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11 septembre 2025
LA FACE CACHÉE DES CENTRES D’APPELS
Entre emplois précaires, surexploitation, non-respect du droit des travailleurs, la plupart des centres d’appel frisent l’esclavage. A côté, une sous-activité communément appelée « ligne rose » fait recette en sourdine
Service client, renseignements…les centres d’appels offrent d’importantes alternatives aux entreprises. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. En effet, entre emplois précaires, surexploitation, non-respect du droit des travailleurs, la plupart des centres d’appel frisent l’esclavage. A côté, une sous-activité communément appelée « ligne rose », fait recette en sourdine.
Place forte de la relation client en Afrique francophone, la capitale sénégalaise Dakar attire de plus en plus de centres d’appel. Des filiales de grands groupes internationaux ont posé leurs baluchons. De Pcci aux américains d’IBEX Global, en passant par Call Me détenu par un homme d’affaires sénégalais, ils sont nombreux à se disputer le marché sénégalais. A côté de ce qu’on pourrait appeler les précurseurs, beaucoup de petites structures voient de plus en plus le jour et la plupart de manière clandestine. Même si ces petits Poucet se contentent de petits marchés, ils ont eu le mérite de rendre le marché très concurrentiel. L’un des précurseurs, Pcci, en est la preuve par mille. Créée en 2001, l’entreprise est présente dans plusieurs pays. Avec plus de 1 300 employés au Sénégal, elle a connu une période très difficile qui l’a d’ailleurs poussée à se séparer de plusieurs travailleurs. Mais selon cet ancien de la boite, ce qui arrive à Pcci n’épargne aucun centre d’appels. «Certains problèmes sont plus exposés que d’autres. Mais aujourd’hui, tous les centres d’appels traversent des difficultés énormes. La plupart d’entre eux comptaient sur les gros clients. Mais certains d’entre eux ont commencé à internaliser le service client, ce qui fait que la marge de manœuvre a considérablement baissé. Beaucoup ont réduit leur effectif», révèle-t-il.
EMPLOI TEMPORAIRE…
Ils sont étudiants, jeunes diplômés…les profils sont variés dans les centres d’appels, chez les travailleurs des centres d’appels. Animatrice dans une télévision de la place, cette dame, la quarantaine, a passé beaucoup d’années dans le métier de télé conseillère dans des centres d’appels. Selon elle, c’était un emploi provisoire, le temps de trouver un travail pérenne. « Au début, je me suis dit que je pouvais y gagner ma vie en attendant de trouver mieux. Mais finalement, j’y ai passé presque une année», témoigne-t-elle. Selon elle, si les centres d’appels continuent d’attirer des jeunes, c’est parce que ces derniers n’ont pas le choix. «Aujourd’hui, même pour trouver un simple stage, c’est la croix et la bannière. On ne peut pas attendre désespérément. Faute de grive, on se contente de merle. J’ai trouvé sur place des gens qui ont passé plus de deux ans là-bas. Ils n’ont pas le choix», dit-elle. Gérant d’une boutique multiservices, Abdoul a passé près de deux ans dans un centre d’appels. Mais même s’il y gagnait une somme qui lui permettait de joindre les deux bouts, Abdoul dit avoir perdu énormément de temps. «C’est assez sécurisant de savoir qu’à la fin du mois, on perçoit quelque chose, mais le vrai danger, c’est qu’on oublie qu’on n’est pas formé pour faire carrière dans ce secteur. J’ai connu là-bas beaucoup de jeunes qui ont leur diplôme, mais qui ne pensent plus à déposer des demandes ailleurs. Ils sont presque résignés», révèle-t-il.
PLUS DE DIX HEURES DE TRAVAIL PAR JOUR
Selon Abdoul, si aujourd’hui la plupart de ceux qui travaillent dans ces centres d’appels n’ont pas le temps de faire autre chose, c’est parce que le nombre d’heures de travail dans les centres d’appels est infernal et frise l’exploitation. «Certains commencent à 6 heures du matin pour terminer à 17 heures. On n’a droit qu’à une pause déjeuner qui ne dépasse pas 30 mn. Si vous voulez prier, soit vous attendez la fin de la journée soit vous le faites avant. On est presque utilisé comme des machines. Et comme ce sont des emplois précaires, personne n’ose protester. La plupart d’entre nous n’avaient même pas de contrat», révèle-til. Pire, selon cette employée d’un centre d’appels, au travail, la liberté est vraiment restreinte. En effet, révèle-t-elle, ceux qui doivent démarrer à six heures bénéficient du véhicule de ramassage, mais ni plus, ni moins. «Une fois dans l’enceinte de l’entreprise, on n’a même plus le droit de parler au téléphone. C’est à la limite de l’esclavage», déplore-t-elle.
Titulaire d’une licence, Amdy n’avait pas les moyens de se payer une formation pour poursuivre ses études. C’est alors qu’il intègre un centre d’appels. «Je pensais pouvoir faire des économies pour me payer un master une année plus tard. Mais déjà le rythme a fini par tuer en moi tout ce qui était envie de poursuivre mes études. En plus, avec des salaires qui n’atteignaient même pas 100 000 francs, j’ai vite revu mes ambitions », regrette-t-il.
