Les accusations de torture portées par l’activiste Ardo Gningue à l’endroit de la gendarmerie risquent de prendre une tournure judiciaire. De sources dignes de foi, des organisations de défense des droits de l’Homme à l’image d’Amnesty International ont décidé de porter le combat et d’appuyer le jeune Gningue à porter plainte contre ses bourreaux, notamment le Colonel Cheikh Sarr, devant les juridictions nationales pour torture. D’ailleurs, il est convoqué demain à la Section de recherche de la gendarmerie sise à Colobane.
Lors des affrontements qui ont éclaté le vendredi14aoûtdernier à Tobène entre des manifestants et les forces de l’ordre, près d’une trentaine de personnes dont des jeunes ont été arrêtées. Au cours de leur interrogatoire, ils auraient été torturés.
L’activiste Ardo Gningue cite nommément le Colonel Cheikh Sarr qu’il aurait identifié à travers la barrette de sa tenue comme un des tortionnaires. Il l’accuse de l’avoir torturé littéralement et introduit du chanvre indien dans ses poches. Muni d’un certificat médical, Ardo Gningue engage des poursuites contre l’officier de la gendarmerie. La torture étant interdite par les conventions internationales ratifiées par le Sénégal, il est évident que beaucoup d’organisations de la société civile vont rejoindre la procédure. Amnesty International section Sénégal est déjà sur le coup. Joint au téléphone, Seydi Gassama déclare : « Nous nous sommes entretenus avec Ardo Gningue. Nous avons eu des détails du certificat médical qu’il a produit. Nous avons encouragé Ardo à porter plainte contre les personnes qui lui ont fait subir ces actes de tortures. Amnesty International va lui apporter tout le soutien nécessaire sur le plan judiciaire pour qu’il puisse obtenir justice.»
Parce que, dit-il, en matière de torture physique, la seule manière d’amener les bourreaux à répondre de leurs actes devant la justice, c’est de produire des preuves des actes de torture. «On oublie même que la torture n’est pas que physique, elle est aussi psychologique. C’est extrêmement regrettable qu’en 2020, au Sénégal, l’on continue à dire que des gens ont été arrêtés et maltraités dans les lieux de privation de liberté. Ce, malgré le travail colossal de sensibilisation qui a été fait et toutes les lois que nous avons adoptées », martèle-t-il.
Toutefois, il convient de signaler qu’il n’y a pas grand espoir quant à la suite de cette enquête, comme l’a signalé l’intéressé lui-même à travers un post sur sa page Facebook. Mais, pour M. Gassama, l’Etat a l’obligation d’enquêter sur cette affaire et de poursuivre les responsables. « Le Procureur n’a autrement à faire que d’attraire les gendarmes devant le Tribunal. Parce que lorsqu’il y a des allégations, des actes sérieux devront être menés. Et si ces allégations sont avérées, des poursuites judicaires doivent être faites conformément aux obligations du Sénégal qui a ratifié la convention contre la torture. Le Procureur est obligé d’entendre ces gendarmes accusés d’avoir torturé une personne», fait-il savoir. Il est à signaler que l’activiste est attendu aujourd’hui à la Section de recherche de la gendarmerie de Colobane. Même si, signale Ardo Gningue, le motif de sa convocation ne lui a pas été notifié, certainement ce sera pour écouter sa version. Par ailleurs, la plupart des organisations avec lesquelles il luttait, notamment «Aar LiNu Bokk», sont sur le pied de guerre afin de l’accompagner.
LA GENDARMERIE REJETTE
Même si la gendarmerie réfute la thèse d’une torture dans un communiqué parvenu à L’AS, la maréchaussée a déclaré qu’une enquête administrative a néanmoins été ordonnée par le Haut commandement pour faire la lumière sur cette affaire et prendre les mesures appropriées le cas échéant.
Toutefois, précise la gendarmerie, l’action de son personnel s’inscrit dans le cadre de l’exécution des réquisitions délivrées par les autorités administratives compétentes pour le maintien de l’ordre. Mieux, à la suite de la lecture du communiqué de la gendarmerie, le résultat de l’enquête est connu d’avance. Car avance-t-elle, au cours de ces opérations menées à Tobène du 13 au 15 août 2020, aucun fait anormal n’a été rapporté.
LE SENEGAL A REUSSI A OBTENIR UN CERTAIN NOMBRE DE SUCCES
Bilan honorable. C’est ce que pense Amadou Alpha Sall à mi-parcours de la gestion de la Covid-19
La pandémie de la covid-19 est loin de connaître son épilogue. Mais pour le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Dr Amadou Alpha Sall qui était l’invité du JDD sur ITV, le Sénégal, a toutes les raisons de se réjouir de la gestion de la maladie.
