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28 juin 2025
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
LES INTERNETS EN FURIE (2)
EXCLUSIF SENEPLUS - Les réseaux sociaux révèlent la facilité, pour les humains, de projeter leurs peurs et leurs rancunes. De semer la violence. De haïr. De mener des purges. C’est un drame pour la paix et le progrès de l’humanité - NOTES DE TERRAIN
Dimanche 22 novembre 2020. Il est treize heures à Dakar. Je peux aller voir ce qui se passe sur les réseaux sociaux. J’ai pris une résolution depuis un moment : je décide en avance de l’heure et des jours où je vais sur Twitter et sur Facebook. Avant, je pouvais succomber, facilement, à mes envies de scroller les posts sur les fils d'actualité. Je n’aimais pas cette faiblesse. Alors, acte a été pris, de noter dans mon agenda journalier le temps qui sera alloué aux nouveaux médias. Sauf en cas de nécessité, pour mon travail, je ne traîne plus sur ces espaces virtuels, en dehors des moments prédéfinis. Après, il faut dire aussi, que je suis rarement connecté sur Instagram, Linkedin et Facebook. Pourtant, Twitter, qui est mon espace virtuel favori, est l’un des pires endroits sur Internet. L’amertume et la haine y sont déversées à longueur de journée. C’est lié à sa structure. Les liens sur Twitter sont faibles. La logique de sociabilité y est peu intense. Sur Twitter, le nombre de mots est limité. Puisqu’il faut dire peu, puisqu’il faut paraître bon, il faut être incisif. Il faut toucher fort. Les réseaux sociaux révèlent la facilité, pour les humains, de projeter leurs peurs et leurs rancunes. De semer la violence. De haïr. De mener des purges. C’est désespérant. C’est un drame pour la paix et le progrès de l’humanité.
Le philosophe et les inquisiteurs. À treize heures donc, j’ai ouvert Twitter. Il y avait encore de l’aigreur, de l’agressivité. Que se passait-il encore sur la TL221 - le fil d’actualités de Twitter au Sénégal - ? Le procès d’un philosophe. De quoi était-il accusé ? Les charges, retenues contre lui, étaient lourdes. Pêle-mêle : blasphème ; mauvais musulman ; ignorant ; égaré ; « plus blanc que les blancs ». Dans un pays comme le Sénégal, où la religion, omniprésente, définit presque tout, assujettit les corps et les esprits, moule les consciences, ça fait beaucoup. Cela pèse lourd. Le philosophe, pourtant, a juste donné un avis : « il a un problème avec la charia ». C’était suffisant pour lui faire la morale. À défaut d’avoir sa peau. Ainsi, à un simple point de vue, non violent, qui n’insulte personne, l’injure, l’attaque ad-hominem et la promesse de l’enfer ont été très vite dégainées.
Le philosophe aux yeux de beaucoup de twittos - le peuple de Twitter - est un égaré. Cet argument est simpliste, mais imparable. Il mérite donc qu’on s’y attarde. L’argument de l’égarement est médiocre. Tel est le postulat : il faut penser comme tout le monde. Cela nivelle par le bas. Et c'est même insultant, au fond. Car cet argument reflète la profonde altération de la conscience africaine. Cette blessure difficile à guérir de la colonisation et de l’esclavage. Le « refoulement dans l'inconscient », pour reprendre Fanon, de certains préjugés prononcés à notre encontre par le colon. Derrière l’accusation d’égarement, se cache l'idée monstrueuse « que l’homme noir ne doit pas porter un jugement critique sur le monde ». Car c’est l’activité du blanc. L’homme noir doit croire et s’exécuter. Point barre. Il ne doit pas se rappeler des enseignements de Hordjedjef, Mérikarê, Séhétepibrê, Ani, Khéty, Aménemopé ou Ptahhotep. Il doit oublier la Charte du Mandé. N’a-t-il rien de mieux à faire que de s’occuper de Sophocle ou Platon ? Il ne doit pas parler des droits de l’Homme. Les horizons de l’homme noir sont étriqués. Il est facilement accusé de sédition. Je demande : n’était-ce pas cela la volonté de la colonisation ? De faire de l’Homme noir un paria. Un rien-du-tout, sans cerveau. « Le mal n’est pas tout à fait guéri », aurait dit Cheikh Anta Diop.
L’Homme noir doit rester dans une prison. Il doit éternellement porter « la malédiction de Cham ». Et la religion n’est qu’un prétexte, le prétexte des temps nouveaux, pour le lui rappeler. De quoi d’autre était accusé le philosophe ? Certains twittos lui reprochaient d’être un défenseur de la République et de la laïcité. Regardons de plus près ce grief. Certes, les principes qui fondent notre République sont flous. Il faut aussi dire que la majorité de la population, au Sénégal, est musulmane. Mais qu'est-ce que la République ? Je suis assez d’accord avec la définition qu’en donne Le Robert : « forme de gouvernement où le chef de l’Etat n’est pas seul à détenir le pouvoir qui n’est pas héréditaire. » Et la laïcité ? Tout le monde peut le comprendre par une équidistance de l’Etat envers toutes les chapelles religieuses. Pourquoi ces deux principes, qui promettent la démocratie et la tolérance, et sont contre l’arbitraire, deviennent de plus en plus rejetés au Sénégal ? Les réponses des contempteurs de la République et de la laïcité, au Sénégal, sont les mêmes. Ces principes, disent-ils « sont importés ». Certains tranchent radicalement : « ils ne sont pas compatibles avec un pays musulman ».
