Ce n’est pas sans un certain amusement que les Africains assistent au spectacle de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le caricaturiste algérien Dilem ne s’y trompe pas, avec ce dessin publié par le quotidien Liberté. On y voit un Donald Trump sifflotant, prêt à casser la vitre d’une borne d’urgence dans laquelle se trouve un suprématiste blanc revêtu de la cagoule du Klu Klu Klan et armé d’un fusil. Un dessin légendé ainsi : « USA : une élection sous haute tension »
Le site d’information guinéen Ledjely se gausse : « qui aurait cru qu’on arriverait à comparer l’organisation des élections aux Etats-Unis et en Afrique ? Pourtant, avec ce qui se dessine, nous pouvons bien nous autoriser un tel parallèle. D’abord, par rapport au délai d’attente des résultats. Généralement, sur le continent africain, la proclamation du nom du vainqueur intervient entre trois et cinq jours après le scrutin. Et on a tendance à expliquer une telle attente par les défis logistiques que posent le dépouillement, la compilation et la remontée des données. Des défis d’autant plus importants qu’il s’agit dans la majeure partie des cas, de pays pauvres et en manque cruel d’infrastructures notamment routières. Des explications qui ne sauraient rendre compte de ce que nous observons aux Etats-Unis. Ensuite, poursuit Ledjely, «recours (en justice), contestation, annulations de vote, bras-de-fer… habituellement, ce lexique-là, en période électorale, est davantage réservé au continent africain. Le continent dit des "républiques bananières". »
Trump-Biden, Condé-Cellou, Ouattara-Bédié…
« Tiens, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage des Africains ! », renchérit Aujourd’hui au Burkina. « "Fraudes… un petit groupe de gens essaie de nous voler l’élection, je vais saisir la Cour suprême". Ces propos ne sortent pas de la bouche d’un opposant africain, fâché et transi par sa défaite face à un président-sortant. Non ! Ces mots ont été lâchés par Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, qui affronte dans les urnes Joe Biden, champion des démocrates. »
Le Chinois Poly Changda enlève le contrat de construction du pont de Rosso et ses viaducs d’accès pour 47 millions d’euros.
Il bat toute une foule de concurrents parmi lesquels les géants chinois China State Construction Engineering Corporation (CSCEC); Hunan Road and Bridge Construction, China Railway Seventth Group et Stecol Corporation, l’égyptien Arab Contractor, le portugais Teixeira Duarte, le sénégalais Rizzani De Eccher/Ecotra/Spic……
Poly Changda a d’autant plus séduit Nouakchott et Dakar que son offre était de loin la meilleure comparée à celles de 16 autres candidats en lice.
Le Chinois dispose d’un délai de 30 mois pour exécuter son contrat et doit démarrer les travaux de construction dès le 20 décembre 2020.
Pour compenser la baisse des ventes liée à la crise pandémique, un grand laboratoire pharmaceutique étranger a décidé d’augmenter les prix de ses produits jugés « efficaces » tels que Litacold, ibuprofen, Genforte, Gripex etc.
Dès la semaine prochaine, les prix de certains médicaments très prisés vont augmenter. En effet, devant l’intense lobbying d’un laboratoire étranger, la direction de la Pharmacie et du Médicament a finalement consenti la hausse tarifaire d’un important lot de médicaments bien vendus au Sénégal. D’ailleurs, toutes les officines de pharmacies ont reçu une circulaire de hausse de prix.
Les sénégalais malades ou souffrant sont les premières victimes de la crise du covid19. Et naturellement, les officines de pharmacie n’échappent pas à la sinistrose ambiante. Pour compenser la baisse des ventes liée à la crise pandémique, un grand laboratoire pharmaceutique étranger a décidé d’augmenter les prix de ses produits jugés « efficaces » tels que Litacold, ibuprofen, Genforte, Gripex etc. Ces médicaments soignant le rhume, la toux, la douleur et la fièvre d’une manière générale, bien que jugés « non essentiels », vont cependant connaître une hausse tarifaire. on nous souffle également qu’un autre laboratoire pharmaceutique a discrètement augmenté certains de ses médicaments anti-hémorroïdaires et multivitaminés en imposant de nouveaux prix. Par exemple, ce médicament vitamines & minéraux dont le prix passe de 2.189 cfa à 3.100 cfa. Sans oublier d’autres remèdes vitaux qui ont subi un « braquage » tarifaire exagéré avec la complicité — ou l’impuissance — des autorités pharmaceutiques.
