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1 juillet 2025
LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR INVITE À "UN MEILLEUR RESPECT’’ DES MESURES BARRIÈRES
Le ministre de l’Intérieur a invité, ce vendredi, les populations à "un meilleur respect des mesures barrières’’ afin de contenir la propagation de la Covid-19.
Dakar, 10 juil (APS) – Le ministre de l’Intérieur a invité, ce vendredi, les populations à "un meilleur respect des mesures barrières’’ afin de contenir la propagation de la Covid-19.
Dans un communiqué transmis à l’APS, Aly Ngouille Ndiaye invite au port obligatoire du masque dans les endroits et établissements recevant du public, au lavage régulier des mains ou l’utilisation de solution hydro-alcoolique.
Le ministre de l’Intérieur insiste aussi sur le respect de la distanciation physique d’un mètre et la limitation des rassemblements sur les places et autres lieux favorisant les contacts.
Le Sénégal a officiellement déclaré 7 882 cas positifs de Covid-19 depuis le 2 mars, 5 311 guérisons et 145 décès.
Cela fait qu’à ce jour, 2 425 patients dont 38 dans un état grave sont sous traitement dans les différents centres de prise en charge de la maladie à travers le pays.
LES CONSOMMATEURS INVITÉS À UNE NOUVELLE CULTURE ÉNERGÉTIQUE
La Senelec et l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) ont mutualisé leurs forces pour expliquer aux consommateurs les avantages de la maîtrise de la consommation électrique
La campagne de sensibilisation sur l’économie de l’énergie et la maîtrise de la consommation électrique a été lancée hier. La Senelec et l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme) ont mutualisé leurs forces pour expliquer aux consommateurs les avantages de la maîtrise de la consommation électrique.
Des factures «salées» envoyées presque à chaque bimestre. La Société nationale d’électricité (Senelec) est toujours indexée par les consommateurs. Mais son Directeur général, Papa Mademba Bitèye, invite plutôt à une nouvelle culture énergétique au Sénégal, parce que, dit-il, les enjeux sont importants. Hier, une campagne conjointe de sensibilisation a été lancée par la Senelec et l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme), dans un hôtel de la place. C’est une occasion d’aller vers les consommateurs pour aider à mieux comprendre les gestes de rationalisation et d’optimisation de la consommation.
Autrement dit, leur expliquer les avantages de la maîtrise de la consommation électrique. Ceci, dira le Dg de la Senelec, permettra de mieux contrôler leur consommation et supporter le poids financier. D’ailleurs, ils sont invités à privilégier désormais le Woyofal. Entre autres conseils, on demande aux consommateurs d’éviter de laisser le téléviseur en veille, de débrancher tous les appareils non utilisés, mais aussi de privilégier les lampes à économie d’énergie (Lee).
Cette campagne a un objectif double selon le Directeur général de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (Aeme), Säer Diop. «Il s’agit d’accompagner les efforts des plus hautes autorités dans la maîtrise des charges de fonctionnement qui représentent à peu près 40 milliards de francs Cfa par an dans le budget de l’Etat pour ce qui concerne l’électricité. Deuxièmement, c’est de déployer nos ressources en vue d’accompagner les ménages dans la réduction de leur facture d’électricité, ainsi faire des économies financières», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, rappelle Säer Diop, «par cette approche, le gouvernement vise entre autres objectifs, la réduction de la facture publique d’électricité entre 10 et 15% à terme».
Et Papa Mademba Bitèye, qui a incité les consommateurs à avoir des comportements et des gestes beaucoup plus adaptés pour réduire leur consommation d’énergie surtout en période de chaleur, est revenu sur l’impact de la crise sanitaire. «Pour les ménages, on a constaté une augmentation de la consommation qui s’explique par le fait que les gens étaient confinés pendant cette période. Donc utilisent plus les appareils qui étaient à leur disposition. On a une demande domestique qui a explosé autour de 15 à 20%. En revanche, pour ce qui est de l’activité économique, on a constaté une baisse. Parce que la plupart de ces industries qui consommaient l’électricité ont enregistré un ralentissement, voire un arrêt de leurs activités», rapporte le Dg de la Senelec.
Pour sa part, le président de la Fédération sénégalaise des associations de consommateurs, Imam Youssoupha Sarr, a rappelé le défi de l’accès universel de tous les citoyens des villes et des campagnes à l’électricité.
L'AFRIQUE FACE À LA JUSTICE INTERNATIONALE
Alioune Sall revient avec un ouvrage intitulé L’émotion et la raison : l’Afrique face à la justice internationale, publié aux éditions L’Harmattan Sénégal
Alioune Sall revient avec un ouvrage intitulé L’émotion et la raison : l’Afrique face à la justice internationale, publié aux éditions L’Harmattan Sénégal. Et cette fois-ci, le professeur titulaire des Universités étudie les comportements et les réactions et les critiques africaines contre cette justice pénale internationale qui serait celle des faibles. Celui qui a été avocat-conseil devant la Cour internationale de justice de la Haye, puis juge à la Cour de justice de la Cedeao relativise cette posture africaine par des exemples et relève, comme disait Senghor qu’il cite d’ailleurs, de «l’émotion» et de la «raison».
La première leçon qu’il convient de tirer des développements qui précèdent est d’abord une certaine équivocité des positions africaines elles-mêmes, face à la justice internationale. Il ne s’agit pas nécessairement de critiquer cette variabilité - tant elle est partagée par les Etats - mais de juste souligner l’inexactitude d’une représentation dichotomique des choses, concevant d’une part une justice invariablement sévère pour les faibles et d’autre part des Etats systématiquement cohérents dans leur posture de victimes d’un tel système. L’on ne met ainsi pas assez en évidence le fait que la compétence universelle, ce point de cristallisation majeur du conflit avec la justice internationale, constitue une institution consacrée dans beaucoup de systèmes judiciaires nationaux sur le continent. Des Etats comme la Rdc, le Congo, l’Ethiopie, le Ghana ou encore le Niger, le Rwanda ou le Mali l’ont reprise dans leurs droits internes, pour la simple raison qu’ils sont Parties à des conventions internationales comportant un tel engagement. Au moins vingt-deux systèmes judiciaires nationaux sont concernés, soit un peu moins de la moitié des Etats africains. La compétence universelle n’est donc pas, en principe, une institution au service de l’unilatéralisme et de l’impérialisme judiciaires, elle est une règle largement partagée dans le monde et peut parfaitement se recommander de la nécessité de combattre collectivement certaines transgressions, à travers la dispersion organisée du pouvoir de sévir contre de tels agissements.