Bilan honorable. C’est ce que pense Dr Amadou Alpha Sall à mi-parcours de la gestion de la Covid-19 au Sénégal. Sans s’enflammer, le directeur de l’Institut Pasteur soutient : « Au rang des pays qui sont confrontés à la Covid-19, le Sénégal, que cela soit en Afrique ou dans le monde, a réussi à obtenir un certain nombre de succès.» Des bonnes notes, d’après lui, qui font que l’expérience du Sénégal est souvent échangée à travers le monde.
Selon le membre imminent de la riposte contre la pandémie, c'est ce qui explique leur récent voyage à Banjul. « Sur demande de notre gouvernement, les professeurs Moussa Seydi, Bousso, Pape Samba Ba et moi, nous nous sommes rendus en Gambie pour un échange avec les Gambiens sur l’expérience du Sénégal. Mais aussi les appuyer dans d’autres domaines où ils pensent que le Sénégal a fait des efforts », renseigne Dr Sall avant d’ajouter : « C’était un échange fructueux. Nous avons appris mais nous avons apporté notre expérience. Et cela est tout à l’honneur du Sénégal. » Il signale en outre que les rapports de bon voisinage permettent au Sénégal de mieux gérer sa crise et à la Gambie également de mieux gérer la sienne.
Apportant en outre un éclairage sur la diminution du nombre de tests réalisés, le directeur de l’institut Pasteur déclare : «Au début, le choix était de tester tout le monde, c’est-à-dire les cas suspects, leurs contacts, etc. Mais nous avons remarqué, jusqu’au mois de juin, qu’on testait beaucoup avec un taux de positivité relativement faible avec une majorité assez asymptomatique. Ce qu’il faut savoir, c’est que si les gens sont asymptomatiques, ils transmettent beaucoup moins. » Rappelant dans la foulée qu’une personne qui ne tousse pas ne projette pas le virus. Et qu’une personne qui n’éternue pas le projette moins aussi.
Ainsi nous édifie Dr Amadou Alpha Sall, dans un contexte où il est extrêmement important d’aller vite, se concentrer sur les gens qui ont des symptômes, les tester et utiliser ces personnes. « Voir les contacts qui sont autour d’eux et qui présentent des facteurs de risques est une stratégie pour contenir rapidement les choses et éviter de tester beaucoup pour rien», renchérit le médecin.
PLUS DE 120 MILLE TESTS REALISES A CE JOUR
Il a fait savoir par ailleurs que l’Institut Pasteur de Dakar a réalisé plus de 120 mille tests, depuis l’apparition de la Covid-19 au Sénégal, en mars 2020.Dans la foulée, il a estimé que cette structure sanitaire a la capacité minimale de réaliser 2000 tests par jour. « Une capacité qui n’est toujours pas atteinte. Parce que les autorités sanitaires qui font la commande ont adopté une approche graduelle », révèle-t-il, soulignant qu’il leur est arrivé de faire 1800 tests et de les rendre dans la journée. Le patron de l’institut Pasteur précise aussi que l’essentiel des tests est gratuit.
SADIO MANE PENSE DE PLUS EN PLUS AU FC BARCELONE
Auteur d’une belle saison avec Liverpool, Sadio Mané aurait été proposé au FC Barcelone. Mais la presse espagnole va plus loin ce samedi en expliquant que le Sénégalais pourrait être tenté par un départ d’Angleterre.
Auteur d’une belle saison avec Liverpool, Sadio Mané aurait été proposé au FC Barcelone. Mais la presse espagnole va plus loin ce samedi en expliquant que le Sénégalais pourrait être tenté par un départ d’Angleterre.
30 ans après, Liverpool a enfin retrouvé une place sur le trône. Sacrés champion de Premier League il y a quelques semaines, les Reds ont réalisé une grosse saison sur la scène nationale en finissant le championnat anglais avec 99 points, soit dix-huit de plus que leur dauphin Manchester City. Et pour aller chercher ce titre, la formation de Jürgen Klopp a pu compter sur Sadio Mané, auteur de 18 buts et 9 caviars en 35 apparitions.
