIRURGIENS-DENTISTES
Le Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) qui était en conclave à Toubacouta a passé au peigne fin le projet de plan d’investissement dans le secteur de la santé ainsi que les réformes du secteur.
Le Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) qui était en conclave à Toubacouta a passé au peigne fin le projet de plan d’investissement dans le secteur de la santé ainsi que les réformes du secteur. «Le Sames se félicite que ses alertes répétées soient enfin entendues à la faveur, malheureusement, de la pandémie de Covid-19 pour une souveraineté médicale et un investissement massif, afin d’assurer les meilleurs soins à la population», déclare le comité exécutif national (CEN) du syndicat qui déplore la faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes.
Le plan d’investissement présenté est ambitieux et pourrait permettre d’améliorer de manière notable la qualité des soins au Sénégal et réduire les déséquilibres entre les régions du pays», indique-t-on dans un communiqué parvenu à «L’As». Toutefois, les médecins réclament la définition d’un mécanisme de financement sûr qui permette la disponibilité des ressources nécessaires dans la durée. «Des pistes de financements innovants devraient être explorées et, dans ce sens, les ressources minières et pétrolières devraient obligatoirement être mises à contribution. Les investissements devront aller de pair avec des réformes pertinentes et consensuelles dans le secteur et qui assureront la motivation des agents et leur maintien dans le secteur public», suggère le comité exécutif du syndicat.
A ce propos, les médecins pensent que le respect des engagements de l’État constitue un préalable à un climat social apaisé. «L’adoption de la loi sur la retraite à 65 ans va dans ce sens et le SAMES demande à l’État d’appliquer les points d’accord résiduels dont les parcelles à usage d’habitation de la ZAC de Lac Rose, l’application des mesures correctrices en rapport avec les résultats de l’étude sur le système de rémunération, le statut des médecins en spécialisation et celui des internes, et enfin la gestion démocratique des ressources humaines», exigentils. Le Sames n’a pas manqué de souligner également que l’ouverture des cliniques, des cabinets médicaux privés, des cabinets dentaires ou des officines reste une prérogative exclusive des agents de santé au Sénégal, et cette disposition ne peut en aucun cas être remise en cause par une réforme pour éviter de transformer la santé en bien marchand quelconque, loin de l’objectif de santé publique. En revanche, le syndicat est favorable au financement par le privé, bien encadré, pour disposer de grands hôpitaux modernes privés.
LA SITUATION DES CHIRURGIENS-DENTISTES PREOCCUPANTE
Par ailleurs, diagnostiquant la santé bucco-dentaire, les médecins la trouvent très préoccupante. Le Sames plaide pour le renforcement de la Division de la santé bucco-dentaire et le développement d’un programme éducationnel à destination des enfants pour leur inculquer de bonnes habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire. «La faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes par la fonction publique, aggravée par une dégradation de la formation due à l’insuffisance du matériel pédagogique à l’Institut d’odonto-stomatologie de Dakar, pose de véritables problèmes de disponibilité de chirurgiens-dentistes dans les régions périphériques du Sénégal. C’est pourquoi le Sames demande à l’Etat le recrutement volontariste des chirurgiens-dentistes pour résorber le gap de ressources humaines et lutter contre leur chômage et l’exercice illégal de cette profession», indique-t-il.
LA PSYCHOSE PERDURE
Les pêcheurs vont devoir garder leur mal en patience avant de connaitre l’origine de la maladie qui touche certains de leurs collègues. Les dernières analyses effectuées n’ont pas permis d’avoir une réponse claire.
Les pêcheurs vont devoir garder leur mal en patience avant de connaitre l’origine de la maladie qui touche certains de leurs collègues. Les dernières analyses effectuées n’ont pas permis d’avoir une réponse claire. Ainsi, la piste de la recherche est orientée vers les filets de pêche.
Ceux qui considèrent la dermatose chez des pêcheurs résidant à Saint-Louis, Diogo, Fass Boy et Thiaroye Sur Mer comme une maladie «mystérieuse» n’ont pas pour le moment tort. Les autorités étatiques n’arrivent toujours pas à éclairer la lanterne des populations sur son origine. Pour cause, la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) avait commis le Centre Régional de Recherches en Ecotoxicologie et Sécurité Environnementale (Ceres-Locustox) comme laboratoire «devant assurer les analyses par screening en Chromatographie en Phase Gazeuse couplée à la Spectrométrie de Masse (GC-MS) des échantillons d’eau de mer prélevés au niveau des points géoréférencés», mais à la fin des travaux, les chercheurs ont conclu qu’«il faudra soumettre ces résultats d’analyse aux toxicologues et orienter les recherches sur les filets utilisés par les pêcheurs». Autrement dit, leurs résultats n’ont pas permis d’avoir le cœur net sur cette maladie qui a fini d’installer la psychose chez les populations, dont certaines refusent même de consommer le poisson.
Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le centre renseigne que le jeudi 19 novembre 2020, «une équipe mixte, composée de deux agents de Ceres-Locustox, d’un (01) agent de la DEEC, d’un Gendarme de l’environnement et d’un représentant de l’Association des pêcheurs, a effectué les prélèvements au niveau de quatre sites de Dakar à Popenguine. Trois échantillons d’eau de mer, un échantillon d’équipement d’un pêcheur (gants) et quatre échantillons de poissons y ont été prélevés».
«LES RECHERCHES S’ORIENTENT VERS LES FILETS UTILISES»
S’exprimant à la clôture de la célébration de la Journée mondiale de la pêche artisanale avant-hier, le ministre des Pêches Alioune Ndoye a révélé que les premiers résultats des analyses de la maladie dermatologique ne révèlent pas de «pollution chimique et autres des zones concernées». «Pour l’instant, les premiers résultats nous sont remontés et il ne s’agit pas de pollution chimique et autres. Les recherches s’orientent vers les filets utilisés. En tout cas, la recherche s’oriente vers ça, mais tous les prélèvements aujourd’hui faits ne révèlent pas de pollution chimique et autres des zones concernées. Donc, ce n’est pas la première piste qui est avérée. Rassurez les populations que les ressources halieutiques ne sont en rien concernées et contaminées. Elles peuvent consommer du poisson. Tous les débarquements font l’objet de prélèvement au Sénégal et d’analyse. C’est pourquoi, nous avons des Laboratoires des services pêche dans les quais et les lieux de débarquements. S’il y avait un risque, je pense que ça aurait été remonté au niveau des décideurs», a-t-il précisé. Déjà vendredi dernier, son collègue de la Santé, Abdoulaye Diouf s’était exprimé sur cette maladie qui affecte les pêcheurs. Lesquels présentent des lésions dermatologiques variées siégeant au visage, aux extrémités et parfois au niveau des organes génitaux externes. «Nous avons demandé à l’Institut Pasteur mais aussi à nos équipes, notamment le centre anti poison, de regarder la question en termes d’investigation. Ce que nous pouvons dire aujourd’hui, c’est que ce n’est pas lié au Covid, parce que les tests sont revenus négatifs. On n’a pas non plus vu la présence de virus, ce qui peut nous faire penser à une origine toxique, mais nous ne pouvons pas, à cet instant-là, le dire», a fait- savoir le maire de la commune de Yoff.
«CEUX QUI PARLENT REGULIEREMENT DES LICENCES DE PÊCHE JOUENT SUR L’AMALGAME»
Le ministre de la pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye, a présidé samedi la Journée mondiale de la pêche artisanale. il en a profité pour expliquer la convention de pêche signée avec l’union européenne
Le ministre de la pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye, a présidé avant-hier la Journée mondiale de la pêche artisanale. il en a profité pour expliquer la convention de pêche signée avec l’union européenne. Selon lui, tous ceux qui parlent régulièrement des licences de pêche jouent sur l’amalgame.
L’accord de pêche signé entre l’Union européenne et le Sénégal continue de susciter moult commentaires et interrogations. Mais pour le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye, tous ceux qui parlent des licences de pêche jouent sur l’amalgame et font des raccourcis qui n’ont rien à voir avec la réalité. Il a fait cette sortie, lors de la Journée mondiale de la pêche artisanale célébrée avant-hier à Diamniadio. Répliquant aux Organisations non gouvernementales (ONG), Alioune Ndoye estime qu’il n’y a aucune nouveauté sur cette convention de pêche. «On dirait que beaucoup d’organisations viennent de découvrir que le Sénégal a une convention de pêche avec l’Union européenne.
Pourtant, dans toutes mes sorties en tant que ministre, je rappelais justement que c’est avec l’Union européenne que nous avons une convention», souligne dépité le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime qui indique que le Parlement européen vient juste de ratifier des accords qui ont été signés au mois de juillet 2019. «L’Etat ne fait rien sur le dos des Sénégalais», clame-t-il. A l’en croire, tous ceux qui s’attaquent à lui sur les questions des licences de pêche étaient présents lors des négociations. C’est pourquoi, il s’interroge sur qui sont réellement derrière ces organisations dont le seul objectif est de vouloir jeter l’opprobre sur les autorités sénégalaises et l’image du Sénégal. «Certaines qui se disent organisations non gouvernementales viennent de ce département et ce sont pour la plupart d’anciens travailleurs du ministère de la Pêche qui veulent nous donner aujourd’hui des leçons. C’est pourquoi, les Sénégalais, notamment les journalistes, doivent fouiller ce qui se cache derrière tout cela», fulmine Alioune Ndoye. Ce chapitre clos, il a tenu à dissiper certaines inquiétudes des acteurs de la pêche artisanale parmi lesquelles on peut citer la sécurité et la surveillance des ressources, la préservation de ces ressources et sa durabilité, la conservation des produits. Il assure que toutes ces préoccupations sont déjà inscrites dans les programmes en exécution du gouvernement. «Le chef de l’Etat a instruit le gouvernement d’accentuer ce travail afin de le rendre beaucoup plus rapide et utile pour les acteurs. Nous sommes engagés dans cette dynamique et nous espérons avoir la collaboration de l’ensemble des acteurs de la pêche qui ont manifesté cette solidarité pour qu’on puisse faire face aux défis du secteur», indique le ministre Alioune Ndoye. Selon lui, la pêche artisanale concerne aujourd’hui 80 à 85% des départements au Sénégal.
Par conséquent, il estime que la pêche industrielle doit être circonscrite dans les zones qui lui sont réservées, notamment la haute mer, cibler les ressources que les pêcheurs artisanaux ont du mal à capturer. Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime en a profité pour inviter les jeunes à mettre un terme à l’émigration clandestine. A cet effet, il appelle les Sénégalais, particulièrement les acteurs de la pêche, à porter le combat de la sensibilisation pour rassurer les jeunes que l’avenir est au Sénégal. «Nous devons savoir que nous ne pouvons pas construire notre pays en le quittant», déclare le maire de Dakar-Plateau.
Abondant dans le même sens, le président du Collectif des Acteurs de la Pêche du Sénégal (Caps), Alioune Thiam, indique son organisation va participer au combat contre l’émigration clandestine. Ainsi, le Caps prévoit d’organiser des tournées de sensibilisation des acteurs de la pêche dans les différentes localités du Sénégal pour inciter les jeunes à rester dans le pays. «D’autant que le secteur de la pêche constitue un pilier important dans l’économie sénégalaise, donc nous devons rester pour développer notre pays», lance-t-il à l’endroit des acteurs de la pêche avant de renouveler son engagement à accompagner le ministre Alioune Ndoye.
Par Abdoulaye TAYE
IDY-MACKY, DEUX LIBERAUX QUI S’ALLIENT
Les alliances et les coalitions constituent des pratiques techniques très appréciées et très appropriées pour renverser les gouvernements ou les maintenir
La politique est une science et une technique basées sur des programmes et des stratégies pour conquérir ou conserver le pouvoir. Les alliances et les coalitions constituent des pratiques techniques très appréciées et très appropriées pour renverser les gouvernements ou les maintenir. La campagne électorale de 2019 a révélé trois fortes coalitions qui ont occupé à l’issue des élections présidentielles les trois premières places en récoltant à elles seules près de 95% des suffrages. Les candidats recalés par le conseil constitutionnel se sont regroupés autour des candidats retenus en cinq pôles suivant des identités politiques plus ou moins marquées.
Les batailles électorales, il faut le noter, se sont livrées par coalitions interposées bâties sur l’opportunisme et le calcul politique loin des considérations idéologiques et programmatiques. Le verdict électoral déclare le président Macky Sall réélu à 58% des suffrages valablement exprimés. Le Sénégal se retrouve dès lors dans un contexte post-électoral où le président de la république vient de rempiler en remportant la victoire face à une opposition très combattive. Il organise un vaste dialogue politique pour favoriser un consensus afin d’apaiser le climat politique.
Tous les principaux acteurs politiques ont répondu présents et ont rencontré le président. Une volonté collective, favorisée certes par le COVID-19, d’apaiser le climat politique et d’arriver à un consensus est ainsi exprimée. L’élection est, quel que soit ses insuffisances, la seule technique valable pour mesurer le degré d’adhésion des populations à une politique.
