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30 juin 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LAISSONS TRANQUILLE IDY, IL FAIT DE LA POLITIQUE !
Contrairement à ceux qui l’accablent, moi, je trouve qu’il a fait preuve d’un très grand courage politique en décidant de travailler avec le président de la République.
Qu’on me permette, une fois encore, de naviguer à contre-courant de l’opinion et de me singulariser en me démarquant du lynchage en règle que subit M. Idrissa Seck depuis qu’il a accepté d’accepter la main tendue du président Macky Sall.
Contrairement à ceux qui l’accablent, moi, je trouve qu’il a fait preuve d’un très grand courage politique en décidant de travailler avec le président de la République. En prenant le risque d’être impopulaire, de perdre même dans l’opération une partie de son électorat qui n’a pas compris la signification de l’acte qu’il vient de poser, il montre qu’il a l’étoffe d’un homme d’Etat. Ce contrairement à l’homme politique qui, lui, vogue dans le sens du vent et recherche toujours la popularité. Or, c’est connu qu’en temps de guerre, de crise ou par gros orage comme avec cette pandémie du coronavirus qui a fini de mettre les pays du monde entier en récession — en plus de tuer des centaines de milliers de personnes surtout en Occident —, il est indiqué de faire bloc, de taire les divergences, de constituer un front commun afin de combattre le péril avec toutes les chances de le vaincre.
De ce point de vue, qui n’ignore pas que le Sénégal traverse lui aussi la plus grave crise de ses 60 ans d’existence en tant que pays souverain ? Qui ne se rend pas compte que notre pays lutte pour sa survie économique avec des secteurs entiers de l’activité qui sont par terre, des entreprises qui ferment en cascade, un chômage plus qu’endémique précipitant des milliers de jeunes dans des pirogues pour espérer gagner un continent européen lui-même durement frappé par la pandémie et menacé — si ce n’est déjà arrivé — par une récession sans précédent. Inutile de dire que ces pays vers lesquels nous nous tournions au moindre problème pour qu’ils nous aident ont aujourd’hui d’autres chats à fouetter. Ils se préoccupent d’abord de balayer devant leurs propres portes et songent avant tout à se défendre contre la pandémie qui fait des milliers de morts chaque jour dans le continent européen.
Sur le plan sécuritaire, également, le Sénégal n’est pas à l’abri de convulsions avec ce qui se passe au Mali où les djihadistes occupent la moitié Nord du pays — et où l’on évoque de plus en plus le départ des militaires français de l’opération « barkhane » qui empêchent encore ces barbus de bivouaquer à Bamako. Au Sud, le passage en force du vieux camarade Alpha Condé pour un troisième mandat à l’évidence de trop risque évidemment de faire déferler un flot important de réfugiés chez nous. Sans compter qu’un éventuel embrasement de la Côte d’Ivoire — qui pèse 40 % du Pib de l’Uemoa —aura forcément des répercussions dans tout cet espace, et naturellement au Sénégal où le feu couve sous la cendre et où il ne manquerait plus qu’Ousmane Sonko souffle sur les braises… en Casamance. C’est en tout cas, dit-on, l’une des plus grandes craintes du président de la République qui, pour établir un cordon sanitaire autour de cette région, est allé chercher Idrissa Seck pour l’associer de nouveau au pouvoir. Car il ne faut surtout pas que les collectivités locales tombent entre certaines mains !
Retour en zone pour Idy !
En réalité, le président du Conseil départemental de Thiès effectue un retour en zone dans la mesure où il était partie prenante de Benno bokk Yaakar pour avoir soutenu l’actuel président de la République au second tour de la présidentielle de 2012. « Gagner ensemble et gouverner ensemble » avait dit le président. De fait, dès sa victoire, il avait associé Rewmi au gouvernement en lui octroyant deux portefeuilles ministériels. Ensuite, tout était calé pour qu’Idrissa Seck prenne la présidence du Conseil économique et social (l’environnemental est venu après). Les choses étaient claires dans l’esprit du président Macky Sall : chacun des leaders des grands partis qui l’avaient soutenu devait hériter d’une institution. Ainsi, Moustapha Niasse, qui avait contribué à la victoire avec le plus grand nombre de voix, a obtenu la présidence de l’Assemblée nationale — où il s’accroche toujours bec et ongles ! Idrissa Seck devait prendre le Conseil économique et social tandis que feu Ousmane Tanor Dieng devait patienter jusqu’à ce qu’une institution soit créée sur mesure pour lui après la dissolution du Sénat. Hélas, entretemps, face à ses critiques des décisions du nouveau président, « Idy » fut sommé de se taire ou de prendre la porte. Il choisit cette dernière option. Tout cela pour dire qu’en acceptant d’aller trôner au Conseil économique, social et environnemental, il récupère en quelque sorte une institution qui lui revenait de droit ! On peut, certes, lui reprocher ses déclarations passées où il exigeait la dissolution du Cese qualifiée d’institution « inutile » mais enfin, ce ne serait pas la première fois qu’un politicien dirait une chose et son contraire voire se renierait ! Et puis, peut-être qu’il le disait par dépit d’avoir été privé de ce « machin » qui pèse quand même sept milliards de francs.
Opposant au Sénégal, une mission impossible !
Plus fondamentalement, il faudrait sans doute que nos compatriotes se convainquent que l’adversité politique, ce n’est pas la guerre civile et que, pour les intérêts supérieurs de la Nation, ou lorsque cette dernière est menacée, il peut arriver que des unions soient scellées entre le pouvoir et l’opposition. Ainsi, au lendemain des violentes émeutes post-électorales de févriermars 1988 qui avaient nécessité l’instauration d’un état d’urgence très rigoureux, et aussi après les événements sénégalo-mauritaniens de 1989, le président Abdou Diouf avait associé son alors plus farouche opposant, Me Abdoulaye Wade, à la gestion du pouvoir. C’était le fameux Gouvernement de majorité présidentielle élargie dans lequel Wade avait été nommé ministre d’Etat sans portefeuille et où siégeaient Ousmane Ngom, Aminata Tall, Idrissa Seck et JeanPaul Dias mais aussi des ministres du PIT et de la LD/MPT. Au vu de ce précédent, n’estil pas concevable que, 32 ans plus tard, le Sénégal, une nouvelle fois confronté à des périls — il est vrai d’une tout autre nature —, ressorte cette formule qui avait servi si heureusement à la fin des années 80 et au début des années 90 ? S’agissant toujours de nos compatriotes, ils doivent cesser de vouloir une chose et son contraire c’est-à-dire une démocratie qui fonctionne selon les meilleurs standards — dans laquelle, donc, la majorité gouverne et la minorité s’oppose — et refuser de s’en donner les moyens. Or, un anachronisme incompréhensible veut que, dans ce pays, il n’y a toujours pas de financement public des partis politiques.
Dans ces conditions, en Afrique d’une manière générale, en dehors de la formation au pouvoir qui peut piocher dans les caisses de l’Etat ou racketter les investisseurs et les hommes d’affaires, comment veut-on que les partis d’opposition vivent ? Car, l’époque où un dirigeant messianique ou richissime comme Wade — que la politique avait d’ailleurs ruiné avant son accession au pouvoir — tenait à bras-le-corps son parti en supportant toutes les dépenses est révolue. De plus, les chefs d’Etat mécènes ou prodigues comme Oumar bongo ou le Guide libyen Mouammar Kadhafi, qui finançaient à tour de bras les opposants du continent, ne sont plus au pouvoir ou de ce monde. Quant à des investisseurs comme ce célèbre logisticien d’un pays européen qui arrosait lui aussi les candidats africains, soit ils ont des ennuis judiciaires dans leur pays, soit ils ne sont plus aussi généreux ! Si leurs intérêts ne sont pas suffisamment préservés par les présidents en place…
Sans argent public — auquel ils devraient pourtant avoir droit — et donc sans moyens de retenir leurs meilleurs cadres, les partis d’opposition africains ne peuvent donc tout simplement pas jouer leur rôle. C’est un secret de Polichinelle qu’Idrissa Seck aussi a été appauvri par la politique. Il aurait pu souffler un peu si le statut du chef de l’opposition avait été voté et si, en toute logique, il avait été désigné pour occuper cette position. Hélas, par des manœuvres mesquines, là aussi, on a tout fait pour qu’il ne puisse pas être reconnu chef de l’opposition avec les avantages matériels et financiers qui vont avec. Last but not least, c’est bien connu que, sous nos cieux, les militants n’achètent même pas leurs cartes de membres à plus forte raison faire des donations pour ceux d’entre eux ayant quelque fortune. bref, être opposant dans un pays comme le Sénégal, c’est une mission presque impossible !
Faisant preuve de « réalisme », pour ne pas dire de « realpolitik », Idrissa Seck a donc choisi une voie très sage consistant à s’associer à la gestion du pouvoir pour répondre à l’appel de la patrie. Et voir venir car nul ne sait de quoi demain sera fait… Surtout que, encore une fois, il réintègre la majorité qu’il avait contribué à créer. bien évidemment, tout le mérite de ce « new deal » politique revient au président de la République qui a eu la grandeur de tendre la main à son principal opposant alors pourtant qu’il aurait pu prétendre gouverner seul en se disant qu’après tout, les Sénégalais lui ont renouvelé leur confiance il y a un an et demi avec un taux plus que flatteur de 58 % des suffrages valablement exprimés. Avec les plus de 20 % que lui apporte son « come back » allié, Idrissa Seck, il peut espérer remporter haut la main les prochaines élections locales et législatives. Et placer en pole position le poulain qu’il aura choisi pour la présidentielle de 2024. Mais nous n’en sommes pas encore là !
Grandes coalitions en Italie et en Allemagne aussi…
Soulignons, pour terminer, que ce n’est pas qu’au Sénégal que des coalitions se forment entre le pouvoir et l’opposition pour constituer des majorités de gouvernement. Je me contenterai de citer l’Italie et l’Allemagne. Dans le premier pays, alors confronté à une grave crise politique, économique et sociale — et faisant face au terrorisme des célèbres « brigades rouges » — avait été réalisé en 1978 ce qui est resté dans l’Histoire comme étant le « Compromis historique » entre le tout-puissant Parti communiste d’alors dirigé par Enrico Berlinguer, et la Démocratie chrétienne ayant à sa tête Aldo Moro. Ces deux partis qui dominaient alors la vie politique de ce pays depuis la Seconde guerre mondiale, avaient donc décidé de travailler ensemble— avec aussi le Parti socialiste — pour gérer l’Italie. Malgré l’enlèvement — suivi de l’assassinat — d’Aldo Moro le jour même où le vote de confiance au nouveau gouvernement devait avoir lieu, le « Compromis historique » avait été plébiscité le 16 mars 1978. Quelques années plus tard, le philosophe et ex-opposant Babacar Sine avait tenté d’acclimater la formule au Sénégal en proposant lui aussi un « compromis historique » entre le régime socialiste et les partis marxistes d’alors. Une proposition qui avait fait long feu après avoir été tournée en dérision par les opposants qui avaient alors parlé de « compromission historique »…
En Allemagne aussi, ce sont les rivaux historiques du Parti Social Démocrate et du groupe commun formé par l’Union chrétienne démocrate (Cdu) et sa déclinaison bavaroise (CSU) qui ont formé une « Grande coalition ». Ces deux principales forces, surmontant leurs divergences historiques, ont constitué une majorité qui gouverne actuellement — et jusqu’en 2021 en principe — le pays de la chancelière Angela Merkel. Comme quoi, Idrissa Seck et Macky Sall sont dans le sens de l’Histoire…
Le peuple cocufié !
Le dénominateur commun entre « Compromis historique » italien, la « grosse koalition » allemande et — dans une bien moindre mesure —le « gouvernement d’union nationale » du Sénégal des années 90, c’est que, dans toutes ces expériences, les opinions ont été tenues informées. Il y a eu des débats passionnés autour des programmes envisagés, parfois des votes dans les partis et les militants se sont prononcés en connaissance de cause. Je me rappelle qu’un jour de 1989, alors que j’étais rédacteur en chef de « Sopi », journal appartenant au Pds, Me Abdoulaye Wade m’avait fait venir dans son domicile du Point E.
Là, dans son bureau, il m’avait confié à peu près ceci : « Ecoute, toi, tu dois être mis au parfum au même titre que certains responsables du parti. J’étais en négociations avec le président Abdou Diouf et nous nous sommes entendus. Après-demain, il va prononcer un discours à l’occasion de la fin du Ramadan. Il va lancer un appel au leader de l’opposition parlementaire — c’est-à-dire moi — pour venir travailler dans le sens des intérêts du pays. Je répondrai positivement à son appel et ça devrait déboucher plus tard sur notre entrée au gouvernement » m’avait-il dit en substance en me demandant de lever le pied dans la ligne oppositionnelle très dure qu’avait alors le journal dont je dirigeait la rédaction.
Effectivement, quelques jours plus tard, le président Abdou Diouf lançait son fameux « Appel de la Korité ». La suite, on la connaît. Rien de tout cela dans les retrouvailles entre le président Macky Sall et son principal rival à la dernière présidentielle. Les Sénégalais se sont réveillés pour apprendre qu’Idrissa Seck était nommé président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et que deux responsables de son parti entraient au gouvernement.
Circulez, y a plus rien à savoir ! Sur la teneur des négociations entre les deux hommes, sur ce qu’ils ont conclu, sur l’éventuel programme qu’ils vont appliquer, nos compatriotes sont priés de ne rien chercher à en savoir. Macky Sall et Idrissa Seck ont agi comme des conspirateurs, comme s’ils faisaient quelque chose de honteux — alors pourtant que, j’insiste, c’est une excellente chose cette entente — et nous ont jugé indignes d’en être informé. Ce faisant, ils accréditent justement l’idée de « deal » largement partagée par les citoyens de ce pays.
Tout ce qui se fait sans le peuple s’effectuant contre lui, nos deux larrons se sont donc entendus dans le plus grand secret avant de mettre les Sénégalais devant le fait accompli. Une manière de leur dire : « salauds, on vous en bien entubés ! » Le tout assorti d’un bras d’honneur…
Pis, face à un bouleversement politique de cette ampleur, le président de la République n’a même pas jugé utile de faire une adresse à la Nation pour l’informer — à défaut de le prévenir — de ce qu’il avait arrêté avec le principal opposant de ce pays. Ce contrairement à ce qu’avait fait Abdou Diouf. Macky Sall s’est contenté d’envoyer deux collaborateurs lire des décrets annonçant des décisions qu’eux-mêmes venaient d’apprendre en même temps que le commun des Sénégalais ! On ne peut être plus méprisant envers le peuple…
Pis, devant le drame des jeunes migrants se noyant par dizaines en mer, le président, plutôt que de s’adresser à son peuple en faisant d’une pierre deux coups, s’est contenté de lui balancer un « tweet » à la manière d’un vulgaire Donald Trump. On a connu plus emphatique à l’endroit de ses concitoyens !
A l’issue de la réunion de son Secrétariat Exécutif National (SEN) hier, la Convergence Libérale et Démocratique Bokk Gis Gis (BGG) a conclu qu’une mauvaise politique de l’emploi au Sénégal est à la l’origine de la recrudescence de l’émigration clandestine. Pape Diop et Cie ont profité également de l’occasion pour se démarquer carrément d’Idrissa Seck et de sa coalition « Idy 2019 » pour protester contre la nomination du leader du parti Rewmi à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et l’entrée dans le gouvernement de deux de ses partisans.
Le leader de la Convergence Libérale et Démocratique Bokk Gis Gis (BGG), Pape Diop, et ses partisans ont trouvé le coupable à l’origine de la recrudescence de l’émigration clandestine. Pour eux, il s’agit de Macky Sall et de son régime qui ont échoué dans la politique de l’emploi. « Le Secrétariat Exécutif National appelle les pouvoirs publics à prendre enfin la pleine mesure de ce véritable drame humain afin d’apporter des réponses urgentes et efficaces à la lancinante question de l’emploi. Victimes d’un chômage endémique et affectés par le manque de perspectives, des centaines voire des milliers de jeunes compatriotes essaient désespéramment de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations de fortune. Le bilan est très lourd avec plusieurs pertes en vies humaines et dans des conditions insoutenables », explique un communiqué parvenu hier à « L’AS».
Pour lutter contre ce phénomène, ils appellent les Sénégalais à rester d’abord vigilants pour juguler complètement le coronavirus et à se mobiliser pour la relance de notre économie qui a été durement impactée par cette crise sanitaire. Rappelant que l’ancien président du Sénat avait déjà formulé des propositions allant dans ce sens, la Convergence Libérale et Démocratique Bokk Gis Gis« restera attentive à toutes les actions qui devront être menées pour faire repartir notre économie ». Selon eux, une mobilisation nationale autour de la relance de l’économie est d’autant plus nécessaire que notre pays est à nouveau frappé de plein fouet par le phénomène de l’émigration clandestine.
PAPE DIOP SE DEMARQUE D’IDRISSA SECK
S’agissant des négociations qui ont abouti à la nomination d’Idrissa Seck à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et de l’entrée dans le gouvernement de certains membres de l’opposition, Pape Diop et Cie affirment ne pas être mêlés ni de près ni de loin à des pourparlers avec le président Macky Sall et la mouvance présidentielle. « Tirant les conséquences de cette situation nouvelle, le Secrétariat Exécutif National considère que l’alliance avec le parti ‘’Rewmi’’ d’Idrissa Seck dont la candidature à l’élection présidentielle avait été soutenue par Bokk Gis Gis à travers la coalition ‘’Idy 2019’’ n’a plus sa raison d’être. Cette formation ayant décidé souverainement de quitter l’opposition pour rejoindre le gouvernement du Président Macky Sall.
Pour sa part, la Convergence Libérale et Démocratique Bokk Gis Gis réaffirme son ancrage dans l’opposition et entend bâtir une véritable alternative à la politique menée jusque-là par le régime du président Macky Sall et dont les effets pervers se manifestent dans tous les secteurs de la vie nationale», persistent et signent Pape Diop et ses partisans. Restant ouvert à toutes les forces politiques, aux mouvements citoyens et aux organisations de la société civile qui partagent ce combat, Bokk Gis Gis exhorte ses militants et sympathisants à rester mobilisés et à prendre part à toutes les activités du parti dont la relance est désormais « effective sur toute l’étendue du territoire ». Il est également demandé à tous les responsables à la base de s’organiser pour préparer activement les prochaines élections locales.
«L’ETAT EST INGRAT, ON NE SE SOUVIENT PAS SOUVENT DES GRANDS ACTES QUE VOUS POSEZ»
Après près de deux années passées à la tête du ministère du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé a passé le flambeau à Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie.
La cérémonie de passation de service entre le ministre du Pétrole et de l'Energie sortant Mouhamadou Makhtar Cissé et sa remplaçante Aissatou Sophie Gladima a eu lieu hier dans la plus grande sobriété. Dans son allocution d’adieux, l'ancien directeur Général de la Senelec a fait un bilan élogieux de son passage avant d’exprimer son état d’âme sur l’ingratitude de l’Etat.
Après près de deux années passées à la tête du ministère du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé a passé le flambeau à Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie. La cérémonie qui s'est déroulée dans la plus grande sobriété, comme l'a ordonné le président de la République, a été une occasion pour lui de remercier ses collaborateurs. A l'entame de ses propos, il a tenu à remercier le chef de l'Etat avec qui il a toujours eu de très bons rapports. Parlant de sa carrière, il est revenu sur les postes de responsabilités qu'il a eu à occuper et les nombreuses réalisations qu'il a eu à faire jusque-là. De la direction des douanes au ministère du Budget en passant par la Senelec, MakhtarCissé dresse un bilan élogieux.
Cependant, regrette-t-il « l'Etat est ingrat, on ne souvient pas des grands actes que vous posez, on ne se souvient que des erreurs et des fautes ». A sa remplaçante, il lui laisse un dossier lourd, relatif notamment à l’accès à l'électricité pour tous les sénégalais d’ici 2025. « Nous avons adopté la stratégie du secteur avec la lettre de politique du développement du secteur qui découle du Pse qui est le référentiel unique de la politique économique et social de l’Etat », dira Makhtar Cissé. Qui ajoute sur les principaux actes de cette lettre de politique sectorielle : « Nous nous sommes mis à l'ouvrage et beaucoup d'efforts ont été faits sur l'accès à l'électricité. Déjà, il y a 10% de progression sur une année sur l’électrification rurale et aujourd’hui, le taux est à presque 53% et le taux global avoisine les 70%. On est à 68% et l’objectif demeure l'accès universel à l'électricité pour tous les sénégalais en 2025. » Une autre réalisation toujours dans ce domaine, à en croire l’ancien Dg de la Senelec, fut la signature du contrat de gaz juste avant l'avènement de la covid-19. Ce qui nous permet de maintenir l'objectif du premier baril au Sénégal en 2023.
AÏSSATOU SOPHIE GLADIMA, ACTUELLE MINISTRE DU PETROLE ET DES ENERGIES : «JE VOUDRAIS VOUS RASSURER QUE TOUS LES ACQUIS SERONT CONSOLIDES»
A l'endroit du ministre sortant, le nouveau ministre du Pétrole l'a remercié de lui avoir facilité la passation de service et s'engage à « consolider les acquis », d’autant plus qu’elle est dans son domaine pour avoir cheminé pendant longtemps à Petrosen avec le président Macky Sall. Pour Aïssatou Sophie Gladima, le pétrole et l'énergie ne sont pas que des ressources aux occurrences réelles sur l’économie, « ils sont des enjeux névralgiques dont la gestion transparente, parcimonieuse, inclusive peut accélérer le rythme de croissance d'un pays et consolider ses efforts de développement». Elle continue en soutenant que les immenses découvertes faites dans le domaine des hydrocarbures et du pétrole ainsi que les investissements massifs et structurants dans le domaine des « énergies sous l'ère Macky sont un motif de fierté pour tous les fils de ce pays».
YAYA AMADOU DIA RÉTROGRADÉ, BLÂME POUR OUSMANE KANE
La formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature s’est réunie hier pour trancher le contentieux opposant les juges Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane. Une affaire qui avait fini de polluer le débat public et de discréditer la Justice
Les deux magistrats s’étaient distingués dernièrement en «s’étripant» publiquement. Après les accusations de corruption portées à son encontre par le magistrat, Yaya Amadou Dia, Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, avait porté la réplique en indiquant que ce dernier était d’une «particulière méchanceté ». L’affaire est finalement tombée aux mains du conseil de discipline de la magistrature qui a rendu hier son verdict.
La formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature s’est réunie hier pour trancher le contentieux opposant les juges Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane. Une affaire qui avait fini de polluer le débat public et de discréditer la Justice.
Après s’être saisi du dossier, le couperet est finalement tombé. D’après des sources de « l’As », le juge Yaya Amadou Dia a été rétrogradé. Il passe ainsi du statut de magistrat hors hiérarchie à magistrat du premier degré. Quant au premier président de la cour d'appel de Kaolack, renseigne toujours notre interlocuteur, le conseil de discipline a décidé de lui servir un blâme qui est plus une sanction morale, une sorte d'avertissement. On peut ainsi déduire que l’autorité chargée de régler les questions de discipline au sein de la magistrature en veut plus au juge Yaya Amadou Dia.
Certainement, c’est dû au fait qu’il a été le premier à déclencher les hostilités à travers une lettre datée du 28 avril 2020 et dans laquelle il porte des accusations très graves sur la personne d’Ousmane Kane. Il est même allé jusqu’à le traiter de « magistrat corrompu ». Ce dernier a, face à la presse, nié les faits qui lui sont imputés avant de s’en prendre à son collègue pour le traiter de «méchant». Un autre élément qui laisse entrevoir que le conseil de discipline de la magistrature a été plus sévère avec le juge Dia, c’est le degré des sanctions.
En effet, la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats divise dans son article 20, les sanctions disciplinaires en deux catégories. Il y a les sanctions du premier degré parmi lesquelles le blâme ; la réprimande avec inscription au dossier ; et le déplacement d’office.
Ensuite, il y a les sanctions du deuxième degré dont le retrait de certaines fonctions ; l’interdiction temporaire de fonctions pour une durée de trois (03) mois à un (01) an; l’interdiction temporaire d’exercer les fonctions de juge unique pour une durée d’un (01) à cinq (05) ans ; l’abaissement d’échelon ; la rétrogradation ; la mise à la retraite d’office ou l’admission à cesser ses fonctions lorsque le magistrat n’a pas droit à une pension de retraite ; la révocation avec droits à pension ; et la révocation sans droits à pension.
Il suffit ainsi de jeter un coup d’œil sur ces différents types de sanctions pour se rendre à l’évidence que le conseil de discipline de la magistrature a tranché en faveur du juge Ousmane Kane.
QUAND LES TELEVISIONS AMERICAINES COUPENT L'ALLOCUTION EN DIRECT DE TRUMP
Elles ont estimé que le président américain faisait de la désinformation. Celui-ci venait d'accuser les démocrates d'utiliser des "votes illégaux" pour "voler" la victoire.
La diffusion en direct de la première prise de parole de Donald Trump depuis la nuit de l'élection présidentielle a été interrompue par plusieurs télévisions américaines. Elles ont estimé que le président américain faisait de la désinformation. Celui-ci venait d'accuser les démocrates d'utiliser des "votes illégaux" pour "voler" la victoire.
Plusieurs médias américains se sont trouvés dans une position inconfortable lors de la retransmission en directe de l'allocution de Donald Trump jeudi 5 novembre, lorsque le candidat à la présidentielle américaine s'est mis à parler de "votes illégaux" que les démocrates utiliseraient pour "voler l'élection". Quelques télévisions américaines, estimant qu'il faisait de la désinformation, ont décidé de cesser immédiatement la diffusion de son discours en direct.
Le président des États-Unis prenait la parole pour la première fois depuis la nuit de l'élection présidentielle. Alors que le dépouillement des voix se poursuit, Donald Trump venait de dire, depuis la Maison Blanche, qu'il allait gagner "facilement" si "les votes légaux" étaient comptés, mais que si l'on incluait "les votes illégaux", les démocrates pouvaient "essayer de nous voler l'élection".
Parmi les médias qui se sont offusqués de cette tentative de fabrication d'une "fake news", la chaîne MSNBC a cessé sa diffusion. "Bon, nous voilà encore dans la position inhabituelle de [devoir] non seulement interrompre le président des États-Unis, mais aussi de corriger le président des États-Unis", a lâché le présentateur, Brian Williams.
LA FACE CACHÉE DES CENTRES D’APPELS
Entre emplois précaires, surexploitation, non-respect du droit des travailleurs, la plupart des centres d’appel frisent l’esclavage. A côté, une sous-activité communément appelée « ligne rose » fait recette en sourdine
Service client, renseignements…les centres d’appels offrent d’importantes alternatives aux entreprises. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En effet, entre emplois précaires, surexploitation, non-respect du droit des travailleurs, la plupart des centres d’appel frisent l’esclavage. A côté, une sous-activité communément appelée « ligne rose », fait recette en sourdine.