Désormais, avec cet objectif rempli, l’international sénégalais (61 capes, 16 réalisations) va-t-il continuer avec les pensionnaires d’Anfield, alors que son contrat court jusqu’en 2023 ? Récemment, les médias espagnols et notamment Sport affirmaient que ce dernier avait été proposé au... FC Barcelone, qui agite la planète football depuis plusieurs jours et cette humiliation face au Bayern Munich en quart de finale de Ligue des Champions, à Libsonne (2-8). Mais ce samedi, Mundo Deportivo va plus loin.
MANE-KOEMAN, ACTE II ?
D’après les informations du média catalan, Sadio Mané semble ouvert à un départ, et plus précisément du côté de la Catalogne. Le joueur âgé de 28 ans, qui apprécierait le FC Barcelone, verrait d’un bon œil le changement en cours du côté des Blaugranas, avec pour débuter la nomination de Ronald Koeman au poste d’entraîneur. Un coach que connaît bien le Sénégalais puisqu’ils ont passé deux saisons ensemble à Southampton, entre 2014 et 2016. Mundo Deportivo ajoute que «sa relation avec Klopp est bonne, mais pas autant qu’il y a quelque temps». La publication espagnole développe en effet, en expliquant que le Red est moins exposé que des joueurs comme Mohamed Salah, Roberto Firmino ou encore Jordan Henderson, alors que sa saison a été très bonne.
De là à partir au Barça, il y a encore du chemin. MD parle d’un possible transfert à 120M€, un prix exorbitant aujourd’hui pour le FC Barcelone, qui doit d’abord régler le cas Lionel Messi. Mais Sadio Mané, lui, ne serait pas contre un nouveau challenge.
LE POISSON, UNE DENRÉE RARE ET CHÈRE
Dans ce reportage, les acteurs des marchés de Soumbédioune et de Hann exposent toute leur détresse
En général, pendant la période d’hivernage, le poisson ne remplit pas les étals, dans les marchés dédiés de Soumbédioune et de Hann. A cette situation s’est greffée la pandémie de la Covid-19qui a drastiquement fait baisser les chiffres d’affaires à 75% selon les pêcheurs, mareyeurs et autres vendeuses des quartiers de Dakar. Dans ce reportage, les acteurs des marchés de Soumbédioune et de Hann exposent toute leur détresse.
Soumbédioune. Connu pour son village artisanal mais surtout pour son marché aux poissons couru par les Dakarois, le lieu qui grouillait de monde dès le milieu de l’après-midi est devenu presque désert en cette période de pandémie. Le poisson, rare en hivernage, est devenu cher. Les quelques prises débarquées sur la plage se vendent difficilement. Elles ne font même plus l’objet de commandes des hôtels et restaurants qui inscrivent cette denrée sur leurs cartes de menu. Une situation durement ressentie par les pêcheurs et mareyeurs. Sur place, le jalonnement des pirogues le long du quai de pêche laisse deviner une forte diminution de l’activité. Modou Guèye, fraichement descendu de sa pirogue après avoir déchargé la pêche du jour qu’il doit livrer à son client se confie: «Oui, nous revenons de 4 jours passés en mer. En cette période d’hivernage, trouver du poisson c’est extrêmement difficile. Parce que les eaux se mélangent et les poissons se retranchent sous les rochers et autres refuges. Ensuite, à tout moment la situation peut être compliquée parce qu’il peut y avoir des vents et des tempêtes. Comme vous le constatez, il y a beaucoup de pirogues sur le quai, mais en temps normal, ça ne se passe pas comme ça. C’est dire que les pêcheurs ne vont plus en mer». Conséquence, dit-il: «Notre chiffre d’affaires a drastiquement baissé. Donc, nous vivotons».