Si la paix et la concorde sont souhaitées, pourquoi refuser de vivre confraternellement ? En « plus que frères », et je rajoute et sœurs, Sénégalais ? Considérons-nous les minorités chrétiennes et animistes comme des étrangers ? Par ailleurs, existe-t-il un seul croyant, au Sénégal, menacé dans sa foi par la République et la laïcité ? La vérité, c’est que les fondamentalistes poussent, pour la polarisation de la société sénégalaise. Ils veulent des camps. Les musulmans contre les autres. Ils sont dans la taqiyya - stratégie de dissimulation. Demain, si la République et la laïcité tombent, ils s’en prendront à « l’Islam noir ». Car ils savent que les confréries ont un défaut : elles sont devenues féodales. Et moins ouvertes à l'ljtihad, au mysticisme. Leur hégémonie, qui paraît indépassable, est fragile. Il sera très facile de soulever un peuple frustré et fanatisé contre les marabouts. Mais ça, c’est une autre histoire. Ce qu'il faut remarquer, c'est qu'il y a une tension entre la culture sénégalaise et ses principes de gouvernement. Mais cette tension est créatrice de tolérance. Elle permet une conciliation entre tous les univers communautaires. Qu’ils soient ethniques, religieux, ou géographiques. La République et la laïcité, sénégalaises, garantissent le respect mutuel.
Comment philosopher en Islam ?Pour revenir au philosophe, son activité lui commande de se mettre à distance, sans émotion. D’essayer de comprendre, objectivement. De sortir des clous. Il a, certainement, médité sur la Révélation du Coran. Et assurément, il a fait le long voyage, depuis la naissance de l’Islam, jusqu’à nos jours pour lire les dynamiques qui façonnent sa religion. Il ne doit pas méconnaître les dissensions qui ont travaillé l’Islam. Il sait ce que l’Islam a apporté au monde. De la philosophie, à la science, en passant par la littérature. Il connaît, sûrement, les tentatives des mutazilites, de poser le libre arbitre en déterminant de toute croyance. Et comme il a lu Souleymane Bachir Diagne, il comprend qu'il peut y avoir une raison dans la religion. Aussi, il y a de fortes chances, qu’il connaisse les thèses d’Al-Jahiz, d’Al-Razi, d’Ibn al-Rawandi, d’Avicenne, d’Al-Farabi, d’Al-Mutanabbi, d’Averroès, d’Al-Jabbar, de Mohamed Iqbal. Mais, il ne peut méconnaître la présence énergique, dans l’Islam, des salafistes. Le rôle dans l’histoire d’Ibn Tamiyyah, d’Ibn Hanbal, d’Abd al-Wahhab. Et tous les autodafés et les violences au nom de l’Islam et de la pureté de celui-ci. Assurément, il ne doit pas se douter que l’Islam est une religion, encore jeune et complexe, qui a emprunté plusieurs voies. Et qui se cherche encore.
On demande beaucoup aux intellectuels sénégalais. On leur demande d’avoir du courage. De s’exprimer et d’être plus audibles. De se révéler, pas seulement à la minorité francophone et instruite, mais à toute la communauté nationale. Il y a d’énormes risques à répondre à ces sollicitations. Les intellectuels peuvent lever la voix contre les régimes en place. Contre la classe politique. Contre l’impérialisme. Contre la mauvaise gouvernance et la corruption. C'est facile, tout ça. C’est même ce qu'on leur demande : crier comme tout le monde, ni trop haut, ni trop loin, ni trop fort. La ligne rouge : élargir les perspectives et aller à l’encontre de la doxa sociale. L’intellectuel, au Sénégal, peut tout faire. Sauf jeter un regard critique sur la société. C’est pourtant son rôle. Dans ces conditions, il n'est pas complètement injustifié, que l’intellectuel sénégalais s’en aille. Ailleurs. Où il n’y a pas de pression sociale. Ni de préjugés sur ce dont porte ses travaux. Où il peut, sans risques de se faire avaler par la meute, labourer des idées nouvelles.