DES SALAIRES ENTRE 80 ET 150 000 FRANCS
Comme les clients, les opérateurs travaillant dans les centres d’appels sont divisés en équipes. Chaque groupe s’occupant d’un type de client donné. Des employés ayant le niveau du Bfem au master, on en trouve en pagaille dans les centres d’appels. Et le choix du département se fait en fonction du niveau d’études. Cependant, quel que soit le niveau d’études, le salaire frôle la misère. « Pendant deux ans, j’ai gagné moins de 100 000 francs. Il a fallu que je commence à former de nouveaux venus pour percevoir 100 000 francs pour des horaires de travail qui dépassent les dix heures par jour. Il y a beaucoup de personnes qui gagnent beaucoup moins que cela. C’est assez surprenant. Mais si ça ne change pas, c’est parce que la demande est très forte. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui viennent postuler par jour. Il y a des centaines de demandes qui attendent. En quelque sorte, c’est soit tu acceptes soit tu cèdes la place », confie-t-elle.
LA LIGNE ROSE, LA BONNE AFFAIRE
A côté des centres d’appels très connus, ils sont nombreux à être dans le secteur et dans le plus grand anonymat. Mais ils ne se plaignent pas pour autant. Bien au contraire, ils se font énormément d’argent. Cette dame, sous le couvert de l’anonymat, y a fait fortune. Aujourd’hui reconvertie dans la vente d’articles de femmes, c’est grâce à son expérience dans un centre d’appels dont elle taira le nom qu’elle a financé son activité. Elle était dédiée à un service secret au sein du centre d’appels qu’on appelait la ligne rose. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le business n’est pas catholique. « C’est un numéro spécial. Il y a même des gens qui travaillent dans le centre, mais qui ignorent son existence. Le travail consiste à recevoir des appels de personnes qui veulent être excitées au téléphone. Le plus souvent, ce sont des personnes âgées, des occidentaux en majorité. Le truc consiste à leur dire des mots excitants, parfois des gémissements. Ils vont jusqu’à s’exciter au téléphone », explique-t-elle.
Et pour en tirer le maximum, la conseillère doit tout faire pour retenir son client le plus longtemps au bout du fil. « C’est en fonction de la durée de l’appel que la commission est calculée. Il m’arrivait de gagner près de 300 000 francs en moins de 15 jours », reconnaît-elle. Si avec ces gains importants, elle a pu faire des économies jusqu’à lancer une activité, ce n’est pas le cas pour beaucoup de ses amies. En effet, dit-elle, la plupart sont tombées dans le piège de l’argent facile. « Il suffit d’avoir une belle voix, savoir se montrer sexy et très sensuelle. Il y a beaucoup de centres d’appels qui font cela », révèle-t-elle. Cependant, le business ne se limite pas à cela.
Selon une de ses amies qui a une expérience de 5 ans dans les lignes roses, au-delà de la séduction en ligne, qui n’est rien d’autre qu’une forme de prostitution virtuelle, il y a une activité qui passe sous le nez et la barbe même du gérant du centre d’appels. « Souvent, tu peux avoir un client au téléphone, il est tellement excité qu’il veut même te proposer de t’inviter moyennant de fortes sommes d’argent qu’il est presque difficile de refuser. La tentation est très forte. Parce qu’en cherchant à exciter la personne, on s’excite soi-même. Rapidement on tombe dans le piège. Je connais beaucoup de filles qui ont fait fortune dans ce créneau», révèle-t-elle.
LE COUP DE COLERE DU FRAPP
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du mouvement citoyen Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP-France Dégage) ne dissimule pas sa colère sur l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement.
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du mouvement citoyen Front pour une Révolution Anti-Impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP-France Dégage) ne dissimule pas sa colère sur l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement. Au cours d’une conférence de presse organisée hier, Guy Marius Sagna et ses camarades ont estimé que Macky Sall a, par ce nouveau remaniement, ouvert les caisses de l’Etat à des prébendiers. Ils ont par ailleurs annoncé une grande marche pour le samedi prochain.
Le Frapp n’est pas surpris de l’entrisme d’Idrissa Seck dans le gouvernement. C’est pourquoi le mouvement citoyen est dans tous ses états. Car à l’en croire, ce choix politique opéré par le Chef de l’Etat confirme son entreprise de prévarication des ressources publiques. D’après Guy Marius Sagna et ses camarades, au lieu de s’attaquer aux problèmes de l’heure auxquels font face les populations, le président Sall s’est mis à associer ses opposants à la dilapidation des deniers publics. « Pour le SEN du FRAPP, l’essentiel n’est pas un remaniement ministériel politicien et un élargissement du « pacoo » ndlr (pillage) national à d’autres partis politiques qui se réclamaient de l’opposition », signale-t-on dans un communiqué reçu à « L’As ».
Pour le Secrétariat Exécutif National du Frapp, l’urgence est dans la réduction du train de vie de l’Etat avec notamment la suppression du CESE, du HCCT, du CNDT, du HCDS. Mais aussi, ajoute-t-il, dans la prise de mesures immédiates pour faire face à la crise économique et sociale qui frappe le peuple sénégalais, conséquences des options politiques du président Macky Sall qui envoient notre jeunesse à l’émigration irrégulière. Au sujet de la résurgence de l’émigration irrégulière, Guy Marius Sagna et ses camarades jugent inacceptable le silence du président Sall sur sa politique de jeunesse qui conduit d’ailleurs les jeunes à arpenter les chemins de l’émigration clandestine.
