LE SAMES DENONCE LA FAIBLESSE DU RECRUTEMENT DES CHIRURGIENS-DENTISTES
Le Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) qui était en conclave à Toubacouta a passé au peigne fin le projet de plan d’investissement dans le secteur de la santé ainsi que les réformes du secteur.

Le Syndicat Autonome des Médecins du Sénégal (SAMES) qui était en conclave à Toubacouta a passé au peigne fin le projet de plan d’investissement dans le secteur de la santé ainsi que les réformes du secteur. «Le Sames se félicite que ses alertes répétées soient enfin entendues à la faveur, malheureusement, de la pandémie de Covid-19 pour une souveraineté médicale et un investissement massif, afin d’assurer les meilleurs soins à la population», déclare le comité exécutif national (CEN) du syndicat qui déplore la faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes.
Le plan d’investissement présenté est ambitieux et pourrait permettre d’améliorer de manière notable la qualité des soins au Sénégal et réduire les déséquilibres entre les régions du pays», indique-t-on dans un communiqué parvenu à «L’As». Toutefois, les médecins réclament la définition d’un mécanisme de financement sûr qui permette la disponibilité des ressources nécessaires dans la durée. «Des pistes de financements innovants devraient être explorées et, dans ce sens, les ressources minières et pétrolières devraient obligatoirement être mises à contribution. Les investissements devront aller de pair avec des réformes pertinentes et consensuelles dans le secteur et qui assureront la motivation des agents et leur maintien dans le secteur public», suggère le comité exécutif du syndicat.
A ce propos, les médecins pensent que le respect des engagements de l’État constitue un préalable à un climat social apaisé. «L’adoption de la loi sur la retraite à 65 ans va dans ce sens et le SAMES demande à l’État d’appliquer les points d’accord résiduels dont les parcelles à usage d’habitation de la ZAC de Lac Rose, l’application des mesures correctrices en rapport avec les résultats de l’étude sur le système de rémunération, le statut des médecins en spécialisation et celui des internes, et enfin la gestion démocratique des ressources humaines», exigentils. Le Sames n’a pas manqué de souligner également que l’ouverture des cliniques, des cabinets médicaux privés, des cabinets dentaires ou des officines reste une prérogative exclusive des agents de santé au Sénégal, et cette disposition ne peut en aucun cas être remise en cause par une réforme pour éviter de transformer la santé en bien marchand quelconque, loin de l’objectif de santé publique. En revanche, le syndicat est favorable au financement par le privé, bien encadré, pour disposer de grands hôpitaux modernes privés.
LA SITUATION DES CHIRURGIENS-DENTISTES PREOCCUPANTE
Par ailleurs, diagnostiquant la santé bucco-dentaire, les médecins la trouvent très préoccupante. Le Sames plaide pour le renforcement de la Division de la santé bucco-dentaire et le développement d’un programme éducationnel à destination des enfants pour leur inculquer de bonnes habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire. «La faiblesse du recrutement des chirurgiens-dentistes par la fonction publique, aggravée par une dégradation de la formation due à l’insuffisance du matériel pédagogique à l’Institut d’odonto-stomatologie de Dakar, pose de véritables problèmes de disponibilité de chirurgiens-dentistes dans les régions périphériques du Sénégal. C’est pourquoi le Sames demande à l’Etat le recrutement volontariste des chirurgiens-dentistes pour résorber le gap de ressources humaines et lutter contre leur chômage et l’exercice illégal de cette profession», indique-t-il.