SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 juillet 2025
ADJI BOUSSO DIENG
Elle sera la première femme noire à intégrer la prestigieuse école d’ingénierie et de sciences appliquées de l’Université de Princeton dans l’Etat du New Jersey, aux Etats-Unis.
Adji Bousso Dieng sera la première femme noire à intégrer la prestigieuse école d’ingénierie et de sciences appliquées de l’Université de Princeton (Princeton School of Engineering), dans l’Etat du New Jersey, aux Etats-Unis.
Selon le site de Forbes, visité par Emedia.sn, cette chercheuse sénégalaise a contribué au domaine de la Modélisation générative et est sur le point de devenir l’une des premières femmes noires professeur en informatique de l’Ivy League (groupe de huit universités privées du Nord-Est des États-Unis. Elles sont parmi les universités les plus anciennes), mais elle aide également les Africains en STEM (Science, Technologie, Engineering et Mathématiques) à raconter leur propre succès.
Adji Bousso Dieng, spécialisée en Intelligence artificielle, est actuellement chercheuse chez Google, travaille dans un domaine de l’intelligence artificielle appelé Modélisation générative. « Cela vous permet d’apprendre à partir des données sans avoir besoin de supervision », a-t-elle déclaré. « Les modèles génératifs ont de nombreuses applications dans le monde réel en ce qui concerne le traitement du langage naturel, la vision par ordinateur, les soins de santé, la robotique et dans une gamme de sciences », explique-t-elle.
En plus de cela, elle a lancé The Africa I Know (TAIK), une plate-forme qui présente les Africains qui ont eu des carrières réussies, afin de souligner comment les Africains tirent parti de la technologie pour résoudre les problèmes de développement - dans l’agriculture, la santé et l’éducation - et de raconter l’histoire de l’Afrique par les Africains.
« J’ai fondé TAIK pour dénicher les réussites de l’Afrique et de ses habitants et pour favoriser une conscience économique et sociale en Afrique », argumente-t-elle, ajoutant que les volontaires de TAIK sont un groupe de jeunes Africains enthousiastes, venant de toutes les régions du continent, proposant un contenu en anglais et en français.
La crise du COVID-19 a accéléré ses plans de lancement de sa plate-forme, parce que plusieurs pays africains ont adopté la technologie pour lutter contre le virus COVID-19, et avec succès, mais cela a été négligé dans les médias, estime-t-elle, dans les colonnes de Forbes.
Pour elle, « les réussites ne sont pas racontées : la majorité des gens ne savent pas grand-chose de l’Afrique et ont une vision négative du continent étant donné la façon dont il est décrit dans les médias ». De l’avis de notre brillante compatriote, la conséquence de ce biais, est que « cette vision négative de l’Afrique a des répercussions importantes sur l’Afrique et ses populations. »
Née à Kaolack, où elle a également grandi, Adji Bousso Dieng a pu bénéficier du système scolaire public dans sa région natale, car sa mère, même n’ayant pas terminé ses études au-delà du lycée, comprenait la valeur de l’éducation.
Après avoir remporté un concours organisé pour les filles africaines en STEM par la Fondation Pathfinder pour l’éducation et le développement, Adji Bousso a reçu une bourse pour étudier à l’étranger. Elle a poursuivi ses études en France et a obtenu un diplôme d’ingénieur de Telecom ParisTech en France et un Master en Statistique de l’Université Cornell, aux États-Unis.
Pour elle, il est très important d’avoir une représentation féminine noire dans le monde universitaire. « Je n’ai jamais eu de conférencier noir depuis que j’ai quitté le Sénégal, et encore moins une conférencière noire. J’ai appris à ne pas laisser cela me démotiver dans ma quête de connaissances... »
Inspirée par le théorème de statistique de Rao-Blackwell, alors qu’elle était étudiante en première année de doctorat à l’Université de Columbia, Adji Bousso Dieng se rappelle combien elle était excitée de découvrir que l’auteur dudit théorème était un Afro-américain, le premier à obtenir un poste à l’UC Berkeley et le premier à être intronisé à l’Académie nationale des sciences des États-Unis. « J’ai recherché qui étaient les auteurs du théorème et j’étais au-delà de l’extase en apprenant que (David) Blackwell était noir ! J’avais finalement trouvé un scientifique noir derrière l’un de ces théorèmes ! », s’extasie-t-elle.
« Il est important d’avoir des modèles, des modèles qui vous ressemblent et la représentation compte, car cela donne l’espoir et le courage de poursuivre ses efforts. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai créé TAIK, pour donner aux jeunes Africains des modèles de réussite qu’ils peuvent admirer. »
BABACAR NDIAYE N'A PAS LE DROIT DE FAIRE UN TROISIEME MANDAT
A la tête de Guédiawaye Basket Club depuis quatre ans, Mamadou Keita a décidé de céder son fauteuil de président lors de la prochaine assemblée générale. Le président de l’équipe de la banlieue est revenu sur la situation du basket sénégalais
A la tête de Guédiawaye Basket Club (GBA) depuis quatre ans, Mamadou Keita a décidé de céder son fauteuil de président lors de la prochaine assemblée générale. Dans cet entretien accordé à «L’As», le président de l’équipe de la banlieue est revenu sur la situation du basket sénégalais. Il a abordé beaucoup de questions dont le fonctionnement de la Fédération Sénégalaise de Basketball (Fsbb) et la gestion de son équipe.
Comment vivez-vous la situation du Coronavirus à laquelle est confrontée la planète entière?
Sur le plan sportif, c’est un peu compliqué parce que nous étions obligés d’arrêter nos activités pour respecter les consignes données par les autorités sanitaires du pays. Mais de notre côté, nous en avons profité pour redéployer les ressources qu’on avait prévues pour le fonctionnement du club, l'investissement en essayant de parfaire notre cadre de jeu et d’améliorer la logistique. Actuellement, nous sommes en chantier pour remettre à niveau notre terrain afin d’avoir une meilleure qualité de jeu. Sur le plan de la logistique, nous avons essayé de nous doter de quelques matériels pour que nous soyons à un niveau de travail, dès la reprise.