« Le FRAPP dénonce l’irresponsabilité du président Macky Sall qui avait dit au peuple, avec quelques cas de coronavirus, que « l’heure était grave » mais qui garde un silence méprisant devant les centaines de jeunes que ses politiques ont condamnés à mort dans l’océan Atlantique, dans le désert du Sahara quand ils ne sont pas recrutés par les groupes terroristes », accable le SEN du Frapp. C’est pourquoi, s’alarment les activistes, il est hors de question, à l’heure de la relance de notre économie, de maintenir le schéma du système néocolonial mis à nu par le coronavirus. Il ne s’agit pas, d’après Guy Marius et ses amis, de relancer le moteur d’une machine qui produit la dépendance sanitaire, pharmaceutique, alimentaire, monétaire et budgétaire avec comme conséquences le pillage de nos ressources halieutiques, minières produisant pauvreté et chômage endémique. « L’heure est aussi à l’arrêt du « pacoo » et du « tong-tong » national dirigés par la bourgeoisie bureaucratique du président Macky Sall », invite le Secrétariat Exécutif National du Frapp. Enfin, Le FRAPP a exprimé sa grande inquiétude sur les questions de la 3e candidature et de la manipulation des sentiments ethniques au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire. A cet effet, il a appelé le président Macky Sall, son parti et sa coalition, ainsi que les différents acteurs politiques de la Guinée et de la Côte d’Ivoire à la responsabilité. Non sans inviter tous les démocrates ouest-africains à faire front afin de barrer collectivement la route aux projets de 3e candidature.
MARCHE SAMEDI PROCHAIN
Le Frapp, l’un des membres du front multi-lutte Doyna, a invité, après avoir plusieurs fois demandé la satisfaction de ses doléances, tous les citoyens à participer à sa marche prévue le samedi 07 novembre à partir de 15h à la place de l'Obélisque. Il s’agit pour eux, sur la question foncière, de demander au nouveau gouvernement du Président Macky Sall « de suspendre les déguerpissements et démolitions de maisons des populations dans le cadre des litiges fonciers, de s’inspirer des jurisprudences BERTIN et MARTIN, l’arrêt des spoliations foncières, de mener des audits fonciers communaux, départementaux et nationaux et de fixer une délimitation des zones urbaines, classées, des terroirs et pionnières ». Mais aussi, ils réclament à l’Etat de lister tous les litiges fonciers et de les régler en accordant la priorité aux paysans et éleveurs, aux intérêts des populations, à la protection de l’environnement. Le Frapp demande entre autres sujets à l’Etat « de rendre aux populations cette gestion, particulièrement dans les localités où les populations sont éprouvées par la présence des opérateurs privés, de suspendre tous les licenciements et d’annuler tous les licenciements effectués pendant la période du coronavirus, et la réforme de l’inspection du travail et l’électrification de tous les villages. »
«NOUS PARTAGEONS NOS FRONTIERES AVEC DES PAYS QUI ONT DE GRANDS DEFIS SECURITAIRES»
Pour l’ancienne présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), Mme Aminata Touré , la problématique de l’extrémisme religieux dans le Sahel interpelle le Sénégal
Pour l’ancienne présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), la problématique de l’extrémisme religieux dans le Sahel interpelle le Sénégal. Présidant le séminaire d’Africa Jom Center sur l’Etat de droit et l’extrémisme violent au Sahel, Mme Aminata Touré a affirmé en effet que c’est une question centrale puisque le Sénégal partage ses frontières avec des pays qui ont de grands défis sécuritaires.
Le Sénégal est pour le moment épargné par les attaques des extrémistes religieux. Pour autant, l’ancienne présidente du CESE pense que le pays ne doit pas s’endormir sur ses lauriers concernant cette question. Pour elle, c’est une question centrale parce que le Sénéga lfait partie du Sahel. «Et nous partageons nos frontières avec des pays qui ont de grands défis sécuritaires», souligne Mme Aminata Touré qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce séminaire de deux jours portant sur l’Etat de droit et l’extrémisme violent au Sahel.
Devant d’imminents chercheurs comme le Pr Mamadou Diouf de l’université de Colombia, Pr Fatou Sow Sarr, Pr Abdoulaye Bathily ou encore la ministre et historienne Penda Mbow, elle a indiqué qu’il est important aujourd’hui de réfléchir collectivement, chacun avec son expérience, pour des actions de préventions. Restant dans le même sillage, elle rappelle que ce sont les jeunes qui sont les plus visés par les extrémistes religieux. C’est pourquoi, signale-telle, il urge à travers l’Etat de droit que les jeunes, au même titre que les femmes, puissent participer économiquement, socialement et même politiquement à la gestion du pays. «Ils pourront avoir des actions dans les communautés pour sensibiliser parce que souvent, c’est le désespoir, la pauvreté qui les jettent dans les bras des mouvements extrémistes», souligne l’ancienne locataire de la Primature.
A l’en croire, il faut miser sur la prévention communautaire parce que les extrémistes n’utilisent pas des méthodes conventionnelles. En outre, elle a affirmé qu’il faut lutter contre la paupérisation extrême de la jeunesse et lui donner un espoir. Dans la foulée, l’ancienne ministre de la Justice plaide pour une régulation des réseaux sociaux. «Il ne s’agit pas d’arrêter Internet mais de réfléchir et de trouver ensemble une manière de régulation pour que les messages haineux et de radicalisation ne mobilisent pas les jeunes», préconise-t-elle tout en ajoutant que beaucoup de jeunes se sont radicalisés à travers les réseaux sociaux.
ALIOU TINE : «LA REPONSE A L’EXTREMISME RELIGIEUX N’INCOMBE PAS EXCLUSIVEMENT AUX ARMEES ET AUX FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE»
Pour sa part, le président d’Africa Jom Center, Aliou Tine, trouve que la déconnexion de certaines communautés qui se radicalisent ou adhèrent volontairement ou par contrainte à l’idéologie de l’extrémisme violent mérite d’être étudiée pour trouver les raisons profondes et souvent inexpliquées ou incompréhensibles. «S’il y a un aspect négligé, oblitéré ou subalterne des réponses et stratégies sécuritaires, figure un des aspects les plus importants et les plus complexes qui porte sur la guerre du sens dans un contexte politique et idéologique africain caractérisé par l’entropie, la perte de sens et une crise majeure de la représentation démocratique», renchérit l’ancien secrétaire général de la RADHO.