UNE BAISSE DE 75% DU CHIFFRE D’AFFAIRES
Trouvé sur les lieux, Moustapha Sène, mareyeur affirme. «Nous avons toujours vendu du poisson aux hôtels et aux grands restaurants. Mais, la pandémie a changé la donne. Il n’y a plus de commandes venant de ces clients-là. Ce qui nous essouffle économiquement. Nous avons perdu 75% de notre chiffre d’affaires». Contextualisant cette pandémie à l’hivernage, le mareyeur se félicite de la vente des poissons dans les quartiers. Une nouvelle activité pratiquée de plus en plus par des femmes, et des jeunes. La raison est qu’ «aujourd’hui, les clients ne viennent plus dans ce marché par peur de choper le corona qui fait des ravages. Cette nouvelle activité de nos femmes et mamans qui viennent chercher des poissons ici et ensuite vont les revendre dans les quartiers participe à maintenir le dynamisme de l’activité qui est fortement affectée par la covid-19 et l’hivernage». Yacine Ndao, une Sénégalaise toute en rondeurs, est quant à elle, vendeuse de poissons. Trouvée sur la berge, elle se livre. «Je suis ici depuis ma tendre enfance. J’ai appris ce métier de mes parents. Donc, j’en suis l’héritière. Je peux dire que l’activité a perdu toute sa densité. La ressource est de plus en plus rare et les clients aussi. Avant la covid-19, mes clients venaient ici se ravitailler. Et quelques fois, ils passaient commande commande et moi je me chargeais de la livraison, en travaillant avec des jeunes gens très dynamiques qui ont une moto »
DES CAMIONS FRIGORIFIQUES PRESQUE VIDES
Au quai de pêche de Hann, la situation est la même. Seules quelques personnes occupent les lieux qui jadis, ne désemplissaient pas. Tout laisse deviner une situation particulière mais surtout difficile à vivre. La Covid19 dicte sa loi. Les camions frigorifiques sont presque vides. La ressource est rare comme le confirme Cheikh Mbaye. «Voilà depuis bientôt une semaine que nos camions frigorifiques sont stationnés ici Nous attendons à avoir du poisson. Mais c’est difficile parce que les pêcheurs ne vont plus en mer en période d’- hivernage. D’où la rareté de la ressource».
Toutefois, il nourrit l’espoir de trouver la denrée à tout moment : «Ceux qui sont en mer depuis des semaines peuvent arriver à tout moment. D’ailleurs ils commencent à arriver au compte-gouttes. Nous ne perdons pas espoir. Ceux qui sont arrivés, nous confirment que d’autres suivront, voire les semaines à venir». Un autre homme, la cinquantaine révolue confirme la même situation trouvée à Soumbédioune. «Ici, l’activité est presque au point mort. Regardez cette pirogue à quai. La pêche n’est pas abondante. En période d’hivernage comme d’habitude, il est difficile de trouver du poisson».
Pour ce qui est de la vente des poissons dans les quartiers, il dira: «Ce commerce se développe de plus en plus et surtout depuis le début de cette pandémie à covid-19». Mais, «il n’altère en rien l’activité proprement dite». Car, croit-il savoir: «Chacun devrait pouvoir se tirer d’affaire. Nous la considérons comme activité connexe qui participe au développement du secteur».
ON NE PEUT VOULOIR UNE CHOSE ET SON CONTRAIRE
Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui pour la démocratie participative et de la bonne gouvernance ( GRADEC), Ababacar Fall se prononce sur l’impact du rythme de l’évolution du dialogue politique sur la tenue des prochaines élections locales
Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui pour la démocratie participative et de la bonne gouvernance ( GRADEC), Ababacar Fall se prononce sur l’impact du rythme de l’évolution du dialogue politique sur la tenue des prochaines élections locales. Tout en précisant qu’il n’est pas pour théoriser un troisième report de ce scrutin, Ababacar Fall a tout de même précisé qu’il sera très difficile voire impossible en l’état actuel, de faire l’audit du processus électoral puis d’organiser ces élections à la date du 28 mars 2021 au plus tard.
«Si les acteurs politiques peinent à trouver un compromis autour des points essentiels à l’amélioration du processus électoral, cela ne constitue pas une première. En effet dans l’histoire politique du Sénégal, si l’on considère tous les cadres de concertation sur le processus électoral mis en place ; que ce soit la Commission technique de revue du Code électoral ou les différentes commissions cellulaires instituées autour des questions politiques, les acteurs ne se sont jamais accordés sur certaines questions politiques à enjeux majeurs tel que le changement du mode de scrutin, le bulletin unique ainsi que la personnalité en charge de l’organisation des élections. De tout temps, il a fallu l’arbitrage du Président de la République pour trancher certaines questions. Il serait à mon avis illusoire de croire que le dialogue politique en cours déroge à cette réalité.
En tout état de cause, il faudra bien que le dialogue se termine sur des points d’accords, de désaccords et des points relégués aux calendes grecques tant les enjeux politiques autour de ces questions restent importants pour les acteurs, selon qu’ils sont dans l’opposition ou dans la majorité. Aujourd’hui, la question principale qu’il faudra résoudre, c’est l’organisation des élections locales qui ont été déjà reportées à deux reprises afin de mettre fin à l’illégalité dans laquelle se trouvent les conseils municipaux et départementaux depuis un certain temps. Dès lors, se pose la question de la tenue de ces élections à la date projetée au 28 mars 2021.
