Pouvoir et opposition n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente, au lendemain d’un accord sur la suppression du parrainage aux Locales. S’il y a eu désaccord total sur le cumul de fonctions de chef de parti et président de la République, il reste que la question relative à la vacance et suppléance du maire et de président de Conseil départemental, du choix d’une personnalité indépendante pour organiser les élections est toujours en suspens. L’opposition diffère sa réponse à mardi prochain.
Les journées se poursuivent et se ressemblent au niveau de la commission politique du dialogue national. Hier, la rencontre entre pouvoir et opposition n’a pratiquement rien donné de concret. En effet, les deux camps peinent à s’accorder sur des points essentiels. Et dans ce qui est appelé « dossiers » chauds, chacun tient à ses principes.
Abordée avant-hier, la question du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti continue d’être un facteur bloquant. Du côté de l’opposition, il faudra absolument dissocier les deux. Une position que l’autre partie rejette catégoriquement. Conséquence : ce point a été confiné comme désaccord et sera soumis à l’arbitrage du chef de l’Etat. L’autre point d’achoppement demeure la suppléance au poste de maire et président de Conseil départemental.
Sur ce point également, les deux parties ne parlent pas le même langage. L’opposition estime qu’il faut organiser une élection partielle en cas de décès du maire ou du Pcd. Ce qui n’est pas le point de vue du pouvoir, de la société civile et des non-alignés qui estiment que la question pourrait être vidée par le Conseil municipal jouissant de la même légitimité que le maire élu au suffrage universel. L’autre question et pas des moindres qui constitue un facteur de blocage, c’est celle relative aux autorités en charge des élections.
Pour l’opposition, il est impératif que l’organisation du scrutin soit confiée à une personnalité indépendante. Or, aussi bien pour le pôle de la majorité que pour la société civile, le système actuel est bon même s’il peut être amélioré. Hier donc, ces deux points n’ont pas été épuisés. L’opposition a demandé que les débats soient suspendus jusqu’à mardi prochain où elle déclinera sa position définitive sur la question.
A noter que la veille, le président de la République a reçu le rapport spécial des mains de Famara Ibrahima Sagna, par ailleurs président du Comité du Dialogue national. Ce document contient essentiellement les questions déjà traitées et ayant fait l’objet de consensus, mais aussi celles qui doivent être discutées. Il reviendra au chef de l’Etat de faire sa propre appréciation. Ce qui devrait déboucher, soit sur l’audit et l’évaluation du processus électoral en vue de l’organisation des Locales en mars 2021, soit sur le décalage de l’élection.
DE PERE EN FILS
Après Youssou Ndour, Madiambal Diagne, c’est au tour du patron de la 2Stv de passer le témoin hier à son fils Abdou Ndiaye.
Encore un père qui fait confiance à son fils pour prendre les rênes de son groupe de presse. En effet après Youssou Ndour, Madiambal Diagne, c’est au tour du patron de la 2Stv de passer le témoin hier à son fils Abdou Ndiaye.
Plus une entreprise s’agrandit, plus elle devient impersonnelle, soutiennent certains managers chevronnés. Toutefois, dans les entreprises de presse au Sénégal, force est de constater que la tendance actuelle est loin d’entériner cet avis. Elles ne dérogent pas cette règle vieille comme le monde : céder l’empire au fils.
Remplacé par son fils à la tête de la 2Stv, El hadji Ndiaye ne fait que perpétuer ce qui est devenu une tradition chez certains patrons de presse actuellement. Avant lui, le chanteur Youssou Ndour, propriétaire du groupe de presse Groupe Futur Medias (GFM), n’a pas hésité à faire confiance à son fils Birane Ndour, après sa rupture avec le journaliste Mamoudou Ibra Kane qui en était le DG.
Ainsi depuis le départ de ce dernier, c’est le fils du célèbre chanteur qui est le gardien du temple. Dans le même sillage, le journaliste et administrateur du Groupe Avenir Communication, éditeur du journal Le Quotidien, s’est reconverti professionnellement en laissant les clefs de la boîte à son fils Serigne Saliou Diagne.
Par ailleurs, bien que les circonstances soient différentes, le fils de l’irremplaçable Sidy Lamine Niasse a refusé les offres d’investisseurs qui voulaient reprendre la boîte. Me Cheikh Niasse a repris les rênes du mythique groupe Walfadjri tout en gardant la ligne éditoriale de son père qui a tiré sa révérence.
A celui-ci, il faudra ajouter le groupe Excaf drivé par un des fils de feu Ben Bass Diagne.