La pensée est en berne, au Sénégal. Notre pays devient profondément obscurantiste. Il y a un système inquisitoire informel qui pollue les esprits. Gare aux égarés ! Et l’exemple du professeur Oumar Sankharé est éloquent. Le fanatisme est partout. Malgré les discours grandiloquents sur la tolérance. Et cela même, si tout le monde, ou presque, se réclame du soufisme. Le Sénégal bride ses penseurs et ses intellectuels. C’est une nation qui n’aime pas les hauteurs de vue. Qui ne veut pas de têtes qui dépassent. Qui cherche constamment des traîtres. Qui suspecte ses intellectuels de collusion avec l’ennemi. Le Sénégal est tenté par l’extrémisme. Il a déjà pris goût à l’inquisition. C’est dangereux. Car le point de bascule n’est pas loin. Il suffit d’une petite étincelle pour que tout flambe. Et quand ce sera trop tard, quand les inquisiteurs prendront le pouvoir, beaucoup regretteront les philosophes.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
À PROPOS DU MASSACRE DU THIAROYE, L'EGO FAIT MENTIR L'HISTOIRE COLONIALE
Au moins deux historiens s'opposent sur ce crime colonial. Armelle Mabon démasque le manque de rigueur scientifique de Pascal Blanchard, tout au service d’une histoire forgée pour satisfaire les intérêts du roman national français
Le Blog de Mediapart |
Cathy Limana-Dembélé |
Publication 22/11/2020
Au moins deux historiens s'opposent sur ce crime colonial. Armelle Mabon démasque le manque de rigueur scientifique de Pascal Blanchard, tout au service d’une histoire forgée pour satisfaire les intérêts du roman national, quand corollairement celle-ci sert ses intérêts personnels de promotion et de réputation.
A l’occasion d’une déclaration de Myriam Cottias, alors présidente du CNMHE, j’avais montré, dans mon article1 du 20 juin 2016, comment le révisionnisme ou le négationnisme historique sont toujours reconduits par les historiens de l’esclavage et de la colonisation les plus patentés sous l’influence des media ou des plateaux cathodiques, lesquels usent de ces tromperies pour diminuer la responsabilité de l’État, ce que reconnaissants, les serviteurs de l’État leur rendent bien en favorisant leur notoriété.
L’étude du massacre de Thiaroye perpétré en 1944 en apporte un exemple supplémentaire, que je ne décrirai pas, puisque la vidéo2 que je présente ici en dit l’essentiel. Au moins deux historiens s'opposent sur ce crime colonial, le populaire Pascal Blanchard et Armelle Mabon, qui par ses recherches et ses fouilles d'archives a découvert le mensonge d'État sur le massacre prémédité de Thiaroye tel qu'elle le nomme, enterré sous le sceau du secret d’état.
De ce massacre organisé à des fins de spoliation du solde des combattants Africains, dits « tirailleurs sénégalais », Armelle Mabon3 dévoile la stratégie du complot qui, du reste, a continuellement étançonné les crimes coloniaux et cela depuis les premiers temps de la traite des Noirs jusqu’à la période de la Françafrique, dont les avatars structurels fonctionnent toujours.
Mais elle démasque de plus le manque de rigueur scientifique de Pascal Blanchard4, tout au service d’une histoire forgée pour satisfaire les intérêts du roman national, quand corollairement celle-ci sert ses intérêts personnels de promotion et de réputation. Lire la suite en cliquant ici
par Damien Glez
HARO SUR L'ÉROTISME DE LA SÉRIE KARMA
Le 29e épisode de la série télévisée sénégalaise « Karma » a provoqué la grogne et conduit son producteur à supprimer la scène incriminée. Trop tard pour empêcher les captures d’écran…
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 22/11/2020
Il y a presque 30 ans, en Afrique francophone, ce sont des feuilletons importés comme le sitcom français « Hélène et les garçons » que l’on accusait de faire la promotion des mœurs légères. Si l’on en croit les plus conservateurs des téléspectateurs ou consommateurs de plateformes vidéos, le loup « de l’adultère et de la fornication » est désormais entré dans la bergerie.
Singulièrement au Sénégal, où la production audiovisuelle est dynamique, et où des séries comme « Karma » font grincer des dents… Ce mardi, la chaîne de télévision TFM et le site marodi.tv diffusaient l’épisode 29 inédit du feuilleton romantico-policier, dont l’accroche est « trahir pour venger ». À la fin d’une séquence, les personnages Amy Léa et Abdoul Majib s’embrassent, suscitant la désapprobation de certains observateurs, jugeant la scène « érotique ».
Sur sa page Facebook, le vice-président de la très réactive ONG islamique Jamra, Mame Mactar Guèye, alimente la polémique. Il décrit un excès d’intimité filmée en supposant que « les acteurs principaux sont visiblement aussi proches à l’écran que dans la vie réelle ». Sans autre forme de procès, le producteur Marodi supprime, dans un premier temps, l’épisode incriminé des réseaux sociaux, avant de le republier, amputé du baiser polémique.
L’exemple de « Maîtresse d’un homme marié »
Rien n’étant définitivement effaçable du Net, les images originales surgissent, dans les forums, d’autant que la polémique attise une curiosité plus ou moins malsaine. Comme le déplore Mame Mactar Guèye, la séquence « a été capturée et largement partagée sur les réseaux sociaux »…
Le président de l’Association nationale des albinos du Sénégal prend la parole et s’élève contre les silences troublants, l’indifférence et propose des solutions pour un mieux-être de ses semblables
Leur existence est parsemée d’embûches, l’horizon incertain. Le cri du cœur de Mouhamadou Bamba Diop se fait l’écho de toute une communauté rongée par un mal congénital, l’albinisme. Le président de l’Association nationale des albinos du Sénégal prend la parole et s’élève contre les silences troublants, l’indifférence et propose des solutions pour un mieux-être de ses semblables.