De la même manière, l’examen approfondi d’une autre question cruciale, celle de l’immunité des dirigeants politiques, pourrait bien bousculer certains préjugés. Ainsi, si l’on se penche sur les débats consécutifs à l’adoption de la résolution 1593 déférant la situation du Darfour à la Cpi, deux curiosités peuvent être relevées. La première est la convergence afro-étatsunienne sur la question de l’immunité. Les Etats-Unis s’y montrent en effet favorables à l’application du principe d’immunité des gouvernants, et donc hostiles à l’extension de la juridiction de la Cour au Président Béchir notamment. Il s’agit donc d’une position plutôt proche de celle que les Etats membres de l’Ua ont adoptée. Les américains s’abstiendront d’ailleurs au moment du vote. Cette convergence américano-africaine est inattendue, elle est contraire à l’image d’une Cpi instrumentalisée par les Etats du Nord et systématiquement hostile aux pays du Sud. Ce n’est pas le seul paradoxe que les débats ont mis en évidence. Il est en effet apparu que les Etats africains non membres du Conseil de sécurité ont été opposés à l’affirmation, par la résolution, d’une immunité de juridiction pour une certaine catégorie de personnes. En d’autres termes, ces Etats ont adopté une position contraire, au moins dans son principe, à celle qu’ils afficheront quelque temps après dans le cadre de l’Ua. Le traitement du dossier soudanais par le Conseil de sécurité aura donc mis en évidence autant des convergences inattendues (de l’Afrique et des Etats-Unis) que des fractures déroutantes (au sein du camp africain).
Ironie de l’histoire et subversion des idées reçues, encore, lorsque l’on examine l’institution du Procureur de la Cpi. L’on a amplement vu à quel point ce personnage a fini par symboliser, aux yeux des Etats membres de l’Ua, les errements et les dérives de la justice internationale. Certaines résolutions de l’organisation panafricaine confinent, à cet égard, à la charge «ad hominem», brocardant nommément le titulaire du poste. Il apparaît pourtant qu’au cours des négociations préalables à l’adoption du Statut de Rome, nombre d’Etats du continent avaient défendu la thèse d’un procureur indépendant et libéré de toute entrave. Le statut et les pouvoirs du procureur constituaient en effet une composante importante des thèses des «Etats-pilotes» (Union européenne, Australie, Canada, Argentine, Croatie, Suisse…), lesquels ont très vite été rejoints par des Etats africains comme l’Afrique du Sud et les membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc). C’est donc bien plus tard que le procureur de la Cour a cristallisé la défiance africaine.
Brouillage des repères, également, lorsqu’on envisage le pouvoir du Conseil de sécurité de suspendre les poursuites devant la Cour (article 16 du Statut de Rome). Symbolique de la pénétration de considérations politiques dans l’exercice de la justice, révélatrice en soi d’une forme de mainmise des grandes puissances sur le fonctionnement de la Cpi, cette disposition aurait pourtant reçu le soutien d’un certain nombre d’Etats africains au cours de la mise au point du traité créant la juridiction. Le «compromis de Singapour», qui scelle le rôle et les pouvoirs du Conseil dans la nouvelle architecture de justice, doit beaucoup aux Etats africains en général, et à ceux de la Sadc en particulier. Au demeurant, force est de constater qu’en dépit de l’évidence de son effet dissolvant sur l’œuvre de justice, le pouvoir de suspension des poursuites n’a jamais été contesté dans son principe par les Etats africains. Ceux-ci en ont seulement demandé, soit le bénéfice (de façon réitérée et pour notamment les dossiers soudanais et kenyan), soit le changement de détenteur (transfert à l’Assemblée générale). L’un des symboles les plus éclatants de l’inégalité des Etats dans le fonctionnement de la Cour ne fait ainsi l’objet d’aucune contestation de la part des Etats africains.
«Soumission des procédures judiciaires aux intérêts politiques des Etats puissants»
Passons, enfin, sur la pratique très erratique du principe de complémentarité. Tantôt revendiqué pour se soustraire à la juridiction de la Cpi (affaire kenyane notamment), ce principe est au contraire promptement écarté lorsque, pour des raisons évidentes de politique intérieure, les gouvernements invitent la Cour à s’intéresser à eux, c’est-à-dire… à leurs opposants (Ouganda, Rdc, Rca, Mali). D’autres fois, dans un même pays et pour une même situation mais avec des justiciables différents, le principe de complémentarité est soit invoqué soit «oublié» (Côte d’Ivoire, époux Gbagbo). Il existe ainsi une certaine ambiguïté africaine devant la justice internationale. Il convient d’admettre ce fait-là, ne serait-ce que pour rompre avec toute vision simpliste des choses. Le débat aura incontestablement progressé si l’on s’accordait d’abord sur cette évidence.
Mais il faut aller plus loin que l’évidence. Et d’abord rappeler que les équivocités africaines sont le lot de tous les Etats. Les positions diplomatiques des Etats, leur politique juridique extérieure et même l’interprétation de leurs obligations internationales épousent les circonstances, se plient au principe d’opportunité et restent au service d’intérêts eux-mêmes fluctuants. Il n’existe, de ce point de vue, aucune exception africaine. Il convient surtout d’ajouter que l’illisibilité occasionnelle des positions africaines face à la justice pénale internationale en particulier ne remet nullement en cause la possibilité de porter une appréciation globale sur cette justice, la possibilité d’exprimer de sérieuses critiques contre celle-ci. Car à la vérité, le fonctionnement de la justice pénale internationale aujourd’hui est loin d’être satisfaisant. Les préventions africaines à l’égard de celle-ci restent amplement justifiées, et les réserves faites à plusieurs égards sur le comportement des Etats membres de l’Ua n’excusent en rien les carences du système international.
Techniquement parlant, ce système reste perfectible. Tout ce qui est relatif, par exemple, à la prise en compte de la dimension culturelle dans le jugement des atrocités de masse peut sans doute être amélioré. Il s’agit d’éviter l’exercice d’une justice à la hussarde, commodément auréolée d’universalisme. Mais le plus grave n’est pas là, il est dans la soumission des procédures judiciaires aux intérêts politiques des Etats puissants. Jusque-là, le fonctionnement de la Cpi en particulier n’a que trop mis en évidence l’emprise que ces derniers exercent sur la juridiction, des membres permanents du Conseil de sécurité en particulier ayant quasiment revendiqué une sorte de droit de co-pilotage des procédures judiciaires. Les récriminations africaines gardent incontestablement une grande part de pertinence, il convient de ne pas l’oublier.
