LA PSYCHOSE PERDURE
Les pêcheurs vont devoir garder leur mal en patience avant de connaitre l’origine de la maladie qui touche certains de leurs collègues. Les dernières analyses effectuées n’ont pas permis d’avoir une réponse claire.

Les pêcheurs vont devoir garder leur mal en patience avant de connaitre l’origine de la maladie qui touche certains de leurs collègues. Les dernières analyses effectuées n’ont pas permis d’avoir une réponse claire. Ainsi, la piste de la recherche est orientée vers les filets de pêche.
Ceux qui considèrent la dermatose chez des pêcheurs résidant à Saint-Louis, Diogo, Fass Boy et Thiaroye Sur Mer comme une maladie «mystérieuse» n’ont pas pour le moment tort. Les autorités étatiques n’arrivent toujours pas à éclairer la lanterne des populations sur son origine. Pour cause, la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) avait commis le Centre Régional de Recherches en Ecotoxicologie et Sécurité Environnementale (Ceres-Locustox) comme laboratoire «devant assurer les analyses par screening en Chromatographie en Phase Gazeuse couplée à la Spectrométrie de Masse (GC-MS) des échantillons d’eau de mer prélevés au niveau des points géoréférencés», mais à la fin des travaux, les chercheurs ont conclu qu’«il faudra soumettre ces résultats d’analyse aux toxicologues et orienter les recherches sur les filets utilisés par les pêcheurs». Autrement dit, leurs résultats n’ont pas permis d’avoir le cœur net sur cette maladie qui a fini d’installer la psychose chez les populations, dont certaines refusent même de consommer le poisson.
Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le centre renseigne que le jeudi 19 novembre 2020, «une équipe mixte, composée de deux agents de Ceres-Locustox, d’un (01) agent de la DEEC, d’un Gendarme de l’environnement et d’un représentant de l’Association des pêcheurs, a effectué les prélèvements au niveau de quatre sites de Dakar à Popenguine. Trois échantillons d’eau de mer, un échantillon d’équipement d’un pêcheur (gants) et quatre échantillons de poissons y ont été prélevés».
«LES RECHERCHES S’ORIENTENT VERS LES FILETS UTILISES»
S’exprimant à la clôture de la célébration de la Journée mondiale de la pêche artisanale avant-hier, le ministre des Pêches Alioune Ndoye a révélé que les premiers résultats des analyses de la maladie dermatologique ne révèlent pas de «pollution chimique et autres des zones concernées». «Pour l’instant, les premiers résultats nous sont remontés et il ne s’agit pas de pollution chimique et autres. Les recherches s’orientent vers les filets utilisés. En tout cas, la recherche s’oriente vers ça, mais tous les prélèvements aujourd’hui faits ne révèlent pas de pollution chimique et autres des zones concernées. Donc, ce n’est pas la première piste qui est avérée. Rassurez les populations que les ressources halieutiques ne sont en rien concernées et contaminées. Elles peuvent consommer du poisson. Tous les débarquements font l’objet de prélèvement au Sénégal et d’analyse. C’est pourquoi, nous avons des Laboratoires des services pêche dans les quais et les lieux de débarquements. S’il y avait un risque, je pense que ça aurait été remonté au niveau des décideurs», a-t-il précisé. Déjà vendredi dernier, son collègue de la Santé, Abdoulaye Diouf s’était exprimé sur cette maladie qui affecte les pêcheurs. Lesquels présentent des lésions dermatologiques variées siégeant au visage, aux extrémités et parfois au niveau des organes génitaux externes. «Nous avons demandé à l’Institut Pasteur mais aussi à nos équipes, notamment le centre anti poison, de regarder la question en termes d’investigation. Ce que nous pouvons dire aujourd’hui, c’est que ce n’est pas lié au Covid, parce que les tests sont revenus négatifs. On n’a pas non plus vu la présence de virus, ce qui peut nous faire penser à une origine toxique, mais nous ne pouvons pas, à cet instant-là, le dire», a fait- savoir le maire de la commune de Yoff.