UNE ALTERNATIVE S’OFFRE AUX ACTEURS DE TOUS BORDS
«La première est d’organiser les élections à la date du 28 mars 2021. Cela suppose que deux points d’accords importants sur lequel un consensus a eu lieu soient remis en cause et différés juste après la tenue des élections et que immédiatement l’on s’attèle à la révision des listes électorales qui n’a pas été organisée depuis deux ans pour permettre aux primo votants de s’inscrire et à ceux qui veulent procéder à des modifications d’adresses électorales de le faire. Les questions impactant les élections locales telles que l’élection des adjoints aux maires ou vice-président de Conseil départemental, la fixation de la caution n’étant pas de nature à empêcher la tenue des élections puisqu’en cas de désaccords définitifs, le président de la République à qui les conclusions des travaux seront remises pourra trancher en vertu de son pouvoir d’arbitre.
DIFFERER LA TENUE DES ELECTIONS JUSQU’EN JUIN 2021.
«Si on en veut procéder à l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral depuis la refonte partielle de 2016 jusqu’à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de février 2019, il faudra se résoudre à décaler la date pour rattraper le temps perdu. Ces deux opérations du point de vue de leur complexité et des délais que cela nécessite ne peuvent pas se faire en moins de trois mois au minimum alors même que le processus devant nous mener à la réalisation de ces importantes opérations qui constituent les déterminants essentiels de la tenue des élections n’ont pas encore été lancées.
Sans compter le temps du dépôt des rapports d’audit et de l’application des conclusions et recommandations issues de ces opérations. La révision exceptionnelle des listes électorales qui s’en suivra nécessitera également un délai de trois mois au moins entre l’enrôlement, le traitement de la révision, l’ouverture de la période contentieuse, la consolidation du fichier et la production des cartes d’électeur. On se rend compte qu’en agrégeant tous ces délais, on dépasse largement la date à laquelle le dépôt des listes de candidatures devrait se faire c’est-à-dire la première décade de janvier 2021, conformément au Code électoral qui dispose en ses articles L.244 et L.280 que « les dossiers de candidature sont déposés à la Préfecture ou à la Sous-préfecture, auprès d’une commission instituée par arrêté, 80 jours au moins et 85 jours au plus avant la date du scrutin….. ».
Loin de moi l’idée de théoriser ou de me faire l’avocat d’un report ; mais d’un point de vue technique, on se rend compte que de réelles difficultés existent qu’il ne faut pas feindre d’ignorer. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, a-t-on l’habitude de dire. Ce sont les acteurs qui ont demandé et obtenu l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral avant la tenue de toute élection fiable, demande somme toute légitime. On ne peut pas donc vouloir une chose et son contraire, l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral auront à n’en point douter des conséquences sur la date des élections qu’il faudra nécessairement revoir si on veut aller aux élections dans des conditions d’organisation susceptibles de ne souffrir d’aucune contestation.
Par conséquent on ne peut pas vouloir réaliser ces opérations et en même temps respecter la date projetée. La question qu’il urge de régler, c’est la situation des conseils départementaux et municipaux qui sont dans l’illégalité puisque leurs mandats sont arrivés terme depuis longtemps».
VERS UN TROISIÈME REPORT DES LOCALES
Le régime de Macky Sall pourra-t-il relever le défi d’une organisation sans contestations des prochaines élections municipales et départementales à date échue ? Où va-t-il acter un troisième report de ce scrutin ?
L’organisation des prochaines élections municipales et départementales s’annonce comme un véritable défi pour le Sénégal. A sept mois de l’échéance du 28 mars 2021 fixée par la tenue de ce scrutin, aucun acte allant dans le sens de sa préparation n’est pourtant pas posé par les autorités compétentes. Ce qui présage d’un troisième report.
Le régime de Macky Sall pourra-t-il relever le défi d’une organisation sans contestations des prochaines élections municipales et départementales à date échue ? Où va-t-il acter un troisième report de ce scrutin ?
En effet, alors qu’on est à quelque sept mois de l’échéance du 28 mars 2021 fixée par des acteurs politiques engagés dans le dialogue au niveau de la Commission cellulaire pour la tenue de ce scrutin, aucun acte n’est pourtant, pour le moment, posé par les autorités compétentes allant dans le sens de la préparation de ce scrutin devant permettre le renouvellement des élus au niveau des collectivités territoriales dont les mandats ont expiré depuis 2019. Pas même les opérations de la révision exceptionnelle des listes électorales prévues par le Code électoral, à son article L.39 alinéa 5 qui dispose «qu’avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des listes électorales est décidée par décret pour définir les conditions et modalités d’organisation de cette importante phase du processus électoral». Il en est également de même du décret fixant la date de ces prochaines élections municipales et départementales.