Mais la nécessité de l’autocritique s’impose aussi aux dénigreurs de la justice internationale. L’on rappellera d’abord que, conçue par les Etats qui en sont en quelque sorte les justiciables, cette justice ne peut que leur ressembler. Il n’existe pas, à l’échelle internationale, de corporation toute puissante de magistrats, exerçant un «gouvernement des juges» au-dessus de la tête des Etats ; il n’y a que des magistrats dépositaires d’un pouvoir de juger non seulement codifié dans son principe et dans son étendue, mais dont le déclenchement ponctuel relève encore de la volonté des Etats. Si le juge supra national peine à bien mener ses enquêtes, c’est aussi parce que les Etats ne lui facilitent pas la tâche. Toute critique de la justice internationale doit avoir le courage ou la lucidité de ne pas perdre de vue cet aspect des choses. (…) Le débat sur la justice pénale et l’Afrique permet ainsi de méditer sur la place de cette justice dans l’ordre international et sur les remises en question auxquelles celle-ci devrait consentir pour répondre davantage à sa vocation et à l’espérance investie en elle. Il n’exonère pas non plus les contempteurs de cette justice. Les logiques bipolaires et simplificatrices trouvent alors leurs limites. Dans ce débat-là, les Etats ne sont ni momifiés dans un statut donné, ni figés dans une essence éternelle. Ils jouent des rôles successifs, adoptent des postures opportunistes, ajustent leurs attitudes à leurs intérêts circonstanciels. Tour à tour dominants et dominés, conservateurs et révolutionnaires, patriciens et plébéiens, victimes et rentiers, ils jouent sur divers registres et un syncrétisme foncier gouverne leur comportement : syncrétisme du pulsionnel et du rationnel, de l’intuitif et du discursif, de l’émotion et de la raison.
MOMAR GUEYE RECLAME L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE DANS L'AFFAIRE DES GAZELLES ORYX
L’ancien conservateur des parcs de Niokolo-Koba et du Delta du Saloum, veut démêler le vrai du faux dans l’affaire des animaux transférés de Ranérou à la réserve personnelle du ministre de l’Environnement
L’ancien conservateur des parcs de Niokolo-Koba et du Delta du Saloum, le colonel Momar Guèye, veut démêler le vrai du faux dans l’affaire des gazelles oryx transférées de Ranérou à la réserve personnelle du ministre de l’Environnement. Abdou Karim Sall n’est visiblement pas dérangé par une probable enquête. «On ne me les a pas offertes. Je ne les ai pas achetées», s’est-il défendu.
Le transfert des 6 gazelles oryx à la réserve personnelle du ministre de l’Environnement, qui a entrainé la mort de deux d’entre elles, doit faire l’objet d’une enquête. C’est le souhait du colonel Momar Guèye, l’ancien conservateur des parcs de Niokolo-Koba et du Delta du Saloum. Invité à donner son avis sur la question à la Rfm, il a expliqué que «les oryx sont des animaux intégralement protégés et quand il arrive un accident de cette nature, il est parfaitement souhaitable de tirer cela au clair. Et je crois que les autorités en charge de cette affaire vont le faire».
Dans un communiqué, le ministère de l’Environnement a reconnu le transfert d’oryx de la réserve du Ferlo (Ranérou) vers la ferme Sael, qui est un domaine privé, sans donner plus de détails. Au-delà, on a appris des services du ministère que 2 espèces sont mortes durant leur convoyage «nocturne où toutes les bêtes sont arrivées». Mais elles ont connu quelques blessures et une fracture du fémur qui leur ont été fatales. Leur mort est intervenu après plusieurs jours de soins vétérinaires auxquels ils n’auront finalement pas survécu. «Qu’est-ce qui a motivé ce déplacement d’animaux de la réserve du Ferlo à Dakar ? Pour quelle raison cela a été fait ? Est-ce que les conditions ont été observées. Est-ce que les gens n’ont pas manqué d’attention, de prudence ou de respect des règles établies dans ces conditions ?», s’est interrogé le colonel Momar Guèye.
«Je suis droit dans mes bottes !»
«Tous ceux qui veulent ouvrir des enquêtes sont libres de le faire. Moi, je sais que je n’ai rien à me reprocher et je suis vraiment droit dans mes bottes. Cette situation ne m’ébranle pas. Je n’ai pas fait quelque chose d’irrégulier. Je suis dans la protection des espèces, comme le veut la mission qui m’a été confiée. C’est dans cette préservation de ces espèces-là que le transfert a été fait», a répondu Abdou Karim Sall sur la Rfm. D’après le colonel Momar Guèye, le Sénégal a apposé sa signature en faveur de la protection des animaux. Par conséquent, explique-t-il, le Sénégal doit tirer cette histoire au clair. En tout cas, Abdou Karim Sall se veut clair : «On ne me les a pas offertes ; je ne les ai pas achetées. Ces gazelles oryx restent la propriété de l’Etat avec un protocole en bonne et due forme avec le gérant de la ferme, comme ça s’est passé partout au Sénégal. Les Sénégalais qui sont capables aujourd’hui de nous aider à préserver et à protéger ces espèces-là, sont les bienvenus. Ils peuvent signer des protocoles, si nous vérifions qu’ils peuvent les accueillir et les recevoir dans d’excellentes conditions. Quand on met une seule espèce dans un endroit, ce qui risque d’arriver, ce sont des problèmes de consanguinité. Et, finalement, l’espèce risque, à long terme, de s’éteindre. C’est la raison pour laquelle on multiplie les points vers lesquels on envoie ces espèces-là pour se reproduire. Donc, aujourd’hui, ma volonté, c’est de participer à cette démarche.»
ABDOUL MBAYE ACCUSE MACKY DE FRAUDER L’ARTICLE 60 POUR SORTIR CISSE LO DE L’HEMICYCLE
Le leader de l’ACT, a dénoncé ce qu’il a qualifié de « fraude à la Constitution du Sénégal » en son « article 60 issu de la Loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution du 22 janvier 2001. »
Le leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), a dénoncé hier ce qu’il a qualifié de « fraude à la Constitution du Sénégal » notamment en son « article 60 issu de la Loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution du 22 janvier 2001. »
Dans un texte publié sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye a tenu à attirer l’attention des citoyens sénégalais sur le fait que les dispositions constitutionnelles relatives à l’article 60 de la Constitution mises en ligne sur le site officiel de la Présidence de la République seraient différentes de la version officielle. Ce qui serait constitutif, selon l’ancien Premier ministre, d’une « fraude à la Constitution ». Et serait aussi, « bien évidemment » selon lui, contraire à la loi. « Texte de l’article 60 initial de la Constitution du 22 janvier 2001 : « Les députés à l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct. Leur mandat est de cinq ans. Il ne peut être abrégé que par dissolution de l’Assemblée nationale. Les Cours et Tribunaux veillent à la régularité de la campagne électorale et du scrutin dans les conditions déterminées par une loi organique. Une loi organique fixe le nombre des membres de l’Assemblée nationale, leurs indemnités, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Source : « Textes constitutionnels du Sénégal de 1959 à 2007 », Réunis et présentés par Ismaïla Madior FALL, Editions du CREDILA, 2007, p.208 », rappelle l’ancien Premier ministre.