De son avis aussi, la question de la crise de la représentation démocratique, de la légitimité et de l’autorité de l’Etat ne doit pas être occultée dans la revue sécuritaire au Sahel, du fait de leurs effets sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région. Pour lui, la réponse à ces questions n’incombe pas exclusivement aux armées et aux Forces de défense et de sécurité. «Par ailleurs, la lutte contre l’extrémisme violent doit se fonder sur l’hypothèse selon laquelle les sociétés qui offrent des emplois, des services publics et une éducation à tous leurs citoyens sont à l’abri de l’extrémisme», constate M. Tine avant d’ajouter : «D’où l’intérêt de mener un plaidoyer spécifique pour le respect des droits économiques, sociaux et culturels et du droit à un environnement sain, qui font aujourd’hui l’objet de violations permanentes et continues». Par ailleurs, il soutient que le chaînon manquant pour l’inclusion de la stratégie sécuritaire au Sahel, ce sont les acteurs de la société civile.
Par John NDAVULA
COMMENT LE COVID-19 A AGGRAVE LES ATTAQUES CONTRE LES JOURNALISTES AU KENYA
Près d'une décennie après que les Nations Unies ont réservé le 2 novembre pour réfléchir à la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes , les crimes contre les travailleurs des médias au Kenya sont encore très répandus.
Près d'une décennie après que les Nations Unies ont réservé le 2 novembre pour réfléchir à la fin de l'impunité pour les crimes contre les journalistes , les crimes contre les travailleurs des médias au Kenya sont encore très répandus. La couverture des élections et des affaires de corruption a généralement été à l'origine de ces attaques. Mais maintenant, la pandémie COVID-19 a révélé davantage l'intolérance de l'État envers les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions. Le Kenya a confirmé son premier cas de COVID-19 à la mi-mars 2020.
À la fin du mois, le gouvernement avait imposé un couvre-feu pour endiguer les infections. Peu de temps après, des images de policiers utilisant une force excessive pour faire respecter le couvre-feu ont fait surface dans les médias. Trois décès ont été signalés à la suite de brutalités policières. La police a alors commencé à harceler les journalistes qui dénonçaient leur brutalité.
En octobre 2020, il y avait eu au moins 48 rapports de violations contre des journalistes rapportant sur la pandémie. Vingt-deux de ces cas sont survenus dans les six semaines suivant le premier cas de COVID-19. Les violations comprennent des agressions physiques, des arrestations, des menaces verbales et du harcèlement en ligne. Bien que les journalistes aient été répertoriés comme travailleurs des services essentiels et exemptés des restrictions de couvre-feu, les rapports indiquent que les journalistes en service ont été harcelés.
Au moins 10 journalistes et créateurs de contenu numérique ont été arrêtés ou menacés de poursuites en vertu de la loi de 2018 sur l'utilisation abusive de l' ordinateur et la cybercriminalité . Ils ont été accusés d'avoir publié et diffusé des informations fausses et alarmantes sur les réseaux sociaux sur le nouveau coronavirus. Au moins 10 autres personnes ont été arrêtées en vertu de la loi sur l'ordre public , pour avoir prétendument bafoué le couvre-feu. Certains commentateurs ont classé ces incidents récents comme étant à motivation politique - des tentatives de camoufler la gestion inefficace du gouvernement de la crise des coronavirus. Le ministère kenyan de la Santé a été accusé de corruption et d'ineptie dans sa réponse au COVID-19, ce qu'il a réfuté .
IMPUNITE
La police n'a pas enquêté efficacement sur les menaces et les attaques contre les journalistes. Rien ne permet de penser qu'un policier a été poursuivi pour des attaques ou des menaces contre des journalistes depuis le début de la pandémie. Il n'est donc pas étonnant que le Kenya ait perdu trois places et soit actuellement classé au 103e rang sur 180 pays dans l'Indice mondial de la liberté de la presse 2020. Cela ne peut être résolu que si les médias continuent de dénoncer les crimes contre les journalistes pour garantir que justice soit rendue. Mais les journalistes ne sont pas nécessairement soutenus, même par les maisons de presse qui les emploient. Certains employeurs ont utilisé la pandémie COVID-19 comme prétexte pour imposer les licenciements et les réductions de salaire. Selon la Kenya Editors Guild, plus de 300 journalistes ont perdu leur emploi au cours des neuf derniers mois. Certains d'entre eux ont été informés par SMS. Cela est rendu possible par la culture plus large de l'impunité , des lois défavorables et de la propriété des médias qui est liée à l'élite dirigeante .
CHANGEMENT DES MESSAGES D'OBJECTIFS MEDIATIQUES
Le Kenya utilise depuis longtemps des lois répressives pour faire taire et punir les journalistes qui font leur travail. À l'indépendance, le rôle des médias était de relever les défis de la pauvreté, de la maladie et de l'ignorance. De nombreux gouvernements africains, y compris le Kenya, ont nationalisé les médias et exercé un contrôle sans entrave sur eux pour promouvoir leurs programmes de développement. Peu à peu, les médias ont été transformés en un département de propagande pour l'État à parti unique du Kenya. Des lois draconiennes ont été adoptées pour restreindre la liberté de la presse et d'autres formes d'agitation publique. Par conséquent, l' histoire des médias kényans dans les années 1970 et 1980 est remplie d'épisodes d'ingérence de l'État, de harcèlement et de torture des journalistes. La réintroduction du multipartisme en 1991 a élargi la base de propriété des médias. Les journalistes sont devenus plus audacieux. Mais alors que l'ancien président Daniel arap Moi luttait pour maintenir son emprise sur le pouvoir, les années 1990 ont vu de nouvelles tentatives de restreindre la liberté des médias .