Quels sont les difficultés les plus insidieuses auxquelles sont confrontées les personnes atteintes d’albinisme ?
Ce sont les problèmes liés à l’exposition au soleil car, après seulement 30 minutes, l’albinos peut avoir des brulures de 90° qui peuvent mener à une infection, un vieillissement précoce, voire un cancer. Il y a aussi les problèmes de vision résultant du déficit en mélanine qui a des conséquences sur la peau et les yeux.
Qu’en est-il de l’accès aux soins ?
L’accès aux soins constitue une grande difficulté car la plupart des albinos vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Ils sont discriminés et ne sont même pas pris en compte par les derniers recensements de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. Pour prendre en charge une communauté, il faut l’intégrer dans sa politique publique. Les visites sont insuffisantes parce qu’il n’y a pas assez de spécialistes. Le peu qu’il y en a sont des professeurs d’université très souvent occupés. Au Sénégal, il n’y a pas un programme spécial dédié aux albinos. Nous pensons que l’État doit veiller à une meilleure intégration des albinos dans la société et leur prise en charge dans les politiques de santé, d’éducation….
Les crèmes solaires sont-elles suffisamment accessibles ?
Ces produits ne sont pas disponibles. C’est d’ailleurs ce qui nous a poussés à élaborer un projet de fabrication de nos propres produits qui seront à base de beurre de karité, comme cela se fait en Côte d’Ivoire, au Malawi, au Mali… Du coup, cela nous permettrait de régler au moins deux problèmes : la création d’emplois pour les personnes vivant avec l’albinisme et l’amoindrissement des dégâts causés par le cancer chez les albinos. Car, les crèmes solaires disponibles ne sont pas toutes de bonne qualité. L’État nous avait promis un accompagnement avec la Délégation à l’entrepreneuriat rapide (Der) que nous attendons toujours pour pouvoir mettre en place cette unité de fabrication.
Quelles sont aujourd’hui leurs chances réelles d’insertion professionnelle ?
Les chances d’insertion professionnelle des albinos sont minimes car 90% d’entre eux ne sont pas scolarisés ou abandonnent leurs études très tôt à cause principalement de la discrimination, des problèmes de vision et surtout de leur dénuement. Les parents ont souvent tendance à les pousser à la mendicité, c’est la cause première de déperdition scolaire. Cependant, on a vu certains albinos percer et faire des études supérieures. Malgré cela, ils peinent à trouver un emploi décent à cause de leur état. Ceci est la pire des formes de discrimination car c’est celle-là même qui départit l’albinos de sa dignité en l’empêchant de montrer ses compétences, en le poussant à tendre la main.
Est-ce qu’ils sont bien intégrés dans la société sénégalaise ?
L’intégration des albinos dans nos sociétés laisse à désirer. Les albinos ont commencé à se marier entre eux parce qu’ils sont conscients que leurs chances de contracter mariage avec des personnes non albinos sont minimes du fait de cette peur irraisonnée que la société éprouve à leur endroit. En général, ceux qui s’approchent des albinos ne le font que pour des raisons mystiques. Nous sommes enfermés dans un cercle vicieux et abandonnés à nous-mêmes. Nous vivons avec les difficultés de la vie, la crainte d’être sacrifiés un jour, la psychose de tomber malade du cancer, de ne jamais pouvoir devenir des médecins, des ingénieurs, des avocats, des journalistes… Nous brûlons le jour et gémissons la nuit. Nous demandons aux autorités de nous considérer davantage. Nous sommes d’une blancheur qui renferme beaucoup de zones d’ombre. Toutes les personnes sont d’égale dignité et doivent être considérées comme des personnes normales pour pouvoir jouer, chacune en ce qui la concerne, son rôle dans le développement du pays. Les albinos méritent d’avoir une vraie place dans la société.
LE SUPPLICE DES ALBINOS
Leur vie emprunte les allées sinueuses d’un mal congénital qui atteint leur corps et les blesse dans leur dignité. Les personnes frappées d’albinisme souffrent dans leur chair et subissent l’ostracisme d’une société attachée à ses mythes
Ils souffrent le martyre. Leur vie emprunte les allées sinueuses d’un mal congénital qui atteint leur corps et les blesse dans leur dignité. Les personnes frappées d’albinisme souffrent dans leur chair et subissent l’ostracisme d’une société attachée à ses mythes et à ses aversions irraisonnées. Comme si leur supplice corporel n’était pas si oppressant.
