Qui l’aurait cru à pareil moment où tous les indicateurs sont au « rouge » et que les projecteurs sont braqués sur la « relance de l’économie » ? Le tout en toile d’une gestion sobre et vertueuse qui plus est ! Une économie qui a reçu un coup dur avec la pandémie de Covid 19 dans le monde, et particulièrement au Sénégal. Alors que tous les autres membres du gouvernement, nouvellement nommés comme reconduits, ont promis de s’investir davantage dans leur mission, en termes d’efforts et d’innovation, pour un « Sénégal émergent » bien sûr, le nouveau ministre de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, le gynécologue, Dr Pape Amadou Ndiaye, dans un esprit de prévarication, annonce déjà un « tong-tong » à « ses » partisans. La vidéo circule sur le Net où elle est devenue virale !
Normalement, quand on est nommé ministre, on devrait avoir peur devant les lourdes responsabilités qu’on doit assumer et l’ampleur de la tâche ! C’est d’autant plus valable quand on est un « bleu » et que, donc, on n’est pas un homme du sérail. En général, un ministre nouvellement nommé, n’étant pas en terrain, est submergé par le stress, l’angoisse et la peur par rapport aux défis qui l’attendent. En général, la première chose qu’il fait, c’est donc de rencontrer des gens l’ayant précédé dans la fonction afin qu’elles le briefent et lui filent des tuyaux utiles à son travail.
Hélas, au Sénégal, la perception que certaines âmes ont du pouvoir est ahurissante. Puisque pour eux, généralement, la responsabilité ministérielle est synonyme de jouissance. Ce que d’ailleurs semble confirmer le tout nouveau ministre de l’Artisanat dont les premiers mots, prononcés juste après sa nomination, ont surpris plus d’un. C’est dans un esprit de prévarication que ce gynécologue, au milieu d’un cercle restreint de militants et sympathisants, dans un environnement de confiance et de confidence, a tenu un discours à l’allure d’une incitation à l’enrichissement illicite. « Vous qui avez toujours cru en moi, rassurez-vous ! Maintenant, plus personne ne va nous donner une part. Désormais, c’est nous qui allons faire le partage », a-t-il dit, faisant fi de la « gravité » de son message plus que décevant.
Pour être plus précis, il le dit par ces termes en wolof, dans une vidéo qui circule sur le Net. « Yeen ñi andoon ak man ci loola, ñu cii dox muy meti. Buy neex, inchalllah, na seen xel dal. Leegi nak, bouñuy sedale, ñun lay doon. Kenn dootouñu sedd. Leegi ñun ñooy sedële » ! En substance : « vous qui étiez mes partisans avant que j’accède aux responsabilités (ministérielles, Ndlr), vous avez mangé votre pain noir avec moi et traversé le désert à mes côtés. Maintenant que la récompense est là, soyez rassurés !
Avant, ceux qui faisaient le partage nous cédaient notre part mais à partir de maintenant, c’est nous-mêmes qui allons procéder au partage ! » Autrement dit, nous allons nous réserver la part du lion dans le partage du gâteau et des prébendes… Le ministre Pape Amadou Ndiaye pense déjà au « Tong-tong » alors qu’on lui a confié un département qui représente une part non négligeable dans l’activité économique du Sénégal : l’artisanat et la transformation du secteur informel. un département qui, bien géré, pourrait aider à retenir les jeunes qui bravent la mer pour tenter de gagner l’eldorado européen. Malheureusement pour dr Pape Amadou Ndiaye, il a déjà annoncé la couleur de son ambition gloutonne.
L’HUMILITE AFFICHEE DE ABDOULAYE SEYDOU SOW
heureusement, ce discours annonciateur d’un partage de butin n’a rien à voir avec celui de l’ex-directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) dont la consécration à la tête du ministère de l’urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique serait le fruit du travail déployé au profit des étudiants de Dakar, plus précisément du campus social de l’université Cheikh Anta diop de Dakar.
Dans un « post » de remerciement au chef de l’Etat pour la confiance qu’il lui a accordée, M. Abdoulaye Seydou Sow dit accueillir avec « humilité » cette nomination à la tête d’un secteur dont il dit mesurer pleinement l’ampleur des défis qu’il recèle. Loin de se glorifier de cette promotion, fruit d’une action politique inclusive et de ses compétences dans la gestion au niveau du Coud, M. Sow promet de s’investir encore davantage, et avec la même détermination, pour relever les défis.
Le ministre Samba Ndiobène kA compte, lui aussi, se mettre « exclusivement au service de la Nation afin de mériter cette confiance du chef de l’Etat qui nous a offert le privilège de servir notre pays ». C’est aussi l’ambition de Ndèye Saly diop Dieng pour l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixés. Pendant ce temps, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, M. Alioune Sarr, invite tous ses collaborateurs à « donner le meilleur d’eux-mêmes, pour, dit-il, servir nos concitoyens avec célérité et efficacité, conformément à leur lettre de mission ». Qui pourrait être la relance de l’économie nationale à travers le secteur du Tourisme et des Transports aériens. Pendant ce temps, l’ex-ministre de l’intérieur remercié par le président Sall, Aly Ngouille Ndiaye, dit marquer sa disponibilité à servir son pays partout où le devoir l’appelle.
LES JEUNES DE L’AFP DE DAKAR RECLAMENT DES PLACES MINISTERIELLES POUR LEURS RESPONSABLES
Ces jeunes « progressistes » disent ne pas comprendre le fait que les autres alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar soient beaucoup plus représentés dans l’attelage gouvernemental
C’est un grand coup de gueule au sein de l’union départementale des jeunes de l’Afp de Dakar après la publication de la liste de nouveau gouvernement. Ces jeunes « progressistes » disent ne pas comprendre le fait que les autres alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar soient beaucoup plus représentés dans l’attelage gouvernemental. De ce fait, ils interpellent le président de la République à rectifier le tir afin que leur parti puisse retrouver sa véritable considération au sein cette coalition au pouvoir.