LE DOING BUSINESS S’ECROULE
Outil précieux pendant 17 ans pour les pays soucieux de mesurer le coût de leur activité économique, le rapport Doing Business sera interrompu afin de corriger et d’évaluer les modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et 2020
Outil précieux pendant 17 ans pour les pays soucieux de mesurer le coût de leur activité économique, le rapport Doing Business va être interrompu. Pour cause, le temps de corriger et d’évaluer les modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020.
C’est un coup de tonnerre. L’on se demande même si le rapport 2021 va être publié à date échue. Pour la première fois depuis son lancement en 2002 et son premier rapport publié en 2003, la publication du rapport Doing Business sera interrompue pendant la durée de l’évaluation. Cela est dû, à en croire un communiqué publié hier par la Banque Mondiale, à un certain nombre d’irrégularités qui ont été signalées concernant des modifications apportées aux données des rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020, lesquels ont été publiés respectivement en 2017 et 2019. Ces modifications, renseigne l’institution financière internationale, n’étaient pas cohérentes avec la méthodologie Doing Business.
Par ailleurs, rappelle la Banque Mondiale, les indicateurs et la méthodologie Doing Business sont conçus indépendamment des pays, mais bien dans le but de contribuer à l’amélioration du climat général des affaires. C’est pourquoi, fidèle à l’intégrité et l’impartialité de leurs données et analyses, l’institution de Bretton Woods a engagé immédiatement un certain nombre de mesures afin de pallier les incohérences répertoriées. « Nous procédons à un examen et une évaluation systématiques des modifications apportées aux cinq derniers rapports Doing Business après le processus institutionnel d’examen des données », annonce-t-elle.
Sous le même rapport, les autorités de la Banque Mondiale demandent à la fonction indépendante d’Audit interne du Groupe de la Banque mondiale de réaliser un audit des procédures de collecte et d’examen des données aux fins du rapport Doing Business, ainsi que des mesures de contrôle destinées à préserver l’intégrité des données. Mieux, relève-t-on, en fonction des résultats de ces actions, la Banque Mondiale s’engage à corriger rétrospectivement les données des pays les plus concernés par ces irrégularités.
En outre, fait savoir la BM, la situation a été exposée au Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale, ainsi qu’aux autorités des pays les plus touchés. A ce titre, il est à noter qu’officiellement, la Banque Mondiale n’a pas fourni des informations supplémentaires notamment en ce qui concerne les pays les plus touchés par ces irrégularités. Mieux, elle n’a pas précisé l’origine et la nature des modifications apportées.
LES ETATS-UNIS OFFRENT PLUS DE 700 MILLIONS FCFA AU FONSIS
Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques vient de poser un jalon important dans le processus d’exploitation du gaz offshore.
Les études relatives à la construction du réseau de pipelines de la société Réseau Gazier du Sénégal (RGS S.A) pour le transport du gaz des sites de production vers les centrales électriques, industries et gaz domestique peuvent désormais démarrer. Pour cause, le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) a trouvé un financement du projet par l’Agence américaine pour le commerce et le développement à hauteur de 1,2 million USD, environ 700 millions FCFA.
Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques vient de poser un jalon important dans le processus d’exploitation du gaz offshore. Le Directeur Général du FONSIS, Papa Demba Diallo, a obtenu un financement des Américains pour l’étude de la mise en place des conduites du gaz.
En effet, l’Agence américaine pour le commerce et le développement (U.S. Trade and Development Agency (USTDA) a accordé hier une subvention d’un montant de 1,2 million USD, environ 700 millions FCFA, au Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS).
Cette subvention de l’Agence américaine pour le commerce et le développement est destinée à financer des études relatives à la construction du réseau de pipelines de la société Réseau Gazier du Sénégal (RGS S.A) créée récemment par PETROSEN, SENELEC et FONSIS. Cette nouvelle société va assurer le transport du gaz des sites de production vers les lieux d’utilisation, notamment les centrales électriques, industries, gaz domestique etc.. «Cet accord est un engagement de l’USTDA à travailler avec nos partenaires au Sénégal, le FONSIS notamment, pour développer et étendre les options de gaz naturel du pays», a déclaré le Directeur des Opérations de USTDA, Todd Abrajano, lors de la cérémonie de signature du protocole en vidéoconférence et en présence de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Dakar, Tulinabo S. Mushingi.
Pour sa part, le Directeur Général du FONSIS, Papa Demba Diallo, indique que cette subvention de la USTDA permettra d’aller vite en aidant à définir les spécifications techniques et les aspects économiques de ce projet très stratégique pour le Sénégal. «La Société RGS S.A., créée avec PETROSEN et SENELEC et en accord avec le ministère du Pétrole et des Energies, est un projet stratégique qui, non seulement permettra d’accélérer l’utilisation du gaz notamment dans la production électrique, mais permettra également de baisser le coût de l’électricité afin de développer le secteur industriel et rendre nos entreprises plus compétitives», a-t-il souligné.