« Nos droits sont bafoués ». Cette ritournelle plaintive est fixée dans la mémoire collective. Mouhamadou Bamba Diop, président de l’Association des albinos du Sénégal, ne fait que l’entonner une fois de plus. Beaucoup de mythes, quelquefois discriminatoires, sont attachés à l’albinisme. « Les gens méconnaissent cette anomalie congénitale à tel point qu’une femme qui mettait au monde un albinos était accusée d’avoir trompé son mari avec un blanc », confie Diarray Diallo, albinos, journaliste à la Dtv. La société tarde à briser le tabou. «On considère les albinos à la fois comme des semblables très proches de nous et des êtres venus d’ailleurs. Dans le milieu africain où la réalité humaine cohabite toujours avec celle des esprits invisibles, ils ont souvent été perçus comme des êtres à part, venus de l’autre monde », analyse docteur Mahmadou Mbodj, psychiatre.
Ces croyances tenaces, qui ont traversé les âges, ont longtemps poussé certains parents à se débarrasser des nouveau-nés par peur d’être reprouvés par la société. D’autres ont tendance, à en croire El Hadj Guèye, président de Club albinos, à fuir leurs responsabilités à cause des coûts importants que nécessite la prise en charge d’un enfant atteint d’albinisme. D’après « Jeune Afrique », plusieurs dizaines de femmes albinos se font violer tous les ans au Sénégal à cause de la croyance selon laquelle coucher avec une albinos guérit du Sida.
On m’a proposé 150.000 FCfa contre mes cheveux
Pendant les campagnes électorales, certaines familles cèdent à la psychose du fait des tentatives d’enlèvement d’albinos signalés régulièrement. Leurs cheveux seraient commercialisés et leurs organes (langue, tête, doigt…) très prisés. « En 2012, à Kaolack, un enfant a été kidnappé et rasé de force avant d’être libéré par ses ravisseurs qui avaient besoin de ses cheveux. Au cours du même mois, un ami du nom de Ndecky a reçu la visite d’inconnus qui voulaient s’en prendre à lui. Il est finalement venu se réfugier chez moi à Bargny, le temps que les choses se tassent», confie El Hadj Guèye.
Le sort des albinos rend compte de la prégnance du « souterrain » dans la société sénégalaise qui « pense que l’albinisme rime forcément avec la mendicité et le mystérieux », pense Astou Fall, présidente des albinos de Pikine.
Les amulettes et potions magiques préparées avec des organes d’albinos sont souvent considérées comme les plus efficaces par les hommes et femmes qui aspirent à un destin prodigieux. Cela favorise les agressions, les enlèvements et même parfois l’exhumation des cadavres d’albinos. « Pendant la campagne électorale de 2012, on nous avait signalé sept assassinats et dix tentatives d’enlèvement. Cela ne s’était jamais produit avant », s’indigne Mouhamadou Bamba Diop, président de l’Association des albinos du Sénégal. « Lors d’une campagne électorale, quelqu’un m’a offert 150.000 FCfa pour que je lui donne mes cheveux ; ce que j’ai catégoriquement refusé », révèle l’albinos Diarray Diallo. Les organisations d’albinos ont souvent sonné l’alerte, surtout en période électorale. En plus de l’ostracisme, ils vivent dans l’angoisse dont est saisie une proie face au prédateur.
«Toubab raté »
Selon les statistiques, 98 % des albinos sont confrontés à des problèmes liés à l’accès aux soins de santé et à l’éducation. «Des membres de notre association, qui ont fini leur formation et déposé dans des centaines d’entreprises, voient leurs dossiers rejetés. Ils sont ignorés. Les gens ne veulent pas recruter des albinos», se désole le président Mouhamadou Bamba Diop. Cette difficulté à s’insérer dans la sphère professionnelle les contraint souvent à la mendicité qui devient leur seul moyen de subsistance. Car, la majeure partie des albinos n’ont pas terminé leurs études pour pouvoir prétendre à un emploi digne. « À l’école, on m’appelait toubab ratée. Imaginez la détresse de cette enfant qui n’a pas ce ressort psychologiquement l’incitant à poursuivre les études », témoigne Diarray Diallo.
Une profonde solitude
«Dans nos quartiers, certains rebroussent chemin, crachent par terre ou sur leur poitrine quand ils croisent un albinos, pour se préserver de la malédiction», se désole Ibrahima Fall. Dans les transports publics, certains refusent de s’asseoir à côté des albinos. Ils ne jouissent pas non plus, au sein même de la cellule familiale, de l’affection qu’ils auraient pu espérer. «Il peut arriver qu’un frère ou une sœur manque de respect à sa frangine albinos ou refuse de manger quand c’est elle qui cuisine », confie Astou Fall, présidente des albinos de Pikine. On les pousse ainsi dans la rue pour mendier et nourrir les autres membres de la famille. « Quand je courtisais ma femme, ses amis se moquaient d’elle en lui disant chaque fois que je me pointais : « ton Européen est arrivé ». Cela l’a laissait indifférente et nous avons fini par nous marier », se souvient Babacar Mbaye, le regard perdu. « La première forme de stigmatisation, c’est le fait de les appeler albinos, c’est comme si on leur rappelait toujours ce qu’ils vivent. C’est pourquoi je préfère le terme de personne vivant avec l’albinisme», rectifie Asse Malick, président du Club albinos. « Certains se marient avec une albinos pour arriver à leur fin et disposer d’elle (ses cheveux, ses menstrues, ses ongles…) et divorcer après. C’est pourquoi beaucoup d’albinos sont célibataires », gémit Astou Fall, non sans déplorer les conditions de vie des albinos et le dédain des familles qui devaient être leurs boucliers.