Poursuivant, le prédécesseur de Mme Aminata Touré à la Primature évoque aussi le texte de l’article 60 issu de la Loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution du 22 janvier 2001. Un texte qui dit ceci : « Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique ». Ces mêmes dispositions seraient, selon le leader de l’ACT, reprises par le Professeur Jacques Mariel Nzouankeu dans son ouvrage intitulé « CONSTITUTION de la République du Sénégal, Editions Alternatives, 2007, p.27. D’après Abdoul Mbaye, ce texte est présenté comme celui de l’article 60 de la Constitution produit sur le site officiel de la Présidence de la République, http://www.presidence.sn/institutions/assemblee, Consulté le 09/07/2020 à 12h 12 mn.
«Vouloir sortir Moustapha Cisse Lô de l’Assemblée nationale ne saurait justifier une fraude à la Constitution»
En effet, insiste l’ancien Premier ministre du président sall, les députés à l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct. « Leur mandat est de cinq ans. Il ne peut être abrégé que par dissolution de l’Assemblée nationale ou par des élections anticipées dans les conditions et formes prévues par la Constitution. Les Cours et Tribunaux veillent à la régularité de la campagne électorale et du scrutin dans les conditions déterminées par une loi organique. Une loi organique fixe le nombre des membres de l’Assemblée nationale, leurs indemnités, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités. Tout député qui démissionne de son parti ou en est exclu en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Les députés démissionnaires ou exclus de leur parti sont remplacés dans les conditions déterminées par une loi organique », rappelle le banquier qui soutient que la fraude serait « manifeste ». Autant de choses qui le poussent à penser que « vouloir sortir Moustapha Cisse LO de l’Assemblée nationale ne saurait justifier une fraude à la Constitution dirigée par le site officiel de la Présidence de la République. » En conclusion, Abdoul Mbaye estime que « Cette dernière (Ndlr, la Présidence) doit cesser immédiatement de produire des faux de toutes sortes. La dignité de notre République est en jeu », conclut le président de l’Alliance pour la Citoyenneté et la République.
CE N’EST PAS ENCORE LE GRAND RUSH VERS LES STANDS DE VENTE DE BÉTAILS
Cette année, non seulement les bêtes sont rares dans les différents « darals » improvisés mais encore les clients ne se bousculent pas encore
Le moins que l’on puisse dire est que les vendeurs de moutons subissent déjà les conséquences de la crise économique engendrée par le coronavirus. Pour cause, à quelques jours de la fête de la Tabaski, certains d’entre - eux disent éprouver toutes les peines du monde à écouler leurs béliers. Mais quand on sait que nos compatriotes sont des adeptes du rush de dernière minute…
A moins de trois semaines de la fête de la Tabaski, ce n’est pas encore le grand rush dans les différents points de vente. En plus des clients qui se font rares, les moutons ne sont pas non plus visibles. En pareille période les années passées, les artères de la capitale étaient envahies de moutons. Cette année, non seulement les bêtes sont rares dans les différents « darals » improvisés mais encore les clients ne se bousculent pas encore. Le contexte lié à la pandémie du coronavirus est peut-être une raison qui explique cette situation.
Au foirail de la Sicap Mbao, une des plus grands centres d’approvisionnement en moutons de la capitale, déjà pris d’assaut par les vendeurs d’aliments pour bétail, les moutons ne sont pas nombreux pour le moment nombreux. « De temps à autre, des clients passent pour se renseigner sur le prix des moutons. Vous savez, il y a à peine trois semaines que le trafic interrégional a repris. Ce qui fait que certains éleveurs tardent encore à convoyer leurs moutons. Mais la situation peut changer d’ici une semaine », renseigne Aliou Ba, un des rares vendeurs présents au foirail en cette matinée de mardi. Notre interlocuteur pense que la situation pourrait changer dans quelques semaines voire jours. Malgré tout, il soutient que pour cette année, les choses ne seront pas faciles avec la présence du coronavirus et la fermeture des frontières qui empêchent l’entrée du marché aux Maliens et Mauritaniens, les principaux fournisseurs de moutons pour les petites bourses. Selon notre interlocuteur, c’est en fonction de l’abondance ou de la rareté des bêtes que les vendeurs détermineront leurs prix.
Quand le client se fait rare !
Avec les projets gouvernementaux de modernisation de la capitale, et donc d’embellissement du cadre de vie, beaucoup de points de vente ont été supprimés. C’est l’exemple des ronds-points Liberté 5 et Liberté VI qui étaient transformés en parcs à moutons à l’approche de la Tabaski. Ces deux espaces leur étant fermés, les vendeurs se sont repliés sur les deux voix de Sacré-Cœur. « Cela fait trois jours que je suis ici avec mes moutons. Je n’ai pas encore aperçu un client. Les prix varient en fonction des moutons dont les moins chers coûtent 100 000 francs. On ignore si on pourra écoulera ne serait-ce que la moitié de nos moutons avec cette crise économique qui frappe tout le pays. Tout dépend de la volonté divine. Petit à petit, les moutons commenceront à venir » dit le jeune promoteur Youssou Faye. Pour essayer de s’en sortir, ces vendeurs adoptent aussi la vente en ligne à travers les réseaux sociaux comme Whatsapp. Hélas, là aussi, c’est compliqué pour eux. « La plupart des clients m’appellent et je leur envoie les photos des différentes catégories de moutons tout en leur communiquant les prix. On reste longtemps à marchander. Ces clients veulent avoir de gros moutons pour la fête de Tabaski, alors que les prix qu’ils proposent ne m’arrangent pas. Non, je ne vais pas brader mes moutons, même si c’est la crise » se désole Youssou Faye qui se dit prêt à retourner avec ses moutons plutôt que de les céder à vil prix. L’inquiétude est grande du côté d’un autre commerçant établi dans la même zone. Harouna Diémé dit craindre ne rien vendre cette année à cause de la crise sanitaire. « Les choses ne marchent pas pour l’instant. Parce que les clients n’achètent pas. Ils marchandent et repartent. Les prix varient entre 150. 000 et plus. Je n’ai pas espoir de vendre beaucoup de moutons cette année. J’ai fait une semaine sur cette place et je n’ai pas encore vendu un seul mouton », se désole Harouna Diémé installé sur les deux de voies de sacré-Cœur.