À ce flou dans le jeu démocratique sénégalais, il faut également ajouter la situation hypothétique de ce dialogue politique entre une partie de l’opposition et la majorité présidentielle au sein de la Commission cellulaire dirigée par le Général à la retraite, Mamadou Niang. En effet, appelé par le chef de l’Etat dans la foulée de la confirmation par le Conseil constitutionnel de sa réélection pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 26 février 2019, ce dialogue politique avait pour but de créer un nouveau cadre d’organisation du jeu politique consensuel à l’image de celui de 1992 avant ces prochaines locales.
Seulement, l’évolution des discussions avec notamment le désaccord autour de la plupart des grandes questions essentielles longtemps considérées comme des avancées démocratiques, du fait du refus catégorique de la majorité, ne milite pas pour la tenue de ces élections au premier trimestre de 2021. Il en est ainsi de la question du cumul de fonction de président de la République et de Chef de Parti; du bulletin unique ou encore de l’autorité en charge de l’organisation des élections ainsi que du financement des partis politiques; du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral. Le blocage de la plupart de ces questions déjà abordées et validées par les Assises nationales dont la charte de gouvernance démocratique est signée par tous les membres fondateurs de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakar, par le président de la République et son camp, fait également partie des facteurs qui ne militent pas en la faveur de la tenue à date échue de ces élections.
A rappeler que pour la revue du processus électoral et l’audit du fichier électoral, un consensus des acteurs politiques engagés dans le dialogue politique a été obtenu depuis le début 2020. Et, il appartenait au gouvernement de procéder au lancement de l’appel à candidatures en vue de la sélection d’un cabinet d’audit indépendant chargé de conduire cette mission. Seulement, jusque là, rien n’a été fait alors qu’il ne reste que quelques mois avant la date butoir fixée au 28 mars 2021. Toute cette situation nous pousse à se demander si, le pouvoir du président Macky Sall ne serait pas contraint de travailler pour un troisième report de ce scrutin.
LES OPERATEURS DEMANDENT SON OUVERTURE DES NOVEMBRE
La Fédération nationale des organismes, stockeurs privés et transporteurs (Fnosp/t) sollicité la mobilisation des fonds devant servir à la campagne de commercialisation agricole avant cette date
Suite à la visite effectuée par la plupart de ses membres aux périmètres champêtres lors de la traditionnelle tournée du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural dans la région de Kaolack, les 27 et 28 Août derniers, le bureau de la fédération nationale des organismes, stockeurs privés et transporteurs (Fnosp/t) du centre exige de l’Etat l’ouverture de la campagne dès le mois de Novembre prochain.
Au lieu du 1er Décembre, date à laquelle elle démarre chaque année sous les commandes de l’Etat. La Fnosp/t a pour autant sollicité la mobilisation des fonds devant servir aux transactions commerciales et appelé toutes les parties à être prêtes financièrement et matériellement avant cette date. Cette requête a en effet été formulée parce que simplement les périmètres emblavés visités dans le département de Nioro, la commune de Gandiaye et dans la région de Kaffrine, laissent penser à des lendemains meilleurs pour la prochaine campagne agricole, si le même rythme pluviométrique se maintient d’ici la fin de l’hivernage dans l’espace et le temps.
Partout où la délégation ministérielle s’est rendue, constatent les opérateurs de la Fnost/t, l’état de germination des semis est relativement bonne et les plantes ont atteint aujourd’hui une maturité qui fait jaillir l’espoir. Un constat quasi général, qui selon le président Cheikh Tall et ses collaborateurs du centre émane en partie de la qualité des semences distribuées cette année, des conditions selon lesquelles ces semences ont été distribuées, mais surtout de la quantité de semences attribuées et qui est fixée cette année à 75.000 t en arachide et plusieurs autres milliers de tonnes divisées entre les différentes fi lières exploitées (céréales, pastèques, Niébé Sorgho, Manioc etc.…).