Les soins médicaux, un autre calvaire
Pour se soigner, les albinos sont obligés de casser leur tirelire, de compter sur les âmes généreuses ou de laisser leur état se dégrader.
«Il est très rare de voir un albinos vivre plus de 50 ans. C’est assez révélateur », s’émeut Mouhamadou Bamba Diop, président de l’Association des albinos du Sénégal. Cette réalité témoigne, selon lui, du déficit de prise en charge au plan sanitaire. Du fait de leur nature physiologique, les albinos sont très exposés au cancer et à d’autres complications liées aux infections de la peau. Ces soins sont particulièrement coûteux, car les ordonnances peuvent aller jusqu’à 150.000 ou même 200.000 FCfa.
Pour des individus très souvent démunis, la note est très salée. Les albinos n’ont pas tous accès aux crèmes solaires protégeant leur peau contre l’insolation qui est la première cause de cancer chez eux. « Certains produits fabriqués au Sénégal coûtent 150.000 FCfa, alors que ceux qui proviennent d’Australie sont évalués à 120.000 FCfa. Cela est hors de portée pour la plupart des albinos. Parfois, quand il y a des dons, la distribution se fait de façon inadéquate. On déplace les gens de l’intérieur du pays pour les filmer et leur donner des tubes qui ne couvrent qu’un mois », regrette M. Diop.
Les soins ophtalmologiques constituent également un véritable écueil à leur épanouissement. Car, ils ont des troubles visuels accrus. Une étude de l’Institut d’hygiène sociale de Dakar a montré que les albinos atteints de cancer de la peau ont une espérance de vie de 45 ans et que 30 à 35 meurent de cette pathologie chaque année au Sénégal. «Des Ong étrangères nous aident, fort heureusement, à nous soigner gratuitement, au moment où l’État tarde à subventionner certains médicaments. Je suggère aux décideurs la création d’usine de fabrication de crèmes solaires et une exonération sur les droits de douane pour ces produits. L’enfant albinos qui naît est à moitié aveugle jusqu’à l’âge de six mois. Il a donc besoin de suivi médical, d’où la nécessité d’avoir des centres spécialisés qui leur permettront de s’épanouir», préconise M. Diop.
Sur les 10 catégories d’albinos, les 8 sont présentes au Sénégal. Cela contredit ceux qui en ont fait une malédiction. Cette anomalie congénitale est scientifiquement expliquée et se transmet par les gênes. Elle peut ainsi sauter 4 à 5 générations dans une famille. Quand deux sujets porteurs des gênes de l’albinisme se rencontrent, il y a de fortes chances qu’ils mettent au monde un enfant albinos.
Une fragilité corporelle généralisée
« L’albinisme demeure un mystère pour moi depuis tout le temps que je l’étudie ». Cette confidence du guérisseur traditionnel Saliou Sène rend compte des légendes qui accompagnent les narrations sur l’albinisme. Astou Diouf Kébé, dermatologue à l’Institut d’hygiène sociale de Dakar ex-Polyclinique, n’accrédite point ces fables. « L’albinisme est une hypo-pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux. Les signes cliniques peuvent être cutanés, ophtalmologiques, Orl, neurologiques… L’albinisme Oac de type 1A est de loin le plus sévère. La peau et les cheveux sont blancs à la naissance et l’iris est gris, clair ou bleu, complètement translucide, avec une acuité visuelle associée à une hypoplasie fovéale complète. L’Oac 1 de type B est d’un phénotype plus modéré, tant sur le plan de la dépigmentation que de l’ophtalmologie. Il y a aussi l’Oac 3 qui se manifeste par une peau cuivrée, bronzée, avec les cheveux roux ou bruns. Leur état nécessite une prévention accrue du fait de leurs prédispositions génétiques, des dépistages annuels, une photo protection cutanée dès le jeune âge, des vêtements couvrant le corps et de ne pas s’exposer au soleil », assure-t-elle.
Vieillissement prématuré
D’après le dermatologue Cheikh Mbacke Kassé, les albinos présentent une fragilité à tous les organes car ceux-ci sont reliés aux vaisseaux sanguins et les enzymes cellulaires sont souvent inopérants. La mélanine est la substance qui joue le rôle de protecteur contre les rayons ultraviolets du soleil. « En l’absence de ce pigment, la peau et les yeux sont plus sensibles au soleil. L’épiderme est plus vulnérable surtout en cas de brûlure, avec un vieillissement prématuré, la présence de kératoses (kératodermie, excroissance de la couche superficielle de la peau), de plaies et le cancer de la peau », renseigne-t-il.