Quels sont les projets de Guédiawaye Basket Club?
Guédiawaye Basket est un club très jeune, mais qui a de grandes ambitions. Cette année devait être notre quatrième année de compétition. On a eu des résultats très appréciables sur le plan sportif tant du point de vue de la petite catégorie que des séniors qui évoluent en deuxième division.
Pouvez-vous revenir sur le fonctionnement de votre structure?
Sur le plan financier, nous sommes en train de mettre en place un modèle économique pour créer un autofinancement au niveau du club qui, jusqu'à présent, fonctionne avec les moyens des dirigeants, mais aussi avec quelques sponsors qui nous accompagnent et qui ont été démarchés par notre structure. On fonctionne grâce à des cotisations et des dons.
Comment comptez-vous faire pour la saison prochaine ?
Pour la saison prochaine, nous avons mis en place des projets qui vont générer des revenus. D’abord, nous avons une boutique qui, dans l'entreprise du business plan, va générer à court terme 500.000 FCFA au minimum par mois, et à moyen terme jusqu'à un million FCFA. Les projets sont portés par les jeunes du club. Au moins, on a six projets sur lesquels on espère gagner de l’argent. On forme les jeunes en entreprenariat. Notre crédo au niveau de GBA, c’est Sport-étude, Sport-entrepreneuriat. Actuellement, nous avons déjà discuté avec une école de formation avec laquelle nous serons en partenariat. Nous allons signer prochainement une convention qui va générer des revenus pour le club. Nous n'avons pas chômé durant cette période de Covid-19. Dans notre club, les tâches sont divisées, chacun à un secteur qu’il dirige. Maintenant, nous sommes en début de récolte des fruits.
A combien s’élève le cout de vos projets?
Ce sont des projets inspirants qui ne coûtent pas cher pour le début. Actuellement, on n'a pas trop de charges. Ce sont des financements internes et les projets démarrent entre 500.000 et 1.000.000 Fcfa.
Comment parvenez-vous à gérer votre terrain d'entraînement si l'on sait qu’il est situé dans une zone très prisée?
C’était difficile au début, parce que là où on était, il y avait trois terrains de basket avec des pistes d’athlétisme. Je ne sais pas par quelles voies tout cela a disparu ? Maintenant, il ne reste qu’une moitié du site et un terrain fonctionnel. On avait sensibilisé le maire Aissatou Sow Diawara qui a voulu vraiment nous accompagner pour la conservation de cette espace. De ce côté-là, on n'a pas de problème majeur. Nous avons également un autre terrain d'entraînement auCentre de Sauvegarde avec lequel on va signer un partenariat. On y avait commencé nos entraînements, mais le Centre a changé de direction. Nous allons travailler ensemble et essayer d'investir dans cet espace.
Gérer un club demande beaucoup de moyens. Comment parvient GBA à honorer ses engagements ?
Nous rendons grâce à Dieu. Depuis la création du club, on fait appel à des dirigeants généreux qui mettent la main à la poche. Il faut savoir que GBA est créé par une bande d'amis qui ont grandi ensemble. Jusqu’à présent, nous avons honoré tous nos engagements avec les joueurs. Ils ont même reconnu qu’ils sont dans de très bonnes conditions de performance dignes d’une équipe de haut niveau. Tout cela a été possible grâce à la générosité des dirigeants et des partenaires. Il existe une certaine organisation financière qui nous permet de tout planifier pour être en mesure de faire face à toutes les situations.
Est-ce que vous avez l'appui des autorités municipales de Guédiawaye ?
Pour le moment, nous n'avons pas de l'aide des autorités municipales. Peut-être qu’elles sont sur d’autres priorités, mais elles sont conscientes des efforts que nous faisons et de l’impact de notre club sur la jeunesse de Guédiawaye. Je pense que le maire Aliou Sall est très sensible à la situation. D’autant que sa maison se trouve à côté de notre terrain. Je suis sûr qu’il ne va pas tarder à réagir.
En tant président de club, comment voyez-vous le basket sénégalais ?
Contrairement aux autres fédérations, nous sommes en retard au niveau local. C'est vrai que les différentes équipes nationales parviennent tant bien que mal à toujours figurer sur le podium. Par contre, le basket local est dans le tas. Au niveau des petites catégories, on est en retard. On ne participe pratiquement pas aux différentes compétitions. Les formules sont mal faites dans le championnat. Il n'y a pas une maîtrise de la programmation. La deuxième division est mal organisée et les journées durent pratiquement une année.
Quel regard portez-vous sur la gestion du président de la Fsbb?
Je demande à la Fédération de s'asseoir autour d’une table et de discuter avec les acteurs de la discipline. Malheureusement, on est dans une Fédération où tous les désirs du Président sont validés par le Comité directeur. C’est la pensée unique qui prévaut au niveau de cette instance dirigeante. Je veux qu’on fasse les états généraux du basket et qu’on définisse même les postures des clubs et des dirigeants. Cela permettra de rationaliser nos ressources. Il faut tirer les clubs vers une meilleure organisation pour que dans le futur on puisse avoir un championnat professionnel.
Selon vous, où se situent les manquements ?
Il y a beaucoup de choses à améliorer dans la gestion du président de la Fédération Sénégalaise de Basketball. Il est plus dans la politique que dans le management. On a constaté que la Fsf a subventionné les différentes équipes du championnat.
Avez-vous bénéficié le même traitement de la part de la Fsbb?
Pour le moment, nous n'avons reçu aucune subvention de la Fédération. Mais, on a reçu 25 masques et 50.000 Fcfa de la Ligue de Dakar. Une somme insignifiante, comparée à la charge des différents clubs. Pour nous, cela couvre à peine deux jours de transport pour les joueurs.
Comment jugez-vous les sanctions infligées au président de Slbc, Baba Tandian ?