Place forte de la relation client en Afrique francophone, la capitale sénégalaise Dakar attire de plus en plus de centres d’appel. Des filiales de grands groupes internationaux ont posé leurs baluchons. De Pcci aux américains d’IBEX Global, en passant par Call Me détenu par un homme d’affaires sénégalais, ils sont nombreux à se disputer le marché sénégalais. A côté de ce qu’on pourrait appeler les précurseurs, beaucoup de petites structures voient de plus en plus le jour et la plupart de manière clandestine. Même si ces petits Poucet se contentent de petits marchés, ils ont eu le mérite de rendre le marché très concurrentiel. L’un des précurseurs, Pcci, en est la preuve par mille. Créée en 2001, l’entreprise est présente dans plusieurs pays. Avec plus de 1 300 employés au Sénégal, elle a connu une période très difficile qui l’a d’ailleurs poussée à se séparer de plusieurs travailleurs. Mais selon cet ancien de la boite, ce qui arrive à Pcci n’épargne aucun centre d’appels. «Certains problèmes sont plus exposés que d’autres. Mais aujourd’hui, tous les centres d’appels traversent des difficultés énormes. La plupart d’entre eux comptaient sur les gros clients. Mais certains d’entre eux ont commencé à internaliser le service client, ce qui fait que la marge de manœuvre a considérablement baissé. Beaucoup ont réduit leur effectif», révèle-t-il.
EMPLOI TEMPORAIRE…
Ils sont étudiants, jeunes diplômés…les profils sont variés dans les centres d’appels, chez les travailleurs des centres d’appels. Animatrice dans une télévision de la place, cette dame, la quarantaine, a passé beaucoup d’années dans le métier de télé conseillère dans des centres d’appels. Selon elle, c’était un emploi provisoire, le temps de trouver un travail pérenne. « Au début, je me suis dit que je pouvais y gagner ma vie en attendant de trouver mieux. Mais finalement, j’y ai passé presque une année», témoigne-t-elle. Selon elle, si les centres d’appels continuent d’attirer des jeunes, c’est parce que ces derniers n’ont pas le choix. «Aujourd’hui, même pour trouver un simple stage, c’est la croix et la bannière. On ne peut pas attendre désespérément. Faute de grive, on se contente de merle. J’ai trouvé sur place des gens qui ont passé plus de deux ans là-bas. Ils n’ont pas le choix», dit-elle. Gérant d’une boutique multiservices, Abdoul a passé près de deux ans dans un centre d’appels. Mais même s’il y gagnait une somme qui lui permettait de joindre les deux bouts, Abdoul dit avoir perdu énormément de temps. «C’est assez sécurisant de savoir qu’à la fin du mois, on perçoit quelque chose, mais le vrai danger, c’est qu’on oublie qu’on n’est pas formé pour faire carrière dans ce secteur. J’ai connu là-bas beaucoup de jeunes qui ont leur diplôme, mais qui ne pensent plus à déposer des demandes ailleurs. Ils sont presque résignés», révèle-t-il.
PLUS DE DIX HEURES DE TRAVAIL PAR JOUR
Selon Abdoul, si aujourd’hui la plupart de ceux qui travaillent dans ces centres d’appels n’ont pas le temps de faire autre chose, c’est parce que le nombre d’heures de travail dans les centres d’appels est infernal et frise l’exploitation. «Certains commencent à 6 heures du matin pour terminer à 17 heures. On n’a droit qu’à une pause déjeuner qui ne dépasse pas 30 mn. Si vous voulez prier, soit vous attendez la fin de la journée soit vous le faites avant. On est presque utilisé comme des machines. Et comme ce sont des emplois précaires, personne n’ose protester. La plupart d’entre nous n’avaient même pas de contrat», révèle-til. Pire, selon cette employée d’un centre d’appels, au travail, la liberté est vraiment restreinte. En effet, révèle-t-elle, ceux qui doivent démarrer à six heures bénéficient du véhicule de ramassage, mais ni plus, ni moins. «Une fois dans l’enceinte de l’entreprise, on n’a même plus le droit de parler au téléphone. C’est à la limite de l’esclavage», déplore-t-elle.
Titulaire d’une licence, Amdy n’avait pas les moyens de se payer une formation pour poursuivre ses études. C’est alors qu’il intègre un centre d’appels. «Je pensais pouvoir faire des économies pour me payer un master une année plus tard. Mais déjà le rythme a fini par tuer en moi tout ce qui était envie de poursuivre mes études. En plus, avec des salaires qui n’atteignaient même pas 100 000 francs, j’ai vite revu mes ambitions », regrette-t-il.
DES SALAIRES ENTRE 80 ET 150 000 FRANCS
Comme les clients, les opérateurs travaillant dans les centres d’appels sont divisés en équipes. Chaque groupe s’occupant d’un type de client donné. Des employés ayant le niveau du Bfem au master, on en trouve en pagaille dans les centres d’appels. Et le choix du département se fait en fonction du niveau d’études. Cependant, quel que soit le niveau d’études, le salaire frôle la misère. « Pendant deux ans, j’ai gagné moins de 100 000 francs. Il a fallu que je commence à former de nouveaux venus pour percevoir 100 000 francs pour des horaires de travail qui dépassent les dix heures par jour. Il y a beaucoup de personnes qui gagnent beaucoup moins que cela. C’est assez surprenant. Mais si ça ne change pas, c’est parce que la demande est très forte. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui viennent postuler par jour. Il y a des centaines de demandes qui attendent. En quelque sorte, c’est soit tu acceptes soit tu cèdes la place », confie-t-elle.
LA LIGNE ROSE, LA BONNE AFFAIRE
A côté des centres d’appels très connus, ils sont nombreux à être dans le secteur et dans le plus grand anonymat. Mais ils ne se plaignent pas pour autant. Bien au contraire, ils se font énormément d’argent. Cette dame, sous le couvert de l’anonymat, y a fait fortune. Aujourd’hui reconvertie dans la vente d’articles de femmes, c’est grâce à son expérience dans un centre d’appels dont elle taira le nom qu’elle a financé son activité. Elle était dédiée à un service secret au sein du centre d’appels qu’on appelait la ligne rose. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le business n’est pas catholique. « C’est un numéro spécial. Il y a même des gens qui travaillent dans le centre, mais qui ignorent son existence. Le travail consiste à recevoir des appels de personnes qui veulent être excitées au téléphone. Le plus souvent, ce sont des personnes âgées, des occidentaux en majorité. Le truc consiste à leur dire des mots excitants, parfois des gémissements. Ils vont jusqu’à s’exciter au téléphone », explique-t-elle.
Et pour en tirer le maximum, la conseillère doit tout faire pour retenir son client le plus longtemps au bout du fil. « C’est en fonction de la durée de l’appel que la commission est calculée. Il m’arrivait de gagner près de 300 000 francs en moins de 15 jours », reconnaît-elle. Si avec ces gains importants, elle a pu faire des économies jusqu’à lancer une activité, ce n’est pas le cas pour beaucoup de ses amies. En effet, dit-elle, la plupart sont tombées dans le piège de l’argent facile. « Il suffit d’avoir une belle voix, savoir se montrer sexy et très sensuelle. Il y a beaucoup de centres d’appels qui font cela », révèle-t-elle. Cependant, le business ne se limite pas à cela.