Les risques de l’« endogamie »
Selon le Docteur Mor Nguer, ophtalmologue à Hoggy, l’albinisme est une anomalie due à des facteurs génétiques, responsables de tous ces troubles que l’on note chez les sujets, la motilité, les problèmes de peau, les malformations, les troubles visuels accrus… Les bébés albinos viennent au monde presqu’aveugles, ils retrouvent une vision relative au fur et à mesure. La seule solution de correction se trouve être les équipements visuels, les filtres à ultraviolets… « Nous leur donnons des conseils génétiques, c’est-à-dire de ne pas se marier entre eux ou d’arrêter la procréation une fois qu’ils mettent au monde deux ou trois enfants albinos. Les albinos doivent se faire dépister très tôt pour nous permettre de leur assurer une prise en charge plus correcte et à temps. Cela passera, à coup sûr, par de bonnes campagnes de sensibilisation, par les associations, pour éveiller leurs membres.
AU BURKINA FASO, LES BUREAUX DE VOTE OUVRENT SOUS LA MENACE DJIHADISTE
Le Burkina Faso a ouvert dimanche ses bureaux de vote pour élire son président et ses députés dans un contexte politique et sécuritaire tendu avec le risque d'attaques jihadistes.
Le Burkina Faso a ouvert dimanche ses bureaux de vote pour élire son président et ses députés dans un contexte politique et sécuritaire tendu avec le risque d'attaques jihadistes.
Le Burkina Faso a commencé dimanche 22 novembre à voter pour élire son président et ses députés dans un contexte politique et sécuritaire tendu, avec le risque d'attaques jihadistes. Politiquement, cette présidentielle paraît toutefois la plus ouverte de l'histoire du pays. Les opposants ont annoncé qu'ils s'uniraient derrière celui arrivé en tête pour le deuxième tour, un cas de figure qui n'est encore jamais arrivé dans le pays.
Quelque 6,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour ce double scrutin, mais près d'un cinquième du pays ne pourra pas voter, faute d'une présence suffisante de l'État dans certaines zones du nord et de l'est, en proie à des attaques jihadistes et à des violences intercommunautaires quasi quotidiennes.
LES PREMIERS RÉSULTATS DES ANALYSES ‘’NE RÉVÈLENT PAS DE POLLUTION CHIMIQUE’’
Les premiers résultats des analyses de la maladie dermatologique notée chez des pêcheurs rentrés de haute mer ‘’ne révèlent pas de pollution chimique et autres des zones concernées’’, a assuré samedi soir, le ministre de pêches et de l’économie maritime,
Diamniadio, 21 nov (APS) – Les premiers résultats des analyses de la maladie dermatologique notée chez des pêcheurs rentrés de haute mer ‘’ne révèlent pas de pollution chimique et autres des zones concernées’’, a assuré samedi soir, le ministre de pêches et de l’économie maritime, Alioune Ndoye.
‘’Notez que pour l’instant les premiers résultats nous sont remontés et il ne s’agit pas de pollution chimique et autres. Les recherches s’orientent vers les filets utilisés. En tout cas, la recherche s’oriente vers ça, mais tous les prélèvements aujourd’hui faits ne révèlent pas de pollution chimique et autres des zones concernées’’, a-t-il indiqué.
M. Ndoye s’exprimait à la clôture de la célébration dans l’espace de la sphère ministérielle de Diamniadio de la Journée mondiale de la pêche artisanale qui a réuni des représentants de toutes les régions de ce secteur ainsi que des officiels et des partenaires techniques et financiers.
‘’Donc, ce n’est pas la première piste qui est avérée. Rassurez les populations que les ressources halieutiques ne sont en rien concernées et contaminées. Elles peuvent consommer du poisson’’, a-t-il expliqué.
‘’Tous les débarquements font l’objet de prélèvement au Sénégal et d’analyse. C’est pourquoi, nous avons des Laboratoires des services pêche dans les quais et les lieux de débarquements. S’il y avait un risque, je pense que ça aurait remonté au niveau des décideurs’’, a-t-il ajouté.
Le ministre Ndoye s’est félicité de la bonne organisation de la cérémonie de la célébration de la Journée mondiale de la pêche artisanale.
‘’Nous avons, avec l’ensemble des organisations de la pêche artisanale échanger par rapport aux difficultés, aux défis et aux perspectives qui se posent au secteur qui est un secteur important. Nous avons noté l’ensemble des observations de ces acteurs qui sont des professionnels de leur métier’’, a souligné Alioune Ndoye.
Il a assuré que ses services travaillent à apporter autant que possible les réponses adéquates par rapport aux attentes de ces acteurs.
‘’La plupart de ces attentes se trouvent inscrites dans des programmes en exécution du gouvernement. Il s’agit de la sécurité, de la surveillance de nos ressources halieutiques, de la préservation et de la durabilité de ces ressources, et de leurs outils de travail’’, a-t-il fait savoir.
Il a rappelé que la pêche artisanale représente aujourd’hui entre 80 et 85% des débarquements au Sénégal.