Le Directeur de cabinet du ministre du Pétrole et des Energies Abdoulaye Dia ajoute que «la création d’un réseau gazier au Sénégal constitue un des principaux maillons nécessaires à l’atteinte des objectifs ambitieux de notre pays consistant à développer toute une chaîne de valeur locale autour de l’exploitation du gaz et du pétrole sénégalais, dans la plus grande transparence, au bénéfice exclusif du peuple». Il faut souligner que le secrétaire général du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Pierre Ndiaye, a pris part à la vidéoconférence.
Par Dr Babacar DIOP
ADRESSE AUX PEUPLES DE LA CEDEAO
Le soulèvement du peuple malien et le renversement subséquent du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta par l’armée, le 18 août 2020, est un témoignage éloquent que le pouvoir appartient au peuple et que les dirigeants ne sont que des mandataires.
Le soulèvement du peuple malien et le renversement subséquent du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta par l’armée, le 18 août 2020, est un témoignage éloquent que le pouvoir appartient au peuple et que les dirigeants ne sont que des mandataires.
La mobilisation populaire contre le régime en place, qui a commencé plusieurs mois auparavant sonne comme le compte à rebours d’un processus au cours duquel les Maliens ont révoqué leur président élu en 2013 et réélu en 2018.
Cette expérience malienne est emblématique et devrait inspirer tous les pays du continent où les mécanismes institutionnels de contrôle de l'action gouvernementale se sont effondrés et ne permettent pas aux élus de rendre des comptes pendant leur mandat. Dans la mesure où le peuple est le vrai dépositaire du pouvoir, les forces progressistes africaines doivent s’inspirer de l’exemple malien pour créer des jonctions et pour se dresser contre tout dirigeant qui tenterait de faire entorse aux règles du jeu démocratique.
La résistance en cours contre les tripatouillages de la constitution pour prolonger le mandat présidentiel doit être l’acte inaugural d’un sursaut continental pour mettre fin aux dérives anticonstitutionnelles et stabiliser les institutions, afin de mieux faire face aux grands défis structurels qui empêchent le décollage économique et social de l’Afrique. Le pouvoir appartient au peuple et certains dirigeants africains qui sont devenus sourds aux cris de détresse de leurs concitoyens continueront inexorablement de l’apprendre à leurs dépens.
La récente victoire démocratique du peuple malien, dont la pression populaire a précipité la chute d’Ibrahim Boubacar Keita, en est la preuve vivante. La destitution du président malien est intervenue après plus de deux mois d'affrontements entre une alliance d'acteurs politiques de l'opposition et de la société civile (le mouvement M5-RFP) et le régime corrompu au pouvoir. Le fait que les manifestants aient exigé et obtenu la démission d’IBK, puis sa déposition par l'armée démontre que la démocratie participative devient une exigence fondamentale sur le continent. C'est une réponse aux défaillances de la démocratie représentative qui a prévalu sur le continent depuis les transitions démocratiques des années 1990.
Après plus de trois décennies, les fondamentaux de la démocratie avaient commencé à s’effriter parce que les citoyens avaient perdu tout intérêt pour la vie politique. Ils avaient l'habitude d'exprimer leur volonté par l'intermédiaire de représentants corrompus qui, malheureusement, ne se soucient guère de la volonté générale, mais s'emploient plutôt à piller les ressources au profit d'une caste politique bien établie. Dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, le Parlement n'est pas représentatif de la diversité de la société et a cessé d'être une chambre de résonance du désarroi du peuple. Les élus sont déconnectés de la réalité quotidienne des citoyens-électeurs qui ont perdu confiance des hommes politiques. Le pouvoir judiciaire est subordonné à l'exécutif et ne jouit d'aucune autonomie, roulant pour les plus forts.
Dans ce contexte marqué par la faiblesse des contre-pouvoirs, la « repolitisation » du peuple et la démocratisation des luttes restent le dernier rempart contre la tyrannie des élites au pouvoir. C'est pourquoi nous exhortons les peuples africains à suivre le bel exemple de bravoure et de vaillance de la jeunesse malienne afin de mettre fin aux régimes corrompus et au règne de dirigeants qui veulent se maintenir au pouvoir en tripatouillant leur constitution. Les amendements constitutionnels visant à prolonger les mandats des présidents en exercice posent des défis à la démocratie africaine. En Guinée, le débat fait rage et les manifestants qui s'opposent à un troisième mandat d’Alpha Condé ont défié le régime au prix de leur vie.