Les jeunes du parti de l’Alliance des forces de progrès, Afp, sont frustrés de ne pas voir leurs responsables figurer dans la nouvelle liste gouvernementale publiée dimanche soir. « Aujourd’hui, nous ne comprenons pas si on fait référence sur l’élection présidentielle de 2012 que des coalitions, en l’occurrence le parti socialiste et le Rewmi, qui étaient derrière l’Afp, se retrouvent aujourd’hui avec plus de ministres dans l’attelage gouvernemental. En fait, c’est ce qui nous inquiète un peu. C’est pourquoi on est trop inquiet de l’avenir de l’Afp au sein de la coalition Benno bokk Yaakaar. Aujourd’hui tout le monde sait que le président Moustapha Niasse a beaucoup contribué pour la réélection du président de la République, Macky Sall, lors de la dernière élection présidentielle. On n’est frustré du fait que les autres coalitions et partis bénéficient de plus de membres dans ce gouvernement que l’Afp » se désole Cheikh Diallo, secrétaire administratif de l’union départementale des jeunes de l’Afp de Dakar sur les ondes de la radio futurs médias. Ces jeunes de l’Afp interpellent le président de la république de rectifier le tir dans cette nouvelle composition du gouvernement afin que leur parti retrouve sa véritable place dans Bby.
Le président de la République, appelé à rectifier le tir !
« On aurait vraiment aimé que le président de la République puisse rectifier le tir. Parce que vraiment nous venons tous de voir ce qui vient de se passer avec cette liste gouvernementale. Et c’est injuste ! Et on prend acte. On ne veut pas également se retrouver dans la même situation lors des échéances futures, notamment pour les élections locales qui se profilent à l’horizon. Concernant les élections législatives, nous, en tant que jeunes de l’Afp, prenons aussi acte. On pousse les leaders qui sont aux directions du parti de faire une réflexion sur notre véritable place qu’on devait occuper au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar », a conclu le secrétaire administratif de l’union départementale des jeunes de l’Afp de Dakar
MOI SAMBA FALL, TITULAIRE DE 2 MASTERS, VENDEUR DE PIMENTS AU MARCHE DE THIAROYE
C’est bien d’étudier, d’avoir des diplômes mais quand cet apprentissage n’est pas adossé à une employabilité, c’est une perte de temps
Voir ce qu’est devenu Samba Fall donne une idée de l’abnégation avec laquelle il a bossé pour être aujourd’hui une personne respectée et respectable. Définir son mystère c’est tout simplement montrer qu’on peut réussir dans tout ce que l’on fait, à la condition d’y croire. C’est bien d’étudier, d’avoir des diplômes mais quand cet apprentissage n’est pas adossé à une employabilité, c’est une perte de temps. Et bonjour le chômage, à moins de prendre son courage à deux mains pour se reconvertir dans des métiers dits dévalorisants. Ce qu’a fait Samba Fall.
Au populeux et célèbre marché de Thiaroye, on l’appelle « Fall Kani ». En moins de trois ans de présence sur les lieux — puisqu’il a débuté la vente de piments entre 2017 et 2018 —, Samba Fall a réussi à se faire un nom. De partout devant sa table couverte de ce précieux légume, les « Fall kani » résonnent sortant de la bouche de clients traditionnels, mais aussi de celle de collègues marchands qui vendent d’autres produits. Le soleil brulant n’est pas un handicap pour le garçon qui s’échine à attires les acheteurs vers sa table de fortune.
Très tôt le matin, il se ravitaille au « Parc kani » sis sur le marché même. il cherche les meilleurs piments qu’il se charge de nettoyer à nouveau avant de les placer sur sa table située à quelques encablures, justement, du « Parc kani ». « Je gagne bien ma vie » consent-il tout juste à dire lorsqu’il est apostrophé sur son chiffre d’affaires. « J’ai commencé la vente de piment en 2017-2018 juste après le master II parce que je n’avais pas pu obtenir un boulot et que cela était très difficile pour moi. J’ai compris après l’obtention de mes diplômes universitaires que pour réussir dans la vie, on ne doit attendre rien de personne, ni même de l’Etat », confie Samba Fall.
En effet, poursuit-il, « si j’avais croisé les bras pour attendre l’Etat, peut-être qu’aujourd’hui je serais au village à ne rien faire, mais Dieu merci, grâce à la vente de piments, je gagne bien ma vie. Ce n’est pas facile pour moi, mais je suis un homme et un homme digne ne doit attendre rien de personne ». Le décor est campé en ce début de semaine. Le marché Thiaroye grouillant de monde est balayé par de légers vents annonçant un changement de climat doux après un été particulièrement chaud. Samba Fall est debout.
Tenue légère, il marmonne des slogans, un mélange de wolof et sérère pour développer un courant de sympathie autour de lui surtout pour attirer une nouvelle clientèle. Teint noir, cheveux à la forme afro comme pour dire que le jeune homme essaie de se faire pousser des rastas comme les « Baye Fall », l’homme est disciple de Serigne Touba. Son 1,80 mètre lui donne une corpulence d’athlète et lui fait dégager une apparence d’homme de charme. il fait partie de ces rares étudiants qui ont très vite compris que certaines filières ne mènent à rien dans un pays comme le nôtre et qu’il vaut mieux faire une formation professionnelle pour espérer trouver du travail.
Samba Fall a fait ses études élémentaires et secondaires dans son village natal de Bocco Dior, avant d’aller à l’université Cheikh Anta diop de Dakar en 2011. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées, il parviendra cependant à obtenir deux masters. Un master 2 en agriculture et développement rural obtenu à la Faculté des sciences et techniques de l’université Cheikh Anta diop de Dakar et un master à l’institut Confucius. Il pensait alors qu’avec ces deux masters en poche, un avenir radieux lui était balisé parce que, comme nombre de jeunes de son âge, on leur a fait toujours croire que les études sont le passage obligé pour un avenir radieux. Ce qui, selon lui, constitue une fausse représentation de la valeur des études à notre époque.