La campagne électorale est un moment où chacun vend son programme et son leadership suivant un marketing politique déterminé. Les résultats électoraux indiquent la configuration de la représentativité des programmes et du leadership politique des candidats en concurrence. Les observateurs et les analystes politiques comme les leaders politiques doivent interpréter ces résultats électoraux à leur juste signification. Les électeurs sénégalais en votant à 58% pour le président Macky lui ont renouvelé leur confiance. Ils approuvent ses résultats économiques, sociaux, institutionnels et diplomatiques et en demandent plus.
Le Président Macky les a écouté et a entendu leur invitation à continuer sa politique, à poursuivre le chemin qu’il a déjà tracé. Mais quelle doit être la position de l’opposition par rapport à ces résultats ? Elle peut prendre deux attitudes. Elle peut considérer que les résultats des élections sont sincères et représentent la volonté des populations. Dans ce cas, il faut se taire et laisser le président réélu dérouler sa feuille de route sans entrave. Il faut lui accorder un temps d’observation. Pourquoi pas ne pas travailler avec lui en se disant que je me suis trompé, les électeurs ont raison. N’est-ce pas une attitude logique, politiquement et démocratiquement légitime ?
Elle peut aussi considérer que les électeurs se sont trompés. Ils n’ont rien compris. Ils sont des ignares et des incultes. Ils sont vendus et achetés. Ils sont corrompus et mal informés. Ils sont manipulés. On doit continuer à éveiller leur conscience, à attirer leur attention sur les stratégies de manipulation du gouvernement. On doit se radicaliser dès maintenant pour que les électeurs ne soient pas endormis plus longtemps. Deux positions légitimes qui renvoient à des responsabilités déterminées.
La première position plus démocratique ne reconnait pas le substitutionnisme qui consiste à considérer le peuple comme un mineur que l’on doit protéger, couver, éduquer et représenter. Cette attitude responsabilise le peuple électeur, reconnait sa souveraineté et sa majorité électorale. La deuxième attitude traite le peuple électeur comme une masse manipulable qui ne s’émancipe que lorsqu’il sait dire non. Il est conscient lorsqu’il vote contre le pouvoir en place mais il somnole quand il sanctionne l’opposition. Il est incapable de s’émanciper et se laisse manipuler. On ne doit pas l’écouter, on doit lui dicter sa voie et son comportement.
Cette attitude peut paraitre reprochable puisque elle ôte à l’élection toute sa valeur démocratique mais aussi son sens. L’électeur sénégalais est pourtant l’auteur de deux alternances. N’est-ce pas un signe de maturité, de conscience et de responsabilité politique. Il est mur puisqu’il ne se laisse pas manipuler et dicter son attitude par une opposition pressée et introvertie. Il est conscient puisqu’il est capable de distinguer le vrai du faux. Il sait lire la situation politique et prendre une décision responsable. Il a toujours préféré accorder un second mandat avant de sanctionner. Il est digne et mérite respect et considération. Les stratégies politiques ne valent que par leur efficacité. Le président Idrissa Seck est convaincu de son destin présidentiel. Il n’est pas disposé à l’hypothéquer. Son rêve est d’occuper la station présidentielle.
Tous les chemins mènent à Rome. Cependant, il faut choisir le chemin le plus court, le moins pénible, le moins dangereux pour la nation. Il ne s’agit pas d’arriver à la présidence en marchant sur des cadavres. Pour rien au monde Idrissa ne renoncerait à sa vocation présidentielle quel que soit le chemin qu’il aura emprunté. Qualifier sa stratégie de «deal» relève d’une impertinence politique. Un deal sur quoi et pourquoi ? Pour vendre le Sénégal aux USA, à la France ? Je n’y pense pas et les sénégalais ne l’auront jamais accepté. Pour succéder au président Macky ? Pourquoi pas, si c’est un raccourci qui lui permet d’économiser des sous et de l’énergie. Quel opposant sain d’esprit ne l’aurait pas accepté ? Malheureusement pour lui, Macky ne peut pas lui offrir le pouvoir sur un plateau en or.
On a accusé Abdoulaye Wade de dévolution monarchique, il a été battu par Macky en 2012. Il ne pourrait ni conserver le pouvoir ni le transmettre à son fils sans la validation du suffrage universel. Le mandat présidentiel en régime démocratique émane du peuple. «Deal» ou « dévolution monarchique» relève d’un marketing politique d’opposition au rabais destiné à polluer l’opinion politique et à intoxiquer l’opinion démocratique.