Selon une de ses amies qui a une expérience de 5 ans dans les lignes roses, au-delà de la séduction en ligne, qui n’est rien d’autre qu’une forme de prostitution virtuelle, il y a une activité qui passe sous le nez et la barbe même du gérant du centre d’appels. « Souvent, tu peux avoir un client au téléphone, il est tellement excité qu’il veut même te proposer de t’inviter moyennant de fortes sommes d’argent qu’il est presque difficile de refuser. La tentation est très forte. Parce qu’en cherchant à exciter la personne, on s’excite soi-même. Rapidement on tombe dans le piège. Je connais beaucoup de filles qui ont fait fortune dans ce créneau», révèle-t-elle.
LE COUP DE COLERE DU FRAPP
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du mouvement citoyen Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP-France Dégage) ne dissimule pas sa colère sur l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement.
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du mouvement citoyen Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP-France Dégage) ne dissimule pas sa colère sur l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement. Au cours d’une conférence de presse organisée hier, Guy Marius Sagna et ses camarades ont estimé que Macky Sall a, par ce nouveau remaniement, ouvert les caisses de l’Etat à des prébendiers. Ils ont par ailleurs annoncé une grande marche pour le samedi prochain.
Le Frapp n’est pas surpris de l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement. C’est pourquoi le mouvement citoyen est dans tous ses états. Car à l’en croire, ce choix politique opéré par le Chef de l’Etat confirme son entreprise de prévarication des ressources publiques. D’après Guy Marius Sagna et ses camarades, au lieu de s’attaquer aux problèmes de l’heure auxquels font face les populations, le président Sall s’est mis à associer ses opposants à la dilapidation des deniers publics. « Pour le SEN du FRAPP, l’essentiel n’est pas un remaniement ministériel politicien et un élargissement du « pacoo » ndlr (pillage) national à d’autres partis politiques qui se réclamaient de l’opposition », signale-t-on dans un communiqué reçu à « L’As ».
Pour le Secrétariat Exécutif National du Frapp, l’urgence est dans la réduction du train de vie de l’Etat avec notamment la suppression du CESE, du HCCT, du CNDT, du HCDS. Mais aussi, ajoute-t-il, dans la prise de mesures immédiates pour faire face à la crise économique et sociale qui frappe le peuple sénégalais, conséquences des options politiques du président Macky Sall qui envoient notre jeunesse à l’émigration irrégulière. Au sujet de la résurgence de l’émigration irrégulière, Guy Marius Sagna et ses camarades jugent inacceptable le silence du président Sall sur sa politique de jeunesse qui conduit d’ailleurs les jeunes à arpenter les chemins de l’émigration clandestine.
« Le FRAPP dénonce l’irresponsabilité du président Macky Sall qui avait dit au peuple, avec quelques cas de coronavirus, que « l’heure était grave » mais qui garde un silence méprisant devant les centaines de jeunes que ses politiques ont condamnés à mort dans l’océan Atlantique, dans le désert du Sahara quand ils ne sont pas recrutés par les groupes terroristes », accable le SEN du Frapp. C’est pourquoi, s’alarment les activistes, il est hors de question, à l’heure de la relance de notre économie, de maintenir le schéma du système néocolonial mis à nu par le coronavirus. Il ne s’agit pas, d’après Guy Marius et ses amis, de relancer le moteur d’une machine qui produit la dépendance sanitaire, pharmaceutique, alimentaire, monétaire et budgétaire avec comme conséquences le pillage de nos ressources halieutiques, minières produisant pauvreté et chômage endémique. « L’heure est aussi à l’arrêt du « pacoo » et du « tong-tong » national dirigés par la bourgeoisie bureaucratique du président Macky Sall », invite le Secrétariat Exécutif National du Frapp. Enfin, Le FRAPP a exprimé sa grande inquiétude sur les questions de la 3e candidature et de la manipulation des sentiments ethniques au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire. A cet effet, il a appelé le président Macky Sall, son parti et sa coalition, ainsi que les différents acteurs politiques de la Guinée et de la Côte d’Ivoire à la responsabilité. Non sans inviter tous les démocrates ouest-africains à faire front afin de barrer collectivement la route aux projets de 3e candidature.
MARCHE SAMEDI PROCHAIN
Le Frapp, l’un des membres du front multi-lutte Doyna, a invité, après avoir plusieurs fois demandé la satisfaction de ses doléances, tous les citoyens à participer à sa marche prévue le samedi 07 novembre à partir de 15h à la place de l'Obélisque. Il s’agit pour eux, sur la question foncière, de demander au nouveau gouvernement du Président Macky Sall « de suspendre les déguerpissements et démolitions de maisons des populations dans le cadre des litiges fonciers, de s’inspirer des jurisprudences BERTIN et MARTIN, l’arrêt des spoliations foncières, de mener des audits fonciers communaux, départementaux et nationaux et de fixer une délimitation des zones urbaines, classées, des terroirs et pionnières ». Mais aussi, ils réclament à l’Etat de lister tous les litiges fonciers et de les régler en accordant la priorité aux paysans et éleveurs, aux intérêts des populations, à la protection de l’environnement. Le Frapp demande entre autres sujets à l’Etat « de rendre aux populations cette gestion, particulièrement dans les localités où les populations sont éprouvées par la présence des opérateurs privés, de suspendre tous les licenciements et d’annuler tous les licenciements effectués pendant la période du coronavirus, et la réforme de l’inspection du travail et l’électrification de tous les villages. »
«NOUS PARTAGEONS NOS FRONTIERES AVEC DES PAYS QUI ONT DE GRANDS DEFIS SECURITAIRES»
Pour l’ancienne présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), Mme Aminata Touré , la problématique de l’extrémisme religieux dans le Sahel interpelle le Sénégal
Pour l’ancienne présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), la problématique de l’extrémisme religieux dans le Sahel interpelle le Sénégal. Présidant le séminaire d’Africa Jom Center sur l’Etat de droit et l’extrémisme violent au Sahel, Mme Aminata Touré a affirmé en effet que c’est une question centrale puisque le Sénégal partage ses frontières avec des pays qui ont de grands défis sécuritaires.
Le Sénégal est pour le moment épargné par les attaques des extrémistes religieux. Pour autant, l’ancienne présidente du CESE pense que le pays ne doit pas s’endormir sur ses lauriers concernant cette question. Pour elle, c’est une question centrale parce que le Sénéga lfait partie du Sahel. «Et nous partageons nos frontières avec des pays qui ont de grands défis sécuritaires», souligne Mme Aminata Touré qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce séminaire de deux jours portant sur l’Etat de droit et l’extrémisme violent au Sahel.