Les sanctions infligées à Baba Tandian relèvent de l'acharnement pur et simple. Dans une circulaire, on nous apprend que nous allons être traduits en commission de discipline, parce qu’on n'a pas le droit de critiquer la Fédération. Cela n'a pas de sens. La Fédération, c’est du sérieux. De plus, il ne faut pas jouer avec le basket sénégalais. L’actuel président veut briguer tout simplement un troisième mandat. Mais, il n’a pas le droit de le faire. Les textes sont clairs. Qui plus est, les débats sur les troisièmes mandats sont révolus en Afrique. Les textes autorisent seulement deux mandats.
Etes-vous candidat à votre propre succession à la tête de GBA?
Je suis à la tête de GBA depuis quatre ans. On a une certaine démocratie. Cette fois-ci, nous allons organiser des assemblées générales. Personnellement, je pense que c’est mon dernier mandat. Je ne serai pas candidat à ma propre succession. Il existe beaucoup de personnes qui peuvent prendre les rênes de ce club. Parfois, les équipes ont besoin d’un autre visage. Même si je reste dans le club, je vais laisser mon fauteuil de président à une autre personne.
VIDEO
FILS DE ... UNE TRAGÉDIE AFRICAINE ?
Baba Zoumanigui fait une analyse approfondie de l'attitude de ces enfants d'hommes politiques qui croient trop souvent tout se permettre car enivrés par les effluves de la célébrité
Invités de l'emission Niaccar de ITV, Baba Zoumanigui, Yaye Fatou Diagne ont fait une analyse très approfondie des comportements des fils de... devant Lala Ndiaye et le professeur Songué suite à l'article publié par l'écrivain Zoumanigui sur SenePlus.
Ci-dessous l'article
TRAGÉDIE DES FILS DE….
Ils n’ont pas de prénom
Ils usent du Nom de leur père ou grand-père
Qui, vaillant travailleur ou érudit de renommée
Vénéré pour son œuvre ou adulé pour sa fortune
Offre à des enfants indignes successeurs
Un Nom qu’ils portent fièrement « Fils de…... »
Les Fils de… souvent absents au forum du savoir
Introuvables au carrefour de l’action
Perdus dans un monde qui leur est étranger
Ouvrent les portes au seul Nom de leur père
La société africaine reconnaissante du Nom
Leur tend les bras par fidélité ou par respect
Et se montre généreuse et tolérante
En ouvrant ses mains et son cœur à des fils indignes
Au nom d’une continuité par le sang de vertus paternelles
Que des usurpateurs de Nom n’ont point hérité
On leur tolère tous les excès
Ils bravent tous les interdits
Autour d’eux se rallient naïfs profiteurs et jouisseurs
Que le Nom attire et leur sert de cotte de mailles
Pour s’affranchir du devoir et de la responsabilité
Les Fils de…. sont putrescents
Ils sentent l’argent des autres
Ils sentent la chair fraîche de leurs nuits charnelles
Ils sentent les effluves de l’alcool et des herbes nocives
Qui noient leur esprit dans un bain de chloroforme
Ils sont tout ce que l’Afrique de nos pères et de nos Dieux exècre
L’argent hérité ou volé instrument de jouissance
Un air impur qui pollue leur esprit
Et crée un nuage opaque
Dans lequel ils perdent toute lucidité
Leurs parents présents ou disparus
Souvent effrayés par l’horreur du film que joue leur progéniture
Souffrent en silence les sachant coupables
Mais pleurent leur innocence et invoquent la fatalité
Ils souffrent de leur Nom bafoué
Jeté aux orties par une presse et des réseaux déchaînés
Ils souffrent du sang indigne qui nourrit leurs veines
Et jette un doute sur la pureté de leur lignage
Ils souffrent des compromissions et des indignités
Qui les force à venir à genoux implorer une faveur ou un pardon
Ils souffrent d’un au-delà où il n’y a ni Roi ni Riche ni Élu
Et où seuls comptent les actes de chacun
Ils souffrent de se voir quitter cette terre
Laissant derrière eux des fils sans Nom
Ils souffrent du temps et de l’oubli
Qui auront effacé leur œuvre sur cette terre d’Afrique
Pendant que leurs descendants sans repères errent anonymes dans la cité
Les Fils de… vivent l’instant présent
Ils ne se reconnaissent ni dans le passé ni dans le futur
Ne connaissent ni leur histoire ni celle de leurs parents
Qui, partis de rien sont arrivés très loin très haut
Par le travail les sacrifices et les vertus
Imposent le respect par leur vécu et leur œuvre humaine ou sociale
Les Fils de…. sont ces prédateurs des palaces d’Afrique et d’Occident
Mais aussi les hôtes privilégiés des cours d’Orient
Pour y vivre les contes des mille et une nuits
Et forgent malgré eux tous les clichés négatifs
Qui nous mettent en colère
Ils ont le verbe haut
L’allure négligée débonnaire ou sophistiquée jusqu’au ridicule
Drapés d’une sensibilité à fleur de peau
Ils dépensent sans compter une fortune mal acquise
Et se nourrissent des verbes Avoir et Être le Fils de…
Ils entraînent dans leur descente aux enfers
Les fils et les filles d’honnêtes gens
Qui le temps d’une ultime soirée d’une tragédie programmée
Ont manqué de discernement et de caractère
Et finissent tous en faits divers
Comme le peuple des Fils de…personne
Afrique des valeurs de l’Homme et de la Dignité
Retiens tes enfants
Ils sont devenus fous
Réveille de leur mutisme leur cécité et leur surdité
Des parents égarés dans le tourbillon de la vie
Et donne aux Fils de….
Un Prénom dont ils seront dignes et Fiers
PASTEF SE DÉMARQUE DU FRN
Le parti n’a pas apprécié le compte rendu qui a été fait de la dernière réunion du Front de Résistance Nationale en ce qui concerne le statut de l’opposition et la désignation de son chef
Au moment où on craint des tensions à la Commission politique du Dialogue national, le Front de Résistance Nationale (FRN) est secoué par une crise. Pastef, l’une des principales formations de l’opposition, a sorti hier un communiqué pour se démarquer totalement de certaines prises de position du pôle de l’opposition notamment en ce qui concerne le statut de l’opposition et la désignation de son chef.