Autant les adeptes de la radicalisation ne marchanderait pas leur stratégie pour rien au monde, autant Idrissa Seck ne marchanderait pas non plus son destin présidentiel. Les stratèges de la confrontation sont convaincus que refuser tout compromis, toute négociation, toute proximité avec le pouvoir garantirait leur chance d’accéder au pouvoir. Toute attitude complaisante avec le gouvernement nuirait à cette possibilité. Ils y croient dur comme fer. On peut le leur concéder. Néanmoins, notons que le président Macky a passé huit ans au pouvoir pour venir coiffer au poteau en 2012 l’opposition radicale incarnée par des identités politiques remarquables s’appuyant sur les assises nationales. Destin présidentiel ou victimisation ou haute stratégie politique ou les trois à la fois? xam (je ne sais pas) !
Dans un autre contexte politique et historique, Abdoulaye WADE l’a réussi face à Abdou DIOUF devant l’opposition radicale communiste. Comme quoi il n’existe pas de stratégies politiques exclusivement adaptées à la prise du pouvoir. Idrissa Seck est une valeur politique remarquable parmi les leaders nationaux. On ne peut ni le condamner ni lui reprocher de s’allier stratégiquement à un frère libéral pour devenir président de la république. On doit le juger sur les programmes, les idées et les solutions aux problèmes des sénégalais qu’il propose. Le leadership politique est un leadership transformationnel qui se manifeste par une intelligence politique, une intelligence économique, une intelligence diplomatique et stratégique.
Le leadership politique n’a rien à voir avec la contestation, la protestation, la confrontation ou la radicalisation qui n’expriment que des stratégies de conquête du pouvoir. Il n’est pas non plus du terrorisme verbal encore moins du délire oratoire. Le leadership des radicaux, des contestataires, des protestataires, des activistes n’a pas plus de qualité ni d’efficacité que celui des adeptes de la stratégie de la négociation, du dialogue et de l’alliance. Une alliance ne signifie ni un renoncement à une attitude politique, serait-ce un destin présidentiel, ni un reniement au combat pour le développement, la démocratie et l’indépendance du Sénégal.
De même que la stratégie de la radicalisation, l’alliance n’est qu’une stratégie de conquête du pouvoir. Idrissa Seck a été victime de sa foi, de sa confiance et de sa fidélité à l’amitié ainsi qu’à l’autorité. En 2007 il a obéi aux recommandations et aux conseils d’autorités religieuses alors qu’il était à deux doigts de la victoire aux présidentielles. Il a rencontré son père, ami et mentor Wade, discuté avec lui sous le contrôle du vénéré Abdoul Aziz Sy junior (RTA), mais trahi enfin de course. Malgré cela il est sorti deuxième aux présidentielles de 2007 avec un score d’environ 15% des suffrages. Il remet aujourd’hui la même chose avec Macky avec qui il a partagé un passé. On peut espérer qu’il a tiré tous les enseignements de cette expérience douloureuse.
Parions que cette fois-ci sera la bonne ! Le système politique sénégalais se caractérise par l’existence de deux tendances idéologiques et politiques suffisamment marquées qui se sont alternées au pouvoir. Elles sont représentées par une famille libérale et par une famille socialiste autour desquelles gravitent des partis satellites aux identités politiques moins caractérisées. Souhaitons que l’alliance IDY-MACKY apporte plus de clarté dans le jeu politique, plus de cohérence dans la formation des alliances mais également plus de lisibilité dans les intentions politiques et programmatiques des coalitions.
SOPHIE SIBY AMBITIONNE DE DEVENIR MAIRESSE DE SA COMMUNE
Devenir première mairesse de la commune de Joal-Fadiouth est la volonté de Madame Sophie Siby, la ministre du Pétrole et de l’énergie
Devenir première mairesse de la commune de Joal-Fadiouth est la volonté de Madame Sophie Siby, la ministre du Pétrole et de l’énergie. Son prétexte est de sanctionner positivement les efforts faits par le président Macky Sall dans la commune mais aussi ses propres initiatives dans la prise en charge des préoccupations des populations dans la gestion des calamités naturelles comme la Covid-19 et les inondations. Elle a dévoilé ses ambitions pour sa commune lors d’une soirée de Sargal organisée par les Sages républicains de sa localité de Joal-Fadiouth, durant le week-end.