En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara en violation flagrante de la constitution de son pays, défie les règles pour briguer un troisième mandat de cinq ans, et s’est donné les moyens d’éliminer du jeu une partie significative l'opposition. Cette situation machiavélique, d’inspiration sénégalaise, va encore plus loin. Il affirme fortement son désir de réprimer toute voix discordante de cette aventure, ce qui pourrait déboucher sur la déstabilisation de son pays et de la sous-région. Un des préalables de la démocratie est l'existence d'une opposition capable de proposer une offre politique alternative, la tenue d'élections régulières et inclusives, mais surtout la limitation dans le temps du mandat des dirigeants pour prévenir les abus autoritaires et la transmission héréditaire du pouvoir.
Dans les pays ouest-africains où les mêmes élites se sont succédé à la tête de l’État pendant une longue durée, le système politique et économique est structuré pour servir uniquement les intérêts d’une caste d’élites politico-affairistes. Conséquemment, le principe de reddition de comptes que les élections devraient aider à garantir est sapé tandis que les ressources publiques sont privatisées par les tenants du pouvoir qui refusent de les redistribuer de manière équitable. Ils les utilisent simplement pour alimenter des réseaux clientélistes. Aujourd’hui, nous tirons la sonnette d'alarme et invitons les peuples à briser ce cercle vicieux, car à mesure que ces réseaux clientélistes et politico-affairistes se solidifient, les perspectives du changement par les urnes s'amenuisent et la corruption s’érige en norme.
Par ailleurs, lorsque les hommes et femmes ne sont plus portés par l'espoir d'un changement par des moyens démocratiques, les tensions déstabilisatrices sont dangereusement attisées. Il est donc impératif que les forces politiques, sociales et progressistes construisent partout des jonctions pour mettre fin au syndrome du troisième mandat. L'expérience malienne nous apprend qu'aucun dirigeant ne peut tenir devant la mobilisation populaire et démocratique d'un peuple déterminé à mettre fin aux excès autoritaires des tenants du pouvoir. Par conséquent, nous sommes solidaires des luttes démocratiques sur le continent. Nous appelons les peuples guinéens et ivoiriens à se mobiliser partout pour mettre en déroute les projets « démocraticides » de Condé et Ouattara, afin de décourager définitivement certains autocrates déguisés en démocrates à répliquer impunément ce mauvais modèle.
Jusqu’à présent, au Sénégal, Macky Sall baigne dans le clair-obscur, laissant ses affidés de la coalition au pouvoir agiter l’idée d’un troisième mandat à son profit. Mais nous affirmons ici, devant l’histoire et la face du monde, que le coup de force ne passera pas au Sénégal. La tournure du débat sur le troisième mandat consécutif révèle que rien ne menace autant la stabilité des institutions et des processus démocratiques en Afrique que leur abus par ceux qui sont censés les préserver. Ces violations sont souvent perpétrées sous le regard indifférent d'organismes régionaux et continentaux dont les offres de médiation politique sont souvent faites au bénéfice de ceux qui sont au pouvoir. Si les pourparlers au Mali visant à trouver une issue à la situation politique, au lendemain du coup d'État du 18 août 2020, se sont terminés sans accord concret, c'est parce que la CEDEAO a adopté une ligne dogmatique et hypocrite en demandant le rétablissement d'IBK. Également, en prenant des sanctions contre le Mali, alors que le pays est économiquement à genoux et en proie à l'insécurité dans le nord et le centre du pays, l’organisation communautaire est un facteur aggravant de la crise.
La stabilité du continent est très sérieuse pour être laissée à la seule responsabilité des pays qui ont des structures étatiques faibles et des cultures démocratiques immatures ou inexistantes. L’intervention des organismes régionaux est parfois nécessaire et même cruciale. Mais les peuples de l’Afrique de l’Ouest ne peuvent pas confier leur destin à la CEDEAO des chefs d’État. L’organisation, devenue un club de dictateurs, a clairement indiqué qu’elle n’est pas du côté des Maliens qui se sont battus pour démettre un président qui a perdu toute légitimité dans le pays.
IBK a perdu toute emprise sur sonpays qui, en réalité, est devenu un navire ivre et sans destination précise. La démarche de la CEDEAO est d’autant plus paradoxale que lorsque les dirigeants au pouvoir violent les constitutions de leur pays pour prolonger leurs mandats, l’institution devient aphone, validant ces forfaitures par le silence. Si les dirigeants de la CEDEAO ne travaillent pas pour trouver un consensus continental sur la limitation des mandats présidentiels et les dérives de mauvaise gouvernance, les forces progressistes (politiques et société civile) doivent prendre leur responsabilité et se constituer en un contre-pouvoir fort contre les méthodes « démocraticides ».
Nous croyons fondamentalement que seule la mobilisation populaire – à l’image de ce qui vient de se passer au Mali – constituera la force motrice permettant de stopper la propension des dirigeants à forcer le troisième mandat. Les peuples africains sont émancipés et sont soucieux de la préservation des acquis démocratiques. Rien ne sera plus comme avant sur le continent et il n’est plus question de retourner à l’âge de la pierre taillée de la démocratie. Vive la solidarité des peuples africains !
Dr Babacar DIOP
Secrétaire Général Fds
Par Soro DIOP
MACKY SALL, EN SENE-MALIEN
La retenue, la prudence, l’humilité et surtout la lucidité auront été véritablement les postures, les positions et les pertinences qui ont pavoisé la grandeur et la fulgurance de la vision de Macky Sall face aux événements du Mali
La retenue, la prudence, l’humilité et surtout la lucidité auront été véritablement les postures, les positions et les pertinences qui ont pavoisé la grandeur et la fulgurance de la vision du Président de la République Macky Sall face aux événements qui ont agité et agitent encore le Mali.
Il en faut face à une situation d’une extrême complexité, dans un espace d’enchevêtrements de figures plurielles et parfois contradictoires, un imbroglio de diverses forces tantôt convergentes, tantôt divergentes en présence dans l’échiquier politico-économique et militaro-religieux chez notre « continental » voisin malien.
Que d’anguilles qui se folâtrent et se faufilent sous la roche remuante du Mali ! Le Président Macky Sall a milité, lors du Sommet extraordinaire de la CEDEAO, pour une réappréciation des « sanctions annoncées » par l’instance communautaire pour, argumente-t-il, tenir « en compte des impératifs humanitaires ».
C’est aussi l’humain et l’humanitaire qui plaident pour soulager le peuple malien, notamment les couches les plus vulnérables déjà fortement éprouvées, plus que les élites politiques et militaires, par une longue période de crise. C’est donc une option bien lucide que de soustraire des sanctions préconisées, les denrées de première nécessité, les produits pharmaceutiques surtout en pleine pandémie de la COVID-19, et les biens pétroliers si nécessaires pour les ménages maliens dont la plupart vivent de l’économie informelle et des générosités de la diaspora.
Plus qu’une lucidité, une caractéristique distinctive d’un leadership affirmé, c’est la grande preuve de sagesse qui découle d’une capacité de discernement. Dans un article très instructif paru sous le titre « Les embargos sont-ils efficaces ? » dans La Tribune le 29 août 2014, Jonathan Baudoui montre et démontre, qu’au regard de l’histoire, les embargos sont des mesures drastiques d’une efficacité qui, à l’épreuve, ne pèse pas plus que le poids d’un duvet.
Pour lui, l’histoire renseigne et enseigne que les embargos sur l’Angleterre par un blocus continental décidé en novembre 1806 par Napoléon, enfantant une crise économique sur le « vieux continent », celui contre l’Iran depuis 2003, en passante ceux des Etats-Unis sur Cuba à partir de 1962 et sur l’Irak au milieu des années 90, n’ont pas substantiellement changé les visages des régimes politiques concernés. En revanche, ils ont favorisé des chutes d’importations et d’exportations des biens et services, abouti à des situations inflationnistes que les couches sociales les plus déshéritées ont surtout endurées. Comme quoi les embargos embarquent et débarquent les plus pauvres !
SI, LES ETATS ONT DES AMIS !
Ils sont donc nombreux les hommes raisonnables et de raison, y compris au sein de l’opposition décontaminée de tout populisme, à reconnaître et à saluer la position du Président Macky Sall. Auparavant, afin que nul n’en ignore, en tant que démocrate, ce dernier n’avait pas manqué de condamner vigoureusement le coup d’Etat en tant de forme de prise de pouvoir qui viole « le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance ».
La posture du chef de l’Etat sénégalais est aussi le marqueur d’une diplomatie qui ne se résume pas à l’antienne déclinée sous la forme d’une maxime : « les Etats n’ont pas d’amis ; ils n’ont que des intérêts !». Or, le propre d’une maxime est souvent d’énoncer des dogmes et autres vérités immuables sans tenir compte des conjonctures et des conjectures.
Le Président Macky Sall dont le panafricanisme n’est pas saisonnier mais une vision ancrée, a illustré à l’envi, au plan diplomatique, que l’Etat sénégalais entretient surtout des relations d’amitié et de fraternité avec le Mali. L’Etat peut donc bien, dans les relations internationales, avoir et des intérêts et des amis. Et dans le cas du Mali et tous les proches voisins…des parents proches !
La position officielle du Sénégal qui s’adosse à une analyse lucide et intelligente de la réalité, des « faits qui sont faits » pour reprendre Durkheim, est la voie la plus indiquée pour aider les forces citoyennes et patriotiques du Mali à reconstruire leur pays, à refaire une Administration minée par des politiques erratiques et remettre à l’endroit les institutions pour véritablement s’engager avec responsabilité dans l’œuvre de développement, de paix et de sécurité. Sous ce rapport, le Président Macky Sall a lancé un message fort comme pour dire : «je suis Sénémalien ! ».
Comme chacun d’entre nous Sénégalais qui connaît et a appris la sécularité des profondes relations sociales, religieuses, politiques et économiques qui unissent nos peuples au-delà des conjectures et des conjonctures. Le reste concernant le Mali soulève un débat qui interpelle et appelle les intellectuels et les décideurs partout dans le monde qui est entré dans ce que certains appellent la post-démocratie. Cela en raison du constat établi de la fragilité de la démocratie menacée par les tenants d’un islamisme radical, les apôtres du terrorisme, dopés par la crise des valeurs à l’échelle planétaire. Il y a au Mali cette version et ce versant de la fragilité démocratique qui doit éveiller nos sens, face la montée des populismes portés par des imposteurs aux habits de messies religieux et de puissants lobbys de multinationales qui ont incrusté les pouvoirs.
A méditer…
Par Soro DIOP
par Rehmah Kasule
ADAMA DIENG, A WORLD CLASS LEADER
Humility and congruence are strong values he has. A hard-worker, always on the move to discover, share and learn more. Assuring everyone, that everything is alright He has left everlasting footprints in UN, he will keep walking…to continue his legacy
Dance to the music of his blessed voice
This man so strong, he natured and inspired
The day he was born, the world got a precious gift
If you spared a moment and looked into his eyes
They reflect hope, all so sincere and wise
God created him with a heart so big, to touch the lives of many
He has mentored people to have deep sense of value-based leadership,
To move from success to significance, to create positive change & impact
He has done his part on earth…to make Africa proud.
Humility and congruence are strong values he has.
A hard-worker, always on the move to discover,
share and learn more
With a speech so strong and a smile so soft
Assuring everyone, that everything is alright
A phenomenal Man, a strong leader
A man that encompasses all spheres of life
A true Friend, Professional, Mentor, Pathfinder,
Husband, Father & Leader
A true Leader, proudly African with global influence.
He has created pathways for many
Shining bright light for everyone to see their way
From darkness to light, from night to day.
The hearts he has touched will pay it forward
His Legacy will stay forever
He has left everlasting footprints in UN
He will keep walking…to continue his legacy
He has created a brand with his name
Adama Dieng, is a powerhouse
That will never be forgotten across the world,
in leadership, peace building, human rights & international development
We are proud of who he is, and his contribution to the world.
Thank you very much for your service. We are blessed to know you.
Adama Dieng – A value-based African Son, a Global World-Class Leader!
par Siré Sy
MULTIPLE PHOTOS
LA GAUCHE SÉNÉGALAISE, UNE HISTOIRE EXPLICATIVE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il s’agit, à travers cette série en collaboration avec le Think Tank Africa WorldWide Group, de revenir sur la trajectoire des mouvements révolutionnaires et nationalistes depuis Léopold Sédar Senghor
A la suite de la série du Feuilleton Managérial ‘’Président et Gestion de crise : quand l'heure est grave !’’, le Think Tank Africa WorldWide Group, en partenariat avec votre portail d’informations www.seneplus.com, vous propose une nouvelle série du feuilleton Managérial intitulé ‘’La Gauche sénégalaise, une histoire explicative’’.
Ainsi, il s’agira dans un jet d'articles, de revenir sur la trajectoire, les espérances, les obstacles et les échecs des partis de la Gauche et des mouvements révolutionnaires et nationalistes, sous les régimes du président Senghor (1960-1981), du président Abdou Diouf (1981-2000), du président Abdoulaye Wade (2000-2012) et du président Macky Sall. Et des futurs possibles des partis de la Gauche et des mouvements révolutionnaires nationalistes (2020-2050).