En effet le gouvernement, par le biais de la direction de la Pharmacie et du Médicament, a finalement cédé à la pression de ce laboratoire pharmaceutique pour autoriser — en tout cas ne pas s’opposer — à la hausse des prix des médicaments fabriqués par ce labo. Et dès la semaine prochaine, les nouveau prix seront en vigueur. Pour preuve, toutes les officines pharmaceutiques ont reçu une circulaire officielle de hausse contenant un tableau d’homologation des prix. Selon un pharmacien qui s’est confié au « témoin », les produits concernés font partie des médicaments sans ordonnance les plus vendus au Sénégal. « Si ces médicaments étaient prisés c’est sans doute parce qu’ils étaient efficaces mais surtout leurs prix étaient jusque là accessibles… » indique notre pharmacien tout en déplorant cette hausse survenant au pire moment, car en pleine pandémie, et se faisant au détriment des pauvres consommateurs.
Le lobby de l’industrie pharmaceutique…
En poussant ses investigations, « Le témoin » a appris que d’autres laboratoires pharmaceutiques concurrents envisagent, eux-aussi, de hausser les prix de certains de leurs produits. Et si l’Etat ne parvient pas à gérer les « caprices » des multinationales pharmaceutiques et à déjouer leur jeu dans une période aussi sensible que celle que traverse le monde actuellement, la hausse risque de se généraliser à l’ensemble des médicaments utilisés pour le traitement de maladies chroniques ou graves. Avec comme prétexte, la crise post-covid19. Celle-là même qui a plus qu’appauvri nos compatriotes ! En tout cas, cette première salve d’augmentations montre sans ambages que le ministère de la santé est en passe de livrer les pauvres malades et autres consommateurs souffrants au lobby de l’industrie pharmaceutique pour qu’ils payent la note de la crise post-pandémique.
Pire, dans un pays comme le nôtre où il n’existe pas de système de protection sociale, les « goorgorlous » doivent payer les médicaments de leur propre poche. Sans bénéficier d’aucune subvention surtout s’agissant de produits dits non essentiels. Il arrive même des fois que ce « goorgorlou », dans le cas d’une jeune collégienne, s’absente de l’école faute d’avoir de quoi acheter un antalgique pour calmer ses règles douloureuses. Juste pour montrer qu’à ce rythme, l’accès aux médicaments pour tous ce n’est pas pour demain ! Pendant ce temps, les puissants labos étrangers continuent de grossier à force d’engranger de scandaleux profits…
LANCEMENT DE LA PLATEFORME AIDETERMESUD
Ousmane Sonko, Barthelemy Dias et Guy Marius Sagna collectent des fonds pour les 79 familles de Terme Sud
La plateforme AIDETERMESUD a été officiellement lancée ce mercredi 4 novembre 2020. Elle a pour objectif de collecter des fonds pour venir en aide aux 79 familles expulsées de la cité Terme sud il y a un peu plus d’un mois. Ousmane Sonko, Barthelemy Dias et Guy Marius Sagna sont les visages de ce projet. Selon ces figures politiques et citoyennes, l’heure est à l’entraide sociale mais aussi à la solidarité.
« Solidarité » est le terme qui est revenu plusieurs fois dans la bouche des trois leaders lors ce point de presse dont le prétexte était l’annonce du lancement de la plateforme AIDETERMESUD avec la création d’un site. Celui-ci devrait permettre de collecter des fonds qui seront versés aux 79 familles expulsées de ces logements de fonction de l’armée. « Un acte qui rappelle les valeurs sur lesquelles repose ce pays » a dit Barthelemy Dias.
Selon le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, la générosité et le patriotisme sont des valeurs qui font que le Sénégal est présenté comme le symbole de la « Téranga ». Il estime donc qu’avec cette collecte de fonds l’occasion se présente aux sénégalais de montrer que ces valeurs, en particulier la solidarité, existent toujours dans ce pays.