Pastef n’a pas apprécié le compte rendu qui a été fait de la dernière réunion du Front de Résistance Nationale (Frn) tenue dimanche dernier.
A en croire les patriotes, il est apparu dans la presse des informations totalement contradictoires avec les conclusions de ladite réunion. C’est le cas notamment, disent-ils, sur le point relatif au statut de l’opposition et à celui de la désignation de son chef. «Sur ce point, certains médias, en s’appuyant sur des sources de mauvaise foi, ont publié des informations contraires aux positions défendues par nos plénipotentiaires présents, mais également en déphasage avec le contenu du compte rendu qui nous a été envoyé par courriel par le coordonnateur du Front qui a présidé la rencontre», renseigne Pastef dans son communiqué parvenu hier à la rédaction.
Pour Ousmane Sonko et ses camarades, «aucun vote n’ayant eu lieu, aucune position d’aucun parti n’ayant été révélée durant toute la réunion, les motivations de ceux qui ont informé la presse sont révélatrices d’un comportement d’une certaine opposition accusée d’entretenir des relations coupables avec le pouvoir». Conscient que la priorité du peuple sénégalais réside dans le combat qu’il mène pour sortir de l’impasse socio-économique dans laquelle le gouvernement actuel l’a mis par son incompétence et sa cupidité, Pastef-Les Patriotes considère qu’une discussion autour de la désignation du chef de l’opposition constitue un point introduit par le pouvoir, dans le seul but de diviser l’opposition.
Et les patriotes de préciser que leur parti n’est nullement intéressé par la position de chef de file de l’opposition et n’a jamais été en discussion ou en négociation avec une quelconque frange de l’opposition (encore moins du pouvoir) sur cette question. Pour eux, le meilleur gain politique qu’un parti politique puisse avoir, c’est celui qui lui a été accordé par le peuple souverain et non un privilège issu de tractations politiciennes avec des conséquences budgétaires et sur le dos du peuple sénégalais. «Et pour cela, nous croyons ferme que le vrai chef de l’opposition, c’est celui qui est reconnu comme tel par le peuple et non le statut offert sur un plateau d’argent par un pouvoir usurpateur et illégitime», tranche Pastef dans la note.
Par conséquent, le comité de pilotage du parti considère que l’information qui est sortie dans la presse a pour objectif de divertir le peuple sénégalais et détourner la classe politique des vraies questions qui intéressent les Sénégalais, notamment une lutte efficace contre la Covid-19, une bonne relance économique ainsi que l’établissement de mécanismes démocratiques qui garantissent à notre pays l’organisation d’élections sans contestation.
PROPOSITIONS DE PASTEF
Présentant par ailleurs un résumé succinct de sa position sur la question, Pastef soutient que loin des préoccupations du peuple, cette mesure n’a aucune importance pour les Sénégalais et ne doit pas être une priorité pour la classe politique. «Un chef de l’opposition décrété n’est chef que de lui-même, son parti et, peut-être, sa coalition», conclut Pastef. Cependant, précisent les Patriotes, puisqu’elle est inscrite dans l’ordre du jour de la commission et dans la Constitution depuis le référendum de 2016 sans qu’aucune loi n’ait été adoptée depuis pour son application effective, ils suggèrent, comme il est de coutume dans la majorité des démocraties où elle est appliquée, que la désignation du chef de l’opposition se fasse à partir de l’échelon législatif. Cette option se justifie par le fait que le chef de file de l’opposition dans les systèmes politiques où il est consacré, porte la voix de l’opposition sur des questions d’intérêt national.
Ainsi, Ousmane Sonko et Cie estiment que la représentativité de l’Assemblée Nationale est celle qui reflète le mieux les dynamiques en cours dans notre pays. «Et à ce titre, elle constitue le lieu par excellence des débats, compromis, accords et désaccords entre Gouvernement et opposition, notamment au moment du vote des lois».
Enfin, Pastef propose, comme le sont les délibérations effectuées sur les autres points du dialogue politique, que toute décision sur le statut de l’opposition et celui de son chef ne puisse rétroagir pour régir des faits qui lui sont antérieurs et ceci, quel que soit l’échelon électoral retenu (présidentielle ou législatives). «En plus de l’argument juridique de la non-rétroactivité, toutes les élections organisées par le pouvoir actuel l’ont été en écartant une grande partie des leaders de cette opposition et au moyen de manipulations frauduleuses du fichier électoral. Nous considérons donc que ces élections ne peuvent en aucun cas servir de base légitime pour désigner un chef de file de l’opposition», expliquent les patriotes dans leur communiqué parvenu à «L’As».
HAUSSE DES TESTS ET GUÉRISONS, STABILITÉ DES NOUVELLES INFECTIONS EN AOÛT
L’analyse des chiffres officiels de l’épidémie de Covid-19 fait ressortir en août un accroissement des tests, du nombre de guérison et une certaine stabilité des nouvelles infections et décès comparativement au mois précédent.
Dakar, 1er sept (APS) – L’analyse des chiffres officiels de l’épidémie de Covid-19 fait ressortir en août un accroissement des tests, du nombre de guérison et une certaine stabilité des nouvelles infections et décès comparativement au mois précédent.
S’agissant des tests virologiques, 41.273 ont été effectués durant le mois d’août contre 31.322, soit une augmentation mensuelle de 9.951 tests, d’après les données du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Quelque 3.379 nouveaux cas de contamination ont été détectés à partir des tests réalisés en août, contre 3.356 en juillet, en hausse de seulement 23 infections. Les tests réalisés en août étant plus nombreux que ceux du mois précédent.
Parmi ces nouvelles contaminations, 1.573 sont des cas contacts suivis par les services sanitaires et 1.566 sont issus de la transmission communautaire en août. Ils étaient respectivement de l’ordre de 2.628 et791. Traduisant un accroissement important des infections à l’origine inconnue.
Une légère baisse des cas importés a dans le même temps été notée en août avec un chiffre de 18 contre une vingtaine recensés le mois précédent. Il en est quasiment de même du nombre de décès. 79 personnes ont officiellement succombé de la maladie en août. Elles étaient 78 en juillet.
Une augmentation du nombre de guérison a également été observée. 2.441 ont été dénombrées en août, dont 1462 dans les dix derniers jours, contre 2 .345 en juillet.
Le Sénégal a officiellement déclaré 13.611 cas positifs de Covid-19 depuis l’apparition de la maladie à coronavirus dans le pays. 284 personnes en sont mortes et 9439 patients ont recouvré la santé.
A la date du 31 août, 3887 personnes étaient encore sous traitement dans les différents centres de prise en charge du pays, selon le ministère de la Santé.
LE RECTEUR DE L'UCAD FAIT MACHINE ARRIERE
La pression de la Coordination des étudiants a porté ses fruits. Ces derniers avaient catégoriquement rejeté le plan de reprise proposé par Ahmadou Aly Mbaye
Le Recteur de l’université, Ahmadou Aly Mbaye, a rencontré hier la Coordination des étudiants de l’Université pour rediscuter du plan de reprise. A l’issue des concertations, un protocole d’accord a été signé avec les étudiants consistant à laisser les différentes facultés proposer leurs plans de reprise.
La pression de la Coordination des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar sur le Recteur a porté ses fruits. En effet, les étudiants avaient catégoriquement rejeté le plan de reprise proposé par le nouveau Recteur Ahmadou Aly Mbaye.
Ainsi, hier, lors d’une rencontre entre les deux parties, un protocole d’accord a été signé consistant à laisser les différentes facultés proposer leurs plans de reprise. «Les écoles et instituts, la Faculté de Médecine, de Pharmacie, d’Odontologie et Stomatologie ; la Faculté des Sciences de l’éducation et de la formation ; pour chacun de ces établissements, un plan de reprise concerté tenant compte des mesures sanitaires sera proposé», rapporte le protocole d’accord signé par le Recteur et les présidents des Amicales des facultés.
Pour la faculté des Lettres et Sciences Humaines, le document indique qu’elle peut entamer les évaluations avec tout le premier cycle en laissant le soin aux instances facultaires de faire la programmation adaptée à la situation. Mais aussi, poursuit la source, de prendre en compte, en accord avec étudiants, les spécificités des facultés». Concernant les facultés des sciences et techniques (fst) et des sciences juridiques et politiques (fsjp), dans le protocole d’accord, les autorités sont invitées à prendre en considération les prescriptions de l’Assemblée de l’Université et de faire les évaluations du premier cycle, tout en tenant en compte, ajoute la source, de la programmation des instances.
S’agissant la faculté des Sciences économiques et de gestion (faseg), le document invite ladite faculté à finaliser les examens du Master 1 de l’année académique 2018/2019 et de préparer un plan de reprise en tenant compte des spécificités de la faculté. Le document renseigne par ailleurs que les plans de reprise et emplois du temps des établissements seront publiés plus tard le dimanche prochain 6 septembre.
CHEIKH KANTE SALUE LES INNOVATIONS D'AMINATA TOURE
Le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) est à l’honneur dans «Tam-Tam de l’émergence» du mois d’août
Le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) est à l’honneur dans «Tam-Tam de l’émergence» du mois d’août. Dans son quatrième numéro, le magazine de suivi du PSE (Plan Sénégal Émergent) a accordé quelques pages à l’institution dirigée par Madame Aminata Touré. Dans la rubrique «Echos des Institutions», le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a mis en évidence les réalisations de la présidente du Cese.
Une institution au service des populations et des pouvoirs publics ! C’est le titre qui barre la Une du magazine «Tam-Tam» du Dr Cheikh Kanté pour résumer le travail du Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese) sous la houlette de sa présidente Aminata Touré. Sur trois pages, la revue a relevé la pertinence de la mise en place d’une institution consultative «pouvant servir de relais entre les populations et le gouvernement grâce à sa capacité d’analyse et d’aide à la bonne décision». Installée dans ses fonctions de présidente le 3 juin 2019, Aminata Touré a donné un autre visage à institution. Le journal parle même «d’innovations et d’initiatives». «De nouvelles orientations ont été apportées dans le traitement des dossiers, dans la formulation et la rédaction des Avis et des Etudes.
C’est ainsi que la nouvelle présidente du Cese a tenu à participer à toutes les réunions de bureau et à toutes les séances plénières au cours desquelles les ministres sont invités à se prononcer sur le thème de la session et à répondre directement aux questions soulevées par les conseillers», rapporte «TamTam». En plus de cela, l’on a noté une démarche saluée et appuyée par les conseillers qui assistent et participent activement à toutes les rencontres, en plénière comme en commission. «Pour la première fois de son histoire, l’institution s’est ouverte au public avec des sessions sous forme de panels auxquels participent des experts et des spécialistes», renseigne le magazine de suivi du PSE que pilote le Dr Cheikh Kanté.
Entre autres innovations, le journal cite le réaménagement qui prend en charge la «recherche et la réflexion prospective», de même que «l’aspiration des populations» à un dialogue rapproché sur les défis de l’heure. «C’est une institution homogène et hétérogène à la fois dans laquelle on retrouve des hommes de terroirs exprimant les aspirations des masses paysannes, des représentants des travailleurs des secteurs public et privé, des hommes d’actions qui se sont révélés efficaces dans les activités industrielles, minières, commerciales, artisanales, bancaires, religieuses et dans le domaine des transports», peut-on lire dans ce quatrième numéro de «Tam-Tam».
La posture du Conseil Economique, Social et Environnement en cette période de Covid 19 a également été saluée. Avec son sens d’anticipation, la Présidente de l’institution a convoqué une réunion en mode visioconférence. Et pour ce qui est de la relance de l’économie, le Cese a tenu à jouer sa partition. «Aucun secteur de la vie économique, sociale, sanitaire et culturelle n’a été épargné de la relance économique qui doit faire l’objet d’un accompagnement rapproché et d’une mobilisation nationale, à la résilience de notre système de santé, en passant par l’agriculture, les secteurs public, privé et informel, la culture», informe le magazine.
Ainsi, durant trois semaines, des conseillers ont travaillé dans l’urgence pour pouvoir soumettre au président de la République, Macky Sall, un avis circonstancié, mais aussi des recommandations à la hauteur des nouveaux paradigmes imposés par la pandémie de la Covid 19.
Lasnews.info
LES TRADIPRATICIENS DISENT POUVOIR TRAITER LA COVID-19
Le traitement de la covid-19 n’est pas une exclusivité de la médecine moderne, du moins au Sénégal, a soutenu la directrice de la Santé, Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye
A l’occasion de la célébration de la Journée de promotion de la médecine traditionnelle, les tradipraticiens ont confié qu’ils traitent également des malades de la covid19. Ce qui n’est pas un miracle aux yeux de la Directrice Générale de la Santé, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, parce qu’il s’agit juste d’un traitement symptomatique. Elle a fait le bilan de la médecine traditionnelle avant de mettre en place un comité et définir une feuille de route.
Le traitement de la covid-19 n’est pas une exclusivité de la médecine moderne, du moins au Sénégal. Avec la médecine traditionnelle, des malades de la covid-19 sont également traités d’après des membres de la fédération des tradipraticiens qui ont en fait la confidence à la directrice de la Santé. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale consacrée à la médecine traditionnelle. «On parle d’artémésia à Madagascar alors que cette plante existe au Sénégal. Vous avez vu que la fédération a dit qu’ils (Ndlr, ses membres) sont en train de traiter la covid-19. Puisqu’en réalité, il s’agit juste d’un traitement symptomatique. C’est une maladie virale qui n’a pour le moment ni vaccin ni traitement spécifique. Donc, ils sont en train de faire comme les Malgaches», a soutenu la directrice de la Santé, Dr Marie Khémess Ngom Ndiaye. Elle fonde beaucoup d’espoir sur la médecine traditionnelle que le ministère de la Santé compte encadrer. «Nous pensons qu’avec un encadrement, ils pourront sortir avec des produits locaux bien codés pour que chaque Sénégalais puisse en bénéficier», fait-elle savoir. C’est dans ce sens d’ailleurs que le gouvernement a réussi à regrouper tous les tradipraticiens autour d’une fédération (Fédération des tradipraticiens du Sénégal). Ce qui a permis au ministère de la Santé et de l’Action Sociale de renforcer leurs capacités avec des chercheurs universitaires. «Car ce qui réunit la médecine moderne et celle traditionnelle, c’est la phytothérapie, c’est-à-dire la médecine par les plantes. C’est une orientation beaucoup plus qu’un échange d’expériences. Parce qu’autant nous en savons, autant ils en savent», a-t-elle soutenu.
La célébration de cette journée a été une occasion pour le ministre de la Santé de faire le bilan sur la médecine traditionnelle. «Aujourd’hui, il fallait faire le bilan, mettre en place un comité et définir une feuille de route. Dans les semaines à venir, nous allons asseoir quelque chose de très probant», informe Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye. Elle ajoute qu’une loi sur cette médecine a été élaborée et adoptée en Conseil des ministres et elle se trouve à l’Assemblée nationale pour examen. Elle regrette l’échec des centres d’expérimentations où les tradipraticiens travaillaient avec les acteurs de la santé moderne. A l’en croire, cette collaboration sera à nouveau expérimentée.
FORCES ET FAIBLESSES D’UNE REFORME
Le nouveau projet de loi sur le littoral prévoit plusieurs dispositifs en vue d’une meilleure surveillance des côtes
Le nouveau projet de loi sur le littoral prévoit plusieurs dispositifs en vue d’une meilleure surveillance des côtes. En plus de la création d’une agence de contrôle, l’installation sur la côte est fortement règlementée. Cependant, certaines dispositions de la loi ne seront pas faciles à appliquer.
Avoir une loi sur le littoral a été le souhait des autorités depuis fort longtemps. En 2011, l’idée avait été lancée et des consultations avaient été engagées en vue de sa mise en œuvre. Jeudi 27 août passé, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a réuni les acteurs concernés par celle-ci en vue d’une validation du projet de loi sur le littoral qui se décline en XII (12) Chapitres détaillés en 60 articles et son projet de décret d’application comportant VI (6) pour 18 articles. Le projet de loi sur le littoral crée, en son article 12 une autorité, une Agence nationale de gestion durable du littoral, dénommée (Angel), dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.
Conformément aux dispositions de cette nouvelle loi, à soumettre au Conseil des ministres pour approbation avant son adoption par l’Assemblée nationale, la construction sur le littoral doit aussi être réglementée comme le prévoit l’article 16 qui souligne que «sans préjudice des dispositions du Code du domaine de l’Etat, les constructions et installations sur l’espace littoral doivent avoir un caractère d’utilité publique ou être liées à des activités nécessitant leur proximité immédiate de l’eau. La liste des activités nécessitant la proximité immédiate de l’eau est fixée par décret».