Selon Madame Siby, le Sargal organisé est à mettre à l’actif d’un des sages de l’Alliance pour la République de Joal Fadhiouth, du nom d’Idrissa Ndiaye, suite à sa reconduction dans l’attelage gouvernemental avec le portefeuille de ministre du Pétrole et de l’énergie. Elle a salué la démarche du Président dans sa politique d’ouverture soldée par des entrées de membres de l’opposition dans le gouvernement.
Face à la presse, le ministre a fait part dans la foulée de la politique de mix énergétique associant l’exploitation du gaz, du pétrole, de la biomasse et d’autres sources d’énergie, tant voulue par le Chef de l’Etat. Sur le mix énergétique, son avis est clair : la biomasse, le soleil, le vent et la pelure de la noix de coco sont des sources d’énergies comme des alternatives au pétrole. La ministre du Pétrole et de l’énergie a évoqué par ailleurs les réformes tenant à cœur concernant Pétrosen et la Senelec.
A l’en croire, la gestion du pétrole et de l’énergie est une chose très importante car ces dernières participent à l’émergence en tant que piliers du développement. Elles n’a pas manqué de même d’avoir une pensée pieuse pour les nombreux jeunes pêcheurs ayant péri en mer dans l’odyssée Barça ou Barsakh. Aux jeunes, son discours reste des plus clairs, les sacrifices faits sont récompensés et elle leur a demandé d’en faire. La solution pour elle est de voir les jeunes se rapprocher des sages pour apprendre beaucoup et faire des valeurs un bréviaire. En plus, elle a aussi demandé aux jeunes de s’armer de foi et d’abnégation pour recevoir des formations appropriées.
LES FILETS DE PÊCHE POURRAIENT ÊTRE À L'ORIGINE DE LA MYSTERIEUSE MALADIE QUI TOUCHE LES PÊCHEURS
Les résultats des enquêtes faites suite à l’apparition d’une maladie mystérieuse chez les pêcheurs artisanaux sont connus
La cause exacte de la maladie de la peau qui sévit dans des zones côtières n’est pas encore dévoilée. Le résultat de prélèvements faits dans quatre zones différentes et publié hier, dimanche 22 novembre, montre une présence toxique qui pourrait avoir un lien avec les filets de pêche.
Les résultats des enquêtes faites suite à l’apparition d’une maladie mystérieuse chez les pêcheurs artisanaux sont connus. Les conclusions publiées hier, dimanche 22 novembre, révèlent qu’il y’a une présence quasi permanente et dans les quatre échantillons prélevés, d’eau de l’acide phtalique, du souffre, de l’acide benzène dicarboxylque et de l’acide hexadecanoique. D’où la nécessité, selon le document qui nous est parvenu, de soumettre les résultats des analyses aux toxicologues et d’orienter les recherches sur les filets utilisés par les pêcheurs.
Les résultats des analyses montrent la présence sur tous les échantillons de l’acide phtalique avec une probabilité de 60%, du souffre estimé à 96,4%, des traces d’acide benzene dicarboxylque avec une probabilité de 48%, d’acide hexadeconoique (51%) de probabilité) et de l’éthanol 20%. Les résultats n’ont pas en revanche, montré la présence de pesticides, ni de polychlorobiphényles (Pcb). Le Pcb 32 a été découvert, mais avec une teneur très faible. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (Hap) n’ont pas été découverts.
Les prélèvements ont été faits par une équipe mixte composée de deux agents de Ceres-Locustox, un agent de la Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec), un gendarme de l’environnement et un représentant de l’association des pêcheurs. Ils ont été faits dans quatre sites répartis entre Dakar et Popenguine.
L’origine de la maladie reste donc un mystère en atteste les différentes déclarations des ministres concernés par la prise en charge en plus de ce résultat qui vient d’être dévoilé. Vendredi dernier, le ministre de l’environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall qui était au chevet des malades à Rufisque, avait évoqué la piste «algale». Son collègue de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, avait quant à lui, évoqué la piste «toxique» sans en donner plus de détails.
Pour rappel, c’est une maladie avec comme symptômes des boutons sur la peau, qui est apparue dans de nombreuses communautés de pêcheurs. Plus de 700 malades ont été décomptés entre Rufisque, Mbour et Yenne. Elle a entrainé l’interdiction de pêche dans certaines zones de débarquement Elle a aussi causé une perte de gain à des pêcheurs et autres mareyeurs, touchés par l’attitude craintive de la population de la ressource halieutique.