L’idée de soutenir ces familles désespérées devait d’abord se concrétiser par un téléthon que devait organiser une télévision de la place. Malheureusement, il fut interdit par le pouvoir. Lors de son face-à-face hier avec les journalistes, le « khalifiste » Barthelemy Dias est revenu sur ce point, faisant part de son indignation. « Nous sommes d’abord indignés de constater que l’Etat du Sénégal, à travers son bras armé, le CNRA, a voulu interdire un téléthon qui avait pour but de venir en aide aux familles de la cité Terme sud» a-t-il martelé.
Selon M. dias, en interdisant à des patriotes d’œuvrer pour le bien collectif, l’Etat pensait être dans son droit en imposant son diktat afin d’empêcher des citoyens de venir en aide à d’autres citoyens dans le besoin. « La détermination de ces hommes politiques est marquée par la consternation et la compassion qu’ils ont ressenties pour ces familles », fait savoir Dias. Ce que le leader du parti politique Pastef a confirmé dès sa prise de parole.
Selon Ousmane Sonko, l’homme politique doit être toujours répondre présent pour les besoins de son pays. C’est pourquoi, il n’a pas hésité à se rallier à la cause consistant à venir en aide aux expulsés de terme sud. « Je suis présent dans ces lieux, dans un contexte de désolation et de tristesse, dans le but de venir en aide à ces familles. Des familles de militaires qui ont œuvré pour ce pays » a fait savoir M. Sonko. Barthelemy Dias, Ousmane Sonko et Guy Marius Sagna, trois célèbres figures politiques et citoyennes, pensent utiliser leurs images afin d’attirer le plus de monde possible dans cette collecte de fonds, a expliqué Guy Marius Sagna. Qui espère que le fait qu’ils soient au-devant de la scène va pousser bon nombre de personnes à participer. « Je suis venu associer mon image à ce projet pour faire un acte de citoyenneté pour ces 79 familles de militaires qui sont aujourd’hui dans le besoin » a ajouté l’activiste. Par ailleurs, le porte-parole de ces expulsés de terme sud a fait savoir que le président de la République Macky sall leur a fait un don de 8 millions. un geste qu’il qualifie « d’acte noble ». Cependant, Alassane Anne invite les membres du gouvernement à faire de même.
NOUS ALLONS VERS LA FUSION DES FORCES LIBERALES
Penda Mbow ne cache pas sa surprise découlant de l’entrée du patron de “Rewmi”dans le nouveau gouvernement du président Macky Sall
Mme Penda Mbow salue l’entrée du parti Rewmi dans le Gouvernement. L’historienne, par ailleurs présidente du « Mouvement citoyen », invite les acteurs politiques à tenir en compte les citoyens et à refuser de créer les conditions du rejet de la chose politique par ces derniers. Elle se réjouit des retrouvailles de la famille libérale.
Le Pr Mbow ne cache pas sa surprise découlant de l’entrée du patron de “Rewmi”, par le biais de deux cadres de son parti, dans le nouveau gouvernement du président Macky sall. Idrissa SECK qui a été nommé lui-même président du Conseil économique, social et environnemental (Cese). « Je n’ai pas encore une lecture très claire de ce qui est en train de se mettre en place. Il faudra peut-être quelques jours pour voir véritablement les enjeux autour de ce remaniement, mais, surtout, de l’ouverture. Nous n’avons pas encore toutes les conclusions du Dialogue national. Mais ce qui a été peut-être une surprise pour tous observateurs, c’est l’arrivée d’Idrissa Seck à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese)...
Maintenant que tout ce monde se retrouve encore autour du président de la République, Macky Sall, cela montre simplement qu’en politique, on est sur des sables mouvants, et que nous ne sommes pas dans des certitudes pour ce qui concerne la politique. Nous devons aussi tenir compte des citoyens. Il ne faut pas qu’on crée les conditions de rejet de la chose politique par les citoyens en tant que tels » a estimé la présidente du « Mouvement citoyen », Penda Mbow en marge d’un atelier sur « La place de la femme dans l’économie politique ».
Commentant l’entrée des membres du parti Rewmi dans le nouveau gouvernement du président Macky sall, l’historienne parle d’une reconstitution très large de la famille libérale comme ce fut le cas lors de la campagne électorale de 2012 mais également des assises nationales. « La deuxième leçon que j’en tirerai est peut-être que cela se profile à l’horizon. Il se pourrait qu’il y ait une reconstitution très large de la famille libérale au détriment, par exemple, des forces qui s’étaient mises en place à partir de 2012. Parce qu’à partir de 2012, nous sommes partis des Assises nationales, la grande coalition Benno bokk yaakaar. Depuis l’élection du président Macky Sall et jusque-là, le pays est dirigé par les forces de cette coalition. Et aujourd’hui, nous assistons peut-être à une remise en question de façon profonde justement de cette coalition-là. Ce qui est sûr, c’est qu’on va vers une fusion entre les forces libérales » a conclu l’historienne Penda Mbow, par ailleurs Représentante personnelle du président de la République au Conseil permanent de la Francophonie (CPF).
LE FRN EXCOMMUNIE IDRISSA SECK
Le parti Rewmi et son chef ne font plus partie du Front de résistance nationale
Le Front de Résistance nationale (Frn) informe avoir constaté l’auto exclusion d’Idrissa Seck, après la nomination de ce dernier à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et l’entrée de deux responsables de sa formation politique dans le gouvernement. C’est ce qu’informe un communiqué parvenu hier à « L’As».
Idrissa Seck et le parti Rewmi ne font plus partie du Front de résistance nationale (FRN). C’est ce qu’a fait savoir un communiqué parvenu hier à « L’AS ». Il est reproché au candidat malheureux à la dernière élection présidentielle d’avoir accepté sa nomination à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et de bénir l’entrée de deux responsables de sa formation politique dans le gouvernement. «Le FRN a appris en même temps que tout le monde, à travers les médias, les mesures prises par le président de la République, relativement aux événements sus indiqués. Le FRN n'est en conséquence ni concerné, encore moins impliqué dans ces tractations.
Ainsi, au regard de son Code de conduite, tout en prenant acte et en respectant les prises de position des uns et des autres, le FRN enregistre l'auto exclusion par la démission de fait de la part de ses membres qui se sont engagés, à son insu, dans ce processus d'intégration de la majorité présidentielle », annonce le document.
Informant l'opinion publique nationale et internationale qu'elle s'exprimera publiquement très prochainement pour préciser toute sa prise de position et décliner sa nouvelle feuille de route en vue des prochaines échéances, le FRN lance un appel à toute organisation démocratique, aux partis politiques et personnalités indépendantes de l’opposition à s’unir pour abréger les souffrances des populations.
BASSIROU SARR REMPLACE EL HADJ DIOUF
La sous coalition Groupe des Hors Coalisés/Liberté Et Responsabilité (GHC/LER) de la Coalition Benno Bokk Yaakaar a procédé à un réaménagement
Remaniement pour remaniement. La sous coalition Groupe des Hors Coalisés/Liberté Et Responsabilité (GHC/LER) de la Coalition Benno Bokk Yaakaar a procédé à un réaménagement. Bassirou Sarr prend les commandes de la sous coalition en remplacement de me El hadj Diouf. L’ancien numéro 3 de Aj/pads et ses alliés ont approuvé le gouvernement d’ouverture mis en place par le chef de l’Etat.
Subterfuge ou coup de maître, le changement du gouvernement au Sénégal a suscité chez la sous coalition Groupe des Hors Coalisés/Liberté et Responsabilité (GHC/LER) de la Coalition Benno Bokk Yaakaar de vives émotions. Manifestement, elles semblent se traduire par l’apologie qu’ils font de la décision du président de la République. « Le GHC/LER félicite chaleureusement Monsieur le président de la République Macky SALL pour cette importante ouverture politique, associant une importante frange de l’opposition à une convergence des idées et des actions dans la dynamique d’une gouvernance inclusive et de sursaut national », peut-on lire dans un communiqué de presse.
Faisant mention de cette action du chef de l’Etat, qu’ils qualifient « de grande clairvoyance et d’un fort courage politique du Président Macky SALL qui n’est mû que par l’intérêt national et la prise en charge efficace et efficiente des préoccupations légitimes du peuple sénégalais », Bassirou Sarr et cie souhaitent la bienvenue aux nouveaux membres du gouvernement. Par la même occasion, ils exhortent la jeunesse à croire en la volonté du président pour trouver des solutions idoines à l’émigration, souligne le communiqué.
Ainsi, ils « estiment que le problème de l’emploi des jeunes doit faire l’objet d’une grande concertation nationale au cours de laquelle tous les acteurs socioprofessionnels seront invités à un sursaut pour la création de réelles opportunités d’emplois au profit de la jeunesse sénégalaise », note-t-on.
De même, les responsables du GHC/LER expriment leur chagrin « devant la mémoire de l’éminent professeur Iba Der THIAM ». Ils rendent ainsi « un hommage à l'historien émérite, à l'acteur infatigable de la reconnaissance et de la valorisation des héros nationaux ». De plus, ils saluent la décision du président de la République de donner le nom du Professeur Iba Der THIAM à l’Université de Thiès.
En outre, se penchant sur la situation postélectorale en Guinée et en Côte d’Ivoire, ils appellent les antagonistes au dialogue, et invitent par la même occasion la CEDEAO à travailler pour une cohésion nationale dans ces pays, souligne le communiqué parvenue à « L’AS».
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CASSURE AU SEIN DE LA MAGISTRATURE
EXCLUSIF SENEPLUS - Daouda Mine, journaliste spécialiste des questions juridiques, lève le voile sur l'affaire du juge Telliko, la confrontation entre Ousmane Kane et Yaya Hamidou Dia, de même que la posture du Garde des sceaux
Au moment où le comité disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature statue sur l'affaire opposant les magistrats Ousmane Kane et Yaya Hamadou Dia, Daouda Mine, journaliste à IGFM, livre son verdict sur l'état de la justice sénégalaise.
Pour le spécialiste des questions juridiques, il y a une cassure au sein de la magistrature qui oppose deux générations de magistrats qui malheureusement ont essayé de laver leur linge sale en dehors de la famille judiciaire.
IDY-TALLA SYLLA, DES RETROUVAILLES AU GOÛT DE SOUFFRE
La nomination du président du parti Rewmi au CESE, rejoignant de fait la mouvance présidentielle, soulève beaucoup de questions
La nomination du président du parti Rewmi, Idrissa Seck, au CESE, rejoignant de fait la mouvance présidentielle, soulève beaucoup de questions. Et parmi celles-ci, il est important de rappeler l’animosité politique qui existe entre le maire de Thiès Talla Sylla et le nouveau président du CESE qui a fait élire l’édile de la cité du rail lors des dernières élections locales, avant qu’un conflit n’éclate entre eux.
Chez Macky Sall, affirmait le journaliste Babacar Justin Ndiaye dans une de ses chroniques, la politique est le cimetière des amitiés et le berceau des retrouvailles. Et la dernière nomination du président du parti Rewmi Idrissa Seck est la preuve la plus éclatante de cette assertion du chroniqueur. Mais au-delà de cette alliance qui a surpris tout le monde, le président Macky Sall a eu par ricochet le génie de regrouper dans la mouvance deux vieux amis qui se ‘’détestent‘’ depuis 2014.
Le maire de Thiès Talla Sylla, en rejoignant la coalition Benno Bokk Yaakaar, avait certainement toutes les raisons du monde pour le faire. Mais une chose est sûre, cette décision du fondateur du parti Jëf Jël à l’époque était aussi retentissante que l’est aujourd’hui l’entrée d’Idrissa Seck. En effet, le maire Talla Sylla faisait lui aussi partie des plus grands pourfendeurs du régime de Macky Sall.
Rappelons même qu’il avait sorti une chanson pour tourner en bourrique le régime en place avant de revenir à de meilleurs sentiments à l’égard du président Macky Sall et de ses acolytes. Un paquet de raisons peut certainement justifier ce revirement de situation. Mais ce qui est une certitude, c’est que si le premier magistrat de la cité du Rail avait été amené à soutenir le président Macky Sall, c’est parce qu’il en voulait terriblement à son prédécesseur Idrissa Seck.