Toutefois, son article 60 stipule : «les modalités d’application de la présente loi sont fixées par décret.» Et, le projet de décret d’application dans son article 4 précise que «l’autorisation d’occuper, les concessions et les autorisations d’exploitation nécessaires aux travaux d’aménagements, de constructions ou d’installations sur le littoral ne peuvent être délivrés qu’au vu d’un document de conformité environnementale. Les travaux ne doivent pas être de nature à affecter l’état naturel du littoral, les paysages, les habitats des espèces vivants et les écosystèmes. Ces autorisations sont délivrées pour une durée déterminée. Elles ne peuvent donner droit, ni à un titre de propriété, ni à un bail». Et d’ajouter dans l’article 5 : «sans préjudice des dispositions du Code du Domaine de l’Etat, les constructions et installations sur l’espace littoral doivent avoir un caractère d’utilité publique ou être liées à des activités nécessitant leur proximité immédiate de l’eau»
L’INSTALLATION CÔTIERE RESTREINTE AUX ACTIVITÉS PORTUAIRES ET À LA PROTECTION DU LITTORAL
Les activités pouvant nécessiter la proximité immédiate de l’eau sont notamment ; les activités liées à l’exploitation des zones portuaires et industrialo-portuaires dont l’emplacement au bord de la mer s’impose pour des raisons topographiques ; les travaux de protection contre l’érosion côtière ; les activités liées aux aéroports et aérodromes établis en mer ; les activités liées à la pêche et au transport maritime, à la saliculture et aux cultures marines ; les activités liées à l’exploitation des ports de plaisance et marinas ; les activités minérales. Le projet de décret de préciser que pour des activités touristiques, notamment celles liées à des infrastructures hôtelières, leur implantation ne peut se faire sur une plage que si elles sont séparées de cette dernière, par une route. Par ce décret il est aussi permis à à l’autorité qu’est Angel, lorsque les constructions ou aménagements déjà existants sur le littoral sont de nature à compromettre son intégrité écologique ou ses fonctions essentielles, de prendre toutes mesures correctives nécessaires pour rétablir son intégrité.
LES DEFIS D’UNE BONNE MISE EN ŒUVRE
Une loi sur le littoral est d’une importance notoire. Reste maintenant à se demander si les autorités en charge de l’environnement auront la capacité de bien veiller à son effectivité ? L’inquiétude est d’autant plus fondée que pour des raisons liées à la protection de l’environnement, des décisions ont été prises et accompagnées de forts engagements. Au finish, un résultat probant peine à être enregistré. La loi sur le plastique en est un exemple patent. Mis à part l’incapacité de mettre un terme à la vente des sachets plastiques, des entreprises continuent leur business en utilisant la matière plastique interdite, plusieurs mois après l’entrée en vigueur de cette mesure. C’est le cas des sachets d’eau. La consigne sur les bouteilles n’est pas toujours instaurée comme un moyen de réduction de la commercialisation.
Le scepticisme dans l’application rigoureuse de la loi sur le littoral est donc logique surtout que celle-ci, dans son article 19, indique que «les dépendances du domaine public maritime ne sont déclassées que par une loi, dans les conditions définies à l’article 16 de la présente loi» qui fait remarquer que «les déclassements ne sont autorisés que pour les installations ou aménagements ayant un caractère d’utilité publique ou dont la proximité immédiate avec l’eau constitue une nécessité». Or, en se fondant sur cette disposition, si l’autorité étatique trouve de l’intérêt à déclassifier un domaine public maritime, elle en aura libre cours, ce n’est pas l’Assemblée nationale qui lui en dissuadera. Les différents parlements étant connus pour leur proximité avec l’exécutif qui montre la voie aux députés. Avec une majorité souvent à sa solde, faire passer une loi ne sera pas une tâche ardue pour un chef d’Etat.
L’ABSENCE D’UN SYSTEME D’ASSAINISSEMENT PERFORMANT, L’ENTRAVE À LA SALUBRITÉ CÔTIERE
La loi sur le littoral interdira aussi, dans son article 32, de «jeter, déverser ou laisser écouler directement ou indirectement sur le littoral, en mer ou dans la partie des cours d’eaux des canaux ou des plans d’eau où les eaux sont salées, dans les espaces et milieux visés à l’article 14 de la présente loi» qui indique que «les outils d’aménagement et de gestion intégrée du littoral sont conformes aux objectifs d’aménagement du territoire, d’assainissement et de préservation de l’environnement et sont précisés par décret. Ils tiennent notamment compte de la préservation et de la protection des écosystèmes côtiers de la protection des espaces nécessaires au développement durable des activités agricoles, touristiques, pastorales, forestières et maritimes, de la préservation du patrimoine historique et culturel, de la préservation de la santé des populations».
Reste à préciser que la région de Dakar, confrontée à un sérieux problème d’assainissement avec la station d’épuration de Cambérène ayant dépassé ses capacités, ne peut pas se départir de rejets en mer même si la pollution du littoral est une menace grandissante. Pis, les déchets industriels, ménagers et hôteliers sont jetés à la mer, sans le traitement nécessaire, en violation des Codes de l’assainissement et de l’environnement qui règlent déjà cet aspect, consacrant même la notion du «pollueur payeur».
Bref, la mer est «la poubelle» des ménages qui vivent dans les zones côtières. Méconnaissance du danger ou absence d’ouvrages d’assainissement, les déchets ménagers sont jetés à tout-va dans l’océan. Interdire la pollution marine serait salutaire. Mais, pour ce faire, il faudrait que les populations puissent s’imposer des systèmes d’assainissement performants. Appliquer la loi sur le littoral, c’est aussi enlever toutes les installations qui obstruent la mer ; mais la tâche ne sera pas aisée. Les grandes installations n’appartiennent pas aux citoyens démunis. Récemment les opérations de déguerpissement des abords des Phares du Mamelles par la Direction de la surveillance et de l’occupation des sols (Dscos) n’ont concerné que les installations précaires, mais les résidences et autres réceptifs hôteliers n’ont pas été touchés par les bulldozers.
LES PARADIS FISCAUX, L’AUTRE CASSE-TETE DE L’OFNAC
Au-delà de la déclaration de patrimoine, l’OFNAC semble confronté à une gangrène mondiale : la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux.
Le 15 juillet 2020, le Président de la République, avait sommé en Conseil des ministres toutes les personnes assujetties à la déclaration de patrimoine de s’y soumettre avant le 31 août, auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (Ofnac). Selon des sources dignes de foi, « la quasi-totalité des ministres» a déféré à l’injonction présidentielle, en se rapprochant des services de Seynabou Ndiaye Diakhaté. Mais au-delà de la déclaration de patrimoine, l’OFNAC semble confronté à une gangrène mondiale : la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux.