DES TRAVAILLEURS DE LA CSS POUR L’ARRÊT DES DIPA ET L’IMPORTATION DU SUCRE
Selon le secrétaire général de la section CNTS de la CSS, Amary Diouf, ‘’aujourd’hui plus de 150.000 tonnes de sucre importées inondent le marché, ce qui fait perdre à la CCS son chiffre d’affaires et menace les emplois pour les 8500 travailleurs
Richard-Toll (Saint-Louis), 21 nov (APS) - Les travailleurs de la compagnie sucrière sénégalaise (CSS) affiliés à la CNTS, la centrale la plus représentative, appuyés par d’autres organisations syndicales, ont procédé samedi une marche de protestation à travers les artères de la ville de Richard-Toll, ‘’pour l’arrêt des DIPA et l’importation du sucre’’, a constaté l’APS.
Selon le secrétaire général de la section CNTS de la CSS, Amary Diouf, ‘’aujourd’hui plus de 150.000 tonnes de sucre importées inondent le marché, ce qui fait perdre à la CCS son chiffre d’affaires et menace les emplois pour les 8500 travailleurs et les 150.000 familles du Walo’’.
Il a salué la forte mobilisation des populations du département de Dagana, de Richard-Toll et de l’ensemble du Walo, pour soutenir le combat des travailleurs de l’entreprise, la CCS, installée dans les terres du Walo depuis 50 ans et ‘’devenue un patrimoine du Sénégal’’.
De son côté le directeur des ressources humaines de la CSS, Louis Lamotte, s’est réjoui des directives données par le président Macky Sall afin que l’importation du sucre soit régulée, pour protéger les milliers d’emplois de la compagnie sucrière.
‘’L’usine dispose aujourd’hui d’un stock invendu de 30.000 tonnes à cause de l’inondation du marché sénégalais par le sucre importé de manière illégale’’, déplore-t-il.
Les travailleurs fortement mobilisés ont scandé des slogans pour dénoncer ce qu’ils appellent ‘’la mort programmée de la CSS’’. Sur leurs pancartes, on peut lire : ‘’stop à l’importation du sucre’’, ‘’nos emplois menacés, mon emploi ma vie’’, ‘’CCS, la marmite de Richard-Toll’’, etc.
Au terme de leur marche, les syndicalistes annoncent d’autres formes de lutte, pour freiner ce qu’ils qualifient ‘’les pilleurs de l’économie’’.
GUILLAUME SORO DÉSORMAIS INDÉSIRABLE SUR LE SOL FRANÇAIS
« Il n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière », a dit le président français en référence à l’appel à l’insurrection en Côte d’Ivoire lancé le 4 novembre par l’opposant
Où se trouve actuellement Guillaume Soro ? La question se pose après la petite phrase lâchée hier par Emmanuel Macron dans « Jeune Afrique » : « Je crois qu’il n’est plus en France », a dit à son propos le président français. L’entourage de l’ancien Premier ministre ivoirien n’a pas voulu en dire plus. Ce qui est sûr, c’est que la France ne veut plus de lui sur son territoire.
Guillaume Soro est désormais indésirable sur le sol français. Emmanuel Macron l’a clairement notifié hier dans l’interview qu’il a accordé à nos confrères de Jeune Afrique : « Il n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière », a dit le président français en référence à l’appel à l’insurrection en Côte d’Ivoire lancé le 4 novembre 2020 depuis la France par l’ancien Premier ministre ivoirien.
LES AVANTAGES DÛS À AMINATA TOURÉ EN QUALITÉ DE PRÉSIDENTE HONORAIRE DU CESE
L'ancien patronne du CESE a désormais droit à une indemnité de 4 millions 500 mille FCFA net/mois, un véhicule de fonction avec laissez-passer permanent, un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres, entre autres
Aminata Touré a quitté officiellement la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese) avec l’installation, jeudi, d’Idrissa Seck. Une nouvelle page s’ouvre pour l’ancienne Première ministre du Sénégal de septembre 2013 à juillet 2014. Mais son futur devra toujours se conjuguer avec cette institution qu’elle a dirigée pendant 15 mois. Puisque le Sénégal compte bien traiter son statut d’ancienne Président du Cese comme il le fait avec ses prédécesseurs.
Le chef de l’Etat Macky Sall avait institué un honorariat dans un décret signé, le 17 avril dernier. Ainsi Aminata Touré va désormais bénéficier, d’un certain nombre d’avantages, en vertu de l’article 3 dudit décret qui cite : « une indemnité de représentation de 4 millions 500 mille FCFA net/mois, un véhicule de fonction avec laissez-passer permanent, un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres, et un agent de sécurité rapproché ».
Ce n’est pas tout. En tant que présidente honoraire du Cese, elle pourra être invité aux cérémonies officielles de la République auxquelles elle prendra rang et place, selon les prescriptions protocolaires. Ce décret concerne, donc, Aminata Touré, Aminata Tall et Famara Ibrahima Sagna puisque ce sont les seuls encore en vie sur les dix (10) personnalités du pays qui se sont succédé à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese).