Joint par «L’As» le Directeur général de Senico, Abdoulaye Dia, brise le silence à travers son avocat. «Abdoulaye Dia a acheté ce titre foncier 11847 Dp auprès de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade et son épouse Viviane Wade .J’ai l’acte de vente devant notaire avec moi», a précisé d’emblée Me Mbaye Dieng le conseil du patron de Senico.
Après la transaction en 2014, Abdoulaye Dia a muté les 27 hectares au nom de sa société SCI Darou Salam. Ensuite, il a assigné en justice les 245 occupants de son assiette foncière. «Ces 245 occupants avaient soutenu qu’ils ne se trouvaient pas sur le titre foncier 11847 Dp sis à Keur Massar, mais plutôt ils sont à Tiavouane Peul sur des terres de l’Etat. A la suite de l’assignation en justice, le tribunal a désigné un expert géomètre pour savoir sur quel terrain les 245 familles ont édifié leurs maisons. L’expert a indiqué dans son rapport que les 245 familles sont bien installées sur le titre foncier 11847 Dp sis à Keur Massar d’Abdoulaye Dia.
A partir de ce moment, le tribunal a homologué le rapport et ordonné l’expulsion des occupants», précise Me Mbaye Dieng. Mais auparavant, indique l’avocat, son client avait convié ces occupants à venir «renégocier leurs terrains moyennant une contrepartie raisonnable». Malgré les manifestations de ces 245 familles, la robe noire rassure que le directeur général de Senico est toujours dans les mêmes dispositions pour trouver une solution. «Il demeure dans les mêmes dispositions mais malheureusement, ces gens, au lieu de venir discuter avec M. Dia, sont là à tenir des manifestations», regrette Me Dieng.
A l’en croire, au stade actuel, Abdoulaye Dia n’a pas envisagé d’appliquer la décision de justice. Bien qu’étant dans son droit, il préfère discuter avec ces familles.
LE DEPUTE CHEIKH SECK DEMANDE UNE COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE
Les responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) recourent à des pratiques peu orthodoxes pour faire bénéficier à leurs propres militants des fonds que l’Etat a alloués aux artisans, dans le cadre des fonds Force Covid-19.
Les responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) recourent à des pratiques peu orthodoxes pour faire bénéficier à leurs propres militants des fonds que l’Etat a alloués aux artisans, dans le cadre des fonds Force Covid-19. C’est ce qu’a dénoncé le député-maire de Ndindy, Cheikh Seck, par ailleurs président de la Commission développement et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale. Il souhaite une commission d’enquête parlementaire pour clarifier la situation.
Cheikh Seck, le député-maire de Ndindy, n’est plus en odeur de sainteté avec ses camarades de la coalition Benno Bokk Yaakaar du département de Diourbel. Il les accuse d’avoir usé de moyens peu orthodoxes. En somme, le président de la Commission développement et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale a dénoncé ce week-end la manière dont certains élus du département de Diourbel procèdent, dans le cadre des inscriptions des artisans pour bénéficier des fonds alloués par l’Etat à travers Force Covid-19. Et il n’y est pas allé de main morte.
«Dans le département de Diourbel, des responsables de notre coalition, des maires et d’autres élus sont en train de travestir cette belle ettrès louable volonté du Chef de l’Etat, Macky Sall, de soutenir le monde artisanal à travers le fonds force Covid-19. En effet, ici, nous assistons à un fait insolite parce que des élus de notre coalition font dans le clientélisme en inscrivant, non pas des artisans, mais plutôt leurs propres militants pour leur faire bénéficier de ces fonds», clame t-il. Il poursuit : «Il s’agit de pratiques indignes dans une République telle que la nôtre. C’est une attitude qui est tout simplement déplorable et que nous allons dénoncer de la manière la plus rigoureuse qui soit. Et il est certain qu’on ne va pas en rester là», fulmine le parlementaire socialiste.
Le président de la Commission développement et aménagement du territoire de l’Assemblée nationale et non moins maire de Ndindy d’ajouter : «Je vais demander la création d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit apportée à cette affaire parce qu’il est hors de question que des gens qui n’ont absolument rien à voir avec les artisans puissent bénéficier de ces fonds de l’Etat à la place de ceux qui doivent y avoir droit.»
CELA PEUT FAIRE SOURIRE CERTAINS, MAIS LA SAR SE PORTE BIEN
Dans cet entretien recueilli en marge du lancement de l’opération de reboisement dans la commune de Pire, le maire Serigne Mboup s’est prononcé sur la situation de la Société Africaine de Raffinage (Sar) dont il est le Directeur général
Dans cet entretien recueilli en marge du lancement de l’opération de reboisement dans la commune de Pire, le maire Serigne Mboup s’est prononcé sur la situation de la Société Africaine de Raffinage (Sar) dont il est le Directeur général. Abordant le livre de Thierno Alassane Sall, il estime que son auteur est animé par la rancune et l’aigreur.
Vous êtes le Directeur Général de la Sar. Comment se porte réellement la Sar ?
La Société Africaine de Raffinage (SAR) se porte bien. Cela fait certainement sourire beaucoup de personnes, mais c’est la stricte réalité. Il s’agit d’une société qui a une mission de service public très stratégique, dans un environnement international très particulier, qui est le monde de la haute finance, des marchés financiers et du négoce international. Les règles y sont définies, pré établies et nous n’avons d’autres solutions que de nous y confirmer. La Sar le fait avec beaucoup de réussite depuis 1963, avec parfois des moments plus ou moins difficiles, parce que vous avez un outil qui a de l’âge, qui a besoin d’être maintenu. Il y a des enjeux financiers qui se chiffrent toujours à plusieurs centaines de milliards de Fcfa. Il s’y ajoute des partenaires financiers qui préfinancent l’importation. Et quand, il y a un déséquilibre quelque part comme le retard de paiement, cela remet évidemment tout en cause. C’est ce qui s’est passé depuis 2009. Mais ce qui est important aujourd’hui, c’est que le président de la République qui est un acteur du secteur pétrolier, pour avoir été à Pétrosen, ministre de l’Energie, administrateur de la Sar à l’époque, Premier ministre, aujourd’hui président de la République au moment où le Sénégal a fait d’importantes découvertes de pétrole et de gaz, a décidé de maintenir l’outil de raffinage de la Sar. Il nous a instruits, en nous donnant les moyens à travers son gouvernement, de lancer un important programme de modernisation et d’extension des capacités de la raffinerie. Ce programme a été lancé depuis le dernier trimestre 2019, avec l’ambition d’augmenter la capacité, de moderniser les unités, mais aussi d’être en mesure dès 2022/2023 de traiter le brut produit à Sangomar. Ce projet se déroule bien, maintenant dans la gestion quotidienne, il arrive que pour plusieurs raisons, qu’un navire vienne, qu’il ne décharge pas à temps comme ce fut le cas il y a quelques jours. Toutes les garanties sont prises pour que l’ambitieux projet soit une réalité, y compris le dispositif qui permettra à la Sar de décharger les bateaux en haute mer et non plus au port, épargnant les populations de Thiaroye, de Mbao et toute la zone traversée, d’un certain nombre de désagréments, au-delà des problèmes de sécurité, d’environnement que ce pipeline pose toujours.
Donc, il n’y a aucun risque de pénurie dans le pays
Au moment où je vous parle, nous avons redémarré les installations et l’avenir est beaucoup plus serein, puisque des mesures structurelles ont été prises au plus haut niveau. Je peux vous rassurer que le service public de la fourniture d’hydrocarbures, qui est la mission essentielle de la Sar a toujours été là, et malgré les annonces répétitives par la presse depuis 5 mois, jamais vous n’avez constaté une quelconque pénurie et plus que jamais, nous sommes dans les dispositions d’assurer une continuité régulière et sécurisée de la fourniture de produits pétroliers.
L’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, vient de publier un livre qui liste beaucoup de manquements dans la gestion des contrats pétroliers. Quelle est votre appréciation ?
Ma première constatation, c’est la confirmation d’une méconnaissance par l’auteur de ce livre de l’exploration pétrolière, du code pétrolier, de ses mécanismes et de l’interprétation que l’on peut faire des propositions techniques. Donc, le livre laisse apparaître une méconnaissance totale du code pétrolier et de l’évaluation des offres qui sont faites de tous les paramètres.
Pourtant, il contient des points précis qui indexent une mal gouvernance.
Tout cela relève de la méconnaissance. L’exemple le plus patent, c’est de dire que de zéro à x baril, Total a proposé tant et Cosmos tant. Extraire de telles choses n’a aucun sens en réalité. Parfois, on est dans des fourchettes de production et la compagnie donne des parts très importantes, mais elle sait, de par le potentiel, qu’on n’atteindra jamais ces fourchettes là, parce que ce n’est pas le pallier. Dire aux Sénégalais que Frank Timis a son bloc et qu’il n’a rien fait n’est pas conforme à la réalité. Timis a fait des choses qui ont montré le potentiel, qui a incité Kosmos à venir rejoindre. Et quand vous êtes actionnaire d’une société, il vous est loisible de vendre vos parts et dans ce cas, vous négociez avec l’acheteur, le prix qui vous convient. Ce qui n’a rien à voir avec les parts des autres actionnaires. Dire aussi que ce que Kosmos donne à Timis relève de l’argent du contribuable, c’est montrer une méconnaissance des règles de fonctionnement des choses ou ne pas être de bonne foi. Quelles que soit les conditions que le cédant accepte de donner, c’est sur ses parts qu’il les donne. Au-delà de tous ces aspects, il y a aussi l’élégance républicaine. Quand on a été dans un gouvernement, en n’ayant aucun attribut particulier outre que la confiance du Président de la République, l’élégance républicaine interdit de passer au laser tous ses collaborateurs. L’élégance tout court et la civilité auraient permis à Thierno Alassane Sall de ne pas attaquer de front. Quand on dit des choses de cette nature, il y a forcément de la rancune et de l’aigreur. Aujourd’hui, nous avons plusieurs dizaines voire des centaines d’ex-ministres qui ont géré des secteurs stratégiques et si chacun se mettait à dire tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit, il y aurait forcément des difficultés.
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LES VOIES D'UN SYSTÈME ÉDUCATIF ENDOGÈNE
Retour sur la conférence virtuelle animée ce week-end par Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf et Fatou Sow Sarr, déclinant les contours d'une école axée sur des valeurs sénégalaises
En prélude au Magal, l’Université Cheikh Ahmadou Bamba organise une série de webinaires animée par des personnalités de haut niveau. Le premier panel virtuel a réuni, samedi dernier, les professeurs Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf et Fatou Sow Sarr. Ces derniers ont démontré la manière de doter le Sénégal d’un système d’éducation endogène en se fondant sur l’éthique et les valeurs sénégalaises.
Samedi dernier, lors de la conférence virtuelle, le Pr Souleymane Bachir Diagne a ouvert les débats en se prononçant sur l’éthique du développement et du progrès. Ainsi, il est largement revenu sur l’exemple du mouridisme dont la philosophie, dit-il, n’est ni statique encore moins nostalgique.
«C’est une philosophie du mouvement. C’est un soufisme de l’affirmation de soi, de l’action et de la confrontation avec la réalité du monde. Plutôt que l’évasion dans la contemplation et l’extinction», a soutenu Monsieur Diagne. Selon lui, il ne s’agit pas de s’éteindre, mais de prendre conscience de celui que l’on est et de réaliser des attributs seigneuriaux. «Autrement dit, au lieu de s’abîmer dans l’océan de la divinité, vous réalisez en vous-même des attributs seigneuriaux. C’est dans ces conditions qu’on est en mesure d’agir dans le monde, de transformer son monde et ce faisant, de se transformer soi-même», a-t-il expliqué.
Rappelant que Cheikh Ahmadou Bamba, comme les autres grands leaders religieux, ont développé leurs enseignements pendant la période coloniale, il souligne que leur première mission était de construire une personnalité africaine pour notre région, une personnalité sénégalaise qui soit hors d’atteinte de tout ce que le colonialisme pouvait avoir de corrosif. Donc, il s’est agi, selon lui, de construire des humains accomplis, des humains qui soient en mesure de transformer leur monde et de se transformer eux-mêmes. «Leur enseignement était donc principalement orienté vers l’éthique. Parce que c’est avec l’éthique qu’on construit une personnalité. C’est notre responsabilité à nous de faire en sorte de réaliser ces valeurs en nous et de nous immerger dans ces valeurs éthiques», a préconisé Pr Souleymane Bachir Diagne. Prenant la parole, le Pr Mamadou Diouf a tout simplement indiqué que l’une des grandes réponses à la crise de l’éducation au Sénégal se trouve dans le projet de Serigne Mame Mor Mbacké. C’est-à-dire une réflexion qui permettrait de se poser les vraies questions relatives à l’organisation de l’enseignement et aux questions qui nous préoccupent aujourd’hui : Un système éducatif endogène. A l’en croire, cette tradition pédagogique a été développée par Serigne Mourtada Mbacké à côté de la tradition plus économique et politique qui est celle de la création d’une communauté. «On la retrouve de façon prégnante chez Serigne Abdoul Ahad Mbacké », dit-il.
MAMADOU DIOUF S’ELEVE CONTRE AMADOU HAMPATHE BA…
Parlant par ailleurs du progrès, le Pr Diouf a convoqué un texte de Cheikh Hamidou Kane titré: «Comme si nous nous étions donné rendez-vous». Dans ce texte, la question qui se pose est celle de l’inscription de l’Afrique dans le temps du monde, le sens du progrès et des sciences. A en croire le Professeur Diouf, l’auteur essaye de faire comprendre qu’en fait, nos traditions sont contre le progrès. «Nous n’avons pas une idée du progrès, parce que nous avons un passé qui est mythifié. Nous retournons tout le temps au passé », a-t-il expliqué. Monsieur Diouf dit s’élever toujours contre Amadou Hampathé Ba qui dit : «Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». «C’est une pensée conservatrice, rétrograde. Oui les vieillards ont leur rôle important dans la société, mais on ne peut pas penser rétroactivement, en regardant derrière. Il faut penser vers l’avant. C’est en cela que la règle de génération comme celle relative au genre sont des règles qui bloquent la société», affirme-t-il. Auparavant, il avait rappelé que les traditions sénégambiennes reposent sur deux règles. «Il s’agit de la règle de la génération –quand on est le plus jeune, on ne peut avoir la vérité-. Ensuite vient la règle du genre -quand on est une femme, on ne peut pas avoir raison», explique-t-il.
FATOU SOW SARR : «L’ISLAM EST JUSTE UN BEL ALIBI POUR RELEGUER LES FEMMES AU SECOND PLAN»
Quant au professeur Fatou Sow Sarr, elle a abordé la question des femmes dans la transmission des valeurs islamiques. Elle s’interroge d’ailleurs sur la rupture du processus qui avait permis d’avoir autant de femmes érudites dans l’histoire de notre religion. «Qu’est-ce qui s’est passé pour que les femmes soient effacées de la sorte», s’est-elle interrogée. Surtout que, dit-elle, des figures religieuses féminines érudites ont existé par le passé. Elle cite au passage Sokhna Astou Walo, Mame Diara Bousso, Sokhna Maimounatoul Mbacké, Sokhna Mai Mbacké, etc. «Pendant qu’il y a cette rupture, on voit l’apparition de femmes prédicatrices sur l’espace social sénégalais. Mais dans cet espace, nous voyons surtout des femmes qui appartiennent à l’islam alternatif, c’est-à-dire le fondamentalisme religieux, au moment où les autres femmes de l’islam confrérique sont confinées dans les daara et à l’ombre», relève-t-elle avant d’ajouter que ce choc va contribuer à des clivages de plus en plus importants. «Les femmes, à mon avis, devraient bien analyser ces mutations et regarder laquelle de ces conceptions opposées est la plus à même de favoriser les conditions de leur épanouissement», a-t-elle souligné.
En ce qui concerne par ailleurs la présence des femmes dans l’espace public, Fatou Sow Sarr soutient que l’islam n’a jamais interdit l’accès des femmes à l’espace public. Mais aujourd’hui, au fur et à mesure, les femmes sont reléguées au second plan, regrette-telle. «Comme on est dans l’espace mouride, je demande toujours à Cheikh Abdoul Ahad Gaindé Fatma comment il se fait que ce soit des hommes qui sont en avant tout le temps. On ne voit pas les femmes alors que ce sont elles qui ont institué cette manifestation. Je ne comprends pas pourquoi cette récupération des hommes. Nous sommes dans un système qui maintient la femme dans les liens de la domination. Il y a une volonté d’exclusion des femmes de l’espace de décision et de gouvernance. Je pense qu’il faut revoir la philosophie derrière. Souvent, l’islam est juste un bel alibi pour reléguer les femmes au second plan», tranche Pr Fatou Sow Sarr.
AMNESTY INTERNATIONAL PORTE LE COMBAT CONTRE LA GENDARMERIE
Les accusations de torture portées par l’activiste Ardo Gningue à l’endroit de la gendarmerie risquent de prendre une tournure judiciaire
Les accusations de torture portées par l’activiste Ardo Gningue à l’endroit de la gendarmerie risquent de prendre une tournure judiciaire. De sources dignes de foi, des organisations de défense des droits de l’Homme à l’image d’Amnesty International ont décidé de porter le combat et d’appuyer le jeune Gningue à porter plainte contre ses bourreaux, notamment le Colonel Cheikh Sarr, devant les juridictions nationales pour torture. D’ailleurs, il est convoqué demain à la Section de recherche de la gendarmerie sise à Colobane.
Lors des affrontements qui ont éclaté le vendredi14aoûtdernier à Tobène entre des manifestants et les forces de l’ordre, près d’une trentaine de personnes dont des jeunes ont été arrêtées. Au cours de leur interrogatoire, ils auraient été torturés.
L’activiste Ardo Gningue cite nommément le Colonel Cheikh Sarr qu’il aurait identifié à travers la barrette de sa tenue comme un des tortionnaires. Il l’accuse de l’avoir torturé littéralement et introduit du chanvre indien dans ses poches. Muni d’un certificat médical, Ardo Gningue engage des poursuites contre l’officier de la gendarmerie. La torture étant interdite par les conventions internationales ratifiées par le Sénégal, il est évident que beaucoup d’organisations de la société civile vont rejoindre la procédure. Amnesty International section Sénégal est déjà sur le coup. Joint au téléphone, Seydi Gassama déclare : « Nous nous sommes entretenus avec Ardo Gningue. Nous avons eu des détails du certificat médical qu’il a produit. Nous avons encouragé Ardo à porter plainte contre les personnes qui lui ont fait subir ces actes de tortures. Amnesty International va lui apporter tout le soutien nécessaire sur le plan judiciaire pour qu’il puisse obtenir justice.»
Parce que, dit-il, en matière de torture physique, la seule manière d’amener les bourreaux à répondre de leurs actes devant la justice, c’est de produire des preuves des actes de torture. «On oublie même que la torture n’est pas que physique, elle est aussi psychologique. C’est extrêmement regrettable qu’en 2020, au Sénégal, l’on continue à dire que des gens ont été arrêtés et maltraités dans les lieux de privation de liberté. Ce, malgré le travail colossal de sensibilisation qui a été fait et toutes les lois que nous avons adoptées », martèle-t-il.
Toutefois, il convient de signaler qu’il n’y a pas grand espoir quant à la suite de cette enquête, comme l’a signalé l’intéressé lui-même à travers un post sur sa page Facebook. Mais, pour M. Gassama, l’Etat a l’obligation d’enquêter sur cette affaire et de poursuivre les responsables. « Le Procureur n’a autrement à faire que d’attraire les gendarmes devant le Tribunal. Parce que lorsqu’il y a des allégations, des actes sérieux devront être menés. Et si ces allégations sont avérées, des poursuites judicaires doivent être faites conformément aux obligations du Sénégal qui a ratifié la convention contre la torture. Le Procureur est obligé d’entendre ces gendarmes accusés d’avoir torturé une personne», fait-il savoir. Il est à signaler que l’activiste est attendu aujourd’hui à la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane. Même si, signale Ardo Gningue, le motif de sa convocation ne lui a pas été notifié, certainement ce sera pour écouter sa version. Par ailleurs, la plupart des organisations avec lesquelles il luttait, notamment «Aar LiNu Bokk», sont sur le pied de guerre afin de l’accompagner.
LA GENDARMERIE REJETTE
Même si la gendarmerie réfute la thèse d’une torture dans un communiqué parvenu à L’AS, la maréchaussée a déclaré qu’une enquête administrative a néanmoins été ordonnée par le Haut commandement pour faire la lumière sur cette affaire et prendre les mesures appropriées le cas échéant.
Toutefois, précise la gendarmerie, l’action de son personnel s’inscrit dans le cadre de l’exécution des réquisitions délivrées par les autorités administratives compétentes pour le maintien de l’ordre. Mieux, à la suite de la lecture du communiqué de la gendarmerie, le résultat de l’enquête est connu d’avance. Car avance-t-elle, au cours de ces opérations menées à Tobène du 13 au 15 août 2020, aucun fait anormal n’a été rapporté.
LE SENEGAL A REUSSI A OBTENIR UN CERTAIN NOMBRE DE SUCCES
Bilan honorable. C’est ce que pense Amadou Alpha Sall à mi-parcours de la gestion de la Covid-19
La pandémie de la covid-19 est loin de connaître son épilogue. Mais pour le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Alpha Sall qui était l’invité du JDD sur ITV, le Sénégal, a toutes les raisons de se réjouir de la gestion de la maladie.
Bilan honorable. C’est ce que pense Dr Amadou Alpha Sall à mi-parcours de la gestion de la Covid-19 au Sénégal. Sans s’enflammer, le directeur de l’Institut Pasteur soutient : « Au rang des pays qui sont confrontés à la Covid-19, le Sénégal, que cela soit en Afrique ou dans le monde, a réussi à obtenir un certain nombre de succès.» Des bonnes notes, d’après lui, qui font que l’expérience du Sénégal est souvent échangée à travers le monde.
Selon le membre imminent de la riposte contre la pandémie, c'est ce qui explique leur récent voyage à Banjul. « Sur demande de notre gouvernement, les professeurs Moussa Seydi, Bousso, Pape Samba Ba et moi, nous nous sommes rendus en Gambie pour un échange avec les Gambiens sur l’expérience du Sénégal. Mais aussi les appuyer dans d’autres domaines où ils pensent que le Sénégal a fait des efforts », renseigne Dr Sall avant d’ajouter : « C’était un échange fructueux. Nous avons appris mais nous avons apporté notre expérience. Et cela est tout à l’honneur du Sénégal. » Il signale en outre que les rapports de bon voisinage permettent au Sénégal de mieux gérer sa crise et à la Gambie également de mieux gérer la sienne.
Apportant en outre un éclairage sur la diminution du nombre de tests réalisés, le directeur de l’institut Pasteur déclare : «Au début, le choix était de tester tout le monde, c’est-à-dire les cas suspects, leurs contacts, etc. Mais nous avons remarqué, jusqu’au mois de juin, qu’on testait beaucoup avec un taux de positivité relativement faible avec une majorité assez asymptomatique. Ce qu’il faut savoir, c’est que si les gens sont asymptomatiques, ils transmettent beaucoup moins. » Rappelant dans la foulée qu’une personne qui ne tousse pas ne projette pas le virus. Et qu’une personne qui n’éternue pas le projette moins aussi.
Ainsi nous édifie Dr Amadou Alpha Sall, dans un contexte où il est extrêmement important d’aller vite, se concentrer sur les gens qui ont des symptômes, les tester et utiliser ces personnes. « Voir les contacts qui sont autour d’eux et qui présentent des facteurs de risques est une stratégie pour contenir rapidement les choses et éviter de tester beaucoup pour rien», renchérit le médecin.
PLUS DE 120 MILLE TESTS REALISES A CE JOUR
Il a fait savoir par ailleurs que l’Institut Pasteur de Dakar a réalisé plus de 120 mille tests, depuis l’apparition de la Covid-19 au Sénégal, en mars 2020.Dans la foulée, il a estimé que cette structure sanitaire a la capacité minimale de réaliser 2000 tests par jour. « Une capacité qui n’est toujours pas atteinte. Parce que les autorités sanitaires qui font la commande ont adopté une approche graduelle », révèle-t-il, soulignant qu’il leur est arrivé de faire 1800 tests et de les rendre dans la journée. Le patron de l’institut Pasteur précise aussi que l’essentiel des tests est gratuit.
SADIO MANE PENSE DE PLUS EN PLUS AU FC BARCELONE
Auteur d’une belle saison avec Liverpool, Sadio Mané aurait été proposé au FC Barcelone. Mais la presse espagnole va plus loin ce samedi en expliquant que le Sénégalais pourrait être tenté par un départ d’Angleterre.
Auteur d’une belle saison avec Liverpool, Sadio Mané aurait été proposé au FC Barcelone. Mais la presse espagnole va plus loin ce samedi en expliquant que le Sénégalais pourrait être tenté par un départ d’Angleterre.
30 ans après, Liverpool a enfin retrouvé une place sur le trône. Sacrés champion de Premier League il y a quelques semaines, les Reds ont réalisé une grosse saison sur la scène nationale en finissant le championnat anglais avec 99 points, soit dix-huit de plus que leur dauphin Manchester City. Et pour aller chercher ce titre, la formation de Jürgen Klopp a pu compter sur Sadio Mané, auteur de 18 buts et 9 caviars en 35 apparitions.
Désormais, avec cet objectif rempli, l’international sénégalais (61 capes, 16 réalisations) va-t-il continuer avec les pensionnaires d’Anfield, alors que son contrat court jusqu’en 2023 ? Récemment, les médias espagnols et notamment Sport affirmaient que ce dernier avait été proposé au... FC Barcelone, qui agite la planète football depuis plusieurs jours et cette humiliation face au Bayern Munich en quart de finale de Ligue des Champions, à Libsonne (2-8). Mais ce samedi, Mundo Deportivo va plus loin.
MANE-KOEMAN, ACTE II ?
D’après les informations du média catalan, Sadio Mané semble ouvert à un départ, et plus précisément du côté de la Catalogne. Le joueur âgé de 28 ans, qui apprécierait le FC Barcelone, verrait d’un bon œil le changement en cours du côté des Blaugranas, avec pour débuter la nomination de Ronald Koeman au poste d’entraîneur. Un coach que connaît bien le Sénégalais puisqu’ils ont passé deux saisons ensemble à Southampton, entre 2014 et 2016. Mundo Deportivo ajoute que «sa relation avec Klopp est bonne, mais pas autant qu’il y a quelque temps». La publication espagnole développe en effet, en expliquant que le Red est moins exposé que des joueurs comme Mohamed Salah, Roberto Firmino ou encore Jordan Henderson, alors que sa saison a été très bonne.
De là à partir au Barça, il y a encore du chemin. MD parle d’un possible transfert à 120M€, un prix exorbitant aujourd’hui pour le FC Barcelone, qui doit d’abord régler le cas Lionel Messi. Mais Sadio Mané, lui, ne serait pas contre un nouveau challenge.
LE POISSON, UNE DENRÉE RARE ET CHÈRE
Dans ce reportage, les acteurs des marchés de Soumbédioune et de Hann exposent toute leur détresse
En général, pendant la période d’hivernage, le poisson ne remplit pas les étals, dans les marchés dédiés de Soumbédioune et de Hann. A cette situation s’est greffée la pandémie de la Covid-19qui a drastiquement fait baisser les chiffres d’affaires à 75% selon les pêcheurs, mareyeurs et autres vendeuses des quartiers de Dakar. Dans ce reportage, les acteurs des marchés de Soumbédioune et de Hann exposent toute leur détresse.
Soumbédioune. Connu pour son village artisanal mais surtout pour son marché aux poissons couru par les Dakarois, le lieu qui grouillait de monde dès le milieu de l’après-midi est devenu presque désert en cette période de pandémie. Le poisson, rare en hivernage, est devenu cher. Les quelques prises débarquées sur la plage se vendent difficilement. Elles ne font même plus l’objet de commandes des hôtels et restaurants qui inscrivent cette denrée sur leurs cartes de menu. Une situation durement ressentie par les pêcheurs et mareyeurs. Sur place, le jalonnement des pirogues le long du quai de pêche laisse deviner une forte diminution de l’activité. Modou Guèye, fraichement descendu de sa pirogue après avoir déchargé la pêche du jour qu’il doit livrer à son client se confie: «Oui, nous revenons de 4 jours passés en mer. En cette période d’hivernage, trouver du poisson c’est extrêmement difficile. Parce que les eaux se mélangent et les poissons se retranchent sous les rochers et autres refuges. Ensuite, à tout moment la situation peut être compliquée parce qu’il peut y avoir des vents et des tempêtes. Comme vous le constatez, il y a beaucoup de pirogues sur le quai, mais en temps normal, ça ne se passe pas comme ça. C’est dire que les pêcheurs ne vont plus en mer». Conséquence, dit-il: «Notre chiffre d’affaires a drastiquement baissé. Donc, nous vivotons».
UNE BAISSE DE 75% DU CHIFFRE D’AFFAIRES
Trouvé sur les lieux, Moustapha Sène, mareyeur affirme. «Nous avons toujours vendu du poisson aux hôtels et aux grands restaurants. Mais, la pandémie a changé la donne. Il n’y a plus de commandes venant de ces clients-là. Ce qui nous essouffle économiquement. Nous avons perdu 75% de notre chiffre d’affaires». Contextualisant cette pandémie à l’hivernage, le mareyeur se félicite de la vente des poissons dans les quartiers. Une nouvelle activité pratiquée de plus en plus par des femmes, et des jeunes. La raison est qu’ «aujourd’hui, les clients ne viennent plus dans ce marché par peur de choper le corona qui fait des ravages. Cette nouvelle activité de nos femmes et mamans qui viennent chercher des poissons ici et ensuite vont les revendre dans les quartiers participe à maintenir le dynamisme de l’activité qui est fortement affectée par la covid-19 et l’hivernage». Yacine Ndao, une Sénégalaise toute en rondeurs, est quant à elle, vendeuse de poissons. Trouvée sur la berge, elle se livre. «Je suis ici depuis ma tendre enfance. J’ai appris ce métier de mes parents. Donc, j’en suis l’héritière. Je peux dire que l’activité a perdu toute sa densité. La ressource est de plus en plus rare et les clients aussi. Avant la covid-19, mes clients venaient ici se ravitailler. Et quelques fois, ils passaient commande commande et moi je me chargeais de la livraison, en travaillant avec des jeunes gens très dynamiques qui ont une moto »
DES CAMIONS FRIGORIFIQUES PRESQUE VIDES
Au quai de pêche de Hann, la situation est la même. Seules quelques personnes occupent les lieux qui jadis, ne désemplissaient pas. Tout laisse deviner une situation particulière mais surtout difficile à vivre. La Covid19 dicte sa loi. Les camions frigorifiques sont presque vides. La ressource est rare comme le confirme Cheikh Mbaye. «Voilà depuis bientôt une semaine que nos camions frigorifiques sont stationnés ici Nous attendons à avoir du poisson. Mais c’est difficile parce que les pêcheurs ne vont plus en mer en période d’- hivernage. D’où la rareté de la ressource».
Toutefois, il nourrit l’espoir de trouver la denrée à tout moment : «Ceux qui sont en mer depuis des semaines peuvent arriver à tout moment. D’ailleurs ils commencent à arriver au compte-gouttes. Nous ne perdons pas espoir. Ceux qui sont arrivés, nous confirment que d’autres suivront, voire les semaines à venir». Un autre homme, la cinquantaine révolue confirme la même situation trouvée à Soumbédioune. «Ici, l’activité est presque au point mort. Regardez cette pirogue à quai. La pêche n’est pas abondante. En période d’hivernage comme d’habitude, il est difficile de trouver du poisson».
Pour ce qui est de la vente des poissons dans les quartiers, il dira: «Ce commerce se développe de plus en plus et surtout depuis le début de cette pandémie à covid-19». Mais, «il n’altère en rien l’activité proprement dite». Car, croit-il savoir: «Chacun devrait pouvoir se tirer d’affaire. Nous la considérons comme activité connexe qui participe au développement du secteur».
ON NE PEUT VOULOIR UNE CHOSE ET SON CONTRAIRE
Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui pour la démocratie participative et de la bonne gouvernance ( GRADEC), Ababacar Fall se prononce sur l’impact du rythme de l’évolution du dialogue politique sur la tenue des prochaines élections locales
Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui pour la démocratie participative et de la bonne gouvernance ( GRADEC), Ababacar Fall se prononce sur l’impact du rythme de l’évolution du dialogue politique sur la tenue des prochaines élections locales. Tout en précisant qu’il n’est pas pour théoriser un troisième report de ce scrutin, Ababacar Fall a tout de même précisé qu’il sera très difficile voire impossible en l’état actuel, de faire l’audit du processus électoral puis d’organiser ces élections à la date du 28 mars 2021 au plus tard.
«Si les acteurs politiques peinent à trouver un compromis autour des points essentiels à l’amélioration du processus électoral, cela ne constitue pas une première. En effet dans l’histoire politique du Sénégal, si l’on considère tous les cadres de concertation sur le processus électoral mis en place ; que ce soit la Commission technique de revue du Code électoral ou les différentes commissions cellulaires instituées autour des questions politiques, les acteurs ne se sont jamais accordés sur certaines questions politiques à enjeux majeurs tel que le changement du mode de scrutin, le bulletin unique ainsi que la personnalité en charge de l’organisation des élections. De tout temps, il a fallu l’arbitrage du Président de la République pour trancher certaines questions. Il serait à mon avis illusoire de croire que le dialogue politique en cours déroge à cette réalité.
En tout état de cause, il faudra bien que le dialogue se termine sur des points d’accords, de désaccords et des points relégués aux calendes grecques tant les enjeux politiques autour de ces questions restent importants pour les acteurs, selon qu’ils sont dans l’opposition ou dans la majorité. Aujourd’hui, la question principale qu’il faudra résoudre, c’est l’organisation des élections locales qui ont été déjà reportées à deux reprises afin de mettre fin à l’illégalité dans laquelle se trouvent les conseils municipaux et départementaux depuis un certain temps. Dès lors, se pose la question de la tenue de ces élections à la date projetée au 28 mars 2021.
UNE ALTERNATIVE S’OFFRE AUX ACTEURS DE TOUS BORDS
«La première est d’organiser les élections à la date du 28 mars 2021. Cela suppose que deux points d’accords importants sur lequel un consensus a eu lieu soient remis en cause et différés juste après la tenue des élections et que immédiatement l’on s’attèle à la révision des listes électorales qui n’a pas été organisée depuis deux ans pour permettre aux primo votants de s’inscrire et à ceux qui veulent procéder à des modifications d’adresses électorales de le faire. Les questions impactant les élections locales telles que l’élection des adjoints aux maires ou vice-président de Conseil départemental, la fixation de la caution n’étant pas de nature à empêcher la tenue des élections puisqu’en cas de désaccords définitifs, le président de la République à qui les conclusions des travaux seront remises pourra trancher en vertu de son pouvoir d’arbitre.
DIFFERER LA TENUE DES ELECTIONS JUSQU’EN JUIN 2021.
«Si on en veut procéder à l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral depuis la refonte partielle de 2016 jusqu’à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de février 2019, il faudra se résoudre à décaler la date pour rattraper le temps perdu. Ces deux opérations du point de vue de leur complexité et des délais que cela nécessite ne peuvent pas se faire en moins de trois mois au minimum alors même que le processus devant nous mener à la réalisation de ces importantes opérations qui constituent les déterminants essentiels de la tenue des élections n’ont pas encore été lancées.