Selon lui, ses clients avaient l’habitude de venir se procurer des béliers qu’ils lui confiaient avant de les récupérer à l’approche, voire la veille, de la fête. Rien de tel cette année. Hamidou Diallo, établi près du centre culturel blaise Senghor, soutient que la plupart de gens qu’il reçoit ne sont pas des clients. « Ce sont des gens qui élèvent des moutons et qui veulent savoir les prix du marché », fulmine notre interlocuteur. « On rend grâce à Dieu. Les conséquences de la pandémie se sont répercutées dans les différents secteurs d’activités économiques. Je suis là depuis vendredi dernier et je n’ai pas vendu un seul mouton. On espère que cette situation ne va pas perdurer. On prie Dieu pour des lendemains meilleurs avant la fête de Tabaski », dit Hamidou.
«COMMENT LA REPARTITION DU FONDS COVID-19 A ETE FAITE »
Palabres avec… Pape Faye, artiste - comédien et président de l’Arcots
Le comédien et maître de cérémonie Pape Faye, président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (ARCOTS), a tenu à livrer sa vérité des faits suite à l’octroi de soixante millions destinés aux comédiens dans le cadre du Fonds Covid - 19. En effet, aussitôt après la remise du chèque à Pape Faye, des voix se sont élevées pour réclamer une équité dans le cadre de la distribution de cette manne. Dans cet entretien, il revient sur cet épisode et livre sa vérité des faits.
Pape Faye vous avez reçu dans le cadre du fonds Covid -19, une enveloppe de soixante millions et cela a suscité des réactions de certains artistes qui exigent que tout se fasse dans la transparence ?
En ma qualité de président de l’Association des artistes comédiens du théâtre sénégalais (l’ARCOTs) nationale, j’ai eu à recevoir la somme de soixante millions. Cela s’est fait au vu et au su de toute la nation sénégalaise, car il y avait la presse qui a relayé l’information. C’était dans un souci de transparence et je m’en réjouis. Je voulais juste profiter de l’occasion pour remercier le Président de la République et le ministère de la Culture qui ont bien voulu nous octroyer cette enveloppe. Le Président de la République n’était pas obligé d’appuyer les acteurs du secteur de la culture. Il a surtout fait preuve de générosité et d’égards à l’endroit des hommes de Culture et il faut l’en féliciter. C’est justement parce qu’il a bien compris qu’il est le Protecteur des Arts, des Lettres et des Artistes qu’il a débloqué une enveloppe de trois milliards pour soutenir les acteurs de la Culture. Le sous-secteur du théâtre a reçu cent quatre-vingt millions et ARCOTs a bénéficié de soixante millions. Nous avons été les premiers à recevoir notre part, car nous étions les premiers à être prêts au niveau de tous les sous-secteurs. Cela prouve, si besoin en était, que nous n’avons pas de problèmes à ce niveau, car nous sommes un secteur très bien organisé. Pour rappel, l’ARCOTs existe depuis quinze ans déjà. Feu Thierno Ndiaye Doss a été le premier président. A sa disparition, Lamine Ndiaye a pris le relais. Et finalement, mes pairs m’ont choisi pour succéder à Lamine. Personnellement, je n’ai rien sollicité, mais ce sont les comédiens qui m’ont demandé avec insistance de présider notre association. Tout cela pour dire que le sérieux et la rigueur ont toujours prévalu au sein de l’ARCOTs.
Pouvez-vous revenir sur le processus qui a mené à l’octroi de ces soixante millions ?
J’allais en venir ! Mais je voulais juste poser le débat. Nous avons été reçus par le ministre de la Culture. Je tiens à dire que moi-même, j’avais sollicité cette audience. Ainsi, le ministre nous a reçus ainsi que les gens du comité de relance, nos collègues du groupe « Caada » et d’autres associations. Il nous a fait part de la situation et nous a demandé ce que nous avons prévu pour les accompagner. J’ai tenu alors à lui faire savoir que nous n’étions pas venus pour lui demander de l’argent. A titre personnel, j’avais déjà investi cinq cent mille francs sur fonds propre pour sortir une œuvre de sensibilisation dès l’apparition du virus. Il s’agit de mon propre argent, mais pas celui d’ARCOTs et je n’ai attendu personne pour le faire, car nous sommes des patriotes conscients de notre rôle et de notre place dans la société. Toutes les antennes d’ARCOTs ont aussi fait des gestes pour soutenir leurs membres. Aussi bien à Pikine, Thiès, Louga, Kaolack et ailleurs, ils ont décaissé des millions pour distribuer des vivres et appuyer des membres.
Qu’est ce qui justifie donc ces accusations de détournement ?
. Il n’y a pas l’ombre d’un détournement ! C’est impossible, car il s’agit de l’argent de l’Etat. C’est juste un problème de manque d’informations qui se pose. Les gens n’ont pas pris la peine de se renseigner à la bonne source. C’est au cours de cette audience que le ministre nous a demandés de réfléchir sur un projet pour que les acteurs du théâtre puissent apporter leur contribution. Après trois jours de réflexion et de travail acharné avec nos consultants, nous avons déposé nos conclusions sur la table du ministre. Il a été tellement séduit qu’il s’est proposé d’être notre agent marketing pour nous trouver des fonds. Quelque temps après, le Directeur des Arts nous convoque pour nous demander de discuter sur notre projet car le ministre l’avait validé. Il était question de nous octroyer une enveloppe de quarante-cinq millions pour mener à bien ce projet initial. Par la suite, c’est le ministre qui a estimé, qu’au vu de la dimension et de la représentativité de l’ARCOTs, il fallait revoir ce chiffre à la hausse. C’est pour cela qu’il a décidé de nous remettre soixante millions. Voilà comment les choses se sont passées au départ. Il fallait donc jouer notre partition pour accompagner l’Etat dans cette lutte contre la pandémie. A la sortie du chèque, je l’ai photographié pour l’envoyer à tous les présidents qui se trouvent dans toutes les régions. Ces derniers l’ont tous mis dans leurs statuts et profils. Ce qui signifie que tout s’est fait dans la transparence. Par la suite, l’autre pôle a reçu la somme de quatre-vingt-quatorze millions sur la base de trente mille francs par artiste. Voilà vraiment la situation.
Comment cela est-il possible ?
Il faut savoir qu’au niveau de l’ARCOTs, nous avons remis une liste de deux mille membres au directeur des Arts. Effectivement, nous avons bien déclaré ce chiffre et il faut savoir que nous n’avons pas comptabilisé tout le monde. sinon, on serait allé jusqu’à quatre mille personnes au moins. Nous avons surtout considéré les acteurs actifs et ceux qui disposent de cartes de membre. Nous n’avons pas voulu prendre en compte les disparus. Voilà pourquoi nous avons reçu soixante millions à raison de trente mille par artiste. Les autres ont tous reçu des enveloppes sur la base de ce calcul. C’est après réception du chèque que nous avons décidé de réfléchir sur ce qu’il y a lieu de faire. On a alors convenu d’essayer de surseoir à l’exécution du projet. J’en ai discuté avec soumaré de Thiès, Lébou et Leyti Fall. Il fallait réfléchir sur la posture à adopter. Il était question de surseoir à l’exécution du projet et à partager cette manne entre tous les membres. Nous avons décidé de nous en ouvrir au ministre et il a aussitôt adhéré. Voilà pourquoi nous avons décidé de partager cette somme entre nos deux mille membres. Pour l’exécution du projet initial, nous allons le faire avec l’aide de Dieu et avec nos moyens. Au moment de distribuer cette somme, toute la presse sera invitée ainsi que les autorités du ministère de la Culture. En ce qui me concerne, je fais don de ma part à l’ARCOTs. Honnêtement, je ne peux pas toucher à cette somme. Je préfère vraiment investir mon argent pour que personne ne soit lésé.
Revenons à votre profession. On constate une perte de vitesse du théâtre dramatique en plus de la léthargie de Sorano ?
Ce théâtre est toujours là. Il ne s’agit pas d’une perte de vitesse, mais plutôt d’un problème de moyens. Pour créer une pièce comme « Nder en flammes » ou le « sacre du Ceedoo », il faut un personnel assez fort et convaincant. Il faut aussi un personnel artistique d’une dimension extraordinaire….Il y a juste une sorte de léthargie, mais les acteurs sont bien là. Il y a une politique culturelle qui fait qu’aujourd’hui, les moyens ne sont pas destinés aux acteurs et aux comédiens de théâtre pour leur permettre de faire de belles choses. Je ne voudrais pas parler de léthargie en ce qui concerne sorano. Je ne sais pas s’il y a léthargie ou pas et je ne saurais le dire. Avec la crise sanitaire, sorano a fermé ses portes. Les gens ne travaillent plus et ils ne répètent plus. Ce qui était en instance de création a arrêté et il va falloir revoir et revisiter d’autres dates. J’avais un programme à sorano avec la création « Homicide ». C’est une pièce que j’ai moi-même écrite et on n’a pu la jouer à cause de la pandémie. Il y a également la reprise de « Nder en flammes « qui était prévue le 8 mars au Musée des civilisations noires et qui n’a pu se faire. Il y a beaucoup de choses qui ont été stoppées par la volonté du corona virus.
Comment appréciez-vous la floraison des séries télévisées qui tendent à faire disparaître un peu le théâtre classique ?
C’est vrai qu’il y a une floraison des séries télévisées et c’est un fait. J’encourage toujours la création car je suis un enseignant. Il y en a beaucoup et cela veut dire qu’ils ont tous une bonne approche du théâtre et de la création scénique et cinématographique. Personne ne peut dire le contraire de ce qui se passe aujourd’hui au niveau des séries télévisées. C’est parce que tout le monde aime ce que nous faisons qu’ils viennent vers nous. Je ne peux pas dire grand-chose la –dessus, si ce n’est de les encourager et leur demander de se rapprocher des experts de l’ARCOTs qui pourront les assister.
On constate également qu’il y a de moins en moins de jeunes metteurs en scène …
Aujourd’hui, tout le monde s’autoproclame metteur en scène (Rires). On se réveille un beau jour, sans aucune formation et on se dit metteur en scène. C’est un mal qui est en train de gangréner la création. Je voudrais rendre hommage à Jean Pierre Leurs et seyba Lamine Traoré, ils ont transformé le visage du théâtre sénégalais. Ceci grâce à leur maitrise de l’art de la scène. La mise en scène est une question d’intelligence. Il y a trois choses qui font un metteur en scène. Il faut avoir un bon niveau intellectuel, le sens du spectacle et le sens de la créativité. Il ne suffit pas de se lever un beau jour pour s’autoproclamer metteur en scène. Malheureusement, c’est ce que nous voyons aujourd’hui. Il faut que ces jeunes acceptent de se former davantage pour mieux consolider les acquis dont ils disposent dans ce métier.
Par Alioune Badara SECK
MENACES SUR DRAAK (1)
Oui … Draak était une ville belle et attrayante, sereine et vivante. Elle était propre, calme, spacieuse et constellée de verdure … une ville si peu pressée et si soucieuse de sa beauté.
En surface, le Centre-ville se réveille sans avertir, sortant de son sommeil trouble. Débouchant des multiples labyrinthes que sont les artères et les ruelles remontant vers le Centre, des porteurs par grappes, les jambes encore pleines de sommeil, louvoient entre les tas d’immondices, les flaques d’eaux usées et les véhicules garés pour la nuit. Ils poussent des diables lourdement chargés.
Pressées et nerveuses, les premières voitures leur disputent déjà la chaussée, le derrière fumant et le klaxon rageur. Les premiers rideaux de fer des boutiques qui grincent chassent de leur devanture les dormeurs attardés. Les marchands à la sauvette venus se ravitailler s’y engouffrent déjà. Au loin, le hurlement d’une sirène d’ambulance ou de pompier. Il déclenche les premiers commentaires des boutiques :
Il ne fait pas bon être sapeur-pompier par les temps qui courent !
Sûr ! Par contre, y a bien de quoi se convertir dans les pompes funèbres ! À Draak, cette industrie est devenue florissante à souhait.
Le Centre-ville continue de piaffer tel un monstre qui s’ébroue, avec ses bruits et ses odeurs, ses bousculades et ses quolibets.
Si on n’y fait pas attention, tous ces ploucs vont nous prendre la place …
Vous vous rendez compte, c’est une famille qui est venue tranquillement installer ses pénates devant la boutique pour la nuit …
Hein ! Fallait voir toute cette saleté avant qu’on lave à grande eau …
Y avait deux gosses …
Ils ont vomi partout …
Ma façade à moi, elle est transformée en vespasienne toutes les nuits …
Mais ça, c’est le bar de Pascal à côté. Nos vigiles sont complices, c’est sûr. Ils doivent roupiller. Va falloir se résoudre à les, secouer !...
Sinon …
Pas étonnant que ça pue autant …
Comme s’il ne suffisait pas que Draak soit déjà empoisonné avec les tuyaux d’échappement de ces cercueils roulants …
Les femmes surtout :
Ces rustres nous viennent du bidonville sûrement !
Ou bien de la brousse … les villages se vident paraît-il. C’est tout comme … le bidonville, ce n’est qu’une étape …
Ils ont transformé tout Draak en souks … avec leur pacotille qui nous fait de la concurrence … Et avec tous ces étrangers, voisins ou pas, qui pullulent ici, ça fait du beau !