Pour rappeler, témoigner, célébrer, analyser et mettre en perspective, les contextes historiques, les luttes épiques, les batailles idéologiques, les combats politiques, les contradictions internes, les espérances collectives, les victoires remportées et les échecs subis, de cette Gauche sénégalaise dont l'une des manifestations des promesses du ‘’Grand Soir’’, aura été aussi l'arrivée au pouvoir de l'homme Macky Sall, fondamentalement épris et traversé par des idéaux de la Gauche et foncièrement pragmatique de la praxis de droite.
Feuilleton Managérial ‘’La Gauche sénégalaise, une histoire explicative’’, parce que ce sont les Hommes (hommes et femmes) qui font et écrivent l’Histoire qui en retour les révèle au grand jour. Nous reviendrons sur le militantisme, l'intégrité et les sacrifices d’illustres camarades - connus ou inconnus du grand public - et dont la contribution a été fondamentale dans la lutte, pour que le combat continue.
Feuilleton Managérial ‘’La Gauche sénégalaise, une histoire explicative’’, sera aussi une histoire ‘’clandestine’’ parce que la Gauche sénégalaise a été longtemps dans la clandestinité. Feuilleton Managérial ‘’La Gauche sénégalaise, une histoire explicative’’, sera aussi une histoire à visage découvert et à cœur ouvert, parce que depuis 1974 (multipartisme limité) puis 1993 (ouverture démocratique et ‘’entrisme’’) et depuis, ses épisodes se sont joués et se jouent encore au grand jour.
Feuilleton Managérial ‘’La Gauche sénégalaise, une histoire explicative’’, ce sera au courant du mois de Septembre 2020, en exclusivité sur seneplus.com.
La transition promise se fait attendre. Les militaires se retrouvent à présent sous la double pression du mouvement populaire M5, qui revendique d'avoir préparé la chute d'un gouvernement IBK accusé d'inaptitude et de corruption, et des pays voisins
La transition promise par la junte qui a pris le pouvoir au Mali a tourné court avant même d'être lancée, les relations virant à l'aigre entre les militaires et un acteur majeur de la crise.
Les colonels qui ont déposé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août ont promis de rendre les clés aux civils au terme d'une transition d'une durée non fixée.
Ils avaient convié les partis, les organisations de la société civile et d'anciens groupes rebelles à de premiers échanges samedi matin.
Mais ils n'avaient pas invité en tant que tel le mouvement dit du 5-Juin.Or, c'est cette coalition de chefs religieux et de membres de l'opposition et de la société civile qui a mené pendant des mois la contestation contre M. Keïta.
La mise à l'écart du M5 a provoqué la colère de ses leaders, qui ont accusé la junte de chercher à "confisquer" le changement.
La junte a annoncé à la dernière minute le report de la rencontre.Elle a invoqué "des raisons d'ordre organisationnel".
- Pression double -
Les militaires passent pour avoir bénéficié après leur putsch d'un accueil plutôt favorable des Maliens, las de la grave crise sécuritaire, économique et politique dans laquelle s'enfonce leur pays depuis des années.
Mais la transition qu'ils ont promise se fait attendre.Ils se retrouvent à présent sous la double pression d'un mouvement populaire (le M5) qui revendique d'avoir préparé la chute d'un gouvernement accusé d'inaptitude et de corruption, et des pays ouest-africains voisins.
Ces voisins ont maintenu vendredi la fermeture des frontières et l'embargo sur les échanges financiers et commerciaux.Ils lèveront ces sanctions progressivement en fonction des avancées accomplies vers le retour à l'ordre civil sous 12 mois.
Samedi devait marquer le début des concertations sur "l'architecture même de la transition", disait vendredi soir le porte-parole de la junte, le colonel Ismaël Wagué.
Depuis le 18 août est posée la question du rôle qui sera imparti au Mouvement du 5-Juin.Ce dernier réclame qu'il soit à la mesure de celui qu'il a joué dans la mobilisation contre M. Keïta.
Pourtant, il ne figurait pas nommément dans la liste des invités à la rencontre de samedi, même si certaines de ses composantes pouvaient se retrouver sous les intitulés généraux d'organisations de la société civile ou de partis d'opposition.
- "A l'emporte-pièce" -
Les leaders du M5 n'ont pas mâché leurs mots.
"Nous constatons avec amertume que cette junte qui a suscité l'espoir de tous les Maliens un certain 18 août 2020 est en train de dériver et de s'éloigner petit à petit du peuple malien", s'est ému Tahirou Bah, au nom d'Espoir Malikoura, association parmi les fondatrices du mouvement.
Avant même que la querelle n'éclate, l'imam Mahmoud Dicko, éminente personnalité publique et figure tutélaire du mouvement, avait accusé les militaires de se couper de ceux qui devraient être impliqués dans la transition, et les avait prévenus qu'ils n'auraient pas "carte blanche".