Mais également de la quantité des intrants qui a aussi été mise à la disposition des producteurs et le maillage qui s’en est suivi pour sa division entre les producteurs du pays. Cette rencontre qui mobilisait presque tous les membres du bureau centre de la Fnosp/t a ainsi été l’occasion pour les opérateurs de recentrer l’épineuse question de la disponibilité et de l’accès des semences de qualité sur le territoire national. La Fnosp/t de ce point de vue s’est montrée très prudente. Pour son président Cheikh Tall, «les campagnes se suivent, mais ne se ressemblent pas. Des fois on assiste à des productions de faible intensité, donc faibles comme l’année dernière. Parfois aussi on dispose de surproductions et on est obligé de traverser nos frontières pour écouler ces productions hors du territoire national. Mais pour la question spécifique à la disponibilité des semences en qualité et quantité suffisantes dans notre pays, il revient à l’Etat de s’en charger.
Autrement dit redynamiser le programme de multiplication des semences, et saisir l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) ou le Centre de recherche agronomique de Bambey, afin de pouvoir résoudre durablement cette question paysanne ».
La rentrée littéraire d'automne 2020 est lancée, avec un total de 511 titres à retrouver chez vos libraires. Parmi eux, France 24 vous propose une sélection des auteurs africains ou d'origine africaine les plus en vue.
Avec 511 nouveaux romans disponibles pour cette rentrée littéraire, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Pour vous guider dans les rayons des librairies, France 24 met en lumière les auteurs africains ou d'origine africaine à ne pas manquer. Entre valeurs sûres et petits nouveaux, le continent est exploré sous toutes ses coutures à travers ces livres.
Ceux qui ont l'habitude
- Alain Mabanckou, "Rumeurs d'Amérique" (Plon)
Dans son treizième roman, l'écrivain franco-congolais raconte les États-Unis, où il enseigne depuis le début des années 2000. Professeur titulaire de littérature francophone à UCLA, il ausculte ce nouveau monde qui l'entoure. Entre l'opulence de Santa Monica, l'âpre condition des minorités de Los Angeles, le désespoir des agglomérations environnantes, mais également l'enthousiasme d'une population qui porte encore en elle le rêve américain, il dessine le portrait d'une autre Amérique.
- Yasmina Khadra, "Le sel de tous les oublis" (Julliard)
Auteur à succès traduit dans le monde entier, ancien officier de l'armée algérienne au parcours hors norme, l'écrivain Yasmina Khadra explore cette fois-ci l'après guerre d'Algérie. Dans son nouveau roman, il raconte la vie d'Adem Naït-Gacem, un instituteur sans histoires dans un village de la région de Blida en 1963. L'univers de cet homme s'écroule le jour où sa femme claque la porte. Il quitte alors tout pour partir sur les chemins.
- Faïza Guene, "La discrétion" (Plon)
Entrée en littérature à l'âge de 19 ans, Faïza Guène ne cesse depuis de confirmer son talent. À 35 ans, elle signe déjà son sixième roman. Dans "La discrétion", elle retrace le destin de trois générations d'immigrés nord-africains, entre l'Algérie et la France. L'histoire suit Yamina, une femme algérienne, depuis son petit village situé près de la frontière marocaine jusqu'à la Seine-Saint-Denis: "Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n'est-ce pas une autre façon de résister ? Mais la colère, même réprimée, se transmet l'air de rien".
- Sindiwe Magona, "Mère à mère" (Mémoire d'encrier)
Grand roman de l’apartheid publié en 1998, il est pour la première fois traduit en français. Sindiwe Magona signe un récit bouleversant sous forme de lettre. L’Afrique du Sud y est racontée toute en nuances, complexité et passion. L'auteur se met dans la peau de sa voisine, une femme dont le fils a tué une jeune Américaine venue travailler bénévolement pour les premières élections libres en Afrique du Sud. La mère du meurtrier s'adresse directement à la mère de la victime : "Mon fils a tué votre fille".
Première lauréate du Prix Orange du livre en Afrique pour son roman "Munyal, les larmes de la patience", cet ouvrage paraît en France dans une nouvelle édition et sous un nouveau titre. L'écrivaine camerounaise brise les tabous et mêle le destin de trois femmes : celui de Ramla, 17 ans, arrachée à son amour pour être mariée de force avec Alhadji Issa, un homme riche et déjà marié. Hindou, sa sœur du même âge, est contrainte d'épouser Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Quant à Safira, 35 ans, la première épouse d'Alhadji Issa, elle voit d'un très mauvais œil l'arrivée dans son foyer de la jeune Ramla, qu'elle veut voir répudiée.