En effet, pour justifier son adhésion à la mouvance présidentielle, le maire Talla Sylla avait affirmé ceci : « Le président Macky Sall sait pertinemment pourquoi je le critiquais jadis. Mais mon désaccord n’est rien comparé à ce que je reproche à Idrissa Seck. » Et l’édile de Thiès d’ajouter de manière cinglante : « Les chaussures de Macky Sall valent mieux que la personne d’Idrissa Seck. » D’ailleurs il a toujours dit que si ce dernier prenait le pouvoir, il serait pire qu’Hitler.
Tirant dans la foulée à boulets rouges sur son prédécesseur à la tête de la mairie de Thiès, il ajoutait : « Idrissa Seck n’a jamais œuvré pour le développement de la ville de Thiès. Les Thiessois lui ont confié leur mairie à deux reprises. Et pendant ses deux mandats, il ne s’est rendu que trois fois à la mairie. Aujourd’hui, c’est lui qui veut devenir le président de la République du Sénégal, alors qu’il n’avait même le temps pour gérer sa municipalité. » Il signalait en outre que les gens disent très souvent que le problème entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck découle des chantiers de Thiès. Mais, fait-il savoir, ce n’est pas le cas, l’argent a été au début et à la fin de leur problème. Et pourtant, avant que le torchon ne brûle entre les deux, c’était la grande idylle.
Ainsi, force est de constater que si Talla Sylla est devenu maire, c’est grâce au président du Rewmi Idrissa Seck qui a tordu le bras à ses collaborateurs pour le placer à la tête de la mairie de Thiès, même si le principal concerné affirme urbi et orbi qu’il n’a jamais été demandeur. Ce qu’a confirmé du reste le président Idrissa Seck. Mais ce qui se cachait derrière cette ‘’offrande’’ du tout nouveau président du CESE, c’est que le président de la coalition Fal Askan Wi devait lui apporter son soutien en 2019 pour l’élection présidentielle. Mais manifestement, ce ‘’deal‘’ n’a pas fait long feu. Le maire Talla Sylla a rompu les amarres avec le président du Conseil départemental de Thiès, reprochant à ce dernier de vouloir imposer ses choix de manière arbitraire.
TALLA SYLLA SERA-T-IL LE CANDIDAT DE LA MOUVANCE PRESIDENTIELLE LORS DES LOCALES ?
Ainsi avec la nouvelle reconfiguration politique et notamment avec cette entrée fracassante du président Idrissa Seck dans la mouvance présidentielle, la mairie de Thiès sera un enjeu lors des prochaines Locales. Le président Macky Sall renforce le Rewmi à Thiès au grand dam du maire actuel et de ses souteneurs. Le président Idrissa Seck hérite d’une grande Institution avec un budget considérable. Yankoba Diattara, l’un des plus grands adversaires de Talla Sylla, devient ministre avec tout ce que cela implique comme pouvoir symbolique.
Par ailleurs, d’autres forces émergent dans la cité du Rail. En devenant le nouveau premier vice-président de l’Assemblée Nationale, le députe Abdou Mbow a pris une autre envergure. Et tout juste après la proclamation des résultats, il a fait une conférence de presse pour appeler à une mutualisation des efforts et des forces de la mouvance présidentielle. Se positionne-t-il en vue des prochaines Locales ? Ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’il compte y jouer un rôle prépondérant. Sans oublier aussi que Thiès se renforce davantage avec la nomination du Dr Amadou Ndiaye au poste de ministre de l’Artisanat. Dans tous les cas de figure, avec l’arrivée du président Idrissa Seck dans la coalition du régime en place, c’est une autre page qui s’ouvre dans les relations plus que tendues entre le président du CESE et le maire de Thiès. Des contradictions que Macky Sall devra gérer avec parcimonie si ce n’est pas déjà pris en compte dans le package du ‘’deal ‘’ entre les deux anciens premiers ministres du président Abdoulaye Wade.