L'adoption de la constitution de 2010 a été un soulagement parce qu'elle articulait expressément la liberté des médias. Pourtant, les journalistes et les médias au Kenya ont été confrontés à une pression accrue après l'entrée en fonction d'Uhuru Kenyatta en 2013. Le mépris du Parti du Jubilé pour les médias a été mis en évidence lorsque le président a déclaré que les journaux n'étaient bons que pour «emballer la viande» . L'administration actuelle a continué de promulguer des lois qui portent atteinte à la liberté des médias. Certaines de ces lois sont la loi sur les médias de 2013, la loi kényane sur l'information, la communication (amendement) de 2013 et la loi sur la sécurité (amendement) de 2014. Ces lois imposaient des sanctions sévères aux journalistes et élargissaient les infractions pour lesquelles ils pouvaient être punis. L' intolérance accrue du gouvernement envers les médias a abouti à la fermeture temporaire de quatre chaînes de télévision indépendantes après avoir couvert l' investiture présidentielle symbolique de l'ancien chef de l'opposition Raila Odinga en 2017. LIBERTÉ DES MÉDIAS ET DÉMOCRATIE
Le gouvernement kenyan est signataire de traités comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Les signataires sont tenus de protéger les travailleurs des médias contre les menaces d'agents étatiques et non étatiques. Il existe un lien intrinsèque entre la liberté des médias et la démocratie. Des médias dynamiques et indépendants sont essentiels pour que le Kenya puisse survivre en tant qu'État démocratique. Le respect de la liberté d'expression et des droits des médias - garantis par la constitution kényane et le droit international des droits de l'homme - devrait être le devoir du gouvernement. Le Kenya doit s'attaquer directement aux attitudes qui favorisent la culture de l'impunité parmi les agents de l'État et la classe politique. Il est également essentiel d'appliquer les lois équitablement et de soutenir les journalistes victimes de crimes.
Par Dr Ousamane CISSE,
LA CULTURE DU CONSENSUS, UNE EXCEPTION SENEGALAISE
L’entente cordiale entre les différentes familles religieuses, le dialogue islamo-chrétien, le cousinage à plaisanteries…autant d’attributs propres au pays de la Teranga et qui nourrissent cette « exception sénégalaise »
Le dialogue, pilier de « ce commun vouloir de vie commune », est un aspect essentiel du consensus sénégalais. Si depuis les indépendances, nous avons su endiguer toute menace dans une Afrique minée par des coups d’Etat militaires et le cycle infernal des guerres civiles, sur fond de particularismes ethniques, c’est surtout grâce à la maturité de dépositaires d’enjeux politiques, religieux et sociaux, qui ont toujours su se retrouver autour de l’essentiel.
L’entente cordiale entre les différentes familles religieuses, le dialogue islamo-chrétien, le cousinage à plaisanteries…autant d’attributs propres au pays de la Teranga et qui nourrissent cette « exception sénégalaise ».
Ainsi, le gouvernement de majorité présidentielle élargie que vient de former Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Macky Sall, renforce cette haute idée que le Sénégal a de sa grandeur dans le concert des nations, pour faire face aux défis de l’heure. A cet égard, un précédent heureux fut établi par Léopold Sédar Senghor et Me Lamine Gueye, qui unirent leurs forces pour mieux préparer le pays à traverser le virage des indépendances.
Me Abdoulaye Wade et Abdou Diouf imiteront leur exemple, en dialoguant pour fonder le code électoral consensuel de 1992, qui est salué comme un pas décisif vers la consolidation de la démocratie sénégalaise. Mieux, le pape du SOPI intégra le gouvernement socialiste, et d’autres forces politiques, notamment d’éminents membres de la gauche, accepteront de travailler avec le président Abdou Diouf, alors que l’économie sénégalaise était affectée par les contrecoups des politiques d’ajustement structurel, entrainant la fermeture d’entreprises, une année universitaire blanche, une année universitaire invalidée et précarité. Ils pouvaient, par calcul froid, profiter de cette conjoncture défavorable pour tenter d’accélérer la chute du régime socialiste, Me Abdoulaye Wade, le Pr. Abdoulaye Bathily et feu Amath Dansokho préférèrent soutenir le gouvernement, conscients des périls qui nous guettaient.
Au finish, une fois au pouvoir après l’alternance démocratique de 2000, le président Abdoulaye Wade trouva sur place une économie bien tenue à telle enseigne que le Sénégal bénéficia d’un effacement partiel de sa dette dans le cadre de l'initiative d'allégement de la dette multilatérale. Le contexte de 2020 est le même : l’Etat, depuis 2012, a réalisé des pays de géant sur le chemin vers l’émergence, mais des chocs exogènes sont venus ralentir le rythme d’exécution du Plan Sénégal Emergent. Il y a quelques mois, on parla de réajustement tarifaire avec une hausse légère des prix de l’électricité. C’était la conséquence des fluctuations sur le prix du baril de pétrole et sur les cours du dollar. Aucun pays au monde ne fut épargné par ces fluctuations. Ensuite le coronavirus est venu aggraver la situation, avec la récession économique projetée. Les ménages sénégalais qui dépendaient des transferts de fonds de la diaspora pour la dépense quotidienne sont rudement éprouvés.
Toutes choses qui doivent nous amener à nous unir comme un seul homme, pour gagner cette guerre. Outre des acteurs politiques comme Idrissa Seck, Oumar Sarr ou Me Aïssata Tall Sall, nous invitons les forces syndicales et d’autres forces vives de la Nation à répondre à l’appel du Chef de l’Etat. Car c’est le temps du Sénégal, notre avenir. C’est le temps de l’union dans la différence, le temps de la fraternité et de la paix, le temps de l’engagement et de la solidarité. C’est le temps où l’on comprend que nous sommes tous des citoyens du lever du soleil à la tombée de nuit.
Par Cheikh Alioune NDIAYE
JEUNESSE EN EAUX TROUBLES
Ce mois d’octobre est à l'image de l'année que nous vivons: tumultueux, déboussolant mais surtout révélateur de tares
Ce mois d’octobre est à l'image de l'année que nous vivons: tumultueux, déboussolant mais surtout révélateur de tares. Nul besoin de revenir sur la star de l'année; cette pandémie raciste qui semble vouloir démontrer aux uns ce que c'est de se sentir acculé et oppressé par "plus fort que soi".
Sauf qu'au même moment, les autres non contents de survivre, semblent chercher par tous les moyens à périr au prétexte d'une quête d'un hypothétique avenir meilleur. Pendant ce temps, surgissait du fond des contrées lointaines, un homme revenant du néolithique, sabre à la main, clamant une potentielle légitimité qu'il faudrait, au besoin, défendre sans ambages ni frémissements.
D'un coup sec et tranchant, il faudrait tracer la voie au lamtoro et lui offrir ce « legs jadis détenu par ses aïeux », qui est le pouvoir absolu voire même éternel. Ce peuple qui se sentait offensé, a fini par se satisfaire de la levée de boucliers qui avait accompagné par un tel affront émanant d’un des ses représentants. Dès lors, nulle poursuite ne s’est vue engagée et à sa malheureuse habitude, le maître des poursuites s’est tu.
Parlant d’offenses, un bruit retentissant bourdonne depuis quelques jours d’ailleurs. Mais hélas trop loin de nous, de nos préoccupations, de nos envies, de nos volontés, de nos passions, de notre foi… Que dis-je ? Trop loin ? Il ne s’agit pas « d’émotions » ; il s’agit de résultats d’un processus engagé depuis longtemps. Certes ce bourdonnement que j’entends venir du nord me parait lointain mais mon jeune frère, Moussa, ne souhaite point se le faire raconter. Alors puisque rien ne semble l’élinguer à ses origines et aspiré par un monde tant enjolivé par ses créateurs vendeurs de rêves, il semble animé de la volonté de poursuivre un Elysée terrestre tout en se réservant l’opportunité d’atteindre celui des cieux.
En pirogue ou à cheval, il le souhaite. Parlant d’Élysée, ce bruit sourd et retentissant, ce bourdonnement semble poindre de là bas. Mais hélas, trop loin de nous. J’entendis ce directeur outilleur clamait, un peu trop fort, que la vie des hommes se résume à des systèmes « métriques » absurdes et chimériques. Pour compter, il faudrait être en âge de travailler, détenteur de « compétences » et avoir vainement rechercher un emploi. Qu’à cela ne tienne. Par quel moyen sauront ils reconnaître, dans cette marre d’hommes et de femmes à la quête d’opportunités, ceux qui auront « vainement » recherché un emploi ? La seule entité clairement identifiée par les jeunes et qui est orientée insertion par le salariat dans ce pays, est une agence pour la « Promotion » de l’emploi. Agence par ailleurs dotée d’un budget au moins 30 fois inférieur à celui consacré à l’insertion par l’entrepreneuriat.
L’option est prise « Débrouillez vous ». Comme d’habitude serions-nous tentés de dire se rappelant de l’ultime stratégie à laquelle le peuple avait été invité pour faire face à cette pandémie. Dès lors, ce bourdonnement devient une sérénade d’opportunités venant de l’occident, hypnotisant toute cette jeunesse laissée à elle-même, indexée et culpabilisée, à qui serait reproché le délit de nonchalance et d’indolence intellectuelle. Qu’on se le tienne pour dit ! Non ils ne veulent pas mourir mais ils souhaitent compter pour vous qui avez la responsabilité de leur garantir « un monde d’opportunités » au pied de leurs lits. Non Ils ne souhaitent pas se noyer même si leurs rêves risquent de l’être dans leurs chambres envahies pas les eaux depuis leurs tendres enfances. Non ils ne boycotteront pas la France au risque de devoir vous boycotter vous-mêmes, leurs pères et frères occidentalisés à outrance, qui semblez vous complaire de leur situation de précarité sclérosée. Non ils ne boycotteront rien puisqu’ils n’ont jamais rien appris d’autre qu’à aimer, s’habiller, vivre, manger, parler, apprendre, créer, rêver et mourir à la française.
Si l’Élysée, demeurant au bout des mers incertaines, ne leur est accessible qu’au prix de leurs vies, aidez-les au moins à préserver leurs rêves d’atteindre sereinement l’ultime Élysée céleste. Ce bourdonnement les assourdit et les perd, puisque cette peur les guette de se voir priver de leurs ambitions et de leurs rêves. Moussa, ce frère à qui on voulait retirer le droit ultime de décider de son sort par les urnes et qui s’est vu refusé le piètre droit d’être reconnu chômeur, a fini par prendre le large à bord de sa pirogue de fortune à la quête d’un monde meilleur. Il avait déjà boycotté la vie sur la terre de ses ancêtres quand, percevant au loin ce bourdonnement dû aux dérives de la liberté d’expression et du terrorisme ayant eu écho dans le monde « arabo-musulman », il aperçut cette fumée noirâtre venue lui annoncer la fin d’une vie d’ambitions infécondes et de désespoirs. Game over !
Au revoir Octobre Rose ; Bonjour Novembre Orange. Avec sa houle dévastatrice, renversant par ses oscillations les promesses et engagements d'antan, nous voilà, avides de nouveaux espoirs portés par de nouvelles ambitions qui, nous l’espérons cette fois, ne seront vaines. Pour l’intérêt suprême ? « We'll see » Ici ou ailleurs tout ce qui compte c’est de vivre.
SEULEMENT 55 MALADES HOSPITALISES
Sur 768 tests réalisés, 8 sont revenus positifs. Il s’agit de 2 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé, 5 cas issus de la transmission communautaire et 1cas importé.
Le ministère de la santé et de l’action sociale a annoncé ce vendredi 6 Novembre 2020 que le Sénégal a enregistré 8 nouveaux cas de contamination. Le ministère a également précisé que 21 patients sont déclarés guéris. Aucun décès supplémentaire n'a été enregistré.
« Sur 768 tests réalisés, 8 sont revenus positifs. Il s’agit de 2 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé, 5 cas issus de la transmission communautaire et 1cas importé. Par ailleurs, 21 patients sont testés négatifs et déclarés guéris. 1 cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et de l’hôpital principal de Dakar. Aucun décès lié à la covid-19 n’a été enregistré ce jeudi 5 Novembre. L’état de santé des patients hospitalisés dans les hôpitaux évolue positivement", a déclaré le directeur de la prévention du ministère de la santé, El Hadji Mamadou Ndiaye.
Le porte-parole du ministère de la santé a également souligné qu'à ce jour, le Sénégal a enregistré 15 676 cas positifs à la covid-19 dont 15 294 guéris, 326 morts, 1 évacué et seulement 55 personnes sont encore sous traitement.
LE PROJET PREND FORME
La souveraineté pharmaceutique reste un défi et un enjeu de taille pour le Sénégal.
Les acteurs de l’industrie pharmaceutique sénégalaise ont analysé la faisabilité technico-économique, financière, juridique, organisationnelle, technologique, environnementale et sociale du projet. C’était hier jeudi, lors d’un atelier d’orientation stratégique du projet de relance de l’industrie pharmaceutique.
La souveraineté pharmaceutique reste un défi et un enjeu de taille pour le Sénégal. En effet, le Sénégal est à moins de 5% du besoin en médicaments. D’où l’appel lancé le 29 septembre dernier par le président de la République Macky Sall, lors du Conseil présidentiel de lancement du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap 2a) demandant aux ministères concernés et au secteur pharmaceutique privé commercial à mettre tout en œuvre pour relancer de l’industrie pharmaceutique.
C’est à cet effet qu’un atelier d’orientation stratégique du projet de relance de l’industrie pharmaceutique a été organisé hier, jeudi 5 novembre, à Dakar par le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent (Pse) en relation avec l’ensemble des parties prenantes concernés notamment le ministère de la santé et de l’action sociale, le ministère de l’économie du Plan et de la Coopération, le ministère du développement industriel et des Petites et moyennes industries, le secteur national et le Fonsis et le Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Ce énième atelier intensif de haut niveau du genre a eu l’onction des décideurs des secteurs privés et publics qui évaluent dans le secteur de l’industrie pharmaceutique en vue de définir les objectifs clés, le contenu et le plan d’exécution détaillé du projet, de fixer les modalités de partenariats avec le secteur privé et de procéder à l’évaluation des besoins de financement.
A toutes ces questions, ils ont unanimement fait cas de la nécessité de s’accorder sur les contours du projet notamment la délimitation (les orientations du marché, le contenu, le sponsor du projet), la feuille de route globale pour la structuration complète du projet assorti d’un macro-planning budgétisé, les réformes afférentes, la délimitation de l’actionnariat entre autres.
«ARRIVER A PRODUIRE 50% DE LA DEMANDE PHARMACEUTIQUE»
A toutes ces questions soulevées, le Directeur général du Bureau opérationnel de suivi (Bos) du Pse, Me El Ousseynou Kane, a indiqué que «l’objectif du Sénégal est d’arriver à produire 50% de la demande pharmaceutique pour réaliser un gain de 80 milliards de francs CFA sur la balance commerciale à l’horizon 2035». Dans la même perspective, Me Kane de souligner la nécessité de mettre en place une planification claire, avec la responsabilisation de tous les acteurs et un suivi rapproché de toutes ces actions pour qu’on soit à l’abri de certains risques telles que la pandémie nous l’a révélé. Par la même occasion, il a mis en exergue la nécessité de renforcer les capacités de l’Institut Pasteur, de la Pharmacie nationale d’approvisionnement et la création des zones dédiées à la production de médicaments.
IDY, POIL À GRATTER DE L’OPPOSITION
Le ralliement du parti Rewmi et de son président, Idrissa Seck au camp du pouvoir pourrait avoir de graves conséquences sur l’avenir du Front de résistance nationale.
Le ralliement du parti Rewmi et de son président, Idrissa Seck au camp du pouvoir pourrait avoir de graves conséquences sur l’avenir du Front de résistance nationale. Depuis la publication le 1er novembre dernier, de la liste du nouveau gouvernement et le décret portant nomination du président du Conseil économique environnemental et social, de plus en plus des partis membres du front font des sorties aux allures des appels en vue de la formation d’un nouveau cadre.