On se hèle à travers les rues avec des voies matinales, grasses à souhait. Des nouvelles de la rue Ménélik ? Si !
Les sauveteurs ont tiré encore trois cadavres des décombres, pendant la nuit. Qui a parlé déjà des chantiers de la folie ? Il a raison, le journaliste. C’est révoltant. Ce qu’ils cherchent à atteindre ces spéculateurs, c’est le ciel.
Des centaines de gosses sortent de partout, louvoyant, beaucoup sur des patins entre les motocyclettes, les voitures et les diables, sac au dos. Les passagers qui débarquent des transports en commun se ruent vers les kiosques, affamés de nouvelles.
Les titres à la une défilent sous les yeux avides : « Drame de la pauvreté : le fils tue le père d’un coup de gourdin » ; « Réveil brutal à la rue … : le cadavre d’un bébé dans un sac en plastique » ; « Place de … : affrontement entre commerçants et riverains » ; « Nouveau succès des pandores : trois dealers dans les filets ̎. Et encore : « Arnaque : les multiplicateurs de billets disparaissent avec la fortune de deux pigeons » ; « Mal mystérieux : la fièvre aux vomissements continue ses ravages en banlieue » ; « Aéroport international de Draak … »
Tiens, le président est de retour. Attends là … Fais voir … Ah, c’est du sport.
Dans la Draak souterraine, resté seul après sa rencontre au sommet quotidienne, le Patriarche médite. « Cela devient réellement alarmant … si cela continue, c’est sûr que les jours des Draakiens sont comptés …
Et les nôtres avec. Par les dieux, qu’elle est loin la belle époque que nous décrit la mémoire de la tribu … Oui … Draak était une ville belle et attrayante, sereine et vivante. Elle était propre, calme, spacieuse et constellée de verdure … une ville si peu pressée et si soucieuse de sa beauté. C’était le bon vieux temps pour les Draakiens et pour nous aussi, les muridés, les beaux jours de la grande abondance où nos réserves étaient pleines à craquer de victuailles …
Draak était habité par plein de ces hommes à la peau rosâtre. Leurs poubelles à eux étaient bondées de bonnes choses de toutes sortes.
Et personne pour nous les disputer, je pense à nos ennemis traditionnels, les félidés et les canidés. Il y en avait tant, pour se nourrir !
Les rues belles et larges étaient nos terrains de prédilection, la nuit. On s’y prélassait sans crainte de se faire écraser.
Les habitations des humains surgissaient de terre, certaines pour monter vers le ciel, sans jamais s’arrêter, mais toujours dans un ordre merveilleux. Elles étaient grandes et spacieuses. Dès qu’elles se couvraient de leur toit, nous nous installions pour aussitôt alerter le reste de la tribu.
Et la race se multipliait à merveille, dans la quiétude et l’insouciance. « Cette Draak-là ne sera jamais qu’un rêve pour nous. Cela n’est pas surprenant chez les humains. Ils sont font toujours la guerre. Il n’y a plus qu’eux pour s’entr’égorger sur cette terre. Draak la belle n’était pas si encombrée, si polluée et si étouffante avec toutes ces eaux usées et puantes qui viennent nous inonder jusque dans nos retraites sous terre …
Aujourd’hui, les Draakiens se vautrent dans l’anarchie. Le moindre espace dans cette ville est occupé. si ce n’est par leurs habitations, c’est par tous ces cadavres de véhicules, tous ces immondices et ces objets hétéroclites sont ils se débarrassent à tout bout de champ. si encore ils nous laissaient ces épaves. Mais non.
Ils vont jusqu’à nous les arracher la nuit, pour y habiter. Je pense à ces hommes aux yeux hagards qui fument sans arrêt. Ils sont dangereux. Et je ne serais pas étonné d’apprendre que certains d’entre eux se repaissent de notre char, puisqu’ils nous disputent maintenant même les pourritures … il y a trop de manquants dans nos rangs ces temps-ci.
Et nous savons que les Drakiens ne dédaignent plus la viande de canidés ou d’équidés … « Même leur lieux de cultes n’échappent pas à leurs extravagances. Il fallait visiter la grande mosquée, là-bas à l’autre bout de notre domaine, la nuit. C’est incroyable, cette promiscuité dans cet espace si restreint … pourtant, les Draakiens n’ont pas arrêté d’édifier des habitations. « Ils le font même à un rythme si effréné et si désordonné, qu’on n’y voit plus. Et à peine les murs des maisons ont-ils pris forme qu’ils sont transformés en urinoirs.
Hélas ! Cette fureur de vivre et cette anarchie, vont jusqu’à les aveugler, les changer en êtres errants et abrutis et surtout, effacer leur mémoire … sinon, comment ne réalisent-ils pas le danger mortel que véhiculent, toujours plus nombreuses, ces parentes venues du sud, à la queue verdâtre et boursouflée ?...
Ici, nos femelles ont détecté le danger avant nos vigiles. Ces derniers verseraient de plus en plus dans la paresse ou l’ignorance que cela ne m’étonnerait guère. sinon ils se souviendront bien, après les avoir vus, de ce que la mémoire collective nous a laissé…
Comme ce mal terrible qui à une époque lointaine, faillit faire disparaitre Draak et bien d’autres villes de la Terre …
Et nous les êtres vivants avec … »
( A suivre dans notre édition du vendredi 17 juillet)
«POURQUOI AUCUN TITRE DE CHAMPION N’EST DÉCERNÉ»
La réunion du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football a accouché de la décision d’une année blanche pour le football local
La Fédération sénégalaise de football (Fsf) a décidé, ce mercredi à l’issue de la réunion de son comité exécutif d’annuler la saison 2019-2020 à cause de la propagation du Covid-19. Une décision « juste » d’après Me Augustin Senghor mais qui a du mal à passer chez certains clubs.
La réunion du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football a accouché de la décision d’une année blanche pour le football local. Il a été donc décidé de l’arrêt définitif des championnats, tous niveaux confondus (Ligue 1, Ligue 2, National 1, National 2, Régional), et puis qu’il n’y aura pas de titre de champion, pas de montée ni de relégation entre les différentes divisions. Leader à l’issue de la phase aller, Teungueth FC représentera le Sénégal en Ligue des champions. Son dauphin, le Jaraaf de Dakar disputera la Coupe de la CAF. Ces deux clubs auront chacun 20 millions de francs CFA. Attendu au tournant pour de plus amples explications, le président de la fédération sénégalaise de football (FsF), Me Augustin Senghor, s’est exprimé sur les grosses décisions prises par le Comité exécutif de l’instance. « On a apprécié la situation de la pandémie au Sénégal et on a constaté qu’il serait difficile voire impossible de jouer au football les semaines ou mois à venir. Et on ne peut pas continuer à évoluer dans l’incertitude de ne pas savoir si on peut reprendre ou pas le championnat. Donc, on a décidé de mettre un terme à cette saison et de se projeter sur la suivante: 2020-2021 », a-t-il réagi au micro de la RFM. « Nous pensons que d’ici le début du mois de novembre, la pandémie connaîtra une régression ou nous serons à la fin. Si tel n’est pas le cas, nous travaillerons pour un protocole médical que les autorités valideront afin de pouvoir organiser des matchs », a précisé Me Senghor.