- Marc Alexandre Oho Bambe, "Les lumières d'Oujda" (Calmann Levy)
Autant poète, écrivain, slameur que voyageur, le Camerounais sort un second roman. Ce passionné des mots, lauréat du prix Paul Verlaine de l'Académie française, s'intéresse au sort d'un migrant rapatrié après avoir tenté de rejoindre l'Italie. Le narrateur s’engage au sein d’une association qui lutte pour éviter les départs "vers les cimetières de sable et d’eau". Il rencontre, à Oujda, au Maroc, le père Antoine et Imane, nouant avec eux un lien indéfectible.
- Fiston Mwanza Mujila, "La danse du Vilain" (Métailié)
Avec son premier roman, "Tram 83", l'auteur congolais a connu le succès et récolté de nombreux prix. Il revient avec une nouvelle histoire entre trafic de pierres précieuses et boîtes de nuit frénétiques, entre l'Angola, en pleine guerre civile, et un Zaïre au bord de l'explosion. Sanza, exaspéré par la vie familiale, quitte ses parents et rejoint le Parvis de la Poste, où vivent d’autres gamins de la rue. Commence la "dolce vita", larcins petits et grands, ciné avec Ngungi, l’enfant-sorcier, et voyages en avion vers l’infra-monde.
Ceux qui débutent
- Fatima Daas, "La petite dernière" (Notabilia)
À 25 ans, elle frappe fort avec son premier livre. Elle est la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. "Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi", écrit-elle.
- Roukiata Ouedraogo, "Du miel sous les galettes" (Slatikine & Cie)
Comédienne et humoriste d'origine burkinabè, elle se dévoile sous une nouvelle étiquette. Ce premier récit se veut avant tout personnel. L'artiste tient la chronique douce du drame qui a bouleversé son enfance. Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l'injustice qui les frappe avec l'arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère, une femme restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes.
- Hella Feki, "Noces de jasmin" (Lattes)
Professeure de lettres et formatrice, elle a grandi en Tunisie. Dans son premier roman, elle revient sur la révolution de 2011. Les journaux sont censurés, les informations se diffusent sur Internet et un murmure parcourt la Tunisie : la rue gronde. Mehdi, un jeune journaliste, tourne en rond dans sa cellule, sans savoir ce qu’il va devenir. Dehors, Essia s’inquiète de la disparition de Mehdi, son nouvel amour. Elle part à Sfax, sa ville d’origine, pour tenter de le retrouver.
DES DOUTES SUR LA THÈSE DU SUICIDE PAR ARME À FEU
Le policier Sémou Diouf, inhumé ce week(end dans son village natal, se serait tiré une balle dans la tête. Aux premières heures de cette affaire, la thèse du suicide a été fortement agitée mais, elle semble s’estomper petit à petit.
Le policier Sémou Diouf, inhumé ce week(end dans son village natal, se serait tiré une balle dans la tête. Aux premières heures de cette affaire, la thèse du suicide a été fortement agitée mais, elle semble s’estomper petit à petit. C’est du moins ce que fait savoir « Les Echos » dans sa livraison de ce jour. Le journal est revenu sur des éléments qu’il considère comme des preuves matérielles qui écartent la thèse du suicide par arme à feu. Cette thèse, informe la même source, serait une fausse piste. Elle peine difficilement à prospérer devant les éléments de constatations visuelles des faits qui militent rigoureusement pour autre chose que le suicide en question. « Si le policier s’était réellement tiré sur la tempe une balle avec son arme de service marque Taurus, qui est une arme puissante, sa tête aurait à coup sûr explosé. Et aucun individu ne l’aurait reconnu ou identifié à première vue. Car, la balle allait lui traverser la tête et l’impact allait être énorme et dévastateur, avec à la clef du sang à gogo un peu partout au sol. D’autant que tout le monde s’accorde à dire que le tir était à bout portant », ont expliqué les interlocuteurs, interrogés par le journal.
Lesquels ajoutent : « Comment peut-on se tirer une balle dans la tête et rester encore en vie, malgré la violence du choc avant de mourir trois heures plus tard. Ce qui est trop gros pour être vrai. Tout n’est pas encore dit dans cette affaire qui contient beaucoup de zones d’ombre ». Autre fait qui intrigue, c’est que les policiers des parcelles assainies ont appris que l’arme de service de leur collègue a aussitôt disparu ou enlevée de la scène de crime puis rangée quelque part avant d’être remise aux enquêteurs. Ce qui, informe le journal, constituerait une violation flagrante de la scène de crime avec risque de réel de détérioration de toutes traces ou indices susceptibles de déterminer la nature de l’horreur. De même, le journal indique que les résultats de l’autopsie n’ont pas été révélés et l’inhumation s’est faite dans la précipitation.