Sans compter le temps du dépôt des rapports d’audit et de l’application des conclusions et recommandations issues de ces opérations. La révision exceptionnelle des listes électorales qui s’en suivra nécessitera également un délai de trois mois au moins entre l’enrôlement, le traitement de la révision, l’ouverture de la période contentieuse, la consolidation du fichier et la production des cartes d’électeur. On se rend compte qu’en agrégeant tous ces délais, on dépasse largement la date à laquelle le dépôt des listes de candidatures devrait se faire c’est-à-dire la première décade de janvier 2021, conformément au Code électoral qui dispose en ses articles L.244 et L.280 que « les dossiers de candidature sont déposés à la Préfecture ou à la Sous-préfecture, auprès d’une commission instituée par arrêté, 80 jours au moins et 85 jours au plus avant la date du scrutin….. ».
Loin de moi l’idée de théoriser ou de me faire l’avocat d’un report ; mais d’un point de vue technique, on se rend compte que de réelles difficultés existent qu’il ne faut pas feindre d’ignorer. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, a-t-on l’habitude de dire. Ce sont les acteurs qui ont demandé et obtenu l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral avant la tenue de toute élection fiable, demande somme toute légitime. On ne peut pas donc vouloir une chose et son contraire, l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral auront à n’en point douter des conséquences sur la date des élections qu’il faudra nécessairement revoir si on veut aller aux élections dans des conditions d’organisation susceptibles de ne souffrir d’aucune contestation.
Par conséquent on ne peut pas vouloir réaliser ces opérations et en même temps respecter la date projetée. La question qu’il urge de régler, c’est la situation des conseils départementaux et municipaux qui sont dans l’illégalité puisque leurs mandats sont arrivés terme depuis longtemps».
VERS UN TROISIÈME REPORT DES LOCALES
Le régime de Macky Sall pourra-t-il relever le défi d’une organisation sans contestations des prochaines élections municipales et départementales à date échue ? Où va-t-il acter un troisième report de ce scrutin ?
L’organisation des prochaines élections municipales et départementales s’annonce comme un véritable défi pour le Sénégal. A sept mois de l’échéance du 28 mars 2021 fixée par la tenue de ce scrutin, aucun acte allant dans le sens de sa préparation n’est pourtant pas posé par les autorités compétentes. Ce qui présage d’un troisième report.
Le régime de Macky Sall pourra-t-il relever le défi d’une organisation sans contestations des prochaines élections municipales et départementales à date échue ? Où va-t-il acter un troisième report de ce scrutin ?
En effet, alors qu’on est à quelque sept mois de l’échéance du 28 mars 2021 fixée par des acteurs politiques engagés dans le dialogue au niveau de la Commission cellulaire pour la tenue de ce scrutin, aucun acte n’est pourtant, pour le moment, posé par les autorités compétentes allant dans le sens de la préparation de ce scrutin devant permettre le renouvellement des élus au niveau des collectivités territoriales dont les mandats ont expiré depuis 2019. Pas même les opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales prévues par le Code électoral, à son article L.39 alinéa 5 qui dispose «qu’avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des listes électorales est décidée par décret pour définir les conditions et modalités d’organisation de cette importante phase du processus électoral». Il en est également de même du décret fixant la date de ces prochaines élections municipales et départementales.
À ce flou dans le jeu démocratique sénégalais, il faut également ajouter la situation hypothétique de ce dialogue politique entre une partie de l’opposition et la majorité présidentielle au sein de la Commission cellulaire dirigée par le Général à la retraite, Mamadou Niang. En effet, appelé par le chef de l’Etat dans la foulée de la confirmation par le Conseil constitutionnel de sa réélection pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 26 février 2019, ce dialogue politique avait pour but de créer un nouveau cadre d’organisation du jeu politique consensuel à l’image de celui de 1992 avant ces prochaines locales.
Seulement, l’évolution des discussions avec notamment le désaccord autour de la plupart des grandes questions essentielles longtemps considérées comme des avancées démocratiques, du fait du refus catégorique de la majorité, ne milite pas pour la tenue de ces élections au premier trimestre de 2021. Il en est ainsi de la question du cumul de fonction de président de la République et de Chef de Parti; du bulletin unique ou encore de l’autorité en charge de l’organisation des élections ainsi que du financement des partis politiques; du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral. Le blocage de la plupart de ces questions déjà abordées et validées par les Assises nationales dont la charte de gouvernance démocratique est signée par tous les membres fondateurs de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakar, par le président de la République et son camp, fait également partie des facteurs qui ne militent pas en la faveur de la tenue à date échue de ces élections.
A rappeler que pour la revue du processus électoral et l’audit du fichier électoral, un consensus des acteurs politiques engagés dans le dialogue politique a été obtenu depuis le début 2020. Et, il appartenait au gouvernement de procéder au lancement de l’appel à candidatures en vue de la sélection d’un cabinet d’audit indépendant chargé de conduire cette mission. Seulement, jusque là, rien n’a été fait alors qu’il ne reste que quelques mois avant la date butoir fixée au 28 mars 2021. Toute cette situation nous pousse à se demander si, le pouvoir du président Macky Sall ne serait pas contraint de travailler pour un troisième report de ce scrutin.