Devant d’imminents chercheurs comme le Pr Mamadou Diouf de l’université de Colombia, Pr Fatou Sow Sarr, Pr Abdoulaye Bathily ou encore la ministre et historienne Penda Mbow, elle a indiqué qu’il est important aujourd’hui de réfléchir collectivement, chacun avec son expérience, pour des actions de préventions. Restant dans le même sillage, elle rappelle que ce sont les jeunes qui sont les plus visés par les extrémistes religieux. C’est pourquoi, signale-telle, il urge à travers l’Etat de droit que les jeunes, au même titre que les femmes, puissent participer économiquement, socialement et même politiquement à la gestion du pays. «Ils pourront avoir des actions dans les communautés pour sensibiliser parce que souvent, c’est le désespoir, la pauvreté qui les jettent dans les bras des mouvements extrémistes», souligne l’ancienne locataire de la Primature.
A l’en croire, il faut miser sur la prévention communautaire parce que les extrémistes n’utilisent pas des méthodes conventionnelles. En outre, elle a affirmé qu’il faut lutter contre la paupérisation extrême de la jeunesse et lui donner un espoir. Dans la foulée, l’ancienne ministre de la Justice plaide pour une régulation des réseaux sociaux. «Il ne s’agit pas d’arrêter Internet mais de réfléchir et de trouver ensemble une manière de régulation pour que les messages haineux et de radicalisation ne mobilisent pas les jeunes», préconise-t-elle tout en ajoutant que beaucoup de jeunes se sont radicalisés à travers les réseaux sociaux.
ALIOU TINE : «LA REPONSE A L’EXTREMISME RELIGIEUX N’INCOMBE PAS EXCLUSIVEMENT AUX ARMEES ET AUX FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE»
Pour sa part, le président d’Africa Jom Center, Aliou Tine, trouve que la déconnexion de certaines communautés qui se radicalisent ou adhèrent volontairement ou par contrainte à l’idéologie de l’extrémisme violent mérite d’être étudiée pour trouver les raisons profondes et souvent inexpliquées ou incompréhensibles. «S’il y a un aspect négligé, oblitéré ou subalterne des réponses et stratégies sécuritaires, figure un des aspects les plus importants et les plus complexes qui porte sur la guerre du sens dans un contexte politique et idéologique africain caractérisé par l’entropie, la perte de sens et une crise majeure de la représentation démocratique», renchérit l’ancien secrétaire général de la RADHO.
De son avis aussi, la question de la crise de la représentation démocratique, de la légitimité et de l’autorité de l’Etat ne doit pas être occultée dans la revue sécuritaire au Sahel, du fait de leurs effets sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région. Pour lui, la réponse à ces questions n’incombe pas exclusivement aux armées et aux Forces de défense et de sécurité. «Par ailleurs, la lutte contre l’extrémisme violent doit se fonder sur l’hypothèse selon laquelle les sociétés qui offrent des emplois, des services publics et une éducation à tous leurs citoyens sont à l’abri de l’extrémisme», constate M. Tine avant d’ajouter : «D’où l’intérêt de mener un plaidoyer spécifique pour le respect des droits économiques, sociaux et culturels et du droit à un environnement sain, qui font aujourd’hui l’objet de violations permanentes et continues». Par ailleurs, il soutient que le chaînon manquant pour l’inclusion de la stratégie sécuritaire au Sahel, ce sont les acteurs de la société civile.
Par John NDAVULA
COMMENT LE COVID-19 A AGGRAVE LES ATTAQUES CONTRE LES JOURNALISTES AU KENYA
Près d'une décennie après que les Nations Unies ont réservé le 2 novembre pour réfléchir à la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes , les crimes contre les travailleurs des médias au Kenya sont encore très répandus.
Près d'une décennie après que les Nations Unies ont réservé le 2 novembre pour réfléchir à la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes , les crimes contre les travailleurs des médias au Kenya sont encore très répandus. La couverture des élections et des affaires de corruption a généralement été à l'origine de ces attaques. Mais maintenant, la pandémie COVID-19 a révélé davantage l'intolérance de l'État envers les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions. Le Kenya a confirmé son premier cas de COVID-19 à la mi-mars 2020.
À la fin du mois, le gouvernement avait imposé un couvre-feu pour endiguer les infections. Peu de temps après, des images de policiers utilisant une force excessive pour faire respecter le couvre-feu ont fait surface dans les médias. Trois décès ont été signalés à la suite de brutalités policières. La police a alors commencé à harceler les journalistes qui dénonçaient leur brutalité.
En octobre 2020, il y avait eu au moins 48 rapports de violations contre des journalistes rapportant sur la pandémie. Vingt-deux de ces cas sont survenus dans les six semaines suivant le premier cas de COVID-19. Les violations comprennent des agressions physiques, des arrestations, des menaces verbales et du harcèlement en ligne. Bien que les journalistes aient été répertoriés comme travailleurs des services essentiels et exemptés des restrictions de couvre-feu, les rapports indiquent que les journalistes en service ont été harcelés.
Au moins 10 journalistes et créateurs de contenu numérique ont été arrêtés ou menacés de poursuites en vertu de la loi de 2018 sur l'utilisation abusive de l' ordinateur et la cybercriminalité . Ils ont été accusés d'avoir publié et diffusé des informations fausses et alarmantes sur les réseaux sociaux sur le nouveau coronavirus. Au moins 10 autres personnes ont été arrêtées en vertu de la loi sur l'ordre public , pour avoir prétendument bafoué le couvre-feu. Certains commentateurs ont classé ces incidents récents comme étant à motivation politique - des tentatives de camoufler la gestion inefficace du gouvernement de la crise des coronavirus. Le ministère kenyan de la Santé a été accusé de corruption et d'ineptie dans sa réponse au COVID-19, ce qu'il a réfuté .
IMPUNITE
La police n'a pas enquêté efficacement sur les menaces et les attaques contre les journalistes. Rien ne permet de penser qu'un policier a été poursuivi pour des attaques ou des menaces contre des journalistes depuis le début de la pandémie. Il n'est donc pas étonnant que le Kenya ait perdu trois places et soit actuellement classé au 103e rang sur 180 pays dans l'Indice mondial de la liberté de la presse 2020. Cela ne peut être résolu que si les médias continuent de dénoncer les crimes contre les journalistes pour garantir que justice soit rendue. Mais les journalistes ne sont pas nécessairement soutenus, même par les maisons de presse qui les emploient. Certains employeurs ont utilisé la pandémie COVID-19 comme prétexte pour imposer les licenciements et les réductions de salaire. Selon la Kenya Editors Guild, plus de 300 journalistes ont perdu leur emploi au cours des neuf derniers mois. Certains d'entre eux ont été informés par SMS. Cela est rendu possible par la culture plus large de l'impunité , des lois défavorables et de la propriété des médias qui est liée à l'élite dirigeante .