«Avant la sommation du Président de la République, le 15 juillet dernier, nous étions à 70 voire plus des membres du gouvernement à avoir déclaré leur patrimoine. Sa déclaration a créé une sorte d’électrochoc, de déclic. Ça a accéléré la cadence». Cette confidence est d’un membre de l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (OFNAC) qui informe que la quasi-totalité des personnes assujetties à la déclaration de patrimoine l’ont fait avant la date butoir fixé au 31 août 2020 par le Chef de l’Etat, à l’issue du conseil des ministres tenu le 15 juillet dernier. Toutefois, notre source s’est empressée de préciser que la plus grande bataille de l’Afrique et du Sénégal en particulier, réside dans les paradis fiscaux. «Les fonds virtuels sont devenus plus importants que les fonds réels. Or, si nous voulons développer nos pays, il faut combattre les détournements des deniers publics, les aides qui sont renvoyées dans les paradis fiscaux. Ce sont des milliards de dollars. Par conséquent, je pense qu’on devrait aller au-delà de la déclaration de patrimoine», confient nos sources.
A la question de savoir comment y parvenir alors que même les pays développés en souffrent ? , elles répondent : «il faut une collaboration de tous les pays du monde pour lutter contre cette délinquance financière». Pour rappel, dans sa dernière version adoptée le 18 février 2020, les paradis fiscaux ciblés par l’Union européenne étaient au nombre de 12. Il s’agissait des Iles Fidji (Océanie), de Guam (Océanie, territoire des Etats-Unis), des Îles Caïmans (Caraïbes, territoire du Royaume-Uni), des Îles Vierges américaines (Caraïbes, territoire des Etats-Unis), d’Oman (péninsule arabique), Palaos (Océanie), de Panama (Amérique centrale), Samoa (Océanie), de Samoa américaines (Océanie, territoire des Etats-Unis), des Seychelles (océan indien), de Trinité-et-Tobago (Caraïbes) et de Vanuatu (Océanie).
FAUSSES DÉCLARATIONS ET PRETE-NOMS
Mais au-delà des paradis fiscaux, l’Ofnac peut aussi être confronté à de fausses déclarations ou encore à des prête-noms. «Il est possible qu’il y ait de fausses déclarations. Mais ces dernières sont punies par la loi», soutiennent nos sources. Et d’ajouter, pour avertir ceux qui seront tentés d’agir ainsi : «nous avons un département dédié à la déclaration de patrimoine. En cas de doute, l’Ofnac vérifie la déclaration à l’entrée en fonction et à la sortie. Elle apprécie aussi l’évolution du patrimoine et à compétence d’aller dans les banques, au niveau des impôts et domaines, pour procéder à la vérification. Mais toujours en toute confidentialité». Quid des prête-noms ? «Le même procédé sera aussi utilisé», soutiennent nos sources. Par ailleurs, il faut noter que cette soudaine volonté du Chef de l’Etat a suscité moult interrogations. D’aucuns soutiennent à tort ou à raison, que Macky Sall souhaite connaître la «force de frappe financière» de certains de ses collaborateurs qui lorgneraient son fauteuil. D’autres estiment qu’il était temps d’agir ainsi pour contraindre les personnes assujetties à respecter la loi. Mais dans tous les cas de figure, on attend de voir les sanctions qui seront infligées aux rares irréductibles qui auront refusé de faire leur déclaration.
QUI DOIT DÉCLARER SON PATRIMOINE AUPRES DE L’OFNAC ?
Selon l’article 2 de la loi 2014.17 du 02 Avril 2014, la déclaration de situation patrimoniale doit être faite par les autorités ci-après : le Président de l’Assemblée nationale, le Premier Questeur de l’Assemblée nationale ; le Premier Ministre, les Ministres ; le Président du Conseil économique, social et environnemental ; tous les administrateurs de crédits, les ordonnateurs de recettes et de dépenses, les comptables publics effectuant des opérations portant sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard (1.000.000.000) de francs CFA. NB : Le Président de la République fait sa déclaration de patrimoine devant le Conseil constitutionnel La liste des personnes assujetties en fonction du critère relatif au niveau des opérations financières qu’elles effectuent, est fixée et mise à jour par décret. Les personnes occupant les positions visées à l’article 2 et qui exercent leurs fonctions avant la promulgation de la présente loi, sont soumises au régime de l’effet immédiat. Pour celles-ci, l’entrée en vigueur entraîne le fait générateur, dans les mêmes conditions que pour la nomination…(Source ofnac.sn)
QU’EST CE QU’ON DOIT DÉCLARER ?
La déclaration de patrimoine doit comporter toutes les informations relatives aux biens meubles et immeubles, ainsi que les actifs détenus par la personne concernée, directement ou indirectement. Les biens meubles englobent : les comptes bancaires courants ou d’épargne, les valeurs en bourse, les actions dans les sociétés de commerce en général, les assurances vie, les revenus annuels liés à la fonction occupée ou provenant de toute autre source ; les objets de valeur, les objets d’art, accompagnés de leur estimation en valeur, les bijoux et pierres précieuses ; les véhicules à moteur (avions, voitures, bateaux…) ; les fonds de commerce, les effets à recevoir ; tous autres biens meubles détenus au Sénégal ou à l’étranger.
Les biens immeubles englobent : les propriétés bâties au Sénégal ou à l’étranger ; les propriétés non bâties au Sénégal ou à l’étranger ; les immeubles par destination au Sénégal ou à l’étranger. Pour les sus dites propriétés, le déclarant communique les adresses et les copies certifiées des titres authentiques. Outre les éléments de l’actif cités, le déclarant mentionne le passif de son patrimoine incluant les dettes hypothécaires, les dettes personnelles et tous autres engagements qu’il juge nécessaire de signaler. (Source ofnac.sn)