« Les clubs n’ont pas joué assez de matchs pour pouvoir les décerner des titres de champion »
Parlant des titres de champion non attribué, Augustin a soutenu que la Fédération a estimé que « les clubs n’ont pas joué assez de matchs (13 journées disputées) pour pouvoir les décerner des titres de champion, ou procéder à la montée ou descente dans les différentes divisions », a-t-il expliqué, indiquant que « ce qui est juste est donc de remettre les compteurs à zéro et de se concentrer sur la prochaine saison » dont le démarrage est fixé pour le samedi 31 octobre 2020. Cette décision n’a pas fait que des heureux puisque Teungueth FC (leader en Ligue 1) et Linguère (leader en Ligue 2) s’attendaient à se voir décerner le titre honorifique de champion. Avec 33 points au compteur, soit 12 de plus que son dauphin, le Jaraaf (2ème, 21points), le club rufisquois s’attendait à beaucoup mieux.
Au micro de la Rfm, le secrétaire général de TFC Badou Dia a jugé « paradoxale la désignation de son équipe comme représentant du Sénégal en Ligue des champions alors qu’elle n’a pas été déclarée championne ». Ce dernier a également indiqué que le club va tenir une réunion sur cette question « ce week-end et un point de presse sera organisé par la suite », rencontres devant permettre aux responsables du club rufisquois de revenir sur ces décisions.
La Linguère de Saint-Louis, de son côté, attend d’être saisie officiellement par la FsF pour lui notifier sa décision, a indiqué Rahmane Mbaye, sG du club saint-louisien, leader de la ligue 2 à la fin de la phase aller avec 28 points. Mais il ajoute que d’un point de vue personnel, il trouve que la décision de la FsF de ne pas autoriser de montée en Ligue la saison prochaine n’a « aucune base légale », sans compter qu’elle est à ses yeux « inéquitable parce que dans tout championnat, il y a une sanction positive et négative en l’occurrence des montées et descentes ».
Selon lui, la FsF ne peut pas priver Teungueth FC du titre de champion et la Linguère de la montée au sein de l’élite, tout en désignant des équipes devant représenter le Sénégal en compétitions africaines. La Linguère de Saint-Louis, en tête du classement de la Ligue 2 à la fin de la phase aller, devançait de six points l’Us Ouakam et Demba Diop FC qui avaient le même nombre de points.
Avec igfm et aps
«NOUS ALLONS DEFENDRE L'INTERET DES ENTRAINEURS»
Badara Sarr est le premier président du Syndicat de Entraîneurs du Sénégal (Ses). L'ancien coach de Mbour Petite Côte (Mpc) s'est prononcé sur l’objectif de cette organisation qui, selon lui, consiste à défendre l'intérêt des entraîneurs sénégalais.
Badara Sarr est le premier président du Syndicat de Entraîneurs du Sénégal (Ses). L'ancien coach de Mbour Petite Côte (Mpc) s'est prononcé sur l’objectif de cette organisation qui, selon lui, consiste à défendre l'intérêt des entraîneurs sénégalais.
Quels sont les objectifs de votre syndicat ?
Nous avons mis sur pied le Syndicat des Entraîneurs du Sénégal et l’assemblée générale s'est déjà tenue. Auparavant, il y avait un collectif des entraîneurs qui avait été créé pour échanger un peu sur la situation des entraîneurs. Mais avec l'avènement de la pandémie du coronavirus, et comme on n'était pas en activité, on a créé un groupe WhatsApp pour identifier nos problèmes. Et voir comment leur trouver des solutions. C’est par la suite que l'idée de mettre en place ce syndicat a germé. Nous avons eu l’engagement et les conseils des inspecteurs du Travail, des juristes et des syndicalistes avec lesquels nous avons travaillé depuis un certain temps pour aboutir à cela. Comme tous les syndicats, notre objectif est de défendre les intérêts de la profession. Il faut dire que c’était une anomalie réglée, parce que plusieurs corps de métiers sont syndiqués. Il ne restait peut-être que nous. Et pourtant, tout le monde sait que le football sénégalais est en train, depuis quelque temps, de surfer sur une vague de succès. Le Sénégal est la première nation africaine, Sadio Mané est le ballon d'or africain et nos joueurs jouent dans les meilleurs championnats européens. Et tous ces talents ont été formés par des entraîneurs d’ici. C'est partant de là que nous nous sommes dit que l’heure est venue de donner à cette profession sa place en créant ce syndicat pour pouvoir défendre nos intérêts. Nous comptons aussi apporter notre contribution dans l'essor du football sénégalais. Mais cette fois-ci, le Syndicat nous permettra de parler d’une seule voix avec ceux qui dirigent le football sénégalais.
Quelles sont les attentes ?
«C’est un syndicat qui est ouvert d'abord à tous les entraîneurs du Sénégal. Ensuite, défendre nos intérêts moraux et matériels. Quand on parle de syndicat, c'est toujours entre un employé et un employeur, s’il y a un contrat qui vous lie. Il y a toujours une possibilité que des conflits puissent surgir. Quand cela existait, de notre côté, on était un peu affaibli par rapport à l’employeur. Maintenant, on peut rétablir l'équilibre entre les deux parties.
Quelle lecture faites-vous de la décision de la Caf de repousser la Can 2021 ?
La décision du bureau exécutif de reporter la Can, il fallait s’y attendre. C'est un report généralisé des compétitions sportives de même que les organisations politiques. Il faut savoir que le mois de janvier n'est pas un moment favorable pour faire une Can. Depuis des années, les instances du football mondial ont voulu faire jouer cette compétition au mois de janvier. Ce que les Africains ont toujours refusé. Mais je ne sais pas si avec la pandémie, ils ne vont pas en profiter pour changer le calendrier et mettre la compétition en janvier. Dans ce mois, les joueurs sont en pleine compétition. Et également, c’est une période de mercato et certains joueurs n'ont pas la tête à des compétitions. C'est une période très délicate. Ce n'est pas le moment idéal pour jouer une Can. Organiser la coupe d’Afrique à la fin de la saison serait la meilleure solution pour tous les joueurs. Et là, on aura la chance de retrouver tous nos talents.