Réussir dans les études n’est pas synonyme d’une brillante carrière professionnelle
Deux masters ne lui ont pas permis de trouver du travail. il vit difficilement une telle situation surtout qu’en débarquant à Dakar et en se sacrifiant jour et nuit dans les études, il rêvait surtout d’un bon parcours professionnel. Surtout, il voulait s’afficher comme une fierté pour son village et ses parents. Hélas, les fruits du travail n’ont pas la promesse des fleurs de brillantes études. Juste après les deux masters, Samba Fall vivra à Dakar des moments de chômage difficiles. Il s’oriente alors vers le business de la vente de piment. Un tel saut s’explique par le fait que Samba Fall est issu de parents pauvres vivant dans la région de Fatick. « La vente de piment n’est pas un choix de cœur pour moi, c’est un business parce que j’ai soutenu mon master 2 depuis 2018 et je peinais à trouver un boulot, raison pour laquelle je me suis retiré pour me concentrer dans la vente de piment afin de subvenir à mes besoins », confie Samba Fall.
Cet originaire du village de Bocco Dior, marié il y a juste une année, se souvient de cet épisode douloureux de sa vie. « Quand j’ai terminé les études, je me suis trouvé confronté à un problème d’emploi parce qu’on avait fait notre master à la Fastef. Nous avons un master pour enseigner et on était prêt à servir mais depuis rien. Le gouvernement nous avait promis une insertion dans la fonction enseignante après notre formation à la Fastef, mais depuis on attend encore ces promesses. Malgré nos nombreuses grèves, nous n’avons pas pu obtenir un recrutement dans la fonction publique ou dans le privé », témoigne avec tristesse Samba Fall.
A en croire ce jeune vendeur de piment, lui et ses camarades avaient levé leur mot d’ordre de grève pour retourner dans les classes espérant qu’ils allaient avoir gain de cause suite aux nombreuses promesses qui leur avaient été faites par les innombrables médiateurs. « Ils nous avaient demandé de lever le mot d’ordre, de retourner dans les classes mais hélas rien de tout ce qu’ils nous avaient promis n’a été fait », se désole-t-il encore.
Poursuivant, l’originaire de Bocco Dior regrette le fait d’avoir fait de longues études parce que, pour lui, c’est ce qui l’a le plus retardé dans sa vie. Pour cause, il a obtenu des diplômes qui ne lui ont jamais servi à rien. « Je dirais qu’aujourd’hui, j’ai perdu mon temps à l’école et comme l’a dit Youssou Ndour dans l’une de ses chansons « si je pouvais retourner pour être un bébé, je ne ferais pas l’école », rappelle Samba Fall.
Pour terminer, le jeune vendeur de piment martèle qu’on ne doit pas tout attendre de l’Etat. « Nous sommes des soutiens de familles, donc nous ne pouvons pas rester les bras croisés en attendant on ne sait trop quoi. J’ai une femme, donc il faut que je travaille pour subvenir à ses besoins, de même que ceux mes parents. C’est surtout à cause de cela que je me suis retiré des bancs pour pouvoir les aider, ce n’est pas mon choix mais je suis obligé », ajoute le jeune Samba Fall alias « Fall kani ».
Par Abdoul Azize KEBE
CONTRIBUTION AU DEBAT SUR LE DROIT AU BLASPHEME
Nous trouvons que c’est blâmable de proclamer le droit au blasphème rien que pour justifier la légalité de blesser ceux qui ont cru à l’Islam
Nous sommes indignés ces derniers jours parce que toutes les injustices nous révoltent. Et nous trouvons que c’est blâmable de proclamer le droit au blasphème rien que pour justifier la légalité de blesser ceux qui ont cru à l’Islam. Les musulmans, dans leur écrasante majorité à travers le globe, sont fidèles à l’esprit de paix, de discours courtois (qawlan hasanan) et de bonne persuasion (maw‘iza hasana) prescrit par le Coran dans plusieurs passages. ils sont attachés à l’essence de leur religion qui proclame la liberté de conscience proclamée dans Baqara, 256 : Nulle contrainte en religion. Les musulmans sont conscients que la croyance est du domaine individuel et autonome comme indiqué dans al kahf, verset 29 : Et dis: «La vérité émane de votre Seigneur». Quiconque le veut, qu’il croie, quiconque le veut qu’il mécroie». Mais force est de nous interroger sur cette nouvelle religion qu’on appelle droit au blasphème. Est-ce vraiment une expression de liberté que de blesser volontairement les musulmans tout en protégeant d’autres communautés? Est-ce juste de considérer la satire, pour flétrir l’image du Prophète Psl, comme un acte d’héroïsme laïque alors que personne ne peut prononcer le mot « sionisme » ou s’interroger sur l’exactitude du nombre de victimes “juifs” de ce qui appelé holocauste, sans risquer d’être poursuivi pour antisémitisme? Ce n’est pas juste ! Et ça nous indigne! Qui ose publier des caricatures sur l’holocauste? Personne! Nul n’ose émettre un quelconque point de vue divergent sur cette question devenue plus qu’un dogme en France. Que dirait Macron si, au nom de la liberté d’expression, on publiait une caricature du Général de Gaulle montrant ses parties intimes? il en serait outré mais moins que nous-mêmes car on nous a inculqué le respect envers toute autorité, de quelque bord qu’il soit. “Kilifa du tuuti, kilifa kenn du ko mag. Kilifa kilifa rekk la tudd” me répétait ma mère: “il n’y a pas d’autorité qui soit petite. Personne ne peut être plus grand que l’autorité. L’autorité c’est l’autorité, et c’est tout.”
Macron: une subtile islamophobie
Face aux événements qui ont cours en France, Macron s’est érigé en chef de gang plutôt qu’en Chef d’état. Son radicalisme contre l’islam et les musulmans a entraîné une spirale de réactions dans les pays à majorité musulmane, allant jusqu’à l’appel aux produits français. Incapable de percevoir le sens des signes, il a promis que “rien ne le fera reculer”. Pourtant, la sagesse lui aurait dicté de rectifier le tir car c’est lui-même qui a raté le rendez-vous auquel il a invité les gens. Le Président Français avait annoncé un discours sur le thème des séparatismes. Hélas ! Comme le constate le journal Paris-Match du 2 octobre 2020, sur son site web, il a employé “un pluriel qui semble superflu tant le président a focalisé son attention sur les «dérives» d’une seule religion, l’islam”. […] « Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste», a-t-il déclaré dès les premières minutes de son intervention.”
Son Ministre de l’intérieur, comme pour lui emboîter le pas, s’est empressé lors d’une intervention sur Europe 1, d’annoncer la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCiF) qui, à ses yeux, serait «une ennemie de la République». A quoi rime ce jeu ? Que signifient ce déni et ce regard unilatéral? Si l’islamisme est une réalité, il n’en demeure pas moins vrai que l’islamophobie en est aussi une autre aussi grave, pire même parce que systémique. Le professeur de sociologie politique à l’institut de hautes études internationales et du développement (ihEid), à Genève, Jean François Bayart, dans une tribune parue dans le journal Le Monde du 31 octobre 2020 écrit : « Il y a bien une islamophobie d’Etat lorsque sa police pratique une discrimination certes illégale, mais systémique, à l’encontre d’une partie de la jeunesse assignée à ses origines supposées musulmanes.
Cet Etat n’est pas « neutre entre les religions », comme le souhaitait l’écrivain Ernest Renan [1823-1892]. Il n’a cessé, ces dernières décennies, de valoriser le christianisme et le judaïsme en développant une laïcité dite « positive » à leur égard, et de vouloir se subordonner politiquement l’islam pour le contrôler sous prétexte de l’éclairer. Il y a aussi une islamophobie capitaliste lorsque de grandes chaînes privées font preuve de tant de complaisance à l’égard de chroniqueurs dont la haine de l’islam est le fonds de commerce. »
Le blasphème n’est pas une liberté
L’islamophobie est assurée d’impunité, elle jouit d’un redoutable instrument: la liberté d’expression et le droit au blasphème.
Et Macron se présente comme le gardien suprême de ce droit au blasphème, en tant qu’expression d’une liberté, dit-il. Au demeurant, nous pouvons nous douter de la qualité de liberté quand il s’agit du blasphème. Le blasphème n’est pas une liberté puisqu’il ne promeut aucune valeur ni ne répare aucune contrainte aliénante ni injustice dégradante. Elle est une simple licence, une dépravation de la liberté et une outrance, rien de plus. Soyons clair ! il n’y a aucun citoyen imbu de liberté qui ne milite pour la liberté d’expression. J’en suis un fervent militant et défenseur. Cependant notre engagement citoyen nous invite à nous interroger sur l’usage que certains font de ce droit pour exercer, nolens volens, une violence sur l’autre, en l’offensant à outrance. Et il en a été ainsi quand un chef d’Etat, censé être le père de la nation, a embouché la trompette du blasphème, pour en remettre une couche alors que des citoyens sont symboliquement violentés dans le summum du sacré pour eux. La question n’est point dans la reconnaissance, ni dans la proclamation de la légalité de l’acte.
Le problème, en tant que père de la nation, c’est dans l’appréciation de l’opportunité. Est-ce que tout ce qui est légal est juste ? C’est comme disait Serigne Babacar Sy1 : “Du lepp lu la diine may, ngor may na la ko”. Autrement dit, tout ce que la règle de droit autorise n’est pas forcément approuvé par l’éthique. Cette sentence est d’une beauté apostolique et d’une sagesse universelle. Et il est plus que jamais urgent de suivre son modèle en cherchant avec raison le point d’équilibre entre ce qui est légal et ce qui est opportun, entre la liberté et l’éthique. C’est cette balance qui a manqué à l’autorité publique française et elle a confondu entre fermeté et radicalisme. Ce faisant, elle a réduit les séparatismes à l’islam et a cru que stigmatiser l’islam, proclamer le blasphème, étaient un support pour éduquer à la tolérance et un gage de fidélité à la république.
Comment peut-on brandir l’intolérance en prétendant promouvoir la tolérance? Pourtant me semble-t-il, le père de l’école publique française, Jules Ferry, avait bien mesuré la sensibilité des croyances dans l’enseignement laïque. Sa Lettre aux instituteurs reflète cette recommandation à l’éthique dans l’exercice de la fonction. il disait: « Avant de proposer à vos élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ».
L’islam n’est pas l’islamisme.
En invitant à un discours sur les séparatismes et réduisant tout à l’islamisme, Macron a encore commis une erreur. L’islam est une révélation divine, l’islamisme est une élaboration humaine. Nous sommes, tous ceux et celles qui avons adhéré à l’islam, des musulmans. Peu parmi nous cependant, trop peu même, sont islamistes. C’est faire preuve de clairvoyance que d’éviter de mener un combat contre l’islam lorsqu’on a un problème avec l’islamisme. Hélas Macron et son équipe n’ont pas eu cette sagesse et ils ont perdu le sens des enjeux. L’islam invite à la raison dans le débat contradictoire : Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes.
Et dites: «Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons». (Sourate L’araignée, 46). il exhorte à l’argumentation courtoise dans la controverse (Les abeilles, 125) Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés.”
L’islam met en garde contre la haine qui obstrue la juste perception des choses. il éduque à l’équité, même au détriment des siens (Les femmes, 135) O les croyants! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.” il éduque à la justice et à la règle, même dans l’adversité (La Table, 8): O les croyants! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes.
Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.” il n’enseigne pas l’outrecuidance ni l’irrévérence. il reconnaît la sensibilité du sacré d’autrui et incite à son respect. dans An’âm, verset 108 : N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent, en dehors d’Allah, car par agressivité, ils injurieraient Allah, dans leur ignorance. De même, Nous avons enjolivé (aux yeux) de chaque communauté sa propre action. Ensuite, c’est vers leur Seigneur que sera leur retour; et Il les informera de ce qu’ils œuvraient.”
Tel est l’islam que pratiquent la majorité des musulmans et musulmanes, avec ses références qui invitent à la tolérance, au respect de l’autre dans ses croyances, surtout par rapport à ce qu’il considère comme sacré. Tout autre comportement qui ne serait pas conforme à cette révélation n’engage que ceux et celles qui en sont les auteurs. L’islam, à travers ces versets coraniques, le désavoue.
Convention pour le respect des religions
Les derniers événements remettent au goût du jour la proposition de Serigne Mansour Sy Boroom dara ji2. il avait bien raison d’inviter l’humanité à une convention qui imposerait le respect des religions, en 2012. C’est un gage de tolérance et de concorde, et nous y adhérons de toute la force de l’âme. Ce monde en a assez des amalgames, des outrages blessants, des confusions savamment entretenues par des dirigeants insouciants. des hommes ou femmes politiques usent et abusent des croyances des uns et des autres pour donner une caution aux extrémistes et radicaux de leurs champs politiques, que ce soit chez les “islamistes” ou chez les ”laïcistes “ qui sont autant dogmatiques que les premiers nommés. Le monde a besoin d’hommes et de femmes d’équilibre qui savent faire la part des choses, et qui ne soient pas les commandants en chefs des clivages et fractures au sein de l’humanité. Le monde a besoin de bâtisseurs de pont et non de bâtisseurs de murs. L’humanité est en manque de dirigeants qui appellent à la concorde des cœurs, elle n’a pas besoin de ceux qui jouent au ping-pong de la peur. Nous venons de célébrer le Prophète psl, durant toutes ces nuits, il nous reste l’exercice de nous parer de ses vertus pour que le monde baigne dans la miséricorde universelle (Rahma lil-‘âlamîn).
1 Serigne Babacar Sy est le premier khalife de l’influente confrérie des Tidianes de 1922 à 1957.
2 Fils de Serigne Babacar Sy, il est surnommé le Maître des savoirs (Boroom Daara ji) à cause de son érudition et de sa pédagogie. il fut le 4e khalife général des Tidianes, à Tivaouane de 1997 à 2o12
DONNER UNE ÂME AUX ARCHIVES
La Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS, publique) va bientôt ériger dans son enceinte un musée en vue de ‘’donner une âme aux archives’’, a annoncé mardi son directeur général, Racine Talla.
Dakar, 4 nov (APS) – La Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS, publique) va bientôt ériger dans son enceinte un musée en vue de ‘’donner une âme aux archives’’, a annoncé mardi son directeur général, Racine Talla.
‘’Nous allons reconstruire la mémoire de la RTS en donnant une âme à nos archives. Les images et les voix sont là, et nous allons construire un musée, le musée de la RTS’’, a-t-il déclaré, à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la première édition de la journée du patrimoine par la RTS.
Selon lui, le chef de l’Etat, Macky Sall, a déjà accepté d’édifier dans les locaux actuels de la RTS, ‘’un gros bâtiment moderne et intelligent qi va abriter ce musée’’.
Il a précisé que cet important projet sera réalisé en collaboration avec le célèbre artiste-peintre Kalidou Kassé, qui fête, cette année, ses quarante ans de vie professionnelle consacrés à l’art.
Ce dernier aura la charge de réaliser le projet dénommé ‘’Triangle des arts’’, consistant à valoriser les grandes artères qui mènent vers la RTS par des tableaux et autres expressions artistiques, pour en faire un lieu d’attraction pour les touristes et autres férus d’art, a-t-il ajouté.
L’objectif visé à travers la réalisation de ce musée est de préserver ce patrimoine que sont les archives de la RTS, témoins vivants de la mémoire collective, en vue de les transmettre aux générations à venir afin qu’elles leurs servent de repères, selon Racine Talla.
Il a par ailleurs magnifié le merveilleux travail accompli par les anciens agents de la RTS, venus en masse assister à la cérémonie. Il a invité par la même occasion la jeune génération à s’inspirer de ces illustres figures emblématiques qui ont toutes fortement contribué au rayonnement de la RTS.
Cette journée a été également un prétexte pour le journaliste Majib Sène de présenter au grand public, son livre intitulé ‘’Les chevauchées du Xalam’’, dans lequel il raconte l’histoire d’une émission éponyme à fort taux d’écoute, qu’il animait chaque semaine sur les antennes de la Radio Sénégal.
Ce livre, préfacé par le professeur Racine Senghor, administrateur du Monument de la renaissance, nous replonge dans l’histoire culturelle du Sénégal racontée par de grands griots tels que Assane Marokhaya, Demba Lamine Diouf, Kani Samb, Mor Dior Seck, Ali Bata Mboup, Samba Diabaré Samb, Ablaye Nar Samb, Amadou Ndiaye Samb, avec qui l’auteur animait cette émission culte.
‘’Avec ce livre, nous célébrons un trésor vivant d’une vieille histoire qui date de cinquante-quatre ans, avec des archives sonores transmuées en écritures’’, a pour sa part affirmé le professeur Racine Senghor, en présentant le livre et son auteur qu’il a décrit, comme ‘’un financier, un journaliste sportif et culturel et un homme de Dieu très pieux et fidèle en amitié.
‘’Reconnaitre l’importance de l’audiovisuel et l’importance de sa sauvegarde dans l’optique de le rendre accessible est un objectif pour lequel nous devons tous nous mobiliser’’, a pour sa part réagi le directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Communication, Demba Faye.
Il a souligné que la numérisation de l’audiovisuel est un vecteur puissant dont les différents atouts sont insuffisamment exploités, plaidant ainsi pour leur sauvegarde, pour ainsi ‘’promouvoir notre image et notre identité culturelle à travers le monde’’.
Par Ebrima SALL
UN GÉANT DU CONTINENT S’EN EST ALLÉ
Ancien membre du comité scientifique de l’UNESCO chargé d’écrire l’histoire de l’Afrique, Professeur Iba Der Thiam était connu pour ses connaissances approfondies des réalités historiques, sociologiques, culturelles, politiques et économiques du continent
C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu du Professeur Iba Der Thiam, Historien de renom et ancien ministre de l’Education nationale du Sénégal (1983 à 1988). Avec cette disparition, c’est l’Afrique en général et sa communauté scientifique en particulier qui perdent un monument.
Ancien membre du comité scientifique de l’UNESCO chargé d’écrire l’histoire de l’Afrique, Professeur Iba Der Thiam était connu pour ses connaissances approfondies des réalités historiques, sociologiques, culturelles, politiques et économiques du continent. Il était aussi connu pour son engagement pour la défense de l’Afrique et de sa dignité. Il est auteur de plusieurs ouvrages scientifiques sur l’Histoire coloniale et post-coloniale de l’Afrique. Nous avons eu la chance de le côtoyer de près, et de travailler avec lui à partir de la fin de l’année 2013, au tout début du projet d’écriture de l’Histoire générale du Sénégal des origines à nos jours (Hgs); un projet exaltant et ambitieux qui lui tenait vraiment à cœur, et dans lequel il s’est investi corps et âme. Pour la réalisation de ce projet, il s’était rapproché du Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique (CODESRIA), qui en a hébergé le secrétariat pendant les trois premières années.
En ma qualité de Secrétaire exécutif du CODESRIA, nous avions eu à travailler ensemble, en collaboration avec le Département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, en mobilisant la communauté universitaire toutes disciplines confondues, et en utilisant toutes les sources auxquelles on avait accès, y compris les sources orales.
Le projet suscita un grand enthousiasme, bien au-delà de la communauté universitaire, bénéficiant d’appuis aussi divers que ceux de la Ville de Dakar, du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique grâce au soutien sans faille du Professeur Mary Teuw Niane, de la Présidence de la République du Sénégal, des entreprises privées et des familles religieuses. Je remercie au passage l’administration du CODESRIA, le gestionnaire de programme, M. Coumba Ndoffene Diouf, le chargé de l’Information et de la Communication, Abdarahmane Wone qui se sont mobilisés à nos côtés pour la réussite de ce projet. Sur le plan scientifique, l’inspiration initiale fut l’Histoire Générale de l’Afrique en 8 volumes publiés par l’UNESCO.
L’ambition du Professeur Iba Der Thiam était de faire avancer la décolonisation de l’histoire de l’Afrique déjà bien entamée, notamment par l’UNESCO sous la direction du Professeur Amadou Mahtar Mbow, et par d’autres grands intellectuels africains comme Cheikh Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo, Walter Rodney, Ade Ajayi, Djibril Tamsir Niane, et d’autres. Il s’est assuré que le projet HGS, soit bien élaboré et qu’il soit un exemple de réussite qui serait reproduit dans la sous-région et ailleurs. Il s’est entouré d’une excellente équipe pluridisciplinaire dont font partie Boubacar Diop Buuba, Rokhaya Fall, Yoro Fall (paix à son âme), Ibrahima Thioub, Saliou Mbaye, Hamady Bocoum, Professeur Wagué, Momodou Fall, Mor NDao, et d’autres) et a invité tous ceux qui pouvaient contribuer à la réussite du projet à y prendre part. Nous avions à l’époque fait appel à des grands journalistes tels que Ibrahima Bakhoum, Daouda Mané du Soleil et le regretté Moussa Paye pour renforcer la commission communication du projet. Panafricaniste convaincu, le Professeur Iba Der Thiam a toujours répondu favorablement aux invitations de notre fondation, TrustAfrica et de toutes les organisations qui œuvrent pour l’unité de l’Afrique et le bienêtre de son peuple. Il nous a toujours encouragé et soutenu dans nos différents projets et entreprises.
A toute l’Afrique, au peuple Sénégalais, à sa famille et à sa veuve, Dre Marema Touré Thiam, nous présentons nos condoléances les plus attristées et prions Allah de l’accueillir dans son paradis.
Le mythe de l’Occident a fait son effet dans la conscience collective des jeunes Sénégalais. Les pays Occidentaux sont tellement nantis que même leurs animaux y sont choyés se disent-ils. Je m’inscris en porte à faux contre une telle absurdité, car en Europe on y rencontre beaucoup de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, beaucoup de gens à qui on a sans doute délivré un test imonium paupertatis, des gens qui grelottent dans un froid de canard n’ayant pas là où crécher.
Le mythe est loin de la réalité.
A travers la télévision, beaucoup de jeunes Africains croient que les images qu’on y montre sont le quotidien de l’Européen le plus anonyme. Toutes ces images ne sont en fin de compte que des clichés.
L’Europe, l’Amérique sont des continents qui présentent des contrastes, des continents où les contradictions sont de mise et il faut sans doute y être pour s’en rendre compte. En Amérique, par exemple, les richesses sont étalées sans que cela ne heurte les consciences alors que la pauvreté est l’autre versant de ces richesses.
Les films qui défilent sur le petit écran ne mettent jamais ou mettent rarement en évidence l’autre facette de ce pays : les agressions récurrentes, la violence entre des gans ennemis, la pauvreté. De telles choses sont pourtant le lot quotidien de beaucoup d’américains, c’est des choses qui font partie de la vie américaine.
Tout ce que les jeunes de certaines contrées Africaines connaissent de l’Amérique c’est les gros bolides exposés, les dollars qui défilent dans les clips de RAP, les femmes avec des plastiques artificielles, le côté bling-bling et très mondain. Tout ceci est connu un peu partout en Afrique, à Simal, Mare Lothie, Thiaré, Fatick, Vélingara, Saint-Louis, Dakar, Gandiaye, Bobo Djoulasso, Douala, Abidjan, Lomé, etc., Tout ce côté clinquant de la vie fait naître des envies d’ailleurs.
Les jeunes Africains sont beaucoup plus américanisés que les américains de souche, ils connaissent sans doute mieux les stars américaines, européennes que les leurs. Les cultures venues d’ailleurs font rêver. Ce qu’ignorent ces jeunes, c’est qu’à côté du star business, du monde des people trash, il existe des sans abris, des gens qui se pavanent dans les rues, des gens qui ne vivent que par la grâce de la générosité de certaines personnes au cœur sensible. Ils ne savent pas que malgré la richesse apparemment abondante, il y a des gens qui s’entassent dans des chambres exiguës et qui chaque jour que Dieu fait vont à Clignancourt, à la Tour Eiffel pour vendre des produits contrefaçons, des hommes qui gagnent difficilement leur vie et qui luttent chaque jour pour échapper aux traques policières étant sans papiers légaux. Hélas !
Beaucoup de jeunes, une fois en Europe, deviennent des rabatteurs dans différents salons de coiffure, de boutiques entre autres. Pour s’en convaincre, il faut faire un tour à Strasbourg Saint Dénis, les hommes travaillent pour les salons de coiffure. Je me demande si au fond les jeunes qui s’entassent dans des pirogues rafistolées, veulent vraiment partir pour faire certains boulots, travailler comme des goujats, faire des boulots qu’ils refuseraient de faire en Afrique. Je me demande si la plupart des jeunes que je voyais, (durant mon séjour) postés à la devanture des salons criant pour se faire entendre par de probables clients n’avaient pas un travail qui pouvait leur convenir en Afrique.
Ils venaient, me disais-je, en Europe, les rêves pleins la tête, mais avaient sans doute déchanté, leur rêve ne se réalisera jamais dans cette Europe où il faut être doublement solide pour espérer s’en sortir. Leur vie était dure et cela se lisait sur les plis des visages rabougris par le désespoir, ah c’est aussi ça l’Europe. Il faut relater la réalité pour aider à la réelle prise de conscience et éviter les désillusions, montrer que tous les immigrés ne roulent pas sur des ponts d’or en Europe, et il n’y a rien de mal à ça, c’est au contraire une noble tâche.
Ousmane SARR,
Philosophe/UCAD
LA SYNERGIE ET LA MUTUALISATION DES EFFORTS DU COMITE REGIONAL DE SECURITE MAGNIFIEES
La Subdivision des Douanes de Diourbel, dirigé par le lieutenant-colonel Cheikh Faye, a procédé, hier mardi, à l’incinération de produits contrefaits et de stupéfiants
La Subdivision des Douanes de Diourbel, dirigé par le lieutenant-colonel Cheikh Faye, a procédé, hier mardi, à l’incinération de produits contrefaits et de stupéfiants. Il s’agit d’une importante saisie composée de sachets plastiques, de de chanvre indien pour une valeur de plus de 8 millions de F CFA, de balles de sachets en plastiques et de faux médicaments d’une valeur de pus de 1 milliard 40 millions de F CFA.
Cette importante saisie composée de sachets plastiques, de 70 kg de chanvre indien d’une valeur de plus de 8 millions 400 mille F CFA, de 14 balles de sachets en plastiques d’une valeur de 400 000 F CFA et de faux médicaments d’une valeur de plus de 1 milliard 40 millions de F CFA saisis par la Brigade de Gendarmerie de Touba Bélel. Il s’agit, selon le chef de la Subdivision des Douanes de Diourbel, le lieutenant-colonel Cheikh Faye, d’une saisie de la Brigade mobile de Diourbel dirigée par le lieutenant Pape Mamadou Sougou et de la Brigade mobile de Bambey sous la houlette de l’agent breveté Diaga Faye. Le Gouverneur de la région de Diourbel, Gorgui Mbaye, par ailleurs président du Comité régional de sécurité, salue la mutualisation des efforts des Forces de défense et de sécurité.
«En ma qualité de président du Comité régional de sécurité, j’exprime ici une grande satisfaction par rapport à la synergie, par rapport à la cohésion et à la mutualisation des efforts des interventions des membres du Comité régional de suivi qui ont su coordonner leurs efforts, harmoniser, pour arriver à ce résultat probant».
Cette incinération s’est déroulée en présence Pape Mohamed Diop, le président du Tribunal de Grande instance (TGI) de Diourbel. «Notre présence se justifie par le fait que la justice a pour rôle le maintien de l’ordre public. On a toujours conçu que l’ordre public, c’est l’ordre public sécuritaire, la sécurité des personnes et de leurs biens. Cette notion a évolué. Il y a un ensemble d’arsenal juridique mis en place qui permet d’aller au-delà de cette sécurité sur l’intégrité des populations et de leurs biens». Et il poursuit : «avec cette pandémie, on parle de l’ordre public sanitaire et environnemental. Et là, c’est un exemple des produits pharmaceutiques contrefaits qui ont été saisis pour lesquels des décisions de justice sont devenues définitives». Le lieutenant-colonel Cheikh Faye a salué la coopération qui existe entre les Forces de défense et de sécurité exerçant dans la région de Diourbel. «La lutte contre la drogue et les faux médicaments repose sur le renseignement», dit-il.
CETTE INCINERATION EST UNE VICTOIRE DE L’ORDRE DES PHARMACIENS, SELON SON PRESIDENT DR AMATH NIANG
L’Ordre national des pharmaciens du Sénégal exprime toute sa satisfaction par rapport à cette journée d’incinération qui, selon Dr Amath Niang, le président de l’Ordre, marque la fin d’un processus. «Cette journée constitue une victoire pour notre profession. Et en cela, nous remercions la vision et la vigilance du Tribunal pour avoir conduit ce processus jusqu’à en arriver à un résultat concret. Cette incinération dénote l’envergure du marché parallèle qui constitue une menace par rapport au système de santé de notre pays. Il est du devoir du professionnel du médicament, de l’autorité politique de s’investir pour que le médicament puisse revenir au professionnel du médicament, à qui le législateur l’a confié. Cette journée également nous projette vers un avenir certain. Il s’agit de la souveraineté par rapport à la disponibilité du médicament, le fait que Sénégalais puisse obtenir des médicaments produits par eux-mêmes et pour eux-mêmes». Et il poursuit : «l’essor et le développement du secteur industriel de la pharmacie ne saurait prospérer en cohabitation avec le marché parallèle. Ce marché parallèle ne profite à personne. Les pharmaciens ont saisi cette occasion pour demander encore une fois à l’Etat la criminalisation de l’exercice (illégale) de la pharmacie et la ratification de la Convention Médicrime».
«CONVENTION MEDICRIME», C’EST QUOI ?
Pour rappel, la saisie de ses faux médicaments remonte en novembre 2017. Et la Convention Médicrime est le premier instrument juridique criminalisant la fabrication et la distribution de faux produits médicaux. C’est fin 2010 que le Comité des ministres des 47 états du Conseil de l’Europe a adopté ce projet de Convention ouverte : La «Convention du Conseil de l’Europe sur la contrefaçon des produits médicaux et les infractions similaires menaçant la santé publique» autrement appelée «Convention Médicrime». Il est, à ce jour, l’unique outil international qui criminalise la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. Ouverte à signature le 28 octobre 2011, la «Convention Médicrime» compte aujourd’hui 26 Etats signataires.
SEULEMENT 78 MALADES SOUS TRAITEMENT
Le porte-parole du ministère de la santé a également souligné qu'à ce jour, le Sénégal a enregistré 15 650 cas positifs à la covid-19 dont 15 245 guéris, 326 morts, 1 évacué
Le ministère de la santé et de l’action sociale a annoncé ce mercredi 4 Novembre 2020 que le Sénégal a enregistré 10 nouveaux cas de contamination. Le ministère a également précisé que 96 patients sont déclarés guéris. Aucun décès supplémentaire n’a été enregistré.
« Sur 769 tests réalisés, 10 sont revenus positifs. Il s’agit de 5 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé, 5 cas issus de la transmission communautaire et 0 cas importé. Par ailleurs, 96 patients sont testés négatifs et déclarés guéris. 4 cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et de l’hôpital principal de Dakar. Aucun décès lié à la covid-19 n’a été enregistré ce mardi 3 Novembre. L’état de santé des patients hospitalisés dans les hôpitaux évolue positivement", a déclaré le directeur de la prévention du ministère de la santé, El Hadji Mamadou Ndiaye.
Le porte-parole du ministère de la santé a également souligné qu'à ce jour, le Sénégal a enregistré 15 650 cas positifs à la covid-19 dont 15 245 guéris, 326 morts, 1 évacué et seulement 78 personnes sont encore sous traitement.
DES POPULATIONS DEVERSENT LEUR COLERE DANS LES RUES DE ZIGUINCHOR
Le lotissement de Niaguis, enclenché ces derniers mois, fait enfler la colère chez les populations de cette zone, située dans le département de Ziguinchor. Elles parlent de véritable scandale aux allures de «mafia» dans ces lotissements.
Le lotissement de Niaguis, enclenché ces derniers mois, fait enfler la colère chez les populations de cette zone, située dans le département de Ziguinchor. Elles parlent de véritable scandale aux allures de «mafia» dans ces lotissements.
Hier, ces populations ont marché dans les rues de Ziguinchor, appuyées par les mouvements Vision citoyenne et Frapp/France Degage qui non seulement soupçonnent le mutisme des autorités locales de Niaguis, les autorités administratives de Ziguinchor mais aussi dézinguent ces mêmes autorités. Le sous-préfet de Niaguis, le Préfet de Ziguinchor et le Gouverneur de Ziguinchor sont placés au banc des accusés par certaines populations de Niaguis. La colère enfle de plus en plus chez ces populations de la commune de Niaguis qui multiplient les plans d’action.
L a colère enfle chez les populations de Niaguis qui ont investi hier, mardi 3 novembre, les rues de Ziguinchor pour dénoncer les irrégularités dans le lotissement de la commune du même nom. Des opérations de lotissement dans cette commune de Niaguis, dans le département de Ziguinchor, qui suscitent l’ire des populations. Du Boulevard des 54 m, à hauteur de la Résidence du Procureur de la République, point de départ de leur marche, jusqu’à la préfecture de Ziguinchor, les marcheurs ont agité des slogans hostiles aux autorités locales et administratives.
Des membres de la société civile comme Vision Citoyenne et le Mouvement Frapp/France Dégage, qui se sont invités dans le combat, accusent le mutisme des autorités locales et administratives. «Nous avons l’impression qu’ici, en Casamance, qu’ici à Ziguinchor, que le sous-préfet de Niaguis n’est pas un sous-préfet du peuple, mais un sous-préfet des bandits fonciers, que le préfet de Ziguinchor est un préfet des voyous fonciers… que le gouverneur est un gouverneur des «todjémanes» fonciers… », accuse Guy Marius Sagna, le leader du Mouvement Frapp/France Dégage qui estime que les complices des bandits fonciers veulent la guerre.
Au rythme de slogans du genre : «A bas les voleurs de la mairie de Niaguis», «A bas les corrompus»… en bandoulière, les populations de Niaguis soupçonnent le mutisme des autorités de la région qui, selon elles, s’illustrent par un silence inquiétant. La libération de quatre des leurs, arrêtés depuis quatre mois, figure également dans le panier de complaintes des populations de Niaguis qui se disent déterminées à dérouler une série d’actions pour se faire entendre et contraindre les autorités à suspendre ces opérations de lotissement de Niaguis. Et Madiadiop Sané, le Coordonnateur du Mouvement Vision Citoyenne de réclamer l’arrêt immédiat de ce lotissement de Niaguis : «malheureusement, dans ce pays, l’impunité est régie en règle. Pourquoi le président Macky Sall ne prend-il pas les dispositions nécessaires pour mettre fin à cette boulimie foncière», s’interroge-t-il ? Avant de parler de gros bonnets qui se cachent derrière ce lotissement. «Quand vous voyez comment la mairie de Niaguis réagit, j’ose dire qu’il y a de gros bonnet derrière…».
Suspendre le lotissement et trouver des compromis ; voilà ce que propose M. Diop qui demande l’arbitrage du président de la République dans ce dossier qui dépasse aujourd’hui les autorités locales. Niaguis en colère, ses populations en colère, le lotissement enclenché dans la zone suscite le désarroi de certaines populations de la commune qui voient à travers ces opérations de lotissements une véritable «mafia».