CHANGEMENT DES MESSAGES D'OBJECTIFS MEDIATIQUES
Le Kenya utilise depuis longtemps des lois répressives pour faire taire et punir les journalistes qui font leur travail. À l'indépendance, le rôle des médias était de relever les défis de la pauvreté, de la maladie et de l'ignorance. De nombreux gouvernements africains, y compris le Kenya, ont nationalisé les médias et exercé un contrôle sans entrave sur eux pour promouvoir leurs programmes de développement. Peu à peu, les médias ont été transformés en un département de propagande pour l'État à parti unique du Kenya. Des lois draconiennes ont été adoptées pour restreindre la liberté de la presse et d'autres formes d'agitation publique. Par conséquent, l' histoire des médias kényans dans les années 1970 et 1980 est remplie d'épisodes d'ingérence de l'État, de harcèlement et de torture des journalistes. La réintroduction du multipartisme en 1991 a élargi la base de propriété des médias. Les journalistes sont devenus plus audacieux. Mais alors que l'ancien président Daniel arap Moi luttait pour maintenir son emprise sur le pouvoir, les années 1990 ont vu de nouvelles tentatives de restreindre la liberté des médias .
L'adoption de la constitution de 2010 a été un soulagement parce qu'elle articulait expressément la liberté des médias. Pourtant, les journalistes et les médias au Kenya ont été confrontés à une pression accrue après l'entrée en fonction d'Uhuru Kenyatta en 2013. Le mépris du Parti du Jubilé pour les médias a été mis en évidence lorsque le président a déclaré que les journaux n'étaient bons que pour «emballer la viande» . L'administration actuelle a continué de promulguer des lois qui portent atteinte à la liberté des médias. Certaines de ces lois sont la loi sur les médias de 2013, la loi kényane sur l'information, la communication (amendement) de 2013 et la loi sur la sécurité (amendement) de 2014. Ces lois imposaient des sanctions sévères aux journalistes et élargissaient les infractions pour lesquelles ils pouvaient être punis. L' intolérance accrue du gouvernement envers les médias a abouti à la fermeture temporaire de quatre chaînes de télévision indépendantes après avoir couvert l' investiture présidentielle symbolique de l'ancien chef de l'opposition Raila Odinga en 2017. LIBERTÉ DES MÉDIAS ET DÉMOCRATIE
Le gouvernement kenyan est signataire de traités comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Les signataires sont tenus de protéger les travailleurs des médias contre les menaces d'agents étatiques et non étatiques. Il existe un lien intrinsèque entre la liberté des médias et la démocratie. Des médias dynamiques et indépendants sont essentiels pour que le Kenya puisse survivre en tant qu'État démocratique. Le respect de la liberté d'expression et des droits des médias - garantis par la constitution kényane et le droit international des droits de l'homme - devrait être le devoir du gouvernement. Le Kenya doit s'attaquer directement aux attitudes qui favorisent la culture de l'impunité parmi les agents de l'État et la classe politique. Il est également essentiel d'appliquer les lois équitablement et de soutenir les journalistes victimes de crimes.
Par Dr Ousamane CISSE,
LA CULTURE DU CONSENSUS, UNE EXCEPTION SENEGALAISE
L’entente cordiale entre les différentes familles religieuses, le dialogue islamo-chrétien, le cousinage à plaisanteries…autant d’attributs propres au pays de la Teranga et qui nourrissent cette « exception sénégalaise »
Le dialogue, pilier de « ce commun vouloir de vie commune », est un aspect essentiel du consensus sénégalais. Si depuis les indépendances, nous avons su endiguer toute menace dans une Afrique minée par des coups d’Etat militaires et le cycle infernal des guerres civiles, sur fond de particularismes ethniques, c’est surtout grâce à la maturité de dépositaires d’enjeux politiques, religieux et sociaux, qui ont toujours su se retrouver autour de l’essentiel.
L’entente cordiale entre les différentes familles religieuses, le dialogue islamo-chrétien, le cousinage à plaisanteries…autant d’attributs propres au pays de la Teranga et qui nourrissent cette « exception sénégalaise ».
Ainsi, le gouvernement de majorité présidentielle élargie que vient de former Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Macky Sall, renforce cette haute idée que le Sénégal a de sa grandeur dans le concert des nations, pour faire face aux défis de l’heure. A cet égard, un précédent heureux fut établi par Léopold Sédar Senghor et Me Lamine Gueye, qui unirent leurs forces pour mieux préparer le pays à traverser le virage des indépendances.
Me Abdoulaye Wade et Abdou Diouf imiteront leur exemple, en dialoguant pour fonder le code électoral consensuel de 1992, qui est salué comme un pas décisif vers la consolidation de la démocratie sénégalaise. Mieux, le pape du SOPI intégra le gouvernement socialiste, et d’autres forces politiques, notamment d’éminents membres de la gauche, accepteront de travailler avec le président Abdou Diouf, alors que l’économie sénégalaise était affectée par les contrecoups des politiques d’ajustement structurel, entrainant la fermeture d’entreprises, une année universitaire blanche, une année universitaire invalidée et précarité. Ils pouvaient, par calcul froid, profiter de cette conjoncture défavorable pour tenter d’accélérer la chute du régime socialiste, Me Abdoulaye Wade, le Pr. Abdoulaye Bathily et feu Amath Dansokho préférèrent soutenir le gouvernement, conscients des périls qui nous guettaient.
Au finish, une fois au pouvoir après l’alternance démocratique de 2000, le président Abdoulaye Wade trouva sur place une économie bien tenue à telle enseigne que le Sénégal bénéficia d’un effacement partiel de sa dette dans le cadre de l'initiative d'allégement de la dette multilatérale. Le contexte de 2020 est le même : l’Etat, depuis 2012, a réalisé des pays de géant sur le chemin vers l’émergence, mais des chocs exogènes sont venus ralentir le rythme d’exécution du Plan Sénégal Emergent. Il y a quelques mois, on parla de réajustement tarifaire avec une hausse légère des prix de l’électricité. C’était la conséquence des fluctuations sur le prix du baril de pétrole et sur les cours du dollar. Aucun pays au monde ne fut épargné par ces fluctuations. Ensuite le coronavirus est venu aggraver la situation, avec la récession économique projetée. Les ménages sénégalais qui dépendaient des transferts de fonds de la diaspora pour la dépense quotidienne sont rudement éprouvés.
Toutes choses qui doivent nous amener à nous unir comme un seul homme, pour gagner cette guerre. Outre des acteurs politiques comme Idrissa Seck, Oumar Sarr ou Me Aïssata Tall Sall, nous invitons les forces syndicales et d’autres forces vives de la Nation à répondre à l’appel du Chef de l’Etat. Car c’est le temps du Sénégal, notre avenir. C’est le temps de l’union dans la différence, le temps de la fraternité et de la paix, le temps de l’engagement et de la solidarité. C’est le temps où l’on comprend que nous sommes tous des citoyens du lever du soleil à la tombée de nuit.