Le Front de résistance national (Frn) va-t-il survivre à la défection du parti Rewmi d’Idrissa Seck ? En effet, depuis la publication la publication des décrets consacrant l’entrée d’Idrissa Seck et son parti, le Rewmi dans le gouvernement, le 1er novembre dernier, des formations politiques membres de cette plateforme politique et citoyenne multiplient des sorties aux allures d’appels à la mise en place d’un nouveau bloc de l’opposition.
En conférence de presse le mercredi 4 novembre dernier, le directoire des Forces démocratiques duSénégal (Fds) /Les Guelwaars après avoir annoncé la fin de son compagnonnage avec Idrissa Seck, «a donné mandat» à son président, Dr Babacar Diop, pour «mener des concertations avec toutes les forces politiques et des mouvements sociaux en vue de formation d’un large front de l’opposition pour les prochaines élections municipales et départementales».
S’inscrivant sur la même ligne de bataille, le Front pour le socialisme et la démocratie/Benno jubel (Fsd-Bj) annonçant lui aussi son départ de la coalition Idy 2019, a indiqué dans un communiqué qu’il «continuera d'œuvrer pour l'avènement d'une alternance crédible qui gommera à jamais les pratiques d'un autre âge qui ont fini de décrédibiliser la classe politique», lit-on dans le document. Pour sa part, la coalition JOTNA qui avait porté lors de la présidentielle du 26 février 2019 dernier, la candidature du leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, classé troisième à l’issue de ce scrutin, a fustigé la démarche du président de la coalition Idy 2019 qui selon elle, «porte sérieusement atteinte à l’image de la classe politique dans ses valeurs et principes».
Dans un communiqué rendu public sur le remaniement hier, les camarades d’Ousmane Sonko après avoir témoigné leur «solidarité aux alliés au sein de la Coalition Idy2019qui n’ont pas été associés à cette décision», en ont profité pour appeler «les différents segments de l’opposition authentique à une concertation ouverte afin de constituer un front patriotique, populaire et démocratique pour veiller sur les intérêts du peuple et remporter largement les prochaines élections locales».
Toujours au sujet de cette course aux jeux d’alliances en vue de la formation de nouvelles forces politiques en mesure de prendre la place du Frn, la LD Debout et la coalition Taxawou Senegaal ont annoncé également dans un communiqué de presse conjoint hier, jeudi 5 novembre, avoir engagé des échanges «sur la nécessité de mettre en place une plateforme politique ouverte à toutes les forces progressistes et patriotiques pour construire et proposer aux Sénégalais une véritable alternative basée sur les valeurs de justice, de liberté et de démocratie ». Il faut dire que ces différentes sorties aux allures des appels de pieds en vue de la constitution des nouvelles forces politiques témoignent du climat d’incertitude qui prévaut actuellement au sein du Frn.
En effet, membre fondateur de cette plateforme politique et citoyenne mise en place à la veille du passage à l’Assemblée nationale du controversé projet de loi instaurant la généralisation du système de parrainage citoyen à toutes les candidatures aux élections au mois d’avril 2018 dernier, Idrissa Seck incarnait de façon officieuse le leadership du Frn du fait de son parcours et expérience politique : ancien Premier ministre et candidat classé 2ème à deux reprises à l’issue d’une élection présidentielle en l’espace de treize ans. Seulement, en révélant, lors de la conférence de presse qu’il a tenu le soir de la publication de la liste des membres du gouvernement que sa décision fait suite à «plusieurs mois d’échanges dans le cadre du dialogue national comme au cours de plusieurs rencontres en tête à tête avec le président de la République… »
À l’insu de ses camarades du Front engagés, Idrissa Seck a ainsi conforté l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. En effet, dès le début de cette année (mois de janvier dernier), Me Abdoulaye Wade évoquant «de graves déviations des mécanismes internes de prise de décisions stratégiques» et des «les faits de compromission avérée de responsables au plus haut niveau du Front», a décidé de la suspension de la participation de sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds) aux activités du Frn. Aujourd’hui, dix mois après, l’histoire lui donne raison avec ce revirement d’Idrissa Seck et de son parti au grand dam du Frn qui semble plus que jamais au bord de l’implosion. Comme en témoigne ces multiples appels en vue de la formation d’un large front de l’opposition de ses partis membres suite à ce changement de camp du Rewmi. Et ce, nonobstant les assurances du coordonnateur du Frn, Moctar Sourang et ses collaborateurs précisant qu'ils «ne sont ni concernés, encore moins impliqués dans ces tractations » qui ont abouti au ralliement de celui qui était considéré jusqu’ici comme le chef de l’opposition par une partie de l’opinion qui selon eux, s’est «auto-exclu par la démission de fait du Frn du fait de sa décision».
MIMI TOURÉ FAIT SES ADIEUX
Démise de la tête de cette institution, depuis le 1 novembre 2020, Mimi compte déposer ses rapports et faire ses bagages, ce vendredi. Après cela, elle fera une importante déclaration, nous signalent ses services de Communication.
Aminata Touré va faire ses adieux aujourd’hui au Conseil économique social et environnemental (Cese). Démise de la tête de cette institution, depuis le 1 novembre 2020, Mimi compte déposer ses rapports et faire ses bagages, ce vendredi. Après cela, elle fera une importante déclaration, nous signalent ses services de Communication.
Au lendemain de son limogeage, Aminata Touré avait signifié qu’elle était en train d’attendre sereinement la passation de services avec son successeur en l’occurrence, Idrissa Seck. Mais, d’après la source, il n’ y aura pas de cérémonie de passation de services. Le tout nouveau président du Cese va occuper le poste juste après le départ effectif de son prédécesseur.