LES PRODUCTEURS DE POMME TERRE ACCUSENT LES INDIENS DE CONCURRENCE DELOYALE
Cayar table sur une production de plus de 20 000 tonnes, cependant, ils ont exprimé déjà des inquiétudes sur l’issue de la campagne
La campagne 2020 / 2021 de production de pomme de terre est officiellement lancée à Cayar avec la réception des semences. Cette année, l’association des producteurs maraîchers de Kayar (apmK) a réceptionné 45 conteneurs de semences, soit 1 170 tonnes, pour une production attendue de plus de 20 000 tonnes.
La compagne de production de pomme de terre dans la zone des Niayes vient d’être lancée à Cayar, avec la réception de 45 conteneurs, soit 1 270 tonnes de semences. Et pour cette campagne 2020 / 2021, les producteurs de la commune de Cayar tablent sur une production de plus de 20 000 tonnes. Cependant, les producteurs ont exprimé déjà des inquiétudes sur l’issue de la campagne.
Selon Modou Fall Président de l’association des producteurs maraîchers de Cayar, la filière rencontre de sérieux problèmes depuis quelques années et liés surtout à la commercialisation. Il relève que les producteurs locaux sont victimes de la concurrence déloyale et malsaine des productions indiennes de Sen India qui inondent chaque fois le marché local.
En effet, les Indiens sont accusés de produire à volonté pour faire chuter les prix et décourager ainsi les acteurs locaux pour demain monopoliser la filière. Pour Modou Fall, il convient d’alerter dès à présent car les premiers semis auront lieu le 10 novembre et les premières récoltes de pomme de terre sont attendues au début du mois de février. D’où à ses yeux la nécessité pour l’Etat de prendre les décisions idoines pour protéger les producteurs locaux. Ce qui doit passer par une bonne régulation du marché et sur ce plan, il a interpellé l’Agence de Régulation des Marchés (ARM et le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural.
Pour lui, il faut aussi pousser les Indiens à faire en sorte que leur production cadre avec leur capacité de stockage, d’autant plus que les producteurs de la zone des Niayes sont dépourvus d’infrastructures de stockage et sont obligés de recourir à la méthode archaïque des meules de paille pour espérer conserver leurs récoltes. Et il reste convaincu qu’une telle situation fait partie des facteurs qui les mettent chaque année en position de perdants.
De l’avis de Modou Fall, il y a lieu donc que l’Etat prenne toutes les dispositions nécessaires pour protéger les producteurs locaux. En effet, renseigne-t-il, la pêche était l’activité économique principale à Cayar, mais avec la raréfaction progressive et continue des produits halieutiques, la population s’est tournée en masse vers l’alternative du maraîchage. Si ce secteur n’est pas bien encadré pour nourrir ses hommes, dit-il, il y a forcément le risque de voir la jeunesse emprunter en masse les pirogues du désespoir qui la mènera vers une catastrophe presque certaine. D’où à ses yeux l’urgence de prendre toutes les mesures de protection. Et à ce sujet, il affirme que la pandémie du coronavirus a déjà indiqué la voie, en montrant que chaque pays doit d’abord compter sur les opportunités locales. Autrement dit, les risques sont énormes de compter sur l’extérieur, sur les importations en masse. C’est pourquoi, dit-il, l’Etat du Sénégal doit davantage motiver les producteurs de pomme de terre, en agissant sur une subvention encore plus soutenue des semences.
Cette subvention était d’abord de 60% avant de chuter jusqu’à 50%, mais elle avait quand même permis de faire grimper la production, jusqu’à atteindre un niveau national de 100 000 tonnes. Mais, se désole Modou Fall, cette année, la subvention est de 46%, alors que la promesse avait été faite de la hisser encore au taux de 60%. Ce qui permettrait de réduire les coûts de production et donner de larges avantages, aussi bien aux producteurs qu’aux consommateurs.
Pour la campagne précédente, la commune de Cayar avait réceptionné 45 conteneurs de semences, pour une production de moins de 20 000 tonnes. Selon Modou Fall, cette baisse était consécutive au changement climatique observé, avec une forte chaleur qui avait impacté le développement végétatif. Et cette année, si les conditions s’améliorent véritablement, la production dépassera largement les 20 000 tonnes.