Son porte-parole Issa Kaou Djim a explicité ses propos après l'omission du M5 de la liste.L'imam "dit que les gens commencent à douter" de la junte, a-t-il dit, "une révolution ne peut pas être confisquée par un groupe de militaires".Il a ouvertement mis en garde contre une nouvelle mobilisation du M5.
Intentionnelle ou pas ? Les raisons de l'absence nominative du M5 parmi les invités ne sont pas claires.Djiguiba Keïta, numéro deux de Parena, parti de l'ancienne majorité présidentielle, a noté que la rencontre, annoncée avec moins de 24 heures de préavis, semblait avoir été organisée à l'emporte-pièce."J'espère que (la junte) entend faire montre de plus de professionnalisme", a-t-il dit.
Des interrogations sur les intentions réelles de la junte se sont aussi fait jour après la publication discrète, jeudi au Journal officiel, d'un acte censé avoir valeur constitutionnelle et faisant du chef de la junte le chef de l'Etat.
Malgré les implications de cet acte, les militaires ne lui ont fait aucune publicité avant ou après.Le porte-parole de la junte a fini par confirmer vendredi soir que les colonels en assumaient la paternité.
CHARLES N'TCHORERE, CAPITAINE COURAGE
Il n’aura vécu que 43 ans. Mais ces quatre décennies ont largement suffi au parrain du Prytanée militaire de Saint-Louis pour marquer l’Armée par son engagement martial et son sens du sacrifice
Son nom a fini par s’assimiler au courage, à l’éthique et à la discipline militaire. Au Sénégal, Charles N’Tchoréré est aussi lié au Prytanée militaire de Saint-Louis dont il est le parrain. Il en gagne l’honneur à deux reprises. D’abord en 1949, l’Ecole des enfants de troupe de Saint-Louis est renommée Ecole militaire préparatoire africaine (Empa) Charles N’Tchoréré. Ensuite, juin 1973, le meilleur établissement secondaire du Sénégal est baptisé Prytanée militaire Charles N’Tchoréré de Saint-Louis. Si les autorités de la Grande muette ont tant tenu à immortaliser le nom de cet officier français d’origine gabonaise et le présenter en modèle aux enfants de troupe, c’est aussi bien pour son sens de management martial que ses faits d’arme.
Charles N’Tchoréré est né le 15 novembre 1896 à Libreville (capitale du Gabon). C’est avec la déclaration de la Première Guerre mondiale, en 1914, qu’il s’engage au service de l’infanterie coloniale française. Il est enrôlé dans les Tirailleurs sénégalais en 1916. Il y fait preuve de sa valeur et est nommé sergent. En 1919, un an après la fin de la guerre, il est promu adjudant et s’inscrit à l’Ecole d’officiers de Fréjus. Il devient ainsi en 1923 l’un des rares africains officiers à titre d’indigène. En 1926, il devient lieutenant, toujours à titre d’indigène. Il a par ailleurs été auteur d’un rapport sur la promotion sociale des sous-officiers indigènes qui allait être adopté dans la plupart des unités africaines. En 1933, il gagne les galons de capitaine et commande l’Ecole des enfants de troupe de Saint-Louis du Sénégal. Son passage marque encore profondément le Prytanée militaire. Son influence et sa légende continuent encore aujourd’hui de nourrir l’orientation de l’école et l’esprit des enfants de troupe.
Ces derniers sont également invités à épouser son courage, son sens du sacrifice et à s’inspirer de sa carrière héroïque. Dans l’univers militaire, Charles N’Tchoréré est ce symbole du don de soi. En 1940, à la Deuxième Guerre mondiale, capitaine N’Tchoréré est naturalisé français, sert l’armée coloniale et commande le 5ème régiment du 2ème bataillon. Le 7 juin 1940, il est fait prisonnier par les Allemands avec les quatorze hommes qui restent de sa compagnie à cours de munitions. Les Nazis voulaient alors séparer les cinq Blancs des dix Noirs, qu’ils considéraient comme des «Untermensch» (sous-hommes). Le capitaine N’Tchoréré s’y oppose courageusement. Il est tué d’une balle derrière la tête et son corps est broyé sous les chenilles d’un char. Cette tragique exécution sonne le glas d’une carrière militaire remplie au cours de laquelle capitaine Charles N’Tchoréré est distingué de la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, du Chevalier de l’ordre de l’Etoile noire du Bénin, du Chevalier de la Légion d’honneur, de la Croix de la Guerre